DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE Sixième Édition 1835 Français 2007-4-4 ARTFL Converted to TEI A. s. m.

A. s. m. La première lettre de notre alphabet, et la première des voyelles. La lettre A. Un grand A. Un petit a. Un A majuscule. Un a romain. Un a italique. Des a mal formés. La voyelle A. A est long dans Blâme. A est bref dans Glace. A, dans les mots Casuel, basilique, larron, etc., a un son intermédiaire. A ne se prononce pas dans quelques mots, tels que Août, taon, etc.

Une panse d' a, La première partie d' un petit a, dans l' écriture ordinaire.

Prov., N' avoir pas fait une panse d' a, N' avoir rien écrit, rien copié, de ce qu' on devait écrire, copier; et, figurément, N' avoir rien composé, n' être point auteur. Depuis deux jours, mon copiste n' a pas fait une panse d' a. Cet homme n' a fait de sa vie une panse d' a.

Prov. et fig., Il n' en a pas fait, il n' y a pas fait une panse d' a, se dit De quelqu' un qui veut composer un ouvrage, mais qui n' y a pas encore travaillé, ou qui n' a aucune part à un ouvrage d' esprit qu' il s' attribue ou qu' on lui attribue. Il laisse croire que cet ouvrage est de lui; mais il n' en a pas fait une panse d' a, il n' y a pas fait une panse d' a.

Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et, figurément, Être fort ignorant.

Fam., N' en être qu' à l' A b c; renvoyer quelqu' un à l' A b c; etc. Voyez A B C.

À. préposition. Il se place devant différentes parties du discours, et sert proprement à marquer Tendance ou direction vers un lieu, vers un terme ou un objet quelconque. (Lorsqu' il précède l' article masculin suivi d' une consonne, on le contracte en au, pour à le; et lorsqu' il précède l' article pluriel des deux genres, on le contracte en aux, pour à les.) Aller à Rome, à l' église, à l' armée. Marcher à l' autel. Arriver à bord. Il vient à nous. Envoyer à l' école. Tourner à droite, à gauche. Retourner à la ville. Rentrer au logis. Voyage à Naples, à la campagne. La route de Paris à Versailles. Monter à cheval. Mettre pied à terre. S' élancer au plus fort de la mêlée. Revenir à la charge. Se mêler à la foule. Conduire un homme au supplice, à la mort. Attacher à la muraille. Atteler à la charrue. Tendre les mains au ciel. Se prosterner aux genoux de quelqu' un. Jeter au feu. Tirer au blanc. Atteindre au but. Quelquefois on l' unit à la préposition jusque, qui marque plus précisément le terme ou le but. J' irai jusqu' à tel endroit.

Il s' emploie, par extension, devant les mots qui indiquent Le terme, ou le but, la fin d' une action quelconque. --- Devant les substantifs: Écrire à son ami. Parler à son père. Obéir aux lois. L' obéissance, la soumission aux lois. Renvoyer une affaire au lendemain. Remettre une cause à huitaine. Travailler aux mines. Atteindre à la perfection. En venir à des injures, à des reproches. Condamner à une peine. Pousser à bout. Réduire au tiers, au quart, à la moitié. Servir à tel usage. Tirer à sa fin. Tourner à la louange, à la honte, à l' avantage de quelqu' un. Toutes nos actions doivent tendre à la gloire de Dieu, à la plus grande gloire de Dieu. Boire à la santé de quelqu' un. --- Devant les infinitifs: Il demande à sortir. Il aime à lire et à écrire. Il vise, il tend à vous supplanter. Il aspire à vous plaire. Je parvins à le persuader. Quel empressement à le servir! Il s' est abaissé à le prier, jusqu' à le prier. Elle s' est emportée à lui dire, jusqu' à lui dire que... Tous s' accordent à le louer. Je me décidai à partir. Répugner à faire une chose. J' aviserai à le faire. Inviter à dîner. Obliger à payer, à fuir, etc. (Nous avons rejeté à la fin de cet article quelques emplois particuliers de l' infinitif avec la préposition À.)

Il s' emploie particulièrement devant le régime ou complément indirect des verbes transitifs, pour marquer de même Le terme, la fin de l' action que le verbe exprime. Donner une bague à quelqu' un. J' ai prêté ce livre à mon frère. Enseigner la géographie à un enfant. Dire un mot, faire un salut à quelqu' un. S' appliquer, s' adonner à l' étude. Adressez-vous à lui.

C' est pour cela que des verbes qui semblent désigner un rapport tout opposé à celui de tendance, de direction vers un but, qui expriment au contraire extraction, séparation, sont cependant suivis de la préposition À, qui précède leur régime ou complément indirect. Arracher une dent à quelqu' un. Ôter à quelqu' un ses vêtements. Se soustraire au danger, au châtiment. Etc.

Dans certaines phrases elliptiques, la préposition À marque Consécration, dédicace, envoi à une personne. À Dieu très-bon et très-grand. Aux dieux lares. Au Dieu inconnu. Aux grands hommes la patrie reconnaissante. Un tel à un tel, salut. Hymne à Vénus. Épître de Boileau à Molière, à Racine.

On doit rapporter à cet emploi de la préposition À La suscription ou l' adresse ordinaire des lettres missives: À Monsieur N.; À Madame...

Dans quelques autres phrases elliptiques, analogues aux précédentes, la même préposition marque Une louange ou un blâme, une sorte de voeu pour ou contre quelqu' un ou quelque chose. Honneur aux braves! Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre aux hommes qui veulent le bien! Malheur aux vaincus! Haine à la tyrannie! Honte à la bassesse, à la lâcheté!

Quelques verbes se construisent, devant l' infinitif, tantôt avec la préposition À, tantôt avec la préposition De; mais dans des sens un peu différents.

Commencer à, désigne une action qui aura du progrès, de l' accroissement. Le jour commence à luire. Il commence à pleuvoir. Cet enfant commence à parler.

Commencer de, désigne une action qui aura de la durée. Lorsque cet orateur commença de parler, il s' éleva dans l' auditoire un murmure favorable. Quand le tonnerre commence de gronder, il faut s' attendre à un orage.

Continuer à, suppose une action commencée, et que l' on continue. Je vais continuer à écrire ma lettre. Nous allons continuer à jouer.

Continuer de, désigne une action répétée par intervalles, et qu' on a l' habitude de faire. Mon frère continue de jouer. Je ne continuerai pas longtemps de voir cet homme-là.

Nous nous bornerons à ces exemples. C' est aux grammaires d' indiquer, plus en détail, avec quels verbes on emploie tantôt À et tantôt De, et comment l' une ou l' autre de ces prépositions détermine le sens du verbe.

La préposition À est encore susceptible de beaucoup d' autres emplois, où sa valeur primitive est très-diversement modifiée, et quelquefois même assez altérée pour qu' il soit difficile de la reconnaître. Nous exposerons les plus remarquables.

À, s' emploie lorsqu' on veut marquer Distance, intervalle. De Paris à Genève il y a tant de lieues. Être vêtu de noir de la tête aux pieds. Travailler du matin au soir. Ce changement s' opéra du jour au lendemain. À trois jours de là je le rencontrai de nouveau. À deux mois de date. À dix jours de vue.

Il s' emploie aussi lorsqu' on veut marquer Relation entre les personnes ou les choses. De marchand à marchand il n' y a que la main. De vous à moi. De nation à nation. Un est à deux comme deux est à quatre. Du tout au tout. Vivre de pair à compagnon. Traiter quelqu' un de Turc à More. Vendre de gré à gré.

À, sert en outre à marquer Situation ou position relative, c' est-à-dire, à déterminer Le lieu, l' endroit où est quelque chose, où s' exécute une action. Sa maison est au faubourg Saint-Germain. Nous étions à la portée du canon. Se tenir à l' entrée du bois, au bord de la rivière. Être à sa place. Demeurer à Paris. Vivre au fond des forêts. Au sein des villes. Manger à l' auberge. Il y avait beaucoup de monde à ce bal, à cette fête. Elle a passé la matinée à l' église. Prendre un bain à la rivière. Être au bal, au jeu, à la parade, etc. Les pièces de terre qui bornent cet héritage au couchant, au levant, etc. Être au-dessus, au-dessous, au bas, au haut, etc. Restez à ses côtés, à côté d' elle. Il est à nos trousses. L' argent à la main. L' épée au côté. Les larmes aux yeux. Le diadème au front. Sentir une douleur au côté. Avoir une blessure à l' épaule, à la cuisse. Marquer au front. Ils se parlaient à l' oreille. Ils se prirent aux cheveux. À chaque arbre il cueillait un fruit. S' arrêter à chaque pas. Se prendre au piége. Être consigné à la porte. Souvent à l' idée de Situation est jointe celle d' Intervalle, comme dans ces phrases: Sa maison est à deux lieues d' ici. Il était à dix pas de nous, à dix pas.

Elliptiq., Un tel, notaire à Paris, fabricant à Lyon, etc., Établi ou demeurant à Paris, à Lyon, etc.

Au jeu, à l' escrime, etc., signifient souvent, En termes de jeu, d' escrime, etc.; ou Lorsqu' il s' agit de jeu, etc.

À la face, à la vue de l' ennemi, En présence même de l' ennemi. On dit en des sens analogues: Il fut immolé aux yeux de son père. La chose s' est faite au vu de tout le monde. À son nez et à sa barbe. Au grand jour. À la face du soleil. Coucher à la belle étoile. Le vaisseau était à vue de terre.

À, s' emploie dans quelques locutions elliptiques servant à désigner L' enseigne d' une hôtellerie, d' un magasin, etc. Au Cheval blanc. Au Veau qui tette. À la Boule d' or. À l' Y grec. Au Gagne-petit. Etc.

Il sert quelquefois à désigner L' institution, l' établissement auquel une personne est attachée. Conseiller à la cour de cassation. Avocat à la cour royale de Paris. Commis au ministère de la guerre. Etc.

À, s' emploie aussi lorsqu' on veut indiquer Le temps, l' époque, la circonstance de temps. Au commencement de l' été. À la fin du mois. Au jour indiqué. À l' aube du jour. Au matin. Au soir. Au coucher du soleil. Se lever à six heures. Déjeuner à midi. Rentrer à heure indue. Nous arrivâmes à la même heure. Je l' attends à tout moment, à toute heure. À l' heure qu' il est. Tout à l' heure. À présent. Au temps où nous sommes. Il mourut à l' âge de quatorze ans, à quatorze ans. Il fut tué au siége de telle place. Je le ferai à mon premier loisir. On l' accueillit fort bien à son arrivée. À l' instant où j' allais sortir, il vint chez moi. On dit elliptiquement, dans un sens analogue, À une personne que l' on quitte, À demain, à ce soir, à dimanche, etc., Nous nous reverrons demain, ce soir, dimanche, etc.

Il se dit particulièrement D' une circonstance, d' un événement, etc., qui détermine immédiatement quelque action. À ma mort, il héritera de cette maison. Au premier coup de canon, la ville capitula. À la troisième sommation, ils se retirèrent. Partir au premier signal. On accourut à ses cris. Au moindre geste, vous êtes mort. À ces mots, il rougit. À cette nouvelle, il parut déconcerté. À la proposition que je lui fis, je vis sa colère s' évanouir. À cette occasion, je rappellerai que...

Il sert encore, dans quelques locutions, à marquer Un espace de temps, une durée. Payer au mois. Louer à l' année. Travailler à la journée. Pension à vie. Rente à perpétuité. À jamais. À la vie et à la mort. À la longue, tout s' use.

À, marque souvent Appartenance, possession. Ce livre est à ma soeur. Cette ferme appartient à mon père. Avoir une maison à soi. Rendez à César ce qui est à César. Il a un style, une manière à lui. C' est un homme de mérite, un ami à moi, que je vous recommande vivement. Pop., La barque à Caron. Quelquefois il forme avec son régime une sorte de pléonasme qui marque plus énergiquement l' idée d' Appartenance. C' est mon opinion, à moi. Sa manie, à lui, c' est de croire que... Votre devoir, à tous, est de lui obéir.

Dans quelques phrases, il sert à rapporter à son complément l' action exprimée par un verbe qui le précède. Faire prendre les armes à une troupe. C' est bien fait, bien dit, bien pensé à vous. C' est à faire à lui. J' ai ouï dire à votre frère que... On dit de même, C' est modestie à vous, c' est folie à eux, de croire...

C' est à vous de parler, C' est à vous qu' il appartient, qu' il convient de parler; et, C' est à vous à parler, Votre tour de parler est venu.

Je trouve à votre soeur l' air un peu triste, Votre soeur me paraît éprouver quelque tristesse.

À, s' emploie de même quelquefois pour déterminer son régime ou complément par rapport au nombre. Avoir, louer une maison à deux, à trois. À moi seul je le ferai. À dix que nous étions, pas un ne refusa.

À, sert en outre, avec son complément, à indiquer L' espèce, la qualité. Canne à sucre. Vache à lait. Pays à pâturages. Homme à systèmes, à projets. Femme à vapeurs. Or à vingt-deux carats. Velours à trois poils. Bas à quatre fils. Manchettes à dentelle. Soupe aux herbes. Glace à la vanille.

Il indique particulièrement:

1 La forme, la structure, ou l' accessoire d' une chose. Clou à crochet. Table à tiroir. Lit à colonnes. Couteau à ressort, à gaîne, à manche d' ivoire. Bague à diamants. Canne à épée. Chandelier à branches. Chapeau à grands bords. Boîte à double fond. Bâton à deux bouts. Chaise à bras. Maison à porte cochère. Instrument à cordes. Montre à répétition. Voiture à deux roues. Les animaux à quatre pieds. Les oiseaux à bec fin. Les plantes à fleurs labiées.

2 La destination, l' usage. --- Avec un substantif: Terre à blé. Marché à la volaille. Moulin à farine, à poudre, à papier. Cuiller à pot, à soupe, à café. Pot à l' eau. Bouteille à l' encre. Boîte à thé. Sac à ouvrage. Plat à barbe. Pierre à fusil. Selle à tous chevaux. Voiture à six places. --- Avec un infinitif: Fille à marier. Maître à danser, à chanter. Bois à brûler. Tabac à fumer. Maison à vendre, à louer. Verre à boire. Table à jouer. Chambre à coucher. Fer à repasser. Pierre à aiguiser. On peut rapporter à cette acception les phrases telles que: Prendre quelqu' un à témoin, Invoquer son témoignage; Prendre à tâche, S' attacher à faire une chose, ne perdre aucune occasion de la faire; Tenir à honneur, à injure, Regarder comme un honneur, comme une injure; Etc.

3 Ce qui sert spécialement, ce qui est nécessaire à l' emploi d' une machine, d' un instrument, etc. Arme à feu. Fusil à vent. Bateau, machine à vapeur. Moulin à eau, à vent, à bras. Chaise à porteurs. Instrument à vent.

À, sert en outre à former une infinité de locutions qui marquent La manière d' agir, la manière d' être des personnes ou des choses, les circonstances qui accompagnent un fait. À genoux. À pieds joints. À mains jointes. À bras ouverts. À quatre pattes. À la nage. À tâtons. À reculons. À rebours. À la renverse. À califourchon. À nu. À cru. À la débandade. Au plus vite. À la hâte. À l' improviste. À double carillon. À merveille. À la diable. À la légère. À la volée. À la boule vue. À vue de pays. À tête reposée. À bâtons rompus. À toute force. À toutes mains. À main armée. À brûle-pourpoint. À bout portant. À juste titre. À bon droit. À droit. À tort. À peine. À grand' peine. À propos. Rire à gorge déployée. Répondre à demi-mot. Crier à tue-tête. Parler à haute et intelligible voix. S' habiller à la française. Chanter à l' italienne. Marcher à petit bruit. Brûler à petit feu. S' enfuir à toutes jambes. S' avancer à grands pas. Aller à petites journées. S' éloigner à tire-d' aile. S' élever à ballon perdu. Aller à voiles et à rames. Voyager à pied et à cheval. Galoper à bride abattue, ventre à terre. Se coucher à plat ventre. Se jeter à corps perdu. Se battre à outrance. Boire à l' excès. Il pleut à verse. L' eau s' échappait à gros bouillons. Obtenir à force de prières, de démarches, d' importunités. S' amuser aux dépens de quelqu' un. Frapper à bras raccourci. Poursuivre à coups de pierres, à coups de fusil. Renverser à coups de canon. Passer au fil de l' épée. Fouler aux pieds. Toucher au doigt, Fermer au verrou. Garder à vue. Entrer à la lueur des flambeaux, au son des cloches. S' éloigner à la faveur des ténèbres. Mettre tout à feu et à sang. On les battit à plate couture. Battre du fer à froid. Boire à la glace. Traiter un sujet à fond. Être à jeun, à sec. Prendre au dépourvu. C' est au mieux. Être à billes égales. Un canon chargé à mitraille. Un mur bâti à chaux et à sable. Pigeon à la crapaudine. Veau à la bourgeoise. Anguille à la tartare. Être à couvert, à l' abri, à découvert. Se tenir à l' écart. Des rochers à fleur d' eau.

D' autres locutions, analogues aux précédentes, indiquent:

1 L' instrument dont on se sert pour faire quelque chose. Pêcher à la ligne. Jouer à la paume. Se battre à l' épée, au pistolet. Mesurer à l' aune, au mètre. Dessiner à la plume. Tracer au crayon, au compas. Travailler à l' aiguille. On dit de même, par ellipse, Des bas à l' aiguille, au métier, etc.

2 La mesure, le poids, la quantité. Vendre du vin à pot et à pinte. Vendre à la livre. Acheter au cent, à la douzaine. Donner à brassées, à poignées, à pleines mains, etc. --- Les phrases déjà citées, Avancer à grands pas, voyager à petites journées, boire à l' excès, et quelques autres semblables, ont beaucoup d' analogie avec celles de ce paragraphe.

3 Le prix, la valeur. Louer un cabriolet à douze francs par jour. Diner à trois francs par tête. Emprunter à gros intérêts. Placer ses fonds à cinq pour cent. Les places sont à six francs. Acheter du drap à vingt francs l' aune. Vendre à bon compte. Donner une marchandise à vil prix, à bon marché, etc. Vivre à peu de frais.

4 La disposition morale, l' intention. À plaisir. À regret. À dessein. coeur ouvert. À contre-coeur. Prendre une affaire à coeur. À bonne, à mauvaise intention.

5 La cause. Se ruiner au jeu, à jouer. Se tuer à travailler. Mourir à la peine. Bâiller à la lecture d' un mauvais ouvrage. Prendre plaisir à quelque chose. S' endormir au murmure des eaux. S' éveiller au bruit de la tempête. Frémir à l' aspect du danger.

6 L' effet, le résultat. Vendre à perte. Blesser à mort. Courir à perdre haleine. Danser à ravir. Cela eut lieu au grand étonnement de toute la ville, aux applaudissements de tous. Au péril de sa vie. Au risque de tout perdre. À peine d' amende. À peine de la vie. On dit plus ordinairement, Sous peine d' amende, de la vie, etc. (Voyez ci-après un emploi particulier de la préposition À placée entre un infinitif et un substantif.)

Dans plusieurs locutions, la préposition À se trouve précédée et suivie du même mot. Alors elle marque:

1 Succession, gradation; ordre, arrangement. Goutte à goutte. Un à un. Brin à brin. Feuille à feuille. Démonter une pendule pièce à pièce. Compter sou à sou. Augmenter petit à petit, peu à peu. Ils se placèrent deux à deux, trois à trois, quatre à quatre. Mettez-les deux à deux, près à près.

2 Correspondance exacte. Traduire mot à mot. Suivre quelqu' un pas à pas. Jouer but à but.

3 Jonction, proximité, rencontre, ou Opposition. Bout à bout. Dos à dos. Côte à côte. Pied à pied. Tête à tête. Nez à nez. Bec à bec. Corps à corps. Seul à seul. Face à face. Vis-à-vis.

À, se dit souvent, au Jeu, lorsqu' on veut indiquer les points respectifs des joueurs. Quand nous quittâmes le jeu, nous étions quatre à six. À cette partie de trictrac, nous étions six trous à douze.

À, placé entre deux nombres, en laisse supposer un qui est intermédiaire. Vingt à trente personnes. Quinze à vingt francs. Mille à douze cents francs.

Il se place aussi entre deux nombres consécutifs, lorsqu' ils se rapportent à des choses qui peuvent se diviser par fractions. Deux à trois livres de sucre. Cinq à six lieues. On dit, Cinq ou six personnes, onze ou douze chevaux, etc., et non, Cinq à six personnes, onze à douze chevaux, etc.

À, marque aussi Conformité, convenance; et alors il se prend pour Selon, suivant. À mon gré. À sa fantaisie. À sa manière. À mon choix. À votre avis. À ma guise. À leur jugement. Chapeau à la mode. Habit à ma taille. Parler à son tour. Marcher à son rang. À la rigueur, il faudrait le condamner. À votre compte, je serais votre débiteur. À ce que je crois, vous voulez partir. Boire à sa soif. Manger à sa faim. Dieu fit l' homme à son image. Il voulut, à l' exemple de son père... À l' instar de la capitale. On dit dans un sens analogue, À la vérité, à plus forte raison, etc.

Il indique particulièrement Ce qui fournit une induction, une conjecture, etc. À l' oeuvre on connaît l' ouvrier. À ses manières on reconnaît un homme du monde. Je vis, à sa contenance, qu' il était peu rassuré. À son air triste nous pressentîmes le malheur qui lui était arrivé.

À, suivi d' un infinitif, équivaut très-souvent au participe du même verbe précédé de la préposition en. À le voir, on juge de son état, En le voyant, etc. À ne considérer que telle chose, En ne considérant que telle chose. À le bien prendre. À tout prendre. À voir les choses de sang-froid. À compter de ce jour. À partir de telle époque. Etc.

À l' en croire, à l' entendre, etc., S' il faut l' en croire, etc.

À dire la vérité, à vrai dire, à parler franchement, à ne rien dissimuler, etc., Pour dire la vérité, etc.

À, placé entre un substantif et un infinitif, sert fréquemment à indiquer Ce qu' il est nécessaire ou convenable de faire, l' opinion qu' on a d' une personne ou d' une chose. C' est un ouvrage à recommencer. C' est un avis à suivre. C' est une partie à remettre. C' est une affaire à accommoder. C' est une occasion à ne pas laisser échapper. C' est un cheval à garder. C' est un homme à récompenser. Il en est plus à craindre. Il n' en est que plus à estimer. C' est un homme à pendre, à noyer. C' est un livre non-seulement à lire, mais à relire souvent. On dit dans un sens analogue, Vous n' avez qu' à parler, qu' à ordonner, qu' à vouloir, etc.

Il désigne aussi Ce qui peut être l' effet ou la suite d' un événement, ce à quoi une chose peut servir, ou de quoi une personne est capable. C' est une affaire à vous perdre. C' est un procès à ne jamais finir. C' est une entreprise à vous faire honneur. C' est un conte à dormir debout (à faire dormir debout). C' est un homme à réussir dans tout ce qu' il entreprendra. Il est homme à se fâcher, à vous jouer un mauvais tour.

À, devant un infinitif, peut quelquefois s' expliquer par De quoi. Verser à boire. Il n' a pas à manger. Il ne trouve pas à s' occuper. J' ai à vous entretenir. Il y aurait à craindre. Trouver à redire. Il n' y a pas à balancer. On dit dans un sens analogue: Le temps que j' ai à vivre, Pendant lequel je dois vivre. L' argent que j' ai à dépenser, Que je puis ou que je dois dépenser. N' avoir rien à répliquer, ne trouver rien à répondre, N' avoir rien que l' on puisse répliquer ou répondre. Etc.

Il se place encore devant l' infinitif des verbes, dans divers autres sens. Ainsi on dit: Je suis ici à l' attendre, Je l' attends. Je suis encore à savoir comment.... Je n' ai pu encore savoir comment....Etc.

Quelquefois À, devant le relatif qui, sert à former des locutions elliptiques qui expriment Une sorte de rivalité, de concurrence. Ils dansaient à qui mieux mieux. C' est à qui ne partira point. Tirons à qui fera, à qui jouera le premier. Ils s' empressaient à qui lui plairait davantage. Disputer à qui obtiendra une faveur.

À, se met après beaucoup d' adjectifs, pour en déterminer ou en restreindre la signification. --- Avec un infinitif: Habile à séduire. Fou à lier. Facile à dire. Bon à manger. Curieux à voir. Triste à penser. Prompt à s' irriter. Prêt à combattre. Lent à venir. --- Avec un substantif, un pronom, etc.: Impénétrable à l' eau. Prompt à la repartie. Indulgent à tous. Sévère à lui-même. Propre à tel usage. Utile aux hommes. On dit, par inversion: À qui sait vivre de peu, les richesses sont inutiles. À de tels hommes rien ne saurait être impossible. Etc.

À, sert également à changer, à modifier la signification de plusieurs verbes. Ainsi on dit: Prétendre la première place, L' exiger comme un droit, comme une prérogative qui nous appartient; et Prétendre à la première place, Y aspirer, travailler à l' obtenir. Toucher ses revenus, Les recevoir; et Toucher à ses revenus, En employer, en dépenser une partie. Suppléer quelque chose, L' ajouter, le fournir lorsqu' il manque: Pour faire cette acquisition, il lui manquait six mille francs; son père les a suppléés; et Suppléer à quelque chose, Le remplacer, en réparer l' absence, le défaut: Dans des temps de disette, on a suppléé au pain par le riz et par les pommes de terre. Etc.

À, s' emploie dans certaines phrases elliptiques exprimant Un appel, un avertissement bref, une imprécation, un souhait, etc. À moi! À nous! Au feu! Au voleur! À l' assassin! Au secours! À la garde! Aux armes! À bas, à bas! À l' eau! Au diable! À d' autres! À votre santé. À votre aise. Au nom du ciel!

À, placé à la suite de quelques adverbes ou de certains autres mots, forme des locutions prépositives. Conformément à l' usage. Quant à moi. Sauf à y revenir. Par rapport à lui. Etc.

Pour toutes les autres locutions, telles que, Au moins, au plus, à peu près, à cela près, à mesure, au reste, au surplus, à l' égard de, etc., et pour les diverses phrases qu' on n' a pu rapporter ici, telles que, À trompeur trompeur et demi; à bon chat bon rat; C' est à savoir; c' est-à-dire; qu' est-ce à dire? etc., voyez aux différents articles des mots qui servent à les former.

La particule relative Y remplace très-souvent la préposition À et son régime. Voyez l' article Y.

À, dans la composition des mots, marque également Tendance, rapprochement, addition, etc. Apporter. Amener. Attirer. Aborder. Appauvrir. Accoupler. Accroître. Etc. On voit qu' alors il perd ou plutôt ne reçoit point l' accent, et que souvent il détermine le redoublement de la consonne par laquelle commence le mot simple.

ABAISSE. s. f.

ABAISSE. s. f. Pâte qui fait la croûte de dessous dans plusieurs pièces de pâtisserie. L' abaisse de ce pâté est brûlée.

ABAISSEMENT. s. m.

ABAISSEMENT. s. m. Action d' abaisser ou de s' abaisser, et Le résultat de cette action. L' abaissement d' un mur. L' abaissement des eaux. L' abaissement du mercure dans le baromètre. L' abaissement de la voix. Faire l' opération de la cataracte par abaissement.

ABAISSEMENT

ABAISSEMENT est plus en usage au figuré, et il signifie, Diminution, affaiblissement. Abaissement de fortune. Abaissement de courage. Louis XI travailla beaucoup à l' abaissement de la maison de Bourgogne. Après l' abaissement des Carthaginois, Rome ne garda plus l' austérité de ses moeurs.

Il s' emploie quelquefois absolument, et signifie, Humiliation volontaire, état dans lequel on se met quand on s' abaisse volontairement. Se tenir dans l' abaissement devant Dieu. Un parfait chrétien doit se plaire dans l' abaissement.

Il signifie aussi, Humiliation forcée, état de bassesse où l' on est mis malgré soi. Cet esprit altier se révolte contre un si grand abaissement. Cette famille est réduite à vivre dans l' abaissement.

ABAISSER. v. a.

ABAISSER. v. a. Faire aller en bas, faire descendre. Abaisser un store. Abaisser une lanterne. Abaissez votre chapeau sur vos yeux. Abaissez vos regards sur cette plaine.

En termes de Chirur., Abaisser la cataracte, Faire descendre le cristallin devenu opaque au fond de l' oeil, afin de rendre la vue à un malade affecté de la cataracte.

ABAISSER

ABAISSER signifie quelquefois, Diminuer la hauteur d' une chose. Abaisser une muraille. Abaisser le terrain, la route. Abaisser une table.

Abaisser la voix, abaisser le ton de la voix, Parler plus bas.

En Géom., Abaisser une perpendiculaire sur une ligne, Mener une perpendiculaire à une ligne, d' un point pris hors de cette ligne.

En Algèbre, Abaisser une équation, Réduire à un moindre degré une équation d' un degré supérieur.

En termes de Pâtissier, Abaisser de la pâte, La rendre aussi mince qu' on le désire, en l' étendant avec le rouleau.

ABAISSER

ABAISSER s' emploie figurément, et signifie, Déprimer, humilier, ravaler. Dieu abaisse les superbes. Il faut abaisser ces esprits altiers. Je n' abaisserai point ma dignité, mon caractère à me commettre, jusqu' à me commettre avec lui. Cet historien étranger affecte d' abaisser nos grands hommes.

ABAISSER

ABAISSER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus bas, moins élevé. Le terrain s' abaisse insensiblement à mesure qu' on avance vers la mer. Le soleil s' abaissait sur l' horizon. Sa voix, son ton s' abaisse à mesure que son esprit se calme.

Il s' emploie de même au sens moral, et signifie, S' avilir, se dégrader. Je ne m' abaisserai point à me justifier, à feindre. Il s' abaisse à des démarches indignes de lui. Il descend au style naïf sans jamais s' abaisser,

Il signifie particulièrement, S' humilier, se soumettre. S' abaisser devant la majesté de l' Être suprême. S' abaisser sous la volonté de Dieu, sous la main de Dieu.

ABAISSÉ, ÉE. participe

ABAISSÉ, ÉE. participe

ABAISSEUR. adj. m.

ABAISSEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est d' abaisser les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abaisseur.

Il s' emploie aussi substantivement. L' abaisseur de l' oeil, de la lèvre.

ABAJOUE. s. f.

ABAJOUE. s. f. Espèce de poche située dans l' épaisseur des joues de certains animaux, qui s' en servent pour y placer leurs aliments, et les y conserver quelque temps.

ABANDON. s. m.

ABANDON. s. m. État d' une personne, d' une chose abandonnée. Ce vieillard est dans le plus affreux abandon. Il mourut dans l' abandon, dans un abandon absolu. Il vit dans un abandon général. Il laisse sa maison dans un abandon, dans un état d' abandon qui en augmente tous les jours la dégradation. Il est dans l' abandon de Dieu, dans l' abandon de tous ses amis.

Il a quelquefois une signification active. Son absence et l' abandon de sa maison, de sa terre, ont achevé de le ruiner. L' abandon de ses amis l' a consterné.

Il s' emploie de même activement au sens moral, et signifie quelquefois, Oubli blâmable de soi, de ses intérêts, oubli de ses devoirs. Pourquoi cet abandon de vous-même? Cet abandon de tous soins, cet abandon de vos intérêts nous désole. D' autres fois, il signifie, Désistement, renoncement, sacrifice, résignation. Il a fait sans hésiter l' abandon de sa fortune et même de sa vie. Il consent à l' abandon de ses droits. Le chrétien vit dans un parfait abandon à la providence, à la volonté de Dieu.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, d' Un acte judiciaire ou conventionnel par lequel un débiteur délaisse ses biens à ses créanciers. Il a fait à ses créanciers l' abandon de sa terre. Il a signé l' abandon de tous ses biens. On dit plus ordinairement, Cession de biens.

ABANDON

ABANDON se dit aussi en parlant Des manières, des discours, des ouvrages d' esprit et des productions des arts, pour exprimer Une sorte de facilité, de négligence heureuse qui exclut toute recherche, toute affectation, et ne laisse jamais sentir l' effort, ni le travail. Cette femme a dans ses manières un abandon séduisant. Le maintien, les gestes de cette actrice ont un gracieux abandon, un doux abandon. Il a dans la conversation le plus aimable abandon. On trouve dans cet ouvrage, dans l' exécution de ce tableau un heureux abandon.

Il se prend quelquefois dans la signification de Confiance entière. Il m' a parlé avec abandon, avec un entier abandon. Il m' a touché par l' abandon qu' il a mis dans ses discours, dans ses confidences.

À L' ABANDON. loc. adv.

À L' ABANDON. loc. adv. Sans soin, sans précaution, avec négligence. Aller à l' abandon. Laisser à l' abandon. Tout est à l' abandon.

ABANDONNEMENT. s. m.

ABANDONNEMENT. s. m. Action d' abandonner, de délaisser entièrement. Il a fait un abandonnement général de tous ses biens. Il a eu tort de consentir à l' abandonnement de ses droits.

Il signifie aussi, État d' une personne entièrement abandonnée, délaissée. Plaignez-le, dans l' abandonnement où il est de tous ses parents et de tous ses amis.

Il s' emploie quelquefois au sens moral, et signifie, Action de s' abandonner, de se laisser aller, de se livrer avec trop de facilité, sans aucune réserve. Il avait pour elle une tendresse qui allait jusqu' à l' abandonnement de toute volonté. Les fautes de ce prince résultèrent de son entier abandonnement à d' indignes favoris. N' avez-vous pas honte de votre abandonnement à une passion si méprisable?

ABANDONNEMENT

ABANDONNEMENT employé absolument signifie, Déréglement excessif dans la conduite, dans les moeurs. Abandonnement infâme. Vivre dans l' abandonnement, dans le dernier abandonnement.

ABANDONNER. v. a.

ABANDONNER. v. a. Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre le contraignirent d' abandonner sa maison. Il abandonna le pays. Abandonner un chemin pour en prendre un autre. Un soldat ne doit jamais abandonner son drapeau. C' était un crime chez les Grecs que d' abandonner son bouclier. La mer a abandonné une partie de cette côte. Abandonner une place, une province conquise. Abandonner sa femme et ses enfants. Dieu n' abandonne pas les siens. Vous m' avez abandonné dans le besoin, au besoin.

Ce père a abandonné son fils, l' a entièrement abandonné, Il ne prend plus aucun soin de lui, il ne s' en met plus en peine.

Les médecins ont abandonné ce malade, Ils ont cessé de le voir, ou Ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu' ils désespèrent de sa guérison.

ABANDONNER

ABANDONNER signifie quelquefois, Laisser échapper, ne pas retenir. Tenez ferme, n' abandonnez pas cette corde. N' abandonnez pas les rênes de ce cheval. N' abandonnez pas votre cheval. On dit dans un sens analogue, Abandonner les étriers, Retirer les pieds de dedans les étriers, et quelquefois, Perdre les étriers.

ABANDONNER

ABANDONNER s' emploie figurément, et signifie, Renoncer à une chose, s' en désister. Abandonner la poursuite d' une affaire. Abandonner une cause. Abandonner un projet, un dessein, une entreprise. Abandonner une succession. Abandonner ses prétentions, ses droits. Abandonner un ouvrage. Abandonner la vertu, le vice. N' abandonnez pas l' étude de cette science.

Il se dit aussi Des facultés, des qualités physiques ou morales, lorsqu' elles viennent a nous manquer. Mes forces m' abandonnent. Son courage, sa prudence, sa présence d' esprit l' abandonna dans cette circonstance. L' appétit, le sommeil m' abandonne.

ABANDONNER

ABANDONNER signifie encore, Laisser en proie, exposer, livrer; et, dans ce sens, il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l' orage, au vent. Abandonner à la merci de, à la discrétion de, etc. Abandonner quelqu' un à son caractère, à ses penchants, à son mauvais sort.

Abandonner un ecclésiastique au bras séculier, c' était Le renvoyer au juge laïque, afin qu' il le punît selon les lois.

Fig. et fam., Abandonner au bras séculier, se dit en parlant De ce dont on ne se soucie plus, et dont on ne veut pas profiter. Les restes du dîner furent abandonnés au bras séculier, c' est-à-dire, furent laissés aux domestiques.

Dans le langage de l' Écriture, Dieu abandonne souvent les méchants à leur sens réprouvé, Il les laisse s' endurcir dans leur péché.

Abandonner une chose, une personne à quelqu' un, Lui permettre d' en faire, d' en dire ce qu' il lui plaira, lui en laisser l' entière disposition, lui laisser une entière liberté à son égard. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Je vous abandonne les fruits de mon jardin. Vous vous plaignez de cet homme: dites-en ce qu' il vous plaira, je vous l' abandonne.

Je vous abandonne ce point, Je vous l' accorde, je vous le concède, je renonce à le soutenir, à m' en prévaloir.

ABANDONNER

ABANDONNER signifie quelquefois, Confier, remettre. Il a abandonné son fils, le soin de son fils à la conduite d' un sage gouverneur. J' ai abandonné le soin de mes affaires à un homme intelligent et probe.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se laisser aller, se livrer à quelque chose, à quelqu' un, sans aucune retenue, sans aucune réserve. S' abandonner à la débauche, au vice. S' abandonner aux passions. S' abandonner aux femmes. S' abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S' abandonner à la joie. Je m' abandonne à vous, à vos sages avis.

S' abandonner à la Providence, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. S' abandonner à la fortune, Laisser aller les choses au hasard.

C' est une femme qui s' abandonne à tout le monde, se dit D' une femme qui se prostitue. En ce sens, il s' emploie aussi absolument. Les mauvais exemples d' une mère portent quelquefois une fille à s' abandonner.

ABANDONNER

ABANDONNER avec le pronom personnel, s' emploie de même absolument pour signifier, N' avoir plus confiance en soi, perdre courage. Si la fortune vous abandonne, ne vous abandonnez pas. Vous êtes perdu, si vous vous abandonnez.

Il signifie aussi, Se négliger dans son maintien, dans son habillement. Il s' abandonne trop. Il ne faut pas s' abandonner ainsi, lorsqu' on veut plaire.

Il signifie encore, Se laisser aller à des mouvements naturels. Ne vous roidissez pas, abandonnez-vous. Cet acteur ne s' abandonne pas assez.

ABANDONNÉ, ÉE. participe

ABANDONNÉ, ÉE. participe Abandonné de Dieu, de ses amis, du médecin.

Prov., Il faut être bien abandonné de Dieu et des hommes pour faire telle chose, se dit D' une personne qui prend le plus mauvais parti, le plus contraire à ses intérêts, à ses goûts; qui fait une chose honteuse ou dont les suites doivent être pour elle très-fâcheuses, très-nuisibles.

Un enfant abandonné, Un enfant qui se trouve sans secours, loin de ses parents.

ABANDONNÉ

ABANDONNÉ est aussi substantif; et alors il se dit d' Un homme perdu de libertinage et de débauche, et d' Une femme qui se prostitue. C' est un abandonné. C' est une abandonnée. Il est plus usité en parlant Des femmes.

ABAQUE. s. m.

ABAQUE. s. m. T. d' Archit. La partie supérieure du chapiteau des colonnes, sur laquelle porte l' architrave. On la nomme autrement Tailloir.

ABASOURDIR. v. a.

ABASOURDIR. v. a. Étourdir, assourdir par un grand bruit. Ce coup de tonnerre m' a abasourdi.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Consterner, accabler. Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès. Cette nouvelle l' a abasourdi, l' a tout abasourdi. Il est familier dans les deux sens.

ABASOURDI, IE. participe

ABASOURDI, IE. participe

ABATAGE. s. m.

ABATAGE. s. m. Action d' abattre les bois qui sont sur pied, de les couper; ou Les frais que ce travail nécessite. On ne commencera l' abatage de ces bois qu' au mois de novembre. C' est à l' acheteur à payer l' abatage.

Il signifie aussi, en termes de Marine, L' action d' abattre un navire.

Il signifie encore, L' action de tuer, de mettre à mort les chevaux, les bestiaux, etc. L' abatage est prescrit par les règlements, dans le cas de maladie contagieuse.

ABÂTARDIR. v. a.

ABÂTARDIR. v. a. Faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l' altérer. Le défaut de soins a tout à fait abâtardi cette race d' animaux. La mauvaise culture abâtardira ces plants.

Il s' emploie aussi figurément. Une longue servitude abâtardit le courage.

Il s' emploie, au propre et au figuré, avec le pronom personnel. Cette race s' est abâtardie. Ce plant de vigne s' abâtardit de jour en jour. Les jeunes gens s' abâtardissent dans l' oisiveté, dans les délices. Les plus heureux talents s' abâtardissent dans l' oisiveté.

ABÂTARDI, IE. participe

ABÂTARDI, IE. participe Une race abâtardie. Talent, courage abâtardi.

ABÂTARDISSEMENT. s. m.

ABÂTARDISSEMENT. s. m. Altération d' une chose, déchet, diminution. Il se dit au propre et au figuré. L' abâtardissement d' une race d' animaux. L' abâtardissement d' un plant de vigne. L' abâtardissement des esprits.

ABATÉE. s. f.

ABATÉE. s. f. T. de Marine. Mouvement horizontal de rotation par lequel l' avant d' un navire en panne ou à la cape s' écarte jusqu' à un certain point de la ligne du vent, soit d' un côté, soit de l' autre, pour y revenir ensuite. Le navre est dans son abatée, a fait son abatée.

ABATIS. s. m.

ABATIS. s. m. Quantité, amas de choses abattues, brisées, démolies, telles que bois, arbres, pierres, maisons. Les ennemis embarrassèrent les chemins par de grands abatis d' arbres. Abatis de siége. Abatis défensifs. Cette rue est bouchée par un abatis de maisons. On a fait un grand abatis de chênes dans cette forêt.

Faire un abatis, un grand abatis de gibier, En tuer beaucoup.

ABATIS

ABATIS signifie aussi, Les pattes, la tête, le cou, les ailerons, le foie et le gésier d' une volaille. Un abatis d' oie, de dindon, etc. On dit dans le même sens au pluriel: Des abatis en ragoût. Servir des abatis.

ABAT-JOUR. s. m.

ABAT-JOUR. s. m. Sorte de fenêtre dont l' appui est en talus, renversé en forme de trémie, afin que le jour qui vient d' en haut se communique plus verticalement dans le lieu où elle est pratiquée. Les marchands ont des abat-jour dans leurs magasins pour faire paraître leurs marchandises plus belles. Ordinairement les fenêtres des églises sont taillées en abat-jour. Les croisées de cette prison sont garnies d' abat-jour. Il ne prend point d' S au pluriel.

ABATTEMENT. s. m.

ABATTEMENT. s. m. Affaiblissement, diminution de forces, ou de courage, d' énergie. Ce malade est bien mal, je le trouve dans un grand abattement. L' abattement des forces est un des caractères de cette maladie. L' abattement des esprits. Il y a dans les esprits un grand abattement, beaucoup d' abattement. Cette mauvaise nouvelle l' a mis, l' a jeté dans un étrange abattement. Il était dans l' abattement du désespoir. Il est tombé dans l' abattement. Il resta plongé dans l' abattement. L' abattement de son âme est extrême. Son âme est dans l' abattement. Sortez de cet abattement.

ABATTEUR. s. m.

ABATTEUR. s. m. Celui qui abat. Il ne se dit guère absolument. Ce bûcheron est un grand abatteur de bois.

C' est un grand abatteur de quilles, se dit D' un homme fort adroit au jeu de quilles. Il se dit, figurément et familièrement, D' un homme qui a fait des choses difficiles, extraordinaires; mais plus ordinairement, par ironie, D' un homme qui se vante de prouesses qu' il n' a pas faites.

ABATTOIR. s. m.

ABATTOIR. s. m. Bâtiment où l' on tue les bestiaux pour les boucheries. Cet abattoir est vaste, bien aéré. Les abattoirs de Paris sont situés près des barrières.

ABATTRE. v. a.

ABATTRE. v. a. (Il se conjugue comme Battre.) Mettre à bas, renverser à terre, faire tomber. Abattre des maisons, des murailles. Abattre des arbres. Abattre par le pied. Les grands vents abattirent bien des chênes dans la forêt. Il a fait abattre, il a abattu son bois de haute futaie. Il le prit rudement au collet, et l' abattit sous lui. Il lui abattit la tête de dessus les épaules. Il lui abattit le bras d' un coup de sabre. Ce cheval est fougueux, on est contraint de l' abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs abattent tant d' arpents de blé en un jour. Abattre des quilles. La pluie abat la poussière.

En termes de Marine, Abattre un navire, l' abattre en carène, Le mettre sur le côté, pour travailler à la carène, ou à quelque autre partie qui est ordinairement submergée.

Au Jeu de trictrac, Abattre du bois, Jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément. Il se dit aussi au Jeu de quilles, et signifie, Abattre bien des quilles.

Fig. et fam., Abattre bien du bois, Expédier beaucoup d' affaires en peu de temps. On dit de même, Abattre de la besogne.

Aux Jeux de cartes, Abattre son jeu, Le mettre sur la table pour le montrer. On dit quelquefois absolument, Abattre.

Prov., Petite pluie abat grand vent, Ordinairement, quand il vient à pleuvoir, le vent s' apaise. Cette phrase signifie figurément, Peu de chose suffit quelquefois pour calmer une grande querelle.

ABATTRE

ABATTRE signifie quelquefois, Assommer, tuer. Ce boucher abat bien des boeufs. Ce chasseur abat bien du gibier.

ABATTRE

ABATTRE signifie figurément, Affaiblir, diminuer, abaisser, faire perdre les forces, le courage. Une fièvre continue abat bien un homme. Cette maladie a bien abattu ses forces. Cette perte lui abattit le courage, abattit son courage, sa fierté. La moindre affliction l' abat. Rien n' abat comme une souffrance continuelle. Ne vous laissez pas abattre par la douleur.

ABATTRE

ABATTRE s' emploie avec le pronom personnel. La violence du choc fut telle que l' arbre, que le mât s' abattit. Ces deux maisons, ces deux puissances sont ennemies, elles font leurs efforts pour s' abattre l' une l' autre.

Il se dit particulièrement D' un cheval à qui les pieds manquent, et qui tombe tout d' un coup. En galopant, son cheval s' est abattu sous lui. Le terrain est glissant, si vous poussez votre cheval, il s' abattra.

Il se dit aussi D' un oiseau qui fond, qui descend avec rapidité sur quelque chose. L' épervier s' abattit sur sa proie. Une volée de pigeons s' abattit sur mon champ. On dit dans le même sens, Un orage terrible va s' abattre sur nous.

Le vent s' abat, s' est abattu, est abattu, Il s' apaise, il s' est apaisé, il est apaisé.

ABATTU, UE. participe

ABATTU, UE. participe Aller, courir à bride abattue. Voyez BRIDE.

Fig., Un visage abattu, Un visage où se peint l' abattement.

ABATTURES. s. f. pl.

ABATTURES. s. f. pl. T. de Chasse. Foulures qu' un cerf laisse dans les broussailles où il a passé.

ABAT-VENT. s. m.

ABAT-VENT. s. m. Assemblage de petits auvents inclinés et parallèles, qui garantit du vent, de la neige et de la pluie les ouvertures d' une maison, d' un clocher, etc., sans empêcher la circulation de l' air: les abat-vent des beffrois et des clochers servent en outre à rabattre le son des cloches, à le diriger en bas. Un abat-vent couvert de plomb, d' ardoise. Les abat-vent d' un beffroi, d' un clocher. Les fenêtres de ce séchoir, de ce magasin sont garnies d' abat-vent. Les persiennes sont des espèces d' abat-vent. Il ne prend pas d' S au pluriel.

ABAT-VOIX. s. m.

ABAT-VOIX. s. m. Le dessus d' une chaire à prêcher, lequel sert à rabattre vers l' auditoire la voix du prédicateur. Cette chaire n' a pas d' abat-voix, aussi on entend mal le prédicateur.

ABBATIAL, ALE. adj.

ABBATIAL, ALE. adj. (T se prononce comme C.) Appartenant à l' abbé ou à l' abbesse, ou bien à l' abbaye. Palais abbatial. Maison abbatiale. Les droits abbatiaux. Fonctions abbatiales. Dignité abbatiale. Mense abbatiale.

ABBAYE. s. f.

ABBAYE. s. f. (On prononce Abéie.) Monastère d' hommes, qui a pour supérieur un abbé, ou de filles, qui a pour supérieure une abbesse. Abbaye royale, ou de fondation royale. Abbaye sécularisée. Une abbaye fort riche. Abbaye de l' ordre de Saint-Benoît, de l' ordre de Cîteaux, de l' ordre de Prémontré.

Il se dit quelquefois Du bénéfice attaché au titre d' abbé. Le roi lui donna une abbaye, une riche abbaye. Il avait, il possédait jusqu' à trois abbayes.

Abbaye en règle, Celle à laquelle on ne peut nommer qu' un religieux. Abbaye en commende, Celle à laquelle on peut nommer un ecclésiastique séculier.

ABBAYE

ABBAYE se dit quelquefois Des bâtiments du monastère. Une abbaye bien bâtie. Une abbaye qui tombe en ruine.

Prov. et fig., Pour un moine l' abbaye ne faut pas, Quand plusieurs personnes ont fait quelque partie ensemble, et qu' une d' elles manque à s' y trouver, on ne laisse pas de faire ce qui avait été résolu.

PC2625.A19 n="2"> ABBÉ. s. m.

ABBÉ. s. m. Celui qui possède une abbaye. Abbé de l' ordre de Saint-Benoît. Abbé régulier. Abbé crossé et mitré. Élire un abbé. Bénir un abbé. Abbé triennal. Abbé commendataire.

Prov. et fig., Pour un moine on ne laisse pas de faire un abbé, Si un homme manque à une assemblée, à une partie de plaisir où il devait se trouver, on ne laisse pas de délibérer, de s' amuser sans lui, de faire en son absence ce qu' on avait résolu.

Prov. et fig., Nous l' attendrons comme les moines font l' abbé, S' il n' arrive pas à l' heure du dîner, nous nous mettrons à table sans lui.

Prov. et fig., Le moine répond comme l' abbé chante, Ordinairement les inférieurs prennent quelque chose du ton, des habitudes de leurs supérieurs.

Jouer à l' abbé, Jouer à une sorte de jeu, où l' on est obligé de faire tout ce que fait celui qu' on a pris pour être le conducteur du jeu, et auquel on donne le nom d' Abbé.

ABBÉ

ABBÉ se dit, dans un sens général, de Tout homme qui porte un habit ecclésiastique. Un jeune abbé. Un petit abbé. Un abbe de cour.

ABBESSE. s. f.

ABBESSE. s. f. Supérieure d' un monastère de filles, qui a droit de porter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse perpétuelle. Nommer, élire, bénir une abbesse.

A B C. s. m.

A B C. s. m. (On prononce Abécé.) Petit livret contenant l' alphabet et la combinaison des lettres, pour enseigner à lire aux enfants. Acheter un A b c pour un enfant.

Il signifie figurément et familièrement, Le commencement d' un art, d' une science, d' une affaire. Ce n' est là que l' A b c des mathématiques. Cette maxime est l' A b c de la politique.

N' en être qu' à l' A b c d' une science, d' un art, N' en avoir que les premières notions.

Prov. et fig., Renvoyer quelqu' un à l' A b c, Le traiter d' ignorant; et, Remettre quelqu' un à l' A b c, Le ramener aux éléments, aux premiers principes d' un art, d' une science, etc.

ABCÉDER. v. n.

ABCÉDER. v. n. T. de Chirur. Se terminer par abcès. Cette tumeur abcédera.

ABCÈS. s. m.

ABCÈS. s. m. Apostème, amas de pus dans quelque partie du corps. Avoir un abcès au poumon, au foie. Vider un abcès. L' abcès a percé, a crevé. Il s' est formé un abcès dans sa poitrine.

ABCISSE. s. f.

ABCISSE. s. f. Voyez ABSCISSE.

ABDALAS. s. m. pl.

ABDALAS. s. m. pl. Nom général que les Persans donnent aux religieux, aux hommes que les Turcs appellent Derviches, et que les chrétiens nomment Moines.

ABDICATION. s. f.

ABDICATION. s. f. Action par laquelle on renonce volontairement à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit en parlant De celui qui abdique, et De la chose abdiquée. L' abdication de Dioclétien. L' abdication de Christine, reine de Suède. Charles-Quint fit abdication à Bruxelles. L' abdication d' une couronne, d' un empire est quelquefois suivie de regrets.

ABDICATION

ABDICATION signifiait aussi, dans notre ancienne Jurisprudence, L' acte par lequel un père privait son fils des droits que celui-ci avait, à ce titre, dans sa succession. L' abdication était une exhérédation prononcée pendant la vie, et susceptible de révocation.

ABDIQUER. v. a.

ABDIQUER. v. a. Abandonner la possession d' une dignité souveraine, et y renoncer entièrement. Abdiquer la royauté. Abdiquer la couronne. Abdiquer l' empire.

Il se dit aussi en parlant Des magistrats de l' ancienne Rome. Abdiquer la dictature. Abdiquer le consulat. Abdiquer les honneurs.

Il se dit, par extension, Des principaux emplois et des places éminentes. Ce général d' ordre a abdiqué.

Il s' emploie aussi absolument. Ce prince a abdiqué, on l' a forcé d' abdiquer.

ABDIQUÉ, ÉE. participe

ABDIQUÉ, ÉE. participe

ABDOMEN. s. m.

ABDOMEN. s. m. (On fait sentir l' N.) T. d' Anat., emprunté du latin, qui signifie Le ventre. Les muscles de l' abdomen.

Il se dit, en Entomologie, de La partie postérieure du corps des insectes.

ABDOMINAL, ALE. adj.

ABDOMINAL, ALE. adj. T. d' Anat. Qui appartient à l' abdomen. Région abdominale Membres abdominaux.

ABDUCTEUR. adj. m.

ABDUCTEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est d' écarter de l' axe du corps les parties auxquelles ils sont attachés. Muscle abducteur.

Il s' emploie aussi substantivement. L' abducteur de l' oeil, de la cuisse.

ABDUCTION. s. f.

ABDUCTION. s. f. T. d' Anat. Action des muscles abducteurs.

ABÉCÉDAIRE. adj. des deux genres

ABÉCÉDAIRE. adj. des deux genres Qui concerne l' alphabet. Ordre abécédaire.

Ignorance abécédaire, Ignorance complète, celle d' un homme qui n' a encore fait aucune étude.

ABÉCÉDAIRE

ABÉCÉDAIRE est aussi substantif masculin, et se dit d' Un A b c, d' un livre dans lequel on apprend à lire. Acheter un abécédaire.

ABECQUER ou ABÉQUER. v. a.

ABECQUER ou ABÉQUER. v. a. Donner la becquée à un jeune oiseau. Il est familier.

ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE. participe

ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE. participe

ABÉE. s. f.

ABÉE. s. f. Ouverture par laquelle coule l' eau qui fait moudre un moulin.

ABEILLE. s. f.

ABEILLE. s. f. Insecte ailé, sorte de mouche qui produit la cire et le miel. Abeilles sauvages. Abeilles domestiques. Mère abeille, ou Abeille mère. Abeille ouvrière. L' aiguillon d' une abeille. Essaim d' abeilles. Ruche d' abeilles.

ABERRATION. s. f.

ABERRATION. s. f. T. d' Astron. Mouvement apparent observé dans les astres, et qui résulte du mouvement de la lumière combiné avec celui de la terre. L' aberration des étoiles fixes.

ABERRATION

ABERRATION en termes d' Optique, Dispersion qui s' opère entre les divers rayons lumineux émanés d' un même point, lorsqu' ils rencontrent des surfaces courbes qui les réfléchissent ou les réfractent, de sorte qu' ils ne peuvent plus ensuite être concentrés exactement en un même foyer. Aberration de sphéricité. Aberration de réfrangibilité.

ABERRATION

ABERRATION signifie, au sens moral, Écart d' imagination, erreur de jugement. Les aberrations de l' esprit humain. L' aberration de ses idées est étrange. Les aberrations de cet écrivain sont singulières. On dit de même, L' aberration des sens.

ABÊTIR. v. a.

ABÊTIR. v. a. Rendre stupide. Vous abêtirez cet enfant.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir bête. Il abêtit tous les jours. Il est familier.

ABÊTI, IE. participe

ABÊTI, IE. participe Il est tout abêti.

AB HOC ET AB HÂC loc. adv. et fam.

AB HOC ET AB HÂC loc. adv. et fam. (On fait sentir le T d' ET.) empruntée du latin. Confusément, sans ordre, sans raison. Il ne sait ce qu' il dit; il parle, il raisonne ab hoc et ab hâc.

ABHORRER. v. a.

ABHORRER. v. a. Avoir en horreur. Les honnêtes gens abhorrent les fripons. Il abhorre les remèdes. L' Église abhorre le sang.

Il s' emploie, quelquefois, avec le pronom personnel. Depuis son crime, il s' abhorre lui-même.

ABHORRÉ, ÉE. participe

ABHORRÉ, ÉE. participe Un homme abhorré de tout le monde. Une race abhorrée. Un crime abhorré. Une époque abhorrée.

ABIGÉAT. s. m.

ABIGÉAT. s. m. T. d' ancien Droit criminel. Délit de celui qui s' approprie les troupeaux d' autrui, en les détournant dans les champs, dans les prairies.

ABÎME. s. m.

ABÎME. s. m. Gouffre très-profond. Affreux abîme. Abîme effroyable. Par un tremblement de terre, il s' est fait là un abîme. Un abîme s' ouvrit dans cette plaine. Sonder la profondeur d' un abîme. Ne vous baignez pas en tel endroit de la rivière, il y a un abîme. Tomber dans un abîme. Il fut précipité dans l' abîme.

Poétiq. et en style soutenu, Les abîmes de la mer, de la terre, Les immenses profondeurs de la mer, de la terre. La mer ouvrit ses abîmes, et engloutit toute la flotte. La terre s' ouvrit jusqu' au fond de ses abîmes.

Prov. et fig., Un abîme appelle un autre abîme, Un excès conduit à un autre excès, un crime amène un autre crime.

Fig., Un abîme de malheur, un abîme de misère, Un extrême malheur, une extrême misère. Il est tombé dans un abîme de malheur, dans un abîme de misère.

Fig., Être sur le bord de l' abîme, Être près de sa ruine, de sa perte. Creuser un abîme sous les pas de quelqu' un, Travailler à le perdre.

ABÎME

ABÎME se dit figurément Des choses qui entraînent à une excessive dépense, et qui sont capables de ruiner. Le jeu, les procès, les bâtiments sont des abîmes.

ABÎME

ABÎME se dit aussi figurément Des choses qui sont impénétrables à la raison, ou qui demandent une très-grande étude, qui sont très-difficiles à connaître. L' infini est un abîme pour l' esprit humain. La métaphysique est un abîme. Le coeur de l' homme est un abîme.

Il se dit, particulièrement, Des secrets et des jugements de Dieu. Les jugements de Dieu sont des abîmes. Les abîmes de la sagesse, de la miséricorde de Dieu.

Fig., C' est un abîme de science, C' est un homme extrêmement savant.

ABÎME

ABÎME dans le langage de l' Écriture, signifie quelquefois absolument, L' enfer. Les anges rebelles ont été précipités dans l' abîme. Les puits de l' abîme.

ABÎMER. v. a.

ABÎMER. v. a. Renverser, précipiter dans un abîme. Les cinq villes que Dieu abîma. Un tremblement de terre vient d' abîmer plusieurs villages dans cette partie de la Calabre.

Il signifie figurément, Perdre, ruiner entièrement. Cet homme est puissant et vindicatif, il vous abîmera. Cette affaire l' a abîmé. Des dépenses excessives l' ont abîmé.

Il signifie aussi figurément, et par exagération, Gâter, endommager beaucoup. La pluie a abîmé mon chapeau. Prenez garde à cette porte qu' on vient de peindre, elle abîmera votre habit. L' ouragan abîma les blés. Ces longues pluies ont abîmé les chemins. Ce sens est familier.

ABÎMER

ABÎMER est quelquefois neutre; et alors il signifie, Tomber soudainement en état de destruction, en ruine totale. Cette maison abîma tout à coup.

Il signifie figurément, Périr. C' est un méchant homme, il abîmera avec tout son bien. Toute sa fortune abîmera quelque jour. Dans cette acception et dans celle qui précède, il a vieilli.

ABÎMER

ABÎMER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Tomber dans un abîme, s' engloutir. Cette montagne s' est abîmée tout à coup. La barque s' entr' ouvrit et s' abîma.

Il signifie au figuré, S' abandonner tellement à quelque chose, qu' on ne songe à aucun autre objet. S' abîmer dans ses pensées. S' abîmer dans la contemplation des merveilles de Dieu. S' abîmer dans l' étude. S' abîmer dans sa douleur. S' abîmer dans la débauche, dans les plaisirs.

Il signifie encore, Se ruiner, se perdre. Il s' est abîmé par son luxe, par ses débauches.

Il signifie, par exagération et familièrement, Se gâter, s' endommager. Cette robe s' abîme à la poussière. Vous avez un habit propre, n' allez pas vous abîmer.

ABÎMÉ, ÉE. participe

ABÎMÉ, ÉE. participe Une ville abîmée par un tremblement de terre. Un navire abîmé dans la mer, dans les flots. Une femme abîmée dans sa douleur. Un homme abîmé de dettes. Ce meuble est abîmé de taches.

AB INTESTAT. Locution

AB INTESTAT. Locution latine, usitée en Jurisprudence. Hériter ab intestat, Hériter d' une personne qui n' a point fait de testament. On dit dans un sens analogue, Héritier ab intestat, succession ab intestat. Voyez INTESTAT.

AB IRATO. Locution

AB IRATO. Locution latine qui signifie, Par un homme en colère. Une satire écrite ab irato. Testament ab irato.

ABJECT, ECTE. adj.

ABJECT, ECTE. adj. Méprisable, bas, vil, dont on ne fait nulle estime. Un homme vil et abject. Une âme abjecte. Un esprit abject. Une créature abjecte. Une physionomie abjecte. Des emplois abjects. Des moeurs abjectes. Des sentiments abjects. Un langage abject.

ABJECTION. s. f.

ABJECTION. s. f. Abaissement, état de mépris où est une personne. Il est tombé dans une telle abjection, que... Vivre dans l' abjection. Il s' est relevé de l' abjection, de l' état d' abjection où il était tombé.

Il se dit également De choses basses et méprisables. L' abjection de ses sentiments et de ses moeurs. L' abjection de sa conduite, de son langage.

Il signifie, Rebut, dans cette phrase de l' Écriture sainte: L' opprobre des hommes, et l' abjection du peuple.

ABJURATION. s. f.

ABJURATION. s. f. Action par laquelle on renonce à une religion, à une doctrine, à des principes dont on reconnaît la fausseté. Il se dit en parlant De celui qui abjure, et De la chose qu' il abjure. Abjuration publique, solennelle. Il fit son abjuration, il fit abjuration entre les mains de l' évêque. Abjuration de l' hérésie. Recevoir l' abjuration de quelqu' un. Il a fait abjuration de ses erreurs. Depuis son abjuration. Cette abjuration de ses anciens principes lui a fait beaucoup d' ennemis.

ABJURER. v. a.

ABJURER. v. a. Renoncer, par serment et acte public, à une religion ou à une doctrine regardée comme fausse. Abjurer le judaïsme. Abjurer son erreur.

Il s' emploie quelquefois absolument. Il abjura dans l' église de Notre-Dame. Après qu' il eut abjuré entre les mains de tel évêque.

Il s' emploie aussi figurément, et signifie simplement alors, Renoncer à. Abjurer une opinion, un sentiment. J' abjure mes soupçons, mes craintes injurieuses. Elle avait abjuré toute pudeur, tout principe d' honneur et de vertu. Abjurer Aristote, Descartes, Abjurer la doctrine d' Aristote, de Descartes.

ABJURÉ, ÉE. participe

ABJURÉ, ÉE. participe

ABLATIF. s. m.

ABLATIF. s. m. T. de Gram. Le sixième cas des déclinaisons latines. Ablatif singulier. Ablatif pluriel. Cette préposition régit l' ablatif. L' ablatif absolu rend la langue latine très-propre au style des inscriptions.

ABLATION. s. f.

ABLATION. s. f. T. de Chirur. Action de retrancher une partie quelconque du corps. L' ablation d' un membre, d' une tumeur, etc.

ABLATIVO

ABLATIVO Terme adverbial et populaire, qui ne s' emploie que dans cette phrase, Ablativo tout en un tas, Tout ensemble, avec confusion et désordre. Il a mis cela ablativo tout en un tas.

ABLE. s. m., ou ABLETTE. s. f.

ABLE. s. m., ou ABLETTE. s. f. Petit poisson dont les écailles servent à faire l' essence d' Orient, employée à la fabrication des fausses perles.

ABLÉGAT. s. m.

ABLÉGAT. s. m. Vicaire d' un légat.

ABLERET. s. m.

ABLERET. s. m. T. de Pêche. Espèce de filet carré attaché au bout d' une perche, avec lequel on pêche des ables et d' autres petits poissons.

ABLUER. v. a.

ABLUER. v. a. Laver. Il est vieux en ce sens. Il signifie ordinairement, Passer légèrement une liqueur préparée avec de la noix de galle sur du parchemin ou du papier, pour faire revivre l' écriture.

ABLUÉ, ÉE. participe

ABLUÉ, ÉE. participe

ABLUTION. s. f.

ABLUTION. s. f. Action d' abluer, de laver. Ce mot est particulièrement consacré aux cérémonies de la messe, et il désigne, Le vin que le prêtre prend après la communion, ainsi que le vin et l' eau qu' on verse sur ses doigts et dans le calice après qu' il a communié. Avant l' ablution. Après l' ablution. Quand le prêtre prend l' ablution.

Il se dit aussi d' Une pratique commandée par quelques religions, et qui consiste à se laver diverses parties du corps, à des heures déterminées. Les musulmans font plusieurs ablutions par jour. Les Indous font leurs ablutions dans le Gange.

ABNÉGATION. s. f.

ABNÉGATION. s. f. Terme de dévotion qui n' est usité que dans cette phrase, L' abnégation de soi-même, Le renoncement à soi-même, et le détachement de tout ce qui n' a point rapport à Dieu.

Il s' emploie quelquefois dans le langage ordinaire, et signifie, Renoncement, sacrifice. Je fais abnégation de mon intérêt propre, de ma volonté. Je fais ici abnégation de tout sentiment personnel.

ABOI. s. m.

ABOI. s. m. Bruit que fait le chien en aboyant. L' aboi de ce chien est fort importun. En ce sens, il est moins usité qu' Aboiement.

ABOIS

ABOIS au pluriel, se dit proprement de L' extrémité où le cerf est réduit quand il est sur ses fins. Le cerf est aux abois, tient les abois.

Fig., Être aux abois, se dit D' une personne qui est près de sa fin, près de mourir, ou D' une personne qui a épuisé toutes ses ressources, qui est réduite à la dernière extrémité. Il n' a plus le sou, il est aux abois. On dit aussi, Cette place, cette citadelle est aux abois, Elle ne peut plus se défendre. On dit encore, Sa vertu est aux abois, Elle est bien près de succomber.

ABOIEMENT ou ABOÎMENT. s. m.

ABOIEMENT ou ABOÎMENT. s. m. Aboi, cri du chien. L' aboiement d' un chien. De longs aboiements.

ABOLIR. v. a.

ABOLIR. v. a. Annuler, mettre hors d' usage, mettre à néant. Les nouvelles coutumes ont aboli les anciennes. Cette loi fut abolie par le fait, sans être formellement révoquée. Louis XIV fit des édits pour abolir les duels. Le culte des faux dieux fut aboli. Plus d' une fois les Romains firent des lois pour abolir les dettes.

En termes d' ancien Droit criminel, Abolir un crime, En arrêter ou en interdire la poursuite judiciaire par un acte d' autorité souveraine.

ABOLIR

ABOLIR s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Cesser d' être en usage. Cette loi trop sévère, cette coutume bizarre s' est abolie d' elle-même. C' était une ancienne pratique, qui s' est abolie.

Tout crime s' abolit au bout d' un certain nombre d' années, Il est couvert par la prescription, et ne peut plus être poursuivi.

ABOLI, IE. participe

ABOLI, IE. participe Loi abolie. Usage aboli. Crime aboli.

ABOLISSEMENT. s. m.

ABOLISSEMENT. s. m. Action d' abolir. L' abolissement des anciens usages.

ABOLITION. s. f.

ABOLITION. s. f. Anéantissement, extinction opérée par un acte de la volonté législative, ou par la longue désuétude. Il se dit principalement en parlant Des lois, des coutumes, et des institutions. L' abolition des cérémonies de l' ancienne loi. Abolition d' une loi. Abolition d' un culte superstitieux. L' entière abolition de l' ordre des templiers. L' abolition des cours prévôtales.

ABOLITION

ABOLITION signifie aussi, Le pardon que le prince accordait d' autorité absolue, pour un crime qui, par les ordonnances, n' était pas rémissible. Lettres d' abolition. Abolition générale. Prendre, obtenir une abolition. Il a eu son abolition. Le parlement a entériné son abolition. On appelait Porteur d' abolition, Celui qui avait obtenu une abolition.

ABOMINABLE. adj. des deux genres

ABOMINABLE. adj. des deux genres Exécrable, détestable, qui est en horreur, qui mérite d' être en horreur. Crime abominable. Un homme abominable. Action abominable. C' est une abominable calomnie. De pareils écrits sont abominables.

Il se dit, par exagération, De tout ce qui est très-mauvais en son genre. Cette comédie, cette musique est abominable. Cela a un goût abominable. Une odeur abominable. Il fait un temps abominable.

ABOMINABLEMENT. adv.

ABOMINABLEMENT. adv. D' une manière abominable. Il se conduit abominablement.

Il se dit aussi par exagération. Il chante, il écrit abominablement, abominablement mal.

ABOMINATION. s. f.

ABOMINATION. s. f. Détestation, exécration. Avoir en abomination. Il est en abomination à tous les gens de bien.

Il se dit aussi De ce qui est l' objet de l' abomination. Ce méchant homme est l' abomination de tout le monde.

Il signifie encore, Action abominable; et, dans ce sens, il peut s' employer au pluriel. C' est une abomination. Ce crime est une des plus grandes abominations qu' on puisse imaginer. Commettre des abominations. Les abominations des gentils, Le culte idolâtre des gentils.

L' abomination de la désolation. Phrase tirée de l' Écriture sainte, et dont on se sert pour exprimer Les plus grands excès de l' impiété, la plus grande profanation.

ABONDAMMENT. adv.

ABONDAMMENT. adv. En abondance. Cette source fournit de l' eau abondamment. Ses larmes coulaient abondamment. Il ne doit plus souhaiter de biens, il en a abondamment.

Il signifie quelquefois, Amplement. Cela est abondamment expliqué, abondamment démontré dans plusieurs livres. Ses voeux sont abondamment satisfaits. Il y a dans ce sujet de quoi remplir abondamment un poëme entier.

ABONDANCE. s. f.

ABONDANCE. s. f. Grande quantité. Abondance de tout. Abondance de biens. Ses larmes coulaient en abondance, en grande abondance, avec abondance. Avoir abondance de toutes choses. Une grande abondance de pensées, de paroles, de citations.

Il s' emploie absolument en parlant Des biens de la terre et des choses nécessaires à la vie. Ce fleuve répand l' abondance dans les contrées qu' il parcourt. Pays d' abondance. Année d' abondance. Il vit dans l' abondance. L' abondance a remplacé la disette.

Parler d' abondance de coeur, Parler avec épanchement, avec une pleine confiance. Parler d' abondance, Parler sans préparation, ou Parler sans réciter de mémoire; et, Parler avec abondance, Parler avec facilité, sans sécheresse, sans chercher ses paroles.

Corne d' abondance, Corne remplie de fruits et de fleurs, qui est le symbole de l' abondance. Selon quelques mythologues, la corne d' abondance est la corne de la chèvre Amalthée, qui avait nourri Jupiter.

ABONDANCE

ABONDANCE dans les colléges et les pensions, se dit d' Un mélange de peu de vin et de beaucoup d' eau, servant de boisson aux écoliers.

ABONDANT, ANTE. adj.

ABONDANT, ANTE. adj. Qui abonde. Pays abondant en toutes sortes de biens. Maison abondante en richesses. Il est abondant en paroles, en comparaisons.

Il s' emploie aussi absolument, et signifie, Copieux, ample, riche. Une récolte abondante. Une nourriture abondante. Une pluie abondante. Une langue abondante. Une matière abondante.

D' ABONDANT. loc. adv.

D' ABONDANT. loc. adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit telle et telle raison, j' ajouterai d' abondant. Il a vieilli.

ABONDER. v. n.

ABONDER. v. n. Avoir en grande quantité. Abonder en richesses. Abonder en toutes choses. Cette maison abonde en biens. Cette province abonde en blés, en vins, en soldats, en gens d' esprit.

Il signifie aussi, Être en grande quantité. Le bien abonde dans cette maison. Toutes choses y abondent. Les marchands abondent à cette foire.

En Jurispr., Ce qui abonde ne vicie pas, ou ne nuit pas, Une raison ou un droit de plus ne peut nuire dans une affaire; ou bien encore, L' observation d' une formalité non prescrite, mais non défendue, n' empêche pas une procédure d' être valide.

Fig., Abonder dans son sens, Être fort attaché à son opinion. Abonder dans le sens de quelqu' un, Parler d' une manière tout à fait conforme à l' opinion de quelqu' un.

ABONNEMENT. s. m.

ABONNEMENT. s. m. Convention ou marché qui se fait à un prix déterminé, inférieur au prix ordinaire, et qu' on paye souvent d' avance, pour recevoir des journaux, pour assister à des spectacles, à des fêtes, pour prendre des repas, des bains, etc. Faire un abonnement. Obtenir un abonnement avantageux. Payer par abonnement. Proposer un journal par abonnement. Établir un concert public par abonnement. Recevoir des abonnements à un spectacle.

Les abonnements sont suspendus, se dit Lorsque les personnes abonnées à un spectacle sont obligées de payer leurs places comme celles qui n' ont point d' abonnement.

ABONNEMENT

ABONNEMENT se dit aussi d' Une convention à prix fixe pour l' acquittement d' une taxe, d' une redevance. Certains impôts s' acquittent par abonnement.

ABONNER. v. a.

ABONNER. v. a. Contracter au nom d' un autre, et pour lui, l' engagement qu' on appelle Abonnement. Je vous ai abonné au journal, au spectacle, au concert.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Faire un abonnement pour son propre compte. S' abonner à un journal, à un spectacle, à un concert. Je me suis abonné à cette nouvelle feuille.

Il signifie aussi, Composer à un prix certain d' une taxe, d' une redevance casuelle. Il y a des villes où les marchands de vin ont la faculté de s' abonner avec la régie, pour s' affranchir de l' exercice. On s' abonnait jadis avec les curés pour les dîmes. On a dit de même autrefois, sans le pronom personnel, Abonner une province à telle somme, etc.

ABONNÉ, ÉE. participe

ABONNÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi substantivement. Ce journal a beaucoup d' abonnés. Je suis un des abonnés de ce théâtre.

ABONNIR. v. a.

ABONNIR. v. a. Rendre bon, rendre meilleur. Les caves fraîches abonnissent le vin.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir meilleur. C' est un vieux pécheur, il n' abonnit point en vieillissant. Ce sens est familier.

Il est encore pronominal. Ce vin s' abonnira dans la cave avec le temps. Cet emploi et le précédent vieillissent.

ABONNI, IE. participe

ABONNI, IE. participe

ABORD. s. m.

ABORD. s. m. Accès. Les abords d' une place de guerre.

Il se dit particulièrement Des lieux où les navires peuvent mouiller. Ce port est de facile abord, de difficile abord. L' abord de cette côte est difficile.

Il se dit aussi de L' action d' aborder à une côte, dans un port. Nous avons tenté l' abord inutilement. À notre abord dans l' île, nous fûmes attaqués.

Il se dit figurément en parlant Des personnes dont on s' approche, par rapport à l' accueil qu' elles font. L' abord de cette personne est fort difficile. Cette personne a l' abord facile, gracieux, est d' un abord facile, gracieux. Cet homme a l' abord rude, fâcheux. Craindre l' abord de quelqu' un. Abord doux, engageant. Leur abord fut très-froid. Il me parut froid à l' abord, mais bientôt je le trouvai très-honnête.

ABORD

ABORD signifie encore, Affluence de personnes ou de choses qui arrivent ou que l' on apporte en quelque lieu. Il y a un grand abord de monde dans cette maison, dans cette ville. Il y a un abord de toutes sortes de marchandises et de denrées. Ce sens est vieux.

D' ABORD, TOUT D' ABORD, AU PREMIER ABORD, DE PRIME ABORD, DÈS L' ABORD. loc. adverbiales et figurées. Dès le premier instant, sur-le-champ, au commencement, premièrement. D' abord il semble que cela soit vrai. Prenez d' abord les voies de la douceur. D' abord, écrivez-lui; ensuite, je lui parlerai. Je dois vous dire d' abord que... J' ai compris tout d' abord qu' il voulait me flatter. Au premier abord, de prime abord, cette question paraît facile à résoudre. Il est franc et me parut tel du premier abord. Dès l' abord, j' ai senti que je devais me tenir sur mes gardes avec lui.

Je lui ai dit cela dès l' abord, En l' abordant, avant toute chose.

ABORDABLE. adj. des deux genres

ABORDABLE. adj. des deux genres Qu' on peut aborder. Cette côte n' est pas abordable, à cause des écueils.

Fig., Cet homme est très-abordable, n' est pas abordable, Il est de très-facile, de très-difficile accès.

ABORDAGE. s. m.

ABORDAGE. s. m. Action d' aborder un vaisseau. Il se dit ordinairement en parlant Des combats de mer. Aller à l' abordage. Prendre un vaisseau par abordage, à l' abordage. Tenter, manquer l' abordage. La nouvelle construction des vaisseaux a rendu l' abordage presque impossible.

Il se dit aussi en parlant De deux bâtiments qui viennent à s' entre-choquer. Dans les tempêtes il n' y a rien de plus à craindre que l' abordage. Les vaisseaux portent des feux la nuit pour éviter les abordages.

ABORDER. v. n.

ABORDER. v. n. Arriver à bord, prendre terre. Le vent était si fort, que nous ne pûmes aborder. Aborder à la côte. Aborder au rivage. Aborder dans une île. Nous avons abordé. Nous sommes abordés. On dit dans un sens analogue, en termes de Marine, Aborder à un bâtiment, Diriger une embarcation de manière qu' elle arrive à toucher un bâtiment sans le heurter.

Il signifie encore simplement, Approcher; et alors il se construit avec la préposition De. On ne saurait aborder de cette église, tant la foule s' y presse. Ce sens vieillit.

ABORDER

ABORDER est aussi verbe actif, et signifie, Approcher, joindre. La mer était fort grosse, et la chaloupe qu' on avait envoyée ne put aborder notre vaisseau.

Aborder un vaisseau ennemi, Y monter par force dans un combat.

ABORDER

ABORDER se dit quelquefois en parlant D' un choc accidentel entre deux navires, entre deux embarcations. Notre navire aborda malheureusement la frégate qui l' escortait.

ABORDER

ABORDER signifie encore figurément, Accoster quelqu' un, approcher de quelqu' un pour lui parler. Aborder quelqu' un dans la rue. La foule était si grande près du ministre, que je n' ai pu l' aborder.

Fig., Aborder une question, une difficulté, etc., Commencer à la discuter, à s' en occuper. Il n' a pas même abordé la question, la difficulté.

Ce sujet est difficile à aborder; je n' ose aborder ce point, Ce sujet, ce point est délicat.

ABORDER

ABORDER s' emploie avec le pronom personnel. Dans l' obscurité, les deux vaisseaux s' abordèrent. Nous nous sommes abordés dans la rue.

ABORDÉ, ÉE. participe

ABORDÉ, ÉE. participe

ABORIGÈNES. s. m. pl.

ABORIGÈNES. s. m. pl. Les premiers habitants, les naturels d' un pays, par opposition à Ceux qui sont venus s' y établir. Au Mexique, les Européens sont presque aussi nombreux que les aborigènes.

ABORNEMENT. s. m.

ABORNEMENT. s. m. Action d' aborner, ou Le résultat de cette action. Il a vieilli: on dit, Bornage.

ABORNER. v. a.

ABORNER. v. a. Mettre des bornes à un terrain. Aborner un champ. Il a vieilli: on dit, Borner.

ABORNÉ, ÉE. participe

ABORNÉ, ÉE. participe

ABORTIF, IVE. adj.

ABORTIF, IVE. adj. T. didactique. Avorté, qui est venu avant terme, qui n' a pu acquérir son entier développement. Enfant abortif. Fruit abortif. Graines abortives.

ABOUCHEMENT. s. m.

ABOUCHEMENT. s. m. Entrevue, conférence de deux ou de plusieurs personnes. On avait ménagé un abouchement entre eux. L' abouchement des deux princes n' eut pas le succès qu' on en attendait. Il vieillit.

ABOUCHEMENT

ABOUCHEMENT en termes d' Anatomie, L' union, la jonction de deux vaisseaux. Il est moins usité qu' Anastomose. On dit également, dans les Arts, L' abouchement de deux tubes, de deux tuyaux.

ABOUCHER. v. a.

ABOUCHER. v. a. Faire trouver deux ou plusieurs personnes dans un lieu, pour qu' elles confèrent ensemble. Il faut les aboucher ensemble.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' aboucher avec quelqu' un. Nous devons nous aboucher au premier jour. Ils se sont abouchés.

Il se dit, en termes d' Anatomie, De deux vaisseaux qui se réunissent et se communiquent.

ABOUCHÉ, ÉE. participe

ABOUCHÉ, ÉE. participe Deux tubes, deux tuyaux abouchés l' un à l' autre, Appliqués l' un à l' autre par leurs ouvertures.

ABOUT. s. m.

ABOUT. s. m. L' extrémité par laquelle un morceau de bois de charpente où de menuiserie est assemblé avec un autre; Le bout par lequel une tringle ou un tirant de fer se joint, se fixe à quelque chose.

ABOUTIR. v. n.

ABOUTIR. v. n. Toucher par un bout. Un arpent de terre qui d' un côté aboutit au grand chemin, et de l' autre au champ d' un tel. Ce champ aboutit à un marais.

ABOUTIR

ABOUTIR se dit figurément D' une affaire, d' un raisonnement, d' une entreprise, et signifie, Tendre, se terminer, avoir pour résultat. Tous ses desseins aboutissent à cela. À quoi aboutissent tous les raisonnements que vous faites? Cela ne peut aboutir à rien. Cela n' aboutira qu' à le perdre.

ABOUTIR

ABOUTIR se dit aussi Des apostèmes, des abcès, lorsqu' ils viennent à crever, et que le pus en sort. Faire aboutir un apostème, un abcès. Un clou, un abcès qui aboutit.

ABOUTI, IE. participe

ABOUTI, IE. participe

ABOUTISSANT, ANTE. adj.

ABOUTISSANT, ANTE. adj. Qui aboutit. Un arpent aboutissant à la forêt. Une pièce de terre aboutissante à...

Il s' emploie au pluriel comme substantif. Les tenants et aboutissants d' une pièce de terre, d' un héritage, Les héritages ou pièces de terre, etc., qui y sont adjacents, qui le bornent de divers côtés. En matière réelle ou mixte, les exploits doivent énoncer deux au moins des tenants et aboutissants de l' héritage litigieux.

Fig., Savoir tous les tenants et aboutissants d' une affaire, En bien connaître toutes les circonstances et tous les détails.

ABOUTISSEMENT. s. m.

ABOUTISSEMENT. s. m. Action d' aboutir. Il ne se dit guère que D' un abcès qui vient à crever. L' aboutissement d' un abcès. Il vieillit.

AB OVO. loc. adv.

AB OVO. loc. adv. empruntée du latin. Dès l' origine, dès le commencement. Prendre un fait, un récit ab ovo.

ABOYANT, ANTE. adj.

ABOYANT, ANTE. adj. Qui aboie. Des chiens aboyants. Meute aboyante.

ABOYER. v. n.

ABOYER. v. n. (Il se conjugue comme Employer.) Japper. Il ne se dit au propre que D' un chien. Un chien qui aboie à la lune. Un chien qui aboie aux voleurs. Un chien qui aboie contre tous les passants. Un chien qui aboie après tout le monde.

Prov. et fig., Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, Les gens qui menacent ne sont pas toujours fort redoutables.

Prov. et fig., C' est aboyer à la lune, se dit en parlant D' un homme qui crie inutilement contre un plus puissant que lui.

Fig. et fam., Aboyer après quelque chose, Le désirer, le poursuivre ardemment. Ils sont trois ou quatre qui aboient après cet emploi. Aboyer après une succession. Cette manière de parler vieillit.

ABOYER

ABOYER au figuré, signifie aussi, Crier après quelqu' un, le presser, le poursuivre d' une manière importune; dire du mal, avec acharnement, d' une personne ou d' une chose. Tous ses créanciers aboient après lui. Tous les journaux, tous les critiques aboient après cet auteur, après la pièce nouvelle.

ABOYÉ, ÉE. participe

ABOYÉ, ÉE. participe Il n' est guère en usage qu' au figuré. Un débiteur aboyé de tous ses créanciers.

ABOYEUR. s. m.

ABOYEUR. s. m. T. de Chasse. Chien qui aboie à la vue du sanglier, sans en approcher.

Il s' emploie au figuré, et signifie, Celui qui désire, qui poursuit ardemment une chose. Un aboyeur d' emplois, de bénéfices. Ce sens a vieilli.

Il signifie plus ordinairement, Celui qui fatigue par des criailleries importunes, par des injures. Ce créancier est un dangereux aboyeur. Ce critique n' est qu' un aboyeur. Un méchant aboyeur. Un aboyeur fatigant. Il est familier dans les deux acceptions.

ABRACADABRA. s. m.

ABRACADABRA. s. m. Mot auquel on attribuait anciennement des vertus magiques; et qui, disait-on, guérissait la fièvre, lorsqu' on le portait autour du cou, écrit dans une certaine forme.

ABRAXAS. s. m.

ABRAXAS. s. m. Pierre précieuse sur laquelle étaient gravés des caractères hiéroglyphiques, et qu' on portait comme un amulette.

ABRÉGÉ. s. m.

ABRÉGÉ. s. m. Écrit, discours dans lequel on rend d' une manière courte, succincte, ce qui est ou ce qui pourrait être plus étendu, plus développé. Mézeray a fait lui-même un abrégé de sa grande Histoire de France. Le président Hénault a donné un Abrégé chronologique de l' histoire de France. Il a réduit toute cette science en abrégé. Il en a fait un abrégé. L' abrégé de l' histoire romaine. Un abrégé de physique. Indiquez-moi un bon abrégé d' astronomie. Donnez-moi un abrégé de votre affaire. Voici l' abrégé de sa vie.

Par analogie, L' homme est un abrégé des merveilles de l' univers; c' est un monde abrégé, L' homme réunit en lui toutes sortes de dons, de facultés admirables.

EN ABRÉGÉ. loc. adv.

EN ABRÉGÉ. loc. adv. Sommairement, en peu de paroles. Contez-moi la chose en abrégé.

Il signifie aussi, Par abréviation. Écrivez ce mot en abrégé.

ABRÉGER. v. a.

ABRÉGER. v. a. Rendre plus court. Ses débauches abrégèrent sa vie. Les chagrins ont abrégé ses jours. La méthode qu' il a pour enseigner le latin, abrége de beaucoup le temps des études. Abréger une narration. Abrégez votre discours. Abréger un délai. J' abrégerai les délais.

Il s' emploie quelquefois absolument. Vous êtes trop long, abrégez. Il faut abréger. Laissons ce point pour abréger. Prenez ce chemin, il abrége.

ABRÉGER

ABRÉGER signifie quelquefois, Faire paraître moins long. La conversation abrége le chemin. Rien n' abrége le temps comme le travail, la variété des occupations.

ABRÉGÉ, ÉE. participe

ABRÉGÉ, ÉE. participe

ABREUVER. v. a.

ABREUVER. v. a. Faire boire. Dans ce sens, il ne se dit proprement qu' en parlant Des bêtes, et particulièrement Des chevaux. Abreuvez ces chevaux.

Il se dit quelquefois en parlant Des personnes, et ordinairement par plaisanterie. Vous nous avez bien abreuvés. J' ai abreuvé toute la troupe.

Fig., La pluie a bien abreuvé les terres, Elle les a bien pénétrées, bien humectées. On dit aussi, Ces prairies, ces plantes ont besoin d' être abreuvées, Il faut qu' on les arrose.

Fig., Abreuver quelqu' un de chagrins, de dégoûts, Lui donner beaucoup de chagrins, de dégoûts. On dit aussi, Abreuver de douleurs, d' ennuis, d' humiliations, d' amertume.

Abreuver des tonneaux, des cuves, Les remplir d' eau pour s' assurer qu' ils ne coulent point. On a dit de même, en termes de Marine, Abreuver un vaisseau.

ABREUVER

ABREUVER en termes d' Arts, Mettre sur un fond poreux une couche d' huile, d' encollage, de couleur ou de vernis, pour en boucher les pores et en rendre la surface unie.

ABREUVER

ABREUVER s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. C' est dans cette mare que les bestiaux du village s' abreuvent. Il s' abreuve d' excellent vin. S' abreuver de larmes, Pleurer beaucoup. S' abreuver de fiel, Nourrir des sentiments haineux.

ABREUVÉ, ÉE. participe

ABREUVÉ, ÉE. participe Un coeur abreuvé de fiel et de haine, Un homme haineux et médisant.

ABREUVOIR. s. m.

ABREUVOIR. s. m. Lieu, ordinairement revêtu de pierre, et pavé au fond, où l' on mène les chevaux et les bestiaux boire et se baigner. L' abreuvoir est à l' entrée du village. Un grand abreuvoir. Un bel abreuvoir. Mener les chevaux à l' abreuvoir.

Prov. et pop., Abreuvoir à mouches, Grande plaie à la tête ou au visage. Il lui a fait un abreuvoir à mouches avec son sabre.

ABRÉVIATEUR. s. m.

ABRÉVIATEUR. s. m. Auteur qui abrége l' ouvrage d' un autre. Justin est l' abréviateur de Trogue-Pompée.

ABRÉVIATION. s. f.

ABRÉVIATION. s. f. Retranchement de lettres dans un mot, pour écrire plus vite, ou en moins d' espace. Les écritures de la cour de Rome sont pleines d' abréviations. On écrit, par abréviation, M., Mme, Mlle, au lieu de Monsieur, Madame, Mademoiselle; S. M., S. A. R., au lieu de Sa Majesté, Son Altesse Royale; etc.

Il se dit également de Certains signes destinés à représenter des mots. Les médecins emploient, dans leurs formules, diverses abréviations pour indiquer les poids, les mesures, le mode de préparation, etc., telles que [grec] pour Once, [grec] pour Livre, etc. 1, 2, 3, etc., pour Premièrement, secondement, etc., sont des abréviations.

ABRI. s. m.

ABRI. s. m. Lieu où l' on peut se mettre à couvert du vent, de la pluie, de l' ardeur du soleil, et des diverses incommodités du temps. Un bon abri. Chercher, trouver un abri, de l' abri. Se faire un abri. Un abri contre la tempête. C' est un lieu extrêmement découvert, où il n' y a point d' abri.

Cette rade, cette plage est un bon abri, Les vaisseaux y sont en sûreté contre le vent, contre la tempête.

ABRI

ABRI se dit également, en Agriculture, de Tout ce qui sert à garantir, soit de l' action désastreuse des vents du nord, soit de la trop grande ardeur du soleil. Les abris sont ou naturels, comme les montagnes, les forêts, les plantations en lignes, et les haies; ou artificiels, comme les murs et les paillassons.

Il se dit pareillement, en termes de Guerre, de Tout ce qui met une troupe à couvert des projectiles de l' ennemi.

ABRI

ABRI se dit figurément de Quelque lieu que ce soit où l' on est en sûreté, et généralement de Tout ce qui nous préserve d' un danger. La solitude est un abri contre les embarras du monde. La médiocrité est un abri contre les coups de la fortune. Il trouvera dans la maison d' un tel protecteur un abri contre les violences de ses ennemis. Il a trouvé un abri sûr auprès de ce prince.

À L' ABRI. loc. prépositive, et quelquefois adverbiale

À L' ABRI. loc. prépositive, et quelquefois adverbiale À couvert. Se mettre à l' abri de la pluie, du vent, du mauvais temps, de la tempête. Il tombait une pluie abondante, nous nous mîmes à l' abri. Être à l' abri pendant une tempête. Être à l' abri sous un hangar, sous un arbre, derrière une muraille, derrière une haie. Fig., Se mettre à l' abri de la persécution, de la vexation. Dans ces phrases, De a la signification de Contre.

À L' ABRI

À L' ABRI se dit aussi De ce qui sert à mettre à couvert. Être à l' abri d' un bois, à l' abri d' une muraille. Fig., Agir à l' abri de la faveur. Dans cette phrase, De signifie Sous.

En termes de Marine, Être à l' abri d' une terre; se mettre à l' abri sous le vent d' une île; etc.

ABRICOT. s. m.

ABRICOT. s. m. Sorte de fruit à noyau, dont la chair et la peau tirent sur le jaune. Abricots en espalier. Abricots en plein vent. Compote d' abricots. Pâte d' abricots. Marmelade d' abricots. Abricots confits.

Abricot-pêche, Espèce d' abricot dont le goût se rapproche de celui de la pêche.

ABRICOTIER. s. m.

ABRICOTIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte les abricots. Abricotier en espalier. Abricotier en plein vent.

ABRITER. v. a.

ABRITER. v. a. Mettre à l' abri. Abriter un espalier. Cette maison est abritée par une montagne.

Il s' emploie avec le pronom personnel. S' abriter derrière un mur. Voici l' orage, abritons-nous. Dans les siéges, on fait des fossés, des épaulements, pour s' abriter contre le canon.

ABRITÉ, ÉE. participe

ABRITÉ, ÉE. participe

ABROGATION. s. f.

ABROGATION. s. f. Annulation, suppression d' une loi, d' une coutume, d' un usage, d' un rite, d' une cérémonie. L' abrogation d' une loi. L' abrogation de cette loi fut une suite nécessaire des changements survenus dans les moeurs de la nation.

ABROGER. v. a.

ABROGER. v. a. Rendre nul, abolir, mettre hors d' usage. Il se dit principalement en parlant De lois, de coutumes, de cérémonies. Abroger une loi, une ordonnance, une coutume.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Cette loi s' est abrogée d' elle-même, par désuétude, par le laps de temps.

ABROGÉ, ÉE. participe

ABROGÉ, ÉE. participe

ABROUTI, IE. adj.

ABROUTI, IE. adj. T. d' Eaux et Forêts. Il se dit Des bois dont les premières pousses ont été broutées, mangées par le bétail, et qui sont mal venus.

ABRUPT, UPTE. adj.

ABRUPT, UPTE. adj. Il se dit Des terrains et des rochers bizarrement coupés, et comme s' ils avaient été rompus.

Il se dit figurément D' un discours, d' un style rompu, sans liaison. Style abrupt. Il est peu usité.

ABRUPTO (EX). Locution

ABRUPTO (EX). Locution empruntée du latin, qu' on emploie quelquefois pour dire, Brusquement, sans préparation, sans préambule. Parler ex abrupto.

Exorde ex abrupto, Exorde vif, qui a du mouvement, de la passion.

ABRUTIR. v. a.

ABRUTIR. v. a. Rendre stupide comme une bête brute. Le vin pris avec excès abrutit les hommes, abrutit l' esprit.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir comme une bête brute. Cet homme s' abrutit.

ABRUTI, IE. participe

ABRUTI, IE. participe

ABRUTISSANT, ANTE. adj.

ABRUTISSANT, ANTE. adj. Qui abrutit, qui est propre à abrutir. Un genre de vie abrutissant. Des plaisirs abrutissants. Cette occupation est abrutissante.

ABRUTISSEMENT. s. m.

ABRUTISSEMENT. s. m. L' état d' une personne abrutie. Cet homme est tombé dans un grand abrutissement. La débauche l' a plongé dans l' abrutissement.

ABSCISSE. s. f.

ABSCISSE. s. f. T. de Mathém. L' une des deux coordonnées rectilignes par lesquelles on définit la position de chaque point d' une courbe plane; l' autre s' appelle Ordonnée.

Axe des abscisses, axe des ordonnées, Droites indéfinies sur lesquelles les abscisses et les ordonnées se mesurent à partir d' une commune origine, qui est leur point d' intersection.

ABSENCE. s. f.

ABSENCE. s. f. Éloignement d' une personne qui n' est point dans le lieu de sa résidence ordinaire. Longue absence. Courte absence. En mon absence. Les peines de l' absence. Il fait de fréquentes absences.

Il se dit particulièrement, en Jurisprudence, de L' absence d' une personne dont on n' a point reçu de nouvelles depuis une certaine époque, et dont la résidence actuelle n' est point connue. Tant que l' absence n' a pas été déclarée par un jugement, elle n' est que présumée. Présomption d' absence. Les effets de l' absence.

ABSENCE

ABSENCE se dit aussi Du défaut de présence à une assignation donnée, à une réunion où l' on devait se trouver. Il fut ordonné qu' on procéderait tant en présence qu' en absence. On a fait constater son absence. On n' a pas laissé de se divertir en votre absence.

Il s' emploie figurément, au sens moral. Il y a dans cet ouvrage une absence totale d' esprit, de goût, de logique.

Fig., Absence d' esprit, Distraction, manque d' attention. C' est une absence d' esprit qui n' est pas excusable. Il est sujet à des absences d' esprit. On l' emploie quelquefois absolument, au pluriel. Il a souvent des absences.

ABSENT, ENTE. adj.

ABSENT, ENTE. adj. Qui est éloigné de sa demeure, de sa résidence ordinaire. Vous avez été longtemps absent. Être absent de Paris, de la cour. Un religieux absent de son couvent. Il touche ses appointements tant absent que présent. Absent par congé.

Il se dit quelquefois, dans une acception plus étendue, De quiconque ne se trouve pas où il devrait être, où il pourrait être. J' étais absent au moment de l' appel. Lorsque je suis allé pour le voir, il était absent.

Il signifie figurément, Distrait, inattentif. Son esprit est quelquefois absent.

Il est quelquefois substantif. Tant les absents que les présents. On oublie aisément les absents.

Fam., Les absents ont tort, On néglige souvent les intérêts, les droits des absents.

ABSENT

ABSENT se dit particulièrement, en Jurisprudence, Des personnes absentes dont on n' a point reçu de nouvelles depuis un certain temps, et dont la résidence actuelle n' est point connue. Les personnes présumées absentes. La loi règle les effets de l' absence relativement aux biens que l' absent possédait au jour de sa disparition, relativement au mariage, etc.

Dans le même langage, La prescription immobilière est de vingt ans entre absents. Voyez PRÉSENT.

ABSENTER (S' ). v. pron.

ABSENTER (S' ). v. pron. S' éloigner de quelque lieu où l' on est habituellement, où la profession, les fonctions qu' on exerce veulent que l' on demeure, etc. Je m' absenterai durant trois mois. S' absenter d' un lieu, d' un pays. Ce soldat s' est absenté du poste sans la permission de son chef. On le cherche pour le prendre, il faut qu' il s' absente. Il s' est absenté pour se dérober à leurs poursuites. J' irai passer la soirée avec vous; mais vous me permettrez de m' absenter une demi-heure.

ABSIDE. s. f.

ABSIDE. s. f. T. d' Archit. Voûte, arche, niche, partie circulaire.

Il désigne particulièrement, Le sanctuaire d' une église, cette partie du choeur où le clergé se rangeait autrefois en cercle à droite et à gauche de l' évêque. Il est peu usité, surtout dans le premier sens.

ABSINTHE. s. f.

ABSINTHE. s. f. Plante à fleurs composées, qui est très-amère et aromatique. Cela est plus amer que de l' absinthe. Vin, teinture d' absinthe.

Il se dit aussi d' Une liqueur de table qu' on prépare en faisant infuser des feuilles d' absinthe dans de l' eau-de-vie. Prendre un verre d' absinthe.

ABSOLU, UE. adj.

ABSOLU, UE. adj. Indépendant, souverain, sans contrôle. Pouvoir absolu. Autorité absolue. Monarchie absolue. Commandement absolu. On dit de même, Souverain absolu, maître absolu.

Il signifie quelquefois, Impérieux. Cet homme est absolu dans tout ce qu' il veut. Parler d' un ton absolu. Un caractère absolu.

Cet homme est absolu dans sa famille, dans sa compagnie, Il y fait tout ce qu' il veut, personne ne lui résiste.

ABSOLU

ABSOLU signifie quelquefois, Total, complet, sans restriction. Une impossibilité absolue. Il y a peu de vérités absolues.

Sens absolu, Sens qui n' admet point de restriction. Vous prenez ce que je dis dans un sens trop absolu.

ABSOLU

ABSOLU se dit, en termes de Métaphysique et de Grammaire, par opposition à Relatif. Homme est un terme absolu, Père est un terme relatif.

En termes de Gram. latine, Ablatif absolu, Ablatif qui n' est régi par aucune partie d' oraison qui soit exprimée. On dit de même, en termes de Grammaire grecque, Génitif absolu.

ABSOLU

ABSOLU s' emploie comme substantif, en termes de Métaphysique, et signifie, Ce qui existe indépendamment de toute condition. L' absolu.

ABSOLUMENT. adv.

ABSOLUMENT. adv. D' une manière absolue, sans restriction, sans bornes, sans partage. Cet homme dispose absolument de tout dans la maison.

Il signifie aussi, Déterminément, malgré toute opposition et toute remontrance. On eut beau lui dire qu' il ne devait pas partir, il le voulut absolument. Je n' en ferai absolument rien.

Il signifie quelquefois, Indispensablement. Il faut absolument que vous partiez.

Il signifie encore, Tout à fait, entièrement. Je ne suis pas absolument décidé à poursuivre cette affaire. Il nia absolument le fait. Tout le monde absolument fut de cet avis. Il ne fait absolument rien. Ce mets n' est pas absolument mauvais.

Absolument parlant, À juger de la chose en général, et sans entrer dans aucun détail, Absolument parlant, cet ouvrage est bon. Cette raison n' est pas mauvaise absolument parlant. Il y a des beautés dans cet ouvrage; mais, absolument parlant, il n' est pas bon.

En Gram., Prendre, employer un mot absolument, Employer sans complément un mot auquel il est plus ordinaire d' en donner un, ou qui est susceptible d' en avoir un. Tel verbe se prend, se met, s' emploie quelquefois absolument. Dans cette phrase, Espérer, c' est jouir, les verbes espérer et jouir sont pris absolument. Dans celle-ci, Vivre dans l' abondance, le mot abondance est employé absolument, pour dire, L' abondance des choses nécessaires et agréables à la vie. Il signifie quelquefois, Employer elliptiquement une expression en supprimant le mot ou les mots qui la régissent ordinairement. Dans cette phrase de commandement, Pied à terre, où le mot mettez est sous-entendu, Pied à terre est pris absolument.

ABSOLUTION. s. f.

ABSOLUTION. s. f. T. de Droit criminel. Jugement qui renvoie de l' accusation un accusé déclaré coupable, parce que le crime ou le délit n' est puni par aucune loi.

Il se dit aussi, mais improprement, de L' acquittement d' un innocent. Les jurés balancèrent entre l' absolution et la condamnation.

ABSOLUTION

ABSOLUTION signifie aussi, L' action par laquelle le prêtre remet les péchés en vertu des paroles sacramentelles qu' il prononce. Donner l' absolution. Refuser l' absolution. Différer l' absolution. Absolution sacramentelle. Il est mort un moment après avoir reçu l' absolution.

ABSOLUTOIRE. adj. des deux genres

ABSOLUTOIRE. adj. des deux genres Qui porte absolution. Bref absolutoire.

ABSORBANT, ANTE. adj.

ABSORBANT, ANTE. adj. T. de Médec. et de Pharm. Il se dit Des substances et des préparations médicinales ayant la propriété d' absorber les acides qui se développent spontanément dans l' estomac. Substance, terre, poudre absorbante.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif. On lui a donné des absorbants.

En termes d' Anat., Système absorbant, L' ensemble des vaisseaux et des glandes qui concourent à l' absorption. Vaisseaux absorbants ou lymphatiques, ou simplement, Absorbants, Vaisseaux qui font partie de ce système.

ABSORBER. v. a.

ABSORBER. v. a. Engloutir. Les sables, les terres sèches et légères absorbent les eaux de la pluie en un moment. Le Rhin, à la fin de son cours, se perd dans des sables qui l' absorbent. Le Rhône tombe dans un gouffre qui l' absorbe.

Il se dit dans un sens analogue en parlant Des couleurs, des sons, des odeurs, des saveurs. Le noir absorbe la lumière. Une voix faible est absorbée dans un grand choeur de musique. L' odeur de la tubéreuse absorbe l' odeur de la plupart des autres fleurs. Le goût de l' ail absorbe celui des autres assaisonnements.

Il se dit aussi Des corps qui ont la faculté de pomper les fluides placés à leur portée. Les branches gourmandes absorbent la nourriture destinée au reste de l' arbre. Les fluides absorbés par les vaisseaux lymphatiques. La membrane muqueuse du poumon absorbe l' oxygène de l' air, dans l' acte de la respiration. L' éponge absorbe l' eau.

ABSORBER

ABSORBER signifie figurément, Consumer entièrement; et, en ce sens, il se dit principalement en parlant Des biens, des richesses, de l' argent. Les procès ont absorbé tout son bien. Les frais du scellé ont absorbé la meilleure partie de la succession. Les conventions matrimoniales absorberont tout le bien du mari. Cela absorbera trop de temps.

Il signifie aussi, Attirer à soi en entier. Cet orateur avait tellement absorbé l' attention, qu' il n' y en eut plus pour les autres. Cette scène absorbe tout l' intérêt de la pièce. Ses nouvelles fonctions l' absorbent tout entier.

ABSORBER

ABSORBER est aussi verbe pronominal. Les pluies s' absorbent dans les sables. Tout passe, et s' absorbe dans l' éternité.

ABSORBÉ, ÉE. participe

ABSORBÉ, ÉE. participe Il se dit quelquefois D' une personne profondément appliquée à quelque chose. Il est absorbé, entièrement absorbé dans l' étude des mathématiques. Il était absorbé dans ses réflexions.

Être tout absorbé en Dieu, Être dans une méditation continuelle des choses de Dieu.

ABSORPTION. s. f.

ABSORPTION. s. f. Action d' absorber. Il se dit principalement, en Physiologie, de Cette fonction par laquelle les êtres organisés attirent à eux et pompent les fluides qui les environnent ou qui sont exhalés intérieurement. L' absorption est très-active chez les enfants. L' absorption du chyle se fait à la surface des intestins.

ABSOUDRE. v. a.

ABSOUDRE. v. a. T. de Droit criminel. (J' absous, tu absous, il absout; nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J' absolvais. J' ai absous. J' absoudrai. J' absoudrais. Absous, qu' il absolve; absolvez. Que j' absolve. Absolvant.) Renvoyer de l' accusation une personne reconnue coupable, mais dont le crime ou le délit n' est pas qualifié punissable par la loi. Il signifie aussi, mais improprement, Déclarer un accusé innocent du crime ou du délit qui lui était imputé, l' acquitter. En absolvant cet homme, on n' a pas fait justice. Il y a eu cinq voix pour condamner l' accusé, et sept pour l' absoudre. On l' a absous malgré le crédit de ses ennemis. Il s' est fait absoudre du crime dont on l' accusait. Elle fut absoute à pur et à plein.

Il s' emploie figurément dans le langage ordinaire. Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir. Rien ne pourra l' absoudre d' une si grande faute.

ABSOUDRE

ABSOUDRE signifie aussi, Remettre les péchés dans le tribunal de la pénitence. Tout prêtre a pouvoir d' absoudre en cas de mort. Il a le pouvoir d' absoudre des cas réservés. Absoudre un pénitent. Absoudre en confession.

ABSOUS, OUTE. participe

ABSOUS, OUTE. participe

ABSOUTE. s. f.

ABSOUTE. s. f. T. de Liturgie cathol. Absolution publique et solennelle qui se donne en général au peuple, et dont la cérémonie se fait le jeudi saint au matin, ou le mercredi au soir dans les cathédrales. L' évêque a fait la cérémonie de l' absoute. On fait l' absoute dans les paroisses aux grandes messes le jour de Pâques.

ABSTÈME. s. des deux genres

ABSTÈME. s. des deux genres Celui ou celle qui ne boit point de vin. L' Église dispensait du calice les abstèmes. Il est peu usité.

ABSTENIR (S' ). v. pron.

ABSTENIR (S' ). v. pron. (Il se conjugue comme Se tenir.) S' empêcher de faire quelque chose, se priver de l' usage de quelque chose. S' abstenir de boire et de manger. S' abstenir de jurer. Quand on a pris l' habitude de faire quelque chose, il est bien malaisé de s' en abstenir. S' abstenir de vin. Je m' abstiendrai de tout ce qui peut nuire à la santé. Il s' est abstenu de toutes sortes de plaisirs. Il s' abstient même de lire. Il s' en abstint ce jour-là. Elle s' en est abstenue. Abstenez-vous de café, de liqueurs.

Il s' emploie quelquefois absolument. Il est plus aisé de s' abstenir que de se contenir. Dans le doute, abstiens-toi.

En termes de Jurispr., Ce juge s' abstient d' opiner, de juger, ou absolument, Il s' abstient, Il se récuse lui-même; et, Cet héritier s' est abstenu de la succession, Il n' a point fait acte d' héritier.

ABSTENTION. s. f.

ABSTENTION. s. f. T. de Procéd. Acte par lequel un juge s' abstient, se récuse lui-même.

ABSTERGENT, ENTE. adj.

ABSTERGENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes extérieurs qui servent à nettoyer les plaies, les ulcères.

Il s' emploie aussi comme substantif. Un bon abstergent.

Il se disait autrefois Des remèdes qu' on croyait propres à dissoudre certaines duretés, certains épaississements.

ABSTERGER. v. a.

ABSTERGER. v. a. T. de Chirur. Nettoyer. Il se dit en parlant Des plaies, des ulcères.

ABSTERGÉ, ÉE. participe

ABSTERGÉ, ÉE. participe

ABSTERSIF, IVE. adj.

ABSTERSIF, IVE. adj. T. de Chirur. Propre à nettoyer. Voyez ABSTERGENT, qui est plus usité.

ABSTERSION. s. f.

ABSTERSION. s. f. T. de Chirur. Action d' absterger.

ABSTINENCE. s. f.

ABSTINENCE. s. f. Action de s' abstenir. Abstinence de vin. Vivre dans l' abstinence de tous les plaisirs. L' Église catholique enjoint l' abstinence des femmes aux prêtres.

Il s' emploie absolument, et se dit alors en parlant Du boire et du manger. L' abstinence est utile au corps et à l' âme. On lui a ordonné une grande abstinence. On lui faisait faire abstinence malgré lui.

Il s' emploie quelquefois, en ce sens, au pluriel. Les abstinences prescrites par l' Église. Exténué de jeûnes et d' abstinences.

Chez les Catholiques, Jours d' abstinence, Ceux où l' on doit s' abstenir de manger de la viande, sans être obligé de jeûner. Il n' est pas jeûne aujourd' hui, il n' est que jour d' abstinence.

ABSTINENT, ENTE. adj.

ABSTINENT, ENTE. adj. Qui est modéré dans le boire et le manger. Il est peu usité.

ABSTRACTION. s. f.

ABSTRACTION. s. f. T. didactique. Opération par laquelle l' esprit considère séparément des choses qui sont réellement unies. Considérer une des qualités d' un sujet prise à part, et en faisant abstraction de toutes les autres. Quand je dis la blancheur en général et sans l' appliquer à un objet, je parle par abstraction. En faisant abstraction de la qualité des personnes, vous jugerez que, etc. Abstraction faite du style, qui est faible, cet ouvrage a quelque mérite.

ABSTRACTION

ABSTRACTION se dit aussi Des idées générales, des propriétés, des qualités séparées par l' esprit des sujets auxquels elles sont unies. Humanité, raison, vertu, savoir, blancheur, pesanteur, etc., sont des abstractions.

Il se dit, dans un sens défavorable, Des idées trop métaphysiques, des idées théoriques auxquelles on s' abandonne, sans égard aux difficultés que peut rencontrer leur application. C' est un esprit chimérique qui se perd dans les abstractions.

Il signifie encore, au pluriel, Préoccupation, rêverie qui empêche un homme de penser aux choses dont on lui parle, ou qu' il a sous les yeux. Cet homme est dans des abstractions continuelles.

ABSTRACTIVEMENT. adv.

ABSTRACTIVEMENT. adv. Par abstraction, d' une manière abstraite. On peut considérer abstractivement les qualités des corps. Abstractivement parlant.

ABSTRAIRE. v. a.

ABSTRAIRE. v. a. (Il se conjugue comme Traire.) T. didactique. Faire abstraction, considérer séparément des choses qui sont réellement et nécessairement unies. Abstraire l' accident du sujet, de la substance. En algèbre, on abstrait la quantité, le nombre de toutes sortes de sujets.

ABSTRAIT, AITE. participe

ABSTRAIT, AITE. participe Il est aussi adjectif. Ainsi on appelle,

En Logique, Terme abstrait, Un terme qui désigne une qualité considérée toute seule, et séparée du sujet; par opposition à Terme concret. Rondeur, blancheur, bonté, sont des termes abstraits; et, Rond, blanc, bon, unis à des noms de substances, comme Pain rond, vin blanc, bon prince, sont des termes concrets. On dit dans un sens analogue, Une idée abstraite; et substantivement, L' abstrait et le concret.

En Mathém., Nombre abstrait, Tout nombre que l' on considère seulement comme une collection d' unités, quelles que soient ces unités, et en faisant abstraction de leur nature; par opposition à Nombre concret.

ABSTRAIT, adjectif

ABSTRAIT, adjectif signifie aussi, Très-métaphysique, très-difficile à saisir, à pénétrer. Ce discours est abstrait. Cette question est bien abstraite. On dit dans le même sens, Un écrivain, un philosophe abstrait.

Il signifie encore, Plongé dans la méditation ou dans la rêverie, n' ayant de pensée et d' attention que pour l' objet intérieur qui occupe. On est abstrait pour être trop appliqué à une seule chose, et distrait par inapplication ou légèreté.

ABSTRUS, USE. adj.

ABSTRUS, USE. adj. Qui est difficile à entendre, qui demande une extrême application pour être bien conçu. Il ne se dit que Des sciences et du raisonnement. Sciences abstruses. Raisonnements abstrus. Question abstruse. Sens abstrus.

Il se dit quelquefois Des écrivains, dans un sens défavorable. Ce philosophe m' a paru fort abstrus.

ABSURDE. adj. des deux genres

ABSURDE. adj. des deux genres Qui est évidemment contre la raison, contre le sens commun. Cela est absurde. Voilà un raisonnement absurde. Dire des choses absurdes. Proposition absurde. Conséquence absurde. Conduite absurde.

Il se dit aussi De la personne qui parle ou agit absurdement. Un raisonneur absurde. C' est un homme absurde. Il n' y a pas d' homme plus absurde dans le monde.

ABSURDE

ABSURDE s' emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, Absurdité. Tomber dans l' absurde.

Réduire un homme, son homme à l' absurde, Le forcer, dans la discussion, à se rendre ou à déraisonner. Réduire une opinion, un raisonnement à l' absurde, Montrer, prouver que le principe ou la conséquence en est absurde.

ABSURDEMENT. adv.

ABSURDEMENT. adv. D' une manière absurde. Raisonner, parler absurdement.

ABSURDITÉ. s. f.

ABSURDITÉ. s. f. Vice de ce qui est absurde. L' absurdité d' un discours. N' êtes-vous pas choqué de l' absurdité de ce raisonnement, de cette assertion?

Il se dit aussi de La chose même qui est absurde. Il s' ensuivrait de là une grande absurdité. Il nous a débité mille absurdités.

Il se dit, par extension, en parlant Des personnes. Cet homme est d' une absurdité rare.

ABUS. s. m.

ABUS. s. m. Usage mauvais, excessif ou injuste de quelque chose. L' abus qu' il a fait de ses richesses, de ses forces, de sa santé, de son autorité. Abus de pouvoir. Abus de confiance. Il ne faut pas confondre l' abus avec l' usage.

Il se dit absolument pour signifier, Désordre, usage pernicieux. Abus manifeste, notoire. Réformer, corriger, retrancher les abus. Il s' est glissé divers abus dans la justice, dans cette administration. Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s' est introduit. Les exemptions trop fréquentes dégénèrent en abus.

Appel comme d' abus, Appel interjeté d' une sentence rendue par un juge ou supérieur ecclésiastique, qu' on prétend avoir excédé son pouvoir, ou avoir contrevenu aux lois du royaume. Interjeter appel comme d' abus. On dit de même, Le conseil d' État a jugé qu' il y avait abus, Il a jugé que l' appel comme d' abus a été bien interjeté.

ABUS

ABUS signifie aussi, Erreur. Voilà un étrange abus. C' est un abus de croire que cela puisse réussir. Vous comptez sur la justice des hommes: abus.

Prov., Le monde n' est qu' abus et vanité.

ABUSER. v. a.

ABUSER. v. a. Tromper. Il vous promet cela, il vous abuse. Abuser les esprits faibles. Il abuse les peuples. Vous m' avez abusé par de fausses promesses. Son imagination, sa passion l' abuse.

Abuser une fille, La séduire, la suborner. Il a abusé cette pauvre fille sous promesse de mariage.

ABUSER

ABUSER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se tromper. Ils se sont abusés. On s' abuse souvent soi-même. Je comptais sur votre amitié, je vois que je me suis cruellement abusé. Il s' abuse jusques à croire qu' il parviendra à supplanter son rival.

ABUSER

ABUSER est aussi verbe neutre, et signifie, User mal, user autrement qu' on ne doit. Il a abusé de votre bonté. Abuser des sacrements. Il abuse des grâces que Dieu lui fait. Si vous lui accordez cette liberté, il n' en abusera pas. Il abuse de son loisir, de son temps, de son crédit, de son autorité. On abuse des meilleures choses. C' est un homme qui ne se ménage point, et qui abuse de sa santé. Vous abusez de ma patience. Il abusait de la confiance que j' avais en lui. Il abuse de votre amitié. C' est abuser de la permission. Ce poëte abuse de sa facilité.

Abuser d' une fille, En jouir sans l' avoir épousée. C' est une fille dont il a longtemps abusé.

ABUSER

ABUSER en termes de Droit, se prend pour Consommer, détruire. La propriété consiste dans le droit d' user et, d' abuser.

ABUSÉ, ÉE. participe

ABUSÉ, ÉE. participe

ABUSEUR. s. m.

ABUSEUR. s. m. Celui qui abuse, qui trompe. Un grand abuseur. Il est familier et peu usité.

ABUSIF, IVE. adj.

ABUSIF, IVE. adj. Qui est contraire aux règles, aux lois. Usage abusif. Procédure abusive. Ce mot est employé dans un sens abusif.

ABUSIVEMENT. adv.

ABUSIVEMENT. adv. D' une manière abusive. Mot employé abusivement. Cet homme a été abusivement emprisonné.

ABYME. s. m.

ABYME. s. m. Voyez ABÎME.

ABYMER. v. a.

ABYMER. v. a. Voyez ABÎMER.

ACABIT. s. m.

ACABIT. s. m. Qualité bonne ou mauvaise de certaines choses. Il se dit principalement Des fruits et des légumes. Des poires d' un bon acabit. Des haricots, des navets d' un bon, d' un mauvais acabit.

Il se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant Des personnes. Cet homme est d' un bon acabit, d' un mauvais acabit. Ce sont gens de même acabit. Vous ne le corrigerez pas de sa défiance, c' est son acabit, il est de cet acabit.

ACACIA. s. m.

ACACIA. s. m. Nom de deux espèces de mimosa, qui croissent l' une en Égypte, l' autre au Sénégal, et qui fournissent la gomme arabique et la gomme du Sénégal. Suc d' acacia.

Faux acacia, ou Acacia blanc, ou simplement, Acacia, Arbre d' agrément, espèce de robinier à rameaux épineux, et à fleurs blanches et odorantes disposées par bouquets. L' acacia est originaire d' Amérique. Un bel acacia. Planter des acacias. On appelle de même improprement Acacias, Quelques autres espèces de robiniers cultivés, tels que le Robinier à fleurs roses et le Robinier visqueux.

ACADÉMICIEN. s. m.

ACADÉMICIEN. s. m. Philosophe de la secte de l' Académie. Les académiciens et les péripatéticiens étaient opposés sur plusieurs points.

Il signifie aussi, Celui qui fait partie d' une compagnie de gens de lettres, de savants ou d' artistes, nommée Académie. Un académicien de Marseille, de Toulouse. Les académiciens de la Crusca. Les quarante académiciens de l' Académie française. Il a quelquefois un féminin. L' Académie de peinture a nommé quelques femmes académiciennes. Il y a en Italie des académiciennes.

ACADÉMIE. s. f.

ACADÉMIE. s. f. Jardin près d' Athènes, où s' assemblaient quelques philosophes qui prirent de là le nom d' Académiciens. Les philosophes de l' Académie et ceux du Lycée étaient d' accord sur ce point.

Il se dit aussi de La secte même de ces philosophes. L' Académie prétendait que, etc.

ACADÉMIE

ACADÉMIE se dit, par extension, d' Une compagnie de personnes qui se réunissent pour s' occuper de belles-lettres, de sciences ou de beaux-arts. L' Académie de la Crusca. Les académies d' Italie. L' Académie française. L' Académie des inscriptions et belles-lettres. L' Académie des sciences. L' Académie royale de médecine. L' Académie de Marseille, de Besançon, de Caen, des Jeux floraux, etc. Les membres d' une académie.

Il se dit quelquefois absolument de L' Académie française. Un discours de réception à l' Académie. Le Dictionnaire de l' Académie.

Académie royale de musique, Le théâtre de l' Opéra à Paris, ainsi dénommé dans les lettres patentes de son établissement.

ACADÉMIE

ACADÉMIE se dit aussi d' Un lieu où les jeunes gens apprennent l' équitation, et d' autres exercices du corps. Il a mis son fils à l' académie. Il est en pension à l' académie d' un tel. Au sortir de l' académie, il partit pour l' armée. Cette acception a vieilli.

Il se disait également Des écoliers mêmes qui fréquentaient une académie. Ce jour-là tel écuyer fit monter toute son académie à cheval.

Faire son académie, Faire ses exercices à l' académie. Tenir académie, Avoir des écoliers pour leur enseigner l' équitation et divers autres exercices du corps. Ces locutions ont vieilli.

ACADÉMIE

ACADÉMIE se dit encore d' Un lieu où l' on donne à jouer au public. Tenir académie. Il a perdu son argent dans une académie. Il faut faire juger ce coup à l' académie. Les académies de jeux sont souvent des coupe-gorge. Il y a un livre intitulé l' Académie des Jeux, qui donne les règles des jeux en usage. Ce sens vieillit; on dit plus ordinairement, Maison de jeu.

ACADÉMIE

ACADÉMIE se dit encore Des divisions de l' université de France, dont chacune est dirigée par un recteur. Il y a autant d' académies que de cours royales. L' académie de Paris, de Bordeaux, de Poitiers, etc. Le recteur d' une académie.

Il a également, dans quelques pays, le même sens qu' Université.

ACADÉMIE

ACADÉMIE en termes de Peinture, se dit d' Une figure entière, qui est peinte ou dessinée d' après un modèle nu, et qui n' est pas destinée à entrer dans la composition d' un tableau.

ACADÉMIQUE. adj. des deux genres

ACADÉMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient ou qui convient à des académiciens, à un corps de gens de lettres. Conférences, questions académiques. Séances académiques.

Il s' emploie, particulièrement, en parlant De l' Académie française. Discours académique. Le fauteuil académique. Un talent académique. Ouvrage académique. Style académique.

Il se dit quelquefois Des personnes. C' est un sujet académique, C' est un homme qui, par ses talents, par ses ouvrages, mérite d' être élu membre de l' Académie.

ACADÉMIQUEMENT. adv.

ACADÉMIQUEMENT. adv. D' une manière académique. Il a traité son sujet académiquement.

ACADÉMISTE. s. m.

ACADÉMISTE. s. m. Celui qui, dans une académie, apprend ses exercices, et surtout à monter à cheval. Un académiste qui est bien à cheval

Il se dit aussi de Celui qui tient une académie, qui enseigne l' équitation et d' autres exercices. C' est un des premiers académistes de Paris, pour les armes, pour l' équitation. Il a vieilli dans les deux sens.

ACAGNARDER. v. a.

ACAGNARDER. v. a. Accoutumer quelqu' un à mener une vie obscure et fainéante. La mauvaise compagnie l' a acagnardé. Il est familier.

Il s' emploie le plus souvent avec le pronom personnel. S' acagnarder dans sa terre. S' acagnarder auprès d' une femme, auprès du feu, dans un fauteuil.

ACAGNARDÉ, ÉE. participe

ACAGNARDÉ, ÉE. participe

ACAJOU. s. m.

ACAJOU. s. m. Arbre d' Amérique, dont le bois est blanc, et qui porte une noix en forme de rein, contenant une amande émulsive et savoureuse. La noix d' acajou s' emploie dans la teinture en noir.

Bois d' acajou, ou simplement, Acajou, Sorte de bois rougeâtre et susceptible d' un beau poli, qu' on emploie dans l' ébénisterie, la tabletterie, etc., et qui est fourni par un arbre de l' Amérique méridionale appelé en Botanique Mahogon. Meuble d' acajou. Secrétaire d' acajou. Porte peinte en couleur d' acajou, en acajou.

ACANTHE. s. f.

ACANTHE. s. f. Plante à fleur labiée, dont l' espèce commune, vulgairement nommée Branche-ursine, est remarquable par ses belles feuilles découpées, dont l' extrémité se recourbe naturellement. La feuille d' acanthe a servi de modèle pour l' ornement du chapiteau corinthien.

Il se dit aussi de L' ornement d' architecture imité de la feuille d' acanthe.

ACARIÂTRE. adj. des deux genres

ACARIÂTRE. adj. des deux genres Qui est d' une humeur fâcheuse, aigre et criarde. Il est acariâtre. Une femme acariâtre. Un enfant acariâtre. Elle est d' une humeur acariâtre. C' est un esprit acariâtre.

ACATALEPSIE. s. f.

ACATALEPSIE. s. f. Il se disait de La doctrine de quelques philosophes anciens, qui n' admettaient aucune certitude dans les connaissances humaines.

ACATALEPTIQUE. adj. des deux genres

ACATALEPTIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des partisans de la doctrine philosophique appelée Acatalepsie, et De cette doctrine même, de ses principes.

ACAULE. adj.

ACAULE. adj. T. de Botan. Il se dit Des plantes dont la tige est tellement courte ou rabougrie, qu' elles semblent en être dépourvues. La mandragore, le cyclamen, sont des plantes acaules.

ACCABLANT, ANTE. adj.

ACCABLANT, ANTE. adj. Qui accable, ou qui peut accabler. Un poids accablant.

Il se dit plus ordinairement, au figuré, Des choses qui sont considérées comme un poids difficile à porter, sous lequel on succombe. Affaires accablantes. C' est un malheur accablant pour un père que d' apprendre la mort de son fils. C' est une nouvelle accablante. Cette charge est accablante. Voilà un reproche accablant. Une déposition, une preuve accablante. Un témoignage accablant.

Il signifie aussi, Importun, incommode. Un homme accablant. Une femme accablante. Des visites accablantes.

ACCABLEMENT. s. m.

ACCABLEMENT. s. m. État d' une personne accablée par la maladie ou par l' affliction. Accablement de corps. Accablement d' esprit. Sa maladie l' a mis dans un si grand accablement, qu' il a peine à se soutenir. Depuis la mort de son fils, il est dans le dernier accablement.

Il se dit aussi d' Une grande surcharge d' affaires. Il est dans un accablement d' affaires, de travail, qui lui laisse à peine le temps de respirer.

ACCABLER. v. a.

ACCABLER. v. a. Abattre par la pesanteur, faire succomber sous le poids. La maison, en tombant, accabla tous ceux qui s' y trouvaient. Il fut accablé sous les ruines. Ils furent accablés de la chute, par la chute d' une muraille. On dit à peu près dans le même sens, Être accablé par le nombre, par la multitude des ennemis, Ne pouvoir résister au nombre, à la multitude des ennemis.

Il signifie, par extension, Surcharger, excéder les forces. Il portait un fardeau qui l' accablait, dont il était accablé.

Il se dit, figurément, De la plupart des choses considérées comme un poids qui accable. Le travail, les affaires l' accablent. Je suis accablé de fatigue. Ne vous laissez point accabler à la douleur, à la tristesse; et plus ordinairement, par la douleur, par la tristesse. Il est accablé de dettes, de misère. Il est accablé de cette nouvelle. Il est accablé de visites. Le sommeil l' accable. Il m' accable de questions.

Accabler quelqu' un de reproches, d' injures, Lui faire de grands reproches, lui dire beaucoup d' injures.

Accabler quelqu' un de biens, de grâces, de bienfaits, de présents, Le combler de biens, de grâces, etc. Il fut trahi par un homme qu' il avait accablé de biens. On dit dans un sens analogue, Accabler quelqu' un de caresses, de louanges, de politesses, etc.

ACCABLER

ACCABLER s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il ne faut pas s' accabler de travail.

ACCABLÉ, ÉE. participe

ACCABLÉ, ÉE. participe

ACCAPAREMENT. s. m.

ACCAPAREMENT. s. m. Action d' accaparer, ou Le résultat de cette action. Faire des accaparements. Un accaparement de blé, de blés, de farines.

ACCAPARER. v. a.

ACCAPARER. v. a. Acheter ou arrher une quantité considérable d' une denrée, d' une marchandise, pour la rendre plus chère en la rendant plus rare, et se faire ainsi seul le maître de la vente et du prix. On l' accusait d' avoir accaparé tous les blés de la province. Accaparer des huiles, des laines, etc.

Fig. et fam., Accaparer les voix, les suffrages, Se les assurer par des sollicitations, par la brigue, etc.

ACCAPARÉ, ÉE. participe

ACCAPARÉ, ÉE. participe

ACCAPAREUR, EUSE. s.

ACCAPAREUR, EUSE. s. Celui, celle qui accapare. C' est un accapareur, une accapareuse. Il fut dénoncé comme un accapareur de blés.

ACCÉDER. v. n.

ACCÉDER. v. n. Entrer dans les engagements contractés déjà par d' autres. Les puissances du Nord ont accédé à ce traité, à cette convention. J' accède aux stipulations que mes cohéritiers ont consenties.

Accéder à une proposition, Y adhérer, l' accepter.

ACCÉLÉRATEUR, TRICE. adj.

ACCÉLÉRATEUR, TRICE. adj. Qui accélère. Muscles accélérateurs. Force accélératrice.

ACCÉLÉRATION. s. f.

ACCÉLÉRATION. s. f. Augmentation de vitesse. L' accélération du mouvement dans la chute des corps graves. L' accélération de la marche.

Il signifie figurément, Prompte expédition, prompte exécution. Il faut employer tel moyen pour l' accélération de cette affaire, de ce jugement. L' accélération des travaux.

ACCÉLÉRER. v. a.

ACCÉLÉRER. v. a. Hâter, augmenter la vitesse, presser. La gravité d' un corps qui tombe en accélère le mouvement. Accélérer la marche d' une armée. Il faut accélérer ce travail. Accélérer la décision d' une affaire.

ACCÉLÉRÉ, ÉE. participe

ACCÉLÉRÉ, ÉE. participe Mouvement accéléré. Pas accéléré. Voitures accélérées. Roulage accéléré.

ACCENSES. s. m. pl.

ACCENSES. s. m. pl. T. d' Antiq. Officiers publics à Rome, qui avertissaient le peuple de s' assembler, introduisaient à l' audience du préteur, et marchaient devant le consul lorsqu' il n' avait point de faisceaux. La fonction des accenses répondait à celle de nos huissiers.

ACCENT. s. m.

ACCENT. s. m. T. de Gram. Élévation ou abaissement de la voix sur certaines syllabes, modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots.

Accent grammatical ou prosodique, Celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles. Lorsqu' il s' agit seulement de L' élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme Accent tonique.

Accent oratoire ou pathétique, Celui qui convient à un orateur pour exprimer et exciter les affections de l' âme.

ACCENT

ACCENT se dit absolument de L' accent tonique, et Des syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l' accent est extrêmement importante. Déplacer l' accent.

ACCENT

ACCENT se dit quelquefois Du langage même. Les accents de la douleur, de la pitié, de la tendresse, etc. Il a l' accent de la vérité, de la conviction. Poétiq.: Les accents de sa voix. Tristes accents. Accents plaintifs.

ACCENT

ACCENT se dit aussi Des inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces, ou aux personnes du peuple. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand. On connaît à son accent de quelle province il est. L' accent des gens du peuple à Paris est un peu traînant.

Il se dit, particulièrement et absolument, de La prononciation des personnes de province, par opposition à Celle des gens instruits de la capitale. Pour bien parler, il ne faut point avoir d' accent. Il a encore de l' accent. Il a perdu, conservé son accent.

ACCENT

ACCENT signifie aussi, Une petite marque qui se met sur une syllabe, sur une voyelle, soit pour indiquer l' accent tonique, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit enfin pour distinguer le sens d' un mot d' avec celui d' un autre mot qui s' écrit de même. Nous avons en français trois accents: l' accent aigu (' ), l' accent grave (`), et l' accent circonflexe (^). On met l' accent aigu sur un é, pour marquer que c' est un é fermé, et qu' il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met l' accent grave sur un è, pour marquer que c' est un è ouvert, comme dans Procès, succès: on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l' indicatif du verbe Avoir: on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique la suppression d' une voyelle, comme dans Age, rôle (Aage, roole), ou celle d' une s, comme dans Tête, gîte, côte, flûte (Teste, giste, coste, fluste).

ACCENTUATION. s. f.

ACCENTUATION. s. f. Manière d' accentuer. Les règles de l' accentuation française. Les règles de l' accentuation grecque. Entendre bien l' accentuation. Cette accentuation est vicieuse. Faute d' accentuation.

ACCENTUER. v. a.

ACCENTUER. v. a. Marquer d' un accent. On accentue ce mot, ce mot s' accentue, doit être accentué de telle manière. Vous avez bien accentué, mal accentué ce mot grec. Il faut accentuer cet e. On l' emploie quelquefois absolument. Il ne sait pas accentuer.

Il signifie aussi, Prononcer suivant les véritables règles de l' accent tonique, de la prosodie; ou Augmenter les inflexions et les tons convenus de la voix, pour donner plus de force à son langage. Cet acteur accentue parfaitement. Il faut accentuer davantage ce mot, cette phrase.

ACCENTUÉ, ÉE. participe

ACCENTUÉ, ÉE. participe Un é accentué.

Syllabe accentuée, La syllabe d' un mot sur laquelle porte l' accent tonique.

Cette langue est fort accentuée, L' accent tonique y est très-sensible et très-varié.

ACCEPTABLE. adj. des deux genres

ACCEPTABLE. adj. des deux genres Qui peut, qui doit être accepté. Ces offres sont acceptables. Une pareille proposition n' est pas acceptable.

ACCEPTATION. s. f.

ACCEPTATION. s. f. Action par laquelle on reçoit volontairement ce qui est proposé, offert, ou donné. Acceptation d' une donation.

En termes de Banque, Acceptation d' une lettre de change, Promesse de la payer à son échéance. L' acceptation, une fois donnée, ne peut plus être révoquée. Voyez ACCEPTER.

ACCEPTER. v. a.

ACCEPTER. v. a. Agréer ce qui est offert. Accepter une donation, une offre, une condition, un parti. Accepter un emploi, une charge. J' accepte ce que vous m' offrez. Les ennemis ont accepté la trêve. Accepter une tutelle. Le prince a accepté la dédicace de ce livre. Je ne veux rien accepter de cet homme-là. Il l' a accepté pour gendre.

En termes de Banque, Accepter une lettre de change, Prendre l' engagement de la payer à l' échéance, en mettant son nom au bas ou en travers du corps de l' écriture, avec le mot Accepté.

Accepter un défi, S' engager à faire quelque chose dont on a été défié; et, particulièrement, Promettre de se battre en duel avec celui par qui l' on a été défié.

Accepter le combat, Témoigner par des paroles, par des gestes, par sa contenance et ses dispositions, que l' on est prêt à soutenir l' attaque d' un ennemi ou des ennemis.

J' en accepte l' augure, Je souhaite que cela arrive comme on me le fait espérer.

ACCEPTER

ACCEPTER s' emploie aussi absolument. Il vient d' être nommé à cette place, on ne sait s' il acceptera.

ACCEPTÉ, ÉE. participe

ACCEPTÉ, ÉE. participe

ACCEPTEUR. s. m.

ACCEPTEUR. s. m. T. de Banque. Celui qui accepte. L' accepteur d' une lettre de change devient personnellement débiteur de la somme.

ACCEPTION. s. f.

ACCEPTION. s. f. Égard, préférence. Il n' est guère usité que dans cette locution, Acception de personnes, Égard, préférence qu' on a pour certaines personnes plutôt que pour d' autres. Il n' y a point acception de personnes devant Dieu. Rendre la justice sans acception de personnes. La justice ne fait acception de personne.

ACCEPTION

ACCEPTION en termes de Grammaire, Signification, sens dans lequel un mot se prend. Ce mot a plusieurs acceptions. C' est l' acception ordinaire, commune de ce mot. Ce mot, dans son acception la plus naturelle, dans son acception la plus étendue, dans son acception rigoureuse, signifie, etc. Ce mot est mis, est employé ici dans une acception détournée. Acception propre. Acception figurée.

ACCÈS. s. m.

ACCÈS. s. m. Abord. Il n' est guère usité que dans les phrases où le lieu dont on parle est considéré comme étant de facile ou de difficile abord. Place de facile accès, de difficile accès. La place n' est pas fortifiée, mais l' accès en est difficile. L' accès en est aisé. Les fortifications qui en défendent l' accès. Cette côte, cette île est de difficile accès.

Avoir accès, avoir un libre accès auprès de quelqu' un, Avoir la facilité de lui parler, de l' entretenir. On dit, dans un sens analogue, Cet homme est de facile accès, de difficile accès.

ACCÈS

ACCÈS se dit en parlant De ce qui se pratique au conclave, lorsque dans le scrutin aucun cardinal n' ayant eu le nombre de voix requises pour être élu pape, on fait un ballottage entre ceux qui ont été proposés au scrutin. Les billets du scrutin, et les billets de l' accès. Après le scrutin, on alla à l' accès. Tel cardinal a eu tant de voix à l' accès. Il fut fait pape à l' accès.

ACCÈS

ACCÈS se dit, en Médecine, de Certains phénomènes morbides qui se montrent à des intervalles ordinairement réguliers, et spécialement de Ceux qui caractérisent les fièvres intermittentes. Les accès présentent toujours, au milieu de symptômes variables, un frisson suivi de chaleur et de sueur. Avoir un accès de fièvre, un accès violent. Il en a été quitte pour un petit accès. Le premier accès. Le second accès. Son accès n' a duré que deux heures. Un accès avec des redoublements. L' accès est sur sa fin. L' accès avance, retarde, diminue.

Il se dit aussi, mais moins exactement, Des attaques de certaines maladies qui ont ordinairement des retours et des redoublements, comme la rage, la folie, la goutte, le mal caduc. Il est sujet à des accès de folie en de certains temps. Il a un accès de goutte.

ACCÈS

ACCÈS se dit figurément, au sens moral: il signifie alors, Mouvement intérieur et passager en conséquence duquel on agit. Il a des accès de dévotion, des accès de libéralité. Avoir des accès de colère, de rage. Il faut prendre garde à ses accès. Il est avare ou généreux par accès.

ACCESSIBLE. adj. des deux genres

ACCESSIBLE. adj. des deux genres Qui peut être abordé, dont on peut approcher. Il se dit Des lieux et des personnes. Un lieu qui n' est pas accessible. Cette place, ce poste n' est pas accessible. C' est un homme qui est accessible à toute heure. Il est accessible à tout le monde.

ACCESSION. s. f.

ACCESSION. s. f. Consentement par lequel une puissance entre dans un engagement déjà contracté par d' autres. Acte d' accession. Les puissances du Nord ont promis leur accession à ce traité.

Il se dit en général de L' action par laquelle on adhère à une chose, à un acte, à un contrat quelconque. Il y a eu accession du père au contrat de mariage du fils. Ce sens est peu usité.

ACCESSION

ACCESSION est aussi terme de Jurisprudence, et se dit en parlant Du droit que le propriétaire d' une chose, mobilière ou immobilière, a sur ce qu' elle produit ou sur ce qui s' y unit et s' y incorpore comme dépendance, comme accessoire, soit naturellement, soit artificiellement. On le dit quelquefois Des choses mêmes sur lesquelles ce droit est exercé. Les fruits de la terre, les fruits civils, le croît des animaux, appartiennent au propriétaire par droit d' accession. Les atterrissements insensibles, les arbres qu' on plante sur un terrain, les constructions qu' on y fait, sont des accessions, appartiennent au propriétaire par droit d' accession.

ACCESSIT. s. m.

ACCESSIT. s. m. (Le T se prononce au singulier et au pluriel.) Mot emprunté du latin. Il se dit d' Une distinction accordée dans les écoles, dans les colléges, et dans les académies, à celui ou à ceux qui ont le plus approché du prix. Obtenir l' accessit, un accessit. Il a eu un prix et deux accessit. Il a eu le second accessit de version grecque. Il obtint un accessit à l' Académie française. Quelques-uns écrivent au pluriel, Des accessits.

ACCESSOIRE. adj. des deux genres

ACCESSOIRE. adj. des deux genres Qui n' est regardé que comme la suite, l' accompagnement ou la dépendance de quelque chose de principal. Cela n' est qu' accessoire. Une idée accessoire. Une clause accessoire. Les parties accessoires d' une composition.

Il s' emploie substantivement, au masculin, et signifie, Ce qui suit ou accompagne le principal. Le principal et l' accessoire. L' accessoire suit le principal.

Il se dit, dans les Arts, Des parties qui ne sont pas essentielles à la composition. Les accessoires, dans ce tableau, sont parfaitement traités. Négliger les accessoires. Cet accessoire nuit à l' effet du tableau. Les costumes, les décorations sont des accessoires dans un ouvrage dramatique.

Il se dit particulièrement, au Théâtre, de Certains objets qui peuvent être nécessaires à la représentation, tels que lettre, bourse d' argent, écritoire, etc. Le garçon de théâtre a oublié d' apporter les accessoires.

En Anat., Les accessoires, Certains nerfs ou muscles dont l' action fortifie ou corrige celle d' autres nerfs ou muscles qu' ils accompagnent.

ACCESSOIREMENT. adv.

ACCESSOIREMENT. adv. D' une manière accessoire, par suite. Il ajouta accessoirement bien d' autres choses. J' insisterai sur cette preuve, je ne donnerai les autres qu' accessoirement.

ACCIDENT. s. m.

ACCIDENT. s. m. Cas fortuit, ce qui arrive par hasard. Il se prend toujours en mal, quand il n' est accompagné d' aucune épithète qui en détermine le sens en bien. Accident imprévu. Accident étrange. Accident funeste. Accident fâcheux. La vie humaine est sujette à tant d' accidents. Il est arrivé un grand accident. On répond de sa guérison, s' il ne survient point d' accident. Accident favorable. Heureux accident.

ACCIDENT

ACCIDENT en termes de Philosophie, signifie, Ce qui est dans un sujet, mais qui pourrait n' y pas être sans que le sujet fût détruit, comme la blancheur ou la noirceur dans une muraille, la rondeur ou quelque autre figure dans une table. La substance soutient les accidents.

En termes de Théologie, et en parlant Du saint sacrement de l' eucharistie, il se dit de La figure, de la couleur, de la saveur, etc., qui restent après la consécration. Tous les accidents qui étaient dans les espèces avant la consécration, subsistent encore après.

Accidents de terrain, Certains mouvements du sol, élévations ou abaissements de terrain dont on peut tirer parti, soit pour l' utilité, soit pour l' agrément.

En termes de Peinture, Accidents de lumière, Effets de lumière partiels que produit le soleil, dans un paysage, lorsque des nuages s' interposent entre cet astre et la terre. Cette locution s' emploie également en parlant Des intérieurs, lorsque, par une combinaison ingénieuse des ombres et des lumières, celles-ci se reproduisent dans certains endroits d' une manière inattendue, mais vraie, et indépendamment de la lumière générale. Il y a dans ce tableau des accidents de lumière fort piquants.

PAR ACCIDENT. loc. adv.

PAR ACCIDENT. loc. adv. Par cas fortuit, par hasard. C' est par accident que cela est arrivé. Cela ne s' est fait que par accident.

ACCIDENTÉ, ÉE. adj.

ACCIDENTÉ, ÉE. adj. Il se dit D' un terrain inégal, raboteux, d' aspects variés; et on l' emploie surtout en termes de Stratégie.

ACCIDENTEL, ELLE. adj.

ACCIDENTEL, ELLE. adj. Qui arrive par accident, par hasard. Cette circonstance est purement accidentelle.

En termes de Musiq., Lignes accidentelles, Lignes ou traits qu' on ajoute au-dessus ou au-dessous de la portée, pour y placer les notes qui excèdent son étendue.

ACCIDENTEL

ACCIDENTEL est aussi terme de Philosophie, et signifie, Qui n' est dans un sujet que par accident, et qui pourrait n' y être pas, sans que le sujet fût détruit. Telle ou telle couleur est accidentelle au papier.

ACCIDENTELLEMENT. adv.

ACCIDENTELLEMENT. adv. Par accident, par hasard. Il n' est qu' accidentellement impliqué dans cette affaire. Je ne suis ici qu' accidentellement.

Il se dit en Philosophie par opposition à Essentiellement. La blancheur, la rondeur, etc., ne sont qu' accidentellement dans les sujets où elles se trouvent.

ACCISE. s. f.

ACCISE. s. f. Nom d' une taxe qui se lève sur les boissons, et autres objets de consommation, en Angleterre et dans d' autres pays.

ACCLAMATION. s. f.

ACCLAMATION. s. f. Il se dit Des cris par lesquels un nombre plus ou moins grand de personnes marquent la joie qu' elles ont de quelque chose, ou la haute estime qu' elles ont pour quelqu' un. À son arrivée, il se fit une acclamation générale. Le sénat faisait des acclamations aux nouveaux empereurs. On fait des acclamations à la fin des conciles. Il fut reçu avec de grandes acclamations. De longues acclamations. Il fut salué par les acclamations de la multitude. Tout retentissait de leurs acclamations. Les acclamations des peuples. Les applaudissements et les acclamations.

PAR ACCLAMATION. loc. adv.

PAR ACCLAMATION. loc. adv. Manière dont une assemblée donne son suffrage, lorsqu' une personne est élue, une loi votée, une proposition adoptée, etc., tout d' une voix et sans qu' il soit besoin d' aller au scrutin. Il fut élu, nommé par acclamation. La loi passa, fut votée par acclamation. La proposition fut adoptée par acclamation.

ACCLIMATER. v. a.

ACCLIMATER. v. a. Accoutumer à la température et à l' influence d' un nouveau climat. Ce n' est qu' à force de soins qu' on acclimate dans le nord de l' Europe les races de brebis espagnoles. Il faut du temps pour acclimater une plante étrangère.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se faire à un nouveau climat. Les habitants de l' Europe s' acclimatent difficilement dans les Antilles. Cette plante a peine à s' acclimater dans nos provinces.

ACCLIMATÉ, ÉE. participe

ACCLIMATÉ, ÉE. participe

ACCOINTANCE. s. f.

ACCOINTANCE. s. f. Habitude, familiarité, communication. Il se dit surtout d' Une liaison entre deux personnes de sexe différent. Je ne veux point d' accointance avec lui. Il a eu accointance avec cette femme. Elle a eu des accointances avec lui. Il est familier.

ACCOINTER (S' ). v. pron.

ACCOINTER (S' ). v. pron. Se lier intimement, se familiariser avec quelqu' un. Il s' est accointé d' un homme de fort mauvaise compagnie. Il est familier.

ACCOINTÉ, ÉE. participe

ACCOINTÉ, ÉE. participe

ACCOLADE. s. f.

ACCOLADE. s. f. Embrassement. De grandes accolades. Donner l' accolade à un officie après l' avoir fait reconnaître. Accolade fraternelle.

Il se dit aussi d' Une des principales cérémonies anciennement observées dans la réception d' un chevalier, et qui consistait ordinairement à donner trois coups du plat de l' épée sur l' épaule ou sur le cou de celui qu' on armait chevalier, après quoi on l' embrassait. Donner, recevoir l' accolade.

ACCOLADE

ACCOLADE se dit en outre d' Une sorte de trait en forme de crochet brisé à son milieu [signe], qui sert, dans l' écriture et dans l' impression, à embrasser plusieurs objets, soit pour en former un tout, soit pour montrer ce qu' ils ont de commun ou d' analogue entre eux. L' accolade s' emploie souvent dans les comptes, dans la formation des tableaux, etc., et se place, suivant le besoin, horizontalement ou perpendiculairement. Réunir plusieurs articles, plusieurs colonnes par une accolade. On joint par une accolade les portées de toutes les différentes parties d' une pièce de musique.

En termes de Cuisine, Accolade de lapereaux, Deux lapereaux servis ensemble. On nous servit une accolade de lapereaux.

ACCOLER. v. a.

ACCOLER. v. a. Jeter les bras au cou de quelqu' un en signe d' affection. Il me vint accoler. On l' emploie aussi comme verbe réciproque. Ils s' accolèrent avec grande amitié. Il est familier et peu usité.

Accoler la cuisse, accoler la botte à quelqu' un, Lui embrasser la cuisse, la botte; ce qui était une marque de grande soumission et d' infériorité.

Accoler la vigne, La relever et la lier à l' échalas.

Fig., Accoler deux ou plusieurs articles dans un compte, Les réunir par une accolade; ou bien Comprendre sous une seule marque, sous une seule somme deux ou plusieurs articles de compte.

Fig. et fam., Accoler deux personnes, deux noms dans un même discours, Les y présenter, les y faire figurer à côté l' un de l' autre. Je ne suis point content de me voir accolé dans votre récit avec un tel.

ACCOLÉ, ÉE. participe

ACCOLÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et se dit, en termes de Blason, De deux choses attenantes et jointes ensemble. Les écus de France et de Navarre étaient ordinairement accolés.

ACCOMMODABLE. adj. des deux genres

ACCOMMODABLE. adj. des deux genres Qui se peut accommoder. Il ne se dit guère qu' en matière de différend et de querelle. Cette affaire, cette querelle est accommodable, n' est pas accommodable, n' est accommodable que par ce moyen-là.

ACCOMMODAGE. s. m.

ACCOMMODAGE. s. m. L' apprêt que les cuisiniers ou les rôtisseurs donnent aux viandes. Payer l' accommodage des viandes. Il faut tant pour l' accommodage.

Il se dit aussi Du travail de ceux qui arrangent les cheveux. Il donne tant pour l' accommodage de sa perruque. Ce perruquier prend tant pour l' accommodage d' un mois. Ce sens vieillit.

ACCOMMODANT, ANTE. adj.

ACCOMMODANT, ANTE. adj. Qui est complaisant, d' un commerce aisé, avec qui l' on peut traiter aisément. C' est un homme accommodant, d' un esprit fort accommodant. Une humeur, une personne accommodante. Ce marchand est fort accommodant.

ACCOMMODEMENT. s. m.

ACCOMMODEMENT. s. m. L' accord que l' on fait d' un différend, d' une querelle entre des personnes. Accommodement à l' amiable. Un mauvais accommodement vaut mieux qu' un bon procès. Faire un accommodement. S' entremettre d' accommodement, d' un accommodement. On lui propose un accommodement. Nous sommes en voie, en termes d' accommodement. Voilà un bon moyen d' accommodement. Travaillez à cet accommodement. Je les ai disposés, je les ai portés à cet accommodement. On traite un accommodement, d' un accommodement. Entendre à un accommodement. Il ne veut point d' accommodement. Il ne veut entendre à aucun accommodement. Il refuse tout accommodement. Il n' est pas éloigné d' un accommodement, d' entrer en accommodement. Rompre un accommodement.

Il se dit aussi Des moyens, des expédients qu' on trouve pour concilier les esprits, terminer les affaires. Il y aurait pour cette affaire un accommodement, s' ils étaient raisonnables. J' y ai trouvé un accommodement. Il est avec lui des accommodements.

C' est un homme d' accommodement, de facile accommodement, Il est aisé de s' entendre, de s' accorder avec lui.

ACCOMMODEMENT

ACCOMMODEMENT se dit quelquefois Des ajustements, arrangements, embellissements que l' on fait dans une maison pour la rendre plus agréable. Il faudra bien des accommodements dans cette maison. Je ne louerai point votre maison que vous n' y ayez fait tel et tel accommodement. Ce sens a vieilli.

ACCOMMODER. v. a.

ACCOMMODER. v. a. Donner, procurer de la commodité. Il lui faudrait cela pour l' accommoder. Cela ne m' accommode pas. Cette pièce de terre l' accommoderait bien, accommoderait fort son parc. Cette place l' accommoderait parfaitement.

Il signifie aussi, Ranger, agencer, ajuster, mettre dans un état convenable. Il a bien accommodé sa maison, son jardin, ce canal, cette allée, cette fontaine, etc. Vous avez bien accommodé votre cabinet. Accommoder le feu.

Accommoder ses affaires, Mettre ses affaires en meilleur état.

ACCOMMODER

ACCOMMODER signifie encore, Apprêter à manger. Que voulez-vous qu' on vous accommode pour votre dîner? Comment accommodera-t-on cette viande? à quelle sauce l' accommodera-t-on? Ce cuisinier accommode fort bien le poisson.

Il signifie aussi, Coiffer, arranger des cheveux. Accommoder des cheveux, une perruque. Accommoder quelqu' un.

Cet aubergiste, ce traiteur accommode bien ses hôtes, on est bien accommodé chez lui, On y est bien logé, bien traité, bien servi. Cette manière de parler a vieilli.

Ironiq. et fam., Il l' a bien accommodé; je l' accommoderai comme il faut, Il l' a maltraité; je le traiterai durement comme il le mérite. On dit dans le même sens, Accommoder quelqu' un de toutes pièces, l' accommoder d' importance.

Fam., Il est étrangement accommodé, se dit D' un homme qui est en mauvais état et en désordre. On dit de même: Vous voilà accommodé d' une étrange manière. Il est tout couvert de boue, le voilà bien accommodé. Qui l' a accommodé de la sorte?

ACCOMMODER

ACCOMMODER se dit encore en parlant Des affaires qu' on termine à l' amiable, et Des personnes que l' on met d' accord. Il faut accommoder cette affaire, ce différend, cette querelle. Ils étaient près de se battre, on les a accommodés. Dans cette acception, il est quelquefois employé comme verbe réciproque. S' ils ne s' accommodent pas, ils se ruineront en procès.

Il se dit aussi en parlant De certaines choses dont on convient, dont on traite ensemble dans le commerce de la vie. Vous avez un beau cheval, voulez-vous m' en accommoder? Je vous accommoderai de ma maison, si vous voulez l' acheter. On l' emploie également, dans ce sens, comme verbe réciproque. Vous avez un bois près de mon domaine, j' ai un pré qui tient au vôtre, nous nous accommoderons si vous voulez.

Accommoder son goût, son humeur, ses discours à, etc., Conformer son goût, son humeur, ses discours à, etc. Les courtisans savent accommoder leur goût, leur humeur, leurs discours à ce qui plaît au prince.

ACCOMMODER

ACCOMMODER avec le pronom personnel, signifie quelquefois, Prendre ses commodités, ses aises. Il entend bien à s' accommoder. Voyez comme il s' accommode.

Il signifie aussi, familièrement, Accommoder ses affaires. Il devient riche, il s' est accommodé. Je l' ai vu pauvre, mais il s' est bien accommodé. Ce sens vieillit.

Prov. et par raillerie, S' accommoder, s' accommoder comme il faut, Prendre trop de vin, en prendre jusqu' a l' excès. Quand il trouve de bon vin, il s' accommode comme il faut. Il fut l' autre jour en débauche, et s' accommoda d' importance.

ACCOMMODER

ACCOMMODER avec le pronom personnel, signifie encore, Se conformer, se prêter à quelque chose. Il faut s' accommoder à l' usage. S' accommoder au temps. Il n' est pas difficile, il est complaisant, il s' accommode à tout.

S' accommoder de tout, Être d' un facile accommodement, d' un commerce aisé dans toutes les choses de la vie. Il n' est point difficile, point délicat, il s' accommode de tout. On dit dans le sens contraire, Il ne s' accommode de rien.

S' accommoder d' une chose, S' en arranger, consentir à l' acheter, à la recevoir en échange. Donnez-moi pour l' argent que vous me devez, ce cheval, ce fusil, je m' en accommoderai.

S' accommoder d' une chose, signifie quelquefois, dans le langage familier, Se servir d' une chose, sans y avoir droit, comme si l' on en était le propriétaire. Il s' accommode de tout ce qu' il trouve sous sa main. On dit aussi, Je m' accommoderais bien de cela, en parlant D' une chose que l' on trouve à son goût, à sa convenance.

ACCOMMODÉ, ÉE. participe

ACCOMMODÉ, ÉE. participe Fam., Être peu accommodé des biens de la fortune, N' être pas riche, n' être pas à son aise.

Être mal accommodé, Être mal coiffé, mal frisé. Cette phrase vieillit.

ACCOMPAGNATEUR, TRICE. s.

ACCOMPAGNATEUR, TRICE. s. T. de Musiq. Celui, celle qui accompagne, avec la voix ou avec quelque instrument, la partie principale d' un morceau de musique, exécutée par une voix ou par un instrument. C' est un bon, un savant accompagnateur.

ACCOMPAGNEMENT. s. m.

ACCOMPAGNEMENT. s. m. Action d' accompagner dans certaines cérémonies. On porta ce souverain au tombeau de ses ancêtres, et plusieurs princes furent désignés pour l' accompagnement du corps. Le maréchal de France qui était nommé pour l' accompagnement de l' ambassadeur, etc.

ACCOMPAGNEMENT

ACCOMPAGNEMENT en termes de Musique, se dit Des mélodies ou parties secondaires qui servent à accompagner la mélodie principale ou sujet d' un morceau de musique, exécuté par une voix ou par un instrument. L' accompagnement soutient la voix. Accompagnement de flûte, de violon. Sonate pour le piano avec accompagnement de basse, de violon et d' alto. Accompagnement obligé. Cet accompagnement est bien écrit, est brillant, trop chargé, sans effet, insignifiant. Cet accompagnement est trop bruyant, il ne laisse pas entendre le chant. Ces accompagnements sont faits avec esprit, avec art, sont d' une riche facture, sont d' une grande pauvreté.

Accompagnement de quatuor, c' est-à-dire, Des seuls instruments à cordes, violons, altos, basses et contre-basses. Accompagnement d' harmonie, c' est-à-dire, Des seuls instruments à vent. Accompagnement à grand orchestre, c' est-à-dire, Auquel concourent tous les instruments.

ACCOMPAGNEMENT

ACCOMPAGNEMENT se dit aussi de Ce qu' on regarde comme un accessoire nécessaire de certaines choses, soit pour la commodité, soit pour l' ornement. Cette chambre à coucher est belle; mais elle manque des accompagnements nécessaires. La figure principale de ce tableau aurait besoin de quelques accompagnements.

Il se dit particulièrement, en termes de Blason, de Tout ce qui est hors de l' écu, comme les supports, le cimier, les lambrequins, etc. Porter des armoiries sans aucun accompagnement.

ACCOMPAGNER. v. a.

ACCOMPAGNER. v. a. Aller de compagnie avec quelqu' un. Je vous accompagnerai jusque-là. Il m' accompagna dans ce voyage.

Fig., Le bonheur, la fortune l' accompagne, Il est heureux. On dit de même, Le malheur l' accompagne.

ACCOMPAGNER

ACCOMPAGNER signifie aussi, Suivre par honneur. La plus grande partie de la noblesse accompagnait le gouverneur de la province. Ce prince est toujours accompagné d' une suite nombreuse. Tous ceux qui se trouvèrent là accompagnèrent le saint sacrement.

Il signifie encore, Conduire en cérémonie. C' est lui qui a la charge d' accompagner l' ambassadeur à l' audience.

Il signifie de même, Reconduire par honneur une personne dont on a reçu visite. Quand il s en alla, on l' accompagna jusqu' à sa voiture.

Il signifie également, Escorter. Je vous donnerai des gens pour vous accompagner. Il se fait toujours bien accompagner, il ne sort que bien accompagné, parce qu' il a des ennemis.

ACCOMPAGNER

ACCOMPAGNER signifie aussi, Assortir, convenir à; et alors il ne s' emploie guère qu' avec l' adverbe Bien. Cette garniture accompagne bien la robe. Cette tapisserie accompagne bien vos meubles. Ces pavillons accompagnent bien le corps de logis. Sa coiffure accompagne bien son visage. La flûte accompagne bien la voix.

Accompagner une chose d' une autre, Joindre, ajouter une chose à une autre. Il accompagna son présent d' une lettre fort polie. Il accompagna ses remontrances de menaces. Tout ce qu' il disait, il l' accompagnait d' un geste, d' une action qui marquait bien, etc. Tout ce qu' il fait, tout ce qu' il dit, il l' accompagne de tant de grâce, etc.

ACCOMPAGNER

ACCOMPAGNER en termes de Musique, signifie, Jouer sur un ou plusieurs instruments, ou chanter, les parties accessoires d' une pièce de musique, pendant qu' une ou plusieurs voix chantent, ou qu' un ou plusieurs instruments jouent la partie principale ou sujet. Si vous voulez chanter, je vous accompagnerai avec le violon, avec le piano, sur le piano. Il chante bien, et s' accompagne lui-même avec la guitare. En ce sens, il s' emploie absolument. Accompagner avec le piano, avec la harpe, etc. Il accompagne bien. Il accompagne mal. Il accompagne à livre ouvert. Il s' emploie également avec le pronom personnel, en parlant De celui ou de celle qui chante. S' accompagner avec le violon, avec la guitare, etc.

ACCOMPAGNER

ACCOMPAGNER avec le pronom personnel, signifie aussi, Mener quelques gens avec soi pour quelque dessein; et il se prend le plus souvent en mauvaise part. Il s' accompagne toujours de méchants garnements. Il s' accompagna de gens de main pour faire ce coup. Ce sens vieillit.

ACCOMPAGNÉ, ÉE. participe

ACCOMPAGNÉ, ÉE. participe

ACCOMPLIR. v. a.

ACCOMPLIR. v. a. Achever entièrement. Accomplir le temps de son apprentissage, de son noviciat, de son bannissement.

Il signifie aussi, Effectuer, mettre à exécution, réaliser complétement. Accomplir sa promesse. Accomplir son voeu. Accomplir un dessein. Accomplir un traité. Accomplir un mariage qui avait été résolu. J' espère que Dieu accomplira vos désirs. JÉSUS-CHRIST a accompli les prophéties.

Accomplir la loi, Faire ce que la loi exige. Accomplir ses obligations, Satisfaire à ses engagements, remplir ses devoirs.

ACCOMPLIR

ACCOMPLIR est aussi pronominal, et signifie, S' effectuer, s' exécuter, se réaliser complétement. Le traité qu' ils avaient fait n' a pu s' accomplir. Si ce mariage s' accomplit. Si vos désirs s' accomplissent. Que vos voeux et les nôtres s' accomplissent! Cela arriva de la sorte, afin que l' Écriture s' accomplît. Toutes les prophéties s' accomplirent.

ACCOMPLI, IE. participe

ACCOMPLI, IE. participe Son temps est accompli. Il a trente ans accomplis.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui est parfait en son genre. C' est un homme accompli, accompli en tout point. Un courtisan accompli. Une beauté accomplie. Un ouvrage accompli.

ACCOMPLISSEMENT. s. m.

ACCOMPLISSEMENT. s. m. Achèvement, exécution entière, réalisation complète. L' accomplissement d' un dessein, d' un ouvrage. L' accomplissement d' une promesse, d' un voeu, d' un serment. L' accomplissement d' un traité. L' accomplissement de nos voeux, de nos désirs, de nos espérances. L' accomplissement des prophéties.

ACCON. s. m.

ACCON. s. m. T. de Marine. Bateau à fond plat qui cale fort peu d' eau, et qui sert principalement, dans les Antilles, au chargement des navires de commerce.

ACCOQUINANT, ACCOQUINER

ACCOQUINANT, ACCOQUINER Voyez ACOQUINANT, ACOQUINER.

ACCORD. s. m.

ACCORD. s. m. Convention, accommodement que l' on fait pour terminer un différend. Faire un accord. Passer un accord. Je me tiens à l' accord qui a été fait.

Il se dit au pluriel pour signifier, Les conventions préliminaires d' un mariage. On a terminé, signé les accords. Ce sens vieillit.

ACCORD

ACCORD signifie aussi, Consentement mutuel, union d' esprit, conformité de volontés, de sentiments, etc. Ils ont toujours vécu dans une grande liaison, dans un accord parfait. L' accord qui régnait entre eux.

Il s' emploie, en ce sens, avec la préposition De. Mettre des gens d' accord. Ils sont d' accord. Ils en sont convenus d' un commun accord. Ils en sont tombés d' accord. J' en demeure d' accord.

Par ellipse, on dit absolument, D' accord, J' y consens, j' en conviens.

Fam., Être de tous bons accords, Être d' une humeur aisée, et consentir à tout ce que les autres veulent. Cette manière de parler a vieilli.

ACCORD

ACCORD signifie aussi, Convenance, proportion, juste rapport de plusieurs choses ensemble. Il y a un merveilleux accord entre toutes les parties de l' univers, entre les parties du corps humain. Il faut de l' accord entre les gestes et les paroles. L' accord des voix et des instruments. Il n' y a point d' accord entre vos actions et les principes que vous professez.

Il se dit, particulièrement, de L' ensemble avec lequel deux ou plusieurs personnes exécutent certains mouvements. Il y a beaucoup d' accord, il n' y a point d' accord dans leurs mouvements. Vous ne ramez point d' accord.

Il exprime, en Peinture, Le bon effet qui résulte de l' harmonie des couleurs et de celle des lumières et des ombres. Il y a un bel accord dans ce tableau. Ce tableau manque d' accord.

ACCORD

ACCORD en Musique, signifie, L' union de plusieurs sons entendus à la fois, et formant harmonie. Bel accord. Accord parfait. Accords consonnants. Accords dissonants. Il y a de beaux accords dans cette pièce de musique. Frapper un accord. Les accords dissonants font un bon effet, quand ils sont bien préparés et bien sauvés.

Poétiq., Les accords de la lyre, Les vers, la poésie, et principalement La poésie lyrique. On dit de même, De doux accords, de sublimes accords, etc.

ACCORD

ACCORD se dit aussi de L' état d' un instrument de musique dont les cordes sont montées juste au ton où elles doivent être. Ce violon est d' accord, n' est pas d' accord. Mettez votre violon d' accord. Cette harpe ne tient pas l' accord, Les cordes de cette harpe ne demeurent pas au ton où on les a mises.

ACCORD

ACCORD en termes de Grammaire, se dit Du rapport des mots entre eux, exprimé par le genre et le nombre, et aussi par le cas dans certaines langues. L' accord de l' adjectif avec le substantif. L' accord du verbe avec son sujet ou nominatif. La syntaxe d' accord.

ACCORDABLE. adj. des deux genres

ACCORDABLE. adj. des deux genres Qui peut s' accorder, qu' on peut accorder. Il se prend dans les différentes acceptions du verbe Accorder. Cette grâce est accordable. Ce vieux piano n' est plus accordable. Ces plaideurs ne sont pas accordables.

ACCORDAILLES. s. f. pl.

ACCORDAILLES. s. f. pl. Réunion qui se fait pour signer les articles ou le contrat d' un mariage. Il se trouva peu de parents aux accordailles. Il est populaire.

ACCORDANT, ANTE. adj.

ACCORDANT, ANTE. adj. T. de Musiq. Qui s' accorde bien. Ut et sol sont des tons accordants entre eux. Ut et si ne sont pas des tons accordants entre eux; ils sont discordants.

ACCORDÉ. s. m.

ACCORDÉ. s. m. ACCORDÉE. s. f. Celui et celle qui sont réciproquement engagés pour le mariage par des articles signés de part et d' autre. Où est l' accordé? Voici l' accordée. Les accordés seront mariés dans peu de jours.

ACCORDER. v. a.

ACCORDER. v. a. Mettre d' accord, remettre en bonne intelligence. Accorder les esprits. Accorder les coeurs. Ces deux hommes étaient en procès, en querelle, on vient de les accorder.

ACCORDER

ACCORDER en parlant De doctrine, d' opinions, de lois, etc., signifie, Concilier, ôter l' apparence de contrariété, de contradiction. Accorder les Écritures. Il n' est pas facile d' accorder ces deux textes, ces deux passages. Comment accorder toutes ces lois?

ACCORDER

ACCORDER en Grammaire, signifie, Mettre entre les mots d' une même phrase l' ordre et la concordance que prescrit la syntaxe. Suivant les règles de la grammaire, il faut accorder l' adjectif avec son substantif en genre et en nombre, et, quand les langues ont des cas, les accorder aussi en cas. On dit plus ordinairement, Faire accorder: voyez plus bas.

En Musiq., Accorder sa voix avec un instrument, Chanter de manière que la voix et l' instrument fassent des accords agréables et réguliers. Elle accordait parfaitement sa voix avec le piano. Cette phrase a vieilli.

Accorder un violon, une basse, une harpe, un piano, etc., En mettre les cordes juste au ton où elles doivent être entre elles. Ce musicien a été longtemps à accorder son violon.

Accorder des instruments les uns avec les autres, Les mettre tous au même ton. Accorder des violons et des basses au ton du piano.

Prov. et fig., Accordez vos flûtes, Convenez de ce que vous voulez faire, convenez des moyens de faire réussir votre dessein.

ACCORDER

ACCORDER signifie aussi, Octroyer, concéder. Accorder un privilége, une grâce, une faveur. Le pape accorda tant d' années d' indulgence pour, etc. Dieu ne lui a pas accordé de vivre assez longtemps pour voir ses enfants établis. Je lui accorde tout ce qu' il demande.

Accorder une demande, En accorder l' objet.

Accorder une fille en mariage, La promettre verbalement ou par écrit à celui qui la demande pour l' épouser.

Accorder du temps à un débiteur, Consentir à retarder l' époque où il doit s' acquitter.

ACCORDER

ACCORDER signifie aussi, Reconnaître pour vrai, demeurer d' accord d' une chose. Je vous accorde cette proposition. C' est une vérité de fait qu' il faut que vous m' accordiez. J' accorde qu' il a eu raison de refuser; mais il ne devait pas accompagner son refus de duretés.

ACCORDER

ACCORDER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Être d' accord, d' intelligence, de concert. Nous tâcherons de nous accorder. Accordez-vous avec vous-même. Je m' accorde avec vous en ce point, sur ce point. Ils s' accordent tous pour me tromper, pour me perdre.

Il se dit aussi en parlant De la conformité des esprits, des caractères, des humeurs. Ils sont de même humeur, ils s' accorderont bien ensemble. Ces deux esprits n' auront pas de peine à s' accorder. Ils ne pourront jamais s' accorder, leurs caractères sont trop différents.

Prov., Ces gens s' accordent comme chiens et chats, Ils ne peuvent s' accorder, ils ne sauraient vivre ensemble.

Il se dit aussi, généralement, De toutes les choses qui ont entre elles de la convenance, de la ressemblance, de la conformité, du rapport, en quelque manière que ce soit. Ces voix s' accordent parfaitement. Ces deux couleurs s' accordent bien. Ce que vous me dîtes aujourd' hui ne s' accorde pas avec ce que vous me dîtes hier. Ces deux passages ne s' accordent pas. Le verbe s' accorde, doit s' accorder en nombre et en personne avec son sujet. On dit avec ellipse du pronom, Faire accorder. Il faut faire accorder le verbe avec son sujet.

ACCORDÉ, ÉE. participe.

ACCORDEUR. s. m.

ACCORDEUR. s. m. Celui qui fait métier d' accorder certains instruments de musique. Accorder d' orgues, de pianos. Faire venir l' accordeur.

ACCORDOIR. s. m.

ACCORDOIR. s. m. Sorte d' outil qui sert à accorder certains instruments de musique.

ACCORE. s. m.

ACCORE. s. m. T. de Marine. Pièce de bois qu' on dresse presque verticalement, pour étayer un objet, pour le maintenir en place. Les accores qui soutiennent un navire échoué ou sur le chantier.

ACCORER. v. a.

ACCORER. v. a. T. de Marine. Étayer, soutenir avec des accores un objet quelconque. Accorer un navire échoué.

ACCORÉ, ÉE. participe

ACCORÉ, ÉE. participe

ACCORT, ORTE. adj.

ACCORT, ORTE. adj. Qui est complaisant, qui s' accommode à l' humeur des autres. Cet homme est très-accort, est d' une humeur accorte.

ACCORTISE. s. f.

ACCORTISE. s. f. Humeur complaisante, accommodante. Il est familier.

ACCOSTABLE. adj. des deux genres

ACCOSTABLE. adj. des deux genres Qui est facile à aborder, qu' on peut aborder. C' est un homme peu accostable. Il est devenu plus accostable. Cet homme est si souvent de mauvaise humeur, qu' il n' est pas accostable. Il est familier et peu usité.

ACCOSTER. v. a.

ACCOSTER. v. a. Aborder quelqu' un qu' on rencontre, pour lui parler. Il me vint accoster. Il m' accosta lorsque je n' y pensais pas. Il est familier.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et se construit avec la préposition De, pour signifier, Hanter, fréquenter quelqu' un, avoir habitude avec quelqu' un. Je ne sais de quelles gens vous vous accostez. Il s' accosta d' un mauvais garnement. Il est familier, et ne se dit guère qu' en mauvaise part.

ACCOSTER

ACCOSTER en termes de Marine, se dit D' un bâtiment, d' une embarcation qui vient se placer le long et à côté d' un objet. Accoster un vaisseau. Accoster un quai. On leur cria d' accoster.

ACCOSTÉ, ÉE. participe

ACCOSTÉ, ÉE. participe

ACCOTER. v. a.

ACCOTER. v. a. Appuyer de côté. Accoter sa tête. Il faut accoter ce coquemar, de peur qu' il ne tombe.

Il s' emploie avec le pronom personnel. S' accoter sur une chaise, contre une chaise. S' accoter contre une muraille. Il est familier et peu usité.

ACCOTÉ, ÉE. participe

ACCOTÉ, ÉE. participe

ACCOTOIR. s. m.

ACCOTOIR. s. m. Ce qui sert à s' appuyer de côté, ce qui est fait pour qu' on s' y accote. Les accotoirs d' un carrosse, d' un fauteuil, d' un confessionnal. Cela vous servira d' accotoir.

ACCOUCHÉE. s. f.

ACCOUCHÉE. s. f. Femme qui vient de mettre un enfant au monde. Aller voir une accouchée. Quand l' accouchée relèvera-t-elle?

Elle est parée comme une accouchée, se dit D' une femme qui est fort parée dans son lit.

Prov., Le caquet de l' accouchée, La conversation, ordinairement frivole, qui se fait dans les visites qu' on rend aux femmes en couche.

ACCOUCHEMENT. s. m.

ACCOUCHEMENT. s. m. Enfantement, action d' accoucher. Heureux accouchement. Accouchement difficile, pénible, laborieux. Douloureux accouchement.

Il se dit aussi de L' action d' aider une femme à accoucher. Faire un accouchement. Ce chirurgien connaît bien la bonne méthode des accouchements. Faire un cours d' accouchements.

ACCOUCHER. v. n.

ACCOUCHER. v. n. Enfanter. Accoucher heureusement. Elle est accouchée d' un enfant mâle, d' un garçon, d' une fille, de deux jumeaux. Quand accouchera-t-elle? Elle est accouchée. Quand elle fut accouchée. Elle est accouchée en tel endroit. Je suis bien aise que vous soyez accouchée. Accoucher à terme, avant terme. Accoucher d' un enfant mort. J' ai accouché avec de cruelles douleurs. Elle a accouché très-courageusement.

ACCOUCHER

ACCOUCHER se dit figurément en parlant De l' esprit et des conceptions de l' esprit. J' ai eu bien de la peine à accoucher de cet ouvrage. Accoucher d' un projet, d' un dessein, d' une idée. Socrate disait qu' il faisait l' office de sage-femme, qu' il faisait accoucher les esprits.

ACCOUCHER

ACCOUCHER est aussi actif, et signifie, Aider une femme à accoucher. C' est ce chirurgien, c' est cette sage-femme qui a accouché ma belle-soeur. Il ou elle accouche bien.

ACCOUCHÉ, ÉE. participe

ACCOUCHÉ, ÉE. participe

ACCOUCHEUR, EUSE. s.

ACCOUCHEUR, EUSE. s. Celui, celle dont la profession est de faire des accouchements. Bon accoucheur. Il est l' accoucheur de cette dame. Habile accoucheuse. Au lieu d' Accoucheuse, on dit plus communément, Sage-femme.

ACCOUDER (S' ). v. pron.

ACCOUDER (S' ). v. pron. S' appuyer du coude. S' accouder sur la table. S' accouder sur une balustrade.

ACCOUDÉ, ÉE. participe

ACCOUDÉ, ÉE. participe Il était accoudé sur son chevet. Un homme accoudé sur son cheval.

ACCOUDOIR. s. m.

ACCOUDOIR. s. m. Ce qui est fait pour qu' on s' y accoude. Avoir un accoudoir sous le bras. L' accoudoir d' un prie-Dieu. Avoir les bras sur un accoudoir.

ACCOUPLE. s. f.

ACCOUPLE. s. f. T. de Vénerie. Lien avec lequel on attache les chiens ensemble.

ACCOUPLEMENT. s. m.

ACCOUPLEMENT. s. m. Assemblage par couples. Il se dit principalement en parlant Des animaux. Accouplement de boeufs pour la charrue.

En Archit., Accouplement de colonnes, Arrangement de colonnes disposées deux à deux; ce qui produit alternativement un petit et un grand entre-colonnement, comme au péristyle du Louvre.

ACCOUPLEMENT

ACCOUPLEMENT signifie aussi, La conjonction du mâle et de la femelle pour la génération; et il ne se dit proprement que Des animaux. L' accouplement d' un chien et d' une chienne. Le mulet vient de l' accouplement d' un âne et d' une jument.

ACCOUPLER. v. a.

ACCOUPLER. v. a. Joindre deux choses ensemble. Ces deux personnes sont mal accouplées. Vous accouplez deux mots qui vont mal ensemble. Ce serait vouloir accoupler le loup et la brebis.

Accoupler des boeufs, Les mettre ensemble sous le joug.

Accoupler du linge, accoupler des serviettes, En faire des paquets, en attacher plusieurs ensemble pour les mettre à la lessive.

Au Trictrac, Accoupler ses dames, Les mettre deux à deux sur les flèches.

ACCOUPLER

ACCOUPLER en parlant De quelques animaux, signifie, Apparier ensemble le mâle et la femelle pour qu' ils fassent des petits. Accoupler des pigeons, des tourterelles, des serins.

Il se dit également, avec le pronom personnel, Des animaux qui s' unissent pour la génération. Ces deux serins, ces deux pigeons s' accouplent.

ACCOUPLÉ, ÉE. participe

ACCOUPLÉ, ÉE. participe Le mâle et la femelle sont accouplés.

En Archit., Colonnes accouplées, Colonnes disposées deux à deux. Voyez ACCOUPLEMENT.

ACCOURCIR. v. a.

ACCOURCIR. v. a. Rendre plus court, retrancher de la longueur. Accourcir une robe, un manteau. Accourcir un bâton. Accourcir d' un doigt, d' un pied. Accourcir un ouvrage, une scène, un discours. Si cela est trop long, il faut l' accourcir.

Accourcir son chemin, Prendre quelque route de traverse qui rende le chemin plus court. Si vous allez par là, vous accourcirez votre chemin. On le dit également De la traverse même. La chaussée qu' on a faite en tel endroit accourcit le chemin d' une grande lieue. Absolument, Prenez le bois, vous accourcirez.

ACCOURCIR

ACCOURCIR s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus court. Les jours commençaient alors à s' accourcir. Cette robe s' est accourcie au blanchissage.

ACCOURCI, IE. participe

ACCOURCI, IE. participe

ACCOURCISSEMENT. s. m.

ACCOURCISSEMENT. s. m. Diminution d' étendue ou de durée. Il n' est guère usité qu' en parlant D' un chemin et des jours. Cette allée de traverse sert beaucoup à l' accourcissement du chemin. L' accourcissement des jours est déjà très-sensible dans le mois de septembre.

ACCOURIR. v. n.

ACCOURIR. v. n. (Il se conjugue comme Courir, excepté qu' il reçoit également l' un ou l' autre des verbes auxiliaires: J' ai accouru, Je suis accouru.) Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose nous attire, nous appelle. Accourir en diligence, en grande hâte. Accourir au besoin. Accourir en foule. Il est accouru au bruit. Je suis accouru pour la fête, etc. Ses amis ont accouru pour le féliciter de son succès. Dès qu' on sut qu' il y avait un spectacle en tel endroit, la foule y accourut. On y accourut de tous côtés. Accourir au secours de quelqu' un, à l' aide de quelqu' un. Il accourut à moi. Vous m' appelez, j' accours.

ACCOURU, UE. participe

ACCOURU, UE. participe

ACCOUTREMENT. s. m.

ACCOUTREMENT. s. m. Habillement. Il avait ses beaux accoutrements. Il est vieux en ce sens. On le prend plus ordinairement en mauvaise part. Accoutrement ridicule.

ACCOUTRER. v. a.

ACCOUTRER. v. a. Parer d' habits. En ce sens, il est vieux. On ne le dit guère que dans le langage familier, et par une sorte de moquerie. On l' a plaisamment accoutré. Vous voilà bien accoutré.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Elle s' est accoutrée d' une manière bien ridicule.

Prov. et fig., Cet homme est bien accoutré, accoutré de toutes pièces, Il a été fort maltraité, ou L' on a dit beaucoup de mal de lui.

ACCOUTRÉ, ÉE. participe

ACCOUTRÉ, ÉE. participe

ACCOUTUMANCE. s. f.

ACCOUTUMANCE. s. f. Habitude, coutume que l' on prend de faire ou de souffrir quelque chose. Mauvaise accoutumance. L' accoutumance rend tout facile et familier. Il est vieux.

ACCOUTUMER. v. a.

ACCOUTUMER. v. a. Faire prendre une coutume, une habitude. Accoutumer quelqu' un à quelque chose. Je l' ai accoutumé à faire telle chose. Il avait peine à travailler, mais on l' y a accoutumé. Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin.

Il se joint avec le pronom personnel et signifie, Contracter une habitude. Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m' accoutume au froid, au chaud, etc. Il s' est accoutumé à la fatigue. On s' accoutume à tout.

Il est aussi neutre, et alors il signifie, Avoir coutume. Il avait accoutumé d' aller, de faire, etc. Faites comme vous avez accoutumé.

Il se dit quelquefois Des choses inanimées. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L' automne n' a pas accoutumé d' être si pluvieux.

ACCOUTUMÉ, ÉE. participe

ACCOUTUMÉ, ÉE. participe Accoutumé à la fatigue. À sa manière accoutumée. Tout rentra dans l' ordre accoutumé.

À L' ACCOUTUMÉE. loc. adv.

À L' ACCOUTUMÉE. loc. adv. À l' ordinaire, comme on a accoutumé. Il en a usé à l' accoutumée. Il est familier.

ACCRÉDITER. v. a.

ACCRÉDITER. v. a. Mettre en crédit, en réputation. Sa bonne foi l' eut bientôt accrédité parmi les marchands. L' exactitude à payer est ce qui accrédite le plus les commerçants. Sa bonne conduite l' a fort accrédité dans sa compagnie.

Accréditer un ministre auprès d' une cour étrangère, L' y faire reconnaître.

ACCRÉDITER

ACCRÉDITER se dit au figuré en parlant De certaines choses, et signifie, Donner cours, autoriser, rendre plus vraisemblable. Accréditer une nouvelle, un bruit, une calomnie.

Il s' emploie avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ce marchand commence à s' accréditer. Cette nouvelle ne s' accrédite pas.

ACCRÉDITÉ, ÉE. participe

ACCRÉDITÉ, ÉE. participe Un marchand bien accrédité. Il est accrédité par sa cour.

ACCROC. s. m.

ACCROC. s. m. (On ne prononce pas le C.) Déchirure que fait ce qui accroche. Il y a un grand accroc, un vilain accroc à votre robe, à votre manteau. Qu' est-ce qui a fait cet accroc à votre habit?

Il se dit figurément et familièrement d' Une difficulté, d' un embarras qui apporte du retard dans une affaire. Il est survenu un accroc qui retarde leur accommodement. Il y a un accroc dans cette affaire. Je ne prévoyais pas tous ces accrocs.

ACCROCHEMENT. s. m.

ACCROCHEMENT. s. m. Action d' accrocher. L' accrochement de deux voitures. Il est peu usité.

ACCROCHER. v. a.

ACCROCHER. v. a. Attacher, suspendre quelque chose à un clou, à un crochet. Accrocher une gravure. Accrocher sa montre.

Il signifie aussi, Arrêter en perçant, en déchirant. Prenez garde que l' on n' accroche votre habit. Je demeurai accrochée par ma robe.

En termes de Marine, Accrocher un vaisseau, Jeter des grappins et des crocs d' un vaisseau à un autre, pour venir à l' abordage. Il accrocha l' amiral des ennemis.

ACCROCHER

ACCROCHER se dit aussi D' une voiture qui, passant trop près d' une autre, la heurte ou l' arrête avec l' extrémité de son moyeu. Prenez garde à cette grosse charrette, elle accrochera votre voiture. On l' emploie quelquefois absolument. Ce cocher est maladroit, il accroche souvent.

ACCROCHER

ACCROCHER signifie figurément et familièrement, Retarder, arrêter. On a accroché cette affaire. Cette négociation est accrochée. Ce procès est accroché depuis longtemps.

Il signifie aussi, figurément et familière ment, Attirer à soi, gagner, obtenir quelque chose. Cette fille aura bien de la peine à accrocher un mari. À force de sollicitations, il a accroché une bonne place.

ACCROCHER

ACCROCHER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Être retenu par quelque chose de crochu ou de pointu, ou S' attacher, s' arrêter à quelque chose que ce soit. Sa robe s' accrocha à des ronces. Les semences du grateron s' accrochent aux vêtements. Les deux vaisseaux s' accrochèrent l' un l' autre. Les deux voitures se sont accrochées. Quand on se noie, on s' accroche où l' on peut.

Fig. et fam., S' accrocher à tout, s' accrocher à ce qu' on peut, Employer toutes ses ressources, ses dernières ressources pour se sauver, pour se tirer d' affaire.

Fig. et fam., S' accrocher à quelqu' un, S' attacher à la fortune de quelqu' un, pour en être secouru dans le mauvais état de ses affaires. Il ne savait où donner de la tête, il s' est accroché à ce grand seigneur. On dit de même, Ne savoir où s' accrocher.

ACCROCHÉ, ÉE. participe

ACCROCHÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Cet homme est accroché à moi, se dit D' un importun dont on ne peut se débarrasser.

ACCROIRE. v. a.

ACCROIRE. v. a. Il n' est usité qu' à l' infinitif avec le verbe Faire; et il signifie, Faire croire ce qui n' est pas. Vous voudriez nous faire accroire que, etc. Vous voudriez nous en faire accroire. Ce n' est pas un homme à qui l' on puisse en faire accroire.

S' en faire accroire, Présumer trop de soi-même, tirer vanité d' un mérite qu' on n' a pas, pour imposer aux autres. Depuis qu' il a cette place, il est devenu glorieux, il s' en fait accroire. Il a quelque mérite, mais il s' en fait accroire.

ACCROISSEMENT. s. m.

ACCROISSEMENT. s. m. Augmentation, agrandissement. Grand accroissement. Accroissement notable, considérable, soudain. L' accroissement des rivières. L' accroissement du corps humain, d' une plante, etc. L' accroissement d' un État. Accroissement de biens, d' honneurs, de fortune, etc. L' accroissement de la religion chrétienne dans les Indes.

ACCROISSEMENT

ACCROISSEMENT signifie aussi, Le droit par lequel une chose, une valeur, un fonds territorial accroît au profit du possesseur. Cela lui est venu par droit d' accroissement. Un accroissement à la tontine. Les terres que l' atterrissement ajoute à un rivage, à une île, appartiennent au propriétaire par droit d' accroissement.

ACCROÎTRE. v. a.

ACCROÎTRE. v. a. Augmenter, rendre plus grand, plus étendu. Accroître son bien son revenu. Accroître un parc, un jardin l' accroître de beaucoup, de la moitié. Accroître sa puissance, sa gloire, sa réputation son autorité.

ACCROÎTRE

ACCROÎTRE est aussi verbe neutre, et signifie, Aller en augmentant, devenir plus grand. Son bien, son revenu accroît tous les jours.

Il se dit, en termes de Droit, D' une chose qui revient au profit de quelqu' un par la mort ou par l' absence d' une autre personne ou par quelque autre événement. Entre colégataires, la portion de l' un accroît à l' autre. Parmi les chanoines, la part des absents a croit aux présents. On dit à peu près dans le même sens, Cette portion de terre est accrue à son champ, à son héritage par alluvion, par atterrissement.

ACCROÎTRE

ACCROÎTRE s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette ville s' est fort accrue par son commerce. Sa fortune, son bien s' accroît tous les jours. Il avait une propriété assez bornée, il s' est accru.

ACCRU, UE. participe

ACCRU, UE. participe

ACCROUPIR (S' ). v. pron.

ACCROUPIR (S' ). v. pron. Se tenir dans une posture où, la plante des pieds posant à terre, le derrière touche presque aux talons. S' accroupir auprès du feu. Les nègres s' accroupissent pour manger.

ACCROUPI, IE. participe

ACCROUPI, IE. participe

ACCROUPISSEMENT. s. m.

ACCROUPISSEMENT. s. m. État d' une personne accroupie.

ACCRUE. s. f.

ACCRUE. s. f. T. de Droit. Augmentation que reçoit un terrain par la retraite insensible des eaux ou par atterrissement.

Accrue de bois, Augmentation de l' étendue d' un bois, qui se fait naturellement, sans qu' on ait planté ni semé.

ACCUEIL. s. m.

ACCUEIL. s. m. Traitement, réception que l' on fait à quelqu' un qui arrive, à une personne par qui l' on est abordé. Bon accueil. Mauvais accueil. Accueil froid. Accueil civil, favorable, obligeant, gracieux. Faire un bon, un mauvais accueil. Faire bon accueil, mauvais accueil. Avoir l' accueil bienveillant.

Absol., Faire accueil, se prend toujours en bonne part, et signifie, Faire une réception civile et honnête. Ce prince fait accueil à tous ceux qui vont chez lui.

ACCUEILLIR. v. a.

ACCUEILLIR. v. a. (Il se conjugue comme Cueillir.) Recevoir quelqu' un qui vient à nous, qui se présente chez nous. Il nous a accueillis de la manière du monde la plus honnête. Il nous accueillit très-froidement.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant Des choses. Il accueillit fort mal cette proposition, cette demande.

Il se dit aussi, figurément, De tous les accidents fâcheux qui arrivent à quelqu' un. La tempête, le vent les accueillit. Ils furent accueillis de l' orage. Le détachement, en approchant du bois, fut accueilli par une décharge de coups de fusil. La misère, la pauvreté, tous les malheurs du monde l' ont accueilli. Dans cette dernière phrase, on dit plus ordinairement, Assailli.

ACCUEILLI, IE. participe

ACCUEILLI, IE. participe

ACCUL. s. m.

ACCUL. s. m. (On prononce l' L.) Lieu qui n' a point d' issue, où l' on est acculé. Ceux qui poursuivaient les voleurs, les poussèrent dans un accul, où on les prit.

Il se dit, particulièrement, Du fond du terrier où les chiens poussent les renards, les blaireaux et autres animaux qui se terrent. Quand on voit que le renard est à l' accul. Avant que de lâcher les bassets, il faut savoir où sont les acculs.

ACCUL

ACCUL se dit, en termes de Marine, d' Une petite anse, d' une espèce de crique trop petite pour de grands bâtiments.

Il se dit, en termes d' Artillerie, Des piquets qu' on enfonce en terre pour empêcher le recul du canon.

ACCULER. v. a.

ACCULER. v. a. Pousser quelqu' un, et le réduire dans un coin, dans un endroit où il ne puisse plus reculer. Il le poursuivit l' épée à la main, et l' accula contre la muraille. Notre armée avait acculé celle des ennemis contre la montagne.

Il se dit aussi en parlant Des sangliers, des loups, des renards et autres bêtes. Les chiens avaient acculé le sanglier, le loup, le renard. Le blaireau était acculé dans son terrier.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se ranger, se retirer dans un coin, contre une muraille, pour se défendre, et pour n' être pas pris par derrière. Se voyant poursuivi par quatre hommes, il s' accula contre la muraille, et se défendit long-temps.

En termes de Manége, Le cheval s' accule, Il ne va pas assez en avant à chacune des voltes.

ACCULÉ, ÉE. participe

ACCULÉ, ÉE. participe

ACCUMULATEUR, TRICE. s.

ACCUMULATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accumule. Un grand accumulateur d' écus, de vivres, etc. Il est peu usité.

ACCUMULATION. s. f.

ACCUMULATION. s. f. Entassement, amas de plusieurs choses ajoutées les unes aux autres. Il se dit Des choses physiques et Des choses morales. Accumulation de matériaux, de marchandises, de denrées. Accumulation de biens, d' honneurs. Accumulation de preuves. Accumulation d' intérêts. Ce discours n' est qu' une accumulation de mots sonores, d' images disparates, de phrases vides de sens.

Il se dit particulièrement, en Rhétorique, d' Une figure qui consiste à rassembler dans une période, sous une même forme et dans le même mouvement oratoire, un grand nombre de détails qui développent l' idée principale.

En Jurispr., Accumulation de droit, Augmentation de droit sur quelque chose.

ACCUMULER. v. a.

ACCUMULER. v. a. Amasser et mettre ensemble. Accumuler des marchandises. Accumuler des biens, des trésors. Accumuler sou à sou.

Absol., Il ne songe qu' à accumuler, Qu' à thésauriser.

ACCUMULER

ACCUMULER s' emploie figurément, au sens moral. Accumuler crime sur crime. Accumuler les preuves. Accumuler les honneurs sur sa tête.

ACCUMULER

ACCUMULER est aussi verbe pronominal. Les denrées s' accumulent dans ce magasin. Les années s' accumulent. Les preuves s' accumulent contre lui. Les arrérages de cette rente s' accumulent tous les jours.

ACCUMULÉ, ÉE. participe

ACCUMULÉ, ÉE. participe

ACCUSABLE. adj. des deux genres

ACCUSABLE. adj. des deux genres Qui peut être accusé.

ACCUSATEUR, TRICE. s.

ACCUSATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui accuse quelqu' un en justice. Se rendre accusateur. Se porter, se constituer accusateur. Elle s' est rendue accusatrice. Dans le droit criminel actuel, le procureur du roi a seul qualité pour se porter accusateur; les particuliers ne peuvent que se porter dénonciateurs, ou parties plaignantes.

ACCUSATIF. s. m.

ACCUSATIF. s. m. T. de Gram. Il se dit, dans les langues où les noms se déclinent, Du cas qui sert principalement à indiquer le régime direct des verbes actifs ou transitifs. La désinence de l' accusatif. Accusatif singulier. Accusatif pluriel. Ce verbe régit l' accusatif. Il y a des prépositions qui veulent leur complément à l' accusatif.

ACCUSATION. s. f.

ACCUSATION. s. f. Action en justice, par laquelle on accuse quelqu' un. Accusation capitale. Il y a plusieurs chefs d' accusation contre lui. Former, intenter, susciter une accusation. Il a été mis en accusation. Lire au prévenu son acte d' accusation.

Il se dit aussi généralement de Tout reproche, de toute imputation qu' on fait à une personne de quelque faute, de quelque défaut que ce soit. Vous l' accusez de paresse, de peu d' exactitude, c' est une accusation mal fondée. On l' accuse de beaucoup de désordres, mais ce sont des accusations calomnieuses. Des accusations graves, légères, vagues.

ACCUSER. v. a.

ACCUSER. v. a. Imputer un crime à quelqu' un, déférer quelqu' un à la justice pour un crime. Dans le Droit criminel actuel, il signifie proprement, Poursuivre, en vertu d' un arrêt de la chambre des mises en accusation, une personne devant la cour d' assises, pour la faire déclarer coupable du crime qu' on lui impute, et pour obtenir sa condamnation. Accuser un homme de vol, d' assassinat. On l' accusa d' avoir eu des intelligences avec les ennemis. Le crime dont on l' accuse. Avec le pronom personnel, S' accuser soi-même, Avouer un crime en justice.

Accuser un acte faux, Soutenir qu' un acte est faux. Cette phrase a vieilli: on dit, Arguer de faux.

ACCUSER

ACCUSER signifie aussi, généralement, Imputer, reprocher quelque faute, quelque défaut à quelqu' un. Je l' accuse de négligence. Accuser une personne à tort. On l' accuse d' avoir fait cette satire. On accuse cette nation de légèreté. On dit de même, Sa conscience l' accuse.

Il signifie quelquefois simplement, surtout dans le style élevé, Gourmander, blâmer, reprendre. Accuser le sort. J' accusais sa lenteur, sa paresse.

ACCUSER

ACCUSER se dit quelquefois Des choses, et signifie, Servir de preuve, ou au moins d' indice contre quelqu' un. Ce fait vous accuse. Toutes les apparences accusent sa mauvaise intention.

S' accuser en confession, accuser ses péchés, Déclarer ses péchés au prêtre dans le tribunal de la confession. Il faut s' accuser de tous ses péchés. S' accuser d' avoir offensé Dieu.

À certains Jeux de cartes, Accuser son jeu, En faire connaître ce que les règles veulent qu' on déclare. Accusez votre point. Accusez juste. Vous accusez faux.

Cet homme accuse juste, accuse faux, Il est exact dans son récit, ou il ne l' est pas. On dit, dans un sens analogue, en Médecine, Le malade accuse telle douleur, telle sensation dans telle partie, Il dit qu' il ressent telle douleur, etc.

Accuser la réception d' une lettre, d' un paquet, etc., Marquer, donner avis qu' on l' a reçu. Accusez-moi réception de ma lettre, ou absolument, Accusez-moi réception.

ACCUSER

ACCUSER en termes de Peinture, Indiquer, faire sentir certaines parties ou formes des corps recouvertes par quelque enveloppe. Accuser les os, les muscles sous la peau. Accuser le nu par le pli des draperies.

ACCUSÉ, ÉE. participe

ACCUSÉ, ÉE. participe Accusé de meurtre, de vol.

Il est aussi substantif, et signifie, Celui qui est accusé en justice. L' accusateur et l' accusé. Plus exactement, on nomme Accusé, Celui qui est renvoyé devant les tribunaux criminels pour être jugé; jusque-là, il n' est que prévenu. Amenez l' accusé, l' accusée.

Accusé de réception, Mot d' écrit par lequel celui à qui on adresse une lettre, un paquet, reconnaît qu' il l' a reçu.

ACENS. s. m.

ACENS. s. m. T. d' anciennes Coutumes. Terre ou héritage quelconque tenu à cens.

ACENSEMENT. s. m.

ACENSEMENT. s. m. T. d' anciennes Coutumes. Action de donner à cens. L' acensement de cet héritage, de cette maison.

ACENSER. v. a.

ACENSER. v. a. T. d' anciennes Coutumes. Donner à cens un fonds de terre, une maison, c' est-à-dire, sous la redevance d' une rente. Ce seigneur avait acensé vingt arpents de terre, à raison de dix livres de rente.

ACENSÉ, ÉE. participe

ACENSÉ, ÉE. participe

ACÉPHALE. adj. des deux genres

ACÉPHALE. adj. des deux genres T. didactique. Qui n' a point de tête. Mollusques acéphales. Foetus, monstre acéphale. Statue acéphale.

Il signifie au figuré, Qui n' a point ou ne reconnaît point de chef. Concile acéphale. Secte acéphale. Hérétiques acéphales.

Il s' emploie substantivement, au masculin, surtout en Histoire naturelle. Les huîtres, les moules sont des acéphales.

ACERBE. adj. des deux genres

ACERBE. adj. des deux genres Qui est d' un goût âpre. Des fruits acerbes. Du vin d' un goût acerbe.

Il s' emploie quelquefois au figuré, et signifie, Sévère, dur, amer. Des paroles acerbes. Un ton acerbe.

ACERBITÉ. s. f.

ACERBITÉ. s. f. Qualité de ce qui est acerbe. Ce fruit est d' une acerbité insupportable. Il est peu usité.

ACÉRER. v. a.

ACÉRER. v. a. Joindre, appliquer, souder de l' acier à la pointe ou au tranchant d' un outil, d' un instrument de fer, pour le rendre susceptible d' être trempé et de devenir ainsi plus propre à percer ou à couper. Acérer un couteau, un burin, etc.

ACÉRÉ, ÉE. participe

ACÉRÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif, et se dit en parlant Du fer, lorsqu' on l' a garni d' acier; ce qui permet d' en rendre le tranchant plus affilé ou la pointe plus aiguë. Lame acérée. Pointe acérée. Flèches acérées. Des traits bien acérés.

Fig., Des traits acérés, Des traits de satire qui doivent blesser profondément. On dit aussi, Les traits acérés de la calomnie, Les traits déchirants de la calomnie. On dit encore dans le même sens: Un style acéré; une plume acérée; une langue acérée.

ACESCENCE. s. f.

ACESCENCE. s. f. T. didactique. Disposition à s' aigrir, à devenir légèrement acide. L' acescence des humeurs, d' un liquide.

ACESCENT, ENTE. adj.

ACESCENT, ENTE. adj. T. didactique. Qui s' aigrit, qui commence à devenir acide. Liqueur acescente.

ACÉTATE. s. m.

ACÉTATE. s. m. T. de Chimie. Il se dit Des sels produits par la combinaison de l' acide acétique avec différentes bases. Acétate d' ammoniaque, de cuivre, de mercure, de morphine, de plomb, de potasse, de soude, etc.

ACÉTEUX, EUSE. adj.

ACÉTEUX, EUSE. adj. Qui a le goût du vinaigre. Plante acéteuse. Il est peu usité.

ACÉTIQUE. adj. m.

ACÉTIQUE. adj. m. T. de Chimie. Il se dit De l' acide qui fait la base du vinaigre, dans lequel il est étendu d' eau, et mêlé à beaucoup d' autres substances. On obtient de l' acide acétique en distillant le vinaigre ordinaire.

ACHALANDER. v. a.

ACHALANDER. v. a. Procurer des chalands. La bonne marchandise et le bon marché achalandent une boutique, un magasin. Ce marchand est fort achalandé.

Il est aussi pronominal. Cette boutique commence à s' achalander. Si vous voulez vous achalander, logez-vous dans un meilleur quartier.

ACHALANDÉ, ÉE. participe

ACHALANDÉ, ÉE. participe

ACHARNEMENT. s. m.

ACHARNEMENT. s. m. Action d' un animal qui s' attache opiniâtrément à sa proie. L' acharnement d' un loup, d' un animal carnassier.

Il se dit aussi de La fureur opiniâtre avec laquelle des animaux, et même des hommes, se battent les uns contre les autres. L' acharnement de deux dogues l' un contre l' autre. Ces deux animaux, ces deux hommes se sont battus avec acharnement. On se battit avec acharnement durant tout le jour.

Il se dit, figurément, de L' animosité opiniâtre qu' on a contre quelqu' un. L' acharnement de ces deux plaideurs est inconcevable. Critiquer, censurer avec acharnement. Il le poursuit avec acharnement. C' est de l' acharnement. Ils y mettent de l' acharnement.

ACHARNER. v. a.

ACHARNER. v. a. Il signifie proprement, Donner aux chiens, aux oiseaux de proie le goût, l' appétit de la chair.

Il signifie plus ordinairement, Exciter, animer, irriter un animal, un homme contre un autre. On avait acharné les chiens contre le taureau. Je ne sais qui peut les avoir ainsi acharnés les uns contre les autres. Ils sont acharnés au combat.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' attacher avec fureur, avec opiniâtreté. Le loup s' acharne sur sa proie. Ces deux tigres s' acharnent l' un contre l' autre. Il s' acharne de plus en plus sur moi, contre moi.

Il signifie aussi, S' attacher, s' appliquer à quelque chose avec excès. Il s' est acharné au jeu, à l' étude.

ACHARNÉ, ÉE. participe

ACHARNÉ, ÉE. participe Un animal acharné sur sa proie. Un homme acharné contre un autre. Un homme acharné au jeu.

Fig., Un combat acharné, Où l' on se bat avec acharnement.

ACHAT. s. m.

ACHAT. s. m. Emplette, acquisition faite à prix d' argent. Un bon achat. Un mauvais achat. Faire achat de marchandises. Je renonce à faire des achats cette année.

Il signifie aussi, La chose achetée. Je veux vous faire voir mon achat.

ACHE. s. f.

ACHE. s. f. Herbe d' un beau vert, plante ombellifère qui ressemble au persil. Dans certains jeux de la Grèce, on donnait une couronne d' ache au vainqueur. Vert comme de l' ache, comme ache.

ACHEMINEMENT. s. m.

ACHEMINEMENT. s. m. Ce qui est propre à faire parvenir au but qu' on se propose; disposition, préparation. C' est un grand acheminement à la paix. Pour acheminement au traité, on résolut, etc.

ACHEMINER. v. a.

ACHEMINER. v. a. Il se dit en parlant D' affaires, d' entreprises, et signifie, Mettre en état de pouvoir réussir. Cet événement peut acheminer la paix. Ce sens vieillit.

En termes de Manége, Acheminer un cheval, Habituer un jeune cheval à marcher droit devant lui.

ACHEMINER

ACHEMINER s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre en chemin. Nous nous acheminâmes vers tel endroit.

Fig., Cette affaire s' achemine, Elle est en bon train, elle avance.

ACHEMINÉ, ÉE. participe

ACHEMINÉ, ÉE. participe Adjectiv., en termes de Manége, Un cheval acheminé, Dégourdi, presque dressé.

ACHÉRON. s. m.

ACHÉRON. s. m. T. de Mythol. Fleuve des enfers. Les poëtes le prennent pour L' enfer même, ou pour La mort. Le triste Achéron. L' avare Achéron.

ACHETER. v. a.

ACHETER. v. a. (J' achète. J' achetais. J' achèterai.) Acquérir quelque chose à prix d' argent. Acheter des étoffes, des provisions, des livres, une maison, une terre. Acheter argent comptant, au comptant, comptant. Acheter à crédit. Acheter à bon marché. Acheter cher. Acheter à vil prix. Acheter au poids de l' or. Acheter au double. Acheter en gros, en détail. J' ai acheté de lui cette maison, cette montre, ce cheval.

Prov., Qui bon l' achète, bon le boit, se dit en parlant De vin ou de quelque autre liqueur. Par extension, il s' applique À toutes les denrées qu' on achète.

Acheter des bans, Obtenir à prix d' argent dispense de faire publier des bans de mariage, à l' église.

Acheter un homme, Lui payer une somme convenue pour qu' il remplace un autre homme dans le service militaire.

Acheter des voix, des suffrages, Se les procurer à prix d' argent, ou au moyen de quelques avantages, de quelques faveurs. On dit dans un sens analogue, Acheter le silence de quelqu' un.

Acheter une chose à quelqu' un, signifie quelquefois, L' acheter de lui. Je lui ai acheté un volume qu' il m' a fait payer cher. Vous ne sortirez pas de ma boutique sans m' acheter quelque chose. Il signifie aussi, Acheter pour quelqu' un. J' ai acheté une montre à mon fils pour ses étrennes.

ACHETER

ACHETER signifie figurément, Obtenir quelque chose avec beaucoup de peine et de difficulté. J' ai bien couru pour obtenir cette grâce, on me l' a bien fait acheter. C' est une dignité qu' il a achetée au prix de son sang. C' est acheter cher un repentir, que de se ruiner pour satisfaire ses passions. Vous me faites acheter bien cher la grâce que vous m' accordez.

ACHETÉ, ÉE. participe

ACHETÉ, ÉE. participe

ACHETEUR. s. m.

ACHETEUR. s. m. Celui qui achète. Le vendeur et l' acheteur.

Il signifie aussi, Celui qui a l' habitude et la passion d' acheter. C' est un grand acheteur. On lui donne quelquefois, en ce sens, un féminin. C' est une grande acheteuse.

ACHÈVEMENT. s. m.

ACHÈVEMENT. s. m. Fin, exécution entière, accomplissement d' une chose. Il ne manque plus qu' un portail pour l' achèvement de cette église. L' achèvement de son travail dépendra de sa santé. L' achèvement du Louvre.

Il se dit, figurément, de La perfection dont un ouvrage est susceptible. Il n' a pas pris le temps et les soins nécessaires pour l' achèvement de son ouvrage.

ACHEVER. v. a.

ACHEVER. v. a. Finir une chose commencée. Ils ont achevé leur entreprise. Il a fait achever sa galerie. On achèvera cela plus tard. Il travaille à achever sa tragédie. Achever un portrait. Cette aventure achève sa ruine, sa honte, son malheur. Il achève de se ruiner, de se perdre.

Achever ses jours, sa carrière, Terminer ses jours, sa carrière. Il acheva ses jours dans la retraite. Cet homme achève paisiblement sa carrière. On dit de même, Achever de vivre.

ACHEVER

ACHEVER signifie aussi, Porter le coup mortel à quelqu' un qui est déjà blessé. Ce passant avait été blessé par des voleurs, il en est venu d' autres qui l' ont achevé.

Fig. et fam., Voilà de quoi l' achever, Voilà de quoi consommer sa ruine, sa perte, son malheur. On dit dans le même sens, Il ne lui fallait plus que cela pour l' achever, pour l' achever de peindre; c' est pour l' achever de peindre.

ACHEVÉ, ÉE. participe

ACHEVÉ, ÉE. participe Il est aussi adjectif; et alors il signifie, Accompli, parfait, qui a toutes les bonnes qualités de son genre. Un ouvrage achevé. Une beauté achevée.

Il se dit également De ce qui est extrêmement mauvais dans son genre. C' est un fou achevé. Un sot achevé. Un scélérat achevé.

ACHILLÉE. s. f.

ACHILLÉE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs radiées et disposées en corymbe. La mille-feuille est une espèce d' achillée.

ACHIT. s. m.

ACHIT. s. m. T. de Botan. Espèce de vigne sauvage qui croît dans l' île de Madagascar.

ACHOPPEMENT. s. m.

ACHOPPEMENT. s. m. Il ne se dit guère que dans cette locution, Pierre d' achoppement, Occasion de faillir, de tomber dans l' erreur. La rencontre de cette femme a été une pierre d' achoppement pour lui, pour sa sagesse. De pareilles propositions sont des pierres d' achoppement pour les faibles.

Pierre d' achoppement, se dit aussi quelquefois d' Un obstacle imprévu. L' affaire sera bientôt terminée, si nous ne rencontrons pas quelque pierre d' achoppement.

ACHORES. s. m. pl.

ACHORES. s. m. pl. T. de Médec. Nom donné par les anciens auteurs tantôt aux croûtes de lait, tantôt à des ulcérations superficielles qu' on observe à la tête et aux joues, principalement chez les enfants.

ACHROMATIQUE. adj. des deux genres

ACHROMATIQUE. adj. des deux genres T. d' Optique. Il se dit Des instruments qui font voir les images des objets colorées exactement comme les objets mêmes, sans mélange de couleurs étrangères. Lunettes achromatiques.

ACHROMATISME. s. m.

ACHROMATISME. s. m. T. d' Optique. Propriété ou effet des lunettes achromatiques.

ACHRONIQUE. adj.

ACHRONIQUE. adj. Voyez ACRONYQUE.

ACIDE. s. m.

ACIDE. s. m. Substance solide, liquide, ou gazeuse, qui imprime sur la langue une saveur plus ou moins analogue à celle du vinaigre, et qui fait passer au rouge les couleurs bleues des végétaux. Acide végétal. Acide animal. Acide minéral. Acide acétique, boracique, nitrique, sulfurique, carbonique, etc.

ACIDE. adj. des deux genres

ACIDE. adj. des deux genres Qui a une saveur aigre. Fruit acide. Ces pommes sont bien acides.

Il se dit, en Chimie, De ce qui jouit des propriétés physiques ou chimiques des acides. Liqueur acide. Sel acide.

ACIDITÉ. s. f.

ACIDITÉ. s. f. Qualité de ce qui est acide. L' acidité de l' oseille, du verjus.

ACIDULE. adj. des deux genres

ACIDULE. adj. des deux genres Qui est légèrement acide. Eaux minérales acidules. Liqueur acidule.

ACIDULER. v. a.

ACIDULER. v. a. Rendre une substance légèrement acide, lui communiquer une saveur aigrelette au moyen d' une petite quantité de quelque acide. Il faut aciduler les tisanes de ce malade.

ACIDULÉ, ÉE. participe

ACIDULÉ, ÉE. participe Une boisson légèrement acidulée.

ACIER. s. m.

ACIER. s. m. Nom que l' on donne au fer combiné avec le charbon, et devenu susceptible d' acquérir, par certains procédés de l' art, un grand degré de dureté. Tremper de l' acier, Le faire rougir au feu, et le plonger dans de l' eau froide, pour le rendre plus dur. Acier bien trempé. Acier de bonne trempe. Acier de Damas. Lame d' acier. Ressort d' acier. De l' acier cassant, élastique. On détrempe l' acier en le faisant rougir au feu.

ACIÉRER. v. a.

ACIÉRER. v. a. T. d' Arts. Convertir du fer en acier. Aciérer le fer. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Du fer qui commence à s' aciérer.

ACIÉRÉ, ÉE. participe

ACIÉRÉ, ÉE. participe

ACIÉRIE. s. f.

ACIÉRIE. s. f. Usine où l' on fabrique l' acier.

ACOLYTE. s. m.

ACOLYTE. s. m. Clerc promu à l' un des quatre ordres mineurs, et dont l' office est de porter les cierges, de préparer le feu, l' encensoir, le vin et l' eau, et de servir à l' autel le prêtre, le diacre et le sous-diacre. Faire les fonctions d' acolyte à une grand' messe.

Il se dit familièrement, et en plaisantant, d' Une personne qui en accompagne une autre.

ACOMAS ou ACOMAT. s. m.

ACOMAS ou ACOMAT. s. m. T. de Botan. Arbre des Antilles dont le bois est propre à la menuiserie et aux constructions navales.

ACONIT. s. m.

ACONIT. s. m. (On prononce Aconite.) T. de Botan. Plante fort vénéneuse.

ACOQUINANT, ANTE. adj.

ACOQUINANT, ANTE. adj. Qui acoquine. Le feu est acoquinant. Une vie acoquinante. Il est familier.

ACOQUINER. v. a.

ACOQUINER. v. a. Attirer, attacher, retenir, faire contracter une habitude. Le métier de mendiant acoquine ceux qui l' ont fait une fois. L' oisiveté acoquine. En hiver, le feu acoquine. Il est familier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' attacher trop, s' adonner trop. Il s' est acoquiné à ce pays-là. S' acoquiner au jeu.

Il se dit également De quelques animaux domestiques. Il ne faut pas qu' un chien de chasse s' acoquine à la cuisine.

ACOQUINÉ, ÉE. participe

ACOQUINÉ, ÉE. participe

ACOTYLÉDONE. adj. des deux genres

ACOTYLÉDONE. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes dans les semences desquelles on n' a point encore découvert de lobes ou cotylédons. Les champignons, les mousses, les fougères sont des plantes acotylédones.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au féminin. La classe des acotylédones.

À-COUP. s. m. invariable

À-COUP. s. m. invariable Mouvement saccadé, temps d' arrêt brusque. Il se dit en parlant Des mouvements de ce genre, et des temps d' arrêt qui nuisent à la précision, à la régularité dans les exercices d' équitation, et dans les manoeuvres d' une troupe. Agir, marcher, trotter par à-coup. Si le guide d' un peloton ne marche pas également, il occasionne des à-coup.

ACOUSTIQUE. s. f.

ACOUSTIQUE. s. f. Science qui traite des sons et de leurs diverses qualités. Traité d' acoustique.

ACOUSTIQUE

ACOUSTIQUE est aussi adjectif des deux genres, et se dit De ce qui sert à produire, à modifier, ou à percevoir les sons. Instrument acoustique. Voûte acoustique. Cornet acoustique. En termes d' Anat., Conduit acoustique, nerf acoustique.

ACQUÉREUR. s. m.

ACQUÉREUR. s. m. Celui qui acquiert. Il ne se dit guère que de Celui qui acquiert des biens immeubles. Acquéreur de bonne foi. Se rendre acquéreur d' une chose. L' acquéreur sera tenu de... Nouvel acquéreur. Tiers acquéreur.

Prov., Il y a plus de fous acquéreurs que de fous vendeurs.

ACQUÉRIR. v. a.

ACQUÉRIR. v. a. (J' acquiers, tu acquiers, il acquiert; nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent. J' acquérais. J' ai acquis. J' acquis. J' acquerrai. J' acquerrais. Acquiers. Que j' acquière. Que j' acquisse. Acquérant.) Devenir propriétaire d' une chose par achat ou par échange. Il se dit, particulièrement, en parlant D' immeubles et d' autres choses qui procurent des profits ou des avantages constants. Acquérir une terre, une maison, un pré, une rente. Acquérir de ses deniers, des deniers d' autrui. Acquérir du bien légitimement. Acquérir du bien par de bonnes, par de mauvaises voies. Acquérir quelque chose en son nom, au nom d' autrui, sous le nom d' un autre. Il a beaucoup acquis depuis quelque temps. Il acquiert tous les jours. Il est en état d' acquérir. Acquérir les droits de quelqu' un. Acquérir un nouveau droit sur quelque chose.

ACQUÉRIR

ACQUÉRIR se dit figurément, en parlant De toutes les choses qui peuvent être mises au nombre des biens et des avantages réels. Acquérir de l' honneur, de la réputation, du crédit, de l' autorité, de la science, du savoir. Il s' est acquis quantité d' amis. Il s' est acquis les bonnes grâces de son supérieur. Vous avez acquis de la gloire dans cette occasion. Acquérir des droits à l' estime publique.

Il se dit également De certaines choses qui augmentent en bonté, en valeur. Ce vin acquiert de la force. Ce domaine acquiert de la valeur. On dit absolument, Ce vin acquiert.

ACQUIS, ISE. participe

ACQUIS, ISE. participe Du bien mal acquis. Il y a des qualités naturelles et des qualités acquises.

Ce droit m' est acquis, Il m' appartient incontestablement, il ne peut m' être disputé.

Je vous suis acquis, Vous êtes assuré de mon attachment, de mon zèle à vous servir. On dit de même, Cet homme m' est acquis.

ACQUIS

ACQUIS est aussi substantif, et se dit Des connaissances acquises. Cet avocat, ce médecin a de l' acquis, beaucoup d' acquis.

ACQUÊT. s. m.

ACQUÊT. s. m. T. de Jurispr. Chose acquise, ce que l' on a acquis. Il a fait un bel acquêt. Dans ce sens, il est peu usité.

Il se dit plus ordinairement, surtout au pluriel, Des biens acquis pendant le mariage par l' un ou l' autre des époux, et qui tombent dans la communauté; par opposition à Propres, Ceux qui restent la propriété exclusive de l' un des époux. Les acquêts et les propres. Il lui est permis de disposer de ses acquêts. Acquêts et conquêts.

Prov., Il n' y a si bel acquêt que le don, Il n' y a point de bien plus agréablement et plus aisément acquis que celui qui nous est donné.

ACQUÊT

ACQUÊT signifie aussi, familièrement, Avantage, profit, gain. Il n' y a pas grand acquêt à vendre cette marchandise-là. Vous aurez plus d' acquêt de le payer que de plaider. Ce sens a vieilli.

ACQUÊTER. v. a.

ACQUÊTER. v. a. T. de Jurispr. Acquérir un immeuble par un acte quelconque. Il est vieux.

ACQUÊTÉ, ÉE. participe

ACQUÊTÉ, ÉE. participe

ACQUIESCEMENT. s. m.

ACQUIESCEMENT. s. m. Action par laquelle on défère, on se soumet à quelque chose, on se conforme aux volontés, aux sentiments d' autrui. Un entier acquiescement aux volontés de quelqu' un. Acquiescement à la sentence, à la demande. Acquiescement à la volonté de Dieu. On ne peut refuser son acquiescement à une proposition si bien démontrée.

ACQUIESCER. v. n.

ACQUIESCER. v. n. Déférer, céder, se soumettre. Ils acquiescèrent à ce qu' on souhaitait d' eux. Acquiescer aux sentiments, aux volontés d' autrui. Acquiescer à une demande, à une sentence.

ACQUISITION. s. f.

ACQUISITION. s. f. Action d' acquérir. Faire un contrat d' acquisition. Faire une acquisition. Il a fait acquisition, l' acquisition d' une belle terre.

Il signifie aussi, La chose acquise. Bonne acquisition. Il lui a cédé son acquisition. Venez voir ma nouvelle acquisition.

ACQUIT. s. m.

ACQUIT. s. m. T. de Finance. Quittance, décharge. J' en ai un bon acquit. Je fournirai des acquits bons et valables. Mettez votre acquit au bas de ce billet. En recevant le montant d' un billet, d' un mémoire, etc., on écrit au bas, Pour acquit, et l' on signe.

Acquit de douane, Reçu constatant qu' on a payé les droits d' entrée ou de sortie de certaines marchandises.

Payer une chose à l' acquit ou en l' acquit d' un autre, La payer à la décharge d' un autre. J' ai payé cela en l' acquit de la succession. On dit de même, Cela va à l' acquit d' un tel, des mineurs, etc.

Fig. et fam., Faire quelque chose à l' acquit de sa conscience, pour l' acquit de sa conscience, Pour n' en avoir pas la conscience chargée.

Au Jeu, Jouer à l' acquit, se dit Lorsque, dans une partie de plusieurs personnes, ceux qui ont perdu jouent entre eux à qui payera le tout.

Fam., Faire quelque chose par manière d' acquit, Négligemment, et seulement parce qu' on ne peut s' en dispenser.

ACQUIT

ACQUIT au Jeu de billard, se dit Du premier coup où l' on ne fait que placer sa bille, sur laquelle l' adversaire doit jouer. Donner un bon acquit, un mauvais acquit. Donnez votre acquit.

ACQUIT-À-CAUTION. s. m.

ACQUIT-À-CAUTION. s. m. Autorisation que les employés d' une administration fiscale délivrent sur papier timbré, pour que telle marchandise qui n' a point encore payé les droits de consommation, puisse librement circuler d' un entrepôt à un autre, sous la garantie qu' elle parviendra à sa destination.

ACQUIT-PATENT. s. m.

ACQUIT-PATENT. s. m. Voyez PATENT.

ACQUITTEMENT. s. m.

ACQUITTEMENT. s. m. Il se dit de L' action d' acquitter, en parlant De dettes ou d' obligations pécuniaires. L' acquittement, l' entier acquittement des dettes d' une succession.

Il signifie, en Droit criminel, Le renvoi d' un individu déclaré non coupable. L' acquittement des accusés a été prononcé.

ACQUITTER. v. a.

ACQUITTER. v. a. Rendre quitte, libérer de dettes. Il se dit en parlant Des personnes et des choses. Il a acquitté son ami, son parent, sa famille. Il a acquitté la succession. Il s' est obligé de m' acquitter et indemniser. J' ai acquitté entièrement cette propriété. Il devait sur sa charge, mais il l' a tout à fait acquittée. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il s' est bien acquitté depuis tel temps. Il s' est acquitté de vingt mille francs depuis peu.

Prov., Qui s' acquitte, s' enrichit.

Acquitter une lettre de change, un billet à ordre, un mémoire, Constater, en y apposant sa signature au bas des mots Pour acquit, que le montant en a été payé.

Fig., Acquitter sa promesse, sa parole, Remplir la promesse qu' on a faite.

Fig., Acquitter sa conscience, Faire ce qu' on croit être obligé de faire en conscience.

ACQUITTER

ACQUITTER signifie aussi, Payer. Il a acquitté toutes les dettes de sa famille.

Acquitter un contrat, une obligation, Payer les sommes portées par ce contrat, par cette obligation.

ACQUITTER

ACQUITTER en Matière criminelle, signifie, Renvoyer absous d' une accusation. Ses juges viennent de l' acquitter. Il n' a été acquitté que d' une voix.

ACQUITTER

ACQUITTER s' emploie figurément avec le pronom personnel, dans la signification de Satisfaire à un devoir, le remplir. S' acquitter d' un devoir, d' une obligation; s' en acquitter bien, s' en acquitter mal. S' acquitter d' une commission. Il s' acquitte bien de sa charge, de ses fonctions. Il s' acquitte bien de tout ce qu' il fait. Il s' acquitte bien de cet emploi. Il s' en acquitte dignement. Elle s' en est fort bien acquittée.

S' acquitter des obligations qu' on a à quelqu' un, Les reconnaître par ses services. On dit dans le même sens, S' acquitter envers quelqu' un.

ACQUITTER

ACQUITTER avec le pronom personnel, signifie également, aux différents Jeux, Regagner ce qu' on a perdu et rester quitte à quitte. J' ai joué contre lui jusqu' à ce qu' il se fût acquitté.

Il signifie, au Jeu de billard, Jouer le premier coup pour placer la bille sur laquelle l' adversaire doit jouer. On dit plus ordinairement, Donner son acquit.

ACQUITTÉ, ÉE. participe

ACQUITTÉ, ÉE. participe Un compte acquitté. Une lettre de change acquittée.

ACRE. s. f.

ACRE. s. f. (La première syllabe est brève.) Mesure de terre employée en divers pays, et d' une étendue différente selon les localités. Cent acres de terre, de pré.

ÂCRE. adj. des deux genres

ÂCRE. adj. des deux genres Qui a quelque chose de piquant, de mordicant, de corrosif, etc. Une bile âcre. Des humeurs âcres. Le suc de cette plante est âcre. Cela est âcre au goût, est d' un goût âcre. La saveur âcre se fait sentir au fond de la gorge.

Il se dit quelquefois au figuré. Son humeur est âcre. Il y a toujours quelque chose d' âcre dans ses discours. Un ton âcre. Une critique très-âcre.

ÂCRETÉ. s. f.

ÂCRETÉ. s. f. Qualité de ce qui est âcre. L' âcreté du sel. L' âcreté de la bile.

Il se dit aussi figurément. Avoir de l' âcreté dans l' humeur.

ACRIMONIE. s. f.

ACRIMONIE. s. f. Âcreté. L' acrimonie du sel. Les médecins ont disputé longtemps sur l' acrimonie des humeurs.

Il se dit aussi figurément. Il y a de l' acrimonie dans son caractère, dans ses discours.

ACRIMONIEUX, EUSE. adj.

ACRIMONIEUX, EUSE. adj. Qui a de l' acrimonie. Ces sels sont acrimonieux.

Il s' emploie aussi figurément. Caractère discours acrimonieux.

ACROBATE. s. des deux genres

ACROBATE. s. des deux genres Danseur, danseuse de corde.

ACRONYQUE. adj. des deux genres

ACRONYQUE. adj. des deux genres T. d' Astron. On appelle Lever acronyque, Celui d' un astre qui se lève lorsque le soleil se couche; et Coucher acronyque, Celui d' un astre qui se couche lorsque le soleil se lève. Quelques-uns écrivent, Achronique.

ACROSTICHE. s. m.

ACROSTICHE. s. m. Ouvrage composé d' autant de vers qu' il y a de lettres dans le nom qu' on a pris pour sujet, et dont chaque vers commence par une des lettres de ce nom prises de suite. Un acrostiche ingénieux. Un sonnet par acrostiche.

Il est aussi adjectif des deux genres. Sonnets acrostiches. Vers acrostiches.

ACROTÈRE. s. m.

ACROTÈRE. s. m. T. d' Archit. Il se dit de Ces espèces de piédestaux que l' on met d' espace en espace dans les balustrade, de manière que les balustres répondent sur le vide, et les acrotères sur le plein.

Il s' applique également Aux piédestaux des figures que les anciens plaçaient sur les extrémités rampantes et au sommet des frontons des temples.

ACTE. s. m.

ACTE. s. m. Action d' un agent, opération. La création du monde est un acte de la puissance de Dieu. Acte de l' entendement. Acte volontaire, instinctif, etc. Les mêmes actes plusieurs fois répétés forment l' habitude.

Il se dit, en Logique, par opposition qu' on appelle Puissance, c' est-à-dire, Capacité d' agir qui n' agit pas encore. Réduire la puissance à l' acte. La conséquence est bonne de l' acte à la puissance.

ACTE

ACTE en termes de Morale, se dit généralement de Toute sorte d' actions bonnes ou mauvaises. Acte de vertu, de piété, de générosité, de justice, de modération, de grandeur d' âme, de prudence, de courage, etc. Acte de scélératesse, de perfidie, d' ingratitude, de perversité, etc.

Il se dit également Des diverses actions considérées par rapport à leurs conséquences, à leurs résultats avantageux ou nuisibles. C' est l' acte le plus important de votre vie. Réfléchissez bien à l' acte que vous allez faire. Consommer un acte. Vous êtes responsable de ses actes. Cet acte irréfléchi le compromet beaucoup. Les actes de son administration, de sa gestion.

Acte de folie, de démence, etc., Action par laquelle la folie, la démence, etc., se manifeste. On le dit le plus souvent par exagération. En prenant ce parti, il a fait un acte de folie.

ACTE

ACTE se dit plus particulièrement Des mouvements vertueux que l' âme produit au dedans d' elle-même, et principalement de Tout ce qui regarde la religion. Acte de foi. Acte de contrition. Acte d' humilité. En ce sens, il se dit aussi de Certaines formules où ces divers sentiments religieux sont exprimés. Vous trouverez dans ce livre de prières les actes de foi, de contrition, etc.

Acte d' autorité, Action par laquelle on use de son autorité, de son pouvoir. Il se dit le plus souvent en parlant Du gouvernement, et il se prend quelquefois en mauvaise part. Cet acte d' autorité révolta tout le monde. Il fallait un acte d' autorité pour étouffer la rébellion.

Acte arbitraire, Acte d' autorité qui n' est fondé sur aucune loi.

Acte hostile, acte d' hostilité, Acte d' agression par lequel un gouvernement, un parti se met en état de guerre contre un autre.

Acte de soumission, Action par laquelle on témoigne se soumettre. Faire acte de soumission.

Acte de présence, Action de se présenter un moment en quelque endroit, pour satisfaire à quelque devoir, ou par pure civilité. Après avoir fait acte de présence, il se retira.

Acte de complaisance, Action, démarche à laquelle on n' est point obligé, et dont on ne s' acquitte que par bonté de caractère ou par facilité d' humeur. En vous rendant à mon invitation, vous avez fait acte de complaisance. C' est un acte de pure complaisance. Il n' a jamais fait un acte de complaisance.

Acte de bonne volonté, Action, démarche que l' on fait sans en espérer de succès, uniquement pour prouver l' intérêt que l' on prend à quelqu' un. Je n' obtiendrai pas ce qu' il me prie de solliciter pour lui; mais, je veux faire acte de bonne volonté.

En Jurispr., Faire acte d' héritier, Faire un acte ou des actes qui supposent que l' on a dessein de se porter héritier. On dit dans une signification analogue, Faire acte de possession.

ACTE

ACTE en termes de Jurisprudence, se dit aussi de Tout ce qui se fait entre particuliers, avec ou sans le ministère d' un officier de justice, soit en jugement, soit hors du jugement. Acte judiciaire. Acte extrajudiciaire. Acte passé par-devant notaires. Passer un acte. Signer un acte. Prendre un acte au greffe, un acte de soumission. Acte conservatoire. L' audience sera poursuivie sur un simple acte d' avoué à avoué. La formule d' un acte. Acte faux. Acte nul.

Il se dit également en parlant Des déclarations faites devant un tribunal, soit spontanément, soit d' après l' ordre de la justice, et dont on a constaté l' existence. Demander acte. Prendre acte de sa comparution. On lui a donné acte de sa plainte. Acte de désaveu. J' en ai l' acte à la main. On dit quelquefois dans le langage ordinaire, Prendre acte de la déclaration, de l' aveu de quelqu' un, Déclarer qu' on se prévaudra, dans l' occasion, de la déclaration, de l' aveu qu' il vient de faire.

Prov. et fig., Je prends acte de ma diligence, de mon exactitude, se dit Lorsqu' on arrive des premiers à un rendez-vous.

Acte de dernière volonté, se dit quelquefois d' Un testament.

Acte sous seing privé, Acte fait entre particuliers et signé par eux, sans l' intervention d' un officier public.

Acte double, Acte public ou privé, dont on fait deux originaux semblables.

Actes publics, solennels, authentiques, Ceux qui émanent d' officiers publics, ou dans lesquels interviennent des officiers publics agissant dans l' exercice de leurs fonctions.

Actes de l' état civil, Ceux par lesquels des officiers publics constatent les naissances, les décès, les mariages, etc. Acte de naissance, de décès, de mariage. L' extrait d' un acte de l' état civil. On dit dans un sens analogue, Acte de notoriété.

Acte d' accusation, L' exposé des faits qui sont imputés à un accusé.

ACTE

ACTE se dit en outre, surtout au pluriel, Des décisions de l' autorité publique. Les actes de l' autorité. Les actes du sénat. Le sénat cassa les actes de Néron. Acte administratif. Censurer les actes du gouvernement. Acte d' amnistie.

Acte capitulaire, Délibération prise dans un chapitre de chanoines ou de religieux.

ACTES

ACTES au pluriel, se dit aussi Des registres, des recueils où sont réunies les décisions de l' autorité. Les actes du parlement d' Angleterre. Les actes des conciles. Cela est extrait des actes publics.

Il se dit encore Des journaux ou mémoires faits par certaines sociétés de savants ou d' hommes de lettres. Les Actes de la société de Leipsick.

Les Actes des apôtres, Livre canonique écrit par saint Luc, et contenant une partie de l' histoire des apôtres.

ACTE

ACTE en termes d' École, se dit d' Une dispute publique où l' on soutient des thèses. Faire un acte. Soutenir un acte. Présider à un acte. Assister à un acte. Un acte de philosophie. Un acte de théologie. Un acte en Sorbonne. Un acte aux écoles de droit, de médecine.

ACTE

ACTE dans l' Art dramatique, se dit de Chacune des parties principales dont une pièce de théâtre est composée, et entre lesquelles il y a un intervalle. Une pièce de trois actes, de cinq actes, ou mieux, en trois actes, en cinq actes. Tous les actes de cette tragédie ne sont pas de la même force. Les actes se divisent en scènes.

Pièce d' un acte, en un acte, Pièce de théâtre dont toute l' action est renfermée dans un seul acte. Les Précieuses ridicules de Molière sont une pièce en un acte. On dit quelquefois absolument, Un acte, pour signifier, Une pièce en un acte. Il vient de donner un joli acte à la Comédie française.

ACTEUR, TRICE. s.

ACTEUR, TRICE. s. Celui, celle qui représente un personnage dans une pièce de théâtre. Les acteurs sont prêts, on va commencer. Il faut cinq acteurs pour représenter cette pièce. On applaudit l' acteur, mais on siffla la pièce.

Il signifie aussi, Celui, celle qui exerce la profession de comédien, de comédienne. Se faire acteur, actrice. Bon acteur. Grand acteur. Mauvais acteur. Excellente actrice Former un acteur.

Il se dit, figurément, de Celui qui a une part active dans la conduite, dans l' exécution d' une affaire. Il a été un des principaux acteurs dans cette négociation. Il fut un des acteurs de la scène qu' on joua pour tromper cette personne. On dit de même, Être acteur dans un événement, dans une aventure, l' un des acteurs d' une aventure, etc.

Il se dit familièrement, dans le même sens, en parlant Des parties de jeu, des parties de plaisir. Il nous manque un acteur.

ACTIF, IVE. adj.

ACTIF, IVE. adj. Qui agit, ou qui a la vertu d' agir. Il se dit par opposition à Passif. Qualités actives. Principe actif. L' esprit est actif, la matière est passive.

Dettes actives, Les sommes dont on est créancier; par opposition à Dettes passives, Celles dont on est débiteur. On dit substantivement dans le même sens, L' actif et le passif. Son actif s' élève à trente mille francs, et son passif à dix mille.

En parlant D' élections, Avoir voix active et passive, Avoir droit d' élire et d' être élu. Les électeurs payant cinq cents francs de contribution ont voix active et passive.

Prendre une part active dans une affaire, Y concourir de son action, de son influence. Je laisserai faire, et ne prendrai point de part active à tout cela.

ACTIF

ACTIF signifie aussi, Qui agit avec promptitude, avec force, avec énergie. Ce remède, ce poison est très-actif.

Il signifie encore, Qui est agissant, diligent, laborieux. C' est un homme actif, extrêmement actif. Un esprit actif.

En matière de Dévotion, Vie active, Celle qui consiste dans les actions extérieures de piété; par opposition à Vie contemplative, Celle qui consiste dans les sentiments et les affections de l' âme.

Dans l' Administr. militaire, Service actif, Le temps durant lequel un militaire est sous les drapeaux. La durée du service actif est bornée à trente ans.

ACTIF

ACTIF en termes de Grammaire, se dit Des verbes et des participes qui expriment une action dont l' objet immédiat est énoncé ou sous-entendu. Ainsi, dans ces phrases, Aimer Dieu, servir son ami, bâtir une maison, etc., les verbes Aimer, servir et bâtir sont des verbes actifs; et dans celles-ci, Aimant Dieu, servant son ami, etc., les participes Aimant et servant sont des participes actifs. Voyez PARTICIPE.

Il se dit également De ce qui a rapport, de ce qui est propre à ces verbes et à ces participes. La voix active et la voix passive. Signification active. Sens actif.

Il se dit quelquefois substantivement, au masculin. Ce verbe s' emploie rarement à l' actif. Conjuguer l' actif d' un verbe, l' actif et le passif.

ACTION. s. f.

ACTION. s. f. L' opération d' un agent quelconque, physique, chimique, mécanique, immatériel. L' action du feu sur le bois, sur les métaux. L' action du soleil, de la lumière sur les plantes. L' action du levier sur une masse. Une action rapide, forte, vive, soudaine, instantanée, momentanée. L' action et la réaction des corps les uns sur les autres. L' action de l' âme sur le corps, de la pensée sur les actes, de Dieu sur toute la nature.

Il se dit particulièrement Des actes de l' homme, tant physiques qu' intellectuels. Action vitale, naturelle, mécanique. L' action de marcher, de courir. L' action de penser, de réfléchir, de se souvenir.

Il s' emploie souvent par rapport à la morale, et se dit généralement de Tout ce qu' on fait. Bonne action. Mauvaise action. Vilaine action. Action noire, lâche. Action généreuse. Faire de belles actions. S' illustrer par de grandes actions. Cet officier a fait plusieurs actions d' éclat.

Il se dit quelquefois de Ce qu' on fait, par opposition à Ce qu' on dit. Ses actions ne répondent pas à ses discours. Il faut des actions et non pas des paroles. Il nous faut des hommes d' action, et non des discoureurs.

Action de grâces, Remercîment, témoignage de reconnaissance. Rendre mille actions de grâces. Le Te Deum fut chanté en action de grâces. On lui rendit de très-humbles actions de grâces.

ACTION

ACTION se dit aussi, dans une acception générique, d' Un combat, d' un engagement entre des troupes. Les deux armées étaient si près l' une de l' autre, qu' elles ne pouvaient se séparer sans qu' il y eût quelque action. C' est un officier admirable pour un jour d' action. Engager une action. L' action est devenue générale.

Il se dit plus particulièrement d' Une petite bataille. L' action de Bléneau fut une affaire décisive. On ne pourrait pas dire, L' action de Zama, de Fontenoy, d' Austerlitz, etc.

Entrer en action, se dit Des troupes qui commencent à agir. Les armées entrèrent tard en action. Cette locution a vieilli.

ACTION

ACTION signifie aussi, La véhémence, la chaleur à dire ou à faire quelque chose. Parler avec action. Parler d' action. Ce qu' il ait, il le fait avec action. Mettre de l' action dans tout ce qu' on fait.

Être en action, Être en mouvement, se remuer, s' agiter souvent. C' est un homme qui est toujours en action. Ce cheval est toujours en action, Il s' agite continuellement.

ACTION

ACTION se dit encore de La contenance, du maintien, du geste d' une personne. C' est son action ordinaire de hausser les épaules, de pencher la tête. Il se tint long-temps devant lui en action de suppliant. Ce sens est peu usité.

Il se dit plus particulièrement de Tout ce qui regarde la contenance, le mouvement du corps, les gestes de l' orateur, de l' acteur. Ce prédicateur n' a point d' action. Il a l' action belle, noble, libre, aisée. Cet acteur a l' action froide, contrainte. Action oratoire. Action théâtrale.

Langage d' action, Signes naturels ou artificiels au moyen desquels on supplée à la parole.

ACTION

ACTION se dit aussi d' Un discours public, tel qu' un sermon, une harangue, un plaidoyer. Une action publique. Ce sens a vieilli.

ACTION

ACTION en parlant De quelques anciens conciles, désigne, Ce que, dans les derniers conciles, on a appelé Session. Dans la première action, dans la seconde action du concile, il fut délibéré.

ACTION

ACTION se dit en outre d' Une demande, d' une poursuite en justice. Action criminelle. Action civile. Action au civil, au criminel. Action personnelle. Action réelle. Action mixte. Action de rapt. Intenter action en justice. Action principale. Action en garantie.

Il signifie aussi, Le droit qu' on a de former une demande en justice. Avoir action contre quelqu' un. Le mari exerce les actions de la femme, et le tuteur celles du mineur. Il l' a subrogé en tous ses droits, noms et actions.

ACTION

ACTION se dit encore Du principal événement qui fait le sujet d' une pièce de théâtre ou d' un poëme épique. Il faut dans un poëme dramatique qu' il y ait unité d' action. Cet épisode n' a point de rapport à la principale action du poëme. Une pièce régulière ne doit point avoir duplicité d' action. Action simple. Action compliquée. L' action est bien ménagée, est conduite avec art.

Il y a beaucoup d' action dans cette tragédie, dans cette comédie, La plupart des événements s' y passent en action, et non en récit; ils y sont nombreux, variés, importants, et bien enchaînés entre eux. On dit dans un sens contraire, Cette tragédie, cette comédie manque d' action.

ACTION

ACTION se dit aussi de La part qu' on a dans les bénéfices d' une compagnie de commerce, ou de quelque autre société utile. Il se dit aussi Du titre qui constitue cette part. Action de la compagnie des Indes, de la banque de France. Avoir une action à la tontine. Une action de mille francs. Créer, proposer des actions. Prendre une action. Action nominative. Action au porteur. Vendre, acheter, négocier des actions. Les actions ont haussé, ont baissé.

Fig. et fam., Ses actions haussent, ses actions baissent, se dit De quelqu' un dont la réputation, dont le crédit s' accroît ou diminue.

ACTIONNAIRE. s. des deux genres

ACTIONNAIRE. s. des deux genres T. de Finance et de Commerce. Celui ou celle qui a une ou plusieurs actions dans une compagnie de finance ou de commerce. Les actionnaires de la banque de France. Nous sommes actionnaires dans l' entreprise d' un chemin de fer, d' un canal. Un actionnaire du théâtre du Vaudeville.

ACTIONNER. v. a.

ACTIONNER. v. a. T. de Droit. Agir contre quelqu' un en justice, intenter action contre lui. S' il ne paye pas, il faudra le faire actionner, l' actionner.

ACTIONNÉ, ÉE. participe

ACTIONNÉ, ÉE. participe

ACTIVEMENT. adv.

ACTIVEMENT. adv. D' une manière active. Cela n' a pas été conduit assez activement. Il ne s' est pas conduit activement dans ce procès, Il n' a point paru agir, concourir à l' action.

Ce mot est d' un fréquent usage en Grammaire. On dit, par exemple, D' un verbe neutre, Il s' emploie quelquefois activement, Il s' emploie quelquefois dans une signification active. Ainsi, Parler, qui est un verbe neutre, s' emploie activement dans cette phrase, C' est un homme qui parle bien sa langue.

ACTIVITÉ. s. f.

ACTIVITÉ. s. f. Faculté active, puissance d' agir. L' activité du feu. L' activité des esprits. L' activité de l' âme.

En Physiq., Sphère d' activité, L' espace dans lequel la faculté d' agir d' un agent naturel est renfermée, et hors duquel il n' a point d' action appréciable.

Fig., Sphère d' activité, se dit quelquefois Du cercle, de l' étendue des entreprises, des travaux, des projets dont un homme s' occupe, et pour lesquels il dirige et fait agir avec lui un certain nombre de personnes. Malheur à ceux qui se trouvent placés dans sa sphère d' activité, ils n' ont aucun repos. Sa sphère d' activité n' est pas fort étendue.

ACTIVITÉ

ACTIVITÉ signifie figurément, Diligence, promptitude, vivacité dans l' action, dans le travail. J' admire l' activité de cet homme. Il est d' une grande activité. Il a de l' activité, beaucoup d' activité. On poursuit ces travaux avec beaucoup d' activité. Donner de l' activité à des travaux. Mettre de l' activité dans une affaire.

Être en activité de service, en activité, Servir actuellement, exercer actuellement les fonctions de sa place, de son grade, etc. Il est nommé depuis un an, mais il n' y a que six mois qu' il est en activité de service, en activité. On dit souvent, par opposition, dans l' Administration militaire, Non-activité.

ACTUEL, ELLE. adj.

ACTUEL, ELLE. adj. Effectif, réel. Payement actuel.

Il signifie aussi, Présent, qui a lieu, ou qui a cours, qui est usité dans le moment présent. Le moment actuel. La saison actuelle. L' état actuel. Les moeurs actuelles. La monnaie actuelle. Le langage actuel.

Il s' emploie dans plusieurs phrases du langage didactique, par opposition à diverses qualifications. Ainsi, Volonté actuelle, se dit par opposition à Volonté potentielle; Intention actuelle, par opposition à Intention virtuelle; Grâce actuelle, par opposition à Grâce habituelle; et, Péché actuel, par opposition à Péché originel. On dit aussi, Cautère actuel: voyez CAUTÈRE.

ACTUELLEMENT. adv.

ACTUELLEMENT. adv. Présentement, au moment où l' on parle. On juge actuellement mon procès. Il demeure actuellement en tel endroit.

ACUMINÉ, ÉE. adj.

ACUMINÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des feuilles, des bractées, des divisions du calice, etc., lorsque leur extrémité offre une pointe allongée et très-aiguë. Les