DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI BIENVEILLANT, ANTE. adj.

BIENVEILLANT, ANTE. adj. Qui a de la bienveillance, ou Qui marque de la bienveillance. Il s' est montré fort bienveillant à mon égard. Il l' a fait de la manière la plus bienveillante. Nous reçûmes de lui un accueil bienveillant. Un langage bienveillant. Des paroles bienveillantes.

BIENVENU, UE. adj.

BIENVENU, UE. adj. Que l' on accueille avec plaisir. C' est un homme qui est bienvenu partout.

Fam., Vous ne seriez pas bienvenu à lui aller dire cela, Il vous accueillerait fort mal, si vous alliez le lui dire.

BIENVENU

BIENVENU s' emploie souvent comme substantif. Soyez le bienvenu, la bienvenue. On écrit aussi, Bien venu, en deux mots: voyez le participe de VENIR.

BIENVENUE. s. f.

BIENVENUE. s. f. L' heureuse arrivée de quelqu' un. Il ne se dit proprement que De la première fois qu' on arrive en quelque endroit, ou qu' on est reçu dans un corps, lorsque la coutume est de payer quelque droit ou de régaler en y entrant. Payer sa bienvenue. Donner un repas pour sa bienvenue.

BIENVOULU, UE. adj.

BIENVOULU, UE. adj. Qui est aimé, à qui l' on veut du bien. On écrit aussi, Bien voulu, en deux mots: voyez le participe de VOULOIR. Il est vieux.

BIÈRE. s. f.

BIÈRE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Bierre.) Boisson fermentée, qui se fait avec du blé ou de l' orge, et du houblon. Double bière. Bière forte. Petite bière. Bière blanche. Bière nouvelle. Bière mousseuse. Bière de Hollande. Bière d' Angleterre. Une bouteille de bière. Un verre de bière. Faire de la bière. Brasser de la bière. Brasseur de bière. Levûre de bière. Il y a de la levûre de bière dans ce pain.

Bière de mars, Bière brassée dans le mois de mars.

Prov. et fig., C' est une enseigne à bière, se dit D' un portrait, d' un tableau très-mal fait, très-mal peint.

Prov., fig. et pop., Ce n' est pas de la petite bière, Ce n' est pas une bagatelle.

BIÈRE. s. f.

BIÈRE. s. f. Cercueil; sorte de coffre, fait de planches, où l' on enferme un corps mort pour le porter et le déposer en terre. Mettre un corps dans la bière. Clouer une bière. On descendit la bière dans la fosse.

BIÈVRE. s. m.

BIÈVRE. s. m. Ancien nom du castor.

BIEZ. s. m.

BIEZ. s. m. Canal qui conduit les eaux pour les faire tomber sur la roue d' un moulin. Le biez d' un moulin.

En termes de Ponts et Chaussées, Le biez supérieur et le biez inférieur d' une écluse, Les parties du canal qui se trouvent l' une en amont, l' autre en aval de l' écluse.

BIFFER. v. a.

BIFFER. v. a. Effacer ce qui est écrit, en sorte qu' on ne le puisse lire, et qu' il soit annulé. On l' emploie surtout en termes de Pratique et de Comptabilité. Il fut ordonné par arrêt que ces mots seraient biffés de son écrit. Il a biffé cette clause de son testament. L' écrou de son emprisonnement a été rayé et biffé. Cet article de compte a été biffé.

BIFFÉ, ÉE participe

BIFFÉ, ÉE participe

BIFIDE. adj. des deux genres

BIFIDE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui est fendu en deux jusqu' à la moitié de sa longueur, environ. Calice bifide. Pétale bifide. Stigmate bifide. --- Plusieurs autres termes de Botanique, auxquels il serait inutile de consacrer ici des articles particuliers, sont formés de la même manière: Bidenté (à deux dents). Biflore (à deux fleurs). Bilabié (à deux lèvres). Bilobé (à deux lobes). Biloculaire (à deux loges). Etc. Voyez cependant BISSEXUEL et BIVALVE.

BIFTECK. s. m.

BIFTECK. s. m. T. de Cuisine, qui est une altération du mot anglais Beef-steak ou stake. Tranche de boeuf grillée. Bifteck aux pommes de terre. Bifteck au cresson. Bifteck à l' anglaise. Servir des biftecks.

BIFURCATION. s. f.

BIFURCATION. s. f. L' endroit où une chose fourche et se divise en deux. La bifurcation d' un chemin, du tronc d' un arbre, de la racine d' une dent.

BIFURQUER (SE). v. pron.

BIFURQUER (SE). v. pron. Se diviser en deux, fourcher. Il s' emploie surtout en termes d' Anatomie et de Botanique. Quelquefois les racines des dents molaires se bifurquent vers le bout. La tige, les rameaux de cette plante se bifurquent.

BIFURQUÉ, ÉE. participe

BIFURQUÉ, ÉE. participe Tige bifurquée. Pédoncule bifurqué.

BIGAME. adj. des deux genres

BIGAME. adj. des deux genres T. de Droit criminel. Qui a commis le crime de bigamie, c' est-à-dire, qui est marié à deux personnes en même temps. Il est bigame. Elle est bigame.

Il s' emploie aussi comme substantif. Autrefois les bigames étaient punis de mort.

BIGAME

BIGAME se dit également, en Droit canon, de Ceux qui ont été mariés deux fois. Les bigames ne sont point reçus aux ordres sacrés sans dispense. Les canonistes ont aussi qualifié de bigames ceux qui, ne s' étant mariés qu' une fois, avaient épousé une veuve.

BIGAMIE. s. f.

BIGAMIE. s. f. T. de Droit criminel. Crime qui consiste à être marié avec deux personnes en même temps. Il fut accusé de bigamie. Crime de bigamie.

Il signifie aussi, en termes de Droit canon, L' état de ceux qui ont passé à un second mariage. Dispense pour les ordres, à cause de la bigamie.

Bigamie spirituelle, État de celui qui possède deux bénéfices de même nature, qu' il est interdit de cumuler, comme deux évêchés, deux cures, etc.

BIGARADE. s. f.

BIGARADE. s. f. Espèce d' orange aigre et un peu amère, sur la peau de laquelle il y a quelques excroissances. Grosse bigarade. Jus de bigarade. Sauce à la bigarade.

BIGARREAU. s. m.

BIGARREAU. s. m. Espèce de cerise rouge et blanche, de la forme des guignes, mais d' une chair plus ferme. Les bigarreaux sont sujets aux vers.

BIGARREAUTIER. s. m.

BIGARREAUTIER. s. m. Arbre qui porte des bigarreaux.

BIGARRER. v. a.

BIGARRER. v. a. Rassembler sur un fond quelconque des couleurs qui tranchent, ou qui sont mal assorties. Il a trop bigarré sa livrée.

Fig. et fam., Bigarrer ses ouvrages de citations, de mots grecs et latins, etc., Les charger, les remplir de citations, etc., qui ne produisent que de la confusion.

BIGARRÉ, ÉE. participe

BIGARRÉ, ÉE. participe Étoffe bigarrée.

BIGARRURE. s. f.

BIGARRURE. s. f. Variété de couleurs tranchantes, ou mal assorties. Il y a trop de bigarrure à ce lit, à cette robe.

Il s' emploie aussi figurément, comme dans ces phrases: Bigarrure de style, Mélange de tons disparates. Il y a de la bigarrure dans cet ouvrage, Il offre un mélange de choses qui vont mal ensemble. Il y a bien de la bigarrure dans cette société, Elle est composée de personnes mal assorties.

BIGLE. adj. des deux genres

BIGLE. adj. des deux genres Louche, qui a un oeil ou les deux yeux tournés en dedans. Un homme bigle. Une femme bigle. Il est bigle. On le fait quelquefois substantif. Un bigle. Une bigle. Il est peu usité.

BIGLER. v. n.

BIGLER. v. n. Regarder en bigle. Il s' accoutume à bigler.

BIGNE. s. f.

BIGNE. s. f. Tumeur au front, qui provient d' un coup ou d' une chute. Il est vieux.

BIGORNE. s. f.

BIGORNE. s. f. Espèce d' enclume à deux cornes ou saillies latérales.

BIGOT, OTE. adj.

BIGOT, OTE. adj. Dévot outré et superstitieux. Il est bigot. Elle est très-bigote.

Il se dit quelquefois De l' air, des manières, etc. Airs bigots. Manières bigotes.

Il est aussi substantif. Faire le bigot. C' est un vrai bigot. Un franc bigot. Une vieille bigote.

BIGOTERIE. s. f.

BIGOTERIE. s. f. Dévotion outrée, attachement superstitieux aux moindres pratiques extérieures de la religion. Toute sa dévotion n' est que bigoterie. Elle est d' une bigoterie ridicule.

BIGOTISME. s. m.

BIGOTISME. s. m. Caractère du bigot.

BIGUE. s. f.

BIGUE. s. f. T. de Marine. Il se dit de Mâts ou mâtereaux qui ont à leur extrémité des poulies garnies de cordages, et qui servent à élever ou à soutenir des fardeaux. Les machines à mâter sont ordinairement formées de deux bigues assemblées comme les deux pièces principales d' une chèvre. Des échafauds soutenus par des bigues.

BIJON. s. m.

BIJON. s. m. T. de Pharmacie. Nom que l' on donne quelquefois à la térébenthine commune.

BIJOU. s. m.

BIJOU. s. m. Petit ouvrage de luxe, précieux par le travail ou par la matière, et qui sert à la parure. Cette femme a de beaux bijoux.

Il se dit aussi Des petites curiosités qui servent à orner une chambre ou un cabinet. Il a un cabinet tout plein de bijoux. Cette acception est maintenant peu usitée.

Fig. et fam., C' est un bijou, un vrai bijou, se dit D' une jolie maison, ou D' un petit ouvrage achevé dans son genre et délicatement travaillé. Cette maison, cette montre, ce petit tableau est un vrai bijou.

BIJOU

BIJOU s' applique aussi, figurément et familièrement, Aux personnes. Ainsi on dit D' une femme jeune et jolie, C' est un joli bijou; D' un enfant aimable et docile, C' est un vrai bijou; D' un enfant qui est l' objet des soins continuels et de la prédilection marquée de quelqu' un, Cet enfant est son bijou.

BIJOUTERIE. s. f.

BIJOUTERIE. s. f. Profession de celui qui fait commerce de bijoux. Il s' est mis dans la bijouterie.

Il se dit aussi Des objets de ce commerce. Ce marchand a une belle boutique de bijouterie. Cet ouvrier travaille en bijouterie. Toutes sortes de bijouteries.

BIJOUTIER, IÈREs.

BIJOUTIER, IÈREs. Celui, celle qui fait et qui vend des bijoux.

BILAN. s. m.

BILAN. s. m. T. de Jurispr. commerciale. État indiquant la situation de l' actif et du passif d' un négociant en faillite. Rédiger, dresser un bilan. Présenter, donner son bilan. Sa faillite est déclarée, il a déposé son bilan au greffe du tribunal de commerce, ou simplement, il a déposé son bilan.

Il se dit aussi de La balance que l' on établit entre ce qu' on possède et ce qu' on doit, sans pour cela être en état de faillite, et seulement pour se rendre compte de sa situation. Cette maison a fait son bilan, et elle a reconnu que ses bénéfices, que ses pertes étaient considérables.

BILBOQUET. s. m.

BILBOQUET. s. m. Sorte de jouet de bois où d' ivoire, formé d' un petit bâton tourné, dont un bout est pointu et l' autre terminé par une espèce de petite coupe, et auquel est suspendue, par une cordelette, une boule percée d' un trou: on met cette boule en mouvement de manière qu' elle retombe et reste dans la coupe, ou qu' elle entre et se fixe dans le bout pointu. Un bilboquet de bois. Un bilboquet d' ivoire. Le jeu du bilboquet.

Il se dit également Du jeu. Jouer au bilboquet.

BILBOQUET

BILBOQUET se dit aussi d' Une petite figure qui a deux plombs aux deux jambes, en sorte que, de quelque façon qu' on la tourne, elle se replace toujours debout. De là ces façons de parler, qui ont vieilli:

Fam., Se tenir droit comme un bilboquet, Se tenir toujours debout.

Fig. et fam., Se retrouver toujours sur ses pieds comme un bilboquet, N' éprouver aucun dérangement dans ses affaires, dans sa fortune, quelles que soient les traverses qu' on essuie.

Fig. et fam., C' est un vrai bilboquet, C' est un homme frivole et léger.

BILE. s. f.

BILE. s. f. Liquide, humeur sécrétée par le foie: elle est d' une consistance et d' une couleur variables, ordinairement d' un jaune tirant sur le vert, et d' une saveur amère. La bile devient quelquefois noire. Émouvoir la bile. Être plein de bile. Regorger de bile. Avoir trop de bile. Vomir de la bile. Débordement de bile. Bile répandue, ou Jaunisse.

Fig., Émouvoir, échauffer la bile, Exciter la colère. Décharger sa bile, Décharger sa colère. Tempérer la bile, Réprimer la colère, rendre moins sujet à la colère. C' est un homme dont il est aisé d' émouvoir la bile. Ce satirique a déchargé sa bile sur le papier. L' âge est venu tempérer sa bile.

BILIAIRE. adj. des deux genres

BILIAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport à la bile. Conduits, pores biliaires. Pierre, concrétion biliaire.

BILIEUX, EUSE. adj.

BILIEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui abonde en bile, ou qui a rapport à la bile, qui en résulte. Tempérament bilieux. Complexion bilieuse. Une personne bilieuse. Teint bilieux. Maladies bilieuses.

Il s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. Les bilieux sont sujets à de grandes maladies.

Fig., C' est un homme bilieux, se dit D' un homme morose et colère.

BILL. s. m.

BILL. s. m. Mot de la langue anglaise qui signifie, Projet d' acte du parlement d' Angleterre. La chambre des lords a rejeté le bill. Ce bill a passé à la majorité de soixante voix. Présenter un bill à l' une des deux chambres.

Bill d' indemnité, Résolution par laquelle le parlement anglais déclare qu' un acte d' un ministre, quoique irrégulier, ne donnera lieu à aucune poursuite de la part du parlement.

BILLARD. s. m.

BILLARD. s. m. (Les L sont mouillées dans ce mot et les suivants.) Jeu qui se joue avec des boules d' ivoire sur une table garnie de rebords ou bandes rembourrées, couverte d' un tapis vert, et à laquelle il y a six blouses (voyez BLOUSE et PASSE). Jeu de billard. Jouer au billard. Salle de billard. Faire une partie de billard.

Il se dit aussi de La table sur laquelle on joue. Ce billard n' est pas droit. Le tapis d' un billard. Acheter un billard.

Il se dit également de La salle où est le billard; et d' Une maison, d' un lieu public où l' on donne à jouer au billard. Allons au billard. Ce jeune homme est toujours au billard.

Il s' est dit autrefois d' Un instrument recourbé avec lequel on poussait les boules d' ivoire, et qui a été remplacé par la queue (voyez MASSE et QUEUE). Ce billard ne frappe pas bien, il n' a point de coup. Jouer de la queue du billard.

BILLARDER. v. n.

BILLARDER. v. n. Toucher deux fois sa bille avec la queue, ou Pousser les deux billes à la fois. On perd le coup quand on billarde. Vous avez billardé. Voyez QUEUTER.

BILLE. s. f.

BILLE. s. f. Boule d' ivoire avec laquelle on joue au billard. Pousser une bille. Bille blanche. Bille rouge; etc. La partie ordinaire se joue avec trois billes, deux blanches et une rouge. Coller, décoller une bille. Doubler une bille.

Faire une bille, La mettre dans la blouse.

Prov. et fig., Ils sont à billes pareilles, à billes égales, se dit De deux hommes qui, dans une concurrence, n' ont aucun avantage l' un sur l' autre.

BILLE

BILLE se dit aussi de Petites boules de pierre ou de marbre qui servent à des jeux d' enfants, d' écoliers.

BILLE

BILLE se dit encore d' Une pièce de bois de toute la grosseur de l' arbre, séparée du tronc par deux traits de scie, et destinée à être équarrie et mise en planches, etc.

Bille d' acier, Morceau d' acier carré.

BILLEBARRER. v. a.

BILLEBARRER. v. a. Bigarrer par un mélange bizarre de diverses couleurs. On a billebarré ce papier de tenture d' une étrange façon. Il est familier et peu usité.

BILLEBARRÉ, ÉE. participe

BILLEBARRÉ, ÉE. participe

BILLEBAUDE. s. f.

BILLEBAUDE. s. f. Confusion, désordre. C' est une billebaude que tout ce ménage-là. Il est familier.

À la billebaude, Sans ordre et en confusion. Tout cela s' est fait à la billebaude. On appelait autrefois, en termes de Guerre, Feu de billebaude, Celui que chaque soldat d' infanterie faisait à sa volonté, en tirant ses coups sans attendre de commandement.

L' une et l' autre expression s' emploient aussi en parlant D' une partie de chasse où l' on n' a point formé de cordon, ni distribué les places, et où chacun tire à sa fantaisie, coup sur coup, sur ce qui se rencontre. Chasser, tirer à la billebaude. Les chasseurs firent un feu de billebaude sur le sanglier.

BILLET. s. m.

BILLET. s. m. Petit écrit que l' on adresse à quelqu' un; petite lettre missive dans laquelle on peut se dispenser des formules de compliments usitées dans les lettres. Écrire un billet. Recevoir un billet. Un petit billet. On jeta sur la scène un billet qui contenait des vers.

Billet doux, Billet d' amour, de galanterie.

BILLET

BILLET se dit également de Certains écrits imprimés, ou à la main, par lesquels on informe les particuliers ou le public de diverses choses. Billet de convocation. Billet de mariage. Billet d' enterrement. Distribuer, répandre, semer des billets séditieux.

Billet de faire part, ou elliptiquement, Billet de part, Billet circulaire par lequel on annonce un mariage, une naissance, un décès qui intéresse celui qui écrit.

Billet de garde, Ordre de service, écrit ou imprimé, par lequel on enjoint à des gardes nationaux de se rendre tel jour en tel lieu, pour monter la garde.

Faire courir le billet entre les particuliers d' une compagnie qu' on veut assembler, Les convoquer par billet. Faire courir le billet chez les notaires, Les avertir par billet qu' on cherche de l' argent à emprunter. Faire courir le billet chez les orfévres, chez les joailliers, Les avertir par billet qu' on a perdu quelque argenterie, et qu' ils aient à arrêter ceux qui la leur porteront. Ces phrases ne sont plus guère usitées.

BILLET

BILLET se dit aussi de Divers papiers de crédit qui ont cours dans le public. Billet de banque de cinq cents francs, de mille francs. Billet de la Caisse d' escompte.

Billet de l' Épargne, se disait anciennement d' Une rescription payable sur le trésor royal, qu' on appelait alors l' Épargne.

BILLET

BILLET signifie également, Un écrit, une promesse par laquelle on s' oblige de payer une certaine somme. Billet à ordre. Billet payable au porteur, ou Billet au porteur. Faire un billet. Souscrire un billet pour telle somme. Négocier, escompter, endosser, acquitter, payer, rembourser un billet. On trouvera de l' argent sur son billet. Les billets d' un tel sont bien discrédités sur la place.

BILLET

BILLET se dit encore d' Une carte ou petit écrit qui donne entrée dans quelque lieu, à quelque spectacle, à quelque assemblée, etc. On n' entre là que par billets. On n' entre pas sans billet. Où est votre billet? Montrer son billet. J' ai un billet. Billet de spectacle. Billet de bal. Billet d' entrée. Billet de loge, de parterre, etc. Billet pour une, pour deux, pour trois personnes. Acheter un billet. Prendre un billet au bureau. Billet d' auteur. Billet donné. De faux billets.

BILLET

BILLET se dit en outre de Bulletins, de petits papiers qui servent pour donner les suffrages dans une élection, ou les votes dans une assemblée délibérante. Déposer les billets dans l' urne du scrutin. Billet nul. Les membres de cette assemblée écrivent Oui ou Non sur leurs billets, selon qu' ils votent pour ou contre le projet présenté. Billet blanc, Billet mis dans l' urne, et sur lequel il n' y a rien d' écrit.

Il se dit également de Petits rouleaux de papier avec lesquels on tire au sort. Billet blanc. Billet noir. Il a eu un bon billet.

Il se dit aussi Des bulletins délivrés aux personnes qui mettent à la loterie publique, ou qui prennent part à quelque loterie particulière. Billet de loterie. Les numéros que porte un billet. Les billets d' une loterie. Le prix du billet est de trois francs. Prendre un billet. Billet gagnant.

Billet de logement, Écrit portant injonction à un habitant de loger un ou plusieurs militaires. Délivrer aux soldats des billets de logement.

Billet de confession, Attestation par laquelle un prêtre certifie qu' il a entendu quelqu' un en confession.

Billet de santé, Attestation que des officiers publics ou des magistrats donnent en temps de peste, pour certifier qu' un voyageur ne vient pas d' un lieu suspect.

BILLETER. v. a.

BILLETER. v. a. Attacher des étiquettes, des numéros, etc., sur des marchandises. Il faut billeter ces pièces de drap, de soie, etc. Il est vieux: on dit, Étiqueter.

BILLETÉ, ÉE. participe

BILLETÉ, ÉE. participe Marchandise billetée.

BILLETTE. s. f.

BILLETTE. s. f. Petit écriteau qu' on met aux endroits où un péage est établi, pour avertir les passants d' acquitter le droit.

BILLETTE

BILLETTE en termes de Blason, Pièce d' armoirie en forme de petit carré long, qui est quelquefois de métal, et quelquefois de couleur.

BILLEVESÉE. s. f.

BILLEVESÉE. s. f. Discours frivole, conte vain et ridicule. Il ne nous a entretenus que de billevesées. C' est un donneur de billevesées. Tout ce qu' il dit n' est que billevesée.

Il se dit aussi Des idées creuses, des idées chimériques. Cet homme fait imprimer toutes les billevesées qui lui passent par la tête. Il est familier dans les deux sens.

BILLION. s. m.

BILLION. s. m. (On prononce Bilion.) T. d' Arithm. Mille millions; ce qu' on nomme, en termes de Finances, Un milliard.

BILLON. s. m.

BILLON. s. m. (Les L sont mouillées dans ce mot et dans ses dérivés.) Monnaie de cuivre pur, ou de cuivre mêlé avec un peu d' argent, comme les sous. Monnaie de billon.

Il se dit aussi de Toute sorte de monnaie décriée ou défectueuse. Il a trouvé dans un sac de mille francs pour plus de cent francs de billon.

Il se prend aussi pour Le lieu où l' on porte toutes les monnaies défectueuses. Porter au billon des monnaies légères et décriées.

BILLON. s. f.

BILLON. s. f. T. d' Agricult. Il se dit de Certains ados plus ou moins larges et bombés, qu' on forme dans un terrain avec la charrue, et qui sont séparés par des raies profondes. Relever un terrain en billons, pour faciliter l' écoulement de la trop grande humidité.

Il se dit aussi d' Une verge de vigne taillée de la longueur de trois ou quatre doigts.

BILLONNAGE. s. m.

BILLONNAGE. s. m. Délit de celui qui fait un trafic illégal de monnaies défectueuses. Il a été puni pour billonnage, pour crime de billonnage. Ce terme n' est plus employé dans nos lois criminelles.

BILLONNAGE. s. m.

BILLONNAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de faire des billons dans un champ, dans un terrain; L' ouvrage qui en résulte.

BILLONNEMENT. s. m.

BILLONNEMENT. s. m. Action de billonner. Il est maintenant presque inusité.

BILLONNER. v. n.

BILLONNER. v. n. Faire un trafic illégal de monnaies défectueuses; substituer des espèces défectueuses à de bonnes. Cet homme est enrichi à billonner. Il est maintenant presque inusité.

BILLONNEUR. s. m.

BILLONNEUR. s. m. Celui qui se rend coupable de billonnage, qui a l' habitude de billonner. Ce commis, ce marchand est un grand billonneur. Il est maintenant presque inusité.

BILLOT. s. m.

BILLOT. s. m. Gros tronçon de bois cylindrique ou taillé carrément, s' élevant ordinairement à hauteur d' appui, et dont la partie supérieure présente une surface plane. Billot de cuisine. Couper de la viande sur un billot. Le billot d' une enclume. Un billot énorme.

Il se dit, particulièrement, Du bloc de bois sur lequel on appuyait la tête d' une personne condamnée à la décapitation, pour l' exécuter. Il mit sa tête sur le billot, et reçut le coup fatal. La hache et le billot.

Par exagérat., J' en mettrais ma tête sur le billot, ma main sur le billot, se dit Pour affirmer plus fortement ce qu' on avance.

BILLOT

BILLOT signifie aussi, Un bâton que l' on suspend en travers au cou des chiens, pour les empêcher de chasser, et d' entrer dans les vignes. On donne également ce nom à Des pièces de bois qu' on attache au cou des boeufs, des vaches, et qui sont assez lourdes pour les empêcher de sortir d' un pâturage.

BILLOT

BILLOT se dit quelquefois, figurément et familièrement, d' Un livre très-gros, et qui a beaucoup trop d' épaisseur, relativement à son format.

BIMBELOT. s. m.

BIMBELOT. s. m. Jouet d' enfants, comme poupée, cheval de bois, etc.

BIMBELOTERIE. s. f.

BIMBELOTERIE. s. f. Profession de celui qui fait, qui vend des bimbelots, des jouets d' enfants.

Il se dit aussi Des marchandises qui consistent en bimbelots. Acheter de la bimbeloterie. Boutique de bimbeloterie. Bimbeloteries de Paris.

BIMBELOTIER. s. m.

BIMBELOTIER. s. m. Fabricant, marchand de bimbelots ou jouets d' enfants.

BINAGE. s. m.

BINAGE. s. m. T. d' Agricult. Action de biner, seconde façon que l' on donne aux terres labourables et aux vignes.

BINAGE

BINAGE dans la Discipline ecclésiastique, signifie, L' action d' un prêtre qui célèbre deux messes le même jour en deux endroits différents. Le binage est permis dans certains diocèses, à cause de la rareté des prêtres.

BINAIRE. adj. des deux genres

BINAIRE. adj. des deux genres T. d' Arithm. Qui est composé de deux unités. Nombre binaire.

Arithmétique binaire, Système de numération dans lequel on exprime tous les nombres par le seul emploi de deux caractères, l' un désignant l' unité, l' autre indiquant sa place; comme seraient, dans les chiffres arabes, 1 et 0: ce système est celui des Chinois.

BINARD. s. m.

BINARD. s. m. Chariot à quatre roues d' égale hauteur, avec un plancher sur lequel on met de grands fardeaux.

BINER. v. a.

BINER. v. a. T. d' Agricult. Donner une seconde façon aux terres labourables, aux vignes. Biner un champ. Biner les vignes.

BINER

BINER est aussi verbe neutre, et se dit, dans la Discipline ecclésiastique, D' un prêtre qui, lorsque la nécessité l' exige, célèbre deux messes, le même jour, dans deux églises différentes. Ce prêtre a la permission de biner.

BINÉ, ÉE. participe

BINÉ, ÉE. participe

BINET. s. m.

BINET. s. m. Petit ustensile qui est ordinairement en forme de bobèche, avec une pointe ou un godet au milieu, et qu' on met dans le chandelier pour brûler la chandelle ou la bougie jusqu' au bout. Acheter un binet. Voyez BRÛLE-TOUT.

Faire binet, Mettre un bout de chandelle ou de bougie par épargne sur un binet, ou sur le haut d' un chandelier, pour les brûler jusqu' à la fin.

BINOCLE. s. m.

BINOCLE. s. m. Lunette qu' on tient à la main, qui est formée de deux branches réunies dans une seule charnière, et qui sert à voir les objets des deux yeux en même temps. Acheter un binocle. Porter un binocle suspendu à une chaîne, à un cordon.

Il se dit aussi d' Une sorte de longue-vue ou de télescope double, au moyen duquel on peut observer un objet éloigné avec les deux yeux en même temps, et qui est aujourd' hui peu employé.

BINÔME. s. m.

BINÔME. s. m. T. d' Algèbre. Quantité algébrique composée seulement de deux termes unis entre eux par les signes plus (+) ou moins (-). A + B est un binôme qu' on exprime ainsi: A plus B. Newton a le premier découvert la loi que suit le développement d' un binôme élevé à des puissances quelconques: c' est ce qu' on appelle le binôme de Newton.

BIOGRAPHE. s. m.

BIOGRAPHE. s. m. Auteur qui a écrit une ou plusieurs vies particulières.

BIOGRAPHIE. s. f.

BIOGRAPHIE. s. f. Genre d' ouvrage qui a pour objet des vies particulières. La Biographie universelle. La Biographie des Contemporains. Article de biographie.

Il se dit aussi de La science et des écrits relatifs à ce genre d' ouvrages. S' occuper de biographie. La biographie occupe une grande place dans cette bibliothèque, dans ce catalogue.

BIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres

BIOGRAPHIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la biographie. Recherches biographiques. Détails biographiques. Notice biographique. Dictionnaire biographique.

BIPÈDE. adj. des deux genres

BIPÈDE. adj. des deux genres Il se dit Des animaux à deux pieds, qui marchent à deux pieds. Les oiseaux sont bipèdes.

Il se prend aussi substantivement, au masculin. Les bipèdes. L' homme est un bipède.

En termes de Manége, Bipède antérieur, Les pieds de devant du cheval. Bipède postérieur, Les pieds de derrière. Bipède latéral, Un pied de devant et un pied de derrière du même côté. Bipède diagonal, Un pied de devant d' un côté et un pied de derrière de l' autre côté.

BIQUE. s. f.

BIQUE. s. f. La femelle du bouc, la chèvre. Il est familier.

BIQUET. s. m.

BIQUET. s. m. Le petit d' une bique.

Il se dit aussi d' Une espèce de trébuchet qui sert à peser de l' or ou de l' argent.

BIRÈME. s. f.

BIRÈME. s. f. T. d' Antiq. Sorte de galère qui avait deux rangs de rames de chaque côté.

BIRIBI. s. m.

BIRIBI. s. m. Jeu de hasard qui se joue avec des boules creuses dans lesquelles sont des numéros correspondants à ceux d' un tableau. Banquier de biribi. Tableau de biribi. Jouer au biribi.

BIRLOIR. s. m.

BIRLOIR. s. m. Tourniquet qui sert à retenir un châssis de fenêtre levé.

BIS, ISE

BIS, ISE (On ne prononce pas l' S au masculin.) Brun. Il ne se dit proprement que Du pain et de la pâte. Pain bis. Pâte bise. Un lièvre mis en pâte bise.

Fam., Cette femme est bise, elle a la peau bise, le teint bis, Elle est très-brune.

Pain bis-blanc, Pain entre le bis et le blanc.

BIS. adv.

BIS. adv. emprunté du latin. (On prononce l' S.) Une seconde fois. Il s' emploie pour avertir ou pour demander de répéter, de recommencer ce que l' on vient de dire, de chanter ou de faire. Dans cette chanson, le dernier vers de chaque couplet est marqué bis. Demander bis. Crier bis. Tous les spectateurs ont demandé bis. Tout le parterre a crié bis.

Substantiv., Ce couplet a eu les honneurs du bis, Le public l' a fait répéter par l' acteur.

Adjectiv., Numéro deux bis, trois bis, etc., sert à indiquer qu' on répète le numéro deux, ou le numéro trois, etc., pour n' être pas obligé de changer tous ceux qui suivent. Il demeure dans telle rue, numéro douze bis. Feuillet trente bis.

BISAÏEUL. s. m.

BISAÏEUL. s. m. Père de l' aïeul ou de l' aïeule. Bisaïeul paternel. Bisaïeul maternel. Ses bisaïeuls vivent encore.

BISAÏEULE. s. f.

BISAÏEULE. s. f. Mère de l' aïeul ou de l' aïeule.

BISANNUEL, ELLE. adj.

BISANNUEL, ELLE. adj. (On fait sentir les deux N.) T. de Botan. Il se dit Des plantes qui périssent après avoir subsisté pendant deux années. Le chardon est bisannuel, est une plante bisannuelle.

BISBILLE. s. f.

BISBILLE. s. f. (Les L sont mouillées.) Petite querelle sur des objets futiles. Ces gens-là sont toujours en bisbille. Il est familier.

BISCAÏEN. s. m.

BISCAÏEN. s. m. Gros mousquet qui porte beaucoup plus loin que les fusils ordinaires. On dit aussi, adjectivement, Mousquet biscaïen.

Il se dit également de Balles de fonte ou de fer, de la grosseur d' un petit oeuf, qui entrent ordinairement dans la charge à mitraille et dans les grappes de raisin.

BISCORNU, UE. adj.

BISCORNU, UE. adj. Qui a une forme irrégulière, baroque. Bâtiment biscornu.

Il se dit, figurément, De l' esprit, et des conceptions de l' esprit. Esprit biscornu. Ouvrage biscornu. Raisonnement biscornu. Il est familier dans les deux sens.

BISCOTIN. s. m.

BISCOTIN. s. m. Sorte de petit biscuit ferme et cassant.

BISCUIT. s. m.

BISCUIT. s. m. Pain en forme de galette ronde ou carrée, auquel on a donné deux cuissons pour le durcir, et dont on fait provision pour les voyages sur mer. Biscuit frais. Vieux biscuit. Biscuit moisi. Faire du biscuit. Un baril, une tonne de biscuit. Une ration de biscuit. Tremper du biscuit. Casser du biscuit.

Prov. et fig., S' embarquer sans biscuit, Entreprendre un voyage sans être pourvu de ce qui est nécessaire; et, plus figurément, S' engager dans une entreprise sans avoir ce qu' il faut pour y réussir, ou sans s' être prémuni contre les obstacles qu' elle pourrait éprouver.

BISCUIT

BISCUIT se dit aussi d' Une sorte de pâtisserie, faite ordinairement avec de la farine, des oeufs et du sucre. Bon biscuit. Petit biscuit. Biscuit à la cuiller. Biscuit de Savoie.

Biscuit de carême, Biscuit qui se fait sans oeufs, et qui est fort cassant.

BISCUIT

BISCUIT se dit encore d' Un ouvrage de porcelaine cuit au four, et qui n' a point de couverte. Le biscuit imite le grain du marbre. Figure de biscuit.

BISE. s. f.

BISE. s. f. Vent du nord. Il fait une bise qui coupe le visage. J' entends souffler la bise. Un lieu exposé à la bise. Vent de bise.

Il se dit poétiquement pour L' hiver. Dès que la bise fut venue.

BISEAU. s. m.

BISEAU. s. m. Extrémité ou bord coupé en biais, en talus. Il se dit surtout Du bord des glaces de miroir, des glaces de voiture, etc., et Du tranchant de certains outils. Faire un biseau à une glace. Couper, tailler une glace en biseau. Le tranchant de cet outil, de ces cisailles est en biseau.

Il se dit, par extension, de Certains outils dont le tranchant est en biseau. Un biseau de menuisier, de tourneur.

Il se dit également, en Joaillerie, Des principales faces qui environnent la table d' un brillant. Un diamant épais de biseau.

BISEAU

BISEAU en termes d' Imprimerie, se dit de Morceaux de bois entourant les pages de caractères, et dont un côté est taillé obliquement pour recevoir les coins qui servent à serrer la forme. Les coins se placent entre les biseaux et le fer du châssis.

BISEAU

BISEAU signifie encore la même chose que Baisure. Voyez BAISURE.

BISER. v. n.

BISER. v. n. T. d' Agricult. Il se dit Des graines céréales qui dégénèrent d' année en année. Ce froment, ces avoines ont bisé.

BISER. v. a.

BISER. v. a. Reteindre. Il faudra biser cette étoffe.

BISÉ, ÉE. participe

BISÉ, ÉE. participe

BISET. s. m.

BISET. s. m. Espèce de pigeon qui a la chair plus noire que les autres, et qui s' écarte du colombier pour chercher sa nourriture. On dit quelquefois adjectivement, Pigeon biset.

BISETTE. s. f.

BISETTE. s. f. Espèce de petite dentelle de bas prix. Employer de la bisette. Ce n' est que de la bisette.

BISMUTH. s. m.

BISMUTH. s. m. Métal fragile, d' un blanc jaunâtre, et formé de grandes lames brillantes. Le bismuth sert à la préparation du blanc de fard. On le nomme aussi Étain de glace.

BISON. s. m.

BISON. s. m. Boeuf sauvage de l' Amérique septentrionale.

BISONNE. s. f.

BISONNE. s. f. Sorte de toile grise qui sert principalement à faire des doublures, et qu' on nomme ainsi à cause de sa couleur.

BISQUAIN. s. m.

BISQUAIN. s. m. Peau de mouton en laine.

BISQUE. s. f.

BISQUE. s. f. T. du Jeu de paume. Avantage qu' un joueur accorde à un autre lorsqu' il lui donne quinze, en lui laissant la liberté de placer cet avantage à son choix dans la partie. Donner une bisque. Prendre sa bisque. Donner quinze et bisque.

Fig. et fam., Il lui donnerait quinze et bisque, se dit D' un homme qui a une grande supériorité sur un autre, en quelque genre que ce soit.

Fig. et fam., Avoir quinze et bisque sur la partie, Avoir un grand avantage ou de grands préjugés en sa faveur pour le succès d' une affaire. Ils sont plusieurs qui sollicitent cet emploi, mais un tel a déjà quinze et bisque sur la partie.

Fig. et fam., Prendre sa bisque, bien prendre sa bisque, Choisir le moment favorable, profiter d' une circonstance heureuse.

BISQUE. s. f.

BISQUE. s. f. T. de Cuisine. Potage fait avec un coulis d' écrevisses, et garni de différents ingrédients.

Demi-bisque, Bisque dont le coulis est plus léger, et où il entre moins d' ingrédients.

BISSAC. s. m.

BISSAC. s. m. Sorte de sac, ouvert en long par le milieu, et fermé par les deux bouts, en sorte qu' il forme comme un double sac. Porter un bissac sur l' épaule.

Fam., Cet homme est au bissac, Il est réduit à la mendicité.

BISSECTION. s. f.

BISSECTION. s. f. T. de Géom. Division d' un angle, d' une ligne, etc., en deux parties égales.

BISSEXE. adj. des deux genres

BISSEXE. adj. des deux genres Voyez BISSEXUEL.

BISSEXTE. s. m.

BISSEXTE. s. m. L' addition qui se fait d' un jour, tous les quatre ans, au mois de février, lequel est alors de vingt-neuf jours. On aura bissexte cette année.

BISSEXTIL, ILE. adj.

BISSEXTIL, ILE. adj. Il se dit De l' année où se rencontre le bissexte. L' an bissextil. L' année bissextile.

BISSEXUEL, ELLE. adj.

BISSEXUEL, ELLE. adj. T. de Botan. Il se dit Des plantes qui ont l' organe mâle et l' organe femelle réunis dans la même fleur ou sur le même pied. On dit aussi, Bissexe.

BISSUS. s. m.

BISSUS. s. m. Voyez BYSSUS.

BISTOQUET. s. m.

BISTOQUET. s. m. T. du Jeu de billard. Sorte de masse avec laquelle on jouait pour éviter de billarder. Le mot et la chose ont vieilli.

BISTORTE. s. f.

BISTORTE. s. f. T. de Botan. Plante, espèce de renouée, qu' on nomme ainsi parce que ses racines sont tortues et repliées en forme d' S.

BISTOURI. s. m.

BISTOURI. s. m. Instrument de chirurgie, qui a la forme d' un petit couteau, et qui sert à faire des incisions. La lame, le manche d' un bistouri. Ouvrir une tumeur avec le bistouri, d' un coup de bistouri. Il y a différentes sortes de bistouris: le bistouri droit, le bistouri concave, le bistouri convexe, le bistouri cannelé, etc.

BISTOURNER. v. a.

BISTOURNER. v. a. Tourner, courber un objet dans un sens contraire au sens naturel, de manière à le déformer. Cette acception est familière.

Il signifie aussi, Tordre les vaisseaux qui aboutissent aux testicules d' un animal, pour le rendre incapable de procréer. On a reconnu qu' il y avait plus de danger à bistourner un cheval qu' à le couper.

BISTOURNÉ, ÉE. participe

BISTOURNÉ, ÉE. participe Fam., Des jambes bistournées, Des jambes contournées, difformes. On dit plus ordinairement, Des jambes torses.

BISTRE. s. m.

BISTRE. s. m. Suie détrempée, dont on se sert pour faire des dessins au lavis, et dont la couleur est d' un jaune de rouille. Dessin au bistre. Étoffe couleur de bistre.

BITORD. s. m.

BITORD. s. m. T. de Marine. Petit cordage composé de deux, trois, ou même quatre fils de caret, goudronnés et tortillés ensemble. Bitord en deux, en trois, en quatre.

BITUME. s. m.

BITUME. s. m. Matière inflammable, liquide et jaunâtre, ou solide et noire, qui se trouve principalement dans le sein de la terre, et qui sert à différents usages dans les arts. Bitume liquide. Bitume mou. Bitume solide. L' asphalte et le pétrole sont des espèces de bitumes.

BITUMINEUX, EUSE. adj.

BITUMINEUX, EUSE. adj. Qui contient du bitume, ou Qui a les qualités du bitume. Terre bitumineuse. Les tourbes sont bitumineuses.

BIVAC ou BIVOUAC. s. m.

BIVAC ou BIVOUAC. s. m. T. de Guerre. Il ne se disait autrefois que d' Une garde extraordinaire faite la nuit en plein air. Être de garde au bivac. Aller au bivac.

Il signifie aujourd' hui, Toute station qu' une troupe, qu' une armée en campagne fait en plein air, le jour ou la nuit, pour prendre du repos. On le dit quelquefois de La troupe même, et Du lieu où elle s' arrête. Ce fut notre premier bivac. L' armée a beaucoup souffert dans les bivacs, par l' intempérie de la saison. Passer les nuits au bivac. Coucher au bivac. Les feux d' un bivac.

BIVAQUER ou BIVOUAQUER. v. n.

BIVAQUER ou BIVOUAQUER. v. n. T. de Guerre. Camper en plein air, à la belle étoile. L' armée a bivaqué trente-cinq jours de suite. Ils furent obligés de bivaquer dans la neige, sur la glace.

Il signifie, par extension et familièrement, Passer une nuit en plein air. Nous n' arrivâmes point le soir à l' auberge, il fallut bivaquer au milieu des montagnes.

BIVALVE. adj. des deux genres

BIVALVE. adj. des deux genres T. de Conchyliologie et de Botanique. Qui est formé de deux pièces ou valves. Coquille, coquillage bivalve. La capsule du lilas, le noyau de la pêche sont bivalves.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, en parlant Des coquillages. Les huîtres, les moules sont des bivalves.

BIVOUAC, BIVOUAQUER

BIVOUAC, BIVOUAQUER Voyez BIVAC, BIVAQUER.

BIZARRE. adj. des deux genres

BIZARRE. adj. des deux genres Fantasque, capricieux, extravagant. Un homme bizarre. Un esprit bizarre. Avoir l' humeur bizarre. Sentiments, goûts bizarres. Opinions bizarres. Idée bizarre.

Il signifie aussi, Extraordinaire, qui s' écarte de l' usage ou de l' ordre commun. Couleur bizarre. Forme bizarre. Plumage bizarre. Mode bizarre. Habit, ajustement, accoutrement bizarre. Langage bizarre. Voilà un temps, une saison bien bizarre. Un jeu bizarre de la nature. Quelle destinée bizarre! Est-il rien de plus bizarre?

Il se dit quelquefois substantivement. Donner dans le bizarre.

BIZARREMENT. adv.

BIZARREMENT. adv. D' une façon bizarre. Agir bizarrement. Être bizarrement habillé.

BIZARRERIE. s. f.

BIZARRERIE. s. f. Caractère de ce qui est bizarre. La bizarrerie de l' humeur, de l' esprit, des goûts, des opinions, etc. La bizarrerie des modes, des saisons, des langues, etc. La bizarrerie de sa destinée.

Il signifie particulièrement, Humeur bizarre, extravagance. Tel homme est d' une étrange bizarrerie. Faire quelque chose par bizarrerie, par pure bizarrerie, par esprit de bizarrerie. Elle est sujette à de grandes bizarreries.

BLAFARD, ARDE. adj.

BLAFARD, ARDE. adj. Pâle. Il ne se dit guère que Des couleurs ternes, et D' une lumière faible. Couleur blafarde. Teint blafard. Visage blafard. Un ciel blafard. Lumière blafarde. Lueur blafarde.

BLAGUE. s. f.

BLAGUE. s. f. Vessie, ou petit sachet de grosse toile ou de peau, dans lequel les fumeurs mettent le tabac dont ils font usage.

BLAIREAU. s. m.

BLAIREAU. s. m. Mammifère d' Europe, sorte de bête puante qui se creuse un terrier. La chasse du blaireau. Puant comme un blaireau. De la graisse de blaireau. Un pinceau de poil de blaireau, ou Un pinceau de blaireau.

BLÂMABLE. adj. des deux genres

BLÂMABLE. adj. des deux genres Digne de blâme, répréhensible. Une personne blâmable. Une action blâmable. Des erreurs blâmables.

BLÂME. s. m.

BLÂME. s. m. Sentiment ou discours par lequel on condamne une personne, une action, une opinion. Tout flatteur est digne de blâme. Une action digne de blâme. Encourir le blâme. Éviter le blâme. Porter tout le blâme d' une chose. Donner le blâme de quelque chose à une personne. Tout le blâme en tombe sur lui, en retombe sur lui. Rejeter sur un autre tout le blâme de quelque chose. Je veux bien prendre sur moi le blâme de cette affaire. Cela lui a tourné à blâme. S' attirer le blâme de tous les honnêtes gens. Il mérite beaucoup de blâme.

BLÂME

BLÂME en termes de Jurisprudence criminelle, se disait autrefois d' Une réprimande faite par le juge ensuite d' une sentence ou d' un arrêt. La peine du blâme était infamante.

BLÂMER. v. a.

BLÂMER. v. a. Improuver, reprendre, condamner. Blâmer une personne, une action. Blâmer hautement, ouvertement. On ne saurait le blâmer. Tout le monde a blâmé son procédé.

BLÂMER

BLÂMER en termes de Jurisprudence criminelle, se disait autrefois D' une réprimande publique que faisait le juge à une personne reconnue coupable de quelque contravention aux lois ou aux ordonnances. Il fut blâmé en justice, par un arrêt. Il fut blâmé.

BLÂMÉ, ÉE. participe

BLÂMÉ, ÉE. participe

BLANC, ANCHE. adj.

BLANC, ANCHE. adj. Qui est de la couleur du lait, de la neige, etc. Marbre blanc. Satin blanc. Plume blanche. Papier blanc, très-blanc. Couleur blanche. Ruban blanc. Écharpe blanche. Cheveux blancs. Barbe blanche. Homme tout blanc de vieillesse. Dents blanches. Pain blanc. Pain bis-blanc. Sel blanc. Porcelaine blanche. Blanc comme neige. Blanc comme cygne. Blanc comme ivoire. Blanc comme lait.

Il se dit aussi De plusieurs choses qui ne sont pas tout à fait blanches, pour les distinguer de celles de même espèce qui ne le sont pas tant, ou qui sont d' une autre couleur. Vin blanc. Poivre blanc. Verre blanc. Bière blanche. Raisin blanc. Figues blanches. Mûrier blanc. Bois blanc. Poisson blanc. Chair blanche. Avoir le teint blanc, la gorge blanche, les mains blanches, la peau blanche.

Drapeau blanc, Drapeau que les assiégés arborent lorsqu' ils demandent à capituler.

Gelée blanche, Gelée qui, le matin, se forme de la rosée ou du brouillard congelé.

Eau blanche, Eau dans laquelle on a jeté du son pour la faire boire aux chevaux. Il se dit aussi, en Médecine, d' Une liqueur blanchâtre et styptique, formée d' un mélange d' eau et d' extrait de Saturne. Faire des lotions avec de l' eau blanche.

Sauce blanche, Sorte de sauce faite avec de la farine et du beurre qu' on n' a pas fait roussir.

Viande blanche, La viande de volaille, de lapin, de veau, etc.; par opposition à Viande noire, La viande de lièvre, de bécasse, de sanglier, etc.

Blanc-manger, Espèce de gelée qui se fait communément avec du lait, des amandes, du sucre, et de la colle de poisson. Un plat, une assiette de blanc-manger.

Papier blanc, se dit quelquefois d' Un papier sur lequel il n' y a rien d' écrit ou d' imprimé. Un feuillet de papier blanc. On dit de même, Une page blanche.

Livre blanc, Livre dont tous les feuillets sont blancs.

Billet blanc, Billet de certaines loteries ou de certains scrutins, sur lequel il n' y a rien d' écrit.

Carte blanche, aux Jeux de cartes, Toute carte qui n' est point une figure. Il lui fallait une figure, il lui est entré une carte blanche. On dit de même, substantivement, Avoir blanche, N' avoir aucune figure dans son jeu.

Blanc seing. Voyez BLANC substantif.

Fer-blanc, Fer réduit en feuilles, et rendu blanc par le moyen de l' étain.

Argent blanc, Toute sorte de monnaie d' argent, par opposition Aux monnaies de cuivre ou d' or; et, Monnaie blanche, Petites pièces d' argent qui forment la monnaie d' une plus grande pièce.

Armes blanches, Armes offensives, comme épées, sabres, baïonnettes, etc., par opposition Aux armes à feu. Se battre à l' arme blanche. Combat à l' arme blanche. On appelait autrefois aussi Armes blanches, Des armes défensives qui n' étaient ni gravées, ni dorées, ni bronzées.

Fig., Magie blanche. Voyez MAGIE.

Fig. et fam., Nuit blanche, Nuit qu' on passe sans dormir.

Fig., Vers blancs, en Versification, Vers non rimés. Le Paradis perdu de Milton est en vers blancs. Notre système de versification n' admet point les vers blancs.

En termes d' Administration forestière, Couper une forêt, faire une coupe à blanc estoc ou à blanc être, En couper tout le bois, sans y laisser de baliveaux. On dit dans le même sens, Coupe blanche. On di t aussi, Couper un arbre à blanc estoc, Le couper au pied sur la souche.

Prov. et fig., C' est bonnet blanc et blanc bonnet, Il n' y a presque point de différence entre les deux choses dont il s' agit, l' une équivaut à l' autre.

Prov. et fig., Il a mangé son pain blanc le premier, Il a été dans un état heureux, agréable, et il n' y est plus.

Prov. et fig., Donner carte blanche à quelqu' un, Donner plein pouvoir à quelqu' un, l' autoriser à faire tout ce qu' il lui plaira.

Prov. et fig., Se faire tout blanc de son épée, se faire blanc de son épée, Se vanter de faire quelque chose en se supposant un pouvoir ou un crédit qu' on n' a pas.

Prov., Rouge soir et blanc matin, ou Rouge au soir et blanc au matin, c' est la journée du pèlerin, Quand le ciel est rouge le soir et blanc le matin, c' est ordinairement un indice qu' il fera beau temps.

BLANC

BLANC signifie aussi, Propre, par opposition à Sale. Linge blanc. Ces draps ont servi, ils ne sont pas blancs. Chemise blanche. Nappe blanche. Serviette blanche. Assiette blanche. Donnez des assiettes blanches.

Blanc de lessive, se dit Du linge propre, tel qu' il est au sortir de la lessive. Ces draps, ces rideaux sont blancs de lessive.

Prov. et fig., Mettre quelqu' un en beaux draps blancs, dans de beaux draps blancs, Le mettre dans l' embarras, lui susciter des affaires. Vous vous êtes mis dans de beaux draps blancs. Vous voilà dans de beaux draps blancs.

Fig. et fam., Sortir d' une accusation, d' une affaire blanc comme neige, Être déclaré innocent, être acquitté par un arrêt ou un jugement, en matière criminelle ou correctionnelle.

BLANC

BLANC s' emploie aussi comme substantif, et signifie, La couleur blanche, et Ce qui est de cette couleur. Le blanc à côté du noir en a plus d' éclat. Cette couleur tire sur le blanc. Blanc mat. Le blanc est le symbole de l' innocence. S' habiller de blanc. Ne porter que du blanc (que des vêtements blancs). Être en blanc. Il y a autant de différence de l' un à l' autre que du blanc au noir.

Il signifie particulièrement, La couleur ou matière blanche que les peintres, les maçons, etc., emploient pour rendre une surface blanche. Blanc de plomb. Blanc de céruse. Broyer du blanc. Peindre une chambre de blanc; la peindre en blanc. Une couche de blanc.

Blanc de lait, blanc de perles, Nuance du blanc semblable à celle du lait, des perles.

Blanc sale, Couleur blanche dont l' apparence est terne, sans éclat. Cette étoffe, ce papier sont d' un blanc sale.

Fig. et fam., Aller, passer, changer du blanc au noir, Passer d' une opinion à l' opinion contraire, passer d' une extrémité à l' autre.

Fig. et par exagér., Si vous lui dites blanc, il répondra noir, Il se plaît à contredire.

Fam., Mettre du noir sur du blanc, Écrire, composer. Depuis qu' il met du noir sur du blanc, il se croit un personnage.

Par exagér., Saigner quelqu' un jusqu' au blanc, Le saigner abondamment, jusqu' à ce que le sang qui sort de la veine perde de sa couleur rouge.

Mets au blanc, Mets accommodé à une sauce blanche. Un plat de cardons au blanc. Des laitues au blanc.

Vouer un enfant au blanc, Faire voeu qu' un enfant sera entièrement vêtu de blanc, jusqu' à tel âge, en l' honneur de la Vierge. Un enfant voué au blanc. On dit aussi, Se vouer au blanc.

Poudré à blanc, Extrêmement poudré, de manière que la poudre cache entièrement la couleur des cheveux.

Il a gelé à blanc, Il y a eu une gelée blanche.

Ce cheval boit dans le blanc, dans son blanc, ou adverbialement, boit blanc, se dit D' un cheval qui a le tour de la bouche blanc, et le reste d' une autre couleur.

Le blanc de l' oeil, La partie de l' oeil qui paraît blanche, et qu' en termes d' Anatomie on appelle La cornée.

Prov. et fig., Ils se sont mangé le blanc des yeux, Ils se sont fortement querellés.

Blanc d' oeuf, La substance glaireuse de l' oeuf qui entoure le jaune, et qui devient blanche par la cuisson. Un blanc d' oeuf. Le blanc d' un oeuf. Battre des blancs d' oeufs.

Blanc de chapon, blanc de poulet, blanc de perdrix, La chair de l' estomac de ces oiseaux quand elle est cuite.

Blanc de baleine, ou Sperma ceti, Matière grasse, blanche et cristalline, que l' on retire du tissu cellulaire interposé entre les membranes du cerveau de certaines espèces de cachalots. Le blanc de baleine sert à faire des bougies demi-diaphanes.

Blanc de fard, ou simplement, Blanc, Sorte de fard, de cosmétique qui fait paraître la peau blanche. Cette femme met du blanc, a du blanc. Le blanc de fard noircit quand on l' expose aux émanations des fosses d' aisance.

Blanc d' Espagne, Craie très-divisée, qui fait une vive effervescence avec les acides. Le blanc d' Espagne est de la même nature que le marbre.

Blanc de chaux, Eau dans laquelle on a délayé de la chaux, et dont on peint les murailles. Faire un blanc de chaux. Donner un blanc de chaux à une muraille.

Blanc de bourre, Sorte d' enduit formé de terre, que l' on recouvre de chaux mêlée de bourre.

BLANC

BLANC en termes d' Imprimerie, Tout intervalle plus grand que les espaces ou les interlignes ordinaires. Une ligne de blanc. Laisser beaucoup de blanc entre le titre et la matière. On dit aussi, dans le même Art, qu' Une lettre porte du blanc, pour dire que, dans la composition, Elle laisse naturellement de l' espace entre elle et les autres lettres qu' elle touche.

BLANC

BLANC se dit aussi d' Un papier signé que l' on donne pour servir de quittance en quelques occasions. Cet officier, avant de partir, m' a confié son blanc pour recevoir sa pension au trésor royal. Ce sens vieillit.

BLANC

BLANC se dit encore d' Un espace réservé dans une pièce d' écriture pour être rempli plus tard. Le code ne permet pas que les actes de l' état civil renferment aucun blanc. Le notaire a laissé des blancs dans le contrat pour y mettre les noms des contractants et la somme dont ils conviendront. En transcrivant ce manuscrit, le copiste a réservé un blanc pour une ligne qu' il n' a pas pu lire. On dit de même, Laisser une ligne, deux lignes en blanc.

Quittance en blanc, Quittance où on laisse en blanc le nom de celui qui doit payer. Promesse en blanc, Promesse où le nom de celui à qui l' on doit payer n' est point indiqué. Procuration en blanc, Procuration ou le nom de celui qui doit en être chargé est laissé en blanc.

Blanc signé, ou plus ordinairement, Blanc seing, Papier ou parchemin signé que l' on confie à quelqu' un pour qu' il le remplisse à sa volonté. Il lui a donné son blanc seing. Nous avons donné notre blanc signé à notre arbitre.

BLANC

BLANC à plusieurs Jeux, désigne Un coup qui ne produit rien. Ainsi, Amener blanc, à certains Jeux de dés, se dit Lorsque tous les dés présentent la face qui n' est marquée d' aucun point. Faire chou blanc, signifie, au Jeu des quilles, Ne rien abattre; et, dans un sens général, Manquer son but.

BLANC

BLANC signifie encore, Le but auquel on tire, soit avec une arme de trait, soit avec une arme à feu. Tirer au blanc. Donner dans le blanc. Mettre dans le blanc.

Tirer de but en blanc, Tirer en ligne droite, sans que le projectile parcoure une ligne courbe ou fasse de ricochets.

Fig. et fam., De but en blanc, Inconsidérément, brusquement, sans garder de mesure. Il lui alla dire de but en blanc que... Il l' alla quereller de but en blanc.

BLANC

BLANC se disait autrefois d' Une espèce de petite monnaie qui valait cinq deniers. Il n' est plus d' usage qu' au pluriel, et dans cette expression populaire, Six blancs, Deux sous six deniers de notre ancienne monnaie.

Prov. et fig., Mettre un homme au blanc, Lui gagner tout son argent, le ruiner.

BLANC, ANCHE

BLANC, ANCHE se dit en outre, substantivement, Des races d' hommes qui ont le teint blanc, ou même olivâtre, à la différence de celles qui l' ont noir. Cet enfant est fils d' un blanc et d' une négresse. Il est né d' une blanche et d' un nègre. Il y a, dans cette colonie, moins de blancs que d' hommes de couleur.

BLANC-BEC. s. m.

BLANC-BEC. s. m. Il se dit d' Un jeune homme sans expérience. Ce n' est qu' un blanc-bec. Il est très-familier.

BLANCHAILLE. s. f.

BLANCHAILLE. s. f. Fretin, menu poisson. On nous servit un plat de blanchaille. Un étang où il n' y a que de la blanchaille.

BLANCHÂTRE. adj. des deux genres

BLANCHÂTRE. adj. des deux genres Tirant sur le blanc. Couleur blanchâtre. Liqueur blanchâtre.

BLANCHE. s. f.

BLANCHE. s. f. T. de Musique. Note qui vaut la moitié d' une ronde ou deux noires.

BLANCHEMENT. adv.

BLANCHEMENT. adv. D' une manière propre. Il ne se dit qu' en parlant Du linge de corps, et n' est guère usité que dans cette phrase familière, Tenir blanchement. Il faut tenir les enfants le plus blanchement qu' on peut, Il faut les changer souvent de linge.

BLANCHERIE. s. f.

BLANCHERIE. s. f. Voyez BLANCHISSERIE.

BLANCHET. s. m.

BLANCHET. s. m. T. d' Impr. Morceau d' étoffe de laine ou de soie dont on garnit le tympan d' une presse, pour amortir le coup de la platine, et rendre ainsi le foulage plus égal.

BLANCHET

BLANCHET se dit, dans les Pharmacies, d' Un morceau d' étoffe de laine au travers duquel on filtre les sirops et divers autres liquides épais.

BLANCHEUR. s. f.

BLANCHEUR. s. f. La couleur blanche, la qualité de ce qui est blanc. La blancheur du lait. La blancheur de la neige. Une blancheur qui éblouit. Une blancheur éblouissante, éclatante. La blancheur du teint.

BLANCHIMENT. s. m.

BLANCHIMENT. s. m. Action de blanchir, ou Le résultat de cette action. Il ne se dit guère qu' en parlant Des pièces de toile entières, de la cire, de la monnaie d' argent, etc. Le blanchiment des toiles. Ces toiles sont d' un beau blanchiment. Le blanchiment de la cire. Le blanchiment de la monnaie.

Il se dit aussi Du procédé employé dans chaque pays pour blanchir les toiles. Le blanchiment de Flandre. Le blanchiment de Caen, de Senlis, etc.

BLANCHIR. v. a.

BLANCHIR. v. a. Rendre blanc. Cela blanchit le teint, blanchit les mains. De l' opiat pour blanchir les dents. Blanchir des toiles, du fil, de la cire. Blanchir de la monnaie. Blanchir de la vaisselle d' argent.

Il signifie particulièrement, Couvrir, enduire d' une couleur blanche. Blanchir une muraille avec de la chaux. Blanchir un plafond. Blanchir une buffleterie. Blanchir une pièce de cuivre avec du mercure. Blanchir son habit, ou, avec le pronom personnel, Se blanchir en s' appuyant contre une muraille.

Il signifie aussi, Nettoyer, rendre propre; et, dans ce sens, il se dit surtout en parlant Du linge de table et de corps, des rideaux, des draps de lit, etc. Blanchir du linge. Donner du linge à blanchir. Blanchir des chemises, une robe, des nappes, des mouchoirs de couleur, des rideaux, etc. C' est elle qui blanchit notre linge. On l' emploie quelquefois absolument. Elle sait coudre, blanchir et repasser. Cette femme blanchit bien.

Blanchir quelqu' un, Blanchir son linge. C' est une telle qui nous blanchit.

Fig. et fam., Blanchir quelqu' un, Le justifier, le faire paraître innocent de ce dont il était accusé. Il s' élevait des soupçons assez graves contre lui, mais ses amis sont venus à bout de le blanchir. Avec le pronom personnel, Il est parvenu à se blanchir.

BLANCHIR

BLANCHIR signifie, par extension, dans certains Arts, Dégrossir, ôter les inégalités les plus saillantes, donner la première façon. Blanchir une planche en la rabotant. Blanchir avec la lime une pièce forgée et dressée. Blanchir à la meule une serpe, une houe, etc. Blanchir la sole d' un cheval.

Blanchir des fruits que l' on veut confire, Les faire bouillir ou infuser dans de l' eau, pour enlever une partie de leur saveur, quand elle est trop forte.

BLANCHIR

BLANCHIR est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir blanc. Faire blanchir des toiles à la rosée, avec du chlore. Mettre des toiles sur l' herbe pour blanchir; les mettre blanchir. Faire blanchir du fil, de la cire. Ses cheveux ont blanchi. Cette couleur jaune n' est pas solide, elle blanchit promptement.

En termes de Jardinage, Faire blanchir de la chicorée, des cardes, du céleri, etc., Les faire devenir blancs en réunissant et en liant les feuilles quand elles sont encore vertes, et en les couvrant avec de la terre ou du fumier.

En termes de Cuisine, Faire blanchir des légumes, Leur donner une première cuisson dans l' eau bouillante, avant de les apprêter. Faire blanchir un chou, des épinards, etc.

Faire blanchir de la viande, La mettre dans de l' eau tiède pour la faire revenir.

BLANCHIR

BLANCHIR se dit particulièrement Des personnes dont les cheveux deviennent blancs. Cet homme commence à blanchir. On dit de même, Sa tête blanchit, commence à blanchir.

Prov., on dit, Tête de fou ne blanchit jamais, soit parce qu' ordinairement les fous n' atteignent pas la vieillesse, soit parce qu' on les regarde comme exempts des inquiétudes, des soucis qui font assez souvent blanchir les cheveux.

BLANCHIR

BLANCHIR signifie, figurément, Passer un long temps de sa vie dans quelque occupation. Blanchir dans le service. Blanchir sous les armes, sous le harnois. Ce vieux courtisan a blanchi dans l' intrigue. C' est un savant qui a blanchi sur les livres.

Ce coup de fusil, de pistolet, n' a fait que blanchir, se dit Lorsque le coup n' a fait qu' effleurer une cuirasse, une muraille, etc., en y laissant une trace blanche. La balle n' a fait que blanchir sur sa cuirasse, sur la muraille. Cette phrase est maintenant peu usitée.

Fig. et fam., Tous ses efforts n' ont fait que blanchir, Malgré tous ses efforts, il n' a point réussi. Cet homme n' a fait que blanchir devant tel autre, Malgré tous ses efforts, il lui est resté bien inférieur.

BLANCHI, IE. participe

BLANCHI, IE. participe

BLANCHISSAGE. s. m.

BLANCHISSAGE. s. m. Action de blanchir le linge, ou Le résultat de cette action. Mettre, envoyer du linge au blanchissage. Voilà un mauvais blanchissage. Payer le blanchissage. Retirer le linge du blanchissage. Il lui en coûte tant tous les ans pour le blanchissage, pour son blanchissage.

BLANCHISSANT, ANTE. adj.

BLANCHISSANT, ANTE. adj. Qui blanchit, qui paraît blanc. Les flots blanchissants. La mer blanchissante.

BLANCHISSERIE. s. f.

BLANCHISSERIE. s. f. Lieu où l' on blanchit des toiles ou de la cire. Aller à la blanchisserie. Établir une blanchisserie.

BLANCHISSEUR, EUSE adj. s.

BLANCHISSEUR, EUSE adj. s. Celui, celle qui blanchit du linge. Blanchisseur au mois, à l' année, à la pièce. Donner du linge à la blanchisseuse. Bateau de blanchisseuse.

Blanchisseuse de fin, Celle qui ne blanchit que le linge fin, comme chemises, cravates, mouchoirs, etc.

BLANC-MANGER. s. m.

BLANC-MANGER. s. m. T. de Cuisine. Voyez BLANC.

BLANQUE. s. f.

BLANQUE. s. f. Espèce de jeu en forme de loterie, où ceux dont les billets ou les numéros correspondent à certains chiffres, à certaines figures, gagnent quelque lot. Faire une blanque. Tirer une blanque. Avoir un bon billet à la blanque.

Prov. et fig., Hasard à la blanque, À tout hasard; il en arrivera ce qu' il pourra. Cette locution a vieilli.

BLANQUETTE. s. f.

BLANQUETTE. s. f. Sorte de petite poire d' été, qui a la peau blanche. Un poirier de blanquette. De la blanquette.

Il se dit aussi d' Une sorte de raisin qu' on nomme autrement Chasselas doré.

Il se dit également d' Une sorte de petit vin blanc de Languedoc. De la blanquette de Limoux.

Il se dit encore d' Une sorte de ragoût fait ordinairement de veau ou d' agneau, et dont la sauce est blanche. Blanquette de veau, de volaille.

BLAQUE. s. f.

BLAQUE. s. f. Voyez BLAGUE.

BLASER. v. a.

BLASER. v. a. Émousser, altérer par des excès le sens du goût. L' usage des liqueurs fortes lui a blasé le goût. Ces raffinements de gourmandise ont fini par le blaser.

Il se dit figurément De ce qui rend, à la longue, incapable d' émotions, de sentiments, soit au physique, soit au moral. L' excès de tous les plaisirs l' a blasé. Il ne rougit plus de rien, l' habitude de la honte l' a blasé. La mauvaise vie qu' il a menée l' a blase sur tout, l' a tout à fait blasé.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il a bu tant d' eau-de-vie, qu' il s' est blasé. Vous abusez de tout, vous vous blaserez. Il s' est blasé sur les plaisirs, sur les spectacles, sur tout.

BLASÉ, ÉE. participe

BLASÉ, ÉE. participe Il a le palais, le goût blasé. Un homme blasé.

BLASON. s. m.

BLASON. s. m. Armoirie, assemblage de tout ce qui compose l' écu armorial. Sur les anciens tombeaux, on trouve les blasons de plusieurs maisons illustres.

Il se dit aussi de La connaissance de tout ce qui est relatif aux armoiries. Entendre le blason. Savoir le blason. Enseigner le blason. Les règles du blason. Armoiries qui sont contre les règles du blason.

BLASONNER. v. a.

BLASONNER. v. a. Peindre les armoiries avec les métaux et les couleurs qui leur appartiennent. Le peintre a fait ces armoiries en grisaille, il fallait les blasonner.

Il se dit aussi De certaines lignes et des points qu' on nomme hachures, et que les graveurs font pour représenter les métaux et les couleurs. Le graveur n' a pas bien blasonné les armoiries sur cette vaisselle.

Il signifie encore, Expliquer les armoiries dans les termes propres à la science du blason. Quand cet homme parle d' armoiries, il les blasonne très-bien.

BLASONNER

BLASONNER signifie, figurément et familièrement, Médire, blâmer, critiquer. Il a été bien blasonné.

BLASONNÉ, ÉE. participe

BLASONNÉ, ÉE. participe

BLASPHÉMATEUR. s. m.

BLASPHÉMATEUR. s. m. Celui qui blasphème. Grand blasphémateur. Ce roi publia un édit contre les blasphémateurs.

BLASPHÉMATOIRE. adj. des deux genres

BLASPHÉMATOIRE. adj. des deux genres Qui contient des blasphèmes. Écrit impie et blasphématoire. Proposition blasphématoire.

BLASPHÈME. s. m.

BLASPHÈME. s. m. Parole ou discours qui outrage la Divinité, ou qui insulte à la religion. Blasphème horrible, exécrable. Proférer un blasphème. Dire un blasphème.

Il signifie quelquefois, par exagération familière, Discours ou propos injuste, déplacé. On ne peut médire de cet homme-là sans faire un blasphème, sans blasphème. De telles critiques sont des blasphèmes.

BLASPHÉMER. v. n.

BLASPHÉMER. v. n. Proférer un blasphème, des blasphèmes. Vous blasphémez. On ne saurait dire cela sans blasphémer.

Il signifie quelquefois, par exagération familière, Tenir des propos, des discours injustes, déplacés. C' est blasphémer que de médire de cet homme, que de critiquer cet ouvrage.

Il est quelquefois actif. Blasphémer le saint nom de Dieu. Cet homme ne cesse de blasphémer Dieu et ses saints.

Prov. et fig., Il blasphème ce qu' il ignore, se dit D' un homme qui parle avec mépris d' une science ou d' un art qu' il ne connaît pas.

BLASPHÉMÉ, ÉE. participe

BLASPHÉMÉ, ÉE. participe

BLATIER. s. m.

BLATIER. s. m. Marchand de blé. Il ne se dit guère que de Ceux qui transportent du blé sur des chevaux d' un marché à l' autre. Les blatiers achètent à des fermiers pour revendre en détail dans les marchés. Marchand blatier.

BLATTE. s. f.

BLATTE. s. f. T. d' Entomologie. Genre d' insectes qui ne courent que la nuit, et qui vivent dans les maisons, où ils font beaucoup de dégât, en dévorant les aliments, le sucre, le cuir, les étoffes, etc.

BLAUDE. s. f.

BLAUDE. s. f. Voyez BLOUSE.

BLÉ. s. m.

BLÉ. s. m. Plante qui produit le grain dont on fait le pain. Du blé en herbe, du blé en tuyau. Le blé est en épi. Terre à blé. Voilà une belle pièce de blé. Blé-froment. Bléseigle. Blé de mars. Blé d' hiver. Blé épais. Blés niellés, bruinés. Les blés sont beaux. Une gerbe de blé. Un épi de blé. Farine de blé. Couper les blés. Scier les blés. Battre le blé. Serrer le blé. Mettre le blé en grange.

Grands blés, Les blés-froment et les blésseigle. Blé méteil, Le blé moitié froment, moitié seigle. Petits blés, L' orge et l' avoine.

Prov. et fig., Manger son blé en vert ou en herbe, Dépenser son revenu d' avance.

BLÉ

BLÉ signifie quelquefois, Une pièce de blé. Se cacher dans un blé.

Prov., Être pris comme dans un blé, Être surpris, attrapé de manière qu' on ne puisse pas se sauver.

BLÉ

BLÉ se dit aussi Du grain seul. Il y a bien du blé dans ces greniers. Ces greniers sont pleins de blé. Un sac de blé. Un boisseau, un hectolitre de blé. Vendre du blé. Acheter du blé. Le blé est cher. Un grand amas de blé. Un marchand de blé. Enlever tout le blé d' un marché. Faire provision de blé. Serrer le blé. Semer du blé. Blé qui germe. Moudre du blé. Mesurer du blé. Vanner le blé. Un grain de blé. Un tas de blé. Un monceau de blé. Le commerce des blés. Halle aux blés. Permettre l' importation, l' exportation des blés.

Blé ergoté, se dit de Certains grains noirs qui, dans les épis du seigle, sont allongés en forme d' ergot ou de corne.

Prov. et fig., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l' on manquait de tout, quoiqu' on soit dans l' abondance.

Prov. et fig., C' est du blé en grenier, se dit en parlant Des choses dont la garde est bonne, et peut même être avantageuse.

Blé noir, ou Blé sarrasin, Espèce de renouée qui porte, par petites grappes, un grain noir et anguleux.

Blé de Turquie, Blé d' Espagne, ou Maïs, Plante dont la tige ressemble à celle de la canne à sucre, et dont le grain, qui a les mêmes noms, vient sur de longs et gros épis enveloppés de feuilles. Cultiver du blé de Turquie. Le blé d' Espagne ou maïs sert d' aliment chez tous les peuples des régions méridionales. Engraisser la volaille avec du blé d' Espagne. Farine de blé d' Espagne ou de maïs.

BLÊCHE. adj. des deux genres

BLÊCHE. adj. des deux genres Terme d' injure, qui se dit familièrement D' un homme mou, faible de caractère, et sur la parole duquel on ne peut compter. On l' emploie aussi comme substantif. C' est un blêche, un vrai blêche. Il est très-peu usité.

BLÊCHIR. v. n.

BLÊCHIR. v. n. Devenir blêche. Il est très-peu usité.

BLÊME. adj. des deux genres

BLÊME. adj. des deux genres Pâle. On ne le dit guère que Du visage, du teint. Avoir le visage blême. Avoir le teint blême. Sa maladie l' a rendu fort blême, tout blême. Il devint blême de frayeur.

BLÊMIR. v. n.

BLÊMIR. v. n. Pâlir, devenir blême. Vous lui avez dit quelque chose qui l' a fait blêmir. C' est un comédien, il rougit, il blêmit quand il lui plaît. Il est peu usité.

BLESSER. v. a.

BLESSER. v. a. Donner un coup qui fait une plaie, une fracture ou une contusion. Blesser quelqu' un; le blesser légèrement, dangereusement; le blesser à mort. Il a été blessé d' un coup d' épée, d' un coup de bâton, d' un coup de pierre, d' un coup de fusil. À la guerre, il ne se dit que Des coups qui font une plaie ou une fracture. Cet officier n' a point encore fait de campagne qu' il n' ait été blessé. Il n' a pas été blessé, il n' a reçu qu' une contusion.

Il se dit également De ce qui occasionne, par son choc, sa pression, ou son frottement, quelque plaie ou contusion. Il est tombé sur une pierre qui l' a blessé à la tête. Le joug peut blesser les jeunes boeufs. Cette selle blesse mon cheval.

Il se dit, par extension, De ce qui cause seulement quelque gêne, quelque douleur. Ces souliers me blessent.

Prov. et fig., Vous ne savez pas où le soulier le blesse, où le bât le blesse, se dit Pour donner à entendre que les gens les plus heureux en apparence, ont souvent des chagrins secrets.

BLESSER

BLESSER signifie, figurément, Causer une impression désagréable à la vue, à l' ouïe. Les couleurs trop éclatantes blessent la vue. Ces objets hideux blessent les regards. Ce son blesse l' oreille.

Il signifie, au sens moral, Offenser, choquer, déplaire. Qu' a donc ce discours qui vous blesse? Je ne vois rien là qui puisse blesser. Un tel procédé le blesserait, l' a blessé profondément, l' a blessé au vif. Son orgueil en fut blessé.

Fig., Blesser quelqu' un au coeur, L' offenser dans ses affections, dans ses sentiments les plus chers. L' ingratitude de son fils l' a blessé au coeur.

Ces nudités, ces paroles blessent la pudeur, Sont contraires à la pudeur.

Blesser les convenances, la vraisemblance, Faire ou dire quelque chose de contraire aux convenances, ou qui s' écarte de la vraisemblance. On dit de même, Blesser les usages, les règles, les principes, le goût, etc.

BLESSER

BLESSER signifie aussi, Faire tort, faire préjudice, porter dommage. Cela ne blesse personne. La clause de cette transaction, de ce contrat, blesse mes intérêts.

Blesser l' honneur, la réputation de quelqu' un; blesser l' amitié, blesser la bonne foi, la justice, etc., Faire quelque chose contre l' honneur, contre la réputation de quelqu' un, contre ce qu' on doit à l' amitié, à la bonne foi, à la justice, etc.

BLESSER

BLESSER avec le pronom personnel, signifie, Se faire du mal à soi-même par accident, par mégarde, ou à dessein. Il s' est blessé en tombant. Ne vous êtes-vous point blessé? Prenez garde de vous blesser en maniant cette arme. Ce poltron s' est blessé lui-même légèrement, pour faire croire qu' il a pris part au combat. Avec l' idée de réciprocité, Ils se sont blessés l' un l' autre.

Il se dit communément, dans un sens particulier, D' une femme grosse que quelque accident fait accoucher, ou met en danger d' accoucher avant terme. Elle garde le lit, parce qu' elle s' est blessée. On lui fait garder le lit de peur qu' elle ne se blesse.

BLESSER

BLESSER avec le pronom personnel, signifie aussi, figurément, S' offenser de quelque chose. C' est un homme qui se blesse d' un rien. C' est un homme qui se blesse aisément, qui se blesse de tout.

BLESSÉ, ÉE. participe

BLESSÉ, ÉE. participe Fig., Avoir le cerveau blessé, Avoir la tête dérangée, ou Avoir quelque travers dans l' esprit. C' est un cerveau blessé, C' est un esprit de travers.

BLESSÉ

BLESSÉ se prend aussi substantivement. Avoir soin des blessés. Les morts et les blessés.

BLESSURE. s. f.

BLESSURE. s. f. Plaie, impression que fait un coup lorsqu' il entame ou meurtrit les chairs. Grande blessure. Petite blessure. Blessure profonde, dangereuse, mortelle. Recevoir une blessure. Guérir une blessure. Mourir d' une blessure. Ses blessures se sont rouvertes. On ne le dit communément que Des blessures qui entament les chairs. Il n' a pas reçu de blessure, il a seulement une contusion.

Il se dit figurément, en parlant Des choses qui offensent l' honneur, la réputation, l' amour-propre. Les blessures faites à l' honneur, à l' amour-propre, sont plus sensibles que les autres. Dans le même sens, Rouvrir une blessure: cette phrase se dit aussi De tout ce qui renouvelle une douleur passée. Depuis que cette pauvre mère a perdu sa fille unique, chaque enfant qu' elle rencontre vient rouvrir ses blessures.

Il se dit aussi, figurément, Des douleurs morales que font éprouver certaines passions violentes. L' envie fait au coeur de ceux qui l' éprouvent de profondes blessures.

BLETTE ou BLÈTE. s. f.

BLETTE ou BLÈTE. s. f. T. de Botan. Espèce d' amarante qui est fort commune, et qu' on emploie souvent comme plante potagère.

Il se dit aussi d' Un genre de plantes dont les fruits ont, dans leur maturité, quelque ressemblance avec la fraise.

BLETTE. adj. f.

BLETTE. adj. f. Il s' emploie le plus souvent dans cette locution, Poire blette, Poire molle, qui n' est pas encore gâtée.

Il se dit aussi De quelques autres fruits qui s' amollissent sans se gâter. On ne mange les nèfles que lorsqu' elles sont blettes.

BLEU, EUE. adj.

BLEU, EUE. adj. Qui est de couleur d' azur, de la couleur du ciel. Satin bleu. Robe bleue. Avoir les yeux bleus.

Il se dit quelquefois De la couleur que certains épanchements de sang, ou certaines contusions font prendre à la peau. Quand le sang lui porte à la tête, il devient tout bleu. L' endroit de la contusion est encore bleu.

En Chimie, Cendres bleues, Carbonate de cuivre artificiel.

Cordon bleu, Large ruban de tabis bleu, que portaient les chevaliers de l' ordre du Saint-Esprit. Porter le cordon bleu. Le roi envoya le cordon bleu à tel prince.

Cordon bleu, se dit aussi d' Un chevalier du Saint-Esprit. Il était cordon bleu.

Cordon bleu, se dit, figurément et par plaisanterie, d' Une cuisinière très-habile.

Fig., Parti bleu, Parti de gens de guerre, sans commission et sans aveu, qui font des courses pour piller amis ou ennemis. Il est vieux.

Fig. et fam., Conte bleu, Récit fabuleux, conte de fées; ou Discours en l' air, mensonge. Ce sont là des contes bleus.

BLEU

BLEU se dit substantivement de La couleur bleue. Bleu céleste. Bleu de ciel. Bleu pâle. Bleu foncé. Bleu clair. Bleu de roi. Bleu mourant. Bleu turquin. Bleu barbeau. Une étoffe d' un beau bleu. Teindre en bleu.

En termes de Cuisine, Mettre une carpe, un brochet au bleu, Faire cuire ces poissons à une sorte de court-bouillon qui leur donne une couleur bleuâtre.

En termes de Blanchisseuse, Passer du linge au bleu, Tremper du linge, après l' avoir blanchi, dans une eau imprégnée d' une couleur bleue.

Bleu d' azur, Verre coloré en bleu par l' oxyde de cobalt, et réduit en poudre.

Bleu de montagne, Carbonate de cuivre naturel.

Bleu d' outremer, Poudre bleue qu' on retire de la pierre appelée Lapis lazuli. Il y a du bleu d' outremer artificiel aussi beau que celui du lapis.

Bleu de Prusse, Matière d' un bleu foncé qu' on vend ordinairement sous la forme de petites masses faciles à pulvériser. Le bleu de Prusse est un sel formé d' acide prussique et de peroxyde de fer.

BLEUÂTRE. adj. des deux genres

BLEUÂTRE. adj. des deux genres Tirant sur le bleu. Couleur bleuâtre. Fleur bleuâtre. Flamme bleuâtre.

BLEUET. s. m.

BLEUET. s. m. Voyez BLUET.

BLEUETTE. s. f.

BLEUETTE. s. f. Voyez BLUETTE.

BLEUIR. v. a.

BLEUIR. v. a. Faire devenir bleu. Bleuir une pièce de cuivre en l' échauffant.

BLEUI, IE. participe

BLEUI, IE. participe

BLINDAGE. s. m.

BLINDAGE. s. m. T. de Guerre et de Marine. Action de blinder, ou Le résultat de cette action. Faire un blindage. Réparer un blindage.

BLINDER. v. a.

BLINDER. v. a. T. de Guerre. Garantir le dessus d' un ouvrage de fortification au moyen d' un plafond ou d' une voûte de charpente, recouverte de terre, et résistant à la chute des projectiles. Blinder une batterie, un magasin à poudre, une casemate.

BLINDER

BLINDER signifie également, en termes de Marine, Couvrir de vieux câbles ou d' autres matières le pont supérieur d' un vaisseau, pour le garantir de l' effet des bombes, quand il se trouve dans un port assiégé.

BLINDÉ, ÉE. participe

BLINDÉ, ÉE. participe Batterie blindée.

BLINDES. s. f. pl.

BLINDES. s. f. pl. T. de Guerre. Pièces de bois soutenant des fascines, etc., et mettant à couvert des travailleurs, des canonniers, etc.

BLOC. s. m.

BLOC. s. m. Masse, gros morceau d' une matière pesante et dure, telle que la pierre, le marbre, le fer non encore travaillés. Un bloc de marbre. Un bloc de bois, de fer, de plomb.

Bloc de plomb, se dit, dans une acception particulière, Du billot de plomb sur lequel les graveurs posent et arrêtent les ouvrages qu' ils veulent graver.

BLOC

BLOC signifie aussi, Amas, assemblage de diverses choses, et principalement de plusieurs marchandises. Faire un bloc de marchandises.

EN BLOC. loc. adv.

EN BLOC. loc. adv. En gros, en totalité, et sans entrer dans l' examen, dans la discussion du détail. Acheter en bloc toutes les marchandises d' un fonds de commerce. Vendre en bloc. On disait autrefois, dans le même sens, En bloc et en tâche, surtout en parlant De travaux à exécuter. Faire marché en bloc et en tâche.

BLOCAGE. s. m., ou BLOCAILLE. s. f.

BLOCAGE. s. m., ou BLOCAILLE. s. f. Menu moellon, petites pierres qui servent à remplir des fondations, l' entre-deux des parements d' un mur, l' intérieur d' une pile de pont, les reins d' une voûte, etc., et qu' on emploie souvent aussi comme pavé. Remplir de blocage des fondations, etc. Un pavé, une chaussée de blocage.

BLOCAGE

BLOCAGE en termes d' Imprimerie, Lettre renversée ou retournée, que l' on met dans la composition pour tenir provisoirement la place d' une autre lettre qui manque.

BLOCKHAUS. s. m.

BLOCKHAUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Fortification, emprunté de l' allemand. Fortin élevé, construit en bois sur un bout de colonne ou sur un gros mât bien scellé en terre. Les blockhaus de la Jamaïque, de Saint-Domingue.

BLOCUS. s. m.

BLOCUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Guerre. Investissement par lequel on bloque une ville, un port, un camp, pour qu' il n' y puisse entrer aucun secours d' hommes ni de vivres. Faire le blocus d' une place, d' un port. Convertir le siége en blocus. Lever le blocus.

BLOND, ONDE. adj.

BLOND, ONDE. adj. Qui est d' une couleur moyenne entre le doré et le châtain clair. Il se dit particulièrement par rapport à la couleur des cheveux et du poil. Poil blond. Des cheveux blonds. Barbe blonde. Une perruque blonde. Un homme blond. Une femme blonde.

Par extension, Du lin blond, un rôt blond, une friture blonde. Poétiquement, Les blonds épis.

Prov. et fig., Il est délicat et blond, se dit D' un homme délicat et difficile à contenter.

BLOND

BLOND se dit substantivement de La couleur blonde. Avoir les cheveux d' un beau blond, d' un blond cendré. Blond doré. Blond de filasse.

Blond ardent, Sorte de couleur blonde qui tire sur le roux. Il a les cheveux d' un blond ardent.

BLOND

BLOND se dit encore substantivement Des personnes. C' est un grand blond bien fait. Un beau blond. C' est un blond bien fade. Une belle blonde.

Courtiser la brune et la blonde, Courtiser beaucoup de femmes.

BLONDE. s. f.

BLONDE. s. f. Espèce de dentelle de soie. Coiffure de blonde. Fichu de petite blonde.

BLONDIN, INEs.

BLONDIN, INEs. Celui, celle qui a les cheveux blonds. C' est un blondin. C' est une blondine.

Il se dit, figurément et familièrement, au masculin, d' Un jeune homme qui fait le beau, et qui est sans cesse à courtiser les dames. Elle aime les blondins, la compagnie des blondins.

BLONDIR. v. n.

BLONDIR. v. n. Devenir blond. La moisson commence à blondir. Les épis commencent à blondir. Il a vieilli.

BLONDISSANT, ANTE. adj.

BLONDISSANT, ANTE. adj. Qui blondit. Des épis blondissants. Des campagnes blondissantes d' épis. Il n' est guère usité qu' en poésie, et il vieillit.

BLOQUER. v. a.

BLOQUER. v. a. Occuper avec des troupes toutes les avenues d' une place, d' un camp, ou, avec des vaisseaux, toutes les approches d' un port, de manière qu' il n' y puisse entrer aucun secours d' hommes ni de vivres. Bloquer une place, un camp fortifié. Bloquer un port.

BLOQUER

BLOQUER en termes de Maçonnerie, Remplir de blocage l' entre-deux des parements d' un mur, l' intérieur d' une pile de pont, etc. Voyez BLOCAGE.

BLOQUER

BLOQUER en termes d' Imprimerie, Mettre à dessein dans la composition une lettre renversée ou retournée, à la place de celle qui devrait y être, mais qui manque dans la casse.

BLOQUER

BLOQUER au Jeu de billard, Pousser droit et avec force la bille de son adversaire dans une des blouses. Il faut bloquer cette bille. On dit aussi, Cette blouse ne bloque pas, Il est difficile d' y bloquer la bille.

BLOQUÉ, ÉE. participe

BLOQUÉ, ÉE. participe Au Billard, Un bloqué, Un coup par lequel on a bloqué la bille de son adversaire. Un beau bloqué. Dans cette locution, Bloqué est pris substantivement.

BLOTTIR (SE). v. pron.

BLOTTIR (SE). v. pron. S' accroupir, se ramasser de manière à tenir le moins d' espace qu' il est possible. Il se dit Des hommes et des animaux. Se blottir dans un coin, dans le lit, sous la table. Les perdrix se blottissent devant le chien.

BLOTTI, IE. participe

BLOTTI, IE. participe Un renard blotti dans son terrier.

BLOUSE. s. f.

BLOUSE. s. f. Chaque trou des coins et des côtés d' un billard. Il y a six blouses dans un billard. Les blouses des quatre coins. Les blouses du milieu. Mettre une bille dans la blouse. Les blouses de ce billard attirent, refusent.

Sauver une ou plusieurs blouses, Convenir avec son adversaire que les billes qu' on y fera seront nulles.

BLOUSE. s. f.

BLOUSE. s. f. Souquenille, espèce de surtout de grosse toile que les charretiers portent par-dessus leurs autres vêtements, et qu' on nomme aussi Blaude.

Il se dit, par extension, de Tout vêtement taillé comme une blouse de charretier. Les peintres, les sculpteurs ont ordinairement des blouses lorsqu' ils travaillent. Cette petite fille a une blouse qui lui va fort bien. Mettre une ceinture par-dessus sa blouse.

BLOUSER. v. a.

BLOUSER. v. a. T. du Jeu de billard. Blouser une bille, La faire entrer dans une des blouses. Blouser son adversaire, Mettre la bille de son adversaire dans une des blouses; et, avec le pronom personnel, Se blouser soi-même, se blouser, Y mettre sa propre bille.

BLOUSER

BLOUSER signifie aussi, figurément et familièrement, Tromper, faire tomber dans quelque méprise, décevoir. Il m' a blousé. C' est ce qui m' a blousé. On l' emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Il craint de se blouser. Il s' est blousé.

BLOUSÉ, ÉE. participe

BLOUSÉ, ÉE. participe

BLUET. s. m.

BLUET. s. m. Espèce de centaurée qui croît dans les blés, et qu' on nomme ainsi parce que la variété la plus commune a les fleurs bleues. On l' appelle aussi Barbeau.

BLUETTE. s. f.

BLUETTE. s. f. Étincelle. Une bluette de feu. Des bluettes de feu.

Fig., Il y a quelques bluettes d' esprit dans cet ouvrage, On y trouve quelques petits traits d' esprit. On le disait homme d' esprit, mais il n' a que des bluettes, Ses saillies ont quelque brillant, mais elles manquent de justesse.

BLUETTE

BLUETTE se dit aussi, figurément, d' Un petit ouvrage, d' un ouvrage sans prétention, qui n' est qu' un badinage d' esprit. Il a fait imprimer, l' an passé, je ne sais quelle bluette assez agréable. Cette petite comédie n' est qu' une bluette.

BLUTEAU. s. m.

BLUTEAU. s. m. Voyez BLUTOIR.

BLUTER. v. a.

BLUTER. v. a. Passer la farine par le blutoir. Bluter de la farine.

BLUTÉ, ÉE. participe

BLUTÉ, ÉE. participe

BLUTERIE. s. f.

BLUTERIE. s. f. Lieu où les boulangers blutent la farine. Une bluterie fort propre.

BLUTOIR ou BLUTEAU. s. m.

BLUTOIR ou BLUTEAU. s. m. Espèce de sas ou de tamis qui sert à passer la farine, pour la séparer du son. Autrefois les blutoirs étaient faits d' étamine ou de crin, et avaient la forme d' un cône tronqué; aujourd' hui ils sont ordinairement cylindriques et faits avec une toile de fil de fer. Ce blutoir n' est pas assez fin, il ne rend pas la farine assez blanche.

BOA. s. m.

BOA. s. m. Genre de serpents qui sont les plus forts et les plus grands que l' on connaisse. Les boas ont quelquefois jusqu' à trente pieds de longueur.

BOA

BOA se dit aussi d' Une sorte de fourrure étroite et longue que les dames portent autour du cou, dans les temps froids. Acheter un boa. Prendre son boa.

BOBÈCHE. s. f.

BOBÈCHE. s. f. Petite pièce cylindrique et à rebord, qu' on adapte aux chandeliers, aux lustres, aux girandoles, etc., et dans laquelle on met la bougie ou la chandelle. Bobèche d' argent. Bobèche de cuivre. Bobèche de cristal. La bobèche d' un chandelier. Un chandelier à deux bobèches, à trois bobèches. Ôter la bobèche d' un chandelier. La bobèche est trop large, trop étroite, trop courte. Bobèche ronde, Celle qui a des bords ronds. Bobèche carrée, Celle qui a des bords carrés.

Il se dit également de La partie supérieure d' un chandelier, lorsqu' elle a un rebord comme celui des bobèches mobiles.

BOBINE. s. f.

BOBINE. s. f. Petit cylindre de bois, qui est garni d' un rebord à ses deux extrémités, et qui sert à filer au rouet, à dévider du fil, de la soie, de l' or, etc. La bobine n' est pas assez pleine. Charger une bobine. Bobine de rouet. De la soie en bobine.

BOBINER. v. a.

BOBINER. v. a. Dévider du fil, de la soie, etc., sur la bobine.

BOBINÉ, ÉE. participe

BOBINÉ, ÉE. participe

BOBO. s. m.

BOBO. s. m. Mot du langage des enfants. Petit mal, mal léger. On lui a fait bobo, du bobo. Avoir un petit bobo.

BOCAGE. s. m.

BOCAGE. s. m. Petit bois, lieu ombragé et pittoresque. À l' ombre d' un bocage. Dans le bocage. Vert bocage. Bocage frais, agréable, délicieux.

BOCAGER, ÈRE. adj.

BOCAGER, ÈRE. adj. Qui appartient aux bois, qui hante les bois, les bocages. Il n' est guère usité qu' en poésie. Les dieux bocagers. Nymphe bocagère.

BOCAL. s. m.

BOCAL. s. m. Bouteille de verre ou de grès, dont le col est court et l' ouverture large, et qui sert à différents usages. Un bocal de fruits à l' eau-de-vie. Un bocal de tabac. Des bocaux d' huile. Mettre des poissons rouges dans un bocal.

Il se dit aussi d' Un globe de cristal ou de verre rempli d' eau, dont plusieurs artisans se servent comme d' une loupe, pour rassembler sur leur ouvrage la lumière d' une bougie, d' une chandelle ou d' une lampe placée derrière.

BOCAL

BOCAL se dit encore de La petite pièce de métal ou d' autre matière, qu' on adapte aux cors, aux trompettes, aux serpents, etc., pour mieux les emboucher, et qui est évasée en forme de godet.

BOCARD. s. m.

BOCARD. s. m. T. de Métallurgie. Machine au moyen de laquelle on écrase la mine avant de la fondre. Passer la mine au bocard.

BOCARDER. v. a.

BOCARDER. v. a. T. de Métallurgie. Passer au bocard. Bocarder la mine.

BOCARDÉ, ÉE. participe

BOCARDÉ, ÉE. participe

BODRUCHE. s. f.

BODRUCHE. s. f. Voyez BAUDRUCHE.

BOEUF. s. m.

BOEUF. s. m. (Au pluriel, on ne prononce pas l' F.) Taureau châtré. Boeuf qui tire à la charrue. Boeuf de labour. Troupeau de boeufs. Une couple de boeufs. Une paire de boeufs. Un attelage de boeufs. Un joug de boeufs. Accoupler les boeufs. Découpler les boeufs. Des pas de boeufs. Le pied, la tête, les cornes, les flancs, la queue d' un boeuf. Engraisser des boeufs. Mettre des boeufs à l' engrais. Une étable à boeufs. Le meuglement, le beuglement d' un boeuf. Des boeufs qui mugissent. Tuer un boeuf. Du cuir de boeuf. Un nerf de boeuf.

Prov. et fig., Mettre la charrue ou la charrette devant les boeufs, Commencer par où l' on devrait finir, faire avant ce qui devrait être fait après.

Absol., Le boeuf gras (on ne prononce pas l' F), Boeuf très-gras que les bouchers promènent en pompe par la ville, pendant les derniers jours du carnaval. Le cortége du boeuf gras.

BOEUF

BOEUF se dit particulièrement de La chair de boeuf, destinée à servir d' aliment. Un morceau de boeuf. Une pièce de boeuf tremblante. Un palais de boeuf. Une langue de boeuf. Un trumeau de boeuf. Une tranche de boeuf. Un filet de boeuf. Une culotte de boeuf. La livre de boeuf coûte tant. Boeuf bouilli. Boeuf rôti. Boeuf fumé. Boeuf salé. Boeuf entrelardé. Persillade, miroton de boeuf.

Il se dit absolument d' Une pièce de boeuf bouilli. Servir le boeuf. Le boeuf se mange après le potage. Le boeuf était excellent.

Boeuf à la mode, Boeuf assaisonné et cuit dans son jus.

Fig. et fam., C' est la pièce de boeuf, se dit De ce qui est habituel et de tous les jours, comme la pièce de boeuf dans les repas ordinaires; ou bien encore De ce qui, entre plusieurs objets de même genre et présentés ensemble, tient une place importante, considérable.

BOEUF

BOEUF se dit aussi pour Taureau, dans certains cas. Des boeufs sauvages. Le boeuf Apis.

BOEUF

BOEUF se dit, figurément et familièrement, d' Un homme très-corpulent. C' est un boeuf. Quel gros boeuf! On dit quelquefois dans le même sens, Être gros comme un boeuf.

Fig. et fam., C' est un boeuf pour le travail, ou simplement, C' est un boeuf, se dit D' un homme qui travaille longtemps sans en éprouver trop de fatigue.

Fig. et fam., Il est lourd comme un boeuf, se dit D' un homme dont l' esprit est pesant.

Fig., en Archit., OEil-de-boeuf, Petite fenêtre ronde ou ovale, qu' on pratique assez ordinairement à la couverture d' un bâtiment. Des oeils-de-boeufs.

Absol., L' OEil-de-boeuf, se disait autrefois, à Versailles, de L' antichambre du grand appartement, qui était éclairée par un oeil-de-boeuf, et où les courtisans se rassemblaient avant d' entrer chez le roi. Ce courtisan ne quittait point l' OEil-de-boeuf.

Pied de boeuf, Sorte de jeu d' enfants. Voyez PIED.

BOGHEI. s. m.

BOGHEI. s. m. (On prononce Boguè.) Sorte de voiture légère, de petit cabriolet découvert.

BOHÈME ou BOHÉMIEN, IENNE. s.

BOHÈME ou BOHÉMIEN, IENNE. s. (Le premier mot est des deux genres.) Il se disait autrefois d' Une sorte de vagabonds que l' on croyait originaires de la Bohême, et qui couraient le pays, disant la bonne aventure, et dérobant avec adresse. Une troupe de bohémiens. On les nommait aussi Égyptiens.

Fig. et fam., C' est une bohémienne, une vraie bohémienne, se dit D' une femme adroite qui sait employer la ruse et les cajoleries pour arriver à ses fins; ou D' une femme dont les manières sont trop libres, d' une femme dévergondée. Méfiez-vous de cette marchande, c' est une bohémienne. Cette fille est une bohémienne qui s' est emparée de l' esprit de ce bonhomme. Elle a trop peu de retenue et le ton trop décidé; c' est une vraie bohémienne.

Prov. et fig., Mener une vie de bohème, vivre comme un bohème, N' avoir ni feu ni lieu, vivre dans le vagabondage. Foi de bohème, La foi que les voleurs, les fripons, etc., se gardent entre eux.

Prov. et fig., C' est une maison de bohème, se dit D' une maison où il n' y a ni ordre ni règle.

BOÏARD. s. m.

BOÏARD. s. m. Voyez BOYARD.

BOIRE. v. a.

BOIRE. v. a. (Je bois, tu bois, il boit; nous buvons, vous buvez, ils boivent. Je buvais. Je bus. Je boirai. Je boirais. Bois. Que je boive. Que je busse. Buvant. Bu.) Avaler un liquide. Boire de l' eau, du vin, de la bière, etc. Boire une médecine, de la tisane, du bouillon, du café, etc. Boire pour se désaltérer, pour se rafraîchir. Ne faire que boire et manger. Boire frais. Boire à la glace. Boire chaud. Boire à la fontaine. Boire dans le creux de la main. Boire dans un verre. Boire d' un trait. Boire à longs traits, à la régalade. Boire un coup, un grand coup. Boire un verre de vin, une bouteille de cidre. Ils ont passé la nuit à boire. Verser à boire. Donnez-moi à boire, ou elliptiquement, À boire. Faire boire un cheval au seau, à l' abreuvoir; le mener boire.

Donner à boire, Tenir cabaret, vendre du vin en détail à tout venant. Il y a au coin de la rue un homme qui donne à boire. Donner à boire et à manger.

Vin prompt à boire, Vin qu' il faut boire promptement, parce qu' il n' est pas de garde. Vin prêt à boire, Vin qui a acquis sa maturité, qui est en état d' être bu.

Chansons à boire, Chansons faites pour être chantées à table. On dit dans le même sens, Air à boire.

Cet homme boit bien, il boit sec, Il boit beaucoup. Boire d' autant, Boire beaucoup. Boire à sa soif, Ne boire que quand on en a effectivement besoin. Boire son soûl, tout son soûl, Boire autant qu' on veut, et au delà du besoin.

Prov., Boire à tire-larigot, boire comme un templier, boire comme un trou, comme une éponge, Boire excessivement.

Boire rasade, une rasade, un rouge bord, Boire un verre plein de vin, boire le verre tout plein.

Boire un doigt de vin, Boire un petit coup.

Boire à la santé de quelqu' un, Exprimer des voeux pour la santé de quelqu' un en buvant. On dit aussi, Boire une santé, des santés. On dit de même: Boire à quelqu' un. Boire aux inclinations de quelqu' un. Boire au retour, au prompt retour, à l' heureux voyage de quelqu' un. Etc.

Boire au bon retour de quelqu' un, signifie aussi, Boire en signe de joie de son arrivée.

Boire à la ronde, Boire tour à tour, les uns après les autres.

Fam., Boire ensemble, Faire un repas ensemble. Quand boirons-nous ensemble? Il les réconcilia, et les fit boire ensemble.

Donner pour boire à des ouvriers, à un commissionnaire, à un cocher, etc., Leur donner quelque argent en sus de leur salaire. Donner pour boire, se dit aussi en parlant De toute espèce de petites libéralités qu' on fait à des gens de la classe inférieure. Après avoir visité le château, il donna pour boire au concierge. Il voulut que chacun prît part à sa joie, et donna pour boire à ses domestiques. On dit de même quelquefois, Donner de quoi boire à des ouvriers, etc. Voyez POURBOIRE, substantif.

Prov., Boire le vin du marché, Boire ensemble après la conclusion d' un marché, d' une affaire, en signe de ratification.

Prov., Boire le vin de l' étrier, Boire un verre de vin quand on est près de partir.

Prov., À petit manger bien boire, Lorsqu' on a peu à manger, on se dédommage en buvant beaucoup.

Prov. et fig., C' est la mer à boire, se dit D' une entreprise qui présente des difficultés extrêmes, des obstacles insurmontables. On dit dans le sens contraire, Ce n' est pas la mer à boire.

Fig. et fam., Il n' y a pas de l' eau à boire, se dit D' un marché, d' un travail où il n' y a rien à gagner.

Fig. et fam., Il y a à boire et à manger, se dit D' une affaire qui peut avoir à la fois de bons et de mauvais résultats, d' une question qui présente deux sens, d' un ouvrage où il y a du bon et du mauvais.

Prov., Qui bon l' achète, bon le boit, se dit en parlant D' un bon vin. Ce proverbe s' emploie aussi figurément, et signifie alors, Il ne faut point plaindre l' argent à de bonne marchandise.

Prov. et fig., On ne saurait faire boire un âne s' il n' a soif, qui n' a pas soif, On ne saurait obliger ou déterminer une personne entêtée à faire ce qu' elle n' a pas envie de faire.

Prov. et fig., Le vin est tiré, il faut le boire, se dit Pour exprimer qu' on est trop engagé dans une affaire pour reculer.

Fig., Boire le calice, Se soumettre à faire ou à souffrir ce qu' on ne saurait éviter. Boire le calice jusqu' à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue.

Fig., Boire un affront, Souffrir une injure sans en témoigner de ressentiment.

Prov. et fig., Qui fait la faute la boit, Celui qui a fait une faute en doit porter la peine.

Le roi boit! ou La reine boit! Acclamation usitée dans les repas du jour des Rois, lorsque le roi ou la reine de la fève boivent. Ils nous ont bien fait crier, Le roi boit! la reine boit!

BOIRE

BOIRE signifie aussi, Boire avec excès, s' enivrer. Il est sujet à boire. Il a le défaut de boire. Elle a renvoyé son cocher, parce qu' il buvait.

Prov. et fig., Qui a bu boira, se dit en parlant D' un défaut dont on ne se corrige jamais.

Prov., On ne saurait si peu boire, qu' on ne s' en sente, Il arrive presque toujours à ceux qui boivent un peu trop, de dire ou de faire quelque chose de mal à propos.

BOIRE

BOIRE se dit également De certaines choses. Ce papier boit, L' encre passe au travers. La terre boit l' eau, Elle s' en abreuve, elle s' en pénètre. L' éponge boit, Elle absorbe l' eau.

BU, UE. participe

BU, UE. participe Son meilleur vin est bu. Toutes les bouteilles sont bues.

Substantiv., Trop bu, Sorte de droit sur les boissons.

Prov. et fig., Avoir toute honte bue, N' avoir plus honte de rien.

BOIRE. s. m.

BOIRE. s. m. Ce qu' on boit à ses repas. On lui apprête son boire et son manger.

Fig. et fam., Il en oublie, il en perd le boire et le manger, se dit De celui qui est entièrement absorbé par une occupation, par une passion.

BOIS. s. m.

BOIS. s. m. La substance dure et compacte des arbres, des arbrisseaux. Bois vert. Bois sec. Bois résineux. Bois dur. Bois vermoulu. Bois pourri. Bois veiné. Bois blanc. Bois de chêne, de hêtre, de sapin, de cèdre, de noyer, de merisier, d' ébène, d' acajou. Bois de gaïac, d' aloès, de santal, de campêche, etc. Bois de rose. Bois de violette. Bois odorant. Bois de senteur. Bois de teinture. Bois de chauffage. Bois à brûler. Bois à bâtir. Bois de construction. Bois de sciage. Bois de charronnage. Bois de charpente. Bois d' équarrissage. Bois de brin. Bois de refend. Bois de menuiserie. Une pièce de bois. Un morceau de bois. Des ustensiles de bois. Des meubles de bois indigène, de bois exotique. Un meuble de bois d' acajou plein. Une maison de bois. Un pont de bois. Jambe de bois. Cheval de bois. Cela est dur comme du bois. Du bois qui travaille. Du bois qui se tourmente. Du bois qui se déjette.

Prov. et fig., Il ne faut pas mettre le doigt entre le bois et l' écorce, Il ne faut pas s' ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et soeur, mari et femme.

Prov. et fig., Faire flèche de tout bois, Mettre tout en oeuvre pour se tirer d' affaire, pour venir à bout de ce qu' on a entrepris. Ne savoir plus de quel bois faire flèche, Ne savoir plus à quel moyen recourir; ou Être dans une grande nécessité, ne savoir comment subsister. Tout bois n' est pas bon à faire flèche, Il faut savoir distinguer et choisir les personnes et les moyens qu' on veut employer.

Fig. et pop., Il est du bois dont on fait les flûtes, se dit D' un homme qui, par complaisance ou par faiblesse, ne veut ou n' osé contredire personne.

Fig. et fam., Il n' est pas général, évêque, ministre, académicien, etc., mais il est du bois dont on les fait, Il a le mérite, les qualités nécessaires pour l' être, pour le devenir.

Prov. et fig., À gens de village, trompette de bois, Il ne faut aux ignorants, aux gens grossiers que des choses proportionnées à leur intelligence, à leur goût, à leur état.

Prov. et fig., Trouver visage de bois, se dit Lorsque, venant chez quelqu' un, on y trouve la porte fermée; ou, par extension, Pour exprimer qu' on ne trouve personne, quoique la porte ne soit pas fermée.

BOIS

BOIS s' emploie aussi dans les dénominations vulgaires de Certaines espèces d' arbres ou d' arbrisseaux, telles que les suivantes:

Bois de Brésil ou de Fernambouc, Arbre des Indes occidentales, dont le bois sert à faire des meubles et donne une belle couleur rouge.

Bois de Sainte-Lucie, ou Mahaleb, Espèce de cerisier dont le bois est odorant et s' emploie principalement pour les ouvrages de tour.

Bois puant, ou Anagyris, Arbrisseau de la famille des Légumineuses, dont les feuilles purgent violemment, et dont le bois et l' écorce sont très-fétides.

Bois gentil, Arbrisseau d' un aspect agréable, qui porte de petites baies rouges très-purgatives. On le nomme aussi Lauréole femelle.

BOIS

BOIS se dit particulièrement Du bois à brûler, du bois de chauffage. Bois rond. Bois fendu. Menu bois. Gros bois. Bois neuf. Bois de gravier. Bois en chantier. Acheter du bois. Faire sa provision de bois. On lui fournit le bois et la chandelle. Mettre du bois au feu. Fendre du bois. Scier du bois. Scieur de bois. Une voie de bois. Une corde de bois. Un stère de bois. Cent stères, mille stères de bois. Une voiture de bois.

Bois neuf, Celui qui a son écorce et qui est venu par voiture ou par bateau; par opposition à Bois flotté, Celui qui est venu en train ou à flot perdu.

Jeter du bois à bûche perdue, à flot perdu, à bois perdu, Jeter des bûches une à une dans des canaux ou dans des rivières, qui les portent aux lieux où l' on doit les charger sur des bateaux, ou en composer des trains qu' on met à flot.

Bois canards, Ceux qui, étant jetés à bois perdu, tombent au fond de l' eau, ou s' arrêtent sur les bords.

Train de bois, Espèce de long radeau formé de bûches que l' on assemble pour leur faire descendre un courant sans les charger sur des bateaux. On le dit, dans un sens analogue, en parlant Du bois de charpente et du bois de menuiserie. Un train de bois flotté, de bois de charpente. Conduire un train. Bois en train.

Prov. et fig., On verra de quel bois je me chauffe, On verra de quoi je suis capable, quel homme je suis.

Prov., Il n' est feu que de bois vert, Il n' y a point de meilleur feu que celui de bois vert, quand il est bien allumé; et, figurément, On a quelquefois besoin de l' activité des jeunes gens dans les grandes affaires. Il n' est feu que de gros bois, Le gros bois fait un bien plus grand feu que le menu bois.

BOIS

BOIS signifie encore, Une réunion d' arbres qui couvrent un certain espace de terrain; et Le terrain même où ils croissent, où ils sont plantés. Un bois de chênes, de hêtres, de châtaigniers, etc. Un bois épais. Un bois touffu. Bois de haute futaie. Bois taillis. La culture, la conservation, l' amélioration des bois. Un grand bois. Un petit bois. Un bois de cent arpents, de deux cents arpents. Passer à travers un bois. Traverser un bois. Un pays de bois. Une colline couverte de bois. Percer des routes dans un bois. Un bois bien percé. Le bois de Boulogne, de Vincennes, etc. Les bois des communes. Les bois de la couronne. Ce bois est infesté de voleurs, de loups. La lisière d' un bois. À l' orée du bois. Au coin d' un bois. L' ombre des bois. Le silence des bois. Vivre dans les bois. Les bois sacrés des anciens.

Bouquet de bois, Petite touffe de bois de haute futaie. Un bouquet de bois de trente ares.

Garde-bois, Garde préposé pour la conservation des bois et de la chasse d' un domaine.

Fig., Homme des bois. Nom vulgaire de l' orang-outang, qu' on applique aussi à d' autres grands singes.

En Poésie, Les hôtes des bois, Les animaux qui vivent dans les bois, et particulièrement Les oiseaux.

Prov. et fig., Qui a peur des feuilles n' aille point au bois, Qui craint le péril ne doit point aller où il y en a. On dit aussi, N' aille au bois qui a peur des feuilles.

Prov. et fig., La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois, La nécessité détermine un homme à faire, même contre son inclination, bien des choses pour se procurer de quoi vivre.

Fig., C' est un bois que cette maison de jeu, on y vole comme dans un bois, Il s' y fait des escroqueries, des friponneries fréquentes.

En plein bois, Au milieu d' un bois, dans l' épaisseur d' un bois. Nous nous égarâmes, et nous nous trouvâmes en plein bois.

BOIS

BOIS en termes d' Administration forestière, se dit Des arbres en général, réunis ou isolés. L' âge du bois. Jeune bois. Bois sur le retour. Bois recepé. Bois en coupe. Bois sur pied. Bois rabougri. Semer du bois.

Bois pelard, Celui dont on a enlevé l' écorce pour faire du tan.

Bois vif, Les arbres qui poussent des branches et des feuilles. Bois mort, Les branches qui ne reçoivent plus de séve, et en général Tout arbre séché sur le pied. Mort-bois, Les espèces de bois de peu de valeur, comme les épines, les ronces, les genêts, etc.

Bois marmenteaux, Arbres de haute futaie mis en réserve, qu' on ne coupe point, et qui servent d' ornement à une propriété.

BOIS

BOIS en termes d' Agriculture, se dit Des menues branches, des rejetons que les arbres poussent chaque année. Élaguer des arbres fruitiers qui poussent trop de bois. Cette vigne a trop de bois, il faut la tailler.

BOIS

BOIS se dit, par extension, de Certains objets faits de bois.

Bois de lit, Tout ce qui compose la menuiserie d' un lit. Acheter un bois de lit. Faire dresser un bois de lit. Démonter un bois de lit.

Le bois d' un fusil, d' un pistolet, Le morceau de bois auquel est fixé le canon de ces armes, et qui porte la batterie.

Le bois d' une lance, Le bâton d' une lance. On appelait anciennement Bois, La lance même. Les deux champions coururent l' un sur l' autre avec tant d' impétuosité, que leurs bois volèrent en éclats.

En termes d' Impr., Bois de corps, se dit de Morceaux de bois qui servent, dans le travail de l' imposition, à affermir les caractères dans la forme.

En termes de Marine, Plein bois, La partie du navire qui est au-dessus de l' eau. Tous les boulets ont porté en plein bois. Tirer en plein bois.

Abattre du bois, au Jeu de quilles, Abattre bien des quilles; et, au Trictrac, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément.

Fig. et fam., Abattre bien du bois, Expédier beaucoup d' affaires en peu de temps.

Fam., C' est un grand abatteur de bois. Voyez ABATTEUR.

BOIS

BOIS se dit en outre Des cornes rameuses du cerf, du daim, du chevreuil, de l' élan et du renne, qui tombent à certaines époques, et qui repoussent ensuite. Le bois d' un cerf. Un bois de cerf. Un cerf qui a posé, qui a perdu son bois. Le bois du renne est aplati.

Fig. et pop., Cette femme fait porter du bois à son mari, Elle lui est infidèle.

BOISAGE. s. m.

BOISAGE. s. m. Tout le bois dont on s' est servi pour boiser.

BOISER. v. a.

BOISER. v. a. Garnir de menuiserie. Faire boiser une chambre, un cabinet.

BOISÉ, ÉE. participe

BOISÉ, ÉE. participe Chambre boisée.

Il s' emploie aussi adjectivement, et se dit D' un pays, d' une terre qui est bien garnie de bois. Pays, canton bien boisé. Terre bien boisée.

BOISERIE. s. f.

