DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI CERFEUIL. s. m.

CERFEUIL. s. m. Plante potagère dont les feuilles sont assez semblables à celles du persil, mais plus grandes, et qui est employée dans la cuisine comme assaisonnement. Cueillir du cerfeuil. Semer du cerfeuil. De la graine de cerfeuil.

Cerfeuil musqué. Voyez MYRRHIS.

CERF-VOLANT. s. m.

CERF-VOLANT. s. m. (On prononce Cervolant.) Gros insecte volant, qu' on appelle autrement Escarbot.

CERF-VOLANT

CERF-VOLANT se dit aussi d' Une espèce de machine en forme de grande raquette, faite avec du papier étendu et collé sur des baguettes, qui sert ordinairement de jouet aux enfants, et qu' ils font monter en l' air à l' aide du vent, en la retenant par une ficelle. La queue d' un cerf-volant.

En Physique, Cerf-volant électrique, Cerf-volant surmonté d' une pointe aiguë, et dont la corde est entourée d' un fil de métal, pour le rendre propre à soutirer la matière électrique des nuages.

CERISAIE. s. f.

CERISAIE. s. f. Lieu planté de cerisiers. Une belle cerisaie.

CERISE. s. f.

CERISE. s. f. Espèce de petit fruit à noyau, dont la chair est fort aqueuse, et la peau rouge et très-mince. Cerise à courte queue. Cerises précoces. Cerises tardives. Cerises à confire. Cerises confites.

Rouge-cerise, Rouge très-vif et un peu clair.

CERISIER. s. m.

CERISIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte des cerises. Les cerisiers jettent beaucoup de gomme. Les feuilles du cerisier.

CERNE. s. m.

CERNE. s. m. Rond tracé sur la terre, sur le sable, etc. Un grand cerne. Faire un cerne.

Il se dit aussi Du rond livide qui se fait quelquefois autour d' une plaie lorsqu' elle n' est pas en bon état, ou autour des yeux quand ils sont battus. Dans ces deux premiers sens, il est vieux.

Il se dit quelquefois, en Botanique, Des cercles concentriques que l' on aperçoit sur la tranche d' un arbre coupé horizontalement. Le nombre des cernes indique celui des années de l' arbre.

CERNEAU. s. m.

CERNEAU. s. m. La moitié du dedans d' une noix, tirée de la coque avant sa maturité. Faire des cerneaux. Manger des cerneaux. Éplucher des cerneaux. Un cent de cerneaux.

Vin de cerneaux, Vin rosé qui est bon à boire dans la saison des cerneaux.

CERNER. v. a.

CERNER. v. a. Faire un cerne autour de quelque chose. Cerner l' écorce d' un arbre.

Il signifie aussi, Détacher, séparer une chose de ce qui l' environne. Cerner des noix, Les séparer de leur coque pour en faire des cerneaux. Cerner un arbre au pied, Faire un creux autour d' un arbre pour l' enlever avec ses racines, ou pour l' entourer de bonne terre, de fumier, etc.

CERNER

CERNER signifie, par extension, Entourer, investir un lieu de manière à ôter toute communication, tout moyen de secours extérieur ou de fuite à ceux qui s' y trouvent. Cerner une place de guerre. Cerner un corps de troupes. Les gendarmes cernèrent la maison où il s' était réfugié, le cernèrent de toutes parts.

Fig., Cerner quelqu' un, L' entourer de certains conseils, de certains témoins, pour s' assurer de lui. On l' a cerné de manière qu' il ne puisse échapper.

CERNÉ, ÉE. participe

CERNÉ, ÉE. participe Avoir les yeux cernés, Avoir les yeux battus.

CERTAIN, AINE. adj.

CERTAIN, AINE. adj. Indubitable, vrai, sûr. En ce sens, il ne se dit que Des choses. Cela est certain. La nouvelle est certaine. Faire un rapport certain. J' ai eu un avis certain, j' ai reçu l' avis certain que... Je sais cela de science certaine. Preuve certaine. Signe certain. C' est un profit certain. Sa mort est certaine. Il est certain que... On tient pour certain.

Il signifie aussi, Préfix et déterminé; et, en ce sens, il ne se dit également que Des choses. L' assemblée se doit tenir à jour certain. On se sert souvent d' un nombre certain à la place d' un nombre incertain.

Prix certain, taux certain, Prix, taux qui ne varie point. Ces marchandises n' ont pas de prix, de taux certain.

CERTAIN

CERTAIN signifie aussi, Qui est assuré d' une chose, qui en a la certitude; et, en ce sens, il ne se dit que Des personnes. Êtes-vous bien certain que... J' en suis très-certain. Je suis certain de réussir. Je suis certain qu' il réussira.

CERTAIN

CERTAIN se dit souvent, dans un sens vague, Des personnes et des choses qu' on ne peut pas ou qu' on ne veut pas nommer, caractériser, déterminer; et alors il se met toujours devant le substantif auquel il se rapporte. J' ai ouï dire à certain homme, à un certain homme. Certaines personnes, certaines gens disent que... Il y a certaines choses, de certaines choses pour lesquelles on éprouve de la répugnance. Durant un certain temps. À certaines époques de l' année. Dans certains cas. Un certain nombre. Une certaine quantité.

Il s' emploie dans une acception particulière pour atténuer, pour restreindre ce qu' une expression aurait de trop absolu. Cet homme jouit d' une certaine réputation. Je n' y allai pas sans une certaine crainte. L' affaire est d' une certaine importance. Agir avec une certaine modération. C' est un homme d' un certain mérite.

Un certain quidam, certains quidams. Locutions employées dans les monitoires, procès-verbaux, informations, etc., pour désigner Les personnes dont on ignore ou dont on n' exprime pas le nom. Un certain quidam est entré dans cette maison, et a fait le vol. Il avait appris de certaine quidane...

Un certain, suivi d' un nom propre, s' emploie par dédain. J' appris qu' un certain Cléon s' était permis de répandre ce bruit.

CERTAIN

CERTAIN est quelquefois substantif, et signifie, Chose certaine. Il ne faut pas quitter le certain pour l' incertain.

CERTAINEMENT. adv.

CERTAINEMENT. adv. En vérité, assurément. Certainement les hommes sont bien aveugles. Viendrez-vous? Certainement non. Il est certainement le plus habile de tous. Bien certainement.

Il signifie aussi, Indubitablement, d' une manière certaine. Le savez-vous certainement?

CERTES. adv.

CERTES. adv. Certainement, sans mentir, en vérité. Oui certes. Non certes. Et certes, ce fut avec beaucoup de raison. Certes, ou je me trompe, ou, etc. Il y a, certes, du courage à faire cela.

CERTIFICAT. s. m.

CERTIFICAT. s. m. Écrit faisant foi de quelque chose. Donner, délivrer un certificat. Prendre un certificat. Avoir un certificat. Produire un certificat. Certificat de propriété. Certificat d' origine. Certificat de bonne vie et moeurs. Ce domestique a de bons certificats.

Certificat de vie, Certificat qui a pour objet de constater l' existence d' un rentier.

CERTIFICATEUR. s. m.

CERTIFICATEUR. s. m. T. de Pratique et de Commerce. Celui qui certifie une caution, une promesse, un billet. Certificateur de caution. Donner un certificateur. Recevoir un certificateur.

Certificateur de criées, se disait autrefois de Celui qui attestait en justice que les criées avaient été faites dans les formes judiciaires.

Notaire certificateur, Notaire choisi par le gouvernement pour délivrer les certificats de vie aux rentiers. Dans cette dénomination, Certificateur est adjectif.

CERTIFICATION. s. f.

CERTIFICATION. s. f. T. de Palais. Assurance par écrit. Sa certification est au bas de la promesse d' un tel. Certification de caution. Certification de criées. Il vieillit.

CERTIFIER. v. a.

CERTIFIER. v. a. Témoigner qu' une chose est vraie, l' assurer. Certifier quelque chose. Je vous certifie que cela est. Je puis vous le certifier.

En termes de Pratique, Certifier une caution, Se rendre caution de la caution, répondre qu' elle est solvable. Certifier des criées, Attester que les criées ont été faites dans les formes. Cette dernière phrase n' est plus usitée.

CERTIFIÉ, ÉE. participe

CERTIFIÉ, ÉE. participe

CERTITUDE. s. f.

CERTITUDE. s. f. Assurance pleine et entière. Quelle certitude en avez-vous? La certitude que j' en ai, est que... Cela est de toute certitude. J' ai la certitude de réussir. J' ai la certitude qu' il viendra. Mes soupçons se changèrent bientôt en certitude. Je sais cela avec certitude. Certitude morale. Certitude physique. Certitude métaphysique. Certitude mathématique.

Il signifie aussi, Stabilité. Il n' y a nulle certitude dans les choses du monde.

CÉRUMEN. s. m.

CÉRUMEN. s. m. (On prononce l' N.) T. didactique, emprunté du latin. Matière épaisse et jaunâtre qui se trouve dans l' oreille, à l' intérieur du conduit auditif externe.

CÉRUMINEUX, EUSE. adj.

CÉRUMINEUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui forme le cérumen, qui est relatif au cérumen. L' humeur cérumineuse des oreilles. Glandes cérumineuses, ou Follicules cérumineux.

CÉRUSE. s. f.

CÉRUSE. s. f. Carbonate de plomb, dont la couleur est blanche. La céruse est insoluble dans l' eau. Blanc de céruse.

CERVAISON. s. f.

CERVAISON. s. f. T. de Vénerie. Le temps où le cerf est gras et bon à chasser.

CERVEAU. s. m.

CERVEAU. s. m. Masse de substance molle, enfermée dans la capacité osseuse du crâne, et qui est un des principaux organes de la vie. Le cerveau est regardé, par les physiologistes, comme l' organe de la pensée. Anatomie du cerveau. Avoir le cerveau débile, débilité. La capacité du cerveau. Cette blessure lui a découvert le cerveau. La substance du cerveau. Les ventricules du cerveau. Les membranes du cerveau. Des drogues qui attaquent le cerveau. Avoir le cerveau attaqué. Des fumées qui montent au cerveau. Purger le cerveau. Transport au cerveau. Conforter, fortifier, réjouir le cerveau. Rhume de cerveau. Être enrhumé du cerveau. Être pris du cerveau. Avoir le cerveau pris. Il se dit aussi Des animaux. Le cerveau d' un oiseau, d' un poisson. Voyez CERVELLE.

Il signifie figurément, Esprit, entendement, jugement. Son cerveau travaille. Cerveau débile. Cerveau étroit. Petit cerveau. Cerveau vide. Cet homme n' a jamais pu rien tirer de son cerveau.

Fig. et fam., S' alambiquer le cerveau, Se fatiguer l' esprit par une trop grande application à des choses abstraites, trop subtiles, trop raffinées. On dit aussi, Se creuser le cerveau pour trouver une chose.

Fig. et fam., Avoir le cerveau timbré, fêlé, Être un peu fou. On dit aussi, dans le même sens, Cerveau mal timbré, malade, blessé, troublé.

Fig. et fam., Cerveau brûlé, Personne extravagante, qui porte tout à l' excès.

Fig. et fam., Il a le cerveau creux, c' est un cerveau creux, C' est un visionnaire.

CERVELAS. s. m.

CERVELAS. s. m. Espèce de grosse et courte saucisse remplie de chair salée et épicée. Un bon cervelas. Une tranche de cervelas.

CERVELET. s. m.

CERVELET. s. m. T. d' Anat. La partie postérieure du cerveau.

CERVELLE. s. f.

CERVELLE. s. f. Nom que l' on donne vulgairement au cerveau. Il lui a fait sauter la cervelle d' un coup de pistolet. On lui voyait la cervelle. Le coup fit jaillir la cervelle.

Brûler la cervelle à quelqu' un, Lui casser la tête d' un coup de pistolet ou de fusil tiré à bout portant. On dit de même, avec le pronom personnel régime indirect, Se brûler la cervelle.

Par exagérat., Le soleil lui a fait bouillir la cervelle, lui a desséché la cervelle, se dit D' un homme qui a été longtemps exposé à l' ardeur du soleil, et qui s' en trouve incommodé.

CERVELLE

CERVELLE signifie figurément, Esprit, entendement, jugement. Cela lui tourne, lui trouble la cervelle. Avoir la cervelle renversée. S' alambiquer la cervelle.

Fig. et fam., Cela lui trotte depuis long-temps dans la cervelle, Il y a longtemps qu' il a l' esprit occupé de cela.

Fig. et fam., C' est une bonne cervelle, C' est un homme de sens, de bon jugement. On dit dans le sens contraire, C' est une tête sans cervelle, une petite cervelle, une cervelle légère, une cervelle évaporée, une cervelle éventée.

Prov. et fig., Mettre quelqu' un en cervelle, le tenir en cervelle, Le mettre en inquiétude, lui tenir l' esprit en suspens.

CERVELLE

CERVELLE se dit particulièrement, en termes de Cuisine, Du cerveau des animaux morts, destiné à servir de mets. Manger de la cervelle d' agneau, de veau, etc. Apprêter des cervelles. Des cervelles frites.

Cervelle de palmier, Moelle douce qui se trouve dans le tronc de certains palmiers. Il y a des peuples qui se nourrissent de la cervelle du palmier.

CERVICAL, ALE. adj.

CERVICAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient au cou. Muscle cervical. Glandes cervicales. Nerfs cervicaux.

CERVIER. adj. f.

CERVIER. adj. f. Voyez LOUP-CERVIER.

CERVOISE. s. f.

CERVOISE. s. f. Boisson faite avec du grain et des herbes. La bière est une espèce de cervoise. Il n' est guère usité qu' en parlant De quelques breuvages des anciens.

CÉSAR. s. m.

CÉSAR. s. m. T. d' Antiquité romaine. Nom commun à Jules César et aux onze princes qui héritèrent de sa puissance. Suétone a écrit l' histoire des douze Césars.

Ce fut aussi Le titre que portèrent les empereurs et les princes romains, quoique étrangers depuis Néron à la famille des Césars. Le titre de César était plus spécialement affecté à l' héritier présomptif de l' empire.

C' est encore Une qualification oratoire et poétique des monarques qui ont le titre d' empereur.

Fam., Il est brave comme un César, et fig., C' est un César, se dit D' un homme hardi et courageux, par allusion à Jules César.

Prov. et fig., Il faut rendre à César ce qui appartient à César, Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû.

CÉSARIENNE. adj. f.

CÉSARIENNE. adj. f. T. de Chirur. Il se dit D' une opération qui consiste à tirer l' enfant du corps de la mère, en faisant une incision à la matrice. Opération césarienne.

CESSANT, ANTE. adj.

CESSANT, ANTE. adj. Qui cesse. Il ne s' emploie guère que dans ces phrases: Tous empêchements cessants. Toutes choses cessantes. Toutes affaires cessantes. Toute affaire cessante.

CESSATION. s. f.

CESSATION. s. f. Intermission, discontinuation. Cessation d' armes. Cessation d' hostilités. Cessation de poursuites. Cessation de commerce. Cessation de travail. Etc.

CESSE. s. f.

CESSE. s. f. Mot devant lequel on ne met jamais l' article, et qui s' emploie principalement dans cette locution, Sans cesse, Toujours, continuellement. Parler sans cesse. Travailler sans cesse.

Fam., N' avoir point de cesse, Ne cesser point. Il n' aura point de cesse que vous ne lui ayez donné ce qu' il demande. Il n' a ni repos ni cesse.

CESSER. v. n.

CESSER. v. n. Discontinuer. Cesser de vivre. Cesser de parler. Cesser d' agir. Depuis ce matin, il n' a pas cessé de travailler. Il ne cesse de pleurer. Le bruit a cessé. Sa fièvre a cessé, est cessée. La goutte a cessé de le tourmenter. Il a cessé de pleuvoir. Faire cesser un désordre. La nuit fit cesser le combat.

Il est quelquefois actif. Cessez vos plaintes. Cessez vos cris. Ils cessèrent leurs poursuites. Cessons notre travail.

CESSÉ, ÉE. participe

CESSÉ, ÉE. participe

CESSIBLE. adj. des deux genres

CESSIBLE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Qui peut être cédé. Ce droit est cessible, n' est pas cessible.

CESSION. s. f.

CESSION. s. f. Action de céder, de transporter à un autre ce dont on est propriétaire. Il se dit principalement Du transport des droits. Faire cession de sa créance.

Cession de biens, Abandon qu' un débiteur fait de tous ses biens à ses créanciers, lorsqu' il est hors d' état de payer ses dettes. Faire cession de biens, ou simplement, Faire cession.

Cession volontaire, Celle que les créanciers acceptent volontairement.

Cession judiciaire, Celle que la justice permet à un débiteur de faire, et que les créanciers ne peuvent refuser.

Être admis au bénéfice de cession, Être autorisé à faire cession. Les étrangers ne sont point admis au bénéfice de cession.

CESSIONNAIRE. s. des deux genres

CESSIONNAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui accepte une cession, un transport. Il agit en qualité de cessionnaire. Il est cessionnaire des droits d' un tel.

Il se dit aussi, mais rarement, de Celui qui a fait cession de ses biens à ses créanciers.

CESTE. s. m.

CESTE. s. m. Espèce de gantelet garni de fer ou de plomb, dont les anciens athlètes se servaient dans les combats du pugilat. Il y a dans Virgile une belle description du combat du ceste.

CESTE

CESTE en Mythologie, se dit de La ceinture de Vénus.

CÉSURE. s. f.

CÉSURE. s. f. Repos qui dans le vers alexandrin est marqué après la sixième syllabe, et après la quatrième dans les vers de dix syllabes. La césure sépare les hémistiches. Ce vers n' a pas de césure.

Il se dit aussi, dans la Versification grecque et dans la Versification latine, de La syllabe qui termine un mot et qui commence un pied. Il y a trois césures dans le premier vers de l' Énéide.

CET. adjectif démonstratif

CET. adjectif démonstratif Voyez CE.

CÉTACÉ, ÉE. adj.

CÉTACÉ, ÉE. adj. T. d' Hist. nat. Il se dit Des grands mammifères qui ont la forme de poissons, tels que les baleines, les dauphins. Les animaux cétacés.

Il s' emploie aussi substantivement. Les cétacés n' ont point de nageoires postérieures. Le narval est de l' ordre des cétacés.

CÉTÉRAC. s. m.

CÉTÉRAC. s. m. T. de Botan. Espèce de fougère qu' on emploie quelquefois en médecine. On la nomme aussi Doradille.

CHABLIS. s. m.

CHABLIS. s. m. Bois abattus dans les forêts par le vent. Il y a beaucoup de chablis dans cette forêt. Vendre les chablis.

CHABOT. s. m.

CHABOT. s. m. Espèce de poisson qui est très-commun dans les eaux douces d' Europe, et dont la chair est agréable à manger. On l' appelle aussi Meunier.

CHABRAQUE. s. f.

CHABRAQUE. s. f. Voyez SCHABRAQUE.

CHACAL. s. m.

CHACAL. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de chien d' Orient, qui vit dans l' état sauvage, et qui est très-féroce. Une troupe de chacals.

CHACONNE. s. f.

CHACONNE. s. f. Ancien air de danse d' une longue durée, espèce de symphonie dansante et d' un mouvement modéré, qu' on écrivait ordinairement à trois temps, quelquefois à quatre, et qui était à la partie chorégraphique ce qu' est de nos jours à la partie lyrique le finale d' un acte. Depuis longtemps la chaconne est passée de mode. La chaconne de Floquet. Jouer une chaconne.

Chaconne chantante, Paroles faites sur un air de chaconne.

CHACONNE

CHACONNE signifie aussi, Une danse sur un air de chaconne. Danser la chaconne, une chaconne.

CHACUN, UNE. pronom distributif, sans pluriel

CHACUN, UNE. pronom distributif, sans pluriel Chaque personne, chaque chose. Chacun de nous. Chacun avait sa chacune. Ils ont payé chacun leur écot. Donnez à chacun sa part. Donnez-leur à chacun leur part. Logez ces voyageurs chacun à part. Nous vivons chacun en notre particulier. Vivez chacun de votre côté. Toutes les dames du bal étaient fort parées, et chacune d' elles, chacune avait une parure différente. Chacun d' eux a refusé. On trouva dans chacun de ces tiroirs, etc. Il faut remettre ces livres-là chacun à sa place. Ces vases coûtent douze francs chacun. Ils ont apporté chacun leur offrande. Ils ont rempli chacun leur devoir. Ils apportèrent des offrandes au temple, chacun selon ses moyens. On se retira chacun chez soi. Ils s' en allèrent chacun de leur côté.

Il s' emploie souvent au masculin, d' une manière indéfinie, en parlant Des hommes ou des femmes, et signifie alors, Toute personne, qui que ce soit. Chacun sent son mal. Chacun pense à soi. Chacun pour soi. Rendre à chacun ce qui lui appartient. Chacun se gouverne à sa mode. Chacun prend son plaisir où il le trouve. Dans ce sens, on disait souvent autrefois, Un chacun.

Prov., Chacun le sien n' est pas trop, Il est juste que chacun ait ce qui lui appartient. On dit aussi, simplement, Chacun le sien.

CHACUN

CHACUN se prend quelquefois pour On. Chacun en parle. Chacun en raisonne. Chacun s' en plaint.

CHAFOUIN, INE. s.

CHAFOUIN, INE. s. Il se dit d' Une personne maigre, de petite taille, et qui a la mine basse. Petit chafouin. Petite chafouine. Il est familier.

Il est aussi adjectif, et se dit De la mine, des manières, etc. Mine chafouine. Air chafouin.

CHAGRIN. s. m.

CHAGRIN. s. m. Peine, affliction, déplaisir. Chagrin cuisant. Grand, profond chagrin. Noir chagrin. Chagrin mortel. De longs chagrins. Avoir du chagrin, des chagrins. Apprendre avec chagrin. Il fut obligé de le faire, à son grand chagrin. Vivre dans le chagrin. Miné, rongé par le chagrin. Mourir de chagrin. Exempt, délivré de tout chagrin. Sans chagrin. Chagrins domestiques. Les chagrins abrégent la vie. Passer son chagrin. Noyer son chagrin dans le vin.

Il signifie quelquefois, Colère, dépit. La moindre contradiction excite son chagrin.

CHAGRIN, INE. adj.

CHAGRIN, INE. adj. Mélancolique, triste; de fâcheuse, de mauvaise humeur. Il est si chagrin depuis quelque temps, qu' on ne le reconnaît plus. Il est né chagrin. Il est naturellement chagrin. Il a l' esprit chagrin, l' âme, l' humeur chagrine. Air chagrin.

CHAGRIN. s. m.

CHAGRIN. s. m. Espèce de cuir grenu, fait ordinairement de peau de mulet ou d' âne. Peau de chagrin. Un livre couvert de chagrin. Étui de chagrin.

Fig. et fam., Avoir une peau de chagrin, Avoir la peau rude.

CHAGRINANT, ANTE. adj.

CHAGRINANT, ANTE. adj. Qui chagrine. Cela est chagrinant. Cet homme-là est bien chagrinant.

CHAGRINER. v. a.

CHAGRINER. v. a. Attrister, rendre chagrin. Sa maladie le chagrine. Cela me chagrine. Quel plaisir prenez-vous à le chagriner? Je n' ai pas eu intention de vous chagriner.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il se chagrine de tout. Il ne faut pas se chagriner.

CHAGRINÉ, ÉE. participe

CHAGRINÉ, ÉE. participe

CHAGRINER. v. a.

CHAGRINER. v. a. T. d' Arts. Préparer, travailler une peau de manière à la rendre grenue, à la convertir en chagrin.

CHAGRINÉ, ÉE. participe

CHAGRINÉ, ÉE. participe Peau chagrinée.

CHAÎNE. s. f.

CHAÎNE. s. f. Espèce de lien de métal, composé d' anneaux engagés les uns dans les autres. Chaîne de fer. Chaîne d' or. Chaîne d' argent. Montre à chaîne. Une chaîne de montre. Tendre des chaînes dans les rues. Dans la marine militaire, on emploie aujourd' hui des chaînes pour câbles. Une chaîne de puits. Être attaché avec une chaîne. Un bruit de chaînes. Charger quelqu' un de chaînes.

Mettre à la chaîne, Enchaîner, mettre aux fers. On dit de même, Tenir un chien à la chaîne.

La chaîne d' un port, La chaîne, ou, par extension, l' espèce de radeau, d' estacade qui ferme l' entrée d' un port. Tous les ports militaires ont une chaîne.

Chaîne d' arpenteur, Chaîne de fer, d' une longueur connue, qui sert à mesurer le terrain, dans les opérations de l' arpentage.

Huissiers à la chaîne, de la chaîne, Huissiers du conseil du roi, ainsi nommés parce qu' ils portaient au cou une chaîne d' or où était la médaille du roi.

En Joaillerie, Chaîne de diamants, Chaîne garnie de diamants.

En Horlogerie, La chaîne d' une montre, L' espèce de petite chaîne d' acier qui sert à tendre le grand ressort, en se roulant sur la pièce qu' on nomme fusée. La chaîne de cette montre est cassée.

CHAÎNE

CHAÎNE signifiait aussi, La peine des galères. Il fut condamné à la chaîne. On le tira de la chaîne. Mettre à la chaîne, Envoyer aux galères.

Il signifie encore aujourd' hui, Toute la troupe des gens condamnés aux travaux forcés. La chaîne n' est pas encore partie pour le bagne. Le départ de la chaîne.

CHAÎNE

CHAÎNE signifie figurément, Servitude, captivité. Ces peuples ont rompu leurs chaînes, et se sont mis en liberté. Cet amant se plaît dans ses chaînes. Il aime sa chaîne. Il a secoué sa chaîne. Il a brisé ses chaînes. Traîner sa chaîne. En style de Dévotion, Les chaînes du péché.

Il se dit quelquefois en parlant De deux personnes qu' unit une vive affection. Ils sont unis par une étroite chaîne. Rien ne peut briser la chaîne qui nous lie.

CHAÎNE

CHAÎNE se dit encore, au figuré, pour Enchaînement, continuité, succession. La chaîne des êtres. La chaîne des idées. La chaîne de mes idées est rompue. La chaîne des événements. Cela forme une chaîne d' occupations continuelles.

Il se dit aussi d' Une suite non interrompue d' objets semblables; et, dans ce sens, on l' emploie surtout en parlant De montagnes, de rochers. Une longue chaîne de montagnes. La chaîne des Andes. Une chaîne de rochers. On dit de même, Une chaîne d' étangs, Plusieurs étangs qui se communiquent.

Il se dit également d' Une suite de personnes disposées de manière à faire passer rapidement de main en main un fardeau, des pierres, des seaux d' eau dans un incendie, etc. Faire la chaîne. Former la chaîne. Plusieurs chaînes puisaient dans la rivière.

En Physique, Chaîne électrique, Suite de personnes qui se tiennent par la main, ou qui sont mises en communication par un corps intermédiaire, pour recevoir toutes en même temps la commotion électrique.

CHAÎNE

CHAÎNE en termes de Danse, Figure dans laquelle les danseurs se donnent la main en passant, lorsque, dans une contredanse, ils traversent pour changer de place. Chaîne anglaise.

CHAÎNE

CHAÎNE en termes de Maçonnerie, Espèce de pilier de pierre de taille qui entre dans la construction d' un mur, et qui sert à le fortifier et à le lier.

CHAÎNE

CHAÎNE en termes de Tisserand, Les fils tendus sur les deux rouleaux d' un métier pour faire de la toile ou de l' étoffe, et entre lesquels passe la trame. La chaîne de cette étoffe est de fil, la trame est de soie.

CHAÎNETIER. s. m.

CHAÎNETIER. s. m. Ouvrier qui fait des agrafes et toutes sortes de petites chaînes.

CHAÎNETTE. s. f.

CHAÎNETTE. s. f. Petite chaîne. La chaînette d' une bride.

En termes de Tailleur et de Couturière, Points de chaînette, Points dont l' assemblage imite une chaînette.

CHAÎNETTE

CHAÎNETTE en termes d' Architecture, Espèce de voûte dont le cintre est semblable à la courbe d' une chaîne suspendue par les deux extrémités.

CHAÎNON. s. m.

CHAÎNON. s. m. Anneau d' une chaîne. Cette chaîne s' est rompue, il y a deux ou trois chaînons de perdus.

CHAIR. s. f.

CHAIR. s. f. Substance molle et sanguine, qui est entre la peau et les os de l' homme et des animaux. Chair vive. Chair morte. Chair ferme. Chair molle. Avoir un coup d' épée dans les chairs. On guérit aisément les blessures qui ne sont que dans les chairs. Avoir la chair bonne. Ceux qui ont la chair mauvaise sont difficiles à guérir. Sa plaie va bien, les chairs commencent à revenir. Le corps de tel saint est en chair et en os dans cette église.

Chairs baveuses, Les chairs spongieuses d' une plaie qui ne va pas bien.

Cette femme a la chair fraîche, Elle a de la fraîcheur.

Être en chair, se dit D' une personne qui a ou qui prend de l' embonpoint.

Ce cheval est bien en chair, Il est en bon état, et il a la chair ferme.

Excroissance de chair. Nom que l' on donne à certaines tumeurs de nature très-diverse.

Prov., Pester entre cuir et chair, Être mécontent sans oser le dire.

CHAIR

CHAIR en termes de l' Écriture sainte, signifie, L' humanité, la nature humaine, un corps humain; et dans ce sens on dit: Le Verbe s' est fait chair. La résurrection de la chair.

Il signifie encore, dans le langage de l' Écriture, L' homme terrestre et animal, opposé à L' homme spirituel éclairé par la foi; et, dans ce sens, on le joint ordinairement au mot sang. Écouter la chair et le sang. La chair et le sang se troublent quelquefois.

CHAIR

CHAIR signifie aussi, dans le langage ascétique, La concupiscence. Le monde, le démon et la chair sont les ennemis de notre salut. Mortifier, mater, macérer sa chair. Crucifier sa chair. L' aiguillon de la chair. Le démon de la chair. La chair se révolte contre l' esprit. L' esprit est prompt, et la chair est faible. Les faiblesses, les infirmités de la chair.

L' oeuvre de la chair, ou L' oeuvre de chair, La conjonction charnelle. Le péché de la chair, Le péché d' impureté.

CHAIR

CHAIR signifie quelquefois simplement, La peau, en parlant Des personnes. Avoir la chair douce, rude, blanche, noire, etc., Avoir la peau douce, rude, etc.

Fig. et fam., Cela fait venir la chair de poule, Cela fait frissonner. On dit de même, J' en ai la chair de poule.

CHAIRS

CHAIRS au pluriel, se dit, en termes de Peinture et de Sculpture, de Toute imitation de la chair de l' homme. Ce peintre, ce sculpteur rend bien les chairs, ses chairs sont belles. On dit quelquefois au singulier, mais en Peinture seulement, Telle partie est belle de chair, Le coloris en est vrai, naturel.

Couleur de chair, Certaine couleur rouge pâle, qui approche de la couleur de la chair de l' homme. Des gants couleur de chair.

CHAIR

CHAIR se dit encore spécialement de Toutes les parties musculaires des animaux terrestres et des oiseaux, en tant qu' elles servent d' aliment. Un morceau de chair. Chair de boeuf. Chair de mouton. Chair crue. Chair cuite. Chair rôtie. Chair bouillie. Chair dure. Chair tendre. Chair grasse. Chair maigre. Chair coriace. Chair courte. Chair longue. Chair salée. Chair fraîche. Manger de la chair. Les catholiques ne mangent point de chair en carême; ils s' abstiennent de chair le vendredi et le samedi.

Il se dit quelquefois de même en parlant Des poissons. Ce brochet a la chair molle, ferme.

Chair blanche, La chair des chapons, des poulardes, des dindons, etc. Chair noire, Celle des lièvres, des bécasses, etc.

Fam., La chair nourrit la chair, La viande est le meilleur aliment.

Prov. et fig., On ne sait s' il est chair ou poisson, ou Il n' est ni chair ni poisson, se dit D' un homme sans caractère; et, particulièrement, D' un homme qui flotte par faiblesse entre deux partis.

Prov., Hacher menu comme chair à pâté, Mettre en pièces, hacher par morceaux. On dit de même, par menace, Vous serez hachés menu comme chair à pâté.

Fam., C' est une masse de chair, une grosse masse de chair, se dit D' une personne qui a le corps et l' esprit lourds, ou seulement dont le corps est fort gros, fort pesant.

CHAIR

CHAIR se dit, par extension, de La substance imbibée de sucs, et cependant assez ferme, de certains fruits et même de quelques plantes qui servent d' aliment. La chair de la pêche. La chair d' un melon. La chair de cette poire est cassante. La chair d' un champignon. Etc.

CHAIRE. s. f.

CHAIRE. s. f. C' est, dans les églises, Une espèce de tribune élevée et ordinairement surmontée d' un dais ou baldaquin, dans laquelle on se place pour prêcher, pour faire quelque lecture aux assistants, etc. Chaire de bois, de marbre, de pierre, etc. Belle chaire. La chaire de Saint-Sulpice, de Saint-Roch, etc. Dès que le prédicateur fut en chaire. Monter en chaire. Descendre de chaire. Ce mandement fut lu en chaire dans toutes les églises. Il fit cette déclaration en pleine chaire.

La chaire de vérité, la chaire évangélique, La chaire où l' on prêche l' Évangile. Souiller la chaire de vérité par des propositions impies. Tonner du haut de la chaire évangélique.

Fig., Être assis dans la chaire de mensonge, de pestilence, etc., Professer l' hérésie.

CHAIRE

CHAIRE signifie aussi, figurément, La prédication. L' éloquence de la chaire. Les orateurs de la chaire. Il a du talent pour la chaire. On a interdit la chaire à ce prédicateur. La chaire chrétienne n' admet point d' ornements profanes.

CHAIRE

CHAIRE dans les Écoles publiques, se dit d' Une simple tribune où se place le professeur lorsqu' il fait sa leçon. La chaire du professeur. Le professeur est en chaire.

Il se dit aussi, figurément, d' Une place de professeur dans une école publique. Chaire de droit, de philosophie, de mathématiques. Chaire d' hébreu. Chaire d' éloquence. Remplir une chaire. Occuper une chaire au collége de France. Être nommé à une chaire. Mettre une chaire au concours. Créer, établir une chaire.

CHAIRE

CHAIRE se dit encore Du siége qu' un évêque a dans son église, au haut du choeur. L' évêque, étant dans sa chaire, donna la bénédiction au peuple.

Il se dit figurément, en ce sens, Du siége apostolique. La chaire apostolique. La chaire d' unité. Le pape est assis dans la chaire de Saint-Pierre.

Chaire curule. Voyez CHAISE.

CHAISE. s. f.

CHAISE. s. f. Siége à dossier, et ordinairement sans bras. Chaise de bois, de paille, de velours, de tapisserie. Chaise de salon. Donnez une chaise à monsieur. Prenez une chaise. Avancez une chaise. S' asseoir sur une chaise. Louer des chaises à l' église, dans une promenade publique. Loueuse de chaises. Il y a de petites chaises à bras pour les enfants.

Chez les anciens Romains, Chaise ou chaire curule, Chaise d' ivoire sur laquelle siégeaient les principaux magistrats de la république.

Chaise de choeur. Voyez STALLE.

Chaise longue, Espèce de lit ou de canapé qui n' a de dossier qu' à l' une de ses extrémités.

Chaise percée, ou simplement, Chaise, Siége sur lequel on se met pour satisfaire aux besoins naturels. Aller à la chaise. Être à la chaise.

CHAISE

CHAISE se dit aussi d' Une espèce de siége fermé et couvert, dans lequel on se fait porter par deux hommes. Chaise à porteurs. Chaise de particulier. Il se fait porter en chaise. Il va en chaise. Porteur de chaise.

CHAISE

CHAISE signifie encore, Une sorte de voiture légère à deux ou quatre roues, traînée par un ou deux chevaux; une petite voiture pour une ou pour deux personnes. Monter dans sa chaise. Descendre de sa chaise. Chaise de poste. Chaise roulante.

CHAISE

CHAISE en Architecture, se dit d' Un assemblage de quatre fortes pièces de charpente, sur lequel on établit la cage d' un clocher, d' un campanile, d' un moulin à vent.

CHAKO. s. m.

CHAKO. s. m. Voyez SHAKO.

CHALAND, ANDE. s.

CHALAND, ANDE. s. Il se dit de Ceux qui achètent ordinairement chez un même marchand. Bon chaland. Un marchand qui a beaucoup de chalands. Il a force chalands. C' est un de ses chalands. C' est une de ses chalandes. Il a perdu ses chalands. Ses chalands l' ont quitté. Un nouveau chaland.

Il se prend quelquefois simplement pour Acheteur. Faire venir, attirer les chalands.

Pain chaland, se disait autrefois d' Une sorte de gros pain assez blanc et fort massif. Dans cette locution, Chaland est adjectif.

CHALAND. s. m.

CHALAND. s. m. T. de Rivière. Grand bateau plat, dont on se sert pour transporter les marchandises. Un chaland chargé de foin, de vin, etc. Les chalands qui vont du Havre à Paris, et de Paris au Havre, sont remorqués par des bateaux à vapeur.

CHALANDISE. s. f.

CHALANDISE. s. f. Habitude d' acheter chez un marchand. Vous êtes trop cher; vous n' aurez pas ma chalandise.

Il se dit aussi de Ceux à qui un marchand débite ordinairement ses marchandises, des pratiques qui achètent ordinairement chez lui. Un marchand qui a de bonnes chalandises. Il a perdu la plupart de ses chalandises. Dans l' un et l' autre sens, il est vieux: voyez PRATIQUE.

CHALASTIQUE. adj. des deux genres

CHALASTIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ca.) T. de Médec. Il se dit Des médicaments que l' on croyait propres à relâcher les fibres.

CHALCOGRAPHE. s. m.

CHALCOGRAPHE. s. m. (On prononce Cal.) Graveur en airain. Il se dit aussi de Tout graveur sur métaux.

CHALCOGRAPHIE. s. f.

CHALCOGRAPHIE. s. f. (On prononce Cal.) L' art de graver sur l' airain, ou sur les autres métaux.

Il se dit quelquefois d' Un lieu, d' un établissement destiné à l' exercice de cet art. La chalcographie du Musée.

Il s' est dit aussi de L' imprimerie du pape, à Rome. La chalcographie apostolique.

CHALDAÏQUE. adj. des deux genres

CHALDAÏQUE. adj. des deux genres (On prononce Cal.) Qui appartient aux Chaldéens, ancien peuple de la Babylonie. La langue chaldaïque, ou Le chaldéen, La langue de ce peuple.

CHALDÉEN. s. m.

CHALDÉEN. s. m. Voyez l' article précédent.

CHÂLE. s. m.

CHÂLE. s. m. Longue pièce d' étoffe dont les Orientaux s' enveloppent la tête, et qui entre aussi, de diverses manières, dans leur vêtement.

Il se dit aussi d' Une grande pièce d' étoffe dont les femmes se couvrent les épaules, et qui est ordinairement fabriquée dans le goût des châles de l' Orient. Châle de soie, de laine, de coton, de cachemire. Châle uni. Grand châle. Prendre, mettre son châle. La bordure d' un châle. Un châle à grandes palmes.

Châle boiteux, Châle carré qui n' a des palmes qu' à l' un de ses bouts.

CHALET. s. m.

CHALET. s. m. Nom qu' on donne, en Suisse, aux maisons des paysans. Un petit chalet.

Il se dit souvent, dans un sens particulier, Des cabanes où se font les fromages, et qui, dans l' été, servent de retraite aux vachers des montagnes.

CHALEUR. s. f.

CHALEUR. s. f. Qualité de ce qui est chaud, sensation produite par un corps chaud. Chaleur actuelle. Chaleur naturelle. Chaleur étrangère. Différents degrés de chaleur. Vive, forte chaleur. Douce chaleur. Entretenir une chaleur modérée dans un lieu. La chaleur du feu. La chaleur du soleil. Le corps avait un reste de chaleur.

Il se dit aussi, en parlant De l' économie animale, pour exprimer Certaines sensations de chaleur, qui ordinairement sont incommodes. La chaleur de la fièvre. Chaleur d' entrailles. Éprouver des chaleurs. Chaleur de tête.

Fig. et fam., Chaleur de foie, Mouvement de colère prompt et passager. C' est une petite chaleur de foie. Il lui prit une chaleur de foie. Cette locution a vieilli.

Être en chaleur, se dit Des femelles de certains animaux, lorsqu' elles désirent l' approche du mâle. Cette jument, cette chatte est en chaleur. Laissez passer la chaleur de cette chienne.

CHALEUR

CHALEUR se dit souvent, dans un sens particulier, d' Une température produite par l' action du soleil. La chaleur est dévorante, étouffante. Le thermomètre marque vingt degrés de chaleur. Être incommodé par la chaleur. Se mettre à l' abri de la chaleur. Nous partirons ce soir, après la chaleur. Les chaleurs de l' été, de la canicule. Dans le temps des chaleurs. Durant les grandes chaleurs. Les chaleurs règnent ici la plus grande partie de l' année.

CHALEUR

CHALEUR s' emploie aussi figurément, en parlant Des passions, des sentiments, ou de ce qui sert à les manifester, et signifie, Ardeur, feu, véhémence. La chaleur de la jeunesse. Noble chaleur. Chaleur guerrière. Ce comédien n' a point de chaleur, est dépourvu de chaleur. Dans la première chaleur de son ressentiment, il voulait... Prendre, embrasser avec chaleur les intérêts de quelqu' un. Défendre une personne avec chaleur. Il sert ses amis avec chaleur. Il montre beaucoup de chaleur à soutenir cette affaire. Il s' y porte avec chaleur. Il y met trop de chaleur. La chaleur du sentiment. Parler avec chaleur. Chaleur d' éloquence. Écrire avec chaleur. Chaleur de style. Style plein de chaleur.

Dans la chaleur du combat, dans la chaleur de la dispute, dans la chaleur de la composition, Au fort du combat, de la dispute, de la composition.

CHALEUREUX, EUSE. adj.

CHALEUREUX, EUSE. adj. Qui a beaucoup de chaleur naturelle. Il ne se dit que Des personnes, et il est peu usité. À l' âge de soixante et dix ans, on n' est guère chaleureux.

Il se dit quelquefois figurément, au sens moral, en parlant Des choses. Paroles chaleureuses. Style chaleureux.

CHÂLIT. s. m.

CHÂLIT. s. m. Bois de lit. Châlit de bois de noyer. Le châlit est rompu. Châlit de fer. Il vieillit.

CHALOIR. v. n.

CHALOIR. v. n. Il ne s' emploie qu' impersonnellement, et ne se dit guère que dans cette phrase, Il ne m' en chaut, Il ne m' importe. Ce mot est vieux.

CHALON. s. m.

CHALON. s. m. T. de Pèche. Grand filet que les pêcheurs traînent dans les rivières, par le moyen de deux bateaux au bout desquels les côtés du filet sont attachés.

CHALOUPE. s. f.

CHALOUPE. s. f. Sorte de petit bâtiment non ponté dont on se sert principalement dans les ports et les rades, et qu' on embarque aussi pour le service des navires qui vont en mer. Chaloupe de pêche. Chaloupe d' un vaisseau de guerre. Chaloupe armée. Descendre la chaloupe en mer. Mettre la chaloupe à la mer. Ils se sauvèrent dans une chaloupe.

Chaloupe canonnière, Petit bâtiment à fond plat, armé d' un ou de plusieurs canons.

CHALUMEAU. s. m.

CHALUMEAU. s. m. Tuyau de paille, de roseau, de métal, etc. Les enfants font des bulles de savon avec un chalumeau. Quand le pape communie solennellement, il prend avec un chalumeau d' or le vin consacré.

Il se dit particulièrement, dans les Arts, d' Un tuyau recourbé, fait de cuivre, d' argent ou de verre, dont on se sert pour diriger la flamme sur les matières qu' on veut échauffer ou fondre. Chalumeau d' émailleur.

CHALUMEAU

CHALUMEAU se dit, en Poésie, de Toute sorte de flûtes et d' instruments à vent qui composent une musique champêtre. Au son des chalumeaux.

CHALYBÉ, ÉE. adj.

CHALYBÉ, ÉE. adj. (On prononce Ca.) Il se dit, en Chimie, Des préparations où il entre du tartrate de potasse et de fer. Vin chalybé.

CHAMADE. s. f.

CHAMADE. s. f. T. de Guerre. Signal que des assiégés donnent avec la trompette ou le tambour, quelquefois en arborant un drapeau blanc, pour avertir qu' ils veulent parlementer. Battre la chamade. Sonner la chamade. Répondre à une chamade. La brèche étant faite, les assiégés battirent la chamade.

CHAMAILLER. v. n.

CHAMAILLER. v. n. Il ne se dit qu' en parlant De plusieurs personnes qui se battent confusément et avec grand bruit. Ils chamaillèrent longtemps. Il est familier.

Il s' emploie aussi, dans le même sens, avec le pronom personnel. Ils se chamaillèrent deux heures durant. Nous nous chamaillerons comme il faut.

Il se dit plus ordinairement au figuré, en parlant De gens qui disputent avec beaucoup de bruit. Ils se sont bien chamaillés. Ces deux femmes ne cessent de se chamailler.

CHAMAILLIS. s. m.

CHAMAILLIS. s. m. Mêlée, combat où l' on chamaille; dispute bruyante. Durant le chamaillis. Voilà un grand chamaillis. Il est familier.

CHAMARRER. v. a.

CHAMARRER. v. a. Orner un habit, un meuble, de passements, de dentelles, de galons, de bandes de velours, etc. Chamarrer un habit. Chamarrer un meuble de galons.

Il ne se dit plus guère aujourd' hui qu' en parlant D' une parure de mauvais goût, d' un assemblage de couleurs éclatantes et mal assorties. Il s' est fait chamarrer de la manière la plus bizarre. Cette robe est bien ridiculement chamarrée.

Fig. et fam., Chamarrer quelqu' un de ridicules, Le charger, le couvrir de ridicules.

CHAMARRÉ, ÉE. participe

CHAMARRÉ, ÉE. participe

CHAMARRURE. s. f.

CHAMARRURE. s. f. Manière de chamarrer; Ornements avec lesquels on chamarre. Chamarrure à ondes. La chamarrure de cet habit est très-riche.

Il ne se dit plus guère aujourd' hui que par dénigrement. Voyez CHAMARRER.

CHAMBELLAGE. s. m.

CHAMBELLAGE. s. m. T. de Jurispr. féodale. Droit en argent que devaient certains vassaux à leurs seigneurs.

CHAMBELLAN. s. m.

CHAMBELLAN. s. m. On appelle ainsi, chez quelques princes, Les gentilshommes qui les servent dans la chambre, en l' absence du premier gentilhomme de la chambre. La marque distinctive de l' emploi de chambellan, est une clef attachée à la poche droite de l' habit.

Grand chambellan, Le premier officier de la chambre du roi, celui qui sert le roi préférablement aux premiers gentilshommes. Quand le roi tenait son lit de justice, le grand chambellan était à ses pieds. Un tel est pourvu de la charge de grand chambellan.

CHAMBELLAN

CHAMBELLAN s' est dit aussi d' Une des tables que le roi tenait pour les courtisans, et dont le grand chambellan faisait les honneurs. Aller dîner au chambellan.

CHAMBOURIN. s. m.

CHAMBOURIN. s. m. Espèce de pierre qui sert à faire le faux cristal.

CHAMBRANLE. s. m.

CHAMBRANLE. s. m. Ornement de bois ou de pierre, qui encadre, qui borde les portes, les fenêtres et les cheminées. Chambranle de menuiserie. Chambranle de pierre, de marbre, etc.

CHAMBRE. s. f.

CHAMBRE. s. f. Il se dit De la plupart des pièces d' une maison, et principalement de Celle où l' on couche. Chambre à coucher. Belle chambre. Chambre de parade. Chambre bonne et chaude. Chambre parquetée, lambrissée, boisée, planchéiée, carrelée. Chambre haute. Chambre basse. Chambre fort exhaussée. Première, seconde, troisième chambre. Chambre en galetas. Il loge à telle chambre. Il y a tant de chambres à feu dans cette maison. Chambre vide. Chambre meublée. Chambre garnie. Chambre à louer. Servir à la chambre. Valet de chambre. Femme de chambre. Meubles de chambre. Robe de chambre. Pot de chambre.

Garder la chambre, Être assez indisposé pour ne pouvoir sortir de sa chambre.

Travailler en chambre, se dit D' un artisan, d' un ouvrier qui ne tient pas boutique.

Fam., Mettre une fille en chambre, Louer des meubles, une chambre, pour une fille qu' on entretient.

Fig. et fam., Mettre, tenir quelqu' un en chambre, L' obséder pour le faire jouer, et le tromper au jeu. Ils sont quatre ou cinq qui le tiennent en chambre, et lui gagnent tout son argent.

Prov. et fig., Il a bien des chambres à louer dans la tête, se dit D' un homme qui est un peu fou, qui a des visions.

Dans les Monastères, Chambre noire, Chambre qui n' est point éclairée, où l' on renferme ceux que l' on met en pénitence, et où l' on fait aussi des retraites volontaires.

En termes d' Optique, Chambre noire, ou Chambre obscure. Voyez NOIR, adjectif.

Chambre du conseil, dans les Tribunaux, La chambre où les juges se retirent pour délibérer. Certaines décisions ne peuvent être rendues qu' en la chambre du conseil.

Absol., La chambre, La chambre du roi. Premier gentilhomme de la chambre. Pages de la chambre. Huissier de la chambre. Musique de la chambre. Il signifie, par extension, Les officiers mêmes de la chambre du roi. La chambre est entrée. Avoir les entrées de la chambre, Avoir le privilége d' entrer avec les officiers de la chambre.

Maître de chambre, Le premier officier de la maison du pape ou d' un cardinal.

CHAMBRE

CHAMBRE se dit pareillement, dans les Vaisseaux, de Certains retranchements où couchent les principaux officiers, où se tient le conseil, etc. La chambre du capitaine. Chambre du conseil. Grande chambre. Chambres des passagers.

CHAMBRE

CHAMBRE se dit, figurément, de Certaines assemblées législatives. Les états généraux étaient partagés en trois chambres: la chambre du clergé, la chambre de la noblesse, et la chambre du tiers état. La charte a établi deux chambres. Chambre des pairs. Chambre des députés des départements, ou simplement, Chambre des députés. Le parlement d' Angleterre est divisé en deux chambres: la chambre haute, ou la chambre des pairs, des lords, des seigneurs; et la chambre basse, ou la chambre des communes. Convoquer les chambres. Dissoudre la chambre. Ouvrir, clore la session des chambres. Présenter un projet de loi à l' une des deux chambres. La discussion fut très-animée à la chambre des pairs. La droite, la gauche, le centre de la chambre. La chambre adopte. La chambre rejette. La chambre passe à l' ordre du jour. La chambre n' est pas en nombre pour délibérer. La majorité de la chambre. Adresser une pétition à la chambre. Siéger à la chambre.

CHAMBRE

CHAMBRE est encore un nom commun à Différentes juridictions, distinguées par un second titre propre à chacune d' elles.

Chambres de l' édit, Chambres instituées par l' édit de Nantes, et qu' on nommait aussi Chambres mi-parties, parce qu' elles étaient composées, par moitié, de juges catholiques et de juges protestants. Louis XIV supprima toutes les chambres mi-parties.

Chambre des comptes, Cour supérieure établie pour connaître, en dernier ressort, de tout ce qui était relatif au maniement des finances, et à la conservation des deniers du roi. Déclaration vérifiée en la chambre des comptes. Cette chambre a été remplacée par la Cour des comptes, qui a des attributions analogues.

Chambre apostolique, Tribunal qui connaît des revenus de l' Etat ecclésiastique, et qui en a l' administration. Trésorier de la chambre apostolique. Auditeur de la chambre apostolique. Écus d' or de la chambre.

Chambre ecclésiastique, Tribunal où l' on connaissait des affaires qui avaient rapport aux décimes. Chambre ecclésiastique de Paris.

Chambre impériale, Tribunal de l' Empire, où se jugeaient les affaires des différents États d' Allemagne, et, par appel, celles des particuliers. La chambre impériale siégea d' abord à Spire, et fut transférée ensuite à Wetzlar.

Chambre de justice, ou Chambre ardente, Assemblée de juges commis pour connaître des malversations de ceux qui avaient manié les deniers publies, et de quelques autres affaires qui leur étaient renvoyées.

Chambre ardente, s' est dit, plus anciennement, de Deux autres tribunaux qui connaissaient, l' un des crimes d' hérésie, l' autre des crimes d' empoisonnement, et qui prononçaient la peine du feu contre les coupables.

Chambre aux deniers, Bureau où l' on réglait tout ce qui regardait la dépense de bouche de la maison du roi. Maître de la chambre aux deniers.

CHAMBRE

CHAMBRE se dit également Des sections, des divisions de certains tribunaux. Il y avait dans les parlements la grand' chambre, la chambre des requêtes, celle des enquêtes, etc. La première, la seconde chambre de la cour royale. Président de chambre. Arrêt rendu les chambres assemblées. La cause a été portée à la deuxième chambre du tribunal de première instance. La cour royale, chambre des appels de police correctionnelle.

Chambre des vacations, Chambre composée d' un président et de plusieurs conseillers ou juges, tirés des différentes chambres, dans laquelle on administre la justice pendant les vacations, ou vacances des tribunaux.

CHAMBRE

CHAMBRE se dit encore de Certaines assemblées qui s' occupent d' intérêts spéciaux, ou de ce qui est relatif à la discipline d' un corps. Chambre de commerce. Chambre d' assurance. Chambre d' agriculture. Chambre des avoués. Chambre des notaires. Chambre syndicale.

CHAMBRE

CHAMBRE désigne par analogie avec le premier sens, Certaines cavités accidentelles ou pratiquées à dessein. Ainsi, on le dit d' Un vide qui s' est fait à la fonte, dans un canon, dans une cloche, lorsque la matière n' a pas coulé également partout. Il faut refondre cette cloche, parce qu' elle a une chambre. On a reconnu en forant le canon qu' il y avait des chambres. Un tir trop fréquent peut aussi produire des chambres.

Chambre d' un mortier, d' un obusier, Espace ovale qu' on pratique en fondant un mortier, un obusier, et où l' on met la poudre, pour lui donner plus de force.

Chambre d' une mine, L' endroit destiné à recevoir la charge de la mine. On le nomme autrement Fourneau.

En termes d' Hydraulique, Chambre d' écluse, L' espace compris entre deux portes d' écluse.

En termes d' Anat., Chambres de l' oeil, se dit de Deux cavités qui sont remplies par l' humeur aqueuse, et qui communiquent ensemble par l' ouverture de la pupille. Chambre antérieure. Chambre postérieure.

CHAMBRÉ, ÉE. adj.

CHAMBRÉ, ÉE. adj. Il se dit Des pièces d' artillerie qui ont des chambres. Ce canon est chambré. Refondre une pièce chambrée.

CHAMBRÉE. s. f.

CHAMBRÉE. s. f. Certain nombre de soldats qui logent et mangent ensemble. Les chambrées ont été de cinq à douze soldats.

CHAMBRÉE

CHAMBRÉE se dit aussi, dans les Théâtres, de La quantité des spectateurs, et du produit de la recette. Bonne, faible chambrée.

CHAMBRELAN. s. m.

CHAMBRELAN. s. m. Ouvrier qui travaille en chambre.

Il se dit aussi d' Un locataire qui n' occupe qu' une chambre dans une maison. Dans les deux sens, il est populaire et peu usité.

CHAMBRER. v. n.

CHAMBRER. v. n. Être de la même chambrée. Ces deux soldats chambrent ensemble. Dans ce sens, il a vieilli.

CHAMBRER

CHAMBRER est aussi actif. Chambrer quelqu' un, Le tenir enfermé par une sorte de violence ou de séduction, pour le faire jouer.

Il signifie aussi, familièrement, Tirer quelqu' un à l' écart, l' entretenir en particulier. On l' a chambré pendant deux heures, sans rien gagner sur son esprit.

CHAMBRÉ, ÉE. participe

CHAMBRÉ, ÉE. participe

CHAMBRETTE. s. f.

CHAMBRETTE. s. f. Diminutif de Chambre. Elle se tient renfermée dans sa chambrette. Il est familier.

CHAMBRIER. s. m.

CHAMBRIER. s. m. Certain officier claustral dans quelques monastères rentés, et dans quelques chapitres.

Grand chambrier, se disait autrefois d' Un des grands officiers de la couronne de France, qui avait l' intendance de la chambre du roi, etc. La charge de grand chambrier était héréditaire dans la maison de Bourbon.

Fam., Grand chambrier, s' est dit aussi d' Un conseiller de grand' chambre.

CHAMBRIÈRE. s. f.

CHAMBRIÈRE. s. f. Servante de personnes de petite condition. Chambrière qui cherche condition. Il a congédié sa chambrière.

CHAMBRIÈRE

CHAMBRIÈRE dans les Manéges, Bâton de trois ou quatre pieds de longueur, au bout duquel est attachée une courroie, une longe de cuir, pour châtier les chevaux. Un coup de chambrière.

CHAME ou CAME. s. f.

CHAME ou CAME. s. f. T. d' Hist. nat. Genre de coquilles bivalves, qui comprend un grand nombre d' espèces, toutes marines.

CHAMEAU. s. m.

CHAMEAU. s. m. Quadrupède ruminant haut de jambes, qui a le cou fort long, la tête petite, les oreilles courtes, et deux bosses sur le dos. Chameau mâle. Chameau femelle. Chameau d' Arabie. Dans le Levant, on se sert beaucoup de chameaux.

CHAMEAU

CHAMEAU en termes de Marine, Espèce de grand ponton qu' on emploie surtout en Hollande, et qui sert à soulever un bâtiment pour le faire passer sur de petits fonds. On place un chameau de chaque côté du vaisseau qu' on veut soulever.

CHAMELIER. s. m.

CHAMELIER. s. m. Celui qui est chargé de conduire et de soigner des chameaux.

CHAMOIS. s. m.

CHAMOIS. s. m. Espèce de chèvre sauvage, qui vit dans les rochers et dans les montagnes. Il tua, il prit deux chamois. Chamois mâle. Chamois femelle.

Il se dit souvent de La peau de cet animal corroyée et passée en huile. Culotte, gants, souliers de chamois.

Couleur chamois, Couleur d' un jaune très-clair.

CHAMOISERIE. s. f.

CHAMOISERIE. s. f. Lieu où l' on prépare les peaux de chamois.

Il se dit aussi de La marchandise que prépare le chamoiseur. Faire le commerce de chamoiserie.

CHAMOISEUR. s. m.

CHAMOISEUR. s. m. Ouvrier qui prépare les peaux de chamois.

CHAMP. s. m.

CHAMP. s. m. Étendue, pièce de terre labourable, qui ordinairement n' est pas fermée de murailles. Champ fertile. Champ stérile. Champ de tant d' arpents, etc. Labourer, cultiver, fumer, semer, moissonner un champ. Champ de blé. Au bout du champ. Au milieu d' un champ. Le décimateur prenait la dîme dans le champ.

Il se dit quelquefois au figuré, dans un sens analogue. Cultiver, féconder le champ de l' histoire.

En plein champ, Au milieu des champs, de la campagne. Passer la nuit en plein champ.

Champ de Mars, Lieu consacré à des exercices militaires.

Champ de mars, et Champ de mai, se disaient anciennement de Certaines assemblées que les principaux de la nation française tenaient au mois de mars ou de mai, pour régler les affaires de l' État.

Champ du repos, se dit quelquefois d' Un cimetière.

CHAMPS

CHAMPS au pluriel, signifie, Toutes sortes de terres, tant les terres labourables que les prés, les bois, les bruyères, etc., pris tous ensemble. Mener les vaches, les brebis aux champs. Fleurs des champs. Se promener dans les champs. Il ne fait pas bon aux champs dans cette saison.

À travers champs. Hors des routes battues. Prendre, aller à travers champs. On dit aussi, À travers les champs.

Fam., Courir les champs, Se promener, errer dans les champs.

Prov., Il est fou à courir les champs, se dit D' un homme qui est très-fou.

Prov. et fig., Se sauver à travers champs, se dit D' une personne qui essaye, par différents discours, d' échapper à une question pressante.

Champs Élysées, Élysiens ou Élyséens, Lieux où, selon les anciens païens, étaient reçues, après la mort, les âmes des hommes justes.

CHAMPS

CHAMPS au pluriel, se dit aussi de Tous les lieux qui ne sont point dans les villes ou dans les faubourgs. Maison des champs. Il demeure aux champs. Il est allé aux champs. La vie des champs.

Être aux champs et à la ville, Loger à l' extrémité d' un faubourg, ou habiter, dans la ville, une maison où il y a un grand jardin.

Fig. et fam., Un rien le met aux champs, il se met aux champs pour la moindre chose, se dit De quelqu' un qui se fâche ou qui s' inquiète aisément. On dit dans un sens analogue, Être aux champs.

Fig. et fam., Avoir la clef des champs, Avoir la liberté d' aller où l' on veut. On dit de même, Donner la clef des champs, Mettre en liberté; et, Prendre la clef des champs, S' en aller, s' enfuir.

Prov. et fig., Avoir un oeil aux champs et l' autre à la ville, Prendre garde à tout, être attentif à tout.

En termes militaires, Battre aux champs, Battre le pas ordinaire, soit pour rendre les honneurs, soit pour se mettre en marche. On battait aux champs pour aller relever la garde. La garde des Tuileries bat aux champs quand le roi sort ou rentre.

CHAMP DE BATAILLE

CHAMP DE BATAILLE au singulier, se dit de La place où combattent deux armées. Il est demeuré maître du champ de bataille. Le champ de bataille lui est demeuré. Il a couché sur le champ de bataille. Visiter un champ de bataille après le combat. On dit dans le même sens, en poésie et dans le style élevé: Le champ d' honneur. Le champ ou les champs de Mars. Etc.

Fig. et fam., Il a bien pris, bien choisi son champ de bataille, Il a pris ses avantages pour réussir.

Fig. et fam., Le champ de bataille lui est demeuré, se dit D' un homme qui a remporté l' avantage sur un autre dans un débat.

Champ clos, Lice, lieu fermé de barrières, dans lequel deux ou plusieurs personnes vidaient autrefois leurs différends par les armes, avec la permission du prince ou du magistrat. Se battre en champ clos. Dans les combats de ce genre qui avaient lieu à cheval, on disait, Prendre du champ, Prendre de l' espace pour mieux fournir sa carrière.

Champ clos, se dit également en parlant Des tournois. Le tournoi se fit en champ clos. On dit néanmoins, Le juge du camp, et non du champ.

CHAMP

CHAMP signifie aussi figurément, Carrière, ou sujet, occasion. On lui a donné, on lui a ouvert un beau champ pour acquérir de la gloire. Un vaste champ s' ouvre devant nous. Il a un beau champ pour paraître avec avantage. Voilà un beau champ pour étaler son éloquence, son érudition.

Laisser à quelqu' un le champ libre, Ne point s' opposer à ses prétentions, ne point se mettre en concurrence avec lui. Vous pouvez continuer vos démarches, je vous laisse le champ libre. On dit aussi, Avoir le champ libre, Avoir la liberté de faire une chose. Rien ne vous empêche d' y aller: vous avez le champ libre. On dit dans un sens analogue, Donner un champ libre à son imagination, à sa colère, à sa fureur, etc.

CHAMP

CHAMP signifie encore figurément, Un fond sur lequel on peint, on grave, on représente quelque chose. Le champ d' un tableau, d' une médaille, d' un écusson. Le champ de ce tableau est trop clair. Ses armes sont un lion d' or en champ d' azur.

Il se dit aussi de L' étendue qu' embrasse une lunette d' approche. Cette lunette a trop peu de champ.

Mettre de champ, poser de champ des briques, des pierres, des solives, Les mettre, les poser sur la face la moins large.

En Mécanique, Roue de champ, Celle qui est horizontale, et dont les dents sont perpendiculaires.

SUR-LE-CHAMP. loc. adv.

SUR-LE-CHAMP. loc. adv. Sur l' heure même, sans délai. Cela fut vidé, fut décidé sur-le-champ. On l' arrêta sur-le-champ. Répondre sur-le-champ.

Prêcher, haranguer, parler sur-le-champ, Sans préparation, d' abondance.

À TOUT BOUT DE CHAMP. loc. adv. et fam.

À TOUT BOUT DE CHAMP. loc. adv. et fam. À chaque instant, à tout propos. Il retombe dans la même faute à tout bout de champ.

CHAMPART. s. m.

CHAMPART. s. m. T. de Jurispr. féodale. Droit que les seigneurs de fief avaient, en quelques lieux, de lever une certaine quantité de gerbes sur les terres qui étaient en leur censive. Lever la dîme et le champart.

CHAMPARTER. v. a.

CHAMPARTER. v. a. T. de Jurispr. féodale. Exercer le droit de champart. Champarter un champ.

CHAMPARTÉ, ÉE. participe

CHAMPARTÉ, ÉE. participe

CHAMPARTEUR. s. m.

CHAMPARTEUR. s. m. T. de Jurispr. féodale. Celui qui levait le champart au nom du seigneur.

CHAMPEAUX. s. m. pl.

CHAMPEAUX. s. m. pl. Prés, prairies. Il a vieilli.

CHAMPÊTRE. adj. des deux genres

CHAMPÊTRE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport aux champs; ou Qui est éloigné des villes. Travaux, soins champêtres. Vie champêtre. Musique champêtre. Site champêtre. Maison, lieu, séjour champêtre.

Garde champêtre, Agent préposé à la garde des récoltes et des propriétés rurales de toute espèce. Le garde champêtre dressa procès-verbal.

En Mythol., Dieux champêtres, divinités champêtres, Les divinités qui présidaient aux biens de la terre, et qui étaient particulièrement adorées aux champs.

CHAMPIGNON. s. m.

CHAMPIGNON. s. m. Nom générique d' une famille nombreuse de plantes sans organes sexuels apparents, d' une consistance molle, spongieuse ou coriace, dénuées de feuilles et de racines, et dont la forme et la couleur varient beaucoup. Les champignons croissent très-rapidement. L' amadou est fait d' une espèce de champignon. Champignons parasites. Le pied d' un champignon. Le chapeau d' un champignon. La pluie douce fait venir les champignons. Ramasser des champignons. Champignons bons à manger. Champignons de couche. Maniveau de champignons. Plat de champignons. Ragoût, sauce aux champignons. Croûte aux champignons. Poudre de champignons. Champignons vénéneux.

Prov. et fig., Il est venu en une nuit, comme un champignon, se dit D' un homme qui s' est élevé en peu de temps.

CHAMPIGNON

CHAMPIGNON se dit aussi d' Un support, ordinairement de bois, dont le haut a la forme d' un champignon, et sur lequel on pose des chapeaux ou des bonnets de femme, des perruques, etc.

CHAMPIGNON

CHAMPIGNON se dit encore d' Un certain bouton qui se forme au lumignon d' une bougie, d' une chandelle, ou à une mèche qui brûle.

CHAMPIGNON

CHAMPIGNON en termes de Médecine, se dit de Certaines excroissances de chair spongieuses qui se forment dans les plaies, et dans quelques parties du corps. Voyez FONGUS.

CHAMPION. s. m.

CHAMPION. s. m. Celui qui combattait en champ clos pour sa querelle, ou pour la querelle d' autrui. Brave, vaillant champion. Ceux qui ne pouvaient pas combattre de leur personne, comme les vieillards, les estropiés, les ecclésiastiques, les dames, fournissaient des champions. Il s' offrit pour être son champion.

Il se dit quelquefois, par extension, de Toute personne qui combat. En ce sens, on ne l' emploie guère sérieusement.

Ironiq. et fam., C' est un vaillant champion, se dit D' un homme qu' on croit peu courageux.

CHAMPION

CHAMPION signifie aussi, figurément, Défenseur. Champion de la foi. Il se dit souvent par mépris ou par raillerie. Cet homme est le champion des mauvaises causes. Il s' est fait, il s' est déclaré le champion de cet auteur.

CHANCE. s. f.

CHANCE. s. f. Sorte de jeu de dés. Jouer à la chance.

Il se prend aussi pour Le point qu' on livre à celui contre lequel on joue aux dés, ou pour Le point qu' on se livre à soi-même. Livrer chance. Amener sa chance.

Fig., Livrer chance à quelqu' un, Le défier, le provoquer à quelque discussion.

CHANCE

CHANCE se dit figurément de Tout événement, heureux ou malheureux, qui peut résulter d' un ordre de choses donné. Il y a beaucoup de chances possibles. Cette chance est la plus probable; cette autre est difficile, incertaine. Chance favorable. Chance de succès. Calculer les chances. Courir la chance. Se mettre à couvert de toute chance, De tout hasard.

Fam., Bonne chance, se dit, en forme de souhait, À une personne qui nous quitte pour faire quelque démarche dont le succès paraît douteux.

La chance est pour vous, Vous avez une chance favorable.

La chance a tourné, Les choses ont changé de face. Il avait tout le monde pour lui, contre lui, mais la chance a tourné.

Prov., Conter sa chance, Conter ses malheurs, ses déplaisirs, ses aventures. Il vint me conter sa chance.

CHANCEL. s. m.

CHANCEL. s. m. Voyez CANCEL.

CHANCELANT, ANTE. adj.

CHANCELANT, ANTE. adj. Qui chancelle. Je le vis chancelant. Aller d' un pas chancelant. Démarche chancelante.

Il s' emploie aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Santé chancelante. Autorité chancelante. Trône chancelant. Foi chancelante. Esprit chancelant.

CHANCELER. v. n.

CHANCELER. v. n. (Je chancelle. Je chancellerai.) Être peu ferme sur ses pieds, pencher de côté et d' autre, comme si on allait tomber. Il chancelle comme un homme ivre. Il est près de tomber, il chancelle. Ce coup le fit chanceler.

Il se dit aussi figurément, et signifie, N' être pas ferme, n' être pas assuré. Il varie, il chancelle dans ses réponses, dans ses résolutions, dans sa foi, dans ses opinions. Un trône qui chancelle. Sa fortune chancelle. Sa vertu chancelle. Sa mémoire chancelle, Se trouble.

CHANCELIER. s. m.

CHANCELIER. s. m. Il se dit, en général, de Certains officiers chargés de garder les sceaux, et quelquefois d' administrer les biens d' un prince, d' un corps, d' un ordre militaire, etc. La reine et les princes avaient autrefois leurs chanceliers. Le chancelier de l' ordre de Malte. Le chancelier de l' ordre du Saint-Esprit. Le grand chancelier de la Légion d' honneur.

Chancelier de l' Académie française, Celui qui gardait le sceau de l' Académie, et qui aujourd' hui remplit les fonctions de président en l' absence du directeur.

CHANCELIER

CHANCELIER se disait, dans un sens particulier, Du premier officier de la couronne, chef de la magistrature en France, et ordinairement gardien des sceaux. Chancelier de France. La place de chancelier était inamovible.

Chancelier de justice. Titre du chef de la justice dans certains États d' Allemagne.

Chancelier de l' Échiquier, Un des juges de la cour des finances d' Angleterre, appelée aussi Cour de l' Échiquier.

CHANCELIER

CHANCELIER dans certains Consulats, Celui qui a la garde du sceau et la tenue des registres.

CHANCELIER

CHANCELIER dans l' Église de Paris, Chanoine dignitaire qui présidait aux études de l' université.

Chancelier de l' université, Celui qui conférait les degrés et délivrait les diplômes.

CHANCELIÈRE. s. f.

CHANCELIÈRE. s. f. La femme du chancelier.

CHANCELIÈRE

CHANCELIÈRE se dit aussi d' Un petit meuble de bois ou de cuir, garni intérieurement de peau d' ours ou de mouton, qui sert à mettre les pieds pendant l' hiver.

CHANCELLEMENT. s. m.

CHANCELLEMENT. s. m. Mouvement de ce qui penche de côté et d' autre, et qui menace de tomber. Je m' aperçus de son chancellement, et je le soutins.

CHANCELLERIE. s. f.

CHANCELLERIE. s. f. Lieu où l' on scelle certains actes avec le sceau du prince, de l' État. Officier de la chancellerie. Des lettres expédiées en chancellerie. En style de chancellerie. Aller à la chancellerie. On dit de même, La chancellerie d' un consulat.

Grande chancellerie, Celle où le chancelier scellait avec le grand sceau. Il vous faut des lettres de la grande chancellerie. On nomme encore aujourd' hui Grande chancellerie, Une administration chargée de tout ce qui a rapport à l' ordre de la Légion d' honneur. Le palais de la grande chancellerie de la Légion d' honneur.

Petite chancellerie, dans les parlements, Celle où un maître des requêtes, ou un autre officier commis pour cette fonction, scellait avec le petit sceau.

La chancellerie de Rome, Le bureau où se font les expéditions des bulles, brefs et autres actes concernant le gouvernement de l' Église. Règles de chancellerie.

Chancellerie de l' université, Lieu où l' on scellait les lettres de maître ès arts, de docteur, etc.

CHANCELLERIE

CHANCELLERIE se dit aussi de L' hôtel qu' habite un chancelier, ou le garde des sceaux.

CHANCEUX, EUSE. adj.

CHANCEUX, EUSE. adj. Qui a une chance favorable, qui est en bonheur. Il a eu le gros lot de la loterie, il est chanceux. Je ne suis pas si chanceux. Il est familier.

Ironiq., Voilà un homme bien chanceux, C' est un homme malheureux, à qui rien ne réussit.

CHANCIR. v. n.

CHANCIR. v. n. Moisir. Il ne se dit guère que Des choses qui se mangent, comme des confitures, des pâtés, des jambons, etc. Ces confitures commencent à chancir. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Des confitures qui se chancissent. Un pâté qui commence à se chancir. Il est vieux.

CHANCI, IE. participe

CHANCI, IE. participe Pain chanci.

CHANCISSURE. s. f.

CHANCISSURE. s. f. Moisissure. Ôter la chancissure de dessus un pâté. Voyez CHANCIR.

CHANCRE. s. m.

CHANCRE. s. m. Nom donné vulgairement à plusieurs espèces d' ulcères qui rongent. Dans le langage médical, il se dit particulièrement Des ulcères vénériens. Chancre vénérien. Il a le visage rongé par un chancre.

Il se dit également, en termes d' Art vétérinaire, d' Une sorte d' ulcère qui attaque le gros bétail, et qui commence par occuper le dessous de la langue, d' où il s' étend rapidement vers les parties environnantes.

Il se dit pareillement, en termes d' Agriculture, d' Une maladie qui survient aux arbres, et qui les ronge. Cet arbre a un chancre.

Pop., Manger comme un chancre, Manger excessivement.

CHANCRE

CHANCRE se dit quelquefois, figurément, d' Un vice d' administration, d' un fléau public qui appauvrit l' État, qui le ruine insensiblement. La taxe des pauvres, en Angleterre, est un véritable chancre politique. La guerre civile est un chancre qui dévore ce pays.

CHANCREUX, EUSE. adj.

CHANCREUX, EUSE. adj. Qui tient de la nature du chancre ou du cancer. Ulcère chancreux.

Il signifie aussi, Qui est attaqué du chancre. Arbre chancreux.

CHANDELEUR. s. f.

CHANDELEUR. s. f. La fête de la présentation de Notre-Seigneur au temple, et de la purification de la Vierge; ainsi nommée parce que, ce jour-là, il se fait une procession où tous les assistants portent des chandelles de cire ou des cierges. Avant la Chandeleur. La fête de la Chandeleur.

CHANDELIER. s. m.

CHANDELIER. s. m. Artisan qui fait et vend de la chandelle.

CHANDELIER. s. m.

CHANDELIER. s. m. Ustensile qui sert à mettre la chandelle, la bougie, ou les cierges. Chandelier d' étain, de cuivre, d' argent, de cristal. Grand chandelier. Chandelier à plusieurs branches. Chandelier d' église.

En termes de l' Écriture, Il ne faut point mettre la lumière sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin qu' elle éclaire toute la maison.

Fig. et fam., Être placé sur le chandelier, être sur le chandelier, Être en vue, occuper une place éminente, principalement dans l' Église.

CHANDELIER

CHANDELIER en termes de Marine, se dit de Supports de fer ou de bois, et à une ou deux branches, qu' on emploie à divers usages. Chandeliers de bastingage. Chandelier de pierrier.

CHANDELLE. s. f.

CHANDELLE. s. f. Petit flambeau de suif, de cire, ou de quelque autre matière grasse et combustible. Il se dit plus communément de La chandelle de suif. Chandelles moulées. Grosse chandelle. Chandelle des quatre, des huit, des douze à la livre. Chandelle de veille. Chandelle bénite. Allumer la chandelle. Cette chandelle éclaire bien, n' éclaire pas. Moucher la chandelle. Éteindre la chandelle. Souffler la chandelle. Ne brûler que de la chandelle. Travailler à la chandelle. Un bout de chandelle. Il s' est éteint comme une chandelle. Excommunier à chandelles éteintes. Un papillon qui se brûle à la chandelle.

Prov. et fig., Se brûler, venir se brûler à la chandelle, se dit D' un homme qui, séduit par des apparences décevantes, s' engage dans une situation embarrassante ou périlleuse.

Prov. et fig., À chaque saint sa chandelle, Pour s' assurer le succès d' une affaire, il faut se rendre favorable chacun de ceux qui peuvent contribuer à la faire réussir.

Prov. et fig., Il doit une belle chandelle à Dieu, à la Vierge, se dit D' un homme qui est échappé d' un grand péril.

Prov. et fig., Donner une chandelle à Dieu, et une au diable, Se ménager entre deux partis opposés.

Prov. et fig., C' est une économie de bouts de chandelles, se dit D' une épargne sordide en de petites choses. Être ménager de bouts de chandelles, Ne se montrer économe que dans les petites choses.

Prov. et fig., Le jeu ne vaut pas la chandelle, La chose dont il s' agit ne mérite pas les soins qu' on prend, les peines qu' on se donne, la dépense qu' on fait.

Fam., Il s' en va comme une chandelle, ou figurément, C' est une chandelle qui s' éteint, se dit D' un homme qui meurt insensiblement et de vieillesse.

Fig. et fam., Voir des chandelles, mille chandelles, se dit Lorsqu' on a un grand éblouissement d' yeux causé par un coup, un heurt, une chute.

Prov. et fig., Brûler la chandelle par les deux bouts, Consumer son bien en faisant différentes sortes de dépenses également ruineuses; ou Se livrer à la fois à des excès de genres différents.

Fig. et fam., La chandelle brûle, Le temps presse.

Cette femme est belle à la chandelle, se dit D' une femme dont la beauté ne soutient pas le grand jour.

Fig., Tenir la chandelle, Se prêter à de honteuses complaisances, pour favoriser un commerce de galanterie. Il est libre.

Chandelle des Rois, Grosse chandelle cannelée, et peinte de différentes couleurs, dont les marchands chandeliers faisaient présent à leurs pratiques le jour des Rois.

Pop., Cet habit est bariolé comme la chandelle des Rois, se dit D' un habit bigarré de plusieurs couleurs.

Chandelle romaine, Pièce d' artifice en forme de grosse chandelle, qui lance perpendiculairement, et à certains intervalles, des étoiles d' un éclat très-vif.

CHANFREIN. s. m.

CHANFREIN. s. m. On appelait autrefois ainsi La pièce de fer qui couvrait le devant de la tête d' un cheval armé.

Il signifie maintenant, par extension, Le devant de la tête du cheval, la partie de la tête qui est entre les sourcils, depuis les oreilles jusqu' aux naseaux. Un cheval qui a le chanfrein blanc.

CHANFREIN

CHANFREIN en termes d' Architecture, Petite surface que l' on forme en abattant l' arête d' une pierre ou d' une pièce de bois.

CHANFREINER. v. a.

CHANFREINER. v. a. T. d' Archit. Abattre l' arête d' une pierre ou d' une pièce de bois, pour former un chanfrein.

CHANFREINÉ, ÉE. participe

CHANFREINÉ, ÉE. participe

CHANGE. s. m.

CHANGE. s. m. Troc d' une chose contre une autre. Il n' est guère usité, en ce sens, que dans ces phrases: Gagner au change. Perdre au change.

CHANGE

CHANGE signifie aussi, Banque, la profession de celui qui fait tenir, qui fait remettre de l' argent d' une ville à une autre, de place en place. Faire le change. Lettres de change. Agent de change: voyez AGENT.

Il signifie encore, Le prix que le banquier prend pour l' argent qu' il fait remettre. Le change d' ici à Naples, d' ici à Londres, est de tant pour cent. Ce change est gros, est fort. Le change a augmenté. Le change est au pair. Le change est haut. Le change est bas. Le change est désavantageux.

Coter le change, Marquer le taux du change.

Prov. et fig., Rendre le change à quelqu' un, Lui faire une réplique ingénieuse ou vive, lui rendre la pareille.

CHANGE

CHANGE signifie quelquefois, Le profit, l' intérêt de l' argent qu' on prête selon le cours de la place. Prendre à change.

Il signifie aussi, Le commerce du changeur, et le prix qu' il prélève sur les valeurs pour lesquelles il donne de l' argent ou des billets de banque. Change de monnaies. Bureau de change. Il m' a pris tant pour le change.

Il désigne, par extension, Le lieu où l' on va changer les pièces de monnaie pour d' autres, comme des pièces d' or pour de l' argent blanc, etc. Aller au change.

Payer comme au change, Payer sur-le-champ.

CHANGE

CHANGE s' est dit aussi Du lieu destiné aux réunions des négociants, et qu' on nomme aujourd' hui Bourse.

CHANGE

CHANGE est encore un terme de Vénerie qu' on emploie principalement dans ces phrases: La bête donne le change, Elle fait lever une autre bête, dont les chiens suivent la voie. Les chiens prennent le change, tournent au change, Ils quittent la bête qui a été lancée, pour courir la nouvelle bête. Les chiens gardent le change, ne tournent pas au change, Ils ne se laissent pas emporter après la nouvelle bête, et continuent à chasser la bête qui a été lancée.

Fig., Donner le change à quelqu' un, Détourner adroitement quelqu' un du dessein, des vues qu' il peut avoir, en lui donnant lieu de croire une chose pour une autre. Prendre le change, Se laisser tromper de cette manière, par ignorance ou par simplicité; Se tromper, se méprendre sur un objet, sur une affaire. On dit de même, Faire prendre le change à quelqu' un, Le tromper, l' induire en erreur.

CHANGEANT, ANTE. adj.

CHANGEANT, ANTE. adj. Variable, muable, inconstant, qui change facilement. Voilà un temps bien changeant. Une nation fort changeante. Humeur changeante. Esprit changeant.

Couleur changeante, Couleur qui change selon les différentes expositions, comme la gorge d' un pigeon.

Taffetas changeant, Taffetas qui paraît de différentes couleurs, parce que la trame est d' une couleur, et la chaîne d' une autre.

CHANGEMENT. s. m.

CHANGEMENT. s. m. Mutation, conversion, action de changer. Étrange, merveilleux, continuel changement. Tout est sujet au changement. Changement de saison. Changement de domicile. Changement de vie, de conduite. Changement de vues, de système. Changement d' état, de condition. Aimer le changement. Changement dans la nature, dans le gouvernement, dans les affaires. Ceci peut amener de grands changements. Opérer un changement. Plusieurs changements ont eu lieu. Changement de théâtre, de scène, et mieux, Changement de décoration. Changement à vue.

CHANGER. v. a.

CHANGER. v. a. Céder une chose pour une autre. Il a changé sa vieille vaisselle pour de la neuve. Il a changé ses tableaux contre des meubles. Changer une pièce d' or pour de l' argent blanc, pour de la monnaie. Je ne veux pas changer avec lui.

Prov. et fig., Changer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.

CHANGER

CHANGER se prend quelquefois dans le sens particulier de Changer des pièces de monnaie pour la même somme en pièces de valeur différente. Changer un louis, une pièce de cinq francs, etc. On le dit de même en parlant Des billets de banque. Changer un billet de cinq cents francs.

CHANGER

CHANGER signifie aussi, Remplacer un objet par un autre; Rendre une chose différente de ce qu' elle était. Ne nous changez pas notre vin. Changer un enfant en nourrice. Il faudra changer cet ameublement. Il a changé son bien de nature. Changer sa manière de vivre. On a changé l' ordre. Il a changé tout son plan. Il a changé toute sa maison. Cet événement allait changer la face des affaires. Rien ne peut changer les lois de la nature. Cela ne change rien à mes résolutions.

Prov., Il faut qu' il ait été changé en nourrice, se dit D' un enfant qui ne ressemble point à ses parents pour les traits, pour le caractère. On dit, dans le sens opposé, Il n' a pas été changé en nourrice.

CHANGER

CHANGER signifie également, Convertir, transmuer, métamorphoser une chose en une autre, et se dit tant au propre qu' au figuré. Dans le sacrement de l' eucharistie, le pain est changé au corps de Notre-Seigneur. Aux noces de Cana, JÉSUS-CHRIST changea l' eau en vin. La femme de Lot fut changée en une statue de sel. Daphné fut changée en laurier. Il se vantait de pouvoir changer toutes sortes de métaux en or. On changea les temples en églises. Cela change mes soupçons en certitude. On l' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. L' eau se change en glace par l' action du froid. Mes soupçons se changèrent en certitude.

CHANGER

CHANGER est aussi neutre, et signifie alors, tant au propre qu' au figuré, Quitter une chose pour une autre. Dans ce sens, on l' emploie toujours avec la préposition de. Changer d' habit, de chemise. Changer d' appartement, de place, d' air, de pays. Changer de maître. Changer de nature. Changer de forme. Vous avez changé de couleur. Cette étoffe change de couleur. À cette menace, il a changé de visage. Changer de façon de faire, de façon d' agir. Changer de vie, de conduite. Changer de religion. Changer de parti. Changer de résolution, d' avis. Changer de ton, de langage.

En termes de Manége, Changer de main, Porter la tête du cheval d' une main à l' autre, pour le faire aller à droite ou à gauche.

Fig. et fam., Changer de batterie, Se servir de quelque nouveau moyen dans une affaire, le premier n' ayant pas réussi.

Prov. et fig., Changer de note, Changer de façon d' agir ou de parler.

CHANGER

CHANGER signifie quelquefois, elliptiquement, Changer de linge, lorsqu' on est mouillé par la pluie ou la sueur. Je suis rentré chez moi pour changer. On dit de même, activement, Changer quelqu' un, Changer le linge qu' il a sur lui. Ce malade a assez transpiré, il est temps de le changer. Il faut changer cet enfant.

Il s' emploie aussi d' une manière absolue, dans le sens de Changer d' état. Rien n' est stable en ce monde, tout change. Le temps va changer. Il dégèlera si le vent change. Son visage a bien changé. Les modes changent rapidement. Vos sentiments ont bien changé, sont bien changés. Comme tout est changé!

Il signifie figurément, Changer de moeurs, de caractère. Changer en bien. Changer en mal. S' il est honnête homme, il a bien changé. Ce jeune homme est changé à son avantage. On l' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Tel est mon caractère, je ne saurais me changer.

Changer du tout au tout, du blanc au noir, Changer entièrement.

Cet homme est changé, bien changé, change à ne pas le reconnaître, Il a le visage bien changé, soit par l' âge, soit par la maladie; ou, figurément, Il a changé entièrement de moeurs et de conduite. Dans le premier sens, on dit aussi, Il change à vue d' oeil.

CHANGER

CHANGER se dit encore De l' inconstance dans les projets, les goûts, les affections. C' est un homme qui change aisément, on ne peut se fier à lui. Aimer à changer. Un amant jure de ne jamais changer. Le perfide a changé.

CHANGÉ, ÉE. participe

CHANGÉ, ÉE. participe

CHANGEUR. s. m.

CHANGEUR. s. m. Celui qui fait commerce de changer des pièces de monnaie pour d' autres pièces, des billets de banque pour du numéraire, ou du numéraire pour des billets de banque. La boutique d' un changeur. Porter des monnaies étrangères au changeur.

Fam., Cet homme paye comme un changeur, Il paye comptant.

CHANOINE. s. m.

CHANOINE. s. m. Celui qui possède un canonicat dans une église cathédrale ou collégiale. Chanoine de Notre-Dame de Paris. Chanoine de Saint-Denis. Chanoine honoraire.

Chanoines réguliers, Chanoines qui faisaient des voeux de religion, et qui vivaient en communauté. Les chanoines réguliers de Saint-Augustin, de Sainte-Geneviève, de Prémontré.

Prov. et fig., Mener une vie de chanoine, Mener une vie douce et tranquille.

CHANOINESSE. s. f.

CHANOINESSE. s. f. Celle qui possède une prébende dans un chapitre de filles. Chanoinesse de Maubeuge, de Remiremont. Un chapitre de chanoinesses.

CHANOINIE. s. f.

CHANOINIE. s. f. Canonicat. Posséder une chanoinie. Conférer une chanoinie. Il a vieilli.

CHANSON. s. f.

CHANSON. s. f. Pièce de vers que l' on chante sur quelque air, et dont les stances se nomment Couplets. Chanson nouvelle. Vieille chanson. Chanson à boire, ou Chanson bachique. Faire une chanson. Un couplet de chanson. Le refrain d' une chanson. L' air d' une chanson. Noter une chanson. Composer une chanson. On a fait des chansons sur lui. Il met tout en chanson. Dire, chanter une chanson. Danser aux chansons. Recueil de chansons.

Fig. et fam., Il n' a qu' une chanson, il ne sait qu' une chanson, il dit, il chante toujours la même chanson, se dit D' un homme qui répète toujours la même chose. On dit aussi, C' est toujours la même chanson.

Fig. et fam., Voilà bien une autre chanson, Voilà une chose nouvelle, une chose à laquelle on ne s' attendait pas.

CHANSON

CHANSON signifie, figurément et familièrement, Sornette, discours ou raison frivole. Tout ce qu' il vous dit là est une chanson. Il nous conte des chansons. Je ne me paye pas de chansons. Chansons que tout cela. Chansons, chansons! je ne vous écoute point.

CHANSONNER. v. a.

CHANSONNER. v. a. Faire des chansons satiriques sur quelqu' un. Il a été bien chansonné.

CHANSONNÉ, ÉE. participe

CHANSONNÉ, ÉE. participe Femme chansonnée.

CHANSONNETTE. s. f. Diminutif

CHANSONNETTE. s. f. Diminutif Petite chanson. Une jolie chansonnette. Il se dit par opposition Aux airs graves et sérieux, et particulièrement Des chansons pastorales.

CHANSONNIER, IÈRE. s.

CHANSONNIER, IÈRE. s. Faiseur ou faiseuse de chansons. Les bons chansonniers sont rares. C' est un chansonnier fort spirituel. Il est familier.

CHANSONNIER

CHANSONNIER se dit aussi d' Un recueil de chansons. Le Chansonnier français. Chansonnier des Dames. Acheter un chansonnier.

CHANT. s. m.

CHANT. s. m. Élévation et inflexion de voix sur différents tons, avec modulation. Chant agréable, harmonieux, mélodieux. Chant triste, lugubre. Chant d' allégresse. Chants de triomphe. Des chants pieux. École de chant. Les règles du chant. L' art du chant.

Fig., Chant de sirène, Langage trompeur.

CHANT

CHANT se dit, dans un sens particulier, de Toute musique qui peut s' exécuter avec la voix. Mettre un air en chant. Il a fait les paroles, un autre a fait le chant. Ce n' est pas là le chant. Sur le chant de... Étudier un morceau de chant. Parties de chant.

Plain-chant, chant grégorien, chant d' Église, Le chant ordinaire de l' Église, dont saint Grégoire est regardé comme l' inventeur.

CHANT

CHANT signifie quelquefois, La partie mélodieuse ou principale d' une musique quelconque, celle d' ou dépend toute l' expression. L' harmonie ne doit point étouffer le chant. Ce compositeur a de très-beaux chants.

Ce morceau, cette ouverture manque de chant, Ce morceau, cette ouverture n' a pas de mélodie.

CHANT

CHANT se dit également Du ramage des oiseaux. Le chant du rossignol, du serin, de l' alouette, etc. Le chant du cygne est consacré par les poëtes.

Fig., C' est le chant du cygne, se dit Du dernier ouvrage qu' un musicien célèbre, un grand poëte, un homme éloquent a fait peu de temps avant sa mort.

CHANT

CHANT se dit encore Du cri du coq. Dès le chant du coq, Au point du jour.

Il se dit aussi Du cri de la cigale. Le chant de la cigale est monotone.

CHANT

CHANT se dit, par extension, de Certaines pièces de poésie qui se chantent ou peuvent se chanter. Chant nuptial. Chant funèbre. Chant pastoral. Chant guerrier.

Chant royal, Ancienne pièce de poésie française, composée de six strophes de onze vers chacune, et où le onzième vers de la première strophe était répété à la fin de toutes les autres.

CHANTS

CHANTS au pluriel, se dit, figurément et poétiquement, de Toute composition en vers. Les héros qu' immortalisent les chants du poëte. Chants sublimes. Chants immortels. Le dieu qui préside à mes chants. Daigne inspirer mes chants. Mes chants rediront tes exploits.

CHANT

CHANT se dit aussi de Chacune des divisions d' un poëme. Le premier chant, le second chant de l' Iliade, de l' Odyssée, de la Jérusalem délivrée, de la Henriade, du Lutrin. Art Poétique de Boileau, chant quatre. La Peinture, poëme en trois chants. On donne souvent aussi le nom de Livres aux chants de certains poëmes anciens. Le premier, le second livre de l' Énéide, des Géorgiques.

CHANTANT, ANTE. adj.

CHANTANT, ANTE. adj. Qui se chante aisément. Air chantant. Musique chantante.

Vers chantants, paroles chantantes, Paroles, vers qui sont propres à être mis en chant.

Cette langue est chantante, a quelque chose de chantant, se dit D' une langue fort accentuée, dont la prosodie a quelque chose de musical.

Au Théâtre, Déclamation chantante, Déclamation qui manque de naturel, parce que les intonations se rapprochent du chant.

CHANTEAU. s. m.

CHANTEAU. s. m. Morceau coupé à un grand pain. Un gros chanteau de pain.

Chanteau de pain bénit, ou absolument Chanteau, Le morceau de pain bénit qu' on envoie à celui qui doit rendre le pain bénit le dimanche suivant ou le jour de fête le plus prochain.

CHANTEAU

CHANTEAU se dit aussi d' Un morceau d' étoffe coupé à une plus grande pièce. Ce manteau a été coupé en plein drap, il n' y a point de chanteau. Les chanteaux d' une robe, d' une soutane.

CHANTEPLEURE. s. f.

CHANTEPLEURE. s. f. Sorte d' entonnoir qui a un long tuyau percé de plusieurs trous par le bout inférieur, pour faire couler du vin ou quelque autre liqueur dans un tonneau, sans la troubler.

Il se dit également d' Une fente qu' on pratique dans des murs de clôture ou de terrasse, pour laisser les eaux pénétrer ou s' écouler facilement. Voyez BARBACANE.

CHANTER. v. n.

CHANTER. v. n. Former avec la voix une suite de sons variés, selon les règles de la musique. Chanter bien. Chanter avec goût. Chanter juste, agréablement, passablement. Chanter à pleine voix. Chanter faux. Chanter à basse note. Il allait chantant par les chemins. Chanter en musique. Chanter en faux bourdon. Chanter en choeur. Chanter dans un concert. Chanter seul. Chanter au lutrin. Maître à chanter.

Chanter à livre ouvert, Chanter à la première inspection des notes un air qu' on n' avait jamais vu.

Fig. et fam., Je le ferai chanter sur un autre ton, Je l' obligerai à parler, à se conduire autrement qu' il ne fait. On dit aussi, Il faut qu' il chante sur un autre ton, qu' il chante plus haut, Il faut qu' il en offre davantage, qu' il en donne davantage.

Fig. et fam., Je le ferai chanter, Je le réduirai à la raison.

Fam., C' est comme si vous chantiez, se dit à quelqu' un Pour lui témoigner qu' on ne fait aucune attention à ce qu' il dit, qu' on n' en fait aucun cas.

Pain à chanter, Sorte de petit pain sans levain, coupé en rond et très-mince, qui porte l' empreinte de la figure ou de quelque symbole de JÉSUS-CHRIST, et que le prêtre consacre pendant la messe.

CHANTER

CHANTER se dit quelquefois, par extension, Des instruments qui exécutent la partie mélodieuse d' un morceau de musique, par opposition À ceux qui ne font qu' accompagner. La basse seule chante dans ce morceau.

CHANTER

CHANTER se dit aussi Des oiseaux et de la cigale. L' alouette a chanté. Le coq a chanté. La cigale chante.

Prov. et fig., Ce n' est pas à la poule à chanter devant le coq, Une femme doit se tenir dans l' infériorité à l' égard de son mari.

CHANTER

CHANTER signifie quelquefois, par extension, Réciter, déclamer ou lire d' une manière qui n' est pas naturelle, et qui approche du chant. Ce comédien, ce prédicateur chante.

CHANTER

CHANTER s' emploie aussi comme verbe actif, et signifie, Exécuter une partie ou un morceau de musique vocale. Chanter un air, une chanson, des vers. Chanter une hymne, un cantique. Chanter la grand' messe. Chanter l' évangile. Chanter vêpres. Chanter un motet. Chanter le dessus, la basse, etc.

Fig. et fam., Il chante toujours la même chanson, la même antienne, Il répète toujours la même chose.

Prov. et fig., Chanter à quelqu' un sa gamme, Lui faire une forte réprimande, lui dire ses vérités. Je lui ai bien chanté sa gamme.

Fig. et fam., Chanter la palinodie, Se rétracter, dire du bien d' une personne ou d' une chose dont on avait dit du mal.

CHANTER

CHANTER signifie aussi, Publier, célébrer, raconter. Chanter la gloire, chanter les hauts faits d' un héros. Homère a chanté la colère d' Achille. Je chante ce héros qui... Je chante les combats. Ovide a chanté les amours.

Fig. et fam., Chanter victoire, Se glorifier du succès. Il a réussi, il chante victoire. Il ne faut pas chanter victoire avant le temps.

Fig., Chanter les louanges de quelqu' un, Faire de grands éloges d' une personne. Tout le monde chante vos louanges.

CHANTER

CHANTER dans certaines phrases du langage familier, signifie, Dire. Que me chantez -vous là? Il chante toujours la même chose. Que chante cette lettre? Voyons ce que ce livre, ce que cet auteur chante.

Fig. et fam., Chanter injures, chanter pouilles, chanter goguettes à quelqu' un, Lui dire des injures, lui dire des choses offensantes.

CHANTÉ, ÉE. participe

CHANTÉ, ÉE. participe Prov. et fig., C' est bien chanté, se dit, par moquerie, À une personne qui dit quelque chose qu' on n' approuve pas, qu' on ne trouve pas à propos.

CHANTERELLE. s. f.

CHANTERELLE. s. f. La corde d' un violon, d' une basse, etc., qui est la plus déliée, et qui a le son le plus aigu. Mettre une chanterelle. Hausser la chanterelle. Baisser la chanterelle. La chanterelle s' est rompue.

CHANTERELLE

CHANTERELLE se dit aussi d' Une bouteille de verre fort mince, dont on tire des sons très-agréables en soufflant dessus.

CHANTERELLE

CHANTERELLE en termes de Chasse, se dit d' Un oiseau que l' on met dans une cage au milieu d' un bois ou d' une campagne, afin que par son chant il attire les autres oiseaux dans les filets tendus pour les prendre. La chanterelle a attiré beaucoup d' oiseaux.

CHANTEUR, EUSE. s.

CHANTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui chante. Il se dit plus particulièrement Des personnes qui font métier de chanter. Les chanteurs, les chanteuses de l' Opéra. Chanteur des rues. C' est une excellente chanteuse. Voyez CANTATRICE.

Il se dit adjectivement, en Histoire naturelle, Des oiseaux qui chantent. Les oiseaux chanteurs.

CHANTIER. s. m.

CHANTIER. s. m. Grande enceinte où l' on arrange, où l' on entasse des piles de gros bois à brûler, de bois de charpente, ou de charronnage. Les chantiers sont pleins, on ne manquera pas de bois. Ce marchand de bois a son chantier bien garni.

Il se dit également Du lieu où l' on décharge le bois ou la pierre, pour les travailler, afin de pouvoir les employer à un bâtiment. Les pierres sont au chantier. Le bois est en chantier.

Il se dit particulièrement d' Un endroit où l' on construit Des vaisseaux, des navires. Chantiers de marine. Chantiers de construction. Les chantiers de Brest, de Toulon.

Il se dit aussi Des blocs de bois sur lesquels porte la quille d' un vaisseau, d' un navire en construction ou en radoub. Un vaisseau qui est sur le chantier, sur les chantiers.

Il se dit encore Des morceaux de bois ou de pierre dont se sert un maçon, un charpentier pour maintenir dans une certaine position le bloc, la pièce de bois qu' il taille ou qu' il équarrit. Mettre une pierre, une pièce de bois en chantier.

Fig. et fam., Mettre un ouvrage, avoir un ouvrage sur le chantier, en parlant D' un artiste ou d' un auteur, Commencer un ouvrage, y travailler.

CHANTIER

CHANTIER se dit également Des pièces de bois couchées en long, sur lesquelles on pose des tonneaux de vin ou d' autre liqueur dans le cellier, dans la cave. Mettre du vin en chantier. Il a tant de pièces de vin en chantier, sur le chantier.

Il se dit pareillement Des pièces de bois qui servent, sur les navires, à tinter et assujettir les boucauts, barriques, ballots, etc.

CHANTIGNOLE. s. f.

CHANTIGNOLE. s. f. T. de Charpent. Pièce de bois qui soutient les pannes d' une charpente.

CHANTONNER. v. n.

CHANTONNER. v. n. Chanter à demi-voix. Il chantonnait en se promenant.

CHANTOURNÉ. s. m.

CHANTOURNÉ. s. m. Pièce d' un lit, qui est de bois bien travaillé, ou couverte d' étoffe, et qui se met entre le dossier et le chevet. Ce chantourné est bien fait.

CHANTOURNER. v. a.

CHANTOURNER. v. a. Couper en dehors ou évider en dedans une pièce de bois, de métal, de marbre, etc., suivant un profil donné.

CHANTOURNÉ, ÉE. participe

CHANTOURNÉ, ÉE. participe

CHANTRE. s. m.

CHANTRE. s. m. Celui dont la fonction est de chanter dans l' église au service divin. Il y a de bons chantres dans telle église. Les chantres de Notre-Dame, de Saint-Roch. Voix de chantre.

CHANTRE

CHANTRE se dit aussi d' Un dignitaire qui est le maître du choeur, et qui préside au chant, dans une église cathédrale ou collégiale, et dans quelques monastères. Le grand chantre. Le chantre de Notre-Dame. Bâton de chantre.

CHANTRE

CHANTRE se dit figurément et poétiquement d' Un poëte. Le chantre de la Thrace, Orphée. Le chantre thébain, Pindare. Le chantre d' Ionie, le chantre d' Ilion, Homère. Le chantre d' Énée, Virgile. Le chantre de Roland, L' Arioste. Le chantre des jardins, Delille; etc. Chantre harmonieux. Chantre célèbre, immortel, divin.

Fig. et poétiq., Les chantres des bois, Les rossignols et les autres oiseaux. On dit aussi, dans ce sens, Les chantres du printemps, les chantres ailés.

CHANTRERIE. s. f.

CHANTRERIE. s. f. Bénéfice, dignité de chantre, dans une église cathédrale ou collégiale. La chantrerie de telle église. La chantrerie d' un chapitre.

CHANVRE. s. m.

CHANVRE. s. m. Plante dioïque qui porte le chènevis, et dont l' écorce sert à faire de la filasse. Chanvre mâle. Chanvre femelle. Cueillir du chanvre. Faire rouir le chanvre. Tiller ou teiller du chanvre. Broyer du chanvre.

Il se dit particulièrement de La filasse de chanvre. Du fil de chanvre. De la toile de chanvre.

CHAOS. s. m.

CHAOS. s. m. (On ne prononce point l' H.) Confusion de toutes choses. Il se dit, au propre, de L' état où toutes choses étaient au moment de la création, avant que Dieu leur eût donné l' arrangement et l' ordre. Dieu débrouilla le chaos.

Il se dit figurément de Toute sorte de confusion. Ses affaires sont dans un chaos épouvantable. Sa bibliothèque est un chaos, un vrai chaos. Sa tête est un chaos.

CHAPE. s. f.

CHAPE. s. f. Vêtement d' église, en forme de manteau, qui s' agrafe par devant, et va jusqu' aux talons, et que portent l' évêque, le prêtre officiant, les chantres, etc., durant le service divin. Chape de drap d' or, de satin, de damas. Chape en broderie. Les chantres qui portent chape. Il avait la chape. L' archevêque vint recevoir le roi en chape et en mitre.

Prov. et fig., Disputer, se débattre de la chape à l' évêque, Disputer à qui appartiendra une chose qui n' est et ne peut être à aucun de ceux qui se la disputent.

Prov. et fig., Chercher chape-chute, Chercher occasion de profiter de la négligence ou du malheur de quelqu' un. On dit dans un sens analogue, Trouver chape-chute. Les phrases, Chercher chape-chute, trouver chape-chute, signifient aussi, Chercher ou trouver quelque aventure désagréable, fâcheuse. Ces manières de parler ont vieilli.

CHAPE

CHAPE se dit aussi de L' habit que portent les cardinaux, et qui a un capuce doublé d' hermine. Chape rouge. Chape violette. Chape noire.

Il se dit également Du grand manteau de drap ou de serge que les chanoines séculiers et réguliers portent au choeur durant l' hiver.

CHAPE

CHAPE désigne encore, dans les Arts, Certaines choses qui s' appliquent sur d' autres, qui servent à les couvrir, à les envelopper, telles que l' enduit de mortier dont on recouvre l' extrados d' une voûte, le couvercle d' un alambic, etc. La chape d' une voûte. Mettre la chape sur l' alambic.

Chape de poulie, La monture d' une ou de plusieurs poulies.

La chape d' une boucle, La partie de la boucle par laquelle elle tient au soulier, à la ceinture, etc.

CHAPEAU. s. m.

CHAPEAU. s. m. Coiffure d' homme, qui est ordinairement d' étoffe foulée, de laine ou de poil, et qui a une forme avec des bords. La forme d' un chapeau. Les bords d' un chapeau. Un chapeau noir. Un chapeau gris. Un chapeau à grands bords, à petits bords. Un chapeau rond, un chapeau à cornes. Un chapeau de feutre, de castor, de vigogne. Il y a des chapeaux de paille, pour l' été. Un chapeau pointu. Un chapeau en pain de sucre. Un cordon de chapeau. La boucle d' un chapeau. Un chapeau neuf. Un vieux chapeau. Fabricant de chapeaux. Mettre son chapeau. Enfoncer son chapeau. Garder son chapeau sur la tête. Ôter son chapeau. Un chapeau qui coiffe bien.

Chapeau de soie, Chapeau de feutre recouvert d' une peluche de soie.

Chapeau bordé, Chapeau dont les bords sont ornés d' un galon.

Ôter son chapeau à quelqu' un, Le saluer en se découvrant la tête.

Fig. et fam., Coup de chapeau, Salutation qu' on fait en ôtant son chapeau. Cela ne vaut pas un coup de chapeau.

Fig. et fam., Enfoncer son chapeau, Prendre une résolution courageuse, hardie, dans quelque circonstance difficile, dans quelque péril.

Mettre chapeau bas, Ôter son chapeau. On dit elliptiquement, Chapeau bas, Découvrez-vous, ôtez votre chapeau.

Fam., Il y a eu bien des chapeaux de reste, se dit en parlant D' une bataille où beaucoup d' hommes ont péri.

Chapeau de cardinal, Sorte de chapeau rouge, qui a la forme très-plate, et les bords très-grands, et d' où pendent de grands cordons de soie rouge.

Chapeau de cardinal, et absolument, Chapeau, se dit aussi, figurément, de La dignité de cardinal. Le pape lui a donné le chapeau de cardinal, Le pape l' a fait cardinal. Il vaque tant de chapeaux, Il y a tant de places vacantes dans le sacré collége.

CHAPEAU

CHAPEAU se dit aussi de L' étoffe avec laquelle on fait ordinairement les chapeaux. Mettre dans ses souliers des semelles de chapeau.

CHAPEAU

CHAPEAU se dit encore de Certaines coiffures de femme, dont les formes sont très-variées, et qui ont sur le devant un bord plus ou moins large, appelé Passe. Chapeau de paille, de satin, de velours. Chapeau garni de fleurs, de plumes, etc. Chapeau à plumes. Le bord, la passe, la forme, les brides d' un chapeau de femme, d' un chapeau.

Chapeau de fleurs, Couronne de fleurs qu' on porte sur sa tête dans quelque réjouissance, dans quelque fête solennelle.

Chapeau de fleurs, ou simplement, Chapeau, Le bouquet de fleurs qu' on met sur la tête d' une fille, le jour de ses noces. Le chapeau de la mariée.

Fig. et fam., Elle s' est donné un mauvais chapeau, se dit D' une femme qui a fait tort à sa réputation.

Prov. et fig., C' est la plus belle rose de son chapeau, se dit Du plus grand honneur, de l' avantage le plus considérable qu' ait une personne. Pourquoi renoncerait-il à ce droit? c' est la plus belle rose de son chapeau.

CHAPEAU

CHAPEAU dans le langage familier, se dit quelquefois Des hommes, par opposition Aux femmes. Il y avait là plusieurs femmes et pas un chapeau.

Frère chapeau, Moine subalterne qui en accompagne un autre.

Fig. et fam., Frère chapeau, Vers oiseux, qui n' est fait que pour la rime.

CHAPEAU

CHAPEAU en termes de Botanique, La partie supérieure d' un champignon, lorsqu' elle forme une espèce de disque ou de calotte. Le chapeau d' un champignon. Chapeau concave. Chapeau convexe.

CHAPEAU

CHAPEAU se dit encore, dans les Arts, de Certaines choses qui ont quelque rapport de forme ou de destination avec la coiffure qu' on nomme Chapeau. Chapeau d' escalier. Chapeau de lucarne. Le chapeau d' une presse. Etc.

Chapeau chinois, Instrument en usage dans la musique militaire: il consiste principalement en un disque ou chapeau de cuivre garni de clochettes, et fixé au haut d' un manche qui sert à l' agiter en mesure.

CHAPELAIN. s. m.

CHAPELAIN. s. m. Bénéficier titulaire d' une chapelle. Les chapelains de Notre-Dame. Les chapelains de la sainte Chapelle.

CHAPELAIN

CHAPELAIN se dit aussi d' Un prêtre qui reçoit des appointements pour dire la messe dans une chapelle domestique.

Il se dit également, chez le roi, d' Un prêtre officier du roi, dont la fonction est de dire la messe au roi, à la reine, etc. Les chapelains de chez le roi. Chapelain de la reine. Chapelain de quartier. Chapelain ordinaire.

CHAPELER. v. a.

CHAPELER. v. a. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Chapeler du pain, Ôter le dessus de la croûte du pain.

CHAPELÉ, ÉE. participe

CHAPELÉ, ÉE. participe Du pain chapelé.

CHAPELET. s. m.

CHAPELET. s. m. Certain nombre de grains enfilés, sur lesquels on dit des Avé Maria, et à chaque dizaine desquels il y en a un plus gros, sur lequel on dit le Pater. Chapelet de corail, d' agate, de cornaline. Enfiler des chapelets. Dire son chapelet. Porter un chapelet à la ceinture. Les Orientaux ont aussi des espèces de chapelets.

Prov. et fig., Le chapelet se défile, il commence à se défiler, se dit Quand quelques personnes d' une même famille, d' une même société, d' une même confédération viennent successivement à manquer.

Fig. et fam., Défiler son chapelet, Réciter en détail et de suite tout ce qu' on sait sur une matière. Il a bien défilé son chapelet. Cela signifie aussi, Faire à quelqu' un tous les reproches qu' on peut avoir à lui faire.

CHAPELET

CHAPELET en termes d' Architecture, Baguette découpée et formant une suite de perles, d' olives ou de grains ronds.

CHAPELET

CHAPELET se dit encore Du cercle de petites bulles d' air qui se forme au-dessus de l' eau-de-vie que l' on verse, lorsqu' elle est de bonne qualité.

CHAPELET

CHAPELET se dit, en Médecine, de Certaines pustules qui viennent autour du front, et qu' on regarde comme un symptôme de la maladie vénérienne. Avoir le chapelet. Ce sens a vieilli: voyez COURONNE.

CHAPELET

CHAPELET en termes d' Hydraulique, Machine qui sert à élever les eaux, et qui est composée de plusieurs godets ou plateaux attachés de suite à une chaîne. Pompe à chapelet.

CHAPELET

CHAPELET en termes de Manége, Couple d' étrivières, garnies chacune d' un étrier, qui s' attachent au pommeau de la selle, pour monter à cheval.

CHAPELIER, IÈRE. s.

CHAPELIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait ou qui vend des chapeaux. Marchand chapelier. Garçon chapelier. La boutique d' un chapelier.

CHAPELLE. s. f.

CHAPELLE. s. f. Petite église, petit édifice consacré à Dieu. Une chapelle qui est au milieu des champs. La chapelle d' un prieuré.

Il se dit aussi Des différents lieux où l' on dit la messe dans une église. Il y a bien des chapelles dans cette église. La chapelle de la Vierge. La chapelle de Saint-Joseph.

Il se dit également Du lieu où l' on célèbre l' office divin, dans une grande maison, dans un hospice, dans un collége, etc. Avoir une chapelle dans sa maison. La chapelle d' un collége, d' un hôpital, etc.

La chapelle du roi, ou simplement, La chapelle, Le lieu où le roi entend ordinairement la messe.

La chapelle du roi, se dit également Du corps des ecclésiastiques employés à la chapelle du roi. La chapelle du roi marcha, et alla à l' armée.

Les musiciens de la chapelle, la musique de la chapelle, la chapelle du roi, ou simplement, La chapelle, Les musiciens qui chantent à la chapelle du roi. Il fait partie de la chapelle.

Maître de chapelle, Celui qui est chargé de diriger le chant dans une église, et de former les enfants de choeur. Il se dit quelquefois pour Maître de musique, mais seulement en parlant Des orchestres d' Italie.

Sainte Chapelle, s' est dit de Quelques chapelles où des princes avaient fondé le service et déposé des reliques. La sainte Chapelle de Vincennes. La sainte Chapelle de Paris. La sainte Chapelle de Bourges. La sainte Chapelle de Dijon.

CHAPELLE

CHAPELLE se dit aussi d' Un bénéfice simple, dans lequel le titulaire est obligé de dire ou de faire dire la messe à certains jours. Fonder une chapelle. Permuter une chapelle contre un autre bénéfice.

CHAPELLE

CHAPELLE se dit, par extension, de Toute l' argenterie dont on se sert dans une chapelle, comme le calice, le bassin, les burettes, les chandeliers, la croix. Ce prélat a une belle et riche chapelle.

Chapelle ardente, Luminaire nombreux qui brûle autour d' un cercueil, ou de la représentation d' un corps mort.

Tenir chapelle, se dit Du pape, lorsque, étant accompagné des cardinaux, il assiste à l' office divin, soit dans la chapelle de son palais, soit dans une église. Il se dit aussi De l' empereur d' Autriche et du roi d' Espagne, lorsqu' ils assistent en cérémonie à l' office divin.

Fig. et fam., Jouer à la chapelle, S' occuper sérieusement de choses inutiles ou frivoles, comme les enfants qui imitent les cérémonies de l' Église.

En termes de Marine, Faire chapelle, Virer de bord vent devant, malgré soi; ce qui est un mouvement dangereux.

CHAPELLENIE. s. f.

CHAPELLENIE. s. f. Chapelle, bénéfice d' un chapelain. Il possédait une chapellenie dans la cathédrale.

CHAPELLERIE. s. f.

CHAPELLERIE. s. f. Art de fabriquer les chapeaux.

Il se dit aussi Du commerce des chapeaux.

CHAPELURE. s. f.

CHAPELURE. s. f. Ce que l' on a ôté de la croûte du pain en le chapelant; Croûte de pain râpée ou pulvérisée. Mettre de la chapelure, des chapelures de pain dans une sauce pour l' épaissir.

CHAPERON. s. m.

CHAPERON. s. m. Coiffure de tête autrefois commune aux hommes et aux femmes, qui avait un bourrelet sur le haut, et une queue pendante par derrière. Chaperon de drap, d' écarlate. Chaperon mi-parti de deux couleurs. Il y a longtemps qu' on a quitté les chaperons. Aux enterrements des grands, ceux qui mènent le deuil portent de grands chaperons à longue queue traînante par derrière.

Il s' est dit aussi d' Une bande de velours, de satin, de camelot, que les femmes et les filles attachaient sur leur tête. Chaperon en pointe.

Il se dit, figurément, d' Une personne âgée ou grave qui accompagne une jeune demoiselle ou une jeune femme dans le monde, par bienséance, et comme pour répondre de sa conduite. Elle a pour chaperon une vieille tante, qui la suit partout.

CHAPERON

CHAPERON se dit encore aujourd' hui d' Un ornement particulier au costume des gens de robe, des docteurs, etc., qui a quelque ressemblance avec l' ancien chaperon, et qui consiste en un bourrelet circulaire placé sur l' épaule gauche, d' où pend devant et derrière une bande d' étoffe garnie d' hermine à son extrémité. La couleur du chaperon diffère quelquefois de celle de la robe.

Il se dit aussi de L' ornement relevé en broderie, qui est au dos d' une chape.

CHAPERON

CHAPERON en termes de Fauconnerie, Espèce de coiffe de cuir, dont on couvre la tête et les yeux des oiseaux de proie.

CHAPERON

CHAPERON en termes de Sellier, Pièce de cuir qui recouvre les fourreaux des pistolets, pour les garantir de la pluie.

CHAPERON

CHAPERON en termes d' Architecture, Le haut d' une muraille de clôture, fait en forme de toit, pour l' écoulement des eaux.

CHAPERON

CHAPERON en termes d' Imprimerie, La quantité de feuilles ajoutées au nombre fixé pour l' impression d' un ouvrage, et destinées à remplacer les feuilles qui peuvent être gâtées pendant le tirage. Il est vieux: on dit plus ordinairement, Main de passe.

CHAPERONNER. v. a.

CHAPERONNER. v. a. Coiffer d' un chaperon: il se dit en parlant Des oiseaux de proie dressés pour la fauconnerie. Chaperonner l' oiseau.

Fig., Chaperonner une jeune personne, La conduire dans le monde.

En Archit., Chaperonner une muraille, Y faire un chaperon. Chaperonner une muraille des deux côtés.

CHAPERONNÉ, ÉE. participe

CHAPERONNÉ, ÉE. participe Oiseau chaperonné.

CHAPIER. s. m.

CHAPIER. s. m. Celui qui porte chape. Les deux chapiers se promènent dans le choeur en certains temps de l' office divin.

CHAPITEAU. s. m.

CHAPITEAU. s. m. T. d' Archit. La partie du haut de la colonne qui pose sur le fût. Chapiteau corinthien. Chapiteau ionique.

Il se dit, dans un sens plus général, de Quelques autres ornements d' architecture qui forment la partie supérieure, le couronnement de certaines choses. Chapiteau de pilastre. Chapiteau de balustre. Chapiteau de couronnement. Chapiteau de niche. Etc.

Il se dit de même, en Menuiserie, Des corniches et autres couronnements qui se posent au-dessus des buffets, des armoires et d' autres ouvrages.

CHAPITEAU

CHAPITEAU se dit aussi de La couverture mobile d' un moulin.

Il se dit également de La partie supérieure d' un alambic, dans laquelle se condensent les vapeurs qui s' élèvent de la cucurbite. Le bec d' un chapiteau. Chapiteau aveugle, Chapiteau sans bec.

Il se dit encore d' Un morceau de carton en forme d' entonnoir, qui se met vers le haut d' une torche, pour recevoir ce qui en dégoutte de cire ou de poix.

CHAPITRE. s. m.

CHAPITRE. s. m. Une des parties qui servent à diviser certains livres. Chapitre premier. Chapitre second. Chapitre deux. Un livre divisé par chapitres. Ce livre est divisé en tant de chapitres. Il a divisé l' ouvrage en livres, et les livres en chapitres. On dit dans un sens analogue, en termes de Finances: Chapitre de recette. Chapitre de dépense. Un chapitre du budget. Etc.

Il se dit aussi d' Un trait de l' Écriture, que l' officiant chante ou récite entre le dernier psaume et l' hymne. On dit plus communément, Capitule.

CHAPITRE

CHAPITRE signifie figurément, La matière, le sujet dont on parle, le propos sur lequel on est. Puisque nous sommes sur ce chapitre, je vous dirai que... On en était sur votre chapitre, on parlait de vous. La conversation tomba insensiblement sur le chapitre de ces gens-là. C' est un chapitre qu' on traitera une autre fois. Il est fort sur ce chapitre.

CHAPITRE

CHAPITRE signifie aussi, Le corps des chanoines d' une église cathédrale ou collégiale. Le chapitre de Notre-Dame. Cette terre appartenait à tel chapitre. Le doyen du chapitre.

Il signifie également, L' assemblée que les chanoines tiennent pour traiter de leurs affaires. Assembler le chapitre. Tenir chapitre. Présider au chapitre. Avoir voix au chapitre. Tout le chapitre fut d' avis... Cela fut résolu en plein chapitre.

Pain de chapitre, Le pain qu' on distribuait autrefois tous les jours aux chanoines, dans quelques chapitres.

Fig. et fam., Avoir voix au chapitre, en chapitre, Avoir du crédit dans une compagnie, dans une famille, auprès de quelque personne considérable. On dit, dans le sens contraire, N' avoir pas voix, n' avoir pas de voix en chapitre, au chapitre.

CHAPITRE

CHAPITRE se dit pareillement de L' assemblée que des religieux tiennent pour délibérer de leurs affaires. Chapitre conventuel. Chapitre provincial. Chapitre général. Convoquer le chapitre. Aller au chapitre.

Il s' est dit aussi Des assemblées des ordres royaux, des ordres militaires. Le roi tint le chapitre de l' ordre.

Il se dit encore Du lieu où se tiennent les assemblées, soit de chanoines, soit de religieux, soit de chevaliers. Les bancs d' un chapitre. On lui ferma la porte du chapitre.

CHAPITRER. v. a.

CHAPITRER. v. a. Réprimander un chanoine ou un religieux en plein chapitre. Il n' est guère usité au propre.

Il signifie, figurément et familièrement, Réprimander une personne, lui remontrer sa faute en termes un peu sévères. Son père, son précepteur, le chapitrera tantôt. Il sera bien chapitré.

CHAPITRÉ, ÉE. participe

CHAPITRÉ, ÉE. participe

CHAPON. s. m.

CHAPON. s. m. Coq châtré que l' on engraisse. Engraisser des chapons. Gros chapon. Chapon gras. Chapon de Bruges. Chapon du Mans. Chapon de pailler. Chapon bouilli. Chapon rôti. Aile, cuisse, blanc de chapon.

Prov. et fig., Ce sont deux chapons de rente, se dit De deux personnes dont l' une est grasse et l' autre maigre.

Fam., Il a les mains faites en chapon rôti, se dit D' un homme qui a les doigts crochus, retirés; et, figurément, D' un homme qui a l' habitude de dérober.

Prov. et fig., Qui chapon mange, chapon lui vient, Le bien vient plutôt à ceux qui en usent qu' à ceux qui l' épargnent. Il signifie aussi, Le bien vient à ceux qui en ont déjà.

Prov. et fig., Il en porte le nom, mais n' en mange pas les chapons, un autre en mange les chapons, se dit D' un homme qui porte le nom d' une terre, et qui n' en touche pas les revenus.

Dans quelques Coutumes, Le vol du chapon, se disait d' Une certaine étendue de terre qui était autour du château ou principal manoir. Le vol du chapon entrait, avec le principal manoir, dans le préciput de l' aîné.

CHAPON

CHAPON se dit aussi d' Un gros morceau de pain qu' on met bouillir dans le pot, et qu' on sert sur un potage maigre.

Il se dit également d' Une croûte de pain frottée d' ail qu' on met dans une salade.

CHAPONNEAU. s. m. Diminutif

CHAPONNEAU. s. m. Diminutif Jeune chapon. Il est peu usité.

CHAPONNER. v. a.

CHAPONNER. v. a. Châtrer un jeune coq. Chaponner des cochets.

CHAPONNÉ, ÉE. participe

CHAPONNÉ, ÉE. participe

CHAPONNIÈRE. s. f.

CHAPONNIÈRE. s. f. Vase de cuisine pour faire cuire un chapon en ragoût.

CHAQUE. adj.

CHAQUE. adj. distributif des deuxgenres. Il se met toujours avant le substantif, et n' a point de pluriel. Chaque homme. Chaque maison. Chaque arbre. Chaque chose. À chaque personne. À chaque instant. Pour chaque jour. En chaque espèce. Chaque pays a ses coutumes. À chaque jour suffit sa peine.

Prov., Chaque tête, chaque avis, Chacun a sa manière de penser.

CHAR. s. m.

CHAR. s. m. Sorte de voiture à deux roues, dont les anciens se servaient ordinairement dans les triomphes, dans les jeux, dans les cérémonies publiques, dans les combats, etc. Char de triomphe. Char doré. Il monta sur son char. Son char, en tournant trop court, se brisa contre les bornes. Les captifs suivaient le char du triomphateur. Le char d' Apollon. Selon les poëtes, le char de Vénus était attelé de colombes.

Poétiq., Le char du soleil, le char de la lune, le char de la nuit.

CHAR

CHAR se dit également, dans le style élevé, de Toute espèce de voitures, de chariots, etc. Char rustique. Char de vendange. Des chars pesants traînaient d' énormes fardeaux.

Il se dit plus ordinairement d' Une voiture remarquable par son élégance ou sa richesse. Char élégant, brillant, rapide, etc. Courses de chars, en char.

Char à bancs, Sorte de voiture longue et légère, garnie de plusieurs bancs, et ordinairement ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile.

Char de deuil, Chariot à quatre roues, couvert d' un poêle, dans lequel on transporte les corps des rois, des princes, etc.

Poétiq., Char funèbre, Toute espèce de corbillard.

CHAR

CHAR se dit figurément, dans le style élevé, en parlant Des personnes ou des choses qui asservissent, qui tiennent dans une dépendance volontaire ou forcée. Il voulut enchaîner l' Asie entière à son char. Enchaîner la victoire à son char. Le char de la victoire, de la gloire, de la fortune, etc. Chaque jour elle attache, elle enchaîne un nouvel amant à son char. S' attacher au char de la puissance, de la faveur, etc.

CHARADE. s. f.

CHARADE. s. f. Espèce de logogriphe, qui consiste à décomposer un mot de plusieurs syllabes en parties dont chacune fait un mot. En voici un exemple sur le mot Chiendent: Ma première partie ou mon premier (chien) se sert de la seconde ou de mon second (dent) pour manger mon tout ou mon entier (chiendent).

Charade en action, Espèce de divertissement où plusieurs personnes donnent à deviner à d' autres chaque partie d' un mot et le mot entier, en exécutant des scènes qui en expriment la signification. On dit en ce sens, Jouer des charades, jouer aux charades.

CHARANÇON. s. m.

CHARANÇON. s. m. Genre d' insectes coléoptères, très-nombreux en espèces, dont plusieurs rongent les blés dans les greniers. Le charançon s' est mis dans ces blés, et les a gâtés.

CHARANÇONNÉ, ÉE. adj.

CHARANÇONNÉ, ÉE. adj. Il se dit Du grain attaqué par les charançons. Blé charançonné.

CHARBON. s. m.

CHARBON. s. m. Morceau de bois qui est entièrement embrasé, qui ne jette plus de flamme. Le bois neuf fait de bon charbon. Charbon ardent. Charbon tout rouge. Charbon éteint. Charbon allumé. Faire griller sur les charbons.

Fig., dans le style de l' Écriture, Amasser des charbons ardents sur la tête de son ennemi, Le rendre plus inexcusable, et attirer sur lui la vengeance de Dieu, en lui rendant le bien pour le mal.

Fig. et fam., Être sur les charbons, Éprouver une vive impatience, être dans une grande inquiétude. Ce retard me tourmente, je suis sur les charbons.

Fig., Il brûle comme un charbon, se dit D' un homme qui a une fièvre ardente.

CHARBON

CHARBON se dit aussi de La braise éteinte. Rallumer les charbons. Écrire avec du charbon. Noir comme du charbon.

Il se dit également Des tronçons de jeune bois qu' on brûle a demi, et qu' on éteint pour les rallumer au besoin. Ce bois est très-propre à faire du charbon. Passer du bois en charbon. Cuire le charbon. Fosses à charbon. Vendre du charbon. Charbon de bateau. Charbon de somme. Un sac de charbon. Sac à charbon. Une voie de charbon.

Il se dit quelquefois Des matières animales noircies et calcinées par le feu. Charbon animal. Cette côtelette est trop cuite, elle est en charbon.

Charbon de terre, ou Charbon minéral, Sorte de fossile dur et inflammable, dont on se sert à la forge et dans les usines: il est aussi fort employé, dans plusieurs contrées, pour les usages domestiques. Mines de charbon de terre. On retire du charbon de terre le gaz qui sert à l' éclairage. Voyez HOUILLE.

CHARBON

CHARBON en termes de Médecine, est synonyme d' Anthrax, mais il désigne plus particulièrement Les inflammations gangréneuses de ce genre qui sont dues à une cause interne. Avoir le charbon.

Il se dit, en termes d' Art vétérinaire, d' Une sorte de tumeur inflammatoire et gangréneuse qui attaque les chevaux, les boeufs, les moutons, les poules, etc.

Il se dit, en Agriculture, d' Une maladie des blés et autres céréales. Voyez CARIE et NIELLE.

CHARBONNÉE. s. f.

CHARBONNÉE. s. f. Petit aloyau, côte de boeuf. Manger une charbonnée.

Il signifie aussi, Un morceau de porc ou de boeuf grillé sur le charbon.

CHARBONNER. v. a.

CHARBONNER. v. a. Réduire en charbon. Il ne s' emploie guère, dans ce sens, qu' avec le pronom personnel. Le bois, plongé dans l' acide sulfurique concentré, se charbonne.

Il signifie plus ordinairement, Noircir avec du charbon. Charbonner le visage à quelqu' un. On dit aussi, Charbonner une muraille, Dessiner ou écrire dessus avec du charbon.

Il se dit figurément pour Esquisser, peindre grossièrement. Il ne l' a pas peint, il l' a charbonné.

CHARBONNÉ, ÉE. participe

CHARBONNÉ, ÉE. participe Blés charbonnés, Blés attaqués par le charbon.

CHARBONNEUX, EUSE. adj.

CHARBONNEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est de la nature du charbon. Tumeur charbonneuse.

CHARBONNIER, IÈRE. s.

CHARBONNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait ou qui vend du charbon. Maître charbonnier. Noir comme un charbonnier.

Prov., La foi du charbonnier, La foi d' un homme simple, qui croit sans aucun examen tout ce que l' Église enseigne.

Prov. et fig., Le charbonnier est maître dans sa maison, ou Charbonnier est maître chez soi, Chacun vit chez soi comme il lui plaît.

CHARBONNIER

CHARBONNIER se dit aussi, en quelques endroits, Du lieu où l' on serre le charbon.

CHARBONNIÈRE. s. f.

CHARBONNIÈRE. s. f. Le lieu où l' on fait du charbon dans les bois. Il y a une charbonnière dans telle forêt.

CHARBOUILLER. v. a.

CHARBOUILLER. v. a. T. d' Agricult. Il se dit De l' effet que la nielle produit sur les blés.

CHARBOUILLÉ, ÉE. participe

CHARBOUILLÉ, ÉE. participe Des blés charbouillés par la nielle.

CHARCUTER. v. a.

CHARCUTER. v. a. Découper de la chair et la mettre en pièces. Il n' est plus en usage au propre; mais figurément il signifie, Couper malproprement de la viande à table. Il a charcuté cette longe de veau.

Il se dit aussi D' un chirurgien maladroit, qui, dans une opération, découpe, taillade les chairs d' un malade, d' un blessé.

CHARCUTÉ, ÉE. participe

CHARCUTÉ, ÉE. participe

CHARCUTERIE. s. f.

CHARCUTERIE. s. f. L' état et le commerce de charcutier.

CHARCUTIER, IÈRE. s.

CHARCUTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui prépare et qui vend de la chair de porc, des boudins, des saucisses, des andouilles, etc. Maître charcutier. Garçon charcutier. Une boutique de charcutier.

CHARDON. s. m.

CHARDON. s. m. Genre de plantes à fleurs composées, dont les nombreuses espèces ont des feuilles épineuses, et un calice formé d' écailles terminées par des piquants très-aigus. Chardon de marais. Chardon crépu. Chardon nain; etc. Les ânes mangent les chardons.

Il se dit aussi, mais abusivement, de Quelques autres plantes à fleurs composées, qui sont de genres différents. Chardon bénit. Chardon étoilé. Chardon de Notre-Dame, ou Chardon-Marie. Chardon hémorroïdal. Etc.

Chardon à bonnetier ou à foulon, Plante dont les têtes sont armées d' une espèce de petits crochets, et servent aux bonnetiers et aux foulons pour carder la laine, pour rendre le poil des draps plus lisse et plus uni.

CHARDONNERET. s. m.

CHARDONNERET. s. m. Petit oiseau qui a la tête rouge autour du bec, les ailes marquetées de jaune et de brun, qui aime la graine de chardon, et qui a un joli ramage. Nourrir des chardonnerets. Joli chardonneret.

CHARDONNETTE. s. f.

CHARDONNETTE. s. f. Espèce d' artichaut sauvage, dont la fleur sert à faire cailler le lait. On dit aussi, Cardonnette.

CHARGE. s. f.

CHARGE. s. f. Faix, fardeau. Charge pesante, excessive, légère. On a donné trop de charge à ce plancher.

Payer les charges d' un mur, Indemniser le voisin, à raison de la nouvelle charge qu' on met sur le mur mitoyen, lorsqu' on l' élève à une plus grande hauteur.

CHARGE

CHARGE signifie aussi, Ce que peut porter une personne, un animal, un bâtiment ou autre chose semblable. Cela est très-pesant, j' en ai ma charge. La charge d' un mulet, d' une charrette est de tant. La charge de ce bateau est de cinquante tonneaux. Prendre charge.

Il signifie quelquefois, dans la Marine marchande, L' action de charger un bâtiment. Navire en charge pour Bayonne, pour Boston, etc.

CHARGE

CHARGE signifie particulièrement, Une certaine mesure ou quantité déterminée de certaines choses. Une charge de blé, de fagots, de cotrets, etc.

Fig. et pop., Une charge de coups de bâton, Plusieurs coups de bâton de suite. Donner, recevoir une charge de coups de bâton.

CHARGE

CHARGE se dit figurément de Toute dépense, de tout ce qui met dans la nécessité de faire quelque dépense. C' est une grande charge que beaucoup d' enfants. Il a beaucoup de charge et peu de bien. Il faut que je le nourrisse, il est à ma charge. Les frais demeurent à sa charge. Les grosses réparations sont à la charge du propriétaire.

Les charges de l' État, Sa dette et ses dépenses.

Être à charge à quelqu' un, Lui causer de la dépense ou de l' incommodité. Il faut tâcher de n' être à charge à personne. Il craint de vous être à charge.

CHARGE

CHARGE signifie aussi, Imposition. Le tiers état portait la plus grande partie des charges. Cette nouvelle charge pèsera sur l' industrie. Payer les charges publiques.

Il signifie encore, Obligation, condition onéreuse. Le revenu de cette terre suffit à peine pour en acquitter les charges. Les charges d' un bénéfice. Il y a de grandes charges. Les charges excèdent le revenu. Cette terre vaut tant, toutes charges déduites. Les charges d' une succession. Charge foncière. Cahier des charges d' une vente.

Charges personnelles, Celles qu' on supporte personnellement, comme la tutelle, le service militaire, etc.

Prov. et fig., Il faut prendre le bénéfice avec les charges, Il faut se résoudre à essuyer les incommodités d' une chose qui d' ailleurs est avantageuse. Ce n' est pas un bénéfice sans charge, se dit D' un bien, d' un avantage qu' on n' a pas sans peine, sans dépense, ou même sans danger.

À la charge, ou À charge, À condition, avec obligation. Je lui ai vendu ma maison, à la charge de payer mes plus anciens créanciers. Je lui ai promis telle chose, mais c' est à charge que... À la charge d' autant.

Bénéfice à charge d' âmes, Celui qui oblige à être prêtre.

CHARGE

CHARGE se dit aussi de Certaines magistratures ou dignités, de certaines fonctions publiques. La charge des édiles était annuelle. Entrer en charge. Sortir de charge. Être en charge, hors de charge. Charge de notaire, d' avoué, d' agent de change. Ce notaire a vendu sa charge.

Il se disait plus particulièrement, dans l' ancien régime, Des offices pour lesquels on prenait des provisions. Charge de judicature, de finance. Charge militaire. Charge dans l' armée. Charge dans la maison du roi. Charge honorable. Charge lucrative. Charge vénale. Les gages, les appointements, les émoluments, les fonctions d' une charge. Charge de président, de conseiller, de trésorier, etc. Être pourvu, revêtu d' une charge. Acheter une charge. Se faire recevoir à une charge, dans une charge. Exercer une charge. Faire bien sa charge. S' acquitter dignement de sa charge. C' était un homme qui savait bien faire valoir sa charge. On lui enjoignit de se défaire de sa charge. On fit décréter sa charge. Il fut déclaré incapable d' occuper aucune charge. Entreprendre sur la charge de quelqu' un. Cela n' était pas de sa charge. Se démettre de sa charge. Donner démission de sa charge. Ce n' était pas une charge, ce n' était qu' une commission. Ces commissions furent érigées en charges.

Faire l' acquit de sa charge, En remplir le devoir fidèlement. Ce juge, ce commissaire, en dressant procès-verbal, a fait l' acquit de sa charge.

Aller au delà de sa charge, En excéder les droits et les devoirs.

CHARGE

CHARGE signifie également, Commission, ordre qu' on donne à quelqu' un. On lui a donné charge de... J' ai charge de vous dire que... Ce sens a vieilli.

Cela est à ma charge, à sa charge, etc., On m' en a donné, on lui on a donné le soin, la garde.

Femme de charge, Femme attachée au service d' une grande maison, pour avoir soin du linge, de la vaisselle d' argent, etc.

CHARGE

CHARGE se dit aussi, en termes de Droit criminel, Des preuves et indices qui s' élèvent contre un accusé. Dans ce sens, il s' emploie le plus ordinairement au pluriel. Examiner les charges portées contre un accusé. Vous allez entendre les charges produites contre vous. Produire de nouvelles charges.

Informer à charge et à décharge, Informer pour et contre l' accusé.

Témoins à charge, Témoins assignés par le ministère public ou la partie civile, pour déposer sur les faits qui paraissent être à la charge de l' accusé.

CHARGE

CHARGE en termes de Guerre, signifie, Attaque impétueuse d' une troupe. Rude, furieuse, vigoureuse charge. Sonner, battre la charge. Aller à la charge. Soutenir la charge. Retourner à la charge. La première, la seconde charge. Charge de cavalerie. Fournir une charge. Exécuter une charge. Pas de charge. Marcher au pas de charge. Enlever une position au pas de charge.

Fig., Revenir, retourner à la charge, Réitérer ses démarches, ses instances, ses prières, ses reproches, ses invectives, etc. On a beau le rebuter, il revient toujours à la charge.

CHARGE

CHARGE se dit en outre de Ce qu' on met de poudre et de plomb, etc., dans une arme à feu, pour tirer un coup. Charge de pistolet, de fusil, de canon.

Il se dit également de Ce qu' on met de poudre dans un canon, dans un mortier, etc., pour lancer un boulet, une bombe, etc. Ce canon est fort mince, ne lui donnez que demi-charge. On a donné double charge à cette pièce pour l' éprouver. Mettre double charge. Charge d' épreuve.

Il se dit aussi, dans les Exercices militaires, de L' action de charger un fusil. Apprendre la charge. Charge en douze temps. Charge précipitée.

CHARGE

CHARGE en termes de Peinture, Représentation exagérée, imitation bouffonne. Ce portrait est peint en charge.

Il se dit par extension, et figurément, dans quelques autres Arts d' imitation. Ce que vient de dire, de faire cet acteur, est une charge, Il l' ajoute à son rôle. Cet acteur n' est pas plaisant, ses charges sont de mauvais goût. Une bonne charge. Une mauvaise charge.

CHARGE

CHARGE en termes d' Art vétérinaire, Application d' un cataplasme, d' un emplâtre, ou de tout autre topique, sur quelque partie du corps d' un animal malade ou blessé.

CHARGEMENT. s. m.

CHARGEMENT. s. m. Tout ce qui est chargé sur un bâtiment. Le chargement d' un vaisseau de guerre se compose de ses armes, de ses munitions et de ses vivres.

Il se dit, particulièrement, de La quantité de marchandises chargées sur un navire de commerce. Attendre, chercher, trouver un chargement. Chargement à fret. Son chargement est composé de telles marchandises. Le capitaine fut obligé de jeter une partie de son chargement à la mer. Dans ce sens, on dit aussi, Cargaison.

Il se dit également de L' action de charger un bâtiment. Il a fait son chargement dans tel port. Entrer en chargement. Commencer, finir son chargement. Être en chargement. Pendant le chargement. Travailler au chargement d' un navire. Frais de chargement.

CHARGEMENT

CHARGEMENT se dit aussi de L' action de faire constater, sur les registres de la poste, l' envoi d' une lettre, d' un paquet. Bureau des chargements.

CHARGER. v. a.

CHARGER. v. a. Mettre une charge sur. Charger un crocheteur. Charger un cheval, un mulet. L' architecte a trop chargé ce mur. Il n' y a point de danger à charger une voûte. Charger un bateau pour tel endroit. Ce bateau est chargé de vin, de sel. Charger un navire. Charger à fret. Charger en cueillette. Charger un prisonnier de chaînes.

Il a souvent pour régime le nom de la charge, du fardeau. Charger un fagot sur ses épaules. Charger des pierres sur une voiture. Charger des marchandises sur un bateau, sur un navire ou dans un navire. Charger en grenier du blé, du sel, du charbon, etc.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cet homme ne peut se charger seul. Aidez-moi donc à me charger. Vous vous chargez d' un fardeau beaucoup trop pesant.

Charger une voûte, Y joindre le poids des matériaux nécessaires pour en contenir l' effort.

Le temps se charge, Il se couvre de nuages, et se dispose à la pluie. On dit aussi, Le temps est chargé, Il est couvert.

Fig., Charger un homme de coups, Le battre avec excès. Charger quelqu' un d' injures, d' opprobres, de malédictions, Lui dire beaucoup d' injures, l' accabler d' opprobres, de malédictions.

Fig., Charger sa conscience de quelque chose, Prendre quelque chose sur sa conscience, et s' en rendre responsable devant Dieu.

Fig., Charger quelqu' un d' un crime, d' une faute, etc., L' en accuser. Ils ont voulu le charger de ce crime. Pourquoi me charger de vos sottises? On dit aussi, Se charger d' un crime, d' une faute, En prendre la responsabilité.

Fig., Charger sa mémoire de quelque chose, Mettre une chose dans sa mémoire, s' appliquer sérieusement à la retenir. Charger sa mémoire de bonnes choses, de bagatelles. Il ne faut pas trop charger la mémoire des enfants, Il ne faut pas les obliger à retenir trop de choses.

Charger un registre de telle et telle chose, La marquer sur le registre. On dit dans le même sens, Charger un compte d' une dépense, d' une recette. On dit aussi, Charger un article sur un registre, sur un livre de compte.

Charger un compte, un article, signifie aussi, dans le langage commercial, Exagérer le montant des frais, dans un compte, etc. Cette maison a la réputation de charger ses comptes. Il y a beaucoup d' abus sur cette place, tous les frais sont chargés.

Charger un mot, Écrire un mot sur un autre, sans effacer celui-ci.

CHARGER

CHARGER signifie aussi, Peser sur. Cette poutre charge trop la muraille. Cela chargera trop cet homme. Cette malle chargerait trop la voiture.

Cette nourriture charge l' estomac, Elle pèse trop sur l' estomac, parce qu' elle est difficile à digérer. On dit dans le même sens, Cet homme se charge l' estomac de trop de nourriture, se charge l' estomac.

CHARGER

CHARGER en Matière criminelle, signifie, Déposer contre quelqu' un, dire des choses qui tendent à le faire condamner. Les témoins, les dépositions le chargent beaucoup. Il est bien chargé par les aveux de son complice.

CHARGER

CHARGER signifie quelquefois, par exagération, Mettre avec profusion certaines choses sur une autre. Charger une table de mets. Se charger la tête d' ornements sans goût.

Il se dit figurément, dans le même sens, surtout en parlant Des ouvrages d' esprit. Charger d' incidents une pièce de théâtre. Charger un discours de figures, un ouvrage de citations, de notes, etc.

CHARGER

CHARGER signifie en outre figurément, Imposer quelque charge, quelque condition onéreuse. Charger le peuple, un pays, les charger d' impôts, Mettre de trop fortes impositions sur le peuple, sur un pays.

Charger une terre d' une redevance, une succession d' un legs, Établir, imposer une redevance sur une terre, grever une succession d' un legs. Voyez GREVER.

CHARGER

CHARGER signifie aussi, Donner commission, donner ordre pour l' exécution de quelque chose, pour la conduite de quelque affaire. On l' a chargé de porter la parole. C' est à vous de prendre garde à cela, je vous en charge. Charger un avocat d' une cause. De quelles fonctions est-il chargé? On dit de même, Charger quelqu' un de ses pouvoirs, de sa procuration.

Il s' emploie avec le pronom personnel dans le sens de Prendre le soin, la conduite de quelque chose. Vous vous chargez là d' un emploi bien difficile. Je ne veux pas me charger de cette affaire. Il a refusé de se charger des papiers, de se charger de la garde de ce trésor. Vous vous êtes chargé de lui parler. Il s' est chargé de la distribution des fonds. Je me charge de tout.

Se charger de quelqu' un, Se charger de le nourrir, de l' élever, etc. Je me charge de cet enfant.

CHARGER

CHARGER signifie encore, Marcher vers l' ennemi et l' attaquer avec impétuosité. Fort ou faible, il charge toujours l' ennemi. Nous chargeâmes si vigoureusement l' aile droite, que nous la fîmes plier.

Il se dit également D' une personne qui en frappe une autre. S' il me tient de pareils discours, je le chargerai. Ce sens est familier.

Il signifie aussi, Mettre dans une arme à feu ce qu' il faut de poudre, de plomb, etc., pour tirer un coup. Charger un pistolet, un fusil. Les soldats chargèrent leurs armes. Vous chargez trop ce canon, il crèvera. Charger à balle. Charger à cartouche. Dans les Exercices militaires, on dit absolument, Chargez.

En Physique, Charger une bouteille de Leyde, une batterie électrique, etc., Y accumuler une quantité d' électricité assez considérable pour que les effets en deviennent sensibles. On dit aussi, Charger d' électricité.

Charger une pipe, La remplir de tabac. Charger une plume d' encre, charger un pinceau de couleur, Prendre avec une plume, avec un pinceau, autant d' encre, autant de couleur qu' ils en peuvent tenir. Charger de soie une bobine, un fuseau, Mettre sur une bobine, sur un fuseau la quantité de soie qu' ils sont destinés à recevoir. Etc.

CHARGER

CHARGER en Peinture, signifie, Représenter avec exagération les traits, la figure d' une personne, pour la rendre ridicule, sans qu' elle cesse d' être reconnaissable. Charger un portrait.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Exagérer avec malignité les défauts de quelqu' un. Le portrait que tel auteur fait de cet homme est trop chargé.

Il se dit encore, généralement, De toute exagération. Cet acteur charge son rôle, charge trop. Les caractères sont trop chargés dans ce roman.

Charger un récit, une histoire, une description, Y ajouter, l' amplifier beaucoup. Ce poëte charge ses descriptions. Cette description est trop chargée. On dit quelquefois absolument, Charger, dans le même sens. Ce que vous dites là n' est pas possible, vous chargez.

CHARGÉ, ÉE. participe

CHARGÉ, ÉE. participe Acquit des marchandises chargées. Ils revinrent chargés de butin. Un pistolet, un fusil chargé. Un canon chargé à mitraille.

Pop., Chargé comme un baudet, se dit D' un homme qui est excessivement chargé; et, figurément, D' un homme trop chargé de travail.

En termes de Manége, Ce cheval est chargé de ganache, est chargé d' encolure, Il a trop de ganache, il a l' encolure trop grosse.

Par extension, Cet homme est chargé de ganache, Il a de grosses mâchoires. On le dit figurément D' un homme qui, étant épais de corps, a aussi l' esprit lourd et grossier.

Prov. et fig., Être chargé de cuisine, Être fort gras et avoir un gros ventre.

Lettre chargée, paquet chargé, Lettre, paquet dont on fait constater l' envoi sur les registres de la poste.

CHARGÉ

CHARGÉ s' emploie adjectivement, dans le sens particulier de Rempli, couvert de. Des yeux chargés de pleurs. Un ciel chargé de nuages. Un manuscrit chargé de fautes, de ratures. Une épreuve chargée de corrections. Un habit chargé de broderies. La vigne est chargée de raisins. La mer était chargée de vaisseaux.

Avoir les yeux chargés, Les avoir enflés, remplis d' humeurs.

Couleur chargée, Couleur trop forte.

Dés chargés, Faux dés, dés pipés, dont se servent ceux qui veulent tromper au jeu.

CHARGÉ

CHARGÉ signifie aussi figurément, Qui a beaucoup, qui a trop de certaines choses. Chargé d' honneurs. Chargé de crimes, d' opprobres. Être chargé d' enfants.

Être chargé de la haine, du mépris, de la malédiction de quelqu' un, Être haï, être fort méprisé de quelqu' un, avoir reçu sa malédiction. Être chargé de l' exécration publique, Être généralement détesté. Etc.

CHARGÉ

CHARGÉ en termes de Blason, se dit Des pièces sur lesquelles il y en a d' autres. Bande d' or chargée de six croisettes de sable.

Chargé d' affaires, se dit substantivement, en Diplomatie, de Celui qui, au défaut ou en l' absence d' un ambassadeur ou d' un ministre plénipotentiaire, est chargé de veiller aux intérêts de son gouvernement dans une cour étrangère. Notre chargé d' affaires en Toscane. Le chargé d' affaires de France.

CHARGEUR. s. m.

CHARGEUR. s. m. Celui qui charge des marchandises ou autres fardeaux. Chargeur de bois. Chargeur de charbon.

Adjectiv., Commissionnaire chargeur, Celui qui se charge de l' expédition des marchandises par bateau.

CHARGEUR

CHARGEUR dans le Commerce maritime, Celui à qui appartient tout ou partie d' une cargaison.

CHARGEUR

CHARGEUR en termes d' Artillerie, Celui qui charge une pièce. Il n' est usité que dans la Marine militaire.

CHARIOT. s. m.

CHARIOT. s. m. Sorte de voiture à quatre roues, propre à porter diverses choses. Chariot de bagage. Chariot de foin. Chariots d' ambulance. Chariots d' artillerie. Chariots des vivres. Voyez FOURGON, qui est plus usité dans l' Administration militaire.

Il signifie quelquefois, Char. Des chariots armés de faux.

CHARIOT

CHARIOT en termes d' Astronomie, Constellation de la grande ou de la petite Ourse. Le grand Chariot, qu' on appelle communément Le Chariot, ou Le Chariot du roi David. Le petit Chariot.

CHARITABLE. adj. des deux genres

CHARITABLE. adj. des deux genres Qui a de la charité pour son prochain. Il faut être charitable envers tout le monde.

Il signifie particulièrement, Qui fait l' aumône. Cette dame est fort charitable.

Il se dit aussi Des choses, et signifie, Qui part d' un principe de charité. Secours charitable. Conseil charitable. Avis charitable.

CHARITABLEMENT. adv.

CHARITABLEMENT. adv. D' une manière charitable, par charité. Assister, consoler charitablement les pauvres. Instruire charitablement. Avertir charitablement.

CHARITÉ. s. f.

CHARITÉ. s. f. L' une des trois vertus théologales: amour par lequel nous aimons Dieu comme notre souverain bien. La charité couvre la multitude des péchés. Si je n' ai point la charité, je ne suis rien. La charité est la perfection de la loi.

Il signifie également, L' amour qu' on a pour le prochain en vue de Dieu. La charité des premiers chrétiens. Charité fraternelle. Avoir de la charité pour le prochain. Mouvement, motif de charité. Il a fait telle chose par charité, par pure charité.

Il signifie plus particulièrement, Aumône qu' on donne aux pauvres; et, dans ce sens, il a un pluriel. C' est une belle charité que de nourrir et d' instruire les orphelins. Faire des actes de charité. Faire la charité à quelqu' un. Ce pauvre homme vous demande la charité. Il se recommande aux charités des gens de bien. Cette dame fait bien des charités, de très-grandes charités.

Prov., Charité bien ordonnée commence par soi-même, Il est juste, ou du moins il est naturel de songer à ses propres besoins, avant de s' occuper de ceux des autres.

Prov. et fig., par contre-vérité, Prêter une charité, des charités à quelqu' un, Chercher à faire croire qu' il a dit ou fait quelque chose de mal qu' il n' a ni dit ni fait. Je suis sûr qu' il n' a point dit cela, c' est une charité qu' on lui prête. On dit dans un sens analogue, Une charité de cour, Une perfidie de courtisan.

CHARITÉ

CHARITÉ se dit encore, absolument, d' Une congrégation de personnes pieuses qui se vouent au soulagement des pauvres et des malades. Les soeurs de la Charité. Frères de la Charité.

Il se dit, par extension, de Certains hôpitaux où les malades sont soignés par des soeurs de la Charité. S' il tombe malade, il se fera porter à la Charité. Il est mort à la Charité. Médecin de la Charité. On dit de même, L' hôpital, l' hospice de la Charité.

Bureau de charité, Lieu où l' on fait des distributions de secours aux indigents, et où s' assemblent les commissaires des pauvres. Allez au bureau de charité. Il se dit également de La réunion de ces commissaires. Le bureau de charité est assemblé. Il est membre du bureau de charité.

Dames de charité, Dames bienfaisantes qui secondent les bureaux de charité.

CHARIVARI. s. m.

CHARIVARI. s. m. Bruit tumultueux de poêles, poêlons, chaudrons, etc., accompagné de cris et de huées, que l' on faisait, la nuit, devant la maison des femmes du petit peuple, veuves et âgées, qui se remariaient. Si vous vous remariez, on vous fera un charivari trois jours de suite.

Il se dit, dans un sens plus général, de Tout bruit semblable par lequel des gens attroupés témoignent à quelqu' un leur désapprobation de ce qu' il a fait. Donner un charivari à quelqu' un.

Il se dit aussi, par dénigrement, d' Une musique bruyante et discordante. Ce n' était pas un concert, c' était un charivari, un vrai charivari. Quel charivari!

Il se dit encore, figurément, de Toute sorte de criailleries, de querelles. Il y a un terrible charivari dans cette maison. Sa femme lui a fait un beau charivari. On continua la pièce, malgré le charivari qui se faisait dans la salle.

Ce mot est familier dans toutes ses acceptions.

CHARLATAN. s. m.

CHARLATAN. s. m. Celui qui vend des drogues, de l' orviétan, et qui les débite dans les places publiques, monté sur des tréteaux. C' est ordinairement un terme de mépris. Remède de charlatan.

Il se dit aussi d' Un médecin qui est hâbleur, qui se vante de guérir toutes sortes de maladies. Ce n' est point un médecin, ce n' est qu' un charlatan.

Il se dit, par extension, de Toute personne qui se vante de posséder quelque secret merveilleux, et qui tire de l' argent des personnes crédules, en promettant de le leur communiquer. Les charlatans l' ont ruiné. On lui adressa un charlatan qui prétendait avoir trouvé le secret de faire de l' or.

Il se dit, figurément, d' Un homme qui cherche à en imposer, à se faire valoir par un grand étalage de paroles, par le faste de ses actions. N' écoutez pas cet homme-là, c' est un charlatan. Il y a des charlatans dans tous les états. Un charlatan politique.

CHARLATANER. v. a.

CHARLATANER. v. a. Tâcher d' amadouer, de tromper par des flatteries, par de belles paroles. Ne vous laissez pas charlataner. Il est familier et peu usité.

CHARLATANÉ, ÉE. participe

CHARLATANÉ, ÉE. participe

CHARLATANERIE. s. f.

CHARLATANERIE. s. f. Hâblerie, flatterie, discours artificieux pour tromper quelqu' un. Tout ce qu' il vous dit n' est que charlatanerie. Ses charlataneries lui ont réussi. Il est familier.

CHARLATANISME. s. m.

CHARLATANISME. s. m. Il se dit Des ruses, des artifices, des tromperies de charlatan. Ce médecin fait la guerre au charlatanisme. Son charlatanisme fut bientôt dévoilé. Il affecte la modestie: pur charlatanisme!

CHARLOTTE. s. f.

CHARLOTTE. s. f. T. de Cuisine. Plat d' entremets, fait de marmelade de pommes, qu' on entoure de morceaux de pain grillés et frits. Manger de la charlotte. Servir une charlotte.

Charlotte russe, Charlotte faite d' une sorte de crème fouettée qu' on entoure de petits biscuits.

CHARMANT, ANTE. adj.

CHARMANT, ANTE. adj. Agréable, qui plait extrêmement, qui ravit. Femme charmante. Lieux charmants. Concert charmant. Voix charmante. Cette maison est charmante. Conversation charmante. C' est un homme charmant en société.

CHARME. s. m.

CHARME. s. m. Ce qu' on suppose fait par art magique pour produire un effet extraordinaire. Faire un charme, des charmes. Rompre, ôter, lever un charme. Porter un charme sur soi. User de charmes.

Fig., Le charme est rompu, L' illusion est détruite. Les manières de cette femme m' avaient d' abord séduit, mais le charme est rompu.

CHARME

CHARME signifie figurément, Attrait, appas; ce qui plaît beaucoup, ce qui touche sensiblement. Un charme inévitable, puissant. Un charme secret, indéfinissable. Cette personne a du charme. Il fait le charme de ma vie.

Il s' emploie surtout, dans ce sens, au pluriel. Cette jeune personne a des charmes. Les charmes d' une belle femme. On ne peut se défendre de ses charmes. Rien ne résiste au pouvoir de ses charmes. Des charmes surannés. La musique, la poésie a de grands charmes. Ces lieux ont pour moi bien des charmes. La mélancolie a des charmes.

CHARME. s. m.

CHARME. s. m. Arbre de haute tige, qui pousse des branches dès sa racine, et qui sert ordinairement à faire des palissades. Bois de charme. Allée, palissade de charmes.

CHARMER. v. a.

CHARMER. v. a. Produire un effet extraordinaire sur quelqu' un ou sur quelque chose, par charme, par un prétendu art magique. On croit, dans le village, que ce berger charme les loups, les serpents. Ces pauvres gens croyaient qu' en disant certaines paroles, ils charmeraient les armes à feu. Son cheval ne voulant pas avancer, il crut qu' on l' avait charmé.

Il se dit quelquefois pour Fasciner. Le serpent charme et attire le rossignol.

Il signifie, au figuré, Plaire extrêmement, ravir en admiration. Cet acteur vous charmera. Cette femme charme tous ceux qui la regardent. Vous en êtes charmé. Cette musique m' a charmé. Charmer les yeux, l' oreille. Charmer l' esprit, le coeur.

Charmer la douleur, la peine, l' ennui, etc., de quelqu' un, Suspendre en lui le sentiment de la douleur, etc. Il a charmé ma douleur par ce récit.

Charmer les loisirs de quelqu' un, Les lui faire passer agréablement. La lecture charme ses loisirs.

CHARMER

CHARMER signifie aussi, figurément et familièrement, Causer une vive satisfaction; et, en ce sens, il s' emploie très-souvent au passif. Vous me charmez en m' apprenant cela. Je suis charmé de vous voir. Il sera charmé de cette nouvelle.

CHARMÉ, ÉE. participe

CHARMÉ, ÉE. participe

CHARMILLE. s. f. coll.

CHARMILLE. s. f. coll. Plant de petits charmes. Botte de charmille. Planter de la charmille pour faire une palissade.

Il se dit aussi Des haies, des palissades, des allées plantées de charmes. Planter une charmille. Se promener dans une charmille.

CHARMOIE. s. f.

CHARMOIE. s. f. Lieu planté de charmes.

CHARNAGE. s. m.

CHARNAGE. s. m. Il se dit Du temps pendant lequel il est permis de manger de la chair, de la viande. On fait meilleure chère en charnage qu' en carême. Il est populaire.

CHARNEL, ELLE. adj.

CHARNEL, ELLE. adj. Qui est de la chair, qui appartient à la chair. Il s' emploie surtout dans ces phrases: Plaisir charnel. Appétit charnel. Copulation charnelle. Commerce charnel.

Homme charnel, Homme sensuel, par opposition à Homme spirituel.

CHARNELLEMENT. adv.

CHARNELLEMENT. adv. Selon la chair. On ne l' emploie guère que dans cette phrase, Connaître une femme charnellement.

CHARNEUX, EUSE. adj.

CHARNEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est principalement composé de chair. Les joues, les muscles, sont des parties charneuses. Il est vieux: on dit, Charnu.

CHARNIER. s. m.

CHARNIER. s. m. Lieu où l' on garde les viandes salées.

Il se dit aussi d' Un lieu couvert où l' on met les ossements des morts. On disait autrefois, dans ce sens, Les charniers des Saints-Innocents, des Innocents, ou simplement, Les charniers. Les écrivains publics se tenaient la plupart près des charniers.

CHARNIÈRE. s. f.

CHARNIÈRE. s. f. Assemblage mobile de deux pièces de métal, de bois, ou d' autre matière, enclavées l' une dans l' autre, et jointes ensemble par une broche, par un clou qui les traverse. La charnière d' un compas, d' une boîte, d' une montre, d' une tabatière. Boîte à charnière.

Il se dit, en Conchyliologie, de La partie où sont attachées ensemble les deux valves d' une coquille, et sur laquelle se font leurs mouvements.

CHARNU, UE. adj.

CHARNU, UE. adj. Bien fourni de chair. Corps charnu. Personne charnue. Main charnue. Cette perdrix a l' estomac bien charnu.

Il signifie aussi, Formé de chair. Une masse charnue. Les parties charnues du corps.

Il se dit également Des plantes et de leurs parties, quand elles sont pulpeuses et succulentes. Plante, racine, feuille charnue. Des fruits charnus. Des pruneaux bien charnus. Des olives bien charnues. Etc.

CHARNURE. s. f.

CHARNURE. s. f. La chair, les parties charnues, considérées selon les différentes qualités qu' elles peuvent avoir. Il ne se dit qu' en parlant Des personnes. Charnure ferme. Charnure molle.

CHAROGNE. s. f.

CHAROGNE. s. f. Corps de bête morte, exposé et corrompu. Vieille charogne. Puant comme une charogne.

CHARPENTE. s. f.

CHARPENTE. s. f. Assemblage de pièces de bois servant à une construction, ou en faisant partie. Charpente de bois de chêne, de châtaignier. La charpente d' une église, d' une couverture, d' un plancher. Maison bâtie de charpente.

Bois de charpente, Bois propre à la construction.

Fig., La charpente du corps, L' ensemble des parties osseuses du corps.

CHARPENTE

CHARPENTE se dit aussi figurément Du plan, des parties principales d' un ouvrage d' esprit. La charpente d' une pièce de théâtre, d' un poëme.

CHARPENTER. v. a.

CHARPENTER. v. a. Tailler, équarrir des pièces de bois avec la hache. Il n' est guère d' usage en ce sens; mais, au figuré, il signifie, Couper, tailler d' une manière maladroite. Vous charpentez cette viande, au lieu de la couper proprement. Le chirurgien lui a tout charpenté le bras.

CHARPENTÉ, ÉE. participe

CHARPENTÉ, ÉE. participe Il signifie ordinairement, Taillé grossièrement.

CHARPENTERIE. s. f.

CHARPENTERIE. s. f. L' art de travailler en charpente.

Il signifie aussi la même chose que Charpente, surtout lorsqu' il s' agit de la manière dont le travail est exécuté. Échafaud de charpenterie. La charpenterie de cette église est fort belle.

CHARPENTIER. s. m.

CHARPENTIER. s. m. Artisan qui travaille en charpente. Maître charpentier. Garçon charpentier. Il est dans l' embarras, il a les charpentiers et les maçons chez lui.

Charpentier de vaisseau, de navire, Celui qui travaille à la construction et à la réparation des vaisseaux, des bâtiments de toute espèce.

CHARPIE. s. f.

CHARPIE. s. f. Amas de petits filets tirés d' une toile usée, que l' on a coupée par morceaux. Faire de la charpie. La charpie sert à panser les plaies, les ulcères. On porta tant de tonneaux de charpie à l' armée.

Fig., Cette viande est en charpie, se dit D' une viande bouillie qui est trop cuite et comme réduite en filets.

CHARRÉE. s. f.

CHARRÉE. s. f. Cendre qui a servi à faire la lessive. La charrée est bonne au pied des arbres.

CHARRETÉE. s. f.

CHARRETÉE. s. f. La charge d' une charrette. Charretée de bois, de foin, de vin. Demi-charretée.

CHARRETIER, IÈRE. s.

CHARRETIER, IÈRE. s. Celui, celle qui conduit une charrette, un chariot. Bon charretier. On disait autrefois, Chartier.

Prov., Jurer comme un charretier embourbé, Jurer beaucoup, avec emportement.

Prov. et fig., Il n' y a si bon charretier qui ne verse, Les plus habiles font quelquefois des fautes.

CHARRETIER

CHARRETIER se dit aussi quelquefois de Celui qui mène une charrue.

CHARRETIER, IÈRE. adj.

CHARRETIER, IÈRE. adj. Par où peuvent passer les charrettes. Chemin charretier. Porte charretière.

Voie charretière, L' espace compris entre les roues d' une charrette, lequel est ordinairement déterminé par les règlements de police. La voie charretière est plus étroite dans ce pays qu' ailleurs.

CHARRETTE. s. f.

CHARRETTE. s. f. Sorte de voiture à deux roues, qui a deux limons et ordinairement deux ridelles, et dont on se sert pour transporter des fardeaux. Charger une charrette. Mener, conduire une charrette.

Prov. et fig., C' est un avaleur de charrettes ferrées, C' est un fanfaron.

Charrette à bras, Petite charrette traînée par un ou deux hommes, et propre seulement au transport de légers fardeaux.

CHARRIAGE. s. m.

CHARRIAGE. s. m. Action de charrier. Le charriage coûte souvent plus que la pierre, que le bois. Le charriage est difficile en hiver.

CHARRIER. s. m.

CHARRIER. s. m. Pièce de grosse toile dans laquelle on met la cendre au-dessus du cuvier, quand on fait la lessive. Ce drap servira de charrier.

CHARRIER. v. a.

CHARRIER. v. a. Voiturer dans une charrette, dans un chariot, etc. Charrier des pierres. Charrier des gerbes du champ à la grange. Charrier du vin.

Fig. et fam., Charrier droit, Se bien conduire, se gouverner comme l' on doit, s' acquitter de son devoir. Il a toujours charrié droit. Je le ferai bien charrier droit. Il fera bien de charrier droit.

CHARRIER

CHARRIER signifie aussi, Emporter, entraîner, en parlant D' un courant d' eau, d' une rivière, etc. Les rivières charrient du sable. Le canal charrie beaucoup de limon. On dit, par extension, Ses urines charrient du gravier, ou simplement, charrient.

Il se dit absolument D' une rivière, d' un fleuve, couverts de glaçons qu' entraîne le courant. La Seine sera bientôt prise, car elle charrie.

CHARRIÉ, ÉE. participe

CHARRIÉ, ÉE. participe

CHARROI. s. m.

CHARROI. s. m. Charriage, transport par chariot, charrette, tombereau, etc. On lui a payé tant pour le charroi. On a requis tant de charrois par village. On ne saurait aller là par charroi.

Il se dit aussi Des corps de troupes chargés de transporter les bagages de l' artillerie. Il sert dans les charrois. Capitaine de charroi.

CHARRON. s. m.

CHARRON. s. m. Ouvrier, artisan qui fait des trains de carrosse, des chariots, des charrettes, etc. Un habile charron.

CHARRONNAGE. s. m.

CHARRONNAGE. s. m. Art du charron; Ouvrage de charron. Apprendre le charronnage. Le charronnage de mon cabriolet me revient à...

Bois de charronnage, Bois propre aux ouvrages de charron.

CHARROYER. v. a.

CHARROYER. v. a. Transporter sur des chariots, charrettes, tombereaux, etc. Il en a coûté beaucoup pour charroyer toutes ces pierres.

CHARROYÉ, ÉE. participe

CHARROYÉ, ÉE. participe

CHARRUE. s. f.

CHARRUE. s. f. Machine à labourer la terre; instrument d' agriculture composé d' un train monté ordinairement sur deux roues, qui porte un gros fer pointu et un soc tranchant pour ouvrir et couper la terre, et qui est tiré par des chevaux ou par des boeufs. Charrue bien attelée. Charrue de boeufs, de chevaux. Valet de charrue. Tenir le manche de la charrue. Le soc d' une charrue. Tirer la charrue.

Prov. et fig., Mettre la charrue devant les boeufs, Commencer par où l' on devrait finir, faire avant ce qui devrait être fait après.

Prov. et fig., C' est une charrue mal attelée, se dit en parlant D' associés qui ne s' accordent pas, qui n' agissent pas de concert dans leur entreprise.

Fig. et fam., Tirer la charrue, Avoir beaucoup de peine. C' est tirer la charrue que de s' adonner à un travail si pénible.

CHARRUE

CHARRUE signifie quelquefois, L' étendue de terre qu' on peut mettre en valeur avec une charrue. Cette ferme est de deux, de quatre charrues.

CHARTE ou CHARTRE. s. f.

CHARTE ou CHARTRE. s. f. Ancien titre, lettres patentes, loi fondamentale, constitution. Trésor des chartres. École des chartres. C' est la plus ancienne chartre que je connaisse. On dit ordinairement Chartre, lorsque ce mot signifie, Vieux titre.

Charte ou chartre normande, Lettres patentes qui avaient été accordées aux Normands pour la confirmation de leurs priviléges. Nonobstant clameur de haro, charte normande, etc.

La grande charte d' Angleterre, ou simplement, La grande charte, Charte par laquelle Henri III, roi d' Angleterre, accorda certains priviléges à la nation, et qui est regardée, avec la Charte des forêts, comme la base des libertés anglaises.

La charte constitutionnelle, ou simplement, La charte, La loi fondamentale qui établit en France le régime constitutionnel. La charte constitutionnelle promulguée en 1814. La charte de 1830. Jurer le maintien de la charte. Se conformer à la charte. Violer la charte. Invoquer, citer un article de la charte. On dit toujours Charte, quand ce mot signifie, Constitution.

En termes de Commerce maritime, Charte partie, Acte par lequel on loue, on affrète un navire. Les chartes parties doivent être rédigées par écrit et faites doubles.

CHARTRE. s. f.

CHARTRE. s. f. Vieux mot qui signifiait Prison: il s' est conservé dans cette dénomination, Saint-Denis de la Chartre, Lieu où saint Denis fut autrefois en prison; et dans la locution, Chartre privée, Tout lieu où l' on détient, où l' on emprisonne quelqu' un sans autorité de justice. Il n' est pas permis de tenir un homme en chartre privée.

CHARTRE

CHARTRE signifie aussi, Dépérissement du corps, maigreur. Tomber en chartre. Cet enfant est en chartre.

CHARTREUSE. s. f.

CHARTREUSE. s. f. Couvent de chartreux. La grande chartreuse.

Il se dit figurément d' Une petite maison de campagne isolée, solitaire.

CHARTREUSE

CHARTREUSE en termes de Cuisine, Mets composé du mélange de plusieurs légumes.

CHARTREUX. s. m.

CHARTREUX. s. m. Religieux de l' ordre fondé par saint Bruno.

CHARTREUX. s. m.

CHARTREUX. s. m. Chat dont le poil est d' un gris bleuâtre. On dit aussi, adjectivement, Un chat chartreux.

CHARTRIER. s. m.

CHARTRIER. s. m. Lieu où l' on conserve les chartres d' une abbaye, etc. Le chartrier de Saint-Denis. Beau chartrier. Chartrier en bon ordre.

Il se dit aussi de Celui qui garde les chartres.

CHARYBDE. s. m.

CHARYBDE. s. m. (On prononce Carybde.) Nom que les anciens donnaient à un gouffre situé dans le détroit de Sicile, vis-à-vis d' un écueil appelé Scylla. On le rapporte ici à cause de son emploi dans cette phrase proverbiale et figurée, Tomber de Charybde en Scylla, En voulant éviter un mal, tomber dans un autre.

CHAS. s. m.

CHAS. s. m. Le trou d' une aiguille. Le chas de cette aiguille est trop grand, est trop petit.

CHÂSSE. s. f.

CHÂSSE. s. f. Sorte de caisse, de coffre où l' on garde les reliques de quelque saint. Châsse de bois doré, d' argent, d' or. Châsse enrichie de pierreries. On descendit la châsse de tel saint. La châsse de sainte Geneviève.

Il se dit aussi, dans quelques Arts, de Certaines choses qui servent à en tenir d' autres enchâssées. Faire entrer un verre dans la châsse d' une lunette.

La châsse d' une balance, Le morceau de fer par lequel on soulève, on soutient une balance, lorsqu' on pèse quelque chose.

La châsse d' une lancette, Sorte de manche composé de deux pièces mobiles, réunies seulement l' une à l' autre vers la partie qui tient à la lame de l' instrument.

CHASSE. s. f.

CHASSE. s. f. (L' A est bref.) Action de chasser, de poursuivre. Il se dit particulièrement de La poursuite des bêtes. Chasse à courre. Chasse au tir, au tiré, au vol. Chasse du vol. La chasse du cerf, du loup, du sanglier, du renard, etc. La chasse au cerf, au loup, au sanglier, etc. Chasse à la grande bête. Chasse générale. Aller à la chasse. Entrer en chasse. Se mettre en chasse. Mettre ses chiens, son cheval en chasse. Le plaisir, les plaisirs de la chasse. Pays de chasse. La chasse est défendue, est permise, est ouverte. Avoir droit de chasse. Cor de chasse. Chien de chasse. Fusil de chasse. Équipage de chasse. Couteau de chasse. Veste de chasse. Maison de chasse. Partie de chasse. Rendez-vous de chasse.

Chasse aux chiens courants, au lévrier, au furet, à l' oiseau, etc., Avec les chiens courants, avec le lévrier, avec le furet, avec l' oiseau, etc.

Rompre la chasse, l' ordre de la chasse, Troubler la chasse, ou même l' interrompre tout à fait.

Habit de chasse, L' habit d' uniforme que portent les chasseurs qui accompagnent à la chasse le roi, les princes ou les grands seigneurs.

CHASSE

CHASSE se dit quelquefois Des parties d' une terre, d' un domaine qui sont réservées pour la chasse. Ce propriétaire a une belle chasse. Les chasses de ce domaine sont abondamment fournies de gibier. Les chasses royales. Capitaine, lieutenant des chasses.

Il signifie aussi, collectivement, Les chasseurs, les chiens, et tout l' équipage de chasse. La chasse est loin, est près. La chasse a passé par là. Suivre la chasse.

Il signifie encore, Le gibier que l' on prend. Il vit de sa chasse. Je vous enverrai de ma chasse. Faites-nous manger de votre chasse. Faire bonne chasse, mauvaise chasse.

Il se dit, en Musique, d' Une sorte d' air qui a le caractère des fanfares que l' on sonne à la chasse.

Donner la chasse, Poursuivre. On donna la chasse à un parti de cavalerie ennemie. Les galères de Malte donnaient la chasse aux corsaires de Barbarie. Donner la chasse à une bande de voleurs. On lui a si bien donné la chasse, qu' il ne sera plus tenté de revenir.

En termes de Marine, Donner chasse, Poursuivre un navire, un vaisseau qu' on veut reconnaître, ou dont on veut s' emparer. Appuyer une chasse, Poursuivre vigoureusement. Prendre chasse, Se retirer à pleines voiles pour éviter le combat, pour se dérober à l' ennemi. Soutenir la chasse, Seconder le vaisseau qui donne chasse; et, dans un autre sens, Fuir à égalité de marche sans être joint par l' ennemi. On dit en des sens analogues: Maintenir, continuer la chasse. Lever, abandonner la chasse. Etc.

CHASSE

CHASSE se dit aussi Du plus ou du moins de facilité qu' une voiture, ou toute autre machine semblable, a de se porter en avant. Ce cabriolet a peu de chasse, n' a pas assez de chasse.

Il se dit également, en Mécanique, d' Une certaine liberté de course qu' on laisse à quelques parties d' une machine, pour qu' elle puisse se prêter à des irrégularités accidentelles de force ou de mouvement. Il ne faut ni trop ni trop peu de chasse.

CHASSE

CHASSE au Jeu de paume, Le lieu où la balle finit son premier bond. Grande chasse. Il y a une chasse. Gagner la chasse. Chasse au pied de la muraille, ou simplement, Chasse au pied. Marquer une chasse. Chasse morte, Coup perdu.

Fig. et fam., Chasse morte, se dit d' Une affaire commencée, que l' on ne poursuit pas, qui demeure là.

Prov. et fig., Marquer une chasse, Relever une parole, remarquer dans une affaire, dans la conduite d' un homme, une circonstance dont on veut tirer avantage.

Écluses de chasse, Écluses destinées à nettoyer un port, un chenal, un bassin.

Huîtres de chasse, Celles qu' apportent les chasse-marées.

CHASSÉ. s. m.

CHASSÉ. s. m. Pas de danse qui s' exécute en allant de côté, soit à droite, soit à gauche.

CHASSE-COUSIN. s. m.

CHASSE-COUSIN. s. m. Terme familier qui se dit d' Un mauvais vin, et d' autres choses propres à éloigner les parasites. Il leur a donné du chasse-cousin.

CHASSELAS. s. m.

CHASSELAS. s. m. Sorte de raisin. Une grappe de chasselas. Chasselas de Fontainebleau.

CHASSE-MARÉE. s. m.

CHASSE-MARÉE. s. m. Voiturier qui apporte la marée. Cheval de chasse-marée.

Il se dit aussi d' Une voiture qui sert à transporter la marée.

Fig. et fam., Aller un train ou d' un train de chasse-marée, Aller fort vite.

CHASSE-MARÉE

CHASSE-MARÉE en termes de Marine, Sorte de petit bâtiment à deux mâts et d' une forme très-avantageuse à la marche.

CHASSE-MOUCHE. s. m.

CHASSE-MOUCHE. s. m. Espèce de petit balai avec lequel on chasse les mouches.

Il se dit aussi d' Une espèce de filet à cordons pendants, dont on couvre les chevaux dans la saison des mouches.

CHASSER. v. a.

CHASSER. v. a. Mettre dehors avec violence, contraindre, forcer de sortir de quelque lieu. Chasser les ennemis du royaume, hors du royaume. Il a été chassé de son pays. On l' a chassé comme un coquin. Il se fit chasser. Chasser les chiens. Chasser les mouches. On l' emploie quelquefois, par exagération, dans le langage familier. Les maçons, les peintres le chassent de chez lui. Pardon si je vous chasse, mais il faut que je sorte.

Il se dit figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. La nuit nous chassa. Cette odeur nous chassa de l' appartement. La terreur avait chassé tous les habitants. Le jour vint chasser les ténèbres. Chasser l' ennui, les chagrins, etc. Il faut chasser les mauvaises pensées.

Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du bois, La nécessité détermine un homme à faire, même contre son inclination, beaucoup de choses pour se procurer de quoi vivre.

Chasser le mauvais air, Purifier l' air. Ouvrez la fenêtre, pour chasser le mauvais air. Il se dit aussi Des choses qui servent à l' assainissement de l' air. Ces herbes, cette odeur, chassent le mauvais air.

CHASSER

CHASSER signifie, par extension, Congédier, renvoyer une personne dont on est mal satisfait. Chassez ce valet, c' est un débauché, un fripon. Ce commis a été chassé de la maison où il travaillait. Il a été chassé du régiment où il servait.

CHASSER

CHASSER signifie aussi, Mener, faire marcher devant soi. Il se dit principalement en parlant Des bestiaux. Chasser les vaches aux champs. Chasser un troupeau de moutons, etc.

Par extension, Chasser l' ennemi devant soi, Le faire retirer de poste en poste.

CHASSER

CHASSER signifie encore, Pousser quelque chose en avant. La charge n' est pas assez forte pour chasser un boulet si pesant. La poudre fine chasse bien plus que la grosse. Le vent chasse la pluie, la neige de ce côté. Il faut chasser ce clou dans la muraille, dans la poutre, à coups de marteau. Chasser les cercles d' un tonneau. Ce joueur de longue paume chasse une balle de grande roideur.

Prov. et fig., Un clou chasse l' autre, Une nouvelle passion, un nouveau goût, de nouveaux soins en font oublier d' autres. L' ambition a succédé à l' amour: un clou chasse l' autre. Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des personnes. Ce favori vient d' être supplante par un tel: un clou chasse l' autre.

En termes de Manége, Chasser son cheval, Le porter en avant en serrant les jambes.

CHASSER

CHASSER signifie en outre, Poursuivre, tâcher de prendre à la course avec des chiens certaines bêtes, comme lièvre, renard, chevreuil, loup, cerf, sanglier, etc. Chasser le lièvre, le cerf, etc.

En termes de Marine, Chasser un navire, un vaisseau, Lui donner chasse, le poursuivre. Chasser la terre, S' en approcher, la reconnaître.

CHASSER

CHASSER signifie aussi neutralement, Poursuivre toute sorte de gibier. Chasser au fusil. Chasser au tir. Chasser avec le chien couchant. Chasser avec une meute de chiens courants. Chasser à beau bruit, à grand bruit. Chasser à cor et à cri. Chasser avec l' oiseau, à l' oiseau. Chasser dans la plaine. Chasser en fond de forêt. Il faisait bon chasser. Je ne souffrirai pas qu' il chasse sur mes terres. Ce chien chasse bien. Les chiens ont mal chassé aujourd' hui. Chasser au loup, au sanglier, etc. Chasser aux perdrix, aux bécasses, etc.

Ce chien chasse de haut vent, Il chasse contre le vent.

Fig. et fam., Cet homme chasse bien au plat, Il a bon appétit, il aime à manger le gibier que les autres tuent.

Prov. et fig., Les bons chiens chassent de race, ou Bon chien chasse de race, Ordinairement les enfants tiennent des moeurs et des inclinations de leurs parents; et dans le même sens, Cet homme chasse de race. Cela se dit en bonne et en mauvaise part; mais on ne le prend jamais qu' en mauvaise part lorsqu' il s' agit D' une femme. Cette fille chasse de race, Elle est coquette, comme l' était sa mère.

Fig. et fam., Leurs chiens ne chassent pas ensemble, se dit De deux personnes qui ne sont pas en bonne intelligence.

Fig. et fam., Chasser sur les terres de quelqu' un, Entreprendre sur ses attributions, sur ses droits, etc.

En termes de Marine, Ce bâtiment chasse sur ses ancres, Il les entraîne et leur fait labourer le fond. On dit, dans un sens analogue, qu' Une ancre chasse, lorsqu' elle ne tient pas le fond. On dit aussi qu' Un bâtiment chasse sur un autre, chasse à la côte lorsque, chassant sur ses ancres, il va tomber sur un autre bâtiment, ou se jeter à la côte.

Les nuages chassent du nord, du sud, etc., Ils viennent du nord, du sud, etc.

Cette voiture chasse bien, Elle n' est pas lourde, elle roule avec facilité, son mouvement est commode et prompt.

CHASSER

CHASSER en termes d' Imprimerie, signifie neutralement, Espacer fortement les lignes, remplir beaucoup d' espace avec peu de caractères. Ne chassez pas tant, l' espace vous manquerait.

Ce caractère chasse plus que tel autre, Les mots composés avec ce caractère occupent plus d' espace que s' ils étaient composés avec tel autre. Le cicéro chasse plus que la philosophie.

CHASSER

CHASSER en termes de Danse, est aussi neutre, et signifie, Exécuter le pas de danse appelé Chassé. Chassez et déchassez.

CHASSÉ, ÉE. participe

CHASSÉ, ÉE. participe

CHASSERESSE. adj. et s. f.

CHASSERESSE. adj. et s. f. Ce mot, qui est synonyme de Chasseuse, ne s' emploie guère qu' en poésie. Diane la chasseresse, ou Diane chasseresse. Les nymphes chasseresses. Une jeune chasseresse.

CHASSEUR, EUSE. s.

CHASSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui chasse actuellement, ou qui aime à chasser. Je trouvai des chasseurs dans la plaine. C' est un grand chasseur. Il n' est point chasseur. Il a un appétit de chasseur. Être affamé comme un chasseur. Cette femme est une grande chasseuse. Ces dames étaient habillées en chasseuses.

CHASSEUR

CHASSEUR se dit aussi d' Un domestique occupé, dans une terre, à chasser pour son maître.

Il se dit également d' Un domestique, en habit de chasse, qui monte derrière la voiture.

CHASSEUR

CHASSEUR se disait autrefois, dans le langage militaire, de Soldats choisis entre les plus lestes et les plus agiles, et formant une compagnie d' élite, dans un bataillon.

Il se dit maintenant Des soldats d' infanterie légère. On le dit également de Ceux qui forment les compagnies du centre de chaque bataillon dans la garde nationale. Une compagnie de chasseurs.

Il se dit aussi de Certains corps de cavalerie légère. Chasseurs à cheval. Un régiment de chasseurs. Le neuvième de chasseurs. Les chasseurs d' Afrique.

CHASSEUR

CHASSEUR en termes de Marine, se dit d' Un bâtiment qui en poursuit un autre. Dans ce sens, on dit quelquefois adjectivement, Le vaisseau chasseur.

CHASSIE. s. f.

CHASSIE. s. f. Humeur gluante qui s' amasse sur le bord des paupières. Il a toujours de la chassie aux yeux.

CHASSIEUX, EUSE. adj.

CHASSIEUX, EUSE. adj. Qui a de la chassie aux yeux. Il est chassieux. On dit aussi, Avoir les yeux chassieux.

CHÂSSIS. s. m.

CHÂSSIS. s. m. Ouvrage de menuiserie, composé de plusieurs pièces qui forment ordinairement des carrés où l' on met des vitres, de la toile, ou des feuilles de papier huilé, pour empêcher le vent, les injures du temps, etc. Châssis de papier. Châssis de verre. Châssis de toile. Il a double châssis à sa chambre. Coller, poser, lever les châssis. Châssis à fiche. Châssis à coulisse. Châssis à panneaux. Châssis d' osier.

Châssis dormant, L' assemblage de montants et de traverses qui encadre les parties mobiles d' une fenêtre, et qui est fixé dans la feuillure de la baie.

CHÂSSIS

CHÂSSIS signifie aussi, Une espèce de cadre sur lequel on attache, on applique, on fait tenir un tableau, une toile, ou autre chose semblable. Le châssis d' un tableau.

CHÂSSIS

CHÂSSIS se dit en général, dans les Arts, de Ce qui enferme et enchâsse quelque chose.

Châssis d' imprimerie, Cadre de fer, ordinairement traversé d' une barre, dans lequel on place les caractères assemblés en pages, en les serrant de tous côtés avec des coins.

Châssis d' une table, Ce qui soutient le dessus d' une table.

Châssis de pierre, Dalle de pierre qui en reçoit une autre en feuillure.

Châssis de serrurerie, L' assemblage des montants et des traverses d' une porte de fer, ou Le bâti d' une rampe d' escalier.

CHASTE. adj. des deux genres

CHASTE. adj. des deux genres Qui s' abstient des plaisirs d' un amour illicite. Homme chaste. Femme chaste. Chaste épouse.

Il signifie aussi, Pur, éloigné de tout ce qui blesse la pudeur, la modestie. Amour chaste. Un coeur chaste. De chastes attraits. Il est chaste de corps et d' esprit. Cela blesse les oreilles chastes. Il n' a que des pensées chastes. Discours chastes et honnêtes. Un style chaste.

CHASTEMENT. adv.

CHASTEMENT. adv. D' une manière chaste. Vivre chastement.

CHASTETÉ. s. f.

CHASTETÉ. s. f. Vertu par laquelle on est chaste. Garder la chasteté. Cela blesse la chasteté. Chasteté conjugale.

Il signifie quelquefois, Une entière abstinence des plaisirs de l' amour. Chasteté perpétuelle. Faire voeu de chasteté.

CHASUBLE. s. f.

CHASUBLE. s. f. Ornement que le prêtre met par-dessus l' aube et l' étole pour célébrer la messe. Chasuble de camelot, de damas, de toile d' or, etc. Mettre la chasuble. Ôter la chasuble.

CHASUBLIER. s. m.

CHASUBLIER. s. m. Ouvrier qui fait toute sorte d' ornements d' église.

CHAT, CHATTE. s.

CHAT, CHATTE. s. Animal domestique qui prend les rats et les souris. Gros chat. Chat noir, blanc, gris, etc. Chat d' Espagne. Chat chartreux. Chat angora. Ce chat est bon pour les souris. Chassez ce chat. Une belle chatte. Votre chatte est pleine. Le chat guette la souris. Traître comme un chat. Volontaire comme un chat. Rôder comme un chat.

Chat sauvage, Chat qui vit dans les bois.

Fam., Elle est friande comme une chatte, et figurément, C' est une chatte, se dit D' une femme très-friande.

Bass., Elle est amoureuse comme une chatte, se dit D' une femme qui est de complexion amoureuse.

Prov. et fig., Il le guette comme le chat fait la souris, se dit D' un homme qui en épie un autre.

Prov. et fig., À bon chat, bon rat, Bien attaqué, bien défendu.

Prov., Ces gens s' accordent, vivent comme chiens et chats, Ils ne peuvent s' accorder, ils ne sauraient vivre ensemble.

Prov. et fig., La nuit tous chats sont gris, La nuit, il est aisé de se méprendre, de ne pas reconnaître ceux à qui on parle. Il signifie aussi que, Dans l' obscurité, il n' y a nulle différence, pour la vue, entre une personne laide et une belle personne.

Prov., fig. et fam., Payer en chats et en rats, Payer en bagatelles, en toutes sortes d' effets de mince valeur.

Prov. et fig., Emporter le chat, Sortir d' une maison sans dire adieu à personne.

Prov., Il n' y a pas là de quoi fouetter un chat, L' affaire, la faute dont il s' agit, n' est qu' une bagatelle.

Prov. et fig., Musique de chat, Musique dont les voix sont aigres et discordantes.

Prov. et fig., Jeter le chat aux jambes à quelqu' un, Rejeter la faute sur lui, ou Lui susciter malignement quelque embarras.

Prov. et fig., Cette fille a laissé aller le chat au fromage, Elle s' est laissé abuser.

Prov. et fig., Bailler le chat par les pattes, Présenter une chose par l' endroit le plus difficile.

Prov. et fig., Se servir de la patte du chat pour tirer les marrons du feu, Se servir adroitement d' un autre pour faire quelque chose de périlleux dont on espère recueillir le profit.

Prov. et fig., Chat échaudé craint l' eau froide, Quand une chose nous a causé une vive douleur, nous a été très-nuisible, nous en craignons même l' apparence.

Prov. et fig., Acheter chat en poche, Conclure un marché sans connaître l' objet dont on traite. Vendre chat en poche, Vendre une chose sans l' avoir montrée.

Prov. et fig., Éveiller le chat qui dort, Réveiller une affaire qui était assoupie, chercher un danger qu' on pouvait éviter. Il ne faut pas éveiller le chat qui dort. N' éveillez pas le chat qui dort.

Prov. et fig., Appeler un chat un chat, Appeler les choses par leur nom. J' appelle un chat un chat, et cet homme-là un fripon.

Prov. et fig., Il n' y a pas un chat, Il n' y a absolument personne. Je croyais qu' il y aurait beaucoup de monde; j' y allai, il n' y avait pas un chat, je n' y vis pas un chat.

Prov. et fig., Avoir un chat dans la gorge, se dit D' un chanteur qui éprouve quelque embarras dans le gosier.

CHAT

CHAT en Histoire naturelle, se dit de Tout animal qui appartient au même genre que le chat. Le lion, le tigre, le léopard, la panthère, etc., sont des chats.

CHAT

CHAT se dit encore, dans certains Arts, de Plusieurs objets de formes et d' usages très-divers. Par exemple, on nomme Chat, Un instrument à branches de fer élastiques et pointues, dont on se sert pour visiter l' âme d' une pièce de canon, afin de découvrir les chambres qui s' y trouvent.

CHÂTAIGNE. s. f.

CHÂTAIGNE. s. f. Sorte de fruit farineux, dont l' écorce est de couleur brune tirant un peu sur le rouge, et qui est renfermé dans une capsule hérissée. Grosses châtaignes. Un litre de châtaignes. Châtaignes bouillies. Châtaignes rôties. Peler des châtaignes. Pain de châtaignes.

Châtaigne d' eau, Plante aquatique, ainsi nommée parce que son fruit ressemble à la châtaigne ordinaire.

CHÂTAIGNERAIE. s. f.

CHÂTAIGNERAIE. s. f. Lieu planté de châtaigniers. Il a fait abattre une châtaigneraie qu' il avait près de sa maison.

CHÂTAIGNIER. s. m.

CHÂTAIGNIER. s. m. Grand arbre, de la famille des Amentacées, qui produit des châtaignes. Un bois de châtaigniers. Charpente de bois de châtaignier. Perches, cerceaux de châtaignier.

CHÂTAIN. adj. m.

CHÂTAIN. adj. m. Qui est de couleur de châtaigne. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Poil châtain, cheveux châtains. Il est invariable quand il est suivi d' un autre adjectif qui le modifie. Des cheveux châtain clair.

CHATAIRE. s. f.

CHATAIRE. s. f. Plante. Voyez CATAIRE.

CHÂTEAU. s. m.

CHÂTEAU. s. m. Forteresse environnée de fossés, et de gros murs flanqués de tours ou de bastions. Château situé sur un rocher, sur une montagne. Le château de Namur. Château fort. Le château commandait la ville. Le château de Vincennes.

Prov., Ville prise, château rendu, On ne peut guère tenir dans le château, dans la forteresse, quand la ville est prise.

Prov. et fig., Faire des châteaux en Espagne, Former des projets en l' air, se repaître de chimères.

CHÂTEAU

CHÂTEAU se dit aussi d' Une habitation seigneuriale. Il se retira dans son château. Un vieux château. Les ruines d' un ancien château.

Il se dit, par extension, de Toute maison de plaisance vaste et magnifique. Il y a de beaux châteaux dans cette province. La vie de château.

Il se dit également de Certaines résidences royales. Le château de Windsor. Le château de Versailles. Le château de Saint-Cloud. Le château des Tuileries, ou simplement Le château. Je vais au château.

Château de cartes, Petit édifice que les enfants s' amusent à construire avec des cartes.

Prov. et fig., Château de carte, Petite maison de campagne fort enjolivée, et peu solidement bâtie.

Château d' eau, Bâtiment qui ne renferme que des réservoirs d' eau.

En termes de Marine ancienne, Château de poupe, ou Château d' arrière, et Château de proue, ou Château d' avant, Espèce de logement qui était élevé sur la poupe ou sur la proue d' un navire au-dessus du dernier pont.

CHÂTELAIN. s. m.

CHÂTELAIN. s. m. Il se disait anciennement de Celui qui commandait dans un château.

Il s' est dit également de Celui qui avait droit de fortifier son manoir, et de rendre la justice dans une certaine étendue de pays. Le châtelain de Coucy. Dans ce sens, il s' employait aussi adjectivement. Seigneur châtelain de tel endroit. On disait de même, au féminin, La châtelaine, la dame châtelaine, La femme du châtelain, ou la maîtresse du château.

Juge châtelain, ou simplement, Châtelain, Le juge d' un seigneur châtelain.

CHÂTELÉ, ÉE. adj.

CHÂTELÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit D' une bordure ou d' un lambel chargé de plusieurs châteaux. La bordure de Portugal et le lambel d' Artois sont châtelés.

CHÂTELET. s. m.

CHÂTELET. s. m. Vieux mot qui signifie, Petit château. Il est resté longtemps en usage dans quelques villes, et particulièrement à Paris, où il y a eu deux anciens châteaux: Le grand Châtelet, où l' on rendait la justice; et Le petit Châtelet, où l' on tenait les prisonniers, et qui fut détruit quelques années avant le premier.

Il signifiait également, à Paris, La juridiction, le tribunal où les affaires civiles et criminelles se jugeaient en première instance. Conseiller au Châtelet. Notaire au Châtelet. Commissaire au Châtelet. Sentence du Châtelet. La procédure du Châtelet.

Il se disait, dans un sens analogue, Des juridictions d' Orléans, de Montpellier, et de quelques autres villes.

CHÂTELLENIE. s. f.

CHÂTELLENIE. s. f. La seigneurie et la juridiction du seigneur châtelain. Droit de châtellenie. Ériger une châtellenie en marquisat.

Il signifiait aussi, L' étendue de pays placée sous la juridiction d' un châtelain. Cette paroisse, cette terre était de la châtellenie de tel lieu.

CHAT-HUANT. s. m.

CHAT-HUANT. s. m. (Le T de la première syllabe ne se prononce pas, et l' H de la seconde est aspirée.) Sorte de hibou, de chouette. On prétend que les chats-huants voient plus clair la nuit que le jour.

CHÂTIER. v. a.

CHÂTIER. v. a. Punir, corriger quelqu' un qui a failli, lui faire souffrir la peine qu' il mérite. C' est au père à châtier ses enfants. Quand il plaît à Dieu de nous châtier. Les fléaux dont Dieu châtie les hommes. Cette ville s' est révoltée, mais on l' a châtiée rigoureusement. Châtier les rebelles.

Prov., Qui bien aime, bien châtie, C' est aimer véritablement quelqu' un que de le reprendre de ses fautes.

En termes de Manége, Châtier un cheval, Lui donner des coups de cravache ou d' éperon, lorsqu' il refuse de faire ce qu' on exige de lui.

CHÂTIER

CHÂTIER se dit aussi en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, Polir, rendre plus pur, plus correct. Il n' a pas assez châtié ses derniers ouvrages. Son style n' est pas assez châtié. Châtier sa prose, ses vers.

CHÂTIÉ, ÉE. participe

CHÂTIÉ, ÉE. participe Prose châtiée.

CHATIÈRE. s. f.

CHATIÈRE. s. f. Trou qu' on pratique aux portes des greniers, ou ailleurs, pour laisser passer les chats. Faire une chatière à une porte.

CHÂTIMENT. s. m.

CHÂTIMENT. s. m. Punition, correction, peine que l' on fait souffrir à celui qui a failli. Léger châtiment. Rude, sévère, rigoureux, cruel châtiment. C' est un châtiment de Dieu. S' il a fait une faute, il en a reçu, il en a souffert le châtiment. Infliger un châtiment, des châtiments.

CHATON. s. m.

CHATON. s. m. Petit chat. Un chaton. Un petit chaton.

CHATON

CHATON en termes de Botanique, se dit de L' assemblage des fleurs mâles ou femelles de certains arbres, disposées sur un pédoncule grêle et ordinairement pendant, de manière à offrir quelque ressemblance avec la queue d' un chat. Le saule, le noyer, le coudrier, le chêne, etc., sont des arbres à chatons.

CHATON. s. m.

CHATON. s. m. La partie d' une bague dans laquelle une pierre précieuse est enchâssée. La pierre est tombée du chaton.

Il se dit aussi de La pierre montée. Elle avait au doigt une belle rangée de chatons.

CHATOUILLEMENT. s. m.

CHATOUILLEMENT. s. m. Action de chatouiller, ou La sensation qui en résulte. Être sensible au moindre chatouillement. Le chatouillement excite ordinairement à rire.

Il se dit, par extension, de Certaines impressions agréables que reçoivent les sens. Cette harmonie cause à l' oreille un doux chatouillement.

CHATOUILLER. v. a.

CHATOUILLER. v. a. Causer en certaines parties du corps, par un attouchement léger, un mouvement involontaire, un tressaillement qui provoque ordinairement à rire. Chatouiller quelqu' un aux côtés. Le chatouiller à la plante des pieds. Ne le chatouillez pas si fort.

Prov. et fig., Se chatouiller pour se faire rire, S' exciter à la gaieté, à la joie, pour un faible sujet, ou même sans sujet.

En termes de Manége, Chatouiller un cheval de l' éperon, Le toucher légèrement avec l' éperon.

CHATOUILLER

CHATOUILLER se dit, par extension, De tout ce qui produit sur les sens des impressions agréables. Le vin chatouille le palais, le gosier. La musique, l' harmonie chatouille agréablement l' oreille, les oreilles.

Il signifie figurément, Plaire. flatter. Quand on lui dit du bien de ses enfants, on le chatouille par l' endroit le plus sensible. La flatterie chatouille les oreilles des grands. De tels éloges doivent chatouiller son amour-propre.

CHATOUILLÉ, ÉE. participe

CHATOUILLÉ, ÉE. participe

CHATOUILLEUX, EUSE. adj.

CHATOUILLEUX, EUSE. adj. Qui est fort sensible au chatouillement. La plante des pieds est une partie bien chatouilleuse. Vous êtes chatouilleux.

Il se dit aussi Du cheval. Ce cheval est chatouilleux.

Fig. et fam., Cet homme est bien chatouilleux, Il s' offense aisément, il se fâche pour peu de chose.

Fig., Cette affaire, cette question est bien chatouilleuse, Il faut la traiter avec beaucoup de circonspection, parce que les plus légères erreurs auraient de graves inconvénients. Prenez garde, vous traitez là un point bien chatouilleux.

CHATOYANT, ANTE. adj.

CHATOYANT, ANTE. adj. Il se dit Des objets qui, vus sous différents aspects, semblent changer de couleur, comme l' oeil du chat. Étoffe chatoyante. Pierre chatoyante. Couleur chatoyante.

CHATOYER. v. n.

CHATOYER. v. n. T. de Lapidaire. Changer de couleur selon les différents aspects.

CHÂTRER. v. a.

CHÂTRER. v. a. Ôter les testicules. Châtrer un homme, un cheval, un chat, un bélier, un taureau, etc.

Châtrer une truie, une chienne, Leur faire une opération qui les mette hors d' état d' avoir des petits.

Châtrer des cotrets, des fagots, En ôter quelques bâtons.

Châtrer des ruches, Enlever, avec un couteau de fer fait exprès, la cire et le miel d' une ruche.

Châtrer un fraisier, En ôter les rejetons superflus. Châtrer des melons, des concombres, En retrancher quelques fleurs.

Châtrer une roue, Ôter une faible partie des jantes, pour en resserrer les rais.

CHÂTRER

CHÂTRER se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie, En retrancher ce qui choque les bonnes moeurs, la religion ou le gouvernement. Martial, dans cette édition, n' est pas entier, il a été châtré. On a châtré cette histoire en plusieurs endroits.

CHÂTRÉ, ÉE. participe

CHÂTRÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif. C' est un châtré. Voix de châtré.

CHÂTREUR. s. m.

CHÂTREUR. s. m. Celui qui fait métier de châtrer les animaux. Châtreur de chiens. Couteau de châtreur.

CHATTEMITE. s. f.

CHATTEMITE. s. f. Il se dit d' Une personne qui affecte une contenance douce, humble et flatteuse, pour tromper quelqu' un. Voyez-vous cette chattemite. Comme elle fait la chattemite. Il a beau faire la chattemite, il ne me trompera pas. Il est familier.

CHATTER. v. n.

CHATTER. v. n. Il se dit D' une chatte qui fait ses petits. Une chatte qui est prête à chatter. Elle a chatté cette nuit.

CHAUD, AUDE. adj.

CHAUD, AUDE. adj. Qui a de la chaleur, qui donne de la chaleur. Le feu est chaud. Le soleil est bien chaud aujourd' hui. Temps chaud. Climat chaud. La journée a été très-chaude. Eau chaude. Bain chaud. Fer chaud. Four chaud. Mettre quelque chose sous les cendres chaudes. Prendre un bouillon chaud. Pâté chaud. Il faut manger cela tout chaud. Cette soupe est bien chaude. Une chambre chaude. Avoir les pieds chauds, les mains chaudes. On dit adverbialement: Boire chaud. Manger chaud. Servir chaud.

Pleurer à chaudes larmes, Pleurer excessivement.

Tempérament chaud, Tempérament ardent.

Prov. et fig., Il faut battre le fer pendant qu' il est chaud, Il ne faut point se relâcher dans la poursuite d' une affaire, quand elle est en bon train.

Fig. et fam., Cet ouvrage est encore tout chaud de la forge, Il sort des mains de l' auteur, il a été achevé tout récemment.

Fig. et fam., Avoir les pieds chauds, Jouir des commodités de la vie, être dans une situation heureuse et agréable. Il en parle bien à son aise, il a les pieds chauds, se dit proverbialement D' un homme qui parle de sang-froid des misères et des douleurs qu' il n' éprouve pas.

Prov., Froides mains, chaudes amours, La fraîcheur des mains annonce d' ordinaire un tempérament ardent.

Prov. et fig., Il a la main chaude, se dit De celui qui gagne plusieurs parties de suite, à certains jeux où le gagnant fait toujours.

Prov. et fig., Il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid, il n' y a rien de trop chaud ni de trop froid pour lui, se dit D' un homme avide, qui veut tout avoir, qui prend de toutes mains.

Prov. et fig., Si vous n' avez rien de plus chaud, vous n' avez que faire de souffler, se dit Pour donner à entendre à une personne qu' elle se flatte vainement de quelque espérance.

Main chaude, Jeu où une personne, courbée sur les genoux d' une autre et les yeux fermés, reçoit des coups dans une de ses mains, qu' elle tend derrière elle, et doit deviner qui l' a touchée. Jouer à la main chaude.

Prov. et fig., Le rendre tout chaud, le rendre chaud comme braise, Se venger promptement de quelque tort qu' on a reçu, ou Faire une repartie vive et prompte à un propos piquant. Il m' a joué un mauvais tour, mais je le lui ai rendu chaud comme braise.

Être chaude, se dit Des femelles de quelques animaux, et signifie, Être en chaleur. Chienne chaude.

CHAUD

CHAUD se dit aussi Des vêtements qui conservent ou augmentent la chaleur naturelle du corps. Cet habit, ce manteau est bon et chaud.

Il signifie également, Qui augmente la chaleur intérieure du corps. Le vin est chaud. Les épiceries sont chaudes.

Fièvre chaude, Fièvre ardente, fièvre accompagnée de délire. Cette locution n' est point usitée dans le langage médical.

Prov. et fig., Tomber de fièvre en chaud mal, Tomber d' un état fâcheux dans un pire.

CHAUD

CHAUD signifie figurément, Ardent, passionné, zélé. C' est un homme chaud en amitié. Un ami chaud. Un chaud partisan. Être chaud sur une affaire.

Fam., Il n' est ni chaud ni froid, se dit D' un homme qui ne se détermine ni d' un côté ni de l' autre.

Fam., Être chaud de vin, Avoir un peu trop bu.

Style chaud, Style animé.

En termes de Peinture, Ton chaud; coloris chaud, Ton, coloris brillant et vigoureux. On dit aussi dans ce sens, Un tableau chaud de couleur.

À la Guerre, Action, affaire chaude, attaque chaude, Action, affaire, attaque où le combat est sanglant. On dit, par extension, dans le langage ordinaire, La dispute, la querelle fut chaude.

Alarme chaude, Grande et soudaine alarme. Donner une alarme bien chaude.

Fig. et fam., La donner bien chaude, Donner une grande alarme, en faisant le mal plus grand qu' il n' est. Il nous l' a donnée bien chaude.

CHAUD

CHAUD signifie encore figurément, Prompt, qui se met facilement en colère. Il est chaud et emporté. Il a la tête chaude. On dit dans le même sens, Avoir le sang chaud.

CHAUD

CHAUD signifie quelquefois, Récent. Cela est encore tout chaud. Il m' apporta la nouvelle toute chaude. Ce sens est familier.

CHAUD

CHAUD s' emploie aussi comme substantif, dans le sens de Chaleur. Il fait grand chaud. Avoir chaud. Souffrir le chaud et le froid. Mourir, étouffer de chaud. Crever de chaud. Il fait chaud dans cette chambre comme dans un four, comme dans une étuve.

Tenir chand, se dit Des vêtements qui protégent contre le froid, ou qui augmentent la chaleur naturelle du corps. Cet habit vous tiendra chaud. Elle a pris une robe qui lui tiendra chaud.

Fig. et fam., Il faisait chaud à cette affaire, à cette action, à cette attaque, On y courait de grands dangers. Il se garda bien d' y aller, il y faisait trop chaud.

Prov. et fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d' avis contraires.

Fig. et fam., Cela ne lui fait ni froid ni chaud, se dit D' un homme qui reste indifférent sur une affaire.

Fig. et fam., Cela ne fait ni chaud ni froid, se dit De ce qui ne sert ni ne nuit à une affaire.

À LA CHAUDE. loc. adv.

À LA CHAUDE. loc. adv. Sur l' heure, dans le premier moment. Cela s' est fait à la chaude. On attaqua l' ennemi à la chaude. Il est familier, et il vieillit.

CHAUDEAU. s. m.

CHAUDEAU. s. m. Sorte de brouet ou de bouillon chaud, que l' on portait quelquefois aux mariés, le matin du lendemain de leurs noces. On le dit aussi de Toute boisson chaude. Il vieillit.

CHAUDEMENT. adv.

CHAUDEMENT. adv. De manière que la chaleur se puisse conserver. Se bien vêtir et se tenir chaudement. Mettre de la viande devant le feu, pour la tenir chaudement. On est fort chaudement dans cette chambre.

Il signifie figurément, Avec ardeur, avec vivacité. Poursuivre chaudement une affaire, une personne. Prendre une affaire chaudement. Cette affaire a été suivie chaudement.

CHAUDIÈRE. s. f.

CHAUDIÈRE. s. f. Grand vaisseau, ordinairement de cuivre, où l' on fait cuire, bouillir, chauffer quelque chose. Chaudière de cuisine. Chaudière de teinturier, de raffineur de sucre, de brasseur de bière.

Chaudière bouillante, Chaudière où il y a un liquide bouillant.

Chaudière à vapeur, Vaisseau de cuivre, de tôle ou de fonte dans lequel l' eau se transforme en vapeur. La chaudière de cette machine à vapeur a crevé.

CHAUDRON. s. m.

CHAUDRON. s. m. Petite chaudière qui a une anse, et qui sert principalement à la cuisine. Faites bouillir cela dans un chaudron. Écurer un chaudron. Mettre un chaudron sur le feu.

CHAUDRONNÉE. s. f.

CHAUDRONNÉE. s. f. Ce qu' un chaudron peut contenir.

CHAUDRONNERIE. s. f.

CHAUDRONNERIE. s. f. L' art, le commerce du chaudronnier, et Toute marchandise de chaudronnier.

CHAUDRONNIER, IÈRE. s.

CHAUDRONNIER, IÈRE. s. Artisan qui fait, qui vend des chaudrons, des marmites, et autres ustensiles de cuisine, de fer ou de cuivre. Maître chaudronnier. Boutique de chaudronnier.

CHAUFFAGE. s. m.

CHAUFFAGE. s. m. La quantité de bois, ou de tout autre combustible, que l' on consomme dans une année pour se chauffer. Il m' en coûte vingt voies de bois pour mon chauffage. Bois de chauffage.

Il signifie aussi, Le droit de couper dans une forêt une certaine quantité de bois pour se chauffer. Il avait son chauffage dans telle forêt. Il avait tant de cordes de bois pour son chauffage. Droit de chauffage.

CHAUFFE. s. f.

CHAUFFE. s. f. T. de Fonderie. Lieu où se jette et se brûle le bois qu' on emploie à la fonte des pièces.

CHAUFFE-CIRE. s. m.

CHAUFFE-CIRE. s. m. Officier de chancellerie qui avait la charge de chauffer la cire pour sceller.

CHAUFFER. v. a.

CHAUFFER. v. a. Rendre chaud. Chauffer le four. Chauffer un poêle. Chauffer des draps. Chauffer de l' eau. Se chauffer les pieds, les mains. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Venez vous chauffer.

Fig. et fam., Allez lui dire cela, et vous chauffer au coin de son feu, Vous ne seriez pas bien venu à lui tenir ce langage dans un lieu où il serait le maître.

Prov. et fig., On saura, on verra de quel bois je me chauffe, On saura, on verra de quoi je suis capable, quel homme je suis. S' il m' attaque, je lui ferai voir de quel bois je me chauffe.

Prov. et fig., Nous ne nous chauffons pas du même bois, Nous n' avons pas les mêmes sentiments, les mêmes opinions.

Absol., Ce bois chauffe plus que tel autre, Il brûle mieux, et donne plus de chaleur.

En termes de Guerre, Chauffer un poste, Faire tirer vivement l' artillerie sur ce poste.

Fig. et fam., Chauffer quelqu' un, L' attaquer vivement par des raisonnements ou des plaisanteries.

CHAUFFER

CHAUFFER signifie quelquefois, figurément et familièrement, Faire une chose avec promptitude ou avec action. Il faut chauffer un peu cette affaire, si l' on veut qu' elle réussisse.

CHAUFFER

CHAUFFER est aussi neutre. Le four chauffe. Le bain chauffe.

Fig. et fam., C' est un bain qui chauffe, se dit D' un gros nuage qui menace de la pluie.

Prov. et fig., Ce n' est pas pour vous que le four chauffe, Ce n' est pas pour vous que telle chose est préparée.

CHAUFFÉ, ÉE. participe

CHAUFFÉ, ÉE. participe

CHAUFFERETTE. s. f.

CHAUFFERETTE. s. f. Espèce de boîte percée de plusieurs trous par le haut, dans laquelle on met du feu pour se tenir les pieds chauds. Il y a aussi des chaufferettes de terre cuite.

CHAUFFERIE. s. f.

CHAUFFERIE. s. f. Forge destinée à forger le fer qu' on veut réduire en barres.

CHAUFFEUR. s. m.

CHAUFFEUR. s. m. Ouvrier chargé d' entretenir le feu d' une forge, d' une machine à vapeur, etc. On dit aussi, adjectivement, Ouvrier chauffeur.

CHAUFFOIR. s. m.

CHAUFFOIR. s. m. Lieu d' un monastère, où les religieux, les religieuses vont se chauffer. C' est l' heure où les religieuses sont au chauffoir.

Il s' est dit aussi, dans les théâtres, d' Un endroit où les comédiens et les spectateurs vont se chauffer. On dit maintenant, Foyer.

CHAUFFOIR

CHAUFFOIR signifie encore, Un linge chaud avec lequel on couvre, on essuie un malade, une personne qui est en sueur. On lui a mis plusieurs chauffoirs, et on ne peut l' échauffer

Il se dit également d' Un linge de précaution pour les femmes.

CHAUFOUR. s. m.

CHAUFOUR. s. m. Grand four à cuire la chaux. On dit plus ordinairement, Four à chaux.

CHAUFOURNIER. s. m.

CHAUFOURNIER. s. m. Ouvrier qui fait la chaux.

CHAULAGE. s. m.

CHAULAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de chauler du blé.

CHAULER. v. a.

CHAULER. v. a. T. d' Agricult. Faire tremper du blé dans de l' eau de chaux, avant de le semer.

CHAULÉ, ÉE. participe

CHAULÉ, ÉE. participe

CHAUMAGE. s. m.

CHAUMAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de couper le chaume, ou Le temps auquel on le coupe.

CHAUME. s. m.

CHAUME. s. m. T. de Botan. Tige herbacée, creuse, simple, garnie de noeuds, qui est propre aux graminées, telles que le blé, l' avoine, etc.

Il signifie plus ordinairement, en Agriculture, La partie de la tige des blés qui reste dans le champ quand on les a coupés. Les chaumes sont hauts, sont forts. Botte de chaume. Le chaume sert à faire de la litière. Brûler les chaumes.

Il se dit, par extension, d' Un champ où le chaume est encore sur pied. Cette compagnie de perdrix s' est allée remettre dans un chaume. Battre un chaume.

Il se dit souvent aussi de La paille qui couvre les maisons de village, les habitations de paysans. Maison couverte de chaume.

Il se dit encore, par extension et poétiquement, en parlant D' une chaumière quelconque. Être né sous le chaume. Vivre, habiter sous le chaume.

CHAUMER. v. a. et n.

CHAUMER. v. a. et n. T. d' Agricult. Couper, arracher du chaume. Il est allé chaumer. Je ne veux pas qu' elle chaume mon champ, dans mon champ.

CHAUMÉ, ÉE. participe

CHAUMÉ, ÉE. participe

CHAUMIÈRE. s. f.

CHAUMIÈRE. s. f. Petite maison couverte de chaume. Petite chaumière. Il loge dans une chaumière. C' est un pays pauvre, où l' on ne trouve que des chaumières.

CHAUMINE. s. f.

CHAUMINE. s. f. Petite chaumière. Une pauvre chaumine.

CHAUSSANT, ANTE. adj.

CHAUSSANT, ANTE. adj. Qu' on chausse facilement. Il ne se dit guère que Des bas. Un bas de soie est plus chaussant qu' un bas de fil. Il est peu usité.

CHAUSSE. s. f.

CHAUSSE. s. f. Pièce d' étoffe que les membres des universités portent sur l' épaule dans les fonctions publiques, et qu' on nomme aussi Chaperon. Chausse de docteur en théologie. Chausse de docteur en droit.

CHAUSSE

CHAUSSE se dit aussi d' Une pièce de drap taillée en capuchon pointu, dans laquelle on passe des liqueurs qui ont besoin d' être clarifiées.

Chausse d' aisances, Le tuyau des latrines, qui est ordinairement de poterie revêtue de plâtre.

Voyez CHAUSSES.

CHAUSSÉE. s. f.

CHAUSSÉE. s. f. Levée de terre qu' on fait au bord d' une rivière, d' un étang, pour retenir l' eau. La chaussée d' un étang. La chaussée d' une rivière.

Il se dit aussi d' Une levée qui se fait dans les lieux bas, humides et marécageux, pour servir de chemin de passage. Chaussée soutenue de maçonnerie, de pilotis, etc. Faire une chaussée dans un marais. La chaussée de Brunehaut. Les Romains ont fait la plupart des grands chemins dans les Gaules en manière de chaussées, et ils y employaient beaucoup de chaux.

Il se dit encore de La partie bombée d' une rue ou d' un grand chemin, qui est entre deux revers ou deux ruisseaux, ou entre deux bordures de pierres rustiques. Les voitures passent sur la chaussée.

Ponts et chaussées. Dénomination sous laquelle ou comprend tout ce qui concerne l' administration publique dans la confection et l' entretien des routes, des ponts, des canaux, etc. Directeur général, inspecteur, ingénieur des ponts et chaussées. Il y a trente ans qu' il est dans les ponts et chaussées.

École des ponts et chaussées, École spécialement destinée à former des sujets pour les travaux de cette partie de l' administration.

Rez-de-chaussée, Le niveau du terrain. Le mur n' était encore qu' au rez-de-chaussée, qu' à rez-de-chaussée. Il se dit plus ordinairement de La partie d' une maison qui est au niveau du terrain. J' habite le rez-de-chaussée.

CHAUSSE-PIED. s. m.

CHAUSSE-PIED. s. m. Instrument de corne ou long morceau de cuir dont on se sert pour chausser plus facilement un soulier.

CHAUSSER. v. a.

CHAUSSER. v. a. Mettre des bas, des souliers, etc. Chausser ses bas. Chausser ses souliers. On dit de même, Chausser des bas, des souliers à quelqu' un.

Fig., Chausser le cothurne, Se mettre à composer des tragédies. On le dit également D' un acteur qui s' essaye dans la tragédie.

Chausser le cothurne, se prend aussi en mauvaise part, pour dire, Enfler son style.

Fig., Chausser le brodequin, Se mettre à composer des comédies. On le dit également D' un acteur qui s' essaye dans la comédie.

En termes de Manége, Chausser les étriers, Enfoncer trop avant ses pieds dans les étriers.

Chausser les éperons à quelqu' un, Lui mettre les éperons en le faisant chevalier.

Fig. et fam., Chausser de près les éperons à quelqu' un, Poursuivre de près quelqu' un qui s' enfuit.

Fig. et fam., Se chausser une opinion dans la tête, S' entêter d' une opinion. Il se prend toujours en mauvaise part.

CHAUSSER

CHAUSSER avec un nom de personne pour régime, signifie, Mettre une chaussure à quelqu' un. Il faut chausser cet enfant. Faites-vous chausser par votre domestique. On l' emploie dans ce sens avec le pronom personnel. Il ne sait pas encore se chausser. Chaussez-vous donc.

Ce cordonnier chausse bien, chausse mal, Il fait bien, il fait mal les chaussures. Ce cordonnier chausse un tel, chausse toute la famille, Il fait ordinairement des chaussures pour un tel, pour toute la famille.

Cette personne n' est pas aisée à chausser, Il est difficile de lui faire des chaussures qui lui aillent bien.

Fig. et fam., C' est un homme qui n' est pas aisé à chausser, On ne le persuade pas aisément.

Ce bas, ce soulier chausse bien, Il va bien sur la jambe, sur le pied. Ce soulier vous chausse bien, ne vous chausse pas bien.

Par analogie, en Agricult., Chausser un arbre, une plante, Entourer de terre le pied d' un arbre, d' une plante, pour les soutenir et favoriser leur accroissement.

CHAUSSER

CHAUSSER est aussi neutre; mais alors il ne s' emploie que dans ces phrases, Chausser à six points, à sept points; chausser à tant de points, Porter des souliers de telle ou telle longueur.

Fig. et fam., Ces deux personnes chaussent à même point, sont chaussées à même point, Elles ont même humeur, même inclination, etc.

CHAUSSÉ, ÉE. participe

CHAUSSÉ, ÉE. participe Prov. et fig., Les cordonniers sont les plus mal chaussés, On néglige ordinairement les avantages qu' on est le plus à portée de se procurer par son état, par sa position, etc.

Fig. et fam., Elle est toute des mieux chaussées, se dit D' une femme du bon ton, d' une petite maîtresse. Il ne s' adresse qu' aux mieux chaussées, Il ne courtise que des personnes jolies et de qualité.

Prov., S' enfuir un pied chaussé, l' autre nu, S' enfuir en toute hâte, sans prendre le temps de s' habiller.

CHAUSSES. s. f. pl.

CHAUSSES. s. f. pl. Une culotte, un caleçon, la partie du vêtement des hommes, qui couvre depuis la ceinture jusqu' aux genoux. Chausses de drap, de velours, de chamois. Chausses de toile. Chausses d' écarlate. Prendre ses chausses. Mettre ses chausses. Attacher ses chausses. Boutonner ses chausses. Mettre chausses bas. Il est vieux.

Chausses de page, Chausses courtes et plissées, que portaient les pages, et qu' on appelait aussi Trousses.

Prov. et fig., Il n' a pas de chausses, Il est fort pauvre.

Prov. et bass., Tirer ses chausses, S' en aller, s' enfuir. Va-t' en, tire tes chausses. Il tira ses chausses de bonne heure.

Prov. et fig., Cette femme porte les chausses, Elle est plus maîtresse dans la maison que son mari.

Fig. et pop., Tenir quelqu' un au cul et aux chausses, Le serrer de si près, qu' il ne peut échapper, qu' il ne peut s' empêcher de faire ce qu' on veut. Il signifie aussi, S' occuper de quelqu' un pour examiner et censurer sa conduite, son caractère.

Prov. et fig., Faire dans ses chausses, Avoir une grande peur.

Prov. et fig., Il a la clef de ses chausses, se dit D' un jeune homme qui n' est plus en âge d' être châtié.

Prov., fig. et pop., Prendre son cul pour ses chausses, Se méprendre grossièrement.

CHAUSSES

CHAUSSES se disait aussi de Ce qui sert ordinairement à couvrir les jambes et les pieds, et qu' on nomme aujourd' hui Bas. Une paire de chausses.

CHAUSSETIER. s. m.

CHAUSSETIER. s. m. Marchand qui fait et qui vend des bas, des bonnets, etc. Chaussetier-bonnetier.

CHAUSSE-TRAPE. s. f.

CHAUSSE-TRAPE. s. f. Petite pièce de fer à quatre ou plusieurs pointes fortes et aiguës, dont il s' en trouve toujours une en haut, de quelque manière que la pièce de fer soit jetée. On jette des chausse-trapes dans des gués, dans les avenues d' un camp, pour enferrer les hommes et les chevaux. Semer des chausse-trapes. S' enferrer dans des chausse-trapes.

Il se dit également de Certains piéges que l' on tend pour prendre les bêtes puantes. Dresser une chausse-trape. Mettre des chausse-trapes dans une forêt.

CHAUSSE-TRAPE

CHAUSSE-TRAPE se dit aussi d' Une plante très-commune dans les lieux incultes et le long des chemins, qui a ses fleurs armées d' épines disposées à peu près comme les pointes des chausse-trapes dont on se sert à la guerre. On la nomme aussi Chardon étoilé.

CHAUSSETTE. s. f.

CHAUSSETTE. s. f. Demi-bas de toile, de fil, etc., que l' on met sous des bas. Une paire de chaussettes. Chaussettes à étrier. Des chaussettes pour des enfants.

CHAUSSON. s. m.

CHAUSSON. s. m. Chaussure qu' on met au pied par-dessous les bas, et quelquefois par-dessus. Une paire de chaussons. Des chaussons de toile. Des chaussons de fil, de coton, de laine. Des chaussons de flanelle.

Fig. et fam., Tout son équipage tiendrait dans un chausson, se dit, en plaisantant, D' un homme qui n' a guère de linge, de hardes.

CHAUSSON

CHAUSSON se dit aussi d' Une espèce de soulier plat à semelle de feutre, de buffle, etc., dont on se sert pour jouer à la paume, pour faire des armes, etc. Ils se mirent en chaussons pour jouer leur partie de paume. On appelle Chaussons de bal, de danse, Des souliers fort légers qui servent pour danser.

CHAUSSON

CHAUSSON se dit encore d' Une sorte de pâtisserie, qui contient de la marmelade, de la compote ou des confitures, et qui est faite d' un rond de pâte replié sur lui-même. Les chaussons se servent froids.

CHAUSSURE. s. f.

CHAUSSURE. s. f. Ce que l' on met au pied pour se chausser, comme les souliers, les pantoufles, les bottes, etc. Bonne chaussure. Chaussure mignonne, élégante. Chaussure propre. Chaussure à l' antique. Je dépense tant pour ma chaussure.

Prov. et fig., Trouver chaussure à son pied, Trouver justement ce qu' il faut, ce qui convient. Il se dit aussi D' une personne qui en trouve une autre capable de lui tenir tête.

CHAUVE. adj. des deux genres

CHAUVE. adj. des deux genres Qui n' a plus de cheveux, ou qui n' en a guère. Homme chauve. Femme chauve. Devenir chauve. Être chauve. Avoir la tête chauve.

Prov. et fig., L' occasion est chauve, Elle est difficile à saisir, on n' a qu' un moment pour la saisir.

CHAUVE-SOURIS. s. f.

CHAUVE-SOURIS. s. f. Mammifère volant qui a des ailes membraneuses, et qui ressemble à une souris, pour la forme et la grosseur du corps. Les chauves-souris ne commencent à voler que le soir.

Il se dit aussi, en Histoire naturelle, de Plusieurs autres animaux qui, pourvus d' ailes membraneuses comme la chauve-souris, ont, ainsi qu' elle, la faculté de s' élever dans l' air. Chauve-souris musaraigne.

CHAUVETÉ. s. f.

CHAUVETÉ. s. f. État d' une personne chauve. Il vieillit.

CHAUVIR. v. n.

CHAUVIR. v. n. Il n' est usité que dans cette phrase, Chauvir des oreilles, Dresser les oreilles; et il ne se dit que Des chevaux, des mulets, et des ânes. Ce cheval chauvit des oreilles.

CHAUX. s. f.

CHAUX. s. f. Il se dit, en Chimie, d' Un alcali qui se trouve ordinairement combiné avec certains acides, et surtout avec l' acide carbonique: on donne à cette dernière combinaison le nom de Carbonate calcaire ou de chaux. Les marbres, la craie, etc., sont des carbonates de chaux. Les coquilles d' huîtres et d' oeufs contiennent de la chaux. Phosphate de chaux. Il y a une sorte de pierre qu' on nomme plus spécialement Pierre à chaux.

Il se dit communément de La pierre à chaux qu' on a fait cuire dans des fours. Ainsi préparée, elle s' échauffe dans l' eau, s' y dissout, et forme une pâte fine et blanche qui, étant mêlée avec du sable ou du ciment, compose le mortier dont on se sert dans les constructions de pierres et de briques. Four à chaux. Mortier à chaux et à sable, à chaux et à ciment. Bâtir à chaux et à sable.

Chaux vive, Chaux qui n' a point été imprégnée d' eau. Chaux éteinte, Celle qui a perdu ses propriétés en restant exposée à l' air, ou qu' on a délayée dans de l' eau.

Lait de chaux, blanc de chaux, Eau dans laquelle on a délayé de la chaux. Blanchir une muraille avec du lait de chaux.

Eau de chaux, Eau qui tient de la chaux en dissolution.

Prov. et fig., Cela est fait à chaux et à ciment, se dit D' une affaire qui est faite solidement, avec toutes les précautions et les formalités nécessaires.

CHAUX

CHAUX se disait aussi, dans l' ancienne Chimie, Des substances auxquelles ou donne aujourd' hui le nom d' Oxydes. Chaux métallique. Chaux de cuivre, d' étain, etc.

CHAVIRER. v. n.

CHAVIRER. v. n. T. de Marine. Tourner sens dessus dessous. Il se dit D' un bâtiment qui tourne sur lui-même, de manière à montrer sa quille au-dessus de l' eau. On le dit aussi D' un bateau. Notre navire chavira. La barque chavira. Nous chavirâmes à l' entrée du port.

CHEBEC. s. m.

CHEBEC. s. m. T. de Marine. Bâtiment de la Méditerranée, à trois mâts et pointu des deux bouts, qui va à voiles et à rames. Un chebec à voiles latines, à voiles carrées. Un chebec armé en guerre, armé de vingt canons.

CHEF. s. m.

CHEF. s. m. (On prononce l' F.) Tête. Il ne se dit guère maintenant, au propre, qu' en parlant De reliques. Le chef de saint Jean. Le chef de saint Denis.

Il s' emploie quelquefois dans la poésie badine. Le chef couronné de lauriers. Couvrir son chef.

Tant de chefs de bétail, Tant de pièces de bétail. Il avait deux cents chefs de brebis, de bêtes à cornes. On dit plus ordinairement, Têtes de bétail.

CHEF

CHEF se dit figurément de Celui qui est à la tête d' un corps, d' une assemblée, etc., qui y a le premier rang et la principale autorité. Le roi est le chef de l' État. Le pape est le chef visible de l' Église. Le garde des sceaux est le chef de la justice. Il était le chef de la famille. Le chef d' un jury. Le chef, les chefs de l' armée. Le chef, les chefs d' une peuplade. Être sous un chef. Chef de bandits. Chef de cabale, de faction, de secte. Ils l ont choisi pour chef. Élire un chef, des chefs. Il fut le chef de cette école célèbre.

Il se dit particulièrement, dans un sens générique, Des officiers et sous-officiers de divers grades qui commandent une troupe. Obéir à ses chefs. Ce militaire est estimé de ses chefs. Il osa porter la main sur son chef. Avoir de bons chefs. L' exemple des chefs encourage le soldat.

Il signifie aussi quelquefois, Général d' armée. Il est du devoir d' un bon chef de...

Abbaye chef d' ordre, ou simplement, Chef d' ordre, La principale maison de l' ordre, celle dont toutes les autres dépendent.

Chef du nom et des armes, chef de nom et d' armes, Celui qui est le premier de la branche aînée d' une grande maison.

Chef d' escadre. Titre que portait autrefois l' officier supérieur de marine auquel on donne aujourd' hui le titre de Contre-amiral.

Chef d' escadron, Officier de cavalerie qui commande un escadron. Chef de bataillon, Officier d' infanterie qui commande un bataillon. Chef de poste, Officier ou sous-officier qui commande un poste, une garde.

Chef de peloton, de division, de section, se dit, dans les exercices militaires, de Celui qui dirige les mouvements d' un peloton, etc.

Chef de pièce, Le canonnier qui pointe, et qui commande la manoeuvre d' une pièce de canon.

Chef de file, L' homme qui est le premier d' une file de gens de guerre, soit à pied, soit à cheval. En termes de Marine, il se dit Du vaisseau qui est le premier de la ligne de bataille, qui tient la tête de l' armée.

Chef de division, Celui qui est à la tête de tous les employés d' une division, dans un ministère, dans une administration. On dit, dans un sens analogue, Chef, sous-chef de bureau.

Chef d' atelier, Celui qui dirige les travaux d' un atelier, dans une manufacture.

Chef d' orchestre, Celui qui dirige un orchestre.

Chef d' emploi, se dit au Théâtre, par opposition à Double, et signifie, Le plus ancien des acteurs qui remplissent les rôles d' un même emploi.

Chef de cuisine, d' office, Le principal officier de cuisine, d' office.

Dans quelques Cours, Chef de gobelet, chef de fruiterie, de paneterie, etc., Le principal officier du gobelet, de la fruiterie, etc.

Commander une armée en chef, Y avoir le principal commandement en qualité de général. On dit dans un sens analogue, Général en chef, commandant en chef.

Être en chef, travailler en chef dans une affaire, En avoir la principale direction. Être en chef dans une entreprise, dans une négociation. On dit en des sens analogues, Ordonnateur en chef, ingénieur en chef, etc.

Greffier en chef, Le premier greffier dans une cour de justice, dans un tribunal.

En parlant De biens, d' héritages, de successions, De son chef, De son côté, par soi-même. Il a tant de bien de son chef. Succéder de son chef ou par représentation. On dit aussi, Du chef de quelqu' un, Comme exerçant les droits de quelqu' un. Il a eu cette terre du chef de sa femme. Ils vinrent à la succession du chef de leur père.

De son chef, signifie aussi, De sa tête, de son propre mouvement, de son autorité privée. Il a fait cela de son chef, sans en avoir reçu l' ordre. Je n' avance point cela de mon chef. Cet auteur ne dit rien de son chef.

CHEF

CHEF signifie encore, Article, point principal. Chef d' accusation. Les chefs d' une accusation. Les divers chefs d' une loi. Les principaux chefs d' une demande. Sa doctrine se réduisait à trois chefs.

En termes d' ancienne Jurispr. criminelle, Crime de lèse-majesté au premier chef, Attentat, conspiration contre la personne du prince. Crime de lèse-majesté au second chef, Attentat contre l' autorité du prince ou contre l' intérêt de l' État. La fausse monnaie, l' intelligence avec les ennemis est un crime de lèse-majesté au second chef.

Mettre une entreprise à chef, venir à chef, Achever une entreprise, la mettre à fin. Ces phrases ont vieilli.

CHEF

CHEF en termes de Blason, Pièce qui est au haut de l' écu, et qui en occupe le tiers.

CHEF

CHEF dans les Manufactures de toile, de drap, etc., Le bout par lequel on a commencé à fabriquer une étoffe.

En Chirur., Les chefs d' un bandage, Ses bouts, ses extrémités. Un bandage à plusieurs chefs.

CHEF-D' OEUVRE. s. m.

CHEF-D' OEUVRE. s. m. (On prononce Chè-d' oeuvre.) Ouvrage difficile que faisaient autrefois les ouvriers pour prouver leur capacité dans le métier où ils voulaient se faire passer maîtres. Présenter son chef-d' oeuvre.

Il signifie figurément, Ouvrage parfait ou très-beau, en quelque genre que ce puisse être. Ce palais est un chef-d' oeuvre d' architecture, un chef-d' oeuvre de l' art. Cette beauté est un chef-d' oeuvre de la nature. Presque tous les tableaux de ce peintre sont des chefs-d' oeuvre. Les chefs-d' oeuvre de Corneille.

Par extension, C' est un chef-d' oeuvre d' habileté, de malice, d' impertinence, etc., Ce qu' un tel a fait, a dit, annonce beaucoup d' habileté, de malice, d' impertinence, etc.

Prov. et en plaisantant, Il a fait là un beau chef-d' oeuvre, voilà de ses chefs-d' oeuvre, se dit D' un homme qui a causé quelque désordre, qui a fait quelque chose de mal par inadvertance, par emportement.

CHEFECIER. s. m.

CHEFECIER. s. m. Voyez CHEVECIER.

CHEF-LIEU. s. m.

CHEF-LIEU. s. m. (On prononce l' F.) Lieu principal. Il se disait autrefois Du principal manoir d' un seigneur, d' un chef d' ordre. L' hommage se rendait au chef-lieu. Cluny était le chef-lieu de tout l' ordre.

Il se dit maintenant Des villes principales de certaines divisions administratives du territoire français. Chef-lieu de département ou de préfecture. Chef-lieu d' arrondissement ou de sous-préfecture. Chef-lieu de canton. Dans tous les chefs-lieux. Aller au chef-lieu. Cette ville est le chef-lieu du département.

CHEIK. s. m.

CHEIK. s. m. Chef de tribu chez les Arabes.

CHÉLIDOINE. s. f.

CHÉLIDOINE. s. f. (On prononce Ké.) T. de Botan. Genre de plantes dont l' espèce commune, appelée Grande chélidoine ou Éclaire, contient un suc jaune et caustique propre à détruire les verrues.

CHÊMER (SE). v. pron.

CHÊMER (SE). v. pron. Maigrir beaucoup, tomber en chartre. Voilà un enfant qui se chême. Il est peu usité.

CHEMIN. s. m.

CHEMIN. s. m. Voie, route pratiquée pour communiquer, pour aller d' un lieu à un autre. Chemin battu, frayé. Beau chemin. Bon chemin. Vilain, mauvais chemin. Chemin uni. Chemin pierreux, raboteux, fangeux. Chemin rompu. Chemin creux. Chemin ferré. Chemin passant, fréquenté. Chemin détourné. Chemin de traverse. Le chemin du charroi. Petit chemin, ou Sentier. Chemin des gens de pied. Grand chemin. Chemin vicinal. Chemin pavé. Chemin bordé d' arbres, de fossés. Chemin d' Orléans, de Lyon, etc. Le chemin des rouliers, des messageries. Sa maison est sur le bord du chemin. Tracer un chemin. Couper, fermer, embarrasser le chemin. Ouvrir le chemin. Rendre les chemins libres. Traverser le chemin. Ce chemin va, mène, conduit en tel endroit. Le chemin projeté passera par ici. Ne quittez pas ce chemin-là. Prenez le chemin à main droite, à main gauche. Le chemin fourche en cet endroit-là. Ce chemin est malaisé à tenir. Il ne tient, il ne suit point de chemin, il va à travers champs. Il se plaint qu' on a fait un chemin dans son champ. Vous êtes mal monté, vous demeurerez par les chemins. Suivez ce chemin-là. Poursuivez votre chemin. Cet homme ne fait qu' aller et venir, il est toujours par voie et par chemin. Réparer les chemins. Les chemins ne sont pas sûrs. Assurer les chemins. Les pluies, le dégel, les charrois ont gâté, ont rompu les chemins. Chemin praticable. Chemin impraticable.

Chemin de fer, Chemin dont la voie est formée par deux lignes parallèles de barres de fer ou de fonte scellées dans des soubassements de pierre, et sur lesquelles des chariots garnis de roues de fonte roulent avec très-peu de frottement, de manière à économiser la force motrice.

Chemin de halage, Chemin sur le bord d' une rivière ou d' un canal, servant au passage des chevaux ou des hommes qui halent les bateaux.

En termes de Fortification, Chemin des rondes ou de ronde, Chemin entre le rempart et la muraille du corps de la place, par où passent les officiers qui font la ronde. Chemin couvert, Chemin sur le bord extérieur du fossé, et où le soldat est à couvert du feu des assiégeants. Emporter le chemin couvert. Se loger sur le chemin couvert.

Chemin de Saint-Jacques. Nom que l' on donne vulgairement à la voie lactée.

CHEMIN

CHEMIN se dit, par extension, de Toute ligne ou voie qu' on parcourt, ou qu' on peut parcourir, pour aller d' un lieu à un autre. Il a fait plusieurs fois le chemin d' ici à Lyon. Montrer, enseigner le chemin. Savoir le chemin. Il a repris le chemin de son village. Nous fîmes le chemin à pied, à cheval, en voiture. Il me vint couper le chemin. Ce n' est pas là le chemin. Vous ne prenez pas le bon chemin. Il se détourna de son chemin. Prendre le chemin le plus long. Être en chemin. Passer son chemin. À mi-chemin. Allez par là, c' est le droit chemin. Poursuivez votre chemin. Avancer chemin. Faire bien du chemin. Il y a bien du chemin d' ici là. Deux heures de chemin. Une journée de chemin. Rebrousser chemin. Rester en chemin. Accourcir le chemin. Chemin faisant. Le chemin est plus long par eau que par terre. Se frayer un chemin dans les airs. On le dit aussi en parlant Des animaux et des choses. Ce cheval connaît le chemin de la ville. Les pigeons font beaucoup de chemin en peu de temps. Ce torrent s' est ouvert un chemin à travers la forêt.

Il signifie, figurément, Moyen, conduite qui mène à quelque fin. Il veut faire fortune, mais il n' en prend pas le chemin. Il aspire aux dignités, mais on n' y arrive pas par ce chemin. Ce jeune homme n' est pas dans le bon chemin. Le chemin de la vertu, de la perfection. C' est le chemin de la gloire. Le chemin de la perdition est large.

Il a su trouver le chemin de son coeur, Il a su toucher cette personne, il a su s' en faire aimer.

CHEMIN

CHEMIN s' emploie aussi dans diverses phrases proverbiales, familières, etc.

Prov., Bonne terre, mauvais chemin, Dans les terres grasses, les chemins sont mauvais.

Fig., Chemin de velours, Chemin sur une pelouse. Il se dit familièrement, dans une acception plus figurée, d' Une voie facile, agréable pour parvenir à quelque chose. Il est arrivé à la fortune par un chemin de velours.

Fam., Vieux comme les chemins, Fort vieux.

Prov. et fig., À chemin battu il ne croît point d' herbe, Il n' y a point de profit à faire dans un négoce dont trop de gens se mêlent.

Fig., Suivre le chemin battu, S' attacher aux usages établis. Il n' y a rien de si sûr que de suivre le chemin battu.

Prov. et fig., Le grand chemin des vaches, L' usage commun et ordinaire.

Prov. et fig., En tout pays, il y a une lieue de mauvais chemin, Il n' y a point d' entreprise où il ne se rencontre quelque difficulté.

Prov., Tous chemins vont à Rome,Tout chemin mène à Rome, Divers chemins mènent au même endroit; et, figurément, Divers moyens conduisent à la même fin.

Prov. et fig., Il ne faut pas aller par quatre chemins, Il faut s' expliquer franchement, il ne faut pas chercher tant de détours.

Fig. et fam., Je le mènerai par un chemin où il n' y aura pas de pierres, Je le poursuivrai vivement, je ne lui ferai point de quartier. On dit aussi, dans le même sens, Je lui ferai voir bien du chemin.

Prov. et fig., Trouver une pierre en son chemin, des pierres dans son chemin, Trouver quelque obstacle à ce qu' on a dessein de faire.

Prov., Bien dépenser et peu gagner, c' est le chemin de l' hôpital.

Prov. et fig., Prendre le chemin de l' école, le chemin des écoliers, Prendre le chemin le plus long.

Fig., Montrer le chemin aux autres, Faire quelque chose que les autres font ensuite; ou Faire quelque chose à dessein que d' autres le fassent.

Prov. et fig., S' arrêter en beau chemin, à mi-chemin, Abandonner une entreprise dont la réussite paraissait assurée.

Fig. et fam., Faire son chemin, Parvenir, obtenir de l' avancement, s' enrichir, etc. Il a su faire son chemin, Il a bien fait son chemin. On dit de même, Il a bien fait du chemin en peu de temps.

Fig. et fam., Aller le droit chemin, Procéder avec sincérité, avec loyauté, sans nul artifice.

Fig. et fam., Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat.

Fig. et fam., Aller son grand chemin, N' entendre point de finesse à ce qu' on fait, à ce qu' on dit. Aller son chemin, aller toujours son chemin, Poursuivre son entreprise, ne se pas détourner de la conduite qu' on a commencé à tenir. Quelque chose qu' on lui dise, il va toujours son chemin.

Fig., Chemin faisant, En même temps, par occasion. En examinant le système exposé dans ce livre, j' ai remarqué, chemin faisant, plusieurs fautes de langue.

Fig. et par menace, Je le trouverai en mon chemin, Je trouverai occasion de lui nuire. Il me trouvera en son chemin, Je le traverserai dans ses desseins.

Fig., Couper chemin à quelque chose, En arrêter, en empêcher le cours, le progrès. On a voulu couper chemin aux chicanes par la nouvelle loi. Il fallut abattre une maison pour couper chemin à l' embrasement. Couper chemin à la fièvre, à une maladie, à la gangrène.

CHEMINÉE. s. f.

CHEMINÉE. s. f. L' endroit où l' on fait le feu dans les maisons, et où il y a un tuyau pour donner issue à la fumée. Cheminée étroite, large. L' âtre, le foyer d' une cheminée. Tuyau de cheminée. Le coin de la cheminée. Noir comme la cheminée. Cheminée qui fume. Ramoneur de cheminée. Le feu prit à la cheminée.

Il désigne aussi, La partie de la cheminée qui avance dans la chambre. Cheminée de pierre, de marbre. Manteau de cheminée. Chambranle de cheminée. Mettre une pendule et des vases sur une cheminée.

Il signifie encore, Cette partie du tuyau qui s' élève au-dessus du toit. Il fit un grand vent qui abattit plusieurs cheminées.

Fig. et fam., Faire un acte, un arrangement, une affaire sous la cheminée, Faire quelque chose en cachette, et sans observer les formes. Se marier sous la cheminée. Ce mariage a été fait sous la cheminée. Donner une assignation, un exploit sous la cheminée. Des arrangements faits sous la cheminée.

Prov. et pop., Il faut faire la croix à la cheminée, se dit Quand on voit une personne entrer dans une maison où il y avait long-temps qu' elle n' était venue.

CHEMINER. v. n.

CHEMINER. v. n. Marcher, aller, faire du chemin pour arriver quelque part. Il y a tant d' heures que nous cheminons. Ils cheminèrent longtemps ensemble. Cheminer lentement.

Fig. et fam., Cheminer droit, Ne point tomber en faute. Il fera bien de cheminer droit.

Fig. et fam., Cet homme sait cheminer, Il sait aller à ses fins, il fait ce qu' il faut pour s' avancer. On dit dans le même sens, Cet homme chemine, il cheminera.

Fig., en parlant D' un poëme, d' un discours, Cela chemine bien, L' ouvrage est bien suivi, les parties en sont bien disposées, bien enchaînées.

CHEMISE. s. f.

CHEMISE. s. f. Vêtement de linge qu' on porte sur la chair, et qui prend depuis le cou et les épaules jusqu' au genou. Chemise de nuit. Chemise de jour. Grosse chemise. Chemise fine. Chemise d' homme. Chemise de femme. Chemise de bain. Chemise froncée. Mettre sa chemise. Passer sa chemise. Prendre une chemise blanche. Changer de chemise. Ôter sa chemise. Chauffer une chemise. Chemise de toile. Chemise de coton. Chemise sale. Manche de chemise. Collet ou col de chemise. Donner la chemise au roi. Donner la chemise au marié, à la mariée. Certains religieux portent des chemises de serge par mortification.

Être en chemise, N' avoir que sa chemise sur soi. Il se sauva en chemise. Il était en chemise.

Fig. et fam., N' avoir pas de chemise, Être fort pauvre. Mettre quelqu' un en chemise, Le ruiner entièrement.

Fam., Vendre, engager, jouer, manger jusqu' à sa chemise, Vendre, engager, jouer, manger tout ce qu' on a.

Fig. et fam., Je cacherais, je voudrais cacher cet homme entre ma peau et ma chemise; je le mettrais dans ma chemise, Il n' est point de moyen dont je ne fusse disposé à me servir pour mettre cet homme en sûreté.

Prov. et fig., La peau est plus proche que la chemise, Les intérêts personnels sont plus forts que les autres.

Prov. et fig., Entre la chair et la chemise il faut cacher le bien qu' on fait, Il faut faire le bien sans ostentation.

Chemise de mailles, Corps de chemise qui était fait de petits annelets d' acier, et dont on se servait pour se couvrir comme d' une arme défensive.

CHEMISE

CHEMISE se dit aussi d' Un morceau de toile qui sert d' enveloppe à certaines marchandises, telles que la soie, le drap, etc.

Il se dit encore d' Une feuille de papier qui renferme et qui couvre d' autres papiers. Mettez une chemise à cette liasse, à ce dossier.

CHEMISE

CHEMISE se dit également, en termes de Maçon, d' Un crépi, d' un revêtement de maçonnerie, d' une enveloppe de mortier, etc.

En termes de Fortification, La chemise d' un bastion ou d' un autre ouvrage, La muraille de maçonnerie dont un ouvrage est revêtu.

CHEMISETTE. s. f. Diminutif

CHEMISETTE. s. f. Diminutif Sorte de vêtement qui se met sur la chemise, et qui prend d' ordinaire depuis les épaules jusqu' aux hanches. Chemisette de toile de coton. Chemisette de ratine, de flanelle.

CHÊNAIE. s. f.

CHÊNAIE. s. f. Lieu planté de chênes. Une belle chênaie.

CHENAL. s. m.

CHENAL. s. m. Courant d' eau bordé de terres, par lequel les navires peuvent passer, et qui sert à les faire entrer dans un port.

Il se dit aussi d' Un courant d' eau pratiqué pour l' usage d' un moulin ou d' une forge.

Il se dit encore de L' espèce de canal pratiqué le long d' un toit pour l' écoulement et la décharge des eaux de pluie. Dans ce sens, Chéneau est plus usité: voyez ce mot.

CHENAPAN. s. m.

CHENAPAN. s. m. Mot tiré de l' allemand, où il désigne Un brigand des montagnes Noires. En français, il signifie, Un vaurien, un bandit. C' est un vrai chenapan. Il est populaire.

CHÊNE. s. m.

CHÊNE. s. m. Arbre qui porte le gland, et dont certaines espèces, très-communes dans nos forêts, acquièrent une grosseur et une hauteur considérables. Un grand chêne. Un vieux chêne. Les rameaux d' un chêne. Un bois de chênes. Du bois de chêne. Feuille de chêne. Du gui de chêne. Une pomme de chêne. Un ais, une poutre de chêne.

Chêne vert, Espèce de chêne qui conserve ses feuilles vertes en toute saison, et qu' on nomme autrement Yeuse.

Prov. et fig., Payer en feuilles de chêne, se dit D' un payement en effets de nulle valeur.

CHÊNEAU. s. m.

CHÊNEAU. s. m. Jeune chêne. Des cotrets de chêneau.

CHÉNEAU. s. m.

CHÉNEAU. s. m. Conduit de plomb ou de bois, qui recueille les eaux du toit, et les porte dans la gouttière ou dans le tuyau de descente.

CHENET. s. m.

CHENET. s. m. Ustensile de cuisine et de chambre qu' on place par paire dans les cheminées, pour élever le bois et le faire brûler plus facilement. Chenet de fer. Une paire de chenets. La pomme d' un chenet. Chenets à pommes de cuivre. Chenets de cuivre, d' argent, de bronze, etc., Chenets dont le devant est de cuivre, d' argent, etc.

CHÈNEVIÈRE. s. f.

CHÈNEVIÈRE. s. f. Champ semé de chènevis, champ où croît le chanvre. Une chènevière. Cette terre est trop sèche pour y faire une chènevière.

Épouvantail à chènevière, Vieux morceau de linge ou d' autre chose semblable qu' on place sur un bâton, dans une chènevière, pour faire peur aux oiseaux.

Prov. et fig., C' est un épouvantail à chènevière, de chènevière, se dit D' une personne laide et malbâtie, ou D' une personne habillée ridiculement.

Prov. et fig., Ce n' est qu' un épouvantail de chènevière, se dit Pour donner à entendre qu' une personne ou une chose dont on veut nous faire peur, n' est propre qu' à épouvanter des personnes timides.

CHÈNEVIS. s. m.

CHÈNEVIS. s. m. Graine de chanvre. Semer du chènevis. Les oiseaux aiment le chènevis. Mettre du chènevis dans l' auget.

CHÈNEVOTTE. s. f.

CHÈNEVOTTE. s. f. Brin, morceau de la partie ligneuse du chanvre dépouillé de son écorce. Monceau de chènevottes. Feu de chènevottes.

CHÈNEVOTTER. v. n.

CHÈNEVOTTER. v. n. T. d' Agricult. Pousser du bois faible comme des chènevottes. Les vignes n' ont fait que chènevotter cette année.

CHENIL. s. m.

CHENIL. s. m. (On ne prononce point l' L.) Lieu où l' on met les chiens de chasse. Enfermer les chiens dans le chenil.

Fig. et fam., C' est un vrai chenil, se dit D' un logement fort sale et fort vilain.

CHENIL

CHENIL se dit, par extension, de Tous les bâtiments nécessaires pour contenir un équipage de chasse, et pour loger les officiers de la vénerie.

CHENILLE. s. f.

CHENILLE. s. f. Nom générique des larves de tous les papillons: elles ont le corps formé de douze anneaux, et rampent à l' aide de plusieurs pattes. La plupart des chenilles rongent les feuilles et les fleurs des plantes et des arbres. Grosse chenille. Chenille velue. Chenille rase. Chenille grise, jaune, verte. Paquet de chenilles. Détruire les chenilles. Les chenilles s' enferment dans une coque avant de se changer en papillons. La chenille de cette espèce de papillon est fort belle.

Fig. et fam., C' est une chenille, une méchante chenille, se dit D' un homme qui se plait à mal faire. On dit aussi D' un importun, C' est une chenille dont on ne saurait se débarrasser.

Fam., Cet homme est laid comme une chenille, Il est extrêmement laid, d' une laideur repoussante.

CHENILLE

CHENILLE se dit aussi d' Un tissu de soie velouté, qui imite la chenille, et dont on se sert dans les broderies et dans d' autres ornements. Il entre bien de la chenille dans cette broderie.

CHENILLE

CHENILLE se disait autrefois d' Un habillement négligé que les hommes portaient avant d' avoir fait leur toilette. Lorsqu' il me rendit visite, j' étais encore en chenille.

CHENILLETTE. s. f.

CHENILLETTE. s. f. T. de Botan. Plante légumineuse, ainsi nommée parce qu' elle produit une gousse roulée sur elle-même et de la figure d' une chenille.

CHENU, UE. adj.

CHENU, UE. adj. Qui est tout blanc de vieillesse. Devenir chenu. Tête chenue. Front chenu. Barbe chenue.

Fig., Montagnes chenues, Montagnes couvertes de neige. Arbre chenu, Arbre dont la cime est dépouillée. Ce mot vieillit.

CHEPTEL. s. m.

CHEPTEL. s. m. (On prononce Chetel.) T. de Jurispr. Bail de bestiaux, ou contrat par lequel l' une des parties donne à l' autre des bestiaux pour les garder, les nourrir et les soigner, sous les conditions convenues entre elles. Bail à cheptel. Cheptel simple. Cheptel à moitié. Cheptel de fer. Donner des bestiaux à cheptel. L' expiration du cheptel.

Il se dit aussi Des bestiaux mêmes donnés à cheptel. Le preneur doit les soins d' un bon père de famille à la conservation du cheptel. Fournir un cheptel. L' estimation du cheptel.

CHER, ÈRE. adj.

CHER, ÈRE. adj. Qui est tendrement aimé, auquel on tient beaucoup. C' est une personne qui lui est extrêmement chère. C' est, de tous ses enfants, celui qui lui est le plus cher. Ses plus chers amis l' ont condamné. Sauvez une tête si chère. Je tiens ce présent d' une main qui m' est bien chère. Sa mémoire me sera toujours chère. Le souvenir m' en est cher. Il n' y a personne à qui la vie ne soit chère. Un homme de bien n' a rien de plus cher que l' honneur. Négliger ses intérêts les plus chers. Il fait mes plus chères délices. Perdre ses plus chères espérances. C' est mon voeu le plus cher.

Il s' emploie particulièrement dans certaines façons de parler familières. Mon cher monsieur. Ma chère dame. Mon cher ami, vous vous méprenez, etc. On dit aussi, entre personnes qui se traitent familièrement, Mon cher, ma chère; et alors Cher est employé substantivement.

CHER

CHER signifie aussi, Qui coûte beaucoup. Les belles étoffes sont toujours chères. Les diamants sont toujours chers. Le blé est ordinairement plus cher à l' époque de la moisson que dans les autres temps. Tout est cher dans cette ville. Cela est bien cher, est trop cher, est fort cher. Il fait cher vivre à Paris.

Chère année, Année où le blé est beaucoup plus cher qu' à l' ordinaire. Cela eut lieu dans la chère année.

Prov. et fig., C' est chère épice, se dit D' une marchandise qui est plus chère qu' elle ne devrait l' être.

Fig., Le temps est cher, les moments sont chers, Le temps presse. Hâtez-vous, les moments sont chers. Partons, le temps est cher.

CHER

CHER se dit encore De celui qui vend à plus haut prix que les autres. Ce marchand-là est cher. Cette marchande est trop chère. Cet ouvrier est cher.

CHER

CHER se prend aussi adverbialement, et signifie, À haut prix. Acheter cher. Vendre cher, bien cher, trop cher. Cela me coûte cher. C' est bien cher. C' est trop cher. Il me l' a vendu plus cher qu' au marché. Il vend toujours plus cher que les autres.

Prov. et fig., Je le lui ferai payer, il le payera plus cher qu' au marché, se dit Pour faire entendre qu' on se vengera d' un homme dont on a reçu quelque injure.

CHER

CHER adverbe, s' emploie quelquefois figurément. Il vend cher sa protection. J' achetai bien cher ce court moment de bonheur. Vos plaisirs coûtent cher à ces infortunés. Il me payera cher cet outrage. Il me le payera cher.

Vendre bien cher sa vie, Se bien défendre avant de succomber.

CHERCHER. v. a.

CHERCHER. v. a. Se donner du mouvement, du soin, de la peine pour trouver, pour découvrir quelqu' un ou quelque chose. Il cherche son domestique. Je vous cherchais. Il cherche une place commode. Que cherchez-vous? Je cherche ma plume, mon livre, etc. Ce chien cherche son maître. Cette poule cherche ses petits. Nous cherchâmes un refuge sous les arbres. Chercher un trésor. Chercher de l' or dans les entrailles de la terre. Chercher des sources. Chercher un passage dans un livre. Prov., En cherchant on trouve. Il se dit aussi Des choses inanimées. L' eau cherche un passage. L' aiguille aimantée cherche le nord.

Prov. et fig., Chercher quelqu' un par mer et par terre, le chercher à pied et à cheval, Le chercher partout, faire toutes les diligences possibles pour le trouver.

Prov. et fig., C' est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit en parlant D' une chose que l' on cherche parmi beaucoup d' autres, et qui est très-difficile à trouver, à cause de sa petitesse.

Prov. et fig., Chercher midi à quatorze heures, Chercher des difficultés où il n' y en a point.

Chercher l' ennemi, Aller à la recherche de l' ennemi pour lui livrer bataille.

CHERCHER

CHERCHER signifie particulièrement, Tâcher de se procurer quelqu' un ou quelque chose, faire des efforts pour obtenir un certain résultat. Un domestique qui cherche condition. Chercher un domestique. Chercher des amis. Chercher la pierre philosophale. Chercher des moyens de réussir. Chercher des excuses, des échappatoires. Chercher la gloire. Chercher le profit. Chercher une occasion. Chercher la vérité. Chercher l' origine d' un mot. Chercher la cause d' un phénomène. Chercher du secours. Chercher fortune. Chercher son salut dans la fuite. Chercher ses expressions. Chercher une rime. Chercher des défauts à quelqu' un. Chercher un remède à ses maux.

Chercher femme, Chercher à se marier.

Chercher de l' argent, Faire des démarches pour se procurer, pour emprunter de l' argent.

Chercher son pain, Mendier. Chercher sa vie, Chercher les moyens de subsister.

Prov. et fig., Le bien cherche le bien, se dit Lorsque le bien vient à celui qui en a déjà beaucoup.

Chercher noise, chercher querelle, Se mettre de propos délibéré dans le cas de se brouiller avec quelqu' un.

Chercher malheur, chercher son malheur, Faire des choses capables d' attirer quelque malheur à celui qui les fait. On dit familièrement, à peu près dans le même sens, Chercher à se faire battre.

CHERCHER

CHERCHER précédé de l' un des deux verbes Aller et Venir, signifie souvent, Aller trouver, venir trouver quelqu' un, et se dit tant au propre qu' au figuré. Il irait le chercher au bout du monde. Les importuns n' oseront pas venir vous chercher ici. Les honneurs ont été le chercher, car il n' a jamais eu d' ambition. Les plaisirs vont partout la chercher.

Aller chercher quelqu' un, signifie aussi, dans une acception particulière, Aller auprès d' une personne pour la conduire ensuite quelque part, ou pour l' avertir de s' y rendre. On dit de même, Venir chercher, envoyer chercher quelqu' un. Allez chercher le prisonnier. On est allé chercher la garde. Je viendrai vous chercher quand il en sera temps. Il envoya chercher le médecin. J' ai envoyé mon fils chercher sa soeur.

Aller chercher quelqu' un, se dit même quelquefois pour Aller visiter quelqu' un. Je suis allé vous chercher, vous étiez absent.

Aller chercher quelque chose, Aller en quelque lieu pour y prendre ou y recevoir quelque chose. On dit de même, Venir chercher, envoyer chercher quelque chose. Il est allé chercher son cheval. Allez me chercher la lettre que j' ai laissée sur mon secrétaire. Que venez-vous chercher ici? Mon domestique viendra chercher tout cela. Je l' enverrai chercher ce paquet. Si vous voulez ce livre, envoyez-le chercher. J' enverrai le chercher.

CHERCHER

CHERCHER est souvent accompagné de la préposition à, suivie d' un infinitif; et alors il signifie, Tâcher, s' efforcer de. Il cherche à me séduire par de belles paroles. Chercher à s' instruire. Nous cherchions à lui plaire. Elle cherche à se placer. Ce cheval cherche à démonter son cavalier. On le dit aussi Des choses inanimées. L' eau cherche à s' ouvrir un passage.

CHERCHÉ, ÉE. participe

CHERCHÉ, ÉE. participe

CHERCHEUR, EUSE. s.

CHERCHEUR, EUSE. s. Celui, celle qui cherche. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Ne vous laissez pas duper par ces chercheurs de trésors, par ces chercheurs de pierre philosophale. Chercheur de franches lippées.

CHÈRE. s. f.

CHÈRE. s. f. Terme sous lequel on comprend Tout ce qui regarde la quantité, la qualité, la délicatesse des mets, et la manière de les apprêter. Maigre chère. Grande chère. Il nous fit la meilleure chère du monde. Nous avons fait chez lui bonne chère. On fait bonne chère dans ce pays et à bon marché. Vous ferez maigre chère. Ils font petite chère. Faire une chère délicate. Aimer la bonne chère.

Il est homme de bonne chère, Il aime la bonne chère, et il s' y connaît.

Chère entière, Grand repas suivi de plusieurs divertissements. Chère de commissaire, Repas où l' on sert de la viande et du poisson.

Prov. et fig., Faire grande chère et beau feu, Faire une fort grande dépense.

Faire chère lie, Faire bonne chère en se livrant à la gaieté. Cette phrase a vieilli.

Prov., Il n' est chère que de vilain, Lorsqu' un avare se résout à donner un repas, il y met plus de profusion qu' un autre.

Chez les Cabaretiers, Tant pour la bonne chère, Tant pour le couvert et les autres menus frais dont on ne fait pas le détail. Il est vieux.

CHÈRE

CHÈRE signifie aussi, Accueil, réception; et, en ce sens, il n' est plus guère usité que dans cette phrase, Il ne sait quelle chère lui faire: cela se dit D' un homme qui, enchanté de recevoir un de ses amis, ne sait quel bon accueil lui faire.

CHÈREMENT. adv.

CHÈREMENT. adv. Tendrement, avec beaucoup d' affection, avec beaucoup d' amour. Je l' aime chèrement. Je conserve cela chèrement.

Il signifie aussi, À haut prix. Acheter chèrement. Vendre, payer chèrement sa marchandise.

Il s' emploie figurément dans ce dernier sens. Il paya chèrement sa victoire. Il me vendit chèrement cette faveur.

Vendre chèrement sa vie, la faire acheter chèrement, se dit D' un homme qui, avant de périr, tue ou blesse plusieurs de ceux qui l' attaquent. On dit dans le même sens, mais trivialement, Vendre chèrement sa peau.

CHÉRIF. s. m.

CHÉRIF. s. m. Nom que l' on donne à un descendant de Mahomet par Fatima, fille de Mahomet et femme d' Ali.

Il signifie aussi, Prince, chez les Arabes et chez les Maures.

CHÉRIR. v. a.

CHÉRIR. v. a. Aimer tendrement. Chérir ses enfants, ses amis. Il chérit extrêmement sa femme. Chérir le souvenir, la mémoire de quelqu' un. Chérir sa patrie. Un prince qui chérit ses peuples. Un amant qui chérit ses peines, son tourment. Un homme qui chérit son erreur.

CHÉRI, IE. participe

CHÉRI, IE. participe Un prince chéri de ses peuples. Image chérie. Main chérie. En parlant Des anciens Hébreux, Le peuple chéri de Dieu.

CHÉRISSABLE. adj. des deux genres

CHÉRISSABLE. adj. des deux genres Digne d' être chéri. La gloire la plus chérissable est celle qui naît de la vertu. La santé est un des biens les plus chérissables.

CHERSONÈSE. s. f.

CHERSONÈSE. s. f. (On prononce Kersonèse.) T. de Géogr. ancienne. Presqu' île. La Chersonèse Taurique. La Chersonèse Cimbrique. La Chersonèse d' Or. Etc.

CHERTÉ. s. f.

CHERTÉ. s. f. Prix qui excède de beaucoup le prix ordinaire des choses. Grande, excessive cherté des vivres. Mettre la cherté aux vivres. Pourvoir à la cherté. Remédier à la cherté. Causer, faire la cherté.

En parlant De certaines marchandises, La cherté y est, La presse y est, tout le monde veut en avoir. Je n' y mettrai pas la cherté, Je n' en achèterai pas.

CHÉRUBIN. s. m.

CHÉRUBIN. s. m. T. de Théologie. Ange du second choeur de la première hiérarchie. Le chérubin qui était à la porte du paradis terrestre.

Fam., Il a une face de chérubin, Il a le visage rond et les joues colorées. On dit aussi, Il est rouge comme un chérubin, Il a le visage rouge et enflammé.

CHÉRUBIN

CHÉRUBIN en Peinture et en Sculpture, se dit Des têtes d' enfants avec des ailes, que les peintres placent dans leurs tableaux et les sculpteurs dans leurs ornements, pour figurer des anges.

CHERVIS. s. m.

CHERVIS. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère, dont la racine, qui porte le même nom, est bonne à manger. Une botte de chervis. Des chervis. Le chervis a une saveur douce et aromatique.

CHÉTIF, IVE. adj.

CHÉTIF, IVE. adj. Vil, méprisable. Une chétive créature ose-t-elle s' enorgueillir?

Il signifie aussi, Mauvais, qui n' est pas de la bonté, de la qualité dont il devrait être dans son genre. Voilà qui est bien chétif. Un fermier qui a des moutons fort chétifs. Faire une chétive récolte. Faire une chétive recrue de soldats. Il leur a fait une chétive réception. Une chère bien chétive.

Fam., Avoir chétive mine, Avoir la mine basse; ou Avoir l' air d' un homme malade.

CHÉTIVEMENT. adv.

CHÉTIVEMENT. adv. D' une manière chétive. Cet homme vit chétivement, se traite fort chétivement.

CHEVAL. s. m.

CHEVAL. s. m. Animal qu' on emploie à porter et à tirer, que l' homme monte, et dont il se sert en voyage, à la chasse, à la guerre, etc. Cheval sauvage. Cheval domestique. Cheval noir, blanc, gris pommelé, gris moucheté, truité, cap de more, alezan, alezan brûlé, bai, bai brun, bai clair, isabelle, rubican, rouan, poil de souris, soupe de lait, pie, tigre, zain, etc. Cheval bien marqué, mal marqué. Cheval entier. Cheval hongre. Cheval neuf. Cheval fait. Cheval ramassé. Cheval fort de devant. Cheval bégu. Cheval maquignonné. Cheval de service. Cheval de charrette, de charrue, de harnais. Cheval de carrosse, de cabriolet. Cheval de main. Cheval à deux mains. Cheval de bât, de somme ou de charge. Cheval de bagage. Cheval de selle, de poste, de relais. Cheval d' escadron, d' attelage, de trait. Cheval de parade. Cheval de renvoi, de louage. Cheval de bataille. Cheval bardé, caparaçonné. Cheval de manége. Cheval de race. Cheval d' Espagne, ou Genet. Cheval de Barbarie, ou Barbe. Cheval turc. Cheval anglais. Cheval arabe. Cheval breton. Cheval normand. Cheval fin. Cheval de grand prix. Cheval d' amble, de pas. Cheval oreillard. Cheval maigre, efflanqué. Cheval couronné. Cheval trop haut monté, trop haut jointé. Cheval bas de devant. Cheval poussif, morveux, courbatu, fourbu. Cheval pesant, léger à la main. Cheval hardi, courageux, brave, vite. Cheval fougueux. Cheval fâcheux au montoir, doux au montoir. Cheval rude sur l' arrêt. Cheval doux, docile. Cheval lunatique. Cheval fou. Cheval rétif, quinteux, fantasque, malicieux, ombrageux. Cheval tendre aux mouches, dur à l' éperon. Cheval vicieux, qui mord, qui rue, qui se défend contre l' écuyer. La bouche, les jambes d' un cheval. Ce cheval a la bouche bonne, forte, gâtée, égarée. Ce cheval prendra trois ans aux herbes. Ce cheval ne marque plus. Panser, étriller, frotter un cheval. Ferrer, déferrer un cheval. La bride, la selle, le harnais d' un cheval. Seller, brider un cheval. Ce cheval a été trois mois sur la litière. Aller à cheval. Monter à cheval. Descendre de cheval. Savoir se tenir à cheval. Être à cheval. Être bien, être mal à cheval. Homme de cheval. Les allures du cheval. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Courir, galoper un cheval. Faire une partie de cheval. Promenade à cheval. Allons, à cheval. Tenir un cheval en haleine. Pousser un cheval à toute bride. Outrer, désespérer un cheval. Mettre un cheval sur les dents. Ce cheval s' emporte. Son cheval l' a emporté. Monter, exercer, dresser, travailler un cheval. Débourrer, commencer un cheval. Dompter, réduire un cheval. Combattre à cheval. Combat à cheval. Son cheval s' abattit sous lui, tomba les quatre fers en l' air. Charger un cheval. Mettre les chevaux à la voiture. Il était dans une voiture à six chevaux. Atteler des chevaux à une charrette. Ce cheval tire bien, il est franc du collier. Cette machine à vapeur est de la force de vingt, de trente chevaux. Courses de chevaux. Ce cheval a remporté le prix de la course.

Bon homme de cheval, Homme qui sait bien manier un cheval. Bel homme de cheval, Homme qui a bonne grâce à cheval.

Monter à cheval, signifie quelquefois, Apprendre à monter à cheval. Il a monté à cheval sous un tel.

Mettre quelqu' un à cheval, Lui enseigner l' équitation. C' est tel écuyer qui a mis ce jeune homme à cheval.

Aux enseignes des hôtelleries, on met ordinairement, Un tel loge à pied et à cheval, ou Bon logis à pied et à cheval, pour indiquer qu' on y reçoit les voyageurs qui vont à pied et ceux qui vont à cheval.

Prov., Après bon vin, bon cheval, Quand on a un peu bu, on fait aller son cheval meilleur train; et, figurément, Quand on a un peu bu, on est plus hardi.

Prov., L' oeil du maître engraisse le cheval, Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Il signifie aussi figurément, Quand on surveille soi-même ses affaires, elles en vont mieux.

Fig. et fam., Fièvre de cheval, Fièvre violente. Médecine de cheval, comme pour un cheval, Médecine très-forte.

Prov., Jamais cheval ni méchant homme n' amenda pour aller à Rome, On ne se corrige pas de ses vices en voyageant.

Prov. et fig., Chercher quelqu' un à pied et à cheval, Faire toutes les diligences possibles pour le trouver.

Prov. et fig., Il n' est si bon cheval qui ne devienne rosse, Il n' y a point d' homme si robuste, si vigoureux, ou d' un esprit si fort, qui ne s' affaiblisse par l' âge. On dit dans un sens contraire, Jamais bon cheval ne devint rosse.

Prov. et fig., Il n' est si bon cheval qui ne bronche, Il n' y a point d' homme si sage, si habile, qui ne fasse quelquefois des fautes, qui ne se trompe quelquefois.

Prov. et fig., À cheval donné, on ne regarde point à la bouche ou à la bride, Quand on reçoit un présent, il ne faut pas le déprécier.

Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.

Fig. et fam., C' est son cheval de bataille, son grand cheval de bataille, se dit De la chose dont quelqu' un s' appuie le plus fortement. Cet argument est son cheval de bataille. Il en fait son cheval de bataille.

Prov. et fig., Il est bon cheval de trompette, il ne s' étonne pas du bruit, se dit D' un homme qui ne s' effraye pas des menaces, qui ne s' émeut pas de ce qu' on lui dit, soit pour l' intimider, soit pour l' embarrasser.

Fig. et fam., C' est un cheval pour le travail, C' est un homme qui travaille beaucoup.

Fig. et fam., C' est un cheval, un gros cheval, un cheval de carrosse, un cheval de bât, se dit D' un homme stupide, grossier, brutal.

Fig. et fam., C' est le cheval de bât, se dit D' un homme chargé dans une maison, dans une communauté, de la grosse besogne que les autres refusent.

Fig. et fam., C' est un cheval échappé, se dit D' un jeune homme qui est emporté, et qui se soustrait à l' obéissance, à la discipline.

Prov. et fig., Qui aura de beaux chevaux si ce n' est le roi? Il n' est pas étonnant qu' un homme riche et puissant ait quelque chose de rare, de magnifique, etc.

Prov. et fig., Je lui ferai voir que son cheval n' est qu' une bête, Je lui ferai voir qu' il se trompe lourdement.

Prov. et fig., Brider son cheval par la queue, S' y prendre maladroitement et à contre sens dans une affaire.

Prov. et fig., Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, Il fait bon être maître de son bien, d' une affaire où l' on a intérêt.

Prov. et fig., Il est bien aisé d' aller à pied, quand on tient son cheval par la bride, On souffre volontairement beaucoup de petites incommodités, quand on a le moyen de s' en délivrer aussitôt qu' on le veut.

Prov. et fig., Fermer l' écurie quand les chevaux sont dehors, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n' est plus temps de l' éviter.

Prov. et fig., Écrire à quelqu' un une lettre à cheval, Lui écrire avec hauteur, avec menace.

Prov. et fig., Monter sur ses grands chevaux, Prendre les choses avec hauteur, mettre de la fierté, de la sévérité dans ses paroles.

Prov. et fig., Être mal à cheval, Être mal dans ses affaires.

Être à cheval, se dit, par extension, De celui qui est monté sur quelque autre animal qu' un cheval, et même D' une personne qui se tient jambe deçà, jambe delà, sur une poutre, sur une muraille, etc. Il était à cheval sur le haut du mur. Cet enfant courait par la chambre, à cheval sur un bâton.

Fig. et fam., Être à cheval sur quelque chose, S' en prévaloir, ou N' en pas démordre, y revenir sans cesse. Il est à cheval sur sa naissance, sur sa noblesse, etc. Il est toujours à cheval sur sa doctrine, sur telle opinion, etc.

En termes de Guerre, Être à cheval sur un fleuve, sur une rivière, se dit D' une armée qui a des troupes sur l' une et sur l' autre rive d' un fleuve, etc. On dit dans un sens analogue, Être, se mettre à cheval sur une route.

Tirer un criminel à quatre chevaux, Écarteler un criminel, en attachant chacun de ses membres à un cheval, et faisant tirer les quatre chevaux chacun de son côté en même temps. Autrefois on tirait à quatre chevaux les criminels de lèse-majesté au premier chef.

Cheval marin, Animal fabuleux, qu' on représente ayant le devant d' un cheval et le derrière d' un poisson, tel qu' on en voit sur certaines médailles, et dans certains ornements d' architecture et de peinture.

Cheval fonda, Sorte de jeu où plusieurs enfants sautent l' un après l' autre sur le dos d' un d' entre eux, qui se tient courbé, dans l' attitude d' un cheval. Jouer au cheval fondu.

Cheval de bois, Figure de bois qui ressemble à peu près à un cheval, et sur laquelle on apprend à voltiger. Il s' est dit aussi d' Une pièce de bois placée sur des tréteaux, et taillée en arête, dont on se servait autrefois pour punir des soldats. Ce soldat avait fait une faute; on le mit sur le cheval de bois, où il resta trois heures.

En termes de Guerre, Cheval de frise, Grosse pièce de bois longue de dix à douze pieds, traversée en sens divers par des pieux pointus et ferrés aux extrémités, pour défendre une brèche, ou pour couvrir un bataillon contre la cavalerie. Mettre des chevaux de frise à une brèche pour arrêter les assiégeants.

En Astron., Petit Cheval, Constellation de l' hémisphère septentrional.

CHEVAUX

CHEVAUX au pluriel, se dit quelquefois de Gens de guerre à cheval. Un escadron de deux cents chevaux. Une armée de vingt mille hommes de pied, et de six mille chevaux. Un détachement de mille chevaux. Vingt et un chevaux.

Chevaux-légers. Voyez CHEVAU-LÉGERS.

CHEVALEMENT. s. m.

CHEVALEMENT. s. m. T. d' Archit. Espèce d' étai qui sert à soutenir des parties de bâtiment qu' on reprend sous oeuvre.

CHEVALER. v. n.

CHEVALER. v. n. Faire plusieurs allées et venues, plusieurs démarches pour une affaire. Il m' a bien fait chevaler. J' ai chevalé plus de six mois pour cette affaire. Il est vieux.

CHEVALER

CHEVALER en termes de Manége, se dit Lorsque le cheval, marchant par des pas de côté, fait passer les jambes du dehors par-dessus celles du dedans. Dans ce sens, on dit aussi, Chevaucher.

CHEVALER

CHEVALER signifie aussi, Étayer avec des chevalements; et alors il est actif. Chevaler un mur, une maison qu' on reprend sous oeuvre.

Il signifie encore, dans certains Arts, Faire usage d' un chevalet; et alors il est tantôt neutre, tantôt actif. Les tanneurs, les corroyeurs chevalent les cuirs. Les scieurs de bois chevalent.

CHEVALERESQUE. adj. des deux genres

CHEVALERESQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la chevalerie, ou qui tient de la chevalerie. Bravoure chevaleresque. Franchise chevaleresque. Des goûts chevaleresques.

CHEVALERIE. s. f.

CHEVALERIE. s. f. Le rang, la qualité de chevalier. La chevalerie était le premier degré d' honneur dans les armées, et ne s' obtenait ordinairement que par de hauts faits d' armes. Il reçut l' ordre de la chevalerie. Conférer l' ordre de la chevalerie à quelqu' un. La chevalerie n' était pas héréditaire.

Il signifiait aussi, L' institution, l' ordre, le corps des chevaliers. Les temps de la chevalerie. L' antique chevalerie. Les règles de la chevalerie. De hauts faits d' armes et de chevalerie. Des actes de chevalerie.

Chevalerie errante, La profession, l' ordre des chevaliers errants. Les vieux romanciers ont rendu presque fabuleuse l' histoire de la chevalerie errante. Les lois de la chevalerie errante. On dit aussi simplement, La chevalerie. Des romans de chevalerie. Le roman de Don Quichotte a guéri les Espagnols du fol entêtement de la chevalerie. Fine fleur de chevalerie, se disait de L' élite des chevaliers, ou d' Un chevalier accompli.

CHEVALERIE

CHEVALERIE s' est dit également Des divers ordres militaires et religieux où l' on faisait profession de prendre un certain habit, de porter les armes contre les infidèles, etc. L' ordre du Temple et l' ordre Teutonique étaient des ordres de chevalerie.

Ordre de chevalerie, se dit encore aujourd' hui Des associations militaires ou autres créées par des souverains. L' ordre du Saint-Esprit, l' ordre de la Toison, l' ordre de la Jarretière, sont des ordres de chevalerie. Les ordres de chevalerie d' Espagne.

CHEVALERIE

CHEVALERIE signifie aussi, Extraction, noblesse de race. Cette maison est d' ancienne chevalerie.

CHEVALET. s. m.

CHEVALET. s. m. Instrument de supplice ou de torture, chez les anciens. Ce mot n' est usité parmi nous qu' en parlant Des supplices que les persécuteurs faisaient endurer aux martyrs. Il fut condamné à être mis sur le chevalet. Il expira sur le chevalet.

CHEVALET

CHEVALET se dit aussi d' Un morceau de bois fort mince qui sert à tenir élevées les cordes d' un violon, d' une basse, et de quelques autres instruments à cordes.

Il se dit encore d' Un instrument de bois sur lequel les peintres posent et appuient les tableaux auxquels ils travaillent. Mettre un tableau sur le chevalet.

Tableau de chevalet, Petit tableau, ou tableau de moyenne grandeur, qu' on a travaillé et fini avec grand soin.

CHEVALET

CHEVALET se dit en général, de Ce qui sert aux artisans, dans différents métiers, à tenir l' ouvrage élevé ou baissé, pour travailler plus commodément.

CHEVALIER. s. m.

CHEVALIER. s. m. Celui qui avait reçu l' ordre de la chevalerie. Chaque chevalier avait un écuyer. Preux, loyal chevalier. Chevalier félon, discourtois. Les anciens chevaliers. François Ier fut fait chevalier par le chevalier Bayard. Il fallait être chevalier pour se battre contre un chevalier. Chevalier banneret. Foi de chevalier. Il vint à ce tournoi un grand nombré de chevaliers. Ce chevalier portait une écharpe aux couleurs de sa dame. La devise d' un chevalier. Dégrader un chevalier.

Armer quelqu' un chevalier, Le recevoir chevalier.

Chevaliers errants, Chevaliers qui allaient par le monde cherchant les aventures, châtiant les méchants, protégeant les opprimés, et soutenant l' honneur et la beauté de leurs dames envers et contre tous. Les chevaliers errants, les enchanteurs et les fées sont des personnages qui figurent souvent dans les récits des vieux romanciers.

Fig., Il est le chevalier de telle dame, Il lui est attaché, il lui rend des soins.

Fig., Se faire le chevalier de quelqu' un, Prendre sa défense avec chaleur.

CHEVALIER

CHEVALIER se dit également de Celui qui a été reçu dans un ordre militaire et religieux. Les chevaliers du Temple. Les chevaliers de l' ordre Teutonique. Les chevaliers de Malte; etc. Chevalier noble. Chevalier servant.

CHEVALIER

CHEVALIER est aussi Un simple titre de noblesse donné à des personnes qui n' appartiennent à aucun ordre de chevalerie. Messire tel, chevalier, seigneur de tel lieu. Monsieur le chevalier un tel. En Angleterre, les femmes de chevaliers portent le titre de lady.

CHEVALIER

CHEVALIER signifie encore, Celui qui a été reçu dans une association militaire ou autre, établie par un prince souverain. Chevalier du Saint-Esprit, de Saint-Michel, de Saint-Louis, de la Légion d' honneur. Chevalier de la Jarretière, de la Toison d' or. Chevalier de Calatrava. Les chevaliers du Saint-Esprit portaient le cordon bleu. L' ordre des chevaliers de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Saint-Louis, de la Légion d' honneur. Faire des chevaliers. Créer des chevaliers. Création, promotion de chevaliers.

Chevalier des ordres du roi, Chevalier de Saint-Michel et du Saint-Esprit. Chevalier de l' ordre du roi, Chevalier de Saint-Michel; et simplement, Chevalier de l' ordre, Chevalier du Saint-Esprit.

Chevaliers ès lois, Ceux qui avaient obtenu la chevalerie, à cause de leur capacité dans la science des lois. Les chevaliers ès lois prenaient le titre de Maîtres.

Chevalier d' honneur, Conseiller d' épée, qui avait séance et voix délibérative dans les cours souveraines.

Chevalier d' honneur, chez la reine et chez les princesses de la famille royale, signifie, Le principal officier qui leur donne la main quand elles marchent. Chevalier d' honneur de la reine. La charge de chevalier d' honneur.

Chevalier du guet. Nom que l' on donnait au commandant d' une compagnie de gardes qui faisaient le guet la nuit dans Paris.

Fig. et fam., Chevalier d' industrie, se dit d' Un homme qui vit d' adresse, d' expédients. On le prend toujours en mauvaise part.

Chevaliers de l' arquebuse, Bourgeois qui forment une compagnie, et dont l' objet est de se perfectionner dans l' art de tirer l' arquebuse, en disputant un prix.

CHEVALIER

CHEVALIER en parlant Des anciens Romains, se dit de Ceux qui composaient le second des trois ordres de la république. L' ordre des chevaliers. Chaque chevalier romain avait un cheval entretenu aux dépens de la république, et portait un anneau d' or pour marque de sa dignité. Cicéron était né chevalier romain.

CHEVALIER

CHEVALIER se disait autrefois, au Jeu des échecs, pour Cavalier. Les chevaliers blancs. Les chevaliers noirs. Le chevalier du roi, de la dame.

CHEVALINE. adj. f.

CHEVALINE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Bête chevaline, Un cheval ou une jument.

CHEVANCE. s. f.

CHEVANCE. s. f. Le bien qu' on a. Il a perdu toute sa chevance. Il est vieux.

CHEVAUCHÉE. s. f.

CHEVAUCHÉE. s. f. Il se disait autrefois, en style de Pratique, Des voyages à cheval que certains officiers étaient obligés de faire, pour remplir des devoirs de leur charge. Les trésoriers de France, les élus ont fait leur chevauchée. Le prévôt des maréchaux a fait sa chevauchée. Procès-verbal de chevauchée.

CHEVAUCHER. v. n.

CHEVAUCHER. v. n. Aller à cheval. Il est vieux, et ne s' emploie guère que dans ces deux phrases peu usitées, Chevaucher court, chevaucher long, Se servir d' étriers courts ou longs.

Il se dit aussi dans le sens de Chevaler, en termes de Manége. Voyez CHEVALER.

CHEVAUCHER

CHEVAUCHER se dit par analogie, dans quelques Arts, De certaines choses disposées de manière qu' elles vont les unes sur les autres, qu' elles se croisent. Ces tuiles, ces ardoises ne chevauchent pas régulièrement. Quelquefois les parties d' un os fracturé chevauchent.

Il se dit également, en termes d' Imprimerie, Des mots qui vont de travers, et particulièrement Des bouts de lignes qui montent ou descendent. Ces lignes chevauchent.

CHEVAU-LÉGERS. s. m. pl.

CHEVAU-LÉGERS. s. m. pl. Il se disait autrefois de Certaines compagnies de cavalerie légère qui faisaient partie de la maison du roi. Les chevau-légers de la garde du roi. Les chevau-légers de la reine. On disait aussi, au singulier, Un chevau-léger, Un des cavaliers dont ces compagnies étaient composées.

CHEVECIER. s. m.

CHEVECIER. s. m. Titre de dignité dans quelques églises.

CHEVELÉ, ÉE. adj.

CHEVELÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit D' une tête dont les cheveux sont d' autre émail ou d' autre couleur que la tête. Tête d' argent chevelée de sable.

CHEVELU, UE. adj.

CHEVELU, UE. adj. Qui porte de longs cheveux. Les peuples septentrionaux sont plus chevelus que ceux du Midi. Clodion le Chevelu.

Gaule chevelue. Nom donné par les Romains à la partie des Gaules dont les habitants portaient de longs cheveux.

En Anat., Cuir chevelu, La peau qui couvre le crâne et qui donne naissance aux cheveux.

Comète chevelue, Comète dont le noyau brillant et arrondi paraît entouré d' une auréole de lumière diffuse, que l' opinion vulgaire assimilait à une chevelure.

En Botan., Graine chevelue, Graine qui porte une touffe de longs poils déliés. Racine chevelue, Racine composée de filaments presque aussi déliés que des cheveux. On dit quelquefois substantivement, Le chevelu d' une racine, ou simplement, Le chevelu.

CHEVELURE. s. f. coll.

CHEVELURE. s. f. coll. Les cheveux. Avoir une belle chevelure. Une longue chevelure. Une chevelure bien peignée, mal peignée. Chevelure en désordre. Laisser flotter sa chevelure.

CHEVELURE

CHEVELURE se dit aussi Des rayons de certaines comètes. La chevelure de cette comète. Voyez CHEVELU.

En Astron., Chevelure de Bérénice, Constellation de l' hémisphère septentrional, voisine de la queue du Lion.

CHEVELURE

CHEVELURE se dit encore, par analogie et poétiquement, Des feuilles des arbres. Les arbres ont perdu, ont dépouillé leur chevelure.

CHEVET. s. m.

CHEVET. s. m. Traversin, long oreiller sur lequel on appuie sa tête quand on est dans le lit. Il s' endort aussitôt qu' il a la tête sur le chevet. Il ne peut dormir, si le chevet n' est bien haut. Il aime le chevet bien bas. Entretenir quelqu' un au chevet de son lit. Je m' assis à son chevet.

Prov. et fig., Il a trouvé cela sous son chevet, Il l' a rêvé; se dit De quelqu' un qui débite des histoires fausses ou dénuées de preuves.

Prov. et fig., C' est son épée de chevet, C' est la personne dont il se sert dans toutes sortes d' affaires, soit pour le conseil, soit pour l' exécution. Cela se dit également Des choses. L' Iliade d' Homère était l' épée de chevet d' Alexandre.

Droit de chevet, Certaine somme qu' un officier des compagnies supérieures payait autrefois à ses confrères quand il se mariait.

CHEVET

CHEVET en termes d' Architecture, La partie qui termine le choeur d' une église: elle est souvent circulaire et plus élevée que le reste. Le chevet de l' église de Saint-Denis.

CHEVÊTRE. s. m.

CHEVÊTRE. s. m. Licou. Chevêtre de crin. Chevêtre de cuir. Il est vieux.

CHEVÊTRE

CHEVÊTRE en termes de Charpentier, Pièce de bois dans laquelle on emboîte les soliveaux d' un plancher.

CHEVÊTRE

CHEVÊTRE en termes de Chirurgie, Bandage dont on se sert pour la fracture ou la luxation de la mâchoire inférieure.

CHEVEU. s. m.

CHEVEU. s. m. Poil de la tête. Il ne se dit qu' en parlant De l' homme. Il est chauve, il n' a pas un cheveu. Cela est délié fin comme un cheveu. Il ne s' en faut pas de l' épaisseur d' un cheveu que ces deux choses-là ne se touchent. De beaux cheveux. De grands cheveux. Cheveux longs, courts, plats, frisés. Cheveux blonds, bruns, noirs, châtains, roux, cendrés, gris, blancs. Ses cheveux commencent à grisonner. Ses cheveux ont blanchi. L' âge a blanchi ses cheveux. Ils n' ont pas respecté ses cheveux blancs. Cheveux épars. Cheveux hérissés. Cheveux bien peignés, crêpés, ondés, annelés, tressés, bouclés, poudrés. Cheveux fins, doux, gros, rudes, gras. Porter les cheveux longs, courts. Poudre, composition pour teindre les cheveux. Faire couper, faire rafraîchir ses cheveux. Se faire couper les cheveux. La poudre dégraisse les cheveux. Deux petits garçons qui se prennent aux cheveux, qui se tirent aux cheveux. S' arracher les cheveux de douleur, de désespoir. Tirer quelqu' un par les cheveux. Une touffe de cheveux. Une poignée de cheveux. Une tresse, une boucle de cheveux. Un tour de cheveux, de faux cheveux. Un bracelet de cheveux. Une bague de cheveux. Une bourse de cheveux.

Être coiffée en cheveux, se dit D' une femme qui est coiffée, sans avoir de bonnet, de chapeau, etc.

Fig., Cheveux d' ébène, Cheveux très-noirs.

Prov. et fig., Fendre un cheveu en quatre, Faire des distinctions, des divisions subtiles. On dit de même: C' est vouloir fendre un cheveu en quatre. Cet homme fendrait un cheveu en quatre.

Fig., Cela fait dresser les cheveux à la tête, fait dresser les cheveux, Cela fait horreur. On dit aussi, Les cheveux me dressent à la tête.

Fam., Ils étaient près de se prendre aux cheveux, Ils étaient fort animés l' un contre l' autre, ils étaient près de se battre.

Fig., Prendre l' occasion aux cheveux, Saisir l' occasion, en profiter. Il faut prendre l' occasion aux cheveux.

Fig. et fam., Cette comparaison, cette interprétation, ce raisonnement, cette pensée est tirée par les cheveux, Elle est amenée, elle est présentée d' une manière peu naturelle et forcée.

CHEVILLE. s. f.

CHEVILLE. s. f. Morceau de bois, de fer, etc., rond ou carré, qu' on fait entrer dans un trou, pour le boucher, pour faire des assemblages, ou pour d' autres usages. Cheville de bois, de fer, de cuivre. Cheville carrée, ronde. Grosse cheville. Cela ne tient qu' à une cheville. Pendre quelque chose à une cheville. Planter, ficher une cheville dans la muraille.

Cheville ouvrière, Grosse cheville de fer qui joint le train de devant d' un carrosse avec la flèche ou avec les brancards. Cela signifie aussi, figurément et familièrement, Le principal mobile, le principal agent d' une affaire.

Cheville à tourniquet, Bâton qu' on passe dans une corde, et dont on fait une espèce de tourniquet pour serrer la corde qui assure la charge d' une charrette.

Prov., fig. et pop., Autant de trous, autant de chevilles; autant de chevilles que de trous, se dit en parlant D' une personne qui trouve à tout des excuses, des réponses, des défaites, des expédients.

Aux Jeux de l' hombre, du quadrille et du tri, Être en cheville. N' être ni le premier ni le dernier en carte.

CHEVILLE

CHEVILLE se dit figurément, en Versification, de Tout ce qui n' est mis dans un vers que pour la mesure ou pour la rime. Ces vers sont pleins de chevilles. Cette épithète est une cheville.

CHEVILLE

CHEVILLE se dit aussi Des petits morceaux de bois ou de métal qui, dans les instruments à cordes, servent à tendre ou à détendre les cordes. Il manque une cheville à ce violon.

Cheville du pied, Partie de chacun des deux os de la jambe qui s' élève en bosse aux deux côtés du pied.

Fig. et fam., Il ne lui va pas à la cheville du pied, se dit D' un homme comparé à un autre qui, dans son genre, lui est extrêmement supérieur.

CHEVILLER. v. a.

CHEVILLER. v. a. Joindre, assembler avec des chevilles. Cheviller une table, une armoire, une porte, etc.

Fig. et fam., Cheviller des vers, Y mettre des mots inutiles.

CHEVILLÉ, ÉE. participe

CHEVILLÉ, ÉE. participe Navire doublé et chevillé en cuivre.

Prov. et fig., Avoir l' âme chevillée dans le corps, se dit D' une personne qui résiste à de grandes maladies, à des blessures dangereuses.

CHEVILLÉ

CHEVILLÉ en termes de Blason, se dit Des ramures d' un bois de cerf. Il porte d' azur à deux bois de cerf, chaque branche chevillée de six pièces d' argent.

En termes de Vénerie, Tête de cerf bien chevillée, Qui a beaucoup d' andouillers bien rangés.

CHÈVRE. s. f.

CHÈVRE. s. f. La femelle du bouc. Chèvre sauvage. Troupeau de chèvres. Lait de chèvre. Fromage de chèvre. Poil de chèvre. Camelot de poil de chèvre. La chèvre broute.

Barbe de chèvre, Barbe qu' on laisse venir longue, grande, sous le menton.

En Botan., Barbe-de-chèvre, Espèce de spirée. Voyez BARBE.

Pied-de-chèvre, Levier de fer dont une extrémité est faite en pied de chèvre.

Prov. et fig., Où la chèvre est attachée, il faut qu' elle broute, On doit se résoudre à vivre dans l' état où l' on se trouve engagé, dans le lieu où l' on est établi.

Prov. et fig., Prendre la chèvre, Se fâcher, s' irriter tout à coup, pour un léger sujet, mal à propos.

Prov. et fig., Ménager, sauver la chèvre et le chou, User d' adresse pour se conduire entre deux partis, entre deux adversaires, de manière à ne blesser ni l' un ni l' autre. Il s' est mis dans l' embarras, pour avoir voulu ménager la chèvre et le chou.

Prov. et fig., Il serait amoureux d' une chèvre coiffée, se dit D' un homme qui s' éprend de toutes les femmes, quelque laides qu' elles soient.

CHÈVRE

CHÈVRE signifie aussi, Une machine propre à élever des fardeaux, des poutres, etc.

CHÈVRE

CHÈVRE en Astronomie, désigne Une des constellations septentrionales. On donne aussi ce nom à Une étoile du Cocher.

CHEVREAU. s. m.

CHEVREAU. s. m. Le petit d' une chèvre. Il bondit comme un chevreau. Un quartier de chevreau. On l' appelle aussi Cabri.

CHÈVREFEUILLE. s. m.

CHÈVREFEUILLE. s. m. Arbrisseau grimpant qui porte des fleurs odoriférantes, et dont on se sert ordinairement pour les berceaux de jardin, et dans les palissades. Chèvrefeuille des jardins. Chèvrefeuille des bois. Un berceau de chèvrefeuille. Chèvrefeuille romain. Chèvrefeuille printanier. Palissade de chèvrefeuille.

CHÈVRE-PIED. adj. m.

CHÈVRE-PIED. adj. m. Qui a des pieds de chèvre. Il n' est usité qu' en parlant Des satyres, qu' on appelle Dieux chèvre-pieds.

CHEVRETTE. s. f.

CHEVRETTE. s. f. La femelle du chevreuil.

Il se dit aussi d' Une sorte de petites écrevisses de mer, appelées plus ordinairement Crevettes.

CHEVRETTE. s. f.

CHEVRETTE. s. f. Petit chenet bas, qui n' a point de branche devant.

CHEVREUIL. s. m.

CHEVREUIL. s. m. Espèce de bête fauve, qui est beaucoup plus petite que le cerf, au genre duquel elle appartient, et qui a quelque chose de la figure de la chèvre. Courre le chevreuil. Faon de chevreuil. Meute pour le chevreuil. Un cuissot de chevreuil. Un filet de chevreuil.

CHEVRIER. s. m.

CHEVRIER. s. m. Celui qui mène paître les chèvres. Le chevrier du village.

CHEVRILLARD. s. m.

CHEVRILLARD. s. m. Petit chevreuil, faon de chevrette.

CHEVRON. s. m.

CHEVRON. s. m. Pièce de bois qui sert à la couverture d' une maison, et qui soutient les lattes sur lesquelles on pose la tuile ou l' ardoise.

CHEVRON

CHEVRON en termes de Blason, se dit d' Un assemblage de deux pièces plates, dont la pointe est tournée vers le haut de l' écu.

Chevron brisé, Celui dont la pointe est fendue, en sorte que les pièces ne se touchent que par un de leurs angles.

CHEVRON

CHEVRON se dit, par extension, de Deux morceaux de galon assemblés en angle, que les militaires ont le droit de porter sur la manche gauche de leur habit, après un certain temps de service. Ce soldat a deux, a trois chevrons. Chaque chevron vaut une augmentation de paye.

CHEVRONNÉ, ÉE. adj.

CHEVRONNÉ, ÉE. adj. T. de Blason. Il se dit Des pièces ou de tout l' écu chargés de chevrons.

CHEVROTANT, ANTE. adj.

CHEVROTANT, ANTE. adj. T. de Musique. Qui chevrote. Voix chevrotante.

CHEVROTEMENT. s. m.

CHEVROTEMENT. s. m. T. de Musique. Action de chevroter. Les chevrotements sont désagréables.

CHEVROTER. v. n.

CHEVROTER. v. n. Faire des chevreaux. Cette chèvre a chevroté.

CHEVROTER

CHEVROTER en termes de Musique, Chanter d' une voix tremblotante. Ce chanteur chevrote. On le dit aussi De la voix. La voix de cette femme chevrote, commence à chevroter.

CHEVROTÉ, ÉE. participe

CHEVROTÉ, ÉE. participe Trilles chevrotés.

CHEVROTIN. s. m.

CHEVROTIN. s. m. Peau de chevreau corroyée Gants de chevrotin.

CHEVROTINE. s. f.

CHEVROTINE. s. f. Gros plomb dont on se sert pour tirer le chevreuil et autres bêtes fauves. Mon fusil est chargé de chevrotines, à chevrotines.

CHEZ. préposition

CHEZ. préposition Dans la maison de, au logis de. J' ai été chez vous, chez mon père, etc. Chacun est maître chez soi. Allons-nous en chacun chez nous. Je viens de chez vous, d' auprès de chez vous. J' ai passé par chez vous.

Il se dit quelquefois, par extension, Du pays natal, du lieu qu' on habite ordinairement. Je pars demain pour chez moi. L' air de ce pays ne lui convenait pas, il a été obligé de retourner chez lui. Pour vaincre ce peuple, il ne faut pas l' attaquer chez lui.

Il signifie aussi, Parmi. Il y avait telle coutume chez les Grecs. Chez nous, les modes se succèdent rapidement.

CHEZ

CHEZ signifie quelquefois figurément, En, dans, tant au sens physique qu' au sens moral. On trouve chez les auteurs grecs des exemples de... C' est chez lui une habitude. Chez la plupart des jeunes gens, tous les goûts sont des passions.

Quelquefois, de cette préposition, jointe à un pronom personnel, il se forme un nom substantif. Avoir un chez-soi. Aimer son chez soi. Quand j' aurai un chez-moi, j' y recevrai mes amis. Quand vous aurez un chez-vous, j' irai vous voir. Il a maintenant un chez-lui.

CHIAOUX. s. m.

CHIAOUX. s. m. Espèce d' huissier chez les Turcs.

CHIASSE. s. f.

CHIASSE. s. f. Écume de métaux. Chiasse de fer, de cuivre, etc.

Chiasse de mouche, de ver, Excréments de mouche, de ver.

Fig. et bass., Ce n' est que de la chiasse, se dit De toute chose vile, méprisable, qui ne vaut pas la peine qu' on la ramasse.

CHICANE. s. f.

CHICANE. s. f. Il se dit, par dénigrement, Des procès en général; et, dans un sens particulier, de L' abus que font certaines personnes des ressources et des formalités de la procédure. Redouter la chicane. Aimer la chicane. Les détours, les ruses de la chicane.

Il signifie aussi, Subtilité captieuse en matière de procès. Étrange chicane. Une pure chicane. Chercher des chicanes.

Fam., Gens de chicane, Les praticiens subalternes, comme huissiers, avoués, etc. Il ne se dit que par dénigrement.

CHICANE

CHICANE se dit, par extension et familièrement, de Toute objection sophistique ou trop subtile, de toute contestation mal fondée, en quelque matière que ce soit. Toutes ces raisons, toutes ces objections ne sont que de pures chicanes. Vous me faites là une chicane, une mauvaise chicane. Chercher chicane à quelqu' un.

CHICANE

CHICANE se dit aussi d' Une manière de jouer au mail. Jouer à la chicane. On le dit également au Billard et à la Paume.

CHICANER. v. n.

CHICANER. v. n. User de chicane en procès. Ce procureur, cet avoué ne fait que chicaner.

Il signifie, par extension, Se servir de subtilités captieuses, contester sans fondement, en quelque matière que ce soit. Il ne fait que chicaner au jeu. Il chicane sur tout.

CHICANER

CHICANER est aussi verbe actif, et signifie, Intenter un procès à quelqu' un mal à propos. Cet homme chicane tous ses voisins.

Fig. et fam., Il chicane sa vie, se dit D' un accusé qui se défend bien.

Fig. et fam., Cela me chicane, se dit D' une chose qui n' est pas importante, grave, mais qui ne laisse pas de tourmenter, de faire de la peine. Cette affaire n' est qu' une bagatelle, mais elle ne laisse pas de le chicaner.

En termes de Guerre, Chicaner le terrain, Le disputer pied à pied.

En termes de Marine, Chicaner le vent, Gouverner au plus près du vent, presque à ralinguer, c' est-à-dire, de manière à laisser dans les voiles le moins de vent qu' il est possible. Un navire qui chicane le vent diminue son sillage et augmente sa dérive.

CHICANER

CHICANER actif, signifie aussi, Reprendre, critiquer mal à propos et sur des bagatelles. Il ne faut pas chicaner les poëtes sur des vétilles.

CHICANÉ, ÉE. participe

CHICANÉ, ÉE. participe

CHICANERIE. s. f.

CHICANERIE. s. f. Tour de chicane. C' est une pure chicanerie. Il m' a fait mille chicaneries. Il est familier.

CHICANEUR, EUSE. s.

CHICANEUR, EUSE. s. Celui, celle qui chicane, qui aime à chicaner, principalement en affaires. Insupportable chicaneur. Grand chicaneur. C' est une chicaneuse.

Il s' emploie aussi adjectivement. Je ne vis jamais homme plus chicaneur. Esprit chicaneur.

CHICANIER, IÈRE. s.

CHICANIER, IÈRE. s. Celui, celle qui conteste, qui vétille sur les moindres choses. C' est un chicanier, un vrai chicanier. Il est familier.

Il s' emploie aussi adjectivement. Quel homme chicanier!

Cela est chicanier, Cela est embarrassant, vétilleux et difficile. Cette locution a vieilli.

CHICHE. adj. des deux genres

CHICHE. adj. des deux genres Trop ménager, qui a de la peine à dépenser ce qu' il faudrait. Il est bien chiche. Il est si chiche! Que vous êtes chiche! Il est familier.

Prov., Il n' est festin que de gens chiches, Ceux qui vivent avec une grande épargne, aiment à paraître magnifiques dans les occasions d' éclat.

Fig., Être chiche de ses paroles, chiche de ses pas, de ses peines, chiche de louanges, etc., N' aimer guère à parler, à agir pour les autres, à donner des louanges, etc.

CHICHE

CHICHE signifie aussi, Chétif, mesquin. C' est une chiche récompense de mon travail. La moisson sera chiche.

Pois chiche, Espèce de pois que quelques-uns nomment autrement Pois gris. Semer des pois chiches.

CHICHEMENT. adv.

CHICHEMENT. adv. Avec avarice, d' une manière chiche. Donner chichement. Récompenser chichement un service rendu. Vivre chichement.

CHICON. s. m.

CHICON. s. m. Laitue romaine.

CHICORACÉES. s. f. pl.

CHICORACÉES. s. f. pl. T. de Botan. Famille de plantes laiteuses et à fleurs composées, dont la Chicorée est un des genres les plus remarquables. Les laitues appartiennent à la famille des chicoracées. Il peut s' employer au singulier. Le pissenlit est une chicoracée. On dit quelquefois adjectivement, Les plantes chicoracées.

CHICORÉE. s. f.

CHICORÉE. s. f. Plante potagère qu' on met ordinairement au pot et dans les salades. Chicorée blanche. Chicorée sauvage. Une salade de chicorée. Sirop de chicorée. Eau de chicorée.

CHICOT. s. m.

CHICOT. s. m. Ce qui reste hors de terre d' un arbre cassé par le vent ou coupé. Cette forêt est pleine de chicots.

Il se dit aussi d' Un petit morceau de bois rompu. En passant par la forêt, son cheval se mit un chicot dans le pied.

Il se dit encore, vulgairement, d' Un morceau qui reste d' une dent rompue. Il m' a arraché une dent, mais il m' en a laissé un chicot.

CHICOTER. v. n.

CHICOTER. v. n. Contester sur des bagatelles. Il est populaire.

CHICOTIN. s. m.

CHICOTIN. s. m. Suc amer tiré de la coloquinte, et dont les nourrices se frottent le bout des mamelles, quand elles veulent sevrer les enfants. Cela est amer comme chicotin.

Dragées de chicotin, ou simplement, Chicotins, Certaines dragées fort amères, où l' on a mêlé du chicotin.

CHIEN, CHIENNE. s.

CHIEN, CHIENNE. s. Quadrupède, le plus familier et le plus intelligent des animaux domestiques. Gros chien. Petit chien. Chien à grandes oreilles. Cette chienne est chaude, est en chaleur, est pleine. Chien hargneux. Chien enragé. Chien fou. Chien de berger. Chien de Sibérie. Chien de Terre-Neuve. Chien des Pyrénées. Chien turc. Le museau, les pattes d' un chien. Les aboiements d' un chien. Cet aveugle est conduit par un chien. Chien de basse-cour. Chien de bonne garde. Tenir un chien à l' attache. Jeter un os à un chien. Haler les chiens contre quelqu' un, après quelqu' un. Chien de chasse. Chien pour le loup, pour le sanglier. Chien couchant. Chien d' arrêt. Chien courant. Dresser un chien. Châtier un chien. Meute de chiens pour le lièvre, pour le cerf, pour le chevreuil. Valet de chiens. Coupler, découpler des chiens. Donner les chiens. Lâcher les chiens. Faire chasser les chiens. Appeler les chiens. Ce piqueur est toujours à la queue des chiens. Les chiens sont en défaut. Remettre les chiens sur les voies. Les chiens n' ont point de nez aujourd' hui. Donner la curée aux chiens.

Chien traître, Chien qui mord sans aboyer.

Chien sage, Chien qui ne s' emporte point après le gibier.

Chien savant, Chien dressé à certains exercices qui semblent exiger plus que de l' instinct.

Rompre les chiens, Les arrêter, les empêcher de suivre une voie.

Fig. et fam., Rompre les chiens, Empêcher qu' une conversation qui pourrait avoir quelque inconvénient ne continue. Ils allaient continuer, mais j' ai su rompre les chiens.

Prov., Il est fou comme un jeune chien, se dit D' un jeune garçon étourdi et folâtre.

Fam., Il est fait à cela comme un chien à aller à pied, à aller nu-tête, se dit D' un homme tellement accoutumé à faire une chose, qu' elle semble lui être naturelle.

Prov. et fig., Il est là comme un chien à l' attache, comme un chien d' attache, se dit D' un homme dont l' emploi, le travail est fort assujettissant.

Prov. et fig., C' est le chien de Jean de Nivelle, il s' enfuit quand on l' appelle, se dit D' un homme qui s' éloigne, qui s' en va, quand on veut le retenir.

Prov.: Battre quelqu' un comme un chien, l' étriller en chien courtaud. On l' a traité comme un chien. On le laisse comme un chien. Être las comme un chien.

Prov. et fig., Il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, Il pleut à verse, il fait un temps affreux.

Prov. et fig., Mener une vie de chien, Mener une vie misérable. Vivre comme un chien, Vivre dans la débauche et le libertinage. Mourir comme un chien, Mourir sans vouloir témoigner le moindre repentir de ses fautes.

Fig. et fam., Cela ne vaut pas les quatre fers d' un chien, Cela ne vaut absolument rien.

Fig. et fam., C' est saint Roch et son chien, se dit De deux personnes qu' on voit toujours ensemble.

Prov. et fig., Qui m' aime, aime mon chien, Lorsqu' on aime quelqu' un, on aime tout ce qui lui appartient.

Prov. et fig., Il vaut autant être mordu d' un chien que d' une chienne, Entre deux choses également nuisibles, il n' y a point de choix à faire.

Prov. et fig., C' est une charrue à chiens, se dit en parlant D' associés qui ne s' accordent pas, qui n' agissent pas de concert dans leur entreprise.

Prov., Ils s' accordent, ils vivent comme chiens et chats, Ils ne peuvent s' accorder, ils ne sauraient vivre ensemble.

Fig. et fam., Leurs chiens ne chassent pas ensemble, se dit De deux personnes qui ne sont pas en bonne intelligence.

Prov. et fig., Il n' est chasse que de vieux chiens, Il n' y a point d' hommes plus propres au conseil et aux affaires, que les vieillards, à cause de leur expérience.

Prov. et fig., Les bons chiens chassent de race, ou Bon chien chasse de race, Ordinairement les enfants tiennent des moeurs et des inclinations de leurs pères.

Prov. et fig., Chien qui aboie ne mord pas, Les gens qui font le plus de bruit ne sont pas toujours les plus à craindre.

Prov. et fig., Jamais à un bon chien il ne vient un bon os, se dit Lorsqu' une bonne fortune ne vient point à ceux qui en seraient dignes.

Prov. et fig., Chien hargneux a toujours l' oreille déchirée, Il arrive toujours quelque accident aux gens querelleurs.

Prov. et fig., Quand on veut noyer son chien, on dit qu' il a la rage, ou Qui veut noyer son chien, l' accuse de la rage, On trouve aisément un prétexte, quand on veut quereller ou perdre quelqu' un.

Prov. et fig., C' est un chien au grand collier, se dit D' un homme qui a le principal crédit dans une compagnie ou dans une maison.

Prov. et fig., Il mourrait plutôt quelque bon chien de berger, se dit Lorsqu' un homme méchant et inutile est réchappé d' une maladie.

Prov. et fig., Ce sont deux chiens après un os, se dit De deux personnes qui sont en débat pour emporter une même chose, qui poursuivent la même chose.

Prov. et fig., Il y a trop de chiens après l' os, se dit en parlant D' une spéculation pour laquelle les associés sont tellement nombreux, que la part de profit qui doit revenir à chacun d' eux ne peut être que fort petite.

Prov. et fig., Faire le chien couchant, Flatter quelqu' un, tâcher de le gagner par des soumissions basses et rampantes. On dit de même, C' est un bon chien couchant.

Prov. et fig., Ils veulent faire comme les grands chiens, ils veulent pisser contre la muraille, se dit Des petits garçons qui veulent faire comme les grandes personnes.

Prov. et fig., Pendant que le chien pisse, le loup s' en va, Le moindre retardement fait perdre l' occasion favorable.

Prov. et fig., Il n' en donnerait pas, il n' en jetterait pas sa part aux chiens, se dit D' un homme qui se croit bien fondé dans les prétentions qu' il a sur quelque chose.

Prov. et fig., Jeter sa langue aux chiens, Renoncer à deviner quelque chose. Il m' est impossible de trouver le mot de cette énigme, je jette ma langue aux chiens.

Prov. et fig., S' il disait, s' il faisait telle chose, il ne serait pas bon à jeter aux chiens, Tout le monde le blâmerait et crierait après lui.

Prov. et fig., Battre le chien devant le lion, devant le loup. Voyez BATTRE.

Prov. et fig., Il vient là comme un chien dans un jeu de quilles, se dit D' un homme qui vient à contre-temps dans une compagnie où il embarrasse. Recevoir quelqu' un comme un chien dans un jeu de quilles, Lui faire un très-mauvais accueil.

Prov. et fig., Il ne faut point se moquer des chiens qu' on ne soit hors du village, Il faut se mettre à l' abri du danger avant de s' en moquer.

Prov., Il est comme le chien du jardinier qui ne mange point de choux, et n' en laisse point manger aux autres, se dit D' un homme qui ne peut pas se servir d' une chose, et qui ne veut pas que les autres s' en servent.

Prov. et fig., C' est un beau chien s' il voulait mordre, se dit D' un homme d' un bel extérieur, et qui paraît brave, mais qui ne l' est pas.

Prov. et fig., C' est un chien qui aboie à la lune, se dit D' un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui.

Fig. et fam., Entre chien et loup, désigne Le moment du crépuscule où l' on ne fait qu' entrevoir les objets, sans pouvoir les distinguer. Il était entre chien et loup, quand nous aperçûmes je ne sais quoi.

En Astron., Grand Chien, et Petit Chien. Nom qu' on donne à deux constellations de l' hémisphère austral.

CHIEN

CHIEN se dit, figurément et familièrement, Des personnes et des choses, par injure et par mépris. Quel chien de musicien! Quel chien de temps! Voilà une chienne de musique. Un chien de repas. Il vous a fait un beau chien de présent.

Prov. et bass., Cela n' est pas tant chien, Cela n' est pas trop mauvais.

Fig. et fam., Querelle de chien, bruit de chien, train de chien, Grande querelle, grand bruit.

Fig. et fam., C' est un métier de chien, se dit D' une profession, d' un travail qui donne beaucoup de peine et peu de profit.

CHIEN

CHIEN en Histoire naturelle, se dit Du genre de mammifères auquel appartient le chien. Le loup, le renard, le chacal, sont du genre des chiens, du genre chien.

Chien marin, ou Chien de mer, Poisson de mer dont la peau est si rude, que, lorsqu' elle est séchée, les menuisiers s' en servent pour polir leur ouvrage.

CHIEN

CHIEN signifie encore, Cette pièce qui tient la pierre d' une arme à feu. Le chien d' un fusil, d' un pistolet.

CHIENDENT. s. m.

CHIENDENT. s. m. Plante graminée qui a une grande quantité de racines longues, traçantes, noueuses par intervalles, et entrelacées les unes dans les autres. Cette terre est toute pleine de chiendent. Il est difficile d' extirper le chiendent. Les racines de chiendent sont bonnes à faire de la tisane.

CHIE-EN-LIT. s. m.

CHIE-EN-LIT. s. m. Nom que les enfants et les gens du peuple donnent par raillerie aux masques qui courent les rues pendant les jours gras. Une troupe de chie-en-lit. Ils leur crient de même, A la chie-en-lit, par corruption de Il a chié au lit, qui se disait autrefois.

CHIENNER. v. n.

CHIENNER. v. n. Il se dit Des chiennes quand elles mettent bas. Une chienne qui a chienné. Il est peu usité.

CHIER. v. n.

CHIER. v. n. Se décharger le ventre des gros excréments. Il est bas.

Il est aussi quelquefois actif. Chier du musc.

CHIÉ, ÉE. participe

CHIÉ, ÉE. participe

CHIEUR, EUSE. s.

CHIEUR, EUSE. s. Celui, celle qui se décharge le ventre des gros excréments. Il est bas.

CHIFFE. s. f.

CHIFFE. s. f. Nom que l' on donnait autrefois, dans les Papeteries, Aux vieux morceaux d' étoffe qui servent à faire le papier, et qu' on nomme plus ordinairement, Chiffons.

Il se dit aussi, par mépris, d' Une étoffe faible et mauvaise. Ce n' est que de la chiffe. Cela est mou comme chiffe.

Fig. et fam., Mou comme chiffe, se dit D' un homme d' un caractère faible, qui ne résiste à rien.

CHIFFON. s. m.

CHIFFON. s. m. Mauvais linge, ou mauvais morceau de quelque vieille étoffe. Chercher, ramasser des chiffons. Vendre des chiffons. Le papier se fait ordinairement de chiffons broyés et réduits en pâte.

Fig. et fam., Cette personne n' est vêtue que de chiffons, Elle est très-mal vêtue.

Un chiffon de papier, Un morceau de papier froissé, sali ou déchiré. Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Un écrit dont le contenu n' est d' aucune importance, d' aucune valeur. Ce n' est pas là une quittance en règle, ce n' est qu' un chiffon de papier.

CHIFFON

CHIFFON se dit encore, figurément et familièrement, de Tout ajustement de femme qui ne sert qu' à la parure. Cette femme dépense tant pour ses chiffons. Elle se ruine en chiffons.

CHIFFONNER. v. a.

CHIFFONNER. v. a. Bouchonner, froisser. Chiffonner du linge. Chiffonner un habit. Il a été dans la foule, où on l' a tout chiffonné. Chiffonner du papier.

Il signifie encore, familièrement, Déranger l' ajustement d' une femme. Le vent l' a toute chiffonnée.

Fig. et fam., Cela le chiffonne, Cela le chagrine, le contrarie.

CHIFFONNÉ, ÉE. participe

CHIFFONNÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Une petite mine chiffonnée, se dit D' un visage peu régulier qui n' est pas sans quelque agrément.

CHIFFONNIER, IÈRE. s.

CHIFFONNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui ramasse des chiffons par la ville. La hotte, le crochet d' un chiffonnier.

Fig. et fam., C' est un chiffonnier, ce n' est qu' un chiffonnier, se dit D' un homme qui débite sans choix tout ce qu' il entend dire par la ville. On le dit aussi D' un homme vétilleux et tracassier.

CHIFFONNIER. s. m.

CHIFFONNIER. s. m. Sorte de petit meuble à plusieurs tiroirs, dans lequel les femmes mettent des morceaux d' étoffe et tout ce qui sert à leurs ouvrages d' aiguille.

CHIFFRE. s. m.

CHIFFRE. s. m. Caractère dont on se sert pour marquer les nombres. Chiffres arabes. Chiffres romains. Les nombres exprimés par un seul chiffre, par deux chiffres, etc. Un chiffre bien fait, mal fait. Apprendre à connaître les chiffres. Une longue série de chiffres. Écrire une date en chiffres. On l' employait autrefois d' une manière absolue, pour désigner Les chiffres en général. Apprendre le chiffre. Mettre le chiffre au feuillet d' un registre. Se tromper au chiffre.

Il signifie quelquefois, La somme totale, le total. Le chiffre du budget est diminué.

Prov. et fig., C' est un zéro en chiffre, se dit D' un homme nul, d' un homme qui n' est d' aucune considération.

CHIFFRE

CHIFFRE se dit aussi d' Une manière secrète d' écrire par le moyen de certains mots ou de certains caractères dont on est convenu avec ceux à qui l' on écrit. Écrire en chiffre. Faire un chiffre. Changer de chiffre. Donner un chiffre. Le commis qui a les chiffres. Avoir le secret du chiffre.

La clef du chiffre, L' alphabet dont on est convenu, et qui sert à chiffrer ou à déchiffrer les dépêches secrètes.

CHIFFRE

CHIFFRE se dit figurément de Certaines façons de parler que quelques personnes ont entre elles, et qui ne sont point entendues des autres. C' est un chiffre entre eux.

CHIFFRE

CHIFFRE se dit encore de L' arrangement de deux ou de plusieurs lettres initiales de noms, entrelacées l' une dans l' autre. Faire un chiffre. Voilà un beau chiffre. Graver un chiffre sur un cachet. Faire dessiner, faire graver son chiffre. Ils gravèrent leurs chiffres sur l' écorce des arbres. Il n' a point d' armes à sa voiture, il n' a qu' un chiffre.

CHIFFRER. v. n.

CHIFFRER. v. n. Marquer par chiffres; compter avec la plume. Ne savoir pas chiffrer. Apprendre à chiffrer. Un homme qui chiffre bien.

Il s' emploie, comme verbe actif, dans le sens de Numéroter, distinguer par des chiffres. Chiffrer les pages d' un registre. Cette acception est maintenant peu usitée.

CHIFFRER

CHIFFRER signifie aussi, Écrire en chiffre. Chiffrer une dépêche.

CHIFFRER

CHIFFRER en termes de Musique, Écrire au-dessus ou au-dessous des notes de la basse, des chiffres qui désignent les accords que ces notes doivent porter. Chiffrer un accord. Chiffrer une sixte, une quinte.

CHIFFRÉ, ÉE. participe

CHIFFRÉ, ÉE. participe

CHIFFREUR. s. m.

CHIFFREUR. s. m. Celui qui compte bien avec la plume. Il faut être habile chiffreur pour être bon arithméticien.

CHIGNON. s. m.

CHIGNON. s. m. Le derrière du cou. Le chignon du cou.

Il s' est dit, par extension, de Cette partie de la coiffure des femmes, que formaient les cheveux de derrière relevés en double. Les chignons ne sont plus de mode. Chignon uni. Chignon natté.

CHIMÈRE. s. f.

CHIMÈRE. s. f. Monstre fabuleux, ayant le devant d' un lion, le milieu du corps d' une chèvre, et le derrière d' un dragon. Bellérophon combattit la Chimère.

Il se dit, figurément, Des imaginations vaines, et qui n' ont aucun fondement. Avoir des chimères dans la tête. C' est une pure chimère. Vaine chimère. Se former, se créer des chimères. Se repaître de chimères. Avoir la tête remplie de chimères. Traiter une prétention de chimère. Voilà une belle chimère. C' est là sa chimère.

CHIMÉRIQUE. adj. des deux genres

CHIMÉRIQUE. adj. des deux genres Visionnaire, plein de chimères, d' imaginations ridicules et vaines. Esprit chimérique.

Il se dit aussi Des imaginations, des prétentions, des espérances ou des craintes qui n' ont aucun fondement solide et réel. Un être chimérique. Prétention chimérique. Projet, dessein chimérique. Espérance chimérique. Crainte chimérique.

CHIMIE. s. f.

CHIMIE. s. f. Science qui a pour objet la connaissance de l' action réciproque et moléculaire de tous les corps de la nature les uns sur les autres. Enseigner la chimie. Étudier la chimie. Cours de chimie. Professeur de chimie. Expérience de chimie. Termes de chimie.

CHIMIQUE. adj. des deux genres

CHIMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la chimie. Moyen chimique. Composition chimique. Produits chimiques. Nomenclature chimique.

CHIMISTE. s. m.

CHIMISTE. s. m. Celui qui sait bien la chimie, qui s' occupe de chimie. C' est un chimiste. Un excellent chimiste. Les principes des chimistes.

CHINA. s. m.

CHINA. s. m. T. de Botan. Voyez SQUINE.

CHINCILLA ou CHINCHILLA. s. m.

CHINCILLA ou CHINCHILLA. s. m. Animal du Pérou, dont la fourrure est très-estimée.

CHINER. v. a.

CHINER. v. a. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Chiner une étoffe, Donner des couleurs différentes aux fils de la chaîne, avant de tisser une étoffe, de manière qu' il en résulte un dessin quand l' étoffe est fabriquée.

CHINÉ, ÉE. participe

CHINÉ, ÉE. participe Des bas chinés.

CHINOIS, OISE. adj.

CHINOIS, OISE. adj. Qui vient de la Chine, qui est dans le goût des ouvrages de la Chine. Tapisserie chinoise. Pavillon chinois. Cabinet chinois. Jardin chinois. Goût chinois. Des magots chinois.

Ombres chinoises, Petit spectacle d' enfants, qui consiste à faire passer derrière un transparent des figures découpées.

CHIOURME. s. f. coll.

CHIOURME. s. f. coll. Il se disait de Tous les forçats et autres qui ramaient sur une galère. Une bonne chiourme. La chiourme de la réale, de la patronne. Renforcer la chiourme. Toutes les chiourmes des galères de France. La chiourme fit force de rames.

Il se dit encore de Tous les forçats renfermés dans un bagne. La chiourme de Brest, de Toulon, etc. Un garde-chiourme.

CHIPOTER. v. n.

CHIPOTER. v. n. Faire peu à peu, lentement, et à diverses reprises, ce qu' on a à faire; vétiller, barguigner, lanterner. Elle ne fait que chipoter. Il est familier.

CHIPOTIER, IÈRE. s.

CHIPOTIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vétille, qui ne fait que barguigner. C' est un franc chipotier. Il est familier.

CHIQUE. s. f.

CHIQUE. s. f. Espèce d' insecte fort petit qui s' insinue sous la peau des pieds et y cause une vive douleur.

CHIQUE

CHIQUE se dit aussi Du tabac en feuilles qu' on met dans sa bouche, pour chiquer. Avoir une chique dans la bouche. Jeter sa chique.

CHIQUENAUDE. s. f.

CHIQUENAUDE. s. f. Coup que l' on donne du doigt du milieu, lorsque, après l' avoir plié et roidi contre le pouce, on le lâche sur le visage, sur le nez, etc. Donner une chiquenaude, une bonne chiquenaude. Il se plaint qu' on l' a battu, on ne lui a pas donne une chiquenaude.

CHIQUER. v. n.

CHIQUER. v. n. Mâcher du tabac en feuilles. Il chique sans cesse. Tabac à chiquer.

CHIQUET. s. m.

CHIQUET. s. m. Il n' est usité que dans cette locution adverbiale et familière, Chiquet à chiquet, Peu à peu, par petites parcelles. Payer chiquet à chiquet.

CHIRAGRE. s. f.

CHIRAGRE. s. f. (On prononce Ki.) T. de Médec. Goutte qui attaque les mains.

Il est aussi adjectif et substantif des deux genres, et signifie, Qui est attaqué de la chiragre. Cette acception est peu usitée.

CHIROGRAPHAIRE. adj. des deux genres

CHIROGRAPHAIRE. adj. des deux genres (On prononce Ki.) Qui est créancier en vertu d' un acte sous seing privé, qui dès lors ne peut emporter hypothèque. Créancier chirographaire. On dit aussi, Créance chirographaire.

CHIROLOGIE. s. f.

CHIROLOGIE. s. f. (On prononce Ki.) Art d' exprimer les pensées par des mouvements et des figures qu' on fait avec les doigts. Il est peu usité.

CHIROMANCIE. s. f.

CHIROMANCIE. s. f. (On prononce Ki.) L' art prétendu de deviner, de prédire par l' inspection de la main. Savoir la chiromancie, les règles de la chiromancie. La chiromancie est une science frivole. Quelques-uns disent, Chiromance.

CHIROMANCIEN. s. m.

CHIROMANCIEN. s. m. (On prononce Ki.) Celui qui fait profession de prédire par l' inspection de la main. Un chiromancien.

CHIRURGICAL, ALE. adj.

CHIRURGICAL, ALE. adj. Qui appartient à la chirurgie. Opérations chirurgicales. Instruments chirurgicaux. Anatomie chirurgicale.

CHIRURGIE. s. f.

CHIRURGIE. s. f. Partie de la médecine qui consiste à faire diverses opérations de la main sur le corps de l' homme, pour la guérison des blessures, des plaies, des fractures, des abcès, etc. Étudier en chirurgie. Apprendre la chirurgie. Savoir la chirurgie. Traité de chirurgie. Instruments de chirurgie. Exercer la chirurgie. Pratiquer la chirurgie.

CHIRURGIEN. s. m.

CHIRURGIEN. s. m. Celui qui fait profession de la chirurgie, qui exerce la chirurgie. Un excellent chirurgien. Être entre les mains des chirurgiens.

CHIRURGIQUE. adj. des deux genres

CHIRURGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la chirurgie. Opération chirurgique. On dit plus ordinairement, Chirurgical, ale.

CHISTE. s. m.

CHISTE. s. m. (On prononce Ki.) T. de Médec. Voyez KYSTE.

CHIURE. s. f.

CHIURE. s. f. Il ne se dit que Des excréments que font les mouches. Un miroir couvert de chiures de mouches. De la viande où il y a des chiures de mouches.

CHLAMYDE. s. f.

CHLAMYDE. s. f. (On prononce Kla.) Espèce de manteau des anciens, retroussé sur l' épaule droite. La chlamyde était l' habit militaire des patriciens romains.

CHLORATE. s. m.

CHLORATE. s. m. (On prononce Klo.) T. de Chimie. Nom générique des sels résultants de la combinaison de l' acide chlorique avec une base quelconque. Chlorate d' argent. Chlorate de potasse. Le chlorate de potasse mêlé à un tiers de soufre détone fortement par le choc.

CHLORE. s. m.

CHLORE. s. m. (On prononce Klo.) T. de Chimie. Substance simple, gazeuse, d' un jaune verdâtre, et d' une odeur suffocante. Le chlore sert à blanchir les toiles.

CHLORIQUE. adj.

CHLORIQUE. adj. (On prononce Klo.) T. de Chimie. Il se dit D' un acide formé de chlore et d' oxygène. Acide chlorique.

CHLOROSE. s. f.

CHLOROSE. s. f. (On prononce Klo.) T. de Médec. Maladie des pâles couleurs.

CHLOROTIQUE. adj. des deux genres

CHLOROTIQUE. adj. des deux genres (On prononce Klo.) T. de Médec. Qui est affecté de chlorose, ou Qui appartient à la chlorose. Femme chlorotique. Symptômes chlorotiques.

CHLORURE. s. m.

CHLORURE. s. m. (On prononce Klo.) T. de Chimie. Nom générique des corps composés de chlore et d' une substance simple, autre que l' oxygène et l' hydrogène. Chlorure de soufre. Chlorure d' antimoine. Etc.

CHOC. s. m.

CHOC. s. m. Heurt d' un corps contre un autre corps. Rude choc. Choc violent. Le choc de deux vaisseaux. Il ne put résister au choc, et tomba.

Il se dit aussi de La rencontre et du combat de deux troupes qui se chargent. Le choc de deux escadrons, de deux armées. Les ennemis furent renversés au premier choc, du premier choc. Ils ne soutinrent pas le choc.

Il signifie figurément, Conflit, opposition. Le choc des passions. La lumière jaillit quelquefois du choc des opinions. Choc d' intérêts.

Il se dit encore figurément d' Un malheur, de toute chose qui porte une atteinte grave à la fortune, à la santé, à la raison de quelqu' un. Ce choc ébranla sa fortune. Il a reçu un rude choc. Sa constitution affaiblie ne put soutenir un tel choc. Sa raison ne tint pas contre un choc si violent.

CHOCOLAT. s. m.

CHOCOLAT. s. m. Pâte alimentaire, composée de cacao, de sucre et de cannelle. Un bâton, une tablette de chocolat. Des pastilles de chocolat. Chocolat de santé. Chocolat à la vanille. Le chocolat fut apporté du Mexique en Europe par les Espagnols.

Il se dit aussi de La boisson faite avec cette pâte dissoute dans de l' eau ou dans du lait. Le chocolat est une boisson agréable et nourrissante. Chocolat au lait. Prendre une tasse de chocolat. Faire bien mousser le chocolat.

Couleur chocolat, Couleur semblable à celle du chocolat, qui est le brun-rouge foncé.

CHOCOLATIER. s. m.

CHOCOLATIER. s. m. Celui qui fait et vend du chocolat.

CHOCOLATIÈRE. s. f.

CHOCOLATIÈRE. s. f. Vase d' argent, de cuivre, de terre, etc., pour faire fondre et bouillir le chocolat, lorsqu' on le veut prendre en boisson. Une chocolatière d' argent.

CHOEUR. s. m.

CHOEUR. s. m. (On prononce Keur.) Troupe de musiciens qui chantent ensemble. Un excellent choeur de musique. La messe fut chantée à quatre choeurs de musique. Les choeurs de l' Opéra. Le choeur a fort bien chanté ce morceau. Après qu' une voix a fait un récit, le choeur répond.

Les neuf choeurs des anges, Les neuf ordres des auges.

En choeur, En chantant tous ensemble. Chanter en choeur. Répéter en choeur.

CHOEUR

CHOEUR se dit aussi d' Un morceau de musique à plusieurs parties, qui est chanté par le choeur. Il y a deux beaux choeurs dans cet opéra. Le premier choeur est excellent.

CHOEUR

CHOEUR dans les pièces dramatiques des anciens, se dit de Plusieurs personnages qui chantaient, soit dans le cours de la pièce, soit entre les actes, et qui prenaient une certaine part à l' action. Choeur de vieillards. Choeur de Phéniciennes. Choeur de captifs. Le choeur paraissait sur le théâtre immédiatement après le prologue, et n' en sortait qu' à la fin de la pièce. Le choeur s' attachait ordinairement à observer le principal personnage de la pièce, pour le plaindre, le louer ou le blâmer.

Il se dit quelquefois de Ce que chantait le choeur. Il y a dans les choeurs de cette tragédie des passages très-obscurs.

Il se dit, par analogie, de Certains intermèdes lyriques qui se chantent entre les actes de quelques tragédies modernes. Les choeurs d' Esther, d' Athalie, etc.

CHOEUR

CHOEUR signifie aussi, La partie de l' église où l' on chante l' office divin, et qui est séparée de celle qu' on appelle la Nef. Il est entré dans le choeur. On a fermé le choeur. Le choeur est magnifiquement orné.

Il désigne aussi, Les prêtres du choeur, ceux qui chantent au choeur. Après que le célébrant a fini, le choeur répond.

Enfants de choeur, Enfants qui chantent au choeur. Maître des enfants de choeur. Un enfant de choeur.

Dans les Couvents de filles, Religieuses du choeur, dames du choeur, Toutes les religieuses qui ne sont point soeurs converses.

CHOIR. v. n.

CHOIR. v. n. (Il ne se dit guère qu' à l' infinitif, et au participe Chu.) Tomber, être porté de haut en bas par son propre poids, ou par impulsion. Prenez garde de choir. Se laisser choir. On lui donna un coup qui le fit choir.

CHU, UE. participe

CHU, UE. participe Au lieu du féminin Chue, on a dit autrefois Chute. Voyez Chape-chute, au mot CHAPE.

CHOISIR. v. a.

CHOISIR. v. a. Élire, préférer une personne ou une chose à une autre, à plusieurs autres. Je l' ai choisi entre mille. Le roi l' a choisi pour être gouverneur de telle place. Il fut choisi pour cette expédition. Choisir des fruits, des étoffes. Se choisir une compagne. Je vous choisirai ce que j' ai de mieux. Il faut lui choisir les morceaux. Quel parti choisirez-vous? Vous avez encore à choisir de prendre ou de laisser. Ils le choisirent pour leur chef, pour chef. Choisir bien ses amis. C' est un homme qui sait choisir son monde. Dans la mêlée, il choisit de l' oeil celui qu' il devait frapper.

Il s' emploie souvent absolument. Il y a chez ce marchand de quoi choisir. Nous choisirons parmi ces objets. Choisissez des deux. Ces choses sont si pareilles, qu' on a peine à choisir. C' est une nécessité de faire cela, il n' y a point à choisir. Je vous donne à choisir.

CHOISI, IE. participe

CHOISI, IE. participe Il ne va dans cette maison que des gens choisis. Une société choisie. Des termes choisis. Morceaux choisis. OEuvres choisies.

Substantiv. et fam., C' est du choisi, C' est ce qu' il y a de mieux, de meilleur.

CHOIX. s. m.

CHOIX. s. m. Élection, préférence donnée à une personne ou à une chose sur une ou plusieurs autres. Faire un bon choix, un mauvais choix. Faire choix de quelqu' un ou de quelque chose. On lui a dicté son choix. J' approuve votre choix. C' est un choix digne de vous. Sur qui tombera le choix du prince? Elle ne veut épouser que l' homme de son choix. Je ne veux que des gens de votre choix. Il eût fait par choix ce qu' il fait par devoir. Il s' en rapporte à leur choix. Je laisse cela à votre choix. Remettre la chose au choix d' un autre, à son choix. Chacun peut, à son choix, partir ou rester. Il assemble ses idées sans méthode et sans choix.

Il signifie quelquefois, Le pouvoir, la faculté de choisir. On lui a donné, laissé le choix. Demander le choix. Vous aurez le choix. Vous serez maîtresse du choix.

CHOIX

CHOIX signifie encore, Élite, ce qu' il y a de meilleur. Un choix de livres. Il a eu le choix de cette marchandise. Marchandise de choix. Choix de poésies. Un heureux choix de mots.

CHOLÉDOLOGIE. s. f.

CHOLÉDOLOGIE. s. f. (On prononce Ko.) Partie de la médecine qui traite de la bile.

CHOLÉDOQUE. adj. m.

CHOLÉDOQUE. adj. m. (On prononce Ko.) T. d' Anat. Il s' emploie dans cette dénomination, Le canal cholédoque, Canal qui conduit la bile du foie dans l' intestin duodénum.

CHOLÉRA-MORBUS s. m.

CHOLÉRA-MORBUS s. m. ou simplement CHOLÉRA. (On prononce Koléra-morbuce, Koléra.) T. de Médec., emprunté du latin. Maladie caractérisée par des vomissements et des déjections de bile douloureuses et fréquentes, avec anxiété générale, altération profonde de la physionomie, crampes et syncopes. Choléra-morbus sporadique. Choléra-morbus épidémique. Choléra asiatique. Le choléra-morbus a fait de grands ravages dans cette ville. Cet homme est mort du choléra. Le traitement du choléra. Cette maladie avait autrefois le nom vulgaire de Trousse-galant.

CHOLÉRIQUE. adj. des deux genres

CHOLÉRIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ko.) T. de Médec. Qui appartient au choléra, ou Qui est atteint du choléra. Dans la seconde acception, il s' emploie ordinairement comme substantif. Un cholérique. Transporter des cholériques à l' hôpital. Voyez COLÉRIQUE.

En Physiologie, Tempérament cholérique, Tempérament bilieux.

CHÔMABLE. adj. des deux genres

CHÔMABLE. adj. des deux genres Qu' on doit chômer. Il ne se dit que Des jours de fêtes. Fête chômable.

CHÔMAGE. s. m.

CHÔMAGE. s. m. L' espace de temps qu' on est sans travailler. Déduire le chômage aux ouvriers qui ont manqué de se trouver à l' atelier. On paye tant pour le chômage d' un moulin, quand on l' empêche de moudre. On dit dans un sens analogue, Le chômage d' un canal.

CHÔMER. v. n.

CHÔMER. v. n. Ne rien faire, faute d' avoir à travailler. Il se dit proprement Des ouvriers et des gens de travail. Un bon ouvrier ne doit point chômer. C' est dommage de laisser chômer un si bon ouvrier. Dans ce sens, on dit quelquefois, Chômer de besogne, Manquer de travail.

Par extension et fam., Chômer de quelque chose, Manquer de quelque chose. Il ne m' a pas laissé chômer de livres. N' épargnez pas le bois, vous n' en chômerez point, on ne vous en laissera pas chômer.

CHÔMER

CHÔMER se dit aussi Des terres qu' on laisse reposer, qu' on n' ensemence point. Ces terres chôment. Ils laissent de temps en temps chômer leurs terres.

Ce moulin chôme, Il ne va point, on n' y moud point. On dit dans un sens analogue, Ce canal chôme depuis telle époque jusqu' à telle autre.

La monnaie chôme, se dit Lorsqu' on cesse de travailler dans les ateliers de la monnaie, faute de matière.

CHÔMER

CHÔMER s' emploie aussi comme verbe actif, et signifie, Fêter, solenniser un jour en cessant de travailler. Chômer une fête. On a ordonné de chômer ce jour-là.

Prov. et fig., Il ne faut point chômer les fêtes avant qu' elles soient venues, Il ne faut point se réjouir ni s' affliger pour une chose qui n' est pas encore arrivée. On dit encore, dans ce sens, Quand la fête sera venue, nous la chômerons.

Prov. et fig., C' est un saint qu' on ne chôme point, se dit D' un homme dont on ne fait nul cas.

CHÔMÉ, ÉE. participe

CHÔMÉ, ÉE. participe

CHONDROLOGIE. s. f.

CHONDROLOGIE. s. f. (On prononce Kondrologie.) Partie de l' anatomie qui traite des cartilages.

CHOPINE. s. f.

CHOPINE. s. f. Ancienne mesure de liquides, contenant la moitié de la pinte, à peu près la moitié d' un litre. Chopine d' étain.

Il se dit aussi de La quantité de vin, ou de tout autre liquide, contenue dans la chopine. Il boit ordinairement une chopine de vin à son repas. Tirez chopine. Boire chopine à chopine. Payer chopine. Chopine de vinaigre. Il faut infuser cela dans une chopine d' eau. Cela tient chopine.

Prov., Mettre pinte sur chopine, Faire débauche de vin.

CHOPINER. v. n.

CHOPINER. v. n. Boire du vin fréquemment, boire chopine à chopine. Il avait bien chopiné. Il s' amuse à chopiner. Il est populaire.

CHOPPER. v. n.

CHOPPER. v. n. Faire un faux pas en heurtant du pied contre quelque chose. Il a choppé contre une pierre qui l' a presque fait tomber. Il a vieilli.

Fig. et fam., Il a choppé lourdement, se dit D' un homme qui a fait une faute grossière.

CHOQUANT, ANTE. adj.

CHOQUANT, ANTE. adj. Offensant, désagréable, déplaisant. Homme choquant. Mine choquante. Air choquant. Dire des paroles choquantes. Avoir des manières choquantes.

CHOQUER. v. a.

CHOQUER. v. a. Donner un choc, heurter. Si ce navire vient à choquer cette barque, il la brisera. Choquer les verres à table l' un contre l' autre, ou simplement, Choquer le verre.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Deux corps qui se choquent.

Il se dit, dans un sens particulier, De la rencontre et du combat de deux troupes de gens de guerre. Quand les deux armées vinrent à se choquer.

CHOQUER

CHOQUER signifie figurément, Offenser. Il fait cela pour me choquer. Je ne saurais entreprendre cela sans choquer un tel. Vous choquerez sa vanité. On l' emploie aussi dans ce sens avec le pronom personnel. C' est un homme qui se choque de tout.

Il signifie aussi figurément, Déplaire. Tout ce qu' il fait me choque. Ce qui me choque en lui, c' est... Cette façon de parler me choque. Ce mot me choque. Choquer la vue. Choquer l' oreille.

Cela choque le bon sens, la bienséance, l' honneur, Cela est contraire au bon sens, à la bienséance, à l' honneur.

CHOQUÉ, ÉE. participe

CHOQUÉ, ÉE. participe

CHORAÏQUE. adj.

CHORAÏQUE. adj. (On prononce Ko.) T. de Versification grecque et de Versification latine. Il se dit D' un vers qui renferme des chorées. Vers choraïque.

CHORÉE. s. m.

CHORÉE. s. m. (On prononce Ko.) T. de Versification grecque et de Versification latine. Pied composé de deux syllabes brèves. On l' appelle aussi Trochée.

CHORÉGE. s. m.

CHORÉGE. s. m. (On prononce Ko.) Celui qui, chez les Grecs, réglait la dépense des spectacles.

CHORÉGRAPHE. s. m.

CHORÉGRAPHE. s. m. (On prononce Ko.) Celui qui connaît la chorégraphie, qui s' occupe de chorégraphie. Un habile chorégraphe.

CHORÉGRAPHIE. s. f.

CHORÉGRAPHIE. s. f. (On prononce Ko.) Art de noter les pas et les figures de danse, de composer des ballets.

CHORÉGRAPHIQUE. adj. des deux genres

CHORÉGRAPHIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ko.) Qui appartient à la chorégraphie. Un ballet est une composition chorégraphique.

CHORÉVÊQUE. s. m.

CHORÉVÊQUE. s. m. (On prononce Ko.) On appelait ainsi, dans la primitive Église, Certains prélats qui suppléaient les évêques diocésains dans quelques-unes de leurs fonctions. Les savants ne s' accordent pas sur les fonctions ni sur les prérogatives des chorévêques.

Il désigne également, Une certaine dignité dans quelques chapitres d' Allemagne.

CHORIAMBE. s. m.

CHORIAMBE. s. m. (On prononce Ko.) T. de Versification grecque et de Versification latine. Pied composé d' un chorée ou trochée, et d' un ïambe.

CHORION. s. m.

CHORION. s. m. (On prononce Ko.) T. d' Anat. Nom d' une des membranes du Foetus.

CHORISTE. s. m.

CHORISTE. s. m. (On prononce Ko.) Chantre du choeur. Une antienne chantée par deux choristes.

Il se dit également de Ceux qui chantent au théâtre, dans les choeurs. C' est un ancien choriste. En ce sens, il est aussi féminin. On ne pourra faire de cette femme qu' une choriste.

CHOROGRAPHIE. s. f.

CHOROGRAPHIE. s. f. (On prononce Ko.) Description, représentation de pays.

CHOROGRAPHIQUE. adj. des deux genres

CHOROGRAPHIQUE. adj. des deux genres (On prononce Ko.) Qui appartient à la chorographie. Description chorographique. Table chorographique.

CHOROÏDE. s. f.

CHOROÏDE. s. f. (On prononce Ko.) T. d' Anat., qui désigne Une des membranes de l' oeil. La surface intérieure de la choroïde est revêtue d' un enduit noir très-foncé. On dit aussi, adjectivement, La membrane choroïde.

CHORUS

CHORUS (On prononce Koruce.) Mot emprunté du latin, qui n' est usité que dans cette phrase, Faire chorus, en parlant De plusieurs personnes qui chantent à table, et qui répètent en choeur et à l' unisson ce qu' une d' elles vient de chanter.

Fig. et fam., Faire chorus, Donner son assentiment à une opinion, à des éloges, etc. Il se répandit en éloges sur votre conduite, et tout le monde fit chorus.

CHOSE. s. f.

CHOSE. s. f. Ce qui est. Il se dit indifféremment De tout; sa signification se détermine par la matière dont on traite. Dieu a créé toutes choses. Nous manquons des choses les plus nécessaires. Un véritable ami est une chose bien précieuse. La chose du monde que je crains le plus, c' est... Il lui a dit cent choses obligeantes, cent choses pour le fâcher. C' est une chose sans exemple. Les choses humaines. Les choses de ce monde. La belle chose! Il y a mille jolies choses dans cet ouvrage. Les choses ne sont plus dans l' état où elles étaient. L' état des choses. Dans cet état de choses. L' ordre des choses. La force naturelle des choses. Le cours naturel des choses. La chose a changé de face. Faites cela sur toutes choses, avant toutes choses, sur toute chose, avant toute chose. Il lui a dit, entre autres choses. Toutes choses égales d' ailleurs. Faire, exécuter de grandes choses. Toutes choses cessantes. La chose alla mieux qu' on ne pensait. Il a fort bien pris la chose. Il est peu de choses que l' on désire plus ardemment que... Ce n' est pas grand' chose. C' est absolument la même chose. Le bon de la chose est que... C' est pour le bien de la chose. Quelque chose que je lui aie dite, quelques choses que je lui aie dites, je n' ai pu le convaincre. Voici bien autre chose. Ce n' est pas chose facile. Savez-vous faire autre chose? Il ne fait autre chose que... La première chose que vous aurez à faire, ce sera... Chose étonnante! ils y consentirent. De deux choses l' une, ou vous voulez, ou vous ne voulez pas.

Peu de chose. Voyez PEU.

La chose publique, L' État.

Prov., À chose faite, conseil pris, Il n' est plus temps de demander conseil, quand la chose sur laquelle on devait délibérer est faite.

Aller au fond des choses, Ne pas s' arrêter à un examen superficiel.

CHOSE

CHOSE est quelquefois opposé à Personne. Cela se dit également des personnes et des choses.

Il s' oppose de même à Nom, mot, etc., et signifie alors, Objet, réalité, fait. Le mot et la chose. Vous ne nous donnez que des mots, et nous voulons des choses. Le nom épouvante plus que la chose.

Ouvrage, style fort de choses, Plein de faits, d' idées; et, dans le sens contraire, Ouvrage, style vide de choses.

CHOSE

CHOSE signifie encore, familièrement, Bien, possession. Soigner sa chose. Veiller à sa chose.

CHOSE

CHOSE en termes de Jurisprudence, Tout ce qui est distinct des personnes et des actions, et qui peut être de quelque usage à l' homme. Les personnes, les choses et les actions. Choses corporelles. Choses incorporelles.

Chose jugée, Point de contestation qui a été décidé par les tribunaux. Il y a chose jugée quand... Le respect dû à la chose jugée. L' autorité de la chose jugée.

Jugement passé en force de chose jugée, se dit d' Une décision qui ne peut plus être réformée par aucune voie légale, attendu que la partie condamnée ne s' est pas pourvue dans le délai fixé.

QUELQUE CHOSE

QUELQUE CHOSE s' emploie souvent comme un seul mot; alors il est toujours masculin. S' il vous manque quelque chose, je vous le donnerai. Quelque chose m' a été dit. On m' a dit quelque chose qui est fort plaisant. Avez-vous lu ce livre? Non, mais j' en ai lu quelque chose qui m' a paru bon. On croit que c' est quelque chose, et ce n' est rien. Quand l' adjectif suivant n' est pas précédé d' un relatif, il doit l' être de la préposition de. Quelque chose de fâcheux. Quelque chose de plaisant. Quelque chose de merveilleux.

CHOU. s. m.

CHOU. s. m. Plante alimentaire, dont il existe un grand nombre d' espèces, et qu' on met ordinairement dans le pot. Choux blancs. Choux rouges. Choux verts. Choux de Milan. Choux cabus. Choux pommés. Choux gelés. Semer des choux. Planter des choux. Mettre des choux dans le pot. Soupe aux choux.

Chou-fleur, Chou dont les rameaux et les fleurs naissantes forment une masse blanche et tendre, qui sert d' aliment. Manger des choux-fleurs. Choux-fleurs à l' huile, à la sauce.

Chou-rave, Chou dont la tige s' épaissit, et forme une sorte de pomme que l' on mange.

Chou-navet, Chou dont la racine est ronde et charnue comme celle du navet.

Prov. et fig., Il est allé planter ses choux, se dit D' un homme qui se retire à la campagne, après avoir vécu dans le monde, après avoir exercé des emplois. On l' a envoyé planter ses choux, On lui a ôté sa place, son emploi; il n' a plus qu' à vivre dans la retraite.

Prov. et fig., Chou pour chou, Aubervilliers vaut bien Paris, Chaque chose est recommandable sous quelque rapport. On dit quelquefois, Chou pour chou, lorsqu' on veut indiquer Une parfaite égalité entre deux personnes, entre deux choses. Chou pour chou, cet homme-là vaut bien l' autre.

Prov. et fig., Faire ses choux gras de quelque chose, En faire ses délices, en faire son profit.

Fig. et fam., Aller tout au travers des choux, à travers choux, Agir étourdiment, inconsidérément, sans aucun égard.

Fam., Il en fait comme des choux de son jardin, Il dispose de cela comme s' il en était le maître, le possesseur.

Prov. et fig., Faites-en des choux, des raves, Faites-en ce que vous voudrez.

Fig. et fam., Il a été trouvé sous un chou, se dit D' un homme dont la naissance est inconnue.

Prov., Cela ne vaut pas un trognon de chou, Cela ne vaut rien.

Prov. et fig., Ménager, sauver la chèvre et le chou, User d' adresse pour se conduire entre deux partis, entre deux adversaires, de manière à ne blesser ni l' un ni l' autre. Il s' est mis dans l' embarras pour avoir voulu ménager la chèvre et le chou.

Prov., Il s' y entend comme à ramer des choux, se dit D' un homme qui veut faire une chose à laquelle il n' entend rien.

Fam., Mon chou, mon chou-chou. Mots de tendresse qu' on n' emploie guère qu' en parlant aux enfants.

CHOU

CHOU se dit, par extension, de Certaines plantes ou parties de plantes qui ont plus ou moins de ressemblance avec le chou. Chou de chien, ou Mercuriale sauvage. Chou de mer, ou Soldanelle. Chou de cocotier. Chou-palmiste. Etc.

CHOU

CHOU est encore le nom d' Une espèce de pâtisserie. Chou à la crème. On dit aussi, Petit-chou. Manger des petits-choux.

En termes de Chasse, Chou, chou-là! se dit pour exciter un chien à quêter; et, Chou-pille, pour exciter le chien à se jeter sur le gibier.

Chou-pille, se dit aussi, substantivement, d' Un chien qui ne quête que sous le fusil.

Au Jeu de quilles, Faire chou blanc, Ne rien abattre. Cette manière de parler s' emploie aussi en conversation, et signifie, Ne point réussir, échouer complétement dans une affaire.

CHOUCAS. s. m.

CHOUCAS. s. m. Espèce de petite corneille ou de corbeau.

CHOUCROUTE. s. f.

CHOUCROUTE. s. f. Sorte de mets fait de choux hachés, et légèrement acidulés par un commencement de fermentation. On mange beaucoup de choucroute en Allemagne et en Suisse. Boeuf, saucisse à la choucroute.

CHOUETTE. s. f.

CHOUETTE. s. f. Oiseau de nuit qui tient du hibou et du chat-huant. Le cri de la chouette.

Prov., Larron comme une chouette.

Aux Jeux de piquet, de trictrac, de billard, etc., Faire la chouette, Jouer seul contre deux ou plusieurs personnes.

Fig. et fam., Il est leur chouette, Il est en butte à leurs mépris et à leurs railleries.

CHOUQUET. s. m.

CHOUQUET. s. m. T. de Marine. Gros billot de bois servant à joindre un mât inférieur au mât supérieur qui en forme le prolongement. Il est percé de deux trous: l' un, qui est carré, s' emboîte dans la tête du bas mât; l' autre, qui est rond, donne passage au mât supérieur. Le bas mât est uni au mât de hune par un chouquet; le mât de hune à celui de perroquet, par un autre chouquet, etc. Les marins disent quelquefois, par abréviation, Chouq.

CHOYER. v. a.

CHOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Conserver avec soin. Il se dit principalement en parlant Des personnes que l' on soigne avec tendresse, avec affection, et Des choses précieuses qui peuvent se casser ou se gâter. Cette mère choie trop ses enfants. Il est bien choyé dans cette maison. Vous avez de belles porcelaines, il faut bien les choyer. Choyer des meubles. Il est familier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, mais seulement en parlant Des personnes. C' est un homme qui aime trop à se choyer. Vous ne vous choyez pas assez. Il n' est pas encore bien remis de sa maladie, il aurait besoin de se choyer.

Fig., Choyer quelqu' un, Avoir pour lui de grands égards, chercher à lui plaire par toute sorte de prévenances. Ce riche vieillard est choyé par ses neveux.

CHOYÉ, ÉE. participe

CHOYÉ, ÉE. participe

CHRÊME. s. m.

CHRÊME. s. m. (Dans ce mot et dans les suivants, jusqu' au mot Chuchoter, on ne prononce point l' H.) Huile sacrée, mêlée de baume, et servant aux onctions qu' on fait dans l' administration de quelques sacrements, et dans quelques autres cérémonies de l' Église. Le saint chrême.

Prov., Cela ferait renier chrême et baptême, se dit D' une chose capable de pousser la patience à bout.

CHRÉMEAU. s. m.

CHRÉMEAU. s. m. Sorte de petit bonnet de toile fine, qu' on met sur la tête de l' enfant, après l' onction du saint chrême.

CHRESTOMATHIE. s. f.

CHRESTOMATHIE. s. f. Nom donné à certains recueils et autres écrits publiés sur divers objets d' instruction. Il se dit particulièrement d' Un choix de morceaux tirés d' auteurs réputés classiques, dans une langue morte ou étrangère. Chrestomathie grecque. Chrestomathie arabe.

CHRÉTIEN, IENNE. adj.

CHRÉTIEN, IENNE. adj. Qui est baptisé et qui fait profession de la foi de JÉSUS-CHRIST. Le peuple chrétien. Le monde chrétien. Je suis chrétien. Vierge chrétienne. Dans ce sens, il est très-souvent employé comme substantif. Mourir en bon chrétien. Une jeune chrétienne. Les chrétiens sont obligés à une grande pureté de vie. Les chrétiens ont fait plusieurs croisades contre les infidèles.

Le Roi Très-Chrétien, Sa Majesté Très-Chrétienne, Le roi de France.

CHRÉTIEN

CHRÉTIEN adjectif, signifie aussi, Qui appartient aux chrétiens, qui est particulier aux chrétiens. La religion chrétienne. La foi chrétienne. La morale chrétienne. Mener une vie chrétienne. L' humilité chrétienne. Charité chrétienne. Pays chrétien.

Fig. et fam., Cela n' est pas chrétien, Cela n' est pas conforme à la morale, à la justice.

Prov. et fig., Parler chrétien, Parler clairement. Parlez chrétien, si vous voulez qu' on vous entende. Cette locution a vieilli.

Bon-chrétien, Sorte de grosse poire. Bon-chrétien d' été. Bon-chrétien d' hiver. Il a beaucoup de bon-chrétien dans son jardin. Compote de bon-chrétien.

CHRÉTIENNEMENT. adv.

CHRÉTIENNEMENT. adv. D' une manière chrétienne. Vivre chrétiennement. Mourir chrétiennement.

CHRÉTIENTÉ. s. f.

CHRÉTIENTÉ. s. f. (La pénultième se prononce comme dans Chrétien.) Toutes les nations chrétiennes, tous les pays où domine la religion chrétienne. Les infidèles menaçaient la chrétienté. C' est pour le bien et pour le repos de la chrétienté. Dans toute la chrétienté.

Prov., fig. et pop., Marcher sur la chrétienté, Avoir des souliers et des bas usés et percés.

CHRIE. s. f.

CHRIE. s. f. T. de Rhétorique. Narration, amplification qu' on donne à faire aux écoliers.

CHRIST. s. m.

CHRIST. s. m. (On prononce l' S et le T dans ce mot, quand il est seul; on ne les prononce pas dans JÉSUS-CHRIST.) Ce mot, selon son étymologie, veut dire Oint, celui qui a reçu quelque onction; mais on ne s' en sert jamais que pour désigner Le Messie, le rédempteur. Le Christ. La venue du Christ. La religion du Christ. On le fait plus ordinairement précéder du nom de JÉSUS, et alors il ne prend point l' article. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Nous avons été rachetés par le sang de JÉSUS-CHRIST. Souvent on écrit par abréviation, J. C. Cinquante ans avant J. C.

CHRIST

CHRIST se dit, par extension, d' Une figure de Notre-Seigneur attaché à la croix. Il a dans son oratoire un beau christ, une belle tête de christ. Un christ d' ivoire. Baiser un christ, le christ.

Ordre du Christ, Ordre militaire fondé en 1318, par Daniel Ier, roi de Portugal, pour animer la noblesse contre les Maures.

CHRISTE MARINE. s. f.

CHRISTE MARINE. s. f. Nom donné vulgairement à trois plantes de genres différents, et dont la plus remarquable est le Passe-pierre ou Bacile. Voyez BACILE.

CHRISTIANISME. s. m.

CHRISTIANISME. s. m. La loi et la religion de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. L' établissement du christianisme. Le christianisme veut qu' on pardonne à ses ennemis, et même qu' on les aime. Les dogmes, la morale du christianisme. Embrasser le christianisme. L' histoire du christianisme.

CHROMATE. s. m.

CHROMATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels composés d' acide chromique et d' une base quelconque. Chromate de chaux, de fer, etc. Le chromate de potasse est employé fréquemment pour préparer des couleurs.

CHROMATIQUE. adj. des deux genres

CHROMATIQUE. adj. des deux genres T. de Musique. Qui procède par plusieurs semi-tons de suite. Chromatique en montant. Chromatique en descendant. Gamme chromatique. Genre chromatique.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Il y a du chromatique dans cette musique.

CHROME. s. m.

CHROME. s. m. T. de Chimie. Substance métallique, dont toutes les combinaisons avec d' autres corps sont colorées.

CHROMIQUE. adj. m.

CHROMIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit De l' acide formé de chrome et d' oxygène. Acide chromique.

CHRONICITÉ. s. f.

CHRONICITÉ. s. f. T. de Médec. Qualité de ce qui est chronique. Des maladies qui passent à l' état de chronicité.

CHRONIQUE. s. f.

CHRONIQUE. s. f. Histoire rédigée suivant l' ordre des temps. Il ne se dit guère que de Certaines histoires écrites anciennement. Vieille chronique. Anciennes chroniques. Chroniques de Saint-Denis. Les chroniques du moyen âge.

Fig. et fam., La chronique scandaleuse, Les mauvais bruits, les discours médisants. La chronique scandaleuse amuse les oisifs.

CHRONIQUE. adj. des deux genres

CHRONIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des maladies qui durent longtemps, et dont les symptômes ne se développent qu' avec lenteur; à la différence Des maladies aiguës, qui se terminent en peu de temps par la mort ou par la guérison. Ce n' est pas une maladie aiguë, c' est une maladie chronique. Affection chronique.

CHRONIQUEUR. s. m.

CHRONIQUEUR. s. m. Auteur de chronique. Les vieux chroniqueurs. Un grand chroniqueur.

CHRONOGRAMME. s. m.

CHRONOGRAMME. s. m. Inscription dans laquelle les lettres numérales forment la date de l' événement dont il s' agit. Ainsi les lettres numérales de ce vers latin,

FranCorVM tVrbIs sICVLVs fert fVnera Vesper, rangées dans l' ordre suivant MCCLVVVVVVII, donnent la date des Vêpres siciliennes (1282).

CHRONOLOGIE. s. f.

CHRONOLOGIE. s. f. Science des temps, connaissance des époques. Il y a plusieurs systèmes de chronologie. La chronologie d' Ussérius. Exacte chronologie. Il sait bien la chronologie. Chronologie obscure. Cela ne s' accorde pas avec la bonne chronologie. Chronologie des rois d' Égypte.

CHRONOLOGIQUE. adj. des deux genres

CHRONOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à la chronologie. Table chronologique. Abrégé chronologique. Difficultés chronologiques. Recherches chronologiques.

CHRONOLOGISTE. s. m.

CHRONOLOGISTE. s. m. Celui qui sait la chronologie, qui enseigne la chronologie, qui écrit sur la chronologie. Un grand chronologiste.

CHRONOLOGUE. s. m.

CHRONOLOGUE. s. m. Chronologiste. C' est un grand chronologue. Il a vieilli.

CHRONOMÈTRE. s. m.

CHRONOMÈTRE. s. m. Nom générique des instruments qui servent à mesurer le temps. Dans l' usage, on ne l' emploie que pour désigner Ceux de ces instruments qui marchent par l' action d' un ressort comme les montres ordinaires, dont ils diffèrent seulement par une exécution assez parfaite pour pouvoir servir aux observations des marins et des astronomes.

CHRYSALIDE. s. f.

CHRYSALIDE. s. f. État d' un insecte qui s' est renfermé dans une coque, où il est sous la forme d' une espèce de fève, et d' où il sortira transformé en papillon. Cet insecte est en chrysalide. On dit aussi, Nymphe.

CHRYSANTHÈME. s. m.

CHRYSANTHÈME. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Composées, que l' on cultive dans les jardins à cause de ses belles fleurs jaunes.

CHRYSOCALE. s. m.

CHRYSOCALE. s. m. Sorte de composition métallique qui imite l' or. Une chaîne de chrysocale.

CHRYSOCOLLE. s. f.

CHRYSOCOLLE. s. f. Matière que l' eau entraîne et détache des mines de cuivre, d' or, d' argent et de plomb, et qui était auparavant adhérente au métal. Les anciens chimistes donnaient aussi ce nom au Borax.

CHRYSOCOME. s. f.

CHRYSOCOME. s. f. T. de Botan. Genre de plantes exotiques, de la famille des Composées, qui portent des fleurs d' un jaune doré fort éclatant.

CHRYSOLITHE. s. f.

CHRYSOLITHE. s. f. Pierre précieuse, d' un jaune d' or mêlé d' une légère teinte de vert.

CHRYSOPRASE. s. f.

CHRYSOPRASE. s. f. Pierre précieuse, d' un vert clair mêlé d' une nuance de jaune.

CHUCHOTEMENT. s. m.

CHUCHOTEMENT. s. m. Action de chuchoter. Il est familier.

CHUCHOTER. v. n.

CHUCHOTER. v. n. Parler bas à l' oreille de quelqu' un, pour n' être pas entendu d' autres personnes. Elles chuchotent entre elles. Ces gens ne font que chuchoter. Il est quelquefois actif. Chuchoter quelques mots à l' oreille. Il est familier.

CHUCHOTERIE. s. f.

CHUCHOTERIE. s. f. Entretien de personnes qui se parlent à l' oreille, pour n' être pas entendues des autres. Il y eut une longue chuchoterie entre cet homme et cette femme. Leurs chuchoteries m' importunent. Il est familier.

CHUCHOTEUR, EUSE. s.

CHUCHOTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui a coutume de chuchoter. Les chuchoteurs sont incommodes. Il est familier.

CHUT

CHUT (Le T se prononce.) Mot dont on se sert pour avertir ou ordonner de faire silence.

CHUTE. s. f.

CHUTE. s. f. Mouvement d' une chose qui tombe. Il est tombé de son haut, et a fait une lourde chute. Il est incommodé d' une chute de cheval. En tombant, il m' entraîna dans sa chute. Il fut écrasé par la chute d' une maison. La chute des eaux.

Chute d' eau, Nappe d' eau courante qui tombe brusquement d' un certain niveau dans un autre. Cette chute d' eau a une hauteur de six mètres.

La chute des feuilles, La saison où les feuilles tombent. Il mourut à la chute des feuilles.

Au Théâtre, La chute du rideau, Le mouvement du rideau lorsqu' on le baisse. Après la chute du rideau, plusieurs voix ont demandé l' auteur.

La chute du jour, Le moment où la nuit arrive. À la chute du jour, tous les édifices publics seront illuminés. Nous attendîmes la chute du jour.

CHUTE

CHUTE en termes de Médecine, se dit en parlant Des parties du corps qui s' en détachent tout à fait et qui tombent. La chute des cheveux, des dents, d' un ongle, etc.

Il se dit, par extension, Du simple déplacement de certains organes qui abandonnent leur position naturelle. Chute de la luette. Chute de la paupière supérieure. Chute de la matrice, du rectum, etc.

CHUTE

CHUTE se prend figurément pour Disgrâce, malheur, catastrophe, renversement. Cet homme élevé si haut, le voilà tombé, il ne se relèvera jamais de sa chute. Ce ministre entraîna dans sa chute la plupart de ses créatures. Tout faisait prévoir la chute de cette maison. Hâter sa chute. La chute du trône. La chute d' un empire.

La chute d' une pièce de théâtre, Son mauvais succès.

CHUTE

CHUTE se prend aussi, figurément, pour Faute envers Dieu, faiblesse criminelle. La chute du premier homme. La chute des mauvais anges Se relever de ses chutes par la pénitence. Être une occasion de chute et de scandale. Subir la honte de sa chute. Cette chute la déshonore.

CHUTE

CHUTE se dit encore, figurément, de La pensée qui termine une petite pièce de poésie, comme un madrigal, une épigramme, un couplet de chanson, etc. La chute de ce madrigal est heureuse.

La chute d' une période, La fin, le dernier membre d' une période.

CHYLE. s. m.

CHYLE. s. m. T. de Physiologie. Liquide blanchâtre qui se sépare des aliments pendant l' acte de la digestion, et qui est porté, par les vaisseaux lactés et le canal thorachique, dans la circulation. La formation du chyle.

CHYLIFÈRE. adj. des deux genres

CHYLIFÈRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Il se dit Des vaisseaux qui portent le chyle. Les vaisseaux chylifères.

CHYLIFICATION. s. f.

CHYLIFICATION. s. f. T. de Physiologie. Formation du chyle par suite de la digestion.

CI. adv. de lieu

CI. adv. de lieu Ici. Il indique L' endroit où est celui qui parle, ou du moins un lieu proche de lui, ou bien encore Une chose présente. Le mémoire ci-joint. Vous recevrez ci-inclus copie de... Vous trouverez ci-incluse la copie que vous m' avez demandée. La lettre ci-incluse. En termes de Pratique, Les témoins ci-présents.

Dans les épitaphes, Ci-gît, etc., Ici est enterré, etc.

Il se met très-souvent, dans les comptes, avant le chiffre qui indique le montant de chaque article. Quatre aunes d' étoffe, à vingt francs, ci.................. 80 fr.

Il se joint à la locution interrogative Qu' est-ce? et se met immédiatement après. Qu' est-ce-ci?

Il se joint aussi, ou avec le pronom démonstratif Celui: Celui-ci, Celle-ci, Ceux-ci, Celles-ci; ou avec les substantifs, quand ils sont précédés du démonstratif Ce ou Cet: Ce livre-ci, Cet homme-ci, Cette femme-ci, À ces heures-ci; et alors il s' oppose quelquefois à l' adverbe Là, qu' on joint de même au pronom démonstratif, et aux noms substantifs, pour indiquer que la chose dont on parle est éloignée. Celui-ci est bon, mais celui-là est meilleur. Cet homme-ci est moins estimable que cet homme-là, que celui-là. Prenez ces deux-ci, et laissez-moi ces deux-là.

Il se joint encore à la préposition Par; et l' on dit, Par-ci, par-là, En divers endroits, de côté et d' autre. Nous avons couru par-ci par-là. Cette campagne est très-nue, on n' y voit que quelques bouquets d' arbres par-ci par-là. L' impression de ce livre est assez soignée, on y trouve pourtant quelques fautes par-ci par-là.

Par-ci par-là, signifie aussi, À diverses reprises, à diverses fois, et sans aucune suite. Il m' a entretenu de cette affaire par-ci par-là.

CI

CI se met également devant les prépositions Dessus, dessous, devant, après, et contre, pour former les locutions adverbiales qui suivent:

Ci-dessus, ci-devant, ci-après, s' emploient ordinairement pour marquer, dans un discours, Ce qui précède ou ce qui suit. J' ai dit ci-dessus. Nous avons vu ci-devant. Nous verrons ci-après.

Ci-devant, signifie aussi, Autrefois. Un tel, demeurant ci-devant rue... a transporté son magasin à tel endroit. Ci-devant gouverneur. On l' emploie quelquefois adjectivement en ce sens. Les ci-devant récollets.

Ci-dessous, indique Le dessous du lieu où l' on est; et, en ce sens, il ne s' emploie guère que dans les épitaphes. Ci-dessous gît... Il signifie plus ordinairement, Ci-après, plus bas dans la même page. La note ci-dessous.

Ci-contre, s' emploie pour désigner La page, la colonne, etc., qui est vis-à-vis, a côté de celle qu' on lit. La page ci-contre. Voyez ci-contre. C' est aussi un terme de Comptabilité, qui sert à désigner qu' une somme sera rapportée en addition.

CI

CI se met encore après la préposition Entre, et sert à marquer Le moment où l' on parle. Entre ci et demain il peut arriver bien des choses. Entre ci et là il y a encore loin. Ces locutions ont vieilli.

CIBLE. s. f.

CIBLE. s. f. Planche ou but contre lequel on tire avec un arc un fusil, etc., et qui a au milieu un point noir où l' on vise. Tirer à la cible.

CIBOIRE. s. m.

CIBOIRE. s. m. T. du Culte catholique. Vase sacré où l' on conserve les saintes hosties pour la communion des fidèles. Le saint ciboire. Donner la bénédiction avec le saint ciboire. Serrer le saint ciboire dans le tabernacle.

CIBOULE. s. f.

CIBOULE. s. f. Petit oignon bon à manger en salade et en ragoût. Les ciboules relèvent le goût des sauces.

Prov. et pop., Marchand d' oignons se connaît en ciboules, On est difficilement trompé sur les choses de son métier.

CIBOULETTE. s. f.

CIBOULETTE. s. f. Nom vulgaire de l' espèce d' ail qu' on appelle autrement Civette.

CICATRICE. s. f.

CICATRICE. s. f. Marque des blessures, des plaies, qui reste après la guérison; peau, tissu de nouvelle formation qui réunit ou recouvre les parties divisées ou ulcérées. La cicatrice d' une plaie, d' une blessure. Grande cicatrice. Glorieuse, honorable cicatrice. Il a le corps couvert de cicatrices. Montrer ses cicatrices.

Il se dit, figurément et au sens moral, en parlant De tout ce qui affecte profondément notre âme. Un affront ne peut entièrement s' oublier, la cicatrice en demeure toujours.

Il se dit encore, figurément, Des atteintes portées à l' honneur, à la réputation. Les atteintes de la calomnie laissent trop souvent des cicatrices.

CICATRISER. v. a.

CICATRISER. v. a. Il se dit Des remèdes qui aident à fermer une plaie. Ce médicament cicatrisa la plaie.

Il signifie aussi, Faire des cicatrices. La petite vérole lui a cicatrisé le visage.

Il se dit, avec le pronom personnel, D' une plaie presque guérie, qui commence à se fermer. La plaie se cicatrise, va bientôt se cicatriser.

CICATRISÉ, ÉE. participe

CICATRISÉ, ÉE. participe Un front cicatrisé.

CICÉRO. s. m.

CICÉRO. s. m. Caractère d' imprimerie, qui est entre le saint-augustin et la philosophie. Le corps du cicéro est de onze points. Cicéro gros oeil, petit oeil.

CICEROLE. s. f.

CICEROLE. s. f. Nom donné par les botanistes au pois chiche.

CICERONE. s. m.

CICERONE. s. m. (On prononce Chichéroné.) Mot emprunté de l' italien. Celui qui montre aux étrangers les curiosités d' une ville. Nous étions accompagnés d' un cicerone. Plusieurs cicerone nous proposèrent leurs services. Veuillez être mon cicerone.

CICÉRONIEN, IENNE. adj.

CICÉRONIEN, IENNE. adj. Qui est imité de Cicéron. Il se dit Du style, des phrases, etc. Style cicéronien. Période cicéronienne.

CICISBÉE. s. m.

CICISBÉE. s. m. Voyez SIGISBÉE.

CICUTAIRE. s. f.

CICUTAIRE. s. f. T. de Botan. Plante ombellifère qui ressemble beaucoup à la ciguë, et qui est également un poison. On la nomme autrement Ciguë aquatique.

CID. s. m.

CID. s. m. Mot emprunté de l' arabe, qui signifie, Chef, commandant, seigneur. La tragédie du Cid.

CIDRE. s. m.

CIDRE. s. m. Boisson faite ordinairement avec du jus de pommes pressurées. Gros cidre. Petit cidre. Cidre doux. Cidre piquant. Cidre paré, qui a fermenté. Ce cidre sent le pourri.

CIELs.m.

CIELs.m. qui fait au pluriel CIEUX. L' espace indéfini dans lequel se meuvent tous les astres; La partie de cet espace que nous voyons au-dessus de nos têtes. Les étoiles du ciel. Le ciel est bien étoilé. Tout ce qui est sous le ciel. Lever les yeux au ciel. Lever les mains au ciel. L' immensité des cieux. Parcourir les cieux. On ne voit ni ciel ni terre. Les anciens croyaient à l' existence de plusieurs cieux de matière solide et transparente; c' est par allusion à cette idée qu' on dit: Saint Paul fut enlevé au troisième ciel. Les cieux des planètes. Le ciel empyrée. Le ciel de la lune. Le ciel de Mars. Etc.

Fig. et fam., Être ravi au troisième ciel, au septième ciel, Éprouver une satisfaction très-vive, une grande joie.

Fig. et fam., Élever quelqu' un jusqu' au ciel, jusqu' au troisième ciel, Le louer extraordinairement.

Fig., La voûte du ciel, des cieux, Le ciel, le firmament.

Ces choses sont éloignées comme le ciel et la terre, se dit De deux choses entre lesquelles il y a une très-grande différence.

Prov., Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes prises, se dit Pour se moquer d' une supposition absurde, en y répondant par une autre encore plus absurde.

Fig. et fam., Remuer ciel et terre, Faire tous ses efforts, employer toutes sortes de moyens pour parvenir à quelque chose.

CIEL

CIEL se prend quelquefois pour Les astres, et dans ce sens on dit, Les influences du ciel, Les prétendues influences des astres.

Il se prend aussi pour L' air, l' atmosphère. Ciel serein. Ciel clair. Ciel obscur. Ciel doux. Un ciel chargé de nuages. Un ciel sans nuages. La rosée du ciel. Les oiseaux du ciel. L' état du ciel. Le feu du ciel, La foudre. L' azur du ciel.

Couleur bleu de ciel, Couleur d' un bleu tendre.

Fig., en termes de l' Écriture, Un ciel, des cieux d' airain, Un temps sec et aride, pendant lequel il ne tombe ni pluie ni rosée.

CIEL

CIEL se dit encore pour Climat, pays. Un ciel tempéré. Un beau ciel. Le ciel de l' Italie. Changer de ciel. Vivre sous un ciel étranger, sous un ciel inconnu.

CIEL

CIEL signifie aussi, tant au singulier qu' au pluriel, Le séjour des bienheureux, le paradis. Gagner le ciel. Le royaume des cieux. Notre Père, qui êtes dans les cieux. Notre-Seigneur monta aux cieux. Lucifer fut précipité du ciel. La pratique de l' Évangile est le chemin du ciel.

Fig., Voir les cieux ouverts, Avoir une grande joie, se trouver dans un grand bonheur.

CIEL

CIEL se dit, par extension, pour La Divinité, la Providence. Grâces ou grâce au ciel. Offenser le ciel. Invoquer le ciel. Le ciel irrité. Le ciel l' a voulu. C' est un arrêt du ciel. C' est un coup du ciel. Le ciel vous soit propice Le ciel m' est témoin. Ciel! Ô ciel! Ô juste ciel! Dans ce sens, il n' est guère d' usage au pluriel qu' en poésie.

Les mariages sont faits au ciel, Ils sont résolus par la Providence. Cela était écrit au ciel, La Providence avait résolu que cela serait. On dit de même, La destinée des hommes est écrite au ciel.

CIEL

CIEL signifie aussi, Le dais sous lequel on porte le saint sacrement le jour de la Fête-Dieu. Porter le ciel. Ce sens a vieilli.

Il signifie également, Le haut d' un lit. Le ciel du lit. Le ciel de ce lit n' est pas assez haut. Dans cette acception et dans les deux suivantes, on dit Ciels, et non pas Cieux, au pluriel.

CIEL

CIEL signifie aussi, Le haut, le plafond d' une carrière de pierre. Carrière à ciel ouvert, Celle qui s' exploite sans puits ni souterrain.

CIEL

CIEL en termes de Peinture, signifie, La partie d' un tableau qui représente l' air; Toute décoration imitant le ciel. Ce peintre fait bien les ciels. Ses ciels sont légers, vaporeux. Les ciels dans les tapisseries réussissent mal, à cause du grenu des points. Il y a trop de ciel dans ces tapisseries. Faire peindre un ciel au plafond d' un cabinet.

CIERGE. s. m.

CIERGE. s. m. Chandelle de cire à l' usage de l' église. Un gros cierge. Le cierge bénit. Le cierge pascal. Cierge blanc. Cierge jaune. Allumer un cierge.

Fam., Il est droit comme un cierge, se dit D' un homme qui est ou qui se tient extrêmement droit.

En Botan., Cierge du Pérou, Espèce de cactier, ainsi nommé parce que sa tige approche de la figure d' un cierge, ou plutôt d' un candélabre.

CIGALE. s. f.

CIGALE. s. f. Insecte qui vole, et qui fait un bruit aigre et importun dans les champs pendant l' été. Petite cigale. Le chant de la cigale. J' ai entendu chanter les cigales.

CIGARE. s. m.

CIGARE. s. m. Petit rouleau de feuilles de tabac, que l' on fume comme une pipe. Fumer un cigare. Avoir un cigare à la bouche. Un paquet de cigares. Cigares de la Havane.

Il se dit aussi Du tabac à fumer de l' île de Cuba.

CIGOGNE. s. f.

CIGOGNE. s. f. Gros oiseau de passage, qui a le plumage blanc et noir, un long bec, de longues pattes, et qui fait son nid sur le haut des maisons. On conte des choses merveilleuses de la cigogne.

Prov. et fig., Contes de la cigogne, contes à la cigogne, Contes ridicules et dépourvus de toute vraisemblance.

CIGUÔ. s. f.

CIGUÔ. s. f. Genre de plantes ombellifères, dont une espèce, la Grande ciguë, est très-vénéneuse.

Il se dit aussi Du poison extrait de la grande ciguë, dont les Athéniens se servaient pour donner la mort à ceux que l' aréopage avait condamnés. Socrate et Phocion furent condamnés à boire la ciguë.

CIL. s. m.

CIL. s. m. (On mouille l' L.) Le poil des paupières. De longs cils. Les cils des paupières. Un cil m' est entré dans l' oeil.

CILICE. s. m.

CILICE. s. m. Espèce de large ceinture, qui est faite d' un tissu de poil de chèvre, de crin de cheval, ou de quelque autre poil rude et piquant, et que l' on porte sur la chair par mortification. Porter le cilice. Prendre le cilice. Se revêtir d' un cilice. Faire pénitence dans le cilice.

CILIÉ, ÉE. adj.

CILIÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui est garni de poils rangés comme des cils. Les pétales de la capucine sont ciliés. Feuilles ciliées.

CILLEMENT. s. m.

CILLEMENT. s. m. Action de ciller. Il ne se dit que Des yeux et des paupières. Il a un cillement d' yeux continuel.

CILLER. v. a.

CILLER. v. a. Il ne se dit qu' en parlant Des yeux et des paupières, et signifie, Les fermer et les rouvrir dans le moment. Il ne fait que ciller les yeux. Ciller les paupières.

Il se dit quelquefois absolument. On lui a tiré un coup de pistolet aux oreilles, et il n' a pas seulement cillé. On ne peut regarder le soleil sans ciller.

Fam., Personne n' ose ciller devant lui, Personne n' ose remuer.

CILLER

CILLER est aussi verbe neutre; et alors il ne se dit que Des chevaux. Ce cheval cille, commence à ciller, Il commence à avoir quelques poils blancs aux paupières, au-dessus des yeux.

CILLÉ, ÉE. participe

CILLÉ, ÉE. participe

CIMAISE. s. f.

CIMAISE. s. f. Voyez CYMAISE.

CIMBALAIRE. s. f.

CIMBALAIRE. s. f. Voyez CYMBALAIRE.

CIME. s. f.

CIME. s. f. Le sommet, la partie la plus haute d' une montagne, d' un rocher, d' un arbre, etc. La cime de la montagne était couverte de neige. La cime d' un roc. Les écureuils montent jusqu' à la cime des plus grands arbres. La cime d' un clocher.

Poétiq., Le mont à double cime, ou simplement, La double cime, Le Parnasse. Les nymphes de la double cime, Les Muses.

CIME ou CYME

CIME ou CYME en Botanique, Assemblage de fleurs dont les pédoncules, nés d' un même point de la tige, se ramifient ensuite irrégulièrement, et se terminent tous à peu près à la même hauteur. Le sureau a des fleurs en cyme.

CIMENT. s. m.

CIMENT. s. m. Toute matière gluante, tenace, propre à lier et à faire tenir ensemble des pierres, des briques, etc. Il se dit plus particulièrement Des briques ou des tuileaux pulvérisés dont on se sert pour faire du mortier. Faire du ciment. Bâtir à chaux et à ciment. Bassin de fontaine enduit de ciment. Mettre du ciment entre les pierres d' une muraille. Le ciment des Romains était d' une perfection qu' on a peine à égaler.

Prov. et fig., Cela est fait à chaux et à ciment, se dit D' une affaire qui est faite solidement, et avec toutes les précautions et les formalités nécessaires.

CIMENTER. v. a.

CIMENTER. v. a. Lier avec du ciment, enduire de ciment. Cimenter du pavé. Cimenter un bassin de fontaine.

Il signifie figurément, Confirmer, affermir. Cimenter la paix par des alliances. Les martyrs ont cimenté la foi par leur sang. Cimenter l' amitié.

CIMENTÉ, ÉE. participe

CIMENTÉ, ÉE. participe

CIMETERRE. s. m.

CIMETERRE. s. m. Espèce de sabre, qui est principalement en usage chez les Turcs, et qui a une lame très-large recourbée à son extrémité. Un coup de cimeterre. Porter le cimeterre. Être armé d' un cimeterre.

CIMETIÈRE. s. m.

CIMETIÈRE. s. m. Lieu découvert et ordinairement clos de murs, dans lequel on enterre les morts. Porter un corps au cimetière, l' enterrer dans le cimetière. Un cimetière de village. Le cimetière d' une église. En France, il n' y a plus de cimetières dans l' enceinte des villes.

Fig., Ce pays est le cimetière des étrangers, L' air de ce pays est mortel pour les étrangers.

CIMIER. s. m.

CIMIER. s. m. L' ornement qu' on porte au haut du casque. Il avait un sphinx, un lion pour cimier.

Il désigne, en termes de Blason, La figure de quelque animal, ou de quelque autre objet, qui se place au-dessus du timbre.

CIMIER

CIMIER signifie aussi, Une pièce de boeuf charnue, prise sur le quartier de derrière. Une pièce de cimier. Du cimier. On dit également, Du cimier de cerf.

CIMOLÉE. s. f.

CIMOLÉE. s. f. Espèce d' argile qui se trouve principalement à Cimolis, île de l' Archipel, et qui servait dans les temps anciens aux usages pour lesquels on emploie aujourd' hui la Terre sigillée.

Adjectiv., Matière cimolée ou cimolie, Dépôt qui se trouve sur les meules à aiguiser.

CINABRE. s. m.

CINABRE. s. m. Minéral rouge fort pesant, qui résulte d' une combinaison naturelle ou artificielle du mercure avec le soufre. Cinabre naturel ou natif. Cinabre artificiel. Le vermillon n' est autre chose que du cinabre pulvérisé.

CINÉRAIRE. adj.

CINÉRAIRE. adj. Il se dit D' une urne qui renferme les cendres d' un corps brûlé après la mort. Urne cinéraire.

CINÉRAIRE. s. f.

CINÉRAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs composées, dont plusieurs espèces sont cultivées dans les jardins d' agrément.

CINGLAGE. s. m.

CINGLAGE. s. m. T. de Marine. Le chemin qu' un bâtiment fait ou peut faire en vingt-quatre heures. Il a vieilli.

CINGLER. v. n.

CINGLER. v. n. Naviguer. Cingler en haute mer. On ne le dit en termes de Marine qu' en parlant De la route sur laquelle on gouverne. Nous cinglâmes à l' est, à l' ouest.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Frapper avec quelque chose de délié et de pliant. Cingler le visage d' un coup de fouet. Il lui a cinglé le visage d' une houssine.

Il se dit aussi D' un vent froid et perçant. Il fait un vent qui cingle le visage. Le vent cingle.

Il se dit encore, dans le même sens, De la grêle, de la neige, de la pluie.

CINGLÉ, ÉE. participe

CINGLÉ, ÉE. participe

CINNAMOME. s. m.

CINNAMOME. s. m. Sorte d' aromate. On croit communément que la cannelle est le cinnamome des anciens.

CINQ. adj. numéral des deux genres

CINQ. adj. numéral des deux genres Nombre impair qui est entre quatre et six. La lettre finale Q ne se prononce point quand Cinq est immédiatement suivi de son substantif commençant par une consonne. Cinq chevaux. Cinq cavaliers. Cinq garçons et cinq filles. Les cinq sens. Les cinq doigts de la main. Cinq fois. Dans tous les autres cas, le Q se prononce. Espace de cinq ans. Trois et deux font cinq. Ils étaient cinq. J' en ai vingt-cinq, trente-cinq.

Il se dit quelquefois pour Cinquième. Tome cinq. Page cinq. Chapitre cinq. Charles cinq. On écrit plus ordinairement, Charles V.

Il est aussi substantif masculin, dans le premier sens. Le produit de cinq multiplié par trois. On dit de même, Le nombre cinq.

Le cinq du mois, ou simplement, Le cinq, Le cinquième jour du mois. Nous partirons le cinq de ce mois.

CINQ

CINQ se dit encore substantivement Du chiffre qui sert à représenter le nombre cinq. Le chiffre cinq (5). Un cinq. Cinquante-cinq s' écrit par deux cinq (55). On dit de même, Le numéro cinq.

Il signifie également, au Jeu de cartes, Une carte qui a cinq marques: Un cinq de carreau, le cinq de trèfle, etc.; et au Jeu de dés, Le côté du dé qui est marqué de cinq points: Amener un cinq, amener deux cinq.

CINQUANTAINE. s. f. coll.

CINQUANTAINE. s. f. coll. Nombre de cinquante ou environ. Une cinquantaine de personnes. Une cinquantaine de francs.

Il se dit absolument de L' âge de cinquante ans. Il a la cinquantaine. Atteindre la cinquantaine. J' ai passé la cinquantaine.

Il se dit encore d' Une espèce de fête à l' occasion d' une cinquantaine d' années écoulée dans l' état de mariage, dans l' exercice d' une place, etc. Ils ont fêté la cinquantaine de leur mariage.

CINQUANTE. adj. numéral des deux genres

CINQUANTE. adj. numéral des deux genres Nombre composé de cinq dizaines; cinq fois dix. Cinquante francs. Cinquante hommes. Cinquante fois.

Il s' emploie quelquefois pour Cinquantième. Page cinquante. L' article cinquante du code civil.

Il est aussi quelquefois substantif masculin. Cinquante multiplié par deux. On dit de même, Le nombre cinquante, le numéro cinquante.

CINQUANTENIER. s. m.

CINQUANTENIER. s. m. Celui qui commande cinquante hommes. Il s' est dit anciennement en parlant De la milice et de la police des villes. On fit avertir les cinquanteniers.

CINQUANTIÈME. adj. des deux genres

CINQUANTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de cinquante. Le cinquantième chapitre. L' article cinquantième. Vous êtes le cinquantième, la cinquantième sur la liste.

La cinquantième partie d' un tout, ou substantivement, Le cinquantième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en cinquante parties égales. Il en aura le cinquantième. Il a un cinquantième dans les bénéfices. Trois cinquantièmes.

CINQUIÈME. adj. des deux genres

CINQUIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de cinq. La cinquième année. Le cinquième étage, ou elliptiquement, Le cinquième. Le cinquième régiment. Le cinquième roi. La cinquième fois. Vous êtes le cinquième, la cinquième. Le cinquième jour du mois, ou elliptiquement, Le cinquième du mois.

Il est arrivé, il est venu lui cinquième, Il est arrivé, il est venu en compagnie de quatre autres.

Subst. et absol., La cinquième, La cinquième classe d' un collége. Cet écolier est en cinquième. Ce professeur est chargé de faire la cinquième. Professeur de cinquième. On dit aussi, C' est un cinquième, pour désigner Un écolier qui est en cinquième.

La cinquième partie d' un tout, ou substantivement, Le cinquième, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en cinq parties égales. On lui en accorda le cinquième, les deux cinquièmes. Il est héritier pour un cinquième. Il a un cinquième dans les bénéfices.

CINQUIÈMEMENT. adv.

CINQUIÈMEMENT. adv. En cinquième lieu. Troisièmement, quatrièmement, cinquièmement.

CINTRE. s. m.

CINTRE. s. m. Figure en arcade, en demi-cercle. Bâtir à plein cintre. Cette cave est en cintre. Cintre surbaissé.

Il signifie aussi, L' appareil de charpente sur lequel on bâtit les voûtes de pierre. Poser les cintres. Lever les cintres. Ôter le cintre.

Dans un Théâtre, Loges du cintre, Le dernier rang de loges, celui qui est immédiatement sous le plafond.

CINTRER. v. a.

CINTRER. v. a. Faire un cintre, bâtir en cintre, faire un ouvrage en cintre. Cintrer une galerie. Cintrer une porte.

CINTRÉ, ÉE. participe

CINTRÉ, ÉE. participe Une bordure cintrée. Une porte cintrée.

CIOUTAT. s. m.

CIOUTAT. s. m. Sorte de raisin, à peu près semblable au chasselas.

CIPAYE. s. m.

CIPAYE. s. m. (On prononce Cipa-ye.) Soldat indien. Un corps de cipayes.

CIPPE. s. m.

CIPPE. s. m. T. d' Archit. et d' Archéologie. Demi-colonne sans chapiteau, sur laquelle on grave quelquefois des inscriptions. Ce tombeau est surmonté d' un cippe.

CIRAGE. s. m.

CIRAGE. s. m. Action de cirer, ou Le résultat de cette action. Il a employé beaucoup de temps à ce cirage. Le cirage d' un parquet.

Il se dit aussi de La cire appliquée sur quelque chose. Cirage des toiles, du taffetas, etc.

Il se dit plus ordinairement, et par extension, de Toute composition qui sert à rendre la chaussure noire et luisante. Cirage anglais. Du cirage luisant. Un marchand de cirage. Une bouteille de cirage.

CIRAGE

CIRAGE en termes de Peinture, Tableau peint en camaïeu de couleur de cire jaune. Ce sens est peu usité.

CIRCÉE. s. f.

CIRCÉE. s. f. T. de Botan. Plante commune aux environs de Paris, et qu' on employait autrefois pour de prétendus charmes.

CIRCOMPOLAIRE. adj. des deux genres

CIRCOMPOLAIRE. adj. des deux genres Qui environne les pôles terrestres. Les régions, les mers circompolaires.

Il s' emploie plus particulièrement en Astronomie, et se dit, dans chaque lieu, Des étoiles et des constellations assez voisines du pôle pour que leur cercle diurne se trouve tout entier au-dessus de l' horizon; ce qui les rend constamment visibles, soit à l' oeil nu, soit avec des instruments. La petite Ourse est une constellation circompolaire pour l' Europe.

CIRCONCIRE. v. a.

CIRCONCIRE. v. a. (Je circoncis, nous circoncisons. Je circoncirai. Que je circoncisse.) Couper le prépuce. Il était ordonné dans l' ancienne loi de circoncire les enfants mâles. Les Juifs, les mahométans font circoncire leurs enfants mâles.

CIRCONCIS, ISE. participe

CIRCONCIS, ISE. participe Il se dit quelquefois, substantivement, de Celui à qui on a coupé le prépuce. Un circoncis.

CIRCONCISION. s. f.

CIRCONCISION. s. f. Action de circoncire. La circoncision était ordonnée dans l' ancienne loi. La circoncision des Juifs.

La fête de la Circoncision, ou simplement La Circoncision, Le jour où l' on célèbre la circoncision de Notre-Seigneur. La circoncision est le premier jour de l' année.

Fig., en termes de l' Écriture sainte, La circoncision du coeur, la circoncision des lèvres, Le retranchement des mauvaises pensées, des mauvais désirs, des paroles qui peuvent blesser ou la charité ou la pudeur.

CIRCONFÉRENCE. s. f.

CIRCONFÉRENCE. s. f. Le contour d' un cercle. Toutes les lignes droites tirées du centre et terminées à la circonférence sont égales en longueur. La circonférence d' un grand cercle du ciel, d' un grand cercle de la terre. La circonférence du ciel, de la terre, d' un globe. Les mathématiciens divisent la circonférence d' un cercle en trois cent soixante degrés. Tracer une circonférence.

Il se dit aussi de Toute sorte d' enceinte, quoiqu' elle ne soit pas parfaitement ronde. Cette ville enferme plusieurs jardins dans sa circonférence. Cette place a tant de toises dans sa circonférence. Une vaste circonférence.

Il se dit, en Médecine, de La surface extérieure du corps. Le sang est porté du centre à la circonférence par les artères, et rapporté de la circonférence au centre par les veines.

CIRCONFLEXE. adj.

CIRCONFLEXE. adj. Il s' emploie surtout avec le mot d' accent, et désigne Celui des trois accents de la langue grecque qui a la figure d' une S couchée (~). En parlant de la langue française, on appelle circonflexe l' accent qui est fait comme un V renversé (^), et dont on se sert principalement pour marquer les voyelles qui sont restées longues après la suppression d' une lettre: les mots Âge, blâme, fête, gîte, flûte, etc, s' écrivaient autrefois, Aage, blasme, feste, giste, fluste, etc.; bien des personnes écrivent, Gaîté, dévoûment, etc., pour Gaieté, dévouement, etc.

Il se dit aussi Des lettres mêmes qui portent l' accent circonflexe. Un â circonflexe. Un î circonflexe.

En Gram. grecque, Verbes circonflexes, Verbes contractes.

CIRCONFLEXE

CIRCONFLEXE est quelquefois substantif, mais seulement en parlant de L' accent. Un circonflexe.

CIRCONLOCUTION. s. f.

CIRCONLOCUTION. s. f. Périphrase, circuit de paroles. User de circonlocution. Une grande, une longue circonlocution. Parler par circonlocution.

CIRCONSCRIPTION. s. f.

CIRCONSCRIPTION. s. f. Ce qui borne, ce qui limite l' étendue d' un corps. La circonscription est une propriété naturellement inséparable des corps.

Il se dit aussi de La division administrative, militaire ou ecclésiastique d' un territoire. Établir une nouvelle circonscription. La circonscription des diocèses.

CIRCONSCRIPTION

CIRCONSCRIPTION en termes de Géométrie, Action de circonscrire une figure à un cercle.

CIRCONSCRIRE. v. a.

CIRCONSCRIRE. v. a. Donner des limites, mettre des bornes alentour. Il s' emploie rarement au propre. Dieu est un être infini, qui ne se peut circonscrire, ni par les lieux, ni par les temps.

En Géom., Circonscrire une figure à un cercle, Tracer une figure dont les côtés touchent le cercle.

CIRCONSCRIT, ITE. participe

CIRCONSCRIT, ITE. participe Espace très-circonscrit, Très-resserré, fort peu étendu.

En Médec., Tumeur circonscrite, Tumeur bien distincte des parties auxquelles elle est contiguë. On dit de même, Inflammation circonscrite.

CIRCONSPECT, ECTE. adj.

CIRCONSPECT, ECTE. adj. Discret, retenu, qui prend garde à ce qu' il fait, à ce qu' il dit. Homme fort circonspect. Circonspect dans ses actions, dans ses paroles.

Il se dit également Des choses où il y a de la circonspection. Conduite, démarche circonspecte. Langage circonspect.

CIRCONSPECTION. s. f.

CIRCONSPECTION. s. f. Prudence, retenue, discrétion. Il faut user de grande circonspection. Il apporta, il mit beaucoup de circonspection dans cette affaire. Agir, parler avec circonspection.

CIRCONSTANCE. s. f.

CIRCONSTANCE. s. f. Certaine particularité qui accompagne un fait, une nouvelle, ou quelque chose de semblable. Circonstances aggravantes. Circonstances atténuantes. Circonstance remarquable. Remarquer, observer, examiner, peser toutes les circonstances d' une action. Avoir égard aux circonstances. Juger d' après les circonstances. Concours de circonstances. Les circonstances des personnes, du lieu, du temps. Exposer un fait, et en rapporter jusqu' à la moindre circonstance. Le choix des circonstances. Souvent les circonstances changent la nature des choses.

En termes de Pratique, Circonstances et dépendances, se dit de Tout ce qui dépend d' une terre, d' une maison, d' un procès. Terre adjugée avec ses circonstances et dépendances. Procès renvoyé avec ses circonstances et dépendances.

CIRCONSTANCE

CIRCONSTANCE se dit aussi Des conjonctures présentes, de la situation actuelle des choses. La circonstance n' est pas favorable pour une telle entreprise. Faire allusion à la circonstance. Se trouver dans les circonstances les plus difficiles. Que feriez-vous en pareille circonstance? Les circonstances deviennent impérieuses. Obéir, se plier aux circonstances. Se déterminer par circonstance. S' abandonner aux circonstances. Prendre les mesures qu' exige la circonstance.

Pièce, ouvrage de circonstance, Pièce de théâtre faite pour la circonstance, écrit inspiré par les circonstances.

CIRCONSTANCIER. v. a.

CIRCONSTANCIER. v. a. Marquer, détailler les circonstances. Circonstancier une affaire. Circonstancier un fait.

CIRCONSTANCIÉ, ÉE. participe

CIRCONSTANCIÉ, ÉE. participe Un fait bien circonstancié. Relation bien circonstanciée.

CIRCONVALLATION. s. f.

CIRCONVALLATION. s. f. Tranchée à parapet, à redoutes, à place d' armes, etc., que des assiégeants font autour de leur camp, pour se garantir des attaques du dehors, et pour empêcher qu' il n' entre du secours dans la place assiégée. Ligne de circonvallation. Faire la circonvallation d' un camp.

CIRCONVENIR. v. a.

CIRCONVENIR. v. a. Employer des moyens artificieux auprès de quelqu' un, pour le déterminer à faire ce qu' on souhaite de lui. Il croyait le circonvenir par ses artifices. Il a circonvenu ses juges. On l' a circonvenu. Il s' est laissé circonvenir.

CIRCONVENU, UE. participe

CIRCONVENU, UE. participe

CIRCONVENTION. s. f.

CIRCONVENTION. s. f. Tromperie artificieuse. User de circonvention. Il est peu usité.

CIRCONVOISIN, INE. adj.

CIRCONVOISIN, INE. adj. Il n' est guère d' usage qu' au pluriel, et ne se dit que Des lieux, des choses, et des personnes collectivement, qui sont proche et autour de celles dont on parle. Lieux circonvoisins. Les provinces circonvoisines. Les peuples circonvoisins. Les communes circonvoisines.

CIRCONVOLUTION. s. f.

CIRCONVOLUTION. s. f. Il se dit de Plusieurs tours faits autour d' un centre commun. Faire plusieurs circonvolutions.

Il se dit aussi, en termes d' Anatomie, Des contours que forment les intestins dans l' abdomen, et Des saillies sinueuses du cerveau et du cervelet dans le crâne. Les circonvolutions intestinales. Les circonvolutions cérébrales.

CIRCUIT. s. m.

CIRCUIT. s. m. Enceinte, tour. Le circuit de la ville. Faire le circuit des murailles. Le circuit d' une province. Cette ville a une grande lieue de circuit. Un vaste circuit.

Il signifie aussi, Détour. J' ai fait un long circuit, un grand circuit pour arriver chez moi.

Fig., Circuit de paroles, Tout ce qu' on dit avant que de venir au fait. Un grand circuit de paroles. Un long circuit de paroles.

CIRCULAIRE. adj. des deux genres

CIRCULAIRE. adj. des deux genres Qui a la forme, la figure d' un cercle. Forme circulaire. Figure circulaire. Ligne circulaire.

Il se dit aussi De ce qui se meut en décrivant un cercle. Mouvement circulaire.

Lettre circulaire, ou simplement, Circulaire, se dit de Plusieurs lettres écrites dans les mêmes termes, et adressées à différentes personnes pour le même sujet. Écrire une lettre circulaire. Envoyer une circulaire. Il adressa une circulaire à tous ses correspondants. Distribuer, répandre une circulaire, des circulaires. Recevoir une circulaire.

CIRCULAIREMENT. adv.

CIRCULAIREMENT. adv. D' une manière circulaire, en rond. Un corps qui se meut circulairement.

CIRCULANT, ANTE. adj.

CIRCULANT, ANTE. adj. Qui est en circulation. Espèces circulantes. Billets circulants. Richesses circulantes.

CIRCULATION. s. f.

CIRCULATION. s. f. Mouvement de ce qui circule. La circulation du sang. La circulation de la séve dans les plantes.

Il signifie, par extension, La facilité de passer, d' aller et de venir. Dans ce sens, il ne se dit guère qu' en parlant De la voie publique. La circulation du public. Gêner la circulation des personnes, des voitures. On dit quelquefois, dans un sens analogue, La circulation de l' air.

Fig., La circulation de l' argent, des effets de commerce, des capitaux, etc., Le mouvement de l' argent, des effets de commerce, des capitaux, etc., qui passent d' une main à l' autre. On dit en ce sens: Mettre des espèces, des billets en circulation. Favoriser la circulation.

Par extension, Mettre un écrit en circulation, Le répandre, le livrer au public. On dit aussi, Arrêter la circulation d' un écrit dangereux, etc.

Fig., Mettre en circulation des idées nouvelles, Les répandre dans le public.

CIRCULATOIRE. adj. des deux genres

CIRCULATOIRE. adj. des deux genres T. de Physiologie. Qui appartient, qui a rapport à la circulation du sang. L' appareil circulatoire. Les mouvements circulatoires.

CIRCULER. v. n.

CIRCULER. v. n. Se mouvoir circulairement. Il se dit Des choses que leur mouvement ramène au point de départ, et principalement Du sang et de la séve. Le sang circule dans les veines. La séve circule dans les plantes.

Il s' emploie quelquefois figurément en ce sens. Un feu dévorant circule dans mes veines.

CIRCULER

CIRCULER signifie aussi, Aller çà et là, aller et venir. Les promeneurs peuvent librement circuler dans ces vastes allées. Les voitures circulent jour et nuit dans Paris. Un ruisseau circule dans la prairie. Faire circuler l' air.

Il signifie encore figurément, Passer, aller de main en main. L' argent, les effets de commerce, les capitaux circulent. Faire circuler des billets. Les papiers de toute espèce qui circulent dans le commerce.

Il signifie également, par extension, Se propager, se répandre. Ce bruit, cette nouvelle circule depuis hier dans la ville. Faire circuler une histoire, une anecdote, un écrit.

CIRE. s. f.

CIRE. s. f. Matière molle, très-fusible et ordinairement jaunâtre, avec laquelle les abeilles construisent les gâteaux de leurs ruches, et qu' on emploie à différents usages dans les arts, dans l' économie domestique, etc. Séparer le miel de la cire. Cire vierge. Travailler en cire. Pain de cire. Frotter un parquet, un meuble avec de la cire. Flambeau de cire pure. Cire fondue. Blanchir la cire à la rosée. Colorer la cire. Sceller en cire jaune, en cire rouge, en cire verte, en cire bleue. Boucher de petits trous avec de la cire. Les anciens écrivaient sur des tablettes enduites de cire. Figure de cire. Faire un portrait en cire.

Fam., Être jaune comme cire, se dit D' une personne qui a la jaunisse.

Fig., C' est une cire molle, on le manie comme de la cire, se dit D' un enfant doux et docile auquel on fait prendre telles inclinations qu' on veut. Il se dit aussi De toute personne qui reçoit facilement les impressions qu' on lui donne.

Prov., Ils sont égaux comme de cire, se dit De deux hommes qui ont les mêmes inclinations, les mêmes humeurs.

Fam., Cet habit lui va comme de cire, se dit D' un habit qui est fort juste à celui qui le porte.

CIRE

CIRE se dit aussi de La bougie qu' on brûle dans les appartements. Dans cette maison on ne brûle que de la cire.

Droit de cire, Certain droit qui se payait dans la maison du roi, en chancellerie et ailleurs. Certains officiers ont droit de cire, On leur doit donner tant de bougies, tant de livres de bougie.

CIRE

CIRE désigne également, Le luminaire d' une église. La cire appartient au curé. Les funérailles ont coûté tant pour la cire.

CIRE

CIRE signifiait autrefois figurément, Le sceau de la chancellerie. La rémission était accordée, il ne fallait plus que la cire.

Cire d' Espagne, ou plus ordinairement, Cire à cacheter, Certaine composition faite de laque et d' autres matières, à laquelle on donne diverses couleurs, et dont on se sert pour cacheter les lettres, etc. Un bâton de cire d' Espagne, de cire à cacheter. Un cachet de cire rouge, de cire noire.

CIRE

CIRE se dit encore de L' humeur épaisse et jaune qui se forme dans les oreilles. La cire des oreilles. Voyez CÉRUMEN.

CIRER. v. a.

CIRER. v. a. Enduire ou frotter de cire. Cirer du fil, de la toile. Cirer un parquet, un meuble.

Il signifie aussi, Mettre du cirage sur une chaussure. Cirer des bottes, des souliers.

CIRÉ, ÉE. participe

CIRÉ, ÉE. participe Toile cirée. Taffetas ciré.

CIRIER. s. m.

CIRIER. s. m. Celui qui travaille en cire, qui fait et vend toutes sortes de cierges et de bougies.

CIROÔNE. s. m.

CIROÔNE. s. m. T. de Pharm. Espèce d' emplâtre tonique principalement formé de cire et de vin. Un bon ciroëne. Mettre un ciroëne sur la partie offensée.

CIRON. s. m.

CIRON. s. m. Sorte de petit insecte qui s' engendre entre cuir et chair, et qui est presque imperceptible. Tirer des cirons avec la pointe d' une épingle.

Par exagérat., Cela n' est pas plus gros qu' un ciron, se dit D' une chose extrêmement petite.

CIRON

CIRON signifie aussi, La petite ampoule qu' un ciron fait venir à la main ou ailleurs. Percer un ciron. Crever des cirons. Ce sens est maintenant fort peu usité.

CIRQUE. s. m.

CIRQUE. s. m. Lieu destiné, chez les anciens Romains, pour les jeux publics, et particulièrement pour les courses de chevaux et de chars. Les jeux du cirque. Remporter le prix aux jeux du cirque. Les cirques étaient ordinairement de figure ovale.

On donne aujourd' hui le même nom à Des enceintes circulaires et couvertes, destinées aux spectacles donnés par des écuyers. Le cirque olympique, à Paris. Le cirque royal, à Londres.

CIRRE ou CIRRHE. s. m.

CIRRE ou CIRRHE. s. m. T. de Botan., synonyme de Vrille, mais moins usité.

CIRSAKAS. s. m.

CIRSAKAS. s. m. Voyez SIRSACAS.

CIRURE. s. f.

CIRURE. s. f. Enduit de cire préparée. Une bonne cirure. Une mauvaise cirure.

CISAILLER. v. a.

CISAILLER. v. a. T. de Monnaie. Couper avec les cisailles les pièces fausses ou légères. Cisailler des pièces de monnaie altérées, de crainte qu' elles ne soient données dans le commerce.

CISAILLÉ, ÉE. participe

CISAILLÉ, ÉE. participe

CISAILLES. s. f. pl.

CISAILLES. s. f. pl. Gros ciseaux qui servent à couper des plaques ou des feuilles de métal.

Il se dit aussi Des rognures qui restent de la monnaie qu' on a fabriquée. Dans ce sens, on dit également au singulier, De la cisaille.

CISALPIN, INE. adj.

CISALPIN, INE. adj. Qui est en deçà des Alpes. Les peuples cisalpins. La Gaule cisalpine.

CISEAU. s. m.

CISEAU. s. m. Instrument plat, qui tranche par un des bouts, et qui sert à travailler le bois, le fer, la pierre, etc. Ciseau de sculpteur. Ciseau de maçon. Ciseau de menuisier. Ciseau d' orfévre. Le manche d' un ciseau. Les statues de marbre se travaillent avec le ciseau. Cela est travaillé, est taillé au ciseau. Faire émoudre un ciseau.

Ouvrage de ciseau, Ouvrage de sculpture.

CISEAU

CISEAU se dit figurément de La manière de travailler d' un sculpteur. Ce sculpteur a le ciseau hardi, délicat, etc. Un ciseau savant.

CISEAUX. s. m. pl.

CISEAUX. s. m. pl. Instrument de fer composé de deux branches mobiles tranchantes en dedans, et jointes ensemble par une vis ou par un clou. Une paire de ciseaux. Couper une étoffe avec des ciseaux. Mettre les ciseaux dans une étoffe. Un étui à ciseaux. Ciseaux de tailleur. Ciseaux de jardinier pour tondre le buis, etc. Ciseaux de chirurgien.

Il s' emploie quelquefois au singulier. On n' a point encore mis le ciseau dans cette étoffe. Le chirurgien lui a donné trois coups de ciseau.

Poétiq., Les ciseaux de la Parque, le fatal ciseau.

CISELER. v. a.

CISELER. v. a. Travailler avec le ciselet; sculpter des figures, des ornements sur les métaux. Ciseler de la vaisselle d' argent.

CISELÉ, ÉE. participe

CISELÉ, ÉE. participe Argent ciselé. Vaisselle ciselée.

Velours ciselé, Velours à fleurs, à ramages.

CISELET. s. m.

CISELET. s. m. Petit ciseau dont se servent les orfévres, les graveurs, les armuriers, etc. Travailler au ciselet. Cela est fait au ciselet.

CISELEUR. s. m.

CISELEUR. s. m. Ouvrier dont le métier est de ciseler. C' est un excellent, un habile ciseleur.

CISELURE. s. f.

CISELURE. s. f. L' art de ciseler, ou L' ouvrage qui se fait en ciselant. Cet ouvrier entend bien la ciselure. La façon de cette vaisselle d' argent est fort chère à cause de la ciselure.

Il se dit, en Architecture, d' Un petit bord qu' on fait avec le ciseau au parement d' une pierre, pour la dresser.

CISTE. s. m.

CISTE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes dont une espèce, le Ciste de Crète, donne une sorte de gomme odorante qui est de quelque usage en médecine.

CISTOPHORE. s. f.

CISTOPHORE. s. f. T. d' Antiq. Il se dit de Jeunes filles qui portaient des corbeilles, dans les Orgies ou fêtes de Bacchus. Voyez CANÉPHORE.

Il se dit aussi de Certaines médailles où l' on voit des corbeilles, et que l' on croit avoir été frappées pour les fêtes célébrées en l' honneur de Bacchus. Dans ce sens, il est masculin.

CITADELLE. s. f.

CITADELLE. s. f. Forteresse qui commande à une ville. La citadelle de Lille, d' Anvers. Le Parthénon était dans la citadelle d' Athènes. Forte citadelle. La ville est prise, mais la citadelle tient encore. On a bridé la ville par une citadelle. Le gouverneur ou commandant d' une citadelle. La garnison d' une citadelle. Les fossés, les remparts d' une citadelle. Bâtir une citadelle. Raser une citadelle.

CITADIN, INE. s.

CITADIN, INE. s. Il se dit Des habitants d' une ville, d' une cité, par opposition à Ceux qui vivent habituellement à la campagne. Un honnête citadin.

Il s' est dit, plus spécialement, en parlant De certaines villes d' Italie, pour désigner Ceux des habitants qui n' étaient pas du corps de la noblesse. Le chancelier de Venise était toujours du corps des citadins. Les citadins avaient peu de part au gouvernement de la république de Venise.

CITATEUR. s. m.

CITATEUR. s. m. Celui qui cite habituellement, dans sa conversation ou dans ses écrits. Il est peu usité.

CITATION. s. f.

CITATION. s. f. Ajournement. Il n' était guère d' usage autrefois qu' en matière ecclésiastique. Il ne comparut point à la première citation. Après les trois citations.

Il se dit actuellement d' Un acte notifié à la partie qu' on veut obliger à comparaître devant un juge de paix ou devant un tribunal de police. Citation devant le juge de paix. Cédule de citation. Citation en conciliation. Acte de citation. Citation pour contravention de police. Donner, notifier une citation à un prévenu. Annuler une citation.

Il se dit également de L' exploit, de l' acte par lequel on assigne un témoin. Les témoins doivent représenter la citation qui leur a été donnée.

CITATION

CITATION s' est dit aussi de L' ordre que le grand maître envoyait à tous les chevaliers de se rendre à Malte, en certaines occasions.

CITATION

CITATION signifie encore, Allégation d' un passage, d' une autorité, soit que l' on rapporte le passage, etc., ou que l' on se contente d' indiquer où il se trouve. Citation d' un passage. Remplir un discours de citations. Multiplier les citations. Longue citation. Des pages chargées de citations. Citation de Virgile, de Cicéron. Mettre les citations en note, en marge, à la marge. Une fausse citation.

CITÉ. s. f.

CITÉ. s. f. Ville, grand nombre de maisons enfermées de murailles. Grande cité. Cité nombreuse. Une belle cité. Jérusalem s' appelait la sainte Cité. Il ne s' emploie guère qu' en poésie et dans le style soutenu.

Fig., dans le langage de l' Écriture, La cité céleste, Le ciel, le séjour des bienheureux.

CITÉ

CITÉ désigne, dans quelques villes, La partie la plus ancienne de la ville, et où se trouve l' église cathédrale ou principale. On divisait autrefois Paris en Ville, Cité, et Université. Il y a tant d' églises dans la Cité.

CITÉ

CITÉ se dit en outre d' Une contrée ou portion de territoire dont les habitants se gouvernent par des lois particulières. Sous Tibère, on comptait soixante-quatre cités dans les Gaules. Les cités de l' ancienne Grèce.

Il signifie également, La collection des citoyens d' un État libre. Un Lacédémonien célèbre disait: «À Sparte, la cité sert de murs à la ville.»

Droit de cité, Aptitude à jouir des droits politiques, conformément aux lois du pays. Avoir droit de cité. Acquérir, perdre le droit de cité.

CITER. v. a.

CITER. v. a. Ajourner, appeler pour comparaître devant le magistrat. Dans ce sens, il ne s' employait guère autrefois qu' en matière ecclésiastique. Il fut cité devant l' official. On le cita au concile.

Il se dit actuellement en parlant Des personnes que l' on assigne à comparaître devant le juge de paix, devant un tribunal de police, ou devant une cour d' assises, comme prévenus ou comme témoins. Citer devant le juge de paix. Citer en conciliation. Citer quelqu' un au tribunal de simple police, de police correctionnelle. Citer un prévenu. Citer des témoins devant une cour d' assises.

CITER

CITER s' est dit aussi De la sommation de se rendre à Malte que le grand maître de l' ordre adressait à tous les chevaliers, dans certaines occasions. Tous les chevaliers furent cités à Malte, parce que l' île était menacée des armées du Turc.

CITER

CITER signifie encore, Alléguer, rapporter. Citer un passage. Citer la loi. Citer faux. Citer juste. Citer les auteurs anciens. Citer un exemple. Citer des faits.

Citer son auteur, citer quelqu' un, Nommer celui de qui on tient une nouvelle, ou quelque chose de semblable. Voilà une étrange nouvelle, celui de qui vous la tenez vous a-t-il cité son auteur? Je vous prie, ne me citez pas. Profitez de l' avis sans citer personne.

CITER

CITER signifie quelquefois, Signaler, indiquer une personne ou une chose qui mérite d' être remarquée, de quelque manière que ce soit. Il est cité pour sa bravoure. On le cite parmi les plus habiles. Citer quelqu' un pour exemple. Il serait trop long de citer tous ceux qui se distinguèrent. Ils citaient avec orgueil ces grands noms. Les connaisseurs citent principalement tel tableau. On cite le trait de cet homme qui...

CITÉ, ÉE. participe

CITÉ, ÉE. participe

CITÉRIEUR, EURE. adj.

CITÉRIEUR, EURE. adj. T. de Géographie. Qui est en deçà, de notre côté, plus près de nous. L' Inde citérieure est en deçà du Gange.

CITERNE. s. f.

CITERNE. s. f. Réservoir sous terre pour recevoir et garder l' eau de pluie. Construire une citerne. Une citerne creusée dans le roc. Eau de citerne.

CITERNEAU. s. m.

CITERNEAU. s. m. Petite citerne où l' eau s' épure avant de passer dans la citerne.

CITOYEN, ENNE. s.

CITOYEN, ENNE. s. Habitant d' une ville, d' une cité. Riche citoyen. Sage citoyen. Un simple citoyen. Les diverses classes de citoyens. Attenter à la liberté des citoyens. Le domicile des citoyens doit être inviolable.

Bon citoyen, Celui qui est zélé pour les intérêts de son pays. Cet homme s' est conduit en bon citoyen. Il a rempli le devoir d' un bon citoyen. On dit dans un sens analogue, Un grand citoyen; et dans le sens contraire, Un mauvais citoyen, etc.

CITOYEN

CITOYEN se prend quelquefois adjectivement dans le sens de Bon citoyen. Un ministre citoyen. Un roi citoyen. Un soldat citoyen.

CITOYEN

CITOYEN dans une acception plus restreinte, se dit de L' habitant d' une cité, d' un État libre, qui a droit de suffrage dans les assemblées publiques, et fait partie du souverain. Exercer les droits de citoyen. Être déchu, être privé des droits de citoyen. La qualité de citoyen.

Citoyen romain, en parlant De l' ancienne Rome, se dit non-seulement de Celui qui était né à Rome, mais aussi de Celui qui avait acquis le droit et les priviléges de citoyen romain, quoiqu' il fût d' un autre pays. Saint Paul était citoyen romain.

Citoyen français, se dit de Quiconque jouit en France des droits politiques, tels que le droit de concourir à l' élection des députés, celui de siéger aux assises en qualité de juré, etc.

CITRATE. s. m.

CITRATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels formés par la combinaison de l' acide citrique avec différentes bases. Les citrates, autres que le citrate de chaux, ne sont d' aucun usage.

CITRIN, INE. adj.

CITRIN, INE. adj. Qui est de couleur de citron. Couleur citrine. Onguent citrin.

CITRIQUE. adj.

CITRIQUE. adj. T. de Chimie. Il se dit D' un acide qu' on trouve dans le citron et dans certains autres fruits. Acide citrique.

CITRON. s. m.

CITRON. s. m. Sorte de fruit à pepins, de forme ovale, de couleur jaune-pâle, et qui est plein de jus. Citron aigre. Citron doux. Jus de citron. Couleur de citron. Chair de citron confite. Écorce de citron. Couleur de citron.

Il s' emploie elliptiquement, comme une sorte d' adjectif invariable, pour signifier Ce qui est de la couleur de citron. Taffetas citron. Une robe citron.

CITRONNÉ, ÉE. adj.

CITRONNÉ, ÉE. adj. Qui sent le citron, où l' on a mis du jus de citron. Tisane citronnée.

CITRONNELLE. s. f.

CITRONNELLE. s. f. Nom donné à plusieurs plantes qui ont une odeur de citron.

CITRONNIER. s. m.

CITRONNIER. s. m. Arbre qui porte le citron. Fleur de citronnier. Les citronniers aiment les pays chauds.

CITROUILLE. s. f.

CITROUILLE. s. f. Espèce de courge dont les tiges rampent à terre, et qui produit un fruit très-gros. Semer des citrouilles.

Il se dit aussi Du fruit même de cette plante, qui est employé comme aliment. Manger de la citrouille. Pain de citrouille. Potage à la citrouille. De la citrouille fricassée.

CIVADIÈRE. s. f.

CIVADIÈRE. s. f. T. de Marine. Voile qu' on suspend sous le mât de beaupré. La vergue de civadière.

CIVE ou CIVETTE. s. f.

CIVE ou CIVETTE. s. f. Espèce d' ail d' un goût fort et relevé, qu' on emploie dans la salade et dans les ragoûts.

CIVET. s. m.

CIVET. s. m. T. de Cuisine. Ragoût fait de chair de lièvre. Faire un civet. Manger un civet. Un civet de lièvre. Mettre un lièvre en civet.

CIVETTE. s. f.

CIVETTE. s. f. Voyez CIVE.

CIVETTE. s. f.

CIVETTE. s. f. Animal qui ressemble à une grosse fouine, et dont on tire une sorte de liqueur épaisse et odoriférante. La civette est un animal fort sauvage.

Il signifie aussi, La liqueur épaisse et odoriférante qu' on tire de la civette. La civette est devenue fort rare. Sentir la civette. L' odeur de la civette est trop forte quand elle est seule.

CIVIÈRE. s. f.

CIVIÈRE. s. f. Espèce de brancard sur lequel on porte à bras de la pierre, du fumier, et toute sorte de fardeaux. Charger de la pierre sur une civière. Cet homme était grièvement blessé, on l' emporta sur une civière.

Prov. et fig., Cent ans bannière, cent ans civière, se dit en parlant Des changements de fortune qui arrivent dans les familles.

CIVIL, ILE. adj.

CIVIL, ILE. adj. Qui regarde et qui concerne les citoyens. La vie civile. La société civile. La guerre civile. Troubles civils. Lois civiles.

État civil, La condition d' une personne, en tant qu' elle est enfant naturel ou adoptif, de tel père ou de telle mère, légitime ou bâtarde, mariée ou non mariée, vivante ou morte naturellement ou civilement.

Actes de l' état civil, registres de l' état civil, Les actes, les registres qui constatent l' état civil des personnes.

Officier de l' état civil, Fonctionnaire chargé de tenir les registres de l' état civil, c' est-à-dire, de constater les naissances, les mariages et les décès.

Droit civil, La collection des lois qui règlent l' état des personnes, les biens, et les différentes manières d' acquérir la propriété. Il s' est dit aussi par opposition à Droit canon. Cours de droit civil. Professeur de droit civil.

Droits civils, au pluriel, Ceux dont la jouissance est garantie par la loi civile à tout Français. L' exercice des droits civils. Le droit de succéder, celui de tester, etc., sont des droits civils. On dit de même, Effets civils.

Liste civile: voyez LISTE. Jour civil: voyez JOUR.

CIVIL

CIVIL en termes de Jurisprudence, se dit par opposition à Criminel. Code civil. Matière civile. Procès civil. Affaire civile. Procédure civile. Tribunal civil. Les effets civils d' un jugement criminel. On dit substantivement en ce sens, Le civil et le criminel.

En Matière criminelle, Partie civile, Celui qui agit en son nom contre un accusé, pour des intérêts civils. Se porter, se constituer, se rendre partie civile.

Intérêts civils, Le dédommagement dû à une personne sur le bien d' un criminel, à cause du tort qu' elle a souffert par le crime commis.

Requête civile, Voie extraordinaire, admise dans certains cas déterminés par la loi, pour obtenir qu' un jugement ou un arrêt rendu en dernier ressort soit rétracté. Se pourvoir par requête civile. Revenir contre un arrêt par requête civile. Moyens, ouvertures de requête civile. Faire juger une requête civile. Entériner une requête civile.

Mort civile, Cessation de toute participation aux droits civils. La condamnation à mort, la peine des travaux forcés à perpétuité, et celle de la déportation, emportent la mort civile. Les voeux solennels prononcés dans un ordre religieux avaient les effets de la mort civile.

CIVIL

CIVIL se dit aussi par opposition à Militaire, et quelquefois à Ecclésiastique. Le courage civil. Après avoir servi plusieurs années, il obtint un emploi civil. Les autorités civiles et les autorités militaires. Les autorités civiles et les autorités ecclésiastiques. Fonctionnaire civil. Inspecteur des bâtiments civils. On dit aussi substantivement, en ce sens, Le civil et le militaire.

CIVIL

CIVIL signifie en outre, Courtois, honnête, poli, bien élevé. Un homme fort civil. Une femme fort civile. Il faut être civil à l' égard de tout le monde, envers tout le monde. Il m' a reçu d' une manière fort civile.

CIVILEMENT. adv.

CIVILEMENT. adv. En matière civile, en procès civil. Procéder civilement. Juger civilement. Poursuivre civilement.

Être mort civilement, Être frappé de mort civile.

Être civilement responsable d' un délit, Être responsable du dommage qui résulte d' un délit commis par une personne sur laquelle on exerce quelque autorité.

CIVILEMENT

CIVILEMENT signifie aussi, Honnêtement, avec politesse. Vivre civilement avec quelqu' un. Traiter civilement. Recevoir civilement. Agir, parler civilement.

CIVILISATION. s. f.

CIVILISATION. s. f. Action de civiliser, ou État de ce qui est civilisé. Retarder la civilisation d' un pays. Les progrès de la civilisation. Les résultats de la civilisation. Civilisation avancée.

CIVILISER. v. a.

CIVILISER. v. a. Il signifiait autrefois, Rendre civile une matière criminelle, réduire une cause criminelle à une procédure ordinaire et civile. Civiliser un procès. Civiliser une cause criminelle.

Il signifie, Rendre civil et sociable; polir les moeurs. Le commerce des Grecs a civilisé les barbares.

Il s' emploie quelquefois, dans ce sens, avec le pronom personnel. Ces peuples ne se civilisèrent que lentement.

Fam., Il se civilise, se dit D' un homme qui se polit, qui prend des manières plus douces, plus affables.

CIVILISER

CIVILISER avec le pronom personnel, se dit, familièrement, D' une querelle qui commence à s' apaiser, ou D' une nouvelle moins fâcheuse qu' elle n' avait paru d' abord. La querelle se civilise, commence à se civiliser. Cette affaire se civilise.

CIVILISÉ, ÉE. participe

CIVILISÉ, ÉE. participe Les peuples civilisés. Les nations civilisées.

CIVILITÉ. s. f.

CIVILITÉ. s. f. Honnêteté, courtoisie, manière honnête de vivre et de converser dans le monde. Un homme plein de civilité. Il en a usé avec beaucoup de civilité. Manquer de civilité. Cela est contre les règles de la civilité. Il est de la civilité de...

Il se dit aussi Des actions, des paroles civiles, des compliments, et de tout autre témoignage semblable de bienveillance ou d' égard. Faire civilité à quelqu' un. Faire des civilités. Recevoir des civilités de la part de quelqu' un. Mes civilités à monsieur votre frère. Il m' a comblé, accablé de civilités. Après les premières civilités de part et d' autre. Il a mal reçu les civilités qu' on lui a faites.

La Civilité puérile. Titre d' un vieux livre fait pour apprendre la civilité aux enfants.

Fam. et par plaisanterie, Il n' a pas lu la Civilité puérile, se dit D' un homme qui manque aux devoirs ordinaires de la civilité.

CIVIQUE. adj. des deux genres

CIVIQUE. adj. des deux genres Qui concerne le citoyen, ou Qui appartient à un bon citoyen. Droits civiques. Les vertus civiques.

Dégradation civique, Peine infamante qui consiste dans la destitution et l' exclusion du condamné, de toutes fonctions et emplois publics, et dans la privation du droit d' être juré, expert, témoin, etc.

Couronne civique, Couronne de chêne qu' on donnait autrefois, chez les Romains, à celui qui avait sauvé la vie à un citoyen dans un assaut, dans une bataille.

CIVISME. s. m.

CIVISME. s. m. Le zèle du citoyen pour les intérêts de son pays. Il a donné des preuves de civisme. Un civisme éprouvé.

CLABAUD. s. m.

CLABAUD. s. m. Il se dit proprement d' Un chien de chasse qui a les oreilles pendantes, et qui se récrie mal à propos sur les voies, c' est-à-dire, qui aboie sans être sur les voies de la bête. Le veneur ne se fie point à ce chien, c' est un clabaud, ce n' est qu' un clabaud.

Fig. et fam., C' est un clabaud, se dit, par injure, D' un homme qui parle beaucoup et mal à propos.

Fig. et fam., Ce chapeau fait le clabaud, il est clabaud, Il a les bords pendants. On dit de même, Un chapeau en clabaud.

CLABAUDAGE. s. m.

CLABAUDAGE. s. m. Le bruit que font plusieurs chiens qui clabaudent, qui aboient. Le clabaudage des chiens dans un chenil.

Il signifie figurément et familièrement, Vaine criaillerie. Son clabaudage ne m' effraye point. Je ne m' arrête point à tous ces clabaudages.

CLABAUDER. v. n.

CLABAUDER. v. n. Aboyer fréquemment. Il ne se dit au propre que D' un chien de chasse qui aboie ordinairement sans être sur les voies de la bête. Un chien qui ne fait que clabauder.

Il signifie figurément et familièrement, Crier, faire du bruit mal à propos et sans sujet. Cet homme ne fait que clabauder. Il n' a fait que clabauder contre telles personnes.

CLABAUDERIE. s. f.

CLABAUDERIE. s. f. Criaillerie importune et sans sujet. Il croit l' emporter par ses clabauderies perpétuelles. Il est familier.

CLABAUDEUR, EUSE. s.

CLABAUDEUR, EUSE. s. Criailleur, criailleuse; celui, celle qui crie beaucoup et mal à propos. C' est un clabaudeur éternel. Il est familier.

CLAIE. s. f.

CLAIE. s. f. Ouvrage à claire-voie en forme de carré long, et fait de brins d' osier ou de branches d' arbre entrelacées. Une claie à passer de la terre, à passer du sable. Faire sécher des raisins sur une claie. Autrefois on traînait sur la claie ceux qui avaient été tués en duel, ou qui s' étaient donné la mort. On se sert de claies à la guerre pour faire des retranchements.

CLAIR, AIRE. adj.

CLAIR, AIRE. adj. Éclatant, lumineux, qui jette, qui répand de la lumière. Le soleil est le plus clair de tous les astres. La lune est claire. Le feu est clair de sa nature. Le bois sec fait un feu très-clair.

Subst., Le clair de la lune, ou Clair de lune, La lumière, la clarté de la lune. Nous marchâmes toute la nuit au clair de la lune. Il fait clair de lune, grand clair de lune, un beau clair de lune.

En termes de Peinture, Clair de lune, Tableau qui représente une vue prise au clair de la lune.

CLAIR

CLAIR signifie aussi, Qui reçoit beaucoup de jour. Cette église est bien claire. Cette chambre, cette galerie est fort claire. On dit en ce sens, Il fait bien clair dans cette église, dans cette chambre, dans cette galerie.

Absol., Il fait clair, Il fait jour. Il ne faisait pas encore clair quand nous partîmes. Cela s' entend aussi quelquefois Du clair de la lune.

CLAIR

CLAIR signifie encore, Luisant, poli. Des armes claires. Vaisselle d' argent fort claire. Un plancher bien clair et bien frotté.

Teint clair, Teint vil et uni.

CLAIR

CLAIR en parlant Des couleurs, signifie, Moins foncé, plus approchant du blanc. Vert clair. Rouge clair. Clair-brun.

Cheveux clair-bruns, Cheveux d' un brun qui n' est point foncé. Cette fille, cette femme est clair-brune, Elle a les cheveux clair-bruns.

CLAIR

CLAIR se dit substantivement, en termes de Peinture, Des couleurs hautes qui représentent les jours, les parties les plus éclairées. Dans ce sens, il s' emploie ordinairement au pluriel. Les clairs sont bien entendus, sont mal entendus dans ce tableau.

Il se dit également, dans les ouvrages de tapisserie, Des laines et des soies claires qui servent à rehausser l' ouvrage. Cet ouvrage de tapisserie est presque achevé, il n' y a plus que les clairs à mettre.

CLAIR

CLAIR signifie aussi, Transparent, qui laisse passer librement la lumière, en sorte que l' on peut voir au travers. Verre clair. Des vitres bien claires. Clair comme cristal de roche.

Il signifie particulièrement, Qui n' est point trouble. Une claire fontaine. De l' eau claire. Vin clair. Ce vin n' est pas encore clair. Cette liqueur est claire. Cela est clair comme de l' eau de roche.

Le temps est clair, le ciel est clair et serein, Il n' y a aucun nuage en l' air.

Tirer du vin au clair, Le mettre en bouteilles quand il a été bien reposé.

Fig., Tirer au clair un fait, une difficulté, L' éclaircir.

Prov. et fig., Il n' y fera que de l' eau claire, que de l' eau toute claire, se dit D' un homme qui a entrepris quelque chose où l' on croit qu' il ne réussira pas.

CLAIR

CLAIR signifie aussi, Qui a peu de consistance. Dans ce sens, il est opposé à Épais, et il ne se dit proprement que Des choses liquides. Ce sirop est trop clair. Cette bouillie, cette purée est trop claire. Lait clair.

Lait clair, signifie aussi quelquefois, Le petit-lait.

CLAIR

CLAIR signifie encore, Qui n' est pas bien serré, dont les parties ne sont pas près à près. Toile claire. De la gaze bien claire. Avoir les cheveux bien clairs. Les blés sont fort clairs. Ce bois est fort clair.

CLAIR

CLAIR se dit en outre De la voix et des sons, et signifie, Net et aigu. Cet enfant de choeur a la voix claire. La voix des femmes est ordinairement plus claire que celle des hommes.

CLAIR

CLAIR signifie figurément, Intelligible, aisé à comprendre. Idée claire. Style clair. Discours clair. Il s' est expliqué en termes fort clairs. Une expression claire. Un commentaire bien clair. Il n' y a rien de si clair. Il est clair que... Cela est clair et net. Méthode claire et aisée.

Il s' applique quelquefois Aux personnes. Cet auteur n' est pas clair dans ses définitions.

Fig., Avoir l' esprit clair, Avoir beaucoup de netteté dans l' esprit, dans le jugement.

CLAIR

CLAIR signifie aussi, Évident, manifeste. Son droit est clair comme le jour. La raison, la conséquence en est claire. Preuve claire, claire comme le jour.

Ce procédé, cette conduite, ces discours, ne sont pas clairs, Ce procédé, cette conduite, ces discours sont équivoques. Cette affaire n' est pas claire, Elle est embrouillée.

Clairs deniers, argent clair, L' argent, les deniers qu' on peut toucher quand on veut, qu' on peut recevoir aisément. Il s' est payé des plus clairs deniers de la recette. C' est de l' argent clair. On dit substantivement, Il m' a constitué une rente sur le plus clair de son bien.

Fam., C' est un profit tout clair, C' est un profit évident, manifeste. Cela se dit quelquefois au figuré. Au lieu d' aller au spectacle, j' ai travaillé; c' est un profit tout clair.

CLAIR

CLAIR s' emploie aussi adverbialement, et signifie, D' une manière claire et distincte. Voir clair. Entendre clair. Cette seconde phrase est maintenant peu usitée.

Fig., Voir clair, voir fort clair, Avoir l' esprit pénétrant. On ne lui en fera pas aisément accroire, il voit fort clair. On dit aussi, Voir clair dans une affaire, La bien connaître. Avant de m' engager, je veux y voir clair.

Fig., Cet homme entend fort clair, Il a beaucoup d' intelligence, il entend à demi-mot. Il ne faut pas beaucoup d' explication avec lui, il entend fort clair.

Parler clair, Parler avec une voix grêle et aiguë. Il parle clair comme une femme.

Fig., Clair et net, haut et clair, Franchement, nettement, et sans chercher d' adoucissement, de détours. Parler clair et net, haut et clair. Il a dit son sentiment haut et clair. Il s' en est expliqué haut et clair.

Clair et net, signifie quelquefois, Tous frais déduits. Il gagne, clair et net, cent mille francs dans cette affaire.

Semer clair, Répandre la graine de loin en loin, et en moindre quantité qu' à l' ordinaire.

CLAIRE. s. f.

CLAIRE. s. f. On nomme ainsi, dans l' affinage, Les cendres lavées ou les os calcinés dont on se sert pour faire les coupelles.

CLAIREMENT. adv.

CLAIREMENT. adv. D' une manière claire, nettement, distinctement. De là on distingue clairement tous les navires qui sont dans le port. J' ai distingué clairement sa voix.

Il signifie figurément, D' une manière intelligible, ou Franchement. Parler clairement. Expliquer clairement un passage. Expliquez-vous clairement. Il m' a dit clairement son intention.

Il signifie aussi, Évidemment, manifestement. Démontrer clairement une proposition. Il prouve très-clairement ce qu' il dit. Je vois clairement qu' on vous a trompé.

CLAIRET. adj.

CLAIRET. adj. Vin d' une couleur faible. Vin clairet. On l' emploie aussi substantivement, Boire du clairet.

CLAIRET. substantif

CLAIRET. substantif se dit également d' Une composition aromatique que l' on prépare en faisant infuser des plantes odorantes dans du vin, et en y ajoutant du miel et du sucre.

CLAIRET. s. m.

CLAIRET. s. m. T. de Joaillier. Pierre dont la couleur est trop faible.

CLAIRE-VOIE. s. f.

CLAIRE-VOIE. s. f. Ouverture faite à rez-de-chaussée dans le mur d' un parc ou d' un jardin, et qui n' est fermée que par une grille, ou par une espèce de fossé appelé Saut de loup. Des claires-voies.

À CLAIRE-VOIE. Locution adverbiale

À CLAIRE-VOIE. Locution adverbiale qui se dit De tout ouvrage de charpente, de menuiserie ou d' osier, dont les pièces laissent du jour entre elles. Porte à claire-voie. Entourer un bureau d' une enceinte à claire-voie. Ce panier est à claire-voie.

Il se dit, par extension, De tout tissu qui n' est pas serré. Cette toile est faite à claire-voie.

En termes d' Agriculture et de Jardinage, Semer à claire-voie, Jeter la graine en terre en la dispersant le plus qu' il est possible.

CLAIRIÈRE. s. f.

CLAIRIÈRE. s. f. Endroit d' une forêt tout à fait dégarni d' arbres. Il y a tant d' arpents dans cette forêt, sans compter les clairières.

CLAIRIÈRE

CLAIRIÈRE en termes de Lingère, se dit Des endroits plus clairs que le reste dans les toiles.

CLAIR-OBSCUR. s. m.

CLAIR-OBSCUR. s. m. T. de Peinture. Imitation de l' effet que produit la lumière en éclairant les surfaces qu' elle frappe, et en laissant dans l' ombre celles qu' elle ne frappe pas. L' art, la science du clair-obscur. L' entente du clair-obscur. Ce peintre entend bien le clair-obscur.

Peinture, dessin en clair-obscur, de clair-obscur, Tableau, dessin fait sans mélange d' autres couleurs que du blanc et du noir, ou du blanc avec une seule couleur, comme les camaïeux.

CLAIR-OBSCUR

CLAIR-OBSCUR se dit quelquefois Des effets mêmes de la lumière sur les corps qu' elle frappe. Un sculpteur, un architecte, doivent avoir égard aux effets du clair-obscur.

CLAIRON. s. m.

CLAIRON. s. m. Sorte de trompette dont le son est aigu et perçant. Le son des trompettes et des clairons. Le clairon guerrier.

CLAIR-SEMÉ, ÉE. adj.

CLAIR-SEMÉ, ÉE. adj. Qui n' est pas bien serré, qui n' est pas près à près. Du blé clair-semé. De l' avoine clair-semée. Les arbres sont clair-semés dans ce verger.

Prov., L' argent est clair-semé chez lui, Il en a fort peu.

CLAIR-SEMÉ

CLAIR-SEMÉ s' emploie quelquefois figurément, surtout en parlant Des ouvrages d' esprit. Les beautés sont clair-semées dans cet ouvrage, dans ce poëme.

CLAIRVOYANCE. s. f.

CLAIRVOYANCE. s. f. Sagacité et pénétration dans les affaires. C' est un homme habile et qui a de la clairvoyance. Rien ne saurait échapper à son exactitude et à sa clairvoyance.

CLAIRVOYANT, ANTE. adj.

CLAIRVOYANT, ANTE. adj. Intelligent, éclairé, et pénétrant dans les affaires. C' est un homme fort clairvoyant. Il a l' esprit clairvoyant. Vous ne le tromperez pas, il est trop clairvoyant. C' est une femme habile et clairvoyante.

CLAMEUR. s. f.

CLAMEUR. s. f. Grand cri. Il se dit ordinairement Des cris confus de plusieurs personnes réunies. Clameur tumultueuse. Il s' éleva une clameur universelle. Les clameurs d' une populace mutinée. On entendait de tous côtés de grandes clameurs. Cela excita les clameurs de l' assemblée. Les clameurs des femmes et des enfants.

Il signifie quelquefois figurément, Injure, outrage. Braver les clameurs des sots. De vaines clameurs. Les clameurs de ses adversaires ne l' intimident point.

La clameur publique, L' indignation publique, manifestée de quelque manière que ce soit.

Clameur de haro. Terme de Pratique qui se disait autrefois, en Normandie, de La sommation de comparaître sur-le-champ devant le juge. Nonobstant clameur de haro.

CLAN. s. m.

CLAN. s. m. Nom qu' on donne, en Écosse et en Irlande, à une tribu formée d' un certain nombre de familles. Chef de clan. Un clan de montagnards. Il était de tel clan.

CLANDESTIN, INE. adj.

CLANDESTIN, INE. adj. Qui se fait en cachette et contre les lois ou la morale. Mariage clandestin. Assemblée clandestine. Démarches clandestines. Relations clandestines. Écrit clandestin.

CLANDESTINE. s. f.

CLANDESTINE. s. f. T. de Botan. Plante ainsi nommée parce que ses tiges croissent dans la terre ou sous la mousse.

CLANDESTINEMENT. adv.

CLANDESTINEMENT. adv. D' une manière clandestine, en cachette. Ils se sont mariés clandestinement. Ils complotèrent, ils s' assemblèrent clandestinement.

CLANDESTINITÉ. s. f.

CLANDESTINITÉ. s. f. T. de Jurispr. Le vice d' une chose faite en secret et contre la loi. La clandestinité empêche la validité d' un mariage.

CLAPET. s. m.

CLAPET. s. m. Espèce de petite soupape qui se lève et se baisse par le moyen d' une simple charnière. Clapet de pompe.

CLAPIER. s. m.

CLAPIER. s. m. On appelle ainsi Certains petits trous creusés exprès, où les lapins se retirent. Un clapier bien peuplé. On fait des clapiers dans les garennes.

Il se dit, par extension, d' Une machine de bois où l' on nourrit des lapins domestiques, et qui est faite à l' imitation des clapiers de garenne. Faire un clapier dans un grenier.

Lapins de clapier, ou simplement, Clapiers, Les lapins élevés dans ces sortes de machines.

C' est un lapin de clapier, un franc clapier, se dit D' un mauvais lapin.

CLAPIR (SE). v. pron.

CLAPIR (SE). v. pron. Se blottir, se tapir, se cacher dans un trou. Il se dit particulièrement Des lapins.

CLAPI, IE. participe

CLAPI, IE. participe

CLAPOTAGE ou CLAPOTIS. s. m.

CLAPOTAGE ou CLAPOTIS. s. m. T. de Marine. Agitation légère des vagues, qui se croisent et s' entrechoquent dans tous les sens.

CLAPOTER. v. n.

CLAPOTER. v. n. T. de Marine. Éprouver l' agitation qu' on nomme clapotage. La mer clapote.

CLAPOTEUSE. adj. f.

CLAPOTEUSE. adj. f. Il se dit De la mer lorsqu' elle clapote après avoir été agitée par différents vents. La mer est clapoteuse.

CLAPOTIS. s. m.

CLAPOTIS. s. m. Voyez CLAPOTAGE.

CLAQUE. s. f.

CLAQUE. s. f. Coup du plat de la main. Une claque sur les fesses. Donner une claque à quelqu' un. Il est familier.

CLAQUE

CLAQUE se dit aussi d' Une espèce de sandale qu' on met par-dessus la chaussure, pour se garantir de l' humidité et de la crotte. Une paire de claques.

CLAQUE. s. m.

CLAQUE. s. m. Chapeau aplati ou pouvant s' aplatir, qui est particulièrement propre à être mis sous le bras. Acheter un claque. Porter un claque.

CLAQUEDENT. s. m.

CLAQUEDENT. s. m. Terme d' injure et de mépris, qui se dit d' Un gueux, d' un misérable qui tremble de froid. C' est un claquedent. Il est populaire.

CLAQUEDENT

CLAQUEDENT signifie aussi, Un homme qui parle beaucoup de lui avec jactance, et souvent contre la vérité. Ce n' est qu' un claquedent. Il est familier et peu usité.

CLAQUEMENT. s. m.

CLAQUEMENT. s. m. On ne l' emploie guère que dans les deux acceptions suivantes: Claquement de dents, Le bruit que font les dents d' une personne qui tremble de froid ou de peur. Claquement de mains, Le bruit que font les mains lorsqu' on les frappe l' une contre l' autre.

CLAQUEMURER. v. a.

CLAQUEMURER. v. a. Renfermer, resserrer dans une étroite prison. Il est pris, on l' a claquemuré. Il fut claquemuré à la Force.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se tenir renfermé. Il se claquemure toute la journée dans sa chambre. Ce mot est familier.

CLAQUEMURÉ, ÉE. participe

CLAQUEMURÉ, ÉE. participe

CLAQUER. v. n.

CLAQUER. v. n. Faire un certain bruit aigu et éclatant. Claquer des mains. Un charretier qui fait claquer son fouet. Un fouet qui claque bien.

Fig. et fam., Faire claquer son fouet, Faire valoir son autorité, son crédit, etc.

Claquer des dents, et Les dents claquent, se dit Quand les dents se choquent par un tremblement que cause le froid ou la peur. Lorsque le frisson lui prend, ses dents claquent, il claque des dents.

Activ. et fam., Claquer quelqu' un, Lui donner une claque, des claques. Cela se dit quelquefois figurément, en parlant D' un auteur dramatique ou D' un acteur, et signifie, L' applaudir. Ses amis seuls l' ont claqué.

CLAQUÉ, ÉE. participe

CLAQUÉ, ÉE. participe

CLAQUET. s. m.

CLAQUET. s. m. Petite latte qui est sur la trémie d' un moulin, et qui bat continuellement avec bruit. On entend le bruit du claquet.

Pop., La langue lui va comme un claquet de moulin, se dit D' une personne qui parle beaucoup.

CLAQUEUR. s. m.

CLAQUEUR. s. m. Il se dit, par mépris, Des applaudisseurs à gages, des gens payés pour applaudir les pièces ou les acteurs. Une troupe de claqueurs. Imposer silence aux claqueurs. Il est familier.

CLARIFICATION. s. f.

CLARIFICATION. s. f. Action par laquelle on rend une liqueur claire, on purifie une substance fluide. La clarification d' une liqueur, d' un sirop.

CLARIFIER. v. a.

CLARIFIER. v. a. Rendre claire une liqueur qui est trouble. Il y a plusieurs manières de clarifier le vin.

Il signifie, par extension, Purifier une substance fluide quelconque. Clarifier un sirop. Clarifier du sucre.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette liqueur commence à se clarifier.

CLARIFIÉ, ÉE. participe

CLARIFIÉ, ÉE. participe Eau clarifiée. Petit-lait clarifié.

CLARINE. s. f.

CLARINE. s. f. Sonnette pendue au cou des animaux qu' on fait paître dans les forêts.

CLARINETTE. s. f.

CLARINETTE. s. f. Sorte de hautbois. L' anche d' une clarinette.

Il se dit aussi de Celui qui joue de cet instrument. C' est une excellente clarinette.

CLARTÉ. s. f.

CLARTÉ. s. f. Lumière, lueur, splendeur. La clarté du jour. La clarté du soleil, de la lune, des étoiles. Clarté douteuse. Une trop grande clarté éblouit. Lire à la clarté du feu, des flambeaux. Fuir la clarté. Les hiboux fuient la clarté. En ce sens, il ne s' emploie guère au pluriel que dans le style poétique.

Poétiq., Jouir de la clarté du jour, de la clarté, Vivre. On dit de même: Revoir la clarté du jour, revoir la clarté. Perdre la clarté du jour, perdre la clarté. Etc.

CLARTÉ

CLARTÉ se dit quelquefois figurément, surtout en poésie, de Tout ce qui éclaire l' esprit. Dans ce sens, on l' emploie souvent au pluriel. De fausses clartés les égarent. Il méconnut les saintes clartés du christianisme. Une vaine clarté.

CLARTÉ

CLARTÉ se prend aussi pour Transparence. La clarté du verre. La clarté de l' eau.

CLARTÉ

CLARTÉ se dit encore, figurément, de Cette qualité des idées, du discours, du style, qui les rend propres à être facilement compris. Parler, écrire avec clarté. Expliquer quelque chose avec une grande clarté. Il faut de la clarté dans le style. Ces principes sont d' une grande clarté.

Avoir de la clarté dans l' esprit, dans les idées, etc., Avoir les idées claires, nettes. On dit aussi, dans ce sens, Clarté d' esprit.

CLASSE. s. f.

CLASSE. s. f. L' ordre suivant lequel on range, on distribue, on suppose rangées ou distribuées, diverses personnes ou diverses choses. Sur les côtes de France, on a distribué les matelots en plusieurs classes. Bureau des classes. Il y a trois classes de grands d' Espagne. Un grand de la première classe. Les naturalistes ont divisé chaque règne en plusieurs classes. En botanique, les classes se subdivisent en ordres ou en familles.

Il se dit aussi Des ordres, des rangs que la diversité, l' inégalité des conditions établit parmi les hommes réunis en société. Les diverses classes de la société. Les hautes classes. Les classes élevées. La classe moyenne. Les classes inférieures. Les basses classes. La classe pauvre. La classe des artisans. La classe laborieuse. C' est un homme de la haute classe, de la dernière classe. Toutes les classes de citoyens.

Il se dit, par extension, en parlant Des personnes ou des choses qui ont entre elles une certaine conformité, qui sont de même nature, etc. Il appartient à cette classe d' hommes sans moeurs qui... Cet ouvrage convient à toutes les classes de lecteurs. Ces objets forment une classe à part.

C' est un savant, un auteur, un artiste de la première classe, C' est un savant, un auteur, un artiste du premier mérite.

Fam., C' est un fripon, un menteur, etc., de la première classe, C' est un fripon fieffé, un grand menteur, etc.

CLASSE

CLASSE se dit en outre, dans les Colléges, Des divisions entre lesquelles on répartit les écoliers, les élèves, et dont chacune reçoit les leçons d' un professeur particulier. Il y a ordinairement sept classes principales dans un collége. La première classe se nomme Rhétorique. En quelle classe êtes-vous? Ces deux enfants sont dans la même classe. Ce professeur est chargé de telle classe. Faire une classe. Le professeur, le régent d' une classe. Classe d' histoire. En ce sens, au lieu de Seconde classe, troisième classe, etc., on dit absolument, La seconde, la troisième, etc. Il est en seconde. Il est en cinquième. Ce professeur fait la quatrième.

Il a un sens analogue dans quelques autres établissements d' instruction publique. Les classes du Conservatoire. Classe de solfége.

Basses classes, Celles par où commencent les écoliers, jusqu' à la quatrième inclusivement.

Faire ses classes, Faire ses études. Il a fait toutes ses classes.

CLASSE

CLASSE se dit également Des écoliers qui sont d' une même classe. Toute la classe a eu congé. Cette classe est forte, il y a beaucoup de bons élèves. Ce professeur tient bien sa classe.

Il se dit, par extension, Des salles où les écoliers de chaque classe s' assemblent pour recevoir les leçons du professeur. Les élèves entrent en classe. Il fut mis à la porte de la classe. Au sortir de la classe.

Il signifie aussi, Le temps que les écoliers sont assemblés pour prendre la leçon. Au commencement de la classe. Pendant la classe. À la fin de la classe. La classe du matin. La classe du soir. Entre les deux classes.

La rentrée des classes, Le temps où les élèves reprennent leurs études, après les vacances. Il est revenu pour la rentrée des classes. On dit aussi, mais plus rarement, L' ouverture des classes.

Ouvrir une classe, Commencer à faire des leçons dans un lieu où il ne s' en faisait pas encore.

CLASSEMENT. s. m.

CLASSEMENT. s. m. Action de classer, de mettre dans un certain ordre; État de ce qui est classé. Le classement de ces papiers sera fort long. Le classement des matières. Il ne s' emploie guère sans complément.

CLASSER. v. a.

CLASSER. v. a. Ranger, distribuer par classes. Classer des matelots. Classer des plantes.

Il signifie aussi, simplement, Mettre dans un certain ordre. Il faudra classer tous ces papiers. Classer les matières d' un ouvrage. J' ai tout cela classé dans ma tête.

Il signifie également, Assigner, indiquer la classe à laquelle une chose appartient, ou doit appartenir. Cet animal a été classé parmi les rongeurs. La concussion est classée parmi les crimes contre la chose publique.

CLASSÉ, ÉE. participe

CLASSÉ, ÉE. participe

CLASSIFICATION. s. f.

CLASSIFICATION. s. f. Action de classer; État de ce qui est classé. La classification des lois. Classification des minéraux, des végétaux, etc. Bonne, mauvaise classification.

CLASSIQUE. adj. des deux genres

CLASSIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des auteurs du premier rang, qui sont devenus modèles dans une langue quelconque. Platon, Aristote, Homère, Démosthène, Cicéron, Virgile, Tite-Live, etc., sont des auteurs classiques. Les auteurs, les écrivains classiques français, anglais, etc. On l' emploie aussi substantivement. Les classiques français, anglais, etc. Recueil des classiques. Boileau est un de nos premiers classiques.

Ouvrage classique, Ouvrage qui a soutenu l' épreuve du temps, et que les hommes de goût regardent comme un modèle.

CLASSIQUE

CLASSIQUE se dit quelquefois De ce qui a rapport aux classes des colléges. Devoir classique. Exercice classique. Études classiques. Livres classiques.

CLASSIQUE

CLASSIQUE se dit aussi, par opposition à Romantique, Des écrivains qui suivent les règles de composition et de style établies par les auteurs classiques. Il se dit également Des ouvrages de ces écrivains. Auteur, écrivain, poëte classique. Poésie classique, Poëme classique.

Le genre classique, ou simplement, Le classique, Le genre des écrivains classiques. On dit aussi, substantivement, Les classiques et les romantiques, Les partisans du genre classique et ceux du genre romantique.

CLASSIQUE

CLASSIQUE se dit quelquefois, par extension, Des auteurs, des ouvrages qui font autorité en quelque matière. L' ouvrage de ce jurisconsulte, de ce médecin, est devenu classique.

CLASSIQUE

CLASSIQUE se dit également, dans les Arts d' imitation, De ce qui rappelle la manière antique, ou De ce qui est conforme aux règles strictes de l' art. Les productions de cet artiste ont le mérite de l' originalité, unie à toute la pureté classique. Les traditions classiques.

Terre classique, sol classique, Pays qui fut habité dans les temps anciens par quelqu' un des peuples célèbres dont la littérature et les arts ont servi de modèles. On dit, par extension, La terre classique des beaux-arts, Le pays où les beaux-arts sont ou fuient cultivés avec le plus de succès; et, figurément, La terre classique de la liberté, Le pays dont l' histoire et les lois offrent le plus de lumières aux hommes qui cherchent les moyens d' établir ou de conserver la liberté.

CLATIR. v. n.

CLATIR. v. n. T. de Chasse. Il se dit D' un chien qui redouble son cri, en poursuivant le gibier. Il est peu usité.

CLAUDE. s. et adj.

CLAUDE. s. et adj. Sot, imbécile. C' est un claude. Il n' est pas si claude qu' on le croit. Il est familier.

CLAUDICATION. s. f.

CLAUDICATION. s. f. T. de Médec., et d' Art vétérinaire. Action de boiter.

CLAUSE. s. f.

CLAUSE. s. f. Disposition particulière faisant partie d' un traité, d' un édit, d' un contrat, ou de tout autre acte public ou particulier, etc. Clause expresse. Clause conditionnelle. Clause irritante. Clause dérogatoire. Clause résolutoire. Clause pénale. Clause comminatoire. Clause codicillaire. Mettre, insérer, ajouter une clause dans un contrat. Glisser une clause dans un acte. On a mis dans le contrat des clauses avantageuses pour lui. Il y a une clause qui dit, qui porte... Satisfaire aux clauses. Cahier des charges, clauses et conditions auxquelles aura lieu la vente, etc.

La clause de six mois, Celle qui porte le pouvoir réciproque de résilier le bail d' une maison, en avertissant six mois auparavant. Bail sans clause, Bail où cette clause n' existe point.

CLAUSTRAL, ALE. adj.

CLAUSTRAL, ALE. adj. Appartenant au cloître ou monastère. Les lieux claustraux. La discipline claustrale.

Offices claustraux, Certains bénéfices qui sont du corps d' une abbaye ou d' un prieuré.

Prieur claustral, Le religieux qui est le supérieur des autres, dans un prieuré.

CLAVEAU. s. m.

CLAVEAU. s. m. Maladie contagieuse qui attaque les brebis et les moutons. Quand le claveau se met dans un troupeau de moutons, il y fait de grands ravages.

CLAVEAU

CLAVEAU en Architecture, se dit d' Une pierre taillée en coin, qui entre dans la construction des voûtes plates ou carrées, comme sont celles des portes, des fenêtres, etc.

CLAVECIN. s. m.

CLAVECIN. s. m. Instrument de musique, sorte de longue épinette à un ou plusieurs claviers, dont les cordes sont de métal et doubles. Jouer du clavecin. Toucher le clavecin. Accompagner du clavecin. Pièces de clavecin. Le forte-piano est un perfectionnement du clavecin, et ce dernier instrument n' est plus en usage.

Clavecin à ravalement, Clavecin qui a plus de touches que les clavecins ordinaires.

Clavecin organisé, Clavecin dont le clavier fait jouer un petit orgue.

CLAVELÉ, EE. adj.

CLAVELÉ, EE. adj. Qui a le claveau, qui a une maladie contagieuse.

CLAVELÉE. s. f.

CLAVELÉE. s. f. Claveau. Les brebis sont fort sujettes au tac et à la clavelée. Plus de la moitié de son troupeau est mort de la clavelée.

CLAVETTE. s. f.

CLAVETTE. s. f. Espèce de clou plat, qu' on passe dans l' ouverture faite au bout d' une cheville, d' un boulon, etc., pour les arrêter. Mettre une clavette dans une cheville, dans un boulon.

CLAVICULE. s. f.

CLAVICULE. s. f. T. d' Anat. Chacun des deux os longs par lesquels les épaules tiennent en devant à la partie supérieure de la poitrine. La clavicule droite. La clavicule gauche. Se rompre la clavicule.

CLAVICULE

CLAVICULE signifie aussi, Petite clef. Il n' est guère d' usage en ce sens qu' au figuré et dans cette phrase seulement, La Clavicule de Salomon, qui est Le titre d' un livre attribué faussement à Salomon.

CLAVICULÉ, ÉE. adj.

CLAVICULÉ, ÉE. adj. T. de Zoologie. Pourvu de clavicules. Les animaux claviculés.

CLAVIER. s. m.

CLAVIER. s. m. Chaîne ou cercle d' acier ou d' argent, servant à tenir plusieurs clefs ensemble. Clavier d' argent. Clavier d' acier. Anciennement le clavier faisait partie de la parure des femmes.

CLAVIER

CLAVIER signifie aussi, La rangée des touches d' une épinette, d' un clavecin, d' un piano, d' un jeu d' orgues. Clavier d' ébène, d' ivoire. Simple clavier. Double clavier.

Cet instrument a un clavier fort étendu, Il a beaucoup de touches, et fournit beaucoup d' accords.

Présenter quelqu' un au clavier, lui mettre les doigts sur le clavier, Lui donner les premières leçons de clavecin ou de forte-piano. Posséder son clavier, Être déjà familiarisé avec les touches de l' instrument.

CLAYON. s. m.

CLAYON. s. m. Petite claie sur laquelle on fait ordinairement égoutter des fromages.

Il se dit aussi d' Une claie ronde sur laquelle les pâtissiers portent diverses pâtisseries.

CLAYONNAGE. s. m.

CLAYONNAGE. s. m. Assemblage fait avec des pieux et des branches d' arbres en forme de claies, pour soutenir des terres, et les empêcher de s' ébouler. Il faut faire là un clayonnage, de crainte que les terres ne s' éboulent.

CLEF. s. f.

CLEF. s. f. (On prononce Clé, même devant une voyelle, et plusieurs l' écrivent de cette façon.) Instrument, fait ordinairement de fer ou d' acier, qui sert à ouvrir et à fermer une serrure. Petite clef. Grosse clef. Clef forée. Le panneton d' une clef. La clef d' une porte, d' une armoire, d' une malle, etc. Fausser une clef. Forcer une clef. Une porte, un coffre, une armoire qui ferme à clef, à la clef. Un trousseau de clefs. Avoir des clefs pendues à sa ceinture. Elle a les clefs de tout. Cela est enfermé sous la clef. Cela est sous clef, sous la clef, sous les clefs. Fermer une porte à la clef. Donner un tour de clef, Porter, présenter les clefs d' une ville à un prince. Toutes les villes envoyaient leurs magistrats offrir les clefs au vainqueur.

Fausse clef, Clef qu' on garde furtivement pour en faire un mauvais usage. Il pénétra dans la chambre, et ouvrit les armoires avec de fausses clefs.

Gentilshommes de la clef d' or, Certains grands officiers de la cour de l' empereur d' Autriche ou du roi d' Espagne, et d' autres princes, qui ont droit d' entrer dans la chambre de ces princes, et qui portent une clef d' or à leur ceinture, pour marque de ce droit.

Prov. et fig., Mettre les clefs sur la fosse, Renoncer à la succession ou à la communauté d' une personne décédée. Cette veuve a mis les clefs sur la fosse de son mari.

Fig. et fam., Mettre la clef sous la porte, Quitter furtivement sa maison, parce qu' on a de mauvaises affaires.

Prov. et fig., Avoir la clef des champs, Avoir la liberté d' aller où l' on veut. On dit de même, Donner la clef des champs, Mettre en liberté. On a donné la clef des champs à ces écoliers, à ces oiseaux. On dit également, Prendre la clef des champs, S' en aller, s' enfuir.

Fig., Les clefs de Saint-Pierre, L' autorité du saint-siége. Les clefs des trésors de l' Église, Le pouvoir d' accorder des indulgences. La puissance des clefs, les clefs du paradis, les clefs du royaume des cieux, La puissance de lier et de délier.

CLEF

CLEF se dit aussi, figurément, de Certaines places fortes de la frontière, des endroits dont la possession procure une entrée facile dans le pays. Calais est une des clefs de la France. Cette place est la clef du royaume. Les Thermopyles sont la clef de la Grèce.

Il se dit encore d' Une science qui prépare à l' étude d' une autre, qui y sert d' introduction. L' arithmétique et la géométrie sont la clef des sciences mathématiques. L' étude des langues est la clef des sciences.

CLEF

CLEF en parlant De certains ouvrages où les noms sont déguisés, ou qui sont écrits d' une manière énigmatique, se dit figurément de L' explication des noms supposés, et des termes obscurs. Avoir la clef d' un roman, d' une satire. La clef de la cabale.

La clef d' un ouvrage, la clef d' un système, Ce qui est nécessaire pour l' intelligence d' un ouvrage, d' un système. On dit dans le même sens, La clef d' une affaire, etc., Ce qui met à même d' en pénétrer le secret, de la bien connaître.

Clef de chiffre, L' alphabet dont on est convenu, et qui sert à chiffrer ou à déchiffrer les dépêches secrètes. Il s' était procuré la clef du chiffre.

CLEF

CLEF signifie aussi figurément, en termes de Musique, Certaine marque qui sert à faire connaître l' intonation des notes par rapport à leur position. Il y a trois clefs dans la musique: la clef de sol, la clef d' ut, et la clef de fa.

CLEF

CLEF se dit encore généralement, dans les Arts, de Ce qui sert à ouvrir et à fermer, à tendre et à détendre certaines choses; à monter ou à démonter, à serrer, à maintenir certains assemblages, etc.

La clef d' un robinet, La pièce mobile d' un robinet qui, selon la position qu' on lui donne, retient ou laisse échapper ce que renferme le vaisseau auquel le robinet est adapté.

La clef d' un poêle, Sorte de petite bascule placée dans le tuyau à une certaine hauteur, et qu' on peut tourner à volonté pour maintenir la chaleur dans le poêle, lorsqu' il n' y a plus que de la braise.

Les clefs d' un instrument à vent, Les pièces mobiles au moyen desquelles le musicien ferme et ouvre à son gré les trous de l' instrument. Cette clarinette, cette flûte a tant de clefs. Trompette à clefs.

Clef d' épinette, de clavecin, de piano, de harpe, Instrument qui sert à tourner les chevilles d' une épinette, d' un clavecin, d' un piano, d' une harpe, pour tendre ou pour relâcher les cordes.

Clef de pistolet, de carabine, d' arquebuse à rouet, se disait autrefois de L' instrument avec lequel on bandait ces armes.

Clef de pendule, clef de montre, Instrument avec lequel on monte une pendule, une montre. Il a perdu la clef de sa montre. Une clef d' or, de cuivre.

Clef de pressoir, Vis qui sert à serrer ou à lâcher un pressoir.

Clef de lit, Instrument avec lequel on tourne les vis pour monter ou démonter le bois de lit.

Clef de voiture, Instrument qui sert à monter et à démonter les écrous et les crics qui tiennent les soupentes tendues.

Clef anglaise, Espèce de marteau à deux mâchoires, dont une se meut par une vis, et qui sert à serrer ou à desserrer.

En Archit., Clef de voûte, La pierre du milieu qui ferme la voûte.

Fig., C' est la clef de la voûte, C' est le point capital de l' affaire.

Fig., Clefs de meute, Les meilleurs chiens d' une meute, qui servent à conduire les autres et à les redresser.

Fig. et fam., Clef de meute, se dit d' Un homme qui a beaucoup de crédit dans sa compagnie, dans son parti.

CLÉMATITE. s. f.

CLÉMATITE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes grimpantes, dont une espèce a reçu le nom d' Herbe aux gueux, parce que les mendiants se servent de ses feuilles pour faire paraître leurs membres livides et ulcérés. On cultive dans les jardins plusieurs espèces de clématites.

CLÉMENCE. s. f.

CLÉMENCE. s. f. Vertu qui consiste à pardonner les offenses, et à modérer les châtiments. Il ne se dit proprement que de Dieu, des souverains, et de ceux qui sont dépositaires de leur autorité. Clémence divine. Clémence royale. La clémence est la vertu des rois. Des actes de clémence. Trait de clémence. User de clémence. Avoir recours à la clémence du prince. Implorer la clémence du juge. N' avoir de salut que dans la clémence du vainqueur. Traiter avec clémence.

Il se dit quelquefois aussi de L' indulgence d' un père pour ses enfants. On doit toujours espérer en la clémence d' un père.

CLÉMENT, ENTE. adj.

CLÉMENT, ENTE. adj. Qui a la vertu de clémence. Prince clément. Vainqueur clément. Juge clément. Père clément.

En termes de Dévotion, Dieu est clément et miséricordieux, Il pardonne aux pécheurs qui ont recours à lui.

CLÉMENTINES. adj. f. pl.

CLÉMENTINES. adj. f. pl. pris substantivement. Recueil des décrétales de Clément V, fait par Jean XXII.

Il se dit aussi d' Un recueil de pièces faussement attribuées à saint Clément.

CLEPHTE. s. m.

CLEPHTE. s. m. (On écrit aussi, Klephte.) Nom tiré du grec, qui signifie Voleur, et qui a été donné aux montagnards libres de l' Olympe, du Pinde, etc., parce qu' ils faisaient fréquemment des descentes à main armée sur les terres cultivées et dans les villes soumises à la domination des Turcs. Les chants des clephtes.

CLEPSYDRE. s. f.

CLEPSYDRE. s. f. Horloge qui indique la marche du temps par l' écoulement d' une certaine quantité d' eau, ou même de mercure. Les anciens se servaient ordinairement de clepsydres pour mesurer le temps.

Il se dit aussi de Plusieurs machines hydrauliques des anciens.

CLERC. s. m.

CLERC. s. m. (Le C final ne se prononce point, excepté dans la locution De clerc à maître.) Celui qui est entré dans l' état ecclésiastique en recevant la tonsure. En ce sens, il est opposé à Laïque ou Lai. Autrefois il était défendu de mettre la main sur les prêtres ou sur les clercs. Clerc tonsuré de tel diocèse.

Conseiller-clerc, dans les anciens parlements, Conseiller qui était pourvu d' une charge affectée aux ecclésiastiques.

Clerc de chapelle, chez le roi, chez la reine, etc., Officier de la chapelle, dont la charge est d' y servir à certaines fonctions ecclésiastiques, sous les aumôniers et sous les chapelains.

À Rome, Clerc de la chambre, Prélat officier de la chambre apostolique. Il y a plusieurs clercs de la chambre.

CLERC

CLERC se disait anciennement de Tout homme gradué ou du moins lettré; d' où sont venues ces façons de parler proverbiales: Il est habile homme et grand clerc. Les plus grands clercs ne sont pas les plus fins. Il n' est pas grand clerc en cette matière. Ce n' est pas un grand clerc.

Clerc du secret. Nom donné anciennement à ceux qu' on a appelés ensuite Secrétaires d' État.

CLERC

CLERC signifie ordinairement, Celui qui travaille dans l' étude d' un notaire ou d' un avoué. Clerc d' avoué. Clerc de notaire. Il y a tant de clercs dans cette étude. Il m' a envoyé son clerc, un de ses clercs. On disait autrefois de même, Un clerc de procureur, un clerc de rapporteur, un clerc d' avocat, un clerc de commissaire.

Maître clerc, Le premier des clercs qui travaillent dans une étude. On dit aussi, Principal clerc, et Premier clerc.

Vice de clerc, Faute qui se trouve dans un acte, par l' ignorance ou par l' inadvertance d' un clerc. Cette locution a vieilli.

Prov. et fig., Pas de clerc, Faute commise par ignorance ou par imprudence, dans une affaire. C' est un pas de clerc. Il fait souvent des pas de clerc.

CLERC

CLERC se disait autrefois, dans les Corps de marchands, de métiers et de quelques communautés, de Ceux qui portaient les billets et qui faisaient les autres commissions pour les affaires de ces corps. Clerc des drapiers. Clerc des orfévres.

Dans les Paroisses, Clerc de l' oeuvre, Celui qui a soin de certaines choses qui concernent l' oeuvre de la paroisse.

Clerc d' office, signifiait autrefois, chez le roi, et dans la maison de quelques grands princes, L' officier qui avait la charge de contrôler ce qu' on livrait pour la bouche du prince.

Prov. et fig., Compter de clerc à maître, Rendre compte des recettes et des dépenses qu' on a faites, sans autre responsabilité que celle de l' exactitude.

CLERGÉ. s. m.

CLERGÉ. s. m. Le corps des ecclésiastiques. Les membres du clergé. Le clergé de France, de l' Église gallicane. Le clergé était autrefois le premier ordre du royaume. L' assemblée du clergé. Convoquer, assembler le clergé. Le clergé séculier. Le clergé régulier. Le haut clergé. Le bas clergé. Le clergé anglican.

Rentes du clergé, se disait autrefois Des rentes constituées sur le clergé.

CLERGÉ

CLERGÉ se dit aussi Du corps particulier des ecclésiastiques qui desservent une église ou une paroisse. L' évêque à la tête de son clergé. Le curé y assistait avec tout son clergé. On dit dans le même sens, Le clergé d' une ville, d' un diocèse, etc.

CLÉRICAL, ALE. adj.

CLÉRICAL, ALE. adj. Appartenant au clerc, à l' ecclésiastique. La tonsure cléricale. Les fonctions cléricales.

Titre clérical, Le revenu dont chaque clerc devait autrefois faire preuve avant d' être ordonné.

CLÉRICALEMENT. adv.

CLÉRICALEMENT. adv. D' une manière cléricale. Vivre cléricalement.

CLÉRICATURE. s. f.

CLÉRICATURE. s. f. L' état ou la condition du clerc, de l' ecclésiastique. Lettres de cléricature. Droit de cléricature. Priviléges de cléricature.

CLICHAGE. s. m.

CLICHAGE. s. m. T. de Typographie. L' art ou l' action de clicher. Les procédés du clichage varient.

CLICHER. v. a.

CLICHER. v. a. T. de Typographie. Faire des planches solides qui reproduisent en relief l' empreinte d' une composition en caractères mobiles, et qui peuvent servir à plusieurs tirages. Clicher une page. Cet ouvrier cliche bien. Clicher un dictionnaire, un ouvrage classique. On dit de même, Clicher un fleuron, une vignette, etc.

CLICHÉ, ÉE. participe

CLICHÉ, ÉE. participe Il s' emploie souvent au masculin, comme substantif, et se dit d' Une planche, d' un relief obtenu par le clichage. Le cliché d' une page. Le cliché d' un fleuron. Faire des corrections sur les clichés.

CLICHEUR. s. m.

CLICHEUR. s. m. T. de Typographie. Ouvrier qui cliche. Un habile clicheur.

CLIENT, ENTE. s.

CLIENT, ENTE. s. Il se disait, chez les anciens Romains, de Ceux qui se mettaient sous la protection des plus puissants citoyens. Les clients rendaient beaucoup d' honneur à leurs patrons, les accompagnaient, etc. Dans ce sens, il ne s' emploie qu' au masculin.

Il se dit encore, par extension, de Celui ou de celle qui charge de la défense ou de la conservation de ses droits un avocat, un avoué, un notaire, etc. Bon client. C' est mon client. Je suis sa cliente. Cet avocat, cet avoué, ce notaire a beaucoup de clients. Recevoir ses clients.

Il s' est dit aussi Des parties à l' égard de leurs juges. L' antichambre de ce magistrat était toujours pleine de clients.

CLIENTÈLE. s. f. coll.

CLIENTÈLE. s. f. coll. Il se disait, chez les anciens Romains, de Tous les clients d' un patron. Il avait assemblé toute sa clientèle.

Il signifie aussi, La protection que le patron accordait à ses clients. Il était sous la clientèle de Scipion.

Il se dit encore, par extension, de Tous les clients d' un avocat, d' un avoué, d' un notaire, etc. Avoir une nombreuse clientèle. Sa clientèle diminue tous les jours.

CLIFOIRE. s. f.

CLIFOIRE. s. f. Espèce de seringue que font les enfants avec un bâton de sureau.

CLIGNEMENT. s. m.

CLIGNEMENT. s. m. Action de cligner les yeux. Il se dit ordinairement d' Une mauvaise habitude de cligner les yeux. Il est sujet à un clignement d' yeux. Il a un clignement perpétuel.

CLIGNE-MUSETTE. s. f.

CLIGNE-MUSETTE. s. f. Jeu d' enfants dans lequel l' un d' eux ferme les yeux, tandis que les autres se cachent en divers endroits, où il doit ensuite les chercher pour les prendre. Jouer à cligne-musette, à la cligne-musette.

CLIGNER. v. a.

CLIGNER. v. a. Il ne se dit qu' en parlant Des yeux, et n' est usité que dans ces phrases, Cligner les yeux, cligner l' oeil, Fermer l' oeil, fermer les yeux à demi pour diminuer l' impression d' une lumière trop vive, ou pour considérer des objets très-petits.

CLIGNÉ, ÉE. participe

CLIGNÉ, ÉE. participe Tenir les yeux clignés.

CLIGNOTANT, ANTE. adj.

CLIGNOTANT, ANTE. adj. Qui clignote. Des yeux clignotants.

En termes d' Anat. comparée, Membrane clignotante, Membrane qui, chez certains animaux, tels que les oiseaux, les chats, etc., se trouve placée entre le globe de l' oeil et les paupières, et qu' ils étendent à volonté au devant de leur prunelle, pour se garantir d' une lumière trop vive.

CLIGNOTEMENT. s. m.

CLIGNOTEMENT. s. m. Mouvement involontaire qui fait qu' on remue continuellement les paupières. Il est sujet à un clignotement d' yeux continuel.

CLIGNOTER. v. n.

CLIGNOTER. v. n. Remuer et baisser les paupières fréquemment, coup sur coup. Il ne fait que clignoter. Une lumière trop vive fait clignoter les yeux. On dit aussi, Clignoter des yeux.

CLIMAT. s. m.

CLIMAT. s. m. T. de Géographie. Partie du globe de la terre, comprise entre deux cercles parallèles à l' équateur, et telle que le jour du solstice d' été est plus long d' une demi-heure, par exemple, sous le second de ces cercles, que sous le premier. Les anciens ne connaissaient que sept climats. Climat méridional, septentrional. La terre se divise en climats d' heures et en climats de mois. Les géographes modernes ne comptent plus par climats, ils comptent par degrés de latitude.

Il désigne aussi, Chacune des lignes qui marquent sur le globe la division des climats. Le premier, le second climat passe par tel lieu.

Il se prend d' ordinaire pour Région, pays, principalement eu égard à la température de l' air. Climat chaud, tempéré, doux, agréable. L' influence, les effets du climat. Heureux climat. Changer de climat. Passer dans un autre climat. Les climats froids. Les climats chauds.

CLIMATÉRIQUE. adj. des deux genres

CLIMATÉRIQUE. adj. des deux genres Il n' est usité que dans ces locutions, An climatérique, année climatérique, Chaque septième année de la vie humaine, et particulièrement la soixante-troisième, qu' on appelle aussi La grande climatérique, et absolument La climatérique. Il est mort dans son année climatérique, dans sa climatérique. Les anciens croyaient à l' influence des années climatériques sur la santé, la vie ou la fortune.

Fig., Les États ont leurs années climatériques, aussi bien que les hommes.

CLIMATÉRIQUE

CLIMATÉRIQUE se dit quelquefois, en Médecine, De certaines époques de la vie où il survient de grands changements, indépendamment de l' ordre numérique des années. L' époque de la puberté est une époque climatérique.

CLIN. s. m.

CLIN. s. m. Prompt mouvement de la paupière qu' on baisse et qu' on relève au même instant. Il se joint toujours au mot OEil. Faire un clin d' oeil. Se faire obéir par un clin d' oeil, d' un clin d' oeil.

Faire un clin d' oeil à quelqu' un, Lui faire un signe de l' oeil.

Fam., En un clin d' oeil, en moins d' un clin d' oeil, En un moment, en fort peu de temps. Il disparut en un clin d' oeil. Cela fut fait en moins d' un clin d' oeil.

Fam., C' est l' affaire d' un clin d' oeil, cela fut fait d' un clin d' oeil, se dit D' une chose qui doit se faire ou qui a été faite très-promptement.

CLINCAILLE, CLINCAILLERIE, CLINCAILLIER

CLINCAILLE, CLINCAILLERIE, CLINCAILLIER Voyez QUINCAILLE, QUINCAILLERIE, QUINCAILLIER.

CLINIQUE. adj. des deux genres

CLINIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au lit. Il se dit D' une secte de chrétiens qui recevaient le baptême au lit de la mort. Dans ce sens, on ne l' emploie guère que substantivement. La secte des cliniques.

Médecine clinique, Celle qui s' exerce auprès du lit des malades. On appelle substantivement Clinique, au féminin, L' enseignement qui se fait auprès du lit des malades. Cours de clinique. Professeur de clinique. Clinique médicale. Clinique chirurgicale.

CLINIQUE

CLINIQUE se dit aussi Des médecins qui visitent les malades, par opposition à Ceux que l' on consulte et à ceux qui écrivent. C' est un médecin clinique. Ce sens est vieux.

CLINQUANT. s. m.

CLINQUANT. s. m. Petite lame d' or ou d' argent qu' on met dans les broderies, les dentelles, etc. Il y a beaucoup de clinquant dans la garniture de cette robe.

Il se dit aussi Des lames ou feuilles de cuivre qui brillent beaucoup. Les habits de théâtre sont ordinairement chargés de clinquant.

CLINQUANT

CLINQUANT en parlant Des productions de l' esprit, se dit figurément Des fausses beautés d' un ouvrage. Une poésie pleine de clinquant.

CLIQUART. s. m.

CLIQUART. s. m. Nom d' une pierre très-estimée pour bâtir. Le cliquart commence à devenir rare.

CLIQUE. s. f.

CLIQUE. s. f. Société de gens qui s' unissent pour cabaler, pour tromper. C' est une dangereuse clique. Il est de la clique. Tous deux sont de la même clique. Il est très-familier.

CLIQUETER. v. n.

CLIQUETER. v. n. Faire un bruit qui imite le claquet d' un moulin, quand il est en mouvement.

CLIQUETIS. s. m.

CLIQUETIS. s. m. Il se dit proprement Du bruit que font les armes quand on les choque les unes contre les autres; et, par extension, Du bruit à peu près semblable que font certains autres corps sonores lorsqu' on les remue ou qu' on les choque. On entendit un grand cliquetis d' armes. Un cliquetis d' épées. Un cliquetis de chaînes. Le cliquetis des verres que l' on choque en portant un toast.

Fig., Cliquetis d' antithèses, se dit en parlant D' une suite d' antithèses qui laissent trop voir le travail de l' esprit.

CLIQUETTE. s. f.

CLIQUETTE. s. f. Sorte d' instrument fait de deux os, de deux morceaux de bois, ou de deux tessons, etc., qu' on met entre les doigts, et dont on tire quelque son mesuré, en les battant l' un contre l' autre. Jouer des cliquettes. Les ordonnances obligeaient autrefois les ladres, les lépreux à porter des cliquettes, afin qu' on se détournât de leur chemin. Cliquette de ladre.

CLISSE. s. f.

CLISSE. s. f. Clayon; espèce de petite claie faite d' osier, de jonc, qui sert à divers usages, et particulièrement à faire égoutter des fromages.

CLISSE

CLISSE en termes de Chirurgie, Petite bande de bois ou de carton, qui sert à tenir en état les os fracturés. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Éclisse.

CLISSÉ, ÉE. adj.

CLISSÉ, ÉE. adj. Qui est garni, enveloppé d' une clisse. Bouteille clissée.

CLITORIS. s. m.

CLITORIS. s. m. T. d' Anat. Petit organe charnu, de forme ronde et allongée, qui est placé à l' endroit le plus élevé des parties naturelles de la femme et de toutes les femelles d' animaux quadrupèdes.

CLIVER. v. a.

CLIVER. v. a. T. de Lapidaire. Fendre un diamant suivant ses joints naturels, au lieu de le scier. Cliver un diamant.

CLIVÉ, ÉE. participe

CLIVÉ, ÉE. participe

CLOAQUE. s. m.

CLOAQUE. s. m. Lieu destiné à recevoir les immondices. Tomber dans un cloaque. Un cloaque infect.

Il se dit, par extension, d' Un lieu malpropre et malsain. Sa maison est un cloaque. Cette ville est un vrai cloaque.

Fig. et fam., C' est un cloaque, se dit D' une personne sale et puante.

Fig., C' est un cloaque d' impureté, un cloaque de toutes sortes de vices, se dit D' une personne qui est souillée de toutes sortes d' impuretés, qui a toutes sortes de vices.

CLOAQUE

CLOAQUE en termes d' Anatomie comparée, La cavité qui, dans certains animaux, sert d' issue aux excréments et à l' urine.

CLOAQUE. s. f.

CLOAQUE. s. f. Conduit fait de pierre, et voûté, par où s' écoulent les eaux et les immondices d' une ville. Il n' est guère usité qu' en parlant Des ouvrages des anciens. Les cloaques des Romains subsistent encore, elles sont bien bâties et fort hautes. En parlant Des constructions modernes du même genre, on dit ordinairement, Égout.

CLOCHE. s. f.

CLOCHE. s. f. Instrument fait de métal, ordinairement de fonte, creux, ouvert, qui va en s' élargissant par en bas, et dont on tire du son au moyen d' un battant suspendu dans l' intérieur. Grosse cloche. Petite cloche. Cloche harmonieuse, argentine, sourde, fêlée. Un bruit de cloches. Toutes les cloches sont en branle. Sonner les cloches à volée, en branle. Tinter les cloches. Coup de cloche. Les cloches sonnent. La cloche tinte. Fondre des cloches. Monter, pendre une cloche. Bénir, baptiser une cloche. Le baptême d' une cloche. Nommer une cloche. Partir, convoquer, assembler au son de la cloche.

Prov. et fig., C' est le son des cloches, auxquelles on fait dire tout ce qu' on veut, C' est une chose à laquelle on peut donner telle explication que l' on voudra.

Prov. et fig., Qui n' entend qu' une cloche n' entend qu' un son, Pour prononcer dans une affaire, il faut entendre les deux parties.

Prov. et fig., Fondre la cloche, Prendre une dernière résolution sur une affaire qui a été longtemps agitée, en venir a l' exécution. Il est temps de fondre la cloche. Quand il vint à fondre la cloche...

Prov., Être étonné, être penaud comme un fondeur de cloche, Être fort surpris de voir manquer une chose que l' on croyait infaillible, ou de voir arriver un malheur auquel on ne s' attendait pas.

Gentilshommes de la cloche. Nom que l' on donnait Aux descendants des maires et des échevins de certaines villes où quelques charges municipales anoblissaient. Ce nom venait de ce que les assemblées pour l' élection des officiers municipaux, étaient convoquées au son de la cloche. On disait également, Noblesse de la cloche.

Fig. et fam., Faire sonner la grosse cloche, Faire parler ou agir celui qui a le plus de crédit dans une affaire.

Fam., N' être pas sujet au coup de cloche, Être libre et maître de son temps.

CLOCHE

CLOCHE signifie aussi, Certain ustensile de cuisine fait de fer, de cuivre, ou de terre cuite, qui est en forme de cloche, et qui sert à faire cuire des fruits. La cloche est toute rouge. Des poires cuites à la cloche ou sous la cloche.

Il se dit encore de Certains ustensiles, à peu près de même forme, dont on couvre les mets, pour les empêcher de se refroidir. Une cloche de fer-blanc. Mettez une cloche sur ce plat.

Il se dit également de Certains vases de verre qu' on met sur des plantes délicates, comme des melons, des concombres, etc., pour les garantir du froid.

Il se dit, en termes de Chimie, Des vases de cristal cylindriques dont on se sert pour recueillir les gaz, les mesurer, etc.

Cloche de plongeur, ou Cloche à plonger, Machine dans laquelle on peut rester quelque temps sous l' eau et y respirer. Elle est ainsi nommée de sa forme primitive; mais on lui donne maintenant la forme d' un parallélipipède.

CLOCHE

CLOCHE se dit, vulgairement, d' Une ampoule ou vessie qui se forme sur la première peau. Une grosse cloche. Il a des cloches aux pieds, sous les pieds. Il lui est venu des cloches aux mains à force de travailler. Les brûlures font venir des cloches.

En Botan., Fleurs en cloche, Fleurs monopétales qui ont à peu près la forme d' une cloche. La fleur de la campanule est en cloche.

CLOCHEMENT. s. m.

CLOCHEMENT. s. m. Action de boiter.

CLOCHE-PIED

CLOCHE-PIED (À). loc. adv. Sur un seul pied. Aller à cloche-pied. Sauter à cloche-pied.

CLOCHER. s. m.

CLOCHER. s. m. Bâtiment de maçonnerie ou de charpente, dans lequel sont pendues les cloches, et qui est ordinairement élevé au-dessus d' une église. Petit clocher. Gros clocher. Clocher pointu. Clocher haut, élevé. La flèche d' un clocher. Monter au clocher.

Fig. et fam., Il n' a jamais perdu de vue le clocher de son village, se dit D' un homme qui n' a jamais voyagé. On dit aussi, Il n' a vu que le clocher de son village, Il est sans expérience, il ne connaît pas le monde.

Prov. et fig., Il faut placer le clocher au milieu de la paroisse, Il faut mettre à la portée de chacun une chose dont tout le monde a besoin, ou doit profiter.

Prov. et fig., Tirer du clocher, Employer de son mieux la dernière ressource qui reste.

Course au clocher, Course à travers champs, où l' on se dirige à vue de clocher, en franchissant tous les obstacles qu' on rencontre devant soi, pour arriver au but le premier. Il a gagné le pari de la course au clocher.

CLOCHER

CLOCHER se dit, par extension, pour Paroisse. Il y a tant de clochers en France.

CLOCHER. v. n.

CLOCHER. v. n. Boiter en marchant. Clocher du pied droit, du côté droit. Clocher des deux côtés. Il est familier.

Prov. et fig., Il ne faut pas clocher devant les boiteux, Il ne faut rien faire devant les gens qui semble leur reprocher quelque défaut naturel.

Fig. et fam., Ce vers cloche, La mesure n' y est pas.

Fig. et fam., Dans cette affaire, dans ce raisonnement, dans cette comparaison, etc., il y a quelque chose qui cloche, Il y a quelque chose de défectueux. On dit dans le même sens: Ce raisonnement cloche. Cette comparaison cloche. Il n' y a point de comparaison qui ne cloche.

CLOCHETTE. s. f. Diminutif

CLOCHETTE. s. f. Diminutif Petite cloche qui se peut porter à la main. Petite clochette. Sonner une clochette.

CLOISON. s. f.

CLOISON. s. f. Espèce de petit mur peu épais, fait de bois ou de maçonnerie, et servant à la distribution d' un appartement. Faire une cloison. Approcher, reculer une cloison. Abattre une cloison. Cloison de bois. Cloison de menuiserie. Cloison d' ais, de planches. Cloison de maçonnerie. Cloison de briques. Cloison fort mince. Leurs chambres ne sont séparées que par une cloison. On dit quelquefois, en Architecture, Mur de cloison, par opposition à Gros mur et Mur de refend.

CLOISON

CLOISON en termes de Botanique, se dit Des membranes qui divisent l' intérieur des fruits, et qui forment des loges où sont renfermées les graines.

Il se dit, en termes d' Anatomie, d' Une partie destinée à séparer deux cavités l' une de l' autre, ou à diviser une cavité principale. La cloison des fosses nasales. La cloison des ventricules du coeur.

CLOISONNAGE. s. m.

CLOISONNAGE. s. m. Toute sorte d' ouvrages de cloison. Le mètre de cloisonnage vaut tant. Ces chambres ne sont séparées que par du cloisonnage.

Il se dit quelquefois d' Une cloison de charpente.

CLOISONNÉ, ÉE. adj.

CLOISONNÉ, ÉE. adj. T. de Botan. et de Conchyliologie. Qui a une ou plusieurs séparations dans son intérieur. Coquillage cloisonné. Les filaments de certaines conferves sont cloisonnés.

CLOÎTRE. s. m.

CLOÎTRE. s. m. Cette partie d' un monastère où sont les cellules et qui est faite en forme de galeries, avec un jardin ou une cour au milieu. Le cloître des cordeliers. Le cloître des chartreux. Faire la procession autour du cloître. Se promener sous le cloître. Bâtir un cloître.

Il se dit souvent, par extension, pour Monastère. Se retirer, se jeter, s' ensevelir dans un cloître. La vie des cloîtres. Il alla finir ses jours dans un cloître.

Il s' est dit aussi d' Une enceinte de maisons où logeaient autrefois les chanoines des églises cathédrales ou collégiales. Le cloître Notre-Dame. Le cloître Saint-Germain l' Auxerrois.

CLOÎTRE

CLOÎTRE en parlant De jardins, se dit d' Un espace carré bordé d' arbres ou de charmilles taillées en arcades et imitant un cloître.

CLOÎTRER. v. a.

CLOÎTRER. v. a. Contraindre à entrer dans un monastère, et à y prendre l' habit. Les parents de cette fille résolurent de la cloîtrer. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Elle voulut se cloîtrer. Elle s' est cloîtrée.

CLOÎTRÉ, ÉE. participe

CLOÎTRÉ, ÉE. participe Il signifie quelquefois, Réduit à garder la clôture; et, en ce sens, il ne se dit que Des religieuses. Depuis le concile de Trente, il n' y a presque plus de religieuses qui ne soient cloîtrées.

CLOÎTRIER. s. m.

CLOÎTRIER. s. m. Religieux fixé dans un monastère; à la différence de Ceux qui ne font que passer, ou qui ont ailleurs un bénéfice où ils sont domiciliés.

CLOPIN-CLOPANT. loc. adv. et fam.

CLOPIN-CLOPANT. loc. adv. et fam. En clopinant. Aller clopin-clopant.

CLOPINER. v. n.

CLOPINER. v. n. Marcher avec peine et en clochant un peu. Il s' est blessé au pied, il va en clopinant. Il clopine. Il ne fait que clopiner. Ce mot est familier.

CLOPORTE. s. m.

CLOPORTE. s. m. Petit insecte sans ailes, qui a une grande quantité de pattes, et qui est très-commun dans les lieux humides et obscurs. Autrefois les cloportes passaient pour diurétiques. De la poudre de cloporte. De l' huile de cloporte.

CLOQUE. s. f.

CLOQUE. s. f. T. d' Agricult. Espèce de maladie qui attaque les feuilles du pêcher.

CLORE. v. a.

CLORE. v. a. (Ce verbe, quant aux temps simples, n' est usité qu' aux trois personnes du singulier du présent de l' indicatif, Je clos, tu clos, il clôt; au futur de l' indicatif, Je clorai, et au conditionnel présent, Je clorais.) Fermer, faire que ce qui était ouvert ne le soit plus. Clore les passages. Clore les yeux d' un homme mort ou mourant. Clore la bouche. Il est beaucoup moins usité en ce sens que Fermer.

Fig., Clore la bouche à quelqu' un, L' empêcher de parler, ou le réduire à ne pouvoir répondre.

Clore l' oeil, Dormir. Il avait à peine clos l' oeil, que le bruit l' éveilla. Il n' a pu clore l' oeil de toute la nuit.

CLORE

CLORE est quelquefois neutre, à la troisième personne. Cette porte, cette fenêtre ne clôt pas bien; quand vous y aurez fait telle réparation, elle clora mieux, elle clora juste.

CLORE

CLORE actif, signifie aussi, Enfermer et entourer, environner de haies, de murs, de fossés, etc. Clore un jardin, un parc. Clore un bourg, une ville. Clore de haies, de murailles.

Il signifie encore figurément, Arrêter, terminer. Clore un traité. Clore un inventaire. Clore un état. Clore un testament. Clore un marché. Clore un procès-verbal. Clore un rôle, un compte.

Il signifie particulièrement, Déclarer terminé. Clore une discussion dans une assemblée délibérante. Clore la session des chambres.

Clore le pas, dans les joutes, dans les tournois, signifiait, Terminer le tournoi; et, Ouvrir le pas, Commencer le tournoi.

CLOS, OSE. participe

CLOS, OSE. participe Il s' est présenté chez elle, mais il a trouvé porte close. Chambre bien close. Ville close. Jardin clos de murailles.

À huis clos, À portes fermées et sans que le public soit admis. Le tribunal peut, dans certains cas, ordonner que les plaidoiries se feront à huis clos.

Champ clos, Lice, lieu fermé de barrières, dans lequel deux ou plusieurs personnes vidaient autrefois leurs différends par les armes, avec la permission du prince ou du magistrat. Combattre en champ clos.

Fig., Avoir les yeux clos, Être mort. Il n' eut pas sitôt les yeux clos, que...

Lettre close, Lettre du roi, contre-signée par un secrétaire d' État, et cachetée du sceau de Sa Majesté. Il a reçu une lettre close pour se rendre à l' assemblée. Autrefois les lettres closes s' appelaient aussi Lettres de cachet.

Fig. et fam., Ce sont lettres closes, c' est lettre close, se dit D' un secret qu' on ne peut ou qu' on ne doit pas pénétrer. Je n' y comprends rien, c' est pour moi lettre close. Je respecte ses secrets, ce sont lettres closes pour moi.

Bouche close. Locution par laquelle on avertit qu' il faut garder le secret sur l' affaire dont il s' agit. Je vous confie cela; mais, bouche close.

Prov. et fig., Les yeux clos, Sans avoir besoin du secours de la vue. J' irais là les yeux clos. Au sens moral, cette locution signifie, Aveuglément et sans examiner. Je signai le contrat les yeux clos. On dit aussi, mais plus rarement, À yeux clos.

Un propriétaire est obligé de tenir son locataire clos et couvert, Il est obligé de lui donner, de lui entretenir son logement en bon état de clôture et de couverture.

Fig., Se tenir clos et couvert, Se tenir en lieu de sûreté, de peur d' être pris. On le cherche pour l' emprisonner, il se tiendra clos et couvert durant quelques jours. Cela signifie aussi, Être peu communicatif, cacher ses pensées et ses desseins. J' ai voulu le faire parler sur cette affaire, mais il se tient clos et couvert.

Nuit close, Le moment où il commence à faire tout à fait nuit. Nous arrivâmes à nuit close, à la nuit close.

Pâques closes, Le dimanche qui suit immédiatement celui de Pâques.

CLOS. s. m.

CLOS. s. m. Espace de terre cultivé et fermé de murailles, ou de haies, de fossés, etc. Un clos de vingt arpents. Clos de vigne. Clos d' arbres fruitiers. Faire un clos. Entrer dans un clos.

CLOSEAU. s. m.

CLOSEAU. s. m. Petit jardin de paysan, clos de haies.

CLOSSEMENT. s. m.

CLOSSEMENT. s. m. Cri naturel de la poule. Voyez GLOUSSEMENT.

CLOSSER. v. n.

CLOSSER. v. n. Il se dit Du cri de la poule. Voyez GLOUSSER.

CLÔTURE. s. f.

CLÔTURE. s. f. Enceinte de murailles, de haies, etc. Faire une clôture autour d' un bois, d' un pré, etc. La clôture de ce parc est endommagée en beaucoup d' endroits. Mur de clôture. Ce jardin n' est enfermé que d' une clôture de haies, n' a qu' une clôture de haies.

Il signifie aussi, figurément, L' obligation que les religieuses ont de ne point sortir de leur monastère. Faire voeu de clôture. Garder clôture. Garder, rompre la clôture.

Il se dit encore, figurément, de L' action d' arrêter, de terminer une chose, ou de déclarer qu' elle est terminée. La clôture d' un compte, d' une liste, d' un procès-verbal, etc. La clôture de la loterie de Paris, de Lyon, etc. La clôture d' une assemblée. La clôture d' une session. La clôture des débats dans une affaire criminelle. La clôture d' une discussion parlementaire, ou simplement, La clôture. Demander la clôture. Parler pour la clôture, contre la clôture. La clôture fut prononcée à une très-forte majorité. La clôture d' un théâtre. On donnera telles pièces pour la clôture.

CLOU. s. m.

CLOU. s. m. Petit morceau de fer ou d' autre métal, qui a une pointe et ordinairement une tête, et qui sert à attacher ou à pendre quelque chose. Gros clou. Petit clou. Clou bien pointu. Clou doré. Clou à tête, sans tête, à grosse tête, étêté. Clou à crochet. Clou à latte. Clou à ardoise. Clou à cheval. Clou de charrette. Clou à mettre sous des souliers. Attacher avec des clous. Ficher, cogner, enfoncer, faire entrer un clou. Arracher un clou. Pendre quelque chose à un clou. River un clou. Rabattre un clou. Le fer de ce cheval ne tient qu' à un clou. Un canon chargé de têtes de clous.

Clous d' or, clous d' argent, Petites pointes d' or ou d' argent, dont on pique des boîtes, des tabatières, des étuis, etc., pour les orner.

Clou de rue, Clou qu' un cheval rencontre en marchant, et qui lui entre dans le pied. Mon cheval est boiteux d' un clou de rue, il a pris un clou de rue, ou simplement, Il a pris un clou.

Cela ne tient ni à fer ni à clou, Cela est mal attaché. On le dit aussi D' une chose qui sert à meubler une maison, mais qui n' est point scellée dans la muraille, et qu' il est facile d' ôter.

Fig. et fam., Cette affaire ne tient ni à fer ni à clou, Elle n' est pas solidement faite, conclue, arrêtée.

Il ne manque pas un clou à cette maison, Il n' y manque rien.

Prov. et fig., Compter les clous de la porte, Attendre longtemps à une porte.

Prov. et fig., Être gras comme un cent de clous, Être fort maigre.

Prov. et fig., River à quelqu' un son clou, Lui répondre fortement, vertement, de manière qu' il n' ait rien à répliquer. S' il me vient dire cela, je lui riverai son clou.

Prov. et fig., Un clou chasse l' autre, Une nouvelle passion, un nouveau goût, en fait oublier un autre. L' ambition succède à l' amour: un clou chasse l' autre. Il se dit aussi Des personnes. Ce favori vient d' être supplanté par un tel: un clou chasse l' autre.

Prov., Cela ne vaut pas un clou à soufflet, je n' en donnerais pas un clou à soufflet, se dit Pour marquer le peu d' estime qu' on fait d' une chose.

Clou de girofle, Sorte d' épicerie qui a la forme d' un clou. Le clou de girofle est la fleur du giroflier, cueillie avant son développement. Essence de clou de girofle. Un citron piqué de clous de girofle. On dit quelquefois absolument, Clou. Acheter de la muscade et du clou.

CLOU

CLOU signifie aussi, Un furoncle. Gros clou. Petit clou. Il lui est venu un clou. Son clou est percé, a percé.

En Médec., Clou hystérique, Douleur vive, qui est bornée à un seul point de la tête, et qu' éprouvent surtout les femmes hystériques.

CLOUER. v. a.

CLOUER. v. a. Attacher avec des clous. Clouer des pentures de portes, de fenêtres. Clouer des ais, des planches. Clouer des lattes, des ardoises. Clouer une caisse.

Il signifie quelquefois, par extension, Fixer d' une manière quelconque un objet contre un autre, sur un autre. Le trait perça son bouclier, et le lui cloua sur la poitrine. Il le saisit à la gorge, et le cloua, le tint cloué contre la muraille.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Assujettir quelqu' un, le fixer dans une résidence, un état, une position. Son emploi le cloue à Paris. Une maladie cruelle me cloue dans mon lit.

CLOUÉ, ÉE. participe

CLOUÉ, ÉE. participe Cet homme ne s' en ira pas, il est cloué sur sa chaise. Il est cloué sur son ouvrage, sur ses livres. Il est toujours cloué à son bureau.

Ce cavalier est cloué sur son cheval, Il s' y tient ferme, il ne quitte point la selle, quelque violents que soient les mouvements de son cheval.

CLOUTER. v. a.

CLOUTER. v. a. Garnir, orner de clous. Il ne se dit qu' en parlant De ces petits clous d' or ou d' argent dont on garnit des boîtes, des tabatières, etc., pour les orner. Clouter une boîte. Clouter une tabatière, un étui.

Clouter un carrosse, Garnir l' impériale d' un carrosse de plusieurs rangs de gros clous bronzés, pour un deuil de cour. Il n' y a que le roi et la famille royale qui fassent clouter leurs carrosses.

CLOUTÉ, ÉE. participe

CLOUTÉ, ÉE. participe

CLOUTERIE. s. f.

CLOUTERIE. s. f. Commerce de clous.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on fabrique des clous.

CLOUTIER. s. m.

CLOUTIER. s. m. Celui qui fait ou qui vend des clous. Marchand cloutier. La boutique d' un cloutier.

CLOYÈRE. s. f.

CLOYÈRE. s. f. Espèce de panier dans lequel on apporte les huîtres. Une cloyère d' huîtres.

Il se dit aussi Des huîtres contenues dans ce panier. On a mangé à ce déjeuner deux cloyères d' huîtres.

CLUB. s. m.

CLUB. s. m. Mot emprunté de l' anglais. (Plusieurs prononcent Cloub ou Clob.) Il se dit d' Une société de personnes qui s' assemblent à jours fixes pour s' entretenir des affaires publiques. Un club qui s' assemble clandestinement. Le tumulte des clubs. Fermer un club.

CLUBISTE. s. m.

CLUBISTE. s. m. Membre d' un club.

CLYSOIR. s. m.

CLYSOIR. s. m. Espèce de long entonnoir, fait de toile imperméable, qui sert à prendre des lavements.

CLYSTÈRE. s. m.

CLYSTÈRE. s. m. Médicament liquide qu' on introduit dans le corps par le fondement, à l' aide d' une seringue. Clystère laxatif, rafraîchissant. Prendre un clystère. Donner un clystère. Rendre un clystère. On dit plus ordinairement aujourd' hui, Lavement ou Remède.

COACCUSÉ, ÉE. s.

COACCUSÉ, ÉE. s. T. de Jurispr. crim. Celui qui est accusé avec un ou plusieurs autres. Ses coaccusés le chargent beaucoup.

COACTIF, IVE. adj.

COACTIF, IVE. adj. T. didactique. Qui a droit ou pouvoir de contraindre. Puissance coactive. Pouvoir coactif.

COACTION. s. f.

COACTION. s. f. T. didactique. Contrainte, violence qui ôte la liberté du choix. User de coaction. La coaction prouvée détruit l' acte.

COADJUTEUR. s. m.

COADJUTEUR. s. m. Celui qui est adjoint à un prélat, pour l' aider à remplir ses fonctions, et qui est ordinairement destiné à lui succéder après sa mort. Coadjuteur d' un archevêque, d' un évêque, d' un abbé. Coadjuteur d' Arles, de Reims, etc. Coadjuteur de l' archevêché, de l' évêché de... Il a été fait coadjuteur. Il a le brevet de coadjuteur, les bulles de coadjuteur. Il faut qu' un coadjuteur soit sacré sous le titre d' un autre évêché.

COADJUTEUR

COADJUTEUR parmi les Religieux, se dit de Certains pères ou frères qui ont différentes fonctions, selon la différence des ordres. Le père coadjuteur. Le frère coadjuteur.

COADJUTORERIE. s. f.

COADJUTORERIE. s. f. La charge et dignité de coadjuteur ou de coadjutrice. La coadjutorerie d' un archevêché, d' un évêché, d' une abbaye, etc. On lui a donné, il a eu la coadjutorerie de...

COADJUTRICE. s. f.

COADJUTRICE. s. f. Religieuse adjointe à une abbesse ou prieure pour les fonctions de sa place, et qui est ordinairement destinée à lui succéder après sa mort. Coadjutrice de telle abbesse. Coadjutrice de telle abbaye. Brevet de coadjutrice.

COAGULATION. s. f.

COAGULATION. s. f. T. didactique. L' état d' une chose coagulée, ou L' action par laquelle elle se coagule. La coagulation du sang. La coagulation du lait.

COAGULER. v. a.

COAGULER. v. a. T. didactique. Cailler, figer, faire qu' une chose liquide prenne de la consistance, l' épaissir en sorte qu' elle ne soit plus liquide. La présure coagule le lait. Coaguler le sang dans les veines.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le lait se coagule. Le sang extravasé se coagule.

COAGULÉ, ÉE. participe

COAGULÉ, ÉE. participe

COAGULUM. s. m.

COAGULUM. s. m. (On prononce Coagulome.) T. de Chimie. Coagulation qui résulte du mélange de quelques liqueurs. Les acides mêlés au lait forment un coagulum.

Il se dit aussi de Ce qui coagule. La présure est un coagulum.

COALISER (SE). v. pron.

COALISER (SE). v. pron. Se liguer, former une coalition. On s' indigna de voir tant de princes se coaliser contre un seul. Ces deux partis se sont coalisés. Les ouvriers se coalisèrent pour exiger que le prix des journées fût augmenté.

COALISÉ, ÉE. participe

COALISÉ, ÉE. participe

COALITION. s. f.

COALITION. s. f. Réunion de différents partis, ligue de plusieurs puissances. Former une coalition. Une coalition redoutable. Détruire une coalition.

Il se dit aussi, dans la Législation pénale, en parlant D' un concert de mesures pratiqué par plusieurs personnes, dans la vue de nuire à d' autres, ou à l' État. Coalition d' ouvriers. Les ouvriers formèrent une coalition pour obtenir une augmentation de salaire. Il y eut une coalition entre les fabricants pour forcer l' abaissement des salaires. Punir les chefs ou moteurs d' une coalition.

COASSEMENT. s. m.

COASSEMENT. s. m. Le cri des grenouilles.

COASSER. v. n.

COASSER. v. n. Crier. Il ne se dit qu' en parlant Des grenouilles. Les grenouilles coassent.

COASSOCIÉ. s. m.

COASSOCIÉ. s. m. Celui qui est associé avec d' autres. Il ne s' emploie qu' en termes de Commerce.

COATI. s. m.

COATI. s. m. T. d' Hist. nat. Mammifère commun en Amérique, et qui est de la grosseur d' un chat.

COBAEA. s. m.

COBAEA. s. m. T. de Botan. Plante grimpante à grandes fleurs bleues et campanulées, qui croît très-vite, et que l' on cultive dans les jardins d' agrément, sur les fenêtres, etc. Le cobaea est originaire du Mexique. On dit aussi, Cobée; et ce mot est du féminin.

COBALT. s. m.

COBALT. s. m. Métal blanc, dur et cassant, ordinairement combiné avec l' arsenic, et dont l' oxyde a la propriété de donner au verre une couleur bleue. Oxyde de cobalt. Bleu de cobalt. Cobalt arsenical. Poudre de cobalt.

COCAGNE. s. f.

COCAGNE. s. f. Il est principalement usité dans cette locution proverbiale et figurée, Pays de cocagne, Pays où tout abonde, où l' on fait bonne chère à bon marché. C' est un vrai pays de cocagne.

Il se dit aussi d' Une fête donnée au peuple, où il y a des distributions de comestibles et des fontaines de vin. Donner une cocagne. Ce sens a vieilli.

Mât de cocagne, Espèce de mât rond et lisse, planté en terre, au haut duquel sont suspendus des prix qu' il faut aller détacher, en grimpant sans aucun secours. On plante ordinairement des mâts de cocagne les jours de fête publique.

COCARDE. s. f.

COCARDE. s. f. Signe qui diffère de couleur pour chaque nation, et que les militaires portent à leur coiffure: il consiste en un morceau d' étoffe taillé en rond et plissé, ou en une plaque de métal peinte, ou bien en un simple noeud de ruban. On reconnut à leurs cocardes qu' ils étaient Français. Cocarde tricolore. Cocarde noire. La cocarde espagnole est rouge. Les hauts fonctionnaires, lorsqu' ils sont en costume, portent la cocarde.

Fig., Prendre la cocarde, Entrer au service, se faire soldat.

COCARDE

COCARDE se dit aussi Des noeuds de ruban ou d' étoffe qui servent à orner certaines parties de la parure des femmes, et principalement leurs coiffures.

COCASSE. adj. des deux genres

COCASSE. adj. des deux genres Plaisant, risible, ridicule. On le dit Des personnes et des choses. Cet homme est fort cocasse. Peut-on rien voir de plus cocasse? Il est populaire.

COCCYX. s. m.

COCCYX. s. m. (L' X se prononce comme S.) T. d' Anat. Petit os qui est comme un appendice de l' os sacrum, à l' extrémité duquel il est attaché. La queue des animaux n' est qu' un coccyx prolongé.

COCHE. s. m.

COCHE. s. m. Il se disait autrefois d' Une espèce de chariot couvert, dont le corps n' était pas suspendu, et dans lequel on voyageait. Mener un coche. Aller en coche. Coches publics. On avait établi des coches pour aller de Paris aux autres villes du royaume. Les coches de Versailles, d' Orléans, etc. Aller par le coche, par la voie du coche. Prendre le coche. Retenir place au coche. Donner des arrhes au coche. Le coche était plein. Manquer le coche.

Fig. et fam., Donner des arrhes au coche, Prendre quelque engagement dans une affaire.

Fig. et fam., Manquer le coche, Perdre l' occasion de faire une chose utile, avantageuse.

Prov. et fig., Faire la mouche du coche, Faire l' empressé, le nécessaire, et s' attribuer le succès des choses auxquelles on a le moins contribué.

COCHE

COCHE s' est dit aussi Des personnes qui étaient dans le coche. Le coche dîna, coucha dans telle hôtellerie. Le coche fut volé.

Coche d' eau, se dit de Certains bateaux établis pour transporter d' une ville à une autre les voyageurs et les marchandises. Le coche de Melun, d' Auxerre, etc.

COCHE. s. f.

COCHE. s. f. Truie. Grosse coche. Vieille coche.

COCHE. s. f.

COCHE. s. f. Entaille faite à un corps solide. Faire une coche à un bâton.

La coche d' une arbalète, L' entaille qui est sur le fût, et qui sert pour arrêter la corde quand on bande l' arbalète.

La coche d' une flèche, L' entaille qui est au gros bout de la flèche, et dans laquelle on fait entrer la corde de l' arc.

COCHE

COCHE se dit particulièrement Des marques qu' on fait sur une taille, à un morceau de bois, pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu' on prend à crédit.

COCHENILLAGE. s. m.

COCHENILLAGE. s. m. Décoction faite avec la cochenille, pour teindre en cramoisi ou en écarlate.

COCHENILLE. s. f.

COCHENILLE. s. f. Insecte qui sert à teindre en cramoisi et en écarlate. La cochenille du Mexique vit sur le nopal, espèce de cactus; avant la découverte de l' Amérique, on employait au même usage la cochenille du chêne vert, nommée aussi Kermès. Voyez KERMÈS.

COCHENILLER. v. a.

COCHENILLER. v. a. Teindre une étoffe dans un bain fait avec de la cochenille.

COCHENILLÉ, ÉE. participe

COCHENILLÉ, ÉE. participe

COCHER. s. m.

COCHER. s. m. Celui qui mène un carrosse ou toute autre voiture du même genre. Bon cocher. Mauvais cocher. Cocher sûr. Cocher adroit, maladroit. Cocher hardi. Cocher qui mène bien, qui tourne bien, qui n' accroche point. Cocher de fiacre, de cabriolet. Le siége du cocher.

Cocher du corps, s' est dit Du cocher qui menait le carrosse où était ordinairement la personne du roi, de la reine, du dauphin, etc.

En Astron., Le Cocher, Constellation de l' hémisphère septentrional.

CÔCHER. v. a.

CÔCHER. v. a. Il se dit proprement Du coq quand il couvre la poule; et, par extension, Des autres oiseaux quand ils couvrent leurs femelles.

CÔCHÉ, ÉE. participe

CÔCHÉ, ÉE. participe

COCHÈRE. adj. f.

COCHÈRE. adj. f. Il se dit D' une porte par laquelle les voitures peuvent passer pour entrer dans la cour d' une maison, d' un hôtel. Une maison à porte cochère. La première porte cochère à droite.

COCHET. s. m.

COCHET. s. m. Petit coq, poulet à qui la crête vient et qui commence à chanter. Un cochet et une poulette. Chaponner des cochets.

COCHEVIS. s. m.

COCHEVIS. s. m. Sorte d' alouette ayant une huppe sur la tête. Un cochevis qui chante à merveille.

COCHLÉARIA. s. m.

COCHLÉARIA. s. m. (On prononce Cocléaria.) T. de Botan. Plante crucifère, qu' on nomme aussi Herbe aux cuillers, parce que ses feuilles ont la forme d' un cuilleron. Le cochléaria est un puissant antiscorbutique.

COCHON. s. m.

COCHON. s. m. Porc, pourceau. Petit cochon. Cochon d' un an. Cochon gras. Cochon maigre. Engraisser un cochon. Tuer un cochon. Saler un cochon. Mettre un cochon au gland, à l' engrais. Les cochons aiment à se vautrer dans la fange. Garder les cochons. Gardeur de cochons. Groin de cochon. Des oreilles de cochon. Pied de cochon. Langue de cochon. Graisse de cochon.

Cochon de lait, Petit cochon qui tette encore, ou qu' on ne nourrit que de lait. Manger un cochon de lait.

Fig. et fam., Avoir des yeux, de petits yeux de cochon, Avoir de très-petits yeux.

Fam., Sale comme un cochon, gras comme un cochon, Très-sale, très-gras.

Fig. et pop., C' est un cochon, un gros cochon, un vilain cochon, se dit D' un homme qui ne fait que manger et dormir. C' est un cochon, un vilain cochon, se dit aussi D' un homme malpropre, ou qui fait quelque chose de sale.

Pop., Mener une vie de cochon, Vivre dans la crapule, dans la débauche.

Prov. et bass., Camarades, amis comme cochons, se dit De deux personnes qui vivent dans une extrême familiarité, qui font souvent la débauche ensemble.

Prov., Il semble que nous ayons gardé les cochons ensemble, se dit Pour faire sentir à un inférieur ou à un homme que l' on connaît peu, qu' il s' oublie et qu' il en use trop familièrement.

Cochon d' inde, Mammifère de l' ordre des Rongeurs, qui est plus petit qu' un lapin, et qui grogne comme un cochon.

COCHON. s. m.

COCHON. s. m. T. de Métallurgie. Mélange impur de métal et de scories, qui bouche quelquefois les fourneaux où l' on fait fondre les métaux. Dans l' affinage, on emploie ce mot pour désigner, Le gonflement ou le soulèvement des cendres dans la coupelle.

COCHONNÉE. s. f.

COCHONNÉE. s. f. Ce qu' une truie fait de petits cochons en une portée. Elle a fait tant de petits cochons en une cochonnée.

COCHONNER. v. n.

COCHONNER. v. n. Il se dit D' une truie qui met bas. La truie a cochonné. Elle cochonnera bientôt.

COCHONNER

COCHONNER s' emploie aussi comme verbe actif, dans le sens figuré de Faire salement ou grossièrement un ouvrage. C' est un ignorant qui cochonne l' ouvrage, la besogne. Voilà qui est bien cochonné. Il est très-familier.

COCHONNÉ, ÉE. participe

COCHONNÉ, ÉE. participe

COCHONNERIE. s. f.

COCHONNERIE. s. f. Malpropreté. Cet homme est d' une cochonnerie dégoûtante.

Il se dit, par extension, Des choses sales, gâtées, ou sans valeur. Jetez toutes ces cochonneries. Que voulez-vous faire de ces cochonneries?

Il se dit également, au figuré, d' Une action, d' un propos obscène ou sale. C' est une cochonnerie. Il dit des cochonneries.

Ce mot est très-familier dans toutes ses acceptions.

COCHONNET. s. m.

COCHONNET. s. m. Sorte de boule à douze faces, marquées chacune d' un point ou d' un chiffre, depuis un jusqu' à douze. Jouer au cochonnet.

Il se dit aussi de Ce que des gens qui jouent à la boule ou au palet, jettent devant eux, pour leur servir de but. Cochonnet va devant.

COCO. s. m.

COCO. s. m. Le fruit du cocotier: il est composé d' une enveloppe filamenteuse, d' une grosse coque ovale et très-dure, et d' une amande creuse, blanche et succulente, contenant une liqueur laiteuse assez agréable au goût. On dit aussi, Noix de coco. L' écorce du coco peut servir, au lieu de filasse, à calfater des navires et à fabriquer des cordages. On fait divers ustensiles avec la partie ligneuse du coco. Une tasse de coco. Un chapelet de coco. La chair du coco est agréable.

COCO. s. m.

COCO. s. m. Espèce de boisson, faite avec de l' eau et du bois de réglisse. Marchand de coco. Boire du coco. Un verre de coco. Il est populaire.

COCON. s. m.

COCON. s. m. La coque qui enferme le ver à soie quand il a achevé de filer, et dont on obtient la soie en la dévidant. Un cocon de ver à soie.

COCOTIER. s. m.

COCOTIER. s. m. Espèce de palmier très-élevé qui porte le coco, et dont les feuilles ont jusqu' à quinze pieds de longueur.

COCTION. s. f.

COCTION. s. f. T. didactique. Action soutenue de la chaleur sur des matières animales ou végétales, et L' effet de cette action. Il se dit surtout en parlant D' une chose que l' on fait cuire dans de l' eau bouillante ou dans un autre liquide.

Il se dit proprement, en Physiologie, de La digestion des aliments dans l' estomac. Quand l' estomac est faible, la coction ne se fait pas bien.

En Médec., La coction des humeurs, est, suivant les humoristes, L' élaboration des humeurs qui se séparent de la masse du sang. Cela sert à la coction des humeurs. Et ils appellent Période de coction, La période d' une maladie où s' opère la coction des humeurs.

La coction des métaux, se dit en parlant De la manière dont les métaux se perfectionnent dans le sein de la terre.

COCU. s. m.

COCU. s. m. Terme de dérision et un peu libre, qui se dit de Celui dont la femme manque à la fidélité conjugale. Il est cocu. C' est un cocu. Sa femme l' a fait cocu.

COCUAGE. s. m.

COCUAGE. s. m. Terme de dérision et un peu libre, qui se dit de L' état d' un homme qui est cocu. Il souffre patiemment le cocuage.

CODE. s. m.

CODE. s. m. Il s' est dit d' abord Du recueil, de la compilation des lois, constitutions, rescrits, etc., faite par ordre de certains empereurs romains. Le code théodosien ou de Théodose. Le code de Justinien, ou absolument, Le Code. Dans tel titre du Code. Le Code et le Digeste.

Il s' est dit aussi de Plusieurs recueils des ordonnances de nos rois, et même de quelques-unes de ces ordonnances. Le code Louis. Le code de la marine. Le code noir.

Il s' est dit, par extension, de Divers traités de droit qui contiennent les maximes et les règlements relatifs à certaine matière. Code des curés. Code des chasses. Etc.

Il se dit maintenant de Toute loi, de tout corps de lois qui renferme un système complet de législation sur certaine matière. Notre jurisprudence actuelle est fondée sur six codes principaux: le code civil, le code de procédure civile, le code de commerce, le code d' instruction criminelle, le code pénal et le Code forestier. Code rural. Code militaire.

CODE

CODE se dit également, en Pharmacie, Du recueil des formules médicales approuvées. On se sert quelquefois, dans ce sens, du mot latin Codex. Code pharmaceutique. Les formules du Code ou du Codex.

CODE

CODE se dit quelquefois au figuré d' Un ouvrage qui contient un recueil de préceptes, un corps de doctrine sur une matière quelconque. Cet excellent livre est un véritable code de morale.

Fig., Le code de la morale, de l' honneur, etc., Les lois, les préceptes de la morale, de l' honneur, etc.

CODÉBITEUR. s. m.

CODÉBITEUR. s. m. T. de Jurispr. Celui qui a contracté une dette conjointement avec un autre. Codébiteurs solidaires.

CODÉCIMATEUR. s. m.

CODÉCIMATEUR. s. m. Celui qui percevait des dîmes avec un autre décimateur.

CODÉTENTEUR. s. m.

CODÉTENTEUR. s. m. T. de Jurispr. Celui qui retient avec un autre, une somme, une succession, un héritage.

CODEX. s. m.

CODEX. s. m. T. de Pharmacie, emprunté du latin. Voyez CODE.

CODICILLAIRE. adj. des deux genres

CODICILLAIRE. adj. des deux genres (Les L ne sont pas mouillées dans ce mot et dans le suivant.) Qui est contenu dans un codicille. Legs codicillaire. Disposition codicillaire. Etc.

Clause codicillaire, Clause d' un testament par laquelle le testateur déclare que, si son testament ne peut valoir comme tel, il entend qu' il vaille comme codicille.

CODICILLE. s. m.

CODICILLE. s. m. Il se dit d' Un acte postérieur à un testament, qui a pour objet d' y ajouter ou d' y changer quelque chose. Par son codicille, il révoqua trois ou quatre articles de son testament. Dans notre législation actuelle, toute disposition de dernière volonté se nomme testament.

CODILLE. s. m.

CODILLE. s. m. T. du Jeu de l' hombre, du tri, du quadrille, qu' on emploie dans cette phrase, Faire ou gagner codille, Gagner sans avoir fait jouer.

CODONATAIRE. adj. des deux genres

CODONATAIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Associé, conjoint avec un autre dans une même donation.

COECUM. s. m.

COECUM. s. m. (On prononce Cécome.) T. d' Anat., emprunté du latin. Le premier des gros intestins.

COELIAQUE. adj.

COELIAQUE. adj. Voyez CÉLIAQUE.

COEFFICIENT. s. m.

COEFFICIENT. s. m. T. d' Algèbre. Le nombre ou la quantité connue, ou censée telle, qui s' écrit au devant d' une quantité algébrique inconnue, et qui la multiplie.

COEMPTION. s. f.

COEMPTION. s. f. T. de Droit romain. Achat réciproque.

COERCIBLE. adj. des deux genres

COERCIBLE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui peut être resserré et retenu dans un certain espace. Tous les gaz sont coercibles.

COERCITIF, IVE. adj.

COERCITIF, IVE. adj. T. de Droit. Qui renferme le droit de coercition. Pouvoir coercitif. Puissance coercitive.

COERCITION. s. f.

COERCITION. s. f. T. de Droit. Action par laquelle on empêche quelqu' un d' agir contre son devoir; droit qu' on a de contraindre quelqu' un à faire son devoir. Le droit de coercition est un des attributs de la justice.

COÉTAT. s. m.

COÉTAT. s. m. État ou prince qui partage la souveraineté avec un autre. Il est peu usité.

COÉTERNEL, ELLE. adj.

COÉTERNEL, ELLE. adj. Qui existe de toute éternité avec un autre. Le Verbe est coéternel au Père. Quelques philosophes païens ont cru que la matière était coéternelle à Dieu.

COEUR. s. m.

COEUR. s. m. Viscère qui est le principal organe de la circulation du sang, et qui est situé dans la poitrine: il consiste en un muscle creux dont la forme est à peu près celle d' un cône renversé, légèrement aplati de deux côtés, arrondi à la pointe, et ovoïde à la base. Le mouvement du coeur. Le battement, les battements du coeur. Les pulsations du coeur. La systole, la diastole du coeur. La contraction, la dilatation du coeur. Palpitation du coeur. Avoir des palpitations de coeur. Les ventricules, les oreillettes, la pointe, la base du coeur. Les maladies du coeur. Polype au coeur. Anévrisme du coeur. Il fut blessé, frappé au coeur. Son coeur ne battait plus que faiblement. Son coeur avait cessé de battre. Le coeur d' un animal. Le coeur d' un boeuf, d' un veau, d' un mouton, etc. Un coeur de boeuf, de veau, de mouton. Le coeur d' un oiseau, d' un poisson, etc.

Tant que le coeur me battra, Tant que je vivrai. On dit aussi, figurément et populairement, Tant que le coeur me battra dans le ventre, au ventre.

Prov. et fig., Il voudrait lui manger, lui avoir mangé le coeur, lui arracher le coeur, se dit Pour exprimer la haine mortelle qu' un homme porte à un autre.

COEUR

COEUR se dit, dans un sens particulier, Du coeur considéré comme susceptible de mouvements causés par les passions. Le coeur lui bat, lui bat violemment. Son coeur palpite. Son coeur tressaillait d' aise, de joie. La joie dilate le coeur, le chagrin le resserre. Épanouissement de coeur. Serrement de coeur.

Il signifie quelquefois, par extension, La partie de la poitrine où les battements du coeur se font sentir. Il le pressa, il le serra tendrement contre son coeur. Il portait ce gage d' amour sur son coeur. Mettre la main sur son coeur, sur le coeur de quelqu' un.

Il se dit souvent, au figuré, Du coeur regardé comme le siége des passions, l' organe de la sensibilité morale. Avoir le coeur navré, oppressé, serré de douleur, de tristesse. Un coeur agité. Son coeur était enflammé de colère. Avoir la rage, le désespoir dans le coeur. Avoir le coeur saisi, le coeur contrit. Le coeur gros de soupirs, de dépit. Le coeur plein d' amertume, d' indignation. Il a le coeur gros. Il en a le coeur gros. Il en a le coeur ému. Cela le touche au coeur. Son coeur nage dans la joie. Amollir, attendrir, toucher le coeur de quelqu' un. Vous l' avez frappé, blessé au coeur. Le coeur lui saigne. Cela me fait saigner le coeur, me fait crever le coeur. Cela me perce, me déchire, me fait fendre le coeur. Le coeur lui fend. Ces paroles lui pénétrèrent le coeur. Ses accents ont retenti jusqu' au fond de mon coeur. Le calme rentra dans mon coeur. Mon coeur s' ouvrit à l' espérance. Il gardait cela dans son coeur. Cela est gravé dans mon coeur. J' ai cela bien avant dans le coeur. Les plaisirs du coeur. Les peines du coeur. Les plaies du coeur. Avoir un poids sur le coeur. Un coeur flétri par l' infortune.

Le coeur me le disait bien, me l' avait bien dit, J' en avais un pressentiment.

Parler au coeur, Parler de manière à intéresser le coeur.

Cela va au coeur, Cela touche, émeut. Ses paroles m' allaient au coeur.

Fam., De gaieté de coeur, De propos délibéré et sans sujet. Il l' insulta de gaieté de coeur. Quereller quelqu' un de gaieté de coeur.

Se ronger le coeur, ronger son coeur, S' affliger, se chagriner, se tourmenter.

Avoir quelque chose sur le coeur, En avoir du ressentiment. On dit de même, Cela lui tient au coeur.

Cela lui pèse sur le coeur, Cela lui cause du chagrin, du ressentiment.

Décharger son coeur, Découvrir, déclarer avec franchise les sujets de douleur, d' inquiétude ou de plainte que l' on a. Ma patience est à bout, il faut que je décharge mon coeur.

Prov., Je veux en avoir le coeur net, Je veux savoir ce qui en est, je veux me délivrer de mes doutes sur ce fait. Je lui demanderai la cause de son refroidissement, pour en avoir le coeur net.

COEUR

COEUR signifie plus particulièrement, Cette faculté de l' âme qui nous rend capables d' affection, d' amitié, d' amour, de zèle, etc. Régner sur les coeurs. Se concilier tous les coeurs. Il sut gagner tous les coeurs. Il a le coeur des peuples, des soldats. Tous les coeurs volent au-devant de lui. Élever son coeur à Dieu, lui offrir son coeur. Avoir, mettre son coeur en Dieu. Il a mis son coeur aux choses de la terre. J' ai fait cela de coeur et d' affection, de coeur et d' âme, du meilleur de mon coeur. Il a le coeur à l' étude, aux livres, aux armes, au jeu. Il a mis la tout son coeur. Il a le coeur porté à cela. Je l' aime de tout mon coeur. Le coeur d' un ami, d' un père, d' un époux, d' une mère, etc. Un coeur de père. Nos coeurs ne tardèrent pas à s' entendre. Un ami qui nous parle du coeur. L' amour est le tyran des coeurs. Obtenir, posséder le coeur d' une personne. Donner son coeur. Disposer de son coeur. Donner son coeur et sa main. Faire don de son coeur. La paix du coeur. Un coeur libre. Un coeur fidèle. Un coeur embrasé d' amour, brûlant d' amour. Un coeur prompt à s' enflammer. Avoir le coeur tendre. Il sut trouver le chemin de mon coeur. Ses attraits ont subjugué mon coeur. Mon coeur est à toi pour jamais. Perdre le coeur de son époux, de sa maîtresse. Quel autre m' a ravi, dérobé ton coeur? L' union des coeurs.

Fig. et fam., Son coeur commence à parler, son coeur a parlé, se dit D' une jeune personne qui éprouve les premiers sentiments de tendresse, de préférence pour quelqu' un.

Prov., Loin des yeux, loin du coeur, Ordinairement l' absence détruit ou refroidit les affections.

L' ami, l' amie du coeur, Celui, celle que l' on aime le plus tendrement. C' est l' ami du coeur.

Fam., Affaire de coeur, Commerce de galanterie.

Fig., Ces deux personnes ne sont qu' un coeur et qu' une âme, ce n' est qu' un coeur, Elles s' entr' aiment beaucoup.

Mon coeur, mon petit coeur, mon cher coeur. Expressions de tendresse dont on se sert en parlant À une personne que l' on aime; ou, par badinage, en parlant À une personne avec qui l' on vit familièrement.

Prendre une chose à coeur, S' en affecter, y être vivement sensible. Vous prenez cela trop à coeur. On dit de même, Cette affaire lui tient au coeur, Il s' y intéresse fort.

Fam., Avoir coeur, Avoir le coeur au métier, Travailler avec zèle, avec ardeur; affectionner ce qu' on fait, ce qu' on doit faire. On dit de même, Avoir coeur à l' ouvrage.

De bon coeur, de grand coeur, de tout son coeur, Volontiers, avec plaisir. À contre-coeur, Avec répugnance, malgré soi.

Fam., Si le coeur vous en dit, Si vous êtes d' humeur à faire cela. Le coeur vous en dit-il?

Prov. et pop., Prendre son coeur par autrui, Se mettre en la place de quelqu' un, agir à son égard comme en pareil cas nous voudrions qu' on agît au nôtre. Cette phrase a vieilli.

COEUR

COEUR se dit aussi en parlant Des inclinations de l' âme. C' est un bon coeur. C' est un mauvais coeur. Avoir bon coeur. Avoir mauvais coeur. Il a le coeur droit. Il a le coeur franc. Il a le coeur bien placé. Coeur généreux. Coeur dissimulé. Il a le coeur gâté, corrompu. Coeur excellent. Coeur dur. Coeur compatissant. Coeur sensible. La pureté du coeur. Vous connaissez la droiture de son coeur. Être doux et humble de coeur. Il le promit dans toute la sincérité de son coeur. L' impulsion du coeur. Régler les mouvements de son coeur.

Fig. et fam., C' est un coeur d' or, C' est un excellent coeur.

Avoir, porter un coeur d' homme, Être doué de sensibilité.

Fig., N' avoir point de coeur, Être dépourvu de toute sensibilité, n' avoir aucune noblesse, aucune générosité dans les sentiments.

Prov., Mauvaise tête et bon coeur, Les gens étourdis et inconsidérés ont souvent de bonnes intentions, un bon coeur.

Fig., Avoir un coeur de tigre, Être d' une extrême cruauté.

Fig., Être tout coeur, Être très-généreux, très-bienfaisant.

Cet homme a le coeur endurci, c' est un coeur endurci, Il est tellement opiniâtre, qu' on ne peut le fléchir; et, en langage de dévotion, Il est extrêmement obstiné dans le mal, dans le péché.

Fig., Avoir le coeur ou un coeur de roche, un coeur de marbre, un coeur de diamant, un coeur de bronze, un coeur d' airain, etc., Avoir un coeur dur, insensible.

COEUR

COEUR se dit quelquefois par opposition à L' esprit, dans les divers sens figurés qui précèdent. Ce sermon plaît à l' esprit, et ne touche point le coeur. Former l' esprit et le coeur des enfants. Son esprit égara son coeur.

COEUR

COEUR se dit aussi, soit absolument, soit avec un adjectif, en parlant Du courage, de la fermeté d' âme, de la constance. Il a du coeur. Il n' a point de coeur. Perdre coeur. Reprendre coeur. C' est un grand coeur. Un coeur généreux. Un noble coeur. Un coeur lâche. Un coeur bas. Il a le coeur haut. Il est tout coeur. C' est un homme de peu de coeur, sans coeur. Ils se comportèrent en gens de coeur. Cela lui a enflé, élevé, haussé le coeur; lui a abattu, abaissé le coeur; lui a rendu le coeur. Cela relève le coeur. Le coeur lui manque. Le coeur lui revient.

Fig., Un coeur de lion, Un grand courage; et familièrement, Un coeur de poule, Une extrême poltronnerie.

Fig. et fam., Mettre, remettre le coeur au ventre à quelqu' un, Lui donner, lui redonner du courage. Je lui ai mis le coeur au ventre. Il était consterné, mais ce petit avantage lui remit le coeur au ventre.

Fig. et fam., Faire contre fortune, contre mauvaise fortune bon coeur, Ne pas se laisser abattre par la contradiction, par les échecs, par les revers.

Prov., Le coeur haut et la fortune basse, Plus de courage que de fortune.

Ce malade a le coeur bon, Son courage se soutient, il a encore des forces.

Avoir le coeur mort, Se sentir très-faible, épuisé, abattu.

COEUR

COEUR signifie encore, La pensée intime, les dispositions secrètes de l' âme. Dieu sonde les coeurs. Dieu connaît les coeurs, voit le fond des coeurs. Dieu est scrutateur des coeurs. Vous lisez dans mon coeur. Il pénètre dans les replis les plus cachés du coeur. Au fond du coeur. Descendre dans son coeur, au fond de son coeur. Connaître tous les secrets du coeur humain. Le langage du coeur. Son coeur a parlé. Son coeur démentait sa bouche.

Le coeur des rois est dans la main de Dieu, Il tourne leurs volontés comme il lui plaît.

Se parler coeur à coeur, Se parler avec la plus grande franchise, sans aucune réserve.

Prov., Il dit cela de bouche, mais le coeur n' y touche, Il parle contre sa pensée. Dans un sens analogue, Il le dit des lèvres, mais le coeur n' y est pas.

Fig., Avoir le coeur sur les lèvres, Être franc et sincère. On dit dans le même sens, Avoir le coeur sur la main.

Ouvrir son coeur à quelqu' un, Lui confier ses plus secrets sentiments. Ouvrez-moi votre coeur. Puisque vous prenez tant d' intérêt à ce qui me touche, il faut que je vous ouvre mon coeur. Je le pressai de m' ouvrir son coeur.

Parler à coeur ouvert, Parler avec une entière franchise, sans aucun déguisement.

Parler d' abondance de coeur, Parler avec épanchement, avec une pleine confiance.

COEUR

COEUR se prend quelquefois abusivement pour L' estomac. Mal de coeur. Il a mal au coeur. Il a le coeur barbouillé. Cela lui fait mal au coeur. Le coeur lui fait mal. Il est sujet à des maux de coeur. Le coeur lui bondit. Le coeur lui soulève. Cela lui fait soulever le coeur. Des bondissements, des soulèvements de coeur. J' ai encore mon dîner sur le coeur. L' eau que j' ai bue me tourne autour du coeur, me pèse sur le coeur.

Avoir le coeur noyé, le coeur noyé d' eau, Être incommodé pour avoir bu trop d' eau.

Fig. et fam., Cela lui fait mal au coeur, il en a mal au coeur, Il ne voit cela qu' avec déplaisir, il en est choqué. Cela me fait grand mal au coeur. Pensez-vous qu' il n' ait pas bien mal au coeur de voir...

Ce vin va au coeur, Il réjouit, il est fort agréable au goût. On dit de même, Cette liqueur, cette eau-de-vie, ce rhum va au coeur.

Prov., Se donner au coeur joie ou à coeur joie de quelque chose, En jouir pleinement et abondamment, s' en rassasier. On dit dans le même sens, S' en donner à coeur joie.

Pop., Cet homme a bon coeur, il ne rend rien, se dit D' un homme dont l' estomac ne rejette point ce qu' il a reçu; et, figurément, D' un homme qui ne rend jamais ce qu' on lui prête.

COEUR

COEUR se dit aussi de Certains bijoux, ornements, etc., qui ont à peu près la forme d' un coeur. Une croix d' or surmontée d' un coeur. On dit dans un sens analogue, en termes de Botanique, Une feuille en coeur, des pétales en coeur, etc.

Fam., Faire la bouche en coeur, Donner à sa bouche une forme mignarde, affectée.

COEUR

COEUR se dit particulièrement, d' Une des quatre couleurs du jeu de cartes, dont les points sont figurés par des coeurs. Roi de coeur. Dix de coeur; etc. Il a bien du coeur. Il a trois coeurs dans son jeu. Une quinte en coeur. Son point est en coeur. Il rentre par coeur.

COEUR

COEUR signifie encore, par analogie, Le milieu de quelque chose, particulièrement d' un État ou d' une ville. Le coeur de la ville. Le coeur du royaume. Il est logé au coeur de la ville. L' ennemi était au coeur du royaume.

Au coeur de l' hiver, au coeur de l' été, Au plus fort de l' été, au plus fort de l' hiver, par le plus grand chaud, par le plus grand froid.

Coeur de cheminée, Le milieu de la cheminée, où est ordinairement une plaque. Il est noir comme le coeur de la cheminée.

COEUR

COEUR signifie également, La partie intérieure du tronc d' un arbre. Du coeur de chêne. Du coeur de poirier. Une table faite de coeur de noyer. Coeur de cormier.

Il se dit aussi Du milieu d' un fruit, particulièrement d' une pomme et d' une poire. Cette pomme, cette poire est gâtée dans le coeur. Le coeur de cet ananas est gâté. On dit dans un sens analogue, Le coeur d' une laitue.

PAR COEUR. loc. adv.

PAR COEUR. loc. adv. De mémoire. Apprendre une chose par coeur. Savoir des vers, un discours, etc., par coeur. Réciter par coeur.

Fig. et fam., Savoir un homme par coeur, Connaître parfaitement son caractère, ses habitudes.

Prov. et fig., Dîner par coeur, Se passer de dîner involontairement. S' il ne vient à l' heure, il dînera par coeur. Vous m' avez fait dîner par coeur.

COEXISTANT, ANTE. adj.

COEXISTANT, ANTE. adj. T. didactique. Qui coexiste.

COEXISTENCE. s. f.

COEXISTENCE. s. f. T. didactique. Simultanéité, état de plusieurs choses qui existent dans le même temps.

COEXISTER. v. n.

COEXISTER. v. n. T. didactique. Exister ensemble. Les luthériens soutiennent que le pain et le vin coexistent dans l' eucharistie avec le corps et le sang de JÉSUS-CHRIST.

COFFRE. s. m.

COFFRE. s. m. Sorte de meuble, de caisse propre à serrer et à enfermer des hardes, de l' argent, etc., et qu' on ouvre en levant le couvercle. Grand coffre. Petit coffre. Coffre de bois. Coffre de fer. Le coffre au linge. Le coffre à l' avoine. Coffre de nuit. Un coffre plein. Le fond du coffre. Mettre dans un coffre. Enfermer, serrer dans un coffre. Charger des coffres.

Coffre-fort, Coffre de fer ou de bois fort épais, garni de bandes et de liens de fer, dans lequel on serre l' argent et ce qu' on a de plus précieux. Les voleurs sont entrés chez lui, mais ils n' ont pu enfoncer son coffre-fort.

Prov., Cette fille est belle au coffre, se dit D' une fille qui n' est pas belle, mais qui a beaucoup d' argent en mariage.

Fig., Les coffres du roi, s' est dit pour Le trésor royal, l' Épargne. Les coffres du roi étaient chargés de ces dettes, de ces pensions. Cela entrait dans les coffres du roi. On dit encore, dans le même sens, Les coffres de l' État.

Piquer le coffre, Attendre longtemps dans l' antichambre du roi, d' un grand seigneur, etc., parce qu' à la cour il y avait des salles où l' on ne trouvait à s' asseoir que sur des coffres. Cette phrase n' est plus usitée.

Prov. et fig., Il s' entend à cela comme à faire un coffre, Il ne s' y entend point du tout.

Prov. et fig., Raisonner comme un coffre, Raisonner très-mal.

Prov. et fig., Rire comme un coffre, Rire à gorge déployée. Ils riaient comme des coffres.

Le coffre du carrosse, d' un carrosse, La partie d' un carrosse sur laquelle on met les coussins pour s' asseoir, et qui a un couvercle qui se lève et s' abaisse comme celui d' un coffre.

Coffre d' autel, La table d' un autel, avec l' armoire qui est au-dessous.

COFFRE

COFFRE signifie aussi, La capacité, l' espace qui est enfermé sous les côtes. Il a reçu un coup d' épée dans le coffre. Il a le coffre percé. Ce sens a vieilli, excepté dans la phrase suivante:

Fam., Avoir le coffre bon, avoir un bon coffre, Avoir un bon estomac, une bonne poitrine. Cet homme a les jambes en mauvais état, mais il a le coffre bon.

COFFRE

COFFRE se dit également, en termes de Vénerie, Du corps de la bête fauve. Le coffre du cerf.

Cette jument a un grand coffre, un beau coffre, Elle a les flancs fort larges, et propres pour porter les poulains.

COFFRER. v. a.

COFFRER. v. a. Mettre dans un coffre. Il n' est point usité au propre; mais au figuré il signifie, Emprisonner. Il a fait coffrer son débiteur. Il a été coffré ce matin. Ce mot est familier.

COFFRÉ, ÉE. participe

COFFRÉ, ÉE. participe

COFFRET. s. m.

COFFRET. s. m. Petit. coffre. Coffret d' écaille. Coffret garni d' argent.

COFFRETIER. s. m.

COFFRETIER. s. m. Ouvrier qui fait des coffres.

COFIDÉJUSSEUR. s. m.

COFIDÉJUSSEUR. s. m. T. de Jurispr. Il se dit de Chacun de ceux qui ont cautionné un même débiteur pour une même dette.

COGNASSE. s. f.

COGNASSE. s. f. Coing sauvage moins gros et moins jaune que l' autre.

COGNASSIER. s. m.

COGNASSIER. s. m. Arbre à fleurs rosacées, qui porte des coings ou des cognasses. Greffer sur cognassier.

COGNAT. s. m.

COGNAT. s. m. T. de Jurispr. (Le G se prononce durement dans ce mot et dans le suivant.) Il se dit en général de Ceux qui sont unis par des liens de parenté; et quelquefois il désigne particulièrement Ceux qui sont parents du côté des femmes. Les agnats et les cognats.

COGNATION. s. f.

COGNATION. s. f. T. de Jurispr. Lien de parenté entre tous les descendants d' une même souche.

COGNÉE. s. f.

COGNÉE. s. f. Instrument tranchant fait en forme de hache, et qui sert à couper du gros bois. La cognée d' un bûcheron. Bonne cognée. Emmancher une cognée. Sa cognée est démanchée, est bien emmanchée, est ébréchée, est émoussée.

Prov. et fig., Jeter le manche après la cognée, Se rebuter, abandonner totalement une affaire, une entreprise, par chagrin, par dégoût, par découragement.

Prov. et fig., Aller au bois sans cognée, Entreprendre quelque chose sans se munir de ce qui est nécessaire pour réussir.

Prov. et fig., Mettre la cognée à l' arbre, Commencer une entreprise.

COGNE-FÉTU. s. m.

COGNE-FÉTU. s. m. Il se dit, proverbialement et figurément, d' Un homme qui se fatigue beaucoup à ne rien faire. C' est un vrai cogne-fétu. On dit de même, Il ressemble à Cogne-fétu, il se tue et ne fait rien. Il est populaire.

COGNER. v. a.

COGNER. v. a. Frapper fort sur une chose pour la faire entrer, ou pour la faire joindre avec une autre. Cogner un clou. Cogner une cheville.

Il signifie aussi simplement, Frapper. Cognez contre la muraille, sur le plancher. Cogner à la porte. Il s' est cogné la tête contre la muraille. On dit aussi, avec le pronom personnel, Se cogner contre quelque chose. Ce sens est familier.

Fig. et fam., Se cogner la tête contre le mur, Entreprendre une chose impossible, ou dont on n' est pas capable.

COGNER

COGNER se dit encore, populairement, pour Battre, rosser. Il s' est fait cogner comme il faut. Tu te feras cogner.

COGNÉ, ÉE. participe

COGNÉ, ÉE. participe

COHABITATION. s. f.

COHABITATION. s. f. T. de Jurispr. Il signifie, en général, L' état de deux personnes qui habitent ensemble; mais on le dit plus particulièrement D' un mari et d' une femme qui vivent ensemble, en remplissant les devoirs du mariage, et quelquefois, par extension, Du commerce charnel de deux personnes libres. Il y a eu cohabitation.

COHABITER. v. n.

COHABITER. v. n. T. de Jurispr. Vivre ensemble comme mari et femme. Ils ont cohabité longtemps. On dit aussi, Cohabiter avec une personne, Avoir avec elle un commerce charnel.

COHÉRENCE. s. f.

COHÉRENCE. s. f. T. didactique. Liaison, union, connexion d' une chose avec une autre.

COHÉRENT, ENTE. adj.

COHÉRENT, ENTE. adj. Il se dit Des parties d' un tout qui sont liées entre elles, et Du tout lui-même relativement à la liaison de ses parties. Il ne s' emploie guère qu' au figuré. Ce raisonnement est cohérent dans toutes ses parties.

COHÉRITIER, IÈRE. s.

COHÉRITIER, IÈRE. s. T. de Jurispr. Celui, celle qui hérite avec un autre. Il est mon cohéritier. Partage entre cohéritiers. Elles sont cohéritières.

COHÉSION. s. f.

COHÉSION. s. f. T. de Physique. Adhérence, force par laquelle les parties d' un corps adhèrent entre elles. La cohésion est plus forte dans les corps solides que dans les corps liquides.

COHOBATION. s. f.

COHOBATION. s. f. T. de Chimie. Distillation d' un liquide déjà distillé.

COHOBER. v. a.

COHOBER. v. a. T. de Chimie. Remettre dans la cornue la liqueur qui a passé dans le récipient, pour la distiller de nouveau.

COHOBÉ, ÉE. participe

COHOBÉ, ÉE. participe

COHORTE. s. f.

COHORTE. s. f. Corps d' infanterie parmi les Romains. La cohorte était de cinq à six cents hommes. Les cohortes prétoriennes étaient plus fortes que les cohortes des légions.

Il se dit en poésie, et surtout au pluriel, de Toutes sortes de troupes. De vaillantes cohortes. Il rallia ses cohortes.

Il se dit, par extension et familièrement, d' Une troupe de gens quelconques. Il est venu là avec sa cohorte. Le prévôt s' y transporta avec toute sa cohorte.

COHUE. s. f.

COHUE. s. f. On appelait autrefois ainsi, dans quelques provinces, Le lieu où se tenaient les petites justices. La cohue de tel lieu. Le procureur était à la cohue.

Il ne se dit plus aujourd' hui que figurément, en parlant d' Une réunion de personnes où règnent le tumulte et la confusion. Je ne veux point aller à cette assemblée, c' est une cohue, ce n' est qu' une cohue. Il y avait trop de cohue à ce bal.

COI, TE. adj.

COI, TE. adj. Tranquille, calme, paisible. Il n' est guère usité que dans ces phrases familières: Se tenir coi. Demeurer coi.

Chambre coite, Chambre bien fermée et bien chaude. Cette locution a vieilli.

COIFFE. s. f.

COIFFE. s. f. Espèce de couverture de tête. Il se dit principalement d' Un ajustement de tête des femmes. Une coiffe de taffetas. Une coiffe de gaze. Une coiffe à dentelle. Coiffe claire. Coiffe de dessus. Coiffe de dessous. Une femme qui prend sa coiffe. Autrefois on le disait souvent au pluriel, parce que cette expression désignait en même temps Les voiles attachés à la coiffe. Prendre ses coiffes. Mettre, attacher, nouer ses coiffes. Lever, baisser ses coiffes. Ôter ses coiffes.

Coiffe de nuit ou de bonnet de nuit, Coiffe de toile que les hommes mettent quelquefois dans leur bonnet de nuit.

Prov., Être triste comme un bonnet de nuit sans coiffe, Être chagrin et mélancolique. Cette phrase a vieilli: on dit seulement, Être triste comme un bonnet de nuit.

Coiffe de chapeau, Coiffe de taffetas ou de toile, dont on garnit le dedans des chapeaux.

COIFFE

COIFFE en termes d' Anatomie, se dit d' Une membrane que quelques enfants ont sur la tête en venant au monde. Cet enfant avait la coiffe en naissant.

COIFFE

COIFFE en termes de Botanique, se dit d' Une enveloppe membraneuse qui recouvre l' urne des mousses.

COIFFER. v. a.

COIFFER. v. a. Couvrir la tête. Il me jeta un manteau sur les épaules, et me coiffa d' un grand chapeau. Il est très-souvent employé avec le pronom personnel. Se coiffer d' un bonnet de nuit. Les Turcs se coiffent d' un turban, les Français d' un chapeau.

Fam. et par plaisanterie, Coiffer quelqu' un de quelque chose, Le lui jeter, le lui appliquer sur la tête. Il le coiffa d' un seau d' eau.

Fig. et fam., Cette femme coiffe son mari, Elle lui est infidèle.

Fig. et fam., Se coiffer de quelqu' un, S' engouer, s' entêter de quelqu' un. Il s' est allé coiffer de cette femme. Elle s' est coiffée de lui. Il s' est coiffé de cet homme, qui n' a cependant aucun mérite.

Fig. et fam., Coiffer quelqu' un d' une opinion, La lui faire embrasser; et dans un sens analogue, Se coiffer d' une opinion. Je ne sais qui l' a coiffé d' une opinion si extravagante. Quand une fois il s' est coiffé d' une opinion, on a bien de la peine à le ramener.

COIFFER

COIFFER signifie quelquefois, figurément et familièrement, Enivrer. Il est aisé à coiffer. Il ne faut que trois verres de vin pour le coiffer. Il s' emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Cet homme se coiffe souvent. On dit de même, Se coiffer le cerveau, avoir le cerveau coiffé.

COIFFER

COIFFER signifie aussi, Orner, parer la tête avec ce qui sert à la couvrir, ou Arranger, friser les cheveux. Elle se fit coiffer par sa femme de chambre, Savez-vous coiffer? On la coiffa de fleurs, de plumes, etc. Ce valet de chambre était occupé à coiffer son maître. On l' emploie très-fréquemment, dans ce sens, avec le pronom personnel, surtout en parlant Des femmes. Se coiffer avec un bonnet. Se coiffer avec ses cheveux. Se coiffer en cheveux.

Coiffer bien, coiffer à merveille, Arranger les coiffures de femme avec beaucoup d' élégance et de goût. On dit de même, Cette femme se coiffe bien.

Ce perruquier coiffe bien, Les perruques qu' il fait vont bien. Cette perruque coiffe bien, ce chapeau coiffe bien, ce bonnet coiffe bien, etc., Ils siéent bien à l' air du visage.

Coiffer une bouteille, Mettre une enveloppe par-dessus le bouchon, pour empêcher que le vin ne s' évente.

En termes de Chasse, Les chiens ont coiffé le sanglier, Ils l' ont pris aux oreilles.

En termes de Marine, on dit qu' Un bâtiment coiffe, lorsque, par une manoeuvre ou un changement de vent subit, le vent frappe sur l' avant des voiles. Il fit une fausse manoeuvre, et le vaisseau coiffa.

COIFFÉ, ÉE. participe

COIFFÉ, ÉE. participe Une femme coiffée en paysanne.

Cet enfant est né coiffé, se dit D' un enfant qui est venu au monde avec une sorte de membrane qu' on appelle Coiffe, et que le peuple regarde comme un présage de bonheur: c' est de là que vient le proverbe, Être né coiffé, Être très-heureux.

Prov. et fig., Il aimerait une chèvre coiffée, se dit D' un homme qui est amoureux de toutes les femmes, quelque laides qu' elles soient.

Être bien coiffé, Avoir une perruque, un chapeau qui sied bien; ou, par extension, Avoir les cheveux bien plantés.

Ce chien est bien coiffé, Il a les oreilles longues et pendantes.

Au Jeu d' échecs, Un pion coiffé, Un pion auquel on attache un signe, et qui, d' après les règles du jeu, a un emploi particulier.

COIFFEUR, EUSE. s.

COIFFEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait métier de couper, de friser, d' arranger les cheveux. Habile coiffeur. C' est le coiffeur à la mode. Boutique de coiffeur. Une bonne coiffeuse.

COIFFURE. s. f.

COIFFURE. s. f. Couverture et ornement de tête. Le turban est la coiffure des Turcs. Une coiffure de femme.

Il se prend ordinairement pour La manière dont les femmes se coiffent selon le pays et la mode. Coiffure à la mode. Coiffure à boucles. Coiffure à la Ninon.

COIN. s. m.

COIN. s. m. Angle, endroit où se fait la rencontre de deux lignes ou de deux surfaces, soit en dedans, soit en dehors. Le coin d' une rue. Le coin d' une maison, d' une chambre, d' un jardin. Le coin d' une cheminée. Le coin d' un champ. Le coin d' un bois. Se cacher dans le coin d' une maison. Serrer quelque chose dans un coin. Les coins d' un mouchoir, d' une nappe, etc. Les coins du poêle, du drap mortuaire étaient tenus par...

Il se dit quelquefois, absolument et familièrement, pour Le coin de la rue où l' on se trouve, où l' on habite. Le marchand de vin du coin.

Les coins de la bouche, Les extrémités de la bouche. On dit de même, Le coin de l' oeil.

Regarder du coin de l' oeil, Regarder à la dérobée et sans faire semblant de rien. On dit aussi, Faire signe du coin de l' oeil.

Fig., Les quatre coins de la terre, les quatre coins du monde, les quatre coins de la France, les quatre coins de la ville, etc., Les extrémités de la terre, de la France, de la ville, etc., les plus éloignées entre elles.

Fig., Les quatre coins et le milieu d' un pays, d' un bois, etc., Tout ce qui est contenu dans l' espace d' un pays, d' un bois, etc. Il lui a fait courir les quatre coins et le milieu du royaume. Je l' ai cherché dans tous les quatre coins et le milieu du bois.

Les quatre coins, Jeu dans lequel quatre personnes vont d' un coin à un autre d' un espace carré, tandis qu' une cinquième, placée au milieu, tâche de s' emparer de l' un des coins lorsqu' il reste vide. Jouer aux quatre coins.

Fig., Mourir au coin d' un bois, d' une haie, Mourir sans secours et sans assistance.

Prov., Cet homme a la mine de demander l' aumône au coin d' un bois, se dit D' un homme de mauvaise mine et de mauvaise physionomie, qui demande l' aumône.

Le coin du feu, Un des deux côtés de la cheminée où l' on s' assied ordinairement pour se chauffer.

Fig. et fam., Ne bouger du coin du feu, du coin de son feu, Garder presque toujours la maison. N' aimer que le coin de son feu, Aimer la vie retirée.

Fig. et fam., Cela ne se dit, ne se fait qu' au coin du feu, Ce sont de ces choses qu' il ne faut dire, qu' il ne faut faire qu' en famille, qu' entre amis.

Fig. et fam., Allez lui dire cela au coin de son feu, ou Allez lui dire cela, et vous chauffer au coin de son feu, Vous ne seriez pas bien venu à lui tenir ce langage dans un endroit où il serait le maître.

Au Jeu de trictrac, Grand coin, ou simplement, Coin, La dernière case à la droite du joueur. Prendre son coin. Battre le coin de son adversaire. On dit aussi, Coin bourgeois, La dernière case du petit jan.

Au Jeu de paume, Tenir son coin, se dit Lorsque deux personnes qui jouent partie contre deux autres, défendent chacune leur côté.

Fig. et fam., Tenir bien son coin dans une compagnie, S' y faire estimer, s' y faire remarquer.

COIN

COIN se dit aussi, en termes de Menuiserie, de Certains meubles en forme de petites armoires, qui se placent dans les angles des appartements.

COIN

COIN se prend quelquefois pour Une petite partie ou portion d' une maison ou d' un appartement. Donnez-moi quelque coin où je puisse me retirer. Il est logé dans un petit coin. On dit dans un sens analogue, Un petit coin de terre, Un petit espace de terrain. Ce petit coin de terre suffit à ses besoins.

Il se dit aussi d' Un endroit qui n' est pas exposé à la vue. Jetez cela dans un coin. Je les aperçus qui riaient dans un coin. Il s' en alla chercher dans un coin. On chercha par tous les coins du logis.

Il se dit, par extension, d' Un endroit quelconque, mais plus ordinairement d' Un lieu retiré et peu fréquenté. Dans tous les coins du monde. Il s' est logé dans un coin du faubourg. Il vit tranquille dans un coin de sa province. Quel coin de la terre n' a-t-il pas visité?

COIN

COIN se dit en outre d' Une pièce de fer ou de bois terminée en angle aigu à l' une de ses extrémités, et dont on se sert principalement pour fendre du bois, des pierres, en la faisant entrer de force avec un maillet ou un marteau. Gros coin. Petit coin. Coins de fer. Coins de bois. Mettre, piquer, planter le coin. Faire entrer le coin, les coins dans une pièce de bois pour la fendre. Lorsque le coin est engagé, on le dégage avec un plus gros. En mécanique, le coin est une machine simple. On se sert aussi de coins pour serrer, pour assujettir certaines choses.

En termes d' Artillerie, Coins de mire, Morceaux de bois qui servent à hausser ou à baisser un canon, un mortier.

Prov. et fig., Faire coin de même bois, Se servir, pour mettre une chose en oeuvre, d' une partie de cette même chose.

COIN

COIN se disait, chez les Anciens, d' Une troupe d' infanterie formant un bataillon triangulaire dont une pointe était tournée vers l' ennemi.

COIN

COIN signifie aussi, La partie d' un bas dessinée en pointe, et dont l' extrémité inférieure répond à la cheville du pied. Des bas à coins d' or, à coins d' argent. Ces bas ont des coins à jour.

COIN

COIN en termes d' Art vétérinaire, désigne Celles des dents incisives qui sont le plus près des crocs, de chaque côté de la bouche du cheval. Il y a deux coins à chaque mâchoire.

COIN

COIN en termes de Monnaie, Morceau d' acier gravé en creux, dont on se sert pour marquer de la monnaie, des médailles. Le coin du roi. Le coin d' Espagne. Faux coin. Cette monnaie est à tel coin, marquée au coin de...

Cette médaille est à fleur de coin, Elle est parfaitement conservée.

COIN

COIN se dit aussi Du poinçon qui sert à marquer de la vaisselle. De la vaisselle marquée au coin de Paris.

Fig., Cela est frappé, est marqué à tel coin, Cela porte tel cachet, on y reconnaît tel caractère. Cet ouvrage est frappé au coin du génie. Cette chose est marquée au bon coin, Elle est une des meilleures dans son genre.

COÏNCIDENCE. s. f.

COÏNCIDENCE. s. f. T. de Géom. État de deux choses qui coïncident. La coïncidence de deux lignes, de deux surfaces.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant De choses qui arrivent en même temps. La coïncidence de ces deux événements est très-remarquable.

COÏNCIDENT, ENTE. adj.

COÏNCIDENT, ENTE. adj. T. de Géom. Qui coïncide. Lignes, figures coïncidentes.

En Médec., Symptômes coïncidents, Ceux qui se montrent simultanément.

COÏNCIDER. v. n.

COÏNCIDER. v. n. T. de Géom. S' ajuster l' un sur l' autre dans toutes les parties. Ces deux lignes, ces deux surfaces coïncident.

Il se dit figurément en parlant De choses qui arrivent en même temps. Ces deux événements coïncidèrent.

COING. s. m.

COING. s. m. (On ne prononce pas le G.) Gros fruit jaune en forme de poire, qui a une odeur forte, et dont la peau est couverte d' un duvet. Gros coing. Coing bien jaune. Confiture de coings. Pâte de coings. Sirop de coings. Gelée de coings.

Prov., Être jaune comme un coing, Avoir le teint très-jaune.

COÏNTÉRESSÉ. s. m.

COÏNTÉRESSÉ. s. m. Celui qui a avec un autre quelque intérêt commun dans une affaire, dans une entreprise.

COÏON. s. m.

COÏON. s. m. Poltron, lâche, qui a le coeur has, qui est capable de souffrir lâchement des indignités. Grand coïon. C' est un coïon. Il est si coïon, que... Il est familier et libre.

COÏONNER. v. a.

COÏONNER. v. a. Traiter quelqu' un de coïon; ou Se moquer de quelqu' un, lui faire de mauvaises plaisanteries. Il n' est pas homme à se laisser coïonner, à être coïonné.

Il est aussi neutre, et signifie, Faire ou dire de mauvaises plaisanteries. Il ne fait que coïonner. Ce mot est familier et libre, dans les deux sens.

COÏONNÉ, ÉE. participe

COÏONNÉ, ÉE. participe

COÏONNERIE. s. f.

COÏONNERIE. s. f. Bassesse de coeur, lâcheté, indignité. Faire des coïonneries. Il a fait voir en cette occasion toute sa coïonnerie.

Il se prend quelquefois pour Sottise, impertinence, badinerie. A-t-on jamais ouï parler d' une pareille coïonnerie? Il nous a dit cent coïonneries. Ce mot est familier et libre, dans les deux sens.

COÏT. s. m.

COÏT. s. m. (On fait sentir le T.) Accouplement du mâle avec la femelle pour la génération. Le temps du coït. Dans l' ardeur du coït.

Il se dit plus particulièrement en parlant De l' homme et de la femme. Être porté au coït.

COITE. s. f.

COITE. s. f. Voyez COUETTE.

COJOUISSANCE. s. f.

COJOUISSANCE. s. f. T. de Jurispr. Il se dit en parlant D' une chose dont la jouissance est commune à deux ou plusieurs personnes.

COKE. s. m.

COKE. s. m. Mot emprunté de l' anglais. Charbon de terre dégagé, par la distillation, des substances fluides et gazeuses qu' il contenait. Le coke est un bon combustible. Brûler du coke.

COL. s. m.

COL. s. m. La partie du corps qui joint la tête aux épaules. Il est vieux en ce sens, mais on le dit quelquefois encore par euphonie. Voyez COU.

Il s' emploie dans différentes phrases par analogie à cette partie du corps humain dont on vient de parler.

En Anat., Le col de la vessie, le col de la matrice, Ce qui est comme l' embouchure de ces parties. Le col d' un os, Le rétrécissement qui se remarque au-dessous de la tête ou de quelque autre partie de certains os. Le col du fémur. Le col de l' humérus, du radius, etc.

Le col d' une bouteille, d' un matras, etc. Voyez COU.

Col de chemise, La partie de la chemise qui entoure le cou. On a dit dans un sens analogue, Col de rabat, col de pourpoint.

Faux col, Col de chemise rapporté, qui s' attache autour du cou avec des cordons.

COL

COL se dit aussi d' Une espèce de cravate qui s' attache derrière le cou avec une boucle. Un col de mousseline. Les militaires portent des cols noirs. Un col de velours.

Col de cravate, Ce qu' on met dans une cravate pour lui donner de la fermeté. Un col de cravate garni de baleine.

COL

COL se dit encore d' Un passage étroit entre deux montagnes. Le col de Tende. Nous nous saisîmes de tous les cols des montagnes.

COLAO. s. m.

COLAO. s. m. Sorte de ministre d' État à la Chine.

COLARIN. s. m.

COLARIN. s. m. T. d' Archit. Frise du chapiteau de la colonne toscane et de la colonne dorique.

COLATURE. s. f.

COLATURE. s. f. T. de Pharmacie. Filtration, séparation d' une liqueur d' avec ce qu' elle contient de plus grossier.

Il se dit plus ordinairement de La liqueur filtrée. Colature de sirop de chicorée.

COLBACK. s. m.

COLBACK. s. m. Sorte de coiffure militaire, bonnet de peau d' ours sans plaque et dont la partie supérieure est plate. Le colback d' un officier de hussards. Ce tambour-major a un colback.

COLCHIQUE. s. m.

COLCHIQUE. s. m. T. de Botan. Plante bulbeuse appelée aussi Tue-chien, qui croît dans les prés humides, et qu' on cultive dans les jardins, à cause de la beauté de sa fleur. Le colchique est un violent poison, surtout pour le chien.

COLCOTAR. s. m.

COLCOTAR. s. m. T. de Chimie. Oxyde rouge de fer qui provient de la calcination du sulfate de fer.

COLÉGATAIRE. s. des deux genres

COLÉGATAIRE. s. des deux genres T. de Jurispr. Celui ou celle qui est légataire avec un ou plusieurs autres.

COLÉOPTÈRE. adj. et s. m.

COLÉOPTÈRE. adj. et s. m. T. d' Hist. Nat. Il se dit Des insectes pourvus de quatre ailes, dont les supérieures, qui sont solides et cornées, recouvrent les inférieures en manière de gaînes. Les insectes coléoptères. Le hanneton et les scarabées sont des coléoptères.

COLÉRA-MORBUS. s. m.

COLÉRA-MORBUS. s. m. Voyez CHOLÉRAMORBUS.

COLÈRE. s. f.

COLÈRE. s. f. Mouvement désordonné de l' âme par lequel nous sommes excités, avec violence, contre ce qui nous blesse. Grande, violente, furieuse colère. Noble colère. Sainte colère. Juste colère. L' effort de la colère. Les effets de la colère. Transport, mouvement de colère. Excès de colère. L' ardeur, la violence, la chaleur, l' impétuosité de la colère. Les premiers bouillons de la colère. Cet accès de colère passera. Il dit cela, il fit cela en colère, tout en colère. Être en colère. Se mettre en colère contre quelqu' un. Entrer en colère, dans une grande colère. Émouvoir, exciter, irriter, allumer la colère de quelqu' un. Réprimer, refréner, apaiser, calmer, adoucir la colère de quelqu' un. Frémir de colère. Être enflammé de colère, transporté de colère. La colère le transporte, le met hors de lui-même. Il ne parle jamais qu' en colère. Attirer la colère de quelqu' un sur soi. Il faut que sa colère se passe. Il faut qu' il décharge sa colère, qu' il passe sa colère sur quelqu' un. C' est la colère qui lui a fait dire telle et telle chose. Dès qu' il vit son ennemi, il sentit sa colère s' allumer. On dit figurément, La colère de Dieu, la colère du ciel, la colère céleste.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des animaux. Ce chien était en colère. La colère du lion.

Fig., La mer est en colère, Elle est fort agitée.

COLÈRE

COLÈRE s' emploie aussi comme adjectif des deux genres, et signifie, Qui est sujet à se mettre en colère. Homme colère. Femme colère. Il est bien colère, fort colère.

COLÉRIQUE. adj. des deux genres

COLÉRIQUE. adj. des deux genres Enclin à la colère. C' est un homme très-colérique. Être d' une humeur colérique. Voyez CHOLÉRIQUE.

COLI. s. m.

COLI. s. m. Voyez COLIR.

COLIART. s. m.

COLIART. s. m. Poisson de mer qui ressemble à la raie.

COLIBRI. s. m.

COLIBRI. s. m. Genre d' oiseaux qui sont remarquables par leur petitesse et par l' éclat de leurs couleurs. On les nomme autrement Oiseaux-mouches.

COLICITANT. s. m.

COLICITANT. s. m. T. de Pratique. Il s' emploie surtout au pluriel, et se dit de Deux ou plusieurs cohéritiers ou copropriétaires au nom desquels se fait une vente par licitation. Les avoués des colicitants.

COLIFICHET. s. m.

COLIFICHET. s. m. Babiole, bagatelle, petit objet de fantaisie. Il n' a que des colifichets dans son cabinet.

Il se dit quelquefois Des ajustements de femme qui ne servent qu' à la parure. Des colifichets de femme.

Il se dit aussi de Certains petits ornements mal placés, et qui n' ont point de convenance ni de rapport avec les lieux où ils sont mis. Un jardin rempli de colifichets. Des maisons, des églises gothiques surchargées de colifichets.

Il se dit figurément de Tout ornement placé mal à propos dans quelque ouvrage d' esprit. Cette pièce est pleine de traits d' esprit, mais qui ne sont la plupart que des colifichets.

COLIFICHET

COLIFICHET signifie encore, Une sorte de pâtisserie sèche et légère, faite sans beurre et sans sel, qu' on donne à manger aux oiseaux.

COLIFICHET

COLIFICHET en termes de Monnaie, Petite machine dont se servaient les ajusteurs pour réduire les espèces au poids légal.

COLIMAÇON. s. m.

COLIMAÇON. s. m. Voyez LIMAÇON.

COLIN-MAILLARD. s. m.

COLIN-MAILLARD. s. m. Sorte de jeu où l' un des joueurs, que l' on appelle colin-maillard, a les yeux bandés et cherche les autres à tâtons, jusqu' à ce qu' il en ait saisi un, dont il est obligé de dire le nom, et qui alors prend sa place. Jouer à colin-maillard, au colin-maillard.

COLIQUE. s. f.

COLIQUE. s. f. Il se dit de Toute douleur vive qu' on éprouve dans le ventre, dans l' abdomen, et qui redouble par intervalles. Colique bilieuse. Colique hépatique. Colique venteuse. Colique nerveuse. Colique néphrétique. Colique de miséréré. Furieuse colique. Colique de Poitou. Colique des peintres, des plombiers. La colique le tient. Sa colique est passée. Il est sujet à la colique. Avoir la colique. On dit vulgairement, dans un sens analogue, Colique d' estomac.

COLIR ou COLI. s. m.

COLIR ou COLI. s. m. Officier de la Chine, qui est un censeur universel, et qui a droit d' entrer dans les maisons pour s' instruire de ce qui s' y passe.

COLIS. s. m.

COLIS. s. m. T. de Commerce. Caisse, balle de marchandises, ballot. Expédier, recevoir vingt colis, trente colis.

COLISÉE. s. m.

COLISÉE. s. m. Nom d' un célèbre amphithéâtre de Rome, dont il subsiste encore de beaux restes, et que l' on appelait anciennement le Colossée, parce qu' il fut construit non loin de la statue colossale de Néron.

COLLABORATEUR. s. m.

COLLABORATEUR. s. m. Celui qui travaille de concert avec un autre, qui l' aide dans ses fonctions, dans l' exercice de son emploi.

Il se dit particulièrement en parlant Des pièces de théâtre et des écrits périodiques. Il a deux collaborateurs.

On donne quelquefois à ce mot un féminin, Collaboratrice.

COLLAGE. s. m.

COLLAGE. s. m. T. de Papeterie. Opération qui consiste à imprégner le papier de colle, pour qu' il ne boive pas, pour qu' il puisse recevoir l' écriture.

Il se dit aussi de L' action de coller du papier de tenture dans les appartements. Les peintres en bâtiments font ordinairement le collage du papier. Payer tant pour le collage.

COLLANT, ANTE. adj.

COLLANT, ANTE. adj. Qui colle. Il s' emploie surtout dans cette locution, Pantalon collant, Pantalon fort juste et qui dessine les formes.

COLLATAIRE. s. m.

COLLATAIRE. s. m. (On prononce les deux L.) Celui à qui on a conféré un bénéfice.

COLLATÉRAL, ALE. adj.

COLLATÉRAL, ALE. adj. (On prononce les deux L.) T. de Jurispr. Il n' est d' usage qu' en parlant De parenté et de succession hors de la ligne directe, soit descendante, soit ascendante.

Parents collatéraux, Les oncles, les frères, les soeurs, les cousins germains, etc.

Ligne collatérale, La ligne que forment les parents collatéraux.

Succession collatérale, La succession qu' on recueille d' un parent en ligne collatérale. On dit de même, Héritier collatéral, Celui qui hérite d' un parent en ligne collatérale.

COLLATÉRAL

COLLATÉRAL se prend aussi substantivement pour Parent collatéral. C' est un collatéral. Il n' a que des collatéraux pour héritiers. Un collatéral ne peut exclure celui qui descend en ligne directe. Tout son bien est allé à des collatéraux.

En termes de Géogr., Points collatéraux, Les points qui sont au milieu de deux points cardinaux. Le nord-est, le nord-ouest, le sud-est, et le sud-ouest, sont les quatre points collatéraux.

En termes d' Archit., Nef collatérale, Nef des bas côtés ou ailes d' une église.

COLLATEUR. s. m.

COLLATEUR. s. m. (On. prononce les deux L.) Celui qui a droit de conférer un bénéfice. Il était collateur, le collateur d' une cure, le collateur d' un prieuré, etc. À l' égard des cures, le patron n' était que le présentateur, l' évêque en était le collateur.

Collateur ordinaire, ou simplement, Ordinaire, Celui qui de droit commun conférait le bénéfice.

COLLATIF, IVE. adj.

COLLATIF, IVE. adj. (On prononce les deux L.) Qui se confère. Il se dit surtout en matières bénéficiales. Bénéfice collatif. Dignité collative.

COLLATION. s. f.

COLLATION. s. f. (On prononce les deux L.) Droit de conférer un bénéfice. Cette collation appartenait à l' évêque, dépendait de l' évêque. La présentation de cette cure appartenait à l' abbé, et la collation à l' évêque. Ce prieuré était à la collation de tel abbé.

Il signifie également, La provision du collateur. Avoir la collation de l' ordinaire.

Avoir de belles collations, de grandes collations, Avoir le droit de conférer plusieurs bénéfices considérables.

COLLATION

COLLATION signifie aussi, L' action par laquelle on confère la copie d' un écrit avec l' original, ou deux écrits ensemble, pour savoir s' il n' y a rien de plus ou de moins dans l' un que dans l' autre. Une collation fidèle. Il a fait la collation de cette copie avec l' original, sur l' original. Faire la collation de divers exemplaires.

COLLATION. s. f.

COLLATION. s. f. (On prononce Colation.) Repas léger que les catholiques font les jours de jeûne, au lieu de souper. Petite, simple, légère collation. Bonne collation. Faire collation. Il fait collation d' une pomme, etc. Il ne prend, il ne mange à sa collation qu' un morceau de pain.

Il signifie aussi, Tout repas qu' on fait dans l' après-dînée ou dans la nuit. On servit une magnifique, une superbe, une somptueuse collation. Collation de viandes froides, de confitures, de pâtisserie, etc. Payer la collation. Donner la collation à quelqu' un. Apporter, préparer la collation. Il y a eu bal et grande collation. La collation du prédicateur.

COLLATIONNER. v. n.

COLLATIONNER. v. n. (On prononce Colationner.) Faire le repas qu' on appelle Collation. Il a collationné légèrement.

COLLATIONNER. v. a.

COLLATIONNER. v. a. (On prononce les deux L.) Conférer un écrit avec l' original, ou conférer deux écrits ensemble, afin de vérifier s' il y a quelque chose de plus ou de moins dans l' un que dans l' autre. Collationner sur l' original. Collationner à l' original. Collationner sur les registres. Il a collationné cet acte, ces pièces.

COLLATIONNER

COLLATIONNER parmi les Libraires, signifie, Examiner si un livre est entier, s' il ne manque point quelque feuille ou feuillet.

COLLATIONNÉ, ÉE. participe

COLLATIONNÉ, ÉE. participe Copie collationnée à l' original. Extrait collationné. On met au bas de certains actes, Collationné à l' original par...

COLLE. s. f.

COLLE. s. f. Matière gluante et tenace, dont on se sert pour joindre deux choses, et pour faire qu' elles tiennent ensemble. Colle de farine. Colle d' amidon. Colle forte. Colle de poisson. Faire de la colle. Fondre de la colle. Chauffer de la colle. Faire tenir, faire joindre avec de la colle.

COLLE

COLLE signifie aussi, populairement, Une bourde, une menterie, une chose controuvée à plaisir. Voilà une bonne colle. Quelle colle! Il lui a donné une colle.

COLLECTE. s. f.

COLLECTE. s. f. Il se disait autrefois de La levée des deniers de la taille et autres impositions qui se faisaient par assiette. Faire la collecte. Ce collecteur dissipa les deniers de sa collecte.

Il se dit aussi Du temps pendant lequel un collecteur était en fonctions. Pendant sa collecte. Du temps de sa collecte.

COLLECTE

COLLECTE se dit, par extension, d' Une quête faite pour une oeuvre de bienfaisance ou pour un objet d' intérêt commun. La collecte a produit tant.

COLLECTE

COLLECTE signifie aussi, dans la Liturgie catholique, L' oraison que le prêtre dit à la messe avant l' épître.

COLLECTEUR. s. m.

COLLECTEUR. s. m. Celui qui était nommé, dans une paroisse, pour recueillir les tailles ou quelque autre imposition levée par assiette. Le collecteur des tailles. Collecteur du sel. Les collecteurs de telle paroisse. Il avait été nommé collecteur cette année-là.

COLLECTIF, IVE. adj.

COLLECTIF, IVE. adj. T. de Gram. Il se dit De tout mot au singulier qui désigne plusieurs personnes ou plusieurs choses. Peuple, multitude, armée, sont des termes collectifs. Un nom collectif. On dit quelquefois substantivement: Un collectif. Les collectifs.

Sens collectif, valeur collective, Le sens, la valeur que prend un mot au singulier qui n' est point collectif de sa nature, lorsqu' il sert à désigner une réunion, une classe entière d' objets. Dans cette phrase, Le lion est courageux, le mot lion a une valeur collective. Prendre, employer un mot dans un sens collectif.

COLLECTIF

COLLECTIF signifie aussi, Qui renferme, qui embrasse plusieurs personnes ou plusieurs choses. Un être collectif. Un tout collectif.

D' une manière collective, En considérant les objets dont on parle comme ne formant qu' un tout.

COLLECTION. s. m.

COLLECTION. s. m. Réunion de plusieurs objets qui ont ensemble quelque rapport. Il a une belle collection de tableaux, de livres, d' antiques, de médailles, de plantes, de coquilles, etc. Collection complète des Variorum.

Il se dit aussi d' Un recueil, d' une compilation de plusieurs ouvrages qui ont rapport à une même matière, qui appartiennent à un même genre. Collection des conciles, des canons. Collection de mémoires sur l' histoire de France. Collection des moralistes français.

Il se dit quelquefois d' Un recueil de passages, tirés d' un ou de plusieurs auteurs. Ce jeune homme a fait une bonne collection de tout ce que ces ouvrages renferment de meilleur. Dans ce sens, peu usité maintenant, on employait souvent le pluriel. Faire des collections.

COLLECTIVEMENT. adv.

COLLECTIVEMENT. adv. D' une manière collective. L' homme, c' est-à-dire, tous les hommes, pris collectivement.

COLLÉGE. s. m.

COLLÉGE. s. m. Certain corps ou compagnie de personnes notables qui sont revêtues d' une même dignité. Il y avait, dans l' ancienne Rome, un collége des augures, un collége des pontifes, etc. Le collége des cardinaux, ou Le sacré collége. On a dit autrefois: Le collége des électeurs, des princes, des villes de l' Empire. Le collége des secrétaires du roi.

Collége électoral, Assemblée d' électeurs convoqués pour élire des députés. Convocation des colléges électoraux. Président d' un collége électoral. Le bureau d' un collége. Le collége de... a élu monsieur un tel.

COLLÉGE

COLLÉGE se dit aussi d' Un établissement public où l' on enseigne les lettres, les sciences, les langues, etc., et où demeurent ordinairement plusieurs professeurs ou régents. Aller au collége. Étudier au collége. Être en pension, être pensionnaire dans un collége. Mettre un enfant au collége, l' envoyer au collége. Il est professeur au collége de... Au sortir du collége. Les écoliers, les élèves d' un collége. Fonder un collége. Chasser du collége. Le proviseur, le censeur, l' économe d' un collége. Les classes d' un collége. Collége royal. Collége communal. Le collége de Charlemagne, de Saint-Louis, etc. Le collége d' Orléans, de Marseille, etc. Les colléges d' Oxford, de Cambridge.

Il signifie, par extension, La réunion des écoliers qui sont en pension dans un collége. Tout le collége est à la promenade.

Fam., Cela sent le collége, Cela a un air de pédanterie. Il sent encore son collége, se dit D' un jeune homme qui conserve encore dans le monde les manières du collége.

Amitié de collége, Amitié formée au collége et continuée dans l' âge mûr. On dit dans un sens analogue, Amis de collége.

Collége de France, Institution fondée à Paris par François Ier pour l' enseignement public et gratuit des langues, de la poésie, de l' éloquence et des hautes sciences mathématiques et physiques. Les professeurs du collége de France ont le titre de lecteurs royaux. Professeur d' éloquence latine, de sanscrit, de physique au collége de France. Il occupait une chaire au collége de France.

COLLÉGIAL, ALE. adj.

COLLÉGIAL, ALE. adj. Il n' est guère usité qu' au féminin, et dans cette dénomination, Église collégiale, qui se dit d' Un chapitre de chanoines sans siége épiscopal. Le chapitre d' une église collégiale. On dit aussi substantivement, Une collégiale.

COLLÉGIEN. s. m.

COLLÉGIEN. s. m. Celui qui étudie au collége.

COLLÈGUE. s. m.

COLLÈGUE. s. m. Il se dit ordinairement de Ceux qui sont revêtus des mêmes fonctions ou de la même mission; à la différence de Confrère, qui se dit d' ordinaire de Ceux qui exercent la même profession, ou qui sont membres de la même corporation. Il est mon collègue à la chambre des pairs, au conseil d' État, et mon confrère à l' Académie, au palais. Le consul envoya de secrets avis à son collègue. Il eut pour collègues, on lui donna pour collègues dans cette mission tels et tels. Les magistrats d' un même parquet sont collègues. Ce ministre ne veut pas d' un tel pour collègue.

COLLER. v. a.

COLLER. v. a. Joindre et faire tenir deux choses ensemble avec de la colle. Coller du papier. Coller des ais. Coller une image sur du carton. Coller une pièce d' ébène, une feuille d' acajou sur d' autre bois, etc. Coller contre la muraille, à la muraille. Coller du papier de tenture. Coller deux choses ensemble.

Il se dit, par extension, en parlant De choses qui sont fortement unies entre elles ou à d' autres. Dans ce sens, on l' emploie souvent avec le pronom personnel. Le sang avait collé ses cheveux. Les cheveux étaient collés sur la plaie. Ses paupières étaient collées ensemble. La tunique fatale se colla sur sa peau. Ces deux feuilles se sont tellement collées ensemble, qu' on aurait de la peine à les séparer.

Neutralement, Ce bas, ce pantalon, cette culotte colle bien, Ce bas s' applique bien sur la jambe; ce pantalon, cette culotte est juste et dessine bien les formes. On dit de même, Cet habit est collé, semble collé sur le corps, Il est bien fait et prend bien la taille.

Fig. et fam., Se coller, être collé contre une chose, à une chose, sur une chose, Se tenir fortement appliqué contre une chose, etc.; ou Se tenir constamment auprès d' une chose. Se coller, se tenir collé contre un mur. Il est toujours collé à cette porte.

Fig., Être collé sur son cheval, collé sur la selle, Être ferme et droit sur son cheval.

Fig. et fam., Cet homme est collé sur ses livres, Il s' applique constamment à l' étude.

Fig., Avoir les yeux collés sur une chose, sur quelqu' un, Regarder une chose, regarder quelqu' un attentivement et longtemps.

Fig., Avoir la bouche collée, les lèvres collées sur quelque chose, Les y tenir longtemps appliquées. Il est mort les lèvres collées sur le crucifix. Elle demeura longtemps la bouche collée sur le visage de sa mère.

Fig., au Billard, Coller une bille, Pousser ou placer une bille de manière qu' elle s' arrête contre la bande ou fort près de la bande. On dit de même, Coller son adversaire. Quand on ne peut pas faire la bille de son adversaire, on cherche à la coller, à le coller. Être collé sous bande. Vous êtes collé.

COLLER

COLLER signifie aussi, Enduire, imprégner de colle. Il faut coller cette toile avant que de l' imprimer. Ce papier boit, parce qu' on ne l' a pas bien collé.

Coller du vin, Y mettre de la colle de poisson ou quelque autre ingrédient, pour l' éclaircir.

COLLÉ, ÉE. participe

COLLÉ, ÉE. participe

COLLERETTE. s. f.

COLLERETTE. s. f. Sorte de petit collet de linge, dont les femmes se servent quelquefois pour se couvrir la gorge et les épaules. Collerette de batiste. Collerette de gaze.

COLLERETTE

COLLERETTE se dit, en Botanique, de L' assemblage de petites feuilles qui entoure la base d' une ombelle. Collerette caduque. Collerette à cinq, à sept folioles, etc.

COLLET. s. m.

COLLET. s. m. Cette partie de l' habillement qui est autour du cou. Collet d' habit. Collet montant. Collet rabattu. Collet brodé. Collet piqué.

Il se dit également d' Un ample morceau de drap ou d' étoffe, ordinairement taillé en rond, qui est cousu, attaché autour du collet, et qui tombe de manière à couvrir les épaules. Collet de manteau. Redingote à collet, à plusieurs collets. Un collet tombant fort bas.

COLLET

COLLET pris absolument, se dit de Cette pièce de toile fine qu' on mettait autrefois autour du cou par ornement, et qui s' appelait autrement Rabat. Collet de toile, de batiste, de Hollande. Collet uni. Collet à dentelle, à passement, etc. Grand collet. Petit collet. Empeser un collet. Attacher un collet. Collet chiffonné.

Fam., Les gens à petit collet, et figurément, Les petits collets, se disait Des ecclésiastiques. On disait aussi figurément, Le petit collet, pour désigner La profession ecclésiastique. Prendre, quitter le petit collet.

Collet monté, Collet de femme où il y avait de la carte ou du fil de fer pour le soutenir. Du temps des collets montés, Dans le vieux temps.

Fig. et fam., C' est un collet monté, se dit D' une personne qui affecte trop de gravité, qui a de la pédanterie.

Fig. et fam., Cela est collet monté, est bien collet monté, Cela est antique, ou Cela a un air contraint et guindé.

Sauter au collet de quelqu' un, le prendre, le saisir au collet, Le saisir au cou pour lui faire violence.

Par extension, Prendre, saisir quelqu' un au collet, lui mettre la main sur le collet, L' arrêter et le faire prisonnier.

Fig. et fam., Prendre quelqu' un au collet, Le forcer de vous écouter. On ne peut l' éviter, il vous prend au collet.

Fig. et fam., C' est un profit, une aubaine qui lui saute au collet, se dit D' un profit, d' un avantage qui arrive inopinément à quelqu' un. Voilà mille écus de rente qui lui sautent au collet.

Fam., Prêter le collet à quelqu' un, Se présenter pour lutter ou combattre corps à corps contre lui. Je suis aussi fort que lui, je lui prêterai le collet quand il voudra.

Fig. et fam., Prêter le collet à quelqu' un, Être prêt à lui tenir tête, à disputer contre lui. Il prétend être un grand joueur d' échecs, je lui prêterai le collet quand il voudra. Il fait le docteur, je lui prêterai le collet sur quelque matière que ce soit.

Par extension, Collet de buffle, Sorte de pourpoint fait de peau de buffle, qui était à grandes basques et sans manches.

En termes de Boucher, Collet de mouton, collet de veau, La pièce, la partie du cou de ces animaux qui reste après qu' on en a ôté le bout le plus proche de la tête.

COLLET

COLLET en termes de Botanique, se dit, par analogie, de Cette partie de la plante où finit la racine et où commence la tige.

En Anat., Le collet d' une dent, La partie d' une dent qui est entre la couronne et la racine.

COLLET

COLLET signifie encore, Une sorte de lacs à prendre des lièvres, des lapins, etc. Tendre un collet. Prendre des lièvres au collet, des lapins, des perdrix, etc.

COLLETER. v. a.

COLLETER. v. a. Prendre quelqu' un au collet pour lui faire violence. Il l' a colleté. Il le colleta et voulut le jeter par terre. On l' emploie souvent avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ils se colletèrent. Ils se sont colletés.

Il se dit aussi Des animaux, dans une acception analogue. Le dogue colleta le loup.

COLLETER

COLLETER signifie neutralement, Tendre des collets pour prendre des lièvres, des lapins, des perdrix, etc. Passer son temps à colleter.

COLLETÉ, ÉE. participe

COLLETÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, D' un animal qui a un collier d' un émail ou d' une couleur différente de celle du corps. Levrette de sable colletée d' argent.

COLLEUR. s. m.

COLLEUR. s. m. Celui qui fait des cartons; ou Celui qui colle du papier peint sur les murs d' un appartement. La première acception a vieilli; on dit aujourd' hui, Cartonnier.

COLLIER. s. m.

COLLIER. s. m. Rangée de perles ou d' autres choses de même nature, que l' on porte au cou pour se parer: cet ornement n' est, parmi nous, qu' à l' usage des femmes. Collier de grand prix. Collier de perles, de pierreries, etc. Enfiler un collier. Son collier est défilé.

Il se dit aussi de La chaîne d' or que portent les chevaliers de certains ordres, les jours de cérémonie, et à laquelle est suspendu le signe de l' ordre. Le collier de l' ordre du Saint-Esprit. Le collier de l' ordre de la Toison d' or. Il porte le collier de l' ordre de l' Annonciade. Le roi lui envoya le collier de tel ordre. On dit également, par ellipse, Le collier de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de la Toison, etc.

Prov. et fig., C' est un des grands colliers, un des gros colliers de la compagnie, se dit De celui qui a une grande autorité, un grand pouvoir dans une compagnie.

COLLIER

COLLIER se dit encore d' Un cercle de fer, d' argent ou de quelque autre matière, que l' on met autour du cou des esclaves, et de quelques animaux. Collier de chien. Mettre à un dogue un collier garni de clous, de pointes de clous, pour lui servir de défense contre le loup. Un collier de cuir. Il mit un collier au cou de son esclave. Il lui ôta son collier, et lui rendit la liberté.

Collier de force, Collier garni de pointes tournées en dedans, dont on se sert pour dresser les chiens d' arrêt.

COLLIER

COLLIER se dit, par analogie, d' Une marque naturelle en forme de cercle, qui se voit quelquefois autour du cou des quadrupèdes, des oiseaux, et qui est différente par sa couleur du reste de leur poil ou de leur plumage. Un merle au collier. Un chien noir qui a un collier blanc.

COLLIER

COLLIER signifie aussi, La partie du harnais des chevaux de charrette ou de labour, qui est faite de bois et rembourrée, et à laquelle les traits sont attachés.

Fig. et fam., Collier de misère, se dit D' un travail pénible qu' on ne peut interrompre que pour le reprendre bientôt. Voilà les vacances finies, il faut reprendre le collier de misère.

Cheval de collier, Cheval propre à tirer.

Cheval franc du collier, Cheval qui tire de lui-même, sans qu' il soit besoin de lui donner des coups de fouet.

Prov. et fig., Être franc du collier, se dit De celui qui est toujours prêt à faire les choses que son devoir, son honneur, etc., exigent de lui. Il se dit aussi D' un homme brave et qui est toujours prêt à marcher au combat.

Fig. et fam., Donner un coup de collier, Faire un nouvel effort pour réussir dans quelque entreprise.

COLLIER

COLLIER en termes d' Architecture, se dit d' Un astragale taillé en perles, en olives, ou en patenôtres.

COLLIGER. v. a.

COLLIGER. v. a. (On prononce les deux L.) Faire des collections des endroits notables d' un livre. Il a colligé bien des passages. Il est vieux.

COLLIGÉ, ÉE. participe

COLLIGÉ, ÉE. participe

COLLINE. s. f.

COLLINE. s. f. Petite montagne qui s' élève en pente douce au-dessus de la plaine. Longue colline. Petite colline. Belle colline. Le haut de la colline. Le pied, le bas de la colline, le penchant de la colline. Monter sur une colline. Monter une colline. Colline plantée de vignes.

Poétiq., La double colline, Le Parnasse.

COLLIQUATIF, IVE. adj.

COLLIQUATIF, IVE. adj. (Dans ce mot et le suivant, on fait sentir les deux L, et qua se prononce coua.) T. de Médec. Qui accompagne la colliquation, qui en résulte. Sueur colliquative. Dévoiement colliquatif.

COLLIQUATION. s. f.

COLLIQUATION. s. f. T. de Médec. ancienne. Amoindrissement des parties solides, avec excrétion abondante et diminution de cohésion des liquides.

COLLISION. s. f.

COLLISION. s. f. (On prononce les deux L.) T. didactique. Le choc de deux corps. Les physiciens expliquent plusieurs phénomènes par la collision des corps.

COLLOCATION. s. f.

COLLOCATION. s. f. (On prononce les deux L.) T. de Pratique. Action par laquelle on range des créanciers dans l' ordre suivant lequel ils doivent être payés. On a fait la collocation de ses créanciers. Procès-verbal de collocation. État de collocation.

Il signifie aussi, L' ordre, le rang dans lequel chaque créancier est colloque. Demande en collocation. Bordereau de collocation. Collocation contestée. Il a été payé suivant sa collocation.

Il se dit également de La somme qu' un créancier utilement colloqué a droit de toucher. Recevoir le montant de sa collocation. Payement de collocation.

Collocation utile, Collocation pour le payement de laquelle il y a suffisamment de deniers.

Collocation de l' argent, L' emploi qu' on fait de l' argent en le plaçant.

COLLOQUE. s. m.

COLLOQUE. s. m. (On prononce les deux L.) Dialogue, entretien de deux ou de plusieurs personnes. Ils ont ensemble de fréquents colloques. Ils ont tenu un long colloque. Il est familier.

Le colloque de Poissy, Conférence célèbre qui fut tenue à Poissy entre les catholiques et les réformés.

COLLOQUES

COLLOQUES au pluriel, est Le titre de certains ouvrages qui contiennent des dialogues sur diverses matières. Les Colloques d' Érasme.

COLLOQUER. v. a.

COLLOQUER. v. a. (On prononce les deux L.) Placer, mettre quelqu' un en une place. Ils m' ont assez mal colloqué. Ce sens est familier.

Il s' emploie plus ordinairement dans la Pratique, et se dit en parlant Des créanciers que l' on range dans l' ordre suivant lequel ils doivent être payés sur le prix de la vente, faite en justice, d' un objet qui appartenait à leur débiteur commun. Il à été colloqué utilement, en rang utile. On l' a colloqué selon l' ordre de son hypothèque. Il a été colloqué par préférence.

COLLOQUÉ, ÉE. participe

COLLOQUÉ, ÉE. participe Un créancier colloqué.

COLLUDER. v. n.

COLLUDER. v. n. (Dans ce mot et dans les trois suivants, on prononce les deux L.) T. de Palais. S' entendre avec sa partie adverse au préjudice d' un tiers.

COLLUSION. s. f.

COLLUSION. s. f. Intelligence secrète entre deux ou plusieurs parties au préjudice d' un tiers. Collusion secrète. Collusion visible, manifeste. On voit bien qu' il y a collusion entre eux, qu' il y a de la collusion.

Il se dit aussi de Toute intelligence secrète dans les affaires pour tromper un tiers. On disait qu' il y avait collusion entre les chefs des partis contraires.

COLLUSOIRE. adj. des deux genres

COLLUSOIRE. adj. des deux genres T. de Palais. Qui se fait par collusion. Cela est collusoire. Acte collusoire. Disposition collusoire. Arrêt collusoire.

COLLUSOIREMENT. adv.

COLLUSOIREMENT. adv. D' une manière collusoire. Cet arrêt a été rendu collusoirement.

COLLYRE. s. m.

COLLYRE. s. m. T. de Médec. Remède extérieur qui s' applique sur les yeux. Collyre sec. Collyre liquide.

COLOMBAGE. s. m.

COLOMBAGE. s. m. T. de Charpent. Rang de solives posées à plomb dans une cloison de charpente, dans un pan de bois.

COLOMBE. s. f.

COLOMBE. s. f. Pigeon. Ce mot est consacré à la poésie et au style soutenu. La tendre colombe. La fidèle colombe. Jupiter fut nourri par des colombes. La colombe était l' oiseau de Vénus.

Il s' emploie également, au lieu de Pigeon, dans toutes les phrases tirées ou imitées de l' Écriture sainte. Le Saint-Esprit descendit en forme de colombe sur Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Les femmes présentaient au temple, le jour de leur purification, une paire de tourterelles ou de colombes. La simplicité de la colombe. Notre-Seigneur a dit: Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. L' Église est comparée à une chaste colombe.

COLOMBIER. s. m.

COLOMBIER. s. m. Bâtiment en forme de tour ronde ou carrée, où l' on retire et nourrit des pigeons. Colombier bien garni. Peupler un colombier. L' échelle, les boulins d' un colombier.

Colombier à pied, Colombier qui a des boulins depuis le sommet jusqu' au rez-de-chaussée. Autrefois il n' était permis qu' aux seigneurs hauts justiciers d' avoir des colombiers à pied. Un colombier de cinq cents boulins, de mille boulins ou trous.

Prov. et fig., Faire venir, attirer les pigeons au colombier, Attirer des chalands, des personnes qui apportent du profit; et, dans le sens contraire, Chasser les pigeons du colombier.

COLOMBIER. s. m.

COLOMBIER. s. m. T. de Papeterie et d' Impr. Sorte de papier d' un grand format. Grand colombier.

COLOMBIN, INE. adj.

COLOMBIN, INE. adj. Qui est d' une couleur mélangée entre le rouge et le violet, approchant du gris de lin. Taffetas colombin. Soie colombine. Couleur colombine. Il est vieux: on dit aujourd' hui, Gorge de pigeon.

COLOMBINE. s. f.

COLOMBINE. s. f. T. d' Agricult. Il se dit de La fiente de pigeon; et, par extension, de Celle des volailles. La colombine est un très-bon engrais.

COLON. s. m.

COLON. s. m. Celui qui cultive une terre, dans quelque pays que ce soit. Le pays manque de colons.

En Jurispr., Colon partiaire, Cultivateur qui rend au propriétaire une portion convenue des récoltes et des autres produits de sa ferme.

COLON

COLON se dit plus ordinairement de Celui qui fait partie d' une colonie, qui habite une colonie. Un riche colon. De nombreux colons.

CÔLON. s. m.

CÔLON. s. m. T. d' Anat. L' un des gros intestins, qui suit le coecum. Le côlon est ordinairement le siége de la colique.

COLONEL. s. m.

COLONEL. s. m. Celui qui commande un régiment. Le colonel de tel régiment. Colonel d' infanterie, de cavalerie. Colonel d' artillerie à pied, à cheval. Colonel de hussards. Lieutenant-colonel.

Il se dit aussi de Certains officiers qui, sans avoir de régiment, ont le grade de colonel. Colonel du génie. Colonel d' état-major.

Colonel général, Celui qui, en vertu d' un titre honorifique, est à la tête de tous les corps d' une même espèce de troupes. Colonel général des hussards.

COLONELLE. adj. f.

COLONELLE. adj. f. Il désignait autrefois La première compagnie d' un régiment, celle qui n' avait point d' autre capitaine que le colonel. La compagnie colonelle, ou substantivement, La colonelle. Il n' y a plus en France de compagnies colonelles.

COLONIAL, ALE. adj.

COLONIAL, ALE. adj. Qui est relatif aux colonies, qui vient des colonies. Régime colonial. Règlements coloniaux. Marchandises, denrées coloniales.

COLONIE. s. f.

COLONIE. s. f. Il se dit proprement d' Une réunion d' hommes sortis d' un pays pour aller en habiter un autre; et, par extension, de La population qui s' est formée et qui se perpétue dans le lieu de leur établissement. Envoyer une colonie. Établir, fonder une colonie. Les Romains envoyaient des colonies de vétérans dans les villes qu' ils avaient conquises. Une colonie de Phocéens vint fonder Marseille. Les colonies françaises sont régies par des règlements particuliers. La colonie prospéra. Une colonie florissante. Les colonies se détachèrent de leur métropole. Les colonies se soulevèrent.

Il se dit aussi d' Un lieu, d' un pays habité par une colonie. Marseille était une colonie des Phocéens. Cologne était une colonie romaine. Les colonies d' Amérique. Les colonies espagnoles. La Martinique est une colonie française. Le gouverneur d' une colonie.

Il se dit absolument Des colonies des Antilles françaises. Il est mort dans les colonies, aux colonies.

COLONISATION. s. f.

COLONISATION. s. f. Action de coloniser, ou Le résultat de cette action.

COLONISER. v. a.

COLONISER. v. a. Former en colonie; établir une colonie, des colonies dans un pays. Coloniser un pays.

COLONISÉ, ÉE. participe

COLONISÉ, ÉE. participe

COLONNADE. s. f. coll.

COLONNADE. s. f. coll. Suite de colonnes rangées avec symétrie pour servir d' ornement à un grand édifice, à une place publique, etc. La colonnade de Saint-Pierre. La colonnade du Louvre.

COLONNE. s. f.

COLONNE. s. f. Sorte de pilier composé d' un fût cylindrique se rétrécissant par le haut, d' un chapiteau, et souvent d' une base: il est ordinairement destiné à soutenir un entablement, et à décorer les édifices. Colonne de marbre. Colonne de bronze, de pierre, de bois. Colonne dorée. Colonne torse. Colonne cannelée. Colonne corinthienne. Colonne dorique; etc. Colonnes accouplées. Dresser une colonne. Deux rangs, deux ordres de colonnes. La base, le fût, le chapiteau de la colonne. On place quelquefois des statues, des urnes, etc., sur des colonnes solitaires ou isolées. Colonne funéraire. Les ouvrages de menuiserie sont quelquefois ornés de colonnes.

Fig., Les colonnes de l' État, de l' Église, Ceux qui en sont les plus fermes soutiens. On le dit quelquefois Des choses. La justice et la paix sont les colonnes d' un empire.

Colonne monumentale, Monument qui a la forme d' une grande colonne isolée. Colonne triomphale. La colonne Trajane fut élevée en l' honneur de Trajan. La colonne de Pompée. La colonne de la place Vendôme. Colonne rostrale.

Fig., Les colonnes d' Hercule, Les deux montagnes du détroit de Gibraltar.

Colonnes milliaires, Bornes en forme de petites colonnes, placées, de distance en distance, le long des grands chemins, pour indiquer les lieues, les milles, etc.

Les colonnes d' un lit, Les piliers qui soutiennent le ciel des lits à l' ancienne mode. On dit aussi, Un lit à colonnes.

En Anat., La colonne vertébrale, L' épine du dos. Les déviations de la colonne vertébrale.

COLONNE

COLONNE dans un livre, dans un écrit, etc., dont les pages sont divisées, de haut en bas, en deux ou plusieurs parties, se dit de Chacune des parties de la page. Dans ce livre-ci, il y a trois colonnes à la page. Il est imprimé par colonnes, à deux, à trois colonnes. Ce dictionnaire est à trois colonnes. Cet article est dans la première colonne. Les colonnes d' un journal.

Les colonnes d' un registre, d' un tableau, Les divisions, les compartiments d' un registre, d' un tableau, indiqués par des lignes tracées de haut en bas. Les pages de ce registre sont divisées en six, en dix colonnes. Ce tableau a huit colonnes, est à huit colonnes. Le titre d' une colonne. Écrivez le total dans cette colonne. Laissez une colonne en blanc.

Une colonne de chiffres, Plusieurs chiffres placés les uns au-dessous des autres. La colonne des unités, des dizaines, des centaines, etc. Faites l' addition de cette colonne.

COLONNE

COLONNE en termes d' Art militaire, se dit d' Un corps de troupes disposé ou marchant dans un ordre qui a peu de front et beaucoup de profondeur. Passer de l' ordre en bataille à l' ordre en colonne. Serrer la colonne. Déployer la colonne. La tête d' une colonne. L' armée se divisa en trois colonnes, marcha sur trois colonnes. Être à la tête d' une colonne. La première, la deuxième colonne. On le dit également dans la Tactique navale.

Colonne d' attaque, Celle qui est chargée de commencer l' attaque.

Colonne mobile, Corps de troupes destiné à parcourir un pays, en différents sens, pour y maintenir la tranquillité, pour en chasser des partis ennemis.

COLONNE

COLONNE en termes de Physique, se dit d' Une quantité de matière fluide de figure cylindrique, qui a une hauteur et une base déterminées réellement ou par la pensée. Colonne d' air. Colonne d' eau. Il y a une colonne d' air qui pèse sur la colonne de mercure contenue dans le baromètre.

COLOPHANE. s. f.

COLOPHANE. s. f. Sorte de résine dont les musiciens qui jouent du violon, de la basse, etc., se servent pour frotter les crins de l' archet.

COLOQUINTE. s. f.

COLOQUINTE. s. f. Espèce de concombre, dont la pulpe est extrêmement amère et très-purgative. Pomme de coloquinte. Amer comme coloquinte.

COLORANT, ANTE. adj.

COLORANT, ANTE. adj. Qui colore, qui donne de la couleur. Parties colorantes. Matière colorante. Suc colorant.

COLORER. v. a.

COLORER. v. a. Donner la couleur, de la couleur. Le soleil colore les fruits, colore les fleurs. Les nuages étaient colorés par le soleil couchant. L' art de colorer le verre, le cristal. Colorer le verre en bleu, en rouge, etc. Un vif incarnat colorait son visage.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les fruits se colorent peu à peu au soleil. Les raisins commencent à se colorer. L' orient se colore. Les nuages se coloraient d' une teinte pourprée.

COLORER

COLORER signifie figurément, Donner une belle apparence à quelque chose de mauvais. Colorer une injustice. Colorer un mensonge. Il a si bien coloré sa faute, sa lâcheté...

COLORÉ, ÉE. participe

COLORÉ, ÉE. participe Vin coloré, Vin qui est plus rouge que paillet. Je voudrais un vin plus coloré.

Avoir le teint coloré, Avoir le teint rouge, vermeil.

Fig., Il n' a pas même un titre coloré, Un titre apparent.

COLORÉ

COLORÉ se dit quelquefois, en Botanique, Des parties d' une plante qui ont une autre couleur que celle qui leur est ordinaire. Feuille colorée.

COLORIER. v. a.

COLORIER. v. a. Appliquer les couleurs convenables sur une estampe, sur un dessin, etc. Colorier une estampe, un dessin. Colorier une statue.

Il signifie aussi, Employer les couleurs dans un tableau. Ce peintre colorie mieux qu' il ne dessine. Ce sens est peu usité.

COLORIÉ, ÉE. participe

COLORIÉ, ÉE. participe Figures coloriées. Planches coloriées. Cartes coloriées.

COLORIS. s. m.

COLORIS. s. m. L' effet qui résulte du mélange et de l' emploi des couleurs dans les tableaux, principalement pour les figures humaines. Coloris frais. Coloris chaud, vigoureux. Coloris tendre, vif. Le coloris d' un tableau. La beauté, la perfection du coloris. La vigueur du coloris. Le coloris de tel peintre est excellent. Ce peintre est estimé pour son coloris. Ce tableau pèche par le coloris.

Par extension, Un beau coloris, Un teint frais et vermeil. On le dit aussi Des fruits. Voilà des pêches d' un beau coloris.

COLORIS

COLORIS s' emploie aussi figurément, en parlant Du style et des pensées. Revêtir ses pensées d' un coloris gracieux. Manquer de coloris.

COLORISTE. s. m.

COLORISTE. s. m. T. de Peinture. Peintre qui entend bien le coloris. C' est un bon coloriste, un grand coloriste. Il est au rang des premiers coloristes.

COLORISTE

COLORISTE se dit également de Celui qui colorie des estampes, des gravures. Dans ce sens, il est aussi féminin. Une habile coloriste.

COLOSSAL, ALE. adj.

COLOSSAL, ALE. adj. D' une grandeur extraordinaire. Figure colossale. Monument colossal. Avoir une taille colossale. Au pluriel, il n' est usité qu' au féminin. Des statues colossales. Proportions colossales.

Il se dit au figuré De certaines choses qui ont une force, une étendue extraordinaire. Empire colossal. Pouvoir colossal. Puissance colossale.

COLOSSE. s. m.

COLOSSE. s. m. Statue d' une grandeur extraordinaire. Le colosse de Rhodes.

Fig., Un colosse, un grand colosse, Un homme de fort grande stature. On le dit aussi Des animaux. Quel cheval! c' est un colosse.

COLOSSE

COLOSSE se dit quelquefois au figuré d' Un empire, d' un souverain très-puissant. Plusieurs causes préparaient la chute de ce colosse. Le colosse est tombé.

COLOSTRUM. s. m.

COLOSTRUM. s. m. (On prononce Colostrome.) T. de Médec., emprunté du latin. Le premier lait des femmes après leur délivrance.

COLPORTAGE. s. m.

COLPORTAGE. s. m. L' action de colporter, ou La profession de colporteur. Faire le colportage.

COLPORTER. v. a.

COLPORTER. v. a. Faire le métier de colporteur; porter, dans les rues et par les campagnes, des marchandises, des livres, des papiers publics, etc., pour les vendre. Colporter des livres. Colporter des toiles. Il gagne sa vie à colporter.

Colporter une nouvelle, une histoire scandaleuse, etc., La répandre en la racontant dans les diverses maisons où l' on va.

COLPORTÉ, ÉE. participe

COLPORTÉ, ÉE. participe

COLPORTEUR. s. m.

COLPORTEUR. s. m. Il se dit de Petits marchands ambulants qui portent leurs marchandises sur leur dos ou devant eux, dans des mannes, dans des caisses, etc. Ce colporteur va de ville en ville. Un colporteur de toiles, de livres, etc.

Il se dit également de Ceux qui crient et qui vendent dans les rues les bulletins, les arrêts, etc., avec approbation de l' autorité. C' est un arrêt que les colporteurs crient dans les rues.

COLURE. s. m.

COLURE. s. m. T. de Géographie et d' Astron. Il se dit de Deux grands cercles de la sphère, qui coupent l' équateur et le zodiaque en quatre parties égales, et qui servent à marquer les quatre saisons de l' année. Colure des équinoxes. Colure des solstices.

COLZA. s. m.

COLZA. s. m. Espèce de chou qui ne pomme point, et dont la graine fournit une huile bonne à brûler, à faire du savon noir, et à d' autres usages. Le colza se cultive en grand dans le nord de la France et dans les Pays-Bas.

COMA. s. m.

COMA. s. m. T. de Médec. Sommeil profond d' où il est difficile de tirer le malade.

COMATEUX, EUSE. adj.

COMATEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui concerne le coma, qui y est analogue. Symptômes comateux. Sommeil comateux.

COMBAT. s. m.

COMBAT. s. m. Action par laquelle on attaque ou l' on se défend. Combat d' homme à homme. Combat singulier. Le gage du combat. Appeler quelqu' un au combat. Combat d' une armée contre une autre armée. Combat douteux. Combat à outrance. Combat opiniâtre. Combat sanglant. Combat sur terre. Combat sur mer. Combat naval. Rendre, livrer un combat. Attirer l' ennemi au combat. Tenter le combat, la fortune du combat. Soutenir le combat. Donner, hasarder un combat. Présenter, accepter le combat. Au fort du combat. Dans la chaleur du combat. Ils se rendirent sans combat. Se retirer du combat. Finir le combat. Faire cesser le combat. Rétablir le combat. Le combat fut rude. Éviter le combat.

Combat judiciaire, Manière de procéder en justice, qui consistait à soutenir son droit en se battant contre son adversaire.

COMBAT

COMBAT se dit également de L' action des animaux qui se battent ou que l' on fait battre les uns contre les autres. Combat d' animaux. Combat de coqs. Combat de taureaux.

Être hors de combat, N' être plus en état de combattre. On dit de même, Mettre quelqu' un hors de combat. L' une et l' autre phrase s' emploient au propre et au figuré.

COMBATS

COMBATS au pluriel, s' emploie souvent en poésie et dans le style élevé, pour désigner La guerre. L' art des combats. Le dieu des combats. Je chante les combats, et ce héros qui... Le destin des combats. Au milieu des combats. L' honneur vous appelle aux combats.

COMBAT

COMBAT se dit aussi de Certains jeux publics des anciens, où l' on disputait de force et d' adresse dans les différents exercices du corps. Combats gymniques. Combat à la course, à la lutte. Combat du ceste, de l' arc, etc. Les combats du cirque. Les combats de gladiateurs offraient un spectacle barbare.

COMBAT

COMBAT se dit figurément de Toute sorte de contestation, de débat, de lutte. Combat de civilité, d' esprit, de générosité. Combat littéraire.

Il se dit aussi, tant au sens physique qu' au sens moral, de L' opposition et de la contrariété de certaines choses entre elles. Le combat des humeurs dans le corps. Le combat des éléments. Le combat des vents. Le combat des préjugés contre les lumières.

Il se dit encore, figurément, de La lutte des sentiments intérieurs, des mouvements opposés que l' âme éprouve. Il faut rendre, soutenir bien des combats pour vaincre ses passions.

Il se dit également de Certains états d' agitation, de trouble et de souffrance. La vie de l' homme est un combat perpétuel.

COMBATTANT. s. m.

COMBATTANT. s. m. Homme de guerre marchant en campagne sous les ordres d' un général. Une armée de trente mille combattants.

Il se dit plus ordinairement de Ceux qui prennent actuellement part à un combat. La nuit vint séparer les combattants.

Prov. et fig., Le combat finit faute de combattants, se dit Quand tout le monde se retire d' une partie de jeu, d' un bal, etc.

COMBATTANT

COMBATTANT s' est dit aussi de Chacun des soutenants ou des assaillants d' un tournoi. Quand les deux combattants furent en présence.

COMBATTRE. v. a.

COMBATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Attaquer son ennemi, ou en soutenir, en repousser l' attaque. Il est souvent employé absolument et neutralement. Combattre les ennemis. Combattre vaillamment. On a combattu vaillamment de part et d' autre. Combattre à outrance. Combattre de près. Combattre de loin. Combattre de pied ferme. Combattre corps à corps. Combattre à pied. Combattre à cheval. Combattre armé. Combattre en champ clos. Combattre à l' épée, au pistolet. Combattre contre quelqu' un.

Il signifie quelquefois, dans une acception plus étendue, Faire la guerre. Combattre pour son pays, pour son prince, etc. Combattre les ennemis de son pays.

Il s' emploie aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Cet écrivain combattit ses adversaires avec un rare talent. Combattre les difficultés. Combattre les raisons, les sentiments, les opinions d' autrui. Combattre un avis par des raisons solides. Combattre les vices, les préjugés, l' erreur. Combattre une doctrine. Combattre les penchants de quelqu' un. Combattre contre l' injustice. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ces raisons se combattaient dans son esprit.

Combattre contre les vents, contre la faim, la soif, etc.; et dans un style plus soutenu, Combattre les vents, la faim, etc.

Combattre une maladie, Employer les remèdes que l' on croit propres à la faire cesser. Il employa, pour combattre le mal, toutes les ressources que son art put lui fournir. On le dit aussi De l' action même des remèdes. Ce remède pourra combattre le mal avec succès.

Combattre ses passions, sa colère, combattre la paresse, la volupté, etc., Y résister. On dit également, Combattre contre ses passions, contre les tentations, etc. On dit quelquefois absolument, Combattre, lorsque le sens indique suffisamment à quel penchant on résiste. Combien n' ai-je pas combattu pour vaincre cet amour!

Combattre en soi-même, Ne savoir quelle détermination prendre, peser les raisons pour et contre, en sorte qu' il y a combat dans l' esprit. J' ai longtemps combattu en moi-même avant de prendre ce parti.

Combattre de civilité, de politesse, de générosité, etc., Faire assaut de civilité, etc. On dit aussi, Combattre de civilité, etc., avec quelqu' un.

COMBATTU, UE. participe

COMBATTU, UE. participe Opinion combattue. Sentiments combattus. Passions combattues. Hérésie combattue. Un homme combattu en lui-même. Il se sentait combattu.

COMBIEN. adv. de quantité

COMBIEN. adv. de quantité Quelle quantité, quel nombre. Combien y a-t-il de personnes? Combien de fois est-il venu? Combien de jours, combien de temps avez-vous mis pour faire ce voyage? Combien avez-vous d' argent? De combien de pouces est-il plus grand? Demandez-lui combien nous avons de lieues à faire.

Il sert fréquemment à indiquer Une quantité, un nombre considérable. Il est incroyable combien cet auteur a écrit d' ouvrages, combien cet auteur a écrit. Il y avait là je ne sais combien de gens. Je sais combien il a de savoir et de piété. Combien de gens, ou simplement, Combien voudraient être à votre place! Combien de fois ne le lui ai-je pas dit? À combien de tentations n' est-il pas exposé! Combien de temps n' a-t-il pas fallu! Combien il a montré de sagesse et de courage!

Il s' emploie quelquefois absolument, lorsque le sens permet de suppléer aisément le substantif auquel il se rapporte. Combien avez-vous mis pour faire ce trajet? Combien avez-vous dans votre bourse? Pour combien en achèterons-nous? De combien le surpasse-t-il en hauteur? Demandez-lui combien il y a d' ici à la ville. Il sera furieux quand il apprendra combien vous dépensez.

Il signifie encore absolument, dans un sens particulier, Quel prix. Combien vendez-vous ce volume? Combien vaut cela? Combien cette toile? Je ne sais combien cela lui a coûté. À combien évaluez-vous cela?

COMBIEN

COMBIEN signifie aussi, À quel point. Si vous saviez combien il vous aime. Si vous saviez combien cette opinion est pernicieuse. Combien cet homme-là est au-dessus de l' autre! Combien il m' est pénible de vous parler ainsi!

COMBIEN

COMBIEN s' emploie quelquefois substantivement. Il veut me vendre sa charge, nous en sommes sur le combien. Ce sens est très-familier.

COMBINAISON. s. f.

COMBINAISON. s. f. Assemblage de plusieurs choses disposées deux à deux; et, par extension, Assemblage de plusieurs choses disposées entre elles dans un certain ordre. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. La combinaison des lettres. Faire une combinaison. Faire des combinaisons, pour voir l' effet que deux choses ensemble peuvent produire. Des combinaisons de chiffres. Des combinaisons très-variées. Il y a dans ce roman, dans cette comédie, une combinaison d' incidents qui est fort ingénieuse.

Il se dit encore, figurément, Des mesures, des calculs par lesquels on prépare le succès de quelque affaire. Après avoir fait bien des combinaisons, il échoua dans son entreprise. De sages combinaisons. De fausses combinaisons. Les combinaisons de la politique.

COMBINAISON

COMBINAISON en termes de Chimie, signifie, L' union intime par laquelle les parties de deux ou de plusieurs corps se joignent pour en former un nouveau. L' eau est formée par la combinaison de l' oxygène et de l' hydrogène.

COMBINER. v. a.

COMBINER. v. a. Assembler plusieurs choses en les disposant deux à deux; et, par extension, Les arranger, les disposer entre elles dans un certain ordre. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Combiner les nombres. Combiner des lettres, etc. Combiner des raisonnements, des preuves, des incidents. Il s' emploie avec le pronom personnel. Nos idées se combinent de plusieurs manières.

Il se dit aussi, figurément, en parlant De ce que l' on calcule ou qu' on dispose de manière à parvenir à un certain résultat. Combiner un plan. Il combina sa marche avec celle du premier corps d' armée, pour, etc. Ces deux généraux combinèrent habilement leurs opérations, leurs manoeuvres.

COMBINER

COMBINER en termes de Chimie, Unir deux ou plusieurs corps de manière qu' ils n' en forment qu' un seul. Dans ce sens, il s' emploie très-souvent avec le pronom personnel. Le cuivre peut se combiner avec plusieurs autres métaux. Le gaz oxygène, en se combinant avec un métal, en forme l' oxyde.

COMBINÉ, ÉE. participe

COMBINÉ, ÉE. participe Des opérations mal combinées. Un plan sagement combiné. Une substance combinée avec une autre.

Armée combinée, Armée composée de troupes appartenant à deux ou plusieurs puissances alliées. L' armée combinée de France et d' Espagne. On dit aussi, Flotte combinée.

COMBINÉ

COMBINÉ se dit substantivement, en Chimie, de Tout corps qui est le résultat d' une combinaison. Un combiné.

COMBLE. s. m.

COMBLE. s. m. Ce qui peut tenir au-dessus des bords d' une mesure, d' un vaisseau déjà plein. Le comble d' un boisseau, d' une mesure. Il a donné cela pour le comble.

COMBLE

COMBLE signifie aussi, Toute construction de bois, de fer ou de maçonnerie, placée au-dessus d' un édifice, pour soutenir la couverture d' ardoises, de tuiles, de plomb, etc. Un comble de charpente, de fer. Les charpentiers travaillent au comble. Les ouvriers sont sur le comble de la maison pour réparer la couverture.

De fond en comble, Entièrement, depuis le fondement jusqu' au faîte. Cet édifice a été ruiné, détruit de fond en comble. On le dit aussi, par extension, en parlant D' une ville entière. Les ennemis ne quittèrent la ville qu' après l' avoir ravagée de fond en comble.

Fig. et fam., Ruiner quelqu' un de fond en comble, Lui faire perdre tous ses biens, ou son crédit et son honneur, ou tout cela ensemble. On dit aussi, Ruiner un système, une doctrine, etc., de fond en comble, En démontrer complétement l' erreur ou la fausseté.

COMBLE

COMBLE signifie figurément, Le dernier surcroît, le plus haut degré de quelque chose, particulièrement de l' honneur, de la joie, des désirs, de l' affliction, des maux, des vices, etc. Parvenir, arriver au comble des honneurs, au comble de la fortune, au comble de ses désirs. Il est au comble de ses voeux. Ce fut le comble de nos maux. Le comble de son affliction, de sa douleur. Il a mis le comble à ma félicité. C' est le comble de l' effronterie. L' irritation des esprits était au comble.

POUR COMBLE. loc. prépositive

POUR COMBLE. loc. prépositive Pour dernier surcroît. Il tomba malade, et pour comble de malheur, pour comble de disgrâce, ou simplement pour comble, il perdit, peu de temps après, tout son bien. Il gagna la bataille, et, pour comble de gloire, il fit le général ennemi prisonnier.

COMBLE. adj. des deux genres

COMBLE. adj. des deux genres Qui est rempli jusque par-dessus les bords. Il ne se dit proprement que Des mesures de choses sèches, comme le blé, le seigle, la farine, etc.; et il n' est d' aucun usage en parlant De la mesure des choses liquides. Mesure comble. Boisseau comble, tout comble.

Fig., La mesure est comble, se dit en parlant De celui qui, par ses crimes, ou par ses fautes réitérées, s' est rendu coupable au point de ne devoir plus espérer de pardon. Il a été puni, la mesure était comble.

COMBLE

COMBLE se dit aussi, figurément, D' un lieu rempli de monde. Nous voulûmes entrer au spectacle; mais il n' y avait plus de place, la salle était comble.

COMBLEMENT. s. m.

COMBLEMENT. s. m. Action de combler un creux, un vide. Il est peu usité.

COMBLER. v. a.

COMBLER. v. a. Remplir une mesure, un vaisseau jusque par-dessus les bords, tant qu' il y en peut tenir. Combler un boisseau. Combler une mesure, la mesure.

Fig., Combler la mesure, Se rendre coupable d' un dernier crime, ou de fautes réitérées qui ne permettent plus d' espérer de pardon. Par sa dernière faute, il a comblé la mesure. On dit aussi, Leurs crimes, leurs fautes ont comblé la mesure.

Fig., Combler une personne de biens, Lui faire de grands biens. On dit dans le même sens: Combler de bienfaits. Combler de grâces, de faveurs. Combler d' honneurs. Combler de présents. Combler de bénédictions, de louanges. Combler de gloire. Combler de joie, de félicité. Etc.

COMBLER

COMBLER signifie aussi, Remplir un creux, un vide. Combler un fossé. Combler des vallées. Combler la tranchée.

Fig., Combler les désirs, les voeux, les souhaits de quelqu' un, Les satisfaire, les remplir. Cette union combla tous ses voeux.

Fig., en termes de Finances, Combler un déficit, Faire en sorte qu' il cesse d' exister.

COMBLER

COMBLER signifie quelquefois, figurément, Mettre le comble à quelque chose, le rendre complet. Il a comblé sa perfidie. Cette perte a comblé ses infortunes.

COMBLÉ, ÉE participe

COMBLÉ, ÉE participe

COMBLÈTE. s. f.

COMBLÈTE. s. f. T. de Vénerie. Fente qui est au milieu du pied du cerf.

COMBRIÈRE. s. f.

COMBRIÈRE. s. f. T. de Pêche. Filet propre à prendre des thons et autres grands poissons.

COMBUGER. v. a.

COMBUGER. v. a. Remplir d' eau des futailles pour les imbiber, avant que de les employer. Combuger des futailles.

COMBUGÉ, ÉE. participe

COMBUGÉ, ÉE. participe

COMBUSTIBLE. adj. des deux genres

COMBUSTIBLE. adj. des deux genres Qui a la propriété de brûler. Matière combustible. La poix, le goudron, le soufre, le bois sec, les feuilles sèches, sont des matières très-combustibles. Le marbre, les pierres ne sont pas combustibles.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin, et se dit de Toute matière avec laquelle on peut faire du feu. Le combustible enchérit tous les jours. Cette province manque de combustible. La rareté des combustibles. Cette matière est un excellent combustible.

COMBUSTION. s. f.

COMBUSTION. s. f. Action de brûler entièrement, entière décomposition d' une chose par l' action du feu. L' air est nécessaire à la combustion. La combustion du diamant est une découverte due à la chimie moderne. La combustion des cadavres était fort dispendieuse chez les Romains.

Il se dit, par extension, d' Un incendie qui détruit totalement un édifice. J' ai vu l' entière combustion de ce palais.

Il signifie, au figuré, Un grand désordre, un grand tumulte qui s' élève soudainement dans une nation, dans une assemblée, etc. Une étrange, une horrible combustion. Ce fut une combustion générale. Dans cette acception, il se joint ordinairement avec la préposition en. Toute l' Europe était alors en combustion. Cela mit le royaume en combustion.

COMÉDIE. s. f.

COMÉDIE. s. f. Poëme dramatique, pièce de théâtre où l' on représente une action que l' on suppose ordinairement s' être passée entre des personnes de condition privée, et où l' on a pour objet de plaire, soit par la peinture des moeurs et des ridicules, soit par des situations comiques. Comédie plaisante, divertissante, bien conduite. Le noeud, le dénoûment d' une comédie. Comédie en vers, en prose, en cinq actes, en trois actes, en un acte. On a purgé la comédie de tout ce qu' elle avait de licencieux. Faire une comédie. Composer une comédie. L' auteur d' une comédie. Une comédie nouvelle. Les acteurs, les personnages d' une comédie. Le sujet, le plan d' une comédie. Comédie française. Comédie italienne, espagnole. Jouer une comédie. Représenter une comédie. Cet acteur est mieux placé dans la comédie que dans la tragédie.

Les comédies d' Aristophane, de Plaute, de Térence, de Molière, etc., Les comédies composées par ces auteurs. La comédie de l' Avare, du Misanthrope, du Joueur, etc., La comédie dont un avare, un misanthrope, un joueur, etc., est le principal personnage.

La haute comédie, se dit Des hautes conceptions comiques où l' on se propose plus particulièrement la peinture des moeurs et des caractères.

Comédie de moeurs, Celle qui a pour objet principal la peinture des moeurs.

Comédie de caractère, Celle qui a principalement pour objet la peinture et le développement d' un caractère. Le Tartufe est une comédie de caractère.

Comédie d' intrigue, Celle où l' auteur s' occupe surtout d' intéresser et d' amuser par une action fortement intriguée, et par la multiplicité et la variété des incidents. Les Fourberies de Scapin, le Barbier de Séville, sont des comédies d' intrigue.

Comédie larmoyante, Celle où il y a beaucoup de situations pathétiques.

Comédie-ballet, se disait autrefois de Certaines comédies dont chaque acte se terminait par un divertissement de danse.

Comédie héroïque, Celle qui représente une action sérieuse entre des personnages de haut rang. Comédie pastorale, Celle dont l' action se passe entre des bergers. La comédie héroïque et la comédie pastorale ont vieilli.

Comédie historique, Celle dont le sujet est puisé dans l' histoire. Comédie anecdotique, Celle dont le fond est une anecdote.

Comédie épisodique, Comédie dont les scènes n' ont entre elles aucune liaison nécessaire.

Prov. et fig., C' est le secret de la comédie, se dit D' une chose qui est sue de tout le monde, et dont quelqu' un veut faire un secret.

COMÉDIE

COMÉDIE se prend quelquefois pour L' art de composer des comédies. Il entend bien la comédie. La comédie a été portée par Molière à la plus grande perfection connue.

La comédie ancienne, la comédie moyenne, et la comédie nouvelle. Noms donnés par les critiques aux trois périodes de l' art de la comédie chez les Grecs anciens.

COMÉDIE

COMÉDIE se dit aussi de La représentation de toutes sortes de pièces de théâtre, comme sont la tragédie, le drame, le vaudeville, etc. Jouer la comédie. Représenter la comédie. Il y eut bal et comédie. Donner la comédie. Voir la comédie. Être à la comédie.

Il se dit figurément Des actions qui ont quelque chose de plaisant. Je crois que ces messieurs jouent la comédie, nous donnent la comédie.

C' est une comédie, une vraie comédie, se dit D' un événement plaisant, d' une aventure risible.

Donner la comédie au public, Tenir une conduite scandaleuse qui attire l' attention du public. Donner la comédie, Se faire remarquer par des manières extravagantes et ridicules. Partout où il va, il donne la comédie.

COMÉDIE

COMÉDIE signifie aussi figurément, Feinte. Tout cela n' est qu' une pure comédie. Toute la vie de cet homme n' a été qu' une longue comédie.

Jouer la comédie, Feindre des sentiments qu' on n' a pas, chercher à paraître ce qu' on n' est pas réellement.

COMÉDIE

COMÉDIE signifie encore, Le lieu où l' on joue la comédie pour le public. Il loge vis-à-vis de la comédie. Sa maison est à côté de la comédie. Les bureaux de la comédie.

Portier de comédie, s' est dit autrefois de Celui qui se tenait à la porte d' un théâtre pour recevoir l' argent des personnes qui voulaient voir le spectacle.

COMÉDIE

COMÉDIE se dit aussi de La troupe des comédiens qui appartiennent à un même théâtre. Toute la comédie doit paraître dans cette pièce. La comédie française. La troupe de l' Opéra-Comique s' appelait autrefois la comédie italienne.

COMÉDIEN, IENNE. s.

COMÉDIEN, IENNE. s. Celui, celle dont la profession est de jouer la comédie sur un théâtre public. Bon comédien. Excellent comédien. Mauvais comédien. C' est un pitoyable comédien. Ce comédien excelle dans le comique, mais joue mal dans le sérieux, dans le tragique. Comédiens de campagne. Comédiens ambulants. Comédiens français. Comédiens italiens. Une troupe de comédiens. Les comédiens ont affiché une pièce nouvelle.

Il se dit figurement d' Un hypocrite, d' un homme qui, dans des vues intéressées, feint des passions et des sentiments qu' il n' a pas, ou cherche à donner aux autres une fausse idée de son mérite. Il est bon comédien. Méfiez-vous de lui, c' est un grand comédien.

COMESTIBLE. adj. des deux genres

COMESTIBLE. adj. des deux genres Qui peut se manger. Il ne se dit que De ce qui convient à la nourriture de l' homme, et ne se prend guère adjectivement que dans ces phrases: Denrées comestibles. Viandes et autres choses comestibles. Champignons comestibles.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif masculin. Le comestible. Des comestibles. Un impôt sur les comestibles. Une boutique de comestibles. Distribution de comestibles. Les comestibles sont rares et chers dans cette ville.

COMÈTE. s. f.

COMÈTE. s. f. Il se dit de Certains astres qui se meuvent autour du soleil, suivant les mêmes lois que les planètes, mais dans des orbes tellement allongés, qu' ils ne nous deviennent visibles que dans la partie de leur cours la plus voisine de cet astre; ce qui fait qu' ils semblent paraître dans le ciel accidentellement. On appelle Tête de la comète, La nébulosité plus ou moins lumineuse, et généralement de figure ovoïde, qui semble former le corps de ces astres; par opposition à La traînée de lumière vague qui les accompagne ordinairement du côté opposé au soleil, et que l' on appelle Queue de la comète. Quelquefois cette lueur paraît s' étendre au delà de la tête, vers le soleil; et alors elle prend le nom de Barbe de la comète. D' autres fois aussi elle enveloppe toute la tête, et on l' appelle La chevelure de la comète. Ces deux dernières dénominations sont peu usitées. La tête des comètes, vue au télescope, présente souvent dans son intérieur une petite masse de lumière plus condensée; c' est ce que l' on nomme Le noyau de la comète. Comète chevelue. Comète barbue. Comète à queue. Il parut une comète. On vit une comète. L' apparition d' une comète. Observer une comète. Le mouvement d' une comète. Le cours d' une comète. Le peuple croit que les comètes sont des présages d' un événement funeste.

Il se dit, en termes de Blason, d' Une étoile à queue ondoyante, qu' on représente avec huit rayons.

Il se dit pareillement, en termes d' Artificiers, d' Une fusée volante dont la tête et la queue sont également lumineuses.

COMÈTE

COMÈTE signifie aussi, Une espèce de jeu qui se joue avec des cartes, dont une porte particulièrement le nom de Comète. Jouer à la comète.

COMÈTE

COMÈTE se dit encore, dans la Mercerie, d' Une espèce de ruban étroit et satiné, qui a ordinairement beaucoup d' apprêt. Acheter de la comète.

COMICES. s. m. pl.

COMICES. s. m. pl. T. d' Antiq. Assemblées du peuple romain, pour élire des magistrats, ou pour traiter des affaires importantes de la république. Comices par curies, par centuries, par tribus. Convoquer, dissoudre les comices.

COMINGE. s. f.

COMINGE. s. f. Bombe d' une grosseur considérable. Il est vieux.

COMIQUE. adj. des deux genres

COMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la comédie, prise dans le premier des sens indiqués ci-dessus. Pièce comique. Poëte comique. Le genre comique. Sujet comique. Style comique. Verve comique.

Troupe comique, Troupe de comédiens.

COMIQUE

COMIQUE signifie aussi, Plaisant, propre à faire rire. Visage, air comique. Aventure comique. Roman comique. Cette intrigue est tout à fait comique.

Fig., Avoir le masque comique, se dit en parlant D' un acteur comique, et signifie, Avoir un visage qui se prête à tous les mouvements de physionomie nécessaires pour bien exprimer le caractère d' un rôle plaisant.

COMIQUE

COMIQUE est aussi substantif, au masculin; et alors il signifie, Le genre comique, la comédie. Cet auteur entend bien le comique. Ce comédien n' est bon que dans le comique. Le haut comique. Le bas comique. Le comique de caractère. Le comique de situation. Le comique larmoyant.

Fig., Avoir du comique dans la figure, Avoir une physionomie plaisante. Avoir du comique dans l' esprit, Avoir une disposition à saisir et à rendre le ridicule.

COMIQUE. substantif

COMIQUE. substantif se dit aussi d' Un auteur comique. Molière est notre premier comique.

Il se dit également Du comédien qui est habituellement chargé de représenter les personnages plaisants ou bouffons. C' est un bon comique. Il tient l' emploi de comique. Premier comique.

Jouer les comiques, Tenir l' emploi de comique.

Fig. et fam., C' est le comique de la troupe, se dit D' une personne qui, dans une société, amuse ordinairement les autres par ses bouffonneries.

COMIQUEMENT. adv.

COMIQUEMENT. adv. D' une manière comique. Il a traité ce sujet comiquement. Parler comiquement.

COMITE. s. m.

COMITE. s. m. Officier préposé pour faire travailler la chiourme d' une galère. Le comite d' une galère. Impitoyable comme un comite.

COMITÉ. s. m.

COMITÉ. s. m. Réunion de personnes commises par une autorité quelconque, par une assemblée, etc., pour la discussion de certaines affaires, de certains objets. Nommer un comité. Il s' est tenu plusieurs comités sur cette affaire. Le rapport d' un comité. Comité consultatif. Comité des arts et manufactures. Comité de l' artillerie. Comité de bienfaisance. Le comité du contentieux, au conseil d' État. Les membres, le président, le secrétaire d' un comité.

Comité de lecture, se dit, dans les Théâtres, d' Un comité devant lequel on lit les pièces présentées, et qui juge si elles doivent être jouées.

Comité secret, se dit en parlant Des assemblées réglées, lorsqu' elles excluent le public de leur salle, pour délibérer en secret. La chambre s' est formée en comité secret. Demander le comité secret. Examiner, discuter une proposition en comité secret.

COMITÉ

COMITÉ se dit aussi, familièrement, d' Une société restreinte à un petit nombre de personnes entre lesquelles règne ordinairement une certaine familiarité. Nous souperons ce soir en petit comité. On a fait une lecture en petit comité.

COMMA. s. m.

COMMA. s. m. T. de Musique. La huitième ou neuvième partie d' un ton, à peu près la moitié d' un quart de ton. La valeur du comma n' est appréciable que par le calcul.

COMMA

COMMA en termes d' Imprimerie, signifie, Une ponctuation qui se marque avec deux points l' un au-dessus de l' autre.

COMMAND. s. m.

COMMAND. s. m. T. de Jurispr. Celui que l' acquéreur d' un héritage s' est réservé de nommer, et pour lequel il déclare avoir acquis. Déclaration de command.

COMMANDANT. adj.

COMMANDANT. adj. Qui commande dans une place, ou qui commande des troupes, une troupe. Les officiers commandants. Capitaine commandant.

Il est plus ordinairement substantif. S' il se fait du désordre, on s' en prendra au commandant. Il faut parler au commandant.

Il se dit particulièrement Des chefs de bataillon ou d' escadron, et Des lieutenants de roi qui commandent dans les places. Le grade de commandant. Commandant de place.

COMMANDE. s. f.

COMMANDE. s. f. Ordre donné à un fabricant, à un ouvrier de faire un certain ouvrage, qui doit ordinairement être achevé dans un temps prescrit. On lui a fait plusieurs commandes. Une bonne commande. Une commande très-considérable. De fortes commandes. Une commande de draps.

Ouvrage de commande, Tout ouvrage que l' on fait exprès pour une personne qui en a donné l' ordre. C' est un meuble de commande.

Fig. et fam., Maladie de commande, joie de commande, douleur de commande, etc., Maladie, joie, douleur, etc., feintes et supposées.

COMMANDEMENT. s. m.

COMMANDEMENT. s. m. Ordre que donne celui qui commande, qui a pouvoir de commander. Commandement verbal. Commandement par écrit. Il a fait cela par votre commandement. J' obéis à vos commandements.

Secrétaires des commandements, Les principaux secrétaires des princes et des princesses de la famille et de la maison royale.

Secrétaire d' État et des commandements. Qualité que les secrétaires d' État prenaient autrefois dans leurs titres.

Lettres signées en commandement, Lettres, arrêts qui étaient signés par un secrétaire d' État.

COMMANDEMENT

COMMANDEMENT se dit, dans un sens particulier, en termes de Guerre et de Marine, de Tout ordre bref qu' on donne à haute voix pour faire exécuter certains mouvements, certaines manoeuvres. Au commandement de... vous ferez telle chose. Il n' entendit pas le commandement.

COMMANDEMENT

COMMANDEMENT en termes de Pratique, se dit de L' exploit fait par un huissier, en vertu d' un jugement ou d' un titre exécutoire, par lequel il commande, au nom du roi, de la loi et de la justice, de payer, de vider les lieux, etc. Toute saisie-exécution doit être précédée d' un commandement. Itératif commandement.

COMMANDEMENT

COMMANDEMENT signifie encore, Loi, précepte. En ce sens, on dit par excellence: Les dix commandements de Dieu. Les commandements de l' Église. Pécher contre le premier commandement. Observer les commandements.

COMMANDEMENT

COMMANDEMENT signifie aussi, Autorité, pouvoir de commander. Avoir commandement sur quelqu' un. Il a le commandement sur les troupes. Avoir le commandement des troupes, d' une armée. Cela est sous son commandement. Prendre le commandement. Accepter le commandement. Aspirer au commandement. Refuser le commandement.

Avoir le commandement d' une province, d' une place, Y avoir la qualité, la place de gouverneur, de commandant.

Bâton de commandement, Bâton qui est le signe de l' autorité, et que portent certains officiers investis d' un commandement.

COMMANDEMENT

COMMANDEMENT se dit quelquefois, en général, de L' action de commander, de la manière de commander. Avoir le commandement doux. Avoir le commandement rude, dur. Cet officier a l' habitude du commandement. Tempérer la sévérité du commandement. Prendre le ton du commandement.

Il a le commandement beau, se disait autrefois D' un officier qui commandait de bonne grâce. Cela se dit encore, par ironie, D' un homme qui donne des ordres impossibles ou très-difficiles à exécuter; ou D' un homme qui n' a point d' autorité, et auquel on ne veut pas obéir.

Avoir quelque chose à son commandement, Pouvoir s' en servir à sa volonté. Il n' a point d' équipage, mais il a les voitures de ses amis à son commandement.

Avoir une chose à commandement, L' avoir en main, pouvoir facilement en disposer. Il a tout à commandement, l' argent, etc.

Fig., Avoir la parole à commandement, avoir le latin à commandement, etc., S' énoncer avec facilité, parler le latin comme sa propre langue, etc.

COMMANDER. v. a.

COMMANDER. v. a. Ordonner, enjoindre quelque chose à quelqu' un. Il lui a commandé telle chose. C' est Dieu qui le commande. Dieu nous commande de l' aimer. Commandez qu' il s' arrête. La loi, l' Évangile commande telle chose. On dit, par civilité: N' avez-vous rien à me commander pour votre service? Vous n' avez qu' à commander. Etc.

Il s' emploie figurément, au sens moral. L' honneur vous commande ce sacrifice. Les circonstances commandaient ces mesures.

Fig., Commander le respect, l' estime, l' admiration, etc., Inspirer un respect, une estime, une admiration, etc., dont il est impossible de se défendre. Cette conduite commande l' admiration.

Commander quelque chose à un ouvrier, à un artisan, Lui donner ordre de faire quelque chose de son métier. Il a commandé un habit, des souliers, etc. Commander une tourte chez un pâtissier. Commander un dîner à un traiteur.

Fig., Ce sentiment, cette passion ne se commande point, se dit Des sentiments, des passions qui ne dépendent pas de notre volonté.

COMMANDER

COMMANDER signifie aussi figurément, en parlant Des choses, Dominer par son élévation. Cette éminence, cette montagne commande la plaine, commande toute la vallée. La ville est commandée au nord par deux collines élevées. Souvent, à l' idée d' une certaine élévation, se joint celle de la facilité que présente le lieu plus élevé pour attaquer ou battre celui qui l' est moins, en tirant de haut en bas. La citadelle commande la ville.

COMMANDER

COMMANDER signifie encore, Avoir le commandement, l' autorité. Commander une armée. Commander les armées du roi. Commander l' avant-garde. Commander l' aile droite. Commander l' aile gauche. Commander un régiment, une troupe. Commander un poste. Commander un vaisseau, une escadre, une flotte. Commander l' armée navale.

Commander une expédition, une attaque, un siége, etc., Être chargé de diriger une expédition, une attaque, un siége, etc. On dit de même, Commander la manoeuvre.

COMMANDER

COMMANDER signifie, dans une acception particulière, Mener à la guerre une troupe du commandement de laquelle on est chargé. Il commandait les dragons. L' officier qui commandait l' artillerie.

Commander une troupe, des soldats, etc., pour une expédition, un coup de main, une attaque, etc., Donner à une troupe, à des soldats, etc., l' ordre de faire une attaque, une expédition, un coup de main, etc. Le onzième régiment fut commandé pour ouvrir la tranchée. On commanda un capitaine et un lieutenant par bataillon.

COMMANDER

COMMANDER est souvent neutre, et signifie, Avoir droit et puissance de commander, avoir autorité, empire. Le prince commande à ses sujets, le père à ses enfants, le maître à ses domestiques, le capitaine à ses soldats, etc. Il commande dans la ville, dans la citadelle. Commander dans une province. Commander sur mer. Le général commandant l' armée d' observation. Commander en maître, en roi. C' est un prince né pour commander. Il faut savoir obéir pour savoir bien commander. L' art de commander.

Prov., Commandez à vos valets, se dit À une personne qui donne trop impérieusement ses ordres à des gens qui ne dépendent point d' elle.

Fig. et fam., Commander à la baguette, Commander avec un empire absolu; ou Commander avec hauteur et dureté.

Fig., Commander à ses passions, se commander à soi-même, Maîtriser, réprimer ses passions. Je ne pouvais commander à mon impatience. Il n' a jamais su se commander.

Fig., Cette place forte commande à tout le pays, Elle le tient en respect.

COMMANDÉ, ÉE. participe

COMMANDÉ, ÉE. participe

COMMANDERIE. s. f.

COMMANDERIE. s. f. Bénéfice affecté à l' ordre de Malte ou à quelque autre ordre militaire. Une commanderie de Malte. Une commanderie de l' ordre Teutonique. Une commanderie de Saint-Jacques, de Saint-Lazare.

COMMANDEUR. s. m.

COMMANDEUR. s. m. Chevalier d' un ordre militaire ou hospitalier, pourvu d' une commanderie. Commandeur de Malte. Commandeur de Saint-Lazare. Commandeur de l' ordre Teutonique.

Il désigne aussi, dans plusieurs ordres militaires et autres, Un grade plus ou moins élevé, qui est purement honorifique. Dans l' ordre de la Légion d' honneur, le grade de commandeur est le troisième. Commandeur de l' ordre du Christ (Portugal), de l' ordre du Bain (Angleterre), de l' ordre du Mérite civil (Wurtemberg), etc.

Commandeurs de l' ordre, Ecclésiastiques qui avaient l' ordre du Saint-Esprit. Commandeur de l' ordre du Saint-Esprit.

Commandeur des croyants. Titre que prenaient les califes.

COMMANDITAIRE. s. m.

COMMANDITAIRE. s. m. Celui qui n' est que simple bailleur de fonds dans une société en commandite, et qui ne prend aucune part à la gestion. On dit aussi, adjectivement, Associé commanditaire.

COMMANDITE. s. f.

COMMANDITE. s. f. Société formée entre un ou plusieurs associés responsables et solidaires, et un ou plusieurs associés simples bailleurs de fonds, qui ne prennent aucune part à la gestion de la société, et qui ne sont responsables que jusqu' à concurrence de leurs mises. Société en commandite.

COMME. adv. de comparaison

COMME. adv. de comparaison De même que, ainsi que. Ils sont faits l' un comme l' autre. Amer comme de l' absinthe. Cela est froid comme glace. Il est hardi comme un lion. Faites comme cela. Faites comme lui. Comme j' espère. Comme l' on dit. Comme dit tel auteur. Comme vous voyez. Comme il est juste. Ses avis sont reçus comme des oracles. Je regarde cela comme une chose non avenue. Je lui ai dit, comme à vous, tout ce que j' en pensais. À la campagne comme à la ville. Dans ce sens, il se met quelquefois au commencement de la phrase principale. Comme il avait puni le crime, il voulut aussi récompenser la vertu. Comme son devoir est de... le nôtre est également de... Cette construction est usitée surtout dans les comparaisons. Comme le soleil efface les autres astres, ainsi, etc.

Prov. et fig., Comme on fait son lit on se couche, Il faut s' attendre au bien ou au mal qu' on s' est préparé par la conduite qu' on a tenue, par les mesures qu' on a prises.

Un homme comme lui, Un homme de son mérite, de son rang, etc. Un homme comme lui, comme vous est au-dessus d' un pareil soupçon.

Fam., Comme cela, Ni bien ni mal. Comment se porte-t-il? Comme cela.

Fam., Il est comme cela, C' est son caractère, sa manière, son usage, etc.

COMME

COMME se joint, dans un sens à peu près semblable, avec certains verbes, tels que Considérer, regarder, etc., pour marquer l' opinion que l' on a de quelqu' un ou de quelque chose, le jugement que l' on en porte. Il fut regardé comme le plus habile capitaine de son siècle. Nous devons considérer cela comme le présage de quelque grand événement. On le citait comme le plus intègre des magistrats.

Comme si, De même que si. Il me voulait engager dans cette affaire, comme si elle eût été juste. Il me pressait de le servir, comme si j' y étais obligé. Il me traite comme si j' étais son valet. Il n' osait avancer, comme s' il eût craint d' être maltraité.

Comme aussi, Et pareillement, et de plus. On ne l' emploie guère qu' en termes de Pratique. Le contrat porte que... comme aussi que...

Comme en effet. Façon de parler dont on se sert pour confirmer ce que l' on a dit. S' il est homme de bien, comme en effet il l' est, il dira...

COMME

COMME signifie aussi, Par exemple. Les mots français en tié sont féminins, comme Amitié, pitié, etc.

COMME

COMME signifie quelquefois, Presque, quasi. Il est comme insensé. Il est comme mort. Cela est comme fait.

Il signifie aussi, En quelque façon. La lumière est comme l' âme des couleurs. Il le regarde comme son second père. Elle l' examina longtemps comme pour s' assurer que c' était bien lui.

Il signifie encore, De quelle manière. Vous savez comme il s' est conduit envers moi. Voici comme l' affaire se passa. En ce sens, il se dit aussi par exclamation. Comme vous me traitez! Comme vous voilà fait!

Fam., Comme quoi, Comment. Comme quoi avez-vous fait cela? Cette façon de parler est peu usitée.

COMME

COMME signifie aussi quelquefois, À quel point, combien. Comme il est changé! Vous voyez comme il travaille. Comme il m' est doux de penser que...

Il signifie en outre, Tant que, autant que. Rien n' anime le soldat comme l' exemple des chefs. Rien n' encourage les artistes et les gens de lettres comme de voir les talents en honneur.

COMME

COMME signifie aussi, En qualité de, en tant que. Le pape peut être considéré ou comme chef de l' Église, ou comme prince temporel. Je vous dis cela comme votre parent et votre ami. Cette plante est employée en médecine comme vermifuge. Il proposa, comme expédient, de faire telle chose. Comme ouvrage de circonstance, cette pièce a du mérite.

Il signifie quelquefois, familièrement, En vertu de quoi. Obtenez un ordre comme il faut que je parte.

COMME

COMME est encore adverbe de temps, et signifie, Lorsque, dans le temps, au moment où. Comme le roi était à Paris, il arriva, etc. Comme je faisais telle chose, j' appris que, etc. Comme ils étaient assemblés, on leur apporta des lettres.

COMME

COMME est aussi conjonction, et signifie, Parce que, vu que, par le motif que. Il se met tantôt au commencement, tantôt au milieu de la phrase. Comme il a toujours aimé le bien public, jamais il n' a voulu consentir à ce projet. Comme ses raisons paraissaient bonnes, on s' y rendit. On préféra ce moyen comme plus doux. Ils rejetèrent cette mesure comme trop violente.

Il peut être suivi de la conjonction Aussi. Comme il est inconstant dans ses projets, aussi voit-on qu' il réussit rarement en quelque chose. Ce tour est maintenant peu usité.

COMMÉMORAISON. s. f.

COMMÉMORAISON. s. f. T. de Liturgie. Mémoire, mention que l' Église fait d' un saint ou d' une sainte, le jour qu' on célèbre une autre fête. L' Église a fait commémoraison de tel saint. On dit aussi, La commémoraison des morts. Voyez l' article suivant.

COMMÉMORATION. s. f.

COMMÉMORATION. s. f. T. de Liturgie. Cérémonie établie pour rappeler le souvenir de quelque événement important. On a chanté un Te Deum en commémoration de cette victoire.

La commémoration des morts, La fête que l' Église célèbre le jour des Morts. Il se dit aussi de La mention que le prêtre fait des trépassés, à l' endroit de la messe appelé Mémento.

Fam. et en plaisantant, Faire commémoration de quelqu' un, En faire mention.

COMMENÇANT, ANTE. s.

COMMENÇANT, ANTE. s. Celui, celle qui en est encore aux premiers éléments d' un art, d' une science. Cet auteur, ce livre est trop difficile, trop fort pour un commençant. La classe des commençants.

COMMENCEMENT. s. m.

COMMENCEMENT. s. m. Ce par quoi une chose commence; la première partie d' une chose qui a ou qui doit avoir une durée, une suite, un progrès, une étendue. Bon commencement. Mauvais commencement. Heureux commencement. Au commencement du monde. Dès le commencement. Dans le commencement. Depuis le commencement de la monarchie. Les commencements des grands États sont obscurs. Le commencement de l' année. Être au commencement du printemps. Donner commencement à quelque chose. Souvent, de petits commencements on vient à de grandes choses. Cette action fut le commencement de sa fortune. Le commencement d' une passion. Un beau commencement d' année. Un heureux commencement de campagne. Le commencement d' un livre. Lire un livre depuis le commencement jusqu' à la fin. Le commencement d' un discours, d' un poëme, d' une histoire.

Fam., Il y a commencement à tout, On ne peut bien faire tout de suite les choses qu' on n' a point encore essayé de faire, auxquelles on ne s' est point encore exercé.

Prendre son commencement, prendre commencement, Commencer. Cette monarchie a pris son commencement dans tel siècle.

Absol., Au commencement, Au commencement du monde. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Il n' est guère usité qu' en style de l' Écriture.

En Jurispr., Commencement de preuve, se dit de Ce qui fait présumer la vérité d' un fait ou d' une promesse, sans néanmoins fournir une preuve suffisante. Commencement de preuve par écrit.

COMMENCEMENTS

COMMENCEMENTS au pluriel, se dit Des premières leçons, des premières instructions dans un art, ou dans une science. Il a de bons commencements dans les mathématiques, dans la peinture, etc. Les commencements sont toujours difficiles.

COMMENCEMENT

COMMENCEMENT se prend aussi pour Principe, cause première; et, dans ce sens, on dit, Dieu est le commencement et la fin de toutes choses.

COMMENCER. v. a.

COMMENCER. v. a. Faire le commencement d' une chose, donner à une chose un commencement d' existence. Commencer un bâtiment. Commencer un ouvrage. Commencer un discours. Etc.

Commencer de, désigne une action qui aura de la durée. Lorsqu' il commença de parler, chacun se tut pour l' écouter. Il avait commencé d' écrire sa lettre. Je commençais à peine de dormir, quand ce bruit me réveilla. Commencer de dîner. On a commencé de bâtir sa maison il y a huit jours. On commença d' ouvrir la tranchée. Ce roi commença de régner en telle année.

Commencer à, désigne une action qui aura du progrès, de l' accroissement. Cet enfant commence à parler, à lire, à écrire. Ses nuits sont plus calmes, il commence à dormir un peu. Je commence à comprendre. Cet ouvrier commence à travailler beaucoup. Son orgueil commence à me déplaire. La dispute commençait à s' échauffer. Le jour commence à luire. Cependant on dit quelquefois, Commencer à, pour Commencer de. Commençons à dîner. Ils commencèrent à jouer. Etc.

Commencer l' année, commencer la journée, etc., par telle ou telle chose, par faire telle ou telle chose, se dit en parlant De la première chose qu' on fait au commencement de l' année, de la journée, etc. On dit à peu près dans le même sens: Ce prince a commencé son règne par rétablir le bon ordre dans ses États.

Commencer l' année, commencer la journée, etc., Être encore dans les premiers temps de l' année, dans les premières heures de la journée, etc. Nous ne faisons que de commencer l' année. On ne fait que de commencer la campagne.

Commencer quelqu' un, Lui donner les premières leçons, les premiers commencements de quelque art, de quelque science; être le premier, par exemple, à lui montrer à faire des armes, à monter à cheval, à danser, etc. Ce maître de danse n' est bon qu' à commencer les enfants. C' est cet écuyer qui l' a commencé. Ce jeune homme a été bien commencé, mal commencé.

Cette nourrice a commencé cet enfant, Elle est la première qui lui ait donné à téter.

Commencer un cheval, Lui donner les premières leçons de manége.

COMMENCER

COMMENCER s' emploie souvent absolument. Ce jeune homme a mal commencé. Je n' avais pas commencé, qu' il survint un importun. Quand commencerez-vous? Par où commencerez-vous? Je commencerai par là. Je commencerai par vous dire que... Il faut commencer par un bout et finir par l' autre. Il a commencé par où il fallait finir. Chacun attendait, pour agir, qu' un autre commençât. À ce jeu, la personne qui commence dit telle chose. Je ne fais que de commencer, que commencer. S' il continue comme il a commencé, il ira loin. Le poëte commence par une invocation à Vénus.

Prov., N' a pas fait qui commence.

Il commence par où les autres finissent, Les premières choses qu' il fait égalent les actions, les progrès de ceux qui travaillent depuis longtemps.

COMMENCER

COMMENCER est aussi neutre. L' année commençait. Les fêtes ont commencé. Le sermon commence. Ce livre, ce poëme, ce discours commence bien. Le premier acte commence par une scène entre tels personnages. Par où la dispute a-t-elle commencé? Le spectacle a commencé à telle heure. Cette montagne, cette forêt commence en tel lieu, en tel pays, auprès de telle ville.

Il s' emploie aussi quelquefois impersonnellement. Il commence déjà à faire jour. Il commençait à pleuvoir quand nous partîmes.

COMMENCÉ, ÉE. participe

COMMENCÉ, ÉE. participe

COMMENDATAIRE. adj. des deux genres

COMMENDATAIRE. adj. des deux genres Qui possède un bénéfice en commende. Abbé commendataire.

COMMENDE. s. f.

COMMENDE. s. f. Titre de bénéfice que le pape donnait à un ecclésiastique nommé par le roi, pour une abbaye régulière, avec permission au commendataire de disposer des fruits pendant sa vie. La commende était une dérogation au droit commun. Abbaye en commende.

COMMENSAL. s. m.

COMMENSAL. s. m. Celui qui mange habituellement à même table avec un autre. C' est mon commensal. Nous sommes commensaux. On dit aussi, Être commensal d' une maison, Y être attaché, y manger habituellement. Il est familier.

Il s' est dit, dans un sens particulier, Des officiers de la maison du roi qui ont bouche à cour, pendant qu' ils sont de service. Il était commensal de la maison du roi. Les commensaux avaient autrefois certains priviléges.

COMMENSALITÉ. s. f.

COMMENSALITÉ. s. f. Droit des commensaux de la maison du roi. L' Académie française jouissait du droit de commensalité.

COMMENSURABILITÉ. s. f.

COMMENSURABILITÉ. s. f. T. de Mathém. Rapport de nombre à nombre entre deux grandeurs qui ont une mesure commune.

COMMENSURABLE. adj. des deux genres

COMMENSURABLE. adj. des deux genres T. de Mathém. Il se dit De deux grandeurs qui ont un rapport de nombre à nombre, ou, ce qui revient au même, une mesure commune. Tous les nombres entiers et rompus sont commensurables entre eux. Lignes commensurables entre elles. Grandeurs commensurables.

COMMENT. adv.

COMMENT. adv. De quelle sorte, de quelle manière. Si vous voulez savoir comment la chose s' est passée, je vous le dirai. Voyons comment il en sortira. Je ne sais comment il peut subsister. Il a, je ne sais comment, trouvé le moyen de s' évader. Comment se porte-t-il? Comment a-t-il pu se sauver? Comment cela? Comment faire? Comment? que dites-vous?

Il s' emploie quelquefois par exclamation et pour marquer l' étonnement où l' on est de quelque chose; et alors il signifie, Eh quoi! Est-il possible! Comment! vous voilà? Comment! malheureux, avez-vous bien l' assurance de soutenir cela? Comment! est-il donc vrai qu' il soit mort?

Il se dit aussi dans le sens de Pourquoi, d' où vient que? Comment vous êtes-vous avisé de venir ici? Comment s' est-il adressé à moi plutôt qu' à un autre?

Il s' emploie aussi quelquefois substantivement. J' ignore le comment. Savoir le pourquoi et le comment d' une chose. Dans ce sens, il est familier, et quelquefois didactique.

COMMENTAIRE. s. m.

COMMENTAIRE. s. m. Éclaircissements, observations et remarques sur un livre, sur un texte, pour en faciliter l' intelligence. Docte, savant commentaire. Ample commentaire. Commentaire sur la Bible. Commentaire sur Aristote, sur Hippocrate. Faire un commentaire. Faire des commentaires. Ce livre est si obscur et si difficile, qu' on ne peut l' entendre sans commentaire. Il le faut lire avec un commentaire. Le texte et le commentaire.

Fig. et fam., Cela n' a pas besoin de commentaire, se dit D' une chose qui est très-claire, qui n' a pas besoin d' être expliquée.

Fig. et fam., Point de commentaire, se dit Pour imposer silence à un inférieur qui se permet de faire des observations sur ce qu' on lui ordonne ou sur ce qu' on lui défend.

COMMENTAIRE

COMMENTAIRE se dit, figurément et familièrement, de L' interprétation, ordinairement maligne, qu' on donne aux discours ou aux actions de quelqu' un. Voilà comme je l' ai ouï conter; mais le commentaire ajoute, dit que... Il fait des commentaires sur les actions de tout le monde. On ferait là-dessus un beau commentaire. On fit bien des commentaires. On fit divers commentaires sur cette action-là, sur cette parole-là.

COMMENTAIRES

COMMENTAIRES au pluriel, est Le titre de certaines histoires écrites par ceux qui ont eu la plus grande part aux faits qui y sont rapportés. Les Commentaires de César. Les Commentaires de Montluc.

COMMENTATEUR. s. m.

COMMENTATEUR. s. m. Celui qui fait un commentaire, des commentaires. Bon commentateur. Docte, savant commentateur. Ennuyeux commentateur. Les commentateurs de la Bible. Les commentateurs d' Aristote, d' Homère.

COMMENTER. v. a.

COMMENTER. v. a. Faire un commentaire, des commentaires. Commenter la Bible. Plusieurs savants ont commenté Homère. Commenter Virgile.

Il est aussi neutre, et signifie, Tourner en mauvaise part, interpréter malignement; et alors il se met toujours avec la préposition Sur. Il commente sur tout. Je ne crains point que l' on commente sur mes actions. Il n' y a point à commenter là-dessus.

Il se dit quelquefois absolument, et signifie alors, Ajouter malignement à la vérité de la chose. Il en dit plus qu' il n' y en a, il commente un peu.

COMMENTÉ, ÉE. participe

COMMENTÉ, ÉE. participe

COMMER. v. n.

COMMER. v. n. Faire des comparaisons, dire qu' une chose est comme une autre. Vraiment, voilà qui est bien commé. Il ne fallait pas commer si désobligeamment. Il est familier et vieux.

COMMÉRAGE. s. m.

COMMÉRAGE. s. m. Propos, conduite de commère. Il est familier.

COMMERÇABLE. adj. des deux genres

COMMERÇABLE. adj. des deux genres Qui peut être commercé, négocié. Il ne se dit que Des effets publics, des lettres de change, etc. Effets commerçables. Billets commerçables. On dit plus souvent aujourd' hui, Négociable.

COMMERÇANT, ANTE. adj.

COMMERÇANT, ANTE. adj. Qui commerce, où il se fait un grand commerce. Les peuples commerçants. Une nation, une ville commerçante.

Il est souvent employé comme substantif, et se dit Des négociants, des marchands en gros. Un bon commerçant. Un riche commerçant.

COMMERCE. s. m.

COMMERCE. s. m. Trafic, négoce de marchandises, d' argent, soit en gros, soit en détail. La liberté, la facilité du commerce. Établir, rétablir le commerce. Défendre, interdire, gêner le commerce. La paix entretient le commerce, fait aller le commerce, fait fleurir le commerce, met de l' argent dans le commerce. Cela fait rouler le commerce. La guerre fait cesser le commerce, rompt le commerce, paralyse le commerce. Le commerce est interrompu, perdu, ruiné. Le commerce va bien, ne va plus. Le commerce languit. Le commerce enrichit un État, est la richesse d' un État. Le commerce ne demande que liberté et protection. Commerce en gros, en détail. Commerce interlope. Commerce de contrebande. Commerce maritime. Commerce d' entrepôt. Commerce étranger. Commerce avec les colonies. Commerce des colonies, de l' Inde, de la Chine, du Levant. Commerce intérieur. Commerce extérieur. Le principal commerce de la Russie consiste en fourrures, etc. Le commerce français. Le commerce des épiceries. Le commerce des soies, des soieries, des toiles, des cuirs, etc. Faire commerce de toutes sortes de marchandises. Affaires de commerce. Entreprises de commerce. Navires de commerce. Villes de commerce. Maison de commerce. Effets de commerce. C' est une bonne branche de commerce. Commerce avantageux, lucratif. Faire le commerce. Faire un petit commerce, un grand commerce. Livres de commerce. Société de commerce. Traité de commerce. Tribunal de commerce. Code de commerce. Le ministère du commerce et des travaux publics. Conseil du commerce et des manufactures.

Chambre de commerce, Réunion de négociants chargés de donner leur avis aux autorités locales sur ce qui concerne le commerce.

Fig., Faire un mauvais, un méchant, un vilain commerce, un honteux, un infâme commerce, Se mêler de quelque pratique ou de quelque intrigue qui n' est pas honnête.

COMMERCE

COMMERCE désigne quelquefois, par extension, Le corps des commerçants et négociants. Cette loi a mécontenté le commerce. Le haut commerce.

COMMERCE

COMMERCE se dit, figurément, Des liaisons, des rapports, des communications que les personnes ont les unes avec les autres, pour quelque objet que ce soit. Dans le commerce de la vie. Dans le commerce du monde. Avoir commerce, entretenir commerce avec quelqu' un. Ils ont grand commerce ensemble. Ils sont en grand commerce l' un avec l' autre. Je suis bien son serviteur, mais point de commerce. Il a rompu tout commerce avec ces gens-là. Quel commerce ont-ils ensemble? Ils entretiennent commerce de lettres ou par lettres. Ils ont commerce de nouvelles. Commerce d' esprit. Commerce de littérature. Commerce d' idées, de sentiments. Commerce de galanterie. Commerce innocent. Commerce suspect. Commerce scandaleux. Commerce charnel.

Avoir commerce, être en commerce avec... se dit, en mauvaise part, D' une liaison illicite entre deux personnes de sexe différent.

Être d' un commerce agréable, d' un bon commerce, Être d' agréable société. Être d' un commerce sûr, Être discret, savoir garder les secrets dont on a reçu confidence. C' est un homme d' un commerce sûr, vous pouvez vous fier à lui.

Jeu de commerce, Jeu de cartes entre trois, quatre, jusqu' à neuf personnes.

COMMERCER. v. n.

COMMERCER. v. n. Trafiquer, faire le commerce. Commercer dans le Levant, en Espagne, dans les colonies. Cette nation commerce avec tous les peuples de la terre.

COMMERCIAL, ALE. adj.

COMMERCIAL, ALE. adj. Qui appartient, qui est relatif au commerce. Règlements, statuts commerciaux. Affaires, matières commerciales. Opérations, entreprises commerciales. Agents commerciaux.

COMMÈRE. s. f.

COMMÈRE. s. f. Celle qui a tenu un enfant sur les fonts: on lui donne ce nom tant à l' égard du parrain qu' à l' égard du père et de la mère de l' enfant.

COMMÈRE

COMMÈRE se dit aussi, familièrement, d' Une femme de basse condition, qui veut savoir toutes les nouvelles du quartier, et qui parle de tout à tort et à travers. C' est une commère, une vraie commère, une franche commère.

Il se dit, par extension, de Toute autre femme, de quelque condition qu' elle soit, qui a le même défaut. On peut même quelquefois l' appliquer Aux hommes. Cet homme est une vraie commère.

Fam., C' est une bonne commère, une fine commère, une maîtresse commère, C' est une femme qui a de la tête, une femme hardie et rusée, que rien ne rebute.

Prov. et fig., Tout se fait, tout va par compère et par commère, Tout se fait par faveur et par recommandation.

COMMETTANT. s. m.

COMMETTANT. s. m. Celui qui charge un autre du soin de ses intérêts politiques ou privés. Rendre compte à ses commettants. Son commettant lui a donné des instructions fort étendues.

COMMETTRE. v. a.

COMMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Faire. Dans ce sens, il ne se dit qu' en parlant De ce qui est péché, crime ou faute. Commettre un crime, une faute, une méchante action. Commettre un péché. Il n' a commis en cela qu' une faute légère. Ils commirent de grands excès. Commettre une irrévérence dans l' église. C' est commettre une incivilité, que de...

Il signifie aussi, Employer, préposer; et alors il ne se dit qu' en parlant Des personnes. Commettre un homme à un emploi. Il fut commis à l' exercice de telle charge. Le roi l' a commis pour avoir soin de... Il fut commis pour garder les prisonniers. Ce sont des gens qu' on a commis exprès pour cela. On a commis tel juge pour informer.

En termes de Pratique, Commettre un rapporteur, Nommer un juge pour être rapporteur dans une affaire. Il a été commis pour rapporteur.

COMMETTRE

COMMETTRE signifie encore, Confier. J' ai commis cela à vos soins. Je vous en ai commis le soin.

COMMETTRE

COMMETTRE signifie aussi, Compromettre, exposer mal à propos à quelque danger, à quelque embarras, à quelque avanie, etc. Je ne veux point, s' il vous plaît, que vous me commettiez là dedans. N' ayez pas peur, je ne vous commettrai point. Commettre sa réputation. Commettre la fortune de l' État. Commettre les armes, la réputation des armes du prince. Par cette démarche imprudente, cet ambassadeur a commis le nom de son maître. C' est commettre l' autorité du roi, que d' en user de la sorte.

Il s' emploie aussi dans ce sens avec le pronom personnel. Un ambassadeur se commet, quand il excède ses pouvoirs. Un honnête homme se commet, quand il entre en lice avec de tels adversaires. Il craignait de se commettre, contre un si grand capitaine.

Commettre deux personnes l' une avec l' autre, Les mettre dans le cas de se brouiller ensemble. Il a commis le père avec le fils. Il a fait des rapports qui ont pensé les commettre l' un avec l' autre.

Se commettre avec quelqu' un, S' exposer, se mettre au hasard d' avoir une affaire, un démêlé avec lui. Vous ferez bien de ne vous pas commettre avec lui, c' est un homme dangereux.

COMMETTRE

COMMETTRE en termes de Marine, Tordre ensemble plusieurs torons pour en former un cordage. Commettre un cordage.

COMMIS, ISE. participe

COMMIS, ISE. participe Avoir ses causes commises aux requêtes du palais, aux requêtes de l' hôtel, etc., se disait autrefois De ceux qui, dans certains cas, avaient le droit d' y plaider en première instance, et d' y attirer les procès qu' on leur intentait en d' autres juridictions. Les commensaux de la maison du roi, les quarante de l' Académie française, avaient leurs causes commises aux requêtes du palais, aux requêtes de l' hôtel.

COMMINATOIRE. adj. des deux genres

COMMINATOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit D' une clause, d' une disposition légale, d' un jugement, etc., qui renferme quelque menace, en cas de contravention. Clause comminatoire. Disposition comminatoire. Jugement, sentence comminatoire. Cela n' est que comminatoire. Les peines comminatoires ne sont point encourues de plein droit, et peuvent n être pas infligées.

COMMIS. s. m.

COMMIS. s. m. Celui qui est chargé par un autre de quelque emploi, de quelque fonction dont il doit lui rendre compte. On ne le dit guère que de Ceux qui sont employés dans les bureaux d' une administration, ou chez un négociant, un banquier, etc. Commis au ministère. Les commis d' une administration, d' un greffe. Commis expéditionnaire. Commis de bureau. Commis de l' octroi. Commis aux barrières. Commis des douanes. Les commis d' un négociant, d' un banquier, d' un marchand. Il est commis d' un tel, chez un tel. Un bon commis. Un commis intelligent. Il a plusieurs commis sous ses ordres. Premier commis. Commis marchand.

Commis voyageur, Commis qui voyage pour les affaires d' une maison de commerce.

COMMISE. s. f.

COMMISE. s. f. T. de Jurispr. féodale. Confiscation d' un fief au profit du seigneur, faute de devoirs rendus par le vassal. Fief tombé en commise.

COMMISÉRATION. s. f.

COMMISÉRATION. s. f. Pitié, miséricorde, sentiments de compassion. Cela excita une grande commisération dans toute l' assemblée. Exciter la commisération publique.

COMMISSAIRE. s. m.

COMMISSAIRE. s. m. Celui qui est commis pour remplir des fonctions ordinairement temporaires, et relatives à un objet particulier. Des commissaires furent nommés, de part et d' autre, pour fixer les limites, On donna des commissaires à ce criminel d' État pour lui faire son procès. Le roi nomma des commissaires pour examiner, pour juger. Il y avait des commissaires du roi aux états de Languedoc, aux états de Bretagne. Commissaire du roi chargé de soutenir la discussion d' un projet de loi présenté aux chambres. Le commissaire du roi monta à la tribune. L' assemblée élut deux commissaires pour faire les dispositions convenables. Rapport des commissaires chargés par l' Académie de...

Commissaire départi, se disait autrefois d' Un intendant de province.

Commissaires du gouvernement, s' est dit, à une certaine époque, Des procureurs généraux et des autres officiers du ministère public. Commissaire du gouvernement près le tribunal de...

Commissaire des guerres, Officier qui était préposé pour avoir soin de la police des troupes dans la marche, pour les passer en revue, et pour les faire payer. Il était commissaire des guerres dans un département. Les commissaires des guerres ont été remplacés par des intendants militaires.

Commissaire des vivres, Officier qui était préposé ou commis pour avoir soin des vivres d' une armée ou d' une place de guerre.

Commissaire d' artillerie, Officier qui était commis pour servir dans l' artillerie, et pour avoir soin de tout ce qui en regardait l' attirail et l' équipage.

Commissaire de marine, Officier préposé pour avoir soin de ce qui concerne l' équipement et l' approvisionnement des vaisseaux de l' État, pour passer en revue les officiers et les troupes de la marine, pour payer les soldes, etc. Il y avait autrefois un commissaire de la marine du Ponant, et un commissaire de la marine du Levant. Commissaire général de la marine. Commissaire ordonnateur. Commissaire de première classe, de seconde classe. Sous-commissaire.

Commissaire général de la cavalerie, Officier principal qui commandait la cavalerie légère sous l' autorité du colonel général et du mestre de camp général, ou en leur absence: par extension, on appelait aussi son régiment Le commissaire général.

Commissaire des pauvres, Celui qui, dans une paroisse, recueillait la taxe qu' on y avait établie pour les pauvres. Il se dit quelquefois encore Des membres d' un bureau de charité, de bienfaisance.

Commissaire de police, ou simplement, Commissaire, Officier public chargé, dans les villes, de faire observer les règlements et les ordonnances de police. Faire sa plainte, porter sa plainte devant un commissaire, devant le commissaire, au commissaire. Le commissaire avait son écharpe. On le conduisit chez le commissaire du quartier. Commissaire de police d' un arrondissement. Il y a dans certaines villes un commissaire général de police.

Commissaire-priseur-vendeur, ou simplement, Commissaire-priseur, Officier qui met le prix aux effets mobiliers dont la vente se fait en public au plus offrant et dernier enchérisseur.

COMMISSAIRE

COMMISSAIRE s' est dit aussi de Celui qui était établi par autorité de justice pour administrer, pour régir des biens saisis ou mis en séquestre. Il fut ordonné que les biens en question seraient régis par commissaires. L' huissier, le sergent établi commissaire au régime des biens saisis par justice.

Commissaire aux saisies réelles, Officier qui était commis pour avoir soin des biens saisis réellement.

COMMISSAIRE

COMMISSAIRE se dit encore, dans un sens particulier, d' Un juge délégué par le tribunal auquel il appartient, pour procéder à certaines opérations, et en faire son rapport, lorsqu' il y a lieu. Le parlement nomma des commissaires pour instruire l' affaire sur les lieux. Un commissaire fut nommé, fut député pour ouïr les parties. Le commissaire s' est transporté sur les lieux. Commissaire en cette partie. Dans ce sens, on dit plus souvent aujourd' hui, Juge-commissaire. Nommer un juge-commissaire. Ordonnance du juge-commissaire. Procès-verbal du juge-commissaire. Rapport du juge-commissaire. Le tribunal ordonna une enquête, et nomma pour juge-commissaire N.

Commissaire de la cour, se disait autrefois d' Un commissaire du parlement ou de quelque autre cour supérieure. Le procès a été vu par les commissaires de la cour, il n' est plus question que de le rapporter à la chambre.

Travailler de grands commissaires, se disait autrefois Lorsqu' un certain nombre de conseillers, avec le président, travaillaient extraordinairement, dans le palais même, à l' examen, à la discussion d' une affaire. Travailler de petits commissaires, se disait Lorsque c' était chez le président que les conseillers s' assemblaient pour travailler. On disait de même, Cette affaire a été jugée de grands commissaires, elle a été vue de petits commissaires.

COMMISSARIAT. s. m.

COMMISSARIAT. s. m. La qualité, l' emploi de commissaire. Cet employé a obtenu un commissariat.

Il se dit aussi de La durée des fonctions d' un commissaire. Il s' est absenté tout le temps de son commissariat.

COMMISSION. s. f.

COMMISSION. s. f. Fait, action, chose commise. En ce sens, il n' est guère usité que dans cette phrase, Péché de commission. On l' oppose à Péché d' omission.

Il signifie aussi, Charge qu' on donne à quelqu' un de faire quelque chose. Commission honorable, agréable, difficile, pénible, fâcheuse. Donner commission à quelqu' un de faire quelque chose, lui donner une commission, le charger de quelque commission. Faire une commission. Exécuter, remplir une commission. S' acquitter de sa commission. Outrepasser sa commission. Les ambassadeurs ayant exposé leur commission. Il a reçu commission d' aller en tel lieu. Révoquer une commission. Elle a commission d' acheter les plus belles étoffes.

Il signifie quelquefois, dans une acception particulière, Charge d' acheter, de faire quelque emplette. C' est lui qui fait toutes les commissions de la province. On lui envoie plusieurs commissions et point d' argent. Donnez vos commissions à qui vous voudrez. Je ne veux plus me mêler de vos commissions. Elle est toujours chez les marchands pour quelque commission.

Il se dit aussi d' Un message dont on charge un domestique, un subalterne, un commissionnaire. Ce domestique fait fort bien les commissions. Il est allé, on l' a envoyé en commission. On lui a donné plusieurs commissions.

COMMISSION

COMMISSION dans le Commerce, se dit de La profession de celui qui fait habituellement des actes de commerce pour le compte d' autrui. Faire la commission. Il s' est enrichi à faire la commission. Maison de commission.

Il se dit également de Ce qu' un commissionnaire perçoit pour son salaire. Il en a coûté tant de commission sur ces marchandises.

COMMISSION

COMMISSION se prend aussi pour Un mandement du prince, une ordonnance du magistrat ou de quelque autre personne ayant autorité de commettre, de députer. Commission verbale. Commission par écrit. Expédier une commission. Sceller une commission. Sa commission porte que... Il exerce cette charge en vertu de la commission qu' il en a obtenue, en vertu de sa commission, par commission. Obtenir commission d' un juge. Il demandait par sa requête commission pour informer. Le parlement décerna commission. Faire enregistrer une commission. Il a reçu une commission de son supérieur, de son général. Quand ils furent assemblés, il leur exposa la teneur de sa commission. Faire connaître sa commission. Montrez-moi votre commission. Délivrer, expédier des commissions pour la levée des impôts, pour celle des troupes. Commission de colonel. Ce sens est aujourd' hui beaucoup moins usité que dans l' ancien régime.

Commission rogatoire, Commission qu' un juge adresse à un autre juge, pour l' inviter à faire quelque acte de procédure, d' instruction, dans l' étendue de son ressort. La commission s' adresse aux juges des lieux.

COMMISSION

COMMISSION se dit en outre d' Un emploi qu' on exerce comme y ayant été commis pour un temps. Ce sens était principalement usité jadis, par opposition à Office ou Charge. Ce n' est pas une charge, ce n' est qu' une commission, qu' une simple commission. Il est allé en commission. On l' a envoyé en commission. Le temps de sa commission expire bientôt. Il est hors de commission. Il est de retour de sa commission. Il a une commission qui ne vaut pas grand' chose. C' est une commission fort lucrative. Révoquer une commission. On lui a continué sa commission. On l' a continué dans sa commission.

Il se dit également d' Une lettre de marque. Un navire ne peut aller en course sans être pourvu d' une commission de son gouvernement.

Dans la Marine militaire, Ce vaisseau est en commission, Il est en armement.

COMMISSION

COMMISSION se dit encore d' Une réunion de personnes commises pour remplir des fonctions spéciales, ou chargées d' un travail préparatoire, de l' examen d' une chose, d' une affaire. La commission du sceau. Commission permanente. Commission spéciale. Commission d' enquête. On créa une commission chargée de recevoir les réclamations et d' y faire droit. La chambre a nommé la commission qui doit être chargée de l' examen du projet de loi. Amendements proposés par la commission. Commission des pétitions. Rapport de la commission. Les conclusions de la commission. Le rapporteur d' une commission. L' Académie a nommé une commission qui devra s' occuper de cet objet. Les membres d' une commission. Président de la commission. Il faisait partie de la commission.

Il se dit également de Certains tribunaux d' exception. Commission militaire. Une commission fut établie pour faire le procès aux rebelles. D' après la charte, il ne peut plus être créé de commissions.

COMMISSIONNAIRE. s. m.

COMMISSIONNAIRE. s. m. Celui qui est chargé d' une commission pour quelque particulier. Il se dit spécialement, en Matière commerciale, de Celui qui fait quelque acte de commerce pour le compte d' autrui. Commissionnaire d' achat. Commissionnaire de vente. Le commissionnaire a été remboursé de ses avances.

Commissionnaire de roulage, Celui qui se charge de faire transporter des marchandises par voiture. Commissionnaire chargeur, Celui qui se charge de l' expédition de marchandises par bateau.

COMMISSIONNAIRE

COMMISSIONNAIRE se dit encore de Celui dont le métier est de faire des messages, de porter des fardeaux par la ville. Les commissionnaires se tiennent ordinairement au coin des rues, ou aux portes des grandes maisons.

COMMISSIONNER. v. a.

COMMISSIONNER. v. a. Délivrer à quelqu' un une commission par laquelle on l' autorise à faire quelque chose. Il était commissionné par son gouvernement.

COMMISSIONNÉ, ÉE. participe

COMMISSIONNÉ, ÉE. participe

COMMISSOIRE. adj.

COMMISSOIRE. adj. T. de Jurispr. Il ne s' emploie que dans cette locution, Pacte commissoire, Clause par laquelle on stipule, dans un contrat de vente, que, si l' acheteur ne paye pas le prix convenu dans un temps déterminé, la vente sera résiliée.

COMMISSURE. s. f.

COMMISSURE. s. f. T. d' Anat., qui se dit Du point d' union de quelques parties du corps. La commissure des nerfs optiques. La commissure des lèvres, des paupières.

COMMITTIMUS. s. m.

COMMITTIMUS. s. m. (Mot latin qui signifie, Nous commettons.) On appelait autrefois Lettres de Committimus, ou simplement Committimus, Des lettres de chancellerie par lesquelles les causes qu' une personne avait, tant en demandant qu' en défendant, étaient commises en première instance aux requêtes du palais ou aux requêtes de l' hôtel. Faire expédier, faire signifier un Committimus. Il fit renvoyer la cause en vertu de son Committimus. Évoquer une cause en vertu d' un Committimus. Tous les commensaux de la maison du roi avaient droit de Committimus.

Committimus du grand sceau, Celui qu' on obtenait pour les causes qui étaient hors du ressort du parlement de Paris. Committimus du petit sceau, Celui qui n' était valable que dans l' étendue d' un parlement.

COMMITTIMUS

COMMITTIMUS signifiait aussi, Le droit de Committimus. On ôta le Committimus à plusieurs communautés.

COMMITTITUR. s. m.

COMMITTITUR. s. m. T. de Palais. Il se disait autrefois d' Une ordonnance par laquelle le président d' un tribunal commettait un juge pour faire quelque instruction. Mettre le Committitur au bas d' une requête. Requête de Committitur.

COMMODAT. s. m.

COMMODAT. s. m. T. de Jurispr. Prêt gratuit d' une chose qu' il faut rendre en nature après un certain temps.

COMMODE. adj. des deux genres

COMMODE. adj. des deux genres Qui est aisé, convenable, dont l' usage est utile et agréable. Dans ce sens, il ne se dit que Des choses. Habit commode. Maison commode. Un port commode. Cette voiture est fort commode. C' est une chose bien commode que de... Cela est commode pour la ville, pour la campagne. Commode dans la chambre, dans le lit. Commode à ceux qui montent à cheval, à une personne qui... Un outil commode. Un meuble commode.

Prov., Cela est commode comme une chambre basse, se dit D' une chose qui est à portée.

Vie commode, Vie agréable et tranquille. Mener une vie commode. Rendre la vie commode.

Être commode dans la société, être commode à vivre, Être d' une société douce et aisée, d' un bon commerce. On dit dans le même sens, Avoir l' humeur commode, l' esprit commode.

Fam., C' est un homme qui n' est pas commode, se dit D' un homme sévère, exigeant, ou avec lequel on ne peut pas plaisanter.

COMMODE

COMMODE signifie aussi, Trop indulgent, trop facile. Ainsi on dit D' un mari qui ferme les yeux sur la mauvaise conduite de sa femme, C' est un mari commode; et D' une femme qui donne trop de liberté à sa fille, C' est une mère commode.

C' est un maître commode, fort commode, C' est un homme qui ne rudoie pas ses domestiques, qui ne les charge pas de trop de travail.

COMMODE

COMMODE en matière de Morale, signifie quelquefois, Relâché. Avoir une dévotion commode. Une morale commode.

Il se dit quelquefois, familièrement et ironiquement, De ce qui est contraire à la règle, à la politesse. Répondre par une simple dénégation, c' est commode.

COMMODE. s. f.

COMMODE. s. f. Meuble à tiroirs, et en forme de bureau, servant particulièrement à serrer du linge et des habits. Une commode de bois d' acajou. Mettre à une commode un dessus de marbre.

COMMODÉMENT. adv.

COMMODÉMENT. adv. Avec commodité, d' une manière commode. Être logé commodément. Être vêtu commodément. Vous pouvez faire cela commodément.

COMMODITÉ. s. f.

COMMODITÉ. s. f. Chose commode; état, situation commode; moyen commode. Un carrosse est une grande commodité, est d' une grande commodité. Les dégagements font toute la commodité d' une maison. Il y a bien des commodités dans cette maison-là. C' est un petit appartement où l' on a toutes ses commodités. On ne saurait trop acheter sa commodité. Prendre ses commodités. Se mettre à sa commodité. Les commodités de la vie. Pour plus de commodité.

Prov., On n' a pas toutes ses commodités en ce monde.

Prendre ses commodités où on les trouve, Prendre ses aises dès qu' on en trouve l' occasion.

COMMODITÉ

COMMODITÉ se dit particulièrement en parlant D' une voiture établie pour aller d' un lieu à un autre. Prendre la commodité des petites voitures, du bateau. Avez-vous une commodité pour aller là?

Il se dit aussi, en général, de Tout moyen qui facilite quelque chose. Je me sers de la commodité que m' offre le départ de monsieur un tel, pour vous écrire.

COMMODITÉ

COMMODITÉ signifie encore, Le temps propre, l' occasion. Il faut prendre la commodité des gens. Prenez votre commodité. Faites cela à votre commodité.

Il se prend aussi pour La facilité de jouir des choses. Avoir une chose à sa commodité. Le voisinage du parc nous procure la commodité de la promenade.

COMMODITÉS

COMMODITÉS au pluriel, signifie, Les lieux d' aisance, les privés d' une maison. Aller aux commodités.

COMMOTION. s. f.

COMMOTION. s. f. Secousse violente. Nous avons eu un tremblement de terre dont la commotion s' est fait sentir jusqu' à tel endroit. Les commotions se succédaient rapidement. Le magasin à poudre sauta, et la commotion fut si violente, que... On ressentit, on éprouva plusieurs commotions de suite.

Il se dit quelquefois figurément. Les grandes commotions qui bouleversent les empires.

Il se dit aussi de L' agitation excitée dans les esprits. Cette nouvelle, cet événement causa une grande commotion parmi le peuple.

Il signifie, en termes de Médecine, Un ébranlement violent au dedans du corps, causé par une chute, ou par quelque coup. Il y avait à craindre que ce coup, que cette chute n' eût fait commotion au cerveau. Il tomba de fort haut, ce qui lui causa une commotion générale dans tout le corps.

Commotion électrique, La secousse plus ou moins violente que l' on éprouve par une décharge électrique.

COMMUABLE. adj. des deux genres

COMMUABLE. adj. des deux genres Qui peut être commué. Peine commuable.

COMMUER. v. a.

COMMUER. v. a. Changer. Il ne se dit guère que dans cette phrase, Commuer une peine, La changer en une peine moindre. Il n' appartient, en général, qu' au souverain de commuer les peines. Il avait été condamné aux travaux forcés, mais le roi commua sa peine en celle de la réclusion. On dit à peu près dans le même sens, Commuer un voeu.

COMMUÉ, ÉE. participe

COMMUÉ, ÉE. participe

COMMUN, UNE. adj.

COMMUN, UNE. adj. Dans l' acception la plus générale, il se dit Des choses auxquelles tout le monde participe, ou a droit de participer. Le soleil, l' air, sont communs. La lumière est commune à tous les hommes. Dans une acception moins étendue, il se dit Des choses dont l' usage appartient à plusieurs. Un puits commun. Une cour commune. Passage, escalier, chemin commun. Cela est commun à tout le bourg, commun aux deux maisons. Tout est commun entre eux.

Maison commune, L' hôtel où s' assemblent les officiers municipaux.

COMMUN

COMMUN se dit aussi De ce qui est propre à différents sujets. Le boire et le manger sont communs à l' homme et aux animaux. La vie végétative est commune aux animaux et aux plantes. Qualités communes. Traits, caractères communs. Ami commun. Ennemi commun. Le pape est le père commun des fidèles. Intérêt commun. Péril commun. Des goûts communs les rapprochèrent. Cette douleur, cette joie m' est commune avec bien des gens. Entreprendre une chose à frais communs. Voyager à frais communs. La commune mesure de deux quantités. J' ai cela de commun avec lui. Cette affaire n' a rien de commun avec celle dont il s' agit.

En Rhétorique, Lieux communs, Sources générales d' où un orateur peut tirer ses arguments et ses moyens. Aristote a traité des lieux communs.

Lieux communs, se dit aussi de Certains traits généraux qui peuvent s' appliquer à tout, de certaines réflexions générales qu' on fait entrer dans un sujet particulier. Ce qu' il y a de meilleur dans ce discours, n' est qu' un lieu commun sur les conquérants. Ses sermons ne sont que des lieux communs. Employer des lieux communs. Un recueil de lieux communs.

Lieux communs, se dit encore Des idées usées, rebattues. Il ne dit que des lieux communs.

Sens commun, La faculté par laquelle la plupart des hommes jugent raisonnablement des choses. Cela est contre le sens commun. Cela répugne au sens commun, n' a pas le sens commun, n' a pas l' ombre du sens commun. C' est un homme qui n' a pas le sens commun.

Faire bourse commune, se dit de Deux ou plusieurs personnes qui font leur dépense en commun.

Faire vie commune, Vivre à frais communs.

La vie commune, se dit en parlant Des religieux et des religieuses qui vivent en communauté. On appela Cénobites ceux qui avaient adopté la vie commune.

La vie commune, se dit encore, surtout en Littérature, Des moeurs générales, des événements ordinaires de la vie; par opposition à La condition des princes, des héros, etc., et aux grandes vicissitudes qu' ils peuvent éprouver. Retracer les événements de la vie commune.

En Grammaire, Nom, adjectif du genre commun, Nom, adjectif dont la terminaison est la même au féminin qu' au masculin. Auteur est un nom du genre commun. Fidèle, sage, sont des adjectifs du genre commun.

Syllabe commune, se dit, dans les langues prosodiques, d' Une syllabe qui est tantôt brève et tantôt longue.

En Jurispr., Époux communs en biens, Entre lesquels il y a communauté de biens. Le contrat porte que les époux seront communs en biens. On le dit quelquefois, au singulier, de L' un des époux entre lesquels il y a communauté. L' époux commun en biens peut, etc.

COMMUN

COMMUN signifie aussi, Général. Le bruit commun. C' est l' opinion commune. La commune façon de parler. Mesure commune. La commune renommée. Le bien, l' intérêt commun. Erreur commune.

La langue commune, La langue qui est parlée le plus généralement dans un pays. En Belgique, le français est la langue commune.

La voix commune, L' opinion générale.

D' une commune voix, À l' unanimité. D' un commun accord, De concert, chacun adhérant à la chose.

Le droit commun, La loi reçue dans un État, l' usage qui y est généralement établi.

En Jurispr., Délit commun, se disait d' Un délit qui avait été commis par un ecclésiastique, et qui était de la compétence du juge ecclésiastique. Il est opposé à Cas privilégié.

COMMUN

COMMUN signifie aussi, Ordinaire, qui se pratique ordinairement. L' usage en est fort commun. Il n' y a rien de si commun, rien n' est plus commun. C' est une chose bien commune. Cela est commun parmi les militaires, entre les militaires. Commun entre les bourgeois, parmi les bourgeois. Rien n' est plus commun, chez ce peuple, que de voir... Il est assez commun de voir...

Les mots, les termes communs de la langue, Les mots, les termes ordinaires de la langue, par opposition à ceux qui ne sont usités que dans les arts et dans les sciences.

Expédier en forme commune. Façon de parler prise du style de la Daterie de Rome, et qui signifie, Sans grâce, sans remise. Ainsi on dit, Il a été expédié en forme commune, en parlant D' un homme à qui on a gagné tout son argent en peu de temps, ou en parlant D' un homme mort en peu de temps entre les mains de plusieurs mauvais médecins.

COMMUN

COMMUN signifie en outre, Qui se trouve aisément et en abondance. Les melons sont fort communs cette année. Les bons muscats sont communs en Languedoc, en Provence.

COMMUN

COMMUN signifie aussi, Vulgaire, bas, par opposition à Noble, distingué. Il a l' air commun, la figure commune. Son langage est bien commun. Cette femme a des manières communes.

Il se dit également Des marchandises, des objets de peu de valeur et d' une qualité médiocre. Un marchand qui n' a que des marchandises communes, très-communes, qui n' a rien que de commun.

Cette terre donne tant de revenu, année commune, ou, plus rarement, communes années, Bon an, mal an, en compensant les mauvaises années avec les bonnes.

COMMUN

COMMUN signifie encore, Médiocre, peu estimable dans son genre. Il a fait un discours très-commun. C' est un prédicateur fort commun. Un auteur, un poëte très-commun. Une invention commune. Des pensées communes. Idée commune. Rien de plus commun. (Voyez ci-dessus Lieux communs.)

COMMUN

COMMUN est aussi substantif masculin, et il se dit d' Une société entre deux ou plusieurs personnes. Il faut prendre cette dépense sur le commun. Ce sens n' est plus guère usité que dans les phrases suivantes:

Vivre sur le commun, Vivre aux frais d' une société, sans payer sa part de la dépense commune. Il signifie aussi, figurément, Vivre habituellement sur le tiers et sur le quart.

Prov. et fig., Il n' y a point d' âne plus mal bâté que celui du commun, Les affaires d' une communauté, d' une société, sont souvent négligées, personne ne voulant les soigner comme si elles étaient les siennes propres.

En commun, Ensemble, en société. Ils ont mis leur bien en commun. Ils vivent en commun. Travailler en commun. Ils jouissent de la succession en commun, jusqu' à ce qu' ils aient fait le partage.

COMMUN. substantif

COMMUN. substantif signifie aussi, Le plus grand nombre, la plus grande partie. Le commun des hommes. Le commun des philosophes. Le commun des lecteurs.

Fig., Cette personne, cette chose est du commun, Elle n' est pas de grand mérite, de grand prix. C' est un homme du commun. Il est hors du commun. Il passe le commun. Il est au-dessus du commun. Sa charge le tire du commun. Cela est du commun. Cet ouvrage n' est pas du commun.

Une personne du commun, signifie aussi quelquefois, Une personne du peuple.

Chez les Catholiques, Le commun des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, etc., L' office général des apôtres, des martyrs, etc., pour qui l' Église n' a point réglé d' office particulier.

Prov. et fig., Être du commun des martyrs, Ne se faire distinguer par aucun talent, par aucune qualité.

COMMUN. substantif

COMMUN. substantif se dit encore Des domestiques inférieurs, dans les grandes maisons; et, par extension, Du bâtiment où ils logent. C' est du vin du commun, du vin pour le commun. Le dîner du commun. La table du commun. La salle du commun.

Chez le Roi, Grand commun, Les offices destinées à la nourriture de la plupart des officiers de la maison du roi; et, Petit commun, Certaines offices détachées du grand commun pour la nourriture de quelques officiers privilégiés de la maison du roi.

Grand commun, se dit aussi Du lieu où ces officiers travaillent, et qui est destiné pour leur logement. Être logé au grand commun.

Les communs, se dit, dans les grandes maisons, Des bâtiments consacrés aux cuisines, aux remises, aux écuries, à la sellerie, et généralement aux différentes parties du service. L' hôtel est petit, mais les communs sont très-vastes.

COMMUNAL, ALE. adj.

COMMUNAL, ALE. adj. Qui concerne une commune ou les communes; qui appartient à une commune. Arrondissement communal. Fête communale. Bien communal. Propriété communale. Bois communaux.

COMMUNAUTÉ. s. f.

COMMUNAUTÉ. s. f. Société de plusieurs personnes qui vivent ensemble sous certaines règles. Communauté religieuse. Une communauté de religieux. Une communauté de religieuses, de femmes. Une communauté de prêtres. Une communauté de filles. Les règles d' une communauté. La communauté de Saint-Sulpice. La communauté de Sainte-Agnès. Vivre en communauté. Établir une communauté. Faire un legs à une communauté. Être d' une communauté. Entrer dans une communauté.

Dîner à la communauté, Dîner au réfectoire avec les autres.

COMMUNAUTÉ

COMMUNAUTÉ se dit, par extension, d' Une maison religieuse où l' on vit en communauté. Le jardin de la communauté. Nous visitâmes toute la communauté.

COMMUNAUTÉ

COMMUNAUTÉ s' est dit aussi de Certains corps laïques qui faisaient une société pour leurs intérêts communs. La communauté des procureurs. La communauté des notaires. Agir pour les intérêts de la communauté. Les communautés d' arts et métiers.

Il s' est dit également Du corps des habitants d' une ville, d' un bourg, d' un village. Toutes les communautés de la province. On taxa ces communautés à tant. Cette communauté était riche, était pauvre.

COMMUNAUTÉ

COMMUNAUTÉ en termes de Jurisprudence, se dit de La société de biens entre conjoints. Se marier sous le régime de la communauté. Communauté légale. Communauté conventionnelle. Il y a communauté de biens entre eux. Communauté d' acquêts. L' actif, le passif de la communauté. Dissolution de la communauté. Cette femme a tant apporté à la communauté. Accepter la communauté. Renoncer à la communauté.

Il s' emploie quelquefois en parlant De deux ou de plusieurs personnes auxquelles certaines choses sont communes. Communauté de biens et de maux. Communauté de sentiments.

COMMUNAUX. s. m. pl.

COMMUNAUX. s. m. pl. Pâturages où les habitants d' une ou de plusieurs communes ont droit d' envoyer leurs troupeaux. Les communaux de tel bourg, de tel village. On dit aussi, Biens communaux.

COMMUNE. s. f.

COMMUNE. s. f. On appelait autrefois ainsi Le corps des bourgeois d' une ville, ou des habitants d' un bourg, d' un village. La commune de tel lieu. La commune s' émut. La commune prit les armes. L' affranchissement des communes. Les priviléges des communes.

La chambre des communes, ou simplement Les communes, La seconde des deux chambres du parlement d' Angleterre, qui est composée des députés des comtés et des villes du royaume.

COMMUNES

COMMUNES au pluriel, s' est dit, en général, Des habitants de la campagne. Assembler les communes. Soulever les communes.

Il s' est dit également Des milices bourgeoises et des milices de la campagne. L' arrêt enjoignit aux communes de lui courir sus.

Il s' est dit aussi dans le sens de Biens communaux. De grandes communes. Mener paître les troupeaux dans les communes.

COMMUNE

COMMUNE signifie aujourd' hui, Une division du territoire administrée par un maire. La commune de Sèvres, de Vincennes, etc. Le maire d' une commune. Commune rurale. L' étendue d' une commune. Les habitants d' une commune. Il y a tant de feux dans cette commune.

Il se dit aussi, collectivement, de Ceux qui habitent une commune, en tant qu' ils ont des intérêts et des droits communs. Ces biens ont été achetés par la commune. La commune s' est imposée extraordinairement. Il assigna la commune devant le tribunal de... Les communes ne peuvent transiger sans l' autorisation du gouvernement.

Il signifie, par extension, L' hôtel où s' assemblent les officiers municipaux d' une ville, d' une commune. Il se rendit à la commune.

COMMUNÉMENT. adv.

COMMUNÉMENT. adv. Ordinairement, généralement. On dit communément. Cela se pratique communément. Telle est l' idée qu' on s' en fait communément.

À parler communément, communément parlant, Selon l' opinion commune, ou Selon la façon de parler ordinaire.

COMMUNIANT. s. m.

COMMUNIANT. s. m. Celui qui communie. Il y a eu tant de communiants à Pâques dans telle paroisse.

Il signifie aussi, Ceux qui sont capables de communier, en âge de pouvoir communier. Il y a tel nombre de communiants dans cette paroisse.

Premiers communiants, Ceux qui vont faire ou qui viennent de faire leur première communion. On dit de même, au féminin, Premières communiantes.

COMMUNICABLE. adj. des deux genres

COMMUNICABLE. adj. des deux genres Qui se peut communiquer, dont on peut faire part. Il est de la nature du bien d' être communicable. Ce droit n' est point communicable.

Ces deux rivières sont communicables, Elles peuvent être jointes par un canal. Ces deux appartements sont communicables, On peut faire une communication de l' un à l' autre.

COMMUNICATIF, IVE. adj.

COMMUNICATIF, IVE. adj. Qui se communique facilement. Le bien est de soi communicatif. Le rire est communicatif. Cet homme a une gaieté communicative.

Il se dit plus ordinairement Des personnes, et signifie, Qui aime à se communiquer, à faire part aux autres de ses pensées, de ses connaissances, de ses lumières. Il est communicatif. Cette femme est très-communicative. Cet homme n' est guère communicatif. C' est un homme peu communicatif.

COMMUNICATION. s. f.

COMMUNICATION. s. f. Action de communiquer, ou L' effet de cette action. La communication du mouvement. La communication de l' aimant. La communication de l' électricité. La communication d' une maladie. Communication de biens. Communication de maux. La communication des idées.

Il se dit particulièrement Des informations, des renseignements que l' on donne. J' ai une communication à vous faire. Il a reçu des communications d' un haut intérêt.

Donner communication d' une chose à quelqu' un, Lui en faire part, lui en donner connaissance. On dit dans le même sens, Avoir, prendre, recevoir, obtenir, etc., communication d' une chose. On m' a donné communication de cette lettre, de ce traité, de ce contrat, etc. J' en ai demandé, j' en ai eu, j' en ai pris, j' en ai reçu, obtenu communication.

En termes de Procédure, Communication de pièces, Exhibition qu' une partie fait à l' autre des pièces sur lesquelles elle fonde sa demande. La communication se fait entre avoués. Le délai de la communication. Communication d' office. On dit en ce sens, Donner, recevoir en communication.

Communication au ministère public, au parquet, Remise que l' on fait au parquet de toutes les pièces du procès, dans les causes où le ministère public doit ou veut être entendu. Ordonner la communication au ministère public.

COMMUNICATION

COMMUNICATION signifie aussi, Commerce, relation, correspondance. Ils ont grande communication ensemble. Ils ont, ils entretiennent communication de pensées et de sentiments. Elle ne veut avoir avec lui aucune communication. Avoir communication, entretenir des communications avec les ennemis de l' État. Ils ont rompu toute communication. Défendre, interrompre, interdire la communication, toute communication. Intercepter les communications. Entrer en communication avec quelqu' un. Être en communication. Les communications devinrent plus fréquentes. Faciliter la communication, les communications. Les canaux sont des moyens de communication. Établir des communications entre deux personnes, entre deux villes, etc. Mettre deux personnes, deux choses en communication. La communication qui s' établit entre les peuples. L' âme n' a de communication avec les objets extérieurs que par l' intermédiaire des sens.

Communication avec les accusés, Celle qui se fait, après leur interrogatoire, et en vertu de la permission du juge, avec leurs défenseurs, leurs parents, leurs amis.

COMMUNICATION

COMMUNICATION se dit encore Du moyen par lequel deux choses se communiquent. Communication d' une chambre, d' un appartement d' un corps de logis à l' autre. Porte de communication. Degré, escalier de communication. La communication des deux mers. Le détroit de Gibraltar fait la communication de l' Océan et de la Méditerranée. Ouvrir des communications d' un lieu à un autre. Couper la communication d' une ville, d' un quartier.

Dans l' Art militaire, Lignes de communication, Tranchées ou galeries que l' on pratique afin que deux quartiers de l' armée, deux attaques, puissent correspondre à couvert, et se secourir mutuellement. On dit en ce sens: Établir, rompre une communication. La communication est rétablie. Etc.

COMMUNICATION

COMMUNICATION désigne aussi Une figure de rhétorique, par laquelle l' orateur semble prendre conseil de son auditoire, comme lorsqu' on dit, Qu' auriez-vous fait à leur place?

Communication dans les paroles, Espèce de trope qui consiste à rendre commun à une ou plusieurs personnes ce qui ne se dit que pour d' autres. Ainsi lorsqu' on dit, Qu' avons-nous fait? pour Qu' avez-vous fait? il y a communication dans les paroles.

COMMUNIER. v. n.

COMMUNIER. v. n. Recevoir le sacrement de l' eucharistie. Communier dévotement, dignement. Dans l' Église catholique, les prêtres seuls communient sous les deux espèces. Communier à Pâques. Communier toutes les bonnes fêtes. Communier à sa paroisse. Communier à telle messe. Communier de la main de l' évêque, de la main de son curé.

Il signifie aussi, Administrer le saint sacrement; et, en ce sens, il est actif. C' est son curé qui l' a communié.

COMMUNIÉ, ÉE. participe

COMMUNIÉ, ÉE. participe Qui a reçu le saint sacrement. Il est mort bien confessé et communié.

COMMUNION. s. f.

COMMUNION. s. f. Union de plusieurs personnes dans une même foi. Les diverses communions chrétiennes. La communion des fidèles. La communion de l' Église romaine. La communion de l' Église grecque; etc. Il est dans la communion, hors de la communion de l' Église. Il s' est séparé, on l' a retranché de la communion de l' Église. Il n' est pas de notre communion.

Il signifie aussi, La réception du corps de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. La sainte communion. Aller à la communion. S' approcher de la communion. Se préparer, se présenter à la communion. Faire sa première communion. Donner la communion. Faire une bonne communion. On n' a pas voulu le recevoir, l' admettre à la communion. Communion pascale.

Il signifie, par extension, L' antienne, le verset que le choeur chante pendant que le prêtre communie.

COMMUNIQUER. v. a.

COMMUNIQUER. v. a. Rendre commun à, faire part de, transmettre. Un corps qui communique son mouvement à un autre. Le feu communique sa chaleur. Le soleil communique sa lumière à toute la terre. L' aimant communique sa vertu au fer et à l' acier. Il lui communiqua sa maladie.

Il s' emploie souvent au sens moral. Communiquer son savoir, ses lumières, ses vertus à quelqu' un. Il communique sa gaieté, sa joie, sa douleur, sa tristesse à tout le monde. Il sut lui communiquer son zèle. Communiquer sa puissance. Dieu lui communique ses grâces.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le mouvement d' un corps se communique à un autre. La chaleur du feu se communique aux corps environnants. Une maladie qui se communique aisément. Certains maux se communiquent en peu de temps. La joie et la douleur se communiquent peu à peu. L' enthousiasme se communiqua. Les inclinations se communiquent avec le sang.

COMMUNIQUER

COMMUNIQUER signifie aussi, Donner communication de quelque chose, faire connaître, exhiber. Communiquer ses affaires à un ami. Il ne m' en a rien communiqué. Je lui ai communiqué mon intention, mon secret. Des renseignements fort exacts m' ont été communiqués. Quand ils se furent communiqué leurs réflexions. On lui a communiqué les titres. Les ambassadeurs se communiquèrent respectivement leurs pouvoirs. Communiquer les pièces d' un procès. Communiquer une production. Dans ce sens, il est quelquefois neutre. J' ai communiqué de cette affaire avec lui. Il en faut communiquer à un homme intelligent. Il a fait cela sans en communiquer à personne.

Il signifie encore, absolument, Avoir commerce et relation. Communiquer avec les savants. Communiquer avec les ennemis. Communiquer avec un accusé. Nous ne pûmes longtemps communiquer ensemble. Ils communiquaient entre eux par tel moyen. On communiquait avec le dehors par tel endroit.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se rendre familier, entrer facilement en discours et en conversation avec quelqu' un. C' est un bon prince qui se communique aisément. Les princes d' Orient se communiquent rarement à leurs sujets. Vous vous communiquez trop. Il ne faut pas se communiquer à tout le monde.

COMMUNIQUER

COMMUNIQUER en parlant De quelque partie d' un bâtiment, d' une route, d' un fleuve, etc., signifie, Conduire, aboutir, être en rapport. Cette chambre communique à telle autre par un corridor. Cette cheminée communique avec telle autre. Cette porte communique à un souterrain. Cette route communique à telle autre. Ce canal communique à tel fleuve, avec tel fleuve.

Il s' emploie aussi, dans le même sens, comme verbe réciproque. Ces deux appartements, ces deux chambres, etc., se communiquent par un corridor, par une galerie, etc. Ces deux cheminées, ces deux fleuves se communiquent.

COMMUNIQUÉ, ÉE. participe

COMMUNIQUÉ, ÉE. participe

COMMUTATIF, IVE. adj.

COMMUTATIF, IVE. adj. Qui est relatif à un échange, aux échanges. Il n' est guère usité que dans les deux locutions suivantes:

Justice commutative, Celle qui regarde le commerce, et qui, dans l' échange d' une chose contre une autre, oblige à rendre autant qu' on reçoit. La justice commutative diffère de la justice distributive.

Contrat commutatif, Celui par lequel chacune des parties s' engage à donner ou à faire une chose équivalente à ce qu' on lui donne, ou à ce qu' on fait pour elle.

COMMUTATION. s. f.

COMMUTATION. s. f. Changement. Il n' est usité qu' en Matière criminelle, dans cette locution, Commutation de peine, Changement d' une peine en une autre moins grave.

COMPACITÉ. s. f.

COMPACITÉ. s. f. T. de Physique. Qualité de ce qui est compacte. Il n' y a point de compacité absolue, toute matière étant poreuse.

COMPACTE. adj. des deux genres

COMPACTE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui est condensé, dont les parties sont fort serrées. Corps compacte. Substance compacte. Les métaux les plus compactes sont les plus pesants.

En Librairie, Édition compacte, Édition dont chaque volume renferme la matière de plusieurs volumes des éditions ordinaires.

COMPAGNE. s. f.

COMPAGNE. s. f. Celle qui partage le sort de quelqu' un. Elle voulut être la compagne des dangers que son époux allait courir. Vous fûtes les compagnes de ma captivité.

Il se dit plus ordinairement d' Une fille ou d' une femme qui a quelque liaison d' amitié, de familiarité, avec une autre fille ou femme de même condition, ou qui sert avec elle dans la même maison et dans le même emploi. Chère compagne. Fidèle compagne. C' est sa compagne.

Il se dit encore, dans un sens particulier, d' Une femme par rapport à son mari. Prendre, se choisir une compagne. Il est à plaindre, il a perdu sa compagne.

Notre très-chère épouse et compagne. Titre que le roi donne, dans les actes publics, à la reine sa femme.

COMPAGNE

COMPAGNE se dit également en parlant Des animaux, et surtout des tourterelles. La tourterelle gémit quand elle a perdu sa compagne.

COMPAGNE

COMPAGNE se dit figurément Des choses qui en accompagnent d' autres, qui s' y trouvent ordinairement jointes. La médiocrité, compagne du repos. Les infirmités, compagnes de la vieillesse.

COMPAGNIE. s. f.

COMPAGNIE. s. f. Réunion de plusieurs personnes assemblées pour le plaisir d' être ensemble, de converser, de jouer, etc. Une nombreuse compagnie. Compagnie d' hommes. Compagnie de femmes. Il fut bien reçu, lui et sa compagnie. Aimer la compagnie. Recevoir compagnie chez soi. Allez recevoir la compagnie. Je ne me suis jamais trouvé en si mauvaise compagnie, en meilleure compagnie. Ils arrivaient à la fête par compagnies. Il est très-aimable en compagnie.

Prov., Il vaut mieux être seul qu' en mauvaise compagnie. On dit aussi, Il n' y a si bonne compagnie qui ne se sépare.

Il est compagnie, se dit De quelqu' un que l' on voit rarement, ou que l' on reçoit avec quelque cérémonie. Vous me traitez comme si j' étais compagnie. On dit de même, Il se croit compagnie, en parlant D' un subalterne trop familier. Ces façons de parler ont vieilli.

COMPAGNIE

COMPAGNIE se dit, par extension, de Plusieurs personnes que des habitudes ou des goûts communs rapprochent, et qui forment une espèce de société. Voir bonne compagnie, mauvaise compagnie. Il fréquente la mauvaise compagnie. Les mauvaises compagnies l' ont perdu. Introduire quelqu' un dans une compagnie.

Bonne compagnie, Société composée de personnes distinguées par leur éducation, leur politesse, leur bon ton. Sa maison est le rendez-vous de la bonne compagnie. C' est un homme de bonne compagnie. Il a le ton de la bonne compagnie.

COMPAGNIE

COMPAGNIE se dit encore, dans un sens plus général, en parlant De deux ou plusieurs personnes qui sont ensemble, qui font ensemble la même chose. Ils vinrent de compagnie. Nous irons là de compagnie. Elle y alla de compagnie avec sa soeur. Il sortit en compagnie d' un tel. Tenir, faire compagnie à quelqu' un. Il serait bien aise de jouir un moment de votre compagnie. C' est une triste compagnie que vous me donnez là. On le dit de même en parlant De certains animaux, par rapport aux personnes, ou par rapport à ceux de leur espèce. Son chien, son oiseau est pour elle une compagnie. Le mâle et la femelle vont ordinairement de compagnie.

Dame, demoiselle de compagnie, Dame ou demoiselle placée auprès d' une autre dame ou demoiselle, pour lui tenir compagnie.

Être en compagnie, Être occupé avec quelques personnes.

Fam., Fausser compagnie, Se dérober d' une compagnie, ou manquer à s' y trouver quand on l' a promis. Il leur faussa compagnie.

Être bonne compagnie, de bonne compagnie, Avoir un bon ton, de bonnes manières, un langage élégant et poli. On dit dans le sens contraire, Être mauvaise compagnie, de mauvaise compagnie. Ces manières de parler signifient aussi quelquefois, Être triste, maussade. Vous me trouverez aujourd' hui lien mauvaise compagnie, j' ai un violent mal de tête qui ne me permet pas de lier deux idées.

En termes de Chasse, Une compagnie de perdrix ou de perdreaux, de faisandeaux, Une bande de perdrix, etc.

En termes de Vénerie, Bêtes de compagnie, Jeunes sangliers qui vont encore par troupes. Ce sanglier a quitté les compagnies, Il commence à aller seul.

Prov., fig. et par plaisanterie, Être bête de compagnie, Aimer la société, et se laisser facilement mener où les autres veulent. Il fera ce que vous voudrez, il est bête de compagnie.

COMPAGNIE

COMPAGNIE se dit aussi de Certaines associations commerciales dont les membres sont ordinairement en grand nombre. Former, faire une compagnie. La compagnie des Indes. Compagnie d' assurance. L' administration d' une compagnie. Les actionnaires d' une compagnie. La compagnie qui s' est chargée d' exploiter ces mines.

Règle de compagnie, Règle d' arithmétique dont on se sert pour partager le gain ou la perte des associés, suivant l' intérêt qu' ils ont dans l' entreprise.

Dans le Commerce, Un tel et compagnie, Un tel et ses associés. Cette maison de commerce, de banque est sous la raison Gauthier, Lefèvre et compagnie. On écrit ordinairement, par abréviation, Un tel et Cie.

COMPAGNIE

COMPAGNIE se dit également d' Une réunion de personnes formant un corps, une assemblée, tels que des magistrats, des gens de lettres, des religieux. Il se disait principalement autrefois Des grands corps de magistrature. Les compagnies supérieures, souveraines. Le roi manda les compagnies. Les compagnies haranguèrent le roi, reçurent les ordres du roi Auguste, célèbre, puissante, illustre, savante compagnie. Il a eu tous les suffrages de la compagnie. On mit en délibération dans la compagnie... La compagnie ordonna que...

La compagnie de Jésus. Nom que prenait la société des jésuites.

COMPAGNIE

COMPAGNIE se dit aussi d' Un certain nombre de gens de guerre sous un capitaine. Compagnie d' infanterie. Compagnie de cavalerie. Compagnie des gardes du corps. Compagnie de gendarmes. Compagnie d' ordonnance. Compagnie de carabiniers, de dragons, de grenadiers, de voltigeurs, de fusiliers. Régiment de tant de compagnies. La compagnie colonelle des anciens régiments d' infanterie. Compagnie de nouvelle levée. Compagnie complète, bien entretenue. Compagnie forte, faible. Lever, mettre sur pied une compagnie. Commander une compagnie. Il obtint une compagnie. Casser, licencier une compagnie. La tête, la queue de la compagnie. Compagnie de cavalerie bien montée. Les lieutenants, les sous-lieutenants d' une compagnie. Le cadre d' une compagnie. Capitaine d' une compagnie. Première, seconde compagnie.

Vendre une compagnie, signifie, dans les pays où la constitution militaire permet cette espèce de transaction, Se démettre en faveur d' un autre, pour une certaine somme, du droit qu' on a sur une compagnie que l' on commande. On dit de même: Acheter une compagnie. Se défaire d' une compagnie. Etc.

Compagnie franche, Compagnie qui n' est incorporée dans aucun régiment.

COMPAGNON. s. m.

COMPAGNON. s. m. Camarade, associé, qui est habituellement avec un autre, qui fait avec lui la même chose. Cher, fidèle, ancien compagnon. C' est son compagnon. Le compagnon d' un tel. Compagnon d' école, d' étude, de fortune, de gloire. Compagnon de voyage. On lui a donné un tel pour compagnon. Il n' a pas besoin de compagnon. Jouer à qui trompera son compagnon. C' est un agréable compagnon. Avoir un fâcheux compagnon.

Prov. et fig., Qui a compagnon, a maître, On est souvent obligé de céder aux volontés de ses associés, des personnes avec qui l' on vit.

Compagnons d' armes, se disait anciennement Des chevaliers qui avaient fait ensemble amitié particulière, avec protestation de ne se quitter jamais. Il se dit encore Des hommes qui ont fait la guerre ensemble.

COMPAGNON

COMPAGNON signifie quelquefois, Égal. C' est un homme qui ne peut souffrir ni compagnon ni maître. Traiter de pair à compagnon.

Il se dit encore d' Un homme qui est gaillard, drôle, éveillé. C' est un compagnon, un bon compagnon. Il fait le bon compagnon.

Fam., Faire le compagnon, Faire l' entendu.

Fam., C' est un hardi compagnon, Il est homme d' exécution et déterminé. On a dit de même, Il est gentil compagnon, c' est un gentil compagnon.

Fam., C' est un dangereux compagnon, se dit D' un homme qui est capable de faire de mauvais tours. On a dit de même, C' est un compagnon, défiez-vous-en.

Fam., C' est un petit compagnon, se dit D' un homme qui est pauvre et de bas lieu. Il a fait une grande fortune, de petit compagnon qu' il était.

COMPAGNON

COMPAGNON signifie aussi, Un garçon qui a fait son apprentissage en quelque métier, mais qui travaille encore pour le compte d' un maître. Compagnon tailleur. Compagnon cordonnier. Il était compagnon chez tel maître. Compagnon dans telle boutique. Ce tailleur avait tant de compagnons. Il paye ses compagnons au mois, à la semaine. Louer des compagnons. On dit plus souvent aujourd' hui, Ouvrier ou Garçon.

Fig. et fam., Travailler à dépêche compagnon, Travailler vite et négligemment, ne chercher qu' à finir, sans se mettre en peine de la perfection de l' ouvrage. Vous avez travaillé à dépêche compagnon. On dit aussi, C' est un ouvrage fait à dépêche compagnon.

COMPAGNON

COMPAGNON se dit plus particulièrement Des artisans qui font partie d' une société de gens de métier. Les compagnons du devoir. Il s' élève de fréquentes querelles entre les compagnons.

La mère des compagnons, Femme chargée d' héberger, aux frais d' une société de compagnons, les membres de cette société qui se trouvent momentanément sans ouvrage.

COMPAGNONNAGE. s. m.

COMPAGNONNAGE. s. m. Il signifiait autrefois, Le temps pendant lequel un jeune homme qui avait fini son apprentissage travaillait chez un maître, avant de pouvoir travailler pour son propre compte.

Il se dit maintenant de La réunion des gens de métier en différentes associations. Interdire le compagnonnage. Il y a différentes sortes de compagnonnage.

COMPARABLE. adj. des deux genres

COMPARABLE. adj. des deux genres Qui se peut comparer, qui peut être mis en comparaison. Un homme comparable aux plus grands hommes de l' antiquité. Y a-t-il rien de comparable à cela?

Cette chose n' est pas comparable avec telle autre, ces deux choses ne sont pas comparables, se dit en parlant De choses qui sont de nature absolument différente. L' esprit n' est pas comparable avec la matière. Des talents si divers ne sauraient être comparables.

COMPARAISON. s. f.

COMPARAISON. s. f. Action de comparer, de chercher les ressemblances ou les différences qui peuvent exister entre deux personnes ou deux choses. Faire la comparaison, faire comparaison d' une chose avec une autre. Faire la comparaison de deux étoffes, de deux couleurs, de deux odeurs. Ce morceau de musique ne soutient pas la comparaison avec tel autre. On ne saurait établir de comparaison entre ces deux personnes, entre ces deux choses. Faire comparaison de deux personnes ou entre deux personnes. Cette personne, cette chose ne peut entrer en comparaison avec telle autre. Ne faites point entrer cet homme-là en comparaison avec un si grand personnage. Pour faire une juste comparaison de ces deux auteurs, il faut... Mettre une chose en comparaison avec une autre. Prendre une chose pour terme de comparaison. Il n' y a point de comparaison d' un tel à un tel, ou d' un tel avec un tel, ou entre un tel et un tel, de telle chose à telle chose.

En termes de Pratique, Comparaison d' écritures, La confrontation qu' on fait de deux écritures l' une avec l' autre, pour juger si elles sont de même main. Pièce de comparaison, Pièce dont l' écriture et la signature sont reconnues pour certaines, et que l' on compare à une pièce arguée de faux, pour voir si l' écriture est la même. On le dit, par extension, de Ce qui peut servir de modèle pour juger de la qualité, du mérite d' autres objets de même nature.

Cette chose est sans comparaison, hors de comparaison, Elle est excellente et sans pareille.

En comparaison, Au prix, à l' égard. Ce n' est qu' un ignorant en comparaison d' un tel. Cela n' est pas cher en comparaison de ce qu' on le paye ailleurs.

Par comparaison, Relativement, par rapport. La plupart des choses ne sont bonnes ou mauvaises que par comparaison. Cela n' est blanc que par comparaison à une autre chose qui n' est pas si blanche.

Sans comparaison, se dit en parlant D' une personne ou d' une chose avec laquelle aucune autre ne peut entrer en comparaison. Il est, sans comparaison, le plus savant de tous ses confrères. Cette ville est la plus riche, sans comparaison, de tout le royaume. Voyez plus bas un autre sens de cette locution.

COMPARAISON

COMPARAISON se dit aussi d' Un discours par lequel on indique les ressemblances ou les différences qui existent, que l' on croit apercevoir entre deux choses, entre deux personnes. Comparaison des hommes illustres grecs et romains. En faisant une telle comparaison, je n' ai point eu dessein de vous offenser. Votre comparaison ne me paraît pas juste. Belle comparaison! Quelle sotte comparaison!

Sans comparaison, se dit quelquefois, dans ce sens, Pour adoucir une comparaison qui a quelque chose de peu convenable, de choquant. Il a fait, sans comparaison, comme le valet de la comédie.

Prov., Toute comparaison est odieuse, Il est dangereux de comparer deux personnes ensemble, parce que souvent l' une des deux s' en offense, et quelquefois toutes les deux.

Il ne faut pas faire de comparaison avec plus grand que soi, Un inférieur ne doit pas traiter de pair à compagnon avec ceux qui sont au-dessus de lui. On dit dans un sens analogue: Trêve de comparaison. Point de comparaison, s' il vous plaît. Etc.

Prov., Toute comparaison cloche, Il n' y a point de comparaison qui soit parfaite en tout.

Prov., Comparaison n' est pas raison, Une comparaison ne prouve rien.

En Grammaire, Degrés de comparaison, Le positif, le comparatif, et le superlatif. Adverbes de comparaison, Ceux qui servent à indiquer un rapport de supériorité, d' égalité ou d' infériorité entre deux ou plusieurs choses, ou entre deux états d' une même chose, tels que Plus, autant, aussi, moins, etc. On dit dans un sens analogue: Comparaison de supériorité. Comparaison d' égalité. Comparaison d' infériorité.

COMPARAISON

COMPARAISON signifie encore, Similitude, et se dit de Cette figure dont les orateurs et les poëtes se servent en comparant une chose ou une personne à quelque autre, pour orner le discours ou pour y apporter de la clarté. Belle comparaison. Riche comparaison. Il y a de belles comparaisons dans Homère. Comparaison empruntée d' Homère, de Virgile. Il est abondant, il abonde, il est heureux en comparaisons. Cette comparaison est juste, est ingénieuse. Comparaison fausse, ridicule. Cette comparaison offre une belle image, elle vient bien au sujet, etc. Il a tiré, il a pris sa comparaison des abeilles, du lion, etc. Les membres d' une comparaison. Le premier, le second membre d' une comparaison.

COMPARAÎTRE. v. n.

COMPARAÎTRE. v. n. Paraître devant un juge, se présenter en justice. Comparaître devant le tribunal de Dieu. Comparaître en jugement, en justice. Comparaître en personne, personnellement. Comparaître par procureur. Il a été assigné à comparaître par-devant tels juges. Il n' a point comparu. Faute de comparaître.

COMPARANT, ANTE. adj.

COMPARANT, ANTE. adj. T. de Pratique. Qui comparaît devant un juge, devant un notaire, etc. Tels et tels comparants en leurs personnes. Ladite dame comparante.

Il s' emploie très-souvent comme substantif. Le comparant, la comparante a déclaré, etc. Les non-comparants.

COMPARATIF, IVE. adj.

COMPARATIF, IVE. adj. Qui sert à comparer, qui met en comparaison. Il ne se dit que Des choses. Tableau comparatif des forces militaires de deux États. État comparatif.

COMPARATIF

COMPARATIF se dit plus particulièrement, en Grammaire, Des mots qui expriment, qui servent à exprimer le second degré de comparaison, c' est-à-dire, un rapport de supériorité, d' égalité ou d' infériorité. Adjectifs comparatifs. Adverbes comparatifs.

Il s' emploie très-souvent, en ce sens, comme substantif. Adjectif au comparatif. Comparatif de supériorité. Comparatif d' égalité. Comparatif d' infériorité. Le comparatif, en français, se forme ordinairement avec les adverbes Plus, Moins, Aussi, comme Plus sage, plus sagement, Moins sage, moins sagement, Aussi sage, aussi sagement. Notre langue n' a de véritables comparatifs que Meilleur, Moindre, Pire, Mieux et Pis.

COMPARATIVEMENT. adv.

COMPARATIVEMENT. adv. Par comparaison à quelque chose. On ne l' emploie guère que dans le langage didactique. Ces choses-là ne sont bonnes ou mauvaises que comparativement.

COMPARER. v. a.

COMPARER. v. a. Examiner les rapports et les différences qu' il y a entre une chose et une autre, entre une personne et une autre. Comparer Virgile et Homère. Nous comparerons la traduction avec l' original. Je n' ose me plaindre, quand je compare mon sort à celui de ces infortunés. Nous avons comparé un grand nombre de manuscrits. Quand vous aurez comparé ces auteurs, vous y trouverez une différence infinie. On ne saurait comparer la ligne et la surface. Comparer plusieurs choses ensemble, les comparer entre elles.

Il signifie aussi, Égaler. Gardez-vous de comparer Lucain à Virgile. Il n' y a point d' église qu' on puisse comparer à Saint-Pierre de Rome.

Il s' emploie avec le pronom personnel. On est forcé d' être modeste, quand on se compare avec lui. Osez-vous bien vous comparer à un si grand homme?

Il signifie encore, Marquer les rapports de ressemblance entre des choses ou des personnes qui sont de nature ou d' espèce différente. Homère compare Diomède au milieu des Troyens, à un lion au milieu d' une bergerie. On compare les conquérants à des torrents impétueux.

En termes de Pratique, Comparer des écritures, Les confronter, et examiner si elles sont de même main.

COMPARÉ, ÉE. participe

COMPARÉ, ÉE. participe Anatomie comparée, Science qui établit les rapports et les différences qu' on découvre dans la structure de l' homme et celle des animaux.

COMPAROIR. v. n.

COMPAROIR. v. n. Terme de Pratique qui n' est guère usité que dans ces phrases, Être assigné à comparoir, recevoir une assignation à comparoir, Être assigné à se présenter en justice. Il a vieilli: on dit, Comparaître.

COMPARSE. s. f.

COMPARSE. s. f. Entrée des quadrilles dans un carrousel.

COMPARSE

COMPARSE au Théâtre, se dit Des personnages muets qui ne servent qu' à figurer; et, dans ce sens, il est masculin. Il était parmi les comparses. Un des comparses.

COMPARTIMENT. s. m.

COMPARTIMENT. s. m. dérivé du verbe Compartir, qui n' est plus en usage. Assemblage de plusieurs figures, de plusieurs choses disposées avec symétrie. Des compartiments de marqueterie. Les compartiments d' un tapis, d' une broderie. Parterre à compartiments. Compartiment de plafond.

Il se dit aussi de Certaines dorures à petits fers, qui se mettent sur le plat ou sur le dos des livres. Livre doré à compartiments.

Il signifie quelquefois, Case, division. Un tiroir à plusieurs compartiments. Boîte à compartiments.

COMPARTITEUR. s. m.

COMPARTITEUR. s. m. T. de Palais. Il signifiait autrefois, Celui des juges qui avait ouvert un avis contraire à celui du rapporteur, et sur l' avis duquel la compagnie s' était partagée. Le rapporteur et le compartiteur allèrent à telle chambre, pour faire vider le partage.

COMPARUTION. s. f.

COMPARUTION. s. f. T. de Palais. Action de comparaître devant le juge. Faire acte de comparution. Demander acte de sa comparution. Comparution personnelle. Mandat de comparution. En cas de non-comparution.

COMPAS. s. m.

COMPAS. s. m. Instrument composé de deux tiges métalliques, appelées vulgairement Branches ou Jambes, lesquelles sont terminées en pointe à l' une de leurs extrémités, et à l' autre jointes par une charnière qui permet d' ouvrir plus ou moins l' angle qu' elles forment, et de comprendre ainsi entre leurs pointes des longueurs qu' on veut mesurer, ou qu' on veut employer comme rayons pour décrire des cercles ou des portions de cercle. Compas de cuivre, de fer. Compas à pointes d' acier. Compas à branches recourbées pour prendre la mesure des épaisseurs, celle d' un globe. Tourner, ouvrir le compas. L' ouverture du compas. Décrire un cercle, un demi-cercle avec le compas. Mesurer avec le compas. Tracer, faire une figure au compas, etc. Il y a des compas à trois et à quatre pointes. Compas à ressort.

Compas de proportion, Instrument de mathématique, composé de deux règles plates, assemblées à charnière par un des bouts, comme un compas ordinaire, pouvant de même se fermer ou s' ouvrir sous des angles plus ou moins aigus, et portant sur leurs faces des lignes divisées, pour servir à divers usages de géométrie.

Compas à verge, Longue règle de bois ou de fer, qui porte deux poupées, dont chacune a sa pointe, et dont l' une est mobile le long de la règle, de manière à pouvoir embrasser des longueurs plus grandes que les compas ordinaires.

Fig. et fam., Faire toutes choses par règle et par compas, ou par compas et par mesure, Avec une grande exactitude, une grande circonspection.

Fig. et fam., Avoir le compas dans l' oeil, Mesurer presque aussi juste à l' oeil qu' on pourrait le faire avec un compas.

En termes de Marine, Compas de route, ou simplement, Compas, La boussole. Observer le compas. Regarder le compas. Le vent a fait le tour du compas.

Compas de variation, Boussole préparée pour connaître les variations de l' aiguille aimantée. Compas azimutal, Boussole munie de pinnules, etc., qui sert à observer des azimuts, des amplitudes, et à faire des relèvements.

COMPASSEMENT. s. m.

COMPASSEMENT. s. m. Action de compasser, ou Le résultat de cette action. Il ne s' emploie guère que figurément, en parlant d' Une régularité froide et trop étudiée. Le compassement de son discours. Le compassement de ses actions. Il est peu usité.

COMPASSER. v. a.

COMPASSER. v. a. Mesurer avec le compas. Il a exactement compassé les degrés, les distances dans cette carte.

Il signifie plus ordinairement, Bien proportionner une chose, la faire avec une exacte symétrie. Il a bien compassé ses allées. Compasser un parterre.

En termes de Guerre, Compasser des feux, Les disposer de manière qu' ils fassent tous leur effet en même temps.

Fig., Compasser ses actions, ses démarches, Les bien régler.

COMPASSÉ, ÉE. participe

COMPASSÉ, ÉE. participe Fig., Être compassé dans ses discours, dans son style, dans ses actions, etc., Y mettre beaucoup de régularité, d' exactitude. Cela se dit le plus souvent en parlant D' une régularité, d' une exactitude poussée jusqu' à l' affectation. On dit aussi, absolument, Être compassé, être extrêmement compassé

COMPASSION. s. f.

COMPASSION. s. f. Pitié, commisération, mouvement de l' âme qui nous rend sensibles aux maux d' autrui. Avoir compassion de la misère d' autrui. Avoir pitié et compassion. Avoir de grands sentiments de compassion. Être touché de compassion. Inspirer de la compassion. Être ému de compassion. Exciter la compassion. L' état où ces pauvres gens sont réduits, fait compassion, est digne de compassion.

Fig., Faire compassion, se dit, par mépris, en parlant De certaines choses qu' on désapprouve. Voilà un raisonnement qui fait compassion. Ce que vous dites là fait compassion.

COMPATIBILITÉ. s. f.

COMPATIBILITÉ. s. f. Il se dit en parlant Des qualités qui peuvent se concilier, s' accorder ensemble, et surtout en parlant Des caractères et de l' esprit. Il y a une grande compatibilité d' humeur entre ces deux personnes. Il n' y a guère de compatibilité d' esprit entre eux. Il s' emploie le plus souvent avec la négation.

COMPATIBILITÉ

COMPATIBILITÉ se dit aussi en parlant De deux charges, de deux fonctions qui peuvent être exercées en même temps par la même personne. On jugea la compatibilité de ces deux emplois. La compatibilité des fonctions de ministre avec celles de député.

Lettres de compatibilité, Lettres patentes par lesquelles le prince permettait de posséder en même temps deux charges qui ne pouvaient, suivant la règle commune, être exercées par une même personne. Obtenir des lettres de compatibilité.

COMPATIBLE. adj. des deux genres

COMPATIBLE. adj. des deux genres Qui peut exister, s' accorder, compatir avec un autre. Cette substance a des propriétés qui ne sembleraient pas compatibles dans un même sujet. Ces deux caractères, ces deux esprits-là ne sont pas compatibles. Ces maximes ne sont pas compatibles avec celles de l' Évangile. Cette loi n' est pas compatible avec nos moeurs.

Il se dit aussi en parlant D' une charge, d' une fonction qui peut être exercée en même temps qu' une autre. Ces deux emplois ne sont pas compatibles. Les fonctions d' avoué sont compatibles avec celles de juge suppléant.

COMPATIR. v. n.

COMPATIR. v. n. Être touché de compassion pour les maux d' autrui. Je compatis à votre douleur, à votre affliction.

Il signifie aussi, Souffrir les fautes, les faiblesses de son prochain avec indulgence. Il faut compatir aux infirmités de son prochain. Compatir à la faiblesse humaine.

COMPATIR

COMPATIR signifie en outre, S' accorder, se concilier, en parlant Des personnes et des choses. Dans ce sens, il se met le plus ordinairement avec la négation. Ils ne sont pas d' humeur, d' une humeur à compatir aisément ensemble. Il est si bizarre et d' une si méchante humeur, que personne ne peut compatir avec lui, qu' il ne saurait compatir avec personne. Pensez-vous qu' ils puissent compatir ensemble? L' esprit de Dieu ne peut compatir avec celui du monde. Ces deux projets ne peuvent compatir l' un avec l' autre.

COMPATISSANT, ANTE. adj.

COMPATISSANT, ANTE. adj. Qui compatit, qui prend part aux maux d' autrui. Coeur compatissant. Âme compatissante. Il est fort compatissant.

Il se dit aussi De ce qui exprime la compassion. Jeter un regard compatissant. Soins compatissants.

COMPATRIOTE. s. des deux genres

COMPATRIOTE. s. des deux genres Celui ou celle qui est de même patrie, de même pays qu' une autre personne. C' est mon compatriote. Nous sommes compatriotes. Rendre des services à ses compatriotes. Aimer, secourir ses compatriotes.

COMPENDIUM. s. m.

COMPENDIUM. s. m. (On prononce Compéndiome.) Mot emprunté du latin, qui signifie, Abrégé. Il s' employait surtout autrefois dans les Écoles. Un compendium de logique, de philosophie.

COMPENSATION. s. f.

COMPENSATION. s. f. Action de compenser. Faire compensation d' une chose avec une autre. Juste compensation. Compensation équitable. Compensation de dépens.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de La libération réciproque entre deux personnes qui se trouvent être à la fois créancières et débitrices l' une de l' autre. La compensation s' opère de plein droit. La compensation n' a lieu que de liquide à liquide.

COMPENSATION

COMPENSATION signifie aussi, Dédommagement d' un mal par un bien, d' une perte par un profit, d' un inconvénient par un avantage, d' une valeur moindre par un supplément. Cela fait compensation. Il y a compensation. Il eut tant par compensation. Cela doit entrer en compensation de la perte qu' il a faite. Cela mérite, cela demande une compensation. Il n' y a pas lieu à compensation. Il lui céda cela en compensation. Des philosophes prétendent qu' il y a compensation de bien et de mal dans toutes les conditions de la vie.

COMPENSER. v. a.

COMPENSER. v. a. Reconnaître, déclarer qu' une chose tient lieu d' une autre, quant au prix ou à la valeur. On a compensé la dette qu' il réclamait de son domestique, avec les services que ce dernier lui a rendus. Il a compensé ce que je lui devais avec ce qu' il me doit. On dit de même quelquefois, Cette dette compense telle autre dette.

En termes de Procédure, Compenser les dépens, Ordonner, dans un jugement, que chaque partie restera chargée des frais qu' elle a faits pour la poursuite du procès.

COMPENSER

COMPENSER se dit aussi Des choses ou des personnes dont, le bien et le mal étant mis en balance, le mal se trouve réparé par le bien. Ce fermier a eu de bonnes et de mauvaises années, les unes compensent les autres. Le gain de cette année compense la perte de la précédente. Rien ne compense la perte de l' honneur. Cet homme a des défauts, mais il les compense par ses bonnes qualités. Il a un défaut que rien en lui ne compense.

Il s' emploie, dans ses deux acceptions, avec le pronom personnel. Ces deux dettes se compensent. Cela se compense. Les biens et les maux se compensent.

COMPENSÉ, ÉE. participe

COMPENSÉ, ÉE. participe Dépens compensés.

COMPÉRAGE. s. m.

COMPÉRAGE. s. m. La relation, l' affinité qui existe entre deux personnes qui ont tenu ensemble un enfant sur les fonts de baptême. Ils se voyaient tous les jours, sous prétexte de compérage.

Il se dit aussi de La relation qu' il y a entre le parrain ou la marraine d' un enfant, et le père ou la mère de l' enfant; et alors cette relation est regardée comme une alliance spirituelle qui empêche que le parrain ne puisse, sans dispense, se marier devant l' Église avec la mère de l' enfant, ni la marraine avec le père. Ils ne peuvent se marier à cause du compérage.

COMPÈRE. s. m.

COMPÈRE. s. m. Nom qui se donne par un homme et par une femme à celui qui a tenu sur les fonts quelqu' un de leurs enfants, et réciproquement par le parrain et par la marraine à celui dont ils ont tenu un des enfants; comme aussi par la marraine à celui avec lequel elle a tenu un enfant. C' est mon compère, il a tenu un de mes enfants. C' est mon compère, j' ai tenu un de ses enfants. Il est mon compère, j' ai tenu un enfant avec lui.

Prov. et fig., Tout se fait, tout va par compère et par commère, Tout se fait par faveur et par recommandation.

Fig. et fam., C' est un compère, un rusé compère, C' est un homme adroit, subtil et artificieux.

Fig. et fam., C' est un bon compère, C' est un bon compagnon, un homme agréable et de bonne humeur. On dit de même, Un gros compère, etc.

Fig. et fam., C' est un vigoureux compère, C' est un homme plein de vigueur et très-courageux.

COMPÈRE

COMPÈRE se dit encore de Celui qui est secrètement d' intelligence avec un escamoteur, avec un charlatan, pour l' aider à faire ses tours, à abuser le public; et, en général, de Toute personne qui en seconde une autre pour quelque supercherie. Cet escamoteur, ce charlatan a des compères, est bien secondé par ses compères. Un tel prépare ses bons mots, et il a un compère qui l' aide à les amener dans la conversation.

COMPÉTEMMENT. adv.

COMPÉTEMMENT. adv. (On prononce Compétament.) D' une manière compétente, suffisamment, convenablement. Il est peu usité.

COMPÉTENCE. s. f.

COMPÉTENCE. s. f. T. de Jurispr. Le droit qu' un tribunal, qu' un juge a de connaître de telle ou telle matière, de telle ou telle cause. On lui dispute la compétence. Faire juger la compétence. Cela n' est pas de sa compétence. Cette question, cette affaire est de la compétence de tel tribunal. Décliner la compétence d' un tribunal. Régler la compétence. Question de compétence. Traité de la compétence.

Il se dit par extension, dans le langage ordinaire, en parlant D' une personne qui est capable de juger d' un ouvrage, de parler savamment sur une matière, etc. Cela n' est pas de votre compétence. Cette question est tout à fait hors de sa compétence.

COMPÉTENCE

COMPÉTENCE signifie aussi, Concurrence à la même chose, ou prétention d' égalité. Mettre en compétence. Entrer en compétence. Je ne veux pas qu' on me mette en compétence avec un tel. Je n' entre point en compétence avec lui. Ce sens a vieilli.

COMPÉTENT, ENTE. adj.

COMPÉTENT, ENTE. adj. T. de Jurispr. Qui appartient, qui est dû. Il ne se dit, en ce sens, que D' une portion de quelque bien, de quelque héritage; encore est-il peu usité. Le père a donné à chacun de ses enfants leur portion compétente.

Il signifie aussi, Suffisant, convenable, requis. Âge compétent. Temps compétent pour délibérer.

COMPÉTENT

COMPÉTENT se dit encore D' un tribunal. d' un juge qui a droit de connaître de telle ou telle affaire, de la juger. Il est juge compétent. Il n' est pas juge compétent de cette matière. Il a été déclaré compétent. Tribunal compétent. On dit dans un sens analogue, Autorité compétente.

Il signifie, par extension, dans le discours ordinaire, Qui peut donner son avis sur une chose, sur une matière, qui est capable d' en bien juger. Il n' est pas juge compétent de cela. Vous n' êtes pas compétent pour cela.

Partie compétente, Celui qui a qualité pour contester en justice, pour être partie au procès. Il est partie compétente en cette affaire. Vous n' êtes pas partie compétente.

COMPÉTER. v. n.

COMPÉTER. v. n. T. de Jurispr. Appartenir en vertu de certains droits. Ce qui lui peut compéter et appartenir dans la succession de son père.

Il signifie aussi, Être de la compétence. Cette affaire ne compète point à tel tribunal.

COMPÉTITEUR. s. m.

COMPÉTITEUR. s. m. Concurrent, celui qui prétend à la même dignité, à la même charge ou au même emploi que veut obtenir une autre personne. Puissant compétiteur. C' est son compétiteur. Ils étaient compétiteurs au consulat, à l' empire, etc. Il aura bien des compétiteurs. Dangereux compétiteur.

COMPILATEUR. s. m.

COMPILATEUR. s. m. Celui qui compile. Grand compilateur. Laborieux, habile compilateur. Cet auteur n' est qu' un simple compilateur.

COMPILATION. s. f.

COMPILATION. s. f. Recueil, réunion de plusieurs choses mises en corps d' ouvrage. Ce livre n' est qu' une compilation. C' est une compilation. C' est une compilation utile.

COMPILER. v. a.

COMPILER. v. a. Faire une compilation, des compilations. Il compila ce qu' il avait trouvé de plus intéressant dans les auteurs sur telle matière, et il en fit un livre. Passer sa vie à compiler.

COMPILÉ, ÉE. participe

COMPILÉ, ÉE. participe

COMPITALES. s. f. pl.

COMPITALES. s. f. pl. Fêtes que les Romains célébraient, dans les carrefours, en l' honneur des dieux domestiques.

COMPLAIGNANT, ANTE. adj.

COMPLAIGNANT, ANTE. adj. T. de Pratique. Qui se plaint en justice de quelque tort qu' il prétend qu' on lui a fait. Il est complaignant. Il s' est rendu complaignant. La partie complaignante. On l' emploie aussi comme substantif. Le complaignant. La complaignante. Les complaignants. Il est maintenant peu usité.

COMPLAINTE. s. f.

COMPLAINTE. s. f. T. de Pratique. Plainte en justice, ou action qu' on intente soit pour être conservé dans sa possession, soit pour y être réintégré. Complainte en cas de saisine et de nouvelleté. Complainte en réintégrande. Être demandeur en complainte.

COMPLAINTE

COMPLAINTE se dit, dans le langage ordinaire, de Certaines chansons ou cantiques populaires dont le sujet est ordinairement tragique ou pieux. On a fait une complainte sur cet assassinat. La complainte du Juif errant. Vendre des complaintes.

COMPLAINTES

COMPLAINTES au pluriel, se dit quelquefois, familièrement, pour Lamentations. Il fait de grandes complaintes sur les malheurs des temps. À quoi servent toutes ces complaintes?

COMPLAIRE. v. n.

COMPLAIRE. v. n. S' accommoder, se conformer au sentiment, au goût, à l' humeur de quelqu' un pour lui plaire, acquiescer à ce qu' il souhaite. Je veux bien vous complaire en cela. Ce que j' en fais n' est que pour lui complaire. Il a fait cette démarche pour complaire à ses amis.

Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se plaire, se délecter en soi-même, en ses productions, en ses ouvrages, y mettre sa satisfaction, son plaisir. Il se complaît en lui-même. Il se complaît en sa personne. Il se complaît dans tous ses ouvrages, dans tout ce qu' il fait. En ce sens, il se prend presque toujours en mauvaise part.

COMPLAISAMMENT. adv.

COMPLAISAMMENT. adv. Avec complaisance. Il est entré complaisamment dans mes vues. Il m' a écouté complaisamment.

COMPLAISANCE. s. f.

COMPLAISANCE. s. f. Douceur, et facilité de caractère, qui fait qu' on se conforme, qu' on acquiesce aux sentiments, aux volontés d' autrui. La complaisance doit être réciproque. Avoir une complaisance honnête, raisonnable. Il faut avoir de la complaisance, beaucoup de complaisance. J' attends cela de votre complaisance. Abuser de la complaisance de quelqu' un. Faire une chose par complaisance. Il n' a de complaisance pour personne. Sa complaisance le rend fort aimable. Il ne faut point avoir de basse, de lâche complaisance. Cette complaisance serait criminelle. Avoir une complaisance aveugle pour quelqu' un, une complaisance fade.

Il se dit aussi Des actes de complaisance; et, dans ce sens, on l' emploie très-souvent au pluriel. Ayez cette complaisance-là pour lui. Complaisance délicate. Avoir de grandes complaisances pour quelqu' un.

COMPLAISANCE

COMPLAISANCE signifie quelquefois, Plaisir, satisfaction, et se dit en parlant Des personnes qu' on estime, qu' on aime, des choses dans lesquelles on se complaît. Parler d' une personne ou d' une chose avec complaisance. Jeter des regards de complaisance sur quelqu' un. Regarder avec complaisance, avec un oeil de complaisance.

Se regarder avec complaisance, avoir une grande complaisance pour tout ce qu' on fait, Être fort satisfait de sa personne, de son mérite, avoir beaucoup d' amour-propre.

COMPLAISANCES

COMPLAISANCES au pluriel, signifie quelquefois, dans le style de l' Écriture, Amour, affection. Dieu dit dans l' Évangile: C' est ici mon fils bien-aimé, en qui j' ai mis toutes mes complaisances.

COMPLAISANT, ANTE. adj.

COMPLAISANT, ANTE. adj. Qui a de la complaisance pour les autres. Un homme complaisant. Être complaisant pour tout le monde. Il s' est montré fort complaisant envers nous. Se faire le ministre complaisant des passions d' autrui. Un esprit doux et complaisant. Humeur complaisante.

Il s' emploie comme substantif, et se dit d' Une personne qui a beaucoup de déférence pour une autre, qui est fort assidue auprès d' elle, et qui s' attache à lui plaire dans quelque vue d' intérêt. Je n' aime pas les complaisants. Un vil complaisant. C' est le complaisant, un des complaisants d' un tel. C' est la complaisante, une des complaisantes de telle dame.

Il se dit quelquefois, dans un sens particulier, d' Une personne qui favorise les galanteries d' une autre. Ce bonhomme ne se doute guère qu' il est le complaisant de sa femme. Cette femme est la complaisante d' un tel, d' une telle.

COMPLANT. s. m.

COMPLANT. s. m. T. d' Agricult. Plant de vigne composé de plusieurs pièces de terre. Un bon complant. Un nouveau complant. Des vignes de bon complant.

COMPLÉMENT. s. m.

COMPLÉMENT. s. m. Ce qui s' ajoute où doit s' ajouter à une chose pour la rendre entière, complète. Le complément d' une somme. Le complément de la dot. Cette loi sert de complément à telle autre. Ce volume forme le complément de l' ouvrage.

En Théol., Complément de béatitude, Le comble de la béatitude. La résurrection des corps sera le complément de la béatitude des saints.

En Géom., Complément d' un angle, Ce qui manque à un angle pour compléter l' angle droit, c' est-à-dire, quatre-vingt-dix degrés. L' angle de trente degrés a pour complément l' angle de soixante.

Complément arithmétique d' un nombre, La différence entre ce nombre et l' unité suivie d' autant de zéros qu' il y a de chiffres dans ce nombre. Le complément arithmétique de 760 est 240.

COMPLÉMENT

COMPLÉMENT en Grammaire, se dit Des mots qui sont régis par d' autres, ou qui servent à préciser, à déterminer la signification des mots auxquels on les joint, à compléter une proposition. Dans cette phrase, Le livre de Pierre, Pierre est le complément de la préposition de, et les mots de Pierre sont ensemble le complément de livre. Les adverbes sont les compléments des verbes et des adjectifs.

Le complément direct, le complément indirect d' un verbe, Le régime direct, le régime indirect d' un verbe.

COMPLÉMENTAIRE. adj. des deux genres

COMPLÉMENTAIRE. adj. des deux genres Qui sert à compléter.

Jours complémentaires, s' est dit, dans le Calendrier républicain, Des cinq ou six jours que l' on complait à la fin de l' année pour compléter le nombre de trois cent soixante-cinq ou trois cent soixante-six jours, les mois de ce calendrier n' étant chacun que de trente jours.

COMPLET, ÈTE. adj.

COMPLET, ÈTE. adj. Entier, achevé, parfait, à quoi il ne manque aucune des parties nécessaires. Un habillement complet. OEuvres complètes. Nombre complet. Victoire complète. Succès complet. Ruine complète. Année complète et révolue. Définition complète. Énumération complète. On ne peut avoir une idée complète de la Divinité.

En Botan., Fleur complète, Fleur qui a un calice, une corolle, une ou plusieurs étamines, et un ou plusieurs pistils. La rose, l' oeillet, le lilas, out des fleurs complètes.

COMPLET

COMPLET s' emploie aussi quelquefois substantivement. Le complet d' un régiment. Ce régiment, ce bataillon, cette compagnie est au complet, au grand complet, passe le complet, excède le complet. Il n' est guère usité que dans ces phrases et quelques autres semblables.

COMPLÉTEMENT. s. m.

COMPLÉTEMENT. s. m. L' action de rendre complet. Le complétement des hommes de ce régiment. Le complétement des compagnies d' un bataillon.

COMPLÉTEMENT. adv.

COMPLÉTEMENT. adv. D' une manière complète. L' ouvrage est complétement achevé. Il a complétement réussi. Cet homme est complétement fou. Cela est complétement ridicule.

COMPLÉTER. v. a.

COMPLÉTER. v. a. (Je complète. Je compléterai.) Rendre complet. Compléter un nombre, une somme. Compléter un régiment. Compléter un ouvrage dépareillé. Cette nouvelle perte a complété sa ruine.

COMPLÉTÉ, ÉE. participe

COMPLÉTÉ, ÉE. participe

COMPLÉTIF, IVE. adj.

COMPLÉTIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui sert de complément. Mot complétif. Phrase complétive. Il est peu usité.

COMPLEXE. adj. des deux genres

COMPLEXE. adj. des deux genres T. didactique, opposé à Simple. Il signifie, Qui embrasse plusieurs choses. Terme complexe. Idée complexe. Proposition complexe. L' action de ce poëme, de cette tragédie est complexe, est trop complexe.

En Arithm., Nombres complexes, Nombres composés de différentes espèces d' unités, tels que: 30 livres 10 sous 6 deniers; 5 pieds 9 pouces 3 lignes; etc. L' addition, la soustraction, la multiplication, la division des nombres complexes.

COMPLEXION. s. f.

COMPLEXION. s. f. Tempérament, constitution du corps. Bonne, mauvaise complexion. Robuste, faible, délicate, forte complexion. Complexion sanguine, bilieuse. Cela est contraire, nuisible à sa complexion. Il faut le traiter selon sa complexion.

Il signifie aussi, Inclination, humeur, etc. Il est de complexion amoureuse, de complexion triste, gaie.

COMPLEXITÉ. s. f.

COMPLEXITÉ. s. f. T. didactique. Qualité de ce qui est complexe. Complexité d' idées. La complexité d' une proposition.

COMPLICATION. s. f.

COMPLICATION. s. f. Assemblage, concours de plusieurs choses différentes. Il ne se dit guère qu' en parlant De crimes, de maladies, de malheurs. Cet homme a commis des vols et des homicides, il y a complication de crimes. Ce malade a la goutte et la pierre, il y a complication de maux. Complication de symptômes. Il a perdu son fils et sa fortune, voilà une grande complication de malheurs.

Il se dit aussi en parlant D' un tout, d' un assemblage dont les parties, plus ou moins nombreuses, ont entre elles des rapports multipliés et difficiles à saisir. Cette machine est d' une complication qui la rend très-difficile à construire. Il y a dans cette tragédie, dans ce roman, une trop grande complication d' aventures, d' incidents, etc.

COMPLICE. adj. des deux genres

COMPLICE. adj. des deux genres Qui a part au crime d' un autre. Il n' est point complice de ce crime. On a arrêté plusieurs personnes que l' on croit complices du même crime.

Il est aussi substantif. Nommer, déclarer, révéler ses complices. Il accusa tous ses complices. Il fut condamné à mort, lui et ses complices. Elle devint sa complice. Il eut un tel pour complice. Ils furent les complices de son crime.

Il se dit quelquefois au figuré. Il voulut que la religion devînt complice de ses fureurs. Il en fit le complice de sa haine.

COMPLICITÉ. s. f.

COMPLICITÉ. s. f. Participation au crime d' un autre. Il y a complicité lorsque... La complicité est évidente, est prouvée. La complicité du même crime les avait liés l' un à l' autre.

COMPLIES. s. f. pl.

COMPLIES. s. f. pl. T. de Liturgie cathol. La dernière des heures canoniales, laquelle se dit ou se chante après vêpres. Dire, chanter complies. Aller à complies.

COMPLIMENT. s. m.

COMPLIMENT. s. m. Paroles civiles, obligeantes, flatteuses, par lesquelles on témoigne à quelqu' un le respect, l' affection, l' estime qu' on a pour lui, ou la part que l' on prend à ce qui lui arrive d' agréable ou de fâcheux. Compliment sincère. Compliment affectueux. Compliment de remercîment. Compliment de félicitation, de condoléance. Compliment bien froid, bien sec. De fades compliments. Un compliment ennuyeux. Compliment bien tourné, mal tourné. Compliment hors de saison. Faire compliment à quelqu' un. Je vous fais compliment de votre bonne santé. Je lui fis compliment sur le gain de son procès, sur son mariage, sur son retour, etc. Il reçut bien mon compliment. Il ne reçoit point de compliment là-dessus. Il en reçoit les compliments. Je lui en ai fait mon compliment. Il m' a chargé de vous faire ses compliments. Il lui rendit son compliment. C' est un grand faiseur de compliments. Il est importun avec ses compliments, dans ses compliments. Tout son discours ne fut que compliment, qu' un simple compliment. Ce n' était pas une harangue, ce n' était qu' un compliment. Lettre de compliment. Lettre pleine de compliments. Des compliments à perte de vue.

Je vous en fais mon compliment, se dit quelquefois, familièrement et par ironie, À celui qui a fait une faute, une maladresse. Vous lui avez dit tout juste ce qui pouvait vous nuire, je vous en fais mon compliment.

Fig. et fam., Compliment bien troussé, Compliment bien tourné.

Fig. et fam., Rengainer son compliment, Supprimer ou ne pas achever ce qu' on avait envie de dire. Il rengaina son compliment. Rengainez votre compliment.

COMPLIMENT

COMPLIMENT se dit quelquefois d' Un discours désobligeant ou injurieux; mais alors il est toujours accompagné d' une épithète qui indique le sens détourné qu' on lui donne. Vous lui avez fait là un mauvais compliment. Voilà un fâcheux compliment. Il m' est venu faire un étrange compliment, un sot compliment. On dit de même, ironiquement, Voilà un joli compliment, un compliment très-flatteur; etc.

Fam., Ne faisons point de compliments; laissons là les compliments; trêve de compliments, sans compliment, s' il vous plaît; point de compliment; etc. Façons de parler dont on se sert pour engager une personne à être moins cérémonieuse.

Sans compliment, signifie aussi, Franchement, ouvertement, sans flatterie. Je lui dis, sans compliment, qu' il fallait qu' il en passât par là. Voulez-vous que je vous parle sans compliment, sans tant de compliments? Je vous dis, sans compliment, que votre ouvrage est fort bon.

COMPLIMENT

COMPLIMENT est quelquefois opposé à L' intention réelle, aux promesses effectives. Il vous fait des offres de service, c' est pur compliment.

COMPLIMENT

COMPLIMENT se dit encore d' Un discours solennel adressé à une personne revêtue d' autorité. Toutes les compagnies allèrent faire compliment au gouverneur.

Il se dit également d' Un petit discours en vers ou en prose qu' on fait réciter ou présenter par un enfant à son père, à sa mère, ou à quelque autre personne, le jour de leur fête ou le premier jour de l' an, pour les complimenter. Apprendre, réciter un compliment. Un recueil de compliments.

COMPLIMENTER. v. a.

COMPLIMENTER. v. a. Faire compliment, faire des compliments. Complimenter quelqu' un. Comme il passait par telle ville, le maire alla le complimenter. On l' envoya complimenter tel prince. On le complimenta de la part de... Le roi a envoyé complimenter monsieur un tel sur la mort de son père. Je l' ai complimenté sur son mariage.

Il s' emploie aussi absolument; et alors il signifie, Faire des civilités. C' est trop complimenter. Ne perdons point le temps à complimenter. Il est toujours une heure à complimenter.

COMPLIMENTÉ, ÉE. participe

COMPLIMENTÉ, ÉE. participe

COMPLIMENTEUR, EUSE. adj.

COMPLIMENTEUR, EUSE. adj. Qui fait trop de compliments. C' est un personnage fort complimenteur.

Il s' emploie aussi substantivement. C' est un grand complimenteur. Un complimenteur éternel. Quelle insupportable complimenteuse!

COMPLIQUER. v. a.

COMPLIQUER. v. a. Former un tout, un assemblage dont les parties, plus ou moins nombreuses, ont entre elles des rapports multipliés et difficiles à saisir. Vous avez trop compliqué cette machine.

Il signifie plus ordinairement, Rendre confus, difficile à démêler, à éclaircir. Cet auteur a trop compliqué l' action de sa pièce. Un nouvel incident vint compliquer l' affaire, l' intrigue. Cela complique la question, le problème, etc.

Il se met aussi avec le pronom personnel. L' affaire se complique de plus en plus. La question, le problème se complique. On dit souvent, en Médecine, qu' Une maladie, une affection se complique d' une autre maladie, etc., c' est-à-dire qu' Une autre maladie, une autre affection vient s' y joindre et l' aggraver.

COMPLIQUÉ, ÉE. participe

COMPLIQUÉ, ÉE. participe Une machine compliquée, très-compliquée.

Il se dit particulièrement Des choses qui sont embrouillées en elles-mêmes, ou auxquelles d' autres sont mêlées. Le sujet de cette pièce est bien compliqué, trop compliqué. L' affaire ne s' entend pas, elle est trop compliquée. Problème compliqué, fort compliqué. Notre législation est très-compliquée. Il y a du criminel et du civil dans cette affaire, elle est fort compliquée. Plusieurs crimes compliqués. C' est une maladie compliquée. Ce sont des maux bien compliqués.

COMPLOT. s. m.

COMPLOT. s. m. Mauvais dessein formé secrètement entre deux ou plusieurs personnes. Dangereux, détestable complot. Hardi complot. Infâme, horrible complot. Faire un complot, ou Faire complot. Former un complot. Tramer des complots. Ils avaient fait complot de le prendre, de le tuer, etc. Ils étaient de complot ensemble. Un tel était de complot avec un tel. Leur complot a été découvert. On déjoua tous leurs complots.

COMPLOTER. v. a.

COMPLOTER. v. a. Faire un complot, conspirer. Ils ont comploté sa perte. Ils ont comploté sa mort. Ils complotèrent sa ruine. Ils avaient comploté de le voler.

Ils' emploie souvent absolument. Ils avaient comploté ensemble. Ils ont comploté entre eux. Il complotait avec un tel.

COMPLOTÉ, ÉE. participe

COMPLOTÉ, ÉE. participe

COMPONCTION. s. f.

COMPONCTION. s. f. Douleur, regret d' avoir offensé Dieu. Grande componction. Véritable componction. Une vive componction de ses fautes. La componction de coeur est nécessaire pour la véritable pénitence. Demander à Dieu la componction du coeur. Avoir de grands sentiments de componction.

COMPONENDE. s. f.

COMPONENDE. s. f. Composition qui se fait sur les droits dus à la cour de Rome, quand on veut obtenir quelque dispense, ou les provisions de quelque bénéfice. L' officier de la componende.

COMPORTEMENT. s. m.

COMPORTEMENT. s. m. Manière d' agir, de vivre, de se comporter. Je ne connais pas bien ses comportements. Il est vieux.

COMPORTER. v. a.

COMPORTER. v. a. Permettre, souffrir, en parlant Des choses. La médiocrité de son revenu ne comporte pas la dépense qu' il fait. L' occasion ne comportait pas tant d' étalage. Le sujet ne comportait pas tant d' ornements. Le lieu ne comporte pas un plus long entretien sur ce sujet. La dignité du magistrat ne comporte pas qu' il s' abaisse jusque-là. Le caractère d' ambassadeur ne comporte pas qu' il en use autrement.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se conduire et en user d' une certaine manière. Il s' est bien comporté. Il s' est mal comporté dans cette affaire, dans cette ambassade. Il s' est comporté en véritable ami, en homme de bien dans les affaires que je lui ai confiées. Ils se sont comportés en gens de coeur. Espérons qu' il se comportera mieux à l' avenir.

En termes de Pratique, Vendre un immeuble ainsi ou tel qu' il se poursuit et comporte, Le vendre dans l' état où il se trouve.

COMPORTÉ, ÉE. participe

COMPORTÉ, ÉE. participe

COMPOSÉ. s. m.

COMPOSÉ. s. m. Un tout formé de deux ou de plusieurs parties. Il se dit Des choses physiques et des choses morales. L' homme est un composé de corps et d' âme. Ce médicament est un composé de plusieurs drogues. Cet homme est un composé ridicule d' ignorance et de présomption.

Il se dit de même Des mots composés, et particulièrement, en Versification, Des mots qui ont la même terminaison que ceux dont ils sont formés. Combattre est un composé de Battre. La rime du simple avec le composé, ou des composés entre eux, n' est pas reçue.

Il se dit, en termes de Chimie, d' Un corps formé de deux ou plusieurs éléments. L' eau est un composé d' hydrogène et d' oxygène. Le sucre est un composé d' oxygène, d' hydrogène et de carbone.

COMPOSÉES. s. f. pl.

COMPOSÉES. s. f. pl. T. de Botan. Nom d' une grande famille de plantes, dont les fleurs sont composées. Les composées. La famille des composées. On dit aussi quelquefois, au singulier, Une composée.

COMPOSER. v. a.

COMPOSER. v. a. Former, faire un tout de l' assemblage de plusieurs parties. Il se dit en parlant Des choses physiques et des choses morales. Composer un remède avec divers ingrédients. Dieu a composé l' homme d' un corps et d' une âme. Toutes les pièces qui composent cette machine. Composer un mot avec d' autres mots. L' ouvrage est composé de trois volumes. Le spectacle sera composé de trois pièces. Il s' était composé un petit cercle d' amis. Les fidèles sous un même chef composent l' Église. Le sénat et le peuple composaient la république romaine. Il est très-souvent employé avec le pronom personnel, dans le sens d' Être composé. L' édifice entier se compose de trois bâtiments principaux. Les éléments dont un corps se compose. Notre entendement se compose de plusieurs facultés. Le pouvoir législatif se compose du roi, de la chambre des pairs et de la chambre des députés.

Composer sa mine, son geste, sa contenance, son visage, ses actions, etc., Préparer, arranger sa mine, son geste, etc., selon l' état où l' on veut paraître, selon l' effet qu' on veut produire. On dit dans le même sens, avec le pronom personnel, Se composer. Composez vos gestes, vos regards. Il faut savoir se composer selon le temps, selon les lieux. Ayez soin de vous composer lorsque vous serez devant lui.

COMPOSER

COMPOSER en termes d' Imprimerie, Assembler les caractères pour en former des mots, des lignes et des pages. Composer un mot, une ligne, une page. La feuille est composée, mais elle n' est pas tirée.

COMPOSER

COMPOSER signifie aussi, Faire ou produire quelque ouvrage d' esprit. Composer un livre. Composer un discours. Composer des vers. On dit dans un sens analogue: Composer un tableau. Composer un ballet. Composer les plans et les dessins d' un palais. Etc.

Fig., Composer des almanachs, S' amuser à faire des pronostics en l' air, se remplir l' esprit d' idées qui, selon toute apparence, ne se réaliseront jamais.

COMPOSER

COMPOSER se dit quelquefois absolument, dans le sens de Travailler à quelque ouvrage d' esprit, à des ouvrages d' esprit. Il a besoin d' être seul quand il compose. Composer avec soin, avec négligence. Composer de tête. C' est un malheureux, obligé de composer pour vivre.

Il signifie également, dans les Colléges, Faire un devoir donné par le professeur. Les écoliers qui composent pour les places, qui composent pour les prix. Composer en prose, en vers, en grec, en thème, en version.

COMPOSER

COMPOSER signifie particulièrement, en Musique, Produire quelque air, quelque chant, soit qu' on ne crée que le sujet, soit qu' on fasse le sujet avec les parties. Composer un air. Composer sur la basse. Composer un choeur. Composer une contredanse, une valse. Composer une fantaisie pour le piano. Composer la musique d' un opéra, ou simplement Composer un opéra. Composer une messe, un motet. On l' emploie aussi absolument. Il compose facilement. Apprendre à composer.

Composer sur le clavecin, sur le forte-piano, etc., Se servir du clavecin, du forte-piano, etc., pour composer de la musique.

COMPOSER

COMPOSER est aussi verbe neutre, et signifie, S' accommoder, s' accorder sur quelque différend, en traiter à l' amiable. Composer avec ses créanciers. Composer d' une somme qui est due. Composer de ses intérêts, de ses droits, de ses prétentions. Vous me devez tant, composons. Composons ensemble. Composons à l' amiable.

Il s' emploie quelquefois au figuré. On ne compose point avec sa conscience. Composer avec les préjugés de son temps.

COMPOSER, neutre

COMPOSER, neutre signifie aussi, Capituler, convenir que l' on se rendra, que l' on rendra une place, un poste sous de certaines conditions. Le gouverneur se pressa trop de composer, de demander à composer. Les ennemis ne voulurent composer qu' à cette condition. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Capituler.

COMPOSÉ, ÉE. participe

COMPOSÉ, ÉE. participe Un corps, un être composé. Voyez COMPOSÉ, substantif.

Une société bien composée, Une société choisie, où il ne se trouve que des personnes estimables.

Mot composé, Mot formé de deux ou de plusieurs mots joints ensemble. Passe-temps, inconvenant, soutenir, sont des mots composés. Substantif composé. Adjectif composé. Verbe composé.

En Botan., Fleurs composées, Celles qui sont formées de plusieurs fleurons, ou demi-fleurons, réunis dans un calice commun, telles que les fleurs du tournesol, du chardon, de la chicorée, etc. Feuille composée, Celle qui est composée de plusieurs folioles attachées à un pétiole commun. Tiges, racines composées, Tiges, racines divisées en plusieurs branches ou radicules.

Machine composée, fort composée, Machine pour l' exécution et pour le mouvement de laquelle il faut beaucoup de pièces différentes.

En Mécanique, Mouvement composé, Celui qui résulte de plusieurs autres mouvements.

En Arithm., Raison composée, Celle qui résulte du produit des antécédents de deux ou de plusieurs raisons, et de celui de leurs conséquents.

En Musique, Intervalle composé, Celui qui passe l' étendue d' une octave, ou qui peut se diviser en deux autres intervalles.

Être composé, fort composé, Avoir, ou affecter d' avoir un air grave, un air sérieux et modeste. Cet homme est toujours guindé, toujours composé. On le dit aussi De l' air, des actions, etc. Il a l' air extrêmement sérieux et composé. Un visage composé. Un maintien composé. Toutes ses démarches, toutes ses actions sont composées.

En termes de Philosophie, Sens composé, Le sens qui résulte de tous les termes d' une proposition pris selon la liaison qu' ils ont ensemble: on l' appelle ainsi par opposition à Sens divisé, qui se dit d' Une proposition dont on prend séparément les termes. Ainsi quand on dit, Ce qui se meut ne peut pas être en repos, cette proposition est vraie dans le sens composé, parce qu' une même chose ne peut en même temps se mouvoir et être en repos; mais elle est fausse dans le sens divisé, parce qu' une chose qui se meut a pu être en repos auparavant, et y peut être ensuite.

COMPOSITE. adj. des deux genres

COMPOSITE. adj. des deux genres T. d' Archit. Il se dit De l' un des cinq ordres d' architecture, parce que cet ordre est composé du corinthien et de l' ionique. Ordre composite. Chapiteau composite.

Ordre composite, désigne aussi Tout ordre qui est composé de plusieurs ordres, soit dorique, corinthien, ou ionique; et, dans ce sens, on dit pareillement: Un chapiteau composite. Une base, une corniche composite.

COMPOSITE

COMPOSITE s' emploie aussi comme substantif masculin. Le composite participe du corinthien et de l' ionique. Le composite se met au-dessus du corinthien. Le chapiteau du composite.

COMPOSITEUR. s. m.

COMPOSITEUR. s. m. Celui qui compose en musique. Un bon compositeur. C' est un savant compositeur, un habile, un grand compositeur.

En Jurispr., Amiable compositeur, Celui qui est chargé d' accommoder un différend, un procès, par les voies de la douceur et de la conciliation, sans être tenu de prendre la loi pour base de sa décision.

COMPOSITEUR

COMPOSITEUR en termes d' Imprimerie, se dit de Celui qui assemble, qui arrange les caractères pour en former des mots, des lignes et des pages. Compositeur aux pièces. Compositeur en conscience.

COMPOSITION. s. f.

COMPOSITION. s. f. Action de composer quelque chose. Être occupé à la composition d' une machine. La composition des mots. Chef-d' oeuvre, inhabile, aujourd' hui, sont des mots formés par composition. Procéder à la composition des lots dans un partage. La composition de cette assemblée exige beaucoup de prudence. L' esprit fait sans cesse des compositions et des décompositions.

Il se dit aussi Du résultat de cette action de composer, de L' assemblage de plusieurs parties qui ne font qu' un tout. La composition du corps humain est admirable. Toutes les parties qui entrent dans la composition du corps humain. Les ressorts qui entrent dans la composition d' une machine. La composition du spectacle était assez piquante.

COMPOSITION

COMPOSITION en termes d' Imprimerie, Arrangement des caractères pour en former des mots, des lignes et des pages. Apprendre la composition.

COMPOSITION

COMPOSITION se dit particulièrement, de L' action de mélanger et d' unir certaines substances, et Du résultat de cette action. Ce pharmacien entend bien la composition des remèdes. Il entre telles et telles substances dans la composition de ce remède. Ce parfum est d' une excellente composition. La composition de ce spécifique est encore un secret. La thériaque est une composition.

Il se dit également de Diverses préparations faites pour imiter certaines choses, principalement les pierreries, les perles, l' or ou l' argent. Le stras est une composition qui imite le diamant. Le chrysocale est une composition qui imite l' or.

COMPOSITION

COMPOSITION signifie aussi, L' action de composer un ouvrage d' esprit. Cet auteur est occupé à la composition d' un nouvel ouvrage. Cela lui est échappé dans la chaleur de la composition. Être dans le feu de la composition. Cela est d' une composition pénible et difficile. Il nous a montré une pièce de sa composition.

Il s' emploie, dans un sens analogue, en parlant De musique, de peinture, etc. Un musicien qui exécute un morceau de sa composition. Ce ballet est de la composition d' un tel. La composition d' un tableau, d' un plan, etc.

En termes de Peinture, La composition d' un tableau, se dit plus particulièrement de La manière dont un peintre traite le sujet d' un tableau, c' est-à-dire, de L' ordonnance générale, de la disposition des masses, des combinaisons du clair-obscur, de l' agencement et de la pose des figures, etc. Un tableau d' une savante composition. La composition en est belle, hardie, gracieuse.

COMPOSITION

COMPOSITION signifie particulièrement, L' art d' unir les différentes parties de la musique, suivant les règles. Il ne chante pas, mais il sait bien la composition. Il excelle dans la composition. Entendre bien la composition. Apprendre la composition. Les règles de la composition. Pour bien accompagner, il faut savoir la composition.

COMPOSITION

COMPOSITION se dit également Des ouvrages d' un écrivain ou d' un artiste. Une belle, une ingénieuse, une savante composition. Une grande composition. Composition froide, ridicule, extravagante. Il préfère ce genre de composition. Achever une composition.

Il signifie encore, Le devoir que fait un écolier sur le sujet qui lui est donné par son professeur. Une composition sans faute. Une composition pleine de solécismes. Composition pour les places, pour les prix. Juger les compositions.

COMPOSITION

COMPOSITION signifie en outre, Accommodement dans lequel l' une des deux parties, ou toutes les deux ensemble, se relâchent plus ou moins de leurs prétentions. Par composition faite, je lui dois tant. Venir à composition. Entrer en composition. Venir à une composition amiable. Obtenir une bonne composition.

C' est un homme de composition, de bonne, de facile composition, C' est un homme d' accommodement, un homme à qui il est aisé de faire faire ce qu' on veut. Il est de difficile composition, Il se tient trop ferme, il est malaisé de le réduire au point où l' on veut.

C' est une fille, une femme de bonne composition, de facile composition, se dit D' une fille ou d' une femme qui accorde facilement ses faveurs.

COMPOSITION

COMPOSITION en termes de Guerre, signifie, Les conventions que fait une place qui se rend. Cette place s' est rendue par composition. Les articles de la composition portent que... Composition honorable. Composition avantageuse. Recevoir à composition. On emploie plus ordinairement le mot Capitulation.

COMPOSTEUR. s. m.

COMPOSTEUR. s. m. T. d' Impr. Instrument sur lequel le compositeur arrange les lettres, pour former des lignes toujours égales, d' après la longueur déterminée.

COMPOTE. s. f.

COMPOTE. s. f. Espèce de confiture qu' on fait avec du fruit et peu de sucre, et qui est moins cuite que les confitures faites pour être gardées. Une compote de poires, de pommes, d' abricots, de cerises, etc. Une compote bien faite.

Il se dit aussi d' Une certaine manière d' accommoder des pigeons. Une compote de pigeons. Mettre des pigeonneaux en compote.

Prov., fig. et pop., Avoir les yeux, la tête, etc., à la compote, en compote, Avoir la tête, les yeux, etc., tout meurtris, tout livides.

COMPOTIER. s. m.

COMPOTIER. s. m. Plat creux dans lequel on sert des compotes de fruits. Compotier de porcelaine, de cristal.

COMPREHENSIBLE. adj. des deux genres

COMPREHENSIBLE. adj. des deux genres Concevable, intelligible, qui peut être compris, conçu, entendu. Cela n' est pas compréhensible. Un raisonnement qui n' est pas compréhensible. Voilà qui est compréhensible.

COMPRÉHENSION. s. f.

COMPRÉHENSION. s. f. Faculté de comprendre, de concevoir. Avoir la compréhension aisée, facile. Il est de dure compréhension.

Il signifie, dans le langage didactique, Connaissance entière et parfaite. La compréhension des mystères est réservée à l' autre vie.

COMPRÉHENSION

COMPRÉHENSION en termes de Logique, La totalité des idées renfermées sous un nom appellatif ou générique.

COMPRENDRE. v. a.

COMPRENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Prendre.) Contenir en soi, renfermer en soi. L' univers comprend tout ce qui est. L' Europe comprend plusieurs grands royaumes. La France comprend quatre-vingt-six départements. Cette famille de plantes comprend un grand nombre de genres.

Il se dit également en parlant Des choses morales. La justice en général comprend toutes les vertus. La philosophie comprend la logique, la morale, la physique, et la métaphysique.

Il signifie aussi, Mentionner, faire entrer dans une énumération, etc. Il a compris dans sa quittance tout ce qui lui était dû. Il a tant de revenu, sans y comprendre ce que sa place lui donne. Dans le dénombrement de ses dettes, je n' entends pas comprendre celles qu' il a faites depuis un an, je comprends seulement les plus anciennes. Dans tout ce que je dis là, je ne comprends pas telle et telle chose. Dans ce tableau de la population, on n' a pas compris les étrangers. Comprendre plusieurs choses sous une même dénomination.

COMPRENDRE

COMPRENDRE signifie aussi figurément, Avoir l' intelligence d' une chose, en saisir, en pénétrer le sens. Je comprends fort bien ce que vous me dites. Cela est difficile à comprendre. Cela se comprend. Il ne comprend rien de ce qu' on lui dit. Tout ce que j' ai pu comprendre, c' est que... Cette maxime n' a pas été comprise, a été mal comprise.

Il se dit, dans un sens particulier, De l' intelligence des langues, des mots, etc. Comprenez-vous l' anglais? Il comprend cette langue, mais il ne sait pas encore la parler. Je ne comprends pas ces deux mots. Ce passage est très-difficile à comprendre. Cet animal semble comprendre tout ce qu' on lui dit.

Il s' emploie aussi absolument. Comprenez-vous? Je commence à comprendre. Je vois qu' il n' a pas compris.

COMPRENDRE

COMPRENDRE signifie également, Concevoir, se faire une juste idée de quelque chose. Les méchants ne peuvent comprendre la vertu. Il sut comprendre ses devoirs. Je compris alors toute la grandeur du péril. Comprenez-vous tout ce qu' il faut de prudence et d' habileté pour réussir dans une telle entreprise? Vous ne comprenez pas la difficulté de l' affaire. Pour bien vous faire comprendre l' état de la question. Ils comprirent que le moment était venu.

Il signifie encore, Se rendre raison d' une chose, en découvrir le motif. Je ne comprends pas sa conduite. Comprenez-vous un tel langage? Je ne comprends pas comment il peut faire, comment il ose se montrer. Vous comprenez que cela doit m' inquiéter. Je ne comprends pas qu' on puisse être fâché de cela. Dans ce sens, il est quelquefois suivi de la préposition à. Je ne comprends rien à sa conduite. Je ne comprends rien à ce langage. Comprenez-vous quelque chose à tout cela?

Comprendre quelqu' un, Comprendre les explications, les ordres qu' il donne, la langue qu' il parle, etc. Vous faites tout de travers, il faut que vous ne m' ayez pas compris, que vous m' ayez mal compris. Je ne vous comprends pas. Expliquez-vous plus clairement, si vous voulez qu' on vous comprenne. Cet étranger a beaucoup de peine à se faire comprendre. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Il ne se comprend pas lui-même.

Comprendre quelqu' un, signifie aussi, Se rendre raison de sa conduite, de ses discours , etc. C' est un homme difficile à comprendre. Il tient une conduite si bizarre et si contraire à ses intérêts, que je ne le comprends pas. Comprenez-vous cette femme, avec ses caprices?

COMPRIS, ISE. participe

COMPRIS, ISE. participe Les pays compris entre la Seine et la Loire.

Y compris, En y comprenant; et, Non compris, Sans y comprendre. Il a dix mille francs de revenu, y compris les profits de sa place, non compris la maison où il loge. Depuis tel article du code jusques et y compris tel autre. On dit également, en faisant accorder: Les profits de sa place y compris. La maison où il loge non comprise.

COMPRESSE. s. f.

COMPRESSE. s. f. T. de Chirur. Morceau de linge simple, ou plié en plusieurs doubles, qu' on applique sur l' ouverture de la veine, ou sur quelque partie blessée ou malade. Appliquer une compresse. Mettre une compresse. Serrer la compresse. Mouiller la compresse.

COMPRESSIBILITÉ. s. f.

COMPRESSIBILITÉ. s. f. T. de Physique. La propriété d' un corps qui peut être comprimé.

COMPRESSIBLE. adj. des deux genres

COMPRESSIBLE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui peut être comprimé. L' air est compressible, l' eau ne l' est pas.

COMPRESSIF, IVE. adj.

COMPRESSIF, IVE. adj. T. de Chirur. Qui sert à comprimer. Bandage compressif. Appareil compressif.

COMPRESSION. s. f.

COMPRESSION. s. f. Action de comprimer, ou L' effet qui est produit dans ce qui est comprimé. La compression de l' air. Une forte compression.

COMPRIMER. v. a.

COMPRIMER. v. a. Presser avec force, serrer de manière à réduire à un moindre volume. On comprime l' air dans un fusil à vent. Comprimer le bras avec un bandage.

Il signifie figurément, Empêcher d' agir, d' éclater. Comprimer les factions, un parti.

COMPRIMÉ, ÉE. participe

COMPRIMÉ, ÉE. participe Il s' emploie adjectivement, en Histoire naturelle, et signifie, Qui est aplati sur les côtés. Le corps de beaucoup de poissons est comprimé. La gousse de l' arbre de Judée est comprimée.

COMPROMETTRE. v. n.

COMPROMETTRE. v. n. (Il se conjugue comme Mettre.) Consentir réciproquement, par acte, de se rapporter sur les différends, les procès qu' on a ensemble, au jugement d' un ou de plusieurs arbitres. Ils ont compromis de toutes leurs affaires entre les mains d' un tel. Je lui ai offert de compromettre là-dessus, s' il voulait. Ils ont compromis sur tous les chefs du procès.

Il est aussi actif, et signifie, Commettre quelqu' un, l' exposer à se trouver dans quelque embarras, a recevoir quelque chagrin, quelque dégoût, soit en se servant de son nom sans son aveu, soit en l' embarrassant dans des démêlés, dans des affaires. N' ayez pas peur, je ménagerai si bien les choses, que je ne vous compromettrai pas. Il est gravement compromis. On dit dans le même sens, Compromettre sa dignité, son autorité, sa fortune, sa réputation, etc., Exposer sa dignité, son autorité, sa fortune, sa réputation, etc., à recevoir quelque diminution, quelque échec; et, Compromettre la dignité, les intérêts, etc., de quelqu' un.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans un sens analogue. Il s' est bien compromis dans cette affaire. Vous courez risque de vous compromettre, en agissant de la sorte.

COMPROMIS, ISE. participe

COMPROMIS, ISE. participe Se trouver compromis.

COMPROMIS. s. m.

COMPROMIS. s. m. Acte par lequel deux ou plusieurs personnes promettent de se rapporter de leurs différends au jugement d' un ou de plusieurs arbitres. Faire un compromis. Passer un compromis. Dresser, signer un compromis. Mettre en compromis. On ne met en compromis que les affaires douteuses et litigieuses. Ce n' est pas là une chose qu' on doive mettre en compromis.

Fig., Mettre en compromis, Commettre. Mettre quelqu' un en compromis avec un autre. Mettre la dignité, l' autorité de quelqu' un en compromis.

COMPTABILITÉ. s. f.

COMPTABILITÉ. s. f. (Le P ne se prononce ni dans ce mot ni dans les suivants.) Obligation de rendre compte; ou La manière, l' action de rendre et d' établir des comptes. La comptabilité de cette place est immense. Votre comptabilité n' est pas embarrassante. Il a mis beaucoup d' ordre dans sa comptabilité. Il entend bien la comptabilité. Être chargé de la comptabilité. Bureau de la comptabilité.

COMPTABLE. adj. des deux genres

COMPTABLE. adj. des deux genres Qui est assujetti à rendre compte. Officier, agent comptable. Les receveurs sont comptables. Je ne veux point de place, d' emploi comptable.

Quittance comptable, Quittance revêtue des formes nécessaires pour être allouée par qui il appartient.

COMPTABLE

COMPTABLE s' emploie aussi figurément. Nous sommes comptables de nos talents à la patrie. Il n' est comptable à personne de ses actions.

Il s' emploie souvent comme substantif, au propre. Les comptables sont sujets à être recherchés. C' est un bon comptable.

COMPTANT. adj. m.

COMPTANT. adj. m. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Argent comptant, deniers comptants, Argent en espèces, argent compté sur-le-champ. Il a tant en argent comptant. Payer argent comptant, en beaux deniers comptants. Il refusa les billets, et il voulut de l' argent comptant.

Fig. et fam., C' est de l' argent comptant, se dit D' une chose promise, et qui ne peut manquer.

Fig. et fam., Prendre quelque chose pour argent comptant, Croire trop facilement ce qu' on nous dit; Faire trop de fond sur de simples apparences.

Fig. et fam., Avoir de l' esprit argent comptant, Avoir la repartie prompte, briller dans la conversation.

COMPTANT

COMPTANT se dit quelquefois substantivement pour Argent comptant. Avoir du comptant. Voilà tout mon comptant. Il amassa un gros comptant. Acheter, vendre au comptant. Vente au comptant. Ce sens est familier.

Petit comptant, se disait, au Trésor royal, Du bureau où l' on payait les sommes au-dessous de mille livres; et, Grand comptant, Du bureau où l' on payait toutes les sommes au-dessus de mille livres.

COMPTANT

COMPTANT s' emploie aussi adverbialement. Payer une somme comptant. Payer comptant. Vendre comptant. Acheter comptant.

Prov. et fig., Payer comptant, Rendre sur-le-champ les bons ou les mauvais offices qu' on a reçus. Il s' emploie plus souvent en mauvaise part. Il a prétendu me piquer par ce discours, mais je l' ai payé comptant.

COMPTE. s. m.

COMPTE. s. m. Calcul, nombre. Il sait le compte de son argent. On lui a donné le linge, la vaisselle par compte, en compte. Faire le compte du linge qu' on donne à la blanchisseuse. J' ai trouvé cent écus dans ce sac, c' est le compte. Faire un compte. Venir à compte. Je vous ferai votre compte. Vous ne lui avez pas donné son compte. Sans compte ni mesure. S' il fallait rappeler toutes ses folies, le compte en serait long.

Bois de compte, Le bois qui se vend à tant de bûches par corde.

Monnaie de compte. Voyez MONNAIE.

Fam., Cela n' est pas de compte, Ne doit pas compter.

Compte rond, dans l' usage commun et populaire, signifie, Un nombre composé de dizaines, de centaines ou de milliers sans fraction. Dix, vingt, trente, cent, deux cents, mille, sont des comptes ronds. Vingt et un n' est pas un compte rond. Quand on compte par espèces, Compte rond, se dit d' Un nombre de ces espèces sans fraction. Cinq sous font un compte rond. Cinq sous et demi ne font pas un compte rond.

Fig. et fam., Compte borgne, Compte dont les articles ne sont pas clairs. On le dit aussi par opposition à Compte rond. Trois francs trente-huit centimes sont un compte borgne. On dit également dans ce sens, Cela fait un mauvais compte.

De compte fait, En comptant bien. De compte fait, ils étaient quarante-cinq.

Prov., À tout bon compte revenir, On doit toujours être reçu à recommencer le calcul fait avec le plus de soin, et à s' assurer s' il est exact.

Prov., Erreur n' est pas compte, On peut toujours revenir sur une erreur de calcul.

Faire le compte à un domestique, lui donner son compte, Lui payer, en le renvoyant, ce qui lui est dû de ses gages. Donner à un ouvrier son compte, Lui payer ce qui lui est dû.

Fig. et fam., Donner à quelqu' un son compte, Le traiter d' action ou de paroles comme il le mérite. Il ne se prend qu' en mauvaise part.

Avoir à bon compte, faire bon compte, Avoir à bon marché, faire bon marché. Il a eu cela à bon compte. Ce banquier vous fera tenir votre argent à meilleur compte qu' un autre. Ce marchand vous fera bon compte, vous fera meilleur compte que qui que ce soit. On dit de même, Vivre à bon compte, Vivre à bon marché. C' est une ville où l' on vit à bon compte.

Prov. et fig., Manger à bon compte, manger toujours à bon compte, boire à bon compte, Manger et boire sans se mettre en peine de savoir ce qu' il en coûtera, et qui le payera.

Prov. et fig., Boire, manger, rire, se divertir à bon compte, Sans s' embarrasser de ce qui se passe, ni de ce qui peut arriver. Divertissez-vous à bon compte, etc.

Fig. et fam., Faire son compte, trouver son compte, Trouver du profit, de l' avantage. Il a bien fait son compte dans cette recette. Il a bien fait son petit compte dans ce traité. Il y a trouvé son compte. N' offensez pas cet homme-là, vous n' y trouveriez pas votre compte.

Faire son compte, signifie aussi, Se proposer, ou S' attendre à, espérer que, etc. Il fait son compte de partir demain. Il croyait que ses amis l' assisteraient, il faisait son compte la-dessus. Ne faites pas votre compte sur les promesses de cet homme-là. Ces phrases ont vieilli; on dit: Il compte partir demain. Il comptait que ses amis l' assisteraient. Ne comptez pas sur les promesses de cet homme-là.

Fig., Avoir son compte, Avoir ce qu' on désire, ou Être bien dans ses affaires. Savoir bien, entendre bien son compte, Entendre bien ses intérêts, et n' être pas facile à tromper, à surprendre.

Être loin de compte, loin de son compte, Se tromper dans son raisonnement, dans son calcul, dans ses prétentions, dans ses espérances.

Ils sont encore tous deux loin de compte, bien loin de compte, se dit De deux personnes qui sont en traité, en marché de quelque chose, et qui ne peuvent tomber d' accord. Nous sommes loin de compte ensemble. Il est loin de compte avec moi.

Fig., À ce compte-là, Selon cette supposition. On dit de même, Au compte de quelqu' un. À ce compte-là, je vois qu' il n' a pas tort. À votre compte, cela serait ainsi.

COMPTE

COMPTE signifie quelquefois, Un petit nombre que l' on jette de la main, et qui, étant plusieurs fois réitéré, fait la somme, le nombre que l' on demande. À compter quatre à quatre, il faut vingt-cinq comptes pour faire cent. Cette acception vieillit.

COMPTE

COMPTE signifie particulièrement, Un état ou écrit contenant le calcul, la supputation de ce qui a été reçu, dépensé, avancé ou fourni. Bon compte. Compte fidèle. Compte exact. Le compte est très-bon. Il lui demande son compte, ses comptes. Qu' il apporte son compte, ses comptes. Compte de tutelle. Compte final. Un article de compte. Le total d' un compte. Livres de compte. Tenir les comptes chez un marchand. Tenir compte d' une somme à quelqu' un. Passer, mettre quelque chose en compte. Mettre sur un compte. Cela ne doit pas entrer en compte. Ne mettez pas cela en ligne de compte, dans le compte, sur le compte. Rayez, ôtez cela de dessus votre compte. Il a chargé ses comptes de cela. Mettre ses comptes en règle. Dresser un compte. Rendre un compte. Il a rendu compte, rendu ses comptes. Reddition de compte. Présenter, affirmer un compte. Voir, vérifier, examiner, recevoir, apurer un compte. Revoir un compte. Ouïr un compte. Débattre un compte. Débats de compte. Vérification de compte. Oyant compte. Valider un compte. Allouer les articles d' un compte. Arrêter un compte. Arrêté de compte. Régler un compte. Clore un compte. Le compte est clos. Solder un compte. Reliquat d' un compte. Reliquat de compte. Les locutions et les phrases suivantes appartiennent plus spécialement au langage commercial: Compte courant. Compte de marchandises générales. Compte d' effets à recevoir, à payer. Compte de profits et pertes. Compte de caisse; etc. Le crédit et le débit d' un compte. Débiter, créditer un compte. Balancer un compte. Être en compte ouvert. Avoir un compte ouvert avec quelqu' un. En fin de compte. Etc.

Avoir une chose en compte, L' administrer, en disposer, à la charge d' en rendre compte à qui de droit.

Cour des comptes, Cour supérieure établie pour examiner et juger les comptes de ceux qui ont manié les deniers de l' État: elle a remplacé la Chambre des comptes, qui avait les mêmes attributions. Président de la cour des comptes. Conseiller référendaire à la cour des comptes. Conseiller maître à la cour des comptes, ou Maître des comptes. Cela est passé, vérifié, enregistré à la cour des comptes. Un arrêt de la cour des comptes.

Prov., Les bons comptes font les bons amis.

Être de bon compte, Être fidèle dans les comptes que l' on rend.

Fig. et fam., Être de bon compte, Parler sans feinte, sans aucune dissimulation. Soyez de bon compte, vous ne vous attendiez pas à cette aubaine. Je suis de bon compte, à votre place j' aurais eu moins de patience.

Fig. et fam., Son compte est bon, On lui fera un mauvais parti. On dit dans un sens analogue, Son compte sera bientôt réglé, etc.

À compte. Manière de parler abrégée, pour dire qu' On a donné ou reçu quelque chose sur la somme due. Il a donné mille francs à compte. Il a reçu cinq cents francs à compte sur les mille francs qui lui sont dus.

À-compte, s' emploie substantivement dans le même sens. Il n' a reçu qu' un à-compte. Voilà un bon à-compte. Je lui ai donné deux à-compte.

Être de compte à demi avec quelqu' un, Être en société d' intérêt avec quelqu' un, et partager par moitié les bénéfices et les pertes.

Cela est sur le compte, au compte d' un tel, C' est à lui à le payer. Les étoffes qu' un tel prend seront sur votre compte. Je prends cela sur mon compte. La nourriture de ce cheval est à votre compte.

Pour le compte de quelqu' un, En vertu de la commission que l' on a reçue de lui. Vendre, négocier, acheter, etc., pour le compte de quelqu' un. On dit par opposition, Vendre, négocier, etc., pour son propre compte, pour son compte particulier, pour son compte.

Fig. et fam., Il en a pour son compte, se dit D' un homme à qui il arrive quelque malheur, comme d' être blessé, d' être maltraité, ou de faire quelque perte d' argent considérable. On dit de même: Il en a reçu, on lui en a donné pour son compte. Il a trouvé des gens qui jouaient mieux que lui, et qui lui en ont donné pour son compte. On dit aussi, C' est pour son compte, pour mon compte, etc., C' est tant pis pour lui, pour moi, etc.

Pour le compte de quelqu' un, se dit encore figurément dans certaines phrases. Les applaudissements étaient pour son compte, et les sifflets pour celui de l' acteur, Les applaudissements étaient pour lui, et les sifflets pour l' acteur. Pour mon compte, Pour ce qui me regarde, quant à moi. Je n' ai, pour mon compte, rien à leur reprocher.

Fig., Sur le compte de quelqu' un, Sur ce qui le concerne. Il se dit surtout en parlant De la conduite et des actions d' une personne. On m' a donné sur son compte des renseignements qui ne lui sont guère favorables. Elle fait beaucoup parler sur son compte. Il n' y a rien à dire sur son compte. Nous étions fort inquiets sur son compte.

Fig., Mettre une histoire, un livre, une faute, etc., sur le compte de quelqu' un, Le donner pour en être l' auteur. Mettre une aventure, faire courir une histoire, etc., sur le compte de quelqu' un, Faire croire qu' elle lui est arrivée.

Fig., Prendre sur son compte, Se charger de quelque chose, s' en rendre responsable. Ne vous mettez point en peine de lui faire des excuses, je le prends sur mon compte. S' il arrive quelque chose de fâcheux, je le prends sur mon compte.

Fig., Tenir compte à quelqu' un d' une chose, Lui en savoir gré. Je lui tiens compte de sa bonne volonté. Dieu nous tiendra compte des moindres actes de charité. On dit aussi, familièrement, Mettre, faire entrer en ligne de compte.

Fig., Faire compte, tenir compte de quelqu' un, de quelque chose, L' estimer, l' avoir en quelque considération. Il n' en fait pas grand compte. Il n' en tient pas grand compte. Il en fait peu de compte. Il ne fait, il ne tient aucun compte de ce qu' on lui dit.

Cette femme ne tient pas compte d' elle, Elle néglige sa figure, son ajustement. On le dit aussi D' une femme qui a peu de soin de sa réputation.

Fig., Au bout du compte. Locution familière, dont on se sert en terminant un discours, un raisonnement, et qui signifie, Tout considéré, après tout. Au bout du compte, que m' en peut-il arriver? Au bout du compte, il n' est rien tel que de faire son devoir.

COMPTE

COMPTE se dit aussi, figurément, de L' action de rapporter ce qu' on a fait, ce qu' on a vu, etc., et d' en rendre raison, de l' expliquer. Dans ce sens, il s' emploie ordinairement avec les verbes Rendre, devoir, demander. Je vous rendrai compte de cette affaire. Prenez garde à telle chose, car c' est vous qui m' en rendrez compte. Rendre compte de ses actions, de sa conduite, de son administration. Nous devons compte à Dieu de toutes nos actions. On nous demandera compte de nos actions. Le compte que Dieu doit nous demander au jour du jugement. Je ne vous dois aucun compte de mes actions. Je n' ai point de compte à vous rendre. Il ne doit compte à personne de son administration. On vint rendre compte au général que les ennemis paraissaient. Il leur rendit un compte fidèle de l' état des choses. Vous lui devez un compte exact de tout ce que vous avez vu. Rendre compte d' une séance de la chambre des députés. Rendre compte d' un ouvrage dans un journal.

Se rendre compte de quelque chose, Se l' expliquer, s' en rendre raison. J' éprouvais un sentiment dont j' avais peine à me rendre compte.

Rendre bon compte de sa conduite, Faire connaître qu' on a tenu une conduite à laquelle il n' y a rien à reprendre. Je rendrai bon compte de votre conduite, Je ferai connaître exactement la conduite que vous avez tenue.

Fam. et par menace, Vous me rendrez bon compte d' une telle conduite, Je saurai bien vous en faire repentir.

Compte rendu, Exposé ou récit de certains faits particuliers. Compte rendu de l' état des finances, de la statistique criminelle. Compte rendu des séances d' une assemblée législative. Etc.

COMPTE-PAS. s. m.

COMPTE-PAS. s. m. Voyez ODOMÈTRE.

COMPTER. v. a.

COMPTER. v. a. Nombrer, calculer. Compter de l' argent. Comptez combien il y a de personnes là. Compter l' heure. Compter les heures. Compter les voix. Compter les suffrages. Compter des soldats. Je les ai comptés un à un. Compter jusqu' à vingt, jusqu' à cent. Compter sur ses doigts, par ses doigts. Compter les mois par les révolutions lunaires. L' hégire est l' époque d' où les mahométans comptent leurs années.

Fig., Compter les jours, les heures, les moments, etc., se dit quelquefois Pour exprimer qu' on trouve les jours très-longs, etc. Je compte les moments passés loin de toi.

Compter une somme à quelqu' un, La lui payer. On lui compta mille francs. Plusieurs sommes lui ont été comptées.

Compter une chose à quelqu' un, Lui en tenir compte. Dieu nous comptera un verre d' eau et un soupir donnés en son nom.

Fig. et fam., Compter les morceaux de quelqu' un, Tenir compte de ce qu' il mange; et, par extension, Tenir compte de ce qu' il dépense, pour quelque chose que ce soit.

Fig. et fam., Compter les morceaux à quelqu' un, Ne lui donner que le juste nécessaire.

Fig. et fam., Compter ses pas, Marcher lentement. Compter tous les pas de quelqu' un, L' observer de fort près, le surveiller attentivement.

Compter tant d' années de service, d' exercice, etc., Avoir servi, avoir été dans un emploi pendant tant d' années. Il comptait dix années de service. Ce prince comptait déjà vingt années de règne. On dit de même, en parlant Des monuments, des institutions, des peuples, etc., Compter tant d' années, de siècles, etc., d' existence.

Absol. et poétiq., Compter tant d' années, de printemps, d' hivers, etc., Être âgé de tant d' années. Elle comptait à peine seize printemps. Il comptait déjà soixante hivers.

À compter de, À partir, à dater de. À compter de demain, le prix des places sera augmenté.

COMPTER

COMPTER signifie quelquefois figurément, dans le style élevé, Marquer, signaler; et alors il est toujours suivi de la préposition par. Compter ses jours par des bienfaits. Toutes les années de son règne furent comptées par des triomphes.

COMPTER

COMPTER signifie aussi, Comprendre dans un compte, dans une énumération. Nous étions douze, en comptant les femmes, sans compter les enfants. Sans vous compter. En vous comptant. Vous avez oublié de compter un tel. Je ne compte pas la perte qu' il a faite, on l' en a suffisamment dédommagé. Sans compter tout ce qu' il a déjà reçu. Sans compter que vous serez nourri et logé. Il s' emploie, dans ce sens, avec le pronom personnel. Voyez combien nous sommes, et n' oubliez pas de vous compter.

Compter parmi ses aïeux, parmi ses ancêtres, etc., Avoir au nombre de ses aïeux, de ses ancêtres, etc. Il compte des rois parmi ses aïeux. Il compte des maréchaux de France et des connétables parmi ses ancêtres. On dit de même, Compter une personne, une chose parmi d' autres, en parlant D' une personne, d' une chose qui est ou que l' on range parmi d' autres. On comptait parmi les coupables tels et tels. Cet exploit doit être compté parmi les plus glorieux. Il comptait parmi ses provinces tel et tel pays. On dit aussi quelquefois, Compter au nombre. Je crois pouvoir vous compter au nombre de mes amis.

COMPTER

COMPTER se prend quelquefois dans le sens passif d' Être compté. Cela ne compte pas, ne peut pas compter, ne doit pas compter. Il a cessé de compter parmi les vivants.

COMPTER

COMPTER signifie aussi, Calculer, supputer, venir à compte; et alors il s' emploie d' ordinaire absolument. Voyons ce que vous avez reçu, ce que vous avez dépensé, il faut compter. J' ai compté avec un tel, je ne lui dois rien. Compter la dépense. Ce n' est pas le tout que de compter, il faut payer. Il ne veut ni compter ni payer. Il compta par-devant un référendaire de la cour des comptes. Compter de clerc à maître. Compter avec soi-même.

Il signifie également, Rendre compte; et alors il se met avec la préposition de. J' ai compté de la dépense et de la recette. Il a touché ces fonds, et en a compté à la cour des comptes.

Compter par tête, compter par pièce, se dit dans les hôtelleries et les autres lieux où l' on donne à manger, et où la dépense de bouche se compte selon le nombre des personnes qui ont mangé, ou selon le nombre des pièces qu' on leur a fournies.

Prov. et fig., Qui compte sans son hôte, compte deux fois, On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l' affaire, quand on espère ou qu' on promet une chose qui ne dépend pas absolument de nous. On dit de même, Il a compté sans son hôte.

COMPTER

COMPTER signifie aussi, Se proposer, croire. Il compte partir demain. Comptez que vous me trouverez toujours prêt à vous servir.

Compter sur quelqu' un, Faire fond sur lui, comme sur un homme dont on est assuré. On dit dans le même sens, Compter sur quelque chose. Compter sur ses forces, sur sa jeunesse, sur ses grands biens, sur son crédit, sur son savoir. Il ne faut compter sur rien de ce qu' il promet. Ne comptez pas sur ses promesses.

COMPTER

COMPTER signifie encore, Réputer, estimer; et alors il se construit avec la préposition pour. Il faut le compter pour mort. Il compte pour rien tous les services qu' on lui rend. Il compte cela pour beaucoup. Il faut compter ce général pour dix mille hommes. Il s' emploie de même avec le pronom personnel. Pensez-vous qu' il se compte pour rien?

COMPTÉ, ÉE. participe

COMPTÉ, ÉE. participe Nos jours sont comptés. Marcher à pas comptés. Fam., Il a quatorze enfants bien comptés.

Prov. et fig., Brebis comptées, le loup les mange, Les précautions ne garantissent pas toujours d' être trompé. Cette phrase signifie aussi, L' excès de précaution est dangereux.

Prov., Tout compté, tout rabattu, ou Tout bien compté et rabattu, Tout bien examiné.

COMPTOIR. s. m.

COMPTOIR. s. m. Il se dit, chez les marchands, d' Une sorte de bureau ou de table longue et étroite sur laquelle on étale la marchandise que l' acheteur demande, et où il y a communément un tiroir fermant à clef, pour serrer l' argent. Demoiselle de comptoir.

Il se dit aussi, dans les maisons de Commerce et de Banque, Du lieu ou travaillent les commis, où se font et se reçoivent les payements, etc. Le comptoir d' un négociant. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Bureau.

Il se dit également, au figuré, Du bureau général de commerce d' une nation en pays étranger. Les Hollandais ont plusieurs comptoirs dans les Indes. Plusieurs des nations de l' Europe ont des comptoirs en Asie. Les comptoirs appartiennent aux nations, et les factoreries aux marchands.

COMPULSER. v. a.

COMPULSER. v. a. T. de Pratique. Prendre communication des registres, des minutes d' un officier public, en vertu de l' ordonnance du juge.

Il signifie aussi, en général, Examiner des papiers, des livres, etc. Compulser des registres. Il compulsa tous les auteurs qui s' étaient occupés de la matière.

COMPULSÉ, ÉE. participe

COMPULSÉ, ÉE. participe

COMPULSOIRE. s. m.

COMPULSOIRE. s. m. T. de Pratique. Action de prendre communication des registres, des minutes d' un officier public, en vertu de l' ordonnance du juge. Demande à fin de compulsoire. Procès-verbal de compulsoire.

COMPUT. s. m.

COMPUT. s. m. T. de Chronologie. Il ne s' emploie qu' en parlant Des supputations de temps qui servent à régler le calendrier ecclésiastique. Le comput ecclésiastique.

COMPUTISTE. s. m.

COMPUTISTE. s. m. Celui qui travaille au comput, et à la composition du calendrier.

COMTAT. s. m.

COMTAT. s. m. Comté. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Le comtat Venaissin, ou simplement, Le Comtat, Territoire enclavé dans la Provence, qui appartenait autrefois au pape.

COMTE. s. m.

COMTE. s. m. Celui qui est revêtu d' une certaine dignité supérieure à celle de baron. Comte de Toulouse, d' Artois, etc. Comte et pair. Comte du saint-empire. Comte palatin. Les chanoines comtes de Lyon. On l' a fait comte. Couronne de comte. Il prend la qualité de comte. Monsieur le comte de...

COMTÉ. s. m.

COMTÉ. s. m. Titre d' une terre, en vertu duquel celui qui est seigneur de la terre porte la qualité de comte. Il y avait autrefois un comté de Champagne, un comté d' Artois, etc. Comté-pairie. Châlons était comté-pairie. Cette terre fut érigée en comté. L' Angleterre est divisée en comtés. Il est féminin dans cette dénomination, La Franche-Comté.

COMTESSE. s. f.

COMTESSE. s. f. La femme d' un comte, ou Celle qui par elle-même ou de son chef possède un comté.

CONCASSER. v. a.

CONCASSER. v. a. Briser et réduire en petites parties avec le marteau ou le pilon, quelque matière dure, comme le sucre, le poivre, etc. Concasser du poivre, de la cannelle.

CONCASSÉ, ÉE. participe

CONCASSÉ, ÉE. participe Poivre concassé.

CONCAVE. adj. des deux genres

CONCAVE. adj. des deux genres Il se dit, par opposition à Convexe, D' une surface creusée sphériquement. Surface concave. Verres concaves. Miroir concave. Le ciel nous semble concave. Les pétales de la fleur du tilleul sont concaves. On dit dans un sens analogue, Le côté concave d' une ligne courbe.

Il est aussi substantif, au masculin. Le concave d' un globe. En ce sens, il est vieux.

CONCAVITÉ. s. f.

CONCAVITÉ. s. f. Le côté concave, le creux, la cavité d' un corps. La concavité d' un globe. Concavité profonde. Les concavités du cerveau, du crâne. Les concavités d' une montagne, d' un rocher. Les concavités de la terre. On dit dans un sens analogue, La concavité d' une ligne courbe, Son côté concave.

CONCÉDER. v. a.

CONCÉDER. v. a. Accorder, octroyer. Il ne se dit guère qu' en parlant De grâces, de droits, de priviléges, etc. Le roi avait concédé de grands priviléges à cette ville. Ce droit lui fut concédé par tel prince. Ce terrain lui a été concédé par l' autorité. On vous le concède. On vous le concédera.

CONCÉDÉ, ÉE. participe

CONCÉDÉ, ÉE. participe

CONCENTRATION. s. f.

CONCENTRATION. s. f. T. de Physique. L' action de concentrer, ou L' état de ce qui est concentré. La concentration de la chaleur. La concentration des rayons solaires au foyer d' une lentille.

Il s' emploie quelquefois figurément. La concentration du pouvoir dans les mains d' un seul.

CONCENTRATION

CONCENTRATION en termes de Chimie, se dit d' Une opération par laquelle on rapproche sous un moindre volume les parties d' un corps qui étaient étendues dans un fluide.

CONCENTRER. v. a.

CONCENTRER. v. a. T. de Physique. Réunir en un centre. Concentrer les rayons solaires.

En Chimie, Concentrer un liquide, Le dépouiller des parties d' eau qui l' affaiblissent.

CONCENTRER

CONCENTRER s' emploie aussi figurément. Concentrer toutes ses affections sur quelqu' un, dans un seul objet. Concentrer dans ses mains toute l' autorité.

Concentrer sa fureur, sa haine, etc., Contenir, dissimuler sa fureur, sa haine, etc.

En termes de Guerre, Concentrer ses forces, Rassembler, réunir les divers corps de troupes sur un même point.

CONCENTRER

CONCENTRER s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Les rayons du soleil se concentrent dans le foyer d' un miroir ardent. Toutes mes idées se concentrèrent sur ce seul objet. Les divers corps de l' armée se concentrèrent sur tel point.

CONCENTRÉ, ÉE. participe

CONCENTRÉ, ÉE. participe Haine, fureur concentrée. Douleur concentrée. Chagrin concentré.

En Médec., Pouls concentré, Pouls dont les battements se font peu sentir.

En Chimie, Acide concentré, Acide très-fort.

Être concentré, concentré en soi-même, toujours concentré, Ne point se communiquer, ne laisser rien apercevoir de ce qu' on a dans l' âme.

CONCENTRIQUE. adj. des deux genres

CONCENTRIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Il se dit Des cercles ou des courbes qui ont un même centre. Ces deux cercles sont concentriques.

CONCEPT. s. m.

CONCEPT. s. m. (On prononce le P dans ce mot et le suivant.) T. didactique. Idée, simple vue de l' esprit. Une abstraction n' est qu' un concept.

CONCEPTION. s. f.

CONCEPTION. s. f. Action par laquelle un enfant est conçu dans le sein de sa mère. Au temps de la conception de l' enfant. Depuis la conception jusqu' à l' enfantement. La fête de la Conception de la sainte Vierge, ou simplement, de la Conception.

Il se dit également en parlant Des femelles des animaux.

CONCEPTION

CONCEPTION se dit figurément de La faculté de comprendre et de concevoir les choses. Il a la conception vive, facile, dure. Cet enfant n' a pas de conception.

Il se dit également Des pensées que l' esprit enfante, et, en général, de Ce que l' intelligence crée, produit. Rare conception. Belle conception. Grande, admirable conception. Conception hardie, originale. Voilà une plaisante conception. La conception de cet ouvrage annonce une grande force de tête. Cet ouvrage est une des plus belles conceptions de l' esprit humain.

CONCERNANT. participe présent

CONCERNANT. participe présent du verbe Concerner, employé comme une sorte de préposition, dans le sens de Touchant, relativement à. Il se rapporte toujours à un substantif qui précède. J' ai à vous dire quelque chose concernant cette affaire-là. Une loi concernant telle chose.

CONCERNER. v. a.

CONCERNER. v. a. Regarder, appartenir, avoir rapport à. Cela concerne vos intérêts. Voilà pour ce qui vous concerne. Cela concerne sa charge. Il n' ignore rien de ce qui concerne son art. Cette affaire concerne le public. Et pour ce qui concerne telle chose, je dirai que...

CONCERNÉ, ÉE. participe

CONCERNÉ, ÉE. participe Il ne s' emploie jamais passivement; mais, dans les temps composés de l' actif, il s' accorde en genre et en nombre avec le régime, quand ce régime est un pronom. Ainsi des femmes diront, Cette affaire nous aurait concernées, s' il n' était pas venu.

CONCERT. s. m.

CONCERT. s. m. Harmonie formée par plusieurs voix ou par plusieurs instruments, ou par une réunion de voix et d' instruments. Beau, agréable concert. Grand concert. Concert d' amateurs. Concert spirituel. Donner un concert. Le programme d' un concert. La première, la seconde partie d' un concert. Le concert a commencé par tel morceau. Chanter dans un concert. Il y avait beaucoup de monde à ce concert. Il a concert chez lui toutes les semaines. Salle de concert.

Il se dit quelquefois, par extension, de Plusieurs sons ou bruits qui se font entendre à la fois. Le bruit des vents et celui des eaux formaient un sauvage concert qui flattait mon oreille. Un concert d' acclamations. Le concert, les concerts des oiseaux.

Un concert de louanges, se dit De louanges données en même temps par plusieurs personnes.

CONCERTS

CONCERTS au pluriel, signifie quelquefois, en poésie, Les vers, les chants d' un poëte. Prêtez l' oreille à mes concerts.

CONCERT

CONCERT signifie aussi, figurément, Accord, union de plusieurs personnes qui conspirent, qui tendent à une même fin. Concert d' opinions. Ils ne mirent pas assez de concert dans leurs opérations. Comme ils avaient agi sans aucun concert, toutes leurs entreprises avortèrent.

DE CONCERT. loc. adv.

DE CONCERT. loc. adv. D' intelligence. Ils étaient de concert ensemble. Agir de concert avec quelqu' un. Ils ont fait cela de concert.

CONCERTANT, ANTE. s.

CONCERTANT, ANTE. s. Celui, celle qui chante ou joue sa partie dans un concert. Il y avait douze concertants.

Adjectiv., en Musiq., Symphonie concertante, Celle dans laquelle deux ou trois instruments, ou même davantage, exécutent des parties principales avec de simples accompagnements. Duo concertant, Celui dans lequel un des deux instruments répète les passages que l' autre vient d' exécuter.

CONCERTER. v. a.

CONCERTER. v. a. Répéter ensemble une pièce de musique, pour la bien exécuter quand il en sera temps. C' est une pièce de musique qu' ils ont concertée ensemble.

Il est aussi neutre, et signifie, Faire un concert. On concerte souvent chez un tel. Ils concertent ensemble. Ce sens et le précédent ont vieilli.

CONCERTER

CONCERTER au figuré, signifie, Conférer ensemble pour préparer l' exécution d' un dessein, pour convenir des moyens de faire réussir une affaire, une intrigue. Concerter un dessein, une entreprise. Concerter l' exécution d' une affaire. Ils avaient bien concerté leurs mesures.

Il s' emploie, en ce sens, avec le pronom personnel. Ils se concertèrent longtemps avant que d' en venir à l' exécution. Nous nous concerterons sur les moyens à prendre. Concertez-vous avec lui là-dessus.

CONCERTÉ, ÉE. participe

CONCERTÉ, ÉE. participe Un dessein, un plan concerté. Une entreprise bien concertée. Des mesures bien concertées. Ils soutinrent tous la même opinion, alors on vit bien que c' était une affaire concertée.

Il signifie aussi, Ajusté, composé, trop étudié, affecté. Cet homme-là est fort concerté. Elle est trop concertée dans ses manières, dans ses discours. Prendre, avoir un air concerté.

CONCERTO. s. m.

CONCERTO. s. m. T. de Musique, emprunté de l' italien. Pièce de symphonie faite pour être exécutée par tout un orchestre, et dans laquelle un instrument joue seul de temps en temps avec un simple accompagnement. Jouer un concerto. Exécuter un concerto.

CONCESSION. s. f.

CONCESSION. s. f. Le don et l' octroi qu' un souverain ou un seigneur fait de quelque privilége, de quelque droit, de quelque grâce, etc. Ce privilége est une concession de tel roi. Ils ont eu ce droit, etc., par la concession de tel prince, de tel seigneur.

Il se dit aussi Des terres que l' État donne aux particuliers dans une nouvelle colonie, à condition de les défricher et cultiver. On lui donna une concession dans l' île de Saint-Domingue.

Il se prend quelquefois dans le sens plus général de Cession. On lui a fait la concession de ce terrain, à la charge par lui de... Cette compagnie a obtenu la concession des mines de tel lieu. Concession perpétuelle ou à perpétuité. Faire la concession d' une prise d' eau.

Il se dit aussi, figurément, de Ce que l' on accorde à quelqu' un dans une contestation, dans un débat. Faire des concessions à son adversaire. Obtenir de grandes concessions. N' être pas satisfait d' une concession. Exiger de nouvelles concessions. Cette loi fut une concession faite à l' esprit du temps.

CONCESSION

CONCESSION se dit encore d' Une figure de rhétorique par laquelle on accorde à son adversaire ce qu' on pourrait lui disputer. On dit par concession: Je vous passe qu' il soit honnête homme; mais cela le rend-il plus habile?

CONCESSIONNAIRE. s. des deux genres

CONCESSIONNAIRE. s. des deux genres Celui ou celle qui a obtenu une concession.

CONCETTI. s. m. pl.

CONCETTI. s. m. pl. Mot emprunté de l' italien. Il se dit Des pensées brillantes et sans justesse. Ouvrage rempli de concetti.

Il s' emploie abusivement au singulier. Cette pensée n' est qu' un concetti.

CONCEVABLE. adj. des deux genres

CONCEVABLE. adj. des deux genres Qui se peut concevoir, comprendre. Je ne sais comment cela se peut faire, cela n' est pas concevable. Cela est-il concevable? Cela est très-concevable. Ce qu' il dit est plus concevable que ce que vous dites.

CONCEVOIR. v. a.

CONCEVOIR. v. a. (On le conjugue comme Recevoir.) Il ne se dit proprement que D' une femme, et signifie, Devenir enceinte. La Vierge a conçu Notre-Seigneur par l' opération du Saint-Esprit. Le sein qui vous a conçu. Il s' emploie très-souvent sans régime. La sainte Vierge a conçu du Saint-Esprit. Dès l' instant qu' une femme a conçu. Une femme qui est hors d' âge de concevoir.

Il se dit également Des femelles des animaux, en parlant De l' espèce en général. Les brebis, les juments, etc., conçoivent plus ordinairement au printemps qu' en automne.

Il se dit figurément De l' opération par laquelle l' esprit crée, invente, imagine. Concevoir une idée, un projet, une entreprise, un plan. Cet ouvrage lui a donné plus de peine à exécuter qu' à concevoir.

Il se dit de même en parlant Des passions, des sentiments, des mouvements de l' âme. Concevoir de l' espérance, des espérances. Concevoir de l' horreur, du dépit, de la haine, de l' aversion. Concevoir des désirs, des soupçons. Concevoir de l' amour, de l' estime, de l' amitié, de l' inimitié, du mépris pour quelqu' un. Concevoir de la jalousie.

CONCEVOIR

CONCEVOIR signifie en outre, Comprendre, entendre bien quelque chose, en avoir une juste idée. Je conçois bien ce que vous me dites. Je ne conçois rien à cela. C' est une chose que l' on peut concevoir. Je conçois qu' il n' ait pas été satisfait de votre conduite. Je ne conçois pas qu' un homme sage puisse s' oublier à ce point. Je ne conçois pas comment il s' est pu tirer d' une si mauvaise affaire. Concevez-vous un pareil procédé? Dans ce sens, on le dit quelquefois absolument. Il a l' esprit vif, il conçoit facilement. Je conçois.

CONCEVOIR

CONCEVOIR signifie aussi, Exprimer en certains termes. Il fallait concevoir cette clause, cette condition en termes plus précis. Dans ce sens, son plus grand usage est au participe.

CONÇU, UE. participe

CONÇU, UE. participe Ouvrage bien conçu. Cet article était conçu en termes obscurs. Cela est conçu en termes formels. Cette phrase est mal conçue. Son discours était conçu en ces termes. La clause est ainsi conçue.

CONCHOÏDE. s. f.

CONCHOÏDE. s. f. (On prononce Conkoïde.) T. de Géom. Espèce particulière de ligne courbe.

CONCHYLIOLOGIE. s. f.

CONCHYLIOLOGIE. s. f. (On prononce Conkiliologie.) Partie de l' histoire naturelle qui traite des coquillages de mer, d' eau douce et de terre.

CONCHYLIOLOGISTE. s. m.

CONCHYLIOLOGISTE. s. m. (On prononce Conkiliologiste.) Celui qui s' occupe de conchyliologie, qui est savant en conchyliologie.

CONCHYTE. s. f.

CONCHYTE. s. f. (On prononce Conkite.) Pierre qui ressemble à une coquille.

CONCIERGE. s. des deux genres

CONCIERGE. s. des deux genres Celui ou celle qui a la garde d' un hôtel, d' une maison, d' un château, d' un palais, ou d' une prison. Le concierge, la concierge du château de... Le concierge de la maison de monsieur un tel. Le concierge d' une prison. Parlez au concierge.

CONCIERGERIE. s. f.

CONCIERGERIE. s. f. La charge et commission de garder un château, un palais, une maison, un hôtel. Il a la conciergerie, on lui a donné la conciergerie de tel château, de telle maison, etc.

Il signifie aussi, La demeure et le logement d' un concierge. La conciergerie de Fontainebleau.

Il se dit également, en quelques endroits, de Certaines prisons qui étaient autrefois celles où les parlements tenaient leurs prisonniers. Il fut mené à la Conciergerie. La Conciergerie de Paris.

CONCILE. s. m.

CONCILE. s. m. Assemblée légitimement convoquée de plusieurs évêques de l' Église catholique, pour délibérer et décider sur des questions de doctrine et de discipline. Concile libre. Concile célèbre. Le saint concile. Le sacré concile. Les quatre premiers conciles. Les conciles de l' Église orientale, ou de l' Église grecque. Les conciles de l' Église occidentale, ou de l' Église latine. Les conciles de l' Église gallicane; etc. Convoquer, assembler un concile, le concile. Tenir, célébrer un concile. Indiquer, commencer, ouvrir un concile. Continuer, transférer le concile. Finir, clore le concile. Congédier, dissoudre, rompre le concile. Fermer un concile. L' indication, la publication, l' ouverture, la translation d' un concile. Les sessions d' un concile. Les canons, les décrets, les décisions, les actes du concile. L' Église assemblée en concile. Le président, le secrétaire du concile, etc. Il avait voix, il avait séance au concile. Cela fut proposé, agité et résolu au concile. Le concile ordonna, décerna... Le concile prononça anathème. Citer quelqu' un au concile. En appeler au futur concile. En plein concile.

Concile oecuménique ou général, Assemblée des évêques de tous les États et royaumes de la chrétienté.

Concile national, Assemblée des évêques de toutes les métropoles d' une nation.

Concile provincial, Assemblée des évêques d' une métropole.

CONCILE

CONCILE se prend quelquefois pour Les décrets et les canons faits dans un concile. Le concile de Trente n' est pas reçu en France pour les choses de pure discipline. Recueil des conciles. Collection des conciles.

CONCILIABLE. adj. des deux genres

CONCILIABLE. adj. des deux genres Il se dit Des choses qui peuvent se concilier. Ces qualités ne sont pas conciliables. Ce sentiment n' est pas conciliable avec tel autre. Ces deux passages me semblent très-conciliables.

CONCILIABULE. s. m.

CONCILIABULE. s. m. Assemblée de prélats hérétiques, schismatiques, ou illégitimement convoqués. Ce n' etait pas un concile, c' était un conciliabule.

Il se dit, par extension, d' Une réunion secrète de gens qui ont ou à qui l' on suppose de mauvais desseins. Il se trouva à ce conciliabule. Ils tinrent plusieurs conciliabules.

CONCILIANT, ANTE. adj.

CONCILIANT, ANTE. adj. Qui est disposé, qui est propre à concilier les esprits, les gens d' intérêts opposés. C' est un homme fort conciliant. Esprit, caractère conciliant. Des mesures conciliantes.

CONCILIATEUR, TRICE. s.

CONCILIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui concilie, ou qui s' efforce de concilier, de mettre d' accord des personnes divisées d' intérêt ou d' opinion. Sage conciliateur. Saint Louis était le conciliateur des princes chrétiens, était conciliateur entre les princes chrétiens. Faire office de conciliateur entre des personnes qui sont mal ensemble. S' interposer comme conciliateur entre les partis.

En Jurispr., Conciliateur des antinomies, Jurisconsulte qui a travaillé pour accorder ensemble les lois qui paraissent contraires les unes aux autres. Pacius est un des grands conciliateurs des antinomies.

CONCILIATEUR

CONCILIATEUR s' emploie quelquefois adjectivement. Esprit conciliateur.

CONCILIATION. s. f.

CONCILIATION. s. f. Action de concilier, rapprochement de personnes qui étaient divisées. Travailler à la conciliation des esprits. Il a un esprit de conciliation. Il eut recours aux voies de conciliation.

Il se dit particulièrement en parlant De ceux qui comparaissent devant un juge de paix, pour essayer de se concilier, avant de commencer un procès. Essai de conciliation. Le préliminaire de la conciliation. Appeler, citer en conciliation. Tenter la voie de la conciliation. Procès-verbal de non-conciliation.

CONCILIATION

CONCILIATION se dit aussi de L' action de faire concorder des textes ou des lois qui paraissent en opposition. La conciliation des passages d' un auteur. La conciliation des lois entre elles.

CONCILIER. v. a.

CONCILIER. v. a. Accorder ensemble des personnes divisées d' opinion, d' intérêt, ou des choses qui sont ou qui semblent être contraires. Le juge de paix s' est vainement efforcé de concilier les parties. Concilier les partis. Concilier les esprits. Concilier les volontés. Concilier les coeurs. Concilier les nations ennemies. Concilier les opinions, les témoignages. Chercher à tout concilier. Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l' expression. Concilier des auteurs. Concilier des lois. Concilier deux passages. Concilier un auteur avec un autre. Les jurisconsultes sont bien embarrassés pour concilier les antinomies. Concilier les Écritures.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il faudrait tâcher de se concilier. Ces gens-là ne pourront jamais se concilier. Leurs goûts ne se concilient pas ensemble. Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.

CONCILIER

CONCILIER signifie encore, Attirer, acquérir, et ne se dit qu' en parlant De la disposition favorable des esprits. Il lui concilia la faveur, les bonnes grâces du prince. Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous. Cela lui a concilié la bienveillance du public. Il s' emploie très-souvent, dans ce sens, avec le pronom personnel complément indirect. Se concilier les esprits. Se concilier les bonnes grâces de quelqu' un. Se concilier l' amitié des honnêtes gens. Se concilier l' attention des auditeurs.

CONCILIÉ, ÉE. participe

CONCILIÉ, ÉE. participe

CONCIS, ISE. adj.

CONCIS, ISE. adj. Qui est court, resserré, qui fait entendre beaucoup de choses en peu de mots. Il ne se dit qu' en parlant Du style. Un style concis. Écrire en style concis, d' un style concis. Il est concis dans ses discours. Périodes concises. Phrase concise. Écrivain, auteur concis.

CONCISION. s. f.

CONCISION. s. f. Qualité de ce qui est concis. La concision du style. Tacite et Montesquieu sont des modèles de concision.

CONCITOYEN, ENNE. s.

CONCITOYEN, ENNE. s. Citoyen de la même ville, du même État qu' un autre. Être concitoyen de quelqu' un. C' est mon concitoyen. Vos concitoyens. Nous sommes concitoyens.

CONCLAVE. s. m.

CONCLAVE. s. m. Le lieu où s' assemblent les cardinaux pour l' élection d' un pape. Dès que les cardinaux furent entrés dans le conclave, Les cardinaux s' enfermèrent dans le conclave tel jour. Gouverneur, maréchal du conclave.

Prov., Qui entre pape au conclave, en sort cardinal, Le cardinal qui paraît d' abord le plus papable, est rarement élu pape.

CONCLAVE

CONCLAVE se prend aussi pour L' assemblée des cardinaux qui s' occupent de l' élection d' un pape. Ce conclave dura long-temps. Il y eut bien des brigues dans le conclave. La relation du dernier conclave. Telle faction a prévalu dans le conclave.

Le conclave de tel pape, Le conclave où tel pape a été élu. Le conclave de Benoît XIV.

CONCLAVISTE. s. m.

CONCLAVISTE. s. m. Ecclésiastique qui s' enferme dans le conclave avec un cardinal. Les conclavistes ont certains priviléges en cour de Rome.

CONCLUANT, ANTE. adj.

CONCLUANT, ANTE. adj. Qui conclut, qui prouve bien ce qu' on veut prouver. Raison concluante. Argument concluant. Preuve concluante. Passage concluant.

CONCLURE. v. a.

CONCLURE. v. a. (Je conclus, tu conclus, il conclut; nous concluons, vous concluez, ils concluent. Je concluais. Je conclus. J' ai conclu. Je conclurai. Je conclurais. Qu' il conclue. Que je conclusse, qu' il conclût.) Achever, arrêter définitivement. Conclure une affaire. Conclure un traité. Il a conclu le marché. Conclure la paix. Conclure une alliance. Les arrangements qui ont été conclus entre nous. La chose est conclue.

Il signifie quelquefois simplement, Terminer, en parlant D' un discours, d' un récit, etc. C' est ainsi qu' il a conclu son discours.

Il s' emploie aussi quelquefois absolument, dans l' une et l' autre acception. C' est assez délibérer, il faut conclure. Il a conclu en disant... Cet orateur ne conclut jamais. Concluons: je suis d' avis que...

Conclure un mariage, Convenir d' un mariage, en arrêter les conditions.

CONCLURE

CONCLURE signifie encore, Tirer une conséquence, et inférer une chose d' une autre. Il conclut de là que... On peut conclure de cette proposition que... Qu' en voulez-vous conclure? Je n' en conclus rien autre chose, sinon que... Ce fait établi, j' en conclus la nécessite de... Conclure du particulier au général.

Cela ne conclut rien, Cela ne prouve rien. Ces pièces ne concluent rien. Ce fait ne conclut rien en faveur de son système. Cela conclut-il quelque chose? On dit aussi absolument, Cela conclut, ne conclut pas.

Cet argument conclut, conclut bien, Il est en bonne forme, la conclusion suit nécessairement des propositions précédentes.

CONCLURE

CONCLURE en termes de Procédure civile et de Procédure criminelle, signifie absolument, Proposer les fins de sa demande, après avoir déduit le fait et les raisons. L' avocat conclut à ce que... Le procureur général a conclu à la peine de mort, à la mort. Avocat, concluez. Cet avocat plaide longuement, et ne sait pas conclure.

CONCLURE

CONCLURE se dit également pour Juger, donner son avis. Plusieurs des juges ont conclu à la peine de mort.

CONCLU, UE. participe

CONCLU, UE. participe

CONCLUSIF, IVE. adj.

CONCLUSIF, IVE. adj. T. de Gram. Qui marque induction, conclusion. Donc est une conjonction conclusive.

CONCLUSION. s. f.

CONCLUSION. s. f. La fin d' une affaire, d' une délibération, etc. La conclusion d' un traité, d' une affaire. La conclusion d' un mariage. Il faut en venir à la conclusion. La conclusion fut que l' on marcherait incontinent vers l' ennemi. Nous touchons au moment de la conclusion, à la conclusion.

Il se dit également de Ce qui termine un discours, un récit, etc. La conclusion de son discours fit beaucoup d' impression sur l' auditoire. La conclusion d' un roman.

Fam., Cet homme est ennemi de la conclusion, Il est difficile de finir une affaire avec lui.

CONCLUSION

CONCLUSION signifie aussi, La conséquence que l' on tire de quelque raisonnement, et surtout d' un argument en forme. Cette conclusion est bonne. Sa conclusion ne vaut rien. Sa conclusion est nulle. Fausse conclusion. Conclusion juste. Déduire une conclusion.

CONCLUSIONS

CONCLUSIONS au pluriel, se dit, en termes de Pratique, de Ce que les parties demandent par des requêtes, soit écrites, soit verbales, ou par d' autres actes. On m' a donné tout ce que je demandais par mes conclusions. On lui a adjugé ses fins et conclusions. Prendre des conclusions à l' audience. Conclusions principales. Conclusions subsidiaires.

Les conclusions du ministère public, Les avis et réquisitions du ministère public dans les affaires qui ne peuvent être jugées sans son intervention, telles que les causes criminelles, les causes des mineurs, etc. L' avocat général a pris ses conclusions. Le procureur général, le procureur du roi a donné ses conclusions. Ses conclusions ont été suivies. Conclusions favorables.

CONCLUSION

CONCLUSION signifie quelquefois adverbialement, dans le discours familier, Enfin, bref, etc. Conclusion, je n' en ferai rien.

CONCOCTION. s. f.

CONCOCTION. s. f. T. de Médec. La digestion des aliments. On dit plus ordinairement, Coction.

CONCOMBRE. s. m.

CONCOMBRE. s. m. Plante potagère qui produit des fruits allongés, presque cylindriques, dont la chair est ferme et succulente. Graine de concombre. Semer, planter des concombres. Couche de concombres.

Il se dit plus ordinairement Du fruit de cette plante. Potage aux concombres. Salade de concombres. Les cornichons sont de petits concombres.

CONCOMITANCE. s. f.

CONCOMITANCE. s. f. T. didactique. Coexistence, concours de deux ou de plusieurs choses. La concomitance de ces deux symptômes, dans une pareille maladie, est bien fâcheuse. La concomitance de ces phénomènes est très-remarquable. La concomitance des sons.

Il s' emploie plus particulièrement, en Théologie, dans cette locution adverbiale, Par concomitance. Le sang de JÉSUS-CHRIST, dans l' eucharistie, est sous l' espèce du pain par concomitance. Le corps de JÉSUS-CHRIST est sous l' espèce du vin par concomitance.

CONCOMITANT, ANTE. adj.

CONCOMITANT, ANTE. adj. T. didactique. Il se dit D' une chose qui en accompagne une autre, considérée comme principale. Symptômes, signes concomitants. Sons concomitants.

En Théologie, La grâce concomitante, Celle que Dieu nous donne pendant le cours de nos actions, pour les rendre méritoires.

CONCORDANCE. s. f.

CONCORDANCE. s. f. Convenance, accord. La concordance des divers témoignages ne laisse plus de doute sur la vérité du fait.

Il se dit plus particulièrement en parlant Des auteurs canoniques. Il y a une merveilleuse concordance entre les évangélistes. La concordance des Écritures.

Il se dit aussi Des livres qui sont faits pour montrer la concordance des Écritures, des lois, des coutumes. La concordance des évangiles.

La concordance de la Bible, Index alphabétique qui contient tous les mots de la Bible, et marque les endroits où ils sont. Chercher un passage, un mot dans la Concordance.

CONCORDANCE

CONCORDANCE en Grammaire, est L' accord des mots les uns avec les autres, suivant les règles de la langue. La concordance du substantif et de l' adjectif. Ce mot est en concordance avec tel autre.

CONCORDANT. s. m.

CONCORDANT. s. m. T. de Musique. Espèce de voix qui est entre la taille et la basse-taille, et qui peut chanter l' une et l' autre. Un beau concordant.

CONCORDAT. s. m.

CONCORDAT. s. m. Transaction, accord, convention. Il se dit en matières ecclésiastiques, et particulièrement de L' accord fait entre le pape et un souverain, concernant les affaires religieuses de l' État que ce souverain gouverne. Faire un concordat. Passer un concordat. Un concordat entre l' abbé et les religieux. Un concordat homologué en parlement. Le concordat passé entre Léon X et François Ier. Le concordat de 1801.

Concordat germanique, Le concordat qui fut fait entre la cour de Rome et l' Empire, sous le règne de l' empereur Frédéric III.

CONCORDAT

CONCORDAT se dit, en termes de Commerce, de L' acte d' accommodement, d' atermoiement passé entre un failli et ses créanciers. Consentir, s' opposer à un concordat. L' homologation d' un concordat.

CONCORDE. s. f.

CONCORDE. s. f. Union de coeurs et de volontés, bonne intelligence entre des personnes. Entretenir la concorde. Maintenir la concorde. Rétablir la concorde. Les liens de la concorde. Ils vivent dans une grande concorde, dans une parfaite concorde. Cela pourrait altérer la concorde qui règne entre eux.

CONCORDER. v. n.

CONCORDER. v. n. Vivre en bonne intelligence. Ces deux hommes ne pourront jamais concorder.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, en parlant Des choses qui ont entre elles du rapport, de la convenance. Leurs témoignages ne concordent guère. Cela ne concorde pas avec ce que vous aviez dit. Faire concorder une chose avec une autre. Faire concorder deux articles d' une loi.

CONCOURIR. v. n.

CONCOURIR. v. n. (Il se conjugue comme Courir.) Coopérer, produire un effet conjointement avec quelque cause, quelque agent. Il se dit Des personnes et des choses. Vous avez concouru avec moi au succès de cette affaire. Il concourut à le perdre. Tous les princes d' Allemagne concouraient à cette élection. Il n' a concouru à cela ni directement ni indirectement. Concourir au bien public. Plusieurs causes durent concourir à produire cette révolution. Tout semblait concourir à son bonheur, à son élévation, à sa perte, etc. Concourir à une même fin.

CONCOURIR

CONCOURIR en termes de Physique et de Géométrie, Se rencontrer. Deux lignes qui concourent en un point.

CONCOURIR

CONCOURIR signifie aussi, figurément, Entrer ou être en concurrence pour obtenir un prix, un emploi, un titre, etc., promis au plus capable, au plus digne. Concourir pour le prix d' éloquence, de peinture, etc. Être admis à concourir. Nous concourûmes la même année. Il a concouru avec un tel pour... Concourir pour une chaire de droit, de médecine, etc. On le dit quelquefois Des ouvrages mêmes faits par les concurrents. Les ouvrages envoyés après telle époque ne pourront concourir.

CONCOURS. s. m.

CONCOURS. s. m. Action de concourir, de coopérer. L' humidité ne favorise la végétation que par le concours de la chaleur. Le concours de Dieu avec les créatures. Son concours m' a été fort utile. Le concours du roi et des deux chambres est nécessaire à la confection des lois. Cette mesure exige le concours de l' autorité civile et de l' autorité militaire.

CONCOURS

CONCOURS se prend aussi pour Réunion, rencontre. Selon le système d' Épicure, l' univers aurait été formé par le concours fortuit des atomes. Le concours des voyelles produit les hiatus. Un concours de circonstances favorables. Le concours d' événements si extraordinaires ne peut aisément s' expliquer.

Il signifie, dans une acception particulière, Affluence de monde en quelque endroit. Grand concours de peuple. Grand concours de monde. Un immense concours de spectateurs.

Il se dit également en parlant De plusieurs personnes qui disputent de talent, de mérite, etc., pour un prix, une place, etc. Ouvrir un concours. Mettre au concours une chaire de droit, de médecine, etc. Se présenter au concours. Être admis au concours. Concours de peinture, de sculpture, etc. Le concours annuel des élèves de l' université. Il obtint le prix d' honneur au concours de telle année. Les compositions du concours. Le programme du concours ouvert par une académie. Les ouvrages envoyés, présentés au concours. Le concours restera ouvert jusqu' à telle époque, sera fermé à telle époque. On dit dans un sens analogue, Mettre au concours l' exécution d' un monument, d' une statue, d' un tableau, etc.

CONCRET, ÈTE. adj.

CONCRET, ÈTE. adj. T. de Logique. Il s' emploie principalement dans cette locution, Terme concret, Terme qui désigne une quantité considérée dans un sujet; par opposition à Terme abstrait, qui se dit d' Un terme désignant une qualité considérée toute seule, et séparée du sujet. Pieux, savant, rond, unis à des substantifs, comme dans Femme pieuse, homme savant, chapeau rond, sont des termes concrets; et, Piété, science, rondeur, sont des termes abstraits. On dit aussi substantivement, L' abstrait et le concret.

En Arithm., Nombre concret, se dit, par opposition à Nombre abstrait, d' Un nombre qu' on exprime en indiquant l' espèce de ses unités. Dix hommes, cent chevaux, trente livres, sont des nombres concrets; et, Dix, cent, trente, sont des nombres abstraits.

CONCRET

CONCRET en termes de Chimie, se dit Des substances épaissies et solidifiées. Le camphre est une huile concrète. L' acide benzoïque est un acide concret.

CONCRÉTION. s. f.

CONCRÉTION. s. f. T. didactique. Action de s' épaissir. La concrétion du lait, de l' huile.

Il signifie plus ordinairement, La réunion de plusieurs parties en un corps solide. Concrétion saline. Concrétion pierreuse.

Il se dit quelquefois, en Chirurgie, de L' adhésion des parties qui naturellement doivent être séparées. Concrétion des doigts.

CONCUBINAGE. s. m.

CONCUBINAGE. s. m. Commerce d' un homme et d' une femme qui ne sont point mariés, et qui vivent ensemble comme s' ils l' étaient. Concubinage public. Concubinage scandaleux.

CONCUBINAIRE. s. m.

CONCUBINAIRE. s. m. Celui qui entretient une concubine. C' est un concubinaire, un concubinaire public.

CONCUBINE. s. f.

CONCUBINE. s. f. Celle qui, n' étant point mariée avec un homme, vit avec lui comme si elle était sa femme. Ce n' est pas sa femme, c' est sa concubine. Entretenir, avoir une concubine.

CONCUPISCENCE. s. f.

CONCUPISCENCE. s. f. Inclination aux plaisirs illicites et sensuels. La concupiscence de la chair. La concupiscence des yeux. Regarder avec des yeux de concupiscence.

CONCUPISCIBLE. adj. des deux genres

CONCUPISCIBLE. adj. des deux genres T. de Philosophie scolastique. Il n' est guère usité que dans cette locution, Appétit concupiscible, Faculté par laquelle l' âme se porte vers ce qu' elle considère comme un bien; et on l' oppose à l' Appétit irascible. L' amour, la joie, etc., appartiennent à l' appétit concupiscible.

CONCURREMMENT. adv.

CONCURREMMENT. adv. (On prononce Concurrament.) Par concurrence. Ils briguaient concurremment cette charge.

Il signifie aussi, Conjointement, ensemble. Il faut que vous agissiez concurremment avec cet homme-là. Nous pouvons agir concurremment.

En termes de Pratique, Ces créanciers viennent en ordre concurremment, Ils sont en même rang.

CONCURRENCE. s. f.

CONCURRENCE. s. f. Prétention de plusieurs personnes à la même chose. Ils briguaient le même emploi, et leur concurrence fit... Entrer en concurrence. Entrer en concurrence avec quelqu' un. Être, se trouver en concurrence.

Il signifie particulièrement, en termes de Commerce, Rivalité qui s' établit entre les fabricants, les marchands, etc., soit relativement à la quantité de leurs produits, de leurs marchandises, etc., soit relativement au prix. Il y a concurrence, une grande concurrence. Redouter la concurrence. Soutenir la concurrence. La concurrence l' oblige à diminuer ses prix. La concurrence tourne au profit des consommateurs.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des entreprises, des marchandises, etc. Cette entreprise ne pourra point soutenir la concurrence avec telle autre. À cette foire, les produits de telle ville n' ont pu soutenir la concurrence avec ceux de telle autre ville.

CONCURRENCE

CONCURRENCE se dit, en Jurisprudence, d' Une égalité de droit, de privilége, d' hypothèque entre plusieurs personnes, sur une même chose. Exercer une hypothèque en concurrence. Venir en concurrence.

Jusqu' à concurrence, jusqu' à la concurrence de, Jusqu' à ce qu' une certaine somme soit remplie, soit entièrement acquittée. Il sera obligé de lui fournir en deniers, enterres ou en meubles, jusqu' à la concurrence, jusqu' à concurrence de ce qui lui est dû pour sa dot, pour sa part. On dit absolument, dans le même sens, Jusqu' à due concurrence.

CONCURRENT, ENTE. s.

CONCURRENT, ENTE. s. Compétiteur, qui poursuit une même chose, et en même temps qu' un autre. Ils aspirent au même emploi, ils sont concurrents. Il a éloigné, écarté tous ses concurrents. Il ne peut souffrir de concurrents. Il y a plusieurs concurrents, une foule de concurrents pour cette place.

CONCUSSION. s. f.

CONCUSSION. s. f. Il se dit, en général, Des exactions et malversations qui ont lieu dans l' administration ou la manutention des deniers publics. Concussion manifeste. Il est accusé, il est convaincu de concussion. Il a commis, il a fait d' horribles, d' étranges concussions. Exercer des concussions. Le crime de concussion.

CONCUSSIONNAIRE. s. m.

CONCUSSIONNAIRE. s. m. Celui qui fait des concussions. C' est un concussionnaire. Concussionnaire public. Adjectiv., Un ministre concussionnaire.

CONDAMNABLE. adj. des deux genres

CONDAMNABLE. adj. des deux genres (On ne prononce pas l' M dans ce mot et dans les suivants.) Qui mérite d' être condamné. Action condamnable. Il est condamnable dans sa conduite. Opinion condamnable. Maxime condamnable.

CONDAMNATION. s. f.

CONDAMNATION. s. f. Jugement par lequel on condamne, ou par lequel on est condamné. Il y a eu condamnation contre lui. Prononcer condamnation. Il n' attend que sa condamnation. Condamnation à une peine infamante. Condamnation par défaut. Condamnation par corps.

Passer condamnation, Consentir que la partie adverse obtienne jugement à son avantage. Subir condamnation, Acquiescer à un jugement dont on pourrait appeler.

Subir sa condamnation, en Matière criminelle, Subir la peine à laquelle on a été condamné.

Fig., Passer condamnation, Avouer qu' on a tort. Je passe condamnation.

CONDAMNATION

CONDAMNATION s' emploie quelquefois au figuré. La conduite de ce ministre est la condamnation de celle qu' ont tenue ses prédécesseurs.

CONDAMNATIONS

CONDAMNATIONS au pluriel, se dit quelquefois Des choses mêmes auxquelles on est condamné, comme une somme d' argent, des dommages et intérêts. Payer le montant des condamnations. Acquitter le montant des condamnations.

CONDAMNER. v. a.

CONDAMNER. v. a. Prononcer un jugement contre quelqu' un. Condamner un criminel. Condamner quelqu' un à mort, à la mort, aux travaux forcés, à la réclusion, au bannissement. Condamner aux dépens, à l' amende. Il fut condamné à lui payer telle somme. Être condamné par un tribunal.

Il se dit aussi figurément. Voilà des preuves qui vous condamnent. Les grands sont condamnés à tous les ennuis de l' étiquette. Condamner quelqu' un au silence. Condamner un ouvrage à l' oubli. Pour lire d' aussi mauvais ouvrages, il faut y être condamné. La nature semble avoir condamné ces tristes campagnes à une éternelle stérilité. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se condamner à des travaux pénibles.

Condamner un malade, Déclarer qu' il ne guérira point, que sa maladie est mortelle. C' est un homme perdu, il a été condamné par tous les médecins qui l' ont vu.

Condamner une porte, une fenêtre, etc., Fermer une porte, une fenêtre, etc., de telle sorte qu' elle ne puisse plus s' ouvrir; en empêcher, en interdire l' usage.

CONDAMNER

CONDAMNER signifie aussi, Blâmer, désapprouver, rejeter. Il condamne tout ce que les autres font. Je condamne cette opinion. Cette façon de parler est condamnée par tous les gens de goût. Son livre fut condamné par la Sorbonne. Cette maxime est condamnée de tout homme sage. Il ne faut pas le condamner sans l' entendre. On l' emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Il se condamna lui-même en avouant ses torts. On dit aussi simplement, Se condamner, Reconnaître, avouer qu' on à tort. N' en dites pas davantage, je me condamne.

CONDAMNÉ, ÉE. participe

CONDAMNÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement, en Matière criminelle, de Celui contre lequel une peine afflictive ou infamante a été prononcée. Le condamné s' est pourvu en cassation. Un condamné à mort.

CONDENSATEUR. s. m.

CONDENSATEUR. s. m. T. de Physique. Instrument disposé de manière que l' électricité s' y accumule et s' y condense beaucoup plus qu' elle ne le ferait, dans le même espace et sous la même pression de l' air extérieur, si elle était libre. Le condensateur électrique sert à rendre sensibles de très-petites quantités d' électricité.

En Mécanique, Condensateur de forces, se dit de Tout appareil qui accumule les efforts successifs d' un moteur, pour les dépenser ensuite selon le besoin.

CONDENSATION. s. f.

CONDENSATION. s. f. T. de Physique, qui se dit par opposition à Raréfaction, et qui signifie, L' action par laquelle un corps qui occupe actuellement un certain espace, est réduit à un espace moindre. La condensation de l' air s' opère par la pression.

CONDENSER. v. a.

CONDENSER. v. a. Resserrer dans un moindre espace. Le chaud raréfie les corps, le froid les condense. Il y a des instruments avec lesquels on condense l' air.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. L' air se condense aisément. L' eau ne saurait se condenser que sous l' effort d' une grande pression. Des vapeurs qui se condensent.

CONDENSÉ, ÉE. participe

CONDENSÉ, ÉE. participe

CONDESCENDANCE. s. f.

CONDESCENDANCE. s. f. Complaisance qui fait qu' on se rend aux sentiments, aux volontés de quelqu' un. Lâche, molle condescendance. Sage condescendance. Il faut de la condescendance dans le commerce du monde. Vous avez trop de condescendance pour lui. J' ai fait cela par condescendance pour elle.

CONDESCENDANT, ANTE. adj.

CONDESCENDANT, ANTE. adj. Qui condescend aux volontés de quelqu' un. Caractère condescendant. Il est peu usité.

CONDESCENDRE. v. n.

CONDESCENDRE. v. n. Se rendre, céder complaisamment aux sentiments, à la volonté de quelqu' un. Je ne puis condescendre à ce que vous souhaitez de moi. C' est une chose à laquelle il ne condescendra jamais. Il a condescendu à tout ce qu' on a voulu de lui.

Condescendre aux faiblesses, aux besoins de quelqu' un, Accorder quelque chose à ses faiblesses, à ses besoins. Une mère tendre condescend quelquefois aux fantaisies de ses enfants. On dit dans un sens analogue, Condescendre aux goûts, aux désirs, etc., de quelqu' un.

CONDIMENT. s. m.

CONDIMENT. s. m. Vieux mot qui signifie, Assaisonnement, et qui est encore assez usité en termes d' Hygiène. Le poivre, le sel, l' ail, etc., sont des condiments.

CONDISCIPLE. s. m.

CONDISCIPLE. s. m. Compagnon d' étude, celui avec qui on étudie dans la même école, dans la même classe. Il a été mon condisciple. Nous étions condisciples, votre père et moi.

CONDITION. s. f.

CONDITION. s. f. La nature, l' état et la qualité d' une chose ou d' une personne. La condition des choses humaines est d' être périssables. La condition des princes les oblige à plus de devoirs que les autres hommes. La condition de cet homme est bien malheureuse. La condition humaine. Les misères de notre condition. Améliorer sa condition.

Il se dit quelquefois Des qualités d' un objet par rapport à sa destination. Cet ouvrage n' a pas les conditions requises, exigées, demandées.

CONDITION

CONDITION signifie aussi, L' état d' une personne considérée par rapport à sa naissance; et, en ce sens, on l' emploie ordinairement avec la préposition de. Être de grande condition, de condition relevée, de médiocre condition, d' honnête condition, de basse condition, de condition servile. Il fait trop de dépense pour sa condition. Cela est au-dessus de sa condition. Il est de condition à pouvoir aspirer à cette charge. L' inégalité des conditions. La mort égale toutes les conditions.

Absol., Personne de condition, De naissance. Il est homme de condition. Il sent bien son homme de condition.

CONDITION

CONDITION signifie encore, La profession, l' état dont on est. Chacun doit vivre selon sa condition. Toutes les conditions ont leurs désagréments.

Il se prend aussi pour Domesticité; et, en ce sens, on le dit souvent absolument. Bonne condition. Mauvaise condition. Il est dans une bonne condition. Il est en condition. Il cherche condition. Je lui ai trouvé condition. Entrer en condition. Il a changé de condition. Ce domestique est hors de condition.

CONDITION

CONDITION signifie en outre, Le parti avantageux ou désavantageux que l' on fait à quelqu' un dans une affaire. Bonne condition. Condition avantageuse. Je vous ferai votre condition si bonne, que... Dans cette affaire, votre condition est la meilleure, la mienne est la pire. Il est en meilleure, en pire condition.

N' être pas de pire condition qu' un autre, Être en droit de prétendre les mêmes choses que lui, d' être traité aussi favorablement que lui.

CONDITION

CONDITION se dit encore Des clauses, charges, obligations, moyennant lesquelles on fait quelque chose. Condition avantageuse. Condition onéreuse. Condition nécessaire. Condition impossible. Condition tacite. Condition expresse. Condition résolutoire; etc. Accorder des conditions. Accepter des conditions. Obtenir des conditions. Les conditions d' un marché, d' un engagement. Cahier des charges, clauses et conditions auxquelles aura lieu la vente de... Les conditions d' une capitulation. Il voulait les obliger à se rendre sans condition. Ils se sont rendus à des conditions honorables, à des conditions raisonnables. Vous lui imposez une condition bien dure. C' est une condition sans laquelle l' acte n' aurait pas été fait. Les conditions de leur traité sont... Les conditions du programme d' un concours. Satisfaire aux conditions imposées. Il y avait cette condition. Cette condition était portée dans le contrat, dans le testament, dans la capitulation. Apposer une condition à un contrat, à un marché. Je ferai ce que vous demandez, mais à une condition, c' est que, etc. Je vous ai accordé cela à telle condition. Faire ses conditions avant d' accorder une chose.

Vendre une chose sous condition, la donner sous condition, La garantir, s' engager à la reprendre, si elle n' est pas de la qualité qu' il faut.

Baptiser sous condition, se dit De la manière d' administrer le baptême à un enfant, lorsqu' on doute s' il a été baptisé, s' il est vivant, ou lorsque sa conformation est tellement monstrueuse, qu' on ne sait pas s' il est homme.

Fig. et fam., Il a été baptisé sous condition, se dit, par plaisanterie, D' un homme extrêmement laid, ou dépourvu d' esprit.

Condition sine quâ non. Formule latine qui s' emploie en parlant d' Une condition sans laquelle rien ne se fera, ou ne sera considéré comme ayant été fait. C' est la condition sine quâ non.

À CONDITION QUE. loc. conjonctive

À CONDITION QUE. loc. conjonctive Pourvu que. Je ferai ce voyage, à condition que vous viendrez avec moi.

CONDITIONNEL, ELLE. adj.

CONDITIONNEL, ELLE. adj. Soumis à certaines conditions, subordonné à quelque événement incertain. Cette promesse n' est pas pure et simple, elle est conditionnelle. Notre traité, notre contrat est conditionnel. Clause conditionnelle.

CONDITIONNEL

CONDITIONNEL en Grammaire et en Logique, signifie, Qui marque ou exprime une condition. Proposition conditionnelle. Conjonction conditionnelle. Mode conditionnel.

Il se dit substantivement, et dans un sens particulier, Du mode des verbes qui exprime ordinairement l' affirmation avec l' idée accessoire d' une condition, comme: Je sortirais, si... nous serions venus, si... --- Le conditionnel présent se forme du futur en ajoutant une s. Conditionnel passé. Verbe au conditionnel.

CONDITIONNELLEMENT. adv.

CONDITIONNELLEMENT. adv. A certaines conditions, à la charge de. Je ne vous ai promis cela, je ne me suis obligé à cela que conditionnellement. Il fut institué héritier conditionnellement.

CONDITIONNER. v. a.

CONDITIONNER. v. a. Donner à une chose les qualités requises. Il s' emploie surtout dans le Commerce et dans les Arts mécaniques. Bien conditionner une étoffe.

CONDITIONNÉ, ÉE. participe

CONDITIONNÉ, ÉE. participe Marchandises bien conditionnées, mal conditionnées. Des draps bien conditionnés. Livres bien conditionnés.

Fig. et fam., Il est bien conditionné, se dit D' un homme tout à fait ivre.

Fig. et fam., C' est une sottise, une étourderie, etc., bien conditionnée, C' est une grosse sottise, une grande étourderie, etc.

CONDOLÉANCE. s. f.

CONDOLÉANCE. s. f. Il n' est guère usité que dans ces locutions, Compliment de condoléance, lettre de condoléance, Compliment qui se fait, lettre qui s' écrit pour témoigner la part qu' on prend à la douleur de quelqu' un. Nous avons été lui faire nos compliments de condoléance. Tous ses amis lui ont écrit des lettres de condoléance sur la mort de son fils.

CONDOR. s. m.

CONDOR. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau du Pérou, le plus grand que l' on connaisse: il a jusqu' à vingt-cinq pieds d' envergure.

CONDOULOIR (SE). v. pron.

CONDOULOIR (SE). v. pron. Participer à la douleur de quelqu' un, témoigner qu' on prend part à son déplaisir. Se condouloir avec quelqu' un. Il ne s' emploie qu' à l' infinitif, et il est vieux.

CONDUCTEUR, TRIGE. s.

CONDUCTEUR, TRIGE. s. Celui, celle qui conduit. Moïse était le conducteur du peuple de Dieu. Conducteur de la jeunesse. Conducteur du troupeau. Le conducteur d' une barque. Le conducteur d' une diligence. C' est la conductrice de toutes ces jeunes filles.

Il se dit, en Physique, Des divers corps de la nature, en tant qu' ils sont plus ou moins propres à transmettre le calorique ou le fluide électrique. On distingue les corps en bons et mauvais conducteurs du calorique, de l' électricité. Les métaux sont de bons conducteurs.

Il se dit quelquefois adjectivement, dans l' un et dans l' autre sens. Un fil conducteur. Les substances conductrices de l' électricité.

En termes d' Impr., Points conducteurs. Voyez POINT.

CONDUCTEUR

CONDUCTEUR se dit aussi de La pièce de cuivre, ordinairement cylindrique et isolée, qui, dans la machine électrique, attire et retient le fluide.

CONDUCTION. s. f.

CONDUCTION. s. f. T. de Droit romain. Action de prendre à loyer.

CONDUIRE. v. a.

CONDUIRE. v. a. Mener, guider, faire aller. Il se dit en parlant Des personnes. Conduire quelqu' un. Conduire un aveugle. Conduire des voyageurs. Il prit des guides qui le conduisirent. Conduisez monsieur à sa chambre. Je vais vous conduire auprès d' elle. Il se laissa conduire en prison. Conduire une armée par des défilés. Conduire les pas de quelqu' un, Le conduire.

Il se dit également en parlant Des animaux. Conduire des chevaux. Conduire des mulets. Conduire un troupeau.

Il se dit même en parlant Des choses inanimées. Conduire des vivres. Conduire du vin, des marchandises. Conduire une charrette, une voiture.

Conduire l' eau, La faire aller d' un endroit à un autre par des rigoles, par des canaux.

Conduire une ligne, La faire passer par différents points.

Conduire la main de quelqu' un, à quelqu' un, Lui tenir la main pour lui faire mieux tracer des caractères, un dessin, etc. Conduire la main d' une personne qui écrit, d' un écolier qui apprend à écrire. Son maître d' écriture est encore obligé de lui conduire la main.

CONDUIRE

CONDUIRE s' emploie aussi figurément, tant au sens physique qu' au sens moral. Ses traces nous conduisirent jusqu' au lieu où il s' était caché. Ce chemin conduit à la ville. Quel dessein conduit ici vos pas? Quand il commit le crime, une aveugle fureur conduisait son bras. L' ouvrage fut conduit jusqu' au dixième volume, et en resta là. Une semblable doctrine doit conduire à l' athéisme. Savons-nous jusqu' où sa fureur peut le conduire? Cela me conduit à vous parler de telle chose. On ne conçoit pas ce qui a pu le conduire à une pareille démarche. Conduire à la gloire. Conduire un État à sa ruine.

Poétiq., Conduire une femme à l' autel, L' épouser.

Conduire quelque chose, un ouvrage à sa perfection, Le rendre accompli, y mettre la dernière main. On dit dans un sens analogue, Conduire une chose à sa fin, à son terme, etc.

CONDUIRE

CONDUIRE signifie encore, Avoir inspection sur un ouvrage, en avoir la direction. Il se dit en parlant Des ouvrages matériels. Conduire une construction. Conduire un travail. Conduire une tranchée.

Il se dit également en parlant Des ouvrages d' esprit et des choses morales. Conduire un dessein, une entreprise, une intrigue. Il a bien conduit, mal conduit cette affaire. C' est lui qui a tout conduit.

CONDUIRE

CONDUIRE signifie aussi, Commander et servir de chef, régir, gouverner. Conduire une armée, une flotte, un vaisseau, une barque. Moïse conduisit le peuple d' Israël. Ce général sait bien conduire une armée. Conduire des troupes. Conduire l' avant-garde. Conduire des ouvriers. Ce père conduit bien sa famille. Conduire une maison. Conduire un orchestre. Conduire la diligence. Conduire une horloge. Il a bien conduit sa fortune. Conduire la conscience de quelqu' un. Conduire quelqu' un dans ses affaires. C' est un tel qui le conduit. Se laisser conduire par quelqu' un. Ce peuple-là est difficile à conduire.

Il se dit également, dans ce sens, De la raison et des passions personnifiées. La raison le conduit. Ses passions le conduisent. Il se laisse conduire par son intérêt.

Prov. et fig., Conduire la barque, Conduire quelque entreprise, quelque affaire; et, Conduire bien sa barque, Conduire bien ses affaires.

CONDUIRE

CONDUIRE se met aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Se comporter, avoir telle ou telle conduite. Il se conduit bien. Il se conduit mal. Il s' est conduit vaillamment. Il sait bien se conduire. Cette femme s' est toujours bien conduite. Conduisez-vous bien.

CONDUIRE

CONDUIRE signifie encore, Accompagner quelqu' un par honneur, par civilité, par occasion, ou pour sûreté. Cet ambassadeur fut conduit à l' audience par tel prince, par un maréchal de France. J' ai affaire dans ce quartier, je vous y conduirai, je vous conduirai jusque-là. Il avait peur de ses ennemis, il se fit conduire. Se laisser conduire. Mes domestiques vous conduiront. Il est allé conduire une voiture d' argent. Conduire un convoi.

CONDUIT, ITE. participe

CONDUIT, ITE. participe Une pièce de théâtre, une intrigue bien conduite, Dont les incidents sont bien amenés.

CONDUIT. s. m.

CONDUIT. s. m. Tuyau, canal par lequel coule et passe quelque chose de liquide, de fluide, de l' eau, de l' air, etc. Conduit souterrain. Conduit de pierre ou de plomb. Le conduit d' une fontaine. Conduit d' eau. Faire un conduit. Faire passer par un conduit. Boucher un conduit. Ces eaux se déchargent par tel conduit. Les conduits par où la bile se décharge. Les conduits de l' urine. Le conduit auditif. Les conduits nourriciers. Il a les conduits bouchés, obstrués, les conduits resserrés. Ce médicament resserre, ouvre les conduits.

CONDUITE. s. f.

CONDUITE. s. f. Action de conduire, de mener, de guider. Être chargé de la conduite d' un aveugle, de la conduite d' un convoi. La conduite d' un troupeau.

Être chargé de la conduite d' un ambassadeur, Être chargé de l' aller recevoir sur la frontière, ou de l' y reconduire, en lui faisant fournir sur la route les voitures et les vivres nécessaires.

CONDUITE

CONDUITE se dit aussi de La direction d' un ouvrage, d' un projet, d' une affaire. Avoir la conduite d' un bâtiment, d' un travail, d' une tranchée. Avoir la conduite d' une horloge. Prendre la conduite d' une entreprise. Se charger de la conduite d' une affaire, d' un procès. Laissez-moi la conduite de cette affaire.

La conduite d' un poëme épique, d' un poëme dramatique, La manière dont les événements, les incidents y sont disposés et amenés.

CONDUITE

CONDUITE se dit encore Du commandement sur les peuples, et du gouvernement, soit politique, soit militaire, soit ecclésiastique. Être chargé de la conduite d' un grand État. Avoir une grande part à la conduite des affaires. Avoir la conduite d' une armée, d' un régiment. Les Juifs quittèrent l' Égypte sous la conduite de Moïse. Être chargé de la conduite d' un diocèse, d' une paroisse, de la conduite des âmes.

Il se dit aussi de L' inspection qu' on a sur les moeurs, sur les actions de quelqu' un. Être chargé de la conduite d' un jeune prince. Prendre la conduite d' un jeune homme, en abandonner la conduite à quelqu' un. Ce jeune homme est sous ma conduite.

CONDUITE

CONDUITE se dit en outre de La manière d' agir, de la façon dont chacun se gouverne. Avoir une bonne conduite, une mauvaise conduite, une sage conduite. Conduite régulière. Conduite imprudente. Conduite équivoque. Conduite déplacée. Conduite déplorable. On ne comprend rien à sa conduite. Blâmer la conduite de quelqu' un. Justifier sa conduite. Calomnier la conduite de quelqu' un. On ne peut rien trouver à redire à sa conduite. Je suis satisfait de votre conduite. La conduite de cette femme a toujours été sage. C' est à vous à répondre de sa conduite. Sa conduite à votre égard ne mérite que des éloges. La conduite qu' il a tenue hier est sans excuse.

Avoir de la conduite, Avoir une conduite sage et prudente; et, au contraire, N' avoir point de conduite, n' avoir aucune conduite, être sans conduite, manquer de conduite, Se conduire imprudemment en toutes choses.

CONDUITE

CONDUITE en termes d' Hydraulique, Suite de tuyaux ou d' aqueducs qui portent d' un lieu à un autre les eaux d' une fontaine, d' un étang, d' une rivière, etc. Conduite de fer, de plomb, etc. Cette conduite a coûté beaucoup d' argent. Cette conduite est de deux cents mètres.

CONDYLE. s. m.

CONDYLE. s. m. T. d' Anatomie, qui se dit en général de Toutes les éminences des articulations. Les condyles du fémur. Les condyles de la mâchoire. Etc.

CONDYLOME. s. m.

CONDYLOME. s. m. Excroissance de chair. Il se dit particulièrement de Celles qui proviennent d' une maladie vénérienne.

CÔNE. s. m.

CÔNE. s. m. T. de Mathém. La surface que décrit une ligne droite assujettie à passer toujours par un même point fixe, et obligée en outre de toucher toujours dans son mouvement une certaine courbe donnée, que l' on appelle directrice. Quand cette courbe est une circonférence de cercle, on dit que le cône est circulaire: c' est sa forme la plus commune dans les usages pratiques. Les pains de sucre sont faits en cône.

Cône tronqué, Celui dont la partie supérieure a été coupée par un plan.

Cône droit, Cône circulaire dont l' axe est perpendiculaire à la base. Cône oblique, Celui dont l' axe est oblique sur la base.

En Optique, Cône de lumière, Faisceau de rayons lumineux qui partent d' un point quelconque en divergeant, et tombent sur une surface.

En Astron., Cône d' ombre, L' ombre en forme de cône que projette une planète du côté où elle n' est pas éclairée par le soleil. Il se dit principalement en parlant De la lune et de la terre. Il y a éclipse de soleil quand la terre passe dans le cône d' ombre formé par la lune.

CÔNE

CÔNE se dit aussi d' Un moule de fer fondu, de forme conique, dans lequel on verse les métaux en fusion, pour séparer la partie métallique des scories.

CÔNE

CÔNE en Botanique, se dit Du fruit des pins, des sapins, etc., lequel consiste en un assemblage ovoïde d' écailles ligneuses, appliquées les unes sur les autres, et fixées par leur base autour d' un axe commun. Il se nomme aussi Strobile. On appelle Conifères les arbres dont le fruit est un cône.

CÔNE

CÔNE en Conchyliologie, se dit d' Un genre de coquilles univalves, qui renferme un très-grand nombre d' espèces, remarquables par leur élégance et par l' éclat de leurs couleurs.

CONFABULATION. s. f.

CONFABULATION. s. f. Entretien familier. Ils étaient en confabulation. Il est vieux et ne se dit que par plaisanterie.

CONFABULER. v. n.

CONFABULER. v. n. S' entretenir familièrement. Ils confabulaient ensemble. Il est vieux et ne se dit que par plaisanterie.

CONFECTION. s. f.

CONFECTION. s. f. Il se dit, en général, de L' action par laquelle on fait, on exécute quelque chose. La confection d' un canal, d' un bâtiment, d' un chemin, etc.

Il se dit quelquefois dans le sens particulier d' Achèvement. Jusqu' à parfaite et entière confection.

En termes de Pratique, La confection d' un papier terrier, la confection d' un inventaire, L' action de faire, de composer un papier terrier, un inventaire. Travailler à la confection d' un papier terrier. Après la confection de l' inventaire. On dit de même, en termes d' Administration, La confection des listes électorales, etc.

CONFECTION

CONFECTION en termes de Pharmacie, Médicament composé d' un certain nombre de poudres tirées ordinairement du règne végétal, et de sirop ou de miel. Bonne confection. Confection d' hyacinthe. Confection alkermès. Faire une confection. Mettre, dissoudre quelque drogue dans une confection. Cette confection est composée de...

CONFECTIONNER. v. a.

CONFECTIONNER. v. a. Faire. Il se dit principalement dans les Arts et métiers. Confectionner une machine. Cet homme s' est chargé de faire confectionner l' habillement des troupes.

CONFECTIONNÉ, ÉE. participe

CONFECTIONNÉ, ÉE. participe Des habits, des souliers bien confectionnés.

CONFÉDÉRATIF, IVE. adj.

CONFÉDÉRATIF, IVE. adj. Qui concerne une confédération; où il y a confédération. Un traité confédératif. Une forme de gouvernement confédérative. Il est peu usité.

CONFÉDÉRATION. s. f.

CONFÉDÉRATION. s. f. Ligue, alliance entre des États indépendants. Se joindre, s' unir par confédération. Il y a confédération entre ces trois États, entre ces trois souverains. Renouveler une confédération. Entrer en confédération. Ce prince était de la confédération. Ils étaient dans la confédération. Traité de confédération. Observer les articles d' une confédération. La confédération du Rhin. La confédération suisse. La confédération des États-Unis d' Amérique.

Il se dit aussi Des ligues que font entre eux, dans quelques États, les sujets mécontents. La confédération de l' armée de Lithuanie. La confédération de Bar est célèbre dans l' histoire de la Pologne.

CONFÉDÉRER (SE). v. pron.

CONFÉDÉRER (SE). v. pron. Se liguer ensemble, s' unir par confédération. Se confédérer avec quelqu' un. Ils se sont confédérés. Les nobles polonais se confédérèrent.

CONFÉDÉRÉ, ÉE. participe

CONFÉDÉRÉ, ÉE. participe Les États, les rois, les princes confédérés. Les nations confédérées. Les sujets confédérés.

Il est aussi substantif. Secourir, assister ses confédérés. Abandonner ses confédérés. Les confédérés de Bar.

CONFÉRENCE. s. f.

CONFÉRENCE. s. f. La comparaison que l' on fait de deux choses, pour voir en quoi elles s' accordent, et en quoi elles diffèrent. La conférence des ordonnances, des coutumes. Conférence des temps, etc. Conférence des textes. Conférence des passages.

Il signifie encore, L' entretien que deux ou plusieurs personnes ont ensemble sur quelque affaire ou matière sérieuse. Grande, docte conférence. Ils eurent de longues conférences ensemble. Nouer une conférence. Se rendre, se trouver à une conférence. Tenir conférence. Entrer en conférence avec quelqu' un. La conférence fut assignée à tel jour. Conférence diplomatique. Les conférences pour la paix. Les conférences pour les limites. La conférence fut rompue, fut renouée. Des conférences académiques. Conférences philosophiques.

Il se dit quelquefois Des diplomates réunis pour conférer ensemble. La conférence de Londres.

CONFÉRENCE

CONFÉRENCE se dit aussi d' Un discours prononcé en chaire, dans lequel on examine quelque point de doctrine, de morale religieuse, ou de discipline ecclésiastique. Les conférences de Massillon. Assister à une conférence. Suivre les conférences d' un prédicateur.

Il se dit également d' Une réunion de jeunes avocats et d' étudiants, dans laquelle on discute des questions de droit, pour s' exercer à la plaidoirie. Former une conférence. Faire partie d' une conférence. Être d' une conférence. Aller à la conférence.

CONFÉRER. v. a.

CONFÉRER. v. a. Comparer deux choses pour juger en quoi elles s' accordent, et en quoi elles diffèrent. Il se dit particulièrement Des lois, ordonnances, coutumes, matières de littérature, arts libéraux, etc. Conférer les lois grecques avec les lois romaines. Conférer les ordonnances. Conférer les coutumes. Conférer un auteur avec un autre. Conférer des passages. Conférer les temps. Conférer les chronologistes. Conférer deux manuscrits.

CONFÉRER

CONFÉRER signifie aussi, Donner, accorder. Conférer des honneurs, des dignités, des charges, des priviléges. Plus les princes ont de grâces à conférer, plus ils sont puissants. On dit en parlant Des choses saintes: Conférer les ordres sacrés. Conférer le baptême. Les sacrements confèrent la grâce. Dieu confère la grâce. Etc.

Conférer un bénéfice, Pourvoir à un bénéfice vacant. Conférer sur la nomination d' un patron ecclésiastique, d' un patron laïque. Conférer de plein droit. Il avait le droit de conférer tels bénéfices.

CONFÉRER

CONFÉRER est aussi neutre, et signifie, Parler ensemble, raisonner de quelque affaire, de quelque point de doctrine. Nous avons souvent conféré ensemble. L' affaire est importante, elle mérite que nous en conférions à loisir. Nous en conférerons. Il en a conféré avec un tel. Les ambassadeurs confèrent sur la paix. Ils ont conféré de leurs affaires communes.

CONFÉRÉ, ÉE. participe

CONFÉRÉ, ÉE. participe

CONFERVE. s. f.

CONFERVE. s. f. T. de Botan. Nom générique de certaines plantes aquatiques et marines, qui sont capillaires, articulées ou cloisonnées.

CONFESSE. s.

CONFESSE. s. La confession qu' on fait au prêtre. Il n' a point de genre, et ne s' emploie que précédé de l' une des prépositions à ou de. Aller à confesse. Être à confesse. Retourner à confesse. Il vient de confesse. Il va à confesse à tel prêtre.

CONFESSER. v. a.

CONFESSER. v. a. Avouer, demeurer d' accord. Confesser la vérité. Confesser ce qui en est. Il est vrai, je le confesse. Il a confessé sa faute, son crime. Appliqué à la question, il ne confessa rien, il confessa tout. Il confesse qu' il est vaincu. Il se confesse vaincu. Je soussigné reconnais et confesse avoir, etc. Je vous confesse que j' ai tort. J' ai tort, je vous le confesse, je le confesse.

Fig. et fam., Confesser la dette, Confesser qu' on a tort, convenir d' un fait qu' on voulait cacher.

Confesser JÉSUS-CHRIST, confesser la foi de JÉSUS-CHRIST, Avouer que l' on est chrétien, faire profession publique de la foi de JÉSUS-CHRIST, jusqu' à s' exposer aux persécutions. On dit absolument, Confesser de coeur et de bouche, de coeur comme de bouche.

CONFESSER

CONFESSER signifie aussi, Déclarer ses péchés, soit au prêtre dans le sacrement de pénitence, soit à Dieu seul dans quelque prière particulière. Confesser ses péchés. Confesser ses fautes.

Il s' emploie très-souvent, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Se confesser à Dieu. Se confesser à un prêtre. Il faut se confesser au moins une fois l' an. Vous avez fait telle chose, vous en êtes-vous confessé? Lorsque l' on dit simplement, Se confesser, cela s' entend toujours de la confession sacramentelle que l' on fait au prêtre. Il est allé se confesser.

Prov. et fig., Se confesser au renard, Découvrir son secret à un homme qui est intéressé à en tirer avantage contre nous.

CONFESSER

CONFESSER signifie encore, Ouïr un pénitent en confession; et, dans ce sens, il est toujours actif. Le prêtre qui l' a confessé. Un prêtre qui confesse un grand nombre de pénitents. Un prêtre qui ne confesse point, qui n' a pas les pouvoirs pour confesser.

Prov. et fig., C' est le diable à confesser, se dit en parlant D' un aveu difficile à obtenir, et en général D' une chose difficile à faire.

CONFESSÉ, ÉE. participe

CONFESSÉ, ÉE. participe Prov., Une faute confessée est à demi pardonnée, Une faute qu' on avoue en devient plus pardonnable.

CONFESSEUR. s. m.

CONFESSEUR. s. m. Dans l' usage de la primitive Église, il signifiait, Celui qui avait confessé constamment la foi de JÉSUS-CHRIST, jusqu' à souffrir des tourments, mais sans mourir. Depuis, l' Église a honoré de ce nom tous les saints qui n' ont point été martyrs. La fête d' un confesseur. Ce n' est pas un martyr, c' est un confesseur. On dit également, Les confesseurs de la foi.

CONFESSEUR

CONFESSEUR se dit aussi Du prêtre qui a pouvoir d' ouïr en confession, et d' absoudre. Bon, discret, sage confesseur. Confesseur approuvé. Sévère confesseur. Confesseur doux, indulgent. Un tel est son confesseur. Le confesseur d' une communauté de religieuses. Dire ses péchés à un confesseur. Se jeter aux pieds d' un confesseur. Le confesseur lui a imposé telle pénitence.

CONFESSION. s. f.

CONFESSION. s. f. Aveu, déclaration que l' on fait de quelque chose. Confession sincère, franche, ingénue. Confession forcée, extorquée. Vous demeurez d' accord par votre propre confession que... Désirez-vous une plus ample, plus entière, plus franche, plus expresse confession?

La confession d' un criminel, Ce qu' il confesse devant le juge.

En termes de Droit, Diviser la confession. Prendre une partie de ce qu' un homme confesse, et rejeter l' autre. On ne doit pas diviser la confession.

Confession de foi, ou absolument, Confession, Déclaration, exposition faite de bouche ou par écrit, de la foi que l' on professe. En mourant il fit sa confession de foi. La confession de foi de telles Églises. La confession des Églises réformées. La confession d' Augsbourg.

CONFESSIONS

CONFESSIONS au pluriel, a été donné pour titre, par différents auteurs, à Des mémoires où ils font l' aveu des erreurs de leur vie. Les Confessions de saint Augustin. Les Confessions de J. J. Rousseau.

CONFESSION

CONFESSION se dit aussi de La déclaration que le pénitent fait de ses péchés, soit publiquement, soit à un prêtre, soit à Dieu seul. Confession publique. Confession sacramentale ou sacramentelle. Confession auriculaire. Faire sa confession à Dieu seul. Faire sa confession au prêtre. Faire une bonne confession, une confession générale. Si la confession n' est entière, elle est nulle. Confession sacrilége. Le tribunal de la confession. Ouïr, entendre en confession, dans le tribunal de la confession. Recevoir la confession de quelqu' un. Le sceau de la confession. Le secret de la confession. Révéler la confession. Il y a matière de confession, à confession.

Prov., On lui donnerait le bon Dieu sans confession, se dit D' une personne dont l' extérieur annonce beaucoup de douceur, de simplicité, mais qui n' a que de l' hypocrisie.

Fig., Confier quelque chose à quelqu' un sous le sceau de la confession, À condition que le secret en sera inviolable.

Billet de confession, Attestation par laquelle un prêtre certifie qu' il a entendu quelqu' un en confession.

CONFESSIONNAL. s. m.

CONFESSIONNAL. s. m. Siége ou espèce de niche de boiserie où le prêtre se met pour entendre en confession le pénitent qui est à genoux à l' un des deux côtés, sur une espèce de prie-Dieu. Il sortait du confessionnal. On a fait plusieurs confessionnaux dans cette église.

CONFIANCE. s. f.

CONFIANCE. s. f. Espérance ferme en quelqu' un, en quelque chose. Avoir confiance, prendre confiance, une grande confiance, une ferme confiance, une extrême confiance en quelqu' un. Mettre sa confiance en Dieu. J' ai grande confiance en vous, en votre secours. Sotte confiance. Aveugle confiance. Entière confiance. Juste confiance. Vaine confiance. Mettre sa confiance dans les richesses. Mettre sa confiance en soi-même, en ses propres forces. Avoir de la confiance en ses forces. Prendre confiance dans l' avenir. Prendre confiance. Reprendre confiance.

Il se dit aussi de L' assurance qu' on prend sur la probité, sur la discrétion de quelqu' un. La confiance est l' âme du commerce. Altérer la confiance. Prendre confiance en quelqu' un, lui parler avec confiance. Donner sa confiance à quelqu' un. Vous avez mal placé votre confiance. Je lui ai retiré ma confiance. Accorder sa confiance. Il est honoré de la confiance du prince. Il a la confiance du prince. Votre confiance m' honore. Donner des marques de confiance. Témoigner une grande confiance à quelqu' un. Il mérite la confiance de tous les gens de bien. Excès de confiance. Perdre la confiance de ses amis. Il a abusé de la confiance qu' on avait en lui. Il a trahi leur confiance.

Homme de confiance, Celui qu' on emploie ordinairement dans les affaires les plus délicates et les plus secrètes. C' est son homme de confiance. On dit aussi, Une personne de confiance, Une personne en qui on se confie. Envoyer une personne de confiance. Faire parler de quelque affaire par une personne de confiance. On dit également, Place de confiance, Place où l' on ne met que les personnes en qui l' on se confie.

CONFIANCE

CONFIANCE se dit quelquefois d' Une liberté honnête qu' on prend en certaines occasions. Aborder quelqu' un avec confiance.

Il se prend encore pour Sécurité, hardiesse. Parler en public avec une grande confiance. Ne vous troublez pas de la sorte, ayez plus de confiance. Aller au combat avec confiance. Se présenter au péril avec confiance. J' ose dire avec confiance que... Cela donne de la confiance. Il sut endormir leur confiance. Il ranima leur confiance.

Il signifie aussi quelquefois, Présomption. Avoir, se donner des airs de confiance. Être plein de confiance.

CONFIANT, ANTE. adj.

CONFIANT, ANTE. adj. Disposé à la confiance. Cet homme n' est pas assez confiant. Un caractère confiant. Une âme confiante.

Il signifie aussi, Présomptueux. C' est un homme bien confiant. Il a l' air confiant.

CONFIDEMMENT. adv.

CONFIDEMMENT. adv. En confidence. Je vous dis cela confidemment.

CONFIDENCE. s. f.

CONFIDENCE. s. f. Communication d' un secret. Faire une confidence, des confidences à quelqu' un. Un échange de confidences. Recevoir des confidences. Nous fûmes obligés de le mettre dans notre confidence. Il était dans la confidence. Faire confidence de quelque chose à quelqu' un. Il m' a fait confidence de son dessein.

Faire une fausse confidence à quelqu' un, Lui dire en secret quelque chose de faux, dans le dessein de le tromper.

CONFIDENCE

CONFIDENCE se dit aussi de La confiance qui porte quelqu' un à faire part de tous ses secrets à un autre. Être dans la confidence, être bien avant dans la confidence de quelqu' un. Entrer dans la confidence de quelqu' un. Il sut toujours se conserver dans la confidence du prince.

En confidence, Secrètement, sous le sceau du secret. Je vous dis cela en confidence. Parler en confidence.

CONFIDENCE

CONFIDENCE en Matière bénéficiale, Convention secrète et illicite, par laquelle une personne donne ou fait donner un bénéfice à une autre, à la charge que le titulaire lui en donnera ou lui en laissera la disposition ou le revenu. Tenir un bénéfice en confidence, par confidence.

CONFIDENT, ENTE. s.

CONFIDENT, ENTE. s. Celui, celle à qui l' on confie ses plus secrètes pensées. C' est son confident. C' est sa confidente. Achate était le confident d' Énée. Il était le confident de toute l' intrigue. J' étais le confident de ses peines. Il fut trahi par son confident. Confident discret. Sa plus chère confidente.

Il se dit quelquefois figurément, dans le style poétique, en parlant D' objets inanimés. Rochers, confidents de mes peines.

CONFIDENT

CONFIDENT au Théâtre, se dit de Certains personnages subalternes dans les tragédies, auxquels le poëte donne plus ou moins de part à l' action et au dialogue, et qui communément sont chargés des récits. Corasmin est un confident dans la tragédie de Zaïre, Céphise une confidente dans la tragédie d' Andromaque. Les rôles de confidents, de confidentes forment un emploi à part. Un tel joue les confidents. Etc.

CONFIDENTIAIRE. s. m.

CONFIDENTIAIRE. s. m. Celui qui tient un bénéfice par confidence. C' était un confidentiaire. Il fut déclaré confidentiaire.

CONFIDENTIEL, ELLE. adj.

CONFIDENTIEL, ELLE. adj. T. de Négociation. Qui se dit, qui se fait en confidence; par opposition a Officiel. Avis confidentiel. Note confidentielle.

CONFIDENTIELLEMENT. adv.

CONFIDENTIELLEMENT. adv. D' une manière confidentielle, en confidence. Cela m' a été dit confidentiellement, et non pas officiellement.

CONFIER. v. a.

CONFIER. v. a. Commettre quelque chose à la fidélité, au soin, à l' habileté de quelqu' un. Confier un dépôt. Je vous ai confié ce que j' avais de plus précieux et de plus cher. Je le confie à vos soins. Le roi lui a confié l' administration de la justice, des finances. Confier une place, la défense d' une place, le gouvernement d' une province. Confier à un domestique la garde d' une maison. Confier l' éducation, la conduite, la personne d' un jeune prince à un sage gouverneur. Elle a confié sa fille à une de ses amies.

Il signifie également, Dire en confidence. Confier son secret à un ami. Je vous confie mes craintes. Il me confia ses peines. Elles se confièrent mutuellement leurs projets. C' est un secret que je confie à votre foi.

Il se dit figurément, dans l' un et dans l' autre sens, en parlant Des choses physiques ou morales, considérées comme dépositaires, agents, ou confidents. Confier des semences à la terre. Confier sa destinée au hasard. Rien de ce qu' il confie à sa mémoire ne s' en efface. Il serait dangereux de confier ce secret au papier.

Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' assurer, prendre confiance. Je me confie à vous. Se confier au hasard. Il se confiait dans la bonté de sa cause. Je me confie en Dieu, en la Providence. Il s' est confié en ses amis. Se confier en soi-même. Se confier en ses forces.

CONFIÉ, ÉE. participe

CONFIÉ, ÉE. participe

CONFIGURATION. s. f.

CONFIGURATION. s. f. T. didactique. La forme extérieure d' un corps, l' ensemble des surfaces qui le bornent et lui donnent une figure particulière. La différente configuration des corps. Les cristaux des différents sels ont, affectent diverses configurations.

CONFIGURER. v. a.

CONFIGURER. v. a. Figurer l' ensemble. Il est peu usité.

CONFIGURÉ, ÉE. participe

CONFIGURÉ, ÉE. participe

CONFINER. v. n.

CONFINER. v. n. Toucher aux confins d' un pays, d' une terre, etc. La France confine avec l' Espagne. Les terres qui confinent à la forêt.

Il est aussi actif, et signifie, Reléguer dans un certain lieu. On l' a confiné dans une île. On l' a confinée dans un monastère.

Il s' emploie, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Se confiner au fond d' une province. Se confiner dans une solitude.

CONFINÉ, ÉE. participe

CONFINÉ, ÉE. participe

CONFINS. s. m. pl.

CONFINS. s. m. pl. Les limites, les extrémités d' un pays, d' un territoire. Sur les confins du royaume, de la province. Régler les confins d' un État. Les confins d' un diocèse. Les confins d' un département. Les derniers confins.

Fig., Aux confins de la terre, Dans les lieux de la terre les plus éloignés de celui où l' on se trouve.

CONFIRE. v. a.

CONFIRE. v. a. (Je confis, tu confis, il confit; nous confisons, vous confisez, ils confisent. Je confisais. Je confis. J' ai confit. Je confirai. Confis. Que je confise. Confisant.) Faire cuire des fruits, des fleurs ou des légumes, dans certain suc, dans certaine liqueur, qui pénètre leur substance, et qui s' y incorpore. Confire au sucre, au miel, à l' eau-de-vie. Confire au vin doux, au vin cuit. Confire au caramel. Confire au sel et au vinaigre. Confire des abricots, des cerises, des coings, du verjus, de l' écorce d' orange, de citron, etc.

CONFIT, ITE. participe

CONFIT, ITE. participe Citrons confits. Marrons confits. Prunes, cerises confites à l' eau-de-vie.

Par extension, Fruits confits sur l' arbre, Fruits extrêmement mûrs et cuits par le soleil.

Fig. et fam., Être tout confit en dévotion, Être dans les grandes pratiques de la dévotion.