BOISERIE. s. f. Ouvrage de menuiserie dont on couvre les murs des appartements. Une belle boiserie. Une boiserie sculptée. Faire peindre une boiserie. Les panneaux d' une boiserie.

BOISEUX, EUSE. adj.

BOISEUX, EUSE. adj. Ligneux, de la nature du bois. Cette plante est boiseuse. Racine boiseuse. En Botanique, on dit toujours, Ligneux.

BOISSEAU. s. m.

BOISSEAU. s. m. Ancienne mesure de capacité pour les matières sèches. Il se dit et Du vaisseau et de Ce qu' il peut contenir. Le boisseau était plus fort dans telle province que dans telle autre. Le décalitre vaut les quatre cinquièmes du boisseau de Paris. Vendre au boisseau. Mesurer au boisseau. Un boisseau de blé. Un boisseau de farine. Un boisseau de charbon, de sel, etc. Un demi-boisseau.

Prov. et fig., dans le langage de l' Écriture, Mettre la lampe, la lumière sous le boisseau, Cacher aux hommes la vérité, refuser de les éclairer.

BOISSELÉE. s. f.

BOISSELÉE. s. f. La mesure d' un boisseau, ce qu' un boisseau peut contenir. Acheter une boisselée de grain. Semer une boisselée de grain.

Une boisselée de terre, Autant d' espace de terre qu' il en faut pour y semer un boisseau de blé.

BOISSELIER. s. m.

BOISSELIER. s. m. Artisan qui fait des boisseaux, des mesures de capacité pour les choses sèches, et divers ustensiles de bois servant au ménage.

BOISSELLERIE. s. f.

BOISSELLERIE. s. f. L' art, le métier du boisselier. Apprendre la boissellerie.

Il se dit aussi Des objets mêmes que fabrique le boisselier, et Du commerce qui s' en fait. La boissellerie s' est bien vendue à cette foire. Depuis quelque temps la boissellerie ne va plus.

BOISSON. s. f.

BOISSON. s. f. Liqueur à boire; ce qu' on boit pour se désaltérer, pour se rafraîchir, etc. Sa boisson ordinaire n' est que de l' eau. Il ne prend que de l' eau rougie pour toute boisson. La bière, l' orangeade, la limonade, sont des boissons rafraîchissantes. Droits sur les boissons.

Il se dit, dans un sens plus restreint, Du vin, du cidre, etc., qu' on boit ordinairement. Acheter du vin pour sa boisson. Avoir toute sa boisson en cave.

Fam., Être adonné à la boisson, être sujet à la boisson, Être sujet à s' enivrer. Être pris de boisson, Être ivre. On dit dans le même sens, Des excès de boisson.

BOISSON

BOISSON se dit, particulièrement, de L' eau passée sur le râpé, ou sur le marc de la vendange. Faire de la boisson. Ces pauvres gens ne purent nous offrir que de la boisson.

Il signifie, en termes de Marine, Un mélange d' une grande quantité d' eau avec quelques parties de vinaigre. Donner de la boisson aux matelots.

BOITE. s. f.

BOITE. s. f. (La première syllabe est brève.) Le degré auquel le vin devient bon à boire. Du vin en boite. Du vin qui n' est pas encore en boite.

BOÎTE. s. f.

BOÎTE. s. f. (La première syllabe est longue.) Sorte d' ustensile à couvercle, dont la matière, la forme et la grandeur varient, qui est destiné à contenir différentes choses, et qu' on peut porter sur soi, ou transporter aisément d' une autre manière. Boîte de sapin, de noyer, de cèdre. Boîte de carton. Boîte d' or, d' argent, de plomb, de fer-blanc, d' écaille, d' ivoire, etc. Boîte ronde, carrée, ovale. Boîte plate. Petite boîte. Grande boîte. Boîte à compartiments. Boîte à double fond. Boîte à perruque. Boîte à poudre. Boîte à confitures. Boîte à savonnette. Boîte à tabac. Boîte de montre. Boîte à portrait. Boîte garnie, enrichie de diamants. Ouvrir une boîte. Fermer une boîte. Le couvercle d' une boîte. Le fond d' une boîte.

Prov. et fig., Dans les petites boîtes sont les bons onguents. Flatterie populaire envers les personnes de petite taille, pour faire entendre qu' elles ont souvent plus de mérite que les autres.

Fig. et fam., Il faudrait que cette personne fût toujours dans une boîte, Elle est si délicate, que les moindres impressions de l' air l' incommodent.

Fig. et fam., Il semble qu' il sorte d' une boîte, se dit D' un homme qui est extrêmement propre et paré.

Fam., On est dans cette chambre, dans cette voiture, comme dans une boîte; cette chambre, cette voiture ferme comme une boîte, Elle est bien close.

Fig. et fam., La boîte à Perrette, Caisse secrète d' une association non avouée, qui recueille des dons volontaires de ses affidés, et fait du produit un emploi mystérieux et caché. On ne sait d' où lui est venu cet argent; il faut qu' il l' ait eu de la boîte à Perrette. Cette femme reçoit une petite pension de secours de la boîte à Perrette.

Boîte de la poste, ou Boîte aux lettres, Espèce de coffret où le public met les lettres que la poste se charge de faire parvenir à leur adresse. Établir des boîtes aux lettres dans les divers quartiers d' une ville. Jeter des lettres à une boîte. Les lettres sont retirées de la boîte à telle heure.

Boîte de lanterne ou de réverbère, Sorte de boîte où est enfermée la corde qui sert à hisser et à abaisser un réverbère.

En termes de Médec., Boîte fumigatoire, Boîte qui contient tous les objets nécessaires pour secourir les noyés et les asphyxiés, au moyen de fumigations.

En termes d' Anat., La boîte du crâne, La cavité osseuse qui renferme le cerveau.

BOÎTE

BOÎTE se dit quelquefois, absolument, d' Une tabatière. Vous avez une belle boîte. J' ai oublié ma boîte.

BOÎTE

BOÎTE se dit aussi de Ce qui est contenu dans une boîte. Boîte de prunes. Boîte d' abricots. Boîte de pilules. Boîte d' onguents. Boîte de bonbons.

BOÎTE

BOÎTE se dit encore d' Une espèce de petit mortier de fonte ou de fer, qu' on charge de poudre, qu' on bouche ensuite d' un tampon de bois, et auquel on met le feu par une lumière. Dans les réjouissances publiques on tire des boîtes. Aux feux d' artifice on commence par tirer des boîtes.

BOITER. v. n.

BOITER. v. n. Clocher, incliner à chaque pas son corps plus d' un côté que de l' autre, ou alternativement de l' un et de l' autre côté. Cet homme boite. Il boite parce qu' il a une jambe plus courte que l' autre. Boiter d' un pied. Boiter des deux pieds. Boiter des deux hanches. Boiter des deux côtés. Un cheval qui boite.

Boiter tout bas, Fléchir très-bas du côté faible ou malade. Il est goutteux, il boite tout bas. Ce cheval boite tout bas.

BOITEUX, EUSE. adj.

BOITEUX, EUSE. adj. Qui boite. Être, devenir boiteux. Sa femme est boiteuse, très-boiteuse. Un cheval boiteux.

Fig., Table boiteuse, siége boiteux, Table, siége qui a un de ses pieds plus court que les autres.

Fig., Ruban boiteux, châle boiteux, Ruban, châle qui n' offre de dessin qu' à l' un de ses bords ou de ses bouts.

Fig. et fam., Phrase boiteuse, période boiteuse, Celle qui a un de ses membres trop court par rapport à un autre ou aux autres. Vers boiteux, Vers auquel il manque une ou plusieurs syllabes.

BOITEUX

BOITEUX se prend aussi substantivement, en parlant Des personnes. C' est un boiteux. C' est une boiteuse.

Prov. et fig., Il ne faut pas clocher devant les boiteux, Il ne faut rien faire devant les gens qui semble leur reprocher quelque défaut naturel.

Prov. et fig., Il faut attendre le boiteux, Pour être bien assuré d' une nouvelle, il faut en attendre la confirmation.

BOÎTIER. s. m.

BOÎTIER. s. m. Boîte à plusieurs compartiments, dont les chirurgiens se servent, principalement dans les hôpitaux, pour serrer les instruments, les onguents, et les diverses pièces d' appareil.

BOL ou BOLUS. s. m.

BOL ou BOLUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Médec. et de Pharm. Petite boule composée de substances médicinales, qu' on prend seule, ou enveloppée de pain à chanter. Prendre de la casse en bol. Un bolus de casse. Prendre des bols.

BOL. s. m.

BOL. s. m. Terre argileuse colorée, qui était employée autrefois en médecine comme tonique et astringente. Bol d' Arménie. Bol rouge, blanc, gris, verdâtre. Les peintres, les doreurs et autres artisans se servent de bols.

BOL. s.m.

BOL. s.m. qui est une altération du mot anglais Bowl. Coupe, vase demi-sphérique, qui sert à prendre certaines boissons, telles que le lait, le punch, etc. Un bol de porcelaine, de faïence, d' argent. Un grand bol. Un petit bol. Casser un bol.

Il se dit aussi de Ce qu' un bol peut contenir. Un bol de lait, de tisane. Un bol, un demi-bol de punch.

BOLAIRE. adj. des deux genres

BOLAIRE. adj. des deux genres Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Terre bolaire, Bol, argile très-fine et rougeâtre, telle que la terre de Lemnos. C' est avec les terres bolaires que se font les terres sigillées.

BOLET. s. m.

BOLET. s. m. T. de Botan. Genre de champignons remarquables par les petits tubes qui garnissent la surface inférieure du chapeau, et dont les orifices ressemblent à autant de pores. L' amadou est une espèce de bolet. Bolet comestible, ou Ceps.

BOLLANDISTES. s. m. pl.

BOLLANDISTES. s. m. pl. Nom donné aux jésuites d' Anvers qui ont travaillé à la collection des actes et des vies des saints, commencée vers le milieu du XVIIe siècle, et dont Bollandus fut un des principaux rédacteurs. Le recueil des Bollandistes.

BOLUS. s. m.

BOLUS. s. m. Voyez BOL.

BOMBANCE. s. f.

BOMBANCE. s. f. Bonne chère abondamment servie. Il s' est ruiné en festins, en toutes sortes de bombances. Faire bombance. Il est familier.

BOMBARDE. s. f.

BOMBARDE. s. f. Il se disait anciennement de Certaines machines de guerre, dont on se servait pour lancer de grosses pierres. Après l' invention de la poudre, ce nom fut appliqué à Quelques-unes des premières pièces d' artillerie.

BOMBARDE

BOMBARDE se dit encore d' Un bâtiment construit pour porter des mortiers et lancer des bombes. Équiper une bombarde.

BOMBARDE

BOMBARDE se dit en outre d' Un jeu d' orgue, qui ne diffère du jeu de trompette que parce qu' il sonne l' octave au-dessous.

BOMBARDEMENT. s. m.

BOMBARDEMENT. s. m. Action de jeter des bombes, de bombarder. Commencer le bombardement d' une ville, d' une place. Le bombardement y mit bientôt le feu, et détruisit plusieurs édifices.

BOMBARDER. v. a.

BOMBARDER. v. a. Jeter, lancer des bombes. Bombarder une ville, une place de guerre, des retranchements, des lignes que l' on assiége, Y jeter des bombes.

BOMBARDÉ, ÉE. participe

BOMBARDÉ, ÉE. participe

BOMBARDIER. s. m.

BOMBARDIER. s. m. Artilleur qui lance des bombes. Compagnie de bombardiers. Capitaine de bombardiers.

BOMBASIN. s. m.

BOMBASIN. s. m. T. de Manufact. Étoffe de soie dont la fabrique a été apportée de Milan en France.

Il se dit aussi d' Une espèce de futaine à deux envers.

BOMBE. s. f.

BOMBE. s. f. Globe de fer creux, qu' on remplit de poudre, qu' on lance avec un mortier, et qui, en arrivant à sa destination, éclate au moyen d' une fusée qui y est adaptée. Jeter des bombes. Lancer des bombes. La bombe a crevé en l' air. Gare la bombe! Un éclat de bombe. Voûte à l' épreuve de la bombe.

Fig. et fam., La bombe crèvera, la bombe est près de crever, se dit Lorsque quelque malheur est près d' arriver, ou qu' un complot, une machination est près d' éclater; ou simplement Lorsqu' on attend l' issue prochaine d' un événement de quelque importance. On dit aussi, lorsqu' un événement est à craindre, Gare la bombe!

Fig. et fam., Il est tombé dans notre société comme une bombe, Il est arrivé au moment où on l' y attendait le moins.

BOMBEMENT. s. m.

BOMBEMENT. s. m. État de ce qui est bombé, convexité. Le bombement d' un verre, d' un mur, d' un plancher.

BOMBER. v. a.

BOMBER. v. a. Rendre convexe. Bomber un chemin, une rue, un ouvrage de sculpture, d' orfévrerie, de menuiserie, etc.

Il est aussi neutre. Cette menuiserie, ce mur bombe.

BOMBÉ, ÉE. participe

BOMBÉ, ÉE. participe Verres bombés, Verres auxquels on donne une forme convexe, arrondie, ovale, etc., et qui servent à couvrir des pendules, des vases, de petites statues, etc.

BOMBEUR. s. m.

BOMBEUR. s. m. Celui qui fabrique et qui vend des verres bombés.

BON, ONNE. adj.

BON, ONNE. adj. qui a pour comparatif Meilleur. Il se dit, tant au sens physique qu' au sens moral, De ce qui a les qualités convenables à sa nature, à sa destination, à l' emploi qu' on en doit faire, au résultat qu' on en veut obtenir, etc. Une bonne terre. Un bon pays. De bonne avoine. De bon blé. De bons aliments. De bon pain. De bonne viande. De bon vin. De bon café. De bons fruits. De bon tabac. Une bonne odeur. Cette viande a un très-bon goût. Il aime les bons morceaux. Un bon dîner. Un bon remède. Une bonne médecine. Un bon régime. Un bon air. Des marchandises de bonne qualité. De bonne toile. De bon drap. Un bon manteau. De bons souliers. Ce mur est encore très-bon. De bon or. De bon argent. Ce louis d' or est fort bon. Il m' a donné de bon papier en payement. Une bonne pendule. Un bon lit. Ce meuble est de bon goût. Un bon tableau. De bonne musique. De bons vers. Un bon poëme. Un bon livre. Il n' y a rien de bon dans cet ouvrage. Une bonne idée. Un bon moyen. De bonnes institutions. De bonnes lois. Un bon gouvernement. Une bonne administration. De bonnes écoles. De bonnes méthodes. C' est un homme qui a très-bonne façon, qui a bon ton, qui a de bonnes manières. Avoir une bonne vue, la vue très-bonne. Avoir une bonne constitution, un bon tempérament. Être en bonne santé. Avoir un bon jugement, un bon esprit, une bonne tête.

Il se dit même Des choses nuisibles, mais qui sont propres à produire l' effet qu' on en attend. De bon arsenic. De bon sublimé corrosif. De bonne ciguë.

Prov. et fig., À bon vin il ne faut point d' enseigne, ou plus ordinairement, À bon vin point d' enseigne, Ce qui est bon n' a pas besoin d' être vanté, prôné.

Prov., Après bon vin, bon cheval, Quand on a un peu bu, on fait aller son cheval meilleur train; et, plus figurément, Quand on a un peu bu, on est plus hardi.

Elliptiq. et fam., en parlant De vin ou de quelque autre boisson, Tirer du bon, donner du bon; et proverbialement, Qui bon l' achète, bon le boit. Cette dernière phrase se dit aussi figurément, et signifie alors qu' Il ne faut point plaindre l' argent à de bonne marchandise.

Fam., Faire bonne bouche, se dit De ce qui laisse un bon goût à la bouche. On dit en des sens analogues: Laisser quelqu' un sur la bonne bouche. Rester sur la bonne bouche. Garder quelque chose pour la bonne bouche. Voyez BOUCHE.

Trouver tout bon, S' accommoder presque également de tout. On dit de même, Tout lui est bon.

Fam., Faire une bonne vie, Se bien nourrir, se bien traiter.

Fam., Il veut la faire courte et bonne, se dit D' un homme qui mène joyeuse vie, qui mange sa fortune et ruine sa santé. On dit de même proverbialement, Vie de cochon, courte et bonne.

Fam., Avoir bon temps, se donner du bon temps, prendre du bon temps, Se divertir, se récréer.

Faire une bonne fin, Mourir chrétiennement, honorablement.

C' est une bonne maison, C' est une maison où règne l' ordre et l' aisance. Avoir une bonne maison, Donner souvent à manger. Faire une bonne maison, Amasser beaucoup de biens, se mettre en état de bien établir sa famille.

Être de bonne maison, Être d' une naissance distinguée. On dit de même, Être de bonne famille; être de bon lieu; venir de bon lieu; et dans un sens analogue, S' allier en bon lieu.

Avoir la main bonne, Être adroit dans les ouvrages de la main. Avoir une bonne main, une bonne plume, Avoir une belle écriture. Avoir une bonne plume, signifie aussi, Écrire d' un style pur, élégant.

Fig., Avoir la main bonne, Réussir ordinairement dans les choses qu' on entreprend. Il signifie aussi, Porter bonheur. On dit quelquefois, dans la seconde acception, Avoir bonne main.

Fig., En bonne main, ou En bonnes mains, se dit en parlant De ce qui est confié aux soins, à la garde, à la direction d' une personne capable, intelligente, sûre, honnête. Cette affaire est en bonne main. L' éducation de ce jeune homme est en bonnes mains. Vous n' avez rien à craindre, votre argent est en bonnes mains.

Un tel est en bonne main, Il est sous l' autorité d' une personne qui lui fera bien faire son devoir. Il n' a qu' à se bien tenir, il est en bonne main.

Cette nouvelle vient de bonne main, Elle vient d' une personne digne de foi. On dit de même, Savoir une chose de bonne part, la tenir de bonne source.

Fam., Avoir bon pied, Marcher bien.

Fig. et fam., Avoir bon pied, bon oeil, Être vigoureux, se porter bien. Il ne se dit guère que D' une personne qui commence à n' être plus jeune. Cet homme est un peu âgé, mais il a bon pied, bon oeil. Cette phrase signifie aussi, Être vigilant, se tenir sur ses gardes. Il faut avoir bon pied, bon oeil avec cet homme-là. On dit quelquefois par ellipse, Bon pied, bon oeil, Prenez garde à vous.

Fig. et fam., Aller de bon pied dans une affaire, S' y comporter avec beaucoup de zèle et de franchise.

Ce malade a encore le coeur bon, Il conserve une certaine vigueur, malgré l' affaiblissement causé par la maladie.

Ce calcul est bon, ce compte est bon, etc., Il est exact. Proverbialement, Les bons comptes font les bons amis.

Prov., À tout bon compte revenir, On doit être toujours reçu à recommencer le calcul fait avec le plus de soin, et à s' assurer s' il est exact.

C' est un homme de bon compte, Il est fidèle dans les comptes qu' il rend.

Fig., Soyez de bon compte, Mettez bas toute feinte, toute dissimulation.

Rendre bon compte de sa conduite, Faire connaître qu' on a tenu une conduite à laquelle il n' y a rien à reprendre. Je rendrai bon compte de votre conduite, Je ferai connaître exactement la conduite que vous avez tenue. Fam., Vous me rendrez bon compte d' une telle conduite, Je saurai bien vous en faire repentir.

Fam. et ironiq., Son compte est bon, On lui fera un mauvais parti.

En termes de Finances, Faire les deniers bons, Se rendre garant du payement d' une somme. Cette locution a vieilli.

Elliptiq., au Jeu, Faire bon, Répondre qu' on payera ce que l' on perdra au delà de ce qu' on a au jeu. Faire bon partout. Faire bon de tant.

Jouer bon jeu, bon argent, Jouer sérieusement, et avec obligation de payer sur-le-champ.

Fig. et fam., Y aller bon jeu, bon argent, Agir tout de bon, sérieusement. On le dit surtout De personnes qui se battent, qui plaident, qui disputent. J' ai cru d' abord qu' ils plaisantaient; mais ils y vont bon jeu, bon argent.

Donner de bonnes enseignes de quelque chose, L' indiquer par des marques faciles à reconnaître. Cette phrase a vieilli.

Adverbialement, À bonnes enseignes, À bon titre, à juste titre, ou Avec des garanties, avec des sûretés. Il ne veut payer qu' à bonnes enseignes. Je n' y veux aller qu' à bonnes enseignes.

À bon escient. Voyez ESCIENT.

Un bon mot, une bonne plaisanterie, Un mot spirituel, une plaisanterie de bon goût. Un bon tour, Un tour malin et plaisant. Etc.

Elliptiq. et fam., La bailler bonne à quelqu' un, Lui faire quelque pièce. La lui garder bonne, Conserver du ressentiment contre lui, avec dessein de se venger dans l' occasion.

Elliptiq. et fam., Il m' en a dit de bonnes, Il m' a dit des choses singulières, extraordinaires, peu vraisemblables.

Fam., Il est bon là, se dit D' un mot, d' un conte qui cause quelque surprise agréable à ceux qui l' entendent. Cela se dit le plus souvent par ironie.

Elliptiq., Bon cela, se dit Pour approuver une chose, après en avoir désapprouvé une autre.

C' est bon, ou elliptiquement, Bon, se dit pour marquer approbation, satisfaction, ou pour mieux exprimer que l' on a compris, entendu. Vous lui avez remis ma lettre? c' est bon. Vous avez fait telle démarche? bon. Bon, j' entends. Bon, bon, cela suffit. On s' en sert quelquefois par antiphrase et pour se plaindre. Vous me refusez une chose si simple? c' est bon, je m' en souviendrai.

Par exclamation, Bon! exprime l' étonnement, le doute, l' incrédulité, l' insouciance. Il est parti? bon! vous voulez rire. Vous dites qu' il est fâché contre moi? bon!

BON

BON se dit particulièrement De ce qui est conforme à la raison, à la justice, à la morale, au devoir, à l' honnêteté. Faire un bon usage de sa fortune. La bonne cause. Le bon droit. Une bonne action. De bonnes oeuvres. Les bonnes moeurs. Avoir une bonne conduite. Une bonne doctrine. Cet homme a de bonnes qualités. Être animé de bons sentiments. Il l' a fait à bonne intention. Le calme d' une bonne conscience. En récompense de ses bons et loyaux services.

Y aller à la bonne foi, tout à la bonne foi, Agir avec franchise, sans astuce, sans finesse.

BON

BON se dit aussi Des personnes qui excellent en quelque chose, en quelque profession. Bon marcheur. Bon nageur. Bon danseur. Bon convive. Bon citoyen. Bon père. Bonne mère. Bon fils. Bon mari. Bon maître. Bon domestique. Bon soldat. Bon homme de guerre. Bon général. Bon capitaine. Bon chef. Bon juge. Bon administrateur. Bon diplomate. Bon homme de cheval. Bon homme de mer. Bon médecin. Bon philosophe. Bon poëte. Bon écrivain. Bon avocat. Bon prédicateur. Bon orateur. Bon grammairien. Bon peintre. Bon musicien. Bon acteur. Bon architecte. Bon ouvrier. Bon menuisier. On l' applique, dans une acception analogue, À certains animaux. Un bon cheval de carrosse. Un bon chien de chasse. Cette poule est une bonne couveuse.

Bonne société, bonne compagnie, Société composée de personnes distinguées par leur éducation, leur politesse, leur bon ton. Il reçoit chez lui très-bonne société. Voir la bonne société, la bonne compagnie. On dit dans un sens analogue, Un homme de bonne société, de bonne compagnie.

Une bonne caution, un bon garant, etc., Une caution sûre, un garant sûr, etc. On dit de même, dans le langage commercial, Ce négociant est bon, cette maison est bonne, Ce négociant, cette maison est en état de faire honneur à ses engagements.

Fam., À bon entendeur salut, Que celui qui entend bien ce que je dis en fasse son profit. À bon entendeur peu de paroles, Peu de paroles suffisent pour se faire comprendre d' un homme intelligent.

Prov. et fig., À bon chat, bon rat, Bien attaqué, bien défendu.

Fig. et fam., C' est un bon Gaulois, se dit D' un homme franc et sincère.

C' est un bon sujet, Il a tout le talent, toute la capacité nécessaire pour tel emploi; ou Il est d' une conduite sage et réglée.

Par injure ou par plaisanterie, C' est un bon coquin, un bon fripon, un bon débauché, un bon vaurien, une bonne pièce, une bonne langue, un bon bec. On dit de même, par exclamation, La bonne pièce! la bonne langue! etc.

Prov. et fig., Faire le bon apôtre, Contrefaire l' homme de bien. Ironiquement, C' est un bon apôtre, Il fait l' homme de bien plus qu' il ne l' est.

Fig., C' est une bonne épée, une bonne lame, une bonne plume, C' est un homme habile dans l' art de l' escrime, dans l' art d' écrire.

En termes de Marine, Bon voilier, Bâtiment qui porte bien la voile, qui navigue bien.

BON

BON signifie aussi, Clément, miséricordieux; et c' est dans ce sens qu' on dit: Dieu est bon. Dieu est tout bon, est souverainement bon. Aimer le bon Dieu. Prier le bon Dieu. S' il plaît au bon Dieu.

Bon Dieu! se dit par exclamation pour marquer la surprise où l' on est de quelque chose. Bon Dieu, l' aurait-on jamais pu croire!

Bon génie, bon démon, Génie, démon bienfaisant, favorable. Ces expressions s' emploient figurément, par allusion aux croyances du paganisme ancien. C' est son bon génie qui l' a inspiré, qui l' a conduit.

Bon ange, Ange gardien. Se recommander à son bon ange.

Fig., Vous serez mon bon ange, Vous me préserverez de malheur.

BON

BON signifie également, en parlant Des personnes, Humain, qui aime à faire du bien, ou Indulgent, affectueux, facile à vivre. Il n' est ni bon ni méchant. Une femme bonne et charitable. Elle n' est pas jolie, mais elle est bonne. C' est une bonne personne, une bonne fille, une bonne femme. Elle est belle et bonne, aimable et bonne. Il faut être bien bon pour souffrir, pour permettre cela. Vous êtes trop bon. Ce fut un prince pieux et bon. Il est bon pour tous. Ce sont de bonnes gens. On dit de même: Avoir le coeur bon. Avoir un bon coeur. Avoir un bon caractère. Être d' un bon commerce. Être de bonne composition. Etc.

Bon homme, a deux sens fort différents. Dans l' un, il se dit, par éloge, d' Un homme d' esprit, plein de droiture, de candeur, d' affection. C' est un homme de mérite, et un très-bon homme. C' est un si bon homme! La première qualité dans la société est d' être un bon homme. Dans l' autre sens, il se dit, par dérision, d' Un homme simple, peu avisé, qui se laisse dominer et tromper; et alors on réunit ordinairement les deux mots. C' est un bonhomme à qui l' on fait croire tout ce qu' on veut. Un bonhomme de mari. L' expression Bonne femme s' emploie rarement dans une acception analogue à ce dernier sens.

Un faux bonhomme, Celui qui, par finesse et pour son intérêt, affecte la bonté, la simplicité, le désintéressement. Ne vous fiez pas à son air patelin; ce n' est qu' un faux bonhomme. On dit de même, Faire le bonhomme.

Fam., Un bonhomme, une bonne femme, signifient souvent, Un homme, une femme qui sont déjà dans un âge avancé. Le bonhomme se porte encore bien. La bonne femme n' en peut plus. Un vieux bonhomme. Par familiarité et par hauteur, on dit quelquefois, Bonhomme, bonne femme, en parlant À un homme, à une femme du peuple ou de la campagne, quel que soit leur âge.

Absol., Le bonhomme, se disait autrefois, parmi les gens de guerre, Des paysans en général. Vivre aux dépens du bonhomme.

De bonnes gens, se dit ordinairement de Personnes qui ont de la bonté et de la simplicité. Ces bonnes gens nous ont offert tout ce qu' ils avaient.

Un petit bonhomme, se dit quelquefois d' Un petit garçon. Ce petit bonhomme est bien turbulent.

Fig. et fam., Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat.

Fig. et fam., C' est un bon prince, il est bon prince, se dit D' un homme aisé à vivre, d' un homme qui a un caractère et des manières faciles.

Fam., C' est un bon compagnon, un bon vivant, un bon enfant, un bon garçon, un bon diable, C' est un homme de bonne humeur, de bon caractère, et commode à vivre.

Fig. et fam., Il est bon comme le bon pain, comme du bon pain, C' est un homme extrêmement bon et doux. On dit dans le même sens, C' est une bonne pâte d' homme, c' est une bonne âme; et par mépris, C' est une bonne bête.

Fam., Il est bien bon de croire cela, Il faut qu' il soit bien crédule pour croire cela. Que vous êtes bon d' ajouter foi à ses paroles, de penser qu' il veut vous servir!

Ironiq., Il est bien bon, je le trouve bon de prétendre, de dire, de faire, etc., Il n' a nulle raison, il ne lui sied pas de prétendre, de dire, de faire, etc. Je vous trouve bon de venir me reprocher cette action, vous qui me l' avez conseillée.

Mon bon ami, Ma bonne amie, ou simplement, Ma bonne. Termes d' amitié ou de bienveillance qu' on emploie surtout entre égaux, ou de supérieur à inférieur.

Bon ami et Bonne amie, se disent quelquefois familièrement, pour Amant, maîtresse. Elle a un bon ami. Il va voir sa bonne amie.

BON

BON signifie aussi, Propre à. C' est un homme bon à tout, bon à employer, bon pour le conseil, bon à consulter. Je m' estime heureux de vous être bon à quelque chose. Un cheval bon pour la charrue. Un remède bon au mal de tête, contre le mal de tête. Cela est bon à la fièvre, contre la fièvre, pour la fièvre. Cela est bon pour l' estomac. Une viande bonne à manger. Du vin bon à boire. Ce bois n' est bon qu' à brûler. À quoi cela est-il bon? Cela n' est bon à rien.

Prov. et fig., N' être bon ni à rôtir, ni à bouillir, N' être propre à rien. Il se dit Des choses et des personnes.

Prov. et fig., Si un autre avait dit, avait fait cela, il ne serait pas bon à jeter aux chiens, se dit Pour faire entendre que ce qui a été bien reçu venant de quelqu' un, aurait été très-mal reçu venant d' un autre.

Prov., Ce qui est bon à prendre est bon à rendre. Manière de s' excuser d' avoir pris une chose sur laquelle on croit avoir des droits, en disant que le pis aller sera de la rendre.

Prov., À quelque chose malheur est bon, Quelquefois une infortune nous procure des avantages que nous n' aurions pas eus sans elle.

Prov., Toutes vérités ne sont pas bonnes à dire.

Par mépris, Cela est bon pour les petites gens, pour les sots, etc., Cela ne peut convenir, ne peut plaire qu' aux petites gens, qu' aux sots, etc.

C' est bon à vous, à lui, etc., C' est à vous, à lui qu' il appartient, qu' il convient de faire, de dire cela. Je n' oserai jamais entreprendre cela: c' est bon à vous. Cette façon de parler s' emploie quelquefois par mépris. Cela est bon à quelque dupe, à quelque sot.

En Impr., Bon à tirer. Mots que l' on écrit sur une épreuve pour ordonner ou pour permettre de tirer la feuille. On en fait très-souvent une espèce de substantif. L' auteur n' a pas encore donné son bon à tirer. Mettre le bon à tirer.

En termes de Commerce, Bon pour telle somme. Formule qu' on met au bas de certains effets de commerce, pour rappeler la somme mentionnée dans le corps de l' écrit. Bon pour cinq cents francs, pour mille francs. On écrit, dans un sens analogue, sur certains billets d' entrée, Bon pour une personne, pour deux personnes, etc.

BON

BON signifie encore, Avantageux, favorable, utile, convenable. Cela est de bon augure. Cela ne présage rien de bon. De bonnes nouvelles. Il a de bons certificats. Jouir d' une bonne réputation. Voilà un bon temps pour les voyageurs. Le temps est bon pour semer, pour planter. La bonne saison. Voici la bonne heure pour lui parler. L' occasion est bonne. Vous arrivez au bon moment. Avoir bon vent. Prendre la bonne route. C' est un bon métier, un bon commerce. Il a une bonne place, un bon emploi. C' est une bonne affaire pour vous. J' ai eu ce livre à bon marché. Rendre un bon office. Il a connu la bonne et la mauvaise fortune. Être en bonne passe. Si j' agis ainsi, je vous prie de le trouver bon. Trouvez bon que je me retire. Il m' a paru bon de vous en informer. Il est bon que vous le sachiez. À quoi bon le lui dire? À quoi bon? Cela est bon à savoir, à connaître.

Il s' applique, dans une acception analogue, À l' humeur, à la disposition d' esprit, aux manières d' une personne. Être en bonne humeur, de bonne humeur. Il faut profiter de ses bonnes dispositions, de ses bonnes intentions pour vous. J' ai bonne opinion de cet homme-là. Il l' a fait de bonne volonté, de bon gré, de son bon gré, de bon coeur. Il s' y est prêté de bonne grâce. Être dans les bonnes grâces, obtenir, posséder les bonnes grâces de quelqu' un. Faire bon visage à quelqu' un; lui faire bonne mine, bon accueil. On dit de même familièrement, Faire bon visage d' hôte, Bien accueillir, bien recevoir les personnes qui viennent chez nous.

Bon plaisir, signifie quelquefois, Consentement, volonté. Arrêter, régler, terminer une affaire sous le bon plaisir de quelqu' un, Avec son consentement, ou sous la condition qu' il n' y ait rien de fait s' il ne l' approuve pas.

Sauf votre bon plaisir, sous votre bon plaisir, Avec votre permission, si cela vous plaît.

Bon plaisir, se prend aussi en mauvaise part, pour Volonté absolue, capricieuse. C' est un homme impérieux; il veut que tout aille, que tout se règle selon son bon plaisir. Elle n' agit qu' à sa tête, que selon son bon plaisir.

Le régime du bon plaisir, le gouvernement du bon plaisir, se dit d' Un régime, d' un gouvernement arbitraire.

Prov. et fig., Faire bonne mine à mauvais jeu, Dissimuler adroitement et cacher le mécontentement qu' on éprouve, ou le mauvais état où l' on est.

Fig. et fam., Faire contre mauvaise fortune, contre fortune bon coeur, S' armer de constance dans le malheur. On dit dans un sens analogue, Faire bonne contenance devant l' ennemi.

Faire quelque chose de bonne grâce, avoir bonne grâce à le faire, S' en bien acquitter, y mettre de la grâce. Il danse de fort bonne grâce.

Fig., Il n' a pas bonne grâce d' en user ainsi, Il ne lui sied pas d' en user ainsi; ce qu' il dit, ce qu' il fait est fort mal à propos, est bien peu convenable.

En termes de Tapissier, Les bonnes grâces d' un lit, Lés d' étoffe qu' on attache vers le chevet et vers les pieds d' un lit, pour accompagner les grands rideaux. Cela ne se dit qu' en parlant Des lits à l' ancienne mode.

Interpréter, expliquer, prendre quelque chose en bonne part, Y donner un sens favorable, lorsqu' on pourrait y en donner un autre; ne s' en point fâcher.

Ce mot se prend en bonne part, On doit l' entendre dans un sens favorable.

Revenant-bon. Voyez ce mot composé, à son rang alphabétique.

Bonne aventure, Aventure heureuse ou agréable. Il lui est arrivé une très-bonne aventure. Absolument, La bonne aventure, se dit Des vaines prédictions que font certaines gens sur l' inspection de la main, ou en tirant les cartes, etc. Se faire dire sa bonne aventure. Une diseuse de bonne aventure.

Bonne fortune, Chance heureuse, heureux hasard. C' est une bonne fortune pour moi de vous rencontrer. Il lui est arrivé une bonne fortune depuis peu. Il se dit, en termes de galanterie, Des faveurs d' une femme. Il a eu plusieurs bonnes fortunes. C' est un homme à bonnes fortunes. Aller, être en bonne fortune.

Bonne année, Année fertile et abondante. L' année a été bonne. Dans les bonnes années, il récolte tant.

Bon an, mal an, Compensation faite des mauvaises années avec les bonnes. Sa propriété lui rapporte dix mille francs de rente, bon an, mal an.

La journée, la nuit de ce malade a été bonne, Il l' a bien passée.

Donner, souhaiter le bon jour, le bon soir à quelqu' un, Le saluer en lui disant, Bon jour ou Bon soir, en lui souhaitant une heureuse journée, etc.: dans ces phrases, Bon jour et Bon soir s' écrivent plus ordinairement en un seul mot. On dit de même: Souhaiter une bonne nuit, un bon voyage. Souhaiter la bonne année à quelqu' un. Etc. Voyez BONJOUR, BONSOIR, NUIT, VOYAGE, ANNÉE, AN, ETC.

Bon jour, se dit quelquefois d' Un jour où l' Église célèbre quelque fête. C' est aujourd' hui un bon jour. On appelle aussi Bonnes fêtes, Les fêtes solennelles. Il ne met cet habit que les bonnes fêtes.

Pop., Faire son bon jour, Communier, recevoir le sacrement de l' eucharistie.

Prov. et pop., Bon jour, bonne oeuvre, se dit en parlant D' une bonne action faite en un jour solennel. Ils se sont réconciliés le jour de Pâques: bon jour, bonne oeuvre. On le dit plus ordinairement par ironie. Il a volé le jour de Pâques: bon jour, bonne oeuvre.

Prov., Aux bonnes fêtes les bons coups, Les méchants prennent quelquefois l' occasion des bonnes fêtes pour exécuter leurs mauvais desseins.

Adverbial., De bonne heure, Tôt, par opposition à Tard. Il se dit non-seulement Des heures du jour, mais aussi Des époques du temps en général. Se lever de bonne heure. Tâchez de venir de bonne heure. Il est encore de bonne heure. Ces arbres fleurissent de bonne heure. Il s' est de bonne heure habitué à la fatigue. Les arts ont fleuri de bonne heure chez ces peuples. On dit aussi, De bon matin, De grand matin.

Fam., Arriver à la bonne heure, Arriver à propos.

Fam., À la bonne heure, sert quelquefois à exprimer une sorte d' approbation. Vous le voulez: à la bonne heure, je ne m' y oppose point. On l' emploie aussi pour exprimer l' indifférence. Il me menace, dites-vous: à la bonne heure, Passe, je ne m' en inquiète point.

En termes de Manége, Ce cheval galope sur le bon pied, En galopant, il part du pied droit. On dit dans le même sens, Mettre un cheval sur le bon pied.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un sur le bon pied, Le réduire à faire ce qu' il doit, à faire ce qu' on exige raisonnablement de lui. Il faisait le rétif, le difficile, mais je l' ai mis sur le bon pied. Cette phrase signifie aussi, Procurer à quelqu' un de grands avantages. Dans ce dernier sens, on dit également, Mettre quelqu' un sur un bon pied.

Être sur un bon pied dans le monde, Y être en estime, en considération. Être sur un bon pied, sur le bon pied, Être dans une situation avantageuse.

BON

BON signifie quelquefois, Grand, considérable dans son genre, et sert à donner plus de valeur et d' énergie aux substantifs avec lesquels il se joint. Il y a une bonne lieue d' ici là. Il y a une bonne journée d' ici. Il gagne de bonnes journées. Il a fait de bons profits. Il a un fort bon revenu. La vente a été bonne. Nous aurons une bonne récolte. Quelle bonne aubaine! Une bonne partie de la besogne est faite. Il y en a une bonne quantité, un bon nombre. Boire un bon verre de vin. Faire un bon feu. Vous avez une bonne traite à faire. Il y a une bonne heure que je vous attends. Cela nous a été d' un bon secours. Ayez bon espoir, bon courage. Donner un bon soufflet, un bon coup d' épée. Infliger une bonne correction. Avoir une bonne fièvre. Il croyait n' avoir qu' un rhume; mais le médecin dit que c' est un bel et bon catarrhe, une belle et bonne fluxion de poitrine.

Une bonne pluie, une bonne gelée, Une pluie abondante, une forte gelée, dont l' effet est favorable aux productions de la terre.

Fam., Une bonne fois, Franchement, nettement, de manière à n' y plus revenir. Au lieu de le bouder, dites-lui une bonne fois ce que vous avez contre lui.

Prov., Tout cela est bel et bon, mais l' argent vaut mieux, se dit À un débiteur, lorsqu' on ne se contente pas des excuses, des prétextes qu' il allègue pour retarder le payement. La même chose se dit À ceux qui veulent amuser par de belles promesses, par de vaines espérances.

BON

BON se prend quelquefois substantivement, et se dit, dans un sens absolu, de Ce qui est bon. Le beau et le bon. Le bon et l' honnête.

Il signifie particulièrement, Bonnes qualités, ce qu' il y a de bon dans la personne ou dans la chose dont il s' agit. C' est un homme qui a du bon et du mauvais. Un fils qui n' a pris de son père que le bon. La pièce dont vous parlez a des défauts, mais il ne laisse pas d' y avoir du bon. Faire l' extrait d' un livre, et en tirer tout le bon, en prendre tout le bon.

Prov., Aux derniers les bons, Ce qui reste de quelque chose après que les autres ont choisi, est souvent le meilleur.

BON

BON pris substantivement, signifie aussi, Ce qu' il y a d' avantageux, d' important, de principal en quelque chose. Le bon de l' affaire est que....

Le bon de l' histoire, le bon du conte, Ce qu' il y a de plaisant dans un conte, dans une histoire. Le bon de l' histoire est qu' il ne s' aperçut de rien.

Avoir du bon dans une affaire, dans un traité, Y trouver du gain, du profit.

BON

BON se dit encore substantivement, surtout au pluriel, Des gens de bien: on l' oppose souvent à Méchants. Récompenser les bons, et punir les méchants.

BON

BON s' emploie aussi adverbialement dans diverses phrases. Sentir bon, Avoir une odeur agréable. Tenir bon, Résister avec fermeté. Coûter bon, Coûter extrêmement cher.

Il fait bon marcher, se promener, courir, etc., Le temps est favorable à la marche, à la promenade, etc. On dit quelquefois absolument, Il fait bon, La température est douce, agréable. Il fait très-bon aujourd' hui.

Prov., Il fait bon dans cet endroit, On y est agréablement et à son aise. Dans le sens contraire, Il n' y fait pas bon, On y est désagréablement, on y est exposé à quelque chose de fâcheux, à quelque danger. Il fait bon sous ce berceau pendant la chaleur du jour. J' étais à cette bataille, il n' y faisait pas bon.

Fam., Il ne fait pas bon avoir affaire à cet homme, Il y a des désagréments, des dangers à craindre pour ceux qui ont affaire à lui. On dit dans un sens analogue, Il ne fait pas bon s' y frotter.

Prov., Il fait bon vivre, on apprend toujours, Les plus habiles, les plus expérimentés ont encore quelque chose à apprendre.

Prov., Il fait bon battre glorieux, il ne s' en vante pas, ou simplement, Il fait bon battre glorieux, On n' a pas à craindre d' être puni, parce qu' il garde le silence sur son aventure; ou, dans un sens plus général, Un homme vain aime mieux endurer des humiliations secrètes que de s' en plaindre.

TOUT DE BON. loc. adv.

TOUT DE BON. loc. adv. Sérieusement. Jusqu' ici il ne faisait que plaisanter, mais pour cette fois il s' est fâché tout de bon.

BON. s. m.

BON. s. m. Ordre, autorisation par écrit adressée à un fournisseur, à un caissier, à un correspondant, à un employé, de fournir ou de payer pour le compte de celui qui l' a signée. Bon sur le Trésor. Bons royaux. Bon de caisse. Un bon de mille francs. Distribuer des bons aux indigents pour du pain, pour du bois, pour des médicaments, etc. Un prote donne des bons aux ouvriers imprimeurs pour le papier qu' ils vont prendre au magasin. Signer un bon.

Le bon du roi, L' agrément du roi. Le bon d' un ministre, Le consentement d' un ministre. Le bon d' un banquier, L' acceptation d' un banquier. Ces locutions ont vieilli.

Fig. et fam., Mettre son bon à tout, Être facile jusqu' à l' excès, ne refuser son consentement à rien.

En Impr., Bon à tirer. Voyez BON, adjectif.

BONACE. s. f.

BONACE. s. f. T. de Marine. Calme, tranquillité. Il ne se dit guère que de L' état de la mer quand elle devient calme; encore, dans cette acception, est-il maintenant peu usité. Un temps de bonace. Être en bonace. La bonace retarde les navires. Cette tempête fut précédée d' une bonace.

BONASSE. adj. des deux genres

BONASSE. adj. des deux genres Simple et sans aucune malice. On ne le dit guère que D' une personne de peu d' esprit. Cet homme est bien bonasse, tout bonasse. Est-elle assez bonasse? Il est familier.

BONBON. s. m.

BONBON. s. m. T. de Confiseur. Ce mot, qui semble emprunté au langage des petits enfants, se dit de Toute sorte de sucreries, de friandises faites avec du sucre. Ce bonbon est excellent pour le rhume. Une boîte de bonbons. Un cornet de bonbons. Ce confiseur vend toutes sortes de bonbons. Ma petite, ne pleurez pas, soyez sage, et vous aurez du bonbon, je vous donnerai du bonbon.

BONBONNIÈRE. s. f.

BONBONNIÈRE. s. f. Boîte à bonbons. Une petite bonbonnière. Une belle bonbonnière.

Fig. et fam., C' est une bonbonnière, se dit D' une petite maison arrangée avec beaucoup de propreté et de goût.

BON-CHRÉTIEN. s. m.

BON-CHRÉTIEN. s. m. Sorte de grosse poire. Bon-chrétien d' été. Bon-chrétien d' hiver.

BOND. s. m.

BOND. s. m. Le saut, le rejaillissement que fait un ballon, une balle, ou autre chose semblable, lorsque, étant tombée à terre, elle se relève plus ou moins haut. La balle n' a point fait de bond. Attendre la balle au bond. La balle a fait deux bonds, trois bonds. Le boulet de canon fit plusieurs bonds.

Prendre la balle au bond; prendre une balle, un coup entre bond et volée, Prendre la balle dans le moment qu' elle est près de s' élever après avoir touché à terre.

Prov. et fig., Prendre la balle au bond, Saisir vivement et à propos une occasion favorable.

Prov. et fig., Prendre la balle entre bond et volée, Faire une chose dans un moment après lequel il serait à craindre qu' elle ne manquât. On dit dans un sens analogue, Obtenir une grâce, une faveur tant de bond que de volée, l' attraper entre bond et volée, L' obtenir en saisissant une conjoncture heureuse. On dit aussi, Faire une chose tant de bond que de volée, La faire d' une manière ou d' une autre, selon qu' on le peut. Ces différentes façons de parler sont peu usitées depuis qu' on joue moins à la paume.

Fig. et fam., La balle n' a été prise que du second bond, L' entreprise, l' affaire n' a réussi qu' à la seconde tentative, qu' après avoir éprouvé des obstacles.

Au Jeu de paume, Faire faux bond, se dit Lorsque la balle, en bondissant, ne suit pas la direction qu' elle aurait prise naturellement si la surface qu' elle a frappée eût été bien plane. La balle a fait faux bond.

Prov. et fig., Faire faux bond à quelqu' un, Manquer à l' engagement qu' on a pris envers lui, ou à ce qu' il était en droit d' attendre de nous. Plusieurs convives nous ont fait faux bond. Faire faux bond à son ami. On dit aussi, Faire faux bond à son honneur, Manquer à ce qu' on doit à son honneur. Cette femme, cette fille a fait faux bond à son honneur, Elle s' est laissé séduire.

BOND

BOND signifie aussi, L' action d' un animal ou même d' une personne qui s' élève subitement par un saut, soit en restant à la même place, soit pour s' élancer en avant. Les chèvres et les agneaux font souvent des bonds. Ce cheval a fait un bond. Ce cheval n' a point d' allures régulières, il ne va que par sauts et par bonds, qu' à bonds et à ruades. Les daims, les chevreuils vont par sauts et par bonds. Ces enfants courent dans la prairie en faisant des sauts et des bonds. Il s' élança d' un bond, d' un seul bond, par-dessus la muraille. En trois bonds, il fut au bas de l' escalier.

Fig., N' aller que par sauts et par bonds, Parler ou écrire avec une vivacité déréglée, sans garder aucun ordre, aucune liaison dans les idées. Cet écrivain, cet orateur ne va que par sauts et par bonds. On dit de même, Son style ne va que par sauts et par bonds. Cela se dit aussi en parlant Des actions, de la conduite, lorsqu' elles sont précipitées et qu' elles manquent de suite.

BONDE. s. f.

BONDE. s. f. Pièce de bois qui, étant baissée ou haussée, sert à retenir ou à lâcher l' eau d' un étang. Lever la bonde. Hausser la bonde. Lâcher la bonde.

Fig. et fam., Lâcher la bonde à ses larmes, à ses plaintes, lâcher la bonde à sa colère, etc., Donner un libre cours à ses larmes, à ses plaintes, à sa colère, etc.

BONDE

BONDE se dit aussi d' Un trou rond fait à un tonneau, pour verser la liqueur dedans. La bonde d' un tonneau. Fermer la bonde.

Il se dit également Du tampon de bois qui sert à boucher ce trou. Dans cette acception, on dit mieux, Bondon: voyez ce mot.

BONDER. v. a.

BONDER. v. a. T. de Marine. Remplir un bâtiment autant qu' il est possible.

BONDÉ, ÉE. participe

BONDÉ, ÉE. participe Un navire bondé de marchandises.

BONDIR. v. n.

BONDIR. v. n. Faire un ou plusieurs bonds. Cette balle est trop molle, elle ne bondit point. Les boulets de canon bondissent sur le pavé, dans les champs, sur la mer.

Il signifie aussi, Sauter, en parlant De certains animaux, et même Des personnes. Voyez ces agneaux bondir dans la prairie. Un cheval qui bondit. Un chien qui bondit de joie. Il bondissait de fureur, de rage.

Fig., Cela fait bondir le coeur, le coeur me bondit, se dit Pour exprimer l' extrême répugnance qu' on a pour un aliment, ou pour quelque autre chose qui fait soulever l' estomac.

BONDISSANT, ANTE. adj.

BONDISSANT, ANTE. adj. Qui bondit. Les agneaux bondissants. Les chèvres bondissantes. Bondissant de fureur, de joie, etc.

BONDISSEMENT. s. m.

BONDISSEMENT. s. m. Mouvement de ce qui bondit. Le bondissement des agneaux dans une prairie.

Fig., La vue seule d' une médecine lui cause des bondissements de coeur, Des nausées, des soulèvements d' estomac.

BONDON. s. m.

BONDON. s. m. Morceau de bois court et cylindrique avec lequel on bouche la bonde d' un tonneau. Ce bondon est trop gros, trop petit. Ôter, mettre le bondon à un tonneau.

Il se dit aussi de La bonde même, de l' ouverture où l' on place ce morceau de bois. Dans cette acception, on dit mieux, Bonde.

BONDONNER. v. a.

BONDONNER. v. a. Boucher avec un bondon. Bondonner un tonneau. On ne bondonne le vin nouveau que lorsqu' il a cessé de fermenter.

BONDONNÉ, ÉE. participe

BONDONNÉ, ÉE. participe Tonneau bondonné. Une futaille mal bondonnée.

BONDUC. s. m.

BONDUC. s. m. T. de Botan. Arbrisseau épineux, à fleurs légumineuses, qui croît aux Indes, et dont les semences, très-dures, restent plusieurs années dans la terre avant de germer.

BON-HENRI. s. m.

BON-HENRI. s. m. T. de Botan. Plante herbacée qui ressemble à l' épinard, et qui croît naturellement dans les lieux incultes. On la nomme aussi Épinard sauvage. Le bon-Henri est, dans quelques cantons, une plante potagère.

BONHEUR. s. m.

BONHEUR. s. m. Félicité, état heureux, prospérité. Grand, vrai bonheur. Véritable bonheur. Bonheur parfait, solide, durable. Bonheur apparent. Goûter le bonheur. Jouir du bonheur de la vie. Perdre le bonheur de la vie. Rien ne trouble son bonheur. Le bonheur de l' État. Contribuer au bonheur de quelqu' un, faire son bonheur. Envier le bonheur d' autrui. Son plus grand bonheur est de...

Il signifie aussi, Événement heureux, chance favorable. Bonheur inespéré. Il lui est arrivé un grand bonheur. Prendre part au bonheur de quelqu' un. Un coup de bonheur. Il a eu le bonheur d' éviter ce danger. Il s' en est tiré par le plus grand bonheur du monde. Ô bonheur! Quel bonheur qu' il ne nous ait pas reconnus! Dans ce sens, il a un pluriel. Il lui est arrivé plusieurs bonheurs en un jour.

Avoir du bonheur, Être favorisé par le hasard, par des circonstances heureuses, dans les choses qu' on entreprend. Il a eu du bonheur toute sa vie. Avoir un bonheur constant. Avoir plus de bonheur que de prudence. C' est avoir bien du bonheur. On dit dans un sens analogue: Son bonheur parut l' abandonner. Il abuse de son bonheur. Etc. On dit de même, aux Jeux de hasard: Jouer avec bonheur. Être en bonheur. Etc.

Fig. et fam., Jouer de bonheur, Réussir dans une affaire où l' on avait à craindre d' échouer.

Fam. et pop., Au petit bonheur, Arrive ce qu' il pourra. Je fais ce marché: au petit bonheur.

Avoir le bonheur de. Façon de parler dont on se sert par civilité, par compliment. Il est trop heureux, puisqu' il a le bonheur de vous plaire. Depuis que je n' ai eu le bonheur de vous voir.

PAR BONHEUR. loc. adv.

PAR BONHEUR. loc. adv. Heureusement. Par bonheur, je me trouvai avoir assez d' argent pour le payer. Par bonheur pour lui, je me trouvai là.

BONHOMIE. s. f.

BONHOMIE. s. f. Manière d' être et d' agir qui laisse voir la bonté du coeur unie à la simplicité extérieure, même dans les moindres choses. C' est un homme plein de bonhomie. Une douce, une aimable, une spirituelle bonhomie.

Il se prend aussi, dans un sens défavorable, pour Simplicité excessive, extrême crédulité. Il a la bonhomie de croire tous les contes qu' on lui fait. Il est d' une bonhomie qui fait pitié. Ce mot est familier.

BONHOMME. s. m.

BONHOMME. s. m. Voyez BON, adjectif.

BONI. s. m.

BONI. s. m. T. de Finances. La somme qui excède la dépense faite ou l' emploi de fonds projeté.

Il se dit, au Mont-de-piété, de Ce qui revient sur un gage qu' on a laissé vendre, passé les treize mois. Il lui revient trente francs de boni. Payer les bonis.

BONIFICATION. s. f.

BONIFICATION. s. f. Amélioration, augmentation du produit d' une affaire. Cette affaire est susceptible d' une grande bonification.

En termes de Commerce, Bonification de tare, Ce qui est accordé en sus de la tare réelle.

BONIFIER. v. a.

BONIFIER. v. a. Mettre en meilleur état, rendre meilleur. Bonifier des terres en les fumant, en les marnant. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Plusieurs choses se bonifient lorsqu' on les garde, telles que le vin, le café, etc.

BONIFIER

BONIFIER signifie aussi, Suppléer un déficit. Si cette place ne vous vaut pas mille écus, je vous bonifierai ce qui s' en manquera. En termes de Commerce, Bonifier un déficit de poids, de plein, ou d' avaries.

BONIFIÉ, ÉE. participe

BONIFIÉ, ÉE. participe

BONITE. s. f.

BONITE. s. f. Poisson de mer qui est à peu près de la grosseur d' une morue. La bonite fait la guerre aux poissons volants.

BONJOUR. s. m.

BONJOUR. s. m. Terme dont on se sert pour saluer quelqu' un. Je vous donne le bonjour. Je vous souhaite le bonjour. Elliptiquement, Bonjour, monsieur. Ces manières de parler sont familières, et ne s' emploient ordinairement que de supérieur à inférieur, ou d' égal à égal. On dit quelquefois plus familièrement encore, Bonjour à monsieur un tel, à monsieur le conseiller, à monsieur le docteur, etc.

BONNE. s. f.

BONNE. s. f. Fille ou femme chargée de soigner un enfant et de le promener. Bonne d' enfant. Une petite bonne. Allez, petit, rejoindre votre bonne. La bonne, veillez sur cet enfant.

Fam., Contes de bonnes, Contes dont les bonnes amusent les enfants, récits puérils et sans vraisemblance.

BONNE-DAME. s. f.

BONNE-DAME. s. f. T. de Botan. Plante potagère, qu' on nomme autrement Belledame ou Arroche.

BONNEMENT. adv.

BONNEMENT. adv. De bonne foi, naïvement, avec simplicité. Il a dit bonnement ce qu' il en pensait. Je vous l' ai dit tout bonnement. J' y vais tout bonnement, sans y entendre finesse. Quoi! vous croyez bonnement ce qu' on vous a dit? Il est familier.

BONNEMENT

BONNEMENT se dit quelquefois pour Précisément; et alors il ne s' emploie qu' avec la négative. Je ne sais pas bonnement combien il y a d' ici là. On ne saurait dire bonnement ce que c' est. Cette acception a vieilli.

BONNET. s. m.

BONNET. s. m. Coiffure faite ordinairement d' étoffe, de peau, ou de tricot, et dont la forme varie. Bonnet de laine. Bonnet de soie. Bonnet de peau de loutre. Bonnet piqué. Bonnet de nuit. Bonnet de coton. Bonnet grec. Bonnet de police. Les grenadiers à cheval ont de grands bonnets à poil. Un bonnet de grenadier. Bonnet carré. Bonnet à cornes. Bonnet de docteur. Bonnet de prêtre. Bonnet rond. Bonnet plat. Bonnet pointu.

Il se dit, particulièrement, de Certaines coiffures de femme faites de gaze, de tulle, de dentelle, etc. Un bonnet de négligé. Un bonnet de tulle. Un bonnet de gaze. Un bonnet de dentelle. Un bonnet garni de rubans, de blonde. La garniture d' un bonnet. Un petit bonnet. Un joli bonnet. Repasser un bonnet. Un bonnet plissé. En général, les femmes du peuple ne portent que des bonnets.

Fig., Prendre le bonnet de docteur, et absolument, Prendre le bonnet, Se faire recevoir docteur dans une faculté. Donner le bonnet à quelqu' un, Lui mettre le bonnet sur la tête, dans la séance où il est reçu docteur.

Fam., Opiner du bonnet, Ôter son bonnet pour marquer que l' on adhère à l' avis proposé; et, figurément, Se déclarer de l' avis d' un autre, sans y rien ajouter ni en rien retrancher. Il n' opine jamais que du bonnet. On dit dans un sens analogue, Cela a passé au bonnet, du bonnet, Tout d' une voix. Cette décision, cet arrêt a passé à volée de bonnet, Les avis ont été prompts et uniformes.

Fig., Prendre le bonnet vert, porter le bonnet vert, signifiait autrefois, Faire cession de biens, pour éviter d' être poursuivi comme banqueroutier. Cette façon de parler venait de ce que celui qui avait fait cession de biens était anciennement obligé de porter un bonnet vert.

Fam., Mettre la main au bonnet, ôter son bonnet, Mettre la main au chapeau, ôter son chapeau par respect. Avoir toujours la main au bonnet, Saluer continuellement en ôtant son chapeau; et, figurément, Avoir des manières extrêmement civiles et révérencieuses.

Fig. et fam., C' est un personnage dont il ne faut parler que la main au bonnet, que le bonnet à la main, C' est un homme très-respectable, un homme de beaucoup de mérite.

Fig. et fam., Avoir la tête près du bonnet, Être prompt, colère; se fâcher aisément pour peu de chose.

Fig. et fam., Mettre son bonnet de travers, Entrer en mauvaise humeur. Ne lui parlez pas aujourd' hui, il a mis son bonnet de travers.

Prov. et fig., Il a pris cela sous son bonnet, C' est une chose qu' il a imaginée, et qui n' a aucun fondement, aucune vraisemblance.

Prov. et fig., Parler à son bonnet, Se parler à soi-même, parler sans adresser la parole à personne.

Fig. et fam., Je jetai mon bonnet par-dessus les moulins. Phrase par laquelle on terminait les contes que l' on faisait aux enfants, et qui signifie, Je ne sais ce que tout cela devint, je ne sais comment finit le conte, l' histoire.

Prov. et fig., Jeter son bonnet par-dessus les moulins, Braver les bienséances, l' opinion publique. Cette femme a jeté son bonnet par-dessus les moulins.

Prov. et fig., Ce sont deux têtes, ce sont trois têtes dans un bonnet, se dit De deux ou trois personnes liées d' amitié ou d' intérêt, et qui sont toujours de la même opinion, du même sentiment.

Prov. et fig., Être triste comme un bonnet de nuit, Être chagrin et mélancolique.

Prov. et fig., C' est bonnet blanc et blanc bonnet, Il n' y a presque point de différence entre les deux choses dont il s' agit, l' une équivaut à l' autre.

Fig. et fam., Un gros bonnet, Un personnage important. C' est un de nos gros bonnets. C' est le plus gros bonnet de la compagnie.

En termes de Fortification, Bonnet-de-prêtre on à-prêtre, Ouvrage extérieur dont le front du côté de la campagne est à redans, et qui se rétrécit du côté de la place.

En Botan., Bonnet-à-prêtre. Voyez FUSAIN.

BONNETADE. s. f.

BONNETADE. s. f. Coup de bonnet, salut qu' on fait en ôtant son bonnet. Il a vieilli, et ne se dit que par plaisanterie.

BONNETER. v. a.

BONNETER. v. a. Rendre des respects et des devoirs assidus à des personnes dont on a besoin. Il se dit, particulièrement, en parlant De sollicitations humbles et fréquentes. Je ne saurais tant bonneter ces messieurs. Ces messieurs veulent être bonnetés.

BONNETÉ, ÉE. participe

BONNETÉ, ÉE. participe

BONNETERIE. s. f.

BONNETERIE. s. f. L' art et le métier de bonnetier, ou La marchandise qu' il vend. Il est dans la bonneterie. Faire le commerce de la bonneterie.

BONNETEUR. s. m.

BONNETEUR. s. m. Celui qui prodigue les révérences et les compliments. Je me méfie de tous ces bonneteurs. Il est familier et peu usité.

Il s' est dit particulièrement de Certains filous qui, à force de civilités, tâchaient d' attirer les gens pour leur gagner leur argent. Je fus suivi par un bonneteur.

BONNETIER. s. m.

BONNETIER. s. m. Celui qui fait ou qui vend des bonnets, des bas, et d' autres objets de ce genre. Marchand bonnetier. La boutique d' un bonnetier.

BONNETTE. s. f.

BONNETTE. s. f. T. de Fortification. Ouvrage composé de deux faces qui forment un angle saillant, avec parapet et palissade au devant.

BONNETTE. s. f.

BONNETTE. s. f. T. de Marine. Il se dit de Petites voiles qu' on ajoute aux grandes, lorsqu' on veut offrir plus de surface à l' impulsion du vent. Les bonnettes prennent le nom de la vergue au bout de laquelle elles sont hissées.

BONNE-VOGLIE. s. m.

BONNE-VOGLIE. s. m. (On prononce Bonne-voille, en mouillant les deux L.) Homme qui se louait pour ramer sur les galères de Malte. Voyez RAME.

BONSOIR. s. m.

BONSOIR. s. m. Terme dont on se sert pour saluer quelqu' un sur la fin du jour et dans la soirée. Je vous donne le bonsoir. Je vous souhaite le bonsoir. Elliptiquement: Bonsoir, monsieur. Bonsoir et bonne nuit. Ces manières de parler sont familières, et ne s' emploient ordinairement que de supérieur à inférieur, ou d' égal à égal.

Il s' emploie quelquefois, figurément et familièrement, Pour exprimer qu' une affaire est finie ou manquée, et qu' il n' y faut plus songer. Tout est dit, bonsoir; n' en parlons plus.

Fig. et pop., Dire bonsoir à la compagnie, Mourir.

BONTÉ. s. f.

BONTÉ. s. f. Qualité de ce qui est bon, ce qui fait qu' une chose est bonne dans son genre. La bonté d' un terroir. La bonté de l' air. La bonté d' un aliment, d' une boisson. La bonté d' une étoffe. La bonté d' un remède. La bonté d' une montre. La bonté d' un cheval. La bonté d' un ouvrage. La bonté d' une action.

BONTÉ

BONTÉ se dit aussi de Cette qualité morale qui porte à faire du bien, à être doux, facile, indulgent. Le propre de la bonté est de se faire aimer. Bonté naturelle. Bonté rare. La bonté du coeur. Sa bonté est connue de tout le monde. Avoir recours à la bonté du prince. Abuser de la bonté de quelqu' un. Il a eu la bonté de l' assister dans le besoin. C' est un homme plein de bonté. La bonté de son caractère. Il a un grand fonds de bonté. Des actes de bonté.

Il se dit, particulièrement, en parlant de Dieu. La bonté est un des attributs divins. La bonté infinie de Dieu. La bonté divine. Dieu est la souveraine bonté, la suprême bonté. Familièrement et par exclamation: Bonté de Dieu! Bonté divine!

BONTÉ

BONTÉ sert quelquefois à exprimer Ce qui n' est que de simple bienveillance, ou même de pure politesse. La bonté que vous avez eue de m' écrire. Vous avez trop de bonté. Vous avez bien de la bonté. Je lui suis extrêmement obligé de sa bonté, de ses bontés, de toutes ses bontés, des bontés qu' il me témoigne. Je suis confus de vos bontés.

Il s' emploie quelquefois ironiquement, dans des phrases telles que celles-ci: Ayez la bonté de sortir d' ici. Quand je parle, ayez la bonté de vous taire.

BONTÉ

BONTÉ se prend aussi pour Simplicité et trop grande facilité. La bonté du père a causé la perte du fils. Il se laisse tous les jours tromper par sa bonté, par son trop de bonté. Sa bonté l' a ruiné, l' a perdu. Il a une sotte bonté. Eh quoi! vous avez eu la bonté de le croire?

BONZE. s. m.

BONZE. s. m. Prêtre chinois ou japonais.

BOQUILLON. s. m.

BOQUILLON. s. m. Bûcheron. Il est vieux.

BORACIQUE. adj.

BORACIQUE. adj. Voyez BORIQUE.

BORAX. s. m.

BORAX. s. m. Sel très-propre à faciliter la fusion des métaux. Le borax se trouve dans plusieurs lacs des Indes orientales. Borax artificiel.

BORBORYGME. s. m.

BORBORYGME. s. m. T. de Médec. Bruit que font entendre les gaz contenus dans l' abdomen, quand ils se déplacent, et qui est quelquefois le symptôme d' un embarras intestinal. Avoir des borborygmes.

BORD. s. m.

BORD. s. m. L' extrémité d' une surface, ou ce qui la termine. Le bord d' une robe, d' un manteau. Le bord d' un verre. S' asseoir sur le bord d' un chemin. S' appuyer sur le bord d' un navire. Sauter par-dessus le bord. Le bord d' un bateau. Le bord, les bords d' un précipice.

Avoir un mot sur le bord des lèvres, Être ou se croire tout près de se souvenir d' un mot, d' un nom qu' on a oublié, et qu' on cherche à se rappeler. Avoir un aveu, un secret sur le bord des lèvres, Éprouver une grande envie de faire un aveu, de révéler un secret.

Fig., Avoir l' âme sur le bord des lèvres, Être près de mourir.

Fig., Être au bord du précipice, être sur le bord du précipice. Être près de tomber dans un malheur, dans quelque grand danger; être sur le point de se perdre, d' être ruiné. On dit en des sens analogues, Conduire, pousser quelqu' un au bord du précipice; l' arrêter au bord du précipice; etc.

Fig., Être sur le bord de sa fosse, être au bord du tombeau, Être extrêmement vieux, n' avoir que peu de temps à vivre.

Fam., Un rouge bord, Un verre de vin plein jusqu' aux bords. Boire un rouge bord, des rouges bords. On dit dans le même sens, Boire à rouge bord. Ces phrases ont vieilli.

BORD

BORD se dit aussi de Tout ce qui s' étend vers les extrémités de certaines choses. Le bord, les bords d' un plat, Tout ce qui est depuis la partie concave d' un plat jusqu' à l' extrémité. Les bords d' un chapeau, Tout ce qui excède par en bas la forme d' un chapeau. Chapeau à grands bords, à petits bords, à lords relevés.

Il se dit particulièrement Du terrain, du sol qui est le long de la mer, d' un fleuve, autour d' un lac, etc. Se promener sur le bord, sur les bords de la mer. Le bord de l' eau. Le bord, les bords d' une rivière, d' un lac, d' un étang. Cette plante ne croît que sur les bords de la mer. Des bords riants, fleuris, etc. Les bords du Rhin, de la Loire, du lac de Côme, sont fort pittoresques. On dit de même, Les bords d' une île.

Venir, arriver à bord, Atteindre le rivage, arriver au bord de l' eau, au bord de la mer. Il se dit D' un bateau ou d' un navire.

Il ne put atteindre le bord, et se noya, Il ne put atteindre le rivage, et se noya.

Elliptiq., À bord, à bord. Cri de gens qui sont sur un navire, pour avertir qu' ils veulent aller à terre; ou de gens qui sont sur le rivage, pour demander à s' embarquer.

Poétiq., Les sombres bords, Les bords du Cocyte, l' enfer.

BORDS

BORDS au pluriel, se dit poétiquement Des régions, des contrées environnées d' eau. Les bords africains. Les bords indiens. Vivre sur des bords étrangers. Il a quitté ces bords. Il s' est éloigné de nos bords.

BORD

BORD se dit aussi d' Une espèce de ruban ou galon, d' une bande d' étoffe, dont on borde certaines parties de l' habillement. Mettre un bord d' argent à un chapeau. Mettre un bord à une jupe.

BORD

BORD en termes de Marine, désigne souvent, Le côté d' un bâtiment, d' un vaisseau. De quel bord vient le vent? Le bord du vent. Le bord sous le vent. Ces deux bâtiments sont bord à bord, Côté à côté. Faire feu des deux bords en même temps. Voyez BÂBORD et TRIBORD.

Virer de bord, Changer de route, en mettant au vent un côté du bâtiment pour l' autre.

Fig. et fam., Virer de bord, Changer la direction de sa conduite, s' attacher à un autre parti. Cet homme est inconstant, il a viré de bord dans mainte occasion.

Rouler bord sur bord, Éprouver un roulis violent et continu.

Être bord à quai, se dit Quand l' un des côtés du bâtiment touche à un quai.

Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout bâtiment qui naviguait au long cours; par opposition à Vaisseau de bas bord, qui se disait d' Une galère ou de tout autre petit bâtiment plat. Vaisseau de haut bord, ne se dit plus aujourd' hui que Des bâtiments de guerre à plusieurs ponts.

BORD

BORD se dit aussi Du navire, du bâtiment même. Le capitaine nous régala sur son bord. Il a tant de matelots, de soldats, de passagers sur son bord. Prendre quelqu' un à bord, sur son bord. Monter à bord. Coucher à bord. Aller à bord. Envoyer à bord. Il était à bord de l' amiral. Être consigné à bord. Descendre, sortir du bord. Quitter le bord.

Il se dit quelquefois pour Bordée. Courir des bords. Louvoyer à petits bords. Courir un bord à terre, un bord au large. Le bon bord, Celle des deux bordées qui rapproche du but; et, Le mauvais bord, Celle qui en éloigne.

Fig., Courir le bon bord, signifiait autrefois, Pirater.

Courir bord sur bord, Louvoyer à petites bordées, tantôt à droite, tantôt à gauche, pour se maintenir à la même place, ou pour ne changer de place que le moins possible.

Fig. et fam., Être du bord de quelqu' un, Être de son parti, de son avis, de son opinion.

BORD À BORD DE. loc. prépositive

BORD À BORD DE. loc. prépositive On le dit Des liquides qui remplissent toute la capacité de ce qui les contient. La rivière est bord à bord du quai. L' eau est bord à bord du vase. Etc. On dit dans un sens analogue, Cette rivière, ce canal coule à pleins bords.

BORDAGE. s. m.

BORDAGE. s. m. T. de Marine. Il se dit Des planches épaisses qui revêtent d' un bout à l' autre le corps d' un bâtiment, tant à l' extérieur qu' à l' intérieur. Les bordages du premier pont, du second pont, etc. Les bordages de carène.

BORDAILLER ou BORDAYER. v. n.

BORDAILLER ou BORDAYER. v. n. T. de Marine. Louvoyer à petits bords, battre la mer bord sur bord, sans gagner au vent. Ces deux mots vieillissent, surtout le dernier.

BORDÉ. s. m.

BORDÉ. s. m. Galon d' or, d' argent ou de soie, qui sert à border des vêtements, des meubles, etc. Son habit n' avait qu' un simple bordé. Ce bordé n' est pas assez large. Il faut mettre un petit bordé à ces rideaux.

BORDÉE. s. f.

BORDÉE. s. f. T. de Marine. La décharge simultanée de tous les canons rangés d' un des côtés du vaisseau. Lâcher une bordée contre l' ennemi. Tirer une bordée. Envoyer une bordée. Essuyer une bordée. Je lui lâchai toute ma bordée. Tirer par bordées.

Fig. et fam., Une bordée d' injures, ou absolument, Une bordée, Beaucoup d' injures rapidement accumulées, et dites presque à la fois. Il lui a lâché une bordée. Il a essuyé une furieuse bordée.

BORDÉE

BORDÉE signifie aussi, Le chemin, la route que fait un bâtiment sur un même bord, lorsqu' il est obligé de louvoyer, c' est-à-dire, d' aller en zigzag, tantôt sur un côté, tantôt sur l' autre, pour arriver en quelque endroit. Faire une bordée. Courir une bordée, des bordées. Les vaisseaux furent obligés de courir plusieurs bordées pour arriver sur les ennemis. Continuer, prolonger la bordée. Atteindre, doubler un lieu à bout de bordée.

BORDEL. s. m.

BORDEL. s. m. Lieu de prostitution. Ce terme ne s' emploie pas en bonne compagnie.

BORDER. v. a.

BORDER. v. a. Garnir le bord d' une étoffe, d' un vêtement, d' un meuble, etc., en y cousant un ruban, un galon, un morceau d' étoffe, de toile, etc. Border un manteau, le border d' hermine. Border un chapeau d' un galon d' or. Border des souliers. Border des rideaux.

Border un filet, Attacher une corde autour d' un filet pour le rendre plus fort.

Border un lit, Engager le bout des draps et de la couverture entre le bois de lit et la paillasse, ou le matelas.

En termes de Marine, Border un bâtiment, Revêtir sa membrure de bordages. Border les avirons, Les mettre sur le bord d' un bâtiment à rames, prêts à nager. Border une voile, L' arrêter, la tendre par en bas. On dit de même, Border les écoutes.

En termes de Jardinage, Border une planche, Relever, avec le dos de la bêche, la terre des bords, de manière que la planche soit plus élevée que le sentier. Border une allée, une plate-bande, etc., Planter une bordure sur ses bords.

BORDER

BORDER se dit aussi De ce qui s' étend, de ce qui règne le long de certaines choses, et qui y sert comme de bord. Le quai, la chaussée qui borde la rivière. Un ruisseau, un fossé borde ce jardin. Une belle prairie qui borde un étang. Une grande allée d' arbres borde le canal. On dit de même: Les précipices qui bordaient notre route. La foule bordait le chemin par où il devait passer. Etc.

Border la haie, se dit en parlant De troupes rangées en longue ligne sur un des côtés ou de chaque côté d' une rue, d' un chemin où doit passer un personnage important, un cortége, etc. Quand le prince passe, les troupes bordent la haie. Nous bordâmes la haie sur un rang, sur deux rangs.

BORDER

BORDER en termes de Marine, signifie aussi, Côtoyer, naviguer le long des côtes. La flotte ne fit que border les côtes. Ce sens a vieilli.

Border un vaisseau ennemi, Le suivre de côté, afin de l' observer.

BORDÉ, ÉE. participe

BORDÉ, ÉE. participe Chapeau bordé. Souliers bordés. Un parterre bordé de fleurs. Un bassin bordé de gazon. Un lieu bordé de précipices. Un chemin bordé de monde.

BORDEREAU. s. m.

BORDEREAU. s. m. État ou note des espèces diverses qui composent une certaine somme. Faire un bordereau de l' argent qu' on reçoit ou qu' on paye. Bordereau d' espèces. Bordereau de caisse.

Bordereau de compte, Extrait de compte dans lequel on récapitule les sommes du débit et du crédit, afin de les balancer.

Bordereau de courtier, d' agent de change, Écrit constatant les opérations, les négociations faites par un courtier, par un agent de change. On dit dans un sens analogue, chez les Imprimeurs, Le bordereau d' un metteur en pages, etc.

En termes de Procéd., Bordereau de collocation, Acte que le greffier d' un tribunal délivre à chacun des créanciers hypothécaires utilement colloqués, dans un ordre. On se sert du mot de Mandement pour Les actes semblables délivrés dans une distribution par contribution.

En Matière hypothécaire, Bordereau d' inscription, Acte dressé par un créancier et remis par lui à un conservateur des hypothèques, pour que ce dernier le copie sur ses registres, et qui contient, entre autres désignations, celle des sommes dues à ce créancier en principal et accessoires, ainsi que celle de l' immeuble affecté à l' hypothèque. C' est l' inscription de ce bordereau sur les registres du conservateur qui fixe la date et le rang de l' hypothèque.

BORDIER. adj. et s. m.

BORDIER. adj. et s. m. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment qui a un côté plus fort que l' autre, qui incline plus d' un côté que de l' autre. Un bâtiment bordier. Un bordier.

BORDIGUE. s. f.

BORDIGUE. s. f. T. de Pêche. Enceinte formée avec des claies, des perches, etc., sur le bord de la mer, pour prendre du poisson, ou pour retenir et garder du poisson vivant.

BORDURE. s. f.

BORDURE. s. f. Ce qui garnit et qui orne ou renforce le bord de quelque chose. La bordure d' un bas-relief. La bordure d' une tapisserie. La bordure d' un chapeau, d' un soulier. Bordure de galon. Les bordures d' un parterre. Bordure de buis, de gazon, de fraisiers, de lavande, etc.

Il se dit particulièrement Du cadre dans lequel on met un tableau, un miroir, une estampe. Bordure carrée. Bordure ovale. Une belle bordure. Une bordure très-riche. La bordure d' un tableau, d' un miroir.

Il se dit, en termes de Blason, d' une brisure qui entoure l' écu, et qui est toujours différente de l' émail de l' écu. Bordure de gueules.

La bordure d' un bois, d' une forêt, Les arbres qui en forment la lisière.

Bordure de pavé, Rang de gros pavés qui terminent et retiennent chacun des deux côtés d' une chaussée.

BORE. s. m.

BORE. s. m. T. de Chimie. Corps élémentaire qui, combiné avec l' oxygène, constitue l' acide borique.

BORÉAL, ALE. adj.

BORÉAL, ALE. adj. Qui est ou qui se montre du côté du nord. Pôle boréal. Aurore boréale.

BORÉE. s. m.

BORÉE. s. m. Le vent du nord. Il ne s' emploie qu' en poésie. Le souffle de Borée. L' impétueux Borée.

BORGNE. adj. des deux genres

BORGNE. adj. des deux genres Qui ne voit que d' un oeil, à qui il manque un oeil. Cet homme est borgne. Cette femme est borgne. Son cheval est devenu borgne.

Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.

Prov. et fig., Jaser comme une pie borgne, Parler beaucoup, babiller.

BORGNE

BORGNE s' emploie, figurément et familièrement, en parlant De diverses choses: Une maison borgne, un appartement borgne, Une maison, un appartement sombre et obscur. Un cabaret borgne, Un mauvais petit cabaret. Un collége borgne, une pension borgne, Un collége, une pension où les études sont incomplètes. Un conte borgne, Un conte ridicule, invraisemblable, et auquel on ne croit pas. Un compte borgne, Un compte dont les articles ne sont pas clairs.

En termes de Marine, Ancre borgne, Ancre qui n' a qu' une patte, ou Ancre qui est mouillée sans avoir de bouée.

BORGNE

BORGNE s' emploie aussi comme substantif, en parlant Des personnes. Elle a épousé un borgne. C' est un méchant borgne.

Prov. et fig., Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, Les personnes d' un mérite médiocre ne laissent pas de briller quand elles se trouvent avec des ignorants ou des sots.

BORGNESSE. s. f.

BORGNESSE. s. f. Terme bas et injurieux qui se dit d' Une femme ou d' une fille borgne. Une borgnesse. Une méchante borgnesse. Une vilaine borgnesse.

BORIQUE. adj. m.

BORIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit De l' acide formé de bore et d' oxygène. Le borax est une combinaison de l' acide borique avec la soude.

BORNAGE. s. m.

BORNAGE. s. m. T. de Jurispr. Action de planter des bornes pour marquer les limites d' un champ, d' une propriété rurale. Ils sont en différend pour le bornage de leurs terres.

Action en bornage, Celle qu' un propriétaire intente à son voisin pour l' obliger au bornage de leurs propriétés contiguës.

BORNE. s. f.

BORNE. s. f. Pierre, arbre, ou autre marque qui sert à séparer un champ d' avec un autre. Planter une borne. Asseoir des bornes. Arracher des bornes.

Bornes milliaires, Bornes placées de distance en distance, le long des grands chemins, pour indiquer les lieues, les milles, etc. Nous atteindrons bientôt la dernière borne.

BORNE

BORNE se dit aussi de L' espèce de colonne qui marquait l' extrémité de la carrière, dans les cirques des anciens. Tourner autour de la borne. Doubler la borne.

BORNE

BORNE se dit encore Des pierres plantées debout qu' on met à côté des portes, le long des murailles, ou à l' encoignure des édifices, pour empêcher qu' ils ne soient endommagés par les voitures; ou dont on borde un chemin, une place publique, un port, etc. Mettre une borne contre un mur. Mettre des bornes à une porte. Cette place publique est entourée de bornes. Monter sur une borne. Des bornes de granit. Une grosse borne. Une petite borne. Une rangée de bornes liées par des barres de fer, par des chaînes. On se sert quelquefois de vieux canons en guise de bornes.

Borne-fontaine, Sorte de petite fontaine en forme de borne. Établir des bornes-fontaines dans une rue, pour y entretenir la propreté.

Fam., Il est planté là comme une borne, se dit D' un homme qui se tient debout et sans remuer.

BORNES

BORNES au pluriel, se dit de Tout ce qui sert à séparer un État, une province d' une autre. L' Espagne a pour bornes les deux mers et les Pyrénées. Reculer les bornes d' un État. Étendre les bornes de son empire.

Il se dit figurément pour Limites, au sens moral. Passer les bornes de son pouvoir, de sa juridiction. Passer les bornes de la raison, de la modestie. Aller, passer au delà des bornes de la bienséance. Passer les bornes de son sujet. Demeurer, se tenir, se renfermer dans les bornes de la raison, dans les bornes les plus étroites du devoir. Franchir les bornes du respect. Se contenir dans les bornes du devoir. Se prescrire des bornes. Son ambition n' a point de bornes, est sans bornes, ne connaît point de bornes. Les bornes de l' esprit humain.

Absol., Passer les bornes, Aller trop loin. Vous passez les bornes. Cela passe toutes les bornes.

BORNER. v. a.

BORNER. v. a. Mettre des bornes pour marquer des limites. Borner un champ. Borner un vignoble.

Il signifie aussi, Limiter, resserrer, renfermer dans une certaine étendue, dans un certain espace. La mer et les Alpes bornent l' Italie. La rivière qui borne son jardin.

Borner la vue, L' arrêter, l' empêcher de s' étendre plus loin. Des coteaux riants bornent agréablement la vue de ce côté-là.

BORNER

BORNER se dit, dans le même sens, en parlant Des personnes, par rapport à leurs propriétés, à leurs héritages. Il est borné par une grande forêt du côté du levant. Il acheta la pièce de terre qui le bornait au couchant. Il veut vendre ce domaine, parce qu' il s' y trouve trop borné, et qu' il ne saurait faire d' acquisitions pour s' arrondir.

BORNER

BORNER signifie encore, figurément, Modérer, restreindre. Borner son ambition, ses désirs, ses prétentions, ses espérances. Borner les pouvoirs d' un envoyé, d' un ambassadeur, d' un commandant. Borner la juridiction d' un tribunal.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Je me suis borné à demander, à exiger telle chose. Se borner au strict nécessaire. Il faut se borner à cela. Absolument: Il faut se borner. C' est un homme qui sait se borner.

BORNÉ, ÉE. participe

BORNÉ, ÉE. participe Cette maison a une vue bornée, La vue en est de peu d' étendue.

Fig., Avoir des vues bornées, Avoir peu de lumière, avoir peu d' étendue dans l' esprit; ou, dans un autre sens, Avoir peu d' ambition. Avoir l' esprit borné, être borné, Avoir peu d' intelligence, peu de capacité, être capable de peu de chose. Une fortune bornée, Une fortune qui est médiocre, et qui ne peut guère augmenter. Une autorité bornée, Une autorité fort restreinte.

BORNOYER. v. a.

BORNOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Regarder d' un oeil, en fermant l' autre, pour mieux connaître si un alignement est bien droit, si une surface est bien plane.

Il signifie également, Placer des jalons pour tracer la ligne des fondations d' un mur, ou celle d' une rangée d' arbres qu' on veut planter.

BORNOYÉ, ÉE. participe

BORNOYÉ, ÉE. participe

BOSAN. s. m.

BOSAN. s. m. Breuvage fait avec du millet bouilli dans de l' eau. Les Turcs font un grand usage du bosan.

BOSEL. s. m.

BOSEL. s. m. T. d' Archit. Membre rond, qui est la base des colonnes, et qu' on appelle plus communément Tore.

BOSPHORE. s. m.

BOSPHORE. s. m. Nom du détroit qui sépare la Thrace de l' Asie Mineure, et de celui qui forme l' entrée de la mer d' Azof. Le Bosphore de Thrace. Le Bosphore Cimmérien.

BOSQUET. s. m.

BOSQUET. s. m. Petit bois, touffe d' arbres. Un petit bosquet. De jolis bosquets. Planter un bosquet. Se promener dans un bosquet, sous un bosquet. Les bosquets de Versailles.

BOSSAGE. s. m.

BOSSAGE. s. m. T. d' Archit. Toute saillie laissée exprès à la surface d' un ouvrage de pierre ou de bois, soit comme ornement, soit pour y faire quelque sculpture. Bossage en tête de diamant. Bossage rustique. Bossage brut. Laisser un bossage dans un tympan pour y tailler des armoiries, pour y sculpter des bas-reliefs.

Mur à bossages, porte à bossages, colonne à bossages, Mur, porte, colonne ornés de bossages.

BOSSE. s. f.

BOSSE. s. f. Grosseur ou saillie contre nature, qui se forme au dos ou à la poitrine, par la déviation de l' épine dorsale ou du sternum. Grosse bosse. Avoir une bosse par devant, une bosse par derrière.

Il se dit aussi de Certaines grosseurs que quelques animaux ont naturellement sur le dos. La bosse d' un chameau, d' un bison. Les deux bosses d' un dromadaire.

BOSSE

BOSSE en termes d' Anatomie, se dit Des éminences arrondies qu' on remarque à la surface des os plats. Les bosses frontales. La bosse nasale. Les bosses pariétales. La bosse occipitale.

Il se dit particulièrement Des protubérances du crâne considérées comme indices des penchants, des dispositions morales. Avoir la bosse de la musique, la bosse du vol, etc. Ce sens est ordinairement familier, et ne s' emploie guère que par allusion au système du docteur Gall.

BOSSE

BOSSE se dit encore vulgairement d' Une enflure, d' une tumeur qui provient d' un coup, d' une chute, d' une contusion. En tombant, il s' est fait une bosse au front.

Prov., Ne demander que plaie et bosse, Souhaiter qu' il y ait des querelles, des procès, qu' il arrive des malheurs, dans l' espérance d' en profiter, ou par pure malignité. Ce chirurgien, ce procureur ne demandait que plaie et bosse.

BOSSE

BOSSE se dit aussi d' Une élévation dans toute superficie qui devrait être plate et unie. Un terrain plein de bosses. Une pièce d' argenterie pleine de bosses.

BOSSE

BOSSE se dit en outre pour Relief, et s' emploie principalement dans les locutions suivantes:

En termes de Sculpture, Ouvrages de ronde bosse, Les ouvrages de plein relief, les statues proprement dites. Ouvrages de demi-bosse, Les bas-reliefs dont quelques parties sont saillantes et entièrement détachées du fond.

En termes de Dessin et de Peinture, Dessiner, peindre d' après la bosse, Dessiner, peindre d' après une figure ou une portion de figure moulée en plâtre. On dit de même, Dessiner la bosse; et dans un sens analogue: Étude d' après la bosse. L' atelier des bosses. Une belle bosse. Etc.

En termes d' Arts, Relever en bosse, Donner un relief et quelque convexité à certaines parties d' un ouvrage. De la vaisselle relevée en bosse, ou simplement, De la vaisselle en bosse, par opposition à La vaisselle plate. On dit de même: Travailler en bosse. Des ornements faits en bosse. Etc.

En termes de Serrurerie, Serrure à bosse, Serrure appliquée en saillie sur le côté intérieur d' une porte.

BOSSE

BOSSE dans un Jeu de paume, L' endroit de la muraille du côté de la grille, qui renvoie la balle dans le dedans par bricole. Attaquer la bosse, donner dans la bosse, se dit Lorsqu' on pousse la balle à l' endroit qui la renvoie dans le dedans; et, Défendre la bosse, Lorsqu' on rechasse la balle avant qu' elle y puisse entrer.

Fig. et fam., Donner dans la bosse, Donner dans le panneau, être dupe.

BOSSE

BOSSE en termes de Marine, se dit de Certains cordages très-courts qui font dormant d' un bout sur un point solide, et qui servent principalement à tenir tendu un câble, un grelin, etc. Retenir une manoeuvre avec des bosses.

BOSSELAGE. s. m.

BOSSELAGE. s. m. Travail en bosse. Il ne se dit guère que Du travail en bosse qui se fait sur de la vaisselle. Travailler en bosselage.

BOSSELER. v. a.

BOSSELER. v. a. Travailler en bosse. Il ne se dit guère qu' en parlant De la vaisselle, de l' argenterie. Bosseler de la vaisselle.

Il se dit quelquefois dans le sens de Bossuer, et alors on l' emploie surtout avec le pronom personnel. Cette écuelle s' est bosselée en tombant.

BOSSELÉ, ÉE. participe

BOSSELÉ, ÉE. participe De l' argenterie bosselée. Cette écuelle est toute bosselée.

Il se dit, adjectivement, De certaines feuilles de plantes qui ont des éminences ou saillies creuses en dessous. Les feuilles des choux sont bosselées.

BOSSEMAN. s. m.

BOSSEMAN. s. m. T. de Marine. Nom que l' on donnait autrefois au sous-officier de marine ayant le grade intermédiaire entre ceux de contre-maître et de quartier-maître. Le bosseman d' un vaisseau, d' une frégate. Le bosseman était particulièrement chargé du soin des câbles, des ancres, des bouées, etc.

BOSSER. v. a.

BOSSER. v. a. T. de Marine. Retenir avec des bosses. Bosser un câble, un cordage. Bosser les huniers.

BOSSÉ, ÉE. participe

BOSSÉ, ÉE. participe

BOSSETTE. s. f.

BOSSETTE. s. f. Ornement attaché aux deux côtés du mors d' un cheval, et fait en bosse. Bossettes dorées. Bossettes argentées. Mors à bossettes.

BOSSOIR. s. m.

BOSSOIR. s. m. T. de Marine. Chacune des deux grosses pièces de bois qui se prolongent en saillie à l' avant du bâtiment, et qui servent à suspendre les ancres, à les hisser hors de l' eau. Les deux bossoirs. Avoir l' ancre au bossoir. Découvrir un objet par le bossoir.

BOSSU, UE. adj.

BOSSU, UE. adj. Qui a une ou plusieurs bosses, au dos ou à la poitrine, par un vice de conformation. Un homme bossu. Une femme bossue. Bossu par devant. Bossu par derrière.

Il se dit aussi substantivement. C' est un bossu plein de malice. Une petite bossue.

BOSSU

BOSSU se dit pareillement D' un terrain inégal et montueux. Ce sens est peu usité.

BOSSUER. v. a.

BOSSUER. v. a. Faire des bosses. Il ne se dit qu' en parlant Des bosses et des creux qu' on fait par accident à de la vaisselle, à de l' argenterie, à quelque pièce d' une armure, etc. Bossuer des plats. Bossuer des assiettes. Bossuer une cuiller d' argent. Bossuer un casque, une cuirasse.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ce plat d' argent, d' étain s' est bossué en tombant.

BOSSUÉ, ÉE. participe

BOSSUÉ, ÉE. participe De la vaisselle bossuée. Une armure toute bossuée par les coups.

BOSTANGI. s. m.

BOSTANGI. s. m. Mot turc qui signifie, Jardinier. Il s' applique particulièrement Aux soldats d' un des corps de la milice turque.

Bostangi-bachi, Chef des bostangis.

BOSTON. s. m.

BOSTON. s. m. Sorte de jeu de cartes qui se joue à quatre personnes, et qui diffère peu du whist, dont il tire son origine; aussi s' est-il appelé d' abord Whist bostonien. Le boston est un jeu compliqué. Jouer au boston. Faire une partie de boston, un boston.

BOT. adj.

BOT. adj. qui n' a point de féminin, et qui n' est usité que dans cette locution familière, Pied bot, Pied contrefait. Avoir un pied bot.

Pied bot, se dit aussi d' Un homme qui a le pied contrefait. C' est un pied bot. Les deux frères sont pieds bots.

BOTANIQUE. s. f.

BOTANIQUE. s. f. Science qui a pour objet la connaissance, la description et la classification des végétaux. Étudier la botanique. Faire un cours de botanique. Traité de botanique.

Jardin botanique, Jardin où l' on a rassemblé une collection plus ou moins considérable de plantes exotiques et indigènes, pour faciliter l' étude de la botanique. Dans cette dénomination, botanique est adjectif masculin.

Géographie botanique, Science qui recherche les faits relatifs à la distribution des plantes sur le globe, et les lois qu' on en peut déduire. Dans cette locution, botanique est adjectif féminin.

BOTANISTE. s. m.

BOTANISTE. s. m. Celui qui étudie la botanique, qui est savant en botanique. Un excellent botaniste. Un botaniste célèbre.

BOTARGUE. s. f.

BOTARGUE. s. f. Voyez BOUTARGUE.

BOTTE. s. f.

BOTTE. s. f. Assemblage de plusieurs choses de même nature liées ensemble. Botte de paille. Botte de foin. Mettre du foin en bottes. Lier des bottes. Bottes d' échalas. Bottes d' allumettes. Bottes de raves. Botte d' asperges. Botte de céleri. Botte d' oignons.

Les racines de cette plante naissent en botte, Leur assemblage forme une espèce de botte, de paquet.

Botte de soie, Assemblage de plusieurs écheveaux de soie liés ensemble. Une botte de soie. Marchand de soie en bottes. On dit dans un sens analogue, Une botte de chanvre.

BOTTE

BOTTE se dit encore, familièrement, d' Une grande quantité de plusieurs choses. Une botte de lettres. Une botte de paperasses. J' ai une botte de papiers à examiner.

BOTTE. s. f.

BOTTE. s. f. Chaussure de cuir qui enferme le pied et la jambe, quelquefois même une partie de la cuisse. De grosses bottes. Bottes fortes. Bottes molles. Bottes de cavalerie. Bottes de hussard, de cuirassier, Bottes à l' anglaise, à la russe, à la hussarde, à l' écuyère. Botte à genouillère. Bottes à revers. Le revers, la tige, le pied, la semelle, le talon d' une botte. Botte de vache. Botte de roussi. Botte de maroquin. Bottes de campagne. Bottes de chasse. Botte de courrier, de postillon. Bottes noires, jaunes, rouges. Une paire de bottes. Remonter, ressemeler des bottes. Essayer des bottes. Mettre ses bottes. Être en bottes. Ôter ses bottes. On prend ordinairement des bottes pour monter à cheval. Bottes à éperons. Cirer des bottes. Autrefois on graissait les bottes au lieu de les cirer.

Fam., Prendre la botte, Se mettre en état de monter à cheval et de partir. Cette phrase a vieilli, ainsi que celle-ci, Où va la botte? Où allez-vous?

Fig. et fam., Prendre ses bottes de sept lieues, Se disposer à marcher, à voyager rapidement; par allusion au personnage de l' Ogre, dans le conte du Petit Poucet.

Prov. et fig., Graisser ses bottes, Se préparer à partir pour quelque voyage; et, dans un sens plus figuré, Se disposer à mourir. Cet homme est plus malade qu' il ne pense; il faut qu' il graisse ses bottes.

Prov. et fig., Graissez les bottes d' un vilain, il dira qu' on les lui brûle, Un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se plaint même des services qu' on lui rend; et, dans un sens plus étendu, On ne reçoit ordinairement que des reproches ou des marques d' ingratitude pour les services qu' on rend à un malhonnête homme.

Prov. et fig., Mettre du foin dans ses bottes, Amasser beaucoup d' argent dans un emploi, y bien faire ses affaires.

Fam., Je ne m' en soucie non plus que de mes vieilles bottes, Je ne m' en soucie nullement.

Prov. et fig., À propos de bottes, Sans motif raisonnable, hors de propos. Il dit des injures à propos de bottes. Il se fâche à propos de bottes.

En termes de Manége, Serrer la botte, Serrer les jambes contre les flancs du cheval pour l' exciter à avancer. Ce cheval va à la botte, Il se défend du cavalier qui le monte, en tâchant de le mordre à la jambe.

Fig. et fam., C' est un homme à qui il ne faut pas trop se jouer, il va d' abord à la botte, Il est accoutumé à faire des réponses piquantes aux plaisanteries les plus douces. Cette phrase a vieilli.

Botte de carrosse, Marchepied fixe et placé en dehors, à l' aide duquel on montait dans un carrosse. La botte s' est conservée dans quelques carrosses de cérémonie. Je montai à la botte de son carrosse, et lui dis quelques mots.

BOTTE

BOTTE se dit, figurément et familièrement, de La terre qui s' attache aux pieds, à la chaussure, quand on marche dans un terrain gras et humide. Ce terrain est si gras, qu' on ne saurait s' y promener sans en rapporter des bottes.

BOTTE

BOTTE se dit encore de Cette partie d' une manche fermée qui est la plus voisine du poignet.

BOTTE

BOTTE se dit en outre d' Une sorte de tonneau. Une botte d' huile. Une botte de cidre.

BOTTE. s. f.

BOTTE. s. f. T. d' Escrime. Coup que l' on porte avec un fleuret, ou avec une épée, à celui contre qui on se bat. Porter une botte. Allonger une botte. Parer une botte. Esquiver une botte. Une botte franche. Serrer la botte.

Botte secrète, Manière particulière de porter un coup d' épée à son adversaire.

Fig. et fam., Pousser, porter une botte à quelqu' un, Lui faire une demande indiscrète, embarrassante, ou une objection pressante, une attaque imprévue. Elle lui a porté une botte à laquelle il ne s' attendait pas. On l' a attaqué sur le paradoxe qu' il avançait, et on lui a porté de rudes bottes. Il signifie aussi, Desservir quelqu' un par des discours ou par des actions qui lui nuisent. On lui a porté une vilaine botte, une terrible botte, en révélant ce fait au ministre. Il ne sut comment parer cette botte.

BOTTELAGE. s. m.

BOTTELAGE. s. m. Action de lier en bottes du foin, de la paille, etc. Le bottelage coûte tant le cent.

Le bottelage est bon, se dit Lorsque la botte de foin, de paille, etc., est du poids requis, de la grosseur requise, ou même lorsqu' elle l' excède un peu.

BOTTELER. v. a.

BOTTELER. v. a. Lier en bottes. Botteler du foin. Botteler de la paille. Botteler des raves, des asperges, etc.

BOTTELÉ, ÉE. participe

BOTTELÉ, ÉE. participe

BOTTELEUR. s. m.

BOTTELEUR. s. m. Celui qui fait des bottes de foin, de paille, etc. Payer des botteleurs.

BOTTER. v. a.

BOTTER. v. a. Pourvoir de bottes, ou Faire des bottes à quelqu' un. Botter un régiment de cavalerie. Ce cordonnier botte bien, botte mal. Quel est le cordonnier qui vous botte?

Il signifie aussi, Mettre des bottes à quelqu' un. Venez me botter.

Il signifie également, avec le pronom personnel, Mettre ses bottes soi-même. Bottez-vous promptement, et montez à cheval. Je vais me botter.

Cet homme se botte bien, se botte mal, Il porte ordinairement des bottes bien faites, mal faites.

BOTTER

BOTTER avec le pronom personnel, signifie aussi, figurément et familièrement, Amasser beaucoup de terre autour de ses pieds, en marchant dans un terrain gras et humide. On ne saurait se promener dans ce jardin qu' on ne se botte. Dans ce sens, on dit aussi qu' Un cheval se botte.

BOTTÉ, ÉE. participe

BOTTÉ, ÉE. participe Prov. et fig., C' est un singe botté, il a l' air d' un singe botté, se dit D' un homme petit, mal fait, qui est embarrassé dans son accoutrement.

BOTTIER. s. m.

BOTTIER. s. m. Cordonnier qui fait des bottes.

BOTTINE. s. f. Diminutif

BOTTINE. s. f. Diminutif Petite botte d' un cuir fort mince; botte dont la tige a peu de hauteur. Porter des bottines.

Il se dit, en Chirurgie, de Certaines chaussures semblables à de petites bottes, qui sont munies de courroies, de ressorts et de boucles, et qui servent à corriger les vices de conformation du pied ou de la jambe. Les pieds de cet enfant se contournent, il faut lui mettre des bottines.

BOUC. s. m.

BOUC. s. m. (On prononce le C.) Animal à cornes, qui est le mâle de la chèvre. Bouc puant. Une peau de bouc. Les cornes d' un bouc. La barbe d' un bouc.

Fig. et fam., Barbe de bouc, se dit de La barbe d' un homme, lorsqu' il n' en a que sous le menton. Il a une barbe de bouc, une vraie barbe de bouc.

En Botan., Barbe-de-bouc, Le salsifis sauvage.

Dans le Lévitique, Bouc émissaire, Bouc que l' on chassait dans le désert, après l' avoir chargé des malédictions qu' on voulait détourner de dessus le peuple. Cette expression s' emploie figurément et familièrement, en parlant d' Un homme sur lequel on fait retomber les torts des autres. Ils l' ont pris pour leur bouc émissaire.

Dans l' Évangile, Au jour du jugement, JÉSUS-CHRIST séparera les agneaux, les brebis d' avec les boucs, Il séparera les bons d' avec les méchants, les élus d' avec les réprouvés.

BOUC

BOUC se dit, par extension, d' Une peau de bouc pleine de vin ou d' huile. Un bouc d' huile. Un bouc de vin.

BOUCAGE. s. m.

BOUCAGE. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère dont on extrait une huile bleue.

BOUCAN. s. m.

BOUCAN. s. m. Lieu où les sauvages de l' Amérique fument leurs viandes. On appelle aussi de ce nom Le gril de bois sur lequel ils les fument et les font sécher.

BOUCANER. v. a.

BOUCANER. v. a. Préparer, faire sécher de la viande ou du poisson à la manière des sauvages de l' Amérique, c' est-à-dire, en les exposant longtemps à la fumée. Boucaner de la viande. On dit dans un sens analogue, Boucaner des cuirs.

BOUCANER

BOUCANER signifie aussi, neutralement, Aller à la chasse des boeufs sauvages ou autres bêtes, pour en avoir les cuirs.

BOUCANÉ, ÉE. participe

BOUCANÉ, ÉE. participe

BOUCANIER. s. m.

BOUCANIER. s. m. Celui qui va à la chasse des boeufs sauvages. On le disait particulièrement autrefois de Certains pirates de l' Amérique. Voyez AVENTURIER.

Il désigne, par extension, Une sorte de gros et long fusil dont se servaient les boucaniers.

BOUCARO. s. m.

BOUCARO. s. m. Espèce de terre odorante et rougeâtre, qui vient des Indes, et dont on fait différents vases, tels que des pots, des théières, etc.

BOUCASSIN. s. m.

BOUCASSIN. s. m. Étoffe de coton dont on fait des doublures.

BOUCAUT. s. m.

BOUCAUT. s. m. Tonneau, futaille grossièrement faite, qui sert à renfermer certaines marchandises sèches. Un boucaut de sucre, de café, de riz, de tabac. Un boucaut de morue.

BOUCHE. s. f.

BOUCHE. s. f. Cette partie du visage de l' homme par où sort la voix, et par où se reçoivent les aliments. Ouvrir, fermer la bouche. Le sang lui sortait par le nez et par la bouche. Se rincer la bouche. Avoir du mal dans la bouche. Avoir la bouche saine. Il sent mauvais de la bouche. Il a toujours la pipe à la bouche.

Il se dit, quelquefois, seulement de La partie extérieure de la bouche. Avoir la bouche belle, vermeille, incarnate, relevée, agréable, petite. Avoir une grande bouche, une jolie bouche. Tourner la bouche. Baiser à la bouche, sur la bouche. Sa bouche me souriait. Les coins de la bouche.

Flux de bouche, Abondance inaccoutumée de salive.

Fig. et fam., Il a le flux de bouche, il a un grand flux de bouche, un flux de bouche continuel, C' est un grand parleur, un bavard. Ces phrases vieillissent. On dit plus ordinairement, Un flux de paroles.

Fam., Faire la bouche en coeur, Donner à sa bouche une forme mignarde, affectée.

BOUCHE

BOUCHE se dit particulièrement de La bouche considérée comme organe de la voix et de la parole. On recueillait jusqu' aux moindres paroles qui sortaient de sa bouche. Dieu a parlé par la bouche de ses prophètes. Les plaintes qui s' exhalaient de sa bouche. Je l' ai appris de sa propre bouche. Un mot de votre bouche suffirait pour le décider. Que l' imposture ne souille point votre bouche. Il n' ouvrit pas la bouche de toute la soirée. Il n' ouvre la bouche que pour contredire. Il n' osait ouvrir la bouche devant eux. Sa bouche ne resta pas muette. Rester bouche close. Son coeur n' était point d' accord avec sa bouche. Je laisse à une bouche plus éloquente le soin de rappeler ses grandes actions. Les discours qu' un poëte met dans la bouche de son héros.

Le pape ouvre la bouche aux cardinaux nouvellement créés, se dit en parlant De la cérémonie que le pape fait pour autoriser les cardinaux à parler dans les consistoires.

Fig., Fermer la bouche à quelqu' un, Le faire taire d' autorité, ou le réduire à ne savoir que répondre. Je ne souffrirai point qu' il s' oublie devant moi, et je lui fermerai la bouche. Cette raison, cet argument lui ferma la bouche. On dit aussi, Le respect me ferme la bouche, Le respect m' interdit de répondre, de parler.

Être, demeurer bouche béante, Être, rester étonné, très-attentif, etc. Ils l' écoutaient tous la bouche béante, bouche béante.

Avoir toujours quelque chose à la bouche, Le répéter, l' employer continuellement. C' est un mot qu' il a toujours à la bouche. Avoir sans cesse l' injure à la bouche.

Fig. et fam., Faire la petite bouche de quelque chose, sur quelque chose, Ne vouloir pas s' expliquer tout à fait sur quelque chose; et absolument, Faire la petite bouche, Faire le difficile, le dégoûté, le dédaigneux sur quelque chose. Ne faire point la petite bouche de quelque chose, S' en expliquer librement et ouvertement.

Dire quelque chose de bouche à quelqu' un, S' en expliquer de vive voix avec lui.

Elliptiq., Bouche close. Locution par laquelle on avertit qu' il faut garder le secret sur l' affaire dont il s' agit. On dit de même, figurément et familièrement, Bouche cousue.

Aller, passer, etc., de bouche en bouche, se dit De ce qui devient public, de ce qui court et se transmet d' une personne à une autre par le moyen de la parole. Cette nouvelle va de bouche en bouche. Son nom volait de bouche en bouche. On dit à peu près de même: Cette nouvelle est dans toutes les bouches. Son nom est dans toutes les bouches. Etc.

Poétiq., La déesse aux cent bouches, La Renommée.

Prov., C' est saint Jean bouche d' or, un saint Jean bouche d' or, C' est un homme qui dit toujours sa pensée avec franchise et sans ménagement.

Prov. et fam., Il dit cela de bouche, mais le coeur n' y touche, Il parle contre sa pensée.

Fig., en termes de Féodalité, Ne devoir à son seigneur que la bouche et les mains, Lui devoir la foi et l' hommage, sans être tenu à aucune redevance.

BOUCHE

BOUCHE se dit aussi de La bouche considérée particulièrement comme destinée à recevoir et à goûter les aliments. Avoir la bouche pleine. Porter quelque chose à sa bouche. Mettre un morceau de pain, un morceau de viande dans sa bouche. Cela laisse à la bouche un goût fort agréable. Provisions, munitions de bouche.

Fam., Traiter quelqu' un à bouche que veux-tu, Lui faire très-bonne chère.

Fam., Manger de la viande de broc en bouche, Aussitôt qu' on l' a tirée de la broche.

Avoir la bouche amère, sèche, mauvaise, pâteuse, etc., Y éprouver une sensation d' amertume, de sécheresse, etc. On dit de même, Cela rend la bouche amère, pâteuse, etc.

Faire bonne bouche, se dit De ce qui laisse un bon goût à la bouche. Cette liqueur fait bonne bouche.

Fam., Laisser quelqu' un sur la bonne bouche, Terminer le repas qu' on lui donne par quelque chose d' exquis; et, figurément, Le laisser avec quelque espérance flatteuse, ou avec quelque pensée agréable.

Fig. et fam., Rester, demeurer sur la bonne bouche, Cesser de manger ou de boire, après qu' on a bu ou mangé quelque chose qui flatte le goût. Il signifie, dans un emploi plus figuré, S' arrêter après quelque chose d' agréable, dans la crainte d' un changement, d' un retour fâcheux. Il a gagné mille francs au jeu, et il s' est retiré, afin de rester sur la bonne bouche.

Fam., Garder quelque chose pour la bonne bouche, Réserver pour la fin quelque chose de très-bon, d' agréable. Il se dit au propre et au figuré.

Ironiq., Il la lui gardait pour la bonne bouche, se dit De celui qui, après avoir fait plusieurs mauvais tours à quelqu' un, lui en fait un dernier plus sanglant que les autres.

Prov., L' eau vient à la bouche; cela fait venir l' eau à la bouche, se dit D' une chose agréable au goût, et dont l' idée excite l' appétit quand on en parle ou qu' on en entend parler. Cela se dit aussi, figurément, De tout ce qui peut exciter les désirs. Ce que vous avez dit sur les avantages de cette entreprise, lui a fait venir l' eau à la bouche.

Fig., Prendre sur sa bouche, Épargner sur la dépense de sa nourriture. Il prend sur sa bouche les charités qu' il fait.

Fig. et fam., S' ôter les morceaux de la bouche, Se priver du nécessaire pour secourir ou obliger quelqu' un.

Fig. et pop., Être sur sa bouche, être sujet à sa bouche, Être gourmand.

La dépense de bouche, La dépense qu' on fait pour la nourriture.

Avoir bouche à cour, ou Avoir bouche en cour, Être nourri dans la maison d' un prince: cela ne se dit proprement que Des officiers de la maison du roi ou des princes, lorsqu' ils ont droit de manger à quelqu' une des tables.

Vin de la bouche, Vin destiné à être servi sur la table du prince.

Les officiers de la bouche, ou absolument, La bouche, Les officiers qui apprêtent à manger pour le roi. Les officiers de la bouche sont partis. La bouche est partie. On dit dans un sens analogue, Le service de la bouche. --- Les offices mêmes où l' on apprête à manger pour le roi, s' appellent également La bouche.

BOUCHE

BOUCHE se dit quelquefois Des personnes mêmes, par rapport à la nourriture qu' elles consomment. Il a tous les jours dix bouches à nourrir. Les vivres commençant à manquer dans la place, on en fit sortir toutes les bouches inutiles, Toutes les personnes incapables de la défendre.

BOUCHE

BOUCHE se dit également en parlant Des chevaux, et de quelques autres bêtes de somme et de voiture. La bouche d' un cheval, d' un mulet, d' un âne. Un cheval qui a la bouche fraîche, la bouche échauffée. Un cheval qui a la bouche bonne, fine, tendre, délicate, la bouche mauvaise, égarée, forte.

Ce cheval est fort en bouche, il n' a point de bouche, Il n' obéit point au mors; et, Il n' a ni bouche, ni éperon, Il est fort en bouche et dur à l' éperon.

Fig. et fam., N' avoir ni bouche, ni éperon, Être stupide et insensible, ne s' émouvoir de rien. Cet homme est fort en bouche, Il parle avec beaucoup de véhémence et de hardiesse. Cette dernière façon de parler est peu usitée.

BOUCHE

BOUCHE se dit aussi en parlant De certains poissons, des grenouilles, etc. Bouche de saumon, de carpe. La bouche d' une grenouille.

BOUCHE

BOUCHE se dit, par extension et par analogie, de Plusieurs sortes d' ouvertures. La bouche d' un four, d' un tuyau, d' un puits, d' un volcan, etc. La bouche d' un canon, d' un mortier. Les artilleurs disent plus ordinairement, L' embouchure d' un canon, d' un mortier, etc.

Bouche de chaleur, Ouverture pratiquée sur les côtés d' une cheminée ou d' un poêle, au moyen de laquelle la chaleur se communique dans l' appartement.

Exposer une troupe à la bouche du canon, La conduire, la placer fort près de l' artillerie de l' ennemi.

Bouche à feu, est le terme générique par lequel on désigne Les canons, mortiers, obusiers, pierriers, etc. Il y avait tant de bouches à feu.

BOUCHE

BOUCHE se dit encore, surtout au pluriel, Des embouchures par où de grands fleuves se déchargent dans la mer. Les bouches du Nil. Les bouches du Danube. Les bouches du Gange. Les bouches du Cattaro. Le département des Bouches-du-Rhône.

BOUCHÉE. s. f.

BOUCHÉE. s. f. Morceau d' aliment solide qu' on met dans la bouche en une seule fois. Une bouchée de pain. Une bouchée de viande. Il n' y en a qu' une bouchée.

Par exagérat., Ne faire qu' une bouchée de quelque mets, Le manger avidement et promptement. On lui servit un poulet, dont il ne fit qu' une bouchée.

Fig. et fam., Il n' en ferait qu' une bouchée, se dit Pour exprimer la facilité avec laquelle un homme grand et fort vaincrait, dans un combat, un adversaire beaucoup plus faible que lui.

BOUCHER. v. a.

BOUCHER. v. a. Fermer une ouverture. Boucher un trou. Boucher un tonneau. Boucher une bouteille. Boucher une porte. Boucher une fenêtre. Se boucher le nez. Se boucher les oreilles. Se boucher les yeux. On l' emploie aussi avec le pronom personnel régime direct. L' ouverture s' est tout à fait bouchée.

Boucher un passage, un chemin, une avenue, etc., Empêcher par quelque obstacle qu' on n' y puisse passer. Nous avions bouché tous les passages à l' ennemi. L' infanterie bouchait les défilés.

Boucher les vues d' une maison, Murer celles de ses fenêtres qui voient de trop près sur une propriété voisine, contrairement à la coutume, à la loi. On l' a obligé à boucher ses vues.

Boucher la vue d' un objet, Empêcher de l' apercevoir. Ce bâtiment, ce bois, ce mur, bouche la vue du jardin.

Fig., Se boucher les yeux, Ne vouloir point voir; et, Se boucher les oreilles, Ne vouloir point écouter.

Fig. et fam., Boucher un trou, se dit D' une somme d' argent qui sert à payer quelque dette, ou à dédommager de quelque perte.

BOUCHÉ, ÉE. participe

BOUCHÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Avoir l' esprit bouché, être bouché, Avoir peu d' intelligence, ne pouvoir comprendre les choses les plus simples. Il a aujourd' hui l' esprit si bouché, qu' on ne peut rien lui faire comprendre. Il faut que ce garçon-là soit bien bouché.

BOUCHER. s. m.

BOUCHER. s. m. Celui qui tue des boeufs, des moutons, etc., et qui en vend la chair crue en détail. L' étal d' un boucher. Un couteau de boucher. Garçon boucher.

Fig., C' est un boucher, un vrai boucher, se dit D' un homme cruel et sanguinaire. Il se dit aussi D' un chirurgien maladroit, et De celui qui opère sans ménagement pour le patient.

BOUCHÈRE. s. f.

BOUCHÈRE. s. f. Celle qui vend de la viande crue, ou La femme d' un boucher.

BOUCHERIE. s. f.

BOUCHERIE. s. f. L' endroit où un boucher tue les boeufs, les moutons, etc., et L' étal où il en vend la chair en détail. Les boucheries sont fermées, sont ouvertes. Aller à la boucherie. Acheter de la viande à la boucherie. Manger de la viande de boucherie. Dans quelques grandes villes, et particulièrement à Paris, les bouchers ne tuent point le bétail chez eux; mais on n' en donne pas moins à leur boutique le nom de Boucherie. Voyez ABATTOIR.

Prov., Il n' a pas plus de crédit qu' un chien à la boucherie, Il n' a aucun crédit, il ne peut rien dans cette affaire.

BOUCHERIE

BOUCHERIE signifie, figurément, Tuerie, massacre, carnage. Ce ne fut pas un combat, ce fut une boucherie. Il se fit une grande boucherie dans ce combat. Ces malheureux ne pouvaient se défendre, on en fit une horrible boucherie.

Mener, envoyer des soldats à la boucherie, Les exposer à une mort presque certaine.

BOUCHE-TROU. s. m.

BOUCHE-TROU. s. m. T. de dénigrement. Il se dit d' Une personne qui ne sert qu' à faire nombre, à laquelle on n' a recours qu' au besoin, pour remplir, tant bien que mal, une place vide, un emploi vacant. Ce comédien n' est pas bon, mais c' est un bouche-trou. Il est familier.

BOUCHOIR. s. m.

BOUCHOIR. s. m. Grande plaque de fer qui sert à fermer la bouche d' un four.

BOUCHON. s. m.

BOUCHON. s. m. Ce qui sert à boucher une bouteille, ou quelque autre vase de même nature. Le bouchon d' une bouteille. Bouchon de liége. Bouchon de bois. Bouchon de papier. Bouchon de filasse. Bouchon de verre, de cristal. Le bouchon d' une fiole, d' une écritoire. Faire un bouchon. Mettre, enfoncer un bouchon.

Faire sauter le bouchon, Faire partir avec bruit le bouchon qui ferme une bouteille de vin fumeux, tel que le vin de Champagne mousseux.

Bouchon de paille, bouchon de foin, Poignée de paille tortillée, ou de foin tortillé. Faire un bouchon de paille pour frotter un cheval. Mettre un bouchon de paille à la queue d' un cheval pour indiquer qu' il est à vendre.

Bouchon de linge, Paquet de linge tortillé. Mettre du linge en bouchon, Le chiffonner et le mettre tout en un tas.

Fig. et fam., Mon petit bouchon, Terme de caresse. Il est vieux.

BOUCHON

BOUCHON se dit aussi d' Un rameau de verdure, d' une couronne de lierre, ou de quelque autre signe qu' on attache à une maison, pour faire connaître qu' on y vend du vin. Un bouchon de cabaret.

Il se dit quelquefois, par extension, Du cabaret même. Il n' y a dans ce village qu' un mauvais bouchon.

BOUCHONNER. v. a.

BOUCHONNER. v. a. Mettre en bouchon, chiffonner. Bouchonner du linge.

Bouchonner un cheval, Le frotter avec un bouchon de paille.

BOUCHONNER

BOUCHONNER signifie aussi, familièrement, Cajoler, caresser. Dans ce sens, il est vieux, et ne se disait guère qu' en parlant Des enfants. Bouchonner un enfant.

BOUCHONNÉ, ÉE. participe

BOUCHONNÉ, ÉE. participe

BOUCHONNIER. s. m.

BOUCHONNIER. s. m. Celui qui fait, qui vend des bouchons de liége pour les bouteilles.

BOUCLE. s. f.

BOUCLE. s. f. Sorte d' anneau de diverses formes, garni d' une ou de plusieurs pointes mobiles fixées sur un axe, et qui sert à tendre à volonté une ceinture, une courroie, une sangle, etc. Des boucles de souliers. Une paire de boucles. Une ceinture à boucle. Une boucle de ceinture. Des boucles de jarretière. Les boucles d' un harnais, etc. Boucle d' argent, d' acier, de cuivre. Une grande boucle. Une petite boucle. Boucle ronde, carrée, ovale. L' ardillon, les ardillons d' une boucle.

Il se dit aussi d' Une espèce d' anneau que les femmes portent à leurs oreilles comme ornement. Des boucles d' oreilles. Des boucles d' or. Des boucles de diamants.

Il se dit encore Des anneaux de cuivre qu' on met aux cavales pour les empêcher d' être saillies. Mettre des boucles à une cavale.

Il se dit, en termes de Marine, de Gros anneaux de fer où l' on attache un câble, un cordage; et particulièrement Des organeaux d' un port, destinés à recevoir les amarres des bâtiments.

BOUCLE

BOUCLE se dit, figurément, Des anneaux que forment les cheveux, naturellement ou par la frisure. Ses cheveux tombaient en boucles sur ses épaules. Une boucle de cheveux. Friser à boucles, en boucles, à grandes boucles, à grosses boucles, à petites boucles. Les boucles d' une coiffure, d' une perruque.

BOUCLE

BOUCLE en termes d' Architecture, Petit cercle en forme d' anneau qui sert d' ornement à une moulure ronde.

BOUCLER. v. a.

BOUCLER. v. a. Mettre une boucle; attacher, serrer avec une boucle. Boucler ses souliers, ses jarretières, sa ceinture.

Boucler un portemanteau, Le fermer au moyen des boucles.

Boucler une cavale, Lui mettre des boucles pour empêcher qu' elle ne soit saillie.

Fig., Boucler un port, En fermer l' entrée. Cette locution a vieilli.

BOUCLER

BOUCLER signifie aussi, Faire prendre la forme de boucles à des cheveux, mettre des cheveux en boucles. Boucler des cheveux. Boucler une perruque. Boucler un enfant. On dit également avec le pronom personnel, Se boucler, Boucler ses cheveux. Elle est, tous les soirs, une heure à se friser, à se boucler.

Il est quelquefois neutre, dans le même sens. Ses cheveux bouclent naturellement.

En termes de Maçonnerie, Ce mur boucle, se dit D' un mur dont les parements s' écartent, faute de liaison suffisante dans la construction.

BOUCLÉ, ÉE. participe

BOUCLÉ, ÉE. participe Des souliers bouclés. Une jument bouclée. Des cheveux bouclés.

Raie bouclée. Nom donné à l' espèce de raie qu' on vend le plus ordinairement dans nos marchés.

BOUCLIER. s. m.

BOUCLIER. s. m. Arme défensive ancienne que les gens de guerre portaient au bras gauche, et dont ils se servaient pour se couvrir le corps. Un bouclier rond. Un bouclier ovale. Se couvrir de son bouclier. Parer du bouclier. Les Grecs et les Romains portaient de grands boucliers.

Levée de boucliers, Démonstration par laquelle les soldats romains témoignaient leur résistance aux volontés de leur général.

Fig., Levée de boucliers, Opposition ou attaque contre une personne, contre un corps, faite avec éclat et sans succès. Faire une levée de boucliers. De quoi lui a servi cette grande levée de boucliers?

Par extension, Faire un bouclier de son corps à quelqu' un, Se mettre au devant de quelqu' un, pour le préserver des coups qui lui sont portés.

BOUCLIER

BOUCLIER se dit figurément, au sens moral, Des choses et même des personnes qui sont comme une sauvegarde, une protection, une défense. Son âge, sa faiblesse lui sert de bouclier. Il se fait un bouclier de la faveur dont il jouit, etc. Ce général est le bouclier de l' État. Ce prélat est le bouclier de la foi, le bouclier de la religion.

BOUCON. s. m.

BOUCON. s. m. T. emprunté de l' italien. Mets ou breuvage empoisonné. Donner le boucon à quelqu' un, L' empoisonner. Prendre, avaler le boucon. Il est vieux et bas.

BOUDER. v. n.

BOUDER. v. n. Il se dit proprement Des enfants, lorsqu' ils ont quelque petit chagrin, et qu' ils ne le témoignent que par la mine qu' ils font. Un enfant qui boude toujours, qui ne fait que bouder.

Il se dit aussi D' une personne qui laisse voir, par son silence, et par l' expression de son visage, qu' elle a de l' humeur, qu' elle garde quelque ressentiment contre une autre. Je ne sais ce qu' il a contre moi, mais il boude depuis quelque temps, et ne me parle plus. Ils boudent l' un contre l' autre. Une femme qui ne fait que bouder. Ces deux personnes boudent. Il est familier.

Fam., Bouder contre son ventre, se dit D' un enfant qui se mutine, et qui ne veut pas manger. Il se dit figurément D' une personne qui, par dépit, refuse ce qu' on sait qu' elle désire et qui lui convient.

BOUDER

BOUDER s' emploie quelquefois activement. D' où vient que vous me boudez? Il me boude depuis quelque temps. On l' emploie également avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Ces deux amis se boudent. Ils se sont boudés l' un l' autre fort longtemps.

BOUDER neutre

BOUDER neutre se dit, au Jeu du domino, Du joueur qui n' a point de numéro à placer. On dit de lui qu' Il boude, et lui-même dit alors, Je boude.

Prov., C' est un homme qui ne boude pas, C' est un brave qui est toujours prêt à répondre à une attaque.

BOUDER

BOUDER en termes de Jardinage, se dit D' un arbre ou d' un arbuste qui ne profite pas. Ces jeunes pommiers boudent.

BOUDÉ, ÉE. participe

BOUDÉ, ÉE. participe

BOUDERIE. s. f.

BOUDERIE. s. f. Action de bouder; État où est une personne qui boude. Il y a toujours quelque bouderie entre eux. Ce sont des bouderies continuelles de sa part. Quand sa bouderie le prend, le tient. C' est une bouderie qui se passera.

BOUDEUR, EUSE. adj.

BOUDEUR, EUSE. adj. Qui boude habituellement, fréquemment. C' est un enfant naturellement boudeur. Il est d' une humeur boudeuse.

Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un boudeur. C' est un maussade et ennuyeux boudeur. C' est une boudeuse, une petite boudeuse.

BOUDIN. s. m.

BOUDIN. s. m. Boyau rempli de sang et de graisse de porc, avec l' assaisonnement nécessaire. Faire du boudin. Faire griller du boudin. Manger du boudin. Une aune de boudin. Deux aunes de boudin. On dit, Un boudin, en parlant d' Une portion de boudin, de médiocre longueur, lorsque les deux bouts en sont fermés et noués. Un gros boudin. Servir, manger des boudins.

Boudin blanc, Sorte de boudin fait avec du lait et du blanc de volaille; par opposition au boudin ordinaire, appelé Boudin noir.

Prov., fig. et bass., S' en aller en eau de boudin, se dit D' une affaire, d' une entreprise qui ne réussit pas.

BOUDIN

BOUDIN se dit, par extension, de Certaines choses qui ont, par leur forme, quelque ressemblance avec le boudin. À bord des navires, on est obligé, dans les grands roulis, d' entourer les plats et les assiettes de boudins de grosse toile remplis de sable, pour les assujettir.

BOUDIN

BOUDIN en termes d' Architecture, Le gros cordon de la base d' une colonne.

BOUDIN

BOUDIN en termes de Sellerie, Petit portemanteau de cuir, en forme de valise, qu' on attache sur le dos d' un cheval.

BOUDIN

BOUDIN en termes de Serrurerie, Espèce de ressort qui est formé d' une spirale de fil de fer. Le store de cette voiture ne va plus, le boudin est cassé.

BOUDIN

BOUDIN en termes de Perruquier, Boucle de cheveux en spirale qui est ferme et un peu longue. Être frisé en boudins. On portait autrefois des perruques à boudins.

BOUDIN

BOUDIN en termes de Mineur, Fusée, sorte de mèche avec laquelle on met le feu à la mine. On se sert, en termes de Guerre, du mot Saucisson. Voyez SAUCISSON.

BOUDINE. s. f.

BOUDINE. s. f. T. de Verrerie. Masse de verre qui forme une espèce de noyau au milieu d' un plateau de verre.

BOUDOIR. s. m.

BOUDOIR. s. m. Sorte de cabinet orné avec élégance, à l' usage particulier des dames, et dans lequel elles se retirent, lorsqu' elles veulent être seules ou s' entretenir avec des personnes intimes. Madame est dans son boudoir. Un joli boudoir. Un boudoir élégant.

BOUE. s. f.

BOUE. s. f. La fange des rues et des chemins. Un chemin plein de boue. Des rues pleines de boue. Un tas de boue. Être tout couvert de boue. Tomber dans la boue. Faire rejaillir de la boue. Les boues des rues. Enlever les boues des rues.

Payer les boues et lanternes, signifiait autrefois, Payer la taxe imposée pour l' enlèvement des boues et pour l' entretien des lanternes.

Prov. et fig., Cette maison n' est faite que de boue et de crachat, Elle n' est bâtie que de mauvais matériaux.

Prov., Ne pas faire plus de cas d' une chose que de la boue de ses souliers, Ne s' en soucier aucunement, la mépriser.

Fig., Tirer quelqu' un de la boue, Le tirer d' un état bas et abject. Traîner quelqu' un dans la boue, Proférer ou écrire contre lui des injures graves, des imputations diffamantes. Cet homme est dans la boue, est tombé dans la boue, Il est plongé dans l' abjection.

Fig., C' est une âme de boue, C' est une âme basse et vile.

BOUE

BOUE se dit quelquefois Du dépôt d' encre épaisse, qui se forme au fond de l' écritoire. Ce n' est plus de l' encre, c' est de la boue. Comment voulez-vous écrire avec cette boue?

BOUE

BOUE se dit, vulgairement, Du pus qui sort d' Un abcès. Un abcès dont il sort beaucoup de boue. Ce sens vieillit.

BOUES

BOUES au pluriel, se dit d' Une sorte de limon qui se trouve près de certaines eaux minérales, et qui est imprégné des matières que ces eaux charrient avec elles. Les médecins prescrivent les boues sous la forme de bain, pour combattre certaines affections rhumatismales, etc. Prendre les boues de Saint-Amand, de Barbotan, etc.

BOUÉE. s. f.

BOUÉE. s. f. T. de Marine. Il se dit d' Un morceau de bois ou de liége, d' un fagot, ou d' un baril vide, qui flotte au-dessus d' une ancre pour indiquer l' endroit où elle est mouillée.

Il se dit aussi de Toute marque semblable qui sert à indiquer les passages difficiles, les écueils, les bris de bâtiments, etc.

Bouée de sauvetage, ou Salvanos, Grand plateau de liége qu' on jette à la mer, lorsqu' un homme y est tombé, et qu' on ne peut pas lui donner d' autres secours.

BOUEUR. s. m.

BOUEUR. s. m. Charretier payé pour enlever les boues des rues avec un tombereau. Les boueurs de Paris.

BOUEUX, EUSE. adj.

BOUEUX, EUSE. adj. Plein de boue. Des chemins tout boueux. Une rue boueuse.

Impression boueuse, Celle dont l' encre s' écarte et tache le papier au delà de l' empreinte du caractère. On dit aussi, Écriture boueuse.

Estampe boueuse, Estampe tirée sur une planche mal essuyée, et où il est resté du noir entre les hachures.

BOUFFANT, ANTE. adj.

BOUFFANT, ANTE. adj. Qui bouffe, qui paraît gonflé. Il ne se dit que Des étoffes qui ont assez de consistance pour ne pas s' aplatir, et qui se soutiennent d' elles-mêmes. Une étoffe bouffante. Une garniture bouffante.

BOUFFANTE

BOUFFANTE au féminin, se disait autrefois, substantivement, d' Un petit panier qui servait aux femmes à soutenir et à faire bouffer leurs jupes.

Il s' est dit aussi d' Une sorte de filet léger et gaufré que les femmes se nouaient autour du cou, en guise de fichu.

BOUFFE. s. m.

BOUFFE. s. m. Bouffon. Il est familier, et ne se dit que Des acteurs qui jouent dans les opéras italiens.

Absol. et fam., Les bouffes, Le théâtre italien à Paris. Aller aux bouffes.

BOUFFÉE. s. f.

BOUFFÉE. s. f. Souffle de vent ou courant de vapeur, qui arrive brusquement et qui dure peu. Une bouffée de vent. Une bouffée de fumée. Il vient de temps en temps des bouffées de chaleur.

Il se dit quelquefois pour Halenée. Envoyer des bouffées de vin. Il nous empoisonnait par des bouffées d' ail. Il fumait auprès de nous, et nous envoyait des bouffées de tabac.

Il se dit, figurément et familièrement, pour Accès subit et passager, en parlant De la fièvre, des passions, etc. Une bouffée de fièvre. Ce n' est qu' une bouffée d' humeur, de colère. Il a quelquefois des bouffées de dévotion, de générosité. Ses bouffées d' orgueil sont très-ridicules.

Fig. et fam., Ne faire une chose, ne s' y adonner que par bouffées, Ne la faire, ne s' y adonner que par intervalles et par boutades. Il ne s' adonne au travail que par bouffées.

BOUFFER. v. n.

BOUFFER. v. n. Enfler, gonfler ses joues en soufflant. Il est familier, et ne se dit guère qu' en parlant D' une personne qui manifeste ainsi la colère dont elle est animée. Bouffer de colère.

Il se dit plus ordinairement De l' effet de certaines étoffes qui se soutiennent d' elles-mêmes, et qui, au lieu de s' aplatir, se courbent en rond. Une étoffe qui bouffe. Du ruban qui bouffe.

Il se dit, en termes de Maçonnerie, Du plâtre qui gonfle, et D' un mur qui pousse en dehors ou qui boucle.

Il se dit également Du pain, lorsqu' il enfle dans le four, par l' effet de la chaleur.

BOUFFETTE. s. f.

BOUFFETTE. s. f. Petite houppe qu' on attache à divers objets, pour servir d' ornement. Il faut des bouffettes à ce harnais.

Il se dit, particulièrement, Des noeuds de ruban un peu renflés qui font partie de certains ajustements d' homme ou de femme.

BOUFFIR. v. a.

BOUFFIR. v. a. Rendre enflé. Il ne se dit au propre qu' en parlant Des chairs. L' hydropisie lui a bouffi tout le corps.

Il est aussi neutre. Le visage lui bouffit tous les jours.

BOUFFI, IE. participe

BOUFFI, IE. participe Avoir le visage bouffi, les joues bouffies.

Par extension, Être bouffi de rage, de colère, Avoir le visage altéré, gonflé par une violente colère.

Fig., Être bouffi d' orgueil, de vanité, Être plein d' orgueil, de vanité, et l' annoncer par son air et ses manières.

Fig., Style bouffi, Style ampoulé.

BOUFFISSURE. s. f.

BOUFFISSURE. s. f. Enflure des chairs, molle, sans rougeur, et plus ou moins étendue, causée par un épanchement de sérosité, ou de sang, ou d' air. Bouffissure du visage.

Fig., Bouffissure du style, L' emploi des termes ampoulés, des expressions exagérées.

BOUFFON. s. m.

BOUFFON. s. m. Personnage de théâtre dont l' emploi est de faire rire. On le dit, par extension et presque toujours par dénigrement, d' Un homme qui prend à tâche de faire rire, par ses plaisanteries, les personnes dans la société desquelles il se trouve. Cet acteur est un bouffon assez amusant. C' est un excellent bouffon. C' est un très-bon bouffon. Son métier est de faire le bouffon. Faire le personnage de bouffon. Il se plaît à faire le bouffon. Un mauvais, un insipide bouffon. Un froid, un plat bouffon. Autrefois les rois, les princes avaient des bouffons.

Servir de bouffon, Être dans quelque société un objet de moquerie, de risée. Je vois bien, dit-il, que je sers ici de bouffon. On dit de même: Je ne prétends pas être votre bouffon. Suis-je donc votre bouffon? Etc.

Au féminin, Faire la bouffonne, se dit D' une femme qui cherche à faire rire une société. On dit aussi, C' est une petite bouffonne, en parlant D' une petite fille gaie et enjouée. Le substantif féminin est peu usité.

BOUFFON, ONNE. adj.

BOUFFON, ONNE. adj. Plaisant, facétieux. C' est un personnage bouffon. Avoir la mine bouffonne, l' humeur bouffonne. Discours bouffon. Style bouffon. Aventure bouffonne. Cela est bouffon, très-bouffon.

Il se dit substantivement, en parlant Des ouvrages d' esprit, et signifie alors, Le style bouffon, le genre bouffon, bassement comique. Cet auteur tombe trop souvent dans le bouffon.

BOUFFONNER. v. n.

BOUFFONNER. v. n. Faire ou dire des plaisanteries qui sentent le bouffon, qui ont quelque chose d' ignoble. Cet homme ne fait que bouffonner.

BOUFFONNERIE. s. f.

BOUFFONNERIE. s. f. Ce qu' on fait ou ce qu' on dit pour exciter le rire. Plaisante bouffonnerie. Plate bouffonnerie.

BOUGE. s. m.

BOUGE. s. m. Espèce de petit cabinet auprès d' une chambre. Une chambre avec un bouge. On ne l' emploie guère qu' en parlant Des maisons où logent les gens du bas peuple.

Il se dit aussi d' Un logement étroit et malpropre. C' est un bouge, un vrai bouge. Il est logé dans un mauvais bouge.

BOUGEOIR. s. m.

BOUGEOIR. s. m. Espèce de chandelier sans pied qu' on porte au moyen d' un manche ou d' un anneau, et dans lequel on met ordinairement une bougie. Un bougeoir d' argent. Un bougeoir de cuivre doré.

Il s' est dit, particulièrement, Du petit chandelier d' or qu' un valet de chambre portait au coucher du roi; et que le roi, lorsqu' il se déshabillait, faisait donner par distinction à quelqu' un des courtisans. Le roi fit donner le bougeoir à tel seigneur. Tel seigneur tenait le bougeoir.

BOUGER. v. n.

BOUGER. v. n. Se mouvoir de l' endroit où l' on est. Si vous bougez de votre place, vous me désobligerez. Si vous bougez, vous êtes mort.

Il s' emploie plus ordinairement avec la négation. Je ne bougerai de là, puisque vous l' ordonnez. Ne bougez de là. Ne bougez pas. Ne bougez. Il ne bouge pas plus qu' une statue, pas plus que s' il était mort.

Fam., Ne bouger d' un lieu, Y être fort assidu. Il ne bouge de cette maison. Il ne bouge pas du cabaret. Quand une fois il est à son atelier, dans son cabinet, il n' en bouge plus. Il ne bouge pas d' auprès de cette femme, Il est sans cesse auprès d' elle.

BOUGER

BOUGER signifie quelquefois, au figuré, S' agiter d' une manière hostile, se soulever. S' ils bougent, c' est à moi qu' ils auront affaire. Les mécontents n' osèrent pas bouger.

BOUGETTE. s. f.

BOUGETTE. s. f. Petit sac de cuir qu' on porte en voyage. Il est vieux.

BOUGIE. s. f.

BOUGIE. s. f. Chandelle de cire. Grosse bougie. Petite bougie. Bougie de table. Un bout de bougie. Allumer de la bougie. Ne brûler que de la bougie. Bougie blanche. Bougie jaune. Une livre de bougie. Allumer les bougies. Éteindre, souffler les bougies.

Aux bougies, À la lumière des bougies. Cette femme très-brune paraît belle aux bougies. Dîner aux bougies. Dans cette saison on dîne aux bougies.

Pain de bougie, Bougie mince et flexible, pliée en rond ou autrement, qu' on porte dans sa poche pour s' en servir au besoin, et qu' on nomme familièrement Rat de cave.

BOUGIE

BOUGIE en termes de Chirurgie, Petit cylindre flexible et sans cavité, fait de cire, de gomme élastique ou d' autre matière, qu' on introduit dans le canal de l' urètre, pour le dilater et le tenir ouvert, ou pour y détruire, par la suppuration, des obstacles qui s' opposent à la sortie de l' urine.

BOUGIER. v. a.

BOUGIER. v. a. Passer sur la cire fondue d' une bougie allumée les bords de quelque étoffe, pour empêcher qu' elle ne s' effile. Bougier du taffetas.

BOUGIÉ, ÉE. participe

BOUGIÉ, ÉE. participe

BOUGONNER. v. n.

BOUGONNER. v. n. Gronder entre ses dents. Cette vieille ne fait que bougonner. Il est très-familier.

BOUGRAN. s. m.

BOUGRAN. s. m. Sorte de toile forte et gommée, dont les tailleurs se servent pour mettre dans quelques parties d' un habit, entre la doublure et l' étoffe, afin de les tenir plus fermes. Mettre du bougran dans un collet, à des boutonnières.

BOUILLANT, ANTE. adj.

BOUILLANT, ANTE. adj. Qui bout. De l' eau bouillante. De l' huile bouillante.

Il se dit figurément Des personnes, et signifie, Prompt, vif, ardent. Un homme bouillant. Un courage bouillant. Un esprit bouillant. Une jeunesse bouillante. C' est un homme qui a le sang bouillant.

Bouillant de colère, d' impatience, etc., Plein de colère, d' impatience, etc.

BOUILLE. s. f.

BOUILLE. s. f. Longue perche dont les pêcheurs se servent pour remuer la vase et troubler l' eau, afin que le poisson entre plus facilement dans les filets.

BOUILLER. v. a.

BOUILLER. v. a. Troubler l' eau avec une bouille.

Bouiller une étoffe, La marquer suivant les règles prescrites.

BOUILLÉ, ÉE. participe

BOUILLÉ, ÉE. participe

BOUILLI. s. m.

BOUILLI. s. m. Viande cuite dans un pot, dans une marmite, et qui a servi à faire du bouillon. Il se dit ordinairement Du boeuf. Ne manger que du bouilli. Couper, servir le bouilli. La soupe et le bouilli. Un bon bouilli. Un morceau de bouilli. Bouilli gras, maigre, entrelardé.

BOUILLIE. s. f.

BOUILLIE. s. f. Sorte d' aliment qui est fait de lait et de farine bouillis ensemble jusqu' à une certaine consistance, et qu' on donne ordinairement aux petits enfants. Faire de la bouillie. Donner de la bouillie à un enfant. Lui faire manger de la bouillie. Un poêlon de bouillie.

Fig. et fam., Cette viande s' en va toute en bouillie, Elle a perdu sa consistance, pour avoir bouilli trop longtemps.

Prov. et fig., Faire de la bouillie pour les chats, Prendre de la peine pour faire une chose qui ne servira à rien.

BOUILLIE

BOUILLIE se dit aussi Des chiffons bouillis et réduits en pâte liquide, avec lesquels se fabriquent le papier et le carton.

BOUILLIR. v. n.

BOUILLIR. v. n. (Je bous, tu bous, il bout; nous bouillons, vous bouillez, ils bouillent. Je bouillais. Je bouillis. Je bouillirai. Je bouillirais. Bous. Qu' il bouille. Que je bouille. Que je bouillisse. Bouillant.) Il se dit proprement Des liquides, lorsque la chaleur ou la fermentation y produit un mouvement, et qu' il se forme des bulles, de petites ondes à la surface. Faire bouillir de l' eau. Mettre de l' eau bouillir. Du lait qui bout, qui commence à bouillir. Quand l' eau bouillira. Le vin bout dans la cuve. La chaux vive bout quand on l' arrose d' eau.

Prov. et fig., Bouillir du lait à quelqu' un, Lui faire plaisir, lui dire quelque chose d' agréable. C' est lui bouillir du lait que de lui parler de ses vers, de cette femme. Dans cette phrase, Bouillir est employé activement.

Fig., Le sang lui bout dans les veines, se dit D' un jeune homme ardent, fougueux, dans la première vigueur de l' âge.

Fig., Cela fait bouillir le sang, se dit De ce qui cause une vive impatience. On dit de même, Mon sang bout quand je vois, quand j' entends de pareilles choses.

Fig., La tête me bout, la cervelle me bout, Je sens une excessive chaleur à la tête.

Fig., Bouillir d' impatience, Éprouver une impatience violente.

BOUILLIR

BOUILLIR se dit aussi Des choses qu' on fait cuire dans l' eau ou dans quelque autre liquide. Faire bouillir de la viande, des châtaignes, des pommes de terre, etc. Faire bouillir des herbes.

Il se dit également Du vaisseau où l' on fait cuire quelque chose. Faire bouillir le pot. Le pot bout.

Fam., Cela fait bouillir la marmite; cela sert, cela aide à faire bouillir la marmite, à faire bouillir le pot, se dit De ce qui contribue particulièrement à faire subsister un ménage. Ce petit emploi l' aide à faire bouillir la marmite.

Fig. et fam., N' être bon ni à rôtir, ni à bouillir, N' être propre à rien. Il se dit Des choses et des personnes. Cet homme n' est bon ni à rôtir, ni à bouillir.

BOUILLI, IE. participe

BOUILLI, IE. participe Du boeuf bouilli. De la viande bouillie. Des châtaignes bouillies.

Cuir bouilli, Cuir de vache préparé d' une certaine façon, et endurci à force de bouillir. Une tabatière de cuir bouilli.

BOUILLOIRE. s. f.

BOUILLOIRE. s. f. Vaisseau de cuivre, ou d' autre métal, destiné particulièrement à faire bouillir de l' eau.

BOUILLON. s. m.

BOUILLON. s. m. Il se dit de Ces petites ondes qui se forment à la surface d' un liquide lorsqu' il bout. Faire bouillir de l' eau à petits bouillons, à gros bouillons.

Il n' y faut qu' un ou deux, que deux ou trois bouillons, se dit D' une chose qu' il ne faut pas faire bouillir longtemps. Il ne faut que deux ou trois bouillons pour faire cette tisane, pour cuire ce poisson.

Fig. et fam., Dans les premiers bouillons de sa colère, Dans les premiers mouvements, dans les premiers transports de sa colère.

BOUILLON

BOUILLON se dit aussi de L' eau qu' on a fait bouillir quelque temps avec de la viande, ou avec des herbes, pour servir de nourriture ou de remède. Il n' y a pas assez de bouillon dans ce potage. Cela fait un bouillon clair. Bouillon perlé. Bouillon nourrissant. Bouillon succulent. Bouillon gras. Bouillon à la viande. Bouillon d' os, de gélatine. Bouillon aux herbes. Une écuellée de bouillon. Bouillons amers. Bouillons rafraîchissants. Bouillon de grenouilles, de tortue, de poulet, de veau, d' herbes, etc.

Prendre un bouillon, Avaler autant de bouillon qu' il en tient à peu près dans une écuelle, dans un bol. Il a pris un bouillon avant de partir. Il prend des bouillons rafraîchissants. On dit dans un sens analogue: Faire chauffer un bouillon. Apporter un bouillon à quelqu' un. Etc.

Être réduit au bouillon, être au bouillon, se dit D' une personne infirme qui ne peut prendre aucune nourriture solide.

Bouillon coupé, Bouillon affaibli par un mélange d' eau.

BOUILLON

BOUILLON se dit aussi Des ondes que forme un liquide, lorsqu' il est agité, lorsqu' il tombe ou jaillit. L' eau sort à gros bouillons de cette source. Cette source fait de gros bouillons d' eau. Une fontaine qui jette de gros bouillons.

Il se dit, par exagération, Du sang qui sort abondamment d' une blessure, ou par la bouche. Le sang sortait à gros bouillons de sa blessure. Il a vomi le sang à gros bouillons.

Bouillon d' eau, Jet d' eau qui sort en grande abondance, sans s' élever bien haut. Au bout de l' allée, on voit un gros bouillon d' eau.

BOUILLON

BOUILLON se dit, par extension, de Certains gros plis ronds qu' on fait à quelques étoffes pour la parure et l' ornement, soit dans les vêtements, soit dans les meubles. Du taffetas renoué à gros bouillons.

BOUILLON

BOUILLON se dit encore d' Une bulle d' air qui se trouve engagée dans le verre.

BOUILLON-BLANC. s. m.

BOUILLON-BLANC. s. m. T. de Botan. Espèce de molène, plante fort commune, dont les fleurs sont employées en médecine comme pectorales.

BOUILLONNANT, ANTE. adj.

BOUILLONNANT, ANTE. adj. Qui bouillonne. Une eau bouillonnante.

BOUILLONNEMENT. s. m.

BOUILLONNEMENT. s. m. Mouvement, agitation d' un liquide qui bouillonne. Le bouillonnement de l' eau. Le bouillonnement d' une source. Le bouillonnement du sang.

BOUILLONNER. v. n.

BOUILLONNER. v. n. Il se dit De l' eau et des autres liquides, lorsqu' ils jaillissent, tombent ou s' agitent en formant des bouillons. Une fontaine qui bouillonne. Une source qui bouillonne. Le sang bouillonnait en sortant de la plaie. L' eau commence à bouillonner. Faire bouillonner l' eau en l' agitant.

Fig., Bouillonner de fureur, de colère, Être agité de fureur, d' une violente colère.

Activem., Bouillonner une robe, une étoffe, un ruban, Y faire les gros plis qu' on appelle des bouillons.

BOUILLOTTE. s. f.

BOUILLOTTE. s. f. Voyez BOUILLOIRE.

BOUILLOTTE. s. f.

BOUILLOTTE. s. f. Espèce de brelan à cinq personnes, où l' on cède sa place quand on a perdu sa cave, c' est-à-dire, tout ce qu' on avait devant soi. Jouer à la bouillotte.

BOUJARON. s. m.

BOUJARON. s. m. T. de Marine. Petite mesure de fer-blanc qui sert, dans la cambuse, à distribuer les divers liquides à l' équipage, et qui contient le seizième d' une pinte. Un boujaron d' eau-de-vie.

BOULAIE. s. f.

BOULAIE. s. f. Champ planté de bouleaux. Il est peu usité.

BOULANGER, ÈRE. s.

BOULANGER, ÈRE. s. Celui, celle dont le métier est de faire et de vendre du pain. Maître boulanger. Garçon boulanger. Acheter du pain chez le boulanger. Pain de boulanger. La boutique, le fonds d' un boulanger. C' est mon boulanger. Un bon boulanger. Une riche boulangère.

BOULANGER. v. a.

BOULANGER. v. a. Pétrir du pain, et le faire cuire. Un garçon qui boulange bien. Cette femme sait boulanger.

BOULANGÉ, ÉE. participe

BOULANGÉ, ÉE. participe Du pain bien boulangé.

BOULANGERIE. s. f.

BOULANGERIE. s. f. L' art de faire le pain, ou Le commerce du boulanger. Il entend bien la boulangerie.

Il se dit aussi Du lieu où se fait le pain, dans certains établissements publics, dans les communautés, dans les maisons à la campagne. Aller à la boulangerie.

Il se dit également de L' établissement, du fonds d' un boulanger. Il a vendu sa boulangerie.

BOULE. s. f.

BOULE. s. f. Corps sphérique, corps rond en tous sens. Il se dit surtout Des objets de cette forme qui sont faits par la main de l' homme. Boule de bois. Boule d' ivoire. Boule de fer, de cuivre. Boule creuse. Un clocher, un obélisque surmonté d' une boule. Duns certaines assemblées délibérantes, on se sert de petites boules pour voter au scrutin. Boule noire. Boule blanche. Mettre sa boule dans l' urne. Une boule à jouer au mail. Une boule de mail. Une boule à jouer aux quilles. Une boule de quilles. Une boule de neige.

Par extension et fam., Être rond comme une boule, Être gros et replet. Cet enfant est rond comme une boule. On dit aussi, Se mettre en boule, Se ramasser, se pelotonner.

En Pharmacie, Boule de Mars ou de Nancy, Tartre chalybé, ou tartrate de potasse et de fer, qu' on a mis en boule. Eau de boule, Liqueur tonique qu' on prépare en mettant des boules de Mars dans de l' eau-de-vie. L' eau de boule est bonne pour les contusions.

Jeu de boule, Jeu où plusieurs personnes font rouler des boules vers un but, en cherchant à les faire arriver le plus près de ce but qu' il est possible. Jouer à la boule. Joueur de boule. Il se dit aussi Du lieu où l' on joue à la boule. Jeu de boule couvert. Jeu de boule découvert.

Avoir la boule, Avoir l' avantage de jouer le premier. Il faut voir à qui aura la boule. On joue en trente, et ils ont dix et la boule.

Aller à l' appui de la boule, Jouer sa boule, de manière qu' elle pousse celle du joueur avec qui l' on est de moitié, et qu' elle l' approche du but.

Fig. et fam., Aller à l' appui de la boule, Seconder celui qui a commencé dans quelque affaire que ce soit; Appuyer une proposition qui a été faite, un avis qui a été ouvert. Vous n' avez qu' à commencer, j' irai à l' appui de la boule.

Au Jeu de quilles, Pied à boule, se dit Pour avertir celui qui joue à rabattre, de tenir le pied à l' endroit où sa boule s' est arrêtée. On dit aussi, Tenez pied à boule, tenir pied à boule.

Fig. et fam., Tenir pied à boule, Être extrêmement assidu, s' attacher à quelque travail avec beaucoup d' application et de persévérance. Faire tenir pied à boule à quelqu' un, L' obliger à une grande assiduité.

Prov. et fig., La boule noire lui tombe toujours, Le sort lui est toujours défavorable. Il attrape toujours la boule noire, C' est toujours sur lui que tombent les mauvais traitements.

BOULE

BOULE se dit aussi de Certains arbrisseaux taillés en forme de boule. Une boule de myrte. Une boule de chèvrefeuille.

En Botan., Boule-de-neige, Espèce de viorne dont les fleurs blanches sont rassemblées en boules.

À LA BOULE VUE, À BOULE VUE. loc. adverbiales et familières

À LA BOULE VUE, À BOULE VUE. loc. adverbiales et familières Précipitamment, avec peu d' attention. Faire quelque chose à la boule vue. On a jugé cela à boule vue.

BOULEAU. s. m.

BOULEAU. s. m. Arbre de nos forêts, dont le bois est blanc, et qui est employé à une foule d' usages économiques, surtout dans le nord de l' Europe. Les menues branches du bouleau servent à faire des balais. Un balai de bouleau. En Norwége et dans le nord de la Suède, on couvre les maisons avec l' écorce du bouleau. Les Russes emploient la séve du bouleau pour faire la bière.

BOULEDOGUEs.m.

BOULEDOGUEs.m. qui est une altération du mot anglais Bulldog. Espèce de chien dogue dont les dents sont en crochet.

BOULET. s. m.

BOULET. s. m. Boule de fer fondu, de différentes grosseurs, dont on charge les canons. Un boulet de canon. Un boulet de vingt-quatre livres. Un boulet de vingt-quatre. Un boulet de calibre. Il fut tué d' un boulet de canon. Un boulet de canon lui emporta la cuisse. On charge quelquefois les canons avec des boulets de pierre.

Boulet ramé, ou Boulet à deux têtes, Boulet de canon divisé en deux parties qui tiennent l' une à l' autre par une chaîne ou par une barre de fer, et dont on se sert dans les combats sur mer.

Boulet rouge, Boulet qu' on a fait rougir au feu avant que de le mettre dans le canon. Tirer à boulets rouges.

Fig. et fam., Tirer à boulets rouges sur quelqu' un, En dire les choses les plus offensantes; ou Le tourmenter par des railleries, par des épigrammes.

BOULET

BOULET dans la Législation militaire, se dit d' Une peine afflictive et infamante qui consiste à traîner le boulet. Quand la dégradation du condamné a lieu, il passe devant la troupe assemblée, ayant à la jambe une chaîne à l' extrémité de laquelle est attaché un boulet. Condamner un déserteur au boulet.

BOULET

BOULET en termes d' Art vétérinaire, Jointure qui est au-dessus du paturon de la jambe d' un cheval. Un cheval blessé au boulet.

BOULETÉ, ÉE. adj.

BOULETÉ, ÉE. adj. T. d' Art vétérinaire. Il se dit D' un cheval dont le boulet est hors de sa situation naturelle. Ce cheval est bouleté.

BOULETTE. s. f.

BOULETTE. s. f. Petite boule de cire, de papier, de mie de pain, etc. Pendant toute la classe ces deux écoliers se sont lancé des boulettes de pain à la figure. Jeter des boulettes.

Il se dit particulièrement, en termes de Pâtisserie et de Cuisine, de Petites boules de pâte ou de chair hachée. D' excellentes boulettes. Mettre des boulettes de viande hachée dans un ragoût, dans un pâté.

BOULEUX. s. m.

BOULEUX. s. m. Il se dit D' un cheval trapu, qui n' est propre qu' à des services de fatigue. Le cheval qu' il a acheté est un assez bon bouleux.

Fig. et fam., C' est un bon bouleux, C' est un homme d' une capacité médiocre, mais qui ne laisse pas de bien faire son devoir dans l' occasion.

BOULEVARD. s. m.

BOULEVARD. s. m. (Quelques-uns écrivent encore, Boulevart.) Le terre-plein d' un rempart, tout le terrain d' un bastion ou d' une courtine. Se promener sur le boulevard. Un boulevard revêtu de pierre. Ce terme n' est plus usité dans l' Art militaire.

Il se dit, par extension, d' Une promenade plantée d' arbres qui fait le tour d' une ville, et qui occupe ordinairement l' espace où étaient d' anciens remparts. Les boulevards de Paris. Se promener sur les boulevards. Les boulevards intérieurs, extérieurs.

BOULEVARD

BOULEVARD se dit, figurément, d' Une place forte qui met un grand pays à couvert de l' invasion des ennemis. Cette place est le boulevard de l' Italie. Malte fut longtemps le boulevard de la chrétienté contre les Turcs.

Il se dit, dans un sens encore plus figuré, de Tout ce qui offre à une grande réunion d' hommes, à un ou plusieurs peuples, sauvegarde et protection. L' union des citoyens est le plus sûr boulevard de l' État. Ce héros fut le boulevard de la chrétienté.

BOULEVERSEMENT. s. m.

BOULEVERSEMENT. s. m. Renversement qui produit un grand désordre. Ce tremblement de terre fit un bouleversement général.

Il se dit figurément en parlant D' un État, des affaires publiques ou particulières. Au milieu de ce bouleversement, bien des fortunes furent anéanties. Les bouleversements qui renversent les empires. Ses affaires sont dans un bouleversement total.

BOULEVERSER. v. a.

BOULEVERSER. v. a. Ruiner, abattre, renverser entièrement. L' ouragan, le tremblement de terre a tout bouleversé.

Il signifie quelquefois, Agiter, troubler avec violence. Quand la surface des mers est bouleversée par la tempête.

Il signifie aussi, simplement, Déranger, mettre sens dessus dessous. Bouleverser tout dans une maison, dans une chambre, dans un cabinet. Pour trouver ce livre, j' ai bouleversé toute ma bibliothèque.

Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral, en parlant D' un grand désordre, d' une confusion extrême. Cet événement bouleversa toute l' Europe. Ce ministre a bouleversé l' État. Les pertes que ce négociant vient d' éprouver ont bouleversé sa fortune, ses affaires. Cette nouvelle lui bouleversa l' esprit, la tête, Lui altéra l' esprit. On dit à peu près de même, Cela m' a bouleversé, m' a tout bouleversé, Cela m' a causé une émotion extraordinaire et fort pénible.

BOULEVERSÉ, ÉE. participe

BOULEVERSÉ, ÉE. participe

BOULEVUE

BOULEVUE (À LA ou À). loc. adv. Voyez BOULE.

BOULIER. s. m.

BOULIER. s. m. T. de Pêche. Espèce de filet qu' on tend aux embouchures des étangs salés.

BOULIMIE. s. f.

BOULIMIE. s. f. T. de Médec. Faim excessive et si pressante, qu' elle cause des défaillances quand on ne là satisfait pas promptement.

BOULIN. s. m.

BOULIN. s. m. Trou pratiqué dans un colombier, afin que les pigeons s' y retirent et y fassent leurs petits. Un colombier garni de boulins.

Il se dit également de Pots de terre faits exprès pour servir de retraite à des pigeons, pour attirer des pigeons étrangers.

BOULIN

BOULIN en termes de Maçonnerie, se dit Des trous qu' on fait à un mur pour recevoir les pièces de bois qui portent les échafaudages; et, par extension, de Ces pièces de bois mêmes.

BOULINE. s. f.

BOULINE. s. f. T. de Marine. Cordage amarré vers le milieu de chaque côté d' une voile carrée, pour lui faire prendre le vent de côté. La bouline de la grande voile, de la misaine, etc. Haler la bouline.

Aller à la bouline, Tenir le plus près du vent, recevoir le vent de biais en mettant les voiles de côté par le moyen des boulines.

Courir la bouline, se dit D' un châtiment qui consiste à faire passer le condamné entre deux haies de matelots qui le frappent avec des garcettes.

BOULINER. v. a.

BOULINER. v. a. T. de Marine. Haler la bouline, les boulines. Bouliner une voile.

Il signifie aussi, Aller à la bouline, naviguer avec un vent de biais; et, dans ce sens, il est neutre. Il nous faudra bouliner. Nous avons bouliné tant de jours contre des vents de telle partie.

Fig. et fam., Il va boulinant, se dit D' un homme un peu lourd, qui va d' un pas pesant et un peu incertain, penchant du côté où il appuie. Cette phrase est peu usitée.

BOULINÉ, ÉE. participe

BOULINÉ, ÉE. participe

BOULINGRIN. s. m.

BOULINGRIN. s. m. Pièce de gazon que l' on tond et que l' on entretient, dans un jardin, dans un parc, etc. Passer le cylindre sur un boulingrin.

BOULINIER. s. m.

BOULINIER. s. m. T. de Marine. Il se dit D' un bâtiment, selon qu' il va bien ou mal à la bouline. Ce navire est un bon boulinier, un mauvais boulinier. Ce terme vieillit.

BOULOIR. s. m.

BOULOIR. s. m. Instrument avec lequel on remue la chaux quand on l' éteint, et quand on la mêle avec le sable ou le ciment.

BOULON. s. m.

BOULON. s. m. T. de Serrurerie, de Charpenterie et de Charronnage. Grosse cheville de fer qui a une tête à un bout, et à l' autre une ouverture où l' on passe une clavette, pour l' arrêter. On se sert quelquefois de boulons pour soutenir une poutre. Les boulons du train d' un carrosse. Le boulon d' une poulie. Le boulon qui sert à unir les deux flasques d' un affût.

BOULONNER. v. n.

BOULONNER. v. n. Arrêter avec un boulon. Il se dit surtout en parlant Des pièces de charpente.

BOULONNÉ, ÉE. participe

BOULONNÉ, ÉE. participe

BOUQUE. s. f.

BOUQUE. s. f. Terme de navigation dont on se servait autrefois en Amérique pour désigner Une passe, une bouche, un canal, un détroit. Il est vieux, mais ses dérivés Embouquer et Débouquer sont encore usités.

BOUQUER. v. a. et n.

BOUQUER. v. a. et n. Baiser par force. Il ne se dit guère au propre que D' un singe ou d' un enfant, lorsqu' on les force à baiser ce qu' on leur présente. Bouquez cela. Faire bouquer un singe.

Fig., Faire bouquer quelqu' un, Le forcer à faire quelque chose qui lui déplaît, ou L' empêcher de faire ce qu' il voulait. Il a eu beau résister, on l' a fait bouquer. Ce verbe est familier et vieux.

BOUQUÉ, ÉE. participe

BOUQUÉ, ÉE. participe

BOUQUET. s. m.

BOUQUET. s. m. Assemblage de fleurs liées ensemble. Un bouquet de fleurs. Un bouquet de roses. Un bouquet de violettes. Un bouquet de diverses sortes de fleurs. Faire un bouquet. Cueillir un bouquet. Vendre des bouquets. Offrir un bouquet à une dame. Donner, porter un bouquet à quelqu' un, le jour de sa fête. Sentir un bouquet. Des bouquets de noce. Le bouquet de la mariée. Mettre un bouquet à sa boutonnière.

Il se dit, figurément, d' Une petite pièce de vers adressée à une personne le jour de sa fête. Bouquet à une jeune personne, à ma soeur, etc.

Il se dit aussi, quelquefois, Du cadeau que l' on fait à une personne, à l' occasion de sa fête. J' ai donné à ma soeur une robe, un châle pour son bouquet.

BOUQUET

BOUQUET se dit, par extension, de L' assemblage de certaines choses qui sont liées ensemble, ou qui tiennent naturellement l' une avec l' autre. Un bouquet de plumes. Un bouquet de diamants. Un bouquet de pierreries. Un bouquet de perles. Un bouquet de cerises. Mettre un bouquet de persil dans un ragoût.

Bouquet de paille, Poignée de paille que l' on met à la queue ou au cou des chevaux, pour indiquer qu' ils sont à vendre.

Prov. et fig., Cette fille a le bouquet sur l' oreille, Elle est à marier. On dit également quelquefois, Cette maison a le bouquet sur l' oreille, Elle est à vendre.

Bouquet de bois, Petite touffe de bois de haute futaie. Il a un bouquet de bois auprès de sa maison.

Avoir la barbe par bouquets, N' en avoir que par petites touffes, et par-ci par-là.

En termes d' Artificier, Bouquet d' artifice, bouquet de fusées, Paquet de différentes pièces d' artifice qui partent ensemble. La gerbe de fusées ou girandole qui termine le feu d' artifice, se nomme absolument Le bouquet. On dit quelquefois, figurément et familièrement, Réserver une chose pour le bouquet, Réserver pour la fin ce qu' il y a de mieux dans un récit, dans une fête, etc. Je réservais cela pour le bouquet.

BOUQUET

BOUQUET se dit aussi Du parfum qui distingue certaines qualités de vin. Le bouquet du vin de Bourgogne. Ce vin a du bouquet, a un bouquet agréable.

BOUQUETS

BOUQUETS au pluriel, se dit, en termes de Médecine vétérinaire, d' Une espèce de gale qui vient au museau des moutons.

BOUQUETIER. s. m.

BOUQUETIER. s. m. Vase propre à mettre des fleurs.

BOUQUETIÈRE. s. f.

BOUQUETIÈRE. s. f. Celle qui fait des bouquets de fleurs naturelles, pour les vendre.

BOUQUETIN. s. m.

BOUQUETIN. s. m. Sorte de bouc sauvage qui vit sur les plus hautes montagnes.

BOUQUIN. s. m.

BOUQUIN. s. m. Vieux bouc. Sentir le bouquin, Avoir l' odeur puante d' un vieux bouc.

Il se dit quelquefois Des satyres, parce que, selon la Fable, ils étaient faits comme des boucs depuis la ceinture jusqu' en bas. Ce sens est vieux.

Cornet à bouquin, Sorte de trompe recourbée qui est faite ordinairement d' une corne.

BOUQUIN

BOUQUIN est aussi Le nom qu' on donne au lièvre mâle.

BOUQUIN

BOUQUIN se dit encore d' Un vieux livre dont on fait peu de cas. Feuilleter de vieux bouquins. Acheter des bouquins. Que faites-vous de ce bouquin?

BOUQUINER. v. n.

BOUQUINER. v. n. Chercher de vieux livres, et en général des livres d' occasion, dans les boutiques ou sur les étalages de libraires. Il passe des journées entières à bouquiner. Aimer à bouquiner. Ce sens et le suivant sont familiers.

Il se dit aussi en parlant De l' habitude de lire de vieux livres. Il s' amuse tout le jour à bouquiner dans son cabinet.

BOUQUINER

BOUQUINER se dit en outre Des lièvres qui couvrent leurs femelles.

BOUQUINERIE. s. f.

BOUQUINERIE. s. f. Amas de bouquins, de livres peu estimés. Ne vous arrêtez pas à voir ces livres, c' est de la bouquinerie. Il est familier et peu usité.

BOUQUINEUR. s. m.

BOUQUINEUR. s. m. Celui qui cherche de vieux livres, qui aime à bouquiner. C' est un bouquineur. Il est familier.

BOUQUINISTE. s. m.

BOUQUINISTE. s. m. Celui qui achète et revend de vieux livres, des bouquins.

BOURACAN. s. m.

BOURACAN. s. m. Sorte de gros camelot. Manteau de bouracan.

BOURBE. s. f.

BOURBE. s. f. Fange, boue. Il ne se dit guère que de La fange de la campagne, et signifie particulièrement, Le fond des eaux croupissantes des étangs et des marais. Bourbe épaisse, puante. Un fossé plein de bourbe. Une carpe qui sent la bourbe.

BOURBEUX, EUSE. adj.

BOURBEUX, EUSE. adj. Plein de bourbe. Eau bourbeuse. Un étang bourbeux. Une rivière bourbeuse. Chemin bourbeux. Fossé bourbeux.

BOURBIER. s. m.

BOURBIER. s. m. Lieu creux et plein de bourbe. S' engager, entrer, tomber dans un bourbier. Se tirer d' un bourbier.

Fig. et fam., Se mettre dans un bourbier, S' engager dans une mauvaise affaire. Il s' est mis dans un bourbier d' où il aura peine à se tirer.

BOURBILLON. s. m.

BOURBILLON. s. m. Corps blanchâtre et filamenteux, portion de tissu cellulaire gangrené qu' on trouve au centre d' un furoncle, d' un javart. Quand le bourbillon est sorti, on est tout d' un coup soulagé. Ce cheval a un javart; mais, dès que le bourbillon sera sorti, il pourra marcher.

BOURCETTE. s. f.

BOURCETTE. s. f. Voyez MÂCHE.

BOURDAINE ou BOURGÈNE. s. f.

BOURDAINE ou BOURGÈNE. s. f. T. de Botan. Arbrisseau dont l' écorce est purgative, et dont le bois, blanc et tendre, fournit le charbon le plus propre à la fabrication de la poudre à canon. La bourdaine est une espèce de nerprun.

BOURDALOU. s. m.

BOURDALOU. s. m. Tresse qu' on attache avec une boucle autour de la forme d' un chapeau.

Il se dit aussi d' Une sorte de pot de chambre de forme oblongue.

BOURDE. s. f.

BOURDE. s. f. Mensonge, défaite. Il vous dit qu' il vient du travail, c' est une bourde: il sort du cabaret. Donner des bourdes à quelqu' un. C' est un donneur de bourdes. Conteur de bourdes. Ce mot et les deux suivants sont populaires.

BOURDER. v. n.

BOURDER. v. n. Se moquer, dire des mensonges, des sornettes.

BOURDEUR. s. m.

BOURDEUR. s. m. Menteur, celui qui donne des bourdes.

BOURDILLON. s. m.

BOURDILLON. s. m. Bois de chêne refendu et propre à faire des futailles.

BOURDON. s. m.

BOURDON. s. m. Long bâton fait au tour, surmonté d' un ornement en forme de pomme, et que les pèlerins portent ordinairement dans leurs voyages. Marcher avec un bourdon. Avoir le bourdon à la main.

BOURDON. s. m.

BOURDON. s. m. Genre d' insectes assez semblables aux abeilles, et qui ont à peu près les mêmes moeurs.

Il se dit aussi Des abeilles mâles, que les abeilles ouvrières tuent dès que la reine est fécondée.

BOURDON

BOURDON en termes de Musique, se dit Du ton qui sert de basse continue dans divers instruments, tels que la vielle, la musette, la cornemuse. Il se dit aussi de La corde qui donne ce ton. Bourdon de vielle.

Bourdon d' orgue, Celui des jeux de l' orgue qui fait la basse, et qui a les tuyaux les plus gros et les plus longs.

Faux-bourdon, Pièce de musique dont toutes les parties se chantent note contre note. Voilà un beau faux-bourdon. Chanter en faux-bourdon.

BOURDON

BOURDON se dit aussi d' Une grosse cloche. Le bourdon de Notre-Dame de Paris.

BOURDON

BOURDON en termes d' Imprimerie, Faute d' un compositeur qui a passé un ou plusieurs mots de la copie. On a fait un bourdon dans cette page. Il y a plusieurs bourdons dans cette feuille.

BOURDONNEMENT. s. m.

BOURDONNEMENT. s. m. Bruit que font entendre quelques petits oiseaux et beaucoup d' insectes, quand ils volent, quelquefois même quand on les saisit. Le bourdonnement des oiseaux-mouches, des colibris. Le bourdonnement des abeilles, des hannetons, etc.

Il signifie figurément, Le murmure sourd et confus d' un grand nombre de personnes réunies qui parlent, qui discutent entre elles. Après qu' il eut achevé de parler, on entendit dans toute l' assemblée un bourdonnement, un grand bourdonnement.

BOURDONNEMENT

BOURDONNEMENT se dit aussi d' Un bruit sourd et continuel que l' on croit entendre, et qui est seulement un effet de quelque altération de l' oreille interne. Cette maladie lui a laissé un bourdonnement dans l' oreille, un bourdonnement d' oreille.

BOURDONNER. v. n.

BOURDONNER. v. n. Bruire sourdement. Il se dit, au propre, Du bourdonnement des insectes, etc. Des mouches qui bourdonnent aux oreilles. Un hanneton qui bourdonne. Les colibris bourdonnent autour de cet arbrisseau.

Il se dit, par extension, Du murmure sourd et confus d' un grand nombre de personnes réunies qui parlent, qui discutent entre elles. Quand il eut cessé de parler, on entendit bourdonner toute l' assemblée.

BOURDONNER

BOURDONNER est aussi verbe actif, et signifie, Chanter à demi-voix, entre ses dents. Il bourdonne toujours quelques vieux airs.

Il signifie encore figurément, Faire entendre des discours importuns. Que venez-vous nous bourdonner sans cesse? Dans ces deux derniers sens, il est familier.

BOURDONNÉ, ÉE. participe

BOURDONNÉ, ÉE. participe

BOURDONNET. s. m.

BOURDONNET. s. m. T. de Chirur. Rouleau de charpie de forme oblongue, qui sert à tamponner une plaie, à en absorber le pus, etc.

BOURG. s. m.

BOURG. s. m. (On prononce Bourk.) Grand village où il se tient des marchés. Gros bourg. Grand bourg.

BOURGADE. s. f.

BOURGADE. s. f. Petit bourg, village dont les maisons disséminées occupent un assez grand espace. Une bourgade de tant de maisons, de tant de feux.

BOURGÈNE. s. f.

BOURGÈNE. s. f. Voyez BOURDAINE.

BOURGEOIS, EOISE. s.

BOURGEOIS, EOISE. s. Citoyen d' une ville. Bourgeois de Paris. Un riche bourgeois. Un bon bourgeois. Il épousa une riche bourgeoise.

Il se disait autrefois, collectivement, de Tout le corps des citoyens ou bourgeois d' une ville. Cela mécontenta le bourgeois. Le bourgeois prit les armes.

Il se dit, parmi les ouvriers, Des personnes pour lesquelles ils travaillent, quelle que soit leur qualité. Il ne faut pas tromper le bourgeois. Travailler chez les bourgeois.

BOURGEOIS, EOISE

BOURGEOIS, EOISE est aussi la dénomination dont se servent les garçons, et les ouvriers et ouvrières, dans les différents métiers, pour désigner Le maître ou la maîtresse chez qui ils travaillent. Son bourgeois n' est pas content de lui. Sa bourgeoise l' a congédiée.

BOURGEOIS

BOURGEOIS se dit aussi par opposition à Noble, ou à Militaire. Un simple bourgeois. Il n' est pas gentilhomme, mais c' est un honnête bourgeois. Les militaires et les bourgeois.

Il se dit quelquefois, par hauteur et par dénigrement, Pour reprocher à un homme, ou qu' il n' est pas noble, ou qu' il n' a aucun usage du grand monde. Ce n' est qu' un bourgeois, qu' un petit bourgeois. Cela sent bien son bourgeois.

BOURGEOIS

BOURGEOIS est aussi adjectif, et s' emploie dans plusieurs acceptions différentes. Ainsi on dit:

Caution bourgeoise, Caution solvable et facile à discuter. Cette locution a vieilli.

Garde bourgeoise. Voyez GARDE.

Comédie bourgeoise, Représentation d' une ou de plusieurs pièces de théâtre, donnée par des personnes qui ne jouent la comédie que pour leur amusement.

Ordinaire bourgeois, cuisine bourgeoise, soupe bourgeoise, Chère, cuisine, soupe bonne et simple.

Maison bourgeoise, Maison simple et propre, sans luxe ni recherche: on le dit aussi d' Une maison quelconque, par opposition Aux hôtels, aux maisons garnies.

Vin bourgeois, Vin non frelaté, et qu' on a dans sa cave. Il se dit par opposition à Vin de cabaret.

Habit bourgeois, se dit par opposition à L' uniforme militaire et aux costumes des différents états. L' habit bourgeois ne sied pas aussi bien à cet officier que son uniforme. Les juges ne mettent la robe qu' au palais; ils vont dans la société en habit bourgeois.

BOURGEOIS adjectif

BOURGEOIS adjectif se dit quelquefois par une sorte de mépris, comme dans ces phrases: Avoir l' air bourgeois, la mine bourgeoise, les manières bourgeoises, Avoir l' air commun et des manières différentes de celles du grand monde. Ce nom est bien bourgeois, Il n' annonce pas que celui qui le porte soit d' une condition bien relevée.

BOURGEOISEMENT. adv.

BOURGEOISEMENT. adv. D' une manière bourgeoise, en simple bourgeois. Il vit bourgeoisement. Se mettre bourgeoisement.

BOURGEOISIE. s. f.

BOURGEOISIE. s. f. Qualité de bourgeois. Droit de bourgeoisie.

Il s' emploie aussi comme terme collectif, et signifie, Le corps des bourgeois, les bourgeois en général. La bourgeoisie fit des représentations. Toute la bourgeoisie était sous les armes. Hanter la bourgeoisie. S' allier à la bourgeoisie.

BOURGEON. s. m.

BOURGEON. s. m. Bouton un peu développé qui paraît aux arbres et aux arbrisseaux, et d' où il doit sortir des branches, des feuilles, ou du fruit. Au mois de mai, on commence à voir les bourgeons aux arbres. Il y a bien des bourgeons aux vignes. Le bourgeon commence à sortir. Un arbre qui pousse quantité de bourgeons.

Il se prend aussi pour Le nouveau jet de la vigne, lorsqu' il est déjà en scion. Couper les nouveaux bourgeons d' un cep de vigne.

Il se dit figurément Des boutons, des bubes qui viennent au visage de certaines personnes. Avoir le visage tout couvert de bourgeons.

BOURGEONNER. v. n.

BOURGEONNER. v. n. Jeter des bourgeons, pousser des bourgeons au printemps. Tout commence à bourgeonner. Cet arbrisseau bourgeonne.

Fig. et fam., Son nez, son visage commence à bourgeonner, Il lui vient des boutons, des bubes au nez, au visage. On dit de même, Le front lui bourgeonne.

BOURGEONNÉ, ÉE. participe

BOURGEONNÉ, ÉE. participe Il ne se dit guère que Du visage, du nez, du front. Avoir le front bourgeonné, le visage tout bourgeonné. Les vieux ivrognes ont communément le nez bourgeonné.

BOURGMESTRE. s. m.

BOURGMESTRE. s. m. (On prononce Bourguemestre.) Titre des premiers magistrats de quelques villes de Belgique, d' Allemagne, de Suisse, etc. Le bourgmestre de Hambourg. Les douze bourgmestres d' Amsterdam.

BOURLET. s. m.

BOURLET. s. m. Voyez BOURRELET.

BOURRACHE. s. f.

BOURRACHE. s. f. Plante potagère qu' on emploie surtout à faire des tisanes pectorales Cueillir de la bourrache. Tisane de bourrache. On met quelquefois des fleurs de bourrache sur les salades.

BOURRADE. s. f.

BOURRADE. s. f. T. de Chasse. Atteinte donnée par le chien au lièvre qu' il court. Le chien a donné bien des bourrades au lièvre. Voyez BOURRER.

Il se dit, figurément et familièrement, Des coups que l' on donne à quelqu' un avec la crosse d' un fusil. On lui a donné des bourrades.

Il se dit aussi, dans une acception plus figurée, Des attaques ou des reparties aigres et dures qui se font dans une dispute, dans une contestation. Il donna de bonnes bourrades à celui contre qui il disputait. Cette acception vieillit.

BOURRAS. s. m.

BOURRAS. s. m. Voyez BURE.

BOURRASQUE. s. f.

BOURRASQUE. s. f. Tourbillon de vent impétueux et de peu de durée. Il s' éleva tout d' un coup une bourrasque. À peine étaient-ils en mer qu' il survint une bourrasque. Ce n' est qu' une bourrasque.

Il se dit figurément d' Un redoublement subit de quelque mal, ou d' Une vexation imprévue et de peu de durée. Je me croyais quitte de ma fièvre, il est survenu une bourrasque. C' est une bourrasque qu' il a fallu essuyer.

Il se dit aussi Des mouvements de colère brusques et passagers, des accès de mauvaise humeur d' une personne. Il est sujet à des bourrasques. Elle a beaucoup à souffrir des bourrasques de son mari.

BOURRE. s. f.

BOURRE. s. f. Amas de poils détachés de la peau de certains animaux à poil ras, tels que les boeufs, les vaches, les chevaux, etc. La bourre sert à garnir des selles, des bâts, des tabourets, etc. Blanc de bourre: voyez BLANC.

Bourre de laine, ou Bourre lanice, La partie la plus grossière qui provient de la laine. Matelas de bourre lanice.

Bourre de soie, La partie la plus grossière du cocon, celle qui ne se dévide pas. Bourre tontisse, Ce qui tombe des draps lorsqu' on les tond.

Fig. et fam., Il y a bien de la bourre dans cet ouvrage, Il y a, dans cet ouvrage, bien des choses non-seulement inutiles, mais mauvaises, mêlées avec d' autres qui sont bonnes.

BOURRE

BOURRE se dit aussi de Ce qu' on met dans les armes à feu, par-dessus la charge, pour la retenir et la presser. Ce morceau de linge, de papier me servira de bourre. Enfoncer la bourre avec la baguette. Il l' a tiré à bout portant, et lui a mis la bourre dans le ventre. La bourre d' un fusil, d' un canon.

BOURRE

BOURRE se dit, en Agriculture, Du duvet qui couvre les bourgeons de quelques arbres et arbrisseaux, lorsqu' ils commencent à pousser. La vigne a gelé en bourre, c' est-à-dire, Au moment où le bourgeon se formait.

BOURREAU. s. m.

BOURREAU. s. m. Exécuteur des hautes oeuvres, des arrêts rendus en matière criminelle. Ce terme n' est pas employé dans la loi pénale actuelle. Mourir par la main du bourreau. Mettre quelqu' un entre les mains du bourreau, le livrer au bourreau. Il fut marque par la main du bourreau. Valet du bourreau, de bourreau: voyez VALET.

Fig., Le remords est un cruel bourreau, Les remords tourmentent cruellement ceux qui se sentent coupables.

BOURREAU

BOURREAU se dit figurément d' Un homme cruel, inhumain. C' est un vrai bourreau.

Fig. et fam., C' est un bourreau d' argent, un vrai bourreau d' argent, C' est un homme excessivement prodigue, un grand dissipateur.

Fig., Être le bourreau de soi-même, Ne ménager ni sa santé ni ses forces.

BOURREAU

BOURREAU est aussi Un terme de reproche, une expression d' humeur et d' impatience. Eh bien, bourreau, t' expliqueras-tu?

BOURRÉE. s. f.

BOURRÉE. s. f. Espèce de fagot de menues branches. Brûler une bourrée. Chauffer le four avec des bourrées.

Prov. et fig., Fagot cherche bourrée, Les gens de même sorte sont volontiers en commerce les uns avec les autres.

BOURRÉE

BOURRÉE est aussi Le nom d' une sorte de danse. Danser une bourrée. Faire un pas de bourrée. La bourrée d' Auvergne.

Il se dit également de L' air sur lequel on exécute cette sorte de danse. Jouer une bourrée. Chanter une bourrée.

BOURRELER. v. a.

BOURRELER. v. a. Tourmenter, gêner. Il ne s' emploie qu' au figuré, pour exprimer les peines intérieures que les reproches de la conscience font souffrir. La conscience bourrèle les méchants. Son plus grand usage est au participe.

BOURRELÉ, ÉE. participe

BOURRELÉ, ÉE. participe Une conscience bourrelée. Être bourrelé de remords.

BOURRELERIE. s. f.

BOURRELERIE. s. f. Le métier, le commerce du bourrelier.

BOURRELET ou BOURLET. s. m.

BOURRELET ou BOURLET. s. m. Espèce de coussin rempli de bourre ou de crin, fait en rond, et vide par le milieu. Bourrelet de cuir. Bourrelet à bassin.

Il se dit également d' Une espèce de gaînes étroites et longues, faites de toile et remplies de bourre ou de crin, qu' on adapte aux bords intérieurs des portes et des fenêtres qui joignent mal, pour empêcher le froid et l' humidité de pénétrer dans les appartements. Le vent se fait sentir par le bas de cette porte, il faut y appliquer un bourrelet. Depuis qu' on a mis des bourrelets aux fenêtres, cette pièce est moins froide.

Bourrelet d' enfant, Espèce de bandeau rembourré dont on ceint la tête des enfants pour empêcher qu' ils ne se blessent, quand ils tombent.

BOURRELET

BOURRELET se dit aussi d' Un rond d' étoffe qui est au haut du chaperon que les docteurs, les licenciés et certains magistrats portent sur l' épaule.

Il se dit vulgairement, par analogie, de L' enflure qui survient autour des reins, à une personne attaquée d' hydropisie. Il est hydropique, il a le bourrelet. Le bourrelet est déjà formé.

Il se dit encore d' Un renflement circulaire qui se forme quelquefois à la tige ou aux rameaux d' un arbre, d' une plante. Bourrelet naturel. Bourrelet accidentel. Il se développe un bourrelet à l' endroit de la greffe.

BOURRELIER. s. m.

BOURRELIER. s. m. Ouvrier qui fait les harnais des chevaux et des bêtes de somme. Acheter des harnais chez un bourrelier. Payer un bourrelier.

BOURRELLE. s. f.

BOURRELLE. s. f. La femme du bourreau. Il est vieux.

BOURRER. v. a.

BOURRER. v. a. Enfoncer la bourre dans une arme à feu que l' on vient de charger. Bourrer un fusil, un pistolet, un canon. La baguette sert à bourrer.

Il signifie quelquefois, figurément et familièrement, Faire manger de quelque chose avec excès. Elle bourre son enfant de pâtisseries.

Il signifie de même, avec le pronom personnel, Manger de quelque chose avec excès. Il s' est bourré de haricots, de pommes de terre, etc.

BOURRER

BOURRER en termes de Chasse, se dit D' un chien qui, en poursuivant un lièvre, lui donne un coup de dent, et lui arrache du poil. Le chien a bien bourré le lièvre.

Fig. et fam., Bourrer quelqu' un, Lui donner des coups, le pousser avec la crosse d' un fusil: Les gendarmes l' ont bourré; et, par extension, Le maltraiter de coups ou de paroles: Il voulait faire l' insolent, mais on l' a bien bourré. Avec le pronom personnel, Ils se sont bien bourrés. On disait aussi, Bourrer quelqu' un dans la dispute, Le presser vivement dans une discussion, en sorte qu' il ne sache que répondre: cette phrase a vieilli.

BOURRER

BOURRER s' emploie neutralement, en termes de Manége, et se dit D' un cheval qui s' élance brusquement en avant, sans que le cavalier s' y attende et puisse l' en empêcher.

BOURRÉ, ÉE. participe

BOURRÉ, ÉE. participe

BOURRICHE. s. f.

BOURRICHE. s. f. Espèce de panier long dont on se sert pour envoyer du gibier, de la volaille, du poisson, etc. J' ai reçu une bourriche. Une bourriche de gibier.

BOURRIQUE. s. f.

BOURRIQUE. s. f. Ânesse. Un paysan monté sur une bourrique. Une bourrique chargée.

Il se dit, par dénigrement, de Toute sorte de petits mauvais chevaux dont on se sert à divers usages, comme pour porter des légumes au marché, du plâtre, etc. Ce sens a vieilli.

Il se dit, figurément et populairement, d' Une personne très-ignorante. Il fait le savant, et ce n' est qu' une bourrique.

BOURRIQUET. s. m.

BOURRIQUET. s. m. Petit ânon, ou Âne d' une petite espèce.

BOURRIQUET

BOURRIQUET en termes de Maçonnerie, Civière qui sert à enlever, au moyen d' une grue, des moellons ou du mortier dans des baquets.

BOURRU, UE. adj.

BOURRU, UE. adj. Qui est d' une humeur brusque et chagrine. Un homme bourru. Cette femme est bien bourrue. On dit de même: Un esprit bourru. Avoir l' humeur bourrue. Etc. Il se prend quelquefois substantivement. C' est un bourru bienfaisant.

Moine bourru, Prétendu fantôme que l' ignorance faisait craindre dans les campagnes. Il signifie aussi, familièrement, Un homme de mauvaise humeur. Cet homme-là est un moine bourru, un vrai moine bourru.

Vin bourru, Sorte de vin blanc nouveau qui n' a point fermenté, et qui se conserve doux dans le tonneau pendant quelque temps.

BOURSE. s. f.

BOURSE. s. f. Petit sac de peau, d' étoffe, ou d' un tissu quelconque, dans lequel on met ordinairement l' argent qu' on veut porter sur soi. Bourse de cuir, de peau, de velours. Une bourse qui s' ouvre et se ferme avec des cordons. Bourse de filet. Bourse à ressort. Ouvrir, fermer sa bourse. Une bourse pleine, bien garnie. Vider sa bourse. Mettre la main à la bourse. Avoir toujours la main à la bourse. Mettre de l' argent dans sa bourse. Tirer de l' argent de sa bourse.

Fam., Sa bourse est bien plate, se dit en parlant D' une personne qui n' a guère d' argent.

Demander la bourse, la bourse ou la vie, Demander à quelqu' un son argent, sa bourse, avec menace de le tuer s' il la refuse. On a dit dans le même sens, Faire rendre la bourse.

Coupeur de bourses, Filou qui dérobe avec adresse. On dit quelquefois dans un sens analogue, Couper la bourse.

Fig. et fam., Se laisser couper la bourse, Être dupe ou trop facile dans une affaire d' argent. Je me suis laissé couper la bourse, J' ai donné tout l' argent qu' on exigeait de moi.

BOURSE

BOURSE dans plusieurs phrases, se dit, par extension, de L' argent dont on peut disposer actuellement ou habituellement. Avoir recours à la bourse de quelqu' un. Épuiser sa bourse. Payer quelque chose de sa bourse. Offrir sa bourse à quelqu' un. Ami jusqu' à la bourse: voyez AMI.

Fig., Sa bourse est ouverte à ses amis, Il prête volontiers de l' argent à ses amis, lorsqu' ils en ont besoin. Toutes les bourses sont fermées, On ne trouve point d' argent à emprunter.

Fig. et fam., Avoir la bourse, tenir la bourse, tenir les cordons de la bourse, Avoir le maniement de l' argent.

Fig., N' avoir qu' une bourse, ne faire qu' une bourse, faire bourse commune, se dit De deux ou de plusieurs personnes qui font leur dépense en commun.

Fam., Faire bon marché de sa bourse, Se vanter qu' on a payé une chose moins qu' elle n' a coûté réellement.

Fam., Faire une affaire sans bourse délier, Sans donner d' argent.

Fig. et fam., C' est une bonne bourse, C' est un homme riche et pécunieux. Cette locution est peu usitée.

Fam., Donner la bourse à garder au larron, Confier la garde de l' argent, le soin de la dépense à celui dont on aurait dû le plus se méfier. On dit proverbialement dans le même sens, Au plus larron la bourse.

Fig. et fam., Loger le diable dans sa bourse, N' avoir point d' argent.

Fig. et fam., Ne pas laisser voir le fond de sa bourse, Cacher l' état de ses affaires.

Bourse à jetons, Bourse destinée à contenir des jetons. Bourse de jetons, Bourse pleine de jetons, qui contient des jetons. On se sert ordinairement d' une bourse semblable pour faire la quête dans les églises. La bourse de la quêteuse.

BOURSE

BOURSE se dit aussi, figurément, d' Une pension fondée par le gouvernement, par une commune, ou par un particulier dans un collége, dans une école publique, dans un séminaire, pour l' entretien d' un écolier, d' un élève, durant le cours des études qu' il y doit faire. Obtenir une bourse dans un collége, à l' école polytechnique, à l' école d' Alfort, etc. Avoir bourse entière, demi-bourse, trois quarts de bourse. Fonder plusieurs bourses dans un collége, dans un séminaire. Bourse communale. Bourse ecclésiastique.

BOURSE

BOURSE en parlant Des payements qui se font dans le Levant, se dit d' Une somme ou monnaie de compte évaluée ordinairement à cinq cents piastres (1781 fr. 28 cent.). Il lui envoya trente bourses.

BOURSE

BOURSE signifie encore figurément, dans les villes de commerce, Un édifice, un lieu public où s' assemblent, à de certaines heures, les négociants, les banquiers, les agents de change, les courtiers, etc., pour traiter d' affaires. On le dit souvent, par extension, de La réunion même des négociants, etc., et Du temps pendant lequel dure leur assemblée. La bourse de Paris, de Lyon, de Rouen, d' Amsterdam, etc. Aller à la bourse. Fréquenter la bourse. Affaires de bourse. Bruits, nouvelles de bourse. À l' heure de la bourse. À l' ouverture, à la clôture de la bourse. Pendant la bourse. Le cours de la bourse, Le cours des effets publics.

BOURSE

BOURSE se dit en outre d' Un sac de cuir que l' on met quelquefois de chaque côté au devant de la selle d' un cheval, et qu' on nomme plus ordinairement Sacoche.

Il se dit aussi d' Un petit sac de taffetas noir dans lequel les hommes enfermaient autrefois leurs cheveux par derrière. Bourse à cheveux. Mettre ses cheveux dans une bourse, en bourse. Porter ses cheveux en bourse. Perruque à bourse.

BOURSE

BOURSE en termes de Chasse, Longue poche faite de réseau, qu' on met à l' entrée d' un terrier, pour prendre les lapins qu' on chasse au furet. Prendre des lapins dans les bourses.

BOURSE

BOURSE en termes d' Église, Double carton, couvert d' étoffe, dans lequel on met les corporaux qui servent à la messe.

BOURSE

BOURSE en termes de Botanique, Membrane qui enveloppe les champignons lorsqu' ils sont encore jeunes, et qui s' ouvre ou se déchire quand ils prennent de l' accroissement. C' est ce qu' on appelle autrement Volva.

Bourse-à-pasteur, Plante crucifère très-commune qui porte des silicules aplaties en forme de coeur renversé.

BOURSES

BOURSES au pluriel, se dit de La peau qui enveloppe les testicules. Avoir les bourses enflées. Avoir une hydrocèle dans les bourses.

BOURSICAUT. s. m. Diminutif

BOURSICAUT. s. m. Diminutif Petite bourse.

Il se dit aussi d' Une petite somme amassée avec économie, et tenue en réserve. Cet ouvrier s' est fait un boursicaut. Il est familier dans les deux sens.

BOURSIER. s. m.

BOURSIER. s. m. Celui qui jouit d' une bourse dans un collége, dans une école publique, dans un séminaire. Boursier au collége de Louis le Grand.

BOURSIER, IÈRE. s.

BOURSIER, IÈRE. s. Ouvrier, ouvrière qui fait et qui vend des bourses. Il est maintenant peu usité.

BOURSILLER. v. n.

BOURSILLER. v. n. (On mouille les L.) Contribuer chacun d' une petite somme pour quelque dépense commune. Il n' y avait pas assez d' argent, il fallut boursiller. Il fallut que chacun boursillât. On les fit tous boursiller. Il est familier.

BOURSON. s. m.

BOURSON. s. m. Petite poche au dedans de la ceinture d' une culotte. Mettre de l' argent dans son bourson. Il est vieux; on dit aujourd' hui, Gousset.

BOURSOUFLAGE. s. m.

BOURSOUFLAGE. s. m. Enflure. Il ne se dit qu' au figuré, en parlant Du style, Un style plein de boursouflage. Il y a bien du boursouflage dans ce discours.

BOURSOUFLER. v. a.

BOURSOUFLER. v. a. Rendre enflé. Il ne se dit qu' en parlant De la bouffissure des chairs. Le vent lui a tout boursouflé le visage. Cette maladie lui a boursouflé les yeux.

BOURSOUFLÉ, ÉE. participe

BOURSOUFLÉ, ÉE. participe Visage boursouflé. Avoir le corps boursouflé, les yeux boursouflés, les chairs boursouflées.

Il se dit figurément Du style. Un style boursouflé.

Substantiv., C' est un gros boursouflé, se dit D' un homme gras et replet, qui a de grosses joues.

BOURSOUFLURE. s. f.

BOURSOUFLURE. s. f. Enflure. Il se dit au propre et au figuré. Avoir de la boursouflure dans le visage. La boursouflure du style. Son style n' est pas exempt de boursouflure.

BOUSCULER. v. a.

BOUSCULER. v. a. Mettre sens dessus dessous. On a bousculé tous mes livres.

Il signifie aussi, Pousser en tous sens. Nous fûmes horriblement bousculés dans la foule. Il est familier dans les deux sens.

BOUSCULÉ, ÉE. participe

BOUSCULÉ, ÉE. participe

BOUSE. s. f.

BOUSE. s. f. Fiente de boeuf ou de vache. La bouse de vache est un bon engrais pour les terres.

BOUSILLAGE. s. m.

BOUSILLAGE. s. m. (On mouille les L dans ce mot et les deux suivants.) Mélange de chaume et de terre détrempée, dont on se sert pour faire des murs de clôture dans les lieux où la pierre est rare. Une maison qui n' est faite que de bousillage. Mur de bousillage.

Fig. et fam., C' est du bousillage, ce n' est que du bousillage, se dit De tout ouvrage mal fait ou qui doit durer peu.

BOUSILLER. v. n.

BOUSILLER. v. n. Maçonner en bousillage, c' est-à-dire, avec du chaume et de la terre détrempée. Dans ce pays-là, on n' a ni pierre ni plâtre; on ne fait que bousiller.

Il se dit, activement et figurément, en parlant D' un ouvrage mal fait, d' un ouvrage fait avec précipitation et sans soin. C' est un ouvrage qu' on a bousillé, qu' on n' a fait que bousiller. Il bousille tout ce qu' il fait.

BOUSILLÉ, ÉE. participe

BOUSILLÉ, ÉE. participe

BOUSILLEUR, EUSE. s.

BOUSILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui travaille en bousillage.

Il se dit, figurément et familièrement, Des mauvais ouvriers en toute sorte d' ouvrages. Ce n' est qu' un bousilleur. Cette couturière n' est qu' une bousilleuse.

BOUSIN. s. m.

BOUSIN. s. m. Surface tendre des pierres de taille. Il faut abattre le bousin en taillant la pierre; il n' y faut point laisser de bousin.

BOUSSOLE. s. f.

BOUSSOLE. s. f. Sorte de cadran au centre duquel est fixée une aiguille qui tourne librement sur son pivot, et dont la pointe aimantée se dirige toujours vers le nord. La découverte, l' invention de la boussole. La boussole n' était pas connue des anciens. Le principal usage de la boussole est sur mer. On se sert aussi de la boussole pour les opérations de l' arpentage. Se conduire par la boussole. Se servir de boussole. Consulter la boussole.

BOUSSOLE

BOUSSOLE s' emploie au figuré pour Guide, conducteur. Soyez ma boussole. Vos conseils me serviront de boussole.

BOUSSOLE

BOUSSOLE est aussi Le nom que les astronomes donnent à une constellation de l' hémisphère austral.

BOUSTROPHÉDON. s. m.

BOUSTROPHÉDON. s. m. Il se dit de La manière d' écrire alternativement de droite à gauche, et de gauche à droite, sans discontinuer la ligne, à l' imitation des sillons d' un champ. Les plus anciennes inscriptions grecques sont en boustrophédon.

BOUT. s. m.

BOUT. s. m. L' extrémité d' un corps, d' un espace. Le bout, les deux bouts d' un bâton. Le bout d' une pique, d' une perche. Il lui présenta le bout du fusil. Appuyer le bout d' un pistolet sur la poitrine de quelqu' un. Tirer un coup de pistolet à bout portant, à bout touchant. Le bout des doigts. Le bout du nez. Le bout de l' oreille. Toucher à quelque chose du bout du doigt, du bout du pied. Le mot qui est au bout d' une ligne. Le bout d' une table. Les deux bouts d' une table. Le bout d' une galerie. Le bout d' une allée. Le bout d' un jardin. Le bout d' un champ. Il est logé à l' autre bout de la ville.

Le bout de la mamelle, le bout du sein, du teton, Le mamelon qui est au milieu de la mamelle. L' enfant n' a pas encore pris le bout de la mamelle, ou simplement, le bout.

Elle n' a pas de bout, elle ne peut nourrir faute de bout, se dit D' une femme dont la mamelle n' a pas de bouton saillant, et ne donne pas prise à la bouche de l' enfant.

Bouts d' ailes, Les extrémités des ailes de certains oiseaux bons à manger. Une terrine d' excellents bouts d' ailes.

En parlant De plumes à écrire, Bouts d' aile, se dit Des plumes du bout de l' aile des oies. Un paquet de bouts d' aile.

Prov. et fig., Rire du bout des dents, S' efforcer de rire, quoiqu' on n' en ait nulle envie.

Fig. et fam., Toucher du bout du doigt, Toucher légèrement, ne pas trop appuyer. Il ne faut toucher cela que du bout du doigt. On dit aussi figurément, en parlant D' une chose qui est sur le point d' arriver, qu' On y touche du bout du doigt.

Prov. et fig., Savoir une chose sur le bout du doigt, La savoir parfaitement de mémoire.

Fam., Avoir un nom, un mot sur le bout de la langue, Croire qu' on est près de trouver, de dire un nom, un mot qu' on cherche dans sa mémoire.

Fig. et fam., Ce mot, cette syllabe, cette lettre est restée au bout de ma plume, J' ai omis, j' ai oublié d' écrire ce mot, cette syllabe, cette lettre. On dit aussi, Ce mot s' est présenté, s' est trouvé au bout de ma plume, Il s' est offert naturellement à mon esprit, et je l' ai écrit sur-le-champ.

Prov. et fig., Montrer le bout de l' oreille, un bout d' oreille, Laisser voir par quelque côté ce que l' on est ou ce que l' on pense, malgré le soin qu' on met à le cacher.

Prov. et fig., Brûler la chandelle par les deux bouts, Consumer son bien en faisant différentes sortes de dépenses également ruineuses; ou Se livrer à la fois à des excès de genres différents.

Prov. et fig., Avoir, tenir le bon bout par-devers soi, Être nanti, avoir déjà des avantages assurés dans une affaire où l' on cherche encore à en obtenir d' autres. On dit aussi, N' avoir une chose que par le bon bout, Ne l' avoir qu' à des conditions avantageuses à celui qui la donne, ou Ne l' obtenir que par force. S' il en a envie, il ne l' aura que par le bon bout. On dit encore, Prendre une affaire par le bon bout, La commencer d' une manière convenable.

Fig. et fam., On ne sait par quel bout le prendre, se dit De quelqu' un dont l' humeur est revêche, le caractère difficile.

Le haut bout, La place qui est regardée comme la plus honorable; et, Le bas bout, Celle qui est regardée comme la moins honorable. Être au haut bout. Se mettre au bas bout. On dit quelquefois, figurément, Tenir le haut bout, Exercer de l' influence, être fort considéré dans un certain cercle. Il tient le haut bout dans cette société, dans sa petite ville.

Prov. et fig., Au bout de l' aune faut le drap, Toutes choses ont leur fin; il ne faut ni s' étonner ni s' affliger de voir qu' elles viennent à manquer, quand on en a usé autant qu' on le pouvait.

Prov. et fig., Au bout le bout, La chose durera ce qu' elle pourra.

Prov. et fig., Au bout du fossé la culbute, se dit Lorsque, se conduisant avec étourderie ou avec audace, on veut faire entendre que, s' il en résulte pour soi des suites fâcheuses, on ne se plaindra point, on les verra d' un oeil indifférent.

Fig. et fam., À tout bout de champ, A chaque instant, à tout propos. Il s' arrête à tout bout de champ. Il redit la même chose à tout bout de champ.

Fig., Aux deux bouts de la terre, Par toute la terre. Le bruit de ses exploits retentit aux deux bouts de la terre.

Fig., Il a voyagé d' un bout du monde à l' autre, Il a parcouru beaucoup de pays.

Par exagérat. et fam., Il est allé loger, il est logé au bout du monde, Dans un quartier fort éloigné.

Fig. et fam., C' est le bout du monde, c' est tout le bout du monde, se dit Lorsqu' on estime quelque chose à son plus haut prix, à sa plus grande valeur. S' il a cent écus chez lui, c' est le bout du monde. S' il a dix mille francs de cette succession, ce sera tout le bout du monde.

BOUT

BOUT se dit aussi de Ce qui garnit l' extrémité de certaines choses. Mettre un bout d' argent, un bout de cuivre à une canne. Le bout d' un parapluie. Le bout d' un fourreau d' épée, de baïonnette. Des bouts de manches.

Bout de fleuret, Bouton de cuir rembourré qu' on met à la pointe d' un fleuret, pour qu' il ne blesse pas.

Bâton à deux bouts, Sorte d' arme offensive, qui consiste en un grand bâton ferré par les deux bouts.

Bouts de souliers, Morceaux de cuir que l' on met aux semelles des souliers, à l' endroit où elles sont usées. Mettre des bouts à des souliers. On dit à peu près dans le même sens, Mettre des bouts à des bas.

BOUT

BOUT se dit encore d' Une petite partie de certaines choses, comme ruban, ficelle, corde, etc. Un bout de ruban, de ficelle. Il prit un bout de corde, et l' en frappa.

Un bout de bougie, un bout de chandelle, Morceau qui reste d' une bougie, d' une chandelle brûlée en grande partie.

Prov. et fig., C' est une économie de bouts de chandelles, se dit D' une épargne sordide en de petites choses. Être ménager de bouts de chandelles, Ne se montrer économe que dans les petites choses.

Fig. et par dérision, Un bout d' homme, un petit bout d' homme, Un homme extrêmement petit. Ce n' est qu' un bout d' homme.

BOUT

BOUT se dit particulièrement d' Un morceau, d' une petite portion de certaines choses qui se mangent, comme boudins, saucisses, cervelas, etc. Il n' a mangé qu' un bout de boudin, de saucisse.

Bout saigneux de veau, de mouton, Le cou d' un veau ou d' un mouton tel qu' on le vend à la boucherie; et absolument, Bout saigneux, Le cou d' un mouton.

BOUT

BOUT se dit aussi en parlant Du temps et des choses qui ont de la durée, et il signifie, La fin, le terme. Au bout de l' an. Le bout de l' année. Au bout du mois. Au bout du terme. Un fermier qui est au bout de son bail, au bout de sa ferme. C' est une affaire dont il ne verra jamais le bout. Il est à peu près au bout de son travail. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le bout d' un sermon. Le bout d' un discours. Il faut l' entendre, l' écouter jusqu' au bout. Il est au bout de son argent. Quand il aurait un million, il en trouverait bientôt le bout.

Service du bout de l' an, ou Bout de l' an, Le service qui se fait pour un mort, un an après le jour de son décès. Le bout de l' an d' un tel. J' ai assisté à son bout de l' an. Faire le bout de l' an.

Fig. et fam., Avoir de la peine à joindre les deux bouts de l' année, ou simplement, à joindre les deux bouts, Fournir difficilement à sa dépense annuelle. Il est fort gêné, et tout ce qu' il peut faire, c' est de joindre les deux bouts.

Fig., Être au bout de sa carrière, se dit D' une personne qui n' a plus longtemps à vivre, ou qui a rempli jusqu' à la fin toutes les fonctions de sa place, tous les devoirs de son emploi, de sa profession.

Prov. et fig., Être au bout de son rôlet, Ne savoir plus que dire ni que faire. ne savoir plus que devenir. On dit à peu près dans le même sens, Être au bout de son rouleau.

Absol. et fam., Il n' est pas au bout, se dit De quelqu' un qui a rencontré des obstacles, éprouvé des contrariétés, des chagrins, et lorsqu' on veut faire entendre que ses peines ne sont pas finies. Il a déjà essuyé bien des désagréments; mais il n' est pas au bout.

BOUT

BOUT se dit quelquefois d' Une petite partie de certaines choses qui ne devraient point se diviser. En ce sens, il n' est guère usité que dans les phrases suivantes: Entendre un bout de messe. Entendre un bout de vêpres. Je n' ai pu entendre qu' un bout de sermon, du sermon.

Fam., Un bout de lettre, un bout de rôle, etc., Une lettre fort courte, un rôle très-court, etc. Écrivez-moi un bout de lettre, quand vous serez arrivé. Cet acteur n' a, dans telle pièce, qu' un petit bout de rôle.

Bouts-rimés. Voyez ce mot composé à sa place alphabétique.

BOUT

BOUT en termes de Marine, se dit, dans quelques phrases, de L' avant, de la proue du bâtiment. Ce bâtiment a le bout à terre; il court, il donne de bout à terre. Cette embarcation nage bout au vent, bout au courant, bout à la lame; elle est de bout au vent, au courant, etc. Avoir vent de bout, Avoir vent contraire. On écrit aussi debout, en un seul mot.

AU BOUT DU COMPTE. locut. adverbiale et familière

AU BOUT DU COMPTE. locut. adverbiale et familière qui signifie, Tout considéré, après tout. Au bout du compte, que lui en peut-il arriver? Au bout du compte, il n' a pas de grands torts.

À BOUT. loc. adv.

À BOUT. loc. adv. qui a différentes acceptions. Être à bout, Se trouver dépourvu de toute espèce de ressource, ne savoir plus que devenir. Mettre quelqu' un à bout, Le réduire à ne savoir plus que faire ni que dire. Pousser quelqu' un à bout, mettre, pousser sa patience à bout, Le mettre en colère à force d' abuser de sa patience. Sa patience est à bout, Sa patience est épuisée. Pousser quelqu' un à bout, en parlant D' une discussion, signifie, Le réduire à ne pouvoir répondre.

À BOUT DE. loc. prépositive

À BOUT DE. loc. prépositive qui a également différentes acceptions. Être à bout de voie, Ne savoir plus quel moyen employer, être à la fin de ses ressources. Venir à bout d' un dessein, d' une entreprise, Réussir dans un dessein, dans une entreprise. Venir à bout de faire une chose, à bout d' une chose, Parvenir à faire une chose, parvenir à la fin d' une chose, en trouver la fin. Il est venu à bout de l' épouser. C' est un livre si ennuyeux, que je n' ai jamais pu venir à bout de le lire en entier. La chose est difficile, mais nous en viendrons à bout. Il est venu à bout de son argent, il n' en a plus. Ils sont venus à bout d' une douzaine de bouteilles de vin. On dit aussi, Venir à bout de quelqu' un, Le réduire à la raison, le réduire à faire ce qu' on veut. Il est venu à bout de cet entêté.

BOUT À BOUT. loc. adv.

BOUT À BOUT. loc. adv. qui se dit en parlant De certaines choses qu' on joint, qui sont jointes par leurs extrémités. Coudre deux bandes de toile bout à bout. Des tuyaux assemblés bout à bout.

Fig. et fam., Mettre bout à bout, se dit en parlant De l' énumération et de l' assemblage de certaines choses, qui ne sont presque rien à les prendre séparément, mais qui forment un tout considérable, si on les réunit. Si on mettait bout à bout le chemin qu' il fait chaque jour dans son jardin, on trouverait qu' à la fin de l' année, il aurait fait plus de cinq cents lieues.

DE BOUT EN BOUT. loc. adv.

DE BOUT EN BOUT. loc. adv. D' une extrémité à l' autre. Parcourir la France de bout en bout. Courir la ville de bout en bout. Cette locution a vieilli.

D' UN BOUT À L' AUTRE. loc. adverbiale, et quelquefois prépositive

D' UN BOUT À L' AUTRE. loc. adverbiale, et quelquefois prépositive D' une extrémité à l' autre, ou Depuis le commencement jusqu' à la fin. Courir la ville d' un bout à l' autre. Aller d' un bout à l' autre du parc. Il faut de la patience pour lire ce livre d' un bout à l' autre. Il m' a conté d' un bout à l' autre tout ce qui s' est passé.

ET HAÏE AU BOUT. loc. adv. et fam.

ET HAÏE AU BOUT. loc. adv. et fam. Et quelque chose de plus. Il a dix mille francs de rente, et haïe au bout. Cette manière de parler a vieilli.

BOUTADE. s. f.

BOUTADE. s. f. Caprice, saillie d' esprit et d' humeur. Quelle boutade vous prend? Il a des boutades. N' agir que par boutade. Composer par boutade. C' est une boutade qui lui a pris.

BOUTANT. adj. m.

BOUTANT. adj. m. T. d' Archit., qui a le même sens que Butant, et qui ne s' emploie qu' avec le mot Arc. Voyez ARCBOUTANT.

BOUTARGUE ou BOTARGUE. s. f.

BOUTARGUE ou BOTARGUE. s. f. Sorte de mets qu' on prépare, en Italie et dans le midi de la France, avec des oeufs de poisson salé, confits dans le vinaigre. La boutargue est excitante et sert d' assaisonnement.

BOUT-DEHORS ou BOUTE-HORS. s. m.

BOUT-DEHORS ou BOUTE-HORS. s. m. T. de Marine. Il se dit de Pièces de bois longues et rondes qu' on ajoute, par le moyen d' anneaux de fer, à chaque bout de vergue du grand mât et du mât de misaine, et qui servent à porter des bonnettes, quand le vent est faible, ou quand on veut accélérer la marche du navire.

BOUTÉ, ÉE. adj.

BOUTÉ, ÉE. adj. T. de Manége. Il se dit D' un cheval qui a les jambes droites depuis le genou jusqu' à la couronne. Cheval bouté.

BOUTE-EN-TRAIN. s. m.

BOUTE-EN-TRAIN. s. m. T. de Haras. Cheval entier dont on se sert pour mettre les juments en chaleur.

Il se dit aussi d' Un petit oiseau qui sert à faire chanter les autres.

Il se dit, familièrement, d' Un homme qui excite les autres à la joie, qui met tout le monde en train. C' est le boute-en-train de la compagnie.

BOUTE-FEU. s. m.

BOUTE-FEU. s. m. Baguette garnie à son extrémité d' une mèche d' étoupe qui sert à mettre le feu à certaines pièces de canon. Devant l' ennemi le boute-feu est toujours allumé.

Il se dit également de Celui qui met le feu au canon ou à des pièces d' artifice. Ce sens a vieilli, et n' est plus usité dans l' Artillerie.

Il signifie quelquefois, Un incendiaire, un homme qui de dessein formé met le feu à un édifice, à une ville. On surprit des boutefeux. Ce sens est peu usité.

Il se dit, figurément, de Celui qui excite des discordes et des querelles. Il a été le boutefeu de la sédition. C' est un vrai boute-feu.

BOUTE-HORS. s. m.

BOUTE-HORS. s. m. Espèce de jeu qui n' est plus en usage. On dit figurément et familièrement, Ils jouent au boute-hors, en parlant De deux hommes qui tâchent de se débusquer l' un l' autre de quelque emploi, de quelque place.

BOUTE-HORS

BOUTE-HORS est aussi un terme de Marine. Voyez BOUT-DEHORS.

BOUTEILLE. s. f.

BOUTEILLE. s. f. Vase à goulot, de formes diverses et d' une capacité plus ou moins grande, destiné à contenir du vin, ou d' autres liquides. Bouteille de verre, de terre, de grès, de cuir bouilli. Bouteille ronde, carrée, plate. Bouteille à l' encre. Bouteille au vinaigre. Bouteille qui tient chopine. Bouteille de chopine, de pinte, de demi-litre. Demi-bouteille. Le ventre, le cou, le goulot, le cul d' une bouteille. Le bouchon d' une bouteille. Bouteille coiffée. Boucher, coiffer, déboucher, décoiffer une bouteille. Bouteille cassée, fêlée, étoilée. Remplir une bouteille. Vider une bouteille. Rincer des bouteilles. Tirer, mettre une pièce de vin en bouteilles. Mettre du vin en bouteilles.

Vider une bouteille, signifie quelquefois, Boire le vin qu' elle contient. Ils vidèrent une bouteille au cabaret.

Fig. et fam., N' avoir rien vu que par le trou d' une bouteille, N' avoir aucune connaissance des choses du monde, aucun usage du monde.

Fig. et fam., C' est la bouteille à l' encre, se dit D' une affaire très-obscure.

En termes de Physique, Bouteille de Leyde, Appareil qui produit la commotion électrique par la réunion soudaine de deux quantités d' électricité de différente nature accumulées sur ses deux surfaces. Cet appareil fut inventé à Leyde, et formé d' abord d' une simple bouteille de verre recouverte de feuilles de métal.

BOUTEILLE

BOUTEILLE se dit aussi de La liqueur qui est contenue dans une bouteille. Une bouteille de bière, d' eau-de-vie, de rhum, de vin. Employé absolument, il se dit toujours d' Une bouteille de vin. Boire une bouteille. Boire bouteille.

Pop., Payer bouteille, Payer le prix d' une bouteille de vin qu' on boit au cabaret avec quelqu' un.

Fam., Aimer la bouteille, Aimer le vin, être adonné au vin.

BOUTEILLE

BOUTEILLE se dit aussi d' Une bulle, d' un petit globe rempli d' air, qui se forme, soit sur l' eau quand il pleut, soit sur un liquide en ébullition, ou de quelque autre manière. La pluie fait des bouteilles en tombant. Les enfants font de grosses bouteilles en soufflant de l' eau de savon avec un chalumeau. Ce sens a vieilli: on dit ordinairement, Bulle.

BOUTEILLER. s. m.

BOUTEILLER. s. m. Voyez BOUTILLIER.

BOUTEILLES. s. f. pl.

BOUTEILLES. s. f. pl. T. de Marine. Les lieux d' aisance, dans un vaisseau, où ils sont ordinairement placés à la poupe. Aller aux bouteilles.

BOUTER. v. a.

BOUTER. v. a. Mettre. Vieux mot qui n' est plus usité que dans le bas langage, ou en termes de Marine. Bouter au large, Pousser une embarcation au large. Voyez BOUTE-EN-TRAIN, BOUTE-FEU, BOUTE-SELLE, ETC.

BOUTÉ, ÉE. participe

BOUTÉ, ÉE. participe

BOUTER. v. n.

BOUTER. v. n. Il se dit D' un vin qui pousse au gras. Les vins de ce cru sont sujets à bouter. Cette cave fait bouter.

BOUTEROLLE. s. f.

BOUTEROLLE. s. f. Garniture qu' on met au bout d' un fourreau d' épée. Une bouterolle d' acier. Une bouterolle d' argent. Il s' emploie aussi en termes de Blason.

BOUTE-SELLE. s. m.

BOUTE-SELLE. s. m. T. de Guerre. Signal qui se donne avec la trompette, pour avertir les cavaliers de seller leurs chevaux, et de se tenir prêts à monter à cheval. Sonner le boute-selle.

BOUTILLIER. s. m.

BOUTILLIER. s. m. (On mouille les L.) Échanson. Il ne s' emploie que dans cette dénomination ancienne, Grand boutillier de France, Grand officier de la couronne qui avait l' intendance de tout ce qui concernait la bouche, et spécialement du vin. Le grand boutillier avait séance entre les princes, et disputait le pas au connétable. On dit aussi, Bouteiller.

BOUTIQUE. s. f.

BOUTIQUE. s. f. Lieu où un marchand étale et vend sa marchandise, où un artisan travaille. Les boutiques sont ordinairement au rez-de-chaussée des maisons, et ouvertes sur la rue. Boutique de planches. Les boutiques de la rue Saint-Denis, du Palais-Royal. Les boutiques de la foire, d' un bazar. Grande boutique. Belle boutique. Petite boutique. Boutique en plein vent. Boutique bien garnie, bien fournie. Boutique de mercier, d' épicier, de perruquier, de cordonnier. Tenir boutique. Avoir boutique. Fermer, ouvrir sa boutique. Garçon de boutique. Fille de boutique. Mettre un jeune homme en boutique.

Par mépris, Courtaud de boutique, Garçon de boutique. Garde-boutique, Étoffe, marchandise passée de mode, que le marchand garde depuis longtemps; et généralement Toute marchandise de mauvais débit.

Se mettre en boutique, ouvrir boutique, lever boutique, Entreprendre quelque espèce de commerce ou d' industrie à boutique ouverte. Fermer boutique, Cesser de travailler ou de vendre en boutique, quitter le commerce. Il ne veut plus être marchand, il a fermé boutique.

BOUTIQUE

BOUTIQUE se dit, par extension, de Toutes les marchandises dont une boutique est garnie. Il a vendu sa boutique, son fonds de boutique. Il a engagé toute sa boutique. On le dit également quelquefois de Tous les instruments d' un artisan. Il a emporté ses marteaux, ses limes, etc., enfin toute sa boutique. Vous avez une boutique de menuisier chez vous.

Prov. et fig., Faire de son corps une boutique d' apothicaire, Prendre trop de remèdes.

Fig. et fam., Cela vient, cela sort, cela part de la boutique d' un tel, Cela est de l' invention d' un tel, c' est un tel qui a tenu ce propos, qui a débité cette nouvelle. On ne le dit guère qu' en mauvaise part.

BOUTIQUE

BOUTIQUE se dit aussi d' Un bateau de pêcheur dont le fond est percé de trous, et dans lequel le poisson se conserve vivant. Aller prendre du poisson à la boutique.

BOUTIQUIER. s. m.

BOUTIQUIER. s. m. Artisan ou marchand qui est en boutique. Il se dit surtout d' Un petit marchand, et quelquefois par dénigrement.

BOUTIS. s. m.

BOUTIS. s. m. T. de Chasse, L' endroit où un sanglier a fouillé avec son boutoir, et Les traces de cette fouille. Cette partie de la forêt est pleine de boutis.

BOUTISSE. s. f.

BOUTISSE. s. f. T. de Maçonnerie. Pierre taillée qu' on place dans un mur suivant sa longueur, de manière que sa largeur paraît en dehors. Placer alternativement des pierres en boutisse et en parement.

BOUTOIR. s. m.

BOUTOIR. s. m. Instrument avec lequel les maréchaux enlèvent la corne superflue du pied d' un cheval, avant de le ferrer.

BOUTOIR

BOUTOIR se dit aussi Du groin d' un sanglier. Le sanglier lui donna un coup de boutoir.

Fig. et fam., Coup de boutoir, Trait d' humeur, propos dur, repoussant, qui blesse. C' est un homme brusque et capricieux; il vous donnera quelque coup de boutoir.

BOUTON. s. m.

BOUTON. s. m. Il se dit de Petits corps arrondis ou allongés que poussent les arbres et les arbustes, et d' où naissent les branches, les feuilles ou les fleurs. Bouton à bois. Boutons à feuilles. Bouton à fruit. Il y a bien des boutons à cet arbre.

Il se dit aussi d' Une fleur qui n' est pas encore épanouie. Un bouton de rose.

Il se dit, par analogie, de Petites tumeurs arrondies qui se forment sur la peau, soit au visage, soit en diverses parties du corps. Des boutons de petite vérole. Il a le visage tout plein de boutons. Il a un gros bouton sur le nez.

En termes d' Art vétérinaire, Boutons de farcin, Certaines bubes qui viennent aux chevaux lorsqu' ils ont le farcin.

Le bouton du sein, Le bout du sein, le mamelon.

BOUTON

BOUTON se dit encore de Petites pièces de diverses matières, ordinairement rondes et plates, quelquefois bombées ou en boule, qui servent à attacher ensemble différentes parties d' un vêtement, et que l' on passe, à cet effet, dans des fentes appelées boutonnières, ou dans des ganses. Bouton de métal. Bouton d' or. Bouton d' argent. Bouton de diamant. Bouton de nacre. Bouton uni. Bouton façonné. Bouton à queue. Marchand, fabricant de boutons. Habit garni de boutons. Attacher, coudre des boutons. Mettre des boutons à un habit. Passer les boutons dans les boutonnières, dans les ganses. Une douzaine de boutons. Une grosse de boutons. Une garniture de boutons. Bouton d' habit, de culotte, de gilet, de chemise. Des boutons de manche.

Bouton de soie, de fil, de drap, etc., Bouton formé d' un petit morceau de bois ou d' os recouvert de soie, de fil, etc. Moules de boutons, Petits morceaux de bois ou d' os avec lesquels on fait cette sorte de boutons.

Prov. et fig., Serrer le bouton à quelqu' un, Le presser vivement sur quelque chose, et quelquefois avec menaces.

Fig. et fam., Sa robe, sa soutane ne tient qu' à un bouton, se dit D' un homme qui porte la robe ou la soutane, et qui est prêt à la quitter pour embrasser une autre profession.

BOUTON

BOUTON se dit, par extension, de Plusieurs autres choses qui ont la figure d' un bouton. Le bouton que l' on met sur le bout du canon d' un fusil, pour servir de mire. Le bouton d' un fleuret. Le bouton qui garnit le haut d' une pelle à feu.

Le bouton d' une serrure, d' un verrou, La partie saillante et arrondie à l' aide de laquelle on pousse et on tire le pêne d' une serrure ou un verrou. On dit dans un sens analogue, Le bouton d' un tiroir, d' un couvercle, etc.

Le bouton d' une porte, Pièce de fer ou de cuivre, qui est ordinairement de forme ronde ou ovale, et qui sert à tirer une porte à soi, ou à l' ouvrir. Tournez le bouton.

En termes d' Artillerie, Bouton de culasse, L' espèce de boule qui termine la culasse d' un canon.

En termes d' Équitation, Le bouton de la bride, Le petit anneau de cuir qui coule le long des rênes, et qui sert à les resserrer.

En Chirur., Bouton de feu, Instrument de fer en forme de bouton, qui sert à cautériser, après qu' on l' a fait rougir au feu. Appliquer un bouton de feu.

Dans les Essais, Bouton de fin, ou simplement, Bouton, La petite portion d' or ou d' argent qui reste après l' opération de la coupelle.

En Botan., Bouton-d' or, Variété de la renoncule des prés, dont les fleurs sont doubles et d' un beau jaune doré. Bouton d' argent, Variété à fleurs doubles de la matricaire des jardins.

BOUTONNER. v. n.

BOUTONNER. v. n. Il ne se dit que Des arbres et des arbustes qui commencent à pousser des boutons. Les rosiers commencent à boutonner.

BOUTONNER

BOUTONNER est aussi verbe actif, et signifie, Attacher, arrêter un vêtement, ou quelque partie d' un vêtement, au moyen des boutons que l' on passe dans les boutonnières ou dans les ganses. Boutonner son habit, son gilet.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans un sens analogue. Cet enfant ne sait pas encore se boutonner.

BOUTONNÉ, ÉE. participe

BOUTONNÉ, ÉE. participe Fig. et fam., C' est un homme toujours boutonné, boutonné jusqu' à la gorge, jusqu' au menton, boutonné comme un portemanteau, C' est un homme qui a grand soin, lorsqu' il parle ou qu' on l' interroge, de ne pas laisser pénétrer sa pensée, ses desseins.

BOUTONNERIE. s. f.

BOUTONNERIE. s. f. Marchandise ou commerce du boutonnier. Fabriquer de la boutonnerie.

Il se dit aussi d' Une fabrique, d' un atelier où l' on fait des boutons.

BOUTONNIER. s. m.

BOUTONNIER. s. m. Celui qui fait et qui vend des boutons. C' est un bon boutonnier.

BOUTONNIÈRE. s. f.

BOUTONNIÈRE. s. f. Petite fente faite à un vêtement pour y passer un bouton, et qui est bordée de soie, de fil, de laine, etc. Faire une boutonnière. Border de soie les boutonnières d' un habit.

Boutonnière fermée, Boutonnière qui n' est que figurée sur le vêtement, et qui ne sert qu' à l' orner.

Fig. et fam., Faire une boutonnière à quelqu' un, Lui faire une blessure un peu large avec une arme perçante ou tranchante.

BOUTS-RIMÉS. s. m. pl.

BOUTS-RIMÉS. s. m. pl. Rimes, souvent très-bizarres, données pour faire des vers dont le sujet est ordinairement à volonté. Donner des bouts-rimés. Remplir des bouts-rimés. On appelle par extension Bout-rimé, au singulier, Une pièce de vers composée sur des rimes données. Un mauvais bout-rimé.

BOUTURE. s. f.

BOUTURE. s. f. Branche coupée à un arbre, à un arbuste, et qui, étant plantée en terre, y prend racine. Il y a des arbres qui viennent de bouture, comme le saule, l' osier, etc. Faire des boutures. Arbre venu de bouture.

BOUVARD. s. m.

BOUVARD. s. m. Marteau dont on se servait pour frapper les monnaies, avant l' invention du balancier.

BOUVERIE. s. f.

BOUVERIE. s. f. Étable à boeufs. Il se dit particulièrement Des étables qui sont dans les environs des marchés publics.

BOUVET. s. m.

BOUVET. s. m. T. de Charpentier et de Menuisier. Sorte de rabot à faire des rainures.

BOUVIER, IÈRE. s.

BOUVIER, IÈRE. s. Celui, celle qui conduit les boeufs et qui les garde.

Fig. et fam., C' est un gros bouvier, un vrai bouvier, se dit D' un homme grossier.

BOUVIER

BOUVIER en termes d' Astronomie, Constellation de l' hémisphère boréal, dont l' étoile principale, l' une des plus brillantes du ciel, se nomme Arcturus.

BOUVILLON. s. m.

BOUVILLON. s. m. Diminutif de Boeuf. Jeune boeuf. Il est peu usité.

BOUVREUIL. s. m.

BOUVREUIL. s. m. Oiseau de volière, dont le plumage est de plusieurs couleurs, qui a le bec noir, et qui chante assez agréablement.

BOVINE. adj. f.

BOVINE. adj. f. Il ne s' emploie que dans ces locutions, Les bêtes bovines, la race bovine, Les boeufs, les vaches, les taureaux. Améliorer la race bovine.

BOWL. s. m.

BOWL. s. m. Voyez BOL.

BOXER. v. n.

BOXER. v. n. Mot emprunté de l' anglais. Se battre à coups de poing. On dit aussi, dans le même sens, avec le pronom personnel, Se boxer.

BOXEUR. s. m.

BOXEUR. s. m. Celui qui boxe, qui fait en quelque sorte un métier de ce genre de combat.

BOYARD. s. m.

BOYARD. s. m. Nom qu' on donne aux anciens feudataires de Russie, de Transylvanie.

BOYAU. s. m.

BOYAU. s. m. Intestin, conduit qui fait plusieurs circonvolutions, et sert à recevoir les aliments au sortir de l' estomac, ainsi qu' à rejeter du corps les excréments. Un gros boyau. De longs boyaux. Des boyaux de porc. Il est du langage ordinaire, et ne s' emploie pas en termes de Médecine.

Descente de boyaux, Hernie abdominale. On ne dit plus guère maintenant que Descente ou Hernie.

Prov., fig. et pop., Il a toujours six aunes de boyaux vides, se dit D' un homme qui est toujours prêt à bien manger dès qu' on l' y invite.

Prov. et pop., Il a failli rendre tripes et boyaux, Il a vomi avec de grands efforts.

Pop., Aimer quelqu' un comme ses petits boyaux, L' aimer beaucoup.

Ce cheval a du boyau, il n' a point de boyau, Il a beaucoup de flanc, ou Il en a peu. Ce cheval est étroit de boyau, Il n' a point de corps.

Corde à boyau ou de boyau, Corde faite des boyaux de certains animaux et servant à garnir divers instruments de musique, comme violon, guitare, harpe, etc., à monter des raquettes, et à beaucoup d' autres usages.

Fig. et pop., Il ne fait que racler le boyau, se dit D' un homme qui joue mal du violon, de la basse, etc.

BOYAU

BOYAU se dit, par analogie, d' Un long conduit de cuir adapté à une machine hydraulique pour porter l' eau à distance, ou pour l' élever à une certaine hauteur.

BOYAU

BOYAU en parlant D' une tranchée faite pour assiéger une place, se dit de Chaque partie des chemins en ligne droite qui composent les zigzags par lesquels on communique d' une parallèle à l' autre. Faire un boyau de communication d' une tranchée à l' autre.

Prov. et fig., C' est un boyau, ce n' est qu' un boyau, se dit D' un espace long et peu large. Cette salle n' est qu' un boyau. Si vous rétrécissez cette galerie, ce ne sera plus qu' un boyau.

BOYAUDERIE. s. f.

BOYAUDERIE. s. f. Lieu où l' on nettoie et où l' on prépare les boyaux de certains animaux, destinés à différents usages dans les arts.

BOYAUDIER. s. m.

BOYAUDIER. s. m. Celui qui prépare et file des cordes à boyau.

BRACELET. s. m.

BRACELET. s. m. Ornement qui se porte au bras, et qui sert, parmi nous, à la parure des femmes. Bracelet de perles. Bracelet de corail, de diamants, d' émeraudes. Bracelet de cheveux. Une paire de bracelets. Les anciens portaient des bracelets d' or, d' argent, etc.

BRACHIAL, ALE. adj.

BRACHIAL, ALE. adj. (On prononce Brakial.) T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport au bras. Muscle brachial. Artère brachiale. Les nerfs brachiaux.

BRACONNAGE. s. m.

BRACONNAGE. s. m. Action de braconner. Réprimer le braconnage.

BRACONNER. v. n.

BRACONNER. v. n. Chasser furtivement et sans permission sur les terres d' autrui, pour faire son profit du gibier. On l' a surpris à braconner.

BRACONNIER. s. m.

BRACONNIER. s. m. Celui qui braconne, qui chasse furtivement et sans permission sur les terres d' autrui, pour vendre le gibier qu' il tue. Les braconniers détruisent tout notre gibier. Poursuivre des braconniers.

Il se dit quelquefois de Celui qui, sans ménagement, tue le plus de gibier qu' il peut. Ce chasseur est un grand braconnier.

BRACTÉE. s. f.

BRACTÉE. s. f. T. de Botan. On nomme ainsi de Petites feuilles, ordinairement colorées, qui naissent avec la fleur de certaines plantes, et qui diffèrent des autres feuilles par la forme, la couleur et la consistance. Les bractées du tilleul, de la fritillaire, de l' ananas.

BRAGUETTE. s. f.

BRAGUETTE. s. f. Voyez BRAYETTE.

BRAHMANE. s. m.

BRAHMANE. s. m. Nom donné à ceux qui forment la première des quatre grandes castes chez les Indiens, et qui professent la doctrine des Védas.

BRAHMANIQUE. adj. des deux genres

BRAHMANIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport aux brahmanes. Les traditions, les croyances brahmaniques.

BRAHMANISME. s. m.

BRAHMANISME. s. m. Doctrine des brahmanes.

BRAI. s. m.

BRAI. s. m. Suc résineux et noirâtre qu' on tire du pin et du sapin; résine refondue dont on a extrait la térébenthine. Brai sec. Brai gras, Celui qu' on a rendu liquide en y mêlant du goudron, du suif ou d' autres matières grasses et gluantes. Enduire de brai.

BRAIE. s. f.

BRAIE. s. f. Linge dont on enveloppe le derrière des enfants. Attacher une braie à un enfant. Lui changer de braie. Il a vieilli: on dit, Lange ou Couche.

BRAIES

BRAIES au pluriel, s' est dit anciennement pour Culotte, caleçon.

Fig. et pop., Il en est sorti, il s' en est tiré les braies nettes, se dit D' un homme qui s' est tiré heureusement d' une mauvaise affaire.

BRAILLARD, ARDE. adj.

BRAILLARD, ARDE. adj. Qui parle ordinairement beaucoup, fort haut et mal à propos. C' est l' homme du monde le plus braillard. Une femme braillarde.

Il s' emploie le plus souvent comme substantif. C' est un grand braillard, une grande braillarde. Ce mot est familier.

BRAILLER. v. n.

BRAILLER. v. n. Parler très-haut, beaucoup et mal à propos. Cet homme a l' habitude de brailler.

Il signifie aussi, Crier d' une manière importune ou ridicule. Cet enfant ne fait que brailler. Ce n' est pas là chanter, c' est brailler. Ce mot est familier.

BRAILLEUR, EUSE. adj.

BRAILLEUR, EUSE. adj. Qui braille, qui ne fait que brailler. Un homme extrêmement brailleur. Une femme fort brailleuse. Cet enfant est bien brailleur.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. C' est un brailleur. C' est une brailleuse. Ce mot est familier.

BRAIMENT. s. m.

BRAIMENT. s. m. Cri de l' âne.

BRAIRE. v. n.

BRAIRE. v. n. Il se dit D' un âne qui crie. On ne l' emploie guère qu' à l' infinitif, et aux troisièmes personnes du présent de l' indicatif, du futur et du conditionnel. Son âne se mit à braire. Il brait, ils braient. Il braira, ils brairont. Il brairait, ils brairaient.

Fig. et fam., Cet homme ne chante pas, il brait, Sa voix est fausse et criarde.

BRAISE. s. f.

BRAISE. s. f. Bois réduit en charbons ardents. Du bois qui fait de bonne braise. Des pommes de terre cuites sous la braise. Un gigot à la braise, Que l' on fait cuire dans un vaisseau entouré de braise.

Prov. et fig., Le rendre chaud comme braise, Se venger promptement de quelque tort qu' on a reçu; ou Faire une repartie vive et prompte à un propos piquant. Il m' a joué un mauvais tour, mais je le lui ai rendu chaud comme braise.

Prov. et fig., Il a passé là-dessus comme chat sur braise, se dit De quelqu' un qui, dans un discours ou dans un écrit, passe légèrement sur un article qu' il ne veut pas trop approfondir.

Prov. et fig., Tomber de la poêle dans la braise, Tomber d' un fâcheux état dans un pire.

BRAISE

BRAISE se dit aussi Des charbons que les boulangers tirent de leur four, et qu' ils éteignent ensuite pour les vendre. Acheter de la braise chez un boulanger. Grosse braise. Menue braise.

BRAISER. v. a.

BRAISER. v. a. T. de Cuisine. Faire cuire de la viande dans une braisière. Il s' emploie surtout au participe.

BRAISÉ, ÉE. participe

BRAISÉ, ÉE. participe Gigot braisé.

BRAISIER. s. m.

BRAISIER. s. m. Huche où le boulanger met la braise quand elle est étouffée.

BRAISIÈRE. s. f.

BRAISIÈRE. s. f. T. de Cuisine. Vaisseau dans lequel on fait cuire à la braise différents mets.

BRAME ou BRAMINE. s. m.

BRAME ou BRAMINE. s. m. Voyez BRAHMANE.

BRAMER. v. n.

BRAMER. v. n. Crier. Il ne se dit que Du cerf. Le cerf brame quand il est en rut.

BRAN. s. m.

BRAN. s. m. Matière fécale. Il est bas.

Bran de son, Partie du son la plus grossière. Bran de scie, Poudre qui tombe du bois lorsqu' on le scie. Ces locutions ont vieilli.

BRAN

BRAN est également un terme bas qui sert à marquer du mépris pour quelqu' un, pour quelque chose. Bran de lui. Bran de vos promesses. Il est vieux.

BRANCARD. s. m.

BRANCARD. s. m. Espèce de civière à bras et à pieds sur laquelle on transporte un malade couché, ou des meubles, des objets fragiles, etc. Il fut porté à l' hôpital sur un brancard. Il faut transporter cette glace, ces porcelaines sur un brancard.

BRANCARD

BRANCARD se dit aussi Des deux pièces de bois qui se prolongent en avant d' une charrette, et entre lesquelles est placé le cheval qui la traîne. Le cheval de brancard. Mettre le cheval au brancard.

Il se dit également Des deux pièces de bois ou de fer qui, dans une voiture à timon et à quatre roues, réunissent le train de derrière et celui de devant. Le brancard de cette berline est trop court. On dit quelquefois, dans ce sens, Les brancards, au pluriel. L' un des brancards de cette voiture est rompu, est cassé.

BRANCHAGE. s. m. coll.

BRANCHAGE. s. m. coll. L' ensemble des branches d' un arbre. Ce branchage est trop touffu, il faut l' élaguer.

BRANCHE. s. f.

BRANCHE. s. f. Bois que pousse le tronc d' un arbre, d' un arbrisseau, et qui s' allonge comme une sorte de bras. Petite branche. Grosse branche. Cet arbre étend ses branches bien loin, pousse ses branches toutes droites. Il faut couper cette branche. Un oiseau qui saute de branche en branche. La branche rompit sous lui. Une branche de laurier.

Mère branche, Grosse branche d' où sortent plusieurs autres branches. Branche à bois, Celle qui ne donne ni fleurs ni fruits. Branche à fruits, Celle dont les boutons doivent produire des fleurs, et ensuite des fruits. Branche gourmande, Celle qui absorbe la nourriture des autres branches. Branche chiffonne, Branche courte et menue, qui ne peut donner ni bois ni fruit.

Prov. et fig., Sauter de branche en branche, Passer brusquement d' un sujet à un autre, en ne s' arrêtant à aucun et en les traitant tous superficiellement.

Fig. et fam., Se prendre, s' attacher aux branches, S' arrêter aux circonstances inutiles d' un sujet, et négliger le fond. Cette phrase est peu usitée.

Fig. et fam., S' accrocher à toutes les branches, Se servir de tous les moyens, bons ou mauvais, pour se tirer d' embarras, de danger.

Prov. et fig., Il vaut mieux se tenir, s' attacher au gros de l' arbre qu' aux branches, Il vaut mieux s' attacher à celui qui a l' autorité supérieure, qu' à celui qui n' a qu' une autorité subalterne.

Prov., Être comme l' oiseau sur la branche, Être dans un état incertain, et sans savoir ce qu' on deviendra.

BRANCHE

BRANCHE désigne, par extension, Diverses choses qui ont avec les branches des arbres un certain rapport de forme et de position.

Les branches du bois d' un cerf, Les deux parties du bois d' un cerf.

Chandelier à plusieurs branches, Chandelier dont la tige se partage en plusieurs rameaux qui portent chacun une bougie, une chandelle, etc.

Les branches d' un mors, Les deux pièces de fer qui tiennent au mors du cheval et où la bride est attachée.

Lunettes à branches, Lunettes qu' on fixe devant les yeux au moyen de deux petites branches de métal, d' écaille fondue, etc., qui s' appliquent le long des tempes.

Les branches d' un compas, d' un binocle, d' un forceps, etc., Les deux pièces qui forment un compas, un binocle, un forceps, etc., et qu' on peut écarter ou rapprocher à volonté.

En termes d' Anat., Les branches d' une artère, d' une veine, d' un nerf, Les petites artères, les petites veines, les petits nerfs qui tiennent, qui aboutissent aux grosses artères, aux grosses veines, aux grands nerfs. Les branches qui sortent du tronc de la veine cave. On dit aussi, Les branches de la moelle allongée, les branches du pubis, etc.

Les branches d' un fleuve, d' une rivière, Les rivières moins considérables qui s' y jettent. La Marne et l' Yonne sont deux branches de la Seine.

Les branches d' une mine d' or, d' argent, etc., Les petits filons qui partent du filon principal.

En termes de Fortific., Branche de tranchée, Boyau d' une tranchée.

BRANCHE

BRANCHE se dit figurément, en termes de Généalogie, Des familles différentes qui sortent d' une même tige. La branche aînée. La branche cadette. La branche de Bourbon. La branche de Valois. Il a fait une nouvelle branche. Il est la tige de telle branche. Il est l' aîné de sa branche.

BRANCHE

BRANCHE se dit encore, figurément, Des différentes parties ou divisions de certaines choses. Une bonne branche de commerce. Une nouvelle branche d' industrie. Une branche d' exportation. Ce commerce a bien des branches. Les différentes branches de l' administration. Les branches d' une science. Les différentes branches des mathématiques, de la physique, de l' anatomie, de l' histoire naturelle.

BRANCHER. v. a.

BRANCHER. v. a. Pendre, attacher à une branche d' arbre. Il est vieux, familier, et ne se disait guère qu' en parlant D' un voleur ou d' un déserteur qu' on pendait à un arbre. Le prévôt de l' armée trouva un soldat en maraude, et le fit brancher au premier arbre.

BRANCHER

BRANCHER en termes de Chasse, se dit Des oiseaux qui se perchent sur des branches d' arbre. Dans ce sens, il est neutre. Le faisan, la perdrix rouge, le coq de bruyère branchent.

BRANCHÉ, ÉE. participe

BRANCHÉ, ÉE. participe Il se dit proprement D' un oiseau perché sur des branches. On l' emploie figurément et familièrement dans quelques occasions. Un mousse branché sur une vergue.

BRANCHE-URSINE. s. f.

BRANCHE-URSINE. s. f. (Quelques-uns disent, Brancursine.) Voyez ACANTHE et BERCE.

BRANCHIER. adj. m.

BRANCHIER. adj. m. T. de Fauconnerie. Il ne se dit que dans cette locution, Oiseau branchier, Celui qui n' a encore que la force de voler de branche en branche.

BRANCHIES. s. f. pl.

BRANCHIES. s. f. pl. T. d' Hist. nat. Il se dit Des organes en forme de peignes, qui servent à la respiration de l' eau, dans les poissons, et qu' on nomme vulgairement Ouïes.

Il se dit aussi d' Organes analogues, mais de forme plus variable, dont les têtards et les mollusques aquatiques sont pourvus.

BRANCHU, UE. adj.

BRANCHU, UE. adj. Qui a beaucoup de branches. Un arbre fort branchu.

BRANDADE. s. f.

BRANDADE. s. f. T. de Cuisine. Manière d' apprêter la morue, qui consiste à l' émincer et à la faire cuire avec de la crème, des blancs d' oeufs, de l' ail haché, de l' huile, etc. Morue en brandade.

BRANDE. s. f.

BRANDE. s. f. Sorte de bruyère, de petit arbuste qui croît dans des campagnes incultes. Un pays de brandes. Chauffer le four avec des brandes.

Il se dit aussi Des lieux incultes où croissent çà et là ces sortes de petits arbustes. Entrer dans une brande.

BRANDEBOURG. s. m.

BRANDEBOURG. s. m. Espèce d' ornement de broderie ou de galon qui entoure les boutonnières de certains habits. Brandebourg d' or. Brandebourg d' argent. Un habit à brandebourgs.

BRANDEBOURG

BRANDEBOURG se dit aussi d' Une sorte de casaque à longues manches qui était à la mode du temps de Louis XIV. En ce sens, il est féminin. Porter une brandebourg.

BRANDEVIN. s. m.

BRANDEVIN. s. m. T. emprunté de l' allemand. Eau-de-vie de vin.

BRANDEVINIER, IÈRE. s.

BRANDEVINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend et qui crie du brandevin, de l' eau-de-vie dans un camp, dans une garnison. Il est vieux.

BRANDILLEMENT. s. m.

BRANDILLEMENT. s. m. Mouvement qu' on se donne en se brandillant. Il est familier.

BRANDILLER. v. a.

BRANDILLER. v. a. Mouvoir, agiter deçà et delà. Brandiller les jambes. Brandiller les bras.

BRANDILLER

BRANDILLER avec le pronom personnel, Se mouvoir, s' agiter en l' air par le moyen d' une corde, d' une escarpolette, ou de quelque autre machine. Se brandiller sur une corde. Ce verbe est familier.

BRANDILLÉ, ÉE. participe

BRANDILLÉ, ÉE. participe

BRANDILLOIRE. s. f.

BRANDILLOIRE. s. f. Il se dit de Branches entrelacées ou de quelque autre chose semblable, sur quoi l' on peut s' asseoir pour se brandiller. Se mettre sur une brandilloire. Il est familier et peu usité.

BRANDIR. v. a.

BRANDIR. v. a. Secouer, agiter dans sa main une lance, un épieu, une épée, etc., comme si on se préparait à frapper. Il brandissait une pique. Brandir une lance. Brandir une épée, un sabre, une hache, un bâton, etc.

BRANDIR

BRANDIR en termes de Charpenterie, Arrêter, affermir deux pièces de bois l' une contre l' autre, sans qu' elles soient entaillées; ce qui se fait au moyen d' une cheville qui les traverse. Brandir un chevron sur la panne.

BRANDI, IE. participe

BRANDI, IE. participe Prov., Enlever un gros fardeau, un gros ballot tout brandi, L' enlever tout d' un coup. Enlever un homme tout brandi, L' enlever en l' état où on le trouve. Ces phrases vieillissent.

BRANDON. s. m.

BRANDON. s. m. Espèce de flambeau fait avec de la paille tortillée. Allumer des brandons.

Il se dit aussi Des corps enflammés qui s' élèvent d' un incendie. Le vent poussait des brandons qui portaient l' incendie de tous côtés.

Il s' emploie dans certaines phrases figurées du style élevé. Les brandons de la discorde. Jeter le brandon de la discorde parmi les citoyens. Cet homme est un brandon de discorde. Cet écrit est un brandon de guerre civile.

Le dimanche des brandons, se disait anciennement Du premier dimanche de carême, parce que, ce jour-là, le peuple allumait des feux, dansait à l' entour, et parcourait les rues et les campagnes en portant des brandons ou des tisons allumés.

BRANDON

BRANDON se dit encore de La paille tortillée au bout d' un bâton qu' on plante aux extrémités d' un champ, d' un terrain, pour marquer que les fruits en ont été saisis judiciairement: de là l' expression de Saisie-brandon, en termes de Procédure.

BRANDONNER. v. a.

BRANDONNER. v. a. Mettre des brandons aux extrémités d' un héritage où l' on a fait une saisie de fruits. Brandonner un champ, une terre.

BRANDONNÉ, ÉE. participe

BRANDONNÉ, ÉE. participe

BRANLANT, ANTE. adj.

BRANLANT, ANTE. adj. Qui branle, qui penche tantôt d' un côté, tantôt de l' autre. Avoir la tête branlante, les jambes branlantes. Une poutre branlante.

Prov. et fig., C' est un château branlant, se dit De quelqu' un ou de quelque chose de mal assuré, et qui paraît près de tomber. Ce vieillard est un château branlant.

BRANLE. s. m.

BRANLE. s. m. Oscillation, mouvement qui porte un corps tantôt d' un côté, tantôt de l' autre. Le branle d' une cloche. Mettre les cloches en branle. Le branle du carrosse lui fait mal. Cette dernière phrase n' est plus usitée: on dit, Le mouvement de la voiture.

Sonner en branle, Donner aux cloches tout le mouvement qu' elles peuvent recevoir.

BRANLE

BRANLE signifie quelquefois, au figuré, première impulsion donnée à quelque chose. Suivre le branle général.

Fig. et fam., Être en branle, se mettre en branle, Commencer à être en mouvement pour faire quelque chose, à être en action. Cet homme est paresseux; mais, quand il est une fois en branle, il en fait plus qu' un autre.

Fig. et fam., Donner le branle aux autres, mettre les autres en branle, Les mettre en mouvement, les mettre en train, en disposition d' agir. Donner le branle à une affaire, aux affaires, Les mettre en mouvement, leur donner une impulsion plus ou moins forte. C' est lui qui a donné le branle à cette affaire. On dit quelquefois absolument, dans l' un et dans l' autre sens, Donner le branle.

BRANLE

BRANLE se dit aussi d' Une espèce de danse où plusieurs personnes se tiennent par la main, et se mènent tour à tour. Grand branle. Branle gai. Branle à mener. Danser un branle. Mener un branle.

Il se dit également de L' air sur lequel on danse un branle. Jouer, chanter un branle.

Prov., Être fou comme le branle gai, comme branle gai, Être d' une gaieté excessive.

Fig. et fam., Mener le branle, Donner le premier l' exemple de quelque chose; Être le chef d' une association d' intérêt ou de plaisir. On dit quelquefois de même, Ouvrir le branle, commencer le branle.

BRANLE

BRANLE s' est dit autrefois pour Hamac, espèce de lit suspendu dont on se sert dans les vaisseaux. Coucher dans un branle.

BRANLE-BAS. s. m.

BRANLE-BAS. s. m. T. de Marine, Action de détendre tous les hamacs d' entre les ponts, de les mettre dans les filets de bastingage, et de dégager les batteries, pour se disposer au combat. Faire branle-bas. Branle-bas général. Branle-bas de combat. Il fit le commandement de branle-bas.

BRANLEMENT. s. m.

BRANLEMENT. s. m. Mouvement de ce qui branle. Branlement de tête. Le branlement d' une charrette.

BRANLER. v. a.

BRANLER. v. a. Agiter, mouvoir, remuer, faire aller deçà et delà. Branler les jambes. Branler les bras. Branler la tête.

Il est aussi neutre, et signifie, Être agité, osciller, pencher de côté et d' autre, faute de solidité. Ce plancher branle. La tête lui branle. Les dents lui branlent.

Prov., Tout ce qui branle ne tombe pas.

Branler au manche, dans le manche, se dit D' un outil qui n' est pas solidement emmanché.

Prov. et fig., Branler au manche, dans le manche, N' être pas ferme dans le parti qu' on a embrassé, dans la résolution qu' on a prise. Il signifie plus ordinairement, Être menacé de perdre sa fortune ou sa place, la faveur dont on jouit, etc. Ce ministre branle au manche.

BRANLER

BRANLER signifie quelquefois, Se remuer, se mouvoir. Ainsi on dit: Ne branlez pas de là, Demeurez là, tenez-vous où vous êtes, ne bougez de là; et, figurément, Ces enfants n' osent branler devant leur père, Ils sont dans une crainte, dans une contrainte continuelle devant lui. Cette acception familière vieillit.

BRANLÉ, ÉE. participe

BRANLÉ, ÉE. participe

BRANLOIRE. s. f.

BRANLOIRE. s. f. Planche ou solive posée en travers et en équilibre sur un point d' appui un peu élevé, et aux deux bouts de laquelle deux personnes se balancent en faisant tour à tour le contre-poids.

BRAQUE. s. des deux genres

BRAQUE. s. des deux genres Espèce de chien de chasse. Un braque. Une braque. Ce braque arrête bien. Prov., Étourdi comme un braque, fou comme un braque.

Fig. et fam., C' est un braque, un vrai braque, se dit D' un jeune homme très-étourdi.

BRAQUEMART. s. m.

BRAQUEMART. s. m. Épée courte et large qu' on portait autrefois le long de la cuisse.

BRAQUEMENT. s. m.

BRAQUEMENT. s. m. Action de braquer. Le braquement d' un canon. Il est peu usité.

BRAQUER. v. a.

BRAQUER. v. a. Tourner, placer dans une direction déterminée, une pièce de canon, une lunette, etc. Braquer un canon. Braquer le canon contre les ennemis. Braquer une lunette.

Fig. et fam., Braquer ses regards sur quelqu' un, sur quelque chose, Tenir ses regards arrêtés sur quelqu' un, sur quelque chose.

BRAQUÉ, ÉE. participe

BRAQUÉ, ÉE. participe Un canon braqué.

BRAS. s. m.

BRAS. s. m. Membre du corps humain qui tient à l' épaule. Les deux bras. Bras droit. Bras gauche. Bras fort. Bras nerveux. Gros bras. Bras long. La force du bras. Lever, hausser, étendre, plier le bras. Être blessé au bras. Couper, rompre bras et jambes à quelqu' un. Avoir le bras rompu, cassé, démis. Il a le bras en écharpe. Il lui manque un bras. Il perdit un bras à telle bataille. Elle portait un enfant sur ses bras, entre ses bras, dans ses bras. Porter un paquet sous le bras. Lever un fardeau à bras tendu. Se jeter dans les bras, entre les bras de quelqu' un. Jeter les bras, ses bras au cou de quelqu' un. Il mourut entre mes bras. Ils ne pourront l' arracher de mes bras. Un enfant qui tend les bras vers sa nourrice. Je lui retins le bras au moment où il allait se frapper. Saisir quelqu' un par le bras. Il va les bras pendants, les bras ballants. On le dit proprement, en termes d' Anatomie, de La partie du bras qui s' étend depuis l' épaule jusqu' au coude; celle qui va du coude au poignet se nomme Avant-bras.

Donner le bras à une femme, L' accompagner et lui présenter le bras replié à la jointure du coude, en le soutenant à une certaine hauteur, de manière qu' elle pose le sien dessus, et s' y appuie en marchant. J' ai donné le bras hier au soir à madame une telle, et je l' ai reconduite chez elle. Il donnait le bras à sa cousine.

Donner, offrir, tendre le bras à quelqu' un, Lui prêter le bras, de façon qu' il s' en aide et s' appuie dessus, soit pour se relever, s' il est tombé, soit pour marcher plus facilement. On dit, dans un sens analogue, Prendre le bras de quelqu' un, et S' appuyer sur le bras de quelqu' un en marchant. On dit aussi, dans le sens réciproque, Se donner le bras, en parlant De deux personnes dont l' une a son bras passé dans celui de l' autre. Ils marchaient en se donnant le bras.

Fam., Avoir le bras retroussé jusqu' au coude, Avoir ses manches retroussées de manière que le bras soit nu jusqu' au coude.

Fig. et fam., Avoir un bras de fer, Avoir le bras très-fort, très-vigoureux. Il signifie encore, figurément, Exercer avec dureté, avec rigueur un pouvoir dont on est revêtu.

Fig. et fam., Avoir les bras rompus, Avoir les bras fatigués par l' excès du travail.

Ne vivre que de ses bras, Ne vivre que du travail de ses bras.

Fig. et fam., Demeurer les bras croisés, Demeurer sans rien faire.

Fig. et fam., Faire les beaux bras, Se donner des airs, avoir des manières affectées par lesquelles on croit se rendre agréable.

Fig. et fam., Couper bras et jambes à quelqu' un, Lui retrancher beaucoup de ses prétentions, de ce qu' il regarde comme ses droits. Cet arrêt nous a coupé bras et jambes. Il signifie plus ordinairement, Ôter à quelqu' un le moyen d' agir, d' arriver à ses fins, de réussir. La perte de son protecteur lui a coupé bras et jambes. Cette disgrâce, ce malheur lui a coupé bras et jambes. Il signifie encore, Frapper d' étonnement, de stupeur. Cette nouvelle me coupa bras et jambes. On dit dans une acception analogue à ce dernier sens, Les bras m' en tombent.

Fig. et fam., Traiter quelqu' un de monsieur, de monseigneur, gros comme le bras, Lui donner ces titres fréquemment et avec emphase.

Fig., Tendre les bras à quelqu' un, L' aider, lui offrir ses secours, son appui; s' il a des torts, être prêt à les lui pardonner. Je lui ai tendu les bras dans sa disgrâce. Ce jeune homme a fait de grandes fautes, mais son père l' invite au repentir, et lui tend les bras. Dieu tend toujours au pécheur les bras de sa miséricorde. On dit quelquefois dans ce sens, Ouvrir ses bras à quelqu' un.

Fig., Tendre les bras à quelqu' un, dans un autre sens, Implorer son secours. On dit également, Tendre les bras vers quelqu' un.

Fig., Se jeter dans les bras, entre les bras de quelqu' un, Se mettre sous sa protection, recourir à lui pour en avoir du secours. Se voyant ainsi persécuté, il se jeta entre les bras d' un tel. Se jeter entre les bras de Dieu, dans les bras de sa miséricorde.

Fig., Recevoir quelqu' un à bras ouverts, Le recevoir avec grande joie.

Prov. et fig., Avoir quelqu' un sur les bras, En être chargé ou importuné. Cette pauvre veuve a cinq enfants sur les bras. Cet homme-là est sur mes bras, il faut que je le nourrisse. Que cet homme-là est importun! je l' ai toujours sur les bras.

Fig., Avoir l' ennemi, avoir une armée entière sur les bras, Avoir à se défendre contre l' ennemi, contre une armée entière. Avoir beaucoup d' affaires sur les bras, En être accablé, surchargé.

Fig., Tirer quelqu' un d' entre les bras de la mort, des bras de la mort, Le guérir d' une maladie qui semblait mortelle. Ce médecin m' a tiré des bras de la mort.

Fig. et poétiq., Être dans les bras du sommeil, dans les bras de Morphée, Dormir. Passer des bras du sommeil dans ceux de la mort, Être tué, recevoir la mort lorsqu' on est endormi.

Fig., Arrêter, retenir le bras à quelqu' un, L' empêcher de punir, de se venger.

Fig., Voir entre les bras d' un autre la personne qu' on aime, ou qu' on recherchait, La voir mariée à un autre.

Prov. et fig., Si on lui en donne long comme le doigt, il en prend long comme le bras, Il abuse de la liberté, il étend la permission qu' on lui accorde.

BRAS

BRAS signifie, par extension, La personne même qui travaille, qui agit, ou qui peut travailler, agir. Avoir plusieurs bras à son service. Cette terre exige un grand nombre de bras pour son exploitation. Souvent, après les longues guerres, les bras manquent à l' agriculture. Des bras inutiles. Mille bras se sont armés pour le défendre.

Fig., Être le bras droit de quelqu' un, Être son principal agent en toutes choses.

BRAS

BRAS dans certaines phrases figurées, désigne, Le pouvoir, la puissance. Le bras de Dieu. Le bras du Tout-Puissant. Un bras protecteur. Un bras puissant. La puissance de son bras.

Fig. et dans le langage de l' Écriture, S' appuyer sur un bras de chair, Mettre sa confiance dans les hommes, au lieu de la mettre en Dieu.

Le bras séculier, La puissance temporelle, par opposition à La puissance ecclésiastique. Implorer le bras séculier. Livrer un ecclésiastique au bras séculier.

Fig. et fam., Avoir les bras longs, Avoir un crédit, un pouvoir qui s' étend bien loin.

Fig. et fam., Faire les grands bras, Affecter un crédit, un pouvoir, une importance qu' on n' a pas.

BRAS

BRAS se dit aussi; dans plusieurs phrases figurées, en parlant De la force et du courage guerrier, des exploits militaires. Tout cède à l' effort de son bras. La patrie a besoin de ton bras. Son bras est le plus ferme appui du trône. Ce bras jadis si redouté.

BRAS

BRAS se dit en outre de Certains chandeliers qu' on attache au mur, à la boiserie d' une chambre ou d' une salle, parce que jadis on leur donnait ordinairement la figure d' un bras. Des bras de cheminée. Des bras dorés. Des bras d' argent, de vermeil doré.

Il se dit également de Plusieurs autres choses qui ont avec les bras de l' homme un certain rapport de forme ou de destination.

Les bras d' une baleine, Ses nageoires.

Siége à bras, Siége aux deux côtés duquel il y a de quoi s' appuyer les bras. Fauteuil à bras. Il y a de petites chaises à bras pour les enfants. Les bras d' un fauteuil.

Les bras d' une civière, d' un brancard, Les deux bâtons parallèles qui se prolongent à chaque extrémité d' une civière, d' un brancard, et qui servent à le soulever et à le porter.

En termes de Marine, Le bras d' un aviron, La partie par laquelle on le tient, on le manie, pour ramer. Les bras d' une vergue, Les manoeuvres ou cordages amarrés à l' extrémité d' une vergue pour la gouverner ou la mouvoir selon le vent.

Bras de balance, Chaque moitié de la verge transversale qui est posée en équilibre sur le point d' appui, et aux deux extrémités de laquelle pendent les bassins de la balance. En Mécanique, Bras de levier, La partie du levier comprise entre le point d' appui et celui auquel est appliquée la puissance ou la résistance.

Bras de rivière, se dit de Chaque branche d' une rivière qui se sépare en deux, en trois, etc. Nous passâmes un petit bras de rivière. Là le fleuve se divise en plusieurs bras.

Bras de mer, Partie de la mer qui passe entre deux terres assez proches l' une de l' autre. L' Italie est séparée de la Sicile par un bras de mer.

À FORCE DE BRAS ou simplement, À BRAS. Locutions adverbiales

À FORCE DE BRAS ou simplement, À BRAS. Locutions adverbiales qui se disent en parlant De travaux, de transports pour lesquels on n' emploie que la seule force des bras. Ils montèrent le canon à bras, à force de bras. Tirer, traîner à bras, à force de bras. On dit dans un sens analogue, Moulin à bras, civière à bras, charrette à bras.

À TOUR DE BRAS. loc. adv.

À TOUR DE BRAS. loc. adv. De toute sa force. Frapper à tour de bras.

À BRAS RACCOURCI. loc. adv.

À BRAS RACCOURCI. loc. adv. Hors de garde, hors de mesure, et de toute sa force. Il lui a donné un coup d' épée à bras raccourci. Il tomba sur son adversaire à bras raccourci.

À BRAS-LE-CORPS. loc. adv.

À BRAS-LE-CORPS. loc. adv. Il ne s' emploie guère que dans cette phrase, Saisir, prendre, tenir, porter quelqu' un à bras-le-corps, Le saisir, le prendre, le tenir, le porter au moyen du bras ou des deux bras passés autour du corps. Il prit l' enfant à bras-lecorps, et, le tenant ainsi, le porta jusqu' à sa mère.

BRAS DESSUS, BRAS DESSOUS. loc. adv. et fam.

BRAS DESSUS, BRAS DESSOUS. loc. adv. et fam. En se donnant le bras avec amitié. Ils marchaient bras dessus, bras dessous.

Fig., Ils sont bras dessus, bras dessous, Il règne entre eux la plus grande intimité.

S' embrasser bras dessus, bras dessous, S' embrasser l' un l' autre avec empressement et familiarité.

BRASER. v. a.

BRASER. v. a. T. d' Arts. Joindre ensemble deux morceaux de fer, d' acier, ou de cuivre, au moyen d' une soudure. Braser un fusil, un canon. Ce canon de fusil a été mal brasé.

BRASÉ, ÉE. participe

BRASÉ, ÉE. participe

BRASIER. s. m.

BRASIER. s. m. Feu de charbons ardents. Brasier ardent. Grand brasier.

BRASIER

BRASIER se dit aussi d' Une espèce de grand bassin de métal où l' on met de la braise pour échauffer une chambre. Un brasier d' argent, de cuivre, de fonte.

Fig., C' est un brasier que son corps, se dit D' une personne qui a une fièvre ardente.

Fig., Sa tête est un brasier, Il s' échauffe jusqu' à l' exaltation.

BRASILLEMENT. s. m.

BRASILLEMENT. s. m. T. de Marine. Effet de la mer qui brasille, qui réfléchit les rayons du soleil ou de la lune. Le brasillement nuit aux observations nautiques.

Il se dit également de L' éclat électrique des flots. Voyez BRASILLER.

BRASILLER. v. a.

BRASILLER. v. a. Faire griller quelque chose un peu de temps sur de la braise. Il n' est guère usité que dans cette phrase, Faire brasiller des pêches, où il est pris neutralement.

BRASILLER

BRASILLER en termes de Marine, se dit De la mer lorsque les rayons du soleil ou de la lune la frappent obliquement, et qu' on voit à sa surface comme une traînée de lumière éblouissante et scintillante. La mer brasille.

Il se dit également Lorsque, dans l' obscurité, la trace du bâtiment ou d' un poisson brille d' une lueur qu' on attribue à l' électricité développée par le frottement.

BRASILLÉ, ÉE. participe

BRASILLÉ, ÉE. participe Des pêches brasillées.

BRASQUE. s. f.

BRASQUE. s. f. T. de Métallurgie. Mélange d' argile et de charbon pilé, dont on enduit la surface des creusets dans lesquels on réduit les mines.

BRASQUER. v. a.

BRASQUER. v. a. T. de Métallurgie. Enduire de brasque la surface des creusets.

BRASQUÉ, ÉE. participe

BRASQUÉ, ÉE. participe

BRASSAGE. s. m.

BRASSAGE. s. m. La somme que prenait autrefois le maître des monnaies, sur chaque marc d' or, d' argent ou de billon ouvré en espèces, pour les frais de fabrication et les déchets.

BRASSARD. s. m.

BRASSARD. s. m. Sorte d' ancienne armure qui couvrait le bras d' un homme de guerre. Il était armé de toutes pièces, de cuirasse, brassards, cuissards, etc.

Il se dit, par analogie, d' Une espèce de garniture de cuir, ou du cylindre de bois, dont on se couvre le bras pour jouer au ballon.

BRASSE. s. f.

BRASSE. s. f. Mesure de la longueur des deux bras étendus, qui est ordinairement de cinq à six pieds. La brasse marine est de cinq pieds. Mesurer des cordes, des cordages à la brasse. Brasse de corde. Vingt brasses de corde. Les lignes de sonde qui servent à indiquer la profondeur de l' eau, sont divisées en brasses. La sonde donnait vingt brasses d' eau. Le fond est en cet endroit de vingt-cinq à trente brasses. Il y a tant de brasses d' eau.

Pain de brasse, Fort grand pain de vingt à vingt-cinq livres.

Nager à la brasse, Nager en étendant, au-dessus de l' eau, les bras l' un après l' autre.

BRASSÉE. s. f.

BRASSÉE. s. f. Autant que les bras peuvent entourer, contenir et porter. Grande brassée. Brassée de foin, de bois, de paille. Emporter à brassées. Emporter une brassée, une bonne brassée.

BRASSER. v. a.

BRASSER. v. a. Remuer avec les bras, à force de bras, plusieurs matières ayant quelque fluidité, pour qu' elles s' incorporent ensemble. Il faut bien brasser tout cela. Brasser de l' or et de l' argent fondu dans le creuset.

Brasser de la bière, du cidre, Faire de la bière, du cidre.

BRASSER

BRASSER signifie aussi, figurément et familièrement, Pratiquer, tramer, négocier secrètement; et il ne se dit qu' en mauvaise part. Brasser une trahison. Brasser quelque chose contre l' État.

BRASSER

BRASSER en termes de Marine, signifie, Mouvoir les bras d' une vergue pour changer la direction de la voile qu' elle porte. Brasser d' un bord. Brasser au vent. Etc. Dans ce sens, on dit aussi, Brasseyer.

BRASSÉ, ÉE. participe

BRASSÉ, ÉE. participe

BRASSERIE. s. f.

BRASSERIE. s. f. Lieu où l' on brasse de la bière. Il y a tant de brasseries dans cette ville.

BRASSEUR, EUSE. s.

BRASSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui brasse de la bière et qui en vend en gros.

BRASSEYER. v. a.

BRASSEYER. v. a. T. de Marine. Voyez BRASSER.

BRASSIAGE. s. m.

BRASSIAGE. s. m. T. de Marine. Mesurage à la brasse.

Il signifie aussi, La quantité de brasses d' eau que l' on trouve dans un endroit quelconque de la mer. Le brassiage est très-variable dans certains parages. Grand brassiage. Petit brassiage. Un bon brassiage pour mouiller.

BRASSIÈRES. s. f. pl.

BRASSIÈRES. s. f. pl. Espèce de petite camisole qui sert à maintenir le corps, et qui est particulièrement en usage pour les femmes et les enfants. Brassières de basin, de futaine, de serge. Mettre des brassières. Coucher avec des brassières.

Fig. et fam., Mettre, tenir quelqu' un en brassières, Le mettre, le tenir dans un état de contrainte qui ne lui laisse pas la liberté de faire ce qu' il voudrait, le traiter comme un enfant. On l' a mis en brassières. On le tient en brassières. Dans un sens analogue, Être en brassières.

BRASSIN. s. m.

BRASSIN. s. m. Vaisseau, cuve où les brasseurs font la bière.

Il signifie aussi, La quantité de bière qu' on tire de la masse de grains sur laquelle on opère.

Il signifie également, en termes de Savonnier, La quantité de savon que l' on cuit à la fois.

BRASURE. s. f.

BRASURE. s. f. T. d' Arts. Endroit où deux pièces de métal sont brasées, soudées.

BRAVACHE. s. m.

BRAVACHE. s. m. Faux brave, fanfaron. Ce n' est qu' un bravache. Il est familier.

BRAVADE. s. f.

BRAVADE. s. f. Action, parole, manière par laquelle on brave quelqu' un. Il lui a fait une bravade. Il pensait m' intimider par ses bravades. De vaines bravades.

BRAVE. adj. des deux genres

BRAVE. adj. des deux genres Vaillant, qui a beaucoup de valeur, beaucoup de courage. Brave soldat. Brave capitaine. Il est fort brave, brave comme son épée, comme l' épée qu' il porte.

Il n' est brave qu' en paroles, il est brave jusqu' au dégainer, Ce n' est qu' un fanfaron.

BRAVE

BRAVE se dit familièrement pour Honnête, bon, obligeant. C' est un brave homme. Vous êtes un brave homme d' être venu ici. C' est une brave femme.

Il signifie encore familièrement, Vêtu, paré avec soin. Vous voilà bien brave aujourd' hui. Il s' est fait brave pour aller à la noce.

Prov. et pop., Brave comme une noce, comme un jour de Pâques.

BRAVE

BRAVE est souvent substantif, et signifie, Homme courageux, vaillant. C' est un brave. Se battre en brave. Se conduire en brave. Une armée de braves. Nos braves ne reculèrent pas. Il fait le brave, et ne l' est pas. C' est un faux brave.

Il s' emploie également comme substantif dans un sens odieux. Il a toujours des braves à sa suite, c' est-à-dire, Des spadassins, des gens déterminés à tout faire. Ce sens a vieilli.

Fam. et par plaisanterie, C' est un brave à trois poils, C' est un homme d' une bravoure éprouvée.

BRAVEMENT. adv.

BRAVEMENT. adv. D' une manière brave, vaillamment. Il monta bravement à l' assaut.

Il signifie quelquefois, Habilement, adroitement. Il joua bravement son personnage. Il s' est acquitté bravement de sa commission. Il s' est bravement tiré de cet embarras. Ce sens est familier.

BRAVER. v. a.

BRAVER. v. a. Témoigner ouvertement qu' on ne craint pas quelqu' un, et qu' on le méprise, qu' on le défie. Il l' alla braver jusque chez lui. Est-ce pour me braver que vous parlez ainsi? Braver l' autorité. Braver la menace, la colère, le ressentiment de quelqu' un.

Braver les dangers, la mort, la honte, l' infamie, etc., Affronter les dangers, la mort, etc., s' y exposer sans crainte.

BRAVÉ, ÉE. participe

BRAVÉ, ÉE. participe

BRAVERIE. s. f.

BRAVERIE. s. f. Magnificence en habits. Les enfants aiment la braverie. Il est familier et il vieillit.

BRAVO. adv.

BRAVO. adv. Terme emprunté de l' italien, dont on se sert en français pour applaudir. Dès qu' il eut fini de chanter, toute l' assemblée cria bravo.

Il s' emploie aussi comme substantif. Son discours fut suivi de mille bravos.

BRAVOURE. s. f.

BRAVOURE. s. f. Courage guerrier, vaillance. Il a beaucoup de bravoure. Il a fait preuve de bravoure en mille occasions.

Il se dit quelquefois, au pluriel, Des actions de valeur. Cet homme raconte ses bravoures à tout le monde. Ce sens est peu usité.

En Musique, Air de bravoure, Air d' une exécution difficile et où peut se montrer tout le talent du chanteur.

BRAYER. s. m.

BRAYER. s. m. T. de Chirur. Bandage destiné à contenir les hernies. Porter un brayer. Un faiseur de brayers.

BRAYER. v. a.

BRAYER. v. a. Enduire de brai liquide et chaud. Brayer un navire.

BRAVÉ, ÉE. participe

BRAVÉ, ÉE. participe

BRAYETTE. s. f.

BRAYETTE. s. f. Fente de devant d' une culotte à l' ancienne mode. Fermer sa brayette. Boutonner sa brayette.

BRAYON. s. m.

BRAYON. s. m. T. de Vénerie. Piége pour prendre les bêtes puantes.

BRÉANT ou BRUANT. s. m.

BRÉANT ou BRUANT. s. m. Oiseau de la grosseur du moineau franc, qui a le plumage presque entièrement jaune, et dont le ramage est assez agréable.

BREBIS. s. f.

BREBIS. s. f. Quadrupède portant laine, et qui est la femelle du bélier. Brebis blanche. Brebis noire. Lait de brebis. Toison de brebis.

Prov., Fuir, éviter une personne comme une brebis galeuse, Fuir, éviter une personne dont le commerce est dangereux ou désagréable. On dit de même, figurément, C' est une brebis galeuse qu' il faut séparer du troupeau.

Prov. et fig., Faire un repas de brebis, Manger sans boire.

Prov. et fig., Brebis qui bêle perd sa goulée, Quand on cause beaucoup à table, on perd le temps de manger; et, plus figurément, En parlant beaucoup, on perd le temps d' agir.

Prov. et fig., À brebis tondue, Dieu mesure le vent, Dieu proportionne à notre faiblesse les maux qu' il nous envoie.

Prov. et fig., C' est bien la brebis du bon Dieu, se dit D' un être si inoffensif, si patient, qu' on peut l' attaquer sans qu' il cherche à se défendre ou qu' il songe à se plaindre.

Prov. et fig., Faites-vous brebis, le loup vous mangera, ou plus ordinairement, Qui se fait brebis, le loup le mange, Ceux qui ont trop de bonté, de douceur, encouragent les méchants à leur nuire.

Prov. et fig., Brebis comptées, le loup les mange, Les précautions ne garantissent pas toujours d' être trompé. Cette phrase signifie aussi, L' excès de précaution est dangereux.

BREBIS

BREBIS dans le langage de l' Écriture, se dit figurément d' Un chrétien, en tant qu' il est sous la conduite de son pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le bon pasteur va chercher la brebis égarée pour la ramener au troupeau.

BRÈCHE. s. f.

BRÈCHE. s. f. Ouverture faite par force ou autrement à ce qui sert de clôture, comme un mur, une haie. Ils pénétrèrent dans le jardin par une brèche, et volèrent tous les fruits. Il y a une brèche à ce mur, à cette haie. Fermer les brèches.

Il se dit, particulièrement, de L' ouverture que des assiégeants font aux murailles, aux remparts de la place assiégée. Grande brèche. La brèche est praticable, on y peut aller à l' assaut. Faire une brèche. Refaire, réparer une brèche. La batterie, le canon avait fait brèche à la muraille. Monter à la brèche. Défendre la brèche. Planter un drapeau sur la brèche. Mourir sur la brèche. Entrer par la brèche dans une ville conquise. La garnison sortit par la brèche.

Battre en brèche, Tirer avec de l' artillerie contre une muraille, contre un rempart, et d' assez près pour y faire brèche.

BRÈCHE

BRÈCHE se dit, par extension, en parlant De quelques autres choses. Faire une brèche, des brèches à un couteau, à une serpe, Faire une ou plusieurs cassures au tranchant. Faire brèche à un pâté, L' entamer et en manger une partie. On a abattu cent arpents de bois dans cette forêt, c' est une grande brèche, C' est un grand vide qu' on y a fait.

BRÈCHE

BRÈCHE signifie figurément, Le tort, le dommage que l' on fait à quelque chose, la diminution d' un bien qui devrait être conservé entier, intact. Il a fait une brèche à son honneur, à sa réputation. Cela fait brèche à sa fortune. Réparer les brèches de sa fortune. Faire brèche aux immunités, aux priviléges d' une ville, etc.

BRÈCHE. s. f.

BRÈCHE. s. f. Sorte de marbre qui semble formé d' un amas de cailloux unis ensemble. De la brèche violette. Brèche d' Alep, de Dourlais, etc.

BRÈCHE-DENT. adj. des deux genres

BRÈCHE-DENT. adj. des deux genres Qui a perdu une ou plusieurs dents de devant. Cet homme est brèche-dent. Cette fille est brèche-dent.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un brèche-dent. Une petite brèche-dent.

BRECHET. s. m.

BRECHET. s. m. L' os de la poitrine, celui auquel aboutissent les côtes par devant; plus particulièrement, L' extrémité inférieure de cet os. Avoir mal au brechet. Il est familier, et ne s' emploie pas dans le langage médical.

BREDI-BREDA

BREDI-BREDA Expression adverbiale et très-familière, qui s' emploie en parlant D' une chose dite ou faite avec trop de précipitation. Il nous a raconté cela bredi-breda. Il commence bredi-breda, sans savoir ce qu' il va faire.

BREDINDIN. s. m.

BREDINDIN. s. m. T. de Marine. Palan moyen dont on se sert pour enlever de médiocres fardeaux.

BRÉDISSURE. s. f.

BRÉDISSURE. s. f. T. de Médec. Impossibilité d' écarter les mâchoires, produite par l' adhérence de la membrane des gencives à celle qui revêt les joues intérieurement.

BREDOUILLE. s. f.

BREDOUILLE. s. f. T. du Jeu de trictrac. Jeton ou pavillon qui servent à marquer, le premier qu' on a pris douze points de suite, le second qu' on a pris de suite six trous: l' avantage qui en résulte pour le joueur est de doubler son gain. Avoir la bredouille, être en bredouille, Être en état d' obtenir l' avantage que donne la bredouille. Prendre deux trous en bredouille, Prendre douze points de suite, ce qui donne le droit de marquer deux trous. Marquer bredouille, Marquer avec deux jetons l' un sur l' autre, qu' on est en état de gagner deux trous. Marquer en bredouille, Gagner six trous de suite, ce qui donne le droit de marquer double. Marquer en grande bredouille, Gagner douze trous de suite, et plus, ce qui donne le droit de marquer quadruple. On dit de même: Gagner la petite, la grande bredouille. Être marqué en petite, en grande bredouille.

Adjectiv., Gagner la partie bredouille, Gagner la partie double en faisant douze trous de suite.

Fig. et fam., Sortir bredouille d' un lieu, d' une assemblée, En sortir sans avoir pu rien faire de ce qu' on s' était proposé. Il est peu usité.

Prov. et fig., Dire à quelqu' un deux mots et une bredouille, Lui expliquer sa pensée librement en particulier, sans lui dissimuler les reproches qu' il mérite. Cette phrase est peu usitée.

BREDOUILLEMENT. s. m.

BREDOUILLEMENT. s. m. Action de bredouiller. Il est familier.

BREDOUILLER. v. n.

BREDOUILLER. v. n. Parler d' une manière précipitée et peu distincte. On n' entend rien à ce qu' il dit, il ne fait que bredouiller. On l' emploie aussi activement. Que bredouillez-vous là? Il lui a bredouillé un mauvais compliment. Il est familier.

BREDOUILLÉ, ÉE. participe

BREDOUILLÉ, ÉE. participe Un discours bredouillé.

BREDOUILLEUR, EUSE. s.

BREDOUILLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui bredouille. On n' entend point ce qu' il dit, c' est un bredouilleur. Il est familier.

BREF, BRÈVE. adj.

BREF, BRÈVE. adj. Court, prompt, de peu de durée ou d' étendue. Le temps que vous me donnez est bien bref. Assigner quelqu' un à bref délai. Cet homme est bref dans ses décisions. Une réponse brève. Dans Pepin le Bref, il signifie, De petite taille.

Il se dit particulièrement, en Grammaire, Des syllabes, des voyelles qu' on prononce rapidement. Syllabe brève. Voyelle brève. A est long dans Grâce, et bref dans Race. On l' emploie substantivement dans le même sens, au féminin. En grec et en latin, les brèves et les longues sont très-marquées. L' ïambe est composé d' une brève et d' une longue.

Fig. et fam., Observer les longues et les brèves, Être fort cérémonieux; Être extrêmement circonspect et exact en tout ce qu' on fait.

Fig. et fam., Il en sait les longues et les brèves, se dit D' un homme habile et intelligent en quelque affaire.

Avoir le parler bref, la parole brève, S' exprimer en peu de mots, ou Parler d' une manière précipitée. On dit aussi dans le dernier sens, Parler, répondre d' un ton bref.

BREF

BREF s' emploie aussi comme adverbe, et signifie, Enfin, pour le dire en peu de mots. Je vous ai déjà dit que cela ne se peut, que cela ne doit pas être; bref, je ne le veux pas.

Fam., Parler bref, Avoir une prononciation prompte, précipitée.

EN BREF. loc. adv.

EN BREF. loc. adv. En peu de mots. Nous ne le mentionnerons qu' en bref. Je vous le dirai en bref.

BREF. s. m.

BREF. s. m. Lettre pastorale du pape. Il reçut un bref du pape. Solliciter, obtenir un bref. Le secrétaire des brefs. Bref apostolique.

Il se dit aussi d' Un petit calendrier ecclésiastique qui indique l' office de chaque jour. Un bref à l' usage de Paris, à l' usage de Rome.

BREGIN. s. m.

BREGIN. s. m. T. de Pêche. Espèce de filet à mailles étroites.

BRÉHAIGNE. adj. f.

BRÉHAIGNE. adj. f. Il se dit Des femelles des animaux qui sont stériles. Ainsi on appelle Carpe bréhaigne, Une carpe qui n' a ni oeufs ni laite.

BRÉHAIGNE

BRÉHAIGNE se dit quelquefois, substantivement, d' Une femme stérile. C' est une bréhaigne. Dans ce sens, il est populaire.

BRELAN. s. m.

BRELAN. s. m. Sorte de jeu qui se joue à trois, à quatre ou à cinq, et où l' on ne donne que trois cartes à chaque joueur. Jouer au brelan. Caver au brelan.

Avoir brelan, Avoir trois cartes de même figure ou de même point. Avoir brelan d' as. Avoir brelan de rois.

Brelan favori, Brelan qu' on est convenu de payer double. Brelan quatrième ou carré, Celui que le joueur a dans la main lorsque la carte qui retourne est de même sorte que les trois qui forment son brelan.

BRELAN

BRELAN se dit, par extension et en mauvaise part, d' Un lieu, d' une réunion où l' on joue habituellement à différents jeux de cartes. Un brelan public. Tenir brelan. Fréquenter, hanter les brelans. C' est chez eux un brelan perpétuel.

BRELANDER. v. n.

BRELANDER. v. n. Jouer continuellement à quelque jeu de cartes que ce soit. Ne faire que brelander. Il est familier, et se prend toujours en mauvaise part.

BRELANDIER, IÈRE. s.

BRELANDIER, IÈRE. s. T. injurieux. Celui, celle qui fréquente les maisons de jeu; et, dans un sens moins défavorable, Celui, celle qui joue continuellement aux cartes.

BRELLE. s. f.

BRELLE. s. f. Assemblage de pièces de bois en radeaux, dont on forme un train pour le faire flotter. Quatre brelles font un train complet.

BRELOQUE. s. f.

BRELOQUE. s. f. Curiosité de peu de valeur. Cet homme vend bien cher ses breloques.

Il se dit, particulièrement, Des cachets et autres petits bijoux qu' on attache aux chaînes de montre. Il a beaucoup de breloques à sa montre. Ce mot est familier.

BRELOQUE. s. f.

BRELOQUE. s. f. T. militaire. Voyez BERLOQUE.

BRELUCHE. s. f.

BRELUCHE. s. f. Droguet de fil et de laine.

BRÈME. s. f.

BRÈME. s. f. Poisson d' eau douce, qui est large et plus plat que la carpe.

BRENEUX, EUSE. adj.

BRENEUX, EUSE. adj. Sali de matière fécale. Une chemise breneuse. Il est bas.

BRÉSIL. s. m.

BRÉSIL. s. m. Sorte de bois rouge, qui est propre à la teinture, et qui paraît avoir donné son nom au pays du Brésil, d' où l' on en tire beaucoup. Brésil de Fernambouc, de Sainte-Lucie, du Japon. On dit aussi, Bois de Brésil.

Prov., Sec comme du brésil, comme brésil, Extrêmement sec.

BRÉSILLER. v. a.

BRÉSILLER. v. a. Rompre par petits morceaux. Voilà qui est tout brésillé.

BRÉSILLÉ, ÉE. participe

BRÉSILLÉ, ÉE. participe

BRÉSILLET. s. m.

BRÉSILLET. s. m. L' espèce de bois de Brésil la moins estimée.

BRÉTAILLER. v. n.

BRÉTAILLER. v. n. Être dans l' habitude de fréquenter les salles d' armes et de tirer l' épée. Il se prend toujours en mauvaise part.

BRÉTAILLEUR. s. m.

BRÉTAILLEUR. s. m. Celui qui brétaille. On le dit surtout d' Un homme qui met l' épée à la main pour la moindre bagatelle. Il est familier.

BRETAUDER. v. a.

BRETAUDER. v. a. Tondre inégalement. On a bretaudé ce chien.

Prov. et par plaisanterie, Bretauder les cheveux de quelqu' un, Les lui couper trop courts.

Bretauder un cheval, Lui couper les oreilles.

BRETAUDÉ, ÉE. participe

BRETAUDÉ, ÉE. participe

BRETELLE. s. f.

BRETELLE. s. f. Sorte de bande plate et plus ou moins large, que l' on passe sur les épaules et qui sert à porter certaines choses. Bretelle de cuir. On se sert de bretelles pour porter une civière, un brancard, une hotte, une chaise à porteurs, des seaux d' eau. Raccourcir, allonger les bretelles d' une hotte. Mettre une bretelle à un fusil.

Il se dit particulièrement d' Une double bande, qui porte sur l' une et l' autre épaule, et qui soutient le pantalon, la culotte. Mettre des bretelles. Porter des bretelles. Se servir de bretelles. Bretelles élastiques. Une paire de bretelles.

Prov. et fig., Cet homme en a jusqu' aux bretelles, par-dessus les bretelles, Il est fort engagé dans de mauvaises affaires. Cela se dit aussi D' un homme ivre.

BRETTE. s. f.

BRETTE. s. f. Épée. Il ne se dit que familièrement et par plaisanterie. C' est un batteur de pavé, qui porte toujours une brette.

BRETTELER. v. a.

BRETTELER. v. a. T. d' Archit. Tailler une pierre ou gratter un mur avec des instruments à dents.

BRETTELÉ, ÉE. participe

BRETTELÉ, ÉE. participe

BRETTEUR. s. m.

BRETTEUR. s. m. Celui qui aime à se battre à l' épée, à ferrailler. Il est familier.

BREUIL. s. m.

BREUIL. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Bois taillis ou buisson enfermé de haies, dans lequel les bêtes se retirent.

BREUVAGE. s. m.

BREUVAGE. s. m. Boisson, liqueur à boire. Breuvage agréable, délicieux. Breuvage salutaire. Composer un breuvage. Breuvage amer, empoisonné. Breuvage mortel. Breuvage mixtionné. Les poëtes ont dit que le nectar était le breuvage des dieux.

Il se dit particulièrement, en termes de Marine, d' Un mélange de vin et d' eau qu' on donne quelquefois en mer aux gens de l' équipage, indépendamment de la ration. Faire du breuvage. Donner du breuvage.

Il se dit aussi particulièrement, en termes d' Art vétérinaire, de Tout médicament liquide qu' on administre aux chevaux, aux boeufs, aux vaches, etc. Donner un breuvage à un cheval.

BREVET. s. m.

BREVET. s. m. Il se disait proprement autrefois d' Une sorte d' expédition non scellée par laquelle le roi accordait quelque grâce, ou quelque titre de dignité. Le brevet d' une abbaye. Brevet de duc. Brevet de retenue. Faire enregistrer un brevet.

Ducs à brevet, Ceux qui n' avaient que des brevets de ducs, et à vie; par opposition aux Ducs héréditaires.

Justaucorps à brevet, Sorte de justaucorps bleu, à parements rouges, que quelques courtisans avaient droit de porter par brevet du roi.

BREVET

BREVET se dit encore aujourd' hui de Certains titres ou diplômes, délivrés au nom d' un gouvernement, d' un prince souverain, etc. Il a reçu le brevet de sa pension, son brevet de colonel, de lieutenant, de capitaine. Délivrer un brevet à quelqu' un. La date d' un brevet.

Brevet d' invention, Brevet que le gouvernement délivre à un inventeur, à l' auteur d' une nouvelle découverte, pour lui en assurer la propriété et l' exploitation exclusive, pendant un certain nombre d' années. Obtenir un brevet d' invention. Par brevet d' invention. On dit dans un sens analogue, Brevet de perfectionnement, et Brevet d' importation.

Fig. et fam., Donner à quelqu' un brevet, son brevet d' étourdi, d' extravagant, etc., Le déclarer tel. Il y a longtemps qu' il a son brevet de radoteur.

Brevet d' apprentissage, Acte par lequel un apprenti et un maître s' engagent réciproquement.

Acte en brevet, obligation, procuration par brevet, Acte, obligation, procuration dont le notaire ne garde pas la minute, et qu' il délivre sans y mettre la formule exécutoire.

BREVETER. v. a.

BREVETER. v. a. Donner un brevet à quelqu' un. Se faire breveter par le gouvernement.

BREVETÉ, ÉE. participe

BREVETÉ, ÉE. participe Qui a un brevet. Breveté du roi. Un inventeur breveté.

BRÉVIAIRE. s. m.

BRÉVIAIRE. s. m. Livre contenant l' office que ceux qui sont dans les ordres sacrés, ou qui jouissent de quelque bénéfice, sont obligés de dire tous les jours. Bréviaire romain. Bréviaire de Paris.

Il désigne plus particulièrement L' office même que disent chaque jour ceux qui y sont obligés. Dire son bréviaire. Réciter son bréviaire.

Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, d' Un livre dont on fait sa lecture habituelle. Corneille est son bréviaire.

BRIBE. s. f.

BRIBE. s. f. Gros morceau de pain. Une bribe de pain. Manger une bribe de pain bis. Il est populaire.

BRIBES

BRIBES au pluriel, se dit, par extension et familièrement, Des restes d' un repas. On a donné aux pauvres les bribes du dîner. Ce mendiant avait de bonnes bribes dans son sac.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, de Citations ou de phrases prises çà et là sans discernement. Des bribes de grec, de latin. C' est un livre composé des bribes de vingt autres.

BRIC-À-BRAC. s. m.

BRIC-À-BRAC. s. m. Il ne s' emploie que dans cette locution vulgaire, Marchand de bric-à-brac, Marchand qui achète et qui revend toute sorte de vieille ferraille, de vieux cuivres, de vieux tableaux, et divers autres objets de hasard. Voyez De bric et de broc, à l' article BROC.

BRICK. s. m.

BRICK. s. m. (Quelques-uns écrivent, Brig.) T. de Marine. Bâtiment à deux mâts, qui a son grand mât incliné vers l' arrière. Brick du commerce. Brick de guerre. Équiper un brick.

BRICOLE. s. f.

BRICOLE. s. f. Partie du harnais d' un cheval de trait, contre laquelle s' appuie son poitrail lorsqu' il va en avant. Une bricole neuve, une bricole usée.

Il se dit aussi de Certaines longes ou lanières de cuir dont se servent les porteurs de chaises pour porter la chaise, les porteurs d' eau pour porter leurs seaux, etc. C' est ce qu' on nomme autrement Bretelles.

BRICOLE

BRICOLE au Jeu de paume, Retour de la balle lorsqu' elle a frappé une des murailles des côtés. Jouer de bricole. Coup de bricole. Mettre de bricole dans le dedans.

Il se dit de même, au Jeu de billard, Lorsqu' on envoie sa bille frapper une des bandes, de manière qu' elle rencontre ensuite la bille sur laquelle on joue. Jouer de bricole. Faire une bille de bricole. Coup de bricole. On dit dans un sens analogue, en termes d' Artillerie, qu' Un boulet frappe de bricole, lorsqu' il frappe après un bond.

Prov. et fig., Jouer de bricole, n' aller que par bricoles, User de voies trompeuses et détournées. On dit de même: Il a voulu me donner une bricole. Je me défie de ses bricoles. On emploie aussi les locutions De bricole, par bricole, dans un sens moins défavorable, pour Indirectement. S' il ne peut parvenir là directement, il y viendra de bricole, par bricole. Ces diverses façons de parler sont maintenant peu usitées.

BRICOLES

BRICOLES au pluriel, se dit aussi d' Une espèce de rets ou de filet pour prendre des cerfs, des daims, etc. Tendre les bricoles. Le cerf a donné dans les bricoles.

BRICOLER. v. n.

BRICOLER. v. n. Jouer de bricole, soit à la paume, soit au billard. Il est adroit à bricoler.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, De celui qui ne va pas droit, qui biaise dans une affaire. Cet homme bricole, ne fait que bricoler. Ce sens est peu usité.

BRIDE. s. f.

BRIDE. s. f. La partie du harnais d' un cheval, qui sert à le conduire, et qui est composée de la têtière, des rênes et du mors. Mettre la bride à un cheval. Lui tenir la bride haute. Lui tenir la bride courte. Rendre la bride. Lâcher la bride à un cheval. Lui mettre la bride sur le cou. Tourner bride.

Il se prend quelquefois pour Les rênes seules. Ce cheval a rompu sa bride, Il a rompu ses rênes. Mener un cheval par la bride, Le mener en tenant les rênes, sans le monter.

Fig. et fam., Tenir quelqu' un en bride, Le contenir, surveiller sa conduite; et, Lui tenir la bride haute, lui tenir la bride courte, Le traiter avec quelque sévérité. Lâcher la bride à quelqu' un, Lui donner plus de liberté qu' à l' ordinaire; et, Lui mettre la bride sur le cou, L' abandonner à sa propre volonté, lui laisser toute liberté d' agir.

Fig., Lâcher la bride à ses passions, S' y abandonner entièrement.

Aller à toute bride, à bride abattue, Mener son cheval au grand galop.

Fig. et fam., Courir à bride abattue après les plaisirs, à sa ruine, à sa perte, Se livrer aux plaisirs sans aucune retenue; se porter ardemment et inconsidérément à quelque démarche, sans en prévoir les suites dangereuses, funestes.

Fig. et fam., Aller bride en main dans une affaire, Y procéder avec beaucoup de retenue et de circonspection.

Fig. et fam., Brides à veaux, se dit de Sottes raisons, de sots raisonnements, qui ne peuvent persuader que des gens simples. Il se dit aussi de Fausses nouvelles, de contes absurdes qu' on débite pour se divertir aux dépens des gens crédules. Tout ce que vous dites là sont brides à veaux. Cette locution vieillit.

Prov. et fig., À cheval donné on ne regarde pas à la bride, Quand on reçoit un présent, il ne faut pas le déprécier.

Fig. et fam., Il a plus besoin de bride que d' éperon, se dit D' un homme ardent, impétueux, qui a plus besoin d' être retenu que d' être excité.

Tourne-bride. Voyez TOURNEBRIDE.

BRIDE

BRIDE désigne, par extension, Plusieurs autres choses qui ont quelque analogie avec une bride de cheval. Ainsi,

Il se dit Du lien qui sert à retenir certaines coiffures, et qui passe ou qu' on noue sous le menton. La bride d' un béguin d' enfant. La bride de sa casquette, de son bonnet s' est cassée. Les brides d' un chapeau de femme.

Il se dit aussi, en termes de Tailleur et de Couturière, de Points à chaînette qu' on fait à l' extrémité d' une ouverture en long, pour empêcher qu' elle ne se déchire et ne s' agrandisse. Faire une bride à une ouverture de chemise, à une boutonnière, etc.

Il se dit également d' Une sorte de boutonnière formée d' une suite de points à chaînette, au bord de quelque partie de vêtement. Les manches de cette robe sont fermées au poignet par des boutons qui entrent dans de petites brides.

Il se dit pareillement Des petits tissus de fil qui servent à joindre les fleurs les unes avec les autres, dans l' espèce de dentelle qu' on nomme Point de France, de Venise, de Malines.

Il se dit encore d' Un lien de fer avec lequel on ceint une pièce de bois, pour empêcher qu' elle n' éclate.

Il se dit, en Chirurgie, de Filaments membraneux qu' on rencontre dans le foyer des abcès, dans le trajet des plaies d' armes à feu, etc.

BRIDER. v. a.

BRIDER. v. a. Mettre la bride à un cheval, à un mulet, etc. Brider un cheval, et absolument, Brider. Il est temps de brider. Bridez, il faut partir.

Fig. et fam., Brider le nez à quelqu' un avec une houssine, avec un fouet, Frapper quelqu' un au travers du visage avec une houssine, avec un fouet, etc.

Fig. et fam., Brider quelqu' un par un contrat, par un acte, Mettre dans un contrat, dans un acte, des conditions qui l' obligent indispensablement à se tenir dans de certaines bornes.

Prov. et fig., Brider la bécasse, Engager adroitement quelqu' un de telle sorte, qu' il ne puisse plus s' en dédire; L' attraper, le tromper. La bécasse est bridée.

Prov. et fig., Brider son cheval, son âne par la queue, S' y prendre maladroitement et à contre-sens dans une affaire.

BRIDER

BRIDER se dit, par extension, De certains vêtements attachés de manière à serrer, à ceindre étroitement. Le béguin que vous avez mis à cet enfant le bride trop.

BRIDÉ, ÉE. participe

BRIDÉ, ÉE. participe Cheval sellé et bridé.

Oison bridé, Celui à qui l' on a passé une plume dans les ouvertures qui sont à la partie supérieure du bec, pour l' empêcher d' entrer dans les lieux fermés de haies.

Fig., et par dérision, Oison bridé, se dit d' Une personne niaise et sotte, à qui l' on fait croire ou faire tout ce que l' on veut. C' est un oison bridé. Cette femme n' est qu' un oison bridé.

BRIDON. s. m.

BRIDON. s. m. Espèce de bride légère dont le mors brisé n' a point de branches, et qu' on emploie quelquefois indépendamment de la bride. Mener un cheval en bridon, avec un bridon, avec le bridon.

BRIEF, IÈVE. adj.

BRIEF, IÈVE. adj. Court, de peu de durée, prompt. On ne le dit plus guère qu' au féminin et dans ces locutions, Briève description, briève narration, Courte description, courte narration.

Il était assez fréquemment usité jadis en termes de Palais. Il fut ajourné à trois briefs jours. Ils en ont fait bonne et briève justice.

Briève sentence, Sentence rendue promptement.

BRIÈVEMENT. adv.

BRIÈVEMENT. adv. En peu de mots. Il nous raconta la chose brièvement. Expliquez-moi cela brièvement et nettement.

BRIÈVETÉ. s. f.

BRIÈVETÉ. s. f. Courte durée. La brièveté de la vie. La brièveté du temps. La brièveté de son règne l' empêcha d' exécuter tout ce qu' il avait projeté.

BRIG. s. m.

BRIG. s. m. T. de Marine. Voyez BRICK.

BRIGADE. s. f.

BRIGADE. s. f. Corps de troupes composé de plusieurs bataillons ou escadrons, sous le commandement d' un officier général. Il se dit ordinairement d' Un corps formé de deux régiments. Cette brigade est commandée par tel maréchal de camp. Tel régiment est de brigade avec tel autre. Brigade d' infanterie, de cavalerie. La première, la seconde demi-brigade. Général de brigade, ou Maréchal de camp.

Il se disait autrefois d' Une escouade de cavaliers; et on le dit même encore de Quelques gendarmes réunis sous les ordres d' un sous-officier, dans une localité déterminée. La gendarmerie est distribuée par brigades. Brigade de gendarmerie. La brigade de Sceaux, de Neuilly, etc. Conduire un réfractaire de brigade en brigade jusqu' à son corps.

BRIGADE

BRIGADE se dit également, dans les Ports militaires, d' Un certain nombre d' ouvriers ou de matelots canonniers réunis pour travailler. Une brigade de charpentiers, de calfats, de canonniers, etc.

BRIGADIER. s. m.

BRIGADIER. s. m. On appelait autrefois Brigadier des armées du roi, Un officier supérieur dont le grade tenait le milieu entre ceux de colonel et de maréchal de camp.

Il se dit maintenant Du militaire qui a, dans la cavalerie, le grade correspondant à celui de caporal dans l' infanterie. Brigadier de chasseurs, de dragons, etc.

Brigadier de gendarmerie, Celui qui commande une brigade de gendarmerie.

BRIGADIER

BRIGADIER est aussi, en termes de Marine, Le titre du premier des matelots d' une embarcation. Le brigadier remplace le patron au besoin.

BRIGAND. s. m.

BRIGAND. s. m. Celui qui exerce habituellement le brigandage. Une troupe, une bande de brigands. Un chef de brigands.

Il se dit, par extension, de Ceux qui font des exactions et des concussions.

BRIGANDAGE. s. m.

BRIGANDAGE. s. m. Volerie, pillage, crime commis avec violence et à main armée, et le plus souvent par des malfaiteurs réunis en troupe. Ce n' était alors que brigandages par toute la France. Exercer des brigandages. Arrêter, réprimer le brigandage.

Il se dit, par extension et familièrement, pour Concussion, exaction, déprédation. Les traitants furent punis pour les brigandages qu' ils avaient exercés sur le peuple. C' est une administration où il se fait de grands brigandages. C' est un brigandage, un vrai brigandage que de contraindre ces pauvres gens à payer une aussi forte somme.

BRIGANDEAU. s. m.

BRIGANDEAU. s. m. Diminutif de Brigand. Il se dit ordinairement d' Un praticien fripon, d' un agent d' affaires qui vole ses clients. Il est familier.

BRIGANDER. v. n.

BRIGANDER. v. n. Se livrer au brigandage, se conduire en brigand. Des gens qui se sont réunis pour brigander. C' est un homme qui n' a fait que brigander toute sa vie. Il est familier.

BRIGANDINE. s. f.

BRIGANDINE. s. f. Sorte d' armure ancienne en forme de corset ou de cotte de mailles.

BRIGANTIN. s. m.

BRIGANTIN. s. m. T. de Marine. Petit bâtiment à un ou deux mâts, gréé comme un brick, et qui n' a qu' un pont. Autrefois les brigantins allaient à voiles et à rames. Courir la mer, pirater avec un brigantin.

BRIGANTINE. s. f.

BRIGANTINE. s. f. T. de Marine. Petit bâtiment en usage dans la Méditerranée.

Il se dit aussi d' Une sorte de voile particulière au brigantin.

BRIGNOLE. s. f.

BRIGNOLE. s. f. Sorte de prune desséchée qui vient de Brignoles, ville de Provence. Une boîte de prunes de Brignoles. Une compote de brignoles. De bonnes brignoles.

BRIGUE. s. f.

BRIGUE. s. f. Manoeuvre secrète et détournée, poursuite vive pour obtenir quelque chose par le moyen de plusieurs personnes qu' on engage dans ses intérêts. Faire une brigue, des brigues. Cela se fit par brigue. Obtenir quelque chose par brigue, à force de brigues. Il se prend le plus souvent en mauvaise part.

Il se dit aussi pour Cabale, faction, parti. Avoir une forte brigue. Une puissante brigue. Toutes les brigues se réunirent en sa faveur. Tels et tels étaient de cette brigue.

BRIGUER. v. a.

BRIGUER. v. a. Tâcher d' obtenir quelque chose par brigue, par cabale, par le moyen de plusieurs personnes qu' on engage dans ses intérêts. Briguer le ministère. Briguer un évêché. Il brigue de hauts emplois qu' il n' est pas capable de remplir. Briguer une dignité. Briguer les voix d' une compagnie. Les courtisans passent leur vie à briguer les faveurs du maître. Les uns méritent les récompenses, les autres les briguent; ce sont souvent ces derniers qui les obtiennent.

Il signifie aussi simplement, Solliciter, rechercher avec ardeur, avec empressement. Briguer les bonnes grâces, la faveur, la protection de quelqu' un. Tous ont brigué cet honneur. Tous briguent votre suffrage. Ils briguaient à l' envi son alliance. Ils briguent l' honneur de vous servir, de vous défendre.

BRIGUÉ, ÉE. participe

BRIGUÉ, ÉE. participe

BRIGUEUR. s. m.

BRIGUEUR. s. m. Celui qui brigue. Il y avait beaucoup de brigueurs pour cette charge. Il est peu usité.

BRILLAMMENT. adv.

BRILLAMMENT. adv. D' une manière brillante. Ce morceau de musique a été brillamment exécuté. Cet officier s' est montre brillamment dès sa première campagne.

BRILLANT, ANTE. adj.

BRILLANT, ANTE. adj. Qui brille, qui a beaucoup d' éclat. Brillant comme un soleil. Une lumière brillante. Un diamant fort brillant. Des yeux brillants. On dit dans un sens analogue, Une couleur brillante, un coloris brillant, etc.

Il se dit, par extension, De ce qui frappe vivement et agréablement les regards par le luxe, la pompe, la magnificence. Une parure brillante. Un spectacle brillant. Un bal brillant. Une fête brillante. Le prince avait une suite brillante. Une brillante escorte. Le général était entouré d' un brillant état-major.

Il se dit également De ce qui frappe l' oreille d' une manière vive, éclatante, et en même temps agréable. Une musique brillante. Des sons brillants. Une voix brillante. Ce musicien a un jeu brillant.

BRILLANT

BRILLANT se dit, figurément, De ce qui est très-remarquable dans son genre, ou de ce qui frappe et saisit vivement l' esprit, l' imagination. Un succès brillant. Une brillante victoire. Un règne brillant. Une carrière brillante. Un rôle brillant. Une fortune brillante. De brillantes espérances. Un brillant avenir. C' est un homme qui a fait des actions brillantes. La valeur, la générosité, la libéralité, sont des vertus brillantes. Des qualités brillantes. Un mérite brillant. Un éloge brillant. Une pièce de poésie pleine de pensées brillantes. Une brillante improvisation. Un style brillant. On dit dans un sens analogue: Une imagination brillante. Un esprit brillant. Etc.

Une santé brillante, Une belle santé. On dit dans un sens analogue, Brillant de santé, de jeunesse. On dit aussi, Brillant de gloire, Qui s' est acquis une grande gloire.

BRILLANT

BRILLANT est aussi substantif; et alors il signifie, Éclat, lustre. Le brillant d' une pierre précieuse. Les perles orientales ont un certain brillant qui ne se trouve pas dans les autres. Ce diamant a plus de brillant que l' autre.

Fig., Il y a du brillant dans ce poëme dans cette pièce d' éloquence, On y trouve des beautés brillantes et d' un grand éclat.

Fig., Cet homme a plus de brillant que de solide, Il a beaucoup d' imagination et d' esprit, mais peu de jugement.

BRILLANT, substantif

BRILLANT, substantif se dit aussi d' Un diamant taillé à facettes par-dessus et par-dessous. Vous avez là un fort beau brillant.

Faux brillants, Diamants faux, pierreries fausses.

Fig., Faux brillants, Pensées ingénieuses, qui ont quelque éclat, mais qui sont dépourvues de justesse, de solidité. Cet ouvrage est plein de faux brillants.

BRILLANTER. v. a.

BRILLANTER. v. a. T. de Lapidaire. Tailler des diamants à facettes, par-dessous comme par-dessus. Brillanter un diamant.

Fig., Brillanter son style, Le charger d' ornements recherchés, le semer de faux brillants.

BRILLANTÉ, ÉE. participe

BRILLANTÉ, ÉE. participe Un style brillanté.

BRILLER. v. n.

BRILLER. v. n. Reluire, jeter une lumière étincelante, avoir de l' éclat. Le soleil brille. Les étoiles brillent. Il y a des diamants qui brillent plus les uns que les autres. On voyait briller au soleil les casques et les cuirasses. Ses yeux brillent d' un vif éclat.

Fig., Faire briller la vérité aux yeux de quelqu' un, La lui montrer, la lui faire connaître.

Fig., La joie, le contentement brille dans ses regards, Ses regards expriment toute sa joie, tout le contentement qu' il éprouve.

Fig., La santé, la jeunesse brille sur son visage, On voit, à son visage, qu' il est jeune, qu' il est en bonne santé.

BRILLER

BRILLER se dit figurément, dans le sens physique, De ce qui attire et fixe agréablement les regards, par l' éclat des couleurs, par la beauté des formes, par la pompe et la magnificence, etc. Des fleurs qui brillent dans un parterre. Cette jeune personne brille parmi ses compagnes. L' opulence brille dans sa maison. Cet ambassadeur brillait à la cour par sa magnificence.

Il se dit aussi figurément, dans le sens moral, De ce qui attire et fixe l' attention, de ce qui frappe l' imagination, et se fait remarquer, admirer par des qualités rares, éminentes. Sa gloire brille dans tout l' univers. La valeur, la libéralité, sont les vertus qui brillaient dans ce prince. Le mérite qui brillait en lui. La vertu brille dans l' adversité. C' est la scène de sa pièce qui brille le plus. Ce peintre a brillé, n' a pas brillé au dernier salon. Son esprit brille partout. C' est un homme qui brille dans toutes les sociétés où il se trouve. Il brille par sa conversation. L' envie, la manie de briller. Aimer à briller.

BRILLER

BRILLER quand il se dit Des personnes, signifie quelquefois, Exceller. Cet acteur brille dans les rôles passionnés. C' est dans la réplique que cet avocat brille. Cette danseuse ne brille que dans le genre noble.

BRILLER

BRILLER en termes de Chasse, se dit D' un chien qui quête et qui bat beaucoup de pays. Cet épagneul brille dans une plaine.

BRIMBALE. s. f.

BRIMBALE. s. f. Levier qui sert à faire aller une pompe. En termes de Marine, on dit aussi, Bringuebale.

BRIMBALER. v. a.

BRIMBALER. v. a. Agiter, secouer par un branle réitéré. Il se dit principalement en parlant Des cloches, quand on les sonne longtemps et jusqu' à l' importunité. On n' a fait que brimbaler les cloches, que brimbaler toute la nuit. Il est familier.

BRIMBALÉ, ÉE. participe

BRIMBALÉ, ÉE. participe

BRIMBORION. s. m.

BRIMBORION. s. m. Colifichet, babiole, chose de peu de valeur. Que voulez-vous faire de tant de brimborions, de tous ces brimborions? Il est familier.

BRIN. s. m.

BRIN. s. m. Ce que le grain ou la graine pousse d' abord hors de terre. Brin d' herbe. La grêle n' a pas laissé dans ce pré un brin d' herbe. Le seigle et le froment ont déjà poussé de beaux brins. Ôter les mauvaises herbes brin à brin.

Il se dit également Des pousses grêles et allongées des arbres, des arbustes, des plantes. Un brin de marjolaine. Des brins de romarin. Couper des brins de bouleau pour faire un balai. Ce myrte a poussé de beaux brins cette année.

Il se dit, par extension, de Toute petite partie de certaines choses longues et minces, telles que la paille, les cheveux, le poil, le fil, etc. Il n' a que quelques brins de cheveux sur la tête. Arracher le crin d' un cheval brin à brin. Un brin de paille. Il faut mettre un brin de sauge dans ce ragoût. Un brin de fil. Un brin de soie.

Un brin de plume, Une plume d' autruche. Il avait un beau brin de plume à son chapeau. Cette locution a vieilli.

Fam., Un brin, se dit quelquefois, surtout avec la négation, pour exprimer Une très-petite quantité de certaines choses, telles que la paille, le foin, le fourrage, le bois, etc. Ces pauvres gens n' ont pas un brin de paille pour se coucher. Il n' a pas un brin de bois pour se chauffer. Il n' y avait pas un brin de fourrage pour nourrir les chevaux. On le dit quelquefois figurément. Il a pour elle un petit brin d' amour.

Prov., Il n' y en a brin, se dit Lorsqu' il n' y a rien de la chose dont il s' agit.

En Agricult., Arbre de brin, Arbre qui n' a qu' une tige et qui provient de semence. Les arbres de brin viennent plus droits et vivent plus longtemps que les autres.

En Charpenterie, Bois de brin, Bois qui n' a point été fendu par la scie. Tout ce comble est en bois de brin. Solives de bois de brin. Solives de brin.

C' est un beau brin de bois, se dit D' une poutre longue et droite. Un beau brin de chêne, de hêtre, etc.

Fig. et fam., C' est un beau brin d' homme, se dit D' un jeune homme grand et bien fait. On dit de même, C' est un beau brin de fille, un beau brin de femme, en parlant D' une fille ou d' une femme grande et bien faite.

Brin d' estoc, Long bâton ferré par les deux bouts. Sauter un fossé avec un brin d' estoc. Cette locution a vieilli.

BRINDE. s. f.

BRINDE. s. f. Coup qu' on boit à la santé de quelqu' un, et qu' on porte à un autre. Porter des brindes. Boire des brindes à la ronde. Il est familier et peu usité.

Prov. et fig., Il est dans les brindes, Il est ivre.

BRINDILLE. s. f.

BRINDILLE. s. f. Branche d' un arbre, mince et courte.

BRINGUEBALE. s. f.

BRINGUEBALE. s. f. Voyez BRIMBALE.

BRIOCHE. s. f.

BRIOCHE. s. f. Sorte de pâtisserie. Bonne brioche. Commander des brioches à un pâtissier. Manger de la brioche.

BRION. s. m.

BRION. s. m. T. de Botan. Mousse qui croît sur l' écorce des arbres, et particulièrement sur celle des chênes.

BRIQUE. s. f.

BRIQUE. s. f. Terre argileuse et rougeâtre, pétrie, moulée ordinairement en forme de carreau plus ou moins épais, puis séchée au soleil ou cuite au feu, et dont on se sert pour bâtir. Faire de la brique. Four à brique. Carreau de brique. Bâtir de brique. Maison de brique ou de briques. Une cuisine pavée de brique. Bastion revêtu de brique. Dans les pays chauds, on se contente de faire sécher la brique au soleil. Un cent de briques.

Par analogie, Brique d' étain, de savon, etc., Masse d' étain, de savon, etc., qui a la figure d' une brique.

BRIQUET. s. m.

BRIQUET. s. m. Petite pièce d' acier dont on se sert pour tirer du feu d' un caillou. Battre le briquet. Quand le briquet frappe la pierre, il en fait sortir des étincelles.

Il se dit, par extension, de Diverses choses au moyen desquelles on obtient du feu, soit par la compression de l' air, soit à l' aide du phosphore, ou par d' autres moyens chimiques. Briquet à piston ou pneumatique. Briquet phosphorique.

BRIQUET

BRIQUET se dit aussi d' Un sabre court et un peu recourbé, à l' usage de l' infanterie.

BRIQUETAGE. s. m.

BRIQUETAGE. s. m. Maçonnerie de briques. Construire en briquetage.

Il se dit aussi d' Un enduit sur lequel on trace des joints et des refends, pour donner à une construction l' apparence de la brique. Revêtir de briquetage un mur, une façade. Tout le devant de la maison n' est que de briquetage.

BRIQUETER. v. a.

BRIQUETER. v. a. Appliquer un enduit sur une muraille, et y tracer des joints et des refends, pour imiter la brique. Briqueter un mur.

BRIQUETÉ, ÉE. participe

BRIQUETÉ, ÉE. participe Tout le devant de la maison est briqueté.

Adjectiv., Urine briquetée, Urine qui est de couleur de brique.

BRIQUETÉ

BRIQUETÉ en Peinture, se dit D' un ton rougeâtre, qui rappelle la couleur de la brique. Ton briqueté. Teintes briquetées.

BRIQUETERIE. s. f.

BRIQUETERIE. s. f. Lieu où l' on fait de la brique.

BRIQUETIER. s. m.

BRIQUETIER. s. m. Celui qui fait ou qui vend de la brique.

BRIQUETTE. s. f.

BRIQUETTE. s. f. Petite masse faite de houille, ou de tourbe, ou de tan, et qui sert de combustible. Un cent de briquettes. Brûler des briquettes.

BRIS. s. m.

BRIS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Palais. Rupture faite avec violence d' un scellé ou d' une porte fermée. Le juge ordonna le bris des portes. Il est accusé de bris de scellé.

Bris de prison, Évasion ou tentative d' évasion, avec fracture aux portes, aux fenêtres, aux murs de la prison.

BRIS

BRIS signifie aussi, Les pièces d' un bâtiment qui s' est défoncé, brisé en donnant contre les rochers ou sur les bancs. Le bris des vaisseaux, après l' an et jour passé sans réclamation, appartenait anciennement au seigneur du lieu où la mer le jetait; et ce droit était appelé Droit de bris. Indiquer les bris de bâtiments aux navigateurs par des bouées.

BRISANT. s. m.

BRISANT. s. m. T. de Marine. Il se dit Des rochers, des écueils à fleur d' eau, sur lesquels la mer se brise en formant des vagues écumeuses. Il y a dans cette passe un brisant qui la rend fort dangereuse. On l' emploie plus ordinairement au pluriel. Il y a des brisants le long de cette côte. Nous approchions de la côte, on en voyait déjà les brisants. L' entrée de ce port est pleine de brisants. Les brisants sont figurés sur les cartes marines par de petites croix.

Il se dit aussi de Tout corps qui fait briser la mer, qui la brise, sur lequel elle vient se briser. Placer un brisant, des brisants en avant d' une construction, pour la garantir du choc des vagues.

BRISCAMBILLE. s. f.

BRISCAMBILLE. s. f. Voyez BRUSQUEMBILLE.

BRISE. s. f.

BRISE. s. f. T. de Marine. Nom générique qu' on donne au vent, quand il n' est pas très-violent. Petite brise. Jolie brise. Bonne brise. Brise faible. Le souffle de la brise.

Brise de terre, Celle qui souffle du côté de la terre. Brise du large, ou Brise de mer, Celle qui vient du côté de la mer.

Brise carabinée, Vent qui souffle avec une violence extraordinaire.

BRISÉES. s. f. pl.

BRISÉES. s. f. pl. Branches que le veneur rompt aux arbres, ou qu' il sème dans son chemin, pour reconnaître l' endroit où est la bête, et où on l' a détournée. Faire des brisées. Aller aux brisées.

Fig. et fam., Suivre les brisées de quelqu' un, Suivre son exemple, l' imiter. Courir, aller sur les brisées de quelqu' un, Courir sur son marché, entrer en concurrence, en rivalité avec lui.

Fig. et fam., Reprendre ses brisées, revenir sur ses brisées, Reprendre une affaire, un dessein qu' on avait abandonné ou interrompu.

BRISÉES

BRISÉES en termes d' Eaux et Forêts, se dit Des branches qu' on coupe dans un taillis, ou à de grands arbres, pour marquer les bornes des coupes.

BRISE-GLACE. s. m.

BRISE-GLACE. s. m. Espèce d' arc-boutant qu' on met en avant des piles d' un pont pour briser les glaces et les séparer. Des brise-glace.

BRISEMENT. s. m.

BRISEMENT. s. m. Choc violent des flots qui se brisent contre un rocher, une digue, une côte, etc. Le brisement des flots fait beaucoup de bruit en cet endroit.

Fig., Brisement de coeur, signifie, en termes de Dévotion, Une douleur profonde causée par le regret d' avoir offensé Dieu. Il signifie aussi, en général, Une douleur vive et profonde.

BRISER. v. a.

BRISER. v. a. Rompre, casser, mettre en pièces. Briser une glace, un miroir, une porte. Briser les mottes d' un champ labouré. Le coup lui brisa l' os. Briser en mille pièces. Le navire échoua et fut complétement brisé. Les hérétiques qui s' élevèrent sous Léon l' Isaurien brisaient les images.

Il se dit figurément, au sens moral. Leur doctrine anarchique tend à briser tous les liens sociaux.

Fig., Briser ses fers, ses chaînes, briser le joug, S' affranchir, se délivrer d' une domination tyrannique.

Fig. et fam., Brisons là, brisons là-dessus, se dit Lorsqu' on veut empêcher quelqu' un de continuer un discours qui déplait.

BRISER

BRISER signifie par exagération, Fatiguer, incommoder, harasser par une agitation trop rude. Les cahots de la voiture l' ont brisé. Ce cheval a un train rude qui m' a tout brisé.

BRISER

BRISER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Être mis en pièces, se casser. Le navire se brisa contre les rochers. Le verre, la faïence, la porcelaine, se brisent facilement.

Il se dit, par analogie, Des vagues, des lames qui, venant à choquer un corps solide avec plus ou moins de violence, crèvent et se résolvent en écume. La mer, les flots, les vagues, se brisent contre les écueils.

Il se dit aussi figurément, au sens moral. À cette pensée mon coeur se brise, Je ressens la plus vive douleur. Tous leurs efforts vinrent se briser contre cet obstacle, Y vinrent échouer.

Prov., Tant va la cruche à l' eau, qu' à la fin elle se brise, En retombant souvent dans la même faute, on finit par s' en trouver mal; ou, En s' exposant trop souvent à un péril, on court risque d' y demeurer, d' y succomber. Cela se dit par forme de menace ou de prédiction.

En termes de Physique, Les rayons lumineux se brisent en passant d' un milieu dans un autre, c' est-à-dire que Leur direction rectiligne change ou paraît changer soudainement, comme si elle se brisait au point d' inflexion.

BRISER

BRISER avec le pronom personnel, se dit encore De certains ouvrages de fer et de bois, composés de diverses pièces jointes ensemble, de manière à pouvoir aisément se plier, s' allonger, se raccourcir. Un bois de lit, une table, un fauteuil qui se brisent. Des portes, des volets, des vantaux qui se brisent.

BRISER

BRISER s' emploie également comme verbe neutre, et se dit, en termes de Marine, dans le même sens que Se briser, surtout en parlant Des lames, des vagues. Le navire alla briser contre un écueil. La mer commence à briser à terre. La mer, la lame brise sur tel écueil, sur la côte, sur la jetée.

BRISER neutre

BRISER neutre est aussi un terme de Blason, qui signifie, Ajouter une pièce d' armoirie à l' écu des armes d' une maison, afin de distinguer les branches cadettes de la branche aînée. Briser d' un lambel. Briser d' un lion. Briser d' une barre. Briser d' une bordure de gueules.

BRISÉ, ÉE. participe

BRISÉ, ÉE. participe Par exagérat., Être brisé, Sentir une extrême lassitude dans tous les membres. Être brisé de fatigue. Il se sent tout brisé de son dernier accès de fièvre. Il a le corps tout brisé.

Vantail brisé, volet brisé, etc., Vantail, volet, etc., qui se brise, qui peut se plier sur lui-même.

En Archit., Comble brisé, ou Comble en mansarde, Celui dont la partie supérieure forme égout, et dont la partie inférieure est presque verticale.

En termes de Blason, Chevron brisé, Chevron dont la tête est séparée. Il porte d' or à trois chevrons brisés de gueules.

BRISE-RAISON. s. m.

BRISE-RAISON. s. m. Il se dit d' Une personne qui parle ordinairement à tort et à travers. Cet homme est un brise-raison. Ces jeunes étourdis sont de vrais brise-raison. Il est familier.

BRISE-SCELLÉ. s. m.

BRISE-SCELLÉ. s. m. Celui qui rompt le scellé apposé par l' autorité légale. Il est peu usité.

BRISE-TOUT. s. m.

BRISE-TOUT. s. m. Il se dit d' Un étourdi ou d' un maladroit qui brise tout ce qui lui tombe sous la main. Il est familier.

BRISEUR. s. m.

BRISEUR. s. m. Celui qui brise, qui rompt quelque chose. Il ne se dit guère qu' en parlant Des hérétiques qui brisaient les images, et qu' on nommait Iconoclastes ou Briseurs d' images.

BRISE-VENT. s. m.

BRISE-VENT. s. m. T. d' Agricult. Clôture, abri, plantation destinée à garantir des arbres et des plantes de l' action du vent. Des brise-vent.

BRISIS. s. m.

BRISIS. s. m. T. d' Archit. L' angle que forment les deux plans d' un comble brisé. Il loge dans les brisis du château.

BRISOIR. s. m.

BRISOIR. s. m. Instrument qui sert à briser certaines choses, et principalement le chanvre ou la paille.

BRISQUE. s. f.

BRISQUE. s. f. Sorte de jeu de cartes. Faisons une partie de brisque.

Il se dit également, à ce Jeu, d' Une carte qui est atout. J' avais trois brisques dans mon jeu.

BRISURE. s. f.

BRISURE. s. f. Partie brisée, cassée. Il y a des brisures dans ce parquet, dans cette boiserie.

Il se dit aussi en parlant Des ouvrages de menuiserie ou de serrurerie dont les parties se replient les unes sur les autres au moyen de charnières. La brisure d' un volet.

En termes de Fortification, Brisure de la courtine, Prolongement de la ligne de défense dans le renfoncement d' un bastion à orillons.

BRISURE

BRISURE en termes de Blason, Toute pièce d' armoirie que les cadets ajoutent à l' écu des armes pleines de la maison dont ils sortent.

BROC. s. m.

BROC. s. m. (On ne prononce pas le C, excepté dans les vers, où on le fait rimer avec Froc, troc, etc.) Vaisseau portatif d' une assez grande capacité, communément de bois, garni de cercles de fer ou de cuivre, qui a une anse et un bec évasé, et dont on se sert ordinairement pour tirer ou transporter du vin. Le broc est le vaisseau le plus commode pour le remplissage des tonneaux. Mettre du vin dans un broc. Emplir, vider un broc. Il y a des brocs d' étain.

Il se dit aussi de Ce qu' un broc peut contenir. C' est un homme qui boirait un broc de vin.

BROC

BROC s' est dit autrefois pour Broche, et il en est resté cette phrase familière, Manger de la viande de broc en bouche, La manger sortant de la broche.

DE BRIC ET DE BROC. loc. adv. et familière

DE BRIC ET DE BROC. loc. adv. et familière Deçà et delà, d' une manière et d' une autre. Il a ramassé des écus de bric et de broc, comme il a pu. De bric et de broc il s' est composé une assez jolie fortune. Dans cette locution et dans la phrase qui précède, on fait sentir le C, en le prononçant comme K.

BROCANTAGE. s. m.

BROCANTAGE. s. m. Action de brocanter, commerce de celui qui brocante.

BROCANTER. v. n.

BROCANTER. v. n. Acheter, revendre ou troquer des marchandises de hasard. Il se dit particulièrement Des marchands de tableaux, bronzes, médailles, bijoux, porcelaines, etc. C' est un homme qui ne fait que brocanter.

BROCANTEUR, EUSE. s.

BROCANTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui brocante. C' est un fin brocanteur. Il fait le métier de brocanteur. C' est une brocanteuse.

BROCARD. s. m.

BROCARD. s. m. Parole de moquerie, raillerie piquante. Donner un brocard, des brocards. Lancer des brocards. Essuyer des brocards. Un diseur de brocards.

BROCARDER. v. a.

BROCARDER. v. a. Piquer par des paroles plaisantes et satiriques. Brocarder le tiers et le quart. Il est familier.

BROCARDÉ, ÉE. participe

BROCARDÉ, ÉE. participe

BROCARDEUR, EUSE. s.

BROCARDEUR, EUSE. s. Celui, celle qui dit des brocards. C' est un brocardeur odieux.

BROCART. s. m.

BROCART. s. m. Étoffe de soie brochée d' or ou d' argent. Brocart d' or. Brocart d' argent. Habit de brocart. Jupe de brocart. Du brocart de Venise, de Lyon, de Gênes.

BROCATELLE. s. f.

BROCATELLE. s. f. Étoffe fabriquée à la manière du brocart, mais de moindre valeur. Une tapisserie de brocatelle. De la brocatelle de Venise.

BROCATELLE

BROCATELLE se dit aussi d' Une sorte de marbre qui est jaune et violet, ou rougeâtre, ou de plusieurs couleurs. Les diverses espèces de brocatelles.

BROCHAGE. s. m.

BROCHAGE. s. m. T. de Librairie. Action de brocher un livre, des livres; ou Le résultat de cette action. Le brochage a coûté tant.

BROCHANT

BROCHANT T. de Blason. Voyez BROCHER.

BROCHE. s. f.

BROCHE. s. f. Ustensile de cuisine, instrument de fer long, étroit, pointu par un bout et coudé par l' autre ou garni d' une poulie, et que l' on passe au travers de la viande qu' on veut faire rôtir. Mettre de la viande à la broche. Mettre à la broche. Mettre en broche. Tourner la broche. Tirer la viande de la broche.

Il faudrait encore un tour de broche, se dit Lorsque la viande n' est pas assez rôtie.

Fig. et fam., Faire un tour de broche, Se mettre très-près du feu, pour se chauffer rapidement.

BROCHE

BROCHE désigne, par analogie, Diverses choses qui ont quelque ressemblance de forme avec une broche de cuisine. Ainsi,

Il se dit de Petites verges de fer qu' on adapte aux rouets, aux métiers à filer, et sur lesquelles le fil, le coton, la laine, se roulent à mesure qu' ils sont filés. La broche d' un rouet. Ce métier à filer a deux cents broches, trois cents broches, etc.

Il se dit également de Petites verges de fer, de laiton, ou de bois dur et poli, dont on se sert pour former les mailles d' un tricot. Broches à tricoter. Ces sortes de broches s' appellent plus ordinairement Aiguilles à tricoter, lorsqu' elles sont de métal.

Drap à double broche (par corruption, pour à double fil de chaîne en broche), Drap épais, serré, fort et presque imperméable; ainsi nommé parce qu' on le faisait autrefois en plaçant, dans les intervalles des broches ou dents formant le peigne du métier, deux fils au lieu d' un.

BROCHE

BROCHE se dit en outre d' Une baguette de bois dont on se sert pour enfiler divers objets, comme des cierges, des chandelles, des harengs, etc.

Il signifie encore, Une espèce de cheville de bois pointue, qui sert à boucher le trou d' un tonneau qu' on a percé.

Il signifie aussi, Une pointe de fer qui fait partie de certaines serrures, et qui doit entrer dans le trou d' une clef forée.

Il se dit pareillement d' Une petite verge de fer qui sort du milieu d' un carton où l' on tire au blanc. Donner dans la broche.

BROCHES

BROCHES au pluriel, en termes de Chasse, se dit Des défenses du sanglier.

BROCHÉE. s. f.

BROCHÉE. s. f. Toute la quantité de viande qu' on fait rôtir à une broche en une fois. Une brochée de viande. Il y avait au feu je ne sais combien de brochées de viande.

BROCHER. v. a.

BROCHER. v. a. Passer l' or, la soie, etc., en différents sens dans une étoffe, en y figurant un dessin. Brocher une étoffe; la brocher d' or et d' argent; la brocher de soie.

En termes de Blason, Brochant sur le tout, se dit Des pièces qui passent tout entières d' un côté de l' écu à l' autre, en couvrant une partie des pièces dont l' écu est chargé. Les anciens ducs de Bourbon portaient de France à la bande brochant sur le tout.

Fig. et fam., Brochant sur le tout, se dit, par plaisanterie ou en dérision, De ce qui est ajouté à une quantité, à un nombre déjà trop considérable, d' un surcroît de mal, d' importunité, de ridicule, etc. Ils sont une demi-douzaine plus ennuyeux les uns que les autres, et un tel brochant sur le tout. Il a la fièvre, la goutte, et un gros rhume brochant sur le tout. Il vient de faire une nouvelle sottise brochant sur le tout.

BROCHER

BROCHER signifie aussi, Assembler et plier les feuilles d' un livre de manière que les pages se suivent, puis les coudre ensemble avec de la ficelle ou du fil passé dans la marge intérieure, et les couvrir d' un papier de couleur ou autre. Faire brocher un livre, un manuscrit. Il n' est pas nécessaire de relier ces cahiers, il suffit de les brocher.

BROCHER

BROCHER signifie, figurément et familièrement, Faire un ouvrage à la hâte. Il ne prend pas le temps nécessaire, il ne fait que brocher la besogne. Il a broché ce mémoire en quatre heures. Cet écolier broche ses devoirs.

BROCHER

BROCHER en termes de Maréchal ferrant, Enfoncer à coups de brochoir les clous qui servent à fixer le fer d' un cheval. Brocher un clou.

BROCHÉ, ÉE. participe

BROCHÉ, ÉE. participe Étoffe brochée. Livre, volume broché.

BROCHET. s. m.

BROCHET. s. m. Poisson d' eau douce, qui a la chair blanche et ferme, la tête longue, et les dents pointues. Un gros brochet. Un vieux brochet. Le brochet est vorace. Brochet carreau, Très-gros brochet. Brochet au court-bouillon, à la sauce blanche, etc.

BROCHETON. s. m.

BROCHETON. s. m. Petit brochet.

BROCHETTE. s. f.

BROCHETTE. s. f. Petite broche de fer, de bois, et quelquefois d' argent, dont on se sert, soit pour assujettir la viande à la broche, soit pour faire rôtir ou griller de petites pièces de gibier, des rognons de veau, et d' autres viandes. Rognons à la brochette.

Il se dit, par extension, Des petites pièces de gibier, des rognons de veau, des morceaux de foie, des petits poissons, etc., ainsi rôtis ou grillés. Des brochettes de foies gras, d' ortolans, d' éperlans. Une entrée de brochettes. Servir des brochettes.

Élever des oiseaux à la brochette, Élever de jeunes oiseaux en leur donnant à manger au bout d' un petit bâton ou d' une plume.

Fig. et fam., Élever un enfant à la brochette, L' élever avec beaucoup d' attention et avec des soins trop minutieux.

BROCHEUR, EUSE. s.

BROCHEUR, EUSE. s. Ouvrier, ouvrière qui broche des livres.

BROCHOIR. s. m.

BROCHOIR. s. m. Marteau de maréchal, propre à ferrer les chevaux.

BROCHURE. s. f.

BROCHURE. s. f. Action de brocher un livre, des livres; ou Le résultat de ce travail. Cette femme est occupée à la brochure. Des livres en feuilles et en brochure. Dans le premier sens, on dit également Brochage, surtout en termes de Librairie.

BROCHURE

BROCHURE signifie aussi, Un ouvrage imprimé, qui a peu d' étendue, et qui n' est que broché. Petite brochure. Cette brochure est assez rare. Il a paru beaucoup de brochures ce mois-ci. Publier une brochure. Brochure politique. Faire relier plusieurs brochures en un seul volume.

BROCOLI. s. m.

BROCOLI. s. m. Espèce de chou qui nous vient d' Italie, et dont on a conservé le nom italien. Brocoli blanc. Brocoli violet. Les brocolis se mangent accommodés comme les choux-fleurs.

BRODEQUIN. s. m.

BRODEQUIN. s. m. Sorte de chaussure antique qui couvre le pied et une partie de la jambe, et qui n' est en usage que dans certaines grandes cérémonies. Mettre les sandales et les brodequins à un évêque. On chaussait des brodequins aux rois de France, dans la cérémonie de leur sacre. Le brodequin était, chez les anciens, la chaussure ordinaire des acteurs, lorsqu' ils jouaient la comédie. On représente Thalie chaussée de brodequins.

Il se dit quelquefois au figuré, pour opposer La comédie à la tragédie. Chausser le brodequin, Composer une comédie, ou Se faire acteur dans la comédie. Quitter le brodequin pour prendre le cothurne. Etc.

BRODEQUIN

BRODEQUIN se dit encore d' Une espèce de bottines, ouvertes et lacées par devant, en usage surtout pour les femmes et les enfants. Une paire de brodequins. De jolis brodequins.

BRODEQUINS

BRODEQUINS au pluriel, s' est dit d' Une sorte de question qui se donnait avec des planches et des coins dont on serrait fortement les jambes de l' accusé. Donner les brodequins.

BRODER. v. a.

BRODER. v. a. Travailler avec l' aiguille sur quelque étoffe, et y faire des dessins, des ouvrages en relief avec de l' or, de la soie, etc. Broder une robe, un habit, un gilet, un fichu, un voile. Broder une fleur, un chiffre, sur quelque étoffe, sur un fond. Broder d' or, d' argent, de soie, etc. Broder au métier. Broder au plumetis. Broder au crochet. Broder en lames. Broder au tambour.

Il signifie aussi, figurément et familièrement, Amplifier un récit, y ajouter des détails, des circonstances souvent fausses, mais qui sont ou que l' on croit propres à le rendre plus piquant, plus intéressant. Il brode fort bien un conte. On vous a brodé cette nouvelle.

Il s' emploie quelquefois absolument, dans le même sens. Ah! monsieur, vous brodez.

BRODÉ, ÉE. participe

BRODÉ, ÉE. participe Voile brodé. Tulle brodé.

BRODERIE. s. f.

BRODERIE. s. f. Ouvrage que l' on fait en brodant. Broderie relevée. Broderie plate. Riche broderie. Broderie au métier. Broderie d' or, de soie, de laine. Travailler en broderie. Faire de la broderie. Une étoffe toute couverte de broderie. Habit en broderie. Dessin de broderie. De belles broderies.

Il se dit figurément Des circonstances, des détails que l' on ajoute à un récit pour l' embellir. Il y a de la broderie, un peu de broderie à ce que vous dites.

Il se dit aussi, figurément, Des notes de goût qu' on ajoute dans l' exécution à un morceau de musique.

BRODEUR, EUSE. s.

BRODEUR, EUSE. s. Celui, celle qui brode. Porter une étoffe chez le brodeur. Une habile brodeuse.

Prov. et fig., Autant pour le brodeur, s' emploie Pour exprimer qu' on n' ajoute pas foi à ce que dit quelqu' un, qu' on regarde ce qu' il dit comme un conte fait à plaisir.

BROIE. s. f.

BROIE. s. f. Instrument propre à briser la tige du chanvre et du lin, pour détacher la filasse de la chènevotte.

BROIEMENT ou BROÎMENT. s. m.

BROIEMENT ou BROÎMENT. s. m. Action de broyer. Le broiement des couleurs. On est parvenu à pratiquer le broiement de la pierre dans la vessie.

BRONCHADE. s. f.

BRONCHADE. s. f. Action de broncher. Son cheval fit une bronchade. Il vieillit.

BRONCHE. s. f.

BRONCHE. s. f. T. d' Anat. Chacun des deux conduits qui naissent de la bifurcation de la trachée-artère, et par lequels l' air s' introduit dans les poumons. Inflammation des bronches. La bronche droite. La bronche gauche.

BRONCHER. v. n.

BRONCHER. v. n. Faire un faux pas, chopper. Une pierre m' a fait broncher. Un cheval qui bronche.

Il s' emploie figurément, au sens moral, et signifie, Faillir. Il ne faut pas broncher devant lui. C' est un homme qui n' a jamais bronché.

Prov. et fig., Il n' y a si bon cheval qui ne bronche, Il n' y a point d' homme si habile qui ne fasse quelquefois des fautes, qui ne se trompe quelquefois.

BRONCHIES. s. f. pl.

BRONCHIES. s. f. pl. Voyez BRANCHIES.

BRONCHIQUE. adj. des deux genres

BRONCHIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport ou qui appartient aux bronches. Veines, artères bronchiques. Nerfs bronchiques.

BRONCHOTOMIE. s. f.

BRONCHOTOMIE. s. f. (On prononce Bronkotomie.) T. de Chirur. Opération qui consiste à faire une ouverture aux voies aériennes. Quand on la pratique au larynx, elle prend le nom de Laryngotomie; si l' on ouvre la trachée-artère, elle se nomme Trachéotomie.

BRONZE. s. m.

BRONZE. s. m. Alliage de cuivre, d' étain et de zinc. Une statue de bronze. Un cheval de bronze. Des médailles de bronze. Graver sur le bronze. Fondeur en bronze. Couler en bronze.

Il se dit aussi de Tout morceau de sculpture de bronze. Voilà un beau bronze. Il aime les bronzes. Il a de beaux bronzes. Un bronze antique.

En Numismatique, Le grand bronze, le petit bronze, et le moyen bronze, Les grandes, les petites et les moyennes médailles de bronze. En Archéologie, le cuivre pur, et le cuivre allié, sont appelés Bronze.

Fig., Avoir le coeur de bronze, un coeur de bronze, Avoir le coeur dur, insensible.

BRONZER. v. a.

BRONZER. v. a. Peindre en couleur de bronze. Bronzer une statue, un vase.

Bronzer un canon de fusil, Lui donner, par le moyen du feu, une couleur bleuâtre, qui sert à le préserver de la rouille. On dit de même, Bronzer des boucles, des boutons d' acier, etc.

BRONZÉ, ÉE. participe

BRONZÉ, ÉE. participe Souliers bronzés, Souliers de chamois teint en noir.

Teint bronzé, Teint qui approche de la couleur du cuivre.

BROQUART. s. m.

BROQUART. s. m. Nom que les chasseurs donnent à quelques bêtes fauves d' un an. Les chiens lancèrent un broquart.

BROQUETTE. s. f.

BROQUETTE. s. f. Sorte de petit clou de fer à tête. Attacher une estampe avec une broquette. On l' emploie au singulier dans un sens collectif, pour désigner Une certaine quantité de ces petits clous. Acheter de la broquette. Attacher une tapisserie avec de la broquette.

BROSSAILLES. s. f. pl.

BROSSAILLES. s. f. pl. Voyez BROUSSAILLES.

BROSSE. s. f.

BROSSE. s. f. Ustensile servant à nettoyer les vêtements, les meubles, etc., et fait ordinairement d' un assemblage de poils de cochon ou de sanglier, quelquefois de crins de cheval, de brins menus de bruyère ou de chiendent, etc. Des brosses à nettoyer les habits. Il faut donner deux ou trois coups de brosse à cet habit. Une brosse à nettoyer la tête. Une brosse à panser les chevaux. Brosse de frotteur. Brosse pour la chaussure. Brosse douce. Brosse rude. Brosse pour la peau.

Brosse à dents, Petite brosse dont on se sert pour se nettoyer les dents.

Brosse à barbe, Sorte de pinceau qui sert à étendre le savon sur le visage, avant de faire la barbe.

BROSSE

BROSSE se dit également d' Une sorte de pinceau de différentes grosseurs, composé de soies de porc, dont les peintres font usage pour placer leurs couleurs sur la toile, et dont ils se servent plus ordinairement que de pinceau.

Fig., L' exécution de ce tableau est d' une belle brosse, Il est habilement peint. Tableau fait à la grosse brosse, Tableau grossièrement peint.

BROSSER. v. a.

BROSSER. v. a. Frotter avec une brosse, nettoyer avec une brosse. Brosser un habit. Se brosser la tête. Brosser un cheval. On dit, dans un sens analogue, Brosser quelqu' un, Lui frotter, lui frictionner quelque partie du corps avec une brosse. Se faire brosser par son domestique.

Brosser quelqu' un, signifie aussi, Brosser l' habit, le vêtement qu' il a sur lui. On dit aussi, dans l' un et dans l' autre sens, avec le pronom personnel, Se brosser.

BROSSÉ, ÉE. participe

BROSSÉ, ÉE. participe

BROSSER. v. n.

BROSSER. v. n. T. de Chasse. Courre à cheval ou à pied au travers des bois les plus épais et les plus forts. Brosser dans les forêts, dans les bois.

BROSSERIE. s. f.

BROSSERIE. s. f. Art ou commerce du brossier.

Il se dit aussi d' Un lieu où l' on fabrique des brosses.

BROSSIER. s. m.

BROSSIER. s. m. Celui qui fait ou vend des brosses. La boutique d' un brossier. Marchand brossier.

BROU. s. m.

BROU. s. m. L' écale, l' enveloppe verte des noix. Le brou des noix sert à divers usages, selon qu' il est préparé. Teindre un plancher avec du brou de noix. Des noix confites avec leur brou. Ratafia de brou de noix, ou simplement, Brou de noix. Boire du brou de noix. On dit dans le même sens, Le brou d' une amande.

BROUÉE. s. f.

BROUÉE. s. f. Bruine, brouillard. Une brouée qui s' élève. La brouée tombe. Une brouée qui se dissipe. Brouée froide. Brouée épaisse.

BROUET. s. m.

BROUET. s. m. Espèce de bouillon au lait et au sucre. Il ne se dit guère que dans ces locutions, maintenant peu usitées, Le brouet de l' accouchée, le brouet de l' épousée.

Brouet noir, Mets simple et grossier des anciens Spartiates.

BROUET

BROUET se dit quelquefois, par mépris, d' Un mauvais ragoût. Il a craint de tâter de ce brouet. Fi, c' est du brouet.

BROUETTE. s. f.

BROUETTE. s. f. Espèce de petit tombereau qui n' a qu' une roue en avant, et qu' on pousse devant soi. On se sert de la brouette pour transporter des terres, des pierres, du fumier, et autres matières. Brouette de jardinier. Brouette de vinaigrier.

Être condamné à la brouette, c' est, dans certains pays, Être condamné aux travaux publics, et principalement aux travaux de fortification et de terrassement.

BROUETTE

BROUETTE se disait autrefois d' Une sorte de chaise fermée, à deux roues, tirée par un homme. Se faire traîner dans une brouette. Aller en brouette. C' est ce qu' on nommait autrement Vinaigrette.

BROUETTER. v. a.

BROUETTER. v. a. Transporter dans une brouette. Brouetter de la terre, du sable, etc.

Il signifie aussi, Mener dans une petite chaise à deux roues. Se faire brouetter par la ville.

BROUETTÉ, ÉE. participe

BROUETTÉ, ÉE. participe

BROUETTEUR. s. m.

BROUETTEUR. s. m. Celui qui traînait les brouettes de place ou vinaigrettes, dans lesquelles on se faisait voiturer par la ville.

BROUETTIER. s. m.

BROUETTIER. s. m. Celui qui transporte des terres, des pierres ou d' autres fardeaux dans une brouette.

BROUHAHA. s. m.

BROUHAHA. s. m. Bruit confus qui s' élève dans une assemblée nombreuse, dans une foule, et qui est un signe d' approbation ou d' improbation. À cette tirade, on a fait, il s' est élevé un grand brouhaha, de grands brouhaha. J' entends du brouhaha. Quel brouhaha! Il est familier.

BROUILLAMINI. s. m.

BROUILLAMINI. s. m. Désordre, brouillerie, confusion. Il y a un peu de brouillamini dans ce ménage. Il y a bien du brouillamini dans cette affaire, Elle est fort embrouillée, on n' y comprend rien. Il est familier.

BROUILLAMINI

BROUILLAMINI en termes de Pharmacie, Masse de bol de la grosseur et de la longueur du doigt.

BROUILLARD. s. m.

BROUILLARD. s. m. Vapeur plus ou moins épaisse, et ordinairement froide, qui obscurcit l' air. Un brouillard épais. Un léger brouillard. Brouillard qui s' élève, qui se dissipe. Un brouillard puant. Le brouillard est tombé.

Par allusion, N' y voir qu' à travers un brouillard, Avoir la vue extrêmement affaiblie, n' apercevoir les objets qu' avec peine, et comme si on les voyait à travers un épais brouillard.

Fig. et fam., Je n' y vois que du brouillard, Je n' y démêle rien, je n' y comprends rien.

Fig., Un esprit plein de brouillards, se dit D' un homme dont l' esprit n' est pas net, dont les idées sont confuses.

Prov. et fig., Une rente établie, une créance hypothéquée sur les brouillards de la Seine, se dit, par plaisanterie, d' Une rente ou d' une créance dont rien n' assure et ne garantit le payement.

BROUILLARD

BROUILLARD dans la Tenue des livres, se dit d' Un livre sur lequel on prend note des opérations de banque ou de commerce, à mesure qu' elles se font, pour les reporter ensuite sur le livre-journal, sans surcharges ni ratures. C' est ce qu' on nomme aussi Brouillon et Main courante.

Adjectiv., Papier brouillard, Sorte de papier non collé, et ordinairement de couleur grise, qu' on emploie à différents usages, comme à filtrer quelque liquide, à sécher l' encre d' une écriture fraîche, etc. Une main de papier brouillard.

BROUILLE. s. f.

BROUILLE. s. f. Brouillerie. Il y a de la brouille dans le ménage. Il est familier.

BROUILLEMENT. s. m.

BROUILLEMENT. s. m. Mélange, confusion. Il est familier.

BROUILLER. v. a.

BROUILLER. v. a. Mettre pêle-mêle, mêler. Il a brouillé tous ses papiers. Brouiller plusieurs vins les uns avec les autres. Brouiller des oeufs en les faisant cuire.

Brouiller du vin, Remuer un tonneau, une bouteille de vin, en sorte que la lie et le sédiment se mêlent avec la liqueur.

Fig. et fam., Brouiller le teint, Causer une légère altération dans le coloris du visage. Ce mouvement de bile a suffi pour lui brouiller le teint.

BROUILLER

BROUILLER signifie figurément et familièrement, Mettre de la confusion, du désordre dans les affaires ou dans les idées. Brouiller les affaires. En voulant arranger les choses, il n' a fait que les brouiller davantage. Cet homme, si l' on n' y prend garde, brouillera tout. L' amour lui a brouillé la cervelle, lui a brouillé l' esprit. Ce que vous venez de lui dire a brouillé toutes ses idées.

Fig. et fam., Brouiller les cartes, Chercher à mettre du trouble, à embrouiller les affaires.

Fam., Brouiller du papier, Écrire des choses inutiles ou ridicules.

BROUILLER

BROUILLER signifie aussi, figurément, Mettre la désunion, la mésintelligence entre des personnes qui vivaient bien ensemble. Brouiller deux amis. L' intérêt, la rivalité les a brouillés. On les a brouillés par de faux rapports.

Fig. et fam., Cet homme est brouillé avec le bon sens, Il n' est pas raisonnable, il est extravagant. Il est brouillé avec l' argent comptant, Il n' a point d' argent, ou Il ne sait pas en garder.

BROUILLER

BROUILLER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Les affaires se brouillent de tous côtés. Ces deux amis se sont brouillés. Il s' est brouillé avec toute sa famille.

Le temps se brouille, Le ciel se couvre de nuages.

Se brouiller en parlant, S' embarrasser, se troubler en parlant. Il se brouilla tellement, qu' il ne savait plus ce qu' il disait.

Fam., Se brouiller avec la justice, S' exposer aux poursuites de la justice par quelque méfait.

BROUILLER

BROUILLER se dit quelquefois absolument, et signifie alors, Faire les choses avec confusion, par ignorance, par maladresse, ou par malice. C' est un homme qui n' a ni règle ni ordre dans l' esprit, il ne fait que brouiller. Ce sens est familier.

BROUILLÉ, ÉE. participe

BROUILLÉ, ÉE. participe Des oeufs brouillés.

BROUILLERIE. s. f.

BROUILLERIE. s. f. Désunion, mésintelligence, dissension. Il est survenu une brouillerie entre eux. C' est lui qui est cause de leur brouillerie, de toutes ces brouilleries.

BROUILLON, ONNE. adj.

BROUILLON, ONNE. adj. Qui met, qui se plaît à mettre le trouble et la confusion dans les affaires. Cet homme a l' esprit brouillon, l' humeur brouillonne.

Il se prend aussi substantivement. C' est un brouillon. C' est une brouillonne.

C' est un brouillon, se dit quelquefois D' un homme qui embrouille les affaires, par ignorance, étourderie ou maladresse; ou bien encore, D' un homme qui manque de netteté dans les idées, et qui s' embrouille dans ses discours. Cet avocat est un brouillon qui gâte les meilleures causes. On ne sait jamais ce qu' il veut dire, c' est un brouillon.

BROUILLON. s. m.

BROUILLON. s. m. Ce qu' on écrit d' abord, ce qu' on jette d' abord sur le papier, pour le mettre ensuite au net; et Le papier même sur lequel on a écrit le brouillon. Je n' en ai fait qu' un brouillon. Voilà mon brouillon. Il ne fait jamais de brouillon. Il écrit sans faire de brouillon.

Il se dit aussi, dans la Tenue des livres, de ce qu' on nomme plus ordinairement Brouillard.

BROUIR. v. a.

BROUIR. v. a. Il se dit Du soleil qui dessèche et brûle les productions végétales, telles que les blés, les fruits, les feuilles des arbres, etc. Le soleil, qui s' est montré après cette gelée blanche, a broui jusqu' aux feuilles des arbres.

BROUI, IE. participe

BROUI, IE. participe Feuilles brouies. Épi broui. Fruits brouis.

BROUISSURE. s. f.

BROUISSURE. s. f. Dommage que la gelée cause aux fleurs, aux premiers bourgeons des arbres, etc.

BROUSSAILLES. s. f. pl.

BROUSSAILLES. s. f. pl. Épines, ronces, et autres arbustes semblables qui croissent dans les forêts, dans les terrains incultes. Ce terrain est couvert de broussailles. Passer à travers les broussailles. Un fagot de broussailles.

Fig. et fam., Se sauver, s' échapper par les broussailles, Se tirer d' embarras comme on peut.

BROUSSIN. s. m.

BROUSSIN. s. m. Excroissance ligneuse qui vient sur le tronc ou sur les branches de certains arbres. Broussin d' érable, d' orme, de buis. On emploie le broussin d' érable dans la tabletterie.

BROUT. s. m.

BROUT. s. m. Pousse des jeunes taillis au printemps. Les cerfs aiment le brout, vont au brout.

BROUTANT, ANTE. adj.

BROUTANT, ANTE. adj. Qui broute. En Vénerie, Les bêtes broutantes, Le cerf, le daim, le chevreuil, etc.

BROUTER. v. a.

BROUTER. v. a. Paître; manger l' herbe, ou les feuilles des arbres. Il ne se dit guère qu' en parlant De l' herbe qui tient à la terre, et Des feuilles attachées à l' arbre. Les moutons broutent l' herbe. Les chèvres broutent la feuille, le bourgeon etc. Brouter la verdure. La famine fut si grande, que les pauvres étaient réduits à brouter l' herbe.

Il s' emploie aussi neutralement. Ses moutons broutaient dans mon pré. L' endroit où les moutons ont brouté. La chèvre peut brouter quatre à cinq heures de suite.

Fig. et fam., L' herbe sera bien courte, s' il ne trouve de quoi brouter, se dit D' un homme industrieux qui sait trouver à subsister aisément où d' autres auraient peine à vivre.

Prov. et fig., Où la chèvre est attachée, il faut qu' elle broute, On doit se résoudre à vivre dans l' état où l' on se trouve engagé, dans le lieu où l' on est établi.

BROUTÉ, ÉE. participe

BROUTÉ, ÉE. participe

BROUTILLES. s. f. pl.

BROUTILLES. s. f. pl. Menues branches d' arbres dont on fait des fagots. Un fagot de broutilles.

Il se dit, figurément et familièrement, de Plusieurs petites choses inutiles et de peu de valeur.

BROYER. v. a.

BROYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Casser, piler, triturer de manière à réduire en poudre ou en pâte. Broyer du poivre. Broyer menu. Les dents servent à broyer les aliments. Broyer la pierre dans la vessie au moyen du lithotriteur.

Broyer des couleurs, Pulvériser des substances colorantes, en même temps qu' on les mêle avec de l' eau ou avec de l' huile.

Fig. et fam., Broyer du noir, Se livrer à des pensées sombres, mélancoliques.

BROYÉ, ÉE. participe

BROYÉ, ÉE. participe

BROYEUR. s. m.

BROYEUR. s. m. Celui qui broie. Ce marchand de couleurs occupe tant de broyeurs. Broyeur de chanvre. Voyez BROIE.

BROYON. s. m.

BROYON. s. m. T. d' Impr. Instrument, espèce de molette de bois qui sert à prendre l' encre et à l' étaler, quand on fait usage de balles, au lieu d' employer le rouleau.

BRU. s. f.

BRU. s. f. La femme du fils par rapport au père et à la mère de ce fils. On la nomme plus ordinairement Belle-fille. Elle a épousé mon fils, c' est ma bru.

BRUANT. s. m.

BRUANT. s. m. Voyez BRÉANT.

BRUCELLES. s. f. pl.

BRUCELLES. s. f. pl. T. d' Arts. Sorte de petites pinces dont les branches font ressort, et qui servent à prendre, à tenir des pièces légères. Des brucelles d' horloger.

BRUGNON. s. m.

BRUGNON. s. m. Espèce de pêche ou de pavie qui a la peau lisse et fine. Brugnon violet. Brugnon jaune.

BRUINE. s. f.

BRUINE. s. f. Petite pluie très-fine, et ordinairement froide, qui tombe lentement. La bruine a gâté les blés.

BRUINER. v. impersonnel

BRUINER. v. impersonnel Il se dit De la bruine qui tombe. Il bruine. Il ne pleut pas bien fort, il ne fait que bruiner.

BRUINÉ, ÉE. participe

BRUINÉ, ÉE. participe Il n' est usité qu' en parlant Des blés. Les blés ont été bruinés, c' est-à-dire, Ont été gâtés par la bruine.

BRUIRE. v. n.

BRUIRE. v. n. (Il n' est guère usité qu' à l' infinitif, à la troisième personne du singulier du présent de l' indicatif, et aux troisièmes personnes de l' imparfait. Il bruit. Il bruyait, ils bruyaient.) Rendre un son confus. On entend bruire les vagues, le vent, le tonnerre. Le vent bruit dans la forêt. Les flots bruyaient.

BRUISSEMENT. s. m.

BRUISSEMENT. s. m. Espèce de bruit confus. Le bruissement des flots, des vents. Bruissement d' oreilles: voyez BOURDONNEMENT.

BRUIT. s. m.

BRUIT. s. m. Son ou assemblage de sons, abstraction faite de toute articulation distincte, et de toute harmonie. Grand bruit. Petit bruit. Bruit léger. Bruit sourd. Bruit confus. Bruit éclatant. Le bruit du tonnerre. Le bruit du tambour. Le bruit du canon. Il fit son entrée dans la ville au bruit du canon. Bruit agréable. Le bruit de l' eau. Le bruit des flots. Le bruit s' élève, s' apaise. Entendre du bruit. Faire du bruit. Il n' aime pas le bruit. Par dénigrement, Ce n' est point là de la musique, ce n' est que du bruit.

Loin du bruit, Loin du tumulte et du commerce du monde. Se retirer, vivre loin du bruit.

Sans bruit, Tout doucement, sans qu' on soit entendu. On le fit entrer sans bruit. Il s' esquiva sans bruit.

Fam., Faire beau bruit, Gronder, se fâcher, s' emporter. S' il vient à savoir cela, il fera beau bruit, vous verrez beau bruit.

Prov. et fig., Cet homme est bon cheval de trompette, il ne s' étonne pas du bruit, Il ne s' effraye pas des menaces, il ne s' émeut pas de ce qu' on lui dit, soit pour l' intimider, soit pour l' embarrasser.

Fam., Cet homme n' aime pas le bruit s' il ne le fait, Il prend des libertés qu' il ne veut pas permettre aux autres.

Fam., Faire plus de bruit que de besogne, Se donner beaucoup de mouvement, et faire peu d' ouvrage; ou Parler plus qu' on n' agit.

Chasser à grand bruit, Chasser à cor et à cri avec une meute et des piqueurs.

BRUIT

BRUIT signifie particulièrement, Tumulte, trouble, mouvement séditieux. Il y a du bruit dans cette ville, dans cette province.

Il signifie aussi, Querelle, démêlé. Ils ont eu du bruit ensemble. Il y a eu du bruit entre eux. Il y a grand bruit dans le ménage. Ce sens est ordinairement familier.

BRUIT

BRUIT se dit encore Des nouvelles qui circulent dans le public. Le bruit court. Il court un mauvais bruit. Un bruit sourd. Semer, faire courir des bruits. Un faux bruit. C' est un bruit de ville. C' est un bruit qui court. Il s' est répandu un bruit. Au premier bruit de cet accident. Au bruit de sa mort. Accréditer des bruits. Ce sont des bruits en l' air. Il court de mauvais bruits sur cet homme.

Bruits de bourse, Nouvelles qui circulent à la bourse.

Il y a des bruits de guerre, On parle d' une guerre prochaine.

Il n' est bruit que de cela, il en est grand bruit dans le monde, On en parle beaucoup.

BRUIT

BRUIT se dit aussi de L' éclat que font certaines choses dans le monde; et alors il se construit presque toujours avec le verbe Faire. Cet événement fait du bruit, fait grand bruit. Étouffez cette affaire, n' en faites point de bruit. Il a fait grand bruit d' une chose qui n' en valait pas la peine. Sa belle action fait du bruit dans le monde. Ce livre fait du bruit. On dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant D' un personnage fameux, d' un héros, Le bruit de son nom, le bruit de ses exploits.

À grand bruit, Avec faste, avec ostentation. C' est un homme qui marche toujours à grand bruit. Il est arrivé dans la ville à grand bruit.

À petit bruit, Secrètement, sans éclat. Faire quelque chose à petit bruit. Il fait ses affaires à petit bruit.

Avoir bon bruit, mauvais bruit, Avoir une bonne, une mauvaise réputation. Ces locutions ont vieilli.

BRÛLANT, ANTE. adj.

BRÛLANT, ANTE. adj. Qui brûle, qui a une extrême chaleur. Le soleil est bien brûlant. Un vent brûlant. Des sables brûlants. Un climat brûlant. Un plat brûlant. Fièvre brûlante. Il a les mains brûlantes.

Il signifie figurément, Très-vif, très-ardent, très-animé. Un zèle brûlant. Une âme brûlante. Un coeur brûlant de charité. Une brûlante ardeur de se distinguer, de combattre. Brûlant d' amour, d' impatience, de courroux. Style brûlant. Il a écrit des pages brûlantes.

BRÛLEMENT. s. m.

BRÛLEMENT. s. m. Action de brûler, ou État de ce qui brûle. Le brûlement des marchandises prohibées, des titres, des papiers. Il est peu usité.

BRÛLER. v. a.

BRÛLER. v. a. Consumer ou endommager par le feu. Brûler une maison. Brûler des vaisseaux. Brûler des papiers. Brûler une lettre. Chez les Grecs et chez les Romains, on brûlait ordinairement les morts. Il fut brûlé vif, brûlé à petit feu. Ces étincelles ont brûlé le bas de ma robe. Brûler de l' encens devant une idole. Brûler des parfums, des pastilles pour répandre une bonne odeur.

Il se dit particulièrement De l' impression douloureuse et de l' altération que produit à la peau le contact du feu ou d' un corps extrêmement chaud. Ce tison m' a brûlé. Cette étincelle m' a brûlé à la main. J' ai touché un fer chaud qui m' a brûlé.

Il signifie aussi, Faire du feu de quelque chose. Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe. Brûler du bois, de la paille. Bois à brûler. Mottes à brûler.

Prov. et fig., J' y réussirai, ou j' y brûler ai mes livres, Je mettrai tout en oeuvre pour le succès de cette affaire.

Prov. et fig., Brûler ses vaisseaux, S' engager dans une affaire, dans une entreprise, de manière à s' ôter tout moyen d' y renoncer ou de s' en désister. Par cette démarche hardie, il vient de brûler ses vaisseaux, et il ne peut plus reculer.

Fig., Brûler de l' encens devant quelqu' un, L' aduler, le flagorner avec de grandes démonstrations de respect.

Brûler de la cire, brûler de la chandelle, brûler de l' huile, Se servir de bougie, de chandelle, d' une lampe à huile pour éclairer. On ne brûle dans cette maison que de l' huile, que de la cire.

Prov. et fig., Brûler la chandelle par les deux bouts, Consumer son bien en faisant différentes sortes de dépenses également ruineuses; ou Se livrer à la fois à des excès de genres différents.

Brûler du vin, Mettre du vin sur le feu pour le distiller et en faire de l' eau-de-vie.

Brûler de l' eau-de-vie, de l' esprit-de-vin, Mettre le feu à une certaine quantité d' eau-de-vie, d' esprit-de-vin, contenue dans un vase.

Brûler du café, Donner aux grains du café le degré de cuisson nécessaire.

Ils s' emparèrent de la ville sans brûler une amorce, Sans tirer un seul coup de fusil.

Brûler la cervelle à quelqu' un, Lui casser la tête d' un coup de pistolet tiré à bout portant.

Prov., Tirer un coup à brûle-pourpoint, Le tirer à bout portant, ou de très-près.

Fig. et fam., Tirer sur quelqu' un à brûle-pourpoint, lui dire quelque chose à brûle-pourpoint, Lui dire en face quelque chose de dur, de désobligeant. Il lui a dit ses vérités à brûle-pourpoint. On dit de même, Y aller à brûle-pourpoint, Parler ou agir sans ménagement. On dit aussi: Ce qu' il vous dit là est à brûle-pourpoint, Est trop dur, trop grossier pour être dit en face. C' est une raison à brûle-pourpoint, un argument à brûle pourpoint, C' est une raison convaincante, un argument sans réplique.

Fig. et fam., Brûler un gîte, une poste, l' étape, la dînée, Passer outre sans s' arrêter à un gîte, à une poste, à l' étape, au lieu de la dînée.

Fig. et pop., Brûler la politesse à quelqu' un, Le quitter, s' en aller, partir sans lui dire adieu, sans le prévenir.

Fig., à certains Jeux de cartes, Brûler une carte, La mettre de côté, parce qu' elle a été vue, ou parce que le joueur à qui on la propose, use du droit de la refuser. Cette carte a été vue, brûlez-la. Vous ne voulez pas de la première carte: je la brûle.

BRÛLER

BRÛLER se dit également Des substances qui ont la propriété d' agir comme le feu, en consumant et corrodant les matières animales ou végétales. Les acides concentrés brûlent la peau. Brûler une excroissance de chair avec la pierre infernale. L' eau-forte brûle le linge.

BRÛLER

BRÛLER se dit quelquefois par une sorte d' exagération, et signifie, Échauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive. Cela me brûle, me brûle les mains. Cela brûle le sang. Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l' estomac. Il a une fièvre qui le brûle. Le soleil a brûlé toute la campagne. Le soleil lui a brûlé le teint. L' ardeur du soleil brûle les plantes.

Fig., Ce cheval brûle le pavé, Il court très-vite. J' ai vu un tel passer dans son équipage, il brûlait le pavé, Ses chevaux allaient avec une extrême rapidité.

Fig., Son style brûle le papier, Son style est plein de chaleur.

Fig., Brûler les planches, signifie, au Théâtre, Jouer avec beaucoup de chaleur des scènes vives et animées.

BRÛLER

BRÛLER se dit, par analogie, en parlant De l' effet d' un froid excessif. La gelée a brûlé la racine des arbres. La neige brûle les souliers.

BRÛLER

BRÛLER est aussi verbe neutre, et signifie, Être consumé par le feu. Voilà une maison qui brûle. On voyait de loin des vaisseaux qui brûlaient. Le bois sec brûle mieux que le bois vert. Faire brûler des pastilles, des parfums. Le coup n' est point parti, l' amorce seule a brûlé.

Il se dit particulièrement D' une chandelle, d' une bougie, d' une lampe, etc., qui est allumée. Il y a devant cet autel une lampe qui brûle toujours. Les cierges qui brûlaient autour du cercueil. Cette chandelle ne brûle pas, ne veut pas brûler. On dit de même: Le feu brûle bien, ne brûle pas, Le feu de la cheminée flambe, est animé, ou Il ne flambe pas, il n' est pas animé. Le feu sacré qui brûlait dans le temple de Vesta.

BRÛLER

BRÛLER signifie quelquefois simplement, Être fort chaud. Touchez ses mains, elles brûlent. Les mains lui brûlent.

Fig. et fam., Les mains lui brûlent, Il est impatient d' agir. Les pieds lui brûlent, Il est impatient de sortir, de s' en aller.

Prov. et fig., Le tapis brûle, se dit, à certains Jeux de cartes, Pour avertir qu' un des joueurs a oublié de mettre au jeu.

BRÛLER neutre

BRÛLER neutre se dit aussi Des mets auxquels l' action trop vive ou trop prolongée du feu donne une couleur rousse ou noire, et un goût désagréable. Vous avez laissé brûler ce rôti.

Prov. et fig., Le rôti brûle, Il n' y a pas de temps à perdre, il serait dangereux de tarder.

BRÛLER neutre

BRÛLER neutre signifie figurément, Être possédé d' une violente passion. Il brûle du désir de se signaler. C' est un homme qui brûle d' ambition. Il brûle d' amour. Il brûle pour elle.

Il se dit quelquefois pour exprimer simplement un grand désir, une extrême impatience de faire quelque chose. Je brûle de vous revoir. Je brûle d' aller là.

Il se dit encore à certains Jeux d' enfants, Lorsque celui qui cherche l' objet qu' on a caché et qu' il s' agit pour lui de découvrir, vient à s' en approcher. Vous n' y êtes pas encore, mais vous brûlez.

BRÛLER

BRÛLER avec le pronom personnel, signifie, Être brûlé; ou seulement Être atteint par le feu, par un corps très-chaud. Les papillons viennent se brûler à la chandelle. Tout un côté de sa perruque s' est brûlé. Se brûler en remuant un tison, en touchant un fer chaud. Se brûler à la main, à la jambe.

Prov. et fig., Se brûler, venir se brûler à la chandelle, se dit D' un homme qui, séduit par des apparences décevantes, s' engage, se jette dans une situation embarrassante ou périlleuse.

BRÛLÉ, ÉE. participe

BRÛLÉ, ÉE. participe Ce rôti ne vaut rien, il est brûlé. Ce pain est brûlé, la croûte en est toute brûlée.

Vin brûlé, Vin qu' on a mis sur le feu avec des épiceries.

Crème brûlée, Sorte de mets délicat, qui se fait avec du lait, des oeufs et du sucre passé au feu.

Fig. et fam., Cerveau brûlé, cervelle brûlée, Homme extravagant, qui porte tout à l' excès.

BRÛLÉ

BRÛLÉ est aussi quelquefois substantif. Cette bouillie sent le brûlé, a un goût de brûlé.

Il sent ici le brûlé, On y sent l' odeur de quelque chose qui brûle, ou qui a été brûlé.

BRÛLERIE. s. f.

BRÛLERIE. s. f. Lieu où l' on brûle du vin pour en faire de l' eau-de-vie; fabrique d' eau-de-vie.

BRÛLE-TOUT. s. m.

BRÛLE-TOUT. s. m. Sorte de petit cylindre d' ivoire ou de métal, sur lequel on met un bout de bougie ou de chandelle qu' on veut brûler entièrement. Acheter un brûle-tout, des brûle-tout.

BRÛLEUR. s. m.

BRÛLEUR. s. m. Il n' est guère usité que dans cette locution, Un brûleur de maisons, Un incendiaire.

Prov., Il est fait comme un brûleur de maisons, se dit D' un homme mal habillé et tout en désordre.

BRÛLOT. s. m.

BRÛLOT. s. m. T. de Marine. Bâtiment rempli d' artifices et de matières combustibles, et destiné à incendier d' autres vaisseaux. Il y avait trente navires et six brûlots. Un capitaine de brûlot. Accommoder une vieille frégate en brûlot. Attacher un brûlot à un vaisseau de guerre.

Fig. et fam., C' est un brûlot, se dit D' un homme de parti, ardent, inquiet, et qui est une espèce de boute-feu.

BRÛLOT

BRÛLOT se dit quelquefois, par analogie, d' Un morceau d' aliment très-poivré ou très-salé.

BRÛLURE. s. f.

BRÛLURE. s. f. Impression que le feu, ou toute autre substance échauffée à un très-haut degré, fait sur la peau, ou sur quelque autre matière, et qui va jusqu' à les altérer. Se faire une brûlure au visage, à la main. C' est une brûlure. La cicatrice de la brûlure. Panser une brûlure. De l' onguent pour la brûlure. Le feu tomba sur ses habits, et y fit une grande brûlure. C' est un trou de brûlure.

Il se dit, en Agriculture, de Certaines altérations produites sur les végétaux, soit par l' action du soleil, soit par l' effet de la gelée ou du vent. Les pêchers sont très-sujets à la brûlure.

BRUMAIRE. s. m.

BRUMAIRE. s. m. Le second mois du calendrier républicain.

BRUMAL, ALE. adj.

BRUMAL, ALE. adj. Qui vient l' hiver, qui appartient à l' hiver. Plante brumale. Les Romains célébraient, l' hiver, en l' honneur de Bacchus, les fêtes brumales. Il est peu usité.

BRUME. s. f.

BRUME. s. f. Brouillard. Il se dit surtout Des brouillards qu' on observe sur la mer. Brume épaisse. Les ennemis se retirèrent à la faveur d' une brume qui survint.

BRUMEUX, EUSE. adj.

BRUMEUX, EUSE. adj. Couvert, chargé de brume, de brouillard. Temps brumeux. Ciel brumeux. Atmosphère brumeuse. Saison brumeuse.

BRUN, UNE. adj.

BRUN, UNE. adj. Qui est d' une couleur sombre, entre le roux et le noir. Teint brun. Cheveux bruns. Habit brun. Drap brun. Cheval bai brun. Gris brun. En parlant Des personnes, il se dit par rapport à la couleur des cheveux. Cet homme est brun. Beauté brune. Elle est brune. Brune claire.

Il se dit substantivement Des personnes qui ont les cheveux bruns. Un beau brun. Une brune piquante. Une brune claire. Une belle brune.

Fam., Aller de la brune à la blonde, Être inconstant dans ses amours.

BRUN

BRUN se dit aussi substantivement pour désigner, La couleur brune. Cette étoffe tire sur le brun, elle est d' un beau brun. Un brun clair, foncé.

Fam., Il commence à faire brun, La nuit approche.

Sur la brune, à la brune, Vers le commencement de la nuit. Je le rencontrai sur la brune. Nous sortîmes à la brune.

BRUNELLE. s. f.

BRUNELLE. s. f. T. de Botan. Plante labiée qui passe pour astringente.

BRUNET, ETTE. s.

BRUNET, ETTE. s. Diminutif de Brun. Un beau brunet. Une petite brunette. Une jolie brunette.

BRUNETTE. s. f.

BRUNETTE. s. f. Il se disait autrefois de Petites chansons tendres et sur des airs faciles à chanter. Recueil de brunettes.

BRUNI. s. m.

BRUNI. s. m. Poli. Il se dit, en termes d' Orfévrerie, par opposition à Mat, qui désigne, La partie de l' ouvrage à laquelle on n' a pas donné le poli. Le mat et le bruni d' une pièce d' orfévrerie.

BRUNIR. v. a.

BRUNIR. v. a. Rendre de couleur brune, peindre en brun. Le soleil lui a bruni le teint. Faire brunir une voiture.

Il signifie aussi, Polir, rendre brillant par le poli. Brunir de l' or, de l' argent. Brunir la tranche d' un livre.

Brunir de l' acier, signifie quelquefois, Donner à l' acier une certaine préparation qui le rend plus brun.

BRUNIR

BRUNIR est aussi neutre, et quelquefois pronominal; alors il signifie, Devenir de couleur brune. Les cheveux de cet enfant étaient blonds, mais ils commencent à brunir, à se brunir. Son visage s' est bruni au soleil.

BRUNI, IE. participe

BRUNI, IE. participe De l' or bruni. De l' argent bruni. De l' acier bruni. Des armes brunies. Voyez BRUNI, substantif.

BRUNISSAGE. s. m.

BRUNISSAGE. s. m. Action de brunir, de polir; ou Le résultat même de ce travail. Le brunissage de la vaisselle, des ouvrages d' or et d' argent, de l' or appliqué sur la porcelaine. Ce brunissage est bien fait.

BRUNISSEUR, EUSE. s.

BRUNISSEUR, EUSE. s. Celui, celle qui brunit les ouvrages d' or et d' argent. Porter de la vaisselle d' argent chez le brunisseur.

BRUNISSOIR. s. m.

BRUNISSOIR. s. m. Outil qui sert à brunir. Un brunissoir d' acier. Ce brunissoir est fait d' une dent de loup, d' une pierre dure.

BRUNISSURE. s. f.

BRUNISSURE. s. f. Le poli d' un ouvrage qui a été bruni. Vous gâtez la brunissure de cet ouvrage.

Il se dit aussi de L' art du brunisseur. Apprendre la brunissure.

BRUNISSURE

BRUNISSURE en termes de Teinturier, Façon donnée aux étoffes que l' on teint, pour diminuer et brunir leurs teintes, afin de mieux assortir les nuances des couleurs.

BRUSQUE. adj. des deux genres

BRUSQUE. adj. des deux genres Prompt et rude. Homme brusque. Femme brusque. Humeur brusque. Il est fort brusque dans ses reparties.

Il se dit, dans un sens analogue, Du ton, des manières, des discours, etc. Air brusque. Manières brusques. Ton brusque. Faire une réponse brusque, Faire une réponse vive et dure.

Il signifie aussi, Subit et inopiné. Un changement brusque. Une démarche brusque. Des mouvements brusques. Une attaque brusque. Le dénoûment de cette pièce est trop brusque.

BRUSQUEMBILLE. s. f.

BRUSQUEMBILLE. s. f. Jeu de cartes, qui peut se jouer à deux, trois, quatre ou cinq personnes: quand le nombre des joueurs est pair, on emploie un jeu de piquet entier; dans le cas contraire, on supprime deux sept, un rouge et un noir. Le jeu de la brusquembille. Jouer à la brusquembille.

Il se dit également, à ce Jeu, Des dix et des as. L' as est la brusquembille supérieure.

BRUSQUEMENT. adv.

BRUSQUEMENT. adv. D' une manière brusque. Répondre brusquement. Faire brusquement quelque chose. Il me prit brusquement par le bras. Il me quitta brusquement.

Charger brusquement les ennemis, Les charger promptement et vivement, sans leur donner le temps de se reconnaître.

BRUSQUER. v. a.

BRUSQUER. v. a. Offenser quelqu' un par des paroles rudes, inciviles. C' est un homme grossier, il brusque tout le monde.

Brusquer la fortune, Tenter de réussir par des moyens prompts, mais hasardeux.

Brusquer l' aventure, Prendre brusquement son parti, au hasard de ce qui peut en arriver.

Brusquer une affaire, La faire vite, sans préparation ou sans ménagement. On dit de même, Brusquer le denoûment d' une pièce de théâtre.

Brusquer une place de guerre, Essayer de l' emporter d' emblée sans en faire le siége en forme. C' est une place qu' il faut brusquer.

BRUSQUÉ, ÉE. participe

BRUSQUÉ, ÉE. participe

BRUSQUERIE. s. f.

BRUSQUERIE. s. f. Caractère d' une personne brusque; Qualité de ce qui est brusque. Sa brusquerie le rend insupportable. La brusquerie de cette réponse me déconcerta.

Il se dit aussi d' Une action ou d' un discours brusque, offensant par sa rudesse. Dire une brusquerie. Se permettre des brusqueries.

BRUT, UTE. adj.

BRUT, UTE. adj. (On prononce le T de Brut.) Qui est dans l' état grossier où la nature l' a produit. Matière brute. Mine brute.

Sucre brut, camphre brut, etc., Sucre non raffiné, camphre non purifié, etc.

Terrain brut, Terrain qui n' a jamais été soumis à la culture.

BRUT

BRUT se dit particulièrement Des diamants, des pierres, du marbre, etc., qui n' ont pas encore été taillés, polis. Un diamant brut. Une pierre brute. Du marbre brut. On dit dans un sens analogue, Du bois brut, une pièce de bois brute, Qu' on n' a pas encore mise en oeuvre.

Il se dit, figurément, Des ouvrages d' esprit qui ne sont qu' ébauchés, auxquels on n' a pas encore mis la dernière main. Je ne puis vous montrer cet ouvrage, il est encore tout brut.

Il se dit aussi D' une personne qui n' a reçu aucune éducation, ou qui n' a aucun usage du monde. Je l' ai vu arriver de son village encore tout brut.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, Des manières, de l' esprit, etc. Avoir des manières brutes.

Bête brute, Animal privé de raison. Voyez BRUTE, substantif.

En Hist. nat., Corps bruts, se dit Des minéraux, par opposition Aux végétaux et aux animaux, qu' on nomme Corps organisés.

Fig., Patente brute. Voyez PATENTE.

En Agricult., Produit brut, La quantité totale de productions que rend un sol cultivé, ou La valeur totale de ces productions avant qu' on en ait défalqué les frais de culture et autres.

En Finances, Produit brut, La totalité du produit de l' impôt avant qu' on en ait déduit les frais de perception.

BRUT

BRUT s' emploie comme adverbe dans le langage commercial, et se dit, par opposition à Net, Du poids total d' une quantité de marchandises, y compris les fûts, les caisses, ou les emballages. Ce boucaut de sucre pèse brut deux cents kilogrammes. On dit quelquefois adjectivement, dans le même sens, Poids brut.

BRUTAL, ALE. adj.

BRUTAL, ALE. adj. Tenant de la brute. Passion brutale. Instinct, penchant brutal. Des appétits brutaux.

Il signifie aussi, Grossier, violent, emporté. Homme brutal. Esprit brutal. Courage brutal. Valeur brutale. Le trait est brutal. Une franchise brutale. Réponse brutale.

Il s' emploie quelquefois substantivement, dans ce dernier sens. C' est un brutal, un franc brutal.

BRUTALEMENT. adv.

BRUTALEMENT. adv. Avec brutalité, d' une manière violente et grossière. Traiter quelqu' un brutalement. Agir brutalement. Parler brutalement.

BRUTALISER. v. a.

BRUTALISER. v. a. Traiter quelqu' un durement et grossièrement. Il le brutalisa sans sujet. Ce maître brutalise ses écoliers. Il est familier.

BRUTALISÉ, ÉE. participe

BRUTALISÉ, ÉE. participe

BRUTALITÉ. s. f.

BRUTALITÉ. s. f. Vice de l' homme brutal, grossièreté accompagnée de violence. Sa brutalité lui a fait beaucoup d' ennemis. Parler, répondre avec brutalité. Il y a de la brutalité à cela.

Il signifie aussi, Passion brutale. Assouvir sa brutalité.

Il signifie encore, Action brutale, ou Parole dure et brutale. Faire une brutalité. Elle a bien à souffrir des brutalités de son mari. Il lui a dit une brutalité. Dire des brutalités à quelqu' un.

BRUTE. s. f.

BRUTE. s. f. Animal privé de raison. Il se dit principalement Des bêtes qui sont le plus dépourvues d' intelligence et de sensibilité. Il tient moins de l' homme que de la brute. Il n' a pas plus de raison qu' une brute. L' instinct qui tient lieu de raison aux brutes.

Fig. et fam., C' est une brute, une vraie brute, se dit D' une personne qui n' a ni esprit ni raison, ou qui, comme la brute, s' abandonne sans modération à ses penchants.

BRUYAMMENT. adv.

BRUYAMMENT. adv. Avec grand bruit.

BRUYANT, ANTE. adj.

BRUYANT, ANTE. adj. Qui fait du bruit, ou qui est accompagné de bruit. Flots bruyants. Musique bruyante. Des jeux bruyants. Des plaisirs bruyants. Une conversation bruyante.

Il signifie aussi, Où il se fait, où l' on entend beaucoup de bruit. Cette rue est fort bruyante. Un marché bruyant. Une assemblée bruyante.

Un homme bruyant, Un homme qui se rend importun par le bruit qu' il fait.

BRUYÈRE. s. f.

BRUYÈRE. s. f. Plante ligneuse, dont le feuillage est toujours vert, et qui croît dans des terres incultes et stériles. Fagot de bruyères. Balai de bruyère. Une lande couverte de bruyères. Bruyères du Cap.

Il se dit aussi Des lieux où croît la bruyère. Au sortir de là on trouve une grande bruyère, de grandes bruyères.

Terre de bruyère, Espèce de terre qui est un mélange de sable et de débris de végétaux plus ou moins décomposés.

Plantes de bruyère, Plantes exotiques ou indigènes qui ne peuvent bien venir que dans la terre de bruyère.

Coq de bruyère, Espèce de coq sauvage qui vit dans les bruyères.

BRYON. s. m.

BRYON. s. m. T. de Botan. Voyez BRION.

BRYONE. s. f.

BRYONE. s. f. T. de Botan. Voyez COULEUVRÉE.

BUANDERIE. s. f.

BUANDERIE. s. f. Lieu où sont établis un fourneau et des cuviers pour faire la lessive.

BUANDIER, IÈRE. s.

BUANDIER, IÈRE. s. Celui, celle qui fait le premier blanchiment des toiles neuves.

BUANDIÈRE

BUANDIÈRE se dit aussi, dans quelques grands établissements, de La femme qui est chargée de faire les lessives.

BUBALE. s. m.

BUBALE. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce d' antilope d' Afrique, dont les cornes sont à double courbure, et ont la pointe en arrière. On le nomme aussi quelquefois Buffle.

BUBE. s. f.

BUBE. s. f. Petite élevure, pustule qui vient sur la peau. Avoir des bubes sur le visage. Percer une bube.

BUBON. s. m.

BUBON. s. m. T. de Chirur. Tumeur inflammatoire qui a son siége dans les glandes lymphatiques sous-cutanées. Il se dit plus particulièrement de Celle qui se forme aux glandes de l' aine, de l' aisselle ou du cou. Bubon simple. Bubon pestilentiel. Bubon vénérien.

BUBONOCÈLE. s. m.

BUBONOCÈLE. s. m. T. de Chirur. Hernie située dans l' aine, hernie inguinale.

BUCCAL, ALE. adj.

BUCCAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui a rapport à la bouche. Nerf buccal. Glandes buccales. Artère buccale. Membrane buccale.

BUCCIN. s. m.

BUCCIN. s. m. T. de Conchyliologie. Genre de mollusques à coquille univalve en forme de cornet et tournée en spirale. On trouve des buccins dans la mer, dans les rivières et dans la terre.

BUCCINATEUR. adj. et s. m.

BUCCINATEUR. adj. et s. m. T. d' Anat. Il se dit D' un muscle qui occupe latéralement l' espace compris entre les deux mâchoires. Le muscle buccinateur. Le buccinateur.

BUCENTAURE. s. m.

BUCENTAURE. s. m. Nom du vaisseau que montait le doge de Venise quand il faisait la cérémonie d' épouser la mer.

BUCÉPHALE. s. m.

BUCÉPHALE. s. m. Nom du cheval d' Alexandre, que l' on applique à Un cheval de parade ou de bataille, et quelquefois, par antiphrase, à Une rosse. C' est un vrai Bucéphale.

BÛCHE. s. f.

BÛCHE. s. f. Morceau de gros bois de chauffage. Bûche de hêtre. Bûche de chêne. Bûche de bois flotté. Grosse bûche. Petite bûche. Mettre une bûche au feu. Par analogie, Bûche de charbon de terre, etc.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne stupide, lourde, indolente. C' est une bûche, c' est une vraie bûche que cet homme-là.

Prov., Cet homme ne se remue non plus qu' une bûche, Il n' a aucune activité.

BÛCHER. s. m.

BÛCHER. s. m. Lieu où l' on serre le bois à brûler. Aller chercher du bois au bûcher.

BÛCHER

BÛCHER se dit aussi d' Un amas de bois sur lequel on mettait anciennement les corps morts, pour les brûler. Dresser un bûcher. Mettre le feu au bûcher. Un immense bûcher.

Il se dit également de L' amas de bois sur lequel on plaçait ceux qui avaient été condamnés au supplice du feu. Il fut brûlé vif, et l' on jeta au vent les cendres du bûcher. La persécution recommença, et de toutes parts les bûchers se rallumèrent. Monter sur le bûcher.

BÛCHER. v. a.

BÛCHER. v. a. T. de Charpentier de navires. Dégrossir une pièce de bois, la travailler grossièrement. Bûcher une pièce de bois à coups de hache.

Il signifie aussi, Détruire une pièce qu' on veut remplacer par une meilleure.

BÛCHÉ, ÉE. participe

BÛCHÉ, ÉE. participe

BÛCHERON. s. m.

BÛCHERON. s. m. Celui qui travaille à abattre du bois dans une forêt. Bon bûcheron. Faire travailler des bûcherons. La cognée d' un bûcheron.

BÛCHETTE. s. f. Diminutif

BÛCHETTE. s. f. Diminutif Petit morceau de bois sec et menu. Les pauvres gens vont ramasser des bûchettes dans les bois.

Il se dit aussi Des petits brins de bois ou de paille avec lesquels on joue, on tire à la courte paille.

BUCOLIQUE. adj. des deux genres

BUCOLIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des poésies pastorales. Poëme bucolique. Poésie bucolique. Il excelle dans le genre bucolique. On dit de même, Un poëte bucolique.

Il est aussi substantif féminin; mais alors on ne l' emploie guère qu' au pluriel et dans cette phrase, Les Bucoliques de Virgile, Les Églogues de Virgile.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un ramas de choses de peu de conséquence, comme papiers, nippes, etc. J' ai cela dans mes bucoliques. Emportez vos bucoliques.

BUDGET. s. m.

BUDGET. s. m. Terme emprunté de l' anglais, qui s' emploie dans l' Administration publique, pour signifier, L' état annuel des dépenses qu' on présume avoir à faire, et des fonds ou revenus affectés à ces dépenses. Le budget de l' État. Le budget de la ville de Paris. Le budget de la marine, de la guerre, etc.

Il s' emploie souvent d' une manière absolue, pour désigner, Le budget de l' État, qui est soumis chaque année à l' examen des deux chambres législatives. Dresser le budget de l' année. Discuter le budget. Un chapitre, un article du budget. Le budget est, cette année, de tant de millions. Diminuer, augmenter le budget.

Il se dit quelquefois, dans le langage familier, en parlant Des dépenses et des revenus, de l' actif et du passif d' un particulier, d' une famille. Le budget d' un ménage. J' ai dressé mon petit budget, et j' ai reconnu qu' il me serait impossible de faire cette dépense.

BUÉE. s. f.

BUÉE. s. f. Lessive. Faire la buée. Il est vieux.

BUFFET. s. m.

BUFFET. s. m. Espèce d' armoire pour enfermer la vaisselle et le linge de table.

Il se dit aussi de La table où l' on met une partie de la vaisselle qui doit servir au repas, avec le pain, le vin, les verres, etc. Dresser le buffet. Ôter le buffet.

Il se dit également, dans les bals et dans quelques autres assemblées, d' Une table où sont des mets, des vins, de liqueurs rafraîchissantes, et dont s' approchent ceux qui veulent boire ou manger. Il n' y avait pas de souper à ce bal, mais il y avait un buffet très-bien fourni, très-bien garni.

Vins du buffet, Vins plus choisis que ceux qu' on sert ordinairement sur la table.

BUFFET

BUFFET se dit, par extension, d' Un assortiment de vaisselle. Un buffet de vaisselle plate, de vermeil. Un beau buffet. Un buffet de grand prix.

BUFFET

BUFFET en parlant Des orgues, se dit de Toute la menuiserie où sont renfermées les orgues, et de La menuiserie de chaque jeu en particulier. Il y a quelque chose à refaire au buffet de cet orgue, à ce buffet d' orgues. Le buffet du grand jeu. Le buffet du positif.

Buffet d' orgues, signifie aussi, Un petit orgue tout entier, c' est-à-dire, Le buffet et tout ce qu' il renferme, tuyaux, soufflets, clavier, etc. Acheter un buffet d' orgues.

BUFFLE. s. m.

BUFFLE. s. m. Espèce de boeuf plus gros et d' un naturel moins traitable que le boeuf ordinaire. De la corne de buffle. On mène les buffles par des anneaux qu' on leur passe dans les naseaux. Cuir, peau de buffle. Voyez BUBALE.

Prov., Se laisser mener par le nez comme un buffle, Se laisser conduire, gouverner par faiblesse, par simplicité.

Fig. et fam., C' est un vrai buffle, se dit D' un homme qui n' a point d' esprit.

BUFFLE

BUFFLE se dit aussi de La peau du buffle et de quelques autres animaux, préparée comme le chamois. Ceinturon de buffle.

Il se disait autrefois d' Une espèce de justaucorps de buffle que les gens de guerre portaient comme une sorte de cuirasse. Porter un buffle. Il reçut un coup d' épée dans son buffle. Son buffle lui sauva la vie.

BUFFLETERIE. s. f.

BUFFLETERIE. s. f. Dénomination générique des diverses bandes de buffle qui font partie de l' équipement d' un soldat, et qui servent à porter la giberne, le sabre, etc. Blanchir sa buffleterie, ses buffleteries. Buffleterie de sabre, ou Baudrier. Buffleterie de giberne, ou Banderole. Buffleterie blanche, jaune.

BUFFLETIN. s. m.

BUFFLETIN. s. m. Jeune buffle.

BUGLE. s. f.

BUGLE. s. f. T. de Botan. Plante labiée, à rejets rampants, qui était jadis fort vantée comme astringente et vulnéraire.

BUGLOSE. s. f.

BUGLOSE. s. f. T. de Botan. Plante potagère qui a beaucoup de rapport avec la bourrache, et qui est douée des mêmes propriétés médicinales. En Italie, on mange la buglose cuite comme les choux.

BUGRANE. s. f.

BUGRANE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses qui comprend un grand nombre d' espèces. Voyez ARRÊTE-BOEUF.

BUIRE. s. f.

BUIRE. s. f. Vase à mettre des liqueurs. Buire d' argent. Buire d' or. Emplir une buire. Cette buire est vide. Il a vieilli.

BUIS. s. m.

BUIS. s. m. Arbrisseau toujours vert, dont le bois, jaunâtre et très-dur, est d' un grand usage dans la tabletterie. Grand buis. Buis nain. Bordure de buis. Tondre le buis.

Il se dit également Du bois de cet arbrisseau, employé à divers ouvrages. Boîte de buis. Peigne de buis. Poudre, sciure de buis.

BUISSON. s. m.

BUISSON. s. m. Hallier, touffe d' arbrisseaux ou d' arbustes sauvages, épineux. Buisson épais. Buisson d' épines. Buisson fort. Un buisson de roses. Dieu apparut à Moïse dans un buisson ardent. Se cacher derrière un buisson, derrière les buissons. Battre les buissons pour en faire sortir le gibier.

Prov. et fig., Il a battu les buissons, et un autre a pris les oiseaux, Il a eu toute la peine, et un autre tout le profit.

Prov. et fig., Se sauver à travers les buissons, Chercher des échappatoires, quand on est trop pressé dans la discussion par son antagoniste.

En termes de Jardinier, Arbre en buisson, ou simplement, Buisson, Arbre fruitier nain, auquel on a donné la forme d' un buisson, en le taillant au dedans, et le laissant pousser au dehors de tous côtés. Voilà de beaux buissons bien tenus, et qui doivent rapporter bien du fruit.

Buisson ardent, ou Pyracanthe, Espèce de néflier dont les fruits, rassemblés en gros bouquets, sont d' un beau rouge écarlate.

BUISSON

BUISSON se dit quelquefois d' Un bois de peu d' étendue, par opposition à Forêt. Ce n' est pas une forêt, ce n' est qu' un buisson.

En termes de Chasse, Trouver buisson creux, Ne plus trouver dans l' enceinte la bête qu' on avait détournée.

Prov. et fig., Trouver buisson creux, Ne pas trouver la personne ou la chose qu' on était allé chercher.

BUISSONNEUX, EUSE. adj.

BUISSONNEUX, EUSE. adj. Couvert de buissons. Un pays buissonneux.

BUISSONNIER, IÈRE. adj.

BUISSONNIER, IÈRE. adj. Il se dit Des lapins qui, n' ayant point de terrier, se retirent dans les buissons. Lapins buissonniers.

Prov. et fig., Faire l' école buissonnière, se dit D' un écolier qui manque à aller en classe.

BULBE. s. f.

BULBE. s. f. (Plusieurs le font masculin.) T. de Botan. Oignon de plante. La bulbe du lis. Une grosse bulbe.

Il se dit, en termes d' Anatomie, de Certaines parties renflées, globuleuses; et alors il est toujours masculin. Le bulbe de l' urètre. Le bulbe ou la racine des poils.

BULBEUX, EUSE. adj.

BULBEUX, EUSE. adj. En Botanique, il signifie, Qui est formé d' une bulbe, ou Qui a une bulbe pour racine. Racine bulbeuse. Plantes bulbeuses.

Il signifie aussi, en termes d' Anatomie, Qui est pourvu d' une bulbe, ou qui forme bulbe. Corps bulbeux. Substance bulbeuse.

BULLAIRE. s. m.

BULLAIRE. s. m. Recueil de plusieurs bulles des papes. Le grand bullaire. Le bullaire d' un ordre religieux.

BULLE. s. f.

BULLE. s. f. Globule rempli d' air qui s' élève quelquefois à la surface des eaux, qui se forme sur les liquides en ébullition ou en fermentation, etc. Bulle d' eau. Bulle d' air. Une grosse bulle. Une petite bulle. L' eau se couvrit de bulles.

Bulle d' air, se dit aussi d' Une petite quantité d' air qui reste enfermée dans une matière jetée en fonte ou coulée. Les bulles d' air sont une imperfection dans les glaces.

Bulle de savon, Petit globe transparent et rempli d' air qu' on forme en soufflant dans un chalumeau trempé dans de l' eau de savon, et qui s' élève et voltige en se nuançant de couleurs brillantes. Les enfants s' amusent à faire des bulles de savon. La bulle a crevé en l' air.

BULLE

BULLE en termes d' Archéologie, Petite boule d' or, d' argent ou d' autre métal, que portaient au cou les jeunes patriciens de Rome, jusqu' à l' âge de dix-sept ans.

BULLE. s. f.

BULLE. s. f. Lettre du pape expédiée en parchemin, et scellée en plomb. Il se dit ordinairement d' Une constitution générale. Fulminer, publier une bulle. La bulle du jubilé. La bulle Unigenitus.

Il se dit, au pluriel, Des provisions en cour de Rome de certains bénéfices. Avoir ses bulles. Un évêque qui attend ses bulles pour se faire sacrer. Les bulles d' une abbaye. Les bulles d' un évêché.

BULLE

BULLE s' est dit aussi Des constitutions de quelques empereurs. Ainsi La constitution de l' empereur Charles IV, qui réglait, entre autres choses, la forme de l' élection des empereurs d' Allemagne, était appelée La bulle d' or.

BULLÉ, ÉE. adj.

BULLÉ, ÉE. adj. (On fait sentir les deux L.) T. d' ancienne Chancellerie. Qui est en forme authentique. Une expédition, une commission bien bullée. Des lettres d' expédition bien scellées et bullées.

Bénéfice bullé, Bénéfice dont les provisions ne s' expédient à Rome qu' en forme de bulle. Ce prieuré n' était point bullé, les provisions s' en expédiaient à Rome sous simple signature.

Être bullé, n' être pas bullé, Avoir reçu ou n' avoir pas encore reçu les provisions d' un bénéfice bullé auquel on est promu.

BULLETIN. s. m.

BULLETIN. s. m. Petit papier sur lequel on donne par écrit son vote, pour concourir à une élection ou à une délibération. Écrire son bulletin. Faire son bulletin. Mettre son bulletin dans l' urne. Compter les bulletins. Dans cette assemblée, on vote en écrivant Oui ou Non sur son bulletin. Dans ce premier sens, on dit également, Billet.

Il se dit aussi d' Un petit écrit par lequel on rend compte chaque jour de l' état actuel d' une chose qui intéresse le public. Le bulletin de la maladie du roi.

Bulletin de l' armée, Récit officiel d' une ou de plusieurs opérations de l' armée. Recueil des bulletins de la grande armée.

Bulletin des lois, Recueil officiel des lois et des ordonnances royales.

BULLETIN

BULLETIN se dit également, surtout dans les Administrations, de Petits billets ou écrits servant à constater certaines choses. Le bulletin qui constate le dépôt d' un livret, une demande en remboursement faite à la Caisse d' épargne, etc. Délivrer un bulletin.

BUPRESTE. s. m.

BUPRESTE. s. m. T. d' Hist. nat. Genre d' insectes coléoptères qui sont la plupart remarquables par la richesse et l' éclat des couleurs.

BURALISTE. s. des deux genres

BURALISTE. s. des deux genres Personne préposée à un bureau de payement, de distribution, de recette, etc. Un buraliste. Une buraliste. Les buralistes de la loterie.

BURAT. s. m.

BURAT. s. m. Étoffe commune de laine.

BURATINE. s. f.

BURATINE. s. f. Popeline dont la chaîne est de soie, et la trame de grosse laine.

BURE. s. f.

BURE. s. f. Étoffe grossière faite de laine. Habit de bure. Être vêtu de bure.

BURE

BURE se dit aussi d' Un puits de mines, qui descend de la surface de la terre dans son intérieur.

BUREAU. s. m.

BUREAU. s. m. Il signifie la même chose que Bure, et il a vieilli. Vêtu de bureau.

BUREAU. s. m.

BUREAU. s. m. Table destinée au travail des affaires, et sur laquelle on met des papiers, on compte de l' argent, on écrit, etc. On a compté l' argent sur le bureau. J' ai mis mes papiers sur son bureau. Le bureau du président, du greffier, etc.

Il se dit également d' Une espèce de table à tiroirs et à tablettes, où l' on enferme des papiers, et sur laquelle on écrit. J' ai mis ces papiers dans mon bureau. Je me suis mis à mon bureau pour écrire une lettre.

Fig. et fam., Cette affaire est sur le bureau, On commence à y travailler, à s' en occuper.

BUREAU

BUREAU se dit, par extension, de Tout endroit où travaillent habituellement des employés, des commis, des gens d' affaires, etc. Il y a un grand nombre de bureaux dans cette administration. Cet expéditionnaire travaille dans tel bureau. Commis de bureau. C' est un homme de bureau. Les bureaux de ce ministère ont été transférés dans telle rue. Les bureaux de la guerre, de la marine, de la police, de la banque, de la Caisse d' épargne, etc. Le bureau du chef, du sous-chef. Le bureau du caissier. Payer à bureau ouvert. Le bureau, les bureaux d' un journal. Frais de bureau. Fournitures de bureau. Le bureau d' un agent de change, d' un courtier, d' un écrivain public, etc.

Garçon de bureau, Employé subalterne attaché au service d' un bureau.

Le bureau, les bureaux d' un spectacle, etc., se dit Des endroits où se distribuent les billets d' entrée pour un spectacle, ou pour tout autre lieu dans lequel on n' est admis qu' en payant. Ouvrir les bureaux. Prendre un billet au bureau. La foule assiégeait les bureaux. On dit aussi, Bureau de location des loges, bureau des suppléments, etc.

BUREAU

BUREAU se dit, par une extension plus grande, Des employés mêmes qui travaillent dans un bureau. Chaque bureau est composé d' un chef, d' un sous-chef, etc. Chef de bureau. Les bureaux des secrétaires d' État suivaient quelquefois la cour dans ses voyages.

Fig. et fam., L' air du bureau, le vent du bureau, Ce que l' on connaît ou ce que l' on présume des dispositions où sont les personnes chargées de prononcer sur une affaire. L' air du bureau, le vent du bureau est bon, n' est pas bon, est favorable, n' est pas favorable. On dit aussi, Prendre l' air da bureau, S' informer de l' état d' une affaire, chercher à connaître les dispositions de ceux qui doivent en décider; et, Connaître l' air du bureau, Pressentir l' issue d' une affaire.

BUREAU

BUREAU se dit en outre de Certains établissements qui dépendent la plupart de l' administration publique, qui sont destinés à quelque service public. Bureau des hypothèques. Bureau des classes de la marine. Bureau des longitudes. Bureau d' enregistrement. Bureau de poste. Les bureaux de douane placés sur la frontière. Bureau des messageries royales. Bureau de garantie. Bureau de timbre ou de papier timbré. Bureau de tabac. Bureau de loterie. Durant cette épidémie, on avait établi des bureaux de secours dans les divers quartiers de la ville. On a dit de même autrefois: Le bureau des trésoriers de France, ou Le bureau des finances. Le bureau du domaine, des aides, des gabelles, etc.

Bureau restant. Locution qui indique que Tout envoi, tout paquet portant cette suscription, doit rester déposé au bureau des voitures qui l' ont apporté, jusqu' à ce que celui auquel il est adressé le fasse retirer.

Bureau de charité, Lieu où l' on fait des distributions de secours aux indigents, et où s' assemblent les commissaires des pauvres. On dit de même, Bureau de bienfaisance. Ces deux dénominations servent également à désigner, La réunion même des administrateurs de ces bureaux. Il est membre du bureau de bienfaisance.

Bureau de placement, Établissement où l' on se charge de procurer diverses places d' employés, de domestiques, à ceux qui en ont besoin; et des employés, des domestiques, à ceux qui en manquent.

Bureau des nourrices, Établissement où l' on se charge de procurer des nourrices.

Bureau d' adresse, Lieu, établissement où l' on donne certains renseignements.

Fig. et fam., C' est un vrai bureau d' adresse, se dit D' une maison où l' on débite ordinairement beaucoup de nouvelles; et quelquefois D' une personne qui aime à savoir et à répandre les nouvelles. Cette femme est un vrai bureau d' adresse. On dit de même, Il m' a pris pour son bureau d' adresse, en parlant D' un homme qui demande des renseignements avec importunité.

Fig. et fam., Bureau d' esprit, se dit, par dénigrement, d' Une société où l' on s' occupe habituellement de littérature et d' ouvrages d' esprit.

BUREAU

BUREAU signifie encore, Un certain nombre de personnes tirées d' une assemblée, pour s' occuper spécialement d' une ou de plusieurs affaires dont elles doivent ensuite rendre compte à l' assemblée générale. L' assemblée fut partagée, divisée en tant de bureaux. Procéder à la formation des bureaux. Les membres de chaque bureau. Le président, le secrétaire d' un bureau. Cette proposition fut renvoyée à l' examen des bureaux. Le rapporteur du premier bureau, du deuxième bureau.

BUREAU

BUREAU en parlant Des assemblées législatives ou électorales, d' une académie, etc., signifie aussi, La réunion du président, des vice-présidents et des secrétaires de l' assemblée. Former le bureau. Faire partie du bureau. Bureau provisoire. Bureau définitif. Le bureau fut chargé de présenter cette réclamation.

BUREAUCRATIE. s. f.

BUREAUCRATIE. s. f. Autorité, pouvoir des bureaux. Ce mot nouveau ne s' emploie guère que dans la conversation, pour exprimer L' influence abusive des commis dans l' administration.

BURETTE. s. f.

BURETTE. s. f. Petit vase à goulot, propre à contenir du vinaigre, de l' huile, etc. Burette de cristal. Burette de porcelaine, de faïence.

Il se dit, particulièrement, Des petits vases de ce genre, où l' on met le vin et l' eau qui servent à la messe. Burette d' étain, d' argent.

BURGANDINE. adj. et s. f.

BURGANDINE. adj. et s. f. Il se dit De la plus belle espèce de nacre, qui est l' écaille du coquillage appelé Burgau. La nacre burgandine. La burgandine.

BURGAU. s. m.

BURGAU. s. m. Mollusque des Antilles, dont la coquille en limaçon fournit la nacre burgandine.

BURGRAVE. s. m.

BURGRAVE. s. m. Seigneur d' une ville: ancien titre de dignité en Allemagne. Burgrave de Magdebourg. Il n' y avait que quatre burgraves.

BURGRAVIAT. s. m.

BURGRAVIAT. s. m. Dignité de burgrave.

BURIN. s. m.

BURIN. s. m. Instrument d' acier dont on se sert pour graver sur les métaux. Ouvrage fait avec le burin, fait au burin.

Il signifie, par extension, La manière de graver. Ce graveur a le burin ferme, net, pur, délicat, spirituel, etc.

Fig., Le burin de l' histoire, La puissance de l' histoire pour éterniser les grands événements, la gloire des grands hommes, les grands forfaits, etc.

BURINER. v. a.

BURINER. v. a. Travailler avec le burin, travailler au burin, graver. Faire buriner des armes. Buriner une planche.

Il signifie, par analogie, Écrire avec une grande perfection. Ce copiste burine.

Il se dit quelquefois, au figuré, D' un écrivain énergique et profond. Tacite n' écrit pas, il burine.

BURINÉ, ÉE. participe

BURINÉ, ÉE. participe Des ornements burinés. Cette page d' écriture est burinée.

BURLESQUE. adj. des deux genres

BURLESQUE. adj. des deux genres Qui est d' une bouffonnerie outrée et hors de nature. Vers burlesques. Style burlesque. Termes burlesques. Genre burlesque. Poëme burlesque.

Il se dit, par extension, De ce qui est plaisant par sa bizarrerie. Cet homme a une mine burlesque. Accoutrement burlesque. Posture burlesque. Cette aventure a quelque chose de burlesque.

Il se prend aussi substantivement, et se dit Du genre, du style burlesque. Le burlesque n' est plus à la mode.

BURLESQUEMENT. adv.

BURLESQUEMENT. adv. D' une manière burlesque. Il s' exprime toujours burlesquement. Il se met, il s' accoutre burlesquement.

BURSAL, ALE. adj.

BURSAL, ALE. adj. Qui a pour objet un impôt extraordinaire, dans quelque nécessité publique. Édit bursal. Édits bursaux. Lois bursales.

BUSARD. s. m.

BUSARD. s. m. Oiseau de proie qui fait surtout la chasse aux poulets.

BUSC. s. m.

BUSC. s. m. Espèce de lame d' ivoire, de bois, de baleine ou d' acier, plate, étroite, et arrondie par les deux bouts, qui sert à maintenir le devant d' un corps de jupe, d' un corset. Busc de baleine. Busc d' acier. Mettre un busc. Porter un busc.

BUSE. s. f.

BUSE. s. f. Espèce d' oiseau de proie qui ne vaut rien pour la fauconnerie, et qui passe pour être fort stupide.

Prov. et fig., On ne saurait faire d' une buse un épervier, On ne peut faire d' un sot un habile homme.

Fig. et fam., C' est une buse, ce n' est qu' une buse, se dit D' une personne ignorante et incapable d' être instruite.

BUSQUER. v. a.

BUSQUER. v. a. Mettre un busc. Busquer un corset. Busquer une petite fille. Busquer un enfant pour l' obliger à se tenir droit. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette femme se busque dès qu' elle est levée.

BUSQUÉ, ÉE. participe

BUSQUÉ, ÉE. participe Elle ne sort jamais qu' elle ne soit busquée.

Il se dit, en termes de Manége, D' un cheval dont la tête est arquée.

BUSQUIÈRE. s. f.

BUSQUIÈRE. s. f. L' endroit d' un corps de jupe où l' on met le busc. Il est vieux.

BUSSARD. s. m.

BUSSARD. s. m. Ancienne mesure de capacité, qui contenait près d' un muid de Paris, et qui avait la forme d' un tonneau.

BUSTE. s. m.

BUSTE. s. m. Ouvrage de sculpture, représentant la tête et la partie supérieure du corps d' une personne. Buste de marbre, de bronze. Buste antique.

Il se dit, dans le même sens, en parlant D' un ouvrage de peinture, de gravure, etc. Il s' est fait peindre en buste. Son portrait gravé, lithographié n' est qu' en buste.

Il se dit aussi de La tête et de la partie supérieure du corps d' une personne. Cet homme a le buste fort beau.

BUT. s. m.

BUT. s. m. Point où l' on vise. Viser au but. Frapper au but. Mettre sa boule sur le but. Atteindre au but. Atteindre le but. Toucher le but. Manquer le but. Passer le but.

Tirer de but en blanc, Tirer en ligne droite, sans que le projectile parcoure une ligne courbe ou fasse de ricochets.

Fig. et fam., De but en blanc, Inconsidérément, brusquement, sans garder de mesure. Il lui alla dire des injures de but en blanc. Il l' alla quereller de but en blanc.

BUT

BUT se dit aussi Du terme où l' on s' efforce de parvenir. Arriver le premier au but. La roue du char se brisa contre la borne qui servait de but.

Il signifie figurément, La fin que l' on se propose, la principale intention que l' on a. Je n' ai autre but, je n' ai d' autre but en cela que de vous être utile. Mon but est d' obtenir que... Le but de ses désirs, de ses efforts, de ses recherches, etc. C' est mon but. Se proposer un but. Tendre à un but, vers un but. Il n' a pas fait cela sans but. Il a son but. Atteindre son but. Être loin de son but. Cacher son but. Aller à son but par des voies détournées. But extravagant. But fort sensé, louable, etc.

Fig., Aller au but, Aller directement à la fin qu' on se propose. Toucher au but, frapper au but, Saisir le vrai dans quelque chose, trouver le point de la difficulté, le noeud d' une affaire, etc.

BUT À BUT. loc. adv.

BUT À BUT. loc. adv. Également, sans aucun avantage de part ni d' autre. On l' emploie surtout au Jeu. Jouer but à but. Être but à but.

Troquer but à but, Sans aucun retour de part ni d' autre, et troc pour troc.

Ils se sont mariés but à but, Sans que l' un ait fait aucun avantage à l' autre.

BUTANT. adj. m.

BUTANT. adj. m. T. d' Archit. Qui soutient la poussée d' une voûte, etc. Il ne s' emploie que dans les expressions Arc-butant et Pilier-butant: on dit plus ordinairement, Arc-boutant.

BUTE. s. f.

BUTE. s. f. Instrument de maréchal, qui sert à couper la corne des chevaux.

BUTER. v. n.

BUTER. v. n. Frapper au but, toucher le but. En ce sens, il est vieux: on ne le disait guère qu' au Jeu de billard. Il faut buter. Il a buté.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel, et signifie alors, figurément et familièrement, Se fixer, se tenir à quelque chose avec obstination. Je me bute à cela. Voilà à quoi je me bute.

Ils se butent, ils se sont butés l' un contre l' autre, se dit De deux personnes qui sont toujours contraires l' une à l' autre.

BUTER

BUTER signifie aussi, figurément et familièrement, Tendre à quelque fin. C' est à quoi je bute. Il butait à telle dignité, à tel emploi. Ce sens a vieilli.

BUTER

BUTER en termes de Maçonnerie, se dit dans ces locutions, Buter un mur, une voûte, Soutenir un mur, une voûte, par le moyen d' un pilier butant, d' un arc-boutant, pour les empêcher de s' écarter.

BUTÉ, ÉE. participe

BUTÉ, ÉE. participe Il est buté à cela, Il est fixé, il est arrêté à cela. Ils sont butés l' un contre l' autre, Ils sont fort opposés l' un à l' autre.

BUTIÈRE. adj. f.

BUTIÈRE. adj. f. Il se disait autrefois De certaines arquebuses avec lesquelles on tirait au blanc. Arquebuses butières.

BUTIN. s. m.

BUTIN. s. m. sans pluriel. Ce qu' on prend sur les ennemis. Riche butin. Grand butin. Faire du butin. Les soldats revinrent chargés du butin. Il eut tant de chevaux pour sa part du butin. Régler le butin. Partager le butin. Avoir part au butin.

Il signifie quelquefois, populairement, Profit, richesse. Il a gagné bien du butin dans cette affaire. Il y a bien du butin dans cette maison.

Il se dit, figurément, de Ce dont on s' empare comme d' une conquête, et de ce qu' on obtient par de laborieuses recherches. Il y a un riche butin à faire dans ces vieux manuscrits. Poétiq., Le butin de l' abeille, de la fourmi.

BUTINER. v. n.

BUTINER. v. n. Faire du butin. Les soldats ont bien butiné dans ce pays-là.

Il se dit quelquefois au figuré, surtout dans le style poétique. Les abeilles vont butiner sur les fleurs. Dans ce sens, on l' emploie aussi comme verbe actif. Les fleurs que l' abeille butine.

BUTOR. s. m.

BUTOR. s. m. Espèce de gros oiseau de proie qui vit dans les marécages, et qu' on ne peut dresser pour la fauconnerie.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Un homme grossier et stupide. C' est un butor. C' est un vrai butor. On lui donne, populairement, un féminin, Butorde. C' est une grosse butorde.

BUTTE. s. f.

BUTTE. s. f. Petit tertre, petite élévation de terre. Au haut de la butte. Monter sur une butte.

Il se dit, particulièrement, d' Une petite élévation de terre ou de maçonnerie, où l' on place un but pour tirer au blanc. La butte du polygone, pour le tir de l' artillerie.

Fig., Être en butte, Être exposé. Être en butte aux coups de la fortune. Son élévation l' a mis en butte aux traits de l' envie. Par sa conduite imprudente, il s' est mis en butte à la médisance. Être en butte à la raillerie, aux plaisanteries.

À Paris, La butte Montmartre, la butte Chaumont, etc., La colline de Montmartre, etc.

BUTTÉE. s. f.

BUTTÉE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Butée.) T. de Maçonnerie. Massif de pierre aux deux extrémités d' un pont, pour résister à la poussée des arches.

BUTTER. v. a.

BUTTER. v. a. (Quelques-uns écrivent, Buter.) T. de Jardinage. Butter un arbre, Le garnir tout autour du pied avec des mottes de terre, après l' avoir planté. Butter des cardons, des artichauts, butter du céleri, Les entourer de terre, pour les faire blanchir.

BUTTER

BUTTER se dit aussi D' un cheval qu' une inégalité de terrain fait broncher. Ce cheval butte à chaque pas.

BUTTÉ, ÉE. participe

BUTTÉ, ÉE. participe

BUTYREUX, EUSE. adj.

BUTYREUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui est de la nature du beurre.

BUVABLE. adj. des deux genres

BUVABLE. adj. des deux genres Potable. Ce vin-là n' est pas buvable. Il est familier.

BUVANT, ANTE. adj.

BUVANT, ANTE. adj. Qui boit. Il est bien buvant et bien mangeant, c' est-à-dire, En bonne santé. Je l' ai laissée bien buvante et bien mangeante. Il est familier.

BUVETIER. s. m.

BUVETIER. s. m. Celui qui tenait la buvette.

BUVETTE. s. f.

BUVETTE. s. f. Sorte de cabaret qui était situé près du palais, et où les officiers de judicature allaient habituellement déjeuner ou se rafraîchir. Aller à la buvette.

BUVEUR. s. m.

BUVEUR. s. m. Celui qui boit. Ce sens général n' est guère usité que dans la phrase familière, Du vin qui rappelle son buveur, Du vin excellent, et qui excite à boire.

BUVEUR

BUVEUR se dit plus ordinairement d' Un homme qui aime le vin, qui est sujet au vin, et qui boit beaucoup. C' est un buveur. C' est un grand, un bon buveur. Teniers excelle à peindre des scènes de buveurs.

Buveur d' eau, se dit d' Une personne qui ne boit que de l' eau, ou du vin fort trempé. Dans cette acception, il a un féminin, Buveuse.

BUVOTTER. v. n.

BUVOTTER. v. n. Boire à petits coups et fréquemment. Ne faire que buvotter. Aimer à buvotter. Il est familier.

BYSSUS. s. m.

BYSSUS. s. m. (On prononce L' S finale.) Nom donné par les anciens à la matière dont ils se servaient pour fabriquer les plus riches étoffes. Selon les uns, le byssus était une espèce de soie jaune, fournie par le coquillage appelé Pinne marine; selon d' autres, c' était une sorte de laine soyeuse, produite par certains végétaux. David avait un manteau de byssus. Dans ce sens, quelques-uns disent aussi, Bysse.

Il se dit, en Botanique, d' Une espèce de lichen qui se développe en filaments très-déliés et entrelacés.

C. s. m.

C. s. m. La troisième lettre de l' alphabet, et la deuxième des consonnes. On la nomme Cé, suivant l' appellation ancienne et usuelle, et Ce, suivant la méthode moderne. Un petit c. Un grand C.

Il se prononce comme le K devant a, o et u, Cabaret, colonne, cuve; mais devant e et i, il se prononce comme l' S, Ciment,céder; et on le prononce de la même manière devant a, o, et u, quand il a une cédille au dessous, comme dans les mots Façade, façon, reçu.

Lorsque C doit se faire entendre devant une consonne, ou à la fin d' un mot, on le prononce comme K: Accès (akcès), Cneïus (Knéius), crédit (krédit), trictrac (triktrak), sec (sek), bloc (blok), du blanc au noir (du blank au noir), etc.

Voyez, sur la valeur du C joint à l' H, l' article de cette dernière lettre.

ÇÀ. adv. de lieu

ÇÀ. adv. de lieu Ici. On ne l' emploie que dans ces phrases familières, Viens çà, venez çà.

Çà et là, De côté et d' autre. Il va çà et là. Courir, errer çà et là. Tous les meubles étaient jetés çà et là.

Fam., Qui çà, qui là, Les uns d' un côté, les autres d' un autre. Ils courent tous qui çà, qui là. Ils dormaient tous qui çà, qui là.

De-çà. Voyez DEÇÀ.

Depuis deux mois, depuis deux ans en çà, Depuis deux mois, depuis deux ans jusqu' à présent. Ces locutions ont vieilli, et ne s' employaient qu' en style de palais.

ÇÀ

ÇÀ est quelquefois une interjection familière, pour exciter et encourager à faire quelque chose. Çà travaillons. Çà allons. Çà montons à cheval. Çà jouons. Çà étudions. Çà, oh çà, dites-moi ce que vous pensez. Or ça commençons.

ÇA

ÇA se dit par contraction, dans le langage familier, pour Cela. Donnez-moi ça. Il ne s' en fallait pas de ça. Il n' y a pas de mal à ça.

CABALE. s. f.

CABALE. s. f. T. didactique, qui signifie, Une sorte de tradition parmi les Juifs, touchant l' interprétation mystique et allégorique de l' Ancien Testament. Les docteurs de la cabale.

Il signifie aussi, La science prétendue, l' art chimérique d' avoir commerce avec les êtres élémentaires, tels que les gnomes, les sylphes, etc. Termes de cabale.

CABALE

CABALE signifie, figurément, Une sorte de complot formé par plusieurs personnes qui ont un même dessein. Il se prend en mauvaise part. Forte cabale. Dangereuse cabale. Faire une cabale. Former des cabales. Être d' une cabale. Dissiper, ruiner une cabale. C' est un homme de cabale. On a fait, on a monté une cabale contre cette tragédie.

Il se dit encore de La troupe même de ceux qui ont formé une cabale. C' est sa cabale. On a chassé toute la cabale. La cabale remplissait le parterre. À bas la cabale!

CABALER. v. n.

CABALER. v. n. Faire une cabale, être d' une cabale. On le prend en mauvaise part. Il ne saurait s' empêcher de cabaler. Vous cabalez ensemble. On cabale contre lui, pour lui. Il cabalait au parterre de la comédie.

CABALEUR. s. m.

CABALEUR. s. m. Celui qui cabale. C' est un grand cabaleur, un dangereux cabaleur. Les cabaleurs ont été mis hors de la salle.

CABALISTE. s. m.

CABALISTE. s. m. Celui qui est savant dans la cabale des Juifs. Il était grand cabaliste.

CABALISTIQUE. adj. des deux genres

CABALISTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à la cabale des Juifs. Science cabalistique. Livres cabalistiques. Subtilités cabalistiques.

Il se dit aussi en parlant De la prétendue science qui a pour objet de communiquer avec les êtres élémentaires. Art cabalistique. Chimères cabalistiques. Termes cabalistiques.

CABANE. s. f.

CABANE. s. f. Petite maison grossièrement construite et ordinairement couverte de chaume. Construire une cabane. Il habite une cabane. Nous entrâmes dans la cabane du bûcheron. La cabane du pauvre.

Il se dit aussi de Certains retranchements ou réduits le plus souvent formés de planches, et qui sont destinés à différents usages. Cabane de berger. Il occupait une cabane sur le coche d' eau. Les officiers du bâtiment étaient dans leurs cabanes. Une cabane à lapins.

CABANON. s. m.

CABANON. s. m. Petite cabane. Il se dit, dans quelques prisons, et particulièrement à Bicêtre, de Certains cachots très-obscurs. Il fut mis aux cabanons.

CABARET. s. m.

CABARET. s. m. Taverne, maison où l' on vend du vin en détail, soit que l' acheteur l' emporte, ou qu' il le boive dans le lieu même. Bon, mauvais cabaret. Vin de cabaret. Ne bouger du cabaret. Aimer le cabaret. Hanter le cabaret. Il est homme de cabaret. C' est un pilier de cabaret. Il y a des cabarets où les ouvriers font leurs repas. Cabaret borgne, Petit cabaret, mal approvisionné.

Dîner de cabaret, se dit quelquefois, par plaisanterie, d' Un dîner fait chez le traiteur ou le restaurateur. Nous avons fait hier un dîner de cabaret.

CABARET

CABARET se dit aussi d' Une espèce de petite table ou plateau qui a les bords relevés, et sur lequel on met des tasses pour prendre du thé, du café, etc. Il a acheté un beau cabaret. Cabaret de la Chine.

Il se dit encore de L' assortiment de tasses qu' on met sur le plateau. Un cabaret de porcelaine.

CABARET

CABARET est aussi Le nom vulgaire de la plante appelée autrement Asaret.

CABARETIER, IÈRE. s.

CABARETIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient cabaret. Le cabaretier du coin.

CABAS. s. m.

CABAS. s. m. Espèce de panier de jonc, qui sert ordinairement à mettre des figues. Cabas de figues.

Il se dit, familièrement et en plaisantant, d' Une vieille voiture à l' ancienne mode. Nous sommes venus dans un méchant cabas.

CABASSET. s. m.

CABASSET. s. m. Espèce de morion, ou petit casque. On peint ordinairement Mercure avec un cabasset ailé. Il est vieux.

CABESTANs.m.

CABESTANs.m. Cylindre de bois, posé verticalement, qu' on fait tourner au moyen de leviers ou barres qui le traversent, et sur lequel se roule à mesure un câble qui sert à tirer de gros fardeaux. Virer le cabestan, au cabestan. Les barres du cabestan. La tête d' un cabestan.

CABILLAUD. s. m.

CABILLAUD. s. m. Espèce de morue qu' on pèche sur les côtes de l' Océan.

CABINE. s. f.

CABINE. s. f. T. de Marine. Petite chambre ou cabane, à bord de certains bâtiments de commerce. Se retirer dans sa cabine.

CABINET. s. m.

CABINET. s. m. Lieu de retraite pour travailler ou converser en particulier. Grand cabinet. Petit cabinet. Il s' est retiré, enfermé dans son cabinet. Il passe toutes les matinées dans son cabinet. Avoir entrée dans le cabinet du roi, ou simplement, dans le cabinet. Le cabinet d' un ministre. Le travail du cabinet. La vie de cabinet est nuisible à sa santé. Cabinet d' étude.

Homme de cabinet, Homme que sa profession oblige à travailler dans le cabinet.

Cabinet d' affaires, Sorte d' établissement formé par un homme qui se charge de diriger des affaires contentieuses.

Cabinet de lecture, Lieu où l' on donne à lire, moyennant une rétribution, des journaux et des livres.

CABINET

CABINET signifie quelquefois figurément, Clientèle, l' ensemble des affaires dont on est chargé. Cet avocat a un très-bon cabinet. Il lui a cédé son cabinet. Il se fait de son cabinet trente ou quarante mille francs par an.

Il se dit encore, au figuré, d' Un gouvernement, du conseil où se traitent les affaires générales de l' État, et en particulier celles qui concernent ses relations avec l' extérieur. Entrer au cabinet. Le cabinet des Tuileries, de Saint-James, de Vienne. La politique des cabinets européens. Il règne un parfait accord entre ces deux cabinets. Courrier de cabinet. Les secrets du cabinet.

CABINET

CABINET se dit également de Certaines petites pièces d' un appartement plus retirées que les autres, et destinées à différents usages. Cabinet de toilette. Cabinet de garde-robe. Cabinet de bains. Cabinet noir. Cabinet d' aisances. Etc.

CABINET

CABINET se dit en outre d' Un lieu où l' on place, où l' on expose des objets d' étude ou de curiosité, tels que livres, tableaux, médailles, productions naturelles, etc. Un cabinet de peintures, de tableaux, d' armes, de curiosités, de raretés, d' antiques, de médailles. Pièce de cabinet. Un cabinet d' histoire naturelle, d' anatomie. Un cabinet de livres.

Il se dit également de Tout ce qui est contenu dans un cabinet d' objets précieux, de curiosités, etc. Il vend son cabinet. Il fait, il forme un cabinet. On estime le cabinet d' un tel vingt mille francs. Il a un riche cabinet.

Cabinet de physique, Collection des divers instruments nécessaires pour les expériences de physique.

CABINET

CABINET se dit encore d' Une espèce de buffet à plusieurs layettes ou tiroirs, qui servait autrefois à décorer les appartements. Cabinet de la Chine. Cabinet d' ébène, d' écaille de tortue, etc. Pied de cabinet.

Cabinet d' orgue, Espèce d' armoire dans laquelle il y a un orgue.

CABINET

CABINET signifie aussi, Un petit lieu couvert dans un jardin, et formé de treillage, de maçonnerie, ou de verdure. Cabinet de chèvrefeuille, de jasmin, etc. Cabinet de verdure.

CÂBLE. s. m.

CÂBLE. s. m. Gros cordage dont on se sert pour tirer ou élever des fardeaux, pour attacher les ancres des bâtiments, etc. Le câble d' une ancre a ordinairement cent vingt brasses de longueur. Couper les câbles. Le maître câble ou grand câble. Le câble s' est rompu. Il y a aussi des Câbles de fer ou Câbles-chaînes.

Filer du câble, filer le câble, Lâcher peu à peu, dérouler une longueur plus ou moins considérable du câble qui tient l' ancre, lorsque le bâtiment est au mouillage.

Fig. et fam., Filer du câble, Gagner du temps lorsqu' on est pressé par quelqu' un de prendre un parti; différer de se décider.

CÂBLÉ. s. m.

CÂBLÉ. s. m. T. de Passementier. Sorte de gros cordon qui sert principalement à attacher les tableaux et à relever les tentures. Cordon de sonnette de câblé.

CÂBLEAU ou CÂBLOT. s. m.

CÂBLEAU ou CÂBLOT. s. m. T. de Marine. Sorte de petit câble qui sert d' amarre aux embarcations.

CÂBLER. v. a.

CÂBLER. v. a. Assembler plusieurs cordes, et les tordre ensemble pour n' en faire qu' une seule.

CÂBLÉ, ÉE. participe

CÂBLÉ, ÉE. participe

CABLIAU. s. m.

CABLIAU. s. m. Voyez CABILLAUD.

CÂBLOT. s. m.

CÂBLOT. s. m. Voyez CÂBLEAU.

CABOCHE. s. f.

CABOCHE. s. f. Tête. Grosse caboche. Il est familier.

Fig., C' est une bonne caboche, C' est un homme qui a beaucoup de sens et de jugement.

CABOCHON. s. m.

CABOCHON. s. m. T. de Joaillier. Pierre précieuse qu' on n' a fait que polir sans la tailler. Cabochon d' émeraude, de rubis.

Il s' emploie souvent aussi comme adjectif, en parlant D' un rubis. Rubis cabochon.

CABOTAGE. s. m.

CABOTAGE. s. m. T. de Marine. Navigation le long des côtes, de cap en cap, de port en port. Grand, petit cabotage. Faire le cabotage. Ce bâtiment n' est propre qu' au cabotage.

CABOTER. v. n.

CABOTER. v. n. Naviguer le long des côtes, de cap en cap, de port en port. Nous ne fîmes que caboter.

CABOTEUR. s. m.

CABOTEUR. s. m. Marin qui fait le cabotage.

CABOTIER. s. m.

CABOTIER. s. m. Bâtiment dont on se sert pour faire le cabotage.

CABOTIN. s. m.

CABOTIN. s. m. T. de mépris, qui se dit d' Un comédien ambulant, et, par extension, de Tout comédien sans talent. Il nous vint une troupe de cabotins.

CABRER (SE). v. pron.

CABRER (SE). v. pron. Il ne se dit au propre que Du cheval, et signifie, Se dresser sur les pieds de derrière. Ce cheval se cabre. Ne tirez pas la bride à ce cheval, vous le ferez cabrer. Dans cette dernière phrase, le pronom se est sous-entendu.

Il signifie figurément, S' emporter, se révolter contre une proposition, un conseil, une remontrance, etc. On ne saurait dire un mot qu' il ne se cabre. Ne lui dites pas cela, vous le ferez cabrer. Dans ce dernier sens, on emploie aussi Cabrer, comme verbe actif, sans le pronom personnel. Prenez garde à ce que vous lui dites, vous allez le cabrer.

CABRÉ, ÉE. participe

CABRÉ, ÉE. participe

CABRI. s. m.

CABRI. s. m. Un chevreau, le petit d' une chèvre. Il saute comme un cabri. Un quartier de cabri. Un morceau de cabri.

CABRIOLE. s. f.

CABRIOLE. s. f. Le saut d' une personne qui s' élève agilement. Faire la cabriole, une cabriole, des cabrioles.

CABRIOLE

CABRIOLE en termes de Manége, se dit Du saut que le cheval exécute lorsque, étant en l' air, le devant et le derrière à la même hauteur, il détache là ruade. La cabriole est le saut le plus élevé. Faire aller un cheval à cabrioles.

CABRIOLER. v. n.

CABRIOLER. v. n. Faire la cabriole ou des cabrioles. Un baladin qui cabriole. Ces écoliers ont fait bien des cabrioles dans la prairie. Il ne danse pas, il cabriole.

CABRIOLET. s. m.

CABRIOLET. s. m. Sorte de voiture légère, montée sur deux roues. Cabriolet à ressorts, sans ressorts. Cabriolet à soufflet.

Il se dit aussi d' Une espèce de petit fauteuil.

CABRIOLEUR. s. m.

CABRIOLEUR. s. m. Faiseur de cabrioles. C' est un bon cabrioleur, un cabrioleur infatigable.

CABUS. adj. m.

CABUS. adj. m. Pommé. Il ne se dit qu' avec le mot de Chou. Des choux cabus.

CACA. s. m.

CACA. s. m. Excrément, ordure. Terme dont se servent ordinairement les nourrices, les bonnes, etc., en parlant de L' ordure des enfants. Menez cet enfant faire caca. Fi! c' est du caca.

CACADE. s. f.

CACADE. s. f. Décharge de ventre. Il est bas, et ne se dit guère qu' au figuré. Faire une vilaine cacade, Manquer par imprudence ou par lâcheté une entreprise où l' on s' était flatté de réussir.

CACAO. s. m.

CACAO. s. m. Sorte d' amande enfermée dans une capsule, et qui, étant rôtie, broyée et mise en pâte, fait le principal ingrédient de la composition appelée Chocolat. Cacao des Îles. Balle de cacao. Cacao de Caraque. Beurre de cacao.

CACAOYER ou CACAOTIER. s. m.

CACAOYER ou CACAOTIER. s. m. Arbre d' Amérique, qui produit le cacao: il appartient à la famille des Malvacées.

CACAOYÈRE. s. f.

CACAOYÈRE. s. f. Lieu planté de cacaoyers.

CACATOIS. s. m.

CACATOIS. s. m. (Quelques-uns disent, Catacois.) T. de Marine. Nom des plus petits mâts qu' on grée, sur les grands bâtiments, au-dessus des mâts de perroquet. Mât de cacatois. Voyez KAKATOÈS.

CACHALOT. s. m.

CACHALOT. s. m. Grand mammifère marin, qui a la forme extérieure d' un poisson, et qui appartient à la famille des Cétacés. Il y a des cachalots aussi grands que des baleines.

CACHE. s. f.

CACHE. s. f. Lieu secret propre à cacher quelque chose. Une bonne cache. Il a trouvé la cache. Il est familier.

CACHE-CACHE. s. m.

CACHE-CACHE. s. m. Jeu d' enfants, que l' on nomme aussi Cligne-musette. Jouer à cache-cache. Voyez CLIGNE-MUSETTE.

CACHECTIQUE. adj. des deux genres

CACHECTIQUE. adj. des deux genres T. de. Médec. Qui est attaqué de cachexie, ou Qui appartient à la cachexie. Il est cachectique. Un sang cachectique. État cachectique.

CACHEMIRE. s. m.

CACHEMIRE. s. m. Tissu très-fin fait avec le poil des chèvres ou des moutons du petit Thibet. Cachemire de l' Inde. Cachemire français. Une robe de cachemire. Un châle de cachemire, ou simplement, Un cachemire. Porter un cachemire.

CACHER. v. a.

CACHER. v. a. Mettre une personne ou une chose en un lieu où l' on ne puisse pas la voir, la découvrir. Cacher des papiers, des pierreries, de l' argent, etc. Cacher quelqu' un. Cacher un trésor.

Il signifie aussi, Couvrir une chose, empêcher qu' on ne la voie. Cacher un tableau. Cacher sa gorge. Cacher un paquet sous son manteau. Ce bois cache la vue du château. L' obscurité cachait la marche du détachement. Cachez votre jeu, on le voit.

Fig. et fam., Cacher son jeu, Dissimuler son habileté, en feignant de ne pas savoir bien jouer. Il signifie encore, Cacher ses desseins, ses vues, ou les moyens qu' on met en oeuvre pour réussir. On dit aussi, dans ce dernier sens, Cacher sa marche.

CACHER

CACHER se dit figurément, dans le sens précédent. Ces dehors grossiers cachent une âme fière et sensible. Sous cet air d' indifférence il cachait une ambition démesurée.

Il signifie, dans une acception particulière, Taire, celer, dissimuler. Cacher son nom. Cacher son âge. Cacher un dessein, une entreprise. Il a caché son départ à tous ses amis. Cacher son ressentiment. Cacher sa pensée. Je ne vous cache pas que cela m' inquiète beaucoup. Il ne cache rien.

Cacher sa vie, Se plaire loin du monde, chercher l' obscurité. Le philosophe aime à cacher sa vie.

CACHER

CACHER s' emploie aussi avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Il se cache pour n' être pas arrêté. Cachez-vous. Nous nous cacherons derrière ces rochers. Son orgueil se cache sous les dehors, sous les apparences de l' humilité. Après une pareille conduite, ce qu' il a de mieux à faire c' est d' aller se cacher.

Se cacher à quelqu' un, Ne pas se laisser voir à lui. Il s' est caché à tous ses amis. On dit de même, Se cacher à tous les yeux.

Se cacher au monde, Mener une vie fort retirée.

Se cacher de quelqu' un, Lui cacher ce qu' on fait, ses desseins, sa conduite.

Se cacher de quelque chose, N' en pas convenir, faire en sorte que nul ne le sache. Il a des liaisons qui le feraient rougir, il s' en cache.

On ne peut se cacher à soi-même, On ne peut se dissimuler ses sentiments, les dispositions de son âme.

CACHÉ, ÉE. participe

CACHÉ, ÉE. participe Ressorts cachés. Vues cachées. Son jeu est fort caché.

N' avoir rien de caché pour quelqu' un, Ne rien lui cacher de ce qu' on pense ou de ce qu' on projette.

Un esprit caché, Un esprit dissimulé. Une vie cachée, Une vie solitaire et retirée.

Fig., C' est un trésor caché, se dit D' un homme qui a beaucoup de talents ou de bonnes qualités, et qui ne les produit pas.

CACHET. s. m.

CACHET. s. m. Petit sceau qu' on applique sur de la cire ou sur quelque autre matière, soit pour fermer une lettre, un billet, etc., soit pour que l' empreinte serve de marque distinctive. Cachet bien gravé. Cachet de chiffres. Cachet d' armes. Cachet d' or, d' argent, d' agate. Il a fait graver son chiffre sur un cachet. Le cachet d' un fabricant. Appliquer un cachet sur des boîtes, sur des bouteilles.

Il se dit aussi de La cire ou autre matière qui porte l' empreinte formée avec un cachet; et de Cette empreinte même. Le cachet est entier. Le cachet est rompu. C' est bien là son cachet.

Cachet volant, Cachet qu' on met sur le pli supérieur d' une lettre, et qui, n' étant point adhérent au pli intérieur, ne la ferme pas. La lettre que je lui ai envoyée pour le ministre était à cachet volant, sous cachet volant, afin qu' il pût en prendre lecture.

Lettre de cachet, se disait autrefois d' Une lettre du roi, contre-signée par un secrétaire d' État, fermée du cachet de Sa Majesté, et qui contenait un ordre de sa part. Expédier, envoyer une lettre de cachet. Recevoir une lettre de cachet. Être exilé par lettre de cachet.

CACHET

CACHET se dit encore de Petites cartes sur lesquelles on met son cachet ou son nom, et qui servent à tenir compte du nombre de fois qu' une personne a fait quelque chose. Ce maître de danse prend cinquante francs pour douze cachets, Pour douze leçons. On a quinze cachets pour vingt-cinq francs chez ce restaurateur, Quinze dîners. Etc.

Fam., Courir le cachet, se dit D' un maître qui donne des leçons en ville.

CACHET

CACHET se dit, figurément, Du caractère particulier qui distingue les ouvrages d' un auteur, d' un artiste, etc. Cet ouvrage porte son cachet. Il y a mis son cachet. Son style a un cachet particulier. Cet écrivain a son cachet. Les productions de cet artiste portent un cachet d' originalité qui les fait aisément reconnaître. Cet ouvrage porte le cachet de l' époque où il fut composé.

CACHETER. v. a.

CACHETER. v. a. (Je cachette. Je cachetais. Je cachetterai. Cachetant.) Fermer avec un cachet; appliquer un cachet sur quelque chose. Cacheter une lettre, un billet. Cacheter un paquet. Cacheter une boîte, une bouteille. Cire à cacheter. Pain à cacheter.

CACHETÉ, ÉE. participe

CACHETÉ, ÉE. participe Lettre cachetée. Vente et adjudication sur soumissions cachetées.

CACHETTE. s. f.

CACHETTE. s. f. Petite cache. Il avait fait une cachette où l' on a trouvé son argent. Il est familier.

EN CACHETTE. loc. adv.

EN CACHETTE. loc. adv. En secret, à la dérobée. Faire quelque chose en cachette.

CACHEXIE. s. f.

CACHEXIE. s. f. T. de Médec. Mauvaise disposition du corps. Il se dit plus spécialement, aujourd' hui, Du dépérissement qui survient dans certaines affections chroniques, et qui en marque la période la plus avancée. Cachexie cancéreuse, scorbutique, etc.

CACHOT. s. m.

CACHOT. s. m. Prison basse et obscure. Cachots noirs. Mettre quelqu' un dans un cachot, au cachot. Tirer quelqu' un des cachots.

CACHOTTERIE. s. f.

CACHOTTERIE. s. f. Manière mystérieuse d' agir ou de parler, qu' on emploie pour cacher des choses peu importantes. À quoi servent toutes ces cachotteries? Elle aime à faire des cachotteries. Il est familier.

CACHOU. s. m.

CACHOU. s. m. Substance brune, concrète et astringente, qu' on tire d' un arbre des Indes, et dont on fait de petits grains et des pastilles agréables au goût. Cachou ambré. Cachou à la rose. Etc.

CACIQUE. s. m.

CACIQUE. s. m. Nom qu' on donnait aux princes, dans le Mexique et dans quelques autres régions de l' Amérique.

CACIS. s. m.

CACIS. s. m. Voyez CASSIS.

CACOCHYME. adj. des deux genres

CACOCHYME. adj. des deux genres Il se dit De ceux que le mauvais état de leur constitution rend sensibles aux moindres causes de maladie. Un corps cacochyme. Un vieillard cacochyme. On dit dans un sens analogue, État cacochyme.

CACOCHYME

CACOCHYME se dit quelquefois figurément, pour exprimer La bizarrerie de l' esprit, ou l' inégalité de l' humeur. C' est un esprit cacochyme. Une humeur cacochyme. Il est cacochyme.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un cacochyme.

CACOCHYMIE. s. f.

CACOCHYMIE. s. f. T. de Médec. Mauvais état du corps, mauvaise complexion qui rend sensible aux moindres causes de maladie.

CACOGRAPHIE. s. f.

CACOGRAPHIE. s. f. Orthographe vicieuse. Il y a des maîtres qui procèdent par des exemples de cacographie à l' enseignement de l' orthographe.

CACOLOGIE. s. f.

CACOLOGIE. s. f. Locution vicieuse. Il a fait un recueil des cacologies les plus communes dans cette province.

CACOPHONIE. s. f.

CACOPHONIE. s. f. Rencontre de syllabes ou de paroles qui forment un son désagréable à l' oreille. Dans toutes sortes de compositions, et particulièrement dans les vers, il faut éviter la cacophonie.

CACOPHONIE

CACOPHONIE se dit aussi en parlant Des voix et des instruments qui chantent et qui jouent sans être d' accord. Jamais on n' entendit pareille cacophonie.

CACTIER. s. m.

CACTIER. s. m. T. de Botan. Genre de plantes grasses dont la tige est en général charnue, garnie d' aiguillons en faisceaux, et ordinairement dépourvue de feuilles. Le nopal, la raquette, sont du genre des cactiers.

CADASTRAL, ALE. adj.

CADASTRAL, ALE. adj. Qui est relatif au cadastre. Les opérations cadastrales.

CADASTRE. s. m.

CADASTRE. s. m. Registre public dans lequel la quantité et la valeur des biens-fonds sont marquées en détail. Dresser le cadastre. Le cadastre sert de règle pour l' assiette de l' impôt.

Il se dit aussi de L' opération qui consiste à déterminer l' étendue et la valeur des biens-fonds. On a fait le cadastre de ce département. On dit de même, Les opérations du cadastre.

Les employés du cadastre, Ceux qui sont chargés de dresser le cadastre.

CADAVÉREUX, EUSE. adj.

CADAVÉREUX, EUSE. adj. Qui tient du cadavre. Il a le teint cadavéreux. Une odeur cadavéreuse.

CADAVÉRIQUE. adj. des deux genres

CADAVÉRIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui a rapport au cadavre. Autopsie, ouverture cadavérique.

CADAVRE. s. m.

CADAVRE. s. m. Corps mort. On le dit surtout en parlant Du corps humain. Faire la dissection d' un cadavre. Anciennement on faisait quelquefois le procès au cadavre d' un criminel.

Fig. et fam., C' est un cadavre ambulant, se dit D' une personne qu' on voit aller et venir avec toutes les apparences d' une mort prochaine.

CADEAU. s. m.

CADEAU. s. m. Repas, fête que l' on donne principalement à des femmes. Donner un grand cadeau. Dans ce sens, il a vieilli.

Il se dit aussi d' Un petit présent, d' une chose que l' on donne à quelqu' un dans l' intention de lui être agréable. Il m' a fait cadeau d' une bague, d' une boîte. Il m' a fait un joli cadeau.

CADENAS. s. m.

CADENAS. s. m. Espèce de serrure mobile qui sert à fermer une porte, une malle, une valise, etc., au moyen d' un anneau passé soit dans un autre anneau, soit dans deux pitons. Cadenas rond, carré, etc. Cadenas à chiffre, à secret. Cadenas d' une porte, d' une valise. Il y faut mettre un cadenas.

Il se dit aussi d' Une espèce de coffret d' or ou de vermeil contenant le couteau, la cuiller, la fourchette, etc., qu' on sert à la table du roi et des princes.

CADENASSER. v. a.

CADENASSER. v. a. Fermer avec un cadenas. On a cadenassé la porte. Il faut la fermer et cadenasser.

CADENASSÉ, ÉE. participe

CADENASSÉ, ÉE. participe

CADENCE. s. f.

CADENCE. s. f. La mesure qui règle le mouvement de celui qui danse. Danser en cadence. Aller en cadence. Sortir de cadence. Perdre la cadence. Entrer en cadence. Rentrer en cadence. Suivre la cadence. S' élever et tomber en cadence. Marquer la cadence.

Dans les Exercices militaires, La cadence du pas, Le mouvement réglé du pas.

CADENCE

CADENCE en Musique, se dit Des divers mouvements qu' opère la basse ou partie grave de l' harmonie, lorsqu' elle vient se reposer ou tomber à la fin d' une phrase sur l' un des degrés de l' échelle. Cadence parfaite, imparfaite, interrompue, etc. Faire un trille sur la cadence parfaite.

Il s' est dit aussi, mais improprement, de Ce qu' on nomme trille, c' est-à-dire, du battement de deux sons rapprochés. Cadence brillante. Cadence perlée.

CADENCE

CADENCE se dit encore de L' agrément qui résulte d' un vers ou d' une période dont l' harmonie flatte l' oreille. Ces vers ont de la cadence, ont bien de la cadence. La cadence de cette période est belle.

CADENCER. v. a.

CADENCER. v. a. Conformer ses mouvements à la cadence, les régler sur une certaine mesure. Ce danseur ne cadence pas bien ses mouvements. Dans les Exercices militaires, Cadencer le pas.

Il signifie aussi, Donner du nombre à ses phrases, à ses périodes, à ses vers, les rendre agréables à l' oreille par des repos habilement ménagés. Cadencer ses phrases, ses périodes. Cadencer ses vers.

CADENCÉ, ÉE. participe

CADENCÉ, ÉE. participe Mouvements cadencés. Une troupe qui marche au pas cadencé, qui prend le pas cadencé. Période cadencée. Prose nombreuse et bien cadencée.

CADÈNE. s. f.

CADÈNE. s. f. Chaîne de fer à laquelle on attache les forçats. Être à la cadène. Mettre à la cadène. Tirer de la cadène. Il est vieux.

CADENETTE. s. f.

CADENETTE. s. f. Longue tresse qui tombe plus bas que le reste des cheveux. Cheveux en cadenettes.

CADET, ETTE. adj.

CADET, ETTE. adj. Puîné, puînée. Quelquefois il se dit Du second frère seulement, lors même qu' il a d' autres frères nés après lui; mais on le dit souvent aussi de Chacun des puînés par rapport à tous les frères nés avant lui. Fils cadet. Fille cadette. Frère cadet. Soeur cadette.

Branche cadette d' une maison, Branche de cette maison, sortie d' un cadet. Branche cadette de Lorraine.

CADET

CADET est aussi substantif. Dans certaines provinces de France, les cadets n' avaient autrefois qu' une légitime. Partage des cadets. Cadet de bonne maison.

Il se dit souvent Du dernier des fils. Cet homme est le cadet de toute cette maison.

CADET, substantif

CADET, substantif se dit, par extension, en parlant De deux hommes qui ne sont pas frères, et dont l' un est moins âgé que l' autre. Je suis son cadet.

Il se dit également en parlant Des personnes d' un même corps, d' une même compagnie, par rapport au temps où elles y ont été reçues. Ce lieutenant se plaint qu' on ait fait capitaines plusieurs de ses cadets. Je suis moins âgé que lui; mais, dans la compagnie, il est mon cadet.

CADET

CADET se disait autrefois d' Un jeune gentilhomme qui servait d' abord comme simple soldat, et bientôt après comme bas officier, pour apprendre le métier de la guerre.

Compagnies de cadets, Compagnies toutes composées de jeunes gens qu' on élevait dans l' art militaire. Il entra dans une compagnie de cadets, ou simplement, dans les cadets. Plusieurs armées étrangères ont encore des cadets.

Fam., C' est un cadet de haut appétit, se dit D' un jeune homme qui aime à faire beaucoup de dépense.

CADETTE. s. f.

CADETTE. s. f. Pierre de taille propre pour paver.

CADETTE. s. f.

CADETTE. s. f. La moins longue des deux grandes queues qui servent au jeu de billard pour atteindre aux billes placées hors de la portée ordinaire.

CADI. s. m.

CADI. s. m. Nom qu' on donne à un juge chez les Turcs. On nomme Cadilesker, Un juge d' armée.

CADIS. s. m.

CADIS. s. m. Sorte de serge de laine, de bas prix. Lit de cadis. Tapisserie de cadis. Cadis gris, violet.

CADMIE. s. f.

CADMIE. s. f. T. de Chimie. Oxyde de zinc, qui s' attache aux parois intérieures des fourneaux où l' on fond des minerais contenant une certaine quantité de ce métal.

CADOGAN. s. m.

CADOGAN. s. m. Voyez CATOGAN.

CADOLE. s. f.

CADOLE. s. f. Nom que les serruriers donnent au loquet d' une porte, ou à une espèce de pêne qui s' ouvre et se ferme en se haussant, avec un bouton ou une coquille.

CADRAN. s. m.

CADRAN. s. m. Superficie sur laquelle sont tracés les chiffres des heures, et où la marche du temps est indiquée, soit par un style, soit par une aiguille que meuvent des ressorts intérieurs. Cadran solaire, équinoxial, polaire, horizontal. Cadran lunaire. Le cadran d' une horloge, d' une pendule, d' une montre. Cadran d' or, d' argent, d' émail. Le cadran de l' église. Les heures de ce cadran ne sont pas bien marquées.

Il signifie quelquefois absolument, Cadran solaire. Allez voir au cadran l' heure qu' il est. J' ai un cadran au milieu de mon jardin.

CADRAT. s. m.

CADRAT. s. m. T. d' Impr. Petit morceau de fonte, plus bas que les lettres et de la largeur de trois ou quatre chiffres au moins, qui maintient les caractères et ne marque point sur le papier.

CADRATIN. s. m.

CADRATIN. s. m. T. d' Impr. Petit cadrat de la largeur de deux chiffres. Mettre un cadratin au commencement d' un alinéa.

Demi-cadratin, Petit cadratin de la largeur d' un chiffre.

CADRATURE. s. f.

CADRATURE. s. f. T. d' Horlogerie. Assemblage des pièces qui servent à faire marcher les aiguilles du cadran, et à faire aller la répétition, quand la montre ou l' horloge est à répétition.

CADRE. s. m.

CADRE. s. m. Bordure de bois, de marbre, de bronze, etc., dans laquelle on place un tableau, une estampe, un bas-relief, etc. Un beau cadre. Un cadre doré. Un cadre bien sculpté. Il faut faire un beau cadre à ce tableau.

CADRE

CADRE signifie figurément, Le plan et l' agencement des parties d' un ouvrage. C' est un cadre heureux, mais il n' est pas bien rempli. On fait entrer bien des choses dans un tel cadre.

CADRE

CADRE se dit figurément et collectivement, en termes d' Organisation militaire, Des officiers et sous-officiers attachés aux compagnies, en tant qu' ils sont destinés à diriger et unir ensemble les soldats qui les composent. À cette affaire, le bataillon fut fort maltraité, et ses cadres restèrent presque vides. Lorsque la paix paraît devoir être durable, les puissances sages congédient beaucoup de soldats, mais conservent des cadres forts et bien organisés.

CADRE

CADRE en termes de Marine, Sorte de lit qui sert, sur les bâtiments, aux officiers, aux passagers, et aux malades de l' équipage. Nous avons dix hommes sur les cadres, Nous avons dix malades.

CADRER. v. n.

CADRER. v. n. Avoir de la convenance, du rapport. La réponse ne cadre pas avec la demande. Les dépositions de ces témoins ne cadrent pas ensemble. Vous vous servez d' une comparaison qui ne cadre pas. Ces deux choses ne cadrent pas bien l' une avec l' autre.

CADUC, UQUE. adj.

CADUC, UQUE. adj. Vieux, cassé, qui a déjà beaucoup perdu de ses forces, et qui en perd tous les jours. Il se dit proprement De l' homme, ou de ce qui appartient à l' homme. Devenir caduc. Âge caduc. Santé caduque.

Il se dit aussi D' une maison qui est près de tomber en ruine. Maison vieille et caduque.

Le mal caduc, L' épilepsie ou le haut mal. Cet homme a le mal caduc. Il tombe du mal caduc.

En Jurispr., Legs caduc, Legs qui n' a pas lieu, soit parce que certaines conditions ne sont pas accomplies, soit parce que le légataire le répudie ou se trouve incapable de le recueillir. On dit dans un sens analogue, Donation caduque.

Lot caduc, Lot qui n' est point réclamé.

Voix caduque, Celle qui, par quelque raison particulière, n' est point comptée dans un scrutin. Cette locution est peu usitée.

CADUC

CADUC en termes de Botanique, se dit De certaines parties qui, dans quelques plantes, tombent très-promptement. Corolle, feuille caduque. Calice caduc.

CADUCÉE. s. m.

CADUCÉE. s. m. Verge accolée de deux serpents, que les poëtes donnent pour attribut à Mercure. On peint Mercure avec son caducée. Le caducée est un des symboles de la paix.

CADUCÉE

CADUCÉE se dit aussi Du bâton couvert de velours et fleurdelisé que portaient le roi d' armes et les hérauts d' armes dans les grandes cérémonies. Le roi d' armes marchait à la tête du cortége, portant son caducée.

CADUCITÉ. s. f.

CADUCITÉ. s. f. État d' une personne caduque. Cet homme approche de la caducité. Il est dans une extrême caducité.

Il se dit aussi en parlant D' une maison. Cette terre a été moins vendue, à cause de la caducité de la maison, des bâtiments.

En Jurispr., Caducité d' un legs, se dit Lorsqu' un legs devient caduc.

CAFARD, ARDE. s.

CAFARD, ARDE. s. Hypocrite, bigot. C' est un cafard. Je hais les cafards.

Il s' emploie aussi adjectivement. Avoir l' air cafard, la mine cafarde.

Damas cafard, Sorte de damas mêlé de soie et de fleuret.

CAFARDERIE. s. f.

CAFARDERIE. s. f. Hypocrisie, dévotion grossièrement affectée.

CAFARDISE. s. f.

CAFARDISE. s. f. Acte de dévotion affectée. Il est peu usité.

CAFÉ. s. m.

CAFÉ. s. m. Graine d' un arbre originaire de l' Arabie, que l' on rôtit, et que l' on réduit en poudre, pour en faire un breuvage, auquel on donne le même nom. Café Moka ou de Moka. Café Bourbon. Balle de café. Café mariné, avarié. Prendre du café. Rôtir, brûler le café. Moudre le café. Boire du café au lait. Café à la crème. Crème au café.

Tasse à café, Une tasse pour mettre du café. Une tasse de café, Une tasse pleine de café. Faites deux tasses de café, Faites la quantité de café nécessaire pour remplir deux tasses.

Couleur café, Couleur de café au lait.

Café de chicorée, Poudre faite avec des racines de chicorée rôties, et qui a la couleur du café. On se sert beaucoup de café de chicorée en Allemagne.

CAFÉ

CAFÉ se dit, par extension, d' Un lieu public où l' on va, pour son argent prendre du café ou d' autres breuvages. Il y a beaucoup de cafés dans cette ville. Un beau café. Un café bien fréquenté. Aller au café. Passer sa vie dans les cafés. Garçon de café.

Il se dit aussi Du moment où l' on prend le café après le dîner. Ne m' attendez pas pour dîner, je viendrai seulement au café.

CAFÉIER. s. m.

CAFÉIER. s. m. Voyez CAFIER.

CAFÉIÈRE. s. f.

CAFÉIÈRE. s. f. Lieu planté de cafiers.

CAFETAN. s. m.

CAFETAN. s. m. Robe de distinction en usage chez les Turcs. Le Grand Seigneur envoie des cafetans aux personnes qu' il veut honorer, et surtout aux ambassadeurs et à ceux qui paraissent à son audience.

CAFETIER. s. m.

CAFETIER. s. m. Marchand qui vend du café tout fait, ainsi que d' autres boissons, chaudes ou froides, telles que thé, punch, limonade, etc. Il est beaucoup moins usité que Limonadier: voyez ce mot.

CAFETIÈRE. s. f.

CAFETIÈRE. s. f. Pot d' argent, de terre, de fer-blanc, etc., qui sert à faire ou à contenir le café. Cafetière d' argent, de porcelaine. Belle cafetière. Cafetière de quatre, de six tasses. Faire bouillir de l' eau dans une cafetière. Cafetière à la Dubelloy.

CAFIER ou CAFÉIER. s. m.

CAFIER ou CAFÉIER. s. m. Arbre de la famille des Rubiacées, dont la fleur a de la ressemblance avec celle du jasmin, et dont le fruit, rouge et de la grosseur d' une cerise, contient des grains ou semences, qui sont le café.

CAFTAN. s. m.

CAFTAN. s. m. Voyez CAFETAN.

CAGE. s. f.

CAGE. s. f. Petite loge portative, faite de fils de fer ou de menus bâtons d' osier, et dans laquelle on enferme ordinairement des oiseaux. Mettre un oiseau dans sa cage. Grande cage. Belle cage. Cage à poulets.

Fig. et fam., Mettre un homme en cage, Le mettre en prison. Être en cage, Être en prison.

Prov. et fig., Il vaut mieux être oiseau de campagne qu' oiseau de cage, La liberté est préférable à tout.

Prov. et fig., La belle cage ne nourrit pas l' oiseau, On peut être fort mal à son aise avec les apparences de la richesse.

CAGE

CAGE se dit aussi de Certaines loges portatives d' assez grande dimension, garnies de barreaux d' un ou de plusieurs côtés, et destinées à renfermer des animaux et même des hommes. Il fit enfermer son prisonnier dans une cage de fer. Ce lion a été transporté en Europe dans une cage.

En Archit., La cage d' une maison, Les quatre gros murs d' une maison. La cage d' un escalier, Les murs qui enferment un escalier.

La cage d' un clocher, L' assemblage de charpente qui forme le corps d' un clocher. On dit de même, La cage d' un moulin à vent.

CAGNARD, ARDE. adj.

CAGNARD, ARDE. adj. Fainéant, paresseux. C' est un homme bien cagnard. Mener une vie cagnarde. On le dit aussi substantivement. C' est un cagnard, un grand cagnard. Il est très-familier. Le peuple l' emploie quelquefois, substantivement, pour Lâche, poltron.

CAGNARDER. v. n.

CAGNARDER. v. n. Vivre dans la paresse, mener une vie obscure et fainéante. Cet homme ne fait plus que cagnarder. Il est familier.

CAGNARDISE. s. f.

CAGNARDISE. s. f. Fainéantise, paresse. Il est familier.

CAGNEUX, EUSE. adj.

CAGNEUX, EUSE. adj. Qui a les genoux et les jambes tournés en dedans. Un homme cagneux. Une femme cagneuse.

Il se dit aussi Des jambes mêmes ou des pieds. Avoir les jambes cagneuses, les pieds cagneux.

CAGOT, OTE. s.

CAGOT, OTE. s. Celui, celle qui a une dévotion fausse ou mal entendue. Ce n' est qu' un cagot, un franc cagot. Une cagote.

Il s' emploie aussi adjectivement. Avoir un ton cagot, des manières cagotes.

CAGOTERIE. s. f.

CAGOTERIE. s. f. Action du cagot, manière d' agir du cagot.

CAGOTISME. s. m.

CAGOTISME. s. m. Esprit, caractère du cagot; manière de penser du cagot.

CAGOUILLE. s. f.

CAGOUILLE. s. f. T. de Marine. Volute qui sert d' ornement au haut de l' éperon d' un vaisseau. Il est vieux.

CAGUE. s. f.

CAGUE. s. f. T. de Marine. Sorte de petit bâtiment hollandais, qui sert principalement à naviguer sur les canaux.

CAHIER. s. m.

CAHIER. s. m. Assemblage de plusieurs feuilles de papier ou de parchemin réunies. Cahier de papier. Cahier blanc. Cahier écrit. Cahier de papier réglé. Cahier de musique. Cahier de notes. Le professeur se fit montrer le cahier de l' élève. Le cahier de papier à lettres est ordinairement de six feuilles. Plusieurs cahiers attachés ensemble forment un registre. Un gros cahier.

Cahiers de philosophie, de théologie, etc., Écrits qu' un professeur de philosophie, de théologie, etc., dicte à ses élèves durant son cours. Il a les cahiers de tel professeur.

CAHIER

CAHIER s' est dit aussi Des mémoires contenant les demandes, propositions ou remontrances adressées au souverain par les membres d' un corps de l' État. Cahier de doléances. Les cahiers des états. Les cahiers de l' assemblée du clergé. Porter, présenter le cahier, les cahiers. Répondre les cahiers. Les cahiers furent unanimes à cet égard. Ce sens, qui était fort usité dans l' ancien régime, ne l' est plus aujourd' hui.

En termes de Pratique et d' Administration, Cahier des charges, État des clauses et conditions auxquelles sera faite une adjudication publique. Prendre connaissance du cahier des charges. Rédiger un cahier des charges.

Cahier de frais, Mémoire ou état des frais. Cette locution a vieilli.

CAHIN-CAHA. adv.

CAHIN-CAHA. adv. Tant bien que mal. Il se dit Des choses qui vont inégalement, ou que l' on fait difficilement, à plusieurs reprises, de mauvaise grâce. L' affaire va cahin-caha. Sa santé va cahin-caha. Il a fait ce que je lui demandais, mais cahin-caha. Il n' avance dans ses études que cahin-caha. Il est familier.

CAHOT. s. m.

CAHOT. s. m. Espèce de saut que fait une voiture en roulant sur un chemin pierreux ou mal uni. Un grand cahot. Un rude cahot. Le cahot nous fit verser. Les ornières de cette route font faire beaucoup de cahots.

Par extension, Nous avons trouvé bien des cahots dans ce pays-là, Nous y avons trouvé des chemins qui font faire bien des cahots.

Fig. et fam., Nous avons eu, nous avons éprouvé beaucoup de cahots dans cette affaire, La marche en a été souvent interrompue, contrariée.

CAHOTAGE. s. m.

CAHOTAGE. s. m. Mouvement fréquent causé par les cahots. Je ne puis souffrir le cahotage d' une voiture.

CAHOTANT, ANTE. adj.

CAHOTANT, ANTE. adj. Qui fait faire des cahots. Un chemin cahotant.

Une voiture cahotante, se dit d' Une voiture que la moindre inégalité de terrain fait cahoter.

CAHOTER. v. a.

CAHOTER. v. a. Causer des cahots. Cette voiture, ce cabriolet nous a bien cahotés. Nous avons été bien cahotés dans ce chemin.

Il est aussi verbe neutre, et signifie, Éprouver des cahots. Cette voiture cahote beaucoup, elle est mal suspendue.

CAHOTER

CAHOTER s' emploie quelquefois familièrement, au figuré, dans le sens de Ballotter, tourmenter. Il fut longtemps cahoté par la fortune.

CAHOTÉ, ÉE. participe

CAHOTÉ, ÉE. participe

CAHUTE. s. f.

CAHUTE. s. f. Petite loge, hutte, cabane, maisonnette. Il n' a qu' une mauvaise cahute. Une pauvre cahute. Ce n' est pas une maison, ce n' est qu' une cahute.

CAÏEU. s. m.

CAÏEU. s. m. T. de Botanique et de Jardinage. Petite bulbe, sorte de rejeton que produit une bulbe déjà formée et mise en terre. Caïeu de lis, de tulipe, d' ixia.

Il se dit aussi de La fleur qui naît d' un caïeu. Cette tulipe n' est qu' un caïeu de l' année.

CAILLE. s. f.

CAILLE. s. f. Petit oiseau de passage qui a le plumage grivelé, et dont la chair est délicate. Caille grasse. La saison des cailles.

CAILLEBOTTE. s. f.

CAILLEBOTTE. s. f. Masse de lait caillé. Nous avons mangé des caillebottes.

CAILLE-LAIT. s. m.

CAILLE-LAIT. s. m. T. de Botan. Genre de plantes, ainsi nommé parce qu' on attribue à ses diverses espèces la vertu de cailler le lait. Caille-lait blanc. Caille-lait jaune. Etc. On le nomme aussi Gaillet.

CAILLEMENT. s. m.

CAILLEMENT. s. m. État du lait ou d' une autre liqueur qui se caille. Il est peu usité.

CAILLER. v. a.

CAILLER. v. a. Figer, coaguler, épaissir. La présure caille le lait.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Le lait se caille. Le sang se caille. Avec ellipse du pronom, Cela fait cailler le lait.

CAILLÉ, ÉE. participe

CAILLÉ, ÉE. participe Lait caillé. Sang caillé.

Substantiv., Du caillé, Du lait caillé. Nous avons mangé du caillé.

CAILLETAGE. s. m.

CAILLETAGE. s. m. Bavardage de caillettes. Insipide cailletage. N' écoutez pas tous ces cailletages. Il est familier.

CAILLETEAU. s. m.

CAILLETEAU. s. m. Jeune caille. On nous a servi des cailleteaux.

CAILLETTE. s. f.

CAILLETTE. s. f. La partie d' un chevreau, d' un agneau, d' un veau, etc., qui contient la présure à cailler le lait.

CAILLETTE. s. f.

CAILLETTE. s. f. Femme frivole et babillarde. C' est une caillette. Les caillettes du quartier. Propos de caillette. On le dit quelquefois D' un homme. Cet homme est une franche caillette. Il est très-familier.

CAILLOT. s. m.

CAILLOT. s. m. Grumeau de sang, petite masse de sang caillé. Cracher des caillots de sang.

CAILLOT-ROSAT. s. m.

CAILLOT-ROSAT. s. m. Poire ainsi nommée parce qu' elle est pierreuse, et qu' elle a un goût de rose.

CAILLOU. s. m.

CAILLOU. s. m. Pierre très-dure, qui varie par la couleur, et dont il jaillit des étincelles quand on la frappe avec du fer ou de l' acier. Chemin plein de cailloux. Caillou de rivière. Caillou plat. Caillou rond. Caillou uni et poli. Lancer un caillou. Cet homme a le coeur dur comme un caillou.

Cailloux de Médoc, du Rhin, Cailloux blancs et transparents comme du cristal.

Caillou d' Égypte, Sorte de jaspe dans lequel on aperçoit différentes figures qui ressemblent à des grottes, à des paysages, etc.

CAILLOUTAGE. s. m. coll.

CAILLOUTAGE. s. m. coll. Ouvrage fait de cailloux. Grotte de cailloutage. Chemin de cailloutage.

CAILLOUTEUX, EUSE. adj.

CAILLOUTEUX, EUSE. adj. Plein de cailloux, semé de cailloux. Un sol caillouteux. Des terres caillouteuses.

CAÏMACAN. s. m.

CAÏMACAN. s. m. Lieutenant du grand vizir. L' un des caïmacans est gouverneur de Constantinople, et n' en sort jamais.

CAÏMAN. s. m.

CAÏMAN. s. m. Espèce de crocodile.

CAIMANDER. v. n.

CAIMANDER. v. n. Voyez QUÉMANDER.

CAIMANDEUR, EUSE. s.

CAIMANDEUR, EUSE. s. Voyez QUÉMANDEUR.

CAÏQUE. s. m.

CAÏQUE. s. m. Petite embarcation en usage dans l' Archipel et à Constantinople.

Il se disait autrefois d' Une sorte de chaloupe qui servait ordinairement avec les galères, dans la Méditerranée. On envoya le caïque reconnaître les ennemis.

CAISSE. s. f.

CAISSE. s. f. Espèce de coffre de bois où l' on met diverses sortes de marchandises, pour les transporter. Une caisse de raisins. Raisins de caisse. Des caisses de sucre. Une caisse de bouteilles. Une caisse d' eau-de-vie. Une caisse de livres. Ce piano m' a été envoyé de Paris dans une caisse.

Il se dit aussi d' Un assemblage de planches en carré, que l' on remplit de terre, et où l' on met des orangers et d' autres arbres ou arbustes. Élever des orangers en caisse.

Il se dit, en Chirurgie, de Certaines boîtes dans lesquelles on renferme des instruments ou des médicaments. Caisse à amputation. Caisse de trépan. Caisse à médicaments.

Il se dit également d' Une espèce de coffre-fort dans lequel les banquiers, les négociants, etc., serrent leur argent et leurs effets de commerce. Avoir tant d' argent en caisse. Verser des fonds dans une caisse. Tirer de l' argent de sa caisse. On dit même, Les caisses de l' État; la caisse d' un receveur général, d' un payeur de la guerre, etc.

Il se dit, par extension, Du lieu, du bureau où les banquiers, les négociants, etc., font et reçoivent les payements. Allez à la caisse, vous serez payé. Le garçon de caisse est allé recevoir le montant de plusieurs billets. Vous venez trop tard, la caisse est fermée.

Il signifie aussi, Tous les fonds qu' un banquier, un négociant, une administration, etc., peut avoir à sa disposition. Sa caisse est de cent mille écus, de six cent mille francs. Faire l' état de sa caisse. Livre de caisse, Registre de la caisse.

Tenir la caisse, Avoir le maniement de l' argent d' un banquier, d' un négociant, etc.

Caisse militaire, Les fonds destinés aux dépenses d' une armée, d' un corps de troupes. L' ennemi s' empara de la caisse militaire. On dit de même, La caisse du régiment, de la compagnie.

Caisse des pensions, Les fonds qu' une administration, qu' un établissement affecte au payement des pensions accordées pour d' anciens services.

CAISSE

CAISSE se dit en outre de Certains établissements où l' on dépose des fonds pour différentes destinations. Caisse d' amortissement. Caisse d' épargne. Caisse d' escompte Caisse des dépôts et consignations. Etc.

CAISSE

CAISSE signifie aussi, Le corps d' une voiture.

Il signifie encore, Le cylindre d' un tambour, et plus ordinairement, Le tambour même. Caisse de tambour. Battre la caisse. Bander la caisse. Cette caisse est crevée.

Caisse roulante, Caisse plus allongée que le tambour, et qui rend un son plus grave et moins fort: on l' emploie surtout dans la musique militaire.

En termes d' Anat., Caisse du tambour, Cavité demi-sphérique qui se trouve au fond du trou auditif externe de l' oreille.

En termes de Physiq., Caisse catoptrique, Instrument d' optique propre à grossir à la vue de petits corps très-rapprochés.

CAISSE

CAISSE en termes de Pâtisserie et de Cuisine, se dit d' Un papier plié en carré avec rebords, dans lequel on fait cuire les biscuits et certains mets délicats.

CAISSIER. s. m.

CAISSIER. s. m. Celui qui tient la caisse chez un banquier, chez un négociant, ou dans une administration, dans un établissement public. Un tel est le caissier de cette maison. Le caissier du Trésor.

CAISSON. s. m.

CAISSON. s. m. Grande caisse sur un train à quatre roues, qui sert ordinairement pour porter des vivres et des munitions à l' armée. Les caissons de l' artillerie. Les caissons des vivres. Les caissons des munitionnaires.

CAISSON

CAISSON en termes d' Architecture, se dit de Compartiments, de renfoncements ornés de moulures, dont on décore les plafonds et les voûtes.

CAJOLER. v. a.

CAJOLER. v. a. Flatter, louer, entretenir quelqu' un de choses qui lui plaisent et qui le touchent. Il l' a tant cajolé qu' il a obtenu ce qu' il demandait.

Il signifie aussi, Tâcher de séduire une femme ou une fille par de belles paroles. Il faut avertir la mère qu' un tel cajole sa fille. Une honnête femme ne se laisse pas cajoler. Il est familier dans les deux sens.

CAJOLÉ, ÉE. participe

CAJOLÉ, ÉE. participe

CAJOLERIE. s. f.

CAJOLERIE. s. f. Louange où il y a quelque affectation, ou qui sent la flatterie. Vos louanges ne sont que pures cajoleries.

Il se dit aussi Du langage flatteur dont on se sert pour tâcher de séduire une femme ou une fille. Souffrir, aimer la cajolerie.

CAJOLEUR, EUSE. s.

CAJOLEUR, EUSE. s. Celui, celle qui cajole. C' est un cajoleur, un vrai cajoleur. Ce n' est qu' une cajoleuse.

CAL. s. m.

CAL. s. m. Durillon qui vient aux pieds, aux mains, aux genoux. Il vient des cals aux mains à force de travailler, et aux pieds à force de marcher.

Il se dit, en Chirurgie, de L' espèce de soudure naturelle qui rejoint les fragments d' un os rompu. La formation du cal. Dans l' un et l' autre sens, on dit aussi, Calus.

CALADE. s. f.

CALADE. s. f. T. de Manége. Pente d' un terrain élevé par où l' on fait descendre plusieurs fois un cheval au petit galop, pour lui apprendre à plier les hanches, et à former son arrêt.

CALAISON. s. f.

CALAISON. s. f. T. de Marine. État d' un bâtiment dont la carène est plus ou moins enfoncée dans l' eau, selon le chargement qu' il porte.

CALAMBOUR. s. m.

CALAMBOUR. s. m. Sorte de bois odorant qui vient des Indes.

CALAMENT. s. m.

CALAMENT. s. m. T. de Botan. Plante labiée dont l' odeur est assez agréable, et qui est d' usage en médecine. On emploie le calament comme le thé.

CALAMINAIRE. adj.

CALAMINAIRE. adj. Voyez l' article suivant.

CALAMINE. s. f.

CALAMINE. s. f. On donnait autrefois ce nom, et celui de Pierre calaminaire, à L' oxyde de zinc natif, dont on se servait pour la fabrication du cuivre jaune ou laiton.

CALAMISTRER. v. a.

CALAMISTRER. v. a. Friser les cheveux et les mettre en boucles. Il est familier et vieux.

CALAMISTRÉ, ÉE. participe

CALAMISTRÉ, ÉE. participe

CALAMITE. s. f.

CALAMITE. s. f. Espèce de gomme-résine, qui est la qualité de storax la moins estimée, et qu' on nomme ainsi parce que ceux qui la recueillent l' enferment dans des tiges de roseau.

En Minéralogie, Calamite blanche, Espèce de marne ou d' argile blanche qui a la propriété d' attirer la salive, quand on la met dans la bouche.

CALAMITÉ. s. f.

CALAMITÉ. s. f. Grand malheur, malheur public qui se répand sur une contrée, sur une ville. La guerre, la peste, sont des calamités. C' est une vraie calamité. Les grandes calamités. Dans les calamités publiques. Vivre dans un temps de calamités.

Il se dit quelquefois Des grands malheurs qui frappent les particuliers. La perte de cet homme est une véritable calamité pour sa famille. Les calamités qui ont accablé sa vieillesse.

CALAMITEUX, EUSE. adj.

CALAMITEUX, EUSE. adj. Qui abonde en calamités. Il ne se dit que Des choses. Temps calamiteux. Saison calamiteuse. Règne calamiteux.

CALANDRE. s. f.

CALANDRE. s. f. Sorte d' alouette.

Il se dit aussi d' Une espèce d' insecte qui ronge le blé dans les greniers. Ce blé est tout plein de calandres.

CALANDRE. s. f.

CALANDRE. s. f. Machine dont on se sert pour presser et lustrer les draps, les toiles, et autres étoffes. Mettre du taffetas, de la moire à la calandre. Faire passer des étoffes à la calandre.

CALANDRER. v. a.

CALANDRER. v. a. Faire passer par la calandre. Calandrer une étoffe, une nappe.

CALANDRÉ, ÉE. participe

CALANDRÉ, ÉE. participe

CALATRAVA. s. m.

CALATRAVA. s. m. Nom d' un ordre militaire d' Espagne, institué sous le règne de Sanche III, roi de Castille, en 1158, et qui tire son nom de la ville pour la défense de laquelle il fut établi. Chevalier de l' ordre de Calatrava.

CALCAIRE. adj. des deux genres

CALCAIRE. adj. des deux genres T. de Géologie et de Chimie. Il se dit Des terres, des pierres, etc., que l' action du feu peut changer en chaux, telles que la craie, le marbre, la pierre à chaux, les coquilles, etc. Terrain calcaire. Pierre calcaire. Matière calcaire.

Il se dit substantivement, en Géologie, Des terrains calcaires ou contenant des matières calcaires. Calcaire primitif. Calcaire ancien ou de transition. Calcaire coquillier.

CALCANÉUM. s. m.

CALCANÉUM. s. m. (On prononce Calcanéome.) T. d' Anat., emprunté du latin. L' os du talon.

CALCÉDOINE. s. f.

CALCÉDOINE. s. f. Nom qu' on donne à une agate d' une couleur laiteuse et remplie comme de nuages.

CALCÉDONIEUX, EUSE. adj.

CALCÉDONIEUX, EUSE. adj. Il se dit Des pierres précieuses qui ont quelque marque, quelque tache blanche.

CALCINATION. s. f.

CALCINATION. s. f. Action de calciner, ou Le résultat de cette action. Il se dit surtout en termes de Chimie. Calcination du vitriol, du plomb. Calcination complète.

CALCINER. v. a.

CALCINER. v. a. Il signifie proprement, en termes de Chimie, Transformer du carbonate calcaire en chaux vive, à l' aide d' une forte chaleur; et, par extension, Soumettre des matières solides quelconques à l' action du feu. Calciner le salpêtre, le vitriol, les métaux, etc.

Il se dit souvent, dans le langage ordinaire, en parlant De tout ce qui éprouve une violente action du feu. Cette muraille a été calcinée par les flammes.

Il se met quelquefois avec le pronom personnel. Cette pierre s' est calcinée dans le feu.

CALCINÉ, ÉE. participe

CALCINÉ, ÉE. participe

CALCUL. s. m.

CALCUL. s. m. Supputation, compte. Calcul exact. Calcul faux. Par mon calcul, j' ai trouvé que... Erreur de calcul. Sauf erreur de calcul. Se tromper dans un calcul. Calcul différentiel. Calcul intégral. Les calculs astronomiques.

L' erreur de calcul ne se couvre point, On peut toujours revenir contre l' erreur de calcul.

De calcul fait, Tout bien compté, en comptant bien. De calcul fait, il en sera pour dix mille francs.

CALCUL

CALCUL se dit figurément Des moyens que l' on combine, des mesures que l' on prépare pour le succès de quelque affaire. Se tromper dans son calcul. Faire un faux calcul, un mauvais calcul. Cela n' entre pas dans mon calcul. Cet homme est tout calcul. Les calculs de l' intérêt, de l' ambition, etc. Sa finesse a déjoué tous leurs calculs. Un bon calcul. De sages calculs. D' odieux calculs.

CALCUL

CALCUL en termes de Médecine, est Le nom donné aux diverses espèces de concrétions pierreuses qui se forment dans le corps de l' homme, et dont les plus communes sont les Calculs biliaires et urinaires.

Il se dit, quelquefois, de La maladie qui résulte de la présence d' un calcul dans les reins ou dans la vessie. Avoir le calcul. Voyez PIERRE.

CALCULABLE. adj. des deux genres

CALCULABLE. adj. des deux genres Qui peut se calculer.

CALCULATEUR. s. m.

CALCULATEUR. s. m. Celui qui s' occupe de calcul. Cet astronome est un bon, un grand calculateur.

Il est aussi adjectif, mais au figuré seulement. Esprit calculateur.

CALCULER. v. a.

CALCULER. v. a. Supputer, compter. C' est lui qui a calculé toutes ces sommes.

Il s' emploie aussi neutralement. Après avoir bien calculé, je trouve que le compte est juste.

Calculer des tables astronomiques, Dresser des tables propres à l' usage des astronomes. Calculer une éclipse, Déterminer par le calcul le temps et les circonstances d' une éclipse.

CALCULER

CALCULER se dit aussi De toute opération de l' esprit qui a pour objet une combinaison ou une appréciation quelconque. L' action de cette machine est ingénieusement calculée. Calculer les chances de succès. Calculer les événements. Calculer ses démarches. En avez-vous calculé toutes les suites?

Bien calculer, mal calculer, Prendre bien, prendre mal ses mesures.

CALCULÉ, ÉE. participe

CALCULÉ, ÉE. participe

CALCULEUX, EUSE. adj.

CALCULEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui a rapport aux calculs, et spécialement aux calculs de la vessie. Affection calculeuse.

CALCULEUX

CALCULEUX se dit aussi Des personnes qui ont une affection calculeuse, et peut alors s' employer substantivement.

CALE. s. f.

CALE. s. f. T. de Marine. La partie la plus basse dans l' intérieur d' un bâtiment. La cale était pleine d' eau. Descendre dans la cale. On mit les prisonniers à fond de cale.

Il se dit aussi de La partie d' un quai qui forme une pente douce jusqu' au bord de l' eau, et qui facilite le chargement et le déchargement des bateaux. Cette cale est commode. Mettre des marchandises sur la cale.

Il se dit également, dans les Chantiers de construction, d' Un espace plan, incliné vers le rivage, sur lequel on construit ou l' on répare les bâtiments, et d' où ils sont ensuite lancés à l' eau. Cale de construction. Cale couverte.

Il se dit aussi d' Un abri entre deux pointes de terre ou de rocher. Le vaisseau, battu de la tempête, se sauva dans une cale. Ce sens est vieux: on dit, Une crique.

CALE

CALE signifie encore, Un châtiment infligé à bord des vaisseaux, qui consiste à suspendre un homme à la vergue du grand mât, et à le plonger plusieurs fois dans la mer. Donner la cale. Il a été condamné à la cale.

Cale sèche, Le même châtiment; mais le patient est arrêté dans sa chute, avant d' arriver à la mer.

CALE

CALE se dit en outre d' Un morceau de bois, de pierre, etc., qu' on place sous un objet quelconque pour le mettre de niveau ou pour lui donner de l' assiette. Cette poutre, cette table baisse plus d' un côté que de l' autre, il y faut mettre une cale. Ce meuble vacillait, je l' ai assujetti avec une cale.

CALEBASSE. s. f.

CALEBASSE. s. f. Nom qu' on donne aux fruits des diverses espèces de courges, et de quelques autres plantes, lesquels ont à peu près la forme d' une bouteille, et servent, lorsqu' on les a vidés et séchés, à contenir des boissons, etc. Chaque voyageur était pourvu d' une calebasse pleine de vin. Nager avec des calebasses sous les aisselles.

CALEBASSIER. s. m.

CALEBASSIER. s. m. Arbre de l' Amérique, dont le fruit, semblable à la courge, est un de ceux qu' on nomme Calebasses.

CALÈCHE. s. f.

CALÈCHE. s. f. Espèce de voiture à ressorts, et à quatre roues, qui est fort légère et ordinairement découverte. Se promener en calèche. Voyager en calèche.

Il se disait autrefois d' Une coiffure de femme qui se repliait sur elle-même.

CALEÇON. s. m.

CALEÇON. s. m. Vêtement qu' on met sous le pantalon ou la culotte, et qui couvre depuis la ceinture jusqu' aux genoux. Caleçon de toile, de laine, etc. Se mettre en caleçon. Être en caleçon. Porter des caleçons. Caleçon de nageur.

CALÉFACTION. s. f.

CALÉFACTION. s. f. T. didactique. Chaleur causée par l' action du feu. Cette préparation se fait par une légère caléfaction. Il est peu usité.

CALEMBOUR. s. m.

CALEMBOUR. s. m. Mauvais jeu de mots fondé sur une similitude de sons, sans égard à l' orthographe. Faire, dire un calembour, des calembours. De plats calembours. Ce mauvais plaisant ne parle qu' en calembours. Il est familier.

CALEMBREDAINE. s. f.

CALEMBREDAINE. s. f. Bourde, vains propos, faux-fuyants. Il m' a dit des calembredaines. Il ne répond à tout ce qu' on lui dit que des calembredaines. Vous éludez mes questions par des calembredaines. Il est familier.

CALENCAR. s. m.

CALENCAR. s. m. Sorte de toile peinte des Indes.

CALENDER. s. m.

CALENDER. s. m. (On prononce l' R.) Nom de certains religieux turcs ou persans, la plupart vagabonds.

CALENDES. s. f. pl.

CALENDES. s. f. pl. Premier jour de chaque mois chez les Romains. Calendes de janvier. Calendes de mars. Le jour des calendes.

Prov. et fig., Renvoyer aux calendes grecques, Remettre une chose à un temps qui ne viendra jamais: cela se dit parce que les Grecs n' avaient point de calendes.

CALENDES

CALENDES se dit aussi de Certaines assemblées des curés de campagne, convoquées par l' ordre de l' évêque. Il est allé aux calendes. Les calendes se tiennent dans telle paroisse.

CALENDRIER. s. m.

CALENDRIER. s. m. Livre ou tableau qui contient l' ordre et la suite de tous les jours de l' année. Consulter le calendrier. Cette fête n' est pas indiquée dans le calendrier. Imprimer un calendrier. Calendrier pour l' année 1834. Calendrier perpétuel. Le calendrier des Égyptiens, des Romains, des Turcs, etc.

Vieux calendrier, Celui dont on se servait avant la réformation qui en fut faite par le pape Grégoire XIII. Nouveau calendrier, ou Calendrier grégorien, Celui qui est conforme à la réformation faite par ce pape. Le nouveau calendrier avance de douze jours sur l' ancien, que suivent encore les Russes et les Grecs.

Calendrier perpétuel, Suite de calendriers calculés sur les différents jours où doit tomber la fête de Pâques.

En Botan., Calendrier de Flore, Table des diverses époques de l' année où certaines plantes fleurissent.

CALENTURE. s. f.

CALENTURE. s. f. Maladie qui attaque souvent les marins lorsqu' ils naviguent entre les deux tropiques, et qui cause un délire violent.

CALEPIN. s. m.

CALEPIN. s. m. Nom d' un vieux vocabulaire polyglotte, composé par Ambroise Calepin. On applique ce nom à Tout recueil de mots, de notes, d' extraits, qu' une personne compose pour son usage. Je consulterai là-dessus mon calepin. Voilà de quoi bien enrichir son calepin. Cela n' est pas dans son calepin. Mettez cela sur votre calepin.

CALER. v. a.

CALER. v. a. Baisser. Il ne se dit guère qu' en termes de Marine, et en parlant Des basses vergues, des mâts de hune ou de perroquet. Caler une voile, une vergue, un mât. Caler à mi-mât. Caler tout bas.

Fig. et fam., Caler la voile, Se relâcher de ses prétentions, se radoucir, parler avec moins de hauteur. Avec lui le plus sûr est de caler la voile. On dit populairement et absolument, dans le même sens, Caler. Il fut obligé de caler.

CALER

CALER signifie aussi, Mettre de niveau ou assujettir au moyen d' une cale. Il faut caler le pied de cette table. Calez cette pierre. Caler une poutre.

CALER

CALER est quelquefois neutre, et se dit D' un bâtiment dont la carène enfonce plus ou moins dans l' eau. Ce navire cale trop, ne cale pas assez.

CALÉ, ÉE. participe

CALÉ, ÉE. participe

CALFAT. s. m.

CALFAT. s. m. T. de Marine. Ouvrier qui calfate les bâtiments. Bon calfat. Maître calfat.

CALFATAGE. s. m.

CALFATAGE. s. m. Action de calfater, ou L' ouvrage même qui en résulte. Ce calfatage est bon, est mauvais.

CALFATER. v. a.

CALFATER. v. a. T. de Marine. Boucher avec de l' étoupe les joints, les trous et les fentes d' un bâtiment, et l' enduire de poix, de goudron, etc., pour empêcher que l' eau n' y entre. Calfater un vaisseau.

CALFATÉ, ÉE. participe

CALFATÉ, ÉE. participe

CALFEUTRAGE. s. m.

CALFEUTRAGE. s. m. Action de calfeutrer une porte, une fenêtre, ou L' ouvrage même qui en résulte. Bon calfeutrage. Travailler au calfeutrage.

CALFEUTRER. v. a.

CALFEUTRER. v. a. Boucher les fentes d' une porte, d' une fenêtre, avec du papier, du parchemin collé, ou des lisières, etc., pour empêcher que le vent n' entre dans une chambre. Il faut calfeutrer cette porte. Calfeutrer portes et fenêtres. Avec le pronom personnel, Se calfeutrer, S' enfermer bien chaudement.

CALFEUTRÉ, ÉE. participe

CALFEUTRÉ, ÉE. participe

CALIBRE. s. m.

CALIBRE. s. m. Diamètre intérieur d' un tube quelconque. Ce tuyau a un demi-pied de calibre. Le calibre des vaisseaux sanguins.

Il se dit particulièrement Du diamètre intérieur des armes à feu, des pièces d' artillerie. Le calibre d' un canon, d' un fusil, etc. Les canons de batterie doivent avoir tant de calibre. Une pièce de gros calibre.

Il signifie, par extension, La grosseur du projectile, proportionnée à l' ouverture du pistolet, du fusil, du canon. Cette balle est de tel calibre. Balle de calibre. Le calibre d' un boulet.

Il se dit encore de L' instrument qui sert à donner ou à mesurer le calibre. Passer des balles au calibre.

CALIBRE

CALIBRE en termes d' Architecture, signifie, Volume, grosseur. Ces deux colonnes sont de même calibre.

Il se dit aussi d' Un profil découpé sur une plaque de métal ou sur une planche de bois, qui sert à traîner les corniches de plâtre ou de stuc.

CALIBRE

CALIBRE se dit encore, dans plusieurs Arts, de Divers instruments dont la forme diffère, mais qui sont en général destinés à servir de mesure, de moule, de patron.

CALIBRE

CALIBRE se dit figurément de La qualité, de l' état, etc., d' une personne. Ils ne sont pas tous deux de même calibre. Ces deux esprits ne sont pas de même calibre. Ce sens est très-familier et peu usité.

CALIBRER. v. a.

CALIBRER. v. a. Donner le calibre, la grosseur convenable. Calibrer des balles.

Il signifie aussi, Mesurer le calibre. Calibrer un mortier.

CALIBRÉ, ÉE. participe

CALIBRÉ, ÉE. participe

CALICE. s. m.

CALICE. s. m. Le vase sacré où se fait la consécration du vin dans le sacrifice de la messe. Calice d' or. Calice d' argent. Élever le calice.

Prov. et fig., Boire le calice, avaler le calice, Souffrir quelque chose de fâcheux, d' humiliant. Cela est rude, mais il faut avaler le calice, il faut boire le calice. On dit aussi, Boire le calice jusqu' à la lie, Souffrir une humiliation complète, une douleur longue et cruelle, un malheur dans toute son étendue.

Prov., Il est doré comme un calice, Il a des habits chargés de galon ou de broderie d' or.

CALICE

CALICE en termes de Botanique, signifie, L' évasement en forme de coupe et ordinairement de couleur verte, qui, dans beaucoup de plantes, forme l' enveloppe extérieure de la corolle. Le calice des fleurs. Calice simple, double, commun, etc.

CALICOT. s. m.

CALICOT. s. m. Toile de coton moins fine que la percale. Acheter du calicot. Des rideaux de calicot.

CALIFAT. s. m.

CALIFAT. s. m. Dignité de calife.

CALIFE. s. m.

CALIFE. s. m. Nom des souverains musulmans successeurs de Mahomet, qui réunissaient le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.

CALIFOURCHON

CALIFOURCHON (À). loc. adv. et fam. Jambe deçà, jambe delà, comme quand on est à cheval. Aller à califourchon. Se mettre à califourchon. Être à califourchon sur un bâton, etc.

CALIFOURCHON

CALIFOURCHON s' emploie substantivement dans cette phrase familière et figurée, C' est son califourchon, C' est sa manie.

CÂLIN, INE. s.

CÂLIN, INE. s. Niais et indolent. Dans ce sens, on ne l' emploie guère qu' au masculin. C' est un câlin. Faire le câlin. Il est familier.

Il signifie aussi, Cajoleur. C' est un petit câlin, une petite câline.

Il est quelquefois adjectif. Cet homme a l' air câlin. Cet enfant est câlin. On dit aussi, Avoir une démarche câline, prendre un ton câlin, etc.

CÂLINER (SE). v. pron.

CÂLINER (SE). v. pron. Demeurer dans l' inaction, dans l' indolence. Il passe le temps à se câliner dans un fauteuil. Il est familier.

CÂLINERIE. s. f.

CÂLINERIE. s. f. Cajolerie. Méfiez-vous de ses câlineries. Il est familier.

CALLEUX, EUSE. adj.

CALLEUX, EUSE. adj. Où il y a des callosités. Ulcère calleux. Mains calleuses.

En Anat., Corps calleux, Longue et large bande de substance médullaire qui réunit les deux hémisphères du cerveau.

CALLIGRAPHE. s. m.

CALLIGRAPHE. s. m. Celui qui s' applique à la calligraphie.

CALLIGRAPHIE. s. f.

CALLIGRAPHIE. s. f. L' art de bien écrire, de bien former les caractères d' écriture.

CALLOSITÉ. s. f.

CALLOSITÉ. s. f. Endurcissement et épaississement de la peau, et surtout de l' épiderme, dans les endroits où ils éprouvent des frottements réitérés. Les callosités se forment ordinairement aux pieds et aux mains.

Il se dit aussi Des excroissances de chair solide et sèche qui s' engendrent sur les bords d' un ulcère.

CALMANDE. s. f.

CALMANDE. s. f. Étoffe de laine lustrée d' un côté, comme le satin.

CALMANT, ANTE. adj.

CALMANT, ANTE. adj. Qui calme les douleurs. Remède calmant. Potion calmante.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. Prendre un calmant.

CALMAR. s. m.

CALMAR. s. m. Étui où l' on met des plumes à écrire. Il est vieux.

CALMAR

CALMAR en Histoire naturelle, Mollusque du genre des Sèches, qu' on nomme autrement Cornet.

CALME. adj. des deux genres

CALME. adj. des deux genres Sans agitation. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. La mer est calme. L' air est calme. Lieu calme et hors du bruit. Nuit calme. Esprit calme. C' est un homme fort calme. Son humeur est ordinairement calme.

Le malade est calme, Il est sans agitation et sans douleur.

CALME. s. m.

CALME. s. m. Cessation complète du vent. Quand il fut en haute mer, le calme le prit, et l' empêcha d' avancer. Il y a de grands calmes dans ces mers-là. Le plus grand calme règne dans les airs. Calme plat, Sans la moindre agitation de l' air ni de la lame.

Il signifie aussi, Tranquillité, absence d' agitation, et se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Le calme des nuits. Ramener, rétablir le calme dans un État. Écoutez-moi avec calme. L' assemblée l' écouta dans le plus grand calme. Nous vivons ici dans un calme profond. Un calme très-doux. Le calme de l' esprit.

CALMER. v. a.

CALMER. v. a. Apaiser, rendre calme. Il se dit tant au sens physique qu' au sens moral. Calmer les flots. Calmer l' orage, la tempête. Calmer une sédition. Calmer les esprits. Calmer un État. Calmer les passions. Calmer la douleur.

Il s' emploie quelquefois absolument. Cela n' est pas propre à calmer. Il s' étudie toujours à calmer.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie alors, Devenir calme, s' apaiser. La mer se calme. Le tumulte s' est calmé. Calmez-vous. La douleur commence à se calmer.

Il s' emploie neutralement dans le même sens, en termes de Marine. Le vent calme, commence à calmer. La mer a beaucoup calmé.

CALMÉ, ÉE. participe

CALMÉ, ÉE. participe

CALOMNIATEUR, TRICE. s.

CALOMNIATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui calomnie. Passer pour un calomniateur. On le traita de calomniateur. Un vil, un lâche calomniateur. C' est une calomniatrice.

CALOMNIE. s. f.

CALOMNIE. s. f. Fausse imputation qui blesse la réputation et l' honneur. C' est une pure calomnie, une noire, une infâme calomnie. Inventer, fabriquer, forger une calomnie contre quelqu' un. Publier des calomnies contre quelqu' un. Se justifier, se laver d' une calomnie. Repousser une calomnie.

Il se dit quelquefois, absolument, Des calomniateurs. Être poursuivi par la calomnie. Braver la calomnie.

CALOMNIER. v. a.

CALOMNIER. v. a. Attaquer, blesser l' honneur de quelqu' un par de fausses imputations. Les méchants sont sujets à calomnier les gens de bien. On l' a indignement calomnié.

Il se dit aussi en parlant Des actions, des intentions, etc. On a calomnié ses intentions, sa conduite.

Il se prend quelquefois absolument. Se plaire à mentir et à calomnier.

CALOMNIÉ, ÉE. participe

CALOMNIÉ, ÉE. participe

CALOMNIEUSEMENT. adv.

CALOMNIEUSEMENT. adv. Avec calomnie. Il fut accusé calomnieusement.

CALOMNIEUX, EUSE. adj.

CALOMNIEUX, EUSE. adj. Qui contient une calomnie, des calomnies. Ce sont des discours calomnieux. Une accusation calomnieuse. Des paroles calomnieuses. Un écrit calomnieux.

CALONIÈRE. s. f.

CALONIÈRE. s. f. Jouet d' enfant. Voyez CANONNIÈRE.

CALORIFÈRE. s. m.

CALORIFÈRE. s. m. Espèce de grand poêle qui porte la chaleur dans plusieurs parties d' une maison.

CALORIQUE. s. m.

CALORIQUE. s. m. T. de Chimie. Principe de la chaleur. L' influence du calorique. La glace n' est autre chose que l' eau privée d' une partie de son calorique. Ce corps dégage beaucoup de calorique. Calorique rayonnant.

CALOTTE. s. f.

CALOTTE. s. f. Espèce de petit bonnet qui ne couvre ordinairement que le haut de la tête, et qui n' est plus guère en usage que parmi les gens d' Église. Calotte de satin, de maroquin. La calotte noire d' un prêtre. La calotte rouge d' un cardinal, d' un enfant de choeur. Porter la calotte.

Absol., Le pape a donné la calotte à un tel, Il l' a élevé à la dignité de cardinal.

Calotte à oreilles, Grande calotte qui couvre les oreilles.

CALOTTE

CALOTTE en termes de Chirurgie, se dit de Certains bonnets, et, par extension, de Certaines matières qu' on applique sur la tête, pour le traitement de diverses maladies. Calotte de taffetas gommé, de flanelle, pour les douleurs rhumatismales. Calotte de cuir bouilli. Calotte de glace.

CALOTTE

CALOTTE se dit encore de Plusieurs autres choses qui ont quelque rapport de forme ou de destination avec une calotte; et particulièrement, en Architecture, d' Une petite voûte sphérique qui a peu d' élévation.

En Anat., La calotte du crâne, La partie supérieure du crâne.

Fig. et fam., La calotte des cieux, La voûte du ciel. On ne trouverait pas son pareil sous la calotte des cieux.

CALOYER. s. m.

CALOYER. s. m. Moine grec de l' ordre de Saint-Basile. Les caloyers se trouvent principalement du côté du mont Athos et dans l' Archipel.

CALQUE. s. m.

CALQUE. s. m. Trait léger d' un dessin qui a été calqué. Prendre un calque.

Il se dit figurément de Toute production de l' esprit qui n' est que l' imitation servile d' une autre. Cet ouvrage n' est qu' un calque insignifiant de tout ce que nous connaissons en ce genre.

CALQUER. v. a.

CALQUER. v. a. Prendre le trait d' un dessin en suivant exactement ses contours avec une pointe, une plume ou un crayon. Il y a plusieurs manières de calquer. Calquer à la pointe. Calquer à la vitre. Calquer une estampe, un plan. On dit de même, Calquer une lettre pour en faire le fac-simile, etc.

Il signifie figurément, Imiter avec exactitude. Tout dans cet ouvrage est calqué. Cet auteur calque et ne crée pas.

CALQUÉ, ÉE. participe

CALQUÉ, ÉE. participe

CALUMET. s. m.

CALUMET. s. m. Espèce de grande pipe en usage chez les sauvages, et qu' ils présentent comme un symbole de paix. Il nous offrit le calumet de paix.

CALUS. s. m.

CALUS. s. m. (On prononce l' S.) Espèce de soudure naturelle, de cicatrice qui réunit les fragments d' un os rompu. Quand on a l' os de la jambe rompu, il ne faut pas se remuer que le calus ne soit fait. Voyez CAL.

Il se dit aussi Des cals ou durillons qui viennent aux pieds, aux mains, aux genoux. Avoir un calus dans la main.

Il signifie figurément, Un endurcissement d' esprit et de coeur qui se forme par la longue habitude. Il se prend ordinairement en mauvaise part. Cet homme est insensible aux misères du prochain, il s' est fait là-dessus un calus. L' impie se fait un calus contre les remords de sa conscience.

CALVAIRE. s. m.

CALVAIRE. s. m. Élévation où l' on a planté une croix, pour figurer le véritable Calvaire.

CALVILLE. s. m.

CALVILLE. s. m. Espèce de pomme. Calville rouge. Calville blanc. Compote de calville. Voilà de beau calville.

CALVINISME. s. m.

CALVINISME. s. m. La doctrine de Calvin; La secte qui suit cette doctrine.

CALVINISTE. s. et adj. des deux genres

CALVINISTE. s. et adj. des deux genres Celui ou celle qui suit la doctrine de Calvin.

CALVITIE. s. f.

CALVITIE. s. f. (On prononce Calvicie.) État d' une tête chauve, effet de la chute des cheveux. La calvitie est ordinairement causée par la vieillesse ou par la maladie.

CAMAÏEU. s. m.

CAMAÏEU. s. m. Pierre fine de deux couleurs.

Il se dit plus particulièrement d' Un tableau peint avec une seule couleur. Peindre en camaïeu.

CAMAIL. s. m.

CAMAIL. s. m. Sorte de petit manteau qui couvre depuis les épaules jusqu' à la ceinture, et que les évêques et autres ecclésiastiques privilégiés portent par-dessus le rochet dans les cérémonies. Camail noir, violet. Porter le camail. Quitter le camail. Être en camail et en rochet. Des camails.

Il se dit aussi d' Un habillement qui couvre la tête et les épaules jusqu' à la ceinture, et que le clergé porte en hiver.

CAMALDULE. s. m.

CAMALDULE. s. m. Religieux d' un ordre qui fut fondé par saint Romuald à Camaldoli, en Toscane, et qui suit la règle de Saint-Benoît. L' ordre des camaldules. Il y a également des religieuses camaldules.

CAMALDULE

CAMALDULE s' emploie aussi comme substantif féminin, pour désigner Une maison de l' ordre des camaldules. Il y avait une camaldule près de cette ville.

CAMARADE. s. des deux genres

CAMARADE. s. des deux genres Compagnon de profession, celui qui vit avec un autre et fait le même métier, les mêmes exercices. Il ne se dit guère qu' entre soldats, comédiens, écoliers, valets, etc. Ils étaient camarades au collége. Nous avons été camarades d' école, de collége. Ces deux soldats ont été longtemps camarades. Camarades de lit, de chambrée. Cette actrice a remplacé sa camarade. C' est un bon camarade, une bonne camarade.

Camarades de voyage, de fortune, de malheur, etc., se dit de Gens qui voyagent ensemble, qui éprouvent ensemble les mêmes vicissitudes, les mêmes malheurs, etc. Si nous sommes maltraités en cette occasion, nous avons bien des camarades.

CAMARADE

CAMARADE est aussi un terme de familiarité qu' on emploie quelquefois envers des personnes fort inférieures. Camarades, suivez -moi. Mon camarade, enseignez-moi, je vous en prie, le chemin de...

CAMARADERIE. s. f.

CAMARADERIE. s. f. La familiarité, l' union qui existe entre camarades. Cette camaraderie ne sera pas de longue durée. Il est familier.

CAMARD, ARDE. s.

CAMARD, ARDE. s. Camus, qui a le nez plat et écrasé. Un camard. Une petite camarde.

Il est aussi adjectif. Cette femme est camarde. On dit de même, Un nez camard. Il est familier.

CAMBISTE. s. m.

CAMBISTE. s. m. Celui qui fait sur la place le commerce des lettres de change. Il est vieux: on dit maintenant, Agent de change.

CAMBOUIS. s. m.

CAMBOUIS. s. m. Vieux oing devenu noir par le mouvement des roues qui en ont été graissées. Il y a des taches de cambouis à votre manteau. Cela sent le cambouis.

CAMBRER. v. a.

CAMBRER. v. a. Courber légèrement en arc. Cambrer la forme d' un soulier. Il faut chauffer ce bois pour le cambrer.

Il se met aussi avec le pronom personnel. Cette poutre commence à se cambrer.

CAMBRÉ, ÉE. participe

CAMBRÉ, ÉE. participe Des jambes cambrées. Cette femme a la taille cambrée. Etc.

CAMBRURE. s. f.

CAMBRURE. s. f. Courbure en arc. La cambrure d' un soulier.

CAMBUSE. s. f.

CAMBUSE. s. f. T. de Marine. L' endroit d' un bâtiment où l' on distribue aux gens de l' équipage les rations de vivres, les provisions. Aller à la cambuse.

CAMBUSIER. s. m.

CAMBUSIER. s. m. T. de Marine. Celui qui est chargé de distribuer les rations de vivres à l' équipage d' un bâtiment.

CAME. s. f.

CAME. s. f. T. d' Hist. nat. Voyez CHAME.

CAMÉE. s. m.

CAMÉE. s. m. Pierre composée de différentes couches, et sculptée en relief. Un beau camée est plus rare qu' une belle pierre taillée en creux.

Il se dit aussi, en Peinture, Des imitations de camées faites en grisaille.

CAMÉLÉON. s. m.

CAMÉLÉON. s. m. Espèce de lézard auquel on a longtemps attribué la faculté de prendre la couleur des objets dont il approche. Plus changeant que le caméléon.

Il se dit figurément d' Un homme qui change d' humeur et de discours au gré de l' intérêt, de la faveur. C' est un vrai caméléon en politique.

CAMÉLÉON

CAMÉLÉON en Astronomie, désigne, Une petite constellation de l' hémisphère austral, qui n' est point visible dans nos climats.

CAMÉLÉOPARD. s. m.

CAMÉLÉOPARD. s. m. Nom qu' on donnait autrefois à la Girafe.

CAMELINE. s. f.

CAMELINE. s. f. T. de Botan. Plante crucifère dont on extrait une huile bonne à brûler, qu' on appelle improprement Huile de camomille.

CAMELOT. s. m.

CAMELOT. s. m. Espèce d' étoffe faite ordinairement de poil de chèvre, ou de laine, mêlée quelquefois de soie en chaîne. Camelot de Hollande, de Bruxelles. Camelot de Turquie. Camelot du Levant. Camelot de soie. Camelot ondé.

Prov., Il est comme le camelot, il a pris son pli, Il est incorrigible.

CAMÉRIER. s. m.

CAMÉRIER. s. m. Officier de la chambre du pape. Camérier secret. Camérier d' honneur. Camérier participant.

CAMÉRISTE. s. f.

CAMÉRISTE. s. f. Titre qu' on donne, dans plusieurs cours, aux femmes qui servent les princesses dans leur chambre.

CAMERLINGAT. s. m.

CAMERLINGAT. s. m. Dignité de camerlingue.

CAMERLINGUE. s. m.

CAMERLINGUE. s. m. Un des premiers officiers de la cour de Rome, qui est toujours un cardinal: sa fonction ordinaire est de présider à la chambre apostolique, et il a l' autorité pour le gouvernement temporel, quand le siége est vacant. Le cardinal camerlingue fait battre monnaie à son coin, pendant le siége vacant.

CAMION. s. m.

CAMION. s. m. Fort petite épingle.

CAMION

CAMION se dit aussi d' Une espèce de petite charrette ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes.

CAMIONNEUR. s. m.

CAMIONNEUR. s. m. Celui qui conduit ou qui traîne un camion.

CAMISADE. s. f.

CAMISADE. s. f. Attaque faite la nuit ou de grand matin, par des gens de guerre, pour surprendre les ennemis. Donner une camisade. Il est vieux.

CAMISARD. s. m.

CAMISARD. s. m. Nom qui fut donné aux calvinistes des Cévennes, pendant leur révolte sous Louis XIV.

CAMISOLE. s. f.

CAMISOLE. s. f. Chemisette. Camisole de ratine, de toile, de futaine, de basin, etc.

Camisole de force, Espèce de camisole qu' on met quelquefois à certains aliénés, pour leur ôter l' usage de leurs bras, et les empêcher de se blesser ou de frapper ceux qui les approchent.

CAMOMILLE. s. f.

CAMOMILLE. s. f. T. de Botan. Plante odoriférante dont la fleur, qui est radiée, porte le même nom et s' emploie souvent en médecine. Infusion de camomille. Prendre de la camomille. Camomille romaine.

Huile de camomille, se dit improprement pour Huile de cameline. Voyez CAMELINE.

CAMOUFLET. s. m.

CAMOUFLET. s. m. Fumée épaisse qu' on souffle malicieusement au nez de quelqu' un avec un cornet de papier allumé. Ce laquais dormait, on lui donna un camouflet.

Il signifie, figurément et familièrement, Grande mortification, sanglant affront. Il a reçu un vilain camouflet. C' est un homme accoutumé aux camouflets.

CAMP. s. m.

CAMP. s. m. L' espace de terrain où une armée dresse des tentes ou construit des baraques, pour s' y loger en ordre, ou pour s' y retrancher. Camp retranché, ouvert, fortifié. Camp bien ordonné. Camp avantageux. Dans tous les quartiers du camp. Il a mis, il a posé, assis son camp en tel endroit. La tête, le front du camp. La garde du camp. Se retrancher dans un camp Il força les ennemis dans leur camp. Lever le camp.

Il se prend aussi pour L' armée campée. Le camp était tranquille. Tout le camp fut alarmé. Donner l' alarme au camp.

Il se dit même quelquefois, au pluriel, Des armées en général. Vivre dans les camps. Il fut élevé dans les camps. Les habitudes des camps.

Prov. et fig., L' alarme est au camp, se dit en parlant De ce qui met tout d' un coup plusieurs personnes dans une grande inquiétude.

Camp volant, Petite armée composée surtout de cavalerie, qui tient la campagne pour faire des courses sur les ennemis ou pour les observer. Il commandait un camp volant.

Camp de manoeuvres, Celui où l' on rassemble des troupes pour les instruire en les faisant manoeuvrer. Le camp de Compiègne, de Saint-Omer.

Maréchal de camp, Officier général dont le grade est immédiatement au-dessus de celui de colonel. Autrefois un maréchal de camp prenait le titre de Maréchal des camps et armées du roi.

Aide de camp, Officier attaché particulièrement à un chef militaire, à un général, et chargé surtout de porter ses ordres.

Mestre de camp, se disait autrefois d' Un colonel d' infanterie ou de cavalerie. Mestre de camp général de la cavalerie. Voyez MESTRE DE CAMP, dans la lettre M.

CAMP

CAMP se dit aussi Des lices où l' on faisait entrer des champions, pour y vider leur différend par les armes. Il ne s' emploie guère que dans ces phrases: Demander le camp. Donner le camp. Juge du camp.

Fam., Prendre le camp, Déguerpir, se retirer. On lui fit prendre le camp.

CAMPAGNARD, ARDE. adj.

CAMPAGNARD, ARDE. adj. Qui vit ordinairement à la campagne. Gentilhomme campagnard.

Il est aussi substantif, et se dit, avec quelque sorte de mépris, d' Une personne qui n' a pas les manières et la politesse qu' on acquiert dans le grand monde. C' est un campagnard, une campagnarde. Il n' y a rien de si ennuyeux que les compliments d' un campagnard.

Adjectiv., Avoir l' air campagnard, les manières campagnardes, Avoir l' air, les manières d' un campagnard.

CAMPAGNE. s. f.

CAMPAGNE. s. f. Plaine, grande étendue de pays plat et découvert. Grande, vaste campagne. Rase campagne. En pleine campagne.

En termes de Guerre, Tenir la campagne, être maître de la campagne, Être maître du pays, forcer l' ennemi à se retirer dans ses places.

Battre la campagne, se dit Des chasseurs qui se répandent dans une plaine, pour en faire lever le gibier. Il se dit aussi Des éclaireurs qui marchent en avant d' une armée pour découvrir l' ennemi.

Fig. et fam., Battre la campagne, Divaguer, s' éloigner de son sujet par des digressions fréquentes et inutiles; Répondre vaguement, avec dessein d' éluder une question, une objection; Déraisonner dans le délire de la maladie. Cet écrivain, cet orateur, etc., bat la campagne. Au lieu de me répondre nettement, il battit la campagne. Pendant deux heures, le malade a battu la campagne.

Poétiq. et fig., Les campagnes de l' air, L' air ou les airs.

CAMPAGNE

CAMPAGNE se dit aussi Des champs en général, d' une étendue quelconque de pays, considérée surtout par rapport à sa culture, à ses productions. Campagne fertile. Campagne stérile. La campagne est belle, on peut espérer une abondante récolte. De riches campagnes. La grêle a désolé nos campagnes. Des campagnes ravagées par la guerre. Toute la campagne est inondée. Mes fenêtres donnent sur une campagne agréable, sur la campagne.

Il se dit également par opposition à La ville. Maison de campagne. La vie de la campagne. Il n' est pas chez lui, il est allé à la campagne, à sa campagne, il est à la campagne. Les médecins lui ont conseillé l' air de la campagne. Les habitants de la campagne.

Gentilhomme de campagne, Gentilhomme qui demeure ordinairement à la campagne.

Habit de campagne, Habit qu' on porte quand on est à la campagne.

Comédiens de campagne, Comédiens qui ne jouent que dans la province.

À la Bassette et au Pharaon, Paroli de campagne, Paroli qu' un joueur a la friponnerie de marquer, sans que sa carte soit venue en gain. Les joueuses de profession sont sujettes à faire des parolis de campagne. On dit de même, au Trictrac, Case de campagne, Case qu' on n' avait pas le droit de faire.

CAMPAGNE

CAMPAGNE se dit, par extension, Du mouvement, du campement, et de l' action des troupes. Les armées sont en campagne. Les troupes se mettront bientôt en campagne, doivent entrer bientôt en campagne. Elles tiennent la campagne. Faire une campagne, la campagne. Ouvrir la campagne. Commencer la campagne. La campagne de Hollande. Les campagnes d' Italie, d' Allemagne, etc.

Pièces de campagne, Les pièces légères d' artillerie qu' on mène aisément en campagne.

Fig. et fam., Mettre ses amis, mettre bien des gens en campagne, Les faire agir pour le succès d' une affaire.

Fig. et fam., Se mettre en campagne, Se donner des mouvements pour découvrir quelque chose. Il s' est mis en campagne depuis hier pour découvrir la demeure de cette personne.

Fig., fam. et ironiq., Il a fait une belle campagne, Il a fait des courses, des démarches inutiles.

Fig. et fam., Son imagination est en campagne, se dit D' une personne qui s' inquiète, dont le cerveau travaille.

CAMPAGNE

CAMPAGNE signifie aussi, Le temps durant lequel les armées sont ordinairement en campagne, qui est le printemps, l' été et l' automne. La campagne a été longue cette année, elle a commencé de bonne heure et fini bien tard. Voilà une glorieuse campagne. Cet officier a servi longtemps, il a fait vingt campagnes. Il commence à porter les armes, voici sa première campagne. On le dit dans un sens analogue en parlant Du service de mer.

Il se dit également de La saison propre aux travaux de certains ouvriers. Cette maison sera bâtie dans trois campagnes.

CAMPAGNOL. s. m.

CAMPAGNOL. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de mulot, de souris des champs, brune et à queue courte.

CAMPANE. s. f.

CAMPANE. s. f. Ouvrage de soie, d' argent filé, etc., avec de petits ornements en forme de cloches, faites aussi de soie, d' or, etc. Une belle, une riche campane. La campane d' un lit, d' un carrosse. Orner d' une campane.

Il se dit aussi d' Un ornement de sculpture, d' où pendent des houppes en forme de clochettes, pour un dais d' autel, de trône, de chaire à prêcher, etc.

Il désigne, en Architecture, Le corps du chapiteau corinthien et celui du chapiteau composite, parce qu' ils ressemblent à une cloche renversée.

CAMPANILE. s. m.

CAMPANILE. s. m. T. d' Archit. Clocher à jour; petite tour ouverte et légère, haute, et souvent isolée, dans laquelle sont suspendues des cloches. Le campanile de Florence est incrusté de marbre. Quelques-uns disent Campanille, et font ce mot du féminin.

CAMPANULE. s. f.

CAMPANULE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes dont il existe un très-grand nombre d' espèces, qui toutes portent des fleurs en forme de cloches, et que l' on cultive, pour la plupart, dans les jardins d' agrément.

CAMPANULÉ, ÉE. adj.

CAMPANULÉ, ÉE. adj. T. de Botan. En forme de cloche. Corolle campanulée.

CAMPÊCHE. s. m.

CAMPÊCHE. s. m. Arbre d' Amérique, dont le bois, très-dur et très-pesant, fournit une belle teinture rouge. Bois de campêche.

CAMPEMENT. s. m.

CAMPEMENT. s. m. Action de camper, ou Le camp même. Dans notre premier campement, nous eûmes nouvelles des ennemis. L' art des campements. Il n' a plus que trois campements à faire pour arriver à telle ville. Ce sens a vieilli, excepté dans les locutions, Matériel de campement, effets de campement, qui sont très-usitées.

Il se dit aussi d' Un détachement qu' on fait partir quelques jours à l' avance, pour s' emparer du terrain où doit camper l' armée, et pour tracer le camp. Le campement doit rester sous les armes jusqu' à l' arrivée du corps d' armée.

CAMPER. v. n.

CAMPER. v. n. Il se dit proprement D' une armée qui dresse des tentes ou construit des baraques en quelque lieu, pour s' y loger en ordre, ou pour s' y retrancher. Nous campâmes en tel endroit. L' armée alla camper à la vue des ennemis. Faire camper son armée. Il entend admirablement bien l' art de camper.

Il signifie figurément, Ne faire qu' une courte station dans un lieu. Nous n' avons fait que camper dans cet endroit.

Fam., Il campe, se dit D' un homme qui n' a point de logis assuré, qui en change tous les jours.

CAMPER

CAMPER est aussi verbe actif. Ce général a campé son armée entre la montagne et la rivière. Avec le pronom personnel: Il se campe toujours avantageusement. Il s' était campé près de telle ville. Cet emploi est maintenant beaucoup plus rare que le premier.

Fig. et fam., Camper là quelqu' un, Le laisser, l' abandonner, lorsqu' on l' a mis ou qu' il s' est mis lui-même dans une situation embarrassante.

CAMPER

CAMPER avec le pronom personnel, signifie aussi, très-familièrement, Se placer. Il se campa dans un fauteuil. Il vint hardiment se camper dans la meilleure place. Où vous êtes-vous allé camper?

Il signifie encore, Se mettre en certaine posture, se placer sur ses pieds d' une certaine manière. Il se campe bien.

CAMPÉ, ÉE. participe

CAMPÉ, ÉE. participe Une armée campée.

Fig. et fam., Être bien campé, Être bien installé, bien placé en quelque endroit. Vraiment vous voilà bien campé. On dit aussi, Être bien campé sur ses jambes.

CAMPHORATA. s. f.

CAMPHORATA. s. f. Voyez CAMPHRÉE.

CAMPHRE. s. m.

CAMPHRE. s. m. Substance concrète, blanche et demi-transparente, d' une odeur très-forte, d' une saveur amère et brûlante, qu' on extrait de certains végétaux, et principalement d' une espèce de laurier. Le camphre est volatil et très-inflammable. Le camphre est vénéneux à une certaine dose.

CAMPHRÉ, ÉE. adj.

CAMPHRÉ, ÉE. adj. Qui contient du camphre. Potion camphrée. Esprit-de-vin camphré. Eau-de-vie camphrée.

CAMPHRÉE. s. f.

CAMPHRÉE. s. f. T. de Botan. Plante fort commune dans le midi de la France, et dont on fait usage en médecine: on la nomme ainsi parce qu' elle a une forte odeur de camphre.

CAMPHRIER. s. m.

CAMPHRIER. s. m. T. de Botan. Espèce de laurier dont on retire une partie du camphre qui se débite dans le commerce.

CAMPINE. s. f.

CAMPINE. s. f. T. de Cuisine. Espèce de petite poularde fine.

CAMPOS. s. m.

CAMPOS. s. m. (On ne fait point sentir l' S.) Mot pris du latin, qui signifie proprement, Le congé qu' on donne à des écoliers. Des écoliers qui ont campos, qui demandent campos, auxquels on a donné campos.

Il se dit, par extension, Des heures, des jours où des personnes d' étude et de cabinet se donnent quelque relâche. Il a pris, il s' est donné campos aujourd' hui. Il est familier dans les deux sens.

CAMUS, USE. adj.

CAMUS, USE. adj. Qui a le nez court et plat. Il est camus. Elle est camuse. On dit de même, Un nez camus.

Il se dit également De quelques animaux. Un chien camus. Un cheval camus.

Fig. et fam., Il est bien camus, se dit D' un homme qui a été trompé dans l' attente de quelque chose. Les voilà tous bien camus.

Fig. et fam., Rendre un homme camus, Le réduire à ne savoir que dire. Il voulait faire le capable, on l' a rendu bien camus.

CAMUS

CAMUS s' emploie aussi substantivement. Un vilain camus. Une petite camuse.

CANAILLE. s. f. coll.

CANAILLE. s. f. coll. Terme de mépris, qui se dit de La plus vile populace. Il n' y avait là que de la canaille. Il fut insulté par la canaille. Toute la canaille s' attroupa dans la place publique. C' est un bateleur qui amuse la canaille.

Il se dit, par extension, Des gens de toute condition pour lesquels on veut témoigner du mépris. Il nous traita de canaille. Vile canaille. Hors d' ici, canaille! En ce sens, il peut s' employer au pluriel. Ce ne sont que des canailles. Ces canailles de domestiques me laissent toujours seul.

Il se dit quelquefois, par badinerie, Des petits enfants qui font du bruit, qui importunent. Chassez-moi cette canaille. Faites taire cette petite canaille.

CANAL. s. m.

CANAL. s. m. Conduit par où l' eau passe. En ce sens, il se dit Des aqueducs et des tuyaux de fontaines. Canal de bois, de plomb, de pierre. Conduire l' eau par canaux. Les canaux de la fontaine sont rompus.

Il se dit aussi Des voies naturelles par lesquelles les eaux, les vapeurs, les gaz, etc., circulent dans le sein de la terre, y pénètrent, ou s' en échappent. Les eaux circulent dans le sein de la terre par une multitude de canaux. Certains phénomènes conduisent à penser que de secrets canaux unissent les foyers de plusieurs volcans.

CANAL

CANAL en termes d' Anatomie, s' emploie quelquefois dans le sens de Vaisseau; mais il se dit plus particulièrement de Certaines parties dont les unes servent de couloirs à des substances liquides ou molles, et dont d' autres renferment des organes particuliers. Canal déférent. Canal alimentaire ou digestif. Canal médullaire. Canal vertébral. Canal thorachique. Etc.

Canal de l' urètre, Le canal par où sort l' urine.

Fam., Uriner à plein canal, Uriner librement et par un gros jet.

En Botan., Canal médullaire, Le creux qui est au centre de la tige de certains végétaux ligneux, et qui en contient la moelle.

CANAL

CANAL se dit aussi Du lit ou du cours d' une rivière. On voit de là le canal de la rivière. Le fleuve offre partout un canal tranquille.

Il se dit encore d' Une rivière creusée de main d' homme pour établir des communications d' un lieu à un autre et faciliter le transport des denrées et des marchandises. Le canal de Languedoc. Le canal de l' Ourcq. Canal à point de partage. C' est un pays tout coupé, tout traversé de canaux. Dans la plupart des canaux, les barques montent et descendent au moyen de sas et d' écluses. En ce sens, on dit aussi, Canal navigable, et Canal de navigation.

Canal latéral, Canal alimenté par les eaux d' un fleuve dont il suit le cours.

Canal de dérivation, Canal qui sert à détourner en partie les eaux d' un ruisseau, d' une rivière, etc.

Canaux d' arrosage, canaux d' irrigation, Canaux qui ne servent qu' à distribuer des eaux, pour l' arrosage des campagnes. Dans le sens contraire, Canaux de desséchement.

CANAL

CANAL se dit aussi de Certaines pièces d' eau étroites et longues, qui servent d' ornement dans les jardins. Creuser un canal. Vider un canal. Nettoyer un canal. Le canal est à sec. Canal en cascade.

Il se dit encore, en Géographie, de Certains lieux où la mer se resserre entre deux rivages. Le canal de Mozambique. Le canal de Constantinople, de la mer Noire. Le canal de Saint-Georges. Etc.

En termes de Marine, Faire canal, se dit, sur la Méditerranée, Des embarcations de côte qui s' éloignent de la terre pour traverser un golfe, un espace entre deux îles, etc., ou qui s' écartent assez de la côte pour la perdre de vue.

CANAL

CANAL signifie figurément, La voie, le moyen, l' entremise dont on se sert pour quelque chose. Vous ne réussirez dans cette affaire que par ce canal, que par le canal d' un tel. Il est le canal de toutes les grâces. Les sacrements sont les canaux par lesquels Dieu répand ses grâces.

CANAMELLE. s. f.

CANAMELLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes dont la Canne à sucre est une des principales espèces.

CANAPÉ. s. m.

CANAPÉ. s. m. Sorte de grand siége à dossier, où plusieurs personnes peuvent être assises ensemble, et dont on se sert quelquefois comme de lit de repos. Un canapé de velours. Se coucher, s' étendre sur un canapé.

CANAPSA. s. m.

CANAPSA. s. m. Sac de cuir que porte sur les épaules un goujat, ou un pauvre artisan, quand il voyage. Ce mot est vieux.

Il s' est dit aussi de L' homme qui portait ce sac. Je l' ai vu pauvre canapsa, simple canapsa dans le régiment.

CANARD. s. m.

CANARD. s. m. Sorte d' oiseau aquatique. Canard de rivière. Canard privé. Canard sauvage. Chasser aux canards. On se sert de canards privés pour prendre des canards sauvages. Tirer aux canards. Avoir des canards dans sa basse-cour. Canard rôti. Canard en salmis, aux navets, aux olives, etc.

Fam., Mouillé comme un canard, Très-mouillé. La pluie nous surprit en chemin, et nous arrivâmes mouillés comme des canards.

Prov., Plonger comme un canard, Plonger habilement; et fig., S' esquiver, se soustraire à un danger.

Fig. et fam., C' est un canard privé, se dit D' un homme aposté pour en attirer, pour en attraper d' autres.

Adjectiv., Chiens canards, Chiens qui ont le poil épais et frisé, et qui sont dressés à aller chercher dans l' eau les canards qu' on a tirés. Voyez BARBET.

En termes de Marchand de bois, Bois canards, Ceux qui, étant jetés à bois perdu dans un canal, dans une rivière, vont au fond de l' eau, ou s' arrêtent sur les bords.

En termes de Marine, Bâtiment canard, Bâtiment qui tangue beaucoup et qui reçoit des lames sur son avant. On dit de même au féminin, Une frégate, une corvette, une barque canarde.

CANARDER. v. a.

CANARDER. v. a. Tirer sur quelqu' un d' un lieu où l' on est à couvert. Les soldats qui s' avancèrent dans les faubourgs, furent tués par les habitants qui les canardaient des fenêtres. Ce sens est familier.

CANARDER

CANARDER en termes de Musique, Tirer du hautbois ou de la clarinette un son nasillard et rauque qui imite le cri du canard. Ce sens est familier.

CANARDER

CANARDER en termes de Marine, se dit D' un bâtiment qui plonge le nez dans la mer et qui reçoit des lames sur l' avant. Un vaisseau fatigue en canardant, et peut facilement démâter.

CANARDÉ, ÉE. participe

CANARDÉ, ÉE. participe

CANARDIÈRE. s. f.

CANARDIÈRE. s. f. Lieu qu' on prépare dans un marais ou sur un étang, pour prendre des canards sauvages dans des nasses.

CANARDIÈRE

CANARDIÈRE se dit aussi d' Une sorte de long fusil propre à la chasse des canards sauvages et des autres oiseaux qu' on ne peut approcher que difficilement.

CANARDIÈRE

CANARDIÈRE en parlant Des fortifications qu' on faisait autrefois dans les châteaux, se dit d' Une guérite ou d' un autre endroit d' où l' on pouvait tirer en sûreté.

CANARI. s. m.

CANARI. s. m. Serin des îles Canaries.

CANCAN. s. m.

CANCAN. s. m. T. corrompu du latin Quanquam. Il s' est dit d' abord dans cette phrase proverbiale, Faire un cancan, un grand cancan de quelque chose, Faire beaucoup de bruit, beaucoup d' éclat d' une chose qui n' en vaut pas la peine. Dans ce sens, on écrit aussi, Quanquan.

Il se dit maintenant, surtout au pluriel, Des bavardages où il entre de la médisance. Faire des cancans. Aimer les cancans. Il ne faut pas croire à ces bruits, ce ne sont que des cancans. Ce sens est très-familier.

CANCEL. s. m.

CANCEL. s. m. (Quelques-uns disent, Chancel.) L' endroit du choeur d' une église qui est le plus proche du grand autel, et qui est ordinairement fermé d' une balustrade. Il est vieux: on dit maintenant, Sanctuaire.

Il s' est dit également Du lieu dans lequel on tenait le sceau de l' État, et qui était aussi entouré d' une balustrade.

CANCELLER. v. a.

CANCELLER. v. a. T. de Jurispr. Annuler une écriture en la barrant ou croisant à traits de plume, ou en passant le canif dedans. Canceller et annuler des lettres. Il est maintenant peu usité.

CANCELLÉ, ÉE. participe

CANCELLÉ, ÉE. participe

CANCER. s. m.

CANCER. s. m. T. de Médec. (On prononce l' R.) Nom donné à diverses affections, et particulièrement à Une espèce de tumeur qui dégénère en ulcère, et qui vient surtout au sein, chez les femmes. Cancer de l' estomac, de la langue, de la vessie, etc. Une femme qui a un cancer au sein. Extirper un cancer. Faire l' opération du cancer. Elle a le sein tout rongé d' un cancer, par un cancer.

CANCER

CANCER en termes d' Astronomie, Une des constellations zodiacales, ainsi appelée parce qu' on a coutume de la représenter par la figure d' une écrevisse. La constellation du Cancer.

Il désigne aussi, La quatrième division du zodiaque mobile, qui, vers le temps d' Hipparque, coïncidait avec la constellation du Cancer; mais alors on y joint la dénomination de signe. Le signe du Cancer.

Le tropique du Cancer, Le tropique septentrional, celui qui passe par le premier point du signe du Cancer.

CANCÉREUX, EUSE. adj.

CANCÉREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui tient de la nature du cancer, qui appartient au cancer. Tumeur cancéreuse. Ulcère cancéreux. Diathèse cancéreuse.

CANCRE. s. m.

CANCRE. s. m. Espèce d' écrevisse de mer. Manger des cancres. Voyez CRABE.

CANCRE. s. m.

CANCRE. s. m. Terme de mépris ou de compassion, dont on se sert pour désigner, Un homme sans fortune, et qui ne peut faire ni bien ni mal à personne. C' est un pauvre cancre. Ce sens est peu usité.

Il se dit aussi, dans les Colléges, d' Un écolier qui ne fait aucun progrès.

Il se dit encore d' Un homme méprisable par son extrême avarice. C' est un cancre. C' est un vilain cancre.

CANDÉLABRE. s. m.

CANDÉLABRE. s. m. Grand chandelier fait à l' antique. Il y avait dans la salle plusieurs candélabres.

Il se dit aussi d' Un chandelier à plusieurs branches, plus grand que les chandeliers ordinaires. La cheminée était ornée de deux beaux candélabres

CANDÉLABRE

CANDÉLABRE en termes d' Architecture, se dit d' Un couronnement en forme de balustre qui figure une torchère.

CANDEUR. s. f.

CANDEUR. s. f. Pureté d' âme. La candeur de son âme. La candeur de ses moeurs. Agir avec candeur. Un procédé plein de candeur. Abuser de la candeur de quelqu' un. Un faux air de candeur. Fausse candeur. On dirait la candeur même.

CANDI. adj. m.

CANDI. adj. m. Il s' emploie le plus ordinairement dans cette locution, Sucre candi, Sucre dépuré et cristallisé. On dit aussi substantivement: Candi blanc. Candi rouge. Candi en poudre. Prendre du thé avec du candi.

Fruits candis, ou simplement, Candis, Confitures de fruits, ordinairement entiers, sur lesquels on a fait candir du sucre.

CANDIDAT. s. m.

CANDIDAT. s. m. Celui qui, chez les anciens Romains, aspirait à quelque charge, à quelque dignité. Les candidats étaient vêtus de blanc.

Il se dit, par extension, de Toute personne qui postule un titre honorable, une place éminente ou lucrative. En Pologne, on appelait Candidats les aspirants au trône. Il doit se présenter, comme candidat, aux élections prochaines. Les candidats pour la place vacante à l' Académie. Liste de candidats. Il y a plusieurs candidats pour la chaire vacante. Le candidat a fort bien répondu.

CANDIDATURE. s. f.

CANDIDATURE. s. f. L' état d' un candidat, la poursuite que fait un candidat. Renoncer à la candidature.

CANDIDE. adj. des deux genres

CANDIDE. adj. des deux genres Qui a de la candeur. Un homme candide. Une âme candide. Un procédé candide.

CANDIDEMENT. adv.

CANDIDEMENT. adv. Avec candeur.

CANDIR (SE). v. pron.

CANDIR (SE). v. pron. Il ne se dit proprement que Du sucre, lorsque, après l' avoir rendu liquide, on le fait cristalliser. Faire candir du sucre. Dans cet exemple, le pronom est sous-entendu.

Il se dit aussi Des confitures, lorsque le sirop qu' elles contiennent, au lieu d' être beau et clair, vient à s' épaissir et à former au-dessus une espèce de croûte. Les confitures trop cuites se candissent.

CANDI, IE. participe

CANDI, IE. participe Voyez CANDI, adjectif.

CANE. s. f.

CANE. s. f. La femelle du canard. Cane sauvage. Cane privée. Cane d' Inde.

Fam., Marcher comme une cane, se dit D' une femme qui se balance en marchant, qui marche très-mal.

Fig. et fam., Cet homme a fait la cane, Il a marqué de la peur dans une occasion où il fallait témoigner du courage. Cette phrase a vieilli.

CANÉFICIER. s. m.

CANÉFICIER. s. m. Voyez CASSE.

CANEPETIÈRE. s. f.

CANEPETIÈRE. s. f. Espèce d' outarde.

CANEPIN. s. m.

CANEPIN. s. m. Épiderme des peaux d' agneau et de chevreau, dont on fait des gants de femme, et dont les chirurgiens se servent pour éprouver la qualité des lancettes.

CANÉPHORE. s. f.

CANÉPHORE. s. f. T. d' Antiq. grecque. Il se dit de Jeunes filles qui, aux fêtes de Minerve, de Bacchus et de Cérès, portaient dans des corbeilles les choses destinées au sacrifice.

Il se dit aussi de Statues ayant des corbeilles sur la tête, et qu' on emploie quelquefois dans la décoration de l' architecture.

CANETON. s. m. Diminutif

CANETON. s. m. Diminutif Le petit d' une cane.

CANETTE. s. f. Diminutif

CANETTE. s. f. Diminutif Le petit d' une cane. Il se dit également d' Une petite cane.

CANETTE

CANETTE se dit aussi d' Une mesure de liquides, qui s' emploie communément pour la bière.

CANEVAS. s. m.

CANEVAS. s. m. Espèce de grosse toile claire, sur laquelle on fait des ouvrages de tapisserie, et qui sert à quelques autres usages. Gros canevas. Canevas fin. Tracer un dessin sur un canevas, ou simplement, Tracer un canevas.

Il se dit figurément Des paroles qu' on fait d' abord sur un air, sans avoir égard au sens, et pour représenter seulement la mesure et le nombre des syllabes que l' air demande, et qui sert de modèle pour faire d' autres paroles suivies. Faire un canevas sur un air. Ce n' est qu' un canevas.

Il se dit aussi Des paroles suivies qui se font sur un air d' après un modèle, ou même sans modèle.

CANEVAS

CANEVAS se dit encore figurément Du projet, de l' ébauche de quelque ouvrage d' esprit. Il n' a fait encore que le canevas de son discours, de son poëme. Travailler sur un bon canevas. Tracer son canevas. Les pièces de l' ancien théâtre italien n' étaient ordinairement que de simples canevas sur lesquels improvisaient les acteurs. Nous avons pour ce proverbe un canevas charmant. On dit dans un sens analogue, Il a brodé sur ce canevas mille impertinences, Il a brodé sur ce fond, etc.

CANEZOU. s. m.

CANEZOU. s. m. Vêtement de femme, sorte de corps de robe sans manches. Canezou de mousseline.

CANGRÈNE

CANGRÈNE Voyez GANGRÈNE, GANGRENER, GANGRÉNEUX.

CANGUE. s. f.

CANGUE. s. f. Espèce de carcan portatif, dont on fait usage en Asie et surtout en Chine: il consiste ordinairement en deux pièces de bois très-pesantes et échancrées au milieu, qu' on réunit après y avoir introduit le cou du condamné.

CANICHE. s. des deux genres

CANICHE. s. des deux genres Nom que l' on donne quelquefois aux chiens barbets. Un joli caniche. Une caniche.

Il est aussi adjectif. Un chien, une chienne caniche.

CANICULAIRE. adj. des deux genres

CANICULAIRE. adj. des deux genres Il se dit Des jours pendant lesquels la constellation du Chien se lève et se couche avec le soleil. Jours caniculaires.

CANICULE. s. f.

CANICULE. s. f. Constellation autrement nommée le Grand Chien, à laquelle on a attribué les grandes chaleurs, parce qu' elle se lève et se couche avec le soleil, durant les mois de juillet et d' août. L' ardente canicule.

Il signifie aussi, Le temps dans lequel, selon les idées astrologiques, on suppose que domine cette constellation. Durant la canicule. Dans la canicule. Être à la canicule.

CANIF. s. m.

CANIF. s. m. Petite lame de fer emmanchée de bois ou d' ivoire, etc., et dont on se sert pour tailler des plumes. Bon canif. Un canif qui coupe bien. Canif à deux, à trois lames.

CANIN, INE. adj.

CANIN, INE. adj. Qui tient du chien. Il n' est guère usité qu' au féminin, dans ces locutions: Faim canine, Faim dévorante qu' on a peine à apaiser; et, Dents canines, Les dents pointues qui servent principalement à rompre, à briser les corps durs. Les dents canines sont à côté des incisives, et au nombre de quatre.

CANIVEAU. s. m.

CANIVEAU. s. m. T. de Maçonnerie. Pierre creusée dans le milieu, pour faire écouler l' eau.

CANNAGE. s. m.

CANNAGE. s. m. Mesurage des étoffes, toiles, rubans, etc., qui se fait à la canne.

CANNAIE. s. f.

CANNAIE. s. f. Lieu planté de cannes et de roseaux.

CANNE. s. f.

CANNE. s. f. Nom générique donné à plusieurs espèces de roseaux, tels que le roseau commun, la canne d' Inde, la canne odorante, le bambou, etc. Les cannes viennent extrêmement grandes dans les Indes. Il y a des forêts de cannes le long du Gange.

Canne de sucre ou à sucre, L' espèce de roseau dont on extrait le sucre.

CANNE

CANNE se dit aussi d' Un roseau, d' un jonc, d' un bâton léger, dont on se sert pour s' appuyer en marchant. Porter une canne à la main. Marcher avec une canne. Une belle canne. Une canne de jet. Canne à épée. Une canne à pomme d' or, à pomme d' argent, à pomme d' ivoire, etc. Donner des coups de canne. Lever la canne sur quelqu' un.

Il se dit, dans les Arts, de Plusieurs instruments longs et cylindriques, dont les usages diffèrent.

Canne à vent, Sorte de fusil à vent. Voyez FUSIL.

CANNE

CANNE se dit encore d' Une mesure de longueur qui vaut deux mètres vingt-trois centimètres. Mesurer à la canne.

CANNEBERGE. s. f.

CANNEBERGE. s. f. T. de Botan. Espèce d' airelle qui croît dans les lieux humides, et qui porte de petites baies d' un goût agréable.

CANNELAS. s. m.

CANNELAS. s. m. Espèce de dragée faite avec de la cannelle. Cannelas de Verdun. Le cannelas est bon après le repas.

CANNELER. v. a.

CANNELER. v. a. T. d' Archit. Orner de cannelures. Canneler une colonne, un pilastre, etc.

CANNELÉ, ÉE. participe

CANNELÉ, ÉE. participe Il se dit en général De tout objet qui offre des cannelures, des sillons, des stries profondes. Colonne cannelée. Pilastre cannelé. Console, gaîne cannelée. Le canon de ce fusil est cannelé. Sonde cannelée. Cette plante a une tige cannelée.

CANNELLE. s. f.

CANNELLE. s. f. Écorce odoriférante d' une espèce de laurier qui croît aux Indes orientales. Un bâton de cannelle. De la poudre de cannelle. De l' esprit de cannelle. Faire de l' eau de cannelle. Huile de cannelle. La cannelle est un bon assaisonnement. En médecine, on administre la cannelle comme tonique et stimulante.

Fig. et fam., Mettre une chose en cannelle, La briser en plusieurs petits morceaux; et, plus figurément encore, Mettre quelqu' un en cannelle, Le déchirer impitoyablement par ses discours.

CANNELLE

CANNELLE se dit aussi de Plusieurs autres écorces dont l' odeur et la saveur ont quelque rapport avec celles de la cannelle véritable. Cannelle blanche. Cannelle fausse. Cannelle giroflée. Cannelle sauvage. Etc.

CANNELLE ou CANNETTE. s. f.

CANNELLE ou CANNETTE. s. f. Robinet formé d' un morceau de bois creusé, qu' on met à une cuve, à un pressoir, pour en faire écouler le vin, après qu' on a foulé la vendange.

Il se dit aussi d' Un robinet de cuivre qu' on met à un tonneau pour en tirer le vin, en tournant la clef qui sert à en boucher ou à en ouvrir le passage.

CANNELLIER. s. m.

CANNELLIER. s. m. T. de Botan. L' espèce de laurier dont on tire la cannelle. Plusieurs savants ont cru que le cannellier était le cinnamome des anciens.

CANNELURE. s. f.

CANNELURE. s. f. T. d' Archit. Il désigne Ces espèces de petits canaux ou sillons creusés du haut en bas à la surface d' une colonne, d' un pilastre, ou de quelque autre objet. La cannelure orne bien une colonne. Les cannelures des consoles et des gaînes sont plus petites à une extrémité qu' à l' autre. Cannelures à vive arête. Cannelures à côte. Cannelures ornées.

Il se dit, en Botanique, Des stries profondes qu' on remarque sur la tige de certaines plantes. La tige de la bette a des cannelures.

Il se dit, en Chirurgie, d' Une gouttière ou sillon pratiqué sur divers instruments.

CANNETILLE. s. f.

CANNETILLE. s. f. Petite lame très-fine d' or ou d' argent tortillé. Cannetille d' or ou d' argent. Il y a beaucoup de cannetille dans cette broderie.

CANNETTE. s. f.

CANNETTE. s. f. Voyez CANNELLE.

CANNIBALE. s. m.

CANNIBALE. s. m. Nom donné aux anthropophages d' Amérique.

Il se dit, par extension, de Tout homme cruel et féroce. Une joie de cannibales. C' est un vrai cannibale.

CANON. s. m.

CANON. s. m. Pièce d' artillerie qui sert à lancer des boulets. Canon de fonte. Canon de fer, de bronze. Canon de batterie. Une batterie de canons. Canon renforcé. L' âme, la bouche, la lumière, la culasse du canon. L' affût d' un canon. Monter, charger, braquer, pointer, tirer le canon. Le bruit du canon. Le recul du canon. Enclouer un canon. Un coup de canon. Une volée de canon. Poudre à canon. Une muraille à l' épreuve du canon. Un vaisseau armé de cent vingt canons, ou simplement, Un vaisseau de cent vingt canons.

Il se dit aussi, collectivement, Des canons d' une armée ou d' une place. On a pris le canon des ennemis. Le gros canon. Il leur manquait du canon. Être hors de la portée du canon. Se tenir sous le canon de la place.

Cette ville n' a pas attendu le canon, Elle s' est rendue sans attendre que le canon des assiégeants fût en batterie et qu' on l' attaquât dans les formes.

CANON

CANON signifie encore, Cette partie des autres armes à feu où l' on met la poudre et la balle ou le plomb. Le canon d' un pistolet, d' un fusil. Canon cannelé. Canon rayé. Canon tordu.

Il désigne aussi, par analogie, Le corps d' une seringue.

CANON

CANON se disait autrefois d' Une pièce de toile, ronde, fort large, et souvent ornée de dentelle, qu' on attachait au-dessous du genou. Les canons étaient fort à la mode du temps de Louis XIV.

Il se dit encore de Chacune des deux parties d' un pantalon, d' une culotte, d' un caleçon. Les canons de cette culotte sont trop larges.

CANON

CANON en termes d' Art vétérinaire, La partie de la jambe du cheval comprise entre le genou et le boulet.

Il désigne aussi, en termes d' Équitation, Chacune des deux parties du mors qui appuient sur les barres.

CANON

CANON se dit encore, dans les Arts, de Plusieurs objets dont les usages diffèrent, mais qui sont en général ou cylindriques ou forés.

En termes d' Impr., Triple canon, double gros canon, gros canon, Les trois plus gros caractères après la Grosse nonpareille. On appelle Petit canon, Le sixième caractère en partant de la grosse nonpareille. Ces dénominations vieillissent: on désigne plus exactement aujourd' hui la grosseur des caractères en indiquant leurs mesures par points typographiques. Voyez POINT.

CANON. s. m.

CANON. s. m. Règle, décret. Il ne désigne proprement que Les décisions des conciles touchant la foi et la discipline. Les canons de l' Église. Les saints canons. Cela est contre les canons. Les canons de tel concile.

Droit canon, La science du droit ecclésiastique, fondé sur les canons de l' Église, sur les décrétales des papes, etc. Docteur en droit canon. École de droit canon. Étudier en droit canon. Corps du droit canon, Recueil des canons de l' Église, des décrétales des papes, etc. En ce sens, Canon est adjectif.

Canon des Écritures, Le catalogue des livres qui sont reconnus pour divinement inspirés, et qui composent le corps de l' Écriture sainte. Les protestants rejettent certains livres comme n' étant pas du canon des Écritures. On dit de même, Le canon des juifs, le canon des chrétiens, Les livres que les juifs, que les chrétiens reçoivent comme divinement inspirés.

CANON

CANON se dit également, chez les Catholiques, Du catalogue des saints reconnus et canonisés par l' Église.

En termes de Chronologie, Canon pascal, Table des fêtes mobiles, dressée pour plusieurs années.

CANON

CANON se dit aussi Des prières qui commencent immédiatement après la préface de la messe, et qui contiennent les paroles sacramentelles, et d' autres oraisons, jusqu' à la communion exclusivement. Le canon de la messe.

Il se dit également Du tableau écrit ou imprimé que l' on met sur l' autel vis-à-vis du prêtre, et qui contient quelques prières de la messe. Canon enluminé.

CANON

CANON en termes de Musique, Sorte de fugue qu' on appelle perpétuelle, parce que les voix, partant l' une après l' autre, répètent sans cesse le même chant. Canon à trois voix.

Il se disait aussi, dans l' ancienne Musique, d' Une méthode pour déterminer les intervalles des sons, et de L' instrument qui servait à déterminer ces intervalles. Voyez MONOCORDE.

CANONIAL, ALE. adj.

CANONIAL, ALE. adj. Il n' est guère usité que dans les locutions suivantes:

Heures canoniales, Certaines parties du bréviaire que l' Église récite à diverses heures du jour.

Office canonial, Tout l' office que les chanoines chantent dans l' église.

Maison canoniale, Maison affectée à une prébende de chanoine. Les maisons canoniales d' un cloître.

Vie canoniale, Celle qui est prescrite aux chanoines rassemblés en communauté.

CANONICAT. s. m.

CANONICAT. s. m. Bénéfice d' un chanoine dans une église cathédrale ou collégiale. Obtenir un canonicat. Postuler un canonicat. On lui a donné un canonicat.

Fig. et fam., C' est un canonicat, un vrai canonicat, se dit D' un emploi qui exige peu de travail, qui cause peu de fatigue.

CANONICITÉ. s. f.

CANONICITÉ. s. f. Qualité de ce qui est canonique. La canonicité des livres saints.

CANONIQUE. adj. des deux genres

CANONIQUE. adj. des deux genres Qui est selon les canons. Doctrine canonique. Mariage canonique.

Droit canonique, se dit quelquefois, improprement, pour Droit canon.

Livres canoniques, Ceux qui sont contenus dans le canon des livres de l' Écriture sainte.

Fam., Ce que vous avez fait là, ce que vous dites, n' est pas canonique, n' est pas trop canonique, se dit D' une action ou d' un propos qui est peu conforme aux bonnes règles.

CANONIQUEMENT. adv.

CANONIQUEMENT. adv. Selon les canons. Il vit canoniquement. Un mariage fait canoniquement. Une élection faite canoniquement.

CANONISATION. s. f.

CANONISATION. s. f. Cérémonie, déclaration solennelle par laquelle le pape met dans le catalogue des saints une personne morte en odeur de sainteté. Le procès-verbal de la canonisation. La canonisation de saint Louis.

CANONISER. v. a.

CANONISER. v. a. Mettre dans le catalogue des saints, suivant les règles et avec les cérémonies pratiquées par l' Église. Il est béatifié, mais il n' est pas encore canonisé. Le pape l' a canonisé.

Il se dit quelquefois figurément, et signifie, Louer comme une chose sainte ou digne d' un saint. Je ne prétends pas canoniser cette action. Ce sens est familier.

CANONISÉ, ÉE. participe

CANONISÉ, ÉE. participe

CANONISTE. s. m.

CANONISTE. s. m. Celui qui est savant en droit canon. Tous les canonistes demeurent d' accord... Il est grand canoniste.

CANONNADE. s. f.

CANONNADE. s. f. Plusieurs coups de canon tirés à la fois, ou de suite. Les deux flottes se séparèrent après quelques canonnades. Une vive canonnade. Le bruit de la canonnade.

CANONNAGE. s. m.

CANONNAGE. s. m. Art du canonnier. On l' emploie surtout en termes de Marine militaire. Un marin exercé au canonnage des bâtiments.

CANONNER. v. a.

CANONNER. v. a. Battre à coups de canon. Canonner une place. Canonner un camp, un retranchement. On l' emploie aussi avec le pronom personnel, comme verbe réciproque. Les deux armées se canonnèrent longtemps avant que d' en venir aux mains.

CANONNÉ, ÉE. participe

CANONNÉ, ÉE. participe

CANONNIER. s. m.

CANONNIER. s. m. Celui dont la profession est de servir le canon. Bon canonnier. Canonnier pointeur. Canonnier boute-feu.

En termes de Marine, Maître canonnier, Celui qui est chargé de diriger le service de l' artillerie d' un vaisseau.

CANONNIÈRE. s. f.

CANONNIÈRE. s. f. Il se disait autrefois d' Une meurtrière ouverte dans une muraille pour tirer des coups de fusil sans être vu.

Il s' est dit aussi d' Une sorte de tente qui était principalement à l' usage des canonniers.

Il se dit maintenant d' Une petite tente faite en forme de toit, et qui n' a point de murailles comme les tentes ordinaires. Une canonnière sert ordinairement à quatre soldats.

Adjectiv., Chaloupe canonnière, Petit bâtiment à fond plat, armé d' un ou de plusieurs canons. On dit quelquefois substantivement, dans le même sens, Une canonnière.

CANONNIÈRE

CANONNIÈRE se dit encore d' Une espèce de jouet fait d' un petit bâton de sureau dont on a ôté la moelle, et dont les enfants se servent pour chasser, par le moyen d' un piston, de petits tampons de filasse ou de papier.

CANOT. s. m.

CANOT. s. m. Petit bateau fait d' écorce d' arbres, ou du tronc d' un seul arbre creusé. Les canots des sauvages.

Il se dit également d' Une embarcation légère, sans pont, à voiles et à rames, destinée au service d' un bâtiment. Mettre un canot à la mer. Il y a tant de canots à bord de ce vaisseau. Un grand canot. Un petit canot.

CANOTIER. s. m.

CANOTIER. s. m. T. de Marine. Matelot de l' équipage d' un canot.

CANTABILE

CANTABILE (En prononçant, on fait sentir légèrement un accent aigu sur l' E.) adj. italien qui signifie, Facile à chanter: nous en avons fait, dans le langage musical, un substantif masculin servant à indiquer Le caractère d' un morceau de musique dont la mélodie agréable, et surtout expressive, procède par des sons un peu lents, qui permettent a une belle voix de développer toute son étendue. J' aime ce cantabile, il est charmant, il est favorable à la voix. Un beau cantabile est préférable à tous ces grands airs à roulades.

CANTAL. s. m.

CANTAL. s. m. Sorte de fromage estimé qui se fait en Auvergne.

CANTALOUP. s. m.

CANTALOUP. s. m. Sorte de melon à côtes saillantes et rugueuses. Manger un cantaloup.

CANTATE. s. f.

CANTATE. s. f. Petit poëme fait pour être mis en musique, composé de récitatifs et d' airs. Belle cantate. Les cantates de J. B. Rousseau.

Il se dit aussi de La musique composée pour un poëme de ce genre.

CANTATILLE. s. f.

CANTATILLE. s. f. Petite cantate. Il se dit Du poëme et de la musique. Chanter une cantatille.

CANTATRICE. s. f.

CANTATRICE. s. f. Chanteuse de profession. Il se dit Des femmes qui ont acquis quelque célébrité dans l' art du chant. Cantatrice italienne. Célèbre, grande, habile cantatrice.

CANTHARIDE. s. f.

CANTHARIDE. s. f. Espèce d' insecte coléoptère, dont on fait souvent usage en médecine, surtout pour les vésicatoires. Appliquer un emplâtre de cantharides. Appliquer des cantharides. Prendre des cantharides. On dit quelquefois adjectivement, Mouche cantharide, bien que cet insecte ne soit pas une mouche.

CANTINE. s. f.

CANTINE. s. f. Petit coffre divisé par compartiments, pour porter des bouteilles ou des fioles en voyage.

Il se dit aussi, dans les places de guerre, dans les prisons, etc., Du lieu où l' on vend du vin ou d' autres boissons aux soldats, aux prisonniers, etc. Tenir une cantine. En temps de guerre, il y a des cantines ambulantes à la suite des troupes.

CANTINIER, IÈRE. s.

CANTINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient une cantine.

CANTIQUE. s. m.

CANTIQUE. s. m. Chant consacré à la gloire de Dieu, en action de grâces. Entonner un cantique. Le cantique de Moïse. Cantique d' action de grâces. Le cantique de la sainte Vierge. Le cantique de Siméon.

Cantique des Cantiques, Un des livres de Salomon, contenant une espèce d' épithalame spirituel et mystique.

Cantiques spirituels, Chansons faites sur des sujets de dévotion. Les paroles, l' air d' un cantique. Un recueil, un livre de cantiques.

CANTON. s. m.

CANTON. s. m. Certaine partie d' un pays, considérée comme distincte du reste de ce pays. Il n' y a dans cette province qu' un canton où l' on recueille du vin. Je ne suis établi que depuis peu dans ce canton. Les cantons voisins des frontières. On dit dans un sens analogue, en termes d' Eaux et Forêts, Un canton de bois, Une certaine étendue de bois.

Il se dit particulièrement de Certaines subdivisions administratives du territoire français. Les arrondissements sont divisés par cantons. Arrondissement de... canton de... Il y a un juge de paix par canton.

Il se dit encore Des États qui composent le corps helvétique. Le canton de Zurich. Le canton de Berne. Il y avait autrefois treize cantons suisses. Les vingt-deux cantons. Les louables cantons. Les cantons catholiques. Les cantons protestants.

CANTON

CANTON en termes de Blason, se dit d' Un quartier qui est moindre que le quartier ordinaire de l' écu. Il se dit encore Des parties dans lesquelles un écu est partagé par les pièces dont il est chargé. Il porte d' or au canton d' azur. Il porte une croix d' or et une étoile à chaque canton.

CANTONADE. s. f.

CANTONADE. s. f. T. de Théâtre. L' intérieur des coulisses. Parler à la cantonade, Parler à un personnage qui n' est pas vu des spectateurs.

CANTONAL, ALE. adj.

CANTONAL, ALE. adj. Qui appartient au canton. Contingent cantonal. Comité cantonal. Fête cantonale.

CANTONNÉ, ÉE. adj.

CANTONNÉ, ÉE. adj. Il se dit, en Architecture, D' un bâtiment dont les encognures sont ornées d' une colonne, d' un pilastre, de chaînes de pierres dont les assises sont marquées par des refends, des bossages.

Il se dit, en termes de Blason, Des pièces accompagnées, dans les cantons de l' écu, de quelques autres figures. Croix cantonnée de quatre étoiles.

CANTONNEMENT. s. m.

CANTONNEMENT. s. m. État des troupes cantonnées, ou Lieu dans lequel elles se cantonnent. Quartiers de cantonnement. Mettre des troupes en cantonnement. Être en cantonnement. Choisir de bons cantonnements. Rentrer dans ses cantonnements. Le général a visité ces cantonnements.

CANTONNER. v. a.

CANTONNER. v. a. T. de Guerre. Distribuer des troupes dans plusieurs villages. Cantonner des troupes. Autrefois on cantonnait surtout avant l' ouverture de la campagne, ou avant l' entrée en quartier d' hiver.

Il s' emploie aussi neutralement, et se dit Des troupes mêmes que l' on cantonne. Les troupes commencèrent à cantonner. Faire cantonner des troupes.

Il se met quelquefois avec le pronom personnel, et signifie alors, Se retirer dans un canton pour y être en sûreté. Il se dit proprement D' un petit nombre de gens qui se fortifient contre un plus grand nombre. Les rebelles s' étaient cantonnés dans un coin de la province. Les bourgeois se cantonnèrent contre les troupes.

CANTONNÉ, ÉE. participe

CANTONNÉ, ÉE. participe Il trouva des troupes cantonnées dans tous les villages.

CANTONNIER. s. m.

CANTONNIER. s. m. Homme employé par l' administration pour travailler à l' entretien des routes.

CANTONNIÈRE. s. f.

CANTONNIÈRE. s. f. Pièce de la tenture d' un lit à colonnes, qui couvre les colonnes du pied du lit, et qui passe par-dessus les rideaux. Les lits à la moderne n' ont point de cantonnières.

Il se dit aussi Des tentures qui passent par-dessus les rideaux d' une fenêtre, et qu' on arrange de différentes manières.

CANULE. s. f.

CANULE. s. f. Petit tuyau qu' on adapte au bout d' une seringue.

Il signifie aussi, Une sorte de tuyau ou robinet de bois qu' on met à un tonneau en perce.

Il se dit également, en Chirurgie, de Certains instruments allongés, cylindriques, creux, faits de différentes matières, qui servent à injecter, à tenir ouvertes des plaies profondes, à placer des ligatures, etc.

CAOLIN. s. m.

CAOLIN. s. m. Voyez KAOLIN.

CAOUTCHOUC. s. m.

CAOUTCHOUC. s. m. Gomme élastique. Voyez GOMME.

CAP. s. m.

CAP. s. m. (On prononce le P.) Tête. Il n' est d' usage en ce sens que dans les phrases suivantes: De pied en cap; armé de pied en cap. Parler cap à cap. Cette dernière phrase a vieilli.

Cheval cap de more, Cheval d' un poil rouan, dont la tête et les extrémités sont noires.

CAP

CAP en termes de Géographie, Promontoire, pointe de terre élevée qui s' avance dans la mer. Le cap de Bonne-Espérance. Doubler un cap.

CAP

CAP en termes de Marine, La proue, l' avant d' un bâtiment, considéré par rapport à la direction qu' on lui donne quand on navigue. Avoir, porter le cap à terre, au large. Avoir le cap en route. Avoir le cap au nord. Etc.

CAPABLE. adj. des deux genres

CAPABLE. adj. des deux genres Il se dit Des choses considérées par rapport à leur capacité intérieure; et, dans cette acception, il n' est guère usité qu' avec Tenir ou Contenir. Cette salle est capable de contenir tant de personnes. Ce vase est capable de tenir tant de pintes.

Il signifie aussi, Qui est en état de faire une chose. Serez-vous capable de porter ce fardeau? Votre cheval n' est pas capable de traîner cette voiture. Cette digue n' est pas capable de résister à la violence des flots. L' esprit de l' homme n' est pas capable de concevoir l' infini.

Il signifie particulièrement, en parlant Des personnes, Qui a de l' aptitude, des dispositions à quelque chose: on le dit soit en bien, soit en mal. C' est un homme capable de gouverner. C' est un homme capable des plus grandes choses. Il n' est capable de rien. Votre fils est capable d' affaires. Seriez-vous capable d' une telle action? Il est capable de vous desservir auprès d' elle. Cet homme est capable d' amitié, de reconnaissance. Une âme ambitieuse est rarement capable de modération. Il n' est pas capable de manquer à sa parole.

Il est capable de tout, Il peut s' acquitter très-bien de toutes sortes d' emplois. Cela se dit plus ordinairement D' un homme téméraire, furieux, ou D' un homme méchant, et signifie alors, Il peut se porter aux plus grands excès, aux actions les plus noires.

Il n' est pas capable de raison, il n' est pas capable d' entendre quelque chose, Il n' est pas en disposition, en humeur, en état d' entendre raison, d' écouter ce qu' on a à lui dire.

CAPABLE

CAPABLE se dit aussi en parlant De la capacité légale. Être capable de recevoir, de disposer entre-vifs, ou par testament. Être capable de contracter. Il est en âge, il est capable d' exercer cet emploi.

CAPABLE

CAPABLE se dit quelquefois absolument pour Habile, intelligent. C' est un homme capable, très-capable. Mettre une affaire entre les mains d' une personne capable.

Fam., Prendre, avoir l' air capable, Prendre, avoir l' air d' un homme qui présume trop de son habileté. Substantivement, Faire le capable, Faire l' habile homme.

CAPABLE

CAPABLE signifie aussi, Qui peut produire tel ou tel effet, amener tel ou tel résultat; et, en ce sens, il ne se dit que Des choses. Cette maladie est capable de le tuer. Un pareil événement est capable de changer la face des affaires. Cette démarche est capable de vous nuire. J' eus recours à tout ce qui me semblait capable de l' émouvoir. Il prit toutes les mesures capables d' assurer l' exécution de son entreprise.

CAPACITÉ. s. f.

CAPACITÉ. s. f. La profondeur et la largeur d' une chose, considérée comme contenant, ou pouvant contenir. La capacité d' un vaisseau. La capacité du cerveau. La capacité de l' estomac.

Il signifie, en parlant Des personnes, Habileté, aptitude. Avoir beaucoup de capacité, une grande, une vaste capacité. Avoir peu de capacité. Manquer de capacité. Faute de capacité. Juger de la capacité d' un homme par ses ouvrages.

La capacité de l' esprit, L' étendue et la portée de l' esprit. Selon la capacité de son esprit.

CAPACITÉ

CAPACITÉ en termes de Jurisprudence, se dit de La faculté qu' une personne a de contracter, de disposer, de donner ou de recevoir, soit par actes entre-vifs, soit par testament, etc. La capacité des parties contractantes est une des conditions voulues pour la validité de tout contrat. La capacité d' un donataire est jugée par les lois existantes à l' époque de la donation.

En Matière bénéficiale, Les titres et capacités d' un ecclésiastique, Les actes et pièces qui servent à montrer qu' il est capable de posséder le bénéfice qu' il demande.

CAPARAÇON. s. m.

CAPARAÇON. s. m. Sorte de couverture qu' on met sur les chevaux. Caparaçon de toile. Mettre un caparaçon à un cheval.

CAPARAÇONNER. v. a.

CAPARAÇONNER. v. a. Mettre un caparaçon. Il faut caparaçonner ce cheval.

CAPARAÇONNÉ, ÉE. participe

CAPARAÇONNÉ, ÉE. participe Un cheval caparaçonné.

CAPE. s. f.

CAPE. s. f. Manteau à capuchon qui était fort en usage autrefois. Cape de Béarn. Ces bergers portent des capes.

Prov. et fig., N' avoir que la cape et l' épée, se disait autrefois D' un gentilhomme, d' un cadet de bonne maison qui n' avait point de bien. On le dit encore D' une personne ou d' une chose qui n' a qu' un mérite apparent et superficiel. Cela n' a que la cape et l' épée. C' est un mérite qui n' a que la cape et l' épée.

Prov. et fig., Rire sous cape, Éprouver une satisfaction maligne, qu' on cherche à dissimuler.

CAPE

CAPE se dit aussi d' Une couverture de tête dont les femmes se servent en quelques provinces, contre le vent et la pluie. Cape de camelot. Cape de taffetas. Cape de toile cirée. Sortir en cape.

CAPE

CAPE en termes de Marine, Situation d' un bâtiment qui a la barre du gouvernail sous le vent, et qui ne conserve que très-peu de voiles, afin de présenter le côté et de ne plus faire de route. Mettre à la cape. Être à la cape. Un bâtiment qui tient la cape est sans sillage et dérive beaucoup.

CAPELAN. s. m.

CAPELAN. s. m. On appelle ainsi, par mépris, Un prêtre pauvre ou cagot, qui ne s' attire pas le respect dû à son caractère. Ce n' est qu' un capelan. Il a vieilli.

CAPELAN

CAPELAN désigne aussi, Un petit poisson de mer, dont la chair est douce, tendre et de bon goût. Le capelan est commun dans la Méditerranée. Les pêcheurs de morue se servent de capelans pour appât. Dans ce sens, quelques-uns écrivent, Caplan.

CAPELET. s. m.

CAPELET. s. m. T. d' Art vétérinaire. Espèce de loupe, de tumeur qui vient au train de derrière du cheval, à l' extrémité du jarret.

CAPELINE. s. f.

CAPELINE. s. f. Espèce de chapeau dont les femmes se servaient contre le soleil.

CAPENDU. s. m.

CAPENDU. s. m. Espèce de pomme rouge.

CAPERON. s. m.

CAPERON. s. m. Voyez CAPRON.

CAPILLAIRE. adj. des deux genres

CAPILLAIRE. adj. des deux genres (On prononce les L sans les mouiller.) Délié comme des cheveux. Il se dit principalement, en termes de Botanique, De certaines parties des plantes. Racines capillaires. Feuilles capillaires.

Il se dit, en termes de Physique et d' Anatomie, Des tubes, des vaisseaux qui sont d' un très-petit calibre. L' ascension de l' eau dans les tubes capillaires. Veines, vaisseaux capillaires.

Plantes capillaires, ou simplement et mieux, Capillaires, se dit de Certaines fougères, dont on fait usage en médecine. Le capillaire noir. Le capillaire du Canada. Le capillaire de Montpellier. L' adiante, le cétérac, sont des capillaires. Sirop de capillaire.

CAPILOTADE. s. f.

CAPILOTADE. s. f. Sorte de ragoût fait de plusieurs morceaux de viandes déjà cuites. Bonne capilotade. Faire une capilotade de perdrix, de poulets.

Fig. et fam., Mettre quelqu' un en capilotade, L' accabler de coups; et, au sens moral, Médire de quelqu' un sans aucun ménagement, le déchirer par des médisances outrées.

CAPISCOL. s. m.

CAPISCOL. s. m. Dignité de chapitre, dans quelques provinces, qui répond au titre de doyen.

CAPITAINE. s. m.

CAPITAINE. s. m. Chef d' une compagnie de gens de guerre, soit à pied, soit à cheval. Capitaine d' infanterie, de cavalerie, de gendarmes, de carabiniers, de dragons, etc. Capitaine des gardes. Capitaine réformé. Capitaine en pied. Capitaine-lieutenant. Capitaine commandant. Le grade de capitaine.

Capitaine-lieutenant, se disait, dans la Maison du roi ou des princes, de Celui qui commandait une compagnie dont le roi, la reine, ou un prince était censé capitaine. On donnait également ce titre Au lieutenant de la compagnie colonelle d' un régiment d' infanterie.

CAPITAINE

CAPITAINE se dit aussi de Celui qui commande un bâtiment de guerre ou de commerce. Capitaine de vaisseau, de frégate. Capitaine en second. Le capitaine d' un bâtiment marchand. Capitaine marchand. Capitaine au long cours.

Capitaine de pavillon, Celui qui commande le vaisseau monté par un contre-amiral ou par un vice-amiral.

Capitaine d' armes. Voyez ARMES.

Capitaine de port, Officier préposé à la police maritime d' un port de commerce.

CAPITAINE

CAPITAINE se disait autrefois de Celui qui commandait dans certaines maisons royales. Capitaine de Fontainebleau. Capitaine de Saint-Germain. Capitaine de Vincennes. On dit aujourd' hui, Gouverneur.

Capitaine des chasses, Celui qui avait le soin de ce qui regarde la chasse dans une certaine étendue de pays. On dit dans un sens analogue, Capitaine de louveterie.

Capitaine de voleurs, capitaine de bohèmes, etc., Le chef d' une troupe de voleurs, de bohèmes, etc.

CAPITAINE

CAPITAINE se dit aussi d' Un général d' armée, par rapport aux qualités nécessaires pour le commandement. Ce roi était un grand capitaine. Sage capitaine. Capitaine expérimenté. Vaillant capitaine. Vieux capitaine. Ce général était plus soldat que capitaine. Ce n' était pas un capitaine.

CAPITAINERIE. s. f.

CAPITAINERIE. s. f. Charge de capitaine d' une maison royale, d' un château, etc., ou de capitaine des chasses. Capitainerie de Fontainebleau. Voyez CAPITAINE.

Capitainerie des chasses, L' étendue de la juridiction d' un capitaine des chasses. Cette terre était dans la capitainerie de Saint-Germain.

CAPITAINERIE

CAPITAINERIE dans quelques maisons royales, désignait, Le lieu affecté au logement du capitaine du château et des chasses. Loger à la capitainerie.

CAPITAL, ALE. adj.

CAPITAL, ALE. adj. Principal. C' est là le point capital de l' affaire. Affaire capitale. Cette clause est capitale dans le contrat. Défaut capital.

En termes de Peinture, Tableau capital, Tableau d' un peintre célèbre, qui se distingue des autres productions du même artiste par son étendue, sa perfection ou son prix.

Les sept péchés capitaux, Les sept péchés mortels.

Ennemi capital, Ennemi juré, ennemi mortel.

En Matière criminelle, Crime capital, Crime qui mérite le dernier supplice. Peine capitale, Toute peine qui entraîne la mort naturelle ou la mort civile. Condamner quelqu' un à la peine capitale, Le condamner à mort.

Ville capitale, ou substantivement, Capitale, La ville principale d' un État, d' une province. La ville capitale d' un royaume. Rouen était la capitale de la Normandie. Il a visité toutes les capitales de l' Europe. Le roi est rentré dans sa capitale. Nous irons passer quelques mois dans la capitale.

Lettre capitale, ou substantivement, Capitale, Grande lettre, lettre majuscule. Les capitales se mettent au commencement des chapitres, des phrases, des noms propres, etc. En termes d' Imprimerie, Petites capitales, grandes capitales.

CAPITAL

CAPITAL employé substantivement, signifie, Le principal d' une dette, d' une rente. Il a payé les intérêts, mais il doit encore le capital. Le capital d' une rente perpétuelle devient exigible en cas de faillite du débiteur.

Il se dit aussi d' Un fonds commercial, des sommes que l' on fait valoir dans quelque entreprise. Augmenter, doubler son capital, ses capitaux. Le capital de la société s' élève à tant.

CAPITAUX

CAPITAUX au pluriel, se dit quelquefois, en termes de Finances, Des sommes en circulation, des quantités considérables d' argent, des valeurs disponibles. Les capitaux sont rares. Il possède d' immenses capitaux.

CAPITAL

CAPITAL se dit encore, au figuré, de Ce qu' il y a de principal, de plus important. Le capital est de travailler sérieusement à son salut.

Faire son capital de quelque chose, En faire sa principale occupation, son principal objet. Il fait son capital de l' étude. Je fais mon capital de cette affaire. Ce sens a vieilli.

CAPITALISTE. s. des deux genres

CAPITALISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui a des capitaux, des sommes d' argent considérables, et qui les fait valoir dans les entreprises de commerce, d' agriculture, de manufacture ou de finance. Riche capitaliste. Ce capitaliste a des fonds dans de grandes entreprises.

CAPITAN. s. m.

CAPITAN. s. m. T. de mépris. Rodomont, fanfaron qui se vante d' une bravoure qu' il n' a point.

CAPITANE. s. et adj. f.

CAPITANE. s. et adj. f. Nom qu' on donnait autrefois à la première galère d' une armée navale. La capitane. La galère capitane.

CAPITAN-PACHA. s. m.

CAPITAN-PACHA. s. m. Amiral turc, chef des forces navales de l' empire ottoman.

CAPITATION. s. f.

CAPITATION. s. f. Taxe par tête. Payer la capitation.

CAPITEUX, EUSE. adj.

CAPITEUX, EUSE. adj. Qui porte à la tête. Il ne se dit que Des liqueurs fermentées. Le vin nouveau est capiteux. Liqueur capiteuse.

CAPITOLE. s. m.

CAPITOLE. s. m. Nom d' un ancien édifice ou temple de Rome, consacré à Jupiter, qui fut surnommé, par cette raison, Jupiter Capitolin. Dans la plupart des colonies romaines, le principal temple s' appelait Capitole.

CAPITOLIN. adj. m.

CAPITOLIN. adj. m. Du Capitole. Jupiter Capitolin. Jeux Capitolins.

Fastes capitolins, Tables de marbre qui furent trouvées à Rome en 1547, et qui contenaient la suite des consuls, depuis l' an 250 de Rome jusqu' à l' an 765.

CAPITON. s. m.

CAPITON. s. m. Soie grossière dont on se sert pour divers ouvrages. Ce n' est pas de la fine soie, ce n' est que du capiton.

CAPITOUL. s. m.

CAPITOUL. s. m. Nom que l' on donnait autrefois aux échevins ou officiers municipaux de Toulouse. L' office de capitoul anoblissait.

CAPITOULAT. s. m.

CAPITOULAT. s. m. Dignité de capitoul.

CAPITULAIRE. adj. des deux genres

CAPITULAIRE. adj. des deux genres Appartenant au chapitre, à une assemblée de chanoines ou de religieux. Acte capitulaire. Résolution capitulaire. Assemblée capitulaire.

CAPITULAIRE. s. m.

CAPITULAIRE. s. m. Ordonnance, règlement sur les matières civiles, criminelles et ecclésiastiques, rédigé par chapitres. Il n' est guère usité qu' au pluriel, et dans ces phrases, Les Capitulaires de Charlemagne, les Capitulaires de Charles le Chauve, etc., Les constitutions faites par Charlemagne, par Charles le Chauve et par les autres rois de la seconde race, sur ces sortes de matières.

CAPITULAIREMENT. adv.

CAPITULAIREMENT. adv. En chapitre. Les chanoines, les religieux capitulairement assemblés.

CAPITULANT. adj. m.

CAPITULANT. adj. m. Qui a voix dans un chapitre. Chanoine capitulant. Religieux capitulant.

Il est aussi substantif. Les capitulants assemblés pour l' élection.

CAPITULATION. s. f.

CAPITULATION. s. f. T. de Guerre. Composition, le traité qu' on fait pour la reddition d' une place, d' un poste, ou pour mettre bas les armes. La capitulation d' une ville. Les articles de la capitulation. Ce qui est porté par la capitulation. Une capitulation honorable, avantageuse. Faire sa capitulation. Tenir la capitulation. Violer la capitulation. Dresser, signer la capitulation. Recevoir à capitulation. La capitulation en rase campagne est regardée comme déshonorante.

Il se disait particulièrement en Allemagne Des conditions que les électeurs, dans la vacance de l' Empire, proposaient à celui qui avait été élu empereur, et qu' il signait avant que d' être reconnu. La capitulation impériale.

Il se dit aussi d' Une convention en vertu de laquelle les sujets d' une puissance jouissent de certains priviléges dans les États d' une autre. Les droits et les devoirs des troupes suisses au service de France étaient réglés par une capitulation, par des capitulations. Annuler une capitulation, des capitulations.

CAPITULATION

CAPITULATION se dit encore, familièrement, Des moyens de rapprochement et de conciliation qu' on propose dans une affaire. On en vint à bout par capitulation. Cet homme n' entend à aucune capitulation en fait d' intérêt. On finit par l' amener à une capitulation.

Fig., Capitulation de conscience, se dit en parlant D' une personne qui compose avec sa conscience, qui cherche à dissiper ses scrupules par des motifs tirés de la nécessité, de la bienséance, etc.

CAPITULE. s. m.

CAPITULE. s. m. T. de Liturgie. Espèce de petite leçon qui se dit à la fin de certains offices.

CAPITULER. v. n.

CAPITULER. v. n. Parlementer, traiter de la reddition d' une place, d' un poste. Battre la chamade pour capituler. La ville capitula après huit jours de tranchée ouverte. On ne put les forcer dans le poste où ils s' étaient retranchés, et ils obtinrent de capituler honorablement. On capitule quelquefois en rase campagne.

Prov. et fig., Ville qui capitule est à demi rendue, Quand on écoute des propositions, on est près de les accepter.

CAPITULER

CAPITULER signifie aussi, familièrement, Entrer en traité sur quelque affaire, sur quelque démêlé, venir à accommodement. Il commence à se défier de son droit, il demande à capituler.

Capituler avec sa conscience, Prendre une résolution peu délicate, en s' efforçant de se persuader qu' on est dans un cas d' exception, ou que des circonstances impérieuses ne permettent pas d' agir autrement.

CAPLAN. s. m.

CAPLAN. s. m. Poisson. Voyez CAPELAN.

CAPON. s. m.

CAPON. s. m. Hypocrite, qui cherche à tromper, qui dissimule pour arriver à ses fins. Faire le capon. Il est familier et peu usité.

Il se dit aussi d' Un joueur rusé, fin, et appliqué à prendre toute sorte d' avantages aux jeux d' adresse. C' est un vrai capon, un franc capon. Il est capon à ce jeu-là.

Il signifie encore, Poltron, lâche. Il s' est montré bien capon. Dans ces deux derniers sens, il est populaire.

CAPON. s. m.

CAPON. s. m. T. de Marine. Palan muni d' un crochet de fer qui sert à hisser l' ancre au bossoir.

CAPONNER. v. n.

CAPONNER. v. n. User de finesse au jeu, et être attentif à y prendre toute sorte d' avantages. Caponner au jeu.

Il signifie aussi, Montrer de la poltronnerie. Il caponne et n' ose pas avancer. Dans les deux sens, il est populaire.

CAPONNER. v. a.

CAPONNER. v. a. Terme de Marine. Il ne s' emploie que dans cette phrase, Caponner l' ancre, La retirer de l' eau, et la hisser au bossoir, à l' aide du capon.

CAPONNÉ, ÉE. participe

CAPONNÉ, ÉE. participe

CAPONNIÈRE. s. f.

CAPONNIÈRE. s. f. T. de Fortification. Logement creusé en terre, qu' on fait ordinairement dans des fossés secs, et où il peut tenir quinze ou vingt fusiliers qui tirent presque à rez-de-chaussée sans être vus. On fit un feu continuel des caponnières de cette place.

CAPORAL. s. m.

CAPORAL. s. m. Sous-officier de la moindre classe, dans l' infanterie: il est immédiatement au-dessous du sergent, et commande une escouade. C' est ordinairement le caporal qui pose et lève les sentinelles. Caporal de consigne. Caporal de pose. Le caporal du poste. Les caporaux d' une compagnie. Il fut fait caporal.

CAPOT. adj. des deux genres et des deux nombres

CAPOT. adj. des deux genres et des deux nombres T. du Jeu de piquet. Il se dit D' un joueur qui ne fait aucune levée. Être capot.

Fig. et fam., Être capot, demeurer capot, Demeurer confus et interdit auprès de quelqu' un, ou Se voir frustré de son espérance. Il a été bien capot de se voir reconnu. Elle est demeurée capot.

Faire capot, Faire toutes les levées, toutes les mains.

En termes de Marine, Faire capot, se dit D' un petit bâtiment qui chavire, qui sombre. La chaloupe fit capot à une lieue du rivage. Un coup de vent nous fit faire capot.

CAPOTE. s. f.

CAPOTE. s. f. Espèce de cape ou de grand manteau d' étoffe grossière, auquel est attaché un capuchon. Dans le mauvais temps, les sentinelles ont ordinairement une capote. Capote contre la pluie. Capote de forçat. Etc. Dans ce sens, on disait autrefois, Capot.

Il se dit également d' Une espèce de redingote à l' usage des soldats. Capote de drap beige. Le régiment a reçu des capotes neuves. À la parade, la capote doit être roulée et attachée sur le havresac au moyen de deux courroies.

Il s' est dit aussi d' Une espèce de mante que les femmes mettaient par-dessus leurs habits, et qui les couvrait depuis la tête jusqu' aux pieds. Capote de camelot. Capote de taffetas.

Il se dit encore d' Une sorte de chapeau de femme, qui est ordinairement fait d' étoffe. Cette dame a une jolie capote de percale. Une capote de crêpe, de mousseline, etc.

CÂPRE. s. f.

CÂPRE. s. f. Il se dit Des boutons à fleurs du câprier, que l' on confit ordinairement dans le vinaigre. On le dit surtout au pluriel. Manger des câpres. Un baril de câpres. De grosses câpres. Mettre des câpres dans un ragoût. Une sauce aux câpres.

Câpres capucines. Voyez CAPUCINE.

CAPRE. s. m.

CAPRE. s. m. T. de Marine. Sorte de vaisseau corsaire. Capre hollandais. Capre anglais. Il est vieux. On le disait aussi Des matelots qui allaient en course sans solde, avec l' espoir d' avoir part aux prises. Il était capre à la part.

CAPRICE. s. m.

CAPRICE. s. m. Fantaisie, boutade, inégalité d' humeur. Il se gouverne plus par caprice que par raison. Avoir des caprices. Contenter les caprices d' une personne. Être sujet aux caprices d' autrui. Dépendre des caprices d' autrui. Suivre son caprice. Les caprices de l' amour. Les caprices de la tyrannie. Les caprices de la multitude. Ce cheval a souvent des caprices. Un caprice bizarre. Un étrange caprice.

Il signifie quelquefois, Saillie d' esprit et d' imagination; et alors il peut se prendre en bonne part. Ce poëte ne compose que de caprice. Ce peintre, ce musicien travaille de caprice. Cet homme a d' heureux, de beaux, d' excellents caprices.

Il se dit aussi, figurément, Des irrégularités, des changements auxquels certaines choses sont sujettes. Les caprices de la mode, de l' usage. Les caprices du sort, de la fortune. Les caprices de la langue, du langage.

Il se dit particulièrement de Certaines compositions musicales où l' auteur s' abandonne à son inspiration, et ne suit point d' autre guide. Cet organiste, ce pianiste, ce violoniste a joué un fort beau caprice. Voyez FANTAISIE.

CAPRICIEUSEMENT. adv.

CAPRICIEUSEMENT. adv. Par caprice. Cet homme agit capricieusement.

CAPRICIEUX, EUSE. adj.

CAPRICIEUX, EUSE. adj. Qui a des caprices. Un esprit capricieux. Un homme capricieux. Une femme capricieuse. Avoir l' humeur capricieuse. Ce cheval est capricieux. Cette mule est capricieuse. Il s' emploie aussi comme substantif. C' est un capricieux, une capricieuse.

CAPRICORNE. s. m.

CAPRICORNE. s. m. T. d' Astron. Constellation zodiacale qui est entre le Sagittaire et le Verseau, et qu' on a coutume de représenter par la figure d' un bouc. La constellation du Capricorne.

Il désigne également, La dixième division du zodiaque mobile, qui, vers le temps d' Hipparque, coïncidait avec la constellation du Capricorne; mais alors on y joint la dénomination de signe. Le signe du Capricorne. Le soleil était dans le signe du Capricorne.

Le tropique du Capricorne, Le tropique austral, celui qui passe par le premier point du signe du Capricorne.

CAPRICORNE

CAPRICORNE en termes d' Entomologie, Genre d' insectes coléoptères qui sont pourvus de très-longues antennes, et dont une espèce a une forte odeur de rose.

CÂPRIER. s. m.

CÂPRIER. s. m. Arbrisseau qui porte les câpres.

CAPRISANT. adj. m.

CAPRISANT. adj. m. T. de Médec. Il se dit D' un pouls dur et inégal.

CAPRON ou CAPERON. s. m.

CAPRON ou CAPERON. s. m. Sorte de grosse fraise.

CAPSE. s. f.

CAPSE. s. f. Espèce de boîte servant au scrutin d' une compagnie. La capse de Sorbonne. Il est vieux.

CAPSULAIRE. adj. des deux genres

CAPSULAIRE. adj. des deux genres T. de Botan. Qui forme capsule. Fruit capsulaire.

Il se dit, en termes d' Anatomie, De certaines parties dépendantes de celles qu' on nomme Capsules. Ligaments capsulaires. Veines capsulaires.

CAPSULE. s. f.

CAPSULE. s. f. T. de Botan. Enveloppe sèche, et ordinairement formée de plusieurs pièces, qui renferme les semences ou graines de certaines plantes. La balsamine porte des capsules qui éclatent dès qu' on les touche. Les têtes de pavot sont des capsules. Capsule à deux, à trois loges, etc.

Il se dit, en termes d' Anatomie, de Certaines parties en forme de sacs ou de poches, de certaines enveloppes membraneuses. Capsules synoviales. Capsules articulaires. Capsule de Glisson.

CAPSULE

CAPSULE en termes de Chimie, Vase en forme de calotte, dont on se sert principalement pour l' évaporation des liquides.

CAPSULE

CAPSULE se dit encore d' Une sorte d' amorce pour les fusils à piston. Acheter des capsules.

CAPTAL. s. m.

CAPTAL. s. m. Titre connu dans notre histoire, et qui signifiait, Chef. Le captal de Buch.

CAPTATEUR. s. m.

CAPTATEUR. s. m. T. de Droit. Celui qui, par des manoeuvres artificieuses, tâche de se procurer un avantage, de surprendre un testament, une donation. Il est maintenant peu usité.

CAPTATION. s. f.

CAPTATION. s. f. T. de Droit. Insinuation artificieuse dont on se sert pour se procurer quelque avantage. Il a usé de captation pour obtenir cette libéralité. Ce testament est une oeuvre de captation.

CAPTATOIRE. adj. des deux genres

CAPTATOIRE. adj. des deux genres T. de Droit. Il se dit De toute disposition testamentaire qu' on fait pour provoquer une libéralité, en faveur de soi ou des siens, dans le testament d' une autre personne.

CAPTER. v. a.

CAPTER. v. a. Employer adroitement, auprès d' une personne, tous les moyens de parvenir à quelque chose; chercher à obtenir par voie d' insinuation. Capter la bienveillance, capter les suffrages de quelqu' un. On l' a capté.

CAPTÉ, ÉE. participe

CAPTÉ, ÉE. participe

CAPTIEUSEMENT. adv.

CAPTIEUSEMENT. adv. (Le T se prononce comme C.) D' une manière captieuse.

CAPTIEUX, EUSE. adj.

CAPTIEUX, EUSE. adj. (Le T se prononce comme C.) Qui tend à induire en erreur et à surprendre par quelque belle apparence. Il se dit surtout Des raisonnements, des discours, etc. Discours captieux. Proposition captieuse. Clause captieuse. Argument captieux. Ce qu' il vous dit est captieux. Tour captieux.

Il se dit quelquefois Des personnes. C' est un raisonneur captieux. Cet homme est souvent captieux. Je crains les gens captieux. Un sophiste captieux.

CAPTIF, IVE. adj.

CAPTIF, IVE. adj. Qui a été fait esclave à la guerre. Il se dit proprement en parlant Des guerres de l' antiquité. Les Grecs, ayant pris la ville, passèrent les hommes au fil de l' épée, et emmenèrent les femmes captives. Un roi captif. Un peuple captif. Une princesse captive.

Il s' est dit aussi Des esclaves faits par les mahométans. Racheter les chrétiens captifs.

Il est souvent employé substantivement dans les deux sens. À Rome, les captifs suivaient le char du triomphateur. Il était au nombre des captifs. La procession des captifs rachetés.

Ordre de la rédemption des captifs, L' ordre des Mathurins et l' ordre de la Merci, qui furent institués pour le rachat des chrétiens réduits en esclavage par les mahométans.

CAPTIF

CAPTIF se dit aussi, surtout dans le style soutenu, De toute sorte de prisonniers. Louis IX captif inspira de l' estime à ses vainqueurs. Un oiseau captif. Substantivement: C' était l' unique passe-temps du pauvre captif.

Il signifie encore, par extension, tant au propre qu' au figuré, Qui est dans une grande contrainte, dans une grande sujétion. Cette place me rend fort captif. Il tient sa femme captive. Il tient ses enfants captifs, il ne leur laisse aucune liberté. On veut que sa langue soit captive. Âme captive. Raison captive.

Ballon captif, Ballon, aérostat qu' on retient au moyen d' une corde ou d' une ficelle; par opposition à Ballon perdu.

CAPTIVER. v. a.

CAPTIVER. v. a. Rendre captif. Il ne s' emploie qu' au figuré. La beauté qui le captive. Captiver l' esprit de quelqu' un. Captiver les esprits. Captiver l' attention. Captiver l' admiration.

Captiver la bienveillance de quelqu' un, Se rendre maître de sa bienveillance, en être assuré.

CAPTIVER

CAPTIVER signifie également, Assujettir. Cet enfant sera difficile à captiver. Vous ne sauriez captiver cet esprit emporté. C' est une humeur qu' on ne saurait captiver. En termes de l' Écriture, Captiver son esprit, son entendement sous le joug de la foi.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C' est un homme qui perd toutes ses affaires, parce qu' il ne saurait se captiver. Se captiver auprès des grands pour avancer sa fortune.

CAPTIVÉ, ÉE. participe

CAPTIVÉ, ÉE. participe

CAPTIVITÉ. s. f.

CAPTIVITÉ. s. f. Privation de liberté, esclavage. Tenir en captivité. Vivre dans la captivité. Sortir de captivité. Délivrer de captivité. Être en captivité. Racheter de captivité.

Il se dit figurément d' Une grande sujétion. C' est une maison où les domestiques sont en captivité.

CAPTURE. s. f.

CAPTURE. s. f. Prise au corps. Il ne se dit guère qu' en parlant D' un homme arrêté pour dettes ou pour crime, par ordre de justice. Ces gendarmes ont fait deux captures ce matin. On a pris un fameux voleur, c' est une belle capture. Les gardes du commerce ont procédé à la capture d' un débiteur contraignable par corps.

Il se dit aussi de La prise de navires marchands qui appartiennent à des nations avec lesquelles on est en guerre; et quelquefois Des navires mêmes qui ont été pris. La capture d' un navire. Il s' empara de deux bâtiments chargés, et rentra dans le port avec cette riche capture.

Il se dit encore, familièrement, Des prises que les soldats font à la guerre. Ces soldats ont fait une bonne capture.

Il signifie aussi, La saisie des marchandises prohibées, faite par les préposés du gouvernement.

CAPTURER. v. a.

CAPTURER. v. a. Faire capture; appréhender au corps, saisir une personne pour l' arrêter.

Il signifie aussi, Prendre un bâtiment, s' en emparer. Ce bâtiment a été capturé par les corsaires ennemis. Il reçut l' ordre de capturer tous les navires qui se montreraient dans ces parages.

CAPTURÉ, ÉE. participe

CAPTURÉ, ÉE. participe

CAPUCE. s. m.

CAPUCE. s. m. Il est synonyme de Capuchon.

CAPUCHON. s. m.

CAPUCHON. s. m. Couverture de tête, qui fait une partie de l' habillement de certains moines, et qui est ordinairement de drap ou de serge. Capuchon de moine. Capuchon pointu. Capuchon rond. Un grand, un petit capuchon. Mettre, ôter son capuchon.

Prov., Prendre le capuchon, Se faire moine.

CAPUCHON

CAPUCHON en termes de Botanique, Prolongement creux et conique, plus ou moins long, qui se trouve à la partie postérieure de certaines fleurs. Les fleurs de la capucine, du pied d' alouette ont des capuchons, sont en capuchon. Voyez ÉPERON.

CAPUCHONNÉ, ÉE. adj.

CAPUCHONNÉ, ÉE. adj. T. de Botan. En forme de capuchon. Les pétales de l' ancolie sont capuchonnés. Feuilles capuchonnées.

CAPUCIN, INE. s.

CAPUCIN, INE. s. Religieux, religieuse de l' un des ordres fondés par saint François.

Capucin de carte, Carte pliée et coupée de manière qu' elle peut se tenir droite, et que sa partie supérieure a quelque ressemblance avec un capuchon. Les enfants s' amusent avec des capucins de cartes.

CAPUCIN

CAPUCIN se dit quelquefois, figurément et par mépris, d' Un homme qui affiche une grande dévotion. Ce sens est familier.

CAPUCINADE. s. f.

CAPUCINADE. s. f. Il se dit d' Un plat discours de morale ou de dévotion. Ce sermon n' est qu' une capucinade. Il est familier.

CAPUCINE. s. f.

CAPUCINE. s. f. Plante potagère et d' ornement, ainsi nommée parce que sa fleur est terminée par un prolongement en forme de capuchon. Cultiver des capucines. La capucine a les mêmes propriétés que le cresson.

Il se dit aussi de La fleur que porte cette plante. Une salade de capucines. Cueillir des capucines.

Câpres capucines, Boutons à fleurs de la capucine confits au vinaigre.

Couleur capucine, Couleur qui ressemble à celle des fleurs de la capucine, qui est une espèce d' aurore foncé.

CAPUCINE

CAPUCINE en termes d' Arquebusier, se dit Des anneaux de fer ou de cuivre qui assujettissent, sur son bois, le canon d' une arme à feu à l' usage des troupes. La première, la seconde capucine d' un fusil.

CAPUCINIÈRE. s. f.

CAPUCINIÈRE. s. f. Maison, demeure de capucins. Il est familier et ne s' emploie que par dénigrement.

CAPUT-MORTUUM. s. m.

CAPUT-MORTUUM. s. m. (On prononce Mortuome.) T. de Chimie. On appelait autrefois ainsi Les résidus d' opération dont on croyait ne pouvoir tirer aucun parti.

CAQUAGE. s. m.

CAQUAGE. s. m. Façon qu' on donne aux harengs, lorsqu' on veut les saler.

CAQUE. s. f.

CAQUE. s. f. Espèce de barrique ou de baril. Une caque de harengs. Mettre des harengs en caque. Une caque de poudre.

Prov., Être rangés, serrés, pressés comme des harengs en caque, se dit De plusieurs personnes ou de plusieurs choses rangées et pressées l' une contre l' autre.

Prov. et fig., La caque sent toujours le hareng, Il reste toujours quelques traces de l' état où l' on s' est trouvé, des mauvaises impressions qu' on a reçues dans sa jeunesse. C' est un homme de rien qui a fait fortune, et qui conserve des façons grossières; la caque sent toujours le hareng. Il a passé sa jeunesse en mauvaise compagnie, vous n' en ferez rien de bon; la caque sent toujours le hareng.

CAQUER. v. a.

CAQUER. v. a. Préparer le poisson pour l' encaquer, pour le mettre en caque.

Il signifie quelquefois, Mettre des harengs en caque; mais, dans ce sens, on dit plus ordinairement, Encaquer: voyez ce mot.

CAQUÉ, ÉE. participe

CAQUÉ, ÉE. participe

CAQUET. s. m.

CAQUET. s. m. Babil. Caquet importun. Avoir bien du caquet. Avoir trop de caquet. Elle a le caquet bien affilé. Cet homme n' a que du caquet. Ce perroquet, cette pie me fatigue par son caquet. Il est familier.

Fig. et fam., Rabattre ou rabaisser le caquet de quelqu' un, Confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité, une personne qui parle mal à propos ou insolemment.

Prov., Le caquet de l' accouchée, La conversation, ordinairement frivole, qui se fait dans les visites qu' on rend aux femmes en couche.

Fam., Caquet bon bec. Nom que l' on donne à La pie, parce que cet oiseau apprend facilement à parler. On le dit aussi, figurément, d' Une femme bavarde et médisante.

CAQUETS

CAQUETS au pluriel, signifie, Discours futiles, propos malins sur le compte d' autrui. Je ne veux point tous ces caquets. Faire des caquets. Il n' a point égard à leurs sots caquets. S' exposer aux caquets. Il est familier.

CAQUETAGE. s. m.

CAQUETAGE. s. m. Action de caqueter. Il m' étourdit par son caquetage. Il n' a que du caquetage. Un insipide caquetage.

Il se prend aussi pour Caquets. Tout cela n' est que du caquetage. Il est familier dans les deux sens.

CAQUÈTE. s. f.

CAQUÈTE. s. f. Sorte de baquet ou les harengères mettent des carpes.

CAQUETER. v. n.

CAQUETER. v. n. Il se dit, au propre, Du bruit que font les poules quand elles veulent pondre.

Il signifie, par extension et familièrement, Babiller. Des femmes qui ne font que caqueter. Il ne faut pas lui dire de secrets, il aime trop à caqueter. Ce perroquet ne cesse de caqueter.

CAQUETERIE. s. f.

CAQUETERIE. s. f. Action de caqueter. Il se dit principalement au pluriel, dans le sens de Caquets. D' éternelles caqueteries. Il est familier.

CAQUETEUR, EUSE. s.

CAQUETEUR, EUSE. s. Celui, celle qui caquette et habille beaucoup. Un grand caqueteur. Une grande caqueteuse. Il est familier.

CAQUEUR, EUSE. s.

CAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui caque les harengs.

CAR

CAR Conjonction qui sert à marquer que l' on va donner la raison d' une proposition énoncée. Il ne faut pas faire telle chose, car Dieu le défend. Vous ne le trouverez pas chez lui, car je viens de le voir dans la rue.

CARABÉ. s. m.

CARABÉ. s. m. Un des noms de l' ambre jaune ou succin.

CARABIN. s. m.

CARABIN. s. m. Il se disait d' Un cavalier qui portait une carabine. Capitaine de carabins. Mestre de camp des carabins.

CARABIN

CARABIN se dit, figurément et familièrement, d' Un homme qui se contente de hasarder quelque chose au jeu, et qui se retire ensuite, soit qu' il ait perdu, soit qu' il ait gagné. C' est un vrai carabin au jeu.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Un homme qui, dans une conversation, dans une dispute, ne fait que jeter quelques mots vifs, et puis se tait, ou s' en va. Il a tiré son coup en carabin. Cette acception est peu usitée.

CARABIN. s. m.

CARABIN. s. m. Frater, garçon chirurgien. Il ne s' emploie aujourd' hui que dans le langage familier et par dénigrement, pour désigner, Un étudiant en médecine.

CARABINADE. s. f.

CARABINADE. s. f. Tour de carabin. Il a fait une carabinade, et s' en est allé. Il est familier et peu usité.

CARABINE. s. f.

CARABINE. s. f. Sorte de fusil dont le canon est rayé en dedans. Charger une carabine. La carabine porte plus loin et plus juste que les fusils ordinaires.

Il se dit aussi Du mousqueton ou fusil court dont la cavalerie est armée. La carabine d' un dragon, d' un lancier, d' un hussard, etc.

CARABINER. v. a.

CARABINER. v. a. Creuser des raies en dedans du canon d' une arme à feu portative.

CARABINÉ, ÉE. participe

CARABINÉ, ÉE. participe En termes de Marine, Brise carabinée, Vent qui souffle avec une violence extraordinaire.

CARABINER. v. n.

CARABINER. v. n. Combattre à la manière des carabins. Ce régiment ne s' amusa point à carabiner. Un cavalier qui sort de son rang pour carabiner. En ce sens, il n' est plus usité: on dit, Tirailler.

Il se dit, figurément et familièrement, D' un joueur qui, sans s' attacher au jeu, hasarde quelque coup comme en passant. Il ne joue pas, il ne fait que carabiner.

CARABINIER. s. m.

CARABINIER. s. m. Soldat armé d' une carabine, ou qui dans l' origine était armé ainsi. En France, les carabiniers à cheval n' ont point de carabine, ni de mousqueton. Colonel des carabiniers à cheval, des carabiniers. On donne le nom de Carabiniers aux grenadiers de l' infanterie légère, quoiqu' ils soient armés du fusil de munition ordinaire. Une compagnie de carabiniers. Capitaine de carabiniers.

CARACH. s. m.

CARACH. s. m. Voyez CARATCH.

CARACO. s. m.

CARACO. s. m. Vêtement de femme qui est passé de mode.

CARACOLE. s. f.

CARACOLE. s. f. T. de Manége. Mouvement en rond, ou en demi-rond, qu' on fait exécuter à un cheval, en changeant quelquefois de main. Faire une caracole. Faire plusieurs caracoles.

CARACOLER. v. n.

CARACOLER. v. n. Faire des caracoles. Il y avait plaisir à les voir caracoler. Il caracolait autour de la voiture où étaient les dames.

CARACTÈRE. s. m.

CARACTÈRE. s. m. Empreinte, marque; figure tracée sur une surface quelconque avec une plume, un burin, un ciseau, ou de quelque autre manière, et à laquelle on attribue une certaine signification. Il se dit particulièrement Des lettres et autres figures dont on se sert dans l' écriture ou dans l' impression. Gros caractère. Petit caractère. Caractère lisible. Cet ouvrage est imprimé en beaux caractères. Caractère romain. Caractère italique. Caractères gothiques, grecs, arabes, sanscrits, etc. Caractères symboliques. Caractères hiéroglyphiques. Les anciens imprimaient sur le front des criminels et des esclaves certains caractères. Nous ne pûmes déchiffrer les caractères de cette inscription.

Il se dit quelquefois de L' écriture d' une personne. J' ai reconnu votre caractère. On dit, plus ordinairement, J' ai reconnu votre écriture.

Caractères algébriques, caractères astronomiques, Caractères dont les algébristes et les astronomes se servent. On appelle également Caractères, Les signes dont les chimistes se servent pour représenter en abrégé les substances qu' ils emploient dans leurs opérations.

CARACTÈRE

CARACTÈRE se dit aussi Des lettres ou figures auxquelles on attribuait jadis une certaine vertu, en conséquence d' un pacte prétendu fait avec le diable. Il n' a jamais été blessé à la guerre; on dit qu' il a un caractère, qu' il porte un caractère sur lui. Il fut accusé d' avoir un caractère.

CARACTÈRE

CARACTÈRE se dit également Des types dont se servent les imprimeurs. Caractères neufs. La matière des caractères d' imprimerie se compose généralement d' un mélange de plomb et de régule d' antimoine. Graver, fondre des caractères. Graveur, fondeur en caractères. On le dit souvent aussi de L' ensemble des types de même grosseur ou force de corps. Ce caractère n' a pas encore servi. Ce caractère est bon, est mauvais. Caractère usé. La force de corps, l' oeil d' un caractère.

CARACTÈRE

CARACTÈRE signifie figurément, Titre, dignité, qualité, puissance, vertu attachée à certains états. Caractère sacré. Le caractère d' évêque. Être revêtu du caractère d' ambassadeur. Un ambassadeur qui soutient son caractère avec dignité. C' est un caractère qu' il faut respecter. Une telle conduite est indigne de votre caractère. En Théologie: Le baptême et l' ordre sont des sacrements qui impriment un caractère. Caractère ineffaçable, indélébile.

Cet ambassadeur a déployé son caractère, Il a déclaré sa mission; et, dans le sens contraire, Il cache son caractère.

Il n' a point caractère pour agir, il parle sans caractère, se dit D' un homme qui n' a point de mission, d' autorité, ni de pouvoir pour faire ou dire quelque chose.

CARACTÈRE

CARACTÈRE se prend aussi pour Ce qui distingue une personne des autres à l' égard des moeurs, de l' âme ou de l' esprit. Cet homme a un étrange caractère. Soutenir, ne pas démentir son caractère, ne pas sortir de son caractère. Montrer un grand, un beau, un noble caractère. Force, vigueur de caractère. Faiblesse de caractère. Trait de caractère. Caractère doux, gai, sérieux, sournois, triste, vindicatif, perfide, etc. Il y a des caractères difficiles à dompter. Leurs caractères ne peuvent s' accorder. Homère a excellé dans la peinture des caractères. Le poëte dramatique doit saisir, tracer, développer habilement les caractères. Garder, soutenir, diversifier les caractères. Faire sentir l' opposition des caractères. On le dit quelquefois, dans un sens analogue, Du tour d' esprit, de la qualité bonne ou mauvaise qui distingue un peuple des autres. Le caractère de cette nation est la légèreté, la fierté, etc.

Fam., C' est un bon caractère d' homme, C' est un homme de moeurs faciles et agréables.

Absol., Avoir, montrer du caractère, Avoir, montrer de la force d' âme, de la fermeté. Il a montré, dans cette occasion, beaucoup de caractère. On dit dans un sens analogue, C' est un homme à caractère; et dans le sens opposé, N' avoir pas de caractère, être sans caractère, manquer de caractère.

Les caractères de, etc. Titre de certains ouvrages qui ont pour objet la peinture des caractères, des moeurs. Les Caractères de Théophraste, de la Bruyère.

CARACTÈRE

CARACTÈRE signifie quelquefois, Expression, air expressif. Il y a du caractère, il n' y a point de caractère dans sa physionomie. Dans ce sens, il se dit plus souvent en parlant De figures peintes ou sculptées. Cette tête a un grand caractère, est d' un grand caractère. Un beau caractère de tête. On le dit, par extension, de L' expression musicale. Cette ouverture n' a point de caractère.

Danse de caractère, Danse qui consiste principalement en attitudes expressives et nobles.

CARACTÈRE

CARACTÈRE se dit, en général, de Ce qui est le propre d' une chose, de ce qui la distingue. La fierté est le caractère de sa physionomie. Cet édifice a le caractère qui convient à sa destination. Cette façade a le caractère d' un temple, et non d' une salle de spectacle. Cette strophe a vraiment le caractère de l' ode. La simplicité est le caractère de son style. L' éloquence de Bourdaloue a tout un autre caractère que celle de Massillon. Cet acte n' a point un caractère légal. Cet écrit porte un caractère d' authenticité. Imprimer, donner à une chose son véritable caractère. Les passions ont, chacune, leur caractère particulier. Cette action porte le caractère d' une atroce perfidie; elle en a tous les caractères. L' affaire a pris un caractère grave. Le caractère ou les caractères d' une maladie, d' une affection. Sa maladie a un caractère fâcheux.

Il désigne particulièrement, dans les Sciences naturelles, et surtout en Botanique, Certaines marques essentielles qui distinguent un animal, une substance, une plante de toute autre. Dire quels sont les caractères d' une plante, d' un insecte. Caractères constants. Caractères variables.

Caractère générique, Celui qui convient à tout un genre. Caractère spécifique, Celui qui ne convient qu' à une espèce.

CARACTÉRISER. v. a.

CARACTÉRISER. v. a. Marquer, déterminer, faire connaître le caractère d' une personne ou d' une chose. Ce poëte dramatique caractérise bien ses personnages. Il caractérise bien les passions. Cet habile critique a bien caractérisé le genre de tel ouvrage. Rien ne caractérise mieux les moeurs de ce peuple, que...

Il se dit aussi De ce qui constitue le caractère d' une personne ou d' une chose. Je reconnais à ce trait la générosité qui vous caractérise. C' est là ce qui caractérise notre siècle, notre époque. Les symptômes qui caractérisent telle maladie. Les propriétés qui caractérisent une substance. Le $$ (sigma) caractérise, en général, le futur et l' aoriste des verbes grecs, dans tous les modes: [grec], je délierai; [grec], je déliai.

CARACTÉRISÉ, ÉE. participe

CARACTÉRISÉ, ÉE. participe C' est une fièvre bien caractérisée.

CARACTÉRISME. s. m.

CARACTÉRISME. s. m. T. de Botan. Ressemblance et conformité des plantes avec quelques parties du corps humain. Il est très-peu usité.

CARACTÉRISTIQUE. adj. des deux genres

CARACTÉRISTIQUE. adj. des deux genres Qui caractérise. Signe caractéristique. Trait caractéristique. Différence caractéristique.

Lettre caractéristique, ou simplement, Caractéristique, Lettre qui dénote la formation d' un temps. La lettre R est la caractéristique de tous les futurs français. Il se dit aussi de La lettre qui se conserve dans les dérivés d' un mot, comme le P dans les dérivés de Corps et de Temps: Corporel, temporel, temporiser; le G dans Longueur, sanguin, ranger, etc., à cause de Long, sang, rang, etc.

En Arithm., La caractéristique d' un logarithme, La partie d' un logarithme qui exprime des unités entières.

CARAFE. s. f.

CARAFE. s. f. Sorte de bouteille de verre ou de cristal, plus large par le bas que par le haut, qui sert principalement à contenir l' eau, et quelquefois le vin ou les liqueurs que l' on boit à table. Mettre de l' eau, du vin dans une carafe. Mettre des carafes de vin sur la table.

Il se dit aussi de La liqueur contenue dans une carafe. J' ai bu, depuis hier, deux carafes de limonade.

CARAFON. s. m.

CARAFON. s. m. Sorte de vaisseau de liége ou de bois, dans lequel on met un flacon avec de la glace, pour faire rafraîchir du vin, de l' eau, ou d' autres liqueurs. Carafon de liége. Mettre de la glace dans les carafons.

Il se dit aussi de La carafe qu' on met dans le carafon.

Il se dit encore, chez les Restaurateurs, d' Une très-petite carafe, contenant à peu près le quart d' une bouteille; ou de La quantité de vin qu' elle peut contenir. Boire un carafon de vin à son déjeuner.

CARAGNE. s. f.

CARAGNE. s. f. Gomme-résine aromatique dont on use en médecine. On dit quelquefois, adjectivement, Gomme caragne.

CARAÏTE. s. m.

CARAÏTE. s. m. Juif qui s' attache à la lettre de l' Écriture, et qui rejette les traditions, le Talmud, etc.

CARAMBOLAGE. s. m.

CARAMBOLAGE. s. m. T. du Jeu de billard. Action de caramboler. J' ai fait trois carambolages de suite.

CARAMBOLER. v. n.

CARAMBOLER. v. n. T. du Jeu de billard. Toucher deux billes avec la sienne du même coup.

CARAMEL. s. m.

CARAMEL. s. m. Sucre à demi brûlé et durci. Le caramel est bon pour le rhume. Cerises au caramel. Mettre du caramel dans une sauce.

CARAPACE. s. f.

CARAPACE. s. f. T. d' Hist. nat. Le test, l' espèce de cuirasse qui couvre le dos de la tortue.

CARAQUE. s. f.

CARAQUE. s. f. T. de Marine. Nom qu' on donne à des bâtiments portugais qui font les voyages du Brésil et des Indes orientales. Les caraques d' aujourd' hui sont beaucoup moins grandes que les anciennes. Il y avait des caraques du port de deux mille tonneaux.

CARAT. s. m.

CARAT. s. m. Chacune des parties d' or fin contenues dans une quantité d' or quelconque que l' on suppose partagée en vingt-quatre parties égales. Il n' y a point dans le commerce d' or à vingt-quatre carats.

Or à vingt-trois, à vingt, à dix-huit carats, etc., Or dans lequel vingt-trois parties, ou vingt, ou dix-huit, etc., sur vingt-quatre, sont sans alliage. On dit aussi, Or au vingtième, au dix-huitième carat, etc.

Prov. et fig., Cet homme est un sot, est un impertinent à vingt-quatre carats, Il est sot, impertinent au souverain degré.

CARAT

CARAT signifie aussi, Le poids de quatre grains; et il se dit en parlant Des petits diamants, des perles, etc. Ce diamant, cette perle pèse tant de carats.

Il se dit, par extension, Des petits diamants qui se vendent au poids. Sa girandole paraît beaucoup de loin, cependant elle n' est que de carats. Ce n' est que du carat.

CARATCH. s. m.

CARATCH. s. m. Tribut, espèce de capitation que les chrétiens et les juifs payent au Grand Seigneur, et dont les Turcs sont exempts.

CARAVANE. s. f.

CARAVANE. s. f. Troupe de marchands, de voyageurs ou de pèlerins, qui vont de compagnie pour se garantir des voleurs ou des corsaires: il ne se dit que De ceux qui vont, par terre ou par mer, dans le Levant. La caravane de Damas. La caravane qui va à la Mecque. Marcher avec la caravane. La caravane fut attaquée par les Arabes. Les navires qui formaient la caravane d' Alep, d' Alexandrie.

Il se dit, par extension et familièrement, de Plusieurs personnes qui se réunissent pour aller de compagnie. Marcher en caravane. Nous avons fait une caravane pour aller dîner à tel endroit. Je vis venir toute une caravane de campagnards.

CARAVANES

CARAVANES au pluriel, signifie, Les campagnes que les chevaliers de Malte étaient obligés de faire sur mer contre les mahométans, pour s' acquitter du service qu' ils devaient à leur ordre. Faire ses caravanes. Il n' avait pas encore fait ses caravanes, toutes ses caravanes. Les chevaliers ne pouvaient parvenir aux commanderies, qu' ils n' eussent fait leurs caravanes.

Fig. et fam., Faire ses caravanes, Mener une vie dissipée, avoir des aventures dans le monde. Ce jeune homme a fait ses caravanes.

CARAVANIER. s. m.

CARAVANIER. s. m. Conducteur des animaux qui portent les bagages dans les caravanes.

CARAVANSÉRAI. s. m.

CARAVANSÉRAI. s. m. (Quelques-uns disent, Caravansérail.) Espèce d' hôtellerie, dans le Levant, où les caravanes sont reçues gratuitement, ou pour un prix modique.

CARAVELLE. s. f.

CARAVELLE. s. f. T. de Marine. Il se dit, dans la Méditerranée, de Gros vaisseaux de guerre turcs fort mal construits. On appelle aussi Caravelle, Une sorte de petit bâtiment à voiles latines, dont se servent les Portugais. Monter une caravelle. Commander une caravelle. Équiper une caravelle.

CARBATINE. s. f.

CARBATINE. s. f. Peau de bête fraîchement écorchée.

CARBONATE. s. m.

CARBONATE. s. m. T. de Chimie. Nom générique des sels composés d' acide carbonique et d' une base quelconque. Carbonate de chaux, d' ammoniaque, de potasse, de soude, etc.

CARBONE. s. m.

CARBONE. s. m. T. de Chimie. Substance élémentaire, tantôt pure, comme dans le diamant, tantôt unie à d' autres principes, comme dans les substances végétales et animales, le charbon ordinaire, etc.

CARBONÉ, ÉE. adj.

CARBONÉ, ÉE. adj. T. de Chimie. Qui contient du carbone. Gaz hydrogène carboné.

CARBONIQUE. adj.

CARBONIQUE. adj. T. de Chimie. Il se dit D' un acide gazeux qui est formé de carbone et d' oxygène, et qui est très-répandu dans la nature. Gaz acide carbonique.

CARBONISATION. s. f.

CARBONISATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle on réduit un corps en charbon.

CARBONISER. v. a.

CARBONISER. v. a. T. de Chimie. Réduire en charbon.

CARBONISÉ, ÉE. participe

CARBONISÉ, ÉE. participe

CARBONNADE. s. f.

CARBONNADE. s. f. Manière d' apprêter les viandes en les faisant griller sur des charbons. Faire une carbonnade. Mettre des tranches de jambon à la carbonnade.

CARBURE. s. m.

CARBURE. s. m. T. de Chimie. Résultat de la combinaison du carbone avec une substance simple. Carbure de fer.

CARCAN. s. m.

CARCAN. s. m. Cercle de fer avec lequel on attachait par le cou à un poteau celui qui avait été condamné à cette peine. Condamner au carcan. Attacher au carcan. Mettre au carcan. Cela mérite le carcan. La peine du carcan a été supprimée en 1832.

Il signifie aussi, Une espèce de chaîne ou de collier de pierreries. Cette femme a un beau carcan de pierreries.

CARCASSE. s. f.

CARCASSE. s. f. Les ossements du corps d' un animal, lorsqu' il n' y a plus guère de chair, et qu' ils tiennent encore ensemble. Tout le champ de bataille était encore couvert de carcasses de chevaux.

Carcasse de chapon, de poulet, de perdrix, etc., Ce qui reste du corps, lorsqu' on en a ôté les cuisses et les ailes.

Fig. et par mépris, C' est une carcasse, il n' a que la carcasse, se dit D' une personne ou d' un animal extrêmement maigre.

CARCASSE

CARCASSE se dit, par analogie, d' Un navire dont il n' y a encore que la charpente de faite. On le dit également d' Un vieux navire en démolition, ou d' Un bâtiment qui a péri à la côte, et que la mer a dépecé en partie. La carcasse d' un bâtiment.

Il se dit encore, chez les Marchandes de modes, Des branches de fil de fer couvertes de cordonnet, dont elles se servent pour monter les coiffures.

Il se disait autrefois, en termes d' Artillerie, d' Une sorte de bombe, composée de différents cercles de fer, qui ressemblait en quelque sorte à une carcasse d' animal, et qu' on lançait avec le mortier comme les bombes ordinaires. On brûla tout un quartier de la ville avec des carcasses.

CARCINOMATEUX, EUSE. adj.

CARCINOMATEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui tient de la nature du cancer. Ulcère carcinomateux.

CARCINOME. s. m.

CARCINOME. s. m. T. de Médec., synonyme de Cancer.

CARDAMINE. s. f.

CARDAMINE. s. f. T. de Botan. Plante crucifère qui croît dans les lieux humides, et dont le goût approche de celui du cresson. La cardamine est apéritive et antiscorbutique. On la nomme aussi Cresson des prés.

CARDAMOME. s. m.

CARDAMOME. s. m. T. de Botan. Plante qui produit des graines aromatiques, employées dans la composition de la thériaque, et nommées également Cardamome.

CARDASSE. s. f.

CARDASSE. s. f. Un des noms vulgaires de la plante appelée Nopal.

CARDE. s. f.

CARDE. s. f. La côte qui est au milieu des feuilles de certaines plantes, comme la poirée et l' artichaut, et qui est bonne à manger. Botte de cardes. Cardes poirées. Cardes d' artichaut.

CARDE

CARDE se dit aussi Du peigne d' un cardeur, instrument qui consiste en une planchette munie d' un manche et garnie, d' un côté seulement, de petites pointes de fil d' archal très-fin légèrement courbées.

Il se dit également Des machines garnies de chardons à bonnetier, dont on se sert pour peigner le drap.

CARDER. v. a.

CARDER. v. a. Peigner avec des cardes ou avec des chardons à bonnetier. Carder de la laine, de la soie, du coton, du drap, etc.

CARDÉ, ÉE. participe

CARDÉ, ÉE. participe

CARDEUR, EUSE. s.

CARDEUR, EUSE. s. Ouvrier, ouvrière qui carde. Cardeur, cardeuse de matelas.

CARDIALGIE. s. f.

CARDIALGIE. s. f. T. de Médec. Douleur de l' estomac.

CARDIAQUE. adj. des deux genres

CARDIAQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Nom donné aux médicaments toniques ou stimulants dont on croyait que l' action se portait principalement sur le coeur. Remède cardiaque. Il se dit aussi substantivement, au masculin. Un bon cardiaque.

CARDIAQUE

CARDIAQUE en termes d' Anatomie, se dit De ce qui appartient au coeur. Artères, veines cardiaques. Nerfs cardiaques.

CARDINAL. s. m.

CARDINAL. s. m. Un des soixante et dix prélats qui composent le sacré collége, qui ont voix active et passive dans l' élection du pape, et parmi lesquels le pape est ordinairement choisi. Cardinal du titre de Sainte-Cécile, de Saint-Pierre aux liens, etc. Il a été fait cardinal à la nomination de France. Le pape fit une promotion de cardinaux. Il a eu le chapeau de cardinal. La barrette de cardinal. Le rouge est la couleur des cardinaux. Cardinal-évêque. Cardinal-prêtre. Cardinal-diacre.

Cardinal in petto, Celui que le pape a élevé à la dignité de cardinal, en se réservant de ne le proclamer et de ne l' instituer que dans la suite.

CARDINAL

CARDINAL en Histoire naturelle, est Le nom donné à des oiseaux de différents genres, chez lesquels la couleur rouge domine.

CARDINAL, ALE. adj.

CARDINAL, ALE. adj. Principal. En Astronomie et en Géographie, il désigne Les quatre points de l' horizon auxquels on rapporte généralement tous les autres points, et qui sont le nord, le sud, l' est, et l' ouest. Les quatre points cardinaux.

Vents cardinaux, Les vents qui soufflent des quatre points cardinaux de la sphère.

Fig., Vertus cardinales, Les quatre vertus principales auxquelles toutes les autres peuvent se rapporter. Les quatre vertus cardinales sont la justice, la prudence, la tempérance et la force.

En termes de Grammaire, Nombres cardinaux, Les nombres qui désignent une quantité, sans marquer l' ordre. Un, deux, trois, quatre, sont des nombres cardinaux; Premier, second, troisième, sont des nombres ordinaux. On appelle Adjectifs ou noms de nombre cardinaux, Ceux qui servent à exprimer les nombres cardinaux: dans notre langue, ils sont tous invariables, excepté Vingt et Cent.

CARDINALAT. s. m.

CARDINALAT. s. m. Dignité de cardinal. Il a été promu au cardinalat. Avant sa promotion au cardinalat.

CARDINALE. s. f.

CARDINALE. s. f. T. de Botan. Nom qu' on donne à deux plantes d' Amérique cultivées dans les jardins à cause de la beauté de leurs fleurs. Cardinale rouge. Cardinale bleue.

CARDON. s. m.

CARDON. s. m. Plante potagère, du même genre que l' artichaut, et dont les feuilles sont bonnes à manger.

CARDONNETTE. s. f.

CARDONNETTE. s. f. Voyez CHARDONNETTE.

CARÊME. s. m.

CARÊME. s. m. Temps d' abstinence, qui comprend quarante-six jours entre le mardi gras et le jour de Pâques, et pendant lequel les catholiques jeûnent tous les jours, hors les dimanches, ce qui fait quarante jeûnes. Le saint temps de carême. Durant le carême. Le commencement, la fin du carême. L' avent et le carême. Jeûner le carême. Prêcher le carême. La mi-carême.

Provisions de carême, viandes de carême, Les provisions, les aliments dont les catholiques se servent le plus ordinairement en carême, comme beurre, huile, légumes, fruits secs, poisson salé, etc.

Faire carême, faire le carême, observer le carême, S' abstenir des viandes défendues pendant le temps du carême. Rompre le carême, rompre carême, Cesser d' observer l' abstinence de carême, et manger des viandes défendues. Il a été obligé de rompre le carême.

Le carême est bas, se dit quand le carême commence dans les premiers jours de février; et, Le carême est haut, quand il commence au mois de mars.

Fig. et fam., Mettre le carême bien haut, Exiger des choses trop difficiles. Ce docteur débite une morale sévère, il nous met le carême bien haut. Il signifie aussi, Promettre une chose qui n' arrivera pas de longtemps.

Prov. et fig., Avoir prêché sept ans pour un carême en quelque endroit, Y avoir été longtemps, et connaître bien ce lieu-là. On dit aussi, absolument, Prêcher sept ans pour un carême, Donner souvent et inutilement le même avis, répéter toujours la même chose.

Prov., Cela vient comme mars en carême, se dit D' une chose qui ne manque jamais d' arriver à une certaine époque. On dit également, Il n' y manque non plus que mars en carême, en parlant D' un homme qui se trouve toujours en quelque endroit, à une certaine heure.

Prov., Arriver comme marée en carême, Arriver à propos.

Fig. et fam., Une face de carême, Un visage blême.

CARÊME

CARÊME désigne quelquefois, Tous les sermons qu' un prédicateur prêche pendant un carême. Un tel a fait imprimer son carême. Le carême d' un tel. Le Petit Carême de Massillon. Ce prédicateur a deux carêmes, trois carêmes.

CARÊME-PRENANT. s. m.

CARÊME-PRENANT. s. m. On appelle ainsi, familièrement, Les trois jours gras qui précèdent immédiatement le mercredi des Cendres. C' était à carême-prenant.

Tout est de carême-prenant, se dit, par plaisanterie, en parlant De certaines libertés qu' on prend pendant les jours gras.

CARÊME-PRENANT

CARÊME-PRENANT se dit plus particulièrement Du mardi gras. Le jour de carême-prenant. Prov., Il faut faire carême-prenant avec sa femme, et Pâques avec son curé.

Il se dit aussi, par extension, Des gens masqués et déguisés qui courent les rues pendant les jours gras.

Fig. et fam., C' est un vrai carême-prenant, se dit D' une personne vêtue d' une manière extravagante, qui la fait ressembler à un masque. On dit de même, Avoir l' air d' un carême-prenant.

CARÉNAGE. s. m.

CARÉNAGE. s. m. T. de Marine. Lieu où l' on donne la carène à un bâtiment. Le navire est au carénage.

Il signifie aussi, L' action de caréner, ou Le résultat de cette action. Ce bâtiment a eu un bon carénage. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Carène.

CARENCE. s. f.

CARENCE. s. f. T. de Pratique. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Procès-verbal de carence, Procès-verbal qui constate qu' un débiteur ou qu' une personne décédée n' a laisse aucun effet mobilier.

CARÈNE. s. f.

CARÈNE. s. f. T. de Marine. La quille et les flancs du navire jusqu' à la ligne de flottaison. Les qualités d' un bâtiment dépendent de la forme de sa carène. Bordages de carène.

Mettre un navire en carène, l' abattre en carène, Le mettre sur le côté pour le raccommoder dans ses oeuvres vives, c' est-à-dire aux endroits qui sont dans l' eau.

CARÈNE

CARÈNE signifie, par extension, Le travail qu' on fait pour raccommoder la carène d' un navire. Carène entière. Demi-carène. Donner la carène, une carène, donner carène à un vaisseau.

CARÈNE

CARÈNE en termes de Botanique, se dit Du pétale inférieur des fleurs papilionacées, parce qu' il ressemble à la carène d' un bâtiment.

CARÉNÉ, ÉE. adj.

CARÉNÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des feuilles, des stipules, etc., qui ont la forme d' une carène. Feuille carénée. Les valves de cette silique sont carénées.

CARÉNER. v. a.

CARÉNER. v. a. Donner carène à un bâtiment. Caréner des vaisseaux.

CARÉNÉ, ÉE. participe

CARÉNÉ, ÉE. participe Vieux vaisseau caréné.

CARESSANT, ANTE. adj.

CARESSANT, ANTE. adj. Qui aime à caresser. Cet enfant est fort caressant. Il est d' humeur caressante. Un chien caressant.

Il se dit également De l' air, des manières, etc. Prendre un air caressant. Avoir des manières caressantes.

CARESSE. s. f.

CARESSE. s. f. Témoignage d' affection que l' on donne à quelqu' un par ses actions ou par ses paroles. Douces caresses. Grandes caresses. Des caresses trompeuses. De perfides caresses. Défiez-vous de ses caresses. Faire des caresses. Accabler une personne de caresses. Recevoir des caresses. Il lui a fait caresse. Il ne m' a pas fait la moindre caresse. On le dit également Des animaux. Ce chien fait des caresses à tout le monde.

Il se dit quelquefois au figuré, comme dans cette phrase, Il ne faut pas se fier aux caresses de la fortune.

CARESSER. v. a.

CARESSER. v. a. Faire des caresses. Caresser un enfant. Caresser un chien. Fig. et poétiq., Le zéphyr caresse les fleurs.

Il signifie aussi, figurément, Flatter, cajoler. Depuis qu' il occupe cette place, il est caressé de tout le monde. Il sait caresser les gens, pour en obtenir ce qu' il désire.

Il s' emploie quelquefois au sens moral. Caresser l' orgueil de quelqu' un. Caresser une chimère, S' y complaire.

CARESSÉ, ÉE. participe

CARESSÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi adjectivement et figurément, en parlant De tableaux d' un fini précieux. Les tableaux de plusieurs peintres flamands sont très-caressés.

CARET. s. m.

CARET. s. m. Sorte de tortue dont l' écaille sert à faire des peignes et d' autres ouvrages.

CARET. s. m.

CARET. s. m. Sorte de dévidoir à l' usage des cordiers. On nomme Fil de caret, Une espèce de gros fil qui sert à fabriquer tous les cordages employés dans la marine.

CARGAISON. s. f.

CARGAISON. s. f. T. de Marine marchande. L' ensemble de toutes les marchandises qui composent la charge principale d' un navire de commerce. Nous prîmes un bâtiment dont la cargaison était fort riche. Le navire a péri, mais on a sauvé l' équipage et la cargaison.

CARGUE. s. f.

CARGUE. s. f. T. de Marine. Il se dit Des cordages qui servent à plier, à retrousser les voiles contre leurs vergues.

CARGUER. v. a.

CARGUER. v. a. T. de Marine. Plier, retrousser les voiles contre leurs vergues, par le moyen des cargues. Carguer les voiles.

CARGUÉ, ÉE. participe

CARGUÉ, ÉE. participe

CARIATIDE. s. f.

CARIATIDE. s. f. Figure de femme, ou même d' homme, qui soutient une corniche sur sa tête. Les cariatides sont un ornement d' architecture.

CARIBOU. s. m.

CARIBOU. s. m. T. d' Hist. nat. Animal sauvage du Canada, qui a de très-grands rapports avec le renne.

CARICATURE. s. f.

CARICATURE. s. f. T. de Peinture, emprunté de l' italien. Image satirique dans laquelle l' artiste représente d' une manière grotesque, bouffonne, les personnes ou les événements qu' il veut tourner en dérision. Les caricatures ne doivent pas être des charges insignifiantes. Les Anglais excellent dans la caricature.

Il s' emploie aussi très-souvent comme synonyme de Charge, dans les Arts d' imitation. Ce n' est point là un portrait, c' est une caricature. Le principal personnage de cette pièce n' est qu' une caricature.

Il se dit également, au figuré, d' Une personne ridiculement accoutrée. Voyez cette femme: quelle caricature!

CARIE. s. f.

CARIE. s. f. Maladie qui attaque les os, ulcération des os. Il y a sujet de craindre que la carie n' attaque l' os. La carie des dents.

Il se dit aussi d' Une maladie des blés et des arbres.

CARIER. v. a.

CARIER. v. a. Gâter, pourrir. Il se dit principalement en parlant Des os et des blés. L' usage de cet élixir a carié toutes ses dents.

Il est aussi verbe pronominal. L' os se carie. Cette dent commence à se carier. Dans les temps humides, les blés se carient promptement.

CARIÉ, ÉE. participe

CARIÉ, ÉE. participe Os carié. Dent cariée. Blé carié. Bois, arbre carié.

CARILLON. s. m.

CARILLON. s. m. Battement de cloches à coups précipités, avec une sorte de mesure et d' accord. Sonner le carillon. Sonner à double carillon.

Il se dit aussi d' Une réunion de cloches accordées à différents tons, ou de L' air qu' on exécute sur ces cloches. Le carillon de la Samaritaine. Le carillon de Dunkerque.

Horloge, pendule, montre à carillon, Horloge, pendule, montre qui sonne des airs à de certains intervalles.

Fig. et fam., À double, à triple carillon, Très-fort, excessivement. Il fut sifflé à double carillon.

CARILLON

CARILLON signifie, figurément et familièrement, Crierie, grand bruit. Quand la maîtresse du logis verra ce désordre, elle fera un beau carillon.

CARILLONNER. v. n.

CARILLONNER. v. n. Sonner le carillon. Il est fête à la paroisse, on n' a fait que carillonner.

Il signifie aussi, Exécuter un air sur un carillon.

CARILLONNÉ, ÉE. participe

CARILLONNÉ, ÉE. participe On ne l' emploie qu' au féminin et dans cette locution familière, Fête carillonnée, qui se dit Des grandes fêtes de l' Église catholique. Il ne met cet habit que les jours de fêtes carillonnées.

CARILLONNEUR. s. m.

CARILLONNEUR. s. m. Celui qui carillonne.

CARISTADE. s. f.

CARISTADE. s. f. Aumône. Demander la caristade. Donner la caristade. Il est familier et peu usité.

CARLIN. s. m.

CARLIN. s. m. Monnaie d' Italie dont la valeur varie selon les lieux. Carlin d' or, d' argent.

CARLIN. s. m.

CARLIN. s. m. Petit doguin, petit chien à poil ras, et à museau noir et écrasé.

CARLINGUE. s. f.

CARLINGUE. s. f. T. de Marine. Sorte de quille intérieure, qui règne presque tout le long du navire, au-dessus de la quille proprement dite.

Il désigne aussi, L' assemblage de charpente qui reçoit le pied d' un bas mât.

CARMAGNOLE. s. f.

CARMAGNOLE. s. f. Sorte de veste.

CARME. s. m.

CARME. s. m. Religieux de l' ordre du Carmel. Un couvent de carmes.

Eau des carmes, Eau spiritueuse dont l' invention est attribuée à des religieux carmes. Voyez MÉLISSE.

Carmes déchaussés ou déchaux, Carmes de la réforme de Sainte-Thérèse, qui ne portent point de bas, et qui n' ont que des sandales.

CARMELINE. adj. f.

CARMELINE. adj. f. Il se dit D' une espèce de laine qu' on tire de la vigogne. Laine carmeline.

CARMÉLITE. s. f.

CARMÉLITE. s. f. Religieuse de l' ordre du Carmel. Un couvent de carmélites.

CARMES. s. m. pl.

CARMES. s. m. pl. T. du Jeu de trictrac. Il se dit Lorsque d' un coup de dé on amène les deux quatre. Amenez carmes.

CARMIN. s. m.

CARMIN. s. m. Matière colorante, d' un rouge éclatant, qu' on obtient principalement de la cochenille. On emploie le carmin pour peindre en miniature.

Fig., Des lèvres de carmin, Des lèvres d' un rouge très-vif.

CARMINATIF, IVE. adj.

CARMINATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes employés contre les maladies venteuses.

Il est souvent employé comme substantif, au masculin. Un bon carminatif. Employer les carminatifs.

CARNAGE. s. m.

CARNAGE. s. m. Massacre, tuerie. Il se dit principalement en parlant Des hommes. On a fait un grand carnage des ennemis, un horrible carnage. Le carnage dura jusqu' à la nuit. La soif du carnage. Être altéré de carnage.

Faire un grand carnage de cerfs, de sangliers, de lièvres, de perdrix, etc., En tuer beaucoup.

Les lions, les tigres, les loups vivent de carnage, Ils vivent de la chair des animaux qu' ils tuent.

CARNASSIER, IÈRE. adj.

CARNASSIER, IÈRE. adj. Qui se paît de chair crue, et qui en est fort avide. Dans ce sens, il se dit Des animaux. Les corbeaux, les loups et les vautours sont carnassiers. En Histoire naturelle, on nomme substantivement Carnassiers, Un ordre d' animaux mammifères qui se nourrissent de chair crue, tels que les chiens, les chats, etc. Les carnassiers.

Il signifie aussi, Qui mange beaucoup de chair; et, dans ce sens, il se dit Des hommes. Les peuples septentrionaux sont fort carnassiers en comparaison des méridionaux.

CARNASSIÈRE. s. f.

CARNASSIÈRE. s. f. Espèce de petit sac où l' on met le gibier qu' on a tué à la chasse.

CARNATION. s. f.

CARNATION. s. f. T. de Peinture. Représentation de la chair de l' homme par le coloris. Il ne s' emploie que d' une manière générale, pour exprimer L' ensemble des parties de chair que présente un tableau. Cette carnation est belle, vive, naturelle. Les carnations de ce tableau sont fort belles.

Il désigne quelquefois, dans le langage ordinaire, Le teint d' une personne. Une belle carnation. Une vilaine carnation.

CARNATION

CARNATION en termes de Blason, se dit de Toutes les parties du corps humain qui sont représentées au naturel. D' argent, à la tête de carnation.

CARNAVAL. s. m.

CARNAVAL. s. m. Temps destiné aux divertissements, lequel commence le jour des Rois et finit le mercredi des Cendres. Dans les premiers jours du carnaval. Pendant le carnaval. Les divertissements du carnaval.

CARNE. s. f.

CARNE. s. f. L' angle extérieur d' une pierre, d' une table, etc. Il s' est blessé contre la carne de cette pierre. Se heurter contre la carne d' un volet.

CARNÉ, ÉE. adj.

CARNÉ, ÉE. adj. T. de Fleuriste. Qui est de couleur de chair. Un oeillet carné. Une anémone carnée.

CARNET. s. m.

CARNET. s. m. Petit livre de compte que l' on porte avec soi et dans lequel on recueille des notes. Le carnet d' un négociant, d' un agent de change.

Carnet d' échéances, Livre sur lequel les négociants inscrivent les effets qu' ils ont à payer.

CARNIFICATION. s. f.

CARNIFICATION. s. f. T. de Médec. Altération morbide qui fait prendre au tissu d' un organe la consistance des parties charnues et musculeuses.

CARNIFIER (SE). v. pron.

CARNIFIER (SE). v. pron. T. de Médec, Acquérir la consistance des parties charnues.

CARNIFIÉ, ÉE. participe

CARNIFIÉ, ÉE. participe

CARNIVORE. adj. des deux genres

CARNIVORE. adj. des deux genres Il se dit Des animaux qui peuvent se nourrir de chair, par opposition à Ceux qui ne mangent que des végétaux. Les animaux carnivores. L' homme est à la fois frugivore et carnivore. On dit aussi, substantivement, Les carnivores.

CARNOSITÉ. s. f.

CARNOSITÉ. s. f. T. de Chirur. Il se disait autrefois d' Une excroissance ou tumeur charnue qu' on croyait développée accidentellement dans le canal de l' urètre.

CAROGNE. s. f.

CAROGNE. s. f. On appelle ainsi, par injure, Une femme débauchée, une méchante femme. Quelle carogne! Vieille carogne. Il est bas.

CAROLUS. s. m.

CAROLUS. s. m. (On prononce l' S.) Ancienne monnaie qui valait dix deniers d' argent. Les carolus ont eu ce nom parce que les premiers furent frappés en France au coin de Charles VIII.

CARONADE. s. f.

CARONADE. s. f. T. d' Artillerie. Gros canon court, d' invention anglaise, et originairement en usage dans la marine seulement.

CARONCULE. s. f.

CARONCULE. s. f. T. d' Anat. Diminutif de Chair. Petite chair. Il s' emploie principalement dans les deux locutions suivantes: Caroncules myrtiformes, Petits tubercules rougeâtres situés vers l' orifice du vagin; Caroncule lacrymale, Petite éminence rougeâtre placée dans le grand angle de l' oeil, et formée par la réunion d' un certain nombre de follicules muqueux.

CAROTIDE. adj. et s. f.

CAROTIDE. adj. et s. f. Chacune des deux principales artères qui conduisent le sang au cerveau. Les artères carotides. Carotide interne. Carotide externe.

CAROTIDIEN. adj. m.

CAROTIDIEN. adj. m. T. d' Anat., qui s' emploie dans cette locution, Canal carotidien, Conduit de l' os temporal qui donne passage à l' artère carotide.

CAROTIQUE. adj. des deux genres

CAROTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui a rapport au carus. Assoupissement carotique. État carotique.

CAROTTE. s. f.

CAROTTE. s. f. Plante potagère de la famille des Ombellifères, dont la racine, pivotante et charnue, a le même nom, et s' emploie comme aliment. Planter des carottes. Faire cuire des carottes.

Fig. et fam., Ne vivre que de carottes, Vivre mesquinement.

Carotte de tabac, Assemblage de feuilles de tabac, roulées les unes sur les autres en forme de carotte.

CAROTTER. v. n.

CAROTTER. v. n. Jouer mesquinement, ne hasarder que peu d' argent à la fois. Ne faire que carotter. Il est familier.

CAROTTEUR, EUSE. s.

CAROTTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui joue timidement, et ne hasarde que peu d' argent à la fois. Il est familier. On dit aussi, mais moins ordinairement, Carottier, ière.

CAROUBE ou CAROUGE. s. m.

CAROUBE ou CAROUGE. s. m. Fruit du caroubier; gousse longue et plate, contenant une pulpe qu' on mange et qui a une saveur très-douce.

CAROUBIER. s. m.

CAROUBIER. s. m. Arbre de la famille des Légumineuses, qui porte des caroubes, et dont le bois, rouge et dur, est propre aux ouvrages de menuiserie et de marqueterie.

CAROUGE. s. m.

CAROUGE. s. m. Voyez CAROUBE.

CARPE. s. f.

CARPE. s. f. Sorte de poisson d' eau douce, couvert de grandes et larges écailles. Carpe de rivière. Carpe d' étang. Carpe de Seine. Carpe laitée. Carpe oeuvée. Le saut de la carpe. Carpe frite. Carpe au court-bouillon. Carpe à l' étuvée. Laitance de carpe. Langue de carpe.

Fig., Saut de carpe, Certain saut que les baladins exécutent à plat ventre, en s' élevant horizontalement. Faire le saut de carpe.

Fig. et fam., Faire la carpe pâmée, se dit D' une personne qui feint de se trouver mal.

CARPE. s. m.

CARPE. s. m. T. d' Anat. La partie qui est entre l' avant-bras et la paume de la main, et qu' on nomme vulgairement Poignet. Les os du carpe sont au nombre de huit.

CARPEAU. s. m. Diminutif

CARPEAU. s. m. Diminutif Petite carpe.

Il se dit aussi d' Une variété de la carpe, que l' on pêche dans le Rhône et dans la Saône, et qui est d' un goût fort délicat.

CARPILLON. s. m. Diminutif

CARPILLON. s. m. Diminutif Très-petite carpe.

CARQUOIS. s. m.

CARQUOIS. s. m. Étui à flèches. Carquois d' ivoire, d' ébène, etc. Carquois garni de flèches. Vider son carquois. Tirer des flèches de son carquois. Le carquois de l' Amour.

Fig., Il a vidé son carquois, se dit D' un homme qui a lancé beaucoup d' épigrammes.

CARRARE. s. m.

CARRARE. s. m. Nom qu' on donne au marbre blanc tiré des environs de Carrare, en Toscane.

CARRE. s. f.

CARRE. s. f. Il n' est guère usité que dans ces locutions: La carre d' un chapeau, Le haut de la forme d' un chapeau. La carre d' un habit, Le haut de la taille d' un habit. La carre d' un soulier, Le bout d' un soulier qui se termine carrément.

Pop., Cet homme a une bonne carre, Il a les épaules larges et fortes, ce qui lui donne de la prestance.

Au Jeu de bouillotte, Je vois la carre, Je tiens ce que propose de jouer celui qui s' est carré. Voyez CARRER. On dit aussi, Je double la carre, etc.

CARRÉ, ÉE. adj.

CARRÉ, ÉE. adj. Il se dit D' une surface plane qui a quatre côtés et quatre angles droits. Figure carrée. Table carrée. Jardin carré. Plan carré. Parfaitement carré.

Bonnet carré, Bonnet à quatre ou à trois cornes, que portaient les docteurs, les ecclésiastiques, et quelques gens de justice, dans l' exercice de leurs fonctions. Il se dit maintenant d' Un bonnet pyramidal surmonté d' une houppe, que les ecclésiastiques portent dans les cérémonies religieuses, et qui ordinairement peut se plier lorsqu' on le tient à la main.

Jeu de paume carré, ou simplement, Carré, Jeu de paume où il y a un petit trou, et un ais au lieu de dedans.

En termes de Marine, Voiles carrées, ou Voiles à trait carré, Voiles quadrangulaires dont les vergues sont hissées par le milieu, et croisent le mât à angles droits. Poupe carrée, La poupe de forme ordinaire, par opposition à la poupe ronde de certains bâtiments, tels que les galiotes.

En termes de Guerre, Bataillon carré, se disait autrefois d' Un bataillon qui avait autant de files que de rangs, autant de profondeur que de front. On appelle maintenant Carré d' infanterie, Une troupe, un régiment d' infanterie disposé de manière à faire face de quatre côtés, soit intérieurement, soit extérieurement. Dans cette dernière locution, Carré est pris substantivement. Former le carré. L' état-major, les tambours et la musique s' enferment dans l' intérieur du carré. Enfoncer un carré d' infanterie.

Pied carré, toise carrée, mètre carré, etc., Surface carrée dont le côté a un pied, une toise, un mètre, etc. Ce tableau a vingt pieds carrés. Un espace de huit lieues carrées. On dit dans le même sens, Un pied, une toise, un mètre, etc., en carré.

En Arithm., Nombre carré, ou simplement et plus ordinairement, Carré, Le produit qui résulte d' un nombre multiplié par lui-même. Seize est le carré de quatre. Neuf est le carré de trois.

Racine carrée, Le nombre qui, multiplié par lui-même, produit un certain nombre carré assigné. Tirer, extraire la racine carrée. Trois est la racine carrée de neuf. Quatre est la racine carrée de seize.

En Rhétor., Période carrée, Période de quatre membres; et, par extension, Toute période nombreuse et bien soutenue, quoiqu' elle ne soit pas de quatre membres.

Au Jeu de brelan, Brelan carré ou quatrième, Celui que le joueur a dans la main lorsque la carte qui retourne est de même sorte que les trois qui forment son brelan.

Fam., Partie carrée, Partie de plaisir faite entre deux hommes et deux femmes.

Fam., Être carré des épaules, Être large des épaules.

Fig. et fam., C' est une tête carrée, C' est un homme qui a beaucoup de justesse et de solidité dans le jugement.

CARRÉ

CARRÉ se dit substantivement d' Une figure carrée. Carré parfait, dont les quatre côtés et les quatre angles sont égaux. Carré long. Petit carré. Grand carré. La diagonale d' un carré. Le côté d' un carré. Tailler en carré.

Un carré de papier, Un morceau de papier carré. Écrire une note sur un carré de papier.

Carré magique. Voyez MAGIQUE.

CARRÉ. substantif

CARRÉ. substantif se dit, en termes de Jardinage, d' Un espace de terre en carré, dans lequel on plante des fleurs, des légumes, etc. Un carré de parterre. Un carré de potager. Un carré de tulipes. Un carré d' anémones. Un carré d' artichauts. Un carré long. Il faut marcher dans les allées, et non pas dans les carrés. On appelle par analogie Carré d' eau, Une pièce d' eau en carré.

Il se prend aussi quelquefois pour Palier. Nous logeons sur le même carré.

Carré de mouton, Pièce du quartier de devant d' un mouton, lorsque le collet et l' épaule en sont séparés: c' est ce qu' on appelle autrement Un haut côté.

Carré de toilette, Petit coffre dont les femmes se servaient à leur toilette, et dans lequel elles mettaient leurs peignes et d' autres objets. Carré d' argent. Carré de bois d' aloès, de bois de cèdre, etc.

CARRÉ

CARRÉ en termes de Monnaie, Morceau d' acier fait en forme de dé, où est gravé en creux ce qui doit être en relief sur la médaille ou sur la monnaie. Graver un carré. Carré bien gravé. Carré usé. Ce sens est vieux on dit, Coin.

CARRÉ

CARRÉ en termes d' Anatomie, se dit, tant adjectivement que substantivement, De différents muscles dont la figure se rapproche de celle du carré. Muscle carré. Carré du menton. Carré de la cuisse. Carré des lèvres. Etc.

CARRÉ

CARRÉ en termes de Papeterie, se dit aussi, tant adjectivement que substantivement, D' une dimension de papier qui est celle qu' on emploie, dans l' imprimerie, pour le plus grand nombre des ouvrages. L' ouvrage sera imprimé sur papier carré fin. Une rame de carré.

CARREAU. s. m.

CARREAU. s. m. Espèce de pavé plat, fait de terre cuite, de pierre, de marbre, etc., dont on se sert pour paver le dedans des maisons, des églises, etc. Petit carreau. Grand carreau. Carreau de terre cuite. Carreau de faïence. Carreau vernissé. Carreau de Hollande. Carreau de Lisieux. Carreau de Caen. Carreau de marbre. Carreau à quatre pans, à six pans, en losange. Carreau de jeu de paume. Chasse à deux carreaux, à trois carreaux. À quatre carreaux la balle la perd.

Franc carreau, Sorte de jeu où l' on jette en l' air une pièce de monnaie, et où celui dont la pièce tombe le plus loin des bords du carreau, gagne le coup. Jouer au franc carreau.

CARREAU

CARREAU se dit aussi d' Un sol ou d' un plancher pavé de carreaux. Raccommoder le carreau. Laver le carreau. Tomber sur le carreau.

Par extension, Coucher sur le carreau, Coucher sur le plancher. Jeter des meubles sur le carreau, Les jeter dans la rue.

Fig., Jeter quelqu' un, coucher quelqu' un sur le carreau, L' étendre sur la place, mort ou très-blessé. Rester, demeurer sur le carreau, Être tué sur la place. La querelle fut sanglante, un homme resta sur le carreau.

Carreau de vitre, ou simplement, Carreau, Pièce de verre qu' on emploie aux fenêtres, aux portes vitrées, etc. Casser un carreau de vitre. Remettre un carreau de vitre. Il manque deux carreaux à cette fenêtre.

En termes de Physique, Carreau électrique, Carreau de verre dont les surfaces sont recouvertes d' une lame métallique, et qui peut servir aux expériences sur les électricités dissimulées.

Carreau d' arbalète, Flèche dont le fer avait quatre pans. De là sont venues ces expressions figurées, Les carreaux vengeurs de Jupiter, les carreaux de la foudre, etc.

CARREAU

CARREAU se dit aussi d' Une des couleurs du jeu de cartes, marquée par de petits carreaux rouges. Un as de carreau. Un deux de carreau. Jouer en carreau. Il tourne carreau. Le roi, la dame, le valet de carreau.

Fig. et fam., Valet de carreau, se dit d' Un homme qui ne mérite point de considération. On l' a reçu comme le valet de carreau. Il l' a traité comme un valet de carreau.

CARREAU

CARREAU se dit encore d' Un coussin carré dont on se sert pour s' asseoir, ou pour se mettre à genoux. Carreau de velours. Carreau galonné d' or. Une pile de carreaux. Une femme à qui l' on porte le carreau. Se faire porter un carreau à l' église.

CARREAU

CARREAU se dit en outre d' Une sorte de fer à repasser dont les tailleurs se servent pour rabattre les coutures des habits.

CARREAU

CARREAU s' emploie aussi pour Carré; mais, dans ce sens, il ne se dit guère qu' en parlant De plusieurs carrés formant un assemblage symétrique. Plier du linge à petits carreaux, par petits carreaux. Étoffes à carreaux, à petits carreaux, à grands carreaux. Dessin à carreaux. Tracer, faire des carreaux.

Brochet carreau, Brochet très-gros. Dans cette dénomination, Carreau est pris adjectivement.

CARREAU. s. m.

CARREAU. s. m. T. de Médec. Maladie qui rend le ventre des enfants dur et tendu. Cet enfant a le carreau.

CARREFOUR. s. m.

CARREFOUR. s. m. L' endroit où se croisent plusieurs rues dans les villes et dans les villages, deux ou plusieurs chemins dans la campagne. La foule qui remplissait le carrefour. Publier à son de trompe par tous les carrefours. Planter des croix dans les carrefours.

CARRELAGE. s. m.

CARRELAGE. s. m. Action de carreler; Ouvrage de celui qui pose le carreau; ou Le carreau même. Il m' a coûté tant pour le carrelage de ma chambre. Les ouvriers prennent tant pour chaque toise de carrelage. Un bon carrelage. Réparation du carrelage.

CARRELER. v. a.

CARRELER. v. a. Paver avec des carreaux. Carreler une salle, une chambre. Carreler de petits carreaux, de grands carreaux. Carreler de carreaux de Hollande. Carreler de pierres de liais. Faire carreler des planchers.

Il signifie aussi, Raccommoder de vieux souliers. On ne le dit, en ce sens, que Des savetiers ambulants. Carreler des souliers.

CARRELÉ, ÉE. participe

CARRELÉ, ÉE. participe Une chambre carrelée.

CARRELET. s. m.

CARRELET. s. m. Sorte de poisson de mer qui est plat, et qui a de petites taches rouges.

CARRELET

CARRELET signifie aussi, Une sorte de filet en forme de nappe carrée, dont on se sert pour prendre le poisson. Prendre du poisson au carrelet, avec un carrelet. Pêcher au carrelet.

CARRELET

CARRELET signifie encore, Une grosse aiguille angulaire du côté de la pointe.

CARRELETTE. s. f.

CARRELETTE. s. f. Lime plate et fine.

CARRELEUR. s. m.

CARRELEUR. s. m. Celui qui pose le carreau.

Il se dit aussi d' Un savetier ambulant. Carreleur de souliers.

CARRELURE. s. f.

CARRELURE. s. f. Les semelles neuves qu' on met à de vieux souliers, à de vieilles bottes. Mettre une carrelure à des souliers.

CARRÉMENT. adv.

CARRÉMENT. adv. En carré, à angle droit. Il ne se dit guère que dans ces phrases: Couper quelque chose carrément. Tracer un plan carrément. Cela est planté carrément.

CARRER. v. a.

CARRER. v. a. Donner une figure carrée. Carrer un bloc de marbre.

Il signifie, en Géométrie, Trouver un carré équivalent à une surface terminée par des lignes d' une courbure quelconque.

Il signifie aussi, en Arithmétique, Former le carré d' un nombre, en multipliant ce nombre par lui-même.

CARRER

CARRER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Marcher avec un maintien qui annonce de la prétention, de l' arrogance. Se carrer en marchant. Voyez comme il se carre. Ce sens est familier.

Il s' emploie également avec le pronom personnel, au Jeu de bouillotte, pour exprimer L' action de celui qui s' assure la priorité en doublant sa mise. Je me carre. Il s' est carré.

CARRÉ, ÉE. participe

CARRÉ, ÉE. participe

CARRICK. s. m.

CARRICK. s. m. Sorte de redingote fort ample qui a plusieurs collets, ou un collet très-long.

CARRIER. s. m.

CARRIER. s. m. Ouvrier, homme de journée qui travaille à tirer la pierre des carrières, ou L' entrepreneur qui fait ouvrir une carrière pour en tirer de la pierre. Maître carrier. Manoeuvre carrier. L' art du carrier. Un pauvre carrier.

CARRIÈRE. s. f.

CARRIÈRE. s. f. Lice, lieu fermé de barrières, et disposé pour toute sorte de courses, principalement pour les courses à cheval ou en char. Le bout de la carrière. Aller jusqu' au bout de la carrière. Parcourir la carrière. S' arrêter au milieu de la carrière. Entrer dans la carrière. Ouvrir la carrière.

Il se dit poétiquement Du mouvement périodique des astres. Le soleil commence, achève sa carrière. L' astre des nuits parcourt sa paisible carrière.

Il signifie aussi, en termes de Manége, L' étendue de terrain où l' on peut faire courir un cheval sans qu' il perde haleine. Ce cheval a bien fourni sa carrière, Il a bien fait la course qu' on voulait qu' il fît.

Donner carrière à un cheval, Le laisser libre de courir, lui lâcher la bride.

Fig., au sens moral, Donner carrière, Laisser pleine liberté d' agir. Donner carrière à son esprit, à son imagination. Donner carrière à sa méchanceté.

Fig. et fam., Se donner carrière, Se réjouir, se laisser emporter à l' envie qu' on a de dire ou de faire quelque chose. Se donner carrière aux dépens de quelqu' un, S' en amuser par des railleries.

CARRIÈRE

CARRIÈRE signifie figurément, Le cours de la vie, le temps qu' on exerce un emploi, une charge, etc. Finir, achever, terminer sa carrière. Fournir sa carrière. Être au bout, au terme de sa carrière. Ne faire que commencer sa carrière. Longue, pénible carrière.

Il se dit aussi, figurément, de La profession que l' on embrasse, des études auxquelles on se livre, des entreprises où l' on s' engage, etc. La carrière des sciences et des arts. Il préféra la carrière des armes. La carrière du barreau. La carrière administrative. Suivre une carrière. La carrière des honneurs, de l' ambition, de la gloire. Toutes les carrières sont ouvertes au mérite. Faire des progrès dans la carrière de la vertu. Courir, parcourir une dangereuse carrière. Suivons l' exemple de ceux qui nous ont devancés dans la carrière. S' engager dans la carrière du vice.

Dans le style soutenu, Il ouvrit et ferma la carrière, il a fermé la carrière qu' il s' était ouverte, etc., se dit D' un homme qui n' a point eu de rivaux dans l' art dont il fut le créateur.

Fig., Ouvrir à quelqu' un une carrière, une belle carrière, Lui donner une occasion de paraître et d' exercer ses talents. Cela lui a ouvert une belle carrière.

CARRIÈRE

CARRIÈRE signifie aussi, Le lieu d' où l' on tire de la pierre. Tirer des pierres de la carrière. Descendre dans une carrière. Creuser une carrière. Fouiller une carrière. Carrière de marbre. Carrière d' ardoise.

Fig. et fam., Il a une carrière dans le corps, se dit D' un homme qui a été opéré de la pierre plusieurs fois.

CARRIOLE. s. f.

CARRIOLE. s. f. Petite charrette couverte, et ordinairement suspendue. Aller en carriole, dans une carriole.

CARROSSE. s. m.

CARROSSE. s. m. Espèce de voiture à quatre roues, suspendue et couverte, dont on se sert pour aller commodément par la ville et à la campagne. Carrosse à portière. Carrosse à deux fonds. Carrosse coupé. Carrosse de campagne. Carrosse de louage. Carrosse à glaces. Carrosse drapé. Un carrosse bien suspendu. Un carrosse doux. Un carrosse rude. L' impériale, les portières, les glaces d' un carrosse. Carrosse à ressorts. Carrosse à flèche. Carrosse à brancards. Carrosse à arc. Faire rouler un carrosse. Avoir de quoi faire rouler un carrosse, de quoi rouler carrosse. Des chevaux de carrosse. Monter en carrosse. Descendre de carrosse. Un carrosse bien attelé. Aller en carrosse. Mener un carrosse. Ouvrir la portière d' un carrosse. Avoir carrosse. Prendre carrosse. Carrosse de voiture. Carrosse de remise. Carrosse à quatre chevaux. Carrosse à six chevaux. Mettre les chevaux au carrosse. Il est aujourd' hui beaucoup moins usité que Voiture: voyez ce mot.

Prov. et fig., C' est un vrai cheval de carrosse, se dit D' un homme grossier, brutal ou stupide.

CARROSSÉE. s. f.

CARROSSÉE. s. f. La quantité de personnes que contient un carrosse. Il nous vint une carrossée de provinciales. Il est familier.

CARROSSIER. s. m.

CARROSSIER. s. m. Faiseur de carrosses. Sellier-carrossier.

C' est un bon carrossier, se dit quelquefois D' un cheval épais, traversé, et propre à bien tirer le carrosse.

CARROUSEL. s. m.

CARROUSEL. s. m. Espèce de tournoi qui consiste ordinairement en courses de bagues, de têtes, etc., entre plusieurs chevaliers partagés en différentes quadrilles distinguées par la diversité des livrées et des habits. Faire un carrousel. Ouvrir le carrousel. Un brillant carrousel. Le carrousel du roi. Le carrousel de la Place Royale. Le carrousel des Tuileries, donné par Louis XIV en 1662.

Il signifie aussi, Le lieu, la place où l' on a fait un carrousel. Aller au carrousel.

CARROUSSE. s. f.

CARROUSSE. s. f. T. emprunté de l' allemand. On ne l' emploie que dans cette phrase familière, maintenant très-peu usitée, Faire carrousse, Faire débauche, boire avec excès.

CARRURE. s. f.

CARRURE. s. f. La largeur du dos à l' endroit des épaules. Voilà un homme d' une belle carrure.

Il se dit aussi en parlant D' un habit. Cet habit est trop large, trop étroit de carrure.

CARTAYER. v. n.

CARTAYER. v. n. Il se dit D' un cocher qui met une ornière entre les deux chevaux et entre les deux roues de la voiture. Ce cocher a fort bien cartayé.

CARTE. s. f.

CARTE. s. f. Assemblage de plusieurs papiers collés l' un sur l' autre. De la carte fine. De la carte bien battue. Dans ce sens, on emploie plus ordinairement le mot Carton; et on appelle cette sorte de carte Du carton fin.

CARTE

CARTE signifie aussi, Un petit carton fin, coupé en carré long, qui est marqué, d' un côté, de quelque figure et de quelque couleur, et dont on se sert pour jouer à divers jeux. Un jeu de cartes. Des cartes de piquet. Jouer aux cartes. Battre ou mieux mêler les cartes. Donner, faire les cartes. Être le premier en cartes. Couvrir la carte. Écarter une carte. Faire une carte. Amener une carte. Il lui est rentré une carte qui lui fait beau jeu. Faire des tours de cartes. Escamoter une carte. Filer la carte.

Le dessous des cartes, La partie colorée des cartes, qui reste cachée quand on donne ou qu' on coupe. Quand on donne les cartes, il ne faut pas en laisser voir le dessous.

À l' Écarté et à quelques autres jeux, Demander carte, Proposer d' écarter, de mettre de côté un certain nombre de cartes, pour en prendre de nouvelles.

Fig. et fam., Voir, connaître le dessous des cartes, Apercevoir, connaître les ressorts secrets d' une affaire, d' une intrigue. Il en sait là-dessus plus qu' un autre, il a vu le dessous des cartes. On dit de même, Il y a dans cette affaire un dessous de cartes. c' est-à-dire, Quelque chose de secret, de caché, dont il faut se défier.

Prov. et fig., Si vous n' êtes pas content, prenez des cartes, se dit À un homme qui est trop difficile à satisfaire, et dont le mécontentement impatiente.

Fig. et fam., Brouiller les cartes, Chercher à mettre du trouble, à embrouiller les affaires. On dit dans un sens analogue, Les cartes sont bien brouillées.

Fig. et fam., Jouer cartes sur table, Ne pas dissimuler le motif pour lequel on agit, ne pas cacher les moyens dont on fait usage dans une affaire. C' est un homme franc, et qui joue toujours cartes sur table.

Tirer les cartes, Chercher l' avenir dans la disposition fortuite des cartes. Tirer les cartes à quelqu' un.

Fig. et fam., Château de cartes, Petite maison de campagne fort enjolivée et peu solidement bâtie; ce qui se dit par allusion à ces petits châteaux que les enfants font avec des cartes.

CARTES

CARTES au pluriel, se dit, par extension, de Ce que les joueurs laissent pour le payement des cartes. Les cartes valent beaucoup aux domestiques de cette maison. Les domestiques ont les cartes. Mettre aux cartes: on dit plus ordinairement aujourd' hui, Mettre au flambeau.

CARTE

CARTE se dit aussi de L' espèce de billet, ordinairement imprimé, qu' on délivre à une personne pour qu' elle soit admise en quelque lieu, ou pour qu' elle puisse, au besoin, faire reconnaître sa qualité, etc. Carte de spectacle. Carte d' entrée. Carte d' étudiant. Carte d' électeur. Les agents de police doivent être munis d' une carte. Carte de sûreté. Carte de présence. Etc.

Carte de visite, ou simplement, Carte, Petite carte sur laquelle on a écrit ou fait graver son nom, et qu' on laisse à la porte des personnes qui se trouvent absentes, lorsqu' on va pour leur rendre visite. J' ai laissé ma carte chez son portier.

Carte d' adresse, Carte sur laquelle un fabricant, un marchand fait imprimer son adresse et une note des objets qu' il fabrique ou qu' il vend.

Prov. et fig., Donner carte blanche à quelqu' un, Donner plein pouvoir à quelqu' un, l' autoriser à faire tout ce qu' il lui plaira. Le prince a donné carte blanche à ce général. On dit dans le même sens, Avoir carte blanche. J' ai carte blanche là-dessus.

CARTE

CARTE chez les Traiteurs ou Restaurateurs, Liste des mets qu' on peut demander. Dîner à la carte. Demander la carte. La carte de ce restaurateur est très-variée. Tel mets n' est pas sur la carte.

Il signifie aussi, Le mémoire de la dépense d' un repas chez un traiteur ou un restaurateur. Apportez la carte. Dans ce sens, on dit quelquefois, Carte à payer, ou Carte payante, par opposition à la carte des mets.

CARTE

CARTE en Géographie, se dit d' Une feuille de papier sur laquelle est représentée quelque partie de la surface du globe terrestre. Carte de géographie. Carte géographique. Dresser, faire la carte d' un pays. Apprendre la carte. Savoir bien la carte. Entendre la carte. Un recueil de cartes. Cet atlas contient tant de cartes.

Il signifie quelquefois, par extension, La connaissance géographique d' un pays. Apprendre, étudier, montrer la carte d' Allemagne.

Carte universelle. Voyez MAPPEMONDE.

Carte générale, La carte de toute une contrée, par opposition à Celles qui n' en représentent que certaines portions, et qu' on nomme Cartes particulières.

Carte topographique, Carte qui donne la représentation exacte et détaillée d' un lieu, d' un canton particulier.

Carte hydrographique, ou Carte marine, Carte qui représente les côtes, les mouillages, les sondages et les rumbs de vent.

Carte astronomique ou céleste, Carte qui représente les constellations dans la situation qu' elles ont les unes à l' égard des autres.

Carte généalogique, Tableau qui contient toute la généalogie d' une maison.

Fig. et fam., Savoir la carte du pays, ou simplement, Savoir la carte, Connaître bien les habitudes, les intérêts, les intrigues d' une société, d' une famille, etc.

Fig. et fam., Perdre la carte, Se troubler, se brouiller, se confondre dans ses idées.

CARTEL. s. m.

CARTEL. s. m. Défi par écrit pour un combat singulier. Il s' est dit aussi d' Un défi par écrit pour un combat dans une fête, comme aux tournois. Un cartel de défi. Envoyer un cartel. Donner un cartel. Recevoir, accepter, refuser un cartel.

Il signifie aussi, Règlement fait entre deux partis ennemis, pour la rançon ou l' échange des prisonniers. Régler le cartel. Le cartel est fait. Cartel d' échange.

CARTEL

CARTEL se dit aussi de L' ornement qui entoure le cadran de certaines pendules portatives faites pour être appliquées à la muraille, au lambris, dans un appartement; et souvent de La pendule même. Un joli cartel. Il n' y a, dans la salle à manger, qu' un simple cartel.

CARTERON. s. m.

CARTERON. s. m. Voyez QUARTERON.

CARTÉSIANISME. s. m.

CARTÉSIANISME. s. m. Philosophie de Descartes.

CARTÉSIEN, IENNE. adj.

CARTÉSIEN, IENNE. adj. Qui a rapport, qui appartient à la doctrine de Descartes. La philosophie cartésienne. Les opinions cartésiennes. Les principes cartésiens.

Il signifie aussi, Qui a adopté cette doctrine. Un philosophe cartésien. Dans ce sens, on l' emploie plus ordinairement comme substantif. Les newtoniens et les cartésiens.

CARTHAME. s. m.

CARTHAME. s. m. T. de Botan. Plante, autrement nommée Safran bâtard, dont les fleurs servent à teindre en rouge, et qui porte des semences purgatives, appelées Graines de perroquet, parce qu' elles sont bonnes pour la nourriture de cet oiseau.

CARTIER. s. m.

CARTIER. s. m. Celui qui fait et vend des cartes à jouer. Maître cartier.

CARTILAGE. s. m.

CARTILAGE. s. m. T. d' Anat. Partie blanche, dure, lisse, élastique, privée de sentiment, qui se trouve surtout aux extrémités des os, et qu' on appelle vulgairement le croquant dans la viande de boucherie. Le cartilage du nez. Le cartilage des oreilles.

CARTILAGINEUX, EUSE. adj.

CARTILAGINEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui est de la nature du cartilage, qui est composé de cartilages. Les parties cartilagineuses.

CARTISANE. s. f.

CARTISANE. s. f. Petits morceaux de carton fin, autour desquels on a tortillé du fil, de la soie, de l' or ou de l' argent, et qui font relief dans les dentelles et dans les broderies. Dentelle à cartisane.

CARTON. s. m.

CARTON. s. m. Carte grosse et forte, faite de papier broyé, battu et collé. Gros carton. Carton mince. Carton épais. Feuille de carton. Un livre relié avec du carton, en carton. Boîte de carton.

Carton fin, Celui qui n' est fait que de plusieurs papiers collés les uns sur les autres.

CARTON

CARTON se dit aussi d' Une boîte faite de carton, dans laquelle on serre des papiers, ou des bonnets, des dentelles, des rubans, etc. Carton de bureau. Mettez ces billets dans un carton. Carton de marchande de modes. Carton rond, carré, ovale. Carton de rubans, de dentelles, etc., Carton contenant des rubans, des dentelles, etc.

Cette pièce de théâtre est restée longtemps dans les cartons, Elle n' a été jouée que long-temps après avoir été reçue.

Carton de dessins, Grand portefeuille de carton, dans lequel on serre des dessins.

CARTON

CARTON se dit encore de La pâte même dont on fait le carton ordinaire, et qui sert à la fabrication de divers autres objets. Moulures, bas-reliefs de carton. Poupée de carton. Masque de carton. Nez de carton.

CARTON

CARTON en termes d' Imprimerie et de Librairie, se dit d' Un ou de plusieurs feuillets d' impression détachés d' une feuille entière. Ce volume a tant de feuilles et un carton de deux, de quatre pages.

Il se dit plus particulièrement d' Un feuillet qu' on refait, à cause de quelques fautes qu' on y veut corriger, ou de quelque changement qu' on y veut faire. Faire un carton. Mettre un carton à un livre.

CARTONS

CARTONS se dit encore de Dessins en grand, tracés sur du papier, d' après lesquels le peintre fait sa fresque, ou qu' on donne aux ouvriers en tapisseries pour servir de modèles. Les cartons de Raphaël.

Il se dit aussi, en termes d' Architecture, d' Une feuille de carton ou de fer-blanc chantournée qui sert à tracer des profils.

CARTONNAGE. s. m.

CARTONNAGE. s. m. Action de cartonner un livre, de le relier en carton; ou L' ouvrage qui en résulte.

CARTONNER. v. a.

CARTONNER. v. a. Relier un livre en carton. Cartonner un livre.

CARTONNÉ, ÉE. participe

CARTONNÉ, ÉE. participe Un livre cartonné à la Bradel.

CARTONNIER. s. m.

CARTONNIER. s. m. Celui qui fabrique et vend du carton.

Il se dit aussi de Celui qui travaille en carton, qui fabrique des objets de carton.

CARTOUCHE. s. m.

CARTOUCHE. s. m. Sorte d' ornement de sculpture ou de peinture, représentant un carton roulé et tortillé par les bords. Graver, peindre des armes dans un cartouche. L' inscription que porte ce cartouche.

CARTOUCHE. s. f.

CARTOUCHE. s. f. Charge pour le canon, composée de clous, de balles de fusil, et de morceaux de fer enveloppés dans du carton ou enfermés dans une boîte de mitraille. Canon chargé à cartouche. Tirer à cartouche. On dit mieux, Tirer à mitraille.

Il signifie aussi, La charge entière d' une arme à feu portative, qui est dans un rouleau de papier. Déchirer la cartouche avec les dents.

Il se dit encore, chez les Artificiers, de Toute sorte de boîte dans laquelle on renferme les matières inflammables, pour en déterminer et en varier les effets. Dans ce sens, il est masculin.

CARTOUCHE. s. f.

CARTOUCHE. s. f. Il se disait autrefois Du congé absolu ou limité donné à un militaire par un écrit scellé du sceau du régiment.

Cartouche jaune, Cartouche qu' on délivrait à un soldat dégradé, ou renvoyé par punition.

CARTULAIRE. s. m.

CARTULAIRE. s. m. Recueil d' actes, titres et autres principaux papiers, concernant le temporel d' un monastère, d' un chapitre, ou de quelque église. Cartulaire de Cluny, etc.

CARUS. s. m.

CARUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Médec. Affection soporeuse, profond assoupissement accompagné d' une complète insensibilité.

CARVI. s. m.

CARVI. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère, dont les semences sont employées en médecine comme vermifuges et carminatives, et dont on mange les racines, les feuilles et les jeunes pousses. Le carvi est un bon fourrage.

CARYATIDE. s. f.

CARYATIDE. s. f. Voyez CARIATIDE.

CARYOPHYLLÉE. adj. f.

CARYOPHYLLÉE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des fleurs de l' oeillet, et de toutes celles qui y ressemblent par leur structure. Fleur caryophyllée.

Il se dit aussi, substantivement, de Toute plante qui porte des fleurs caryophyllées. Les caryophyllées. La famille des caryophyllées.

CAS. s. m.

CAS. s. m. T. de Grammaire. Il se dit Des différentes désinences que prennent les substantifs, les adjectifs et les participes, dans les langues où ils se déclinent. Il n' y a point de cas proprement dits dans la langue française, quoiqu' il y ait des désinences différentes dans les pronoms. Ce mot latin, ce mot grec est à tel cas.

CAS

CAS signifie aussi, Accident, aventure, conjoncture, occasion; fait arrivé, ou qui peut arriver. Cas fortuit. Par cas imprévu. Un cas extraordinaire. Cas bien extraordinaire. Un cas étrange. Ce qui est bon dans un cas, ne l' est pas dans un autre. Selon l' exigence du cas. C' est le cas de parler. En tel cas En pareil cas. En ce cas, il faudrait... Vous dites qu' il vient: en ce cas, je vais l' attendre. Le cas est différent. C' est tout un autre cas. Cela change le cas. Ce n' est pas là le cas dont il s' agit. Dans le cas contraire. Cas particulier. Le cas est tel. Nous ne sommes pas dans le cas de l' article cité. Ce cas n' a point été prévu par la loi, par le code. Cas rédhibitoire. Au cas, en cas que cela soit. Au cas, en cas que cela arrive. Auquel cas. Le cas avenant. Le cas échéant. Si le cas y échet. Posez le cas. En cas de mort. En cas de rupture.

Cas métaphysique, Hypothèse, supposition par impossible, dont on tire quelque induction. Voilà un cas bien métaphysique. Cette locution est maintenant peu usitée.

Fam., Être dans le cas de faire une chose, Avoir occasion ou pouvoir de la faire. Je suis rarement dans le cas de me trouver avec lui. Je voudrais être dans le cas de vous obliger.

Fam., En cas, signifie quelquefois, En fait de, en matière de. En cas de chevaux, vous pouvez vous en rapporter à lui. Ce sens vieillit.

En cas, s' emploie aussi quelquefois substantivement, et signifie, Supplément, chose préparée pour servir en cas de besoin: il ne se dit guère que dans les maisons des princes, ou familièrement. C' est un en cas. Le prince s' étant levé avec appétit, se fit servir son en cas de nuit.

En tout cas, Quoi qu' il arrive, à tout événement. Je vous payerai dans un mois, je l' espère: en tout cas, je vous donnerai des sûretés suffisantes.

CAS

CAS se disait autrefois, en Matière criminelle, pour Fait, action, crime. Le cas dont il est accusé n' est pas graciable.

Fam., Son cas va mal, son cas n' est pas net, son cas est véreux, est sale, se dit en parlant D' un homme qui est en danger pour quelque crime, pour quelque mauvaise affaire. On dit également, Il sent son cas véreux, Il connaît lui-même que son affaire est mauvaise, il sent qu' il a quelque chose à se reprocher.

Prov., Tous vilains cas, tous mauvais cas sont reniables, se dit Lorsqu' un homme a commis une faute grave, et que la honte ou la crainte du châtiment le porte à la nier.

Cas privilégiés, ou Cas royaux, Crimes dont les juges royaux pouvaient seuls connaître, quelle que fût la condition de l' accusé. La fausse monnaie, le duel, étaient des cas privilégiés.

Cas privilégiés, se disait particulièrement, en Jurisprudence canonique, Des cas dans lesquels le juge séculier prenait connaissance des crimes d' un ecclésiastique, et le jugeait conjointement avec le juge ecclésiastique, nonobstant le privilége clérical.

Cas spéciaux, Les crimes déférés à la chambre des pairs, constituée en haute cour de justice.

Pour les cas résultants du procès. Formule qu' on employait autrefois dans les jugements rendus en matière criminelle, lorsque les preuves n' étaient pas complètes. Il était accusé d' assassinat; mais, comme il n' y avait point de preuves suffisantes, il fut condamné aux galères pour les cas résultants du procès.

Cas réservés, Les péchés dont on ne peut être absous que par le pape ou l' évêque, ou par les prêtres qui ont reçu d' eux un pouvoir spécial. L' incendie volontaire des églises est un cas réservé au pape.

Cas de conscience, Difficulté ou question sur ce que la religion permet ou défend en certains cas. Ce docteur est fort versé dans les cas de conscience. Un cas de conscience fort difficile à résoudre.

Par extension, Je m' en fais un cas de conscience, Je m' en fais scrupule.

Faire cas de quelqu' un ou de quelque chose, L' estimer, en avoir bonne opinion. Faire grand cas d' un homme. C' est un prince qui sait faire cas des hommes de mérite. Ne faire cas que de l' argent. On ne fait pas grand cas de ce qu' il dit. On n' en fait nul cas.

CAS

CAS se dit aussi, familièrement, pour Excrément, ordure. Il a fait son cas au pied d' un mur.

CAS, CASSE. adj.

CAS, CASSE. adj. Qui sonne le cassé. Cela sonne cas. Une voix casse et enrouée. Il est vieux.

CASANIER, IÈRE. adj.

CASANIER, IÈRE. adj. Qui aime à demeurer chez lui. C' est l' homme du monde le plus casanier. On dit dans un sens analogue: Mener une vie casanière. Être d' humeur casanière. Avoir des goûts casaniers. Etc.

Il est aussi substantif. C' est un casanier, un vrai casanier.

CASAQUE. s. f.

CASAQUE. s. f. Sorte d' habillement dont on se sert comme d' un manteau, et qui a ordinairement des manches fort larges. Une casaque pour la campagne. Une casaque pour la pluie. Les mousquetaires portaient des casaques. Casaque de héraut d' armes. Casaque de forçat.

Fig. et fam., Tourner casaque, Changer de parti.

CASAQUIN. s. m. Diminutif

CASAQUIN. s. m. Diminutif Espèce de déshabillé court, qu' on porte pour sa commodité. Il ne se dit guère aujourd' hui que d' Un vêtement à l' usage des femmes du peuple ou de la campagne.

Fig. et pop., Donner sur le casaquin à quelqu' un, Le battre. On lui a donné sur le casaquin.

CASCADE. s. f.

CASCADE. s. f. Chute d' eau; eau qui tombe de rocher en rocher. Il y a des cascades naturelles et des cascades artificielles. La rivière fait une cascade en cet endroit. La cascade de Tivoli. Une belle cascade. La cascade de Saint-Cloud. Faire une cascade dans un jardin.

Fig., Ce discours est plein de cascades, va par cascades, se dit D' un discours où l' auteur passe tout d' un coup d' une chose à l' autre, sans aucune liaison.

Fig., Je ne sais cette nouvelle que par cascades, elle n' est venue à moi que par cascades, Cette nouvelle a passé par différentes bouches avant d' arriver jusqu' à moi.

Fig., Il est arrivé là de cascade en cascade, par cascades, se dit D' un homme qui, par une suite d' événements, sans avoir de plan apparent et suivi, a été conduit à quelque chose.

CASCATELLE. s. f.

CASCATELLE. s. f. Mot emprunté de l' italien, qui signifie, Petite cascade. On ne l' emploie guère que dans cette phrase, Les cascatelles de Tivoli.

CASE. s. f.

CASE. s. f. Maison. Il ne se dit guère au propre que Des cabanes où logent les nègres employés à la culture des plantations, dans les colonies.

Fam., Le patron de la case, Le maître de la maison; ou, par extension, Celui qui a toute autorité dans la maison, quoiqu' il n' en soit pas le maître.

CASE

CASE au Jeu du trictrac, désigne Chacune de ces places qui sont marquées par une espèce de flèche. Il y a tant de cases au trictrac. Avoir une dame à telle case. Avoir cinq cases remplies, et une dame à la sixième.

Faire une case, Remplir une case avec deux dames. Avoir une case difficile à faire. Faire une belle case. Une demi-case.

CASE

CASE au Jeu des échecs et des dames, désigne Chacun des carrés de l' échiquier sur lequel on joue. Avancer un pion à la seconde case du roi.

CASE

CASE se dit aussi Des divisions pratiquées dans un rayon, un tiroir, une boîte, etc., pour y mettre séparément différents objets.

Il se dit, par extension, Des divisions d' un registre formées par les lignes qui coupent les colonnes transversalement. Folio 2 verso, case 3.

CASÉEUX, EUSE. adj.

CASÉEUX, EUSE. adj. T. didactique. Qui est de la nature du fromage. La partie caséeuse du lait.

CASEMATE. s. f.

CASEMATE. s. f. T. de Fortification. Souterrain voûté à l' épreuve de la bombe, pour défendre la courtine et les fossés, ou pour loger des troupes au besoin. Les casemates d' une citadelle.

CASEMATÉ, ÉE. adj.

CASEMATÉ, ÉE. adj. Il n' est guère usité que dans cette locution, Bastion casematé, Bastion où il y a des casemates.

CASER. v. n.

CASER. v. n. T. du Jeu de trictrac. Faire une case, remplir une case avec deux dames. Caser bien. Caser mal.

CASER

CASER s' emploie quelquefois activement, et signifie, familièrement, Placer quelqu' un, lui faire avoir une place. N' ayez point d' inquiétude sur votre avenir, je vous caserai.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. Avoir de la peine à se caser. Il est parvenu à se caser.

CASER

CASER avec le pronom personnel, signifie encore, familièrement, S' établir comme on peut en un lieu. Il faut bien se caser quelque part, quand on ne peut se loger à l' aise.

CASÉ, ÉE. participe

CASÉ, ÉE. participe Fam., Le voilà casé, il est casé pour la vie, Il a une place assurée.

CASERNE. s. f.

CASERNE. s. f. Bâtiment destiné au logement des troupes. Tous les soldats furent logés dans des casernes. Belle, vaste caserne. Aller à la caserne. Caserne de cavalerie. Caserne d' infanterie.

CASERNEMENT. s. m.

CASERNEMENT. s. m. Action de caserner. Le casernement des troupes. Effets de casernement.

CASERNER. v. n.

CASERNER. v. n. Loger dans des casernes. La garnison logeait chez les bourgeois, mais on la fit caserner. La moitié de la garnison casernera cet hiver.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Faire caserner. Caserner des troupes.

CASERNÉ, ÉE. participe

CASERNÉ, ÉE. participe

CASIER. s. m.

CASIER. s. m. Garniture de bureau, composée de plusieurs cases, dans lesquelles on place les papiers ou autres objets que l' on veut tenir en ordre.

CASILLEUX. adj. m.

CASILLEUX. adj. m. T. de Vitrier. Il se dit Du verre qui se casse au lieu de se couper, quand on y applique le diamant.

CASIMIR. s. m.

CASIMIR. s. m. Étoffe de laine croisée, fine et légère. Pantalon, gilet de casimir.

CASOAR. s. m.

CASOAR. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau de l' Inde, presque aussi gros, mais moins grand que l' autruche, dont la tête est couverte d' une espèce de casque osseux, et dont le plumage ressemble à du crin. Le casoar ne vole point.

CASQUE. s. m.

CASQUE. s. m. Arme défensive qui garantit la tête, et qui sert de coiffure. Une armure complète avec le casque, la cuirasse, les brassards, les gantelets, etc. Tous les chevaliers du tournoi avaient le casque en tête. La visière d' un casque. Son casque était surmonté d' un panache. Le cimier d' un casque. Casque de dragon, de cuirassier. La crinière d' un casque.

En termes de Botan., Fleur en casque, Fleur qui, par sa forme, ressemble à cette armure. L' aconit porte des fleurs en casque.

CASQUE

CASQUE en termes de Blason, se dit de La représentation d' un casque sur l' écusson des armoiries. Porter le casque de face. Il n' y a que les souverains qui portent le casque ouvert et couronné.

CASQUETTE. s. f.

CASQUETTE. s. f. Coiffure d' homme, faite d' étoffe ou de peau, qui a quelquefois un bord sur le devant. Beaucoup d' ouvriers portent des casquettes. Casquette de voyage. Ce petit garçon a perdu sa casquette.

CASSADE. s. f.

CASSADE. s. f. Mensonge pour plaisanter, ou pour servir d' excuse, de défaite. Donner une cassade. C' est un donneur de cassades. Il est familier et vieux.

À certains Jeux de renvi, comme le brelan, Faire une cassade, Faire un renvi avec vilain jeu, afin d' obliger les autres joueurs à quitter. C' est un grand faiseur de cassades.

CASSANT, ANTE. adj.

CASSANT, ANTE. adj. Fragile, sujet à se casser, à se rompre; qui se casse aisément. C' est dommage que le verre soit si cassant, que la porcelaine soit si cassante. Le cristal est beau, mais il est cassant.

Il se dit aussi De certains métaux aigres, et particulièrement du fer. Il y a du fer qui est fort cassant.

Poires cassantes, qui ont la chair cassante, Poires qui cassent, qui font une légère résistance sous la dent; à la différence des autres poires qui fondent dans la bouche, et qui, par cette raison, sont appelées Poires fondantes. Le bon-chrétien, le martin-sec, et le Messire Jean, sont des poires cassantes.

CASSATION. s. f.

CASSATION. s. f. T. de Jurispr. Acte juridique par lequel on casse des jugements, des actes et des procédures. La cassation d' une procédure. La cassation d' une sentence. La cassation d' un testament.

Il se dit plus particulièrement aujourd' hui de La décision par laquelle un arrêt ou un jugement en dernier ressort est annulé. Demande, pourvoi, recours en cassation. Il y a ouverture à cassation lorsque...

Moyens de cassation, Les moyens qu' on allègue pour faire casser un arrêt ou un jugement en dernier ressort.

Se pourvoir en cassation, Se pourvoir pour faire casser un arrêt ou un jugement en dernier ressort. On dit de même, Poursuivre la cassation d' un arrêt, etc.

Cour de cassation, Le tribunal suprême investi du droit de casser et d' annuler les arrêts ou jugements en dernier ressort, lorsqu' il y a violation ou fausse application des lois, ou inobservation des formes prescrites à peine de nullité. La cour de cassation siége à Paris. Le délai pour se pourvoir à la cour de cassation est de trois mois en matière civile, et de trois jours en matière criminelle.

CASSAVE. s. f.

CASSAVE. s. f. Farine faite de la racine de manioc séchée.

Il se dit aussi Du pain que l' on fait avec cette farine.

CASSE. s. f.

CASSE. s. f. Genre de plantes légumineuses, dont plusieurs espèces sont employées en médecine.

Il se dit plus particulièrement de La pulpe noire, douce et un peu sucrée, contenue dans les gousses longues et ligneuses d' une espèce de casse qui croît en Égypte et aux Indes, et que l' on nomme Cassier ou Canéficier. La casse est laxative. De la casse du Levant. Se purger avec de la casse. Prendre de la casse. Prendre de la casse en bol ou dans du petit-lait.

Casse en bâton, se dit, dans le commerce, de La casse qui est encore en gousse.

CASSE. s. f.

CASSE. s. f. Peine militaire qui consiste dans la perte d' un grade. Il craint la casse. Cela mérite la casse.

Lettres de casse, Ordre écrit que donnait le roi pour casser un officier.

CASSE. s. f.

CASSE. s. f. T. d' Impr. Sorte de caisse ou de boîte plate et découverte, composée de deux parties qui forment ensemble un carré, et divisée en petites cases contenant, chacune, tous les caractères d' une même lettre. Prendre les lettres dans la casse. Travailler à la casse. Casse d' italique. Casse de romain.

Haut de casse, La partie supérieure de la casse, celle qui contient les capitales et différents autres caractères.

Bas de casse. La partie inférieure de la casse, celle qui est le plus à portée de l' ouvrier, et qui contient les minuscules ou lettres ordinaires, qu' on nomme aussi, pour cette raison, Lettres du bas de casse.

CASSE

CASSE en termes de Fonderie, Bassin formé vis-à-vis de l' oeil ou de l' ouverture d' un fourneau, dans lequel est reçu le métal fondu qui découle du fourneau.

CASSEAU. s. m.

CASSEAU. s. m. T. d' Impr. Moitié de casse dont les compartiments sont plus grands et plus profonds, et qui sert de réserve pour différents caractères.

CASSE-COU. s. m.

CASSE-COU. s. m. On appelle ainsi Un endroit où il est aisé de tomber, si l' on n' y prend garde. Cet escalier est un vrai casse-cou.

CASSE-COU

CASSE-COU au Jeu de colin-maillard, est le cri par lequel on avertit la personne qui a les yeux bandés qu' elle s' approche d' un endroit où elle pourrait se blesser.

CASSE-COU

CASSE-COU dans les Manéges et chez les Maquignons, se dit Des gens employés à monter les chevaux jeunes ou vicieux; et quelquefois, par extension, d' Un homme qui monte à cheval avec plus de hardiesse que d' habileté. Cet homme n' est pas bon écuyer, ce n' est qu' un casse-cou. Il se dit encore, figurément et familièrement, d' Un personnage peu important qui est chargé d' une négociation hasardeuse. La mission était difficile, on l' a confiée à un casse-cou.

CASSE-COU

CASSE-COU se dit aussi d' Une espèce d' échelle qui n' est soutenue que par une queue.

CASSE-NOISETTE ou CASSE-NOIX. s. m.

CASSE-NOISETTE ou CASSE-NOIX. s. m. Petit instrument avec lequel on casse des noisettes ou des noix.

CASSER. v. a.

CASSER. v. a. Briser, rompre. Casser un verre. Casser des noix. Casser des os. Casser les bras à quelqu' un. Casser la tête à quelqu' un d' un coup de massue, d' un coup de pistolet. Se casser le bras, la jambe. Il s' emploie souvent avec le pronom personnel régime direct. Un verre se casse. La corde s' est cassée. On l' emploie aussi neutralement, dans le sens de Se casser. La corde cassa. Cette poire casse sous la dent.

Prov. et fig., Qui casse les verres les paye, Celui qui fait quelque dommage doit le réparer.

Fig. et fam., Casser les vitres, Ne rien ménager dans ses propos.

Fig. et fam., Casser la tête, Assourdir par un grand bruit. Ces enfants me cassent la tête.

Se casser la tête, Se la briser ou se la fendre en tombant, en heurtant contre un corps dur.

Fam. et par exagérat., Se casser la tête, le nez, Se blesser à la tête, ou au nez, en se cognant contre quelque chose. Cet étourdi s' est cassé le nez contre une porte. On dit de même, Se casser le cou, Se blesser en tombant.

Fig. et fam., Se casser la tête, S' appliquer à quelque chose avec une grande contention d' esprit. Je me suis longtemps cassé la tête pour trouver un expédient.

Fig. et fam., Se casser le nez, Ne point réussir dans ses projets, ne point venir à bout de ce que l' on a entrepris.

Fig. et fam., Se casser le cou, Ruiner ses affaires, sa fortune. On dit de même, Casser le cou à quelqu' un.

CASSER

CASSER signifie figurément, Annuler, déclarer nul. Casser un jugement, un arrêt. Casser un mariage. Casser un testament, un contrat.

Casser un officier, Le chasser du service. Ce capitaine fut cassé pour ne s' être rendu à l' armée que le lendemain de l' action.

Casser un sergent, un caporal, Les priver de leur grade, et les réduire à la condition de simples soldats.

Casser aux gages, Ôter à quelqu' un son emploi et les appointements qui y sont attachés. On l' a cassé aux gages. Il est cassé aux gages. Cela se dit aussi, figurément, D' un supérieur qui ôte sa confiance à son inférieur.

CASSER

CASSER signifie aussi, Affaiblir, débiliter; et, en ce sens, il ne se dit que Des choses qui ruinent la santé. Les fatigues de la guerre, les débauches, l' ont fort cassé.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C' est un homme qui commence à se casser. Il se casse depuis quelque temps.

CASSÉ, ÉE. participe

CASSÉ, ÉE. participe Un verre cassé. Un bras cassé. Un arrêt cassé. Un caporal, un sergent cassé. Un homme cassé aux gages. Un homme extrêmement cassé. Un homme cassé de vieillesse. Voix cassée.

Prov. et fig., Il en payera les pots cassés, On fera retomber sur lui le dommage, la perte, on s' en vengera sur lui.

CASSEROLE. s. f.

CASSEROLE. s. f. Ustensile de cuisine, qui sert à divers usages. Casserole de cuivre. Casserole de terre cuite.

CASSE-TÊTE. s. m.

CASSE-TÊTE. s. m. Espèce de massue, faite de pierre ou de bois très-dur, dont plusieurs peuples sauvages se servent dans les combats.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d' Un vin gros et fumeux qui porte à la tête, qui la rend pesante. Les gros vins d' Orléans sont des casse-tête.

Il se dit encore, figurément et familièrement, d' Un travail qui exige une forte application, d' un calcul long et embrouillé, d' un jeu où il y a beaucoup de combinaisons, comme les échecs. Ce problème est un vrai casse-tête.

CASSETIN. s. m.

CASSETIN. s. m. T. d' Impr. Chacune des petites cases ou cellules de différentes grandeurs qui divisent une casse d' imprimerie. Chaque lettre a son cassetin.

CASSETTE. s. f.

CASSETTE. s. f. Petit coffre où l' on serre ordinairement des objets précieux et de peu de volume. On lui a pris ses pierreries dans sa cassette. Il avait tout son argent dans une cassette. Saisir, ouvrir une cassette.

La cassette du roi, Son trésor particulier. Le roi a donné à un tel une pension sur sa cassette.

CASSEUR. s. m.

CASSEUR. s. m. Il n' est guère usité que dans ces phrases proverbiales et populaires:

Un grand casseur de raquettes, Un homme vert et vigoureux. Il se vante fort, et se donne pour un grand casseur de raquettes.

Un casseur d' assiettes, Un tapageur, un querelleur.

CASSIER. s. m.

CASSIER. s. m. Arbre qui porte la casse, et que l' on nomme aussi Canéficier.

CASSINE. s. f.

CASSINE. s. f. Il se dit, en termes de Guerre, d' Une petite maison détachée au milieu des champs, où l' on peut s' embusquer, se retrancher. On délogea les ennemis de plusieurs cassines.

Il se dit aussi, dans quelques parties de la France, d' Une petite maison de plaisir hors de la ville. Une jolie cassine.

CASSIOPÉE. s. f.

CASSIOPÉE. s. f. T. d' Astron. Constellation de l' hémisphère septentrional.

CASSIS. s. m.

CASSIS. s. m. (Quelques-uns écrivent, Cacis. On prononce l' S finale.) Espèce de groseillier, dont les fruits noirs et aroma tiques viennent en grappes. Les feuilles et l' écorce du cassis sont employées en médecine.

Il se dit, par extension, d' Une sorte de ratafia qui se fait avec le fruit du cassis. Boire du cassis. Un verre de cassis. Le cassis est stomachique.

CASSOLETTE. s. f.

CASSOLETTE. s. f. Vase dans lequel on fait brûler ou évaporer des parfums, et qui a ordinairement un couvercle percé d' ouvertures par lesquelles s' échappe la fumée ou la vapeur. Une cassolette d' argent. Mettre du feu sous une cassolette. Les architectes emploient des cassolettes de sculpture dans les ornements.

Il se dit aussi de L' odeur même qui s' exhale de la cassolette. Voilà une bonne cassolette.

Fam. et iron., Quelle cassolette! Voilà une terrible cassolette! se dit D' une mauvaise odeur.

CASSON. s. m.

CASSON. s. m. Pain informe de sucre fin. Sucre en cassons.

CASSONADE. s. f.

CASSONADE. s. f. Sucre qui n' a été raffiné qu' une fois. Ces confitures ne sont faites qu' avec de la cassonade.

CASSURE. s. f.

CASSURE. s. f. Il se dit de L' endroit où un objet est cassé. Raccommoder une cassure. La cassure de ce métal offre des points brillants. On dit familièrement, La cassure de son bras est bien reprise.

CASTAGNETTE. s. f.

CASTAGNETTE. s. f. Instrument composé de deux petits morceaux de bois creusés, que l' on tient dans la main, et que l' on frappe l' un contre l' autre en cadence, en mettant les deux concavités l' une contre l' autre. Une paire de castagnettes. Jouer des castagnettes. Danser avec des castagnettes.

CASTE. s. f.

CASTE. s. f. Il se dit Des tribus dans lesquelles sont divisés les peuples de l' Inde. Il y a quatre castes principales. La caste des brahmanes. La caste des guerriers. La caste des marchands. La caste des serfs. Caste mixte.

Il se dit quelquefois, par extension, de Certaines classes de personnes, pour les distinguer du reste de la nation à laquelle elles appartiennent; et alors il ne s' emploie guère que par dénigrement. Les prétentions de cette caste. L' esprit de caste. Il a tous les préjugés de sa caste.

CASTEL. s. m.

CASTEL. s. m. Vieux mot d' où est venu celui de Château. Il s' emploie encore dans le langage familier. Un vieux castel. Un petit castel. Il vit retiré dans son humble castel.

CASTILLE. s. f.

CASTILLE. s. f. Débat, démêlé, différend de peu d' importance. Il n' est plus guère usité que dans ces phrases familières: Ils ont toujours quelque castille ensemble; il s sont toujours en castille.

CASTINE. s. f.

CASTINE. s. f. Pierre calcaire, d' un gris blanchâtre, qui, mêlée avec certains minerais de fer, en facilite la fusion.

CASTOR. s. m.

CASTOR. s. m. Quadrupède mammifère de l' ordre des Rongeurs, qui habite ordinairement dans les lieux aquatiques, et dont l' espèce unique est commune au nord des deux continents. Les castors du Canada font des digues et se construisent des habitations. Les castors d' Europe vivent la plupart dans des terriers. Poil de castor. Peau de castor. Chapeau de castor. Drap de castor. Ras de castor.

Il signifie aussi, Le chapeau même qui se fait avec le poil du castor. Acheter un castor. Un castor neuf. Un vieux castor. Un castor ras, lustré.

Demi-castor, Chapeau qui n' est pas fait entièrement de poil de castor, et dans lequel il entre d' autres poils et de la laine.

Fig. et fam., C' est un demi-castor, se dit D' un homme dont la conduite est plus qu' équivoque.

CASTORÉUM. s. m.

CASTORÉUM. s. m. (On prononce Castoréome.) Substance grasse et odorante, que l' on tire des aines du castor, et qu' on emploie en médecine comme antispasmodique.

CASTORINE. s. f.

CASTORINE. s. f. Étoffe de laine légère et soyeuse. Une redingote de castorine.

CASTRAMÉTATION. s. f.

CASTRAMÉTATION. s. f. L' art de camper. Il se dit surtout en parlant de La manière de camper des anciens. Ce livre traite de la castramétation des Grecs, des Romains.

CASTRAT. s. m.

CASTRAT. s. m. Chanteur qu' on a châtré dans l' enfance, pour lui conserver une voix semblable à celle des enfants et des femmes. Les castrats chantent les, dessus. Voix de castrat.

CASTRATION. s. f.

CASTRATION. s. f. T. de Chirur. Opération par laquelle on châtre un homme, un animal.

Il se dit aussi, en Botanique, d' Une opération analogue, par laquelle on ôte à une plante la faculté de produire des semences.

CASUALITÉ. s. f.

CASUALITÉ. s. f. Qualité de ce qui n' a rien de certain, d' assuré. Il est peu usité.

CASUEL, ELLE. adj.

CASUEL, ELLE. adj. Fortuit, accidentel, qui peut arriver ou n' arriver pas. Cela est casuel, est fort casuel.

Emplois casuels, charges casuelles, s' est dit Des emplois révocables, des charges que des familles pouvaient perdre par la mort de ceux qui en étaient pourvus.

Droits casuels, Certains profits de fief qui arrivaient fortuitement, comme les lods et ventes, etc. Le droit d' aubaine était un droit casuel.

Parties casuelles, Droits et revenus éventuels qui étaient perçus au profit de l' État. Trésorier des parties casuelles. Il se disait aussi Du bureau établi pour le recouvrement de ces sortes de droits. Payer une charge aux parties casuelles. Une quittance des parties casuelles.

Charge vacante aux parties casuelles, Charge qui vaquait au profit du roi.

CASUEL

CASUEL est aussi substantif masculin, et signifie, Le revenu, le gain casuel que l' on retire d' une chose, par opposition au revenu, au gain fixe. Le casuel de cette terre vaut mieux que le revenu certain. Le casuel d' une cure. Il a tant de traitement, et un bon casuel.

CASUELLEMENT. adv.

CASUELLEMENT. adv. Fortuitement, par hasard. Il n' est guère usité.

CASUISTE. s. m.

CASUISTE. s. m. Théologien qui enseigne la morale religieuse, et qui résout les cas de conscience. Casuiste sévère. Casuiste rigide. Casuiste relâché. Les anciens casuistes. Les casuistes modernes. Consulter les casuistes. Le casuiste le plus sûr, c' est la conscience d' un homme de bien.

CATACHRÈSE. s. f.

CATACHRÈSE. s. f. (On prononce Catakrèse.) Figure, espèce de métaphore qui consiste dans l' abus d' un terme, comme: Ferré d' argent, aller à cheval sur un bâton.

CATACLYSME. s. m.

CATACLYSME. s. m. T. didactique. Grande inondation.

CATACOIS. s. m.

CATACOIS. s. m. T. de Marine. Voyez CACATOIS.

CATACOMBES. s. f. pl.

CATACOMBES. s. f. pl. Cavités souterraines ou excavations d' anciennes carrières, dans lesquelles on enterrait les corps morts. Les catacombes de Rome. Les catacombes de Naples. Plusieurs martyrs furent enterrés dans les catacombes. Visiter les catacombes. Il y a près de Paris des catacombes où l' on dépose les ossements tirés des cimetières.

CATACOUSTIQUE. s. f.

CATACOUSTIQUE. s. f. T. de Physique. Partie de l' acoustique qui a pour objet les propriétés des échos.

CATADIOPTRIQUE. s. f.

CATADIOPTRIQUE. s. f. T. de Physique. Partie de l' optique qui s' occupe des effets réunis de la lumière réfléchie et de la lumière réfractée. On l' emploie aussi adjectivement. Télescope catadioptrique, Télescope composé de miroirs qui réfléchissent les rayons, et de verres qui les réfractent.

CATADOUPE ou CATADUPE. s. f.

CATADOUPE ou CATADUPE. s. f. Cataracte, chute d' un fleuve. Les catadoupes du Borysthène.

CATAFALQUE. s. m.

CATAFALQUE. s. m. Estrade, décoration funèbre qu' on élève au milieu d' une église, pour y placer le cercueil ou la représentation d' un mort à qui l' on veut rendre les plus grands honneurs. On éleva pour ce prince un magnifique catafalque.

CATAIRE. s. f.

CATAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes labiées, dont une espèce a reçu le nom vulgaire d' Herbe aux chats, parce que son odeur forte plaît beaucoup à ces animaux.

CATALECTES. s. m. pl.

CATALECTES. s. m. pl. Il se dit d' Un recueil de fragments, de morceaux détachés.

CATALECTIQUE. adj.

CATALECTIQUE. adj. Il se dit D' un vers grec ou latin auquel il manque une syllabe.

CATALEPSIE. s. f.

CATALEPSIE. s. f. T. de Médec. Maladie caractérisée par la suspension complète des sensations et des mouvements volontaires, et par la faculté qu' ont les membres de conserver la position qu' on leur donne.

CATALEPTIQUE. adj. des deux genres

CATALEPTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est attaqué de la catalepsie, ou Qui a rapport à la catalepsie.

CATALOGUE. s. m.

CATALOGUE. s. m. Liste, dénombrement. Un catalogue de livres. Le catalogue d' une bibliothèque. Catalogue par ordre alphabétique, par ordre de matières. Rayer un livre d' un catalogue. Le catalogue des plantes. Le catalogue des tableaux d' une exposition publique. Le catalogue des saints.

CATALPA. s. m.

CATALPA. s. m. T. de Botan. Arbre d' agrément, originaire de la Caroline, dont les fleurs, d' un beau blanc ponctué de rouge, sont disposées en corymbe à l' extrémité des rameaux.

CATAPLASME. s. m.

CATAPLASME. s. m. Espèce d' emplâtre propre à fomenter, à fortifier une partie débilitée, à amollir et résoudre les duretés. Faire un cataplasme. Appliquer un cataplasme. Cataplasmes toniques. Cataplasmes émollients. Cataplasme de farine de lin.

CATAPULTE. s. f.

CATAPULTE. s. f. Machine de guerre dont les anciens se servaient pour lancer des pierres ou des traits.

CATARACTE. s. f.

CATARACTE. s. f. Opacité plus ou moins complète du cristallin ou de sa membrane, qui s' oppose à la vision en interceptant le passage des rayons lumineux. Avoir la cataracte. L' oculiste lui a ôté, lui a enlevé la cataracte. On lui a fait l' opération de la cataracte par extraction, par abaissement.

CATARACTE. s. f.

CATARACTE. s. f. Saut, chute des eaux d' une grande rivière, lorsqu' elles se précipitent d' un lieu très-élevé. Les cataractes du Nil. Le Rhin a deux cataractes.

CATARACTES

CATARACTES se dit aussi d' Une grande abondance d' eaux qui tombent du ciel: dans cette acception, il n' est guère usité que lorsqu' il s' agit Du déluge universel. Les cataractes du ciel furent ouvertes.

Prov. et fig., Lâcher les cataractes, Laisser débonder sa colère, sou indignation.

CATARACTÉ, ÉE. adj.

CATARACTÉ, ÉE. adj. T. de Médec. Qui est affecté de la cataracte. OEil cataracté. Cet homme est cataracté.

CATARRHAL, ALE. adj.

CATARRHAL, ALE. adj. T. de Médec. Qui appartient ou qui a rapport au catarrhe. Affection catarrhale. Épidémie catarrhale.

CATARRHE. s. m.

CATARRHE. s. m. T. de Médec. Il se dit de Tout écoulement d' un liquide, plus ou moins clair ou épais, par une membrane muqueuse, quelle qu' en soit d' ailleurs la cause. Catarrhe pulmonaire. Catarrhe de la vessie. Etc.

Il signifie communément, Un gros rhume. Son catarrhe le fait tousser beaucoup. Catarrhe suffocant.

CATARRHEUX, EUSE. adj.

CATARRHEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est sujet aux catarrhes. Un vieillard catarrheux.

Il s' est employé aussi comme synonyme de Catarrhal.

CATASTROPHE. s. f.

CATASTROPHE. s. f. Le dernier et principal événement d' un poëme dramatique. Il se dit surtout Du dénoûment funeste d' une tragédie. On doit préparer habilement la catastrophe. L' intérêt s' affaiblit, si la catastrophe est trop prévue.

Il signifie, par extension, Grand malheur, révolution funeste, fin déplorable. Affreuse, terrible, sanglante catastrophe. Ce tremblement de terre fut une épouvantable catastrophe. Nous touchons à la catastrophe. Cette catastrophe inattendue allait tout changer. Sa vie a fini par une cruelle catastrophe.

CATÉCHISER. v. a.

CATÉCHISER. v. a. Instruire des mystères de la foi, et des principaux points de la religion chrétienne. Catéchiser les infidèles, les ignorants, les enfants.

Il signifie, figurément et familièrement, Tâcher de persuader quelque chose à quelqu' un, lui dire toutes les raisons qui peuvent l' engager à faire une chose. Je l' ai long-temps catéchisé, mais inutilement. Il faut un peu le catéchiser.

Il signifie aussi, familièrement, Bien instruire quelqu' un de ce qu' il doit faire ou dire. Avant de l' envoyer là, je l' ai bien catéchisé. Ses réponses sont trop adroites, il paraît qu' on l' a catéchisé.

CATÉCHISÉ, ÉE. participe

CATÉCHISÉ, ÉE. participe

CATÉCHISME. s. m.

CATÉCHISME. s. m. Instruction sur les principes et les mystères de la foi. Faire le catéchisme. Aller au catéchisme. Un enfant qui sait bien son catéchisme. Le catéchisme du concile de Trente. Enseigner le catéchisme. Réciter le catéchisme. Dire son catéchisme.

Il signifie aussi, Le livre qui contient cette instruction. Acheter un catéchisme. Lire le catéchisme.

Fig. et fam., Faire le catéchisme à quelqu' un, Le mettre au fait, l' endoctriner. On lui a fait son catéchisme. Dans un sens analogue, Il sait son catéchisme.

CATÉCHISME

CATÉCHISME est aussi, par extension, Le titre donné à certains ouvrages qui contiennent l' exposition abrégée de quelque science, et qui sont rédigés par demandes et par réponses. Catéchisme d' économie politique.

CATÉCHISTE. s. m.

CATÉCHISTE. s. m. Celui qui enseigne le catéchisme aux enfants. C' est le catéchiste de la paroisse.

CATÉCHUMÈNE. s. des deux genres

CATÉCHUMÈNE. s. des deux genres (On prononce Catékumène.) Il se dit d' Une personne qu' on instruit pour la disposer au baptême. Les catéchumènes. Les nouveaux catéchumènes. Une jeune catéchumène.

CATÉGORIE. s. f.

CATÉGORIE. s. f. T. de Logique. Sorte de classe dans laquelle on range plusieurs choses qui sont d' espèce différente, mais qui appartiennent à un même genre. Les dix catégories d' Aristote. La catégorie de la substance, de l' accident, etc.

Il se dit quelquefois, dans un sens plus général, de Toute classe dans laquelle on range plusieurs objets d' une même nature. Établir des catégories.

Par extension, Ces deux choses ne sont pas de même catégorie, Elles ne sont pas de même nature, ou Elles ne s' accordent pas ensemble.

Fig. et fam., Ces gens-là sont de même catégorie, Ils sont de même caractère, ils ont les mêmes moeurs. Cette phrase s' emploie ordinairement en mauvaise part.

CATÉGORIQUE. adj. des deux genres

CATÉGORIQUE. adj. des deux genres Qui est selon la raison, qui est à propos; ou Qui est clair, précis. Une réponse catégorique. Cela n' est pas catégorique.

CATÉGORIQUEMENT. adv.

CATÉGORIQUEMENT. adv. Pertinemment, à propos; ou D' une manière claire, précise. Il a parlé catégoriquement. Répondre catégoriquement.

CATHARTIQUE. adj. des deux genres

CATHARTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est très-purgatif, mais moins que les drastiques.

CATHÉDRALE. adj. f.

CATHÉDRALE. adj. f. Il se dit De la principale église d' un évêché, de l' église où est le siége de la résidence de l' évêque. Église cathédrale. Un chanoine de l' église cathédrale.

Il est aussi substantif. La cathédrale. Un chanoine de la cathédrale.

CATHÉDRANT. s. m.

CATHÉDRANT. s. m. Celui qui préside à une thèse de théologie ou de philosophie. Il est maintenant peu usité.

CATHÉRÉTIQUE. adj. des deux genres

CATHÉRÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments qui rongent, qui détruisent les excroissances charnues.

CATHÉTER. s. m.

CATHÉTER. s. m. (On prononce l' R.) Instrument de chirurgie, sonde creuse et recourbée, faite pour être introduite dans la vessie.

CATHOLICISME. s. m.

CATHOLICISME. s. m. Communion ou religion catholique. Embrasser le catholicisme.

CATHOLICITÉ. s. f.

CATHOLICITÉ. s. f. Il se dit, soit De la doctrine de l' Église catholique, soit Des personnes qui en font profession. La catholicité d' une opinion. On doute de la catholicité de cet écrivain.

Il se prend quelquefois pour Tous les pays catholiques. C' est un usage reçu dans la catholicité, dans toute la catholicité.

CATHOLICON. s. m.

CATHOLICON. s. m. Espèce de remède ainsi appelé, ou parce qu' il est composé de plusieurs sortes d' ingrédients, ou parce qu' on le croyait autrefois propre à toutes sortes de maladies. Catholicon simple. Catholicon double. Ordonner, acheter, prendre du catholicon. Se purger avec du catholicon.

CATHOLIQUE. adj. des deux genres

CATHOLIQUE. adj. des deux genres Qui est universel, qui est répandu partout. Il ne se dit que De la religion romaine, et De ce qui n' appartient qu' à elle. La foi catholique. La religion catholique. L' Église catholique, apostolique et romaine. Il a toujours eu des sentiments, des opinions très-catholiques.

Fig. et fam., Cela n' est pas catholique, Cela n' est pas conforme à la morale, au devoir.

Le Roi Catholique, Sa Majesté Catholique, Le roi d' Espagne.

Cantons catholiques, Les cantons suisses qui font profession de la religion catholique.

Pays-Bas catholiques. Nom que l' on donnait autrefois à la Belgique, par opposition à la Hollande, devenue protestante.

CATHOLIQUE

CATHOLIQUE est aussi substantif, en parlant Des personnes. Un catholique. Une catholique. Un bon catholique.

Prov. et fig., Catholique à gros grains, Catholique qui ne se fait pas scrupule de bien des choses défendues par la religion.

CATHOLIQUEMENT. adv.

CATHOLIQUEMENT. adv. Conformément à la foi de l' Église catholique. Il a prêché, il a écrit très-catholiquement.

CATI. s. m.

CATI. s. m. Apprêt propre à rendre les étoffes plus fermes et plus lustrées. Donner le cati à du drap.

CATIMINI (EN). loc. adv.

CATIMINI (EN). loc. adv. En cachette, à la manière des chats. Il a fait cela en catimini. Elle est venue en catimini. Il est familier.

CATIN. s. f.

CATIN. s. f. Femme ou fille de mauvaises moeurs. C' est une franche catin. Il est familier et un peu libre.

CATIN. s. m.

CATIN. s. m. Bassin qui sert à recevoir un métal fondu.

CATIR. v. a.

CATIR. v. a. Donner le lustre à une étoffe. Catir du drap. Catir à chaud. Catir à froid.

CATI, IE. participe

CATI, IE. participe

CATISSEUR. s. m.

CATISSEUR. s. m. Ouvrier qui donne le cati aux étoffes.

CATOGAN. s. m.

CATOGAN. s. m. Noeud qui retrousse les cheveux et les attache près de la tête. Le catogan n' est plus de mode.

CATON. s. m.

CATON. s. m. Nom d' un Romain célèbre par l' austérité de ses moeurs. On l' emploie, figurément et familièrement, en parlant d' Un homme très-sage, ou qui affecte de l' être. C' est un Caton. Il fait le Caton.

CATOPTRIQUE. s. f.

CATOPTRIQUE. s. f. T. de Physique. Partie de l' optique qui explique les effets de la réflexion de la lumière. Un traité de catoptrique.

Il est quelquefois adjectif des deux genres, et se dit alors De ce qui a rapport à la catoptrique. Télescope catoptrique.

CAUCHEMAR. s. m.

CAUCHEMAR. s. m. Oppression ou étouffement qui survient quelquefois durant le sommeil, en sorte qu' on croit avoir un poids énorme sur l' estomac, mais qui cesse dès qu' on vient à se réveiller. Être sujet au cauchemar. Avoir le cauchemar.

Fig. et fam., Cet homme donne le cauchemar, est un véritable cauchemar, se dit D' un homme très-ennuyeux, très-importun.

CAUCHOIS. adj. m.

CAUCHOIS. adj. m. Il s' emploie particulièrement dans cette locution, Pigeons cauchois, Gros pigeons, ainsi nommés parce que les pigeons de Caux en Normandie sont plus gros que ceux des autres lieux.

CAUDATAIRE. s. m.

CAUDATAIRE. s. m. Celui qui porte la queue de la robe d' un cardinal.

Il se prend aussi adjectivement. Gentilhomme caudataire.

CAUDEBEC. s. m.

CAUDEBEC. s. m. Espèce de chapeau de laine, dont la première fabrique fut établie dans la ville de Caudebec. Acheter un caudebec. Il est vieux.

CAULICOLES. s. f. pl.

CAULICOLES. s. f. pl. T. d' Archit. Tiges qui sortent d' entre les feuilles d' acanthe, et qui sont roulées en volutes sous le tailloir du chapiteau corinthien.

CAURIS ou CORIS. s. m.

CAURIS ou CORIS. s. m. Petite coquille qui sert de monnaie dans plusieurs contrées de l' Inde et de l' Afrique. Payer en cauris.

CAUSAL, ALE. adj.

CAUSAL, ALE. adj. Voyez CAUSATIF, IVE.

CAUSALITÉ. s. f.

CAUSALITÉ. s. f. T. didactique. Manière dont une cause agit.

CAUSATIF, IVE. adj.

CAUSATIF, IVE. adj. T. de Grammaire. Il se dit Des mots, des conjonctions qu' on emploie quand on veut énoncer la raison de ce qui a été dit. Car, Parce que, sont des conjonctions causatives.

CAUSE. s. f.

CAUSE. s. f. Principe, ce qui fait qu' une chose est, a lieu. Dieu est la première de toutes les causes, la cause des causes, la souveraine cause, la cause universelle, la cause première. Il y a différents genres de causes. Cause principale. Cause instrumentale. Cause matérielle. Cause formelle. Cause efficiente. Cause physique. Cause morale. Cause occasionnelle. Cause prédisposante. Cause occulte; etc. Enchaînement de causes et d' effets. Il y a des effets dont les causes nous sont inconnues. Remonter, aller à la cause. Rechercher, découvrir, reconnaître, indiquer une cause, des causes. À quelle cause attribue-t-on sa maladie? On n' a point encore déterminé, assigné la véritable cause de ce phénomène. Il ne s' est point trompé sur les causes de cet événement. Causes éloignées. Telles furent les causes qui amenèrent cette révolution.

Causes secondes, Les êtres créés, considérés comme ayant reçu de Dieu, cause première, la faculté de produire des effets. Dieu laisse agir les causes secondes.

Cause finale, Ce qu' on se propose pour but. La gloire de Dieu doit être la cause finale de toutes nos actions. Il se dit plus particulièrement de La fin, du but pour lequel on suppose que chaque chose a été faite, créée. La doctrine des causes finales.

Être cause, Occasionner. Il se dit Des personnes et des choses. Vous êtes cause de mon bonheur. Il fut cause de la perte de tous les siens. Si je n' ai pas fait tout ce que je devais, c' est vous qui en êtes cause. Il est cause que je vous ai parlé. Cet événement est cause de tous les désordres qui sont arrivés. Les affaires qui me sont survenues sont cause que je n' ai pu aller vous voir. On dit quelquefois, avec l' article, Être la cause, dans le même sens d' Occasionner. Elle peut mourir de douleur, et vous en serez la cause. Son humilité fut la cause de sa gloire. Être la cause innocente, involontaire d' un accident, du malheur, de la ruine de quelqu' un, etc.

CAUSE

CAUSE signifie aussi, Motif, sujet, occasion, raison. Cause légitime. Juste cause. Il n' a point fait cela sans cause. Il se formalise sans cause. C' est à juste cause, ce n' est pas sans cause qu' il agit de la sorte. Pour quelle cause les a-t-on arrêtés? Cela vous étonne, je vous en expliquerai les causes.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, Du motif pour lequel une personne se détermine à contracter. Il n' y a pas d' obligation valable sans cause. La cause licite d' une obligation. La cause n' a pas besoin d' être exprimée. Cause fausse. Cause illicite.

Parler avec connaissance de cause, agir en connaissance de cause, Parler, agir avec pleine connaissance de ce qu' on dit, de ce qu' on fait.

Fam., Et pour cause, se dit, sans rien ajouter, Quand on ne veut pas s' expliquer sur les motifs qu' on a, ou qu' un autre peut avoir, de faire ou de ne pas faire quelque chose. Je veux faire cela, je ne veux pas faire cela, et pour cause. Il ne le fera pas, et pour cause.

En style de Chancellerie, À ces causes, En considération de ce qui vient d' être exposé.

CAUSE

CAUSE se dit encore d' Un procès qui se plaide et qui se juge à l' audience. Mettre une cause au rôle. Faire appeler une cause. Plaider une cause. Personne ne peut être juge dans sa propre cause. Obtenir gain de cause. Gagner sa cause. Perdre sa cause. Prendre le fait et cause. Prendre fait et cause. Cause appelée. Cause remise. Bonne, mauvaise cause. Cause imperdable. Cause douteuse. Cause embrouillée. Causes célèbres. Cause d' apparat. Cause sommaire. En cause d' appel.

Être en cause, Être partie au procès. Mettre, appeler en cause, Rendre quelqu' un partie au procès. Mettre hors de cause, Déclarer qu' une personne ne doit point être partie au procès. On dit dans un sens analogue, Être hors de cause.

En tout état de cause, Quel que soit l' état du procès. La prescription peut être opposée en tout état de cause. Cette phrase s' emploie aussi quelquefois dans le discours ordinaire.

Fig., Avoir gain de cause, Obtenir l' avantage dans une discussion; et, dans le sens opposé, Donner gain de cause. Je mis fin à ce débat, en donnant gain de cause à mon adversaire. On dit aussi, Avoir, donner cause gagnée.

Ayant cause. Voyez AYANT.

Fam., Avocat sans cause, Avocat qui n' est point employé.

Cause grasse, Cause que les clercs du palais choisissaient ou inventaient pour plaider entre eux, aux jours gras, et dont le sujet était plaisant.

CAUSE

CAUSE signifie, par extension, Intérêt, parti. La cause de Dieu. La cause du prochain. La cause des rois. La cause publique. La cause des pauvres. La cause de l' Église. La cause de l' État. La cause de l' humanité, de la religion, de la vertu, etc. Défendre, soutenir, favoriser la bonne cause. Abandonner une mauvaise cause. Embrasser une cause. Cause désespérée.

Prendre le fait et cause de quelqu' un, et plus ordinairement, Prendre fait et cause pour quelqu' un, Se déclarer pour quelqu' un, prendre son parti, le défendre.

Faire cause commune avec quelqu' un, Unir ses intérêts aux siens, se liguer avec lui. Je ferai cause commune avec vous. Faisons cause commune.

À CAUSE DE. loc. prépositive

À CAUSE DE. loc. prépositive Pour l' amour de, en considération de. À cause de lui. À cause de cela.

À CAUSE QUE. loc. conjonctive

À CAUSE QUE. loc. conjonctive Parce que.

CAUSER. v. a.

CAUSER. v. a. Être cause, occasionner. Il a pensé causer un grand malheur. Causer du dommage. Causer la guerre. Causer de la joie. Causer de la douleur, du chagrin. Causer du scandale.

CAUSÉ, ÉE. participe

CAUSÉ, ÉE. participe

CAUSER. v. n.

CAUSER. v. n. S' entretenir familièrement avec quelqu' un. Ils ont été une heure à causer ensemble. Nous causâmes longtemps de cette affaire. Ils ont causé d' affaires.

Fam., Causer de choses et d' autres, S' entretenir familièrement de diverses choses sans contention d' esprit.

Fig. et fam., Causer de la pluie et du beau temps, Causer de choses peu importantes.

Elliptiq., Causer littérature, voyages, etc., Causer de littérature, de voyages, etc.

CAUSER

CAUSER veut dire aussi, familièrement, Parler trop, parler inconsidérément. Ne lui dites que ce que vous voudrez que tout le monde sache, car il aime à causer.

Il signifie également, Parler avec malignité. N' allez pas si souvent dans cette maison, on en cause.

CAUSÉ, ÉE. participe

CAUSÉ, ÉE. participe

CAUSERIE. s. f.

CAUSERIE. s. f. Babil, action de causer. C' est une causerie perpétuelle.

Il signifie quelquefois, Propos indiscret. Ses causeries finiront par nous compromettre. Dans les deux sens, il est familier.

CAUSEUR, EUSE. adj.

CAUSEUR, EUSE. adj. Qui aime à causer. Quel homme causeur! Cette femme est bien causeuse. Il est d' humeur causeuse.

Il est aussi substantif. Faites taire ces causeurs. Une causeuse. Insupportable causeur.

Il se dit quelquefois Des personnes qui parlent indiscrètement, qui ne gardent point le secret. Ne dites rien à cet homme-là, c' est un causeur. Cette femme n' est qu' une causeuse. Il est familier.

CAUSEUSE. s. f.

CAUSEUSE. s. f. Petit canapé où peuvent s' asseoir deux personnes.

CAUSTICITÉ. s. f.

CAUSTICITÉ. s. f. T. de Médec. Qualité, propriété des substances caustiques. La causticité des acides.

Il signifie figurément, dans le langage ordinaire, Malignité, inclination à dire ou à écrire des choses mordantes, satiriques. Sa causticité lui a fait bien des ennemis.

Il se dit aussi Des traits mordants, des propos satiriques. Il y a dans cette épigramme plus de causticité que de finesse.

CAUSTIQUE. adj. des deux genres

CAUSTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Brûlant, corrosif. Il se dit Des substances qui ont la propriété de brûler ou de désorganiser, par leur action chimique, les matières animales. Remède caustique. Substance caustique.

Il s' emploie figurément, dans le langage ordinaire, et signifie, Mordant, satirique, malin. Homme caustique. Humeur caustique. Propos caustique.

Il est aussi substantif masculin, mais dans le sens propre seulement. La pierre infernale est un caustique. Employer les caustiques.

CAUSTIQUE. s. f.

CAUSTIQUE. s. f. T. de Dioptrique et de Catoptrique. La courbe sur laquelle concourent les rayons successivement réfléchis ou rompus par une surface. Caustique par réflexion. Caustique par réfraction.

CAUTÈLE. s. f.

CAUTÈLE. s. f. Finesse, ruse. Il est vieux.

Il signifie, en termes de Droit canon, Précaution; et n' est usité que dans cette phrase, Absolution à cautèle.

CAUTELEUSEMENT. adv.

CAUTELEUSEMENT. adv. Avec ruse, avec finesse. Il se prend toujours en mauvaise part. Il a fait cela cauteleusement.

CAUTELEUX, EUSE. adj.

CAUTELEUX, EUSE. adj. Rusé, fin. Il se prend toujours en mauvaise part. C' est un esprit malin et cauteleux.

CAUTÈRE. s. m.

CAUTÈRE. s. m. T. de Médec. Médicament qui brûle ou désorganise les parties vivantes sur lesquelles on l' applique. Pierre à cautère. Appliquer un cautère.

Cautère actuel, Chaleur très-vive concentrée sur quelque partie au moyen d' un instrument quelconque de métal rougi au feu. Il se dit aussi de L' instrument même.

Cautère potentiel, Toute composition qui a constamment et par elle-même la faculté de brûler et de corroder.

CAUTÈRE

CAUTÈRE se dit aussi de L' espèce de plaie qui résulte de l' application d' un cautère, et dont on entretient à dessein la suppuration. Avoir un cautère au bras, derrière la tête, etc. Panser un cautère. Pois à cautère. Laisser fermer un cautère.

Prov., fig. et pop., C' est un cautère sur une jambe de bois, se dit D' un remède qui ne peut servir à rien.

CAUTÉRÉTIQUE. adj. des deux genres

CAUTÉRÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui brûle, qui consume les chairs. Voyez CAUSTIQUE.

CAUTÉRISATION. s. f.

CAUTÉRISATION. s. f. Action de cautériser; Effet d' un caustique. La cautérisation est un des préservatifs les plus efficaces contre la rage.

CAUTÉRISER. v. a.

CAUTÉRISER. v. a. Appliquer un cautère, brûler au moyen d' un cautère. Cautériser les morsures faites par un animal enragé.

CAUTÉRISÉ, ÉE. participe

CAUTÉRISÉ, ÉE. participe En termes de Morale chrétienne, Une conscience cautérisée, Une conscience corrompue, endurcie. Cette locution vieillit.

CAUTION. s. f.

CAUTION. s. f. Celui qui répond pour un autre, qui s' engage à satisfaire à l' obligation contractée par un autre, dans le cas où celui-ci n' y satisferait pas. Caution légale. Caution judiciaire. Caution solidaire. Caution solvable. Bonne et suffisante caution. Être caution de quelqu' un. Votre frère consent à être ma caution. Servir de caution. Se rendre caution. Donner, fournir caution. Admettre, recevoir une caution. Réception de caution. Décharger les cautions. On dit dans un sens analogue, en Matière correctionnelle: Mettre quelqu' un en liberté provisoire sous caution, avec caution, moyennant caution. Admettre un prévenu à être sa propre caution.

Caution bourgeoise, se disait autrefois d' Une caution solvable et facile à discuter.

Caution judicatum solvi, La caution qu' on peut obliger un étranger à fournir, lorsqu' il veut intenter une action devant les tribunaux de France contre un Français. La caution judicatum solvi est exigée pour assurer le payement des frais et dommages intérêts auxquels le procès pourrait donner lieu.

Fig., Être caution, se rendre caution d' une chose, Assurer, garantir que telle nouvelle est vraie, que telle chose est arrivée, que telle chose arrivera. J' en suis caution. Je vous en suis caution. Qui me sera caution de ce que vous me dites?

Prov. et fig., Il est sujet à caution, se dit D' un homme auquel il ne faut pas trop se fier. On dit de même, Cette histoire, cette nouvelle est sujette à caution, Elle est douteuse.

Élargir quelqu' un à la caution d' un autre, Moyennant le cautionnement, la garantie donnée par un autre.

Caution juratoire. Voyez JURATOIRE.

CAUTIONNEMENT. s. m.

CAUTIONNEMENT. s. m. Contrat par lequel la caution s' oblige; L' acte même qui constate l' existence de ce contrat. Il s' est obligé pour un tel; ce cautionnement l' a ruiné. Signer un cautionnement.

Il signifie aussi, Le gage ou la somme que les lois obligent certaines personnes à déposer comme garantie de la responsabilité à laquelle elles sont soumises. Les receveurs de deniers publics sont obligés de fournir un cautionnement. Ce percepteur a déposé, a versé son cautionnement. Un cautionnement de trente mille francs. Vingt mille francs de cautionnement. Le prévenu a été mis en liberté provisoire, moyennant un cautionnement de mille francs. Le montant d' un cautionnement. Les immeubles qui servent de cautionnement.

CAUTIONNER. v. a.

CAUTIONNER. v. a. Se rendre caution pour quelqu' un. Je le cautionne. Il a trouvé un de ses amis qui l' a cautionné pour vingt mille francs. On l' a cautionné jusqu' à concurrence de...

CAUTIONNÉ, ÉE. participe

CAUTIONNÉ, ÉE. participe

CAVAGNOLE. s. m.

CAVAGNOLE. s. m. Sorte de jeu de hasard, espèce de biribi où tous les joueurs ont des tableaux, et tirent les boules chacun à son tour. Le cavagnole ne se joue plus.

CAVALCADE. s. f.

CAVALCADE. s. f. Marche pompeuse de gens à cheval. Aller en cavalcade. Le pape va en cavalcade prendre possession de l' église de Saint-Jean de Latran. La cavalcade du pape. Belle cavalcade.

Il se dit aussi Des simples promenades que plusieurs personnes réunies font à cheval. Nous fîmes une cavalcade au bois de Boulogne. Notre cavalcade était nombreuse.

CAVALCADOUR. adj. m.

CAVALCADOUR. adj. m. Il n' est usité que dans cette dénomination, Écuyers cavalcadours, Écuyers qui ont la surveillance des chevaux et de tous les équipages de l' écurie, dans la maison du roi et des princes.

CAVALE. s. f.

CAVALE. s. f. Jument, la femelle du cheval. Belle cavale. Grande cavale. Faire couvrir une cavale. Faire saillir une cavale. Une cavale qui a été couverte par un bel étalon. Une cavale pleine. Une cavale qui a pouliné, qui a mis bas. Boucler une cavale.

CAVALERIE. s. f.

CAVALERIE. s. f. Nom collectif qui désigne Les différentes espèces de troupes servant à cheval. Faire des levées de cavalerie. La cavalerie française. Commander la cavalerie. Manoeuvres de cavalerie. Mestre de camp général de la cavalerie. Capitaine de cavalerie. Officiers de cavalerie. Combat de cavalerie. Un corps de cavalerie. Un régiment, un escadron, une compagnie de cavalerie. Un piquet de cavalerie. Cavalerie bien montée. Belle cavalerie. Remonter la cavalerie. La cavalerie a donné plusieurs fois. Charge de cavalerie.

Grosse cavalerie, Cavalerie pesamment armée; par opposition à Cavalerie légère. Les cuirassiers appartiennent à la grosse cavalerie, et les lanciers à la cavalerie légère.

Cet officier entend bien la cavalerie, Il sait bien la commander, il sait bien la faire combattre.

CAVALIER. s. m.

CAVALIER. s. m. Homme qui est à cheval. Il trouva des cavaliers sur le chemin. Il y avait trois ou quatre cavaliers autour de la voiture.

Être bon cavalier, Être bien à cheval, savoir bien conduire un cheval; et, dans le sens contraire, Être mauvais cavalier. On dit, de même, en parlant D' une femme, Elle est bonne cavalière, elle est mauvaise cavalière.

C' est un beau cavalier, se dit D' un homme qui a bonne grâce à cheval.

CAVALIER

CAVALIER signifie aussi, Homme de guerre dans une compagnie de gens de cheval. Il y a eu dans le combat tant de cavaliers tués, démontés. Cette compagnie est de cinquante cavaliers.

CAVALIER

CAVALIER s' est dit aussi d' Un gentilhomme qui suivait la profession des armes. C' est un brave cavalier, un cavalier très-accompli.

Il signifie quelquefois simplement, Homme, par opposition à Dame ou demoiselle. Nous étions cinq femmes, et nous n' avions pas avec nous un seul cavalier. C' est un joli, un beau, un aimable cavalier. Donner la main à son cavalier.

CAVALIER

CAVALIER au Jeu des échecs, Pièce dont la marche est d' aller du blanc au noir, et du noir au blanc, en sautant obliquement, et en laissant une case entre deux. Les cavaliers blancs. Les cavaliers noirs. Le cavalier du roi. Le cavalier de la dame. Il faut que le roi se déplace quand le cavalier lui donne échec. On ne couvre point l' échec du cavalier.

CAVALIER

CAVALIER en termes de Fortification, Élévation de terre sur laquelle on met de l' artillerie, soit pour l' attaque, soit pour la défense d' une place. Faire un cavalier. Élever, dresser un cavalier. Le cavalier est principalement du genre des travaux passagers.

CAVALIER

CAVALIER en termes d' Imprimerie et de Librairie, Papier d' impression dont le format est intermédiaire entre le carré et le grand raisin.

CAVALIER, IÈRE. adj.

CAVALIER, IÈRE. adj. Libre, aisé, dégagé. Il ne se dit que De l' air, des manières, et se prend rarement en bonne part. Avoir l' air cavalier, la mine cavalière. Je n' aime pas les airs cavaliers.

Il signifie, par extension, Brusque et hautain, ou Inconvenant, trop leste. Faire une réponse cavalière. Traiter quelqu' un d' une façon cavalière. Ce procédé me paraît un peu cavalier. Il prit avec elle un ton fort cavalier. Il lui tint des propos assez cavaliers.

À LA CAVALIÈRE. loc. adv.

À LA CAVALIÈRE. loc. adv. En cavalier. Être vêtu à la cavalière. Il a vieilli.

CAVALIÈREMENT. adv.

CAVALIÈREMENT. adv. D' une façon cavalière, plus en homme du monde qu' en maître de l' art. Il danse cavalièrement. Ce sens a vieilli.

Il signifie plus souvent, D' une manière brusque, hautaine, inconvenante; sans égard. Il l' a traité cavalièrement. Il en a use cavalièrement. Il en parle un peu cavalièrement.

CAVATINE. s. f.

CAVATINE. s. f. T. de Musique. Sorte d' air, ordinairement assez court, qui n' a ni reprise ni seconde partie. Chanter une cavatine.

CAVE. s. f.

CAVE. s. f. Lieu souterrain et voûté où l' on met ordinairement du vin et d' autres provisions. Bonne cave, Cave profonde. Une cave fraîche. Avoir du vin en cave. Avoir une cave bien garnie. Faire descendre du vin dans une cave. Mettre du bois dans une cave. La clef d' une cave.

Prov. et fig., Aller du grenier à la cave, de la cave au grenier, Tenir des propos sans ordre et sans liaison.

Fig. et fam., Rat de cave, Espèce de bougie mince qui est roulée sur elle-même, et dont on se sert pour descendre à la cave.

Fig., pop. et par injure, Rats de cave, Certains commis des contributions indirectes, qui visitent les boissons dans les caves.

CAVE

CAVE signifie par extension, La quantité et le choix des vins qu' on a en cave. Cet homme a une excellente cave. Il a un bon cuisinier, mais sa cave est bien mauvaise. Faire sa cave. Monter sa cave. Cave bien montée.

CAVE

CAVE se dit aussi Du coffre pratiqué au-dessous de la caisse d' une voiture, et dans lequel on met ordinairement les provisions de voyage.

Il se dit également d' Une sorte de caisse à compartiments où l' on met des liqueurs, ou des eaux de senteur, pour les transporter aisément d' un lieu à un autre. Porter une cave dans sa voiture.

CAVE. s. f.

CAVE. s. f. Le fonds d' argent que chacun des joueurs met devant soi à certains jeux de cartes, comme au brelan, à la bouillotte, etc. Perdre sa cave. Il est à sa première, à sa seconde cave. Faire une nouvelle cave.

CAVE. adj. des deux genres

CAVE. adj. des deux genres Creux. Des joues caves. OEil cave.

En termes d' Anat., Veine cave, Chacune des deux grosses veines qui aboutissent à l' oreillette droite du coeur, et qui se dirigent en sens inverse: l' une est appelée Veine cave supérieure ou descendante, et l' autre Veine cave inférieure ou ascendante.

En termes d' Astron. et de Chronologie, Lune cave, Mois lunaire de vingt-neuf jours.

CAVEAU. s. m.

CAVEAU. s. m. Petite cave. Il ne peut tenir dans ce caveau que trois ou quatre tonneaux de vin.

Il se dit, dans un sens particulier, Des petites caves pratiquées sous les églises, dans les cimetières, etc., pour servir de sépulture. On descendit le cercueil dans le caveau. Sous cette chapelle était le caveau de telle famille.

CAVEAU

CAVEAU s' est dit autrefois d' Une espèce de cabaret, de café où se réunissaient des gens de lettres. Les habitués du Caveau.

CAVECÉ, ÉE. adj.

CAVECÉ, ÉE. adj. Il ne se dit que dans ces phrases, Un cheval rouan cavecé de noir, une jument rouan cavecée de noir, Qui a la tête noire.

CAVEÇON. s. m.

CAVEÇON. s. m. T. de Manége. Demi-cercle de fer, monté de têtière et de sous-gorge, que l' on met sur le nez des jeunes chevaux, pour les dompter et les dresser. Mettre un caveçon à un cheval. Donner un coup de caveçon à un cheval.

Prov. et fig., Il a besoin de caveçon, se dit D' un homme naturellement fougueux et emporté, qui a besoin qu' on le retienne.

CAVÉE. s. f.

CAVÉE. s. f. T. de Vénerie. Chemin creux. Longue cavée. Grande cavée.

CAVER. v. a.

CAVER. v. a. Creuser, miner. L' eau a cavé cette pierre. La mer a cavé ce rocher. Les austérités lui avaient cavé les joues.

Il se dit quelquefois absolument. La rivière a cavé sous la pile de ce pont.

CAVER

CAVER signifie neutralement, en termes d' Escrime, Retirer le corps, en portant une botte et en avançant la tête.

CAVÉ, ÉE. participe

CAVÉ, ÉE. participe

CAVER. v. a.

CAVER. v. a. T. de Jeu. Faire fonds d' une certaine quantité d' argent à un jeu de renvi. Il cava d' abord cinquante francs; on l' obligea à caver de nouveau.

Caver au plus fort, Mettre au jeu autant d' argent que celui qui en a le plus; et, figurément et familièrement, Porter tout à l' extrême dans les entreprises, les opinions, les suppositions, etc.

CAVÉ, ÉE. participe

CAVÉ, ÉE. participe

CAVERNE. s. f.

CAVERNE. s. f. Antre, grotte, lieu creux dans des rochers, dans des montagnes, sous terre. Caverne profonde. Caverne obscure. La bouche, l' entrée d' une caverne.

Il se dit, figurément, d' Un rendez-vous de scélérats. Cette maison est une caverne de brigands, est une caverne.

CAVERNEUX, EUSE. adj.

CAVERNEUX, EUSE. adj. Plein de cavernes. Pays caverneux. Lieux caverneux. Montagnes, terres caverneuses.

Fig., Voix caverneuse, Voix sourde et rude.

CAVERNEUX

CAVERNEUX en termes d' Anatomie, signifie, Qui a de petites cavités ou cellules, comme une éponge. Tissu caverneux. Le corps caverneux de la verge. Les sinus caverneux de la dure-mère.

CAVET. s. m.

CAVET. s. m. T. d' Archit. et de Menuiserie. Moulure concave dont le profil est d' un quart de cercle.

CAVIAR. s. m.

CAVIAR. s. m. Nom qu' on donne à des oeufs d' esturgeon salés. On fait beaucoup de caviar en Russie.

CAVILLATION. s. f.

CAVILLATION. s. f. (On prononce les deux L sans les mouiller.) Sophisme, raisonnement captieux, fausse subtilité. Il y a beaucoup de cavillation dans ce raisonnement.

Il signifie aussi, Dérision, moquerie. On ne l' emploie guère que dans les écrits du barreau, et dans ceux de controverse.

CAVITÉ. s. f.

CAVITÉ. s. f. Un creux, un vide dans un corps solide. Les cavités d' un rocher. Les cavités du cerveau. Les cavités du coeur.

CE, CET m. CETTE, f. singulier; CES, m. ou f. pluriel. Adjectif démonstratif

CE, CET m. CETTE, f. singulier; CES, m. ou f. pluriel. Adjectif démonstratif qui indique les personnes ou les choses. On met Ce devant les noms qui commencent par une consonne ou par une H aspirée, et Cet devant ceux qui commencent par une voyelle ou par une H non aspirée. Ce cheval. Ce héros. Cet oiseau. Cette femme. Ces animaux. Ce livre-ci. Cet homme-ci. Cette femme-là.

CE

CE est quelquefois pronom démonstratif invariable, et signifie, La chose ou même la personne dont on parle. Joint au verbe Être, il entre dans un grand nombre de phrases, qui sont la plupart des gallicismes. Il avait dessein d' attaquer, et pour ce, pour ce faire, il commanda... Je lui ai dit telle et telle chose, et ce pour le persuader de... Ce nous fut une grande joie, et plus ordinairement. Ce fut une grande joie pour nous. Ç' a été la cause de bien des malheurs. Ce doit être un beau spectacle. C' est un malheur. C' est agréable. C' est bien. C' est mal. C' est juste. C' est cela. Elle aime à rire, c' est de son âge. C' est se moquer que d' agir ainsi. C' est se moquer d' en user ainsi. Lui donner des conseils, c' est peine perdue, c' est perdre sa peine. Ce fut un grand homme que César. C' est l' avarice et l' ambition qui troublent le monde. Ce qui se passe. Ce que vous voyez. Ce qu' il a dit, je le ferai. Je sais ce que vous êtes et ce qu' ils sont. C' est ce que je disais. C' est de quoi, c' est ce dont je voulais vous parler. C' est à quoi j' ai fait allusion. À ce qu' il me semble, ou Ce me semble. À ce qu' il m' a dit. À ce que je crois. Ce que j' ai de bien, de richesses est à vous. Ce qu' il y a de plaisant, c' est que... Ce qui me choque le plus, c' est son insolence. Ils ne savent ce que c' est que la fuite, ce que c' est que de fuir. Qu' est-ce? Qu' est-ce-ci? Qu' est-ce que c' est? Qu' est-ce que vous demandez? Était-ce votre soeur? Oui, c' était elle. Sont-ce vos enfants? Oui, ce sont eux. Où est-ce? Qui est-ce? Qui est-ce qui m' appelle, qui m' appelait? C' est votre frère. C' est lui qui l' a fait. Qui que ce soit. Est-ce qu' il part? Ce n' est pas que je veuille, que je prétende, etc. C' est fait de moi. C' en est fait. C' est à vous à parler. C' est à vous de décider. Ce fut aux Français qu' il dut sa victoire. Ce fut comme citoyens qu' ils agirent. C' est sur vous que le châtiment retombera. C' est vous sur qui le châtiment retombera. C' est à vous que je parle. C' est vous à qui je parle. C' est pour vous que je travaille. C' est vous pour qui je travaille. C' est alors, ce fut alors que...

Est-ce là votre voiture? Oui, ce l' est. Sont-ce vos livres? Oui, ce les sont. Ces réponses sont grammaticalement correctes, mais on évite de les employer, parce qu' elles ont quelque chose d' affecté, de bizarre; on dit simplement: Oui; ou, Oui, c' est ma voiture; oui, ce sont mes livres.

En style de Pratique et de Chancellerie: Et ce, conformément à... Nonobstant lettres à ce contraires. Et en vertu de ce que dessus. À ce qu' il n' en prétendît cause d' ignorance.

C' est-à-dire, c' est à savoir. Voyez DIRE, SAVOIR.

C' est pourquoi, Telle est la raison, la cause, le motif pour lequel, etc.

Dans certaines phrases où Ce, suivi du verbe Être, se rapporte à un substantif ou à un pronom au pluriel, on met ce verbe tantôt au singulier, tantôt au pluriel, selon les cas. Ce sont vos frères. J' ai vu vos soeurs; ce sont de charmantes personnes. Ce sont eux qui ont fait cela. Ce sont vos conseils que je demande. Sont-ce les ennemis qui ont été vaincus? C' est nous qui avons remporté la victoire. Ce sera vous, messieurs, qui le ferez. Ce sont les plaisirs et la gloire qu' il recherche. C' est la gloire et les plaisirs qu' il recherche. Ce furent les Français qui assiégèrent cette place. Quand ce serait ou quand ce seraient les Romains qui auraient élevé ce monument. Ce n' était ou ce n' étaient que festins, bals, concerts, etc. Fût-ce nos propres biens qu' il fallût sacrifier.

Fam., Ce dit-il, ce dit-elle, Dit-il, dit-elle. Je l' aurai, ce dit-il, sans peine. Ces locutions vieillissent.

Fam., Quand ce vint à, Quand il fut question de. Quand ce vint à payer, il se trouva sans argent.

CÉANS. adv.

CÉANS. adv. Ici dedans. Il ne se dit que De la maison où l' on est quand on parle. Il n' est pas céans. Il dînera céans. Le maître de céans. Il vieillit.

CECI. Pronom démonstratif

CECI. Pronom démonstratif qui se dit par opposition à Cela, pour indiquer, de deux choses, La plus proche de celui qui parle. Ceci est à moi, cela est à vous. Ceci est beau, cela est laid. Ceci est soie, cela est laine.

Fam. et indéterminément, Ceci, cela, Tantôt une chose, tantôt une autre. C' était ceci, c' était cela, il avait toujours quelque prétexte pour ne pas venir.

CECI

CECI s' emploie souvent sans opposition à Cela, comme indiquant Un objet présent, un fait actuel, la chose dont on parle ou dont on va parler. Ceci n' est pas un jeu d' enfants. Que veut dire ceci? Qu' est-ce que ceci, que tout ceci? Voyez ceci. Retenez bien ceci.

CÉCITÉ. s. f.

CÉCITÉ. s. f. L' état d' une personne aveugle. Cécité se dit au propre, et Aveuglement au figuré. Il fut frappé de cécité.

CÉDANT, ANTE. adj.

CÉDANT, ANTE. adj. Qui cède son droit. Il ne s' emploie guère que substantivement, en termes de Droit et en style de Pratique. Le cédant et le cessionnaire.

CÉDER. v. a.

CÉDER. v. a. Laisser, abandonner une chose à quelqu' un. Céder sa place à un autre. Céder le pas, le haut au pavé. Céder la victoire.

Il signifie aussi, en termes de Commerce et de Jurisprudence, Transporter une chose à une autre personne, lui en donner la propriété. Il a cédé son magasin, son fonds. Céder un cheval. Céder ses droits, ses prétentions. Céder une dette. Céder un bail.

Il s' emploie également comme verbe neutre, et se dit, au propre, Des choses qui rompent, qui s' affaissent. Cette poutre ne tardera pas à céder. La voûte est trop chargée, elle commence à céder.

Il signifie figurément, tant au sens physique qu' au sens moral, Se soumettre, ne pas s' opposer, ne pas résister. Il faut céder à nos supérieurs. Céder au mal. Céder au temps, à l' orage. Céder à la force, à la raison. Céder au nombre. Céder aux larmes, aux prières de quelqu' un. Céder à des préventions. Céder à son penchant. Tout cède à ce redoutable conquérant. Il faut céder. Cédons, puisqu' il le faut.

Il signifie encore, Se reconnaître ou être reconnu inférieur à un autre en quelque chose. Il lui cède en mérite, en expérience. Le céder à quelqu' un en science, en vertu. Je lui cède en tout.

Il se dit à peu près dans le même sens avec un nom de chose pour sujet. Les intérêts privés doivent céder à l' intérêt général. Son amitié cède toujours à sa politique.

CÉDÉ, ÉE. participe

CÉDÉ, ÉE. participe

CÉDILLE. s. f.

CÉDILLE. s. f. (On mouille l' L.) Petite marque en forme de c tourné de droite à gauche, qu' on met sous la lettre C, quand elle précède un A, un O, ou un U, pour indiquer qu' elle doit être prononcée comme une S. Garçon. Venez çà. Avez-vous reçu?

CÉDRAT. s. m.

CÉDRAT. s. m. Espèce de citron d' une odeur fort agréable. Le cédrat est un excellent fruit. Du cédrat confit. De l' essence de cédrat.

Il se dit aussi de L' arbre qui porte cette espèce de citron. Des tablettes de cédrat.

CÈDRE. s. m.

CÈDRE. s. m. Arbre, espèce de mélèze odoriférant qui acquiert une très-grande hauteur, et dont le bois passe pour incorruptible. Les cèdres du Liban. Une boîte de cèdre. De la poudre de cèdre.

Fig., Il connaît tout depuis le cèdre jusqu' à l' hysope, se dit D' un homme fort instruit dans les sciences naturelles, et signifie qu' Il connaît depuis les plus grandes choses jusqu' aux plus petites.

Aigre de cèdre, Sorte de liqueur qui se fait avec du jus de cédrat. Dans cette locution, Cèdre est pour Cédrat.

CÉDRIE. s. f.

CÉDRIE. s. f. Résine qui coule naturellement du cèdre.

CÉDULE. s. f.

CÉDULE. s. f. Écrit, billet sous seing privé, par lequel on reconnaît devoir quelque somme. On lui a prêté dix mille francs sur sa simple cédule. En ce sens, il est vieux; on dit aujourd' hui Billet.

Prov. et fig., Plaider contre sa cédule, se dit D' une personne qui conteste mal à propos lorsqu' on peut la convaincre par son propre fait.

Dans l' ancienne Pratique, Cédule évocatoire, Acte qu' on faisait signifier à sa partie adverse, pour lui déclarer qu' on entendait se pourvoir au conseil, afin d' être renvoyé à un autre parlement.

Dans la Pratique actuelle, Cédule de citation, Acte par lequel un juge de paix permet d' abréger les délais, dans les cas urgents.

CEINDRE. v. a.

CEINDRE. v. a. (Il se conjugue comme Atteindre.) Entourer, environner. Ceindre une ville de murailles, de fossés. Ceindre un parc d' une haie vive.

Il se dit, dans un sens particulier, Des choses qui serrent et entourent quelque partie du corps. Une corde lui ceignait les reins. Des bandelettes ceignaient le front des victimes. Le diadème qui ceint la tête des rois.

Ceindre quelqu' un d' une chose, La lui mettre autour du corps. Il le ceignit d' une écharpe. Avec le pronom personnel, Se ceindre d' une écharpe, d' une corde, etc.

Ceindre de quelque chose le corps, la tête de quelqu' un, Le lui mettre autour du corps, autour de la tête. Il lui ceignit le corps d' une écharpe, le front d' un bandeau, etc. Avec le pronom personnel complément indirect, Se ceindre le corps d' une écharpe, se ceindre les reins d' une corde, etc.; se ceindre la tête, le front d' un bandeau, d' un diadème, etc.

Absol., Se ceindre le corps, se ceindre les reins, Se serrer le corps, les reins, avec une écharpe, un ruban, une corde, etc.

Fig., Se ceindre le front d' un diadème, ceindre le diadème, Devenir roi ou reine. Ceindre la tiare, Être élevé au pontificat. Dans le style soutenu, on dit quelquefois D' un conquérant, La Victoire lui a ceint le front de lauriers.

Ceindre l' épée à un chevalier, Lui mettre une épée au côté. En le faisant chevalier, il lui ceignit l' épée.

CEINT, EINTE. participe

CEINT, EINTE. participe Une ville ceinte de murailles. Une place ceinte de bastions. Être ceint d' une écharpe. Avoir le front ceint de lauriers.

CEINTRAGE. s. m.

CEINTRAGE. s. m. T. de Marine. Il se dit de Tous les cordages qui servent à ceindre, à lier un bâtiment, lorsqu' il menace de s' ouvrir.

CEINTURE. s. f.

CEINTURE. s. f. Ruban de soie ou de fil, cordon, bande de cuir, ou autre chose semblable, dont on se ceint le milieu du corps. Mettre une ceinture par-dessus sa soutane. Ceinture de soie. Ceinture à frange d' or. La boucle d' une ceinture.

Prov., Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, Il vaut mieux avoir l' estime publique que d' être riche.

Fig., Ceinture de la reine, Droit qu' on levait autrefois, pendant un certain temps, sur les marchandises qui venaient à Paris par la Seine.

CEINTURE

CEINTURE signifie aussi, Le bord d' en haut d' une culotte, d' un pantalon, ou d' une jupe. La ceinture d' une culotte, d' un pantalon. La ceinture d' une jupe. Faire élargir, faire rétrécir sa ceinture.

Prov. et fig., Être toujours pendu à la ceinture de quelqu' un, L' accompagner, le suivre partout.

CEINTURE

CEINTURE signifie quelquefois, L' endroit du corps où l' on place la ceinture. Dans cette partie de la rivière, on n' a de l' eau que jusqu' à la ceinture.

Fam., Il ne lui va pas à la ceinture, se dit, par exagération, en parlant D' un petit homme en comparaison d' un grand.

CEINTURE

CEINTURE se dit aussi de Certaines choses qui en environnent d' autres. Une ceinture de murailles et de fossés. La ceinture du choeur d' une église.

Ceinture de deuil, ou Ceinture funèbre, Large bande noire qu' aux funérailles d' un personnage éminent, on met autour de l' église, à une certaine hauteur, tant en dedans qu' en dehors, et sur laquelle sont placées d' espace en espace les armoiries du défunt. On l' appelle aussi Litre.

En Archit., Ceinture d' une colonne, Petite moulure carrée au haut et au bas du fût d' une colonne, auquel elle se joint par un congé.

CEINTURIER. s. m.

CEINTURIER. s. m. Faiseur ou marchand de ceintures, de ceinturons et de baudriers. Marchand ceinturier.

CEINTURON. s. m.

CEINTURON. s. m. Sorte de ceinture faite ordinairement de cuir, et qui a des pendants auxquels on suspend un sabre, une épée, un couteau de chasse. Ceinturon de buffle, de maroquin, etc.

CELA. Pronom démonstratif

CELA. Pronom démonstratif qui se dit, par opposition à Ceci, pour indiquer, de deux choses, La plus éloignée de celui qui parle. Je n' aime point ceci, donnez-moi de cela. Cela est plus solide, ceci est plus élégant.

Il s' emploie souvent sans opposition à Ceci, pour indiquer Un objet présent, un fait actuel, la chose dont on parle ou dont on va parler. Que dites-vous de cela? Cela est fort beau. Faites comme cela. Cela est fait. Cela fait, cela dit, je m' éloignai. Cela étant. Ils ont cela de commun, que... Avec cela. Sans cela. À cela près. Il veut absolument partir; et cela, sans motif. Que veut dire cela? Cela ne me regarde pas.

Fam., C' est cela, c' est bien cela, se dit À une personne qui fait voir, par ses paroles ou par ses actions, qu' elle a bien compris ce qu' on lui a dit ou prescrit.

Fam., C' est bien, cela! se dit quelquefois Pour approuver ce qu' une personne a dit ou fait de son propre mouvement.

Fam., N' est-ce que cela? sert à indiquer que ce qu' on vous dit, ce qu' on vous annonce, est sans importance.

Fam., Comme cela, dans certains cas, signifie, Ni bien ni mal, plutôt mal que bien. Comment vous portez-vous? Comme cela.

Fam., Il est comme cela, C' est son caractère, sa manière habituelle d' être ou d' agir.

Fam., Comment cela? annonce l' étonnement, et signifie, Comment, de quelle manière? Il prétend que vous lui devez telle somme. Comment cela?

CELA

CELA se dit quelquefois Des personnes, dans le langage familier. Cette fille n' est qu' une sotte, cela ne sait pas dire un mot. Voyez ces enfants; cela est heureux, cela ne fait que jouer.

CÉLADON. s. m.

CÉLADON. s. m. Vert pâle tirant sur la couleur du saule ou de la feuille de pêcher. Taffetas céladon. Ruban céladon. On dit aussi, adjectivement, Vert céladon.

CÉLADON. s. m.

CÉLADON. s. m. Amant délicat et passionné, tel que d' Urfé nous représente le berger de ce nom, dans son roman de l' Astrée. Cet homme est un parfait Céladon. Faire le Céladon. Il est familier, et ne se dit guère que par une sorte de raillerie.

CÉLÉBRANT. s. m.

CÉLÉBRANT. s. m. Celui qui dit la messe, qui célèbre la messe, ou qui officie. Le célébrant assisté de diacre et de sous-diacre.

CÉLÉBRATION. s. f.

CÉLÉBRATION. s. f. Action de célébrer. Il n' est guère usité que dans les phrases suivantes: La célébration de la messe. La célébration de l' office divin. La célébration d' une fête. La célébration d' un mariage. La célébration d' un concile. On dit aussi, La célébration des saints mystères, pour La célébration de la messe.

CÉLÈBRE. adj. des deux genres

CÉLÈBRE. adj. des deux genres Fameux, renommé. Un auteur célèbre. Un lieu célèbre. Une célèbre université. Une action célèbre. Causes célèbres. Une célèbre assemblée. Un jour célèbre. Une fête célèbre. Un homme célèbre par ses vertus. Il est célèbre pour avoir fait telle action. Se rendre célèbre.

CÉLÉBRER. v. a.

CÉLÉBRER. v. a. Exalter, louer avec éclat, publier avec éloge. Célébrer la mémoire de quelqu' un. Célébrer de grandes actions. Célébrer les exploits d' un prince. On dit également, Célébrer les louanges de quelqu' un, Publier hautement ses louanges.

Il signifie aussi, Solenniser. Célébrer les fêtes. Célébrer l' anniversaire d' une victoire. Nous célébrons ce grand jour. Les anciens célébraient les jeux séculaires avec de grandes solennités. On dit dans un sens analogue, Célébrer la venue, l' arrivée de quelqu' un.

Célébrer un mariage, Faire un mariage avec les cérémonies requises. Célébrer des noces, Les faire avec beaucoup de magnificence et d' éclat. Célébrer les funérailles, les obsèques d' une personne, Lui faire des funérailles, des obsèques pompeuses. Célébrer un concile, Tenir un concile.

Célébrer la messe, Dire la messe; et, dans le même sens, Célébrer les mystères, les saints mystères. On dit aussi, absolument, Célébrer. Le prêtre n' a pas encore célébré.

Célébrer pontificalement, Célébrer la messe en habits pontificaux.

CÉLÉBRÉ, ÉE. participe

CÉLÉBRÉ, ÉE. participe

CÉLÉBRITÉ. s. f.

CÉLÉBRITÉ. s. f. Réputation qui s' étend au loin. Acquérir de la célébrité. La célébrité d' un nom, d' une personne, d' un ouvrage, d' un événement. L' amour de la célébrité. Rechercher une vaine célébrité. Honteuse célébrité.

Il signifie aussi, Pompe, solennité. La célébrité de ce jour. Cette cérémonie se fit avec une grande célébrité. Cette acception a vieilli; on dit, Solennité.

CELER. v. a.

CELER. v. a. Taire, ne pas donner à connaître, cacher. Celer un dessein. Celer une circonstance dans un récit. C' est un homme qui ne peut rien celer. Celer les effets d' une succession. Je ne vous cèlerai pas que...

Se faire celer, Faire dire qu' on n' est pas chez soi, bien qu' on ne soit pas sorti.

CELÉ, ÉE. participe

CELÉ, ÉE. participe

CÉLERI. s. m.

CÉLERI. s. m. Plante potagère dont on fait des salades, et qu' on mange aussi cuite. Une salade de céleri. Faire blanchir du céleri.

CÉLÉRITÉ. s. f.

CÉLÉRITÉ. s. f. Vitesse, diligence, promptitude dans l' exécution. Il fit ce trajet avec une étonnante célérité. Cette affaire demande de la célérité, requiert célérité.

CÉLESTE. adj. des deux genres

CÉLESTE. adj. des deux genres Qui appartient au ciel. Les globes célestes. La sphère céleste. Les corps célestes. Les influences célestes. Thème ou figure céleste.

Poétiq., Les célestes flambeaux, Les astres. La voûte céleste, les célestes lambris, Le ciel, le firmament.

Bleu céleste, Bleu de la couleur dont le ciel paraît être quand le temps est fort serein.

CÉLESTE

CÉLESTE se dit encore De tout ce qui appartient au ciel, pris pour le séjour des bienheureux. Les esprits célestes. Les intelligences célestes. La cour céleste. Les puissances célestes. La gloire céleste.

La céleste patrie, Le ciel, considéré comme le séjour des bienheureux. Le Père céleste, Dieu.

CÉLESTE

CÉLESTE signifie quelquefois, Divin, qui vient de Dieu. Les âmes sont d' origine céleste. La colère céleste. Courroux céleste. Inspiration céleste. Don céleste.

Il se dit aussi, par hyperbole, De ce qui est d' une nature excellente. Beauté céleste. Âme céleste.

CÉLESTIN. s. m.

CÉLESTIN. s. m. Religieux d' un ordre institué par le pape Célestin. Un couvent de célestins.

CÉLIAQUE. adj. des deux genres

CÉLIAQUE. adj. des deux genres Il se dit, en Médecine, D' un flux de ventre. Flux céliaque.

Il se dit, en termes d' Anatomie, D' une des artères du bas-ventre. L' artère céliaque.

CÉLIBAT. s. m.

CÉLIBAT. s. m. L' état d' une personne qui n' est point mariée. Vivre dans le célibat. Passer sa vie dans le célibat. Garder le célibat. Demeurer dans le célibat.

CÉLIBATAIRE. s. m.

CÉLIBATAIRE. s. m. Celui qui vit dans le célibat, quoiqu' il soit d' âge à se marier. Il est célibataire. Rester célibataire. Un vieux célibataire.

CELLE. pron. f.

CELLE. pron. f. Voyez CELUI.

CELLÉRIER, IÈRE. s.

CELLÉRIER, IÈRE. s. (On prononce Célérier, ère.) Titre d' office qu' on donne dans un monastère au religieux, à la religieuse qui prend soin de la dépense de bouche.

CELLIER. s. m.

CELLIER. s. m. (On prononce Célier.) Lieu au rez-de-chaussée d' une maison, dans lequel on serre le vin et d' autres provisions. Mettre des pièces de vin dans le cellier. Il n' y a point de cave dans cette maison, il n' y a que des celliers.

CELLULAIRE. adj. des deux genres

CELLULAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Il s' emploie principalement dans ces locutions: Tissu cellulaire, Tissu composé de filaments très-fins et entrelacés, qui entoure et pénètre tous les organes du corps, et qui est surtout fort abondant entre les muscles et sous la peau. Membrane cellulaire, Membrane formée par du tissu cellulaire.

En Botan., Enveloppe, tissu cellulaire, La couche ordinairement verte qu' on trouve sous l' épiderme des végétaux, et dont l' organisation a quelque rapport avec celle du tissu cellulaire des animaux.

CELLULE. s. f.

CELLULE. s. f. Petite chambre d' un religieux ou d' une religieuse. La cellule d' un religieux. La cellule d' une religieuse.

Il se dit aussi de Chacun des petits logements qu' on fait pour les cardinaux assemblés dans le conclave. La cellule d' un cardinal.

Il se dit figurément d' Une retraite qu' on aime à habiter, d' un petit appartement. C' est ma cellule. Il faut embellir sa cellule.

CELLULE

CELLULE se dit, par analogie, de Ces petits alvéoles où les abeilles renferment leur miel et leur couvain. Les cellules des abeilles.

Il se dit, en Botanique, Des cavités de certains fruits, où les semences sont logées et comme enchâssées.

Il se dit, en termes d' Anatomie, Des petites cavités que présentent les lames du tissu cellulaire, le canal médullaire des os longs, etc.

CELLULEUX. adj. m.

CELLULEUX. adj. m. T. d' Anat. et de Botan. Qui est divisé en cellules. Le tissu celluleux des os. Fruit celluleux.

CELTIQUE. adj. des deux genres

CELTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux Celtes, anciens peuples de la Gaule. Monuments celtiques. La langue celtique, ou substantivement, Le celtique.

CELUI m.; CELLE. f. Pronom démonstratif

CELUI m.; CELLE. f. Pronom démonstratif qui fait au pluriel Ceux et Celles. Il se dit et Des personnes et Des choses. L' homme dont je vous ai parlé, c' est celui que vous voyez là. Ceux qui ont vécu avant nous. Heureux celui qui craint le Seigneur! Celui qui a dit à la mer, Tu n' iras pas plus loin. Il a récompensé ceux de ses domestiques qui l' avaient bien servi. C' est, de toutes les choses du monde, celle que j' aime le mieux.

CELUI-CI, CELLE-CI; et au pluriel, Ceux-ci, celles-ci. Pronom démonstratif

CELUI-CI, CELLE-CI; et au pluriel, Ceux-ci, celles-ci. Pronom démonstratif qui signifie, Cet homme-ci, cette chose-ci, cette personne-ci. De tous ses domestiques, c' est celui-ci qui est le plus fidèle. Voilà plusieurs étoffes, prenez celle-ci. Je ne veux point de celle-ci.

CELUI-LÀ, CELLE-LÀ; et au pluriel, Ceux-là, celles-là. Pronom démonstratif

CELUI-LÀ, CELLE-LÀ; et au pluriel, Ceux-là, celles-là. Pronom démonstratif qui signifie, Cet homme-là, cette chose-là, cette personne-là. Celui-là, c' est un habile homme. Entre tous ces tableaux, celui-là est le plus remarquable. Celui-là seul mérite nos hommages, qui...

Il s' oppose ordinairement à Celui-ci, etc. Ceux-ci prétendent que... ceux-là soutiennent que... Prenez celui-là, laissez celui-ci.

Quand on a nommé deux personnes on deux choses, et qu' on emploie ensuite les pronoms Celui-ci et Celui-là, Celui-ci se rapporte au terme le plus prochain, et Celui-là au terme le plus éloigné.

CÉMENT. s. m.

CÉMENT. s. m. T. de Chimie. Poudre au milieu de laquelle on chauffe certains corps pour leur donner de nouvelles propriétés.

CÉMENTATION. s. f.

CÉMENTATION. s. f. T. de Chimie. Sorte de stratification qui consiste à entourer d' une poudre, un métal qu' on expose ensuite à une très-forte chaleur.

CÉMENTATOIRE. adj. des deux genres

CÉMENTATOIRE. adj. des deux genres T. de Chimie. Qui est relatif à la cémentation.

Cuivre cémentatoire, Cuivre qui a été précipité d' une dissolution de sulfate de cuivre par le moyen du fer.

CÉMENTER. v. a.

CÉMENTER. v. a. T. de Chimie. Faire la cémentation. On cémente le fer, ou on le transforme en acier, en l' entourant de poussier de charbon et en l' exposant pendant long-temps à une haute température.

CÉMENTÉ, ÉE. participe

CÉMENTÉ, ÉE. participe

CÉNACLE. s. m.

CÉNACLE. s. m. Il n' est usité que dans le langage de l' Écriture sainte, et signifie, Une salle à manger. JÉSUS-CHRIST lava les pieds des apôtres dans le cénacle.

CENDRE. s. f.

CENDRE. s. f. La poudre qui reste du bois et des autres matières combustibles, après qu' elles ont été brûlées et consumées par le feu. Cendre chaude. Cendre de bois neuf, de bois flotté. Cendre de sarment. Feu couvert de cendre. Faire cuire une galette sous la cendre. Faire cuire des marrons dans les cendres. Réduire en cendres. Mettre en cendres. Ce bel édifice n' est plus aujourd' hui qu' un monceau de cendres. Autrefois, chez les Juifs, pour témoigner une grande douleur ou un profond repentir, on prenait le sac et on se couvrait de cendre. Dans quelques maisons religieuses, on expire sur la cendre, par esprit de pénitence. La Fable dit que le phénix renaissait de ses cendres.

Hyperboliq., Réduire, mettre en cendres une ville, un pays, Les ravager, y mettre tout à feu et à sang. Tamerlan mit l' Asie en cendres.

La cendre, les cendres d' une ville, Les restes d' une ville qui a été incendiée et ravagée.

Fig., Faire pénitence avec le sac et la cendre, dans le sac et dans la cendre, Éprouver une profonde douleur d' avoir offensé Dieu, et faire une grande pénitence pour obtenir de lui le pardon de ses péchés.

Fig., C' est un feu caché sous la cendre, se dit D' une passion qui n' est pas bien éteinte.

Fig., C' est un feu qui couve sous la cendre, se dit en parlant D' une personne qui dissimule un désir de vengeance, en attendant l' occasion de le satisfaire.

Fig., Renaître de ses cendres, se dit Des choses qui prennent une existence nouvelle, après avoir été presque entièrement détruites. Cette ville renaît enfin de ses cendres.

Prov. et fig., Il faudrait les brûler pour en avoir de la cendre, se dit en parlant D' un bon mari, d' une bonne femme, pour faire entendre que l' un et l' autre sont fort rares.

CENDRES

CENDRES au pluriel, se dit de La cendre faite de linges qui ont servi à l' autel ou de branches de buis bénites, et dont le prêtre marque le front des fidèles en forme de croix, le premier jour de carême. Recevoir les cendres. Aller prendre les cendres. Le prêtre donne des cendres, les cendres. Le jour des Cendres. Le mercredi des Cendres.

CENDRE

CENDRE signifie aussi, poétiquement ou dans le style élevé, Les restes de ceux qui ne sont plus, par allusion à la coutume que les Grecs et les Romains avaient de brûler les morts et d' en recueillir les cendres dans des urnes. La cendre ou les cendres des morts. C' est là que reposent ses cendres chéries. J' irai chaque jour pleurer sur ta cendre. Mêler sa cendre aux cendres de ses pères.

Il s' emploie figurément, et signifie, Les mânes, la mémoire d' une personne. Donner des larmes à la cendre d' un ami. Je dois des larmes à sa cendre. Honorer les cendres des morts.

Fig. et fam., Il ne faut point remuer, il ne faut pas troubler les cendres des morts, Il ne faut point rechercher leurs actions pour les blâmer, pour flétrir leur mémoire.

CENDRES

CENDRES en Chimie et dans les Arts, se dit, en général, de Certaines poudres ou résidus qui sont le produit de la combustion ou de quelque autre décomposition analogue. Cendres végétales. Cendres animales. Cendres gravelées. Cendres volcaniques. Etc.

Cendres bleues, Carbonate de cuivre artificiel.

Cendre de plomb, Le plus menu plomb dont on se sert pour tirer sur le petit gibier.

CENDRÉ, ÉE. adj.

CENDRÉ, ÉE. adj. Qui est de couleur de cendre. Gris cendré. Couleur cendrée. Des cheveux d' un blond cendré. La substance cendrée du cerveau.

CENDRÉE. s. f.

CENDRÉE. s. f. Écume de plomb. Il signifie plus ordinairement, La dragée ou le menu plomb dont on se sert à la chasse du menu gibier. Son fusil était chargé de cendrée.

CENDREUX, EUSE. adj.

CENDREUX, EUSE. adj. Qui est plein de cendre. Un habit tout cendreux. Une table toute cendreuse.

CENDRIER. s. m.

CENDRIER. s. m. La partie du fourneau qui est au-dessous de la grille ou du foyer, et dans laquelle tombent les cendres du bois ou du charbon.

CÈNE. s. f.

CÈNE. s. f. Le souper que Notre-Seigneur fit avec ses apôtres la veille de sa passion. JÉSUS-CHRIST fit la Cène avec ses apôtres. Après la Cène, il lava les pieds à ses apôtres. Le jour de la Cène.

En parlant Des souverains, du pape, des prélats, etc., Faire la Cène le jeudi saint, faire la sainte Cène, Servir les pauvres après leur avoir lavé les pieds, en mémoire de la Cène que Notre-Seigneur fit avec ses apôtres, et où il leur lava les pieds.

CÈNE

CÈNE chez les Protestants, signifie, La communion qu' ils font sous les deux espèces. Faire la cène.

CÉNOBITEs.m.

CÉNOBITEs.m. Moine qui vit en communauté. On ne le dit guère qu' en parlant Des anciens moines qui vivaient en commun, et par une espèce d' opposition à Ceux qui vivaient séparés les uns des autres, et qu' on appelle Anachorètes. Les anciens cénobites.

CÉNOBITIQUE. adj. des deux genres

CÉNOBITIQUE. adj. des deux genres Qui appartient au cénobite. Il est principalement usité en parlant Des anciens cénobites; et, par extension, il se dit De tous les moines qui vivent en communauté. La vie cénobitique.

CÉNOTAPHE. s. m.

CÉNOTAPHE. s. m. Tombeau vide, dressé à la mémoire d' un mort. Élever un cénotaphe.

CENS. s. m.

CENS. s. m. (On prononce toujours l' S.) T. d' Hist. ancienne. Dénombrement des citoyens romains; déclaration authentique qu' ils faisaient, tous les cinq ans, de leurs noms, biens, résidence, etc., par-devant des magistrats préposés pour la recevoir, et qu' on nommait Censeurs: voyez ce mot.

CENS

CENS en termes de Jurisprudence féodale, Redevance en argent que certains biens devaient annuellement au seigneur du fief dont ils relevaient. Cens et rente. Payer les cens. Cette terre devait tant de cens. Abandonner la terre pour le cens. Cette dernière phrase signifie aussi, figurément, Renoncer à un bien, parce qu' il est plus onéreux que profitable.

CENS

CENS se dit encore de La quotité d' imposition nécessaire pour être électeur ou éligible. Le cens électoral. Le cens d' éligibilité. Élever, abaisser, réduire le cens. Il ne paye pas le cens exigé.

CENSE. s. f.

CENSE. s. f. Métairie, ferme. Ce mot n' est en usage que dans certaines parties de la France et de la Belgique.

CENSÉ, ÉE. adj.

CENSÉ, ÉE. adj. Réputé. Celui qui est trouvé avec les coupables est censé complice. Il est censé tel. Vous êtes censé l' avoir fait. Une loi est censée abolie par le non-usage.

CENSEUR. s. m.

CENSEUR. s. m. On appelait ainsi, chez les anciens Romains, Un magistrat qui tenait un registre du nombre des citoyens et de leurs biens, et qui avait en outre le droit de rechercher leurs moeurs et leur conduite. Caton le censeur.

Il signifie, par allusion, Celui qui reprend ou qui contrôle les actions d' autrui. Un censeur équitable. Un rude censeur. Un censeur sévère, chagrin, injuste, pointilleux. Sans épithète, il se prend d' ordinaire en mauvaise part. C' est un censeur, C' est un homme qui trouve à redire à tout.

Il se dit aussi d' Un critique qui juge des ouvrages d' esprit. Consulter un censeur éclairé.

CENSEUR

CENSEUR se dit encore Des personnes qu' un gouvernement prépose à l' examen des livres, des journaux, des pièces de théâtre, etc., avant d' en permettre la publication ou la représentation. Les anciens censeurs royaux étaient à la nomination du chancelier. Il fut nommé censeur de tel ouvrage. Le censeur refusa son approbation. On lui donna un censeur très-sévère. Censeur des pièces de théâtre, ou Censeur dramatique. Censeur des journaux.

CENSEUR

CENSEUR se disait également, dans l' ancienne Université, de Certains officiers nommés pour examiner la capacité des récipiendaires. En Sorbonne, les censeurs donnaient leur suffrage par billets.

CENSEUR

CENSEUR dans les Colléges royaux, Celui qui est chargé de surveiller les études et de maintenir le bon ordre et la discipline. Le censeur du collége de Louis le Grand.

CENSIER. adj. m.

CENSIER. adj. m. T. de Jurispr. féodale. Il se disait De celui à qui le cens était dû. Seigneur censier.

Il se disait aussi Du livre où s' enregistraient les cens. Un livre censier, ou simplement et substantivement, Un censier.

CENSIER, IÈRE. s.

CENSIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient une cense à ferme. Le censier de tel propriétaire.

CENSITAIRE. s. m.

CENSITAIRE. s. m. T. de Jurispr. féodale. Celui qui devait cens et rente à un seigneur de fief. Tous les censitaires d' un fief.

CENSIVE. s. f.

CENSIVE. s. f. T. de Jurispr. féodale. Redevance, en argent ou en denrées, que certains biens devaient annuellement au seigneur du fief dont ils relevaient. Cette terre devait tant de censive.

Il se disait aussi de L' étendue des terres roturières qui dépendaient d' un fief, et qui devaient lods et ventes. Il était dans la censive d' un tel.

CENSORIAL, ALE. adj.

CENSORIAL, ALE. adj. Qui est relatif à la censure exercée par le gouvernement. Lois censoriales.

CENSUEL, ELLE. adj.

CENSUEL, ELLE. adj. T. de Jurispr. féodale. Qui a rapport au cens. Droit censuel. Rente censuelle.

CENSURABLE. adj. des deux genres

CENSURABLE. adj. des deux genres Qui peut être censuré, qui mérite censure. Proposition censurable. Conduite censurable. Action censurable.

CENSURE. s. f.

CENSURE. s. f. La dignité et la fonction de censeur, chez les anciens Romains. Durant la censure de Caton.

Il signifie plus ordinairement, Correction, répréhension. Soumettre ses écrits à la censure de quelqu' un. Subir la censure de quelqu' un. Souffrir la censure. S' exposer à la censure.

Il se dit, dans un sens particulier, de L' examen qu' un gouvernement fait faire des livres, des journaux, des pièces de théâtre, etc., avant d' en permettre la publication ou la représentation. Établir la censure. Abolir, rétablir la censure. Censure préalable. Censure des journaux. Censure des pièces de théâtre, ou Censure dramatique. Passer à la censure.

Il signifie par extension, Le corps des personnes commises à cet examen. La censure ne permit pas l' insertion de cet article dans les journaux. Vers supprimés à la représentation par ordre de la censure.

CENSURE

CENSURE en Matière de dogme, se dit d' Un jugement qui porte condamnation. La censure que la Sorbonne fit de tel livre, de telle proposition.

Il signifie aussi, Excommunication, interdiction ou suspension d' exercice et de charge ecclésiastique. Il a encouru la censure. On dit également, dans ce sens, au pluriel, Censures ecclésiastiques.

Il se dit encore de La peine de discipline que les corps de magistrature, l' ordre des avocats, les chambres des notaires et des avoués, prononcent contre ceux de leurs membres qui manquent d' une manière grave aux devoirs de leur profession.

CENSURER. v. a.

CENSURER. v. a. Blâmer, critiquer, reprendre. Il y a des gens qui ne se plaisent qu' à censurer les actions d' autrui. On a fort censuré sa conduite.

Il se dit aussi en parlant De la peine disciplinaire que certains corps prononcent contre leurs membres. Cet avocat a été censuré par son ordre. La cour royale a censuré deux de ses membres.

En Matière de dogme, Censurer un livre, censurer une proposition, Déclarer qu' un livre, qu' une proposition contient des erreurs. La Sorbonne censura tel livre, telle proposition.

CENSURÉ, ÉE. participe

CENSURÉ, ÉE. participe

CENT. adj. numéral des deux genres

CENT. adj. numéral des deux genres Nombre contenant dix fois dix. Cent ans. Cent hommes. Cent francs. Cent écus. Cent livres pesant. Deux cents hommes. Deux cent trente hommes. Cent un. Cent deux. Cent trois; etc. Dans cent un ans. À cent deux ans d' ici. On dit très-souvent, Onze cents, douze cents, et ainsi de suite jusqu' à Dix-neuf cents, au lieu de Mille cent, mille deux cents, etc.; mais on ne dit point, Dix cents, pour Mille, ni Vingt cents, trente cents, etc., pour Deux mille, trois mille, etc.

Il se dit quelquefois indéterminément pour exprimer Un grand nombre. Vous trouverez cent occasions plus favorables. Il y a été cent fois. Cent et cent fois. En eût-il cent fois autant. Il y en a plus de cent à qui cela est arrivé avant vous, Cela est arrivé à beaucoup de personnes avant vous. Je vous le donne en cent, Il vous sera fort difficile et peut-être impossible de deviner la chose dont il s' agit.

Il se dit aussi quelquefois pour Centième. Page cent. Chant premier, vers cent.

En termes de Commerce et de Finance, Cinq pour cent, dix pour cent, cent pour cent, etc., se dit D' un profit, d' un intérêt, d' un escompte qui est, avec la somme avancée ou le capital prêté, dans la proportion de cinq francs, de dix francs, de cent francs pour cent francs, etc. Prêter son argent à cinq pour cent d' intérêt, ou simplement, à cinq pour cent. Gagner six pour cent, dix pour cent, cent pour cent dans une affaire. Rente à cinq pour cent, à trois pour cent.

Par exagérat., Il y a cent pour cent à gagner dans cette affaire, On peut en retirer un grand profit.

CENT

CENT est aussi substantif masculin, dans le premier sens. Le produit de cent multiplié par dix. On dit de même, Le nombre cent, le numéro cent.

Il se dit particulièrement pour Centaine. Un cent, deux cents, trois cents d' oeufs, de prunes, d' épingles, de fagots. Trois cents de paille, de foin. Vendre, acheter au cent. Combien vaut le cent de ces marrons? Combien le cent?

Un cent pesant, Cent livres, un quintal.

Jouer un cent de piquet, Jouer une partie de cent points au piquet.

CENTAINE. s. f. coll.

CENTAINE. s. f. coll. Nombre de cent ou environ. Une centaine d' années. Une centaine d' écus, de francs. Il y avait une centaine d' écoliers.

Fig., À centaines, par centaines, En grande quantité.

CENTAINE. s. f.

CENTAINE. s. f. (Quelques-uns écrivent, Sentène.) Le brin de fil ou de soie par lequel tous les fils d' un écheveau sont liés ensemble. On coupe la centaine pour dévider l' écheveau.

CENTAURE. s. m.

CENTAURE. s. m. Être fabuleux, moitié homme et moitié cheval. L centaure Chiron prit soin de l' éducation d' Achille. Le combat des centaures contre les Lapithes.

CENTAURE

CENTAURE en termes d' Astronomie, Une des constellations de l' hémisphère austral.

CENTAURÉE. s. f.

CENTAURÉE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs composées, dont une espèce très-connue, la Centaurée commune ou Grande centaurée, s' emploie souvent en médecine.

Il se dit, improprement, de Certaines plantes qui appartiennent à des genres très-différents; telle est, entre autres, la Petite centaurée, espèce de gentiane, dont on fait usage en médecine.

CENTENAIRE. adj. des deux genres

CENTENAIRE. adj. des deux genres Qui a cent ans, qui contient cent ans. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Un homme centenaire. Nombre centenaire. Prescription centenaire. Possession centenaire.

Il se dit substantivement d' Une personne qui a cent ans. Un centenaire.

CENTENIER. s. m.

CENTENIER. s. m. Il est employé, dans l' Écriture et les ouvrages de piété, pour désigner L' officier qu' on appelait Centurion chez les Romains, et qui commandait une troupe de cent hommes. JÉSUS-CHRIST guérit la fille du centenier.

Il se disait autrefois, dans certaines villes de France, de Celui qui commandait cent hommes de garde bourgeoise.

CENTÉSIMAL, ALE. adj.

CENTÉSIMAL, ALE. adj. T. d' Arithm. Il se dit De toute valeur qu' on présente comme partie de la centaine considérée collectivement. Fraction centésimale. Deux pour cent, quatre pour cent, sont des valeurs centésimales. On dit dans un sens analogue, Calcul centésimal.

Division centésimale, Celle où l' échelle des parties est divisée en cent.

CENTIARE. s. m.

CENTIARE. s. m. Nouvelle mesure de surface, qui vaut la centième partie de l' are, ou un mètre carré.

CENTIÈME. adj. des deux genres

CENTIÈME. adj. des deux genres Nombre ordinal de cent. La centième année. Vous êtes le centième sur la liste. On dit de même, La deux centième année; vous êtes le deux centième sur la liste; etc.

Fam., Vous n' êtes pas le centième à qui cela soit arrivé, Il y en a plus de cent à qui cela est arrivé avant vous.

La centième partie, Chaque partie d' un tout qui est ou que l' on conçoit divisé en cent parties égales. On a dit autrefois dans un sens analogue, Le centième denier. On dit également, La deux centième partie, la trois centième partie, etc.

CENTIÈME

CENTIÈME est quelquefois substantif masculin, et signifie, La centième partie. La diminution a été d' un centième. Trois centièmes (3/100). Cinq centièmes (5/100). Etc. On dit dans un sens analogue, Un deux-centième (1/200), un trois-centième (1/300), etc.

CENTIGRADE. adj. des deux genres

CENTIGRADE. adj. des deux genres Divisé en cent degrés. Il se dit principalement Du thermomètre dont l' échelle au-dessus de zéro est divisée en cent degrés; à la différence Du thermomètre de Réaumur, dont l' échelle, de même longueur, n' est divisée qu' en quatre-vingts degrés. Thermomètre centigrade.

CENTIME. s. m.

CENTIME. s. m. Nouvelle monnaie, la centième partie du franc. Un centime. Un franc soixante centimes. Cinq centimes font un sou. Centimes additionnels: voyez ADDITIONNEL.

CENTIMÈTRE. s. m.

CENTIMÈTRE. s. m. Nouvelle mesure de longueur, la centième partie du mètre. Centimètre carré. Centimètre cube Un mètre cinquante-huit centimètres.

CENTINODE. s. f.

CENTINODE. s. f. T. de Botan. Espèce de renouée fort commune, qui croît dans les lieux incultes et le long des chemins. On la nomme aussi Renouée des oiseaux; et quelquefois, vulgairement, Traînasse, parce que ses tiges sont couchées.

CENTON. s. m.

CENTON. s. m. Pièce de poésie composée de vers ou fragments de vers pris de quelque auteur célèbre. Un centon d' Homère, un centon de Virgile, Un ouvrage tout composé de vers tirés d' Homère, de Virgile. Il se dit aussi en parlant De l' auteur du centon. Le centon d' Ausone.

Il se dit, par extension, d' Un ouvragé rempli de morceaux dérobés. Ce n' est qu' un centon.

CENTRAL, ALE. adj.

CENTRAL, ALE. adj. Qui est dans le centre, qui a rapport au centre. Point centrai. Éclipse centrale.

Feu central, se dit Du feu que quelques philosophes ont cru être au centre de la terre.

Force centrale, se dit, en Physique, de La force par laquelle un corps qui se meut, tend à s' éloigner ou à s' approcher d' un centre.

CENTRAL

CENTRAL se dit, par extension, D' un pays, d' un lieu situé au milieu d' un autre ou à peu près. Province centrale. Les parties centrales de la France. Je me logerai dans le quartier le plus central.

Il signifie quelquefois figurément, Principal. Administration centrale. Bureau central de charité. Il y a eu, pendant un temps, des écoles centrales.

CENTRALISATION. s. f.

CENTRALISATION. s. f. Action de réunir dans un même centre.

CENTRALISER. v. a.

CENTRALISER. v. a. Concentrer, réunir dans un même centre. Centraliser l' administration.

CENTRALISÉ, ÉE. participe

CENTRALISÉ, ÉE. participe

CENTRE. s. m.

CENTRE. s. m. C' est, dans un cercle ou dans une sphère, Un point tel que tous les points de la circonférence, ou de la surface sphérique, en sont également éloignés. Le centre d' un cercle. Tirer une ligne du centre à la circonférence, des lignes qui passent par le centre, qui aboutissent au centre. Le centre de la terre. Le centre d' une planète.

Il s' applique, par extension, aux figures non circulaires et aux surfaces non sphériques, lorsqu' il existe dans ces figures ou dans l' intérieur de ces surfaces Un point tel que toute droite, menée par ce point, rencontre la figure ou la surface à des distances égales des deux côtés du point. Le centre d' une ellipse. Le centre d' un carré.

Il signifie encore, par extension, Le milieu d' un espace quelconque. Le soleil est au centre de notre système planétaire. Le centre du royaume. Le centre d' une province. Le palais est au centre de la ville. Ces personnages doivent occuper le centre du tableau.

Dans l' Art militaire, Le centre d' une armée, d' une troupe, La partie d' une armée, d' une troupe rangée en bataille, qui occupe le milieu, qui est entre les deux ailes. Le centre fut forcé, fut enfoncé. Il plaça l' infanterie au centre. Le drapeau est au centre d' un bataillon. S' aligner sur le centre. Les compagnies du centre.

Le centre d' une assemblée, Le milieu d' une assemblée délibérante, par opposition aux extrémités, au côté droit et au côté gauche. Siéger au centre. Le centre et une partie de la droite se sont levés pour la proposition.

CENTRE

CENTRE dans le langage scientifique, désigne encore Plusieurs choses de nature assez diverse, mais que l' on peut considérer en général comme étant le point autour duquel, vers lequel, dans lequel s' opèrent ou se rassemblent certains effets. Centre de gravité. Centre d' oscillation. Centred' attraction ou de gravitation. Centre d' équilibre. Centre d' action. Centre de percussion. Etc.

En termes d' Anat., Centre ovale, Partie du cerveau.

CENTRE

CENTRE se dit quelquefois Du lieu où les choses tendent naturellement comme au lieu de leur repos. Chaque chose tend à son centre.

Fig. et fam., Être dans son centre, Être où l' on se plaît, où l' on aime à être; et dans le sens contraire, N' être pas dans son centre, être hors de son centre.

CENTRE

CENTRE se dit figurément Des lieux où se trouvent, où se font, où se pratiquent habituellement ou plus ordinairement certaines choses. Cette ville est le centre de toutes les affaires du Levant. Un quartier situé au centre des affaires. La cour est le centre de la politesse. Paris est le centre des arts et du bon goût. Venise fut longtemps le centre du commerce et des richesses.

Il se dit encore figurément Des choses auxquelles plusieurs autres se rapportent ou sont subordonnées. Il fit de cette ville le centre de sa domination. On le dit quelquefois Des personnes, dans un sens analogue. C' est un égoïste, qui se fait le centre de tout.

En Théologie, Le siége de Rome est le centre de l' unité de l' Église.

CENTRIFUGE. adj. des deux genres

CENTRIFUGE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui tend à éloigner d' un centre. Un corps qui se meut circulairement a une force centrifuge.

CENTRIPÈTE. adj. des deux genres

CENTRIPÈTE. adj. des deux genres T. de Physique. Qui tend à approcher d' un centre. Un corps libre qui se meut circulairement est retenu dans son orbite par une force centripète.

CENT-SUISSES. s. m. pl.

CENT-SUISSES. s. m. pl. Il se disait d' Une partie de la garde du roi, qui était composée de Suisses, au nombre de cent. Le capitaine des Cent-Suisses. On disait au singulier, Un Cent-Suisse, pour dire, Un des Cent-Suisses.

CENTUMVIR. s. m.

CENTUMVIR. s. m. (Dans ce mot et dans ses deux dérivés, U se prononce O.) Magistrat de l' ancienne Rome, établi pour juger de certaines affaires civiles.

CENTUMVIRAL, ALE. adj.

CENTUMVIRAL, ALE. adj. Qui appartient aux centumvirs, qui est de leur ressort.

CENTUMVIRAT. s. m.

CENTUMVIRAT. s. m. Dignité de centumvir.

CENTUPLE. adj. des deux genres

CENTUPLE. adj. des deux genres Qui vaut cent fois autant. Un nombre centuple d' un autre.

Il est aussi substantif masculin. On lui a donné le centuple. Un fonds qui rapporte, qui rend au centuple. Cette terre rend au centuple.

En termes de l' Écriture sainte, Dieu rendra au centuple tout ce qu' on fera pour lui.

CENTUPLER. v. a.

CENTUPLER. v. a. Rendre cent fois plus grand; multiplier un nombre par cent. Le gain qu' il a retiré de cette affaire a centuple sa fortune. Centupler un nombre.

CENTUPLÉ, ÉE. participe

CENTUPLÉ, ÉE. participe

CENTURIATEUR. s. m.

CENTURIATEUR. s. m. Ce mot n' est usité qu' en parlant de Certains auteurs allemands luthériens, qui ont composé une Histoire ecclésiastique, divisée par centaines d' années. Les centuriateurs de Magdebourg.

CENTURIE. s. f.

CENTURIE. s. f. Centaine. On ne l' emploie guère que dans les phrases suivantes: Le peuple romain fut distribué par centuries. La première, la seconde centurie, etc.

Les Centuries de Nostradamus, Les prédictions de cet auteur, rangées par centaines de quatrains ou de sixains. On appelle aussi Centurie, Chacun de ces quatrains ou sixains; et, en ce sens, on dit, Faire une centurie, Faire un quatrain ou quelque autre pièce de vers dans le genre de ceux de Nostradamus.

CENTURION. s. m.

CENTURION. s. m. T. d' Hist. ancienne. Celui qui commandait une compagnie de cent hommes dans la milice romaine. Les soldats se plaignaient du mauvais traitement qu' ils éprouvaient de la part des centurions.

CEP. s. m.

CEP. s. m. Pied de vigne. Cep de vigne. Cep de treille. Arracher le cep, des ceps. Cep tortu.

CEP

CEP signifie aussi, Un lien, ou une espèce de chaîne; et, en ce sens, on ne l' emploie qu' au pluriel. Avoir les ceps aux pieds et aux mains. Rompre les ceps. Il est vieux.

CÈPE. s. m.

CÈPE. s. m. T. de Botan. Nom que l' on donne à certains champignons dont la plupart sont bons à manger, et particulièrement aux bolets comestibles. Faire cuire des cèpes. Manger des cèpes.

CÉPÉE. s. f.

CÉPÉE. s. f. T. d' Agricult. Touffe de plusieurs tiges de bois qui sortent d' une même souche. Faire la coupe des cépées de saules.

CEPENDANT. adv.

CEPENDANT. adv. Pendant cela, pendant ce temps-là. Nous nous amusons, et cependant la nuit vient.

Il signifie aussi, Néanmoins, toutefois, nonobstant cela; et, en ce sens, il est conjonction. Vous m' avez promis telle et telle chose, et cependant vous faites tout le contraire. On disait qu' il ne viendrait pas, cependant le voici.

CÉPHALALGIE. s. f.

CÉPHALALGIE. s. f. T. de Médec. Toute sorte de douleur de tête.

CÉPHALIQUE. adj. des deux genres

CÉPHALIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à la tête. Il n' est guère usité que dans les dénominations suivantes: Veine céphalique, Une des veines du bras, qu' on croyait autrefois venir de la tête, et qu' on ouvrait, par cette raison, pour le soulagement des maux de tête. Remède céphalique, plante céphalique, et poudre céphalique, Remède, plante, poudre propre à soulager les maux de tête.

CÉPHÉE. s. m.

CÉPHÉE. s. m. T. d' Astron. Constellation de l' hémisphère septentrional.

CÉRASTE. s. m.

CÉRASTE. s. m. T. d' Hist. nat. Vipère d' Égypte, qui a sur la tête deux éminences en forme de cornes, et dont la morsure est dangereuse.

CÉRAT. s. m.

CÉRAT. s. m. T. de Pharmacie. Espèce de pommade ou d' onguent où il entre ordinairement de la cire. Cérat de Galien. Cérat soufré. Mettre du cérat sur des gerçures.

CERBÈRE. s. m.

CERBÈRE. s. m. Nom du chien à trois têtes qui, selon la Fable, gardait la porte des enfers. Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, d' Un portier brutal, d' un gardien sévère, intraitable. C' est un cerbère. Un vrai cerbère. Votre vieux cerbère ne voulait pas me laisser entrer.

CERCEAU. s. m.

CERCEAU. s. m. Lame de fer mince, ou tringle de bois flexible, formant un cercle, dont on se sert pour maintenir les douves des tonneaux, des cuves, etc. Faire des cerceaux. Cerceau de fer. Mettre des cerceaux à une cuve.

Il se dit également d' Un cercle de bois léger que les enfants font courir devant eux comme une roue, en le poussant avec un petit bâton. Faire courir un cerceau. Jouer au cerceau.

Il se dit encore Des bois courbés qui servent à soutenir la toile dont on couvre une voiture, une barque, ou à former le cintre d' un cabinet de verdure, etc. Tendre une toile sur des cerceaux pour couvrir une voiture, un bateau.

CERCEAU

CERCEAU se dit aussi d' Une sorte de filet dont on se sert pour prendre des oiseaux. Prendre des oiseaux au cerceau.

CERCEAUX

CERCEAUX au pluriel, se dit Des plumes du bout de l' aile des oiseaux de proie. Les vautours et les éperviers ont trois cerceaux.

CERCELLE. s. f.

CERCELLE. s. f. Voyez SARCELLE.

CERCLE. s. m.

CERCLE. s. m. Surface plane limitée par une ligne courbe que l' on nomme Circonférence, et dont tous les points sont également distants d' un même point qu' on appelle Centre. La circonférence du cercle. Le diamètre d' un cercle. Un demi-cercle. Un quart de cercle Une portion de cercle.

Quadrature du cercle, Détermination d' un carré dont la surface serait rigoureusement égale à celle d' un cercle donné. Les géomètres savent que la surface du carré et celle du cercle n' ont pas un rapport exprimable en nombres finis; d' où il suit que la quadrature géométrique du cercle est impossible.

Fig., Chercher la quadrature du cercle, Chercher une chose très-difficile ou impossible à trouver.

CERCLE

CERCLE se prend aussi, improprement, pour La ligne circulaire qu' on appelle Circonférence. Le cercle se divise en trois cent soixante degrés. Faire des cercles. Tracer un cercle. Décrire un cercle. Arc de cercle.

CERCLE

CERCLE signifie encore, Cerceau. Cercle à tonneau. Un cercle de fer. Faire des cercles. Vendre des cercles. Un tonneau qui a rompu ses cercles. Vin en cercles.

Il se dit en général de Toute pièce de métal ou d' autre matière, formant un cercle, qu' on met autour d' une chose pour la serrer, la lier ou l' orner. Mettre un cercle de fer à une colonne, à une poutre, pour l' empêcher d' éclater. Cercle de pompe. Cercle de cabestan. Boîte à cercle d' or. Cercle d' écaille, d' ivoire, etc.

CERCLE

CERCLE se dit également, dans les Sciences et dans les Arts, de Certains objets, de certains instruments, qui ont en général une forme circulaire. Cercle d' arpenteur. Cercle répétiteur. Cercle de réflexion. Etc.

Il se dit particulièrement, en termes d' Astronomie, Des pièces de forme circulaire qui entrent dans la composition de la sphère armillaire. Les grands, les petits cercles de la sphère.

Il se dit aussi Des lignes circulaires fictives qui servent à représenter le mouvement des astres, la succession des saisons, les divisions de la sphère, etc.

Il se dit, en termes de Manége, de La ligne circulaire décrite par le cheval, ordinairement entre les deux murs. Être, se mettre en cercle. Travailler sur le cercle.

CERCLE

CERCLE se dit encore de Toute disposition d' objets qui offre à peu près la figure d' une circonférence de cercle. Ranger des siéges en cercle, en demi-cercle. Ils se rangèrent en cercle. Ils formèrent un cercle autour de lui. On fit cercle autour de lui. Un cercle de personnes, ou simplement, Un cercle. Resserrer le cercle. Élargir le cercle. Entrer dans le cercle.

CERCLE

CERCLE s' est dit particulièrement, dans le sens qui précède, de La réunion des princesses et des duchesses assises circulairement en présence de la reine. La reine tient le cercle aujourd' nui. Aller au cercle. Cette duchesse était au cercle.

Il se dit, par extension, Des assemblées d' hommes et de femmes qui se tiennent dans les maisons des particuliers pour le plaisir de la conversation. Cet homme brille dans les cercles. Rompre le cercle par une partie de jeu. Un petit cercle d' amis.

CERCLE

CERCLE se dit figurément, au sens moral, pour Sphère, étendue, limites. Cet homme n' est jamais sorti du cercle de ses occupations habituelles. Se renfermer dans le cercle de ses devoirs, de ses attributions, etc. Agrandir, étendre le cercle de ses idées.

Il se dit aussi, figurément, en parlant Des choses qui reviennent, qui se succèdent continuellement. La vie n' est pour lui qu' un cercle de douleurs. Le cercle des saisons.

Cercle vicieux, Manière défectueuse de raisonner, qui consiste à supposer d' abord ce qu' on doit prouver, et ensuite à donner pour preuve ce qu' on a supposé. Raisonner ainsi, c' est faire un cercle vicieux.

CERCLE

CERCLE en termes de Géographie, se disait autrefois Des divisions de l' empire d' Allemagne. Les dix cercles de l' Empire. Les troupes des cercles. Les cercles du Rhin. Nuremberg était dans le cercle de Franconie.

CERCLER. v. a.

CERCLER. v. a. Garnir, entourer de cerceaux, de cercles. Cercler une cuve, un tonneau, etc.

CERCLÉ, ÉE. participe

CERCLÉ, ÉE. participe

CERCUEIL. s. m.

CERCUEIL. s. m. Bière; espèce de caisse de bois ou de plomb, etc., dans laquelle on met un corps mort. Cercueil de bois. Cercueil de plomb. Cercueil de marbre. Mettre un mort dans son cercueil.

Il se dit figurément, dans le style élevé, en parlant De la mort. Descendre, entrer au cercueil. L' oubli du cercueil. Le chagrin l' a mis au cercueil. C' est là qu' il doit trouver son cercueil.

CÉRÉALE. adj. f.

CÉRÉALE. adj. f. Il se dit, en général, Des plantes qui, telles que le froment, le seigle, etc., produisent les grains dont on se sert pour faire du pain. On le dit également De ces grains mêmes. Plantes céréales. Graines céréales.

Il s' emploie fréquemment comme substantif. La culture des céréales. Quel est le prix des céréales? Les céréales ont baissé de prix. Loi sur les céréales.

CÉRÉBRAL, ALE. adj.

CÉRÉBRAL, ALE. adj. Il se dit, en termes d' Anatomie, De ce qui appartient au cerveau. Artères cérébrales. Nerfs cérébraux.

Il se dit aussi, en Médecine, Des maux qui affectent le cerveau. Affections cérébrales. Fièvre cérébrale.

CÉRÉMONIAL. s. m.

CÉRÉMONIAL. s. m. L' usage réglé dans chaque pays, dans chaque cour, touchant les cérémonies religieuses ou politiques. Le cérémonial de Rome est fort rigoureux, est régulièrement observé. Le cérémonial est différent selon les pays. L' ambassadeur fut conduit à l' audience avec le cérémonial d' usage.

Il se dit aussi Des cérémonies que les particuliers observent les uns envers les autres, ou par devoir, ou par civilité. Aimer le cérémonial, Aimer ces sortes de cérémonies. Il n' aime pas le cérémonial.

Être fort sur le cérémonial, Être instruit du cérémonial, ou Être attaché au cérémonial, être pointilleux et difficile sur les cérémonies. Cela se dit aussi, figurément, D' un homme difficile sur les égards qu' il croit lui être dus.

CÉRÉMONIAL

CÉRÉMONIAL signifie, par extension, Le livre où sont contenus l' ordre et les règles des cérémonies, tant ecclésiastiques que politiques et civiles. Le cérémonial de l' Église de Paris. Le cérémonial français. Le cérémonial romain.

CÉRÉMONIE. s. f.

CÉRÉMONIE. s. f. Il se dit Des formes extérieures et régulières du culte religieux. Les cérémonies du baptême. Les cérémonies de l' Église. La cérémonie d' un mariage. Le sacre des évêques se fait avec de grandes cérémonies. Les cérémonies de l' ancienne loi. L' ordre des cérémonies. Une cérémonie imposante. Une pieuse cérémonie. Cérémonie funèbre.

Suppléer les cérémonies du baptême, Faire à l' église la cérémonie du baptême pour un enfant qui a été ondoyé.

CÉRÉMONIE

CÉRÉMONIE se dit également de Certaines formalités qu' on observe dans les actions solennelles, pour les rendre plus éclatantes. L' entrée du roi se fit avec de grandes cérémonies. On a donné audience à cet ambassadeur avec beaucoup de cérémonie. Des cérémonies pompeuses. Jour de cérémonie. Habit de cérémonie. Grande cérémonie. Les cérémonies de l' ordre de Saint-Michel, de l' ordre du Saint-Esprit.

Grand maître des cérémonies, maître des cérémonies, aide des cérémonies, Officiers qui président aux cérémonies, et qui les dirigent.

En cérémonie, Avec pompe et grand appareil. Mener quelqu' un en cérémonie; le reconduire en cérémonie.

CÉRÉMONIE

CÉRÉMONIE se dit aussi Des actes de civilité, des témoignages convenus de déférence que les particuliers se donnent les uns aux autres. Faire des visites de cérémonie. Faire des cérémonies.

Il se prend quelquefois dans le sens de Civilité gênante, importune. C' est un grand faiseur de cérémonies. Ne faisons point de cérémonies. Bannir la cérémonie. Il est ennemi des cérémonies.

Fam., Sans cérémonie, point de cérémonie, Librement, sans contrainte, sans façon.

Fig. et fam., Faire des cérémonies, Faire des façons, des difficultés avant de consentir ou de se résoudre à quelque chose. Il a fait bien des cérémonies pour se battre, pour prendre médecine. Il n' y fait pas tant de cérémonies, Il va droit au but.

CÉRÉMONIEUX, EUSE. adj.

CÉRÉMONIEUX, EUSE. adj. Qui fait trop de cérémonies. C' est un homme cérémonieux, fort cérémonieux.

CÉRÈS. s. f.

CÉRÈS. s. f. T. d' Astron. Planète, découverte par Piazzi, qui est placée entre Mars et Jupiter, et dont la révolution est d' environ quatre ans et sept mois.

CERF. s. m.

CERF. s. m. Espèce de bête fauve, très-rapide à la course, et qui porte sur la tête des cornes ramifiées, appelées Bois. Un jeune cerf. Un vieux cerf. Un cerf dix cors. Le bois d' un cerf. Un cerf en rut. Un cerf qui brame. Vite comme un cerf. Le bois ou la tête d' un cerf. Un cerf qui a mis sa tête bas. Les andouillers de la tête d' un cerf. La chasse du cerf. Lancer le cerf. Détourner, courre le cerf. Un cerf malmené, fatigué. Prendre le cerf. Être à la mort du cerf. Un cerf qui tient les abois. Un pâté de cerf. Des filets de cerf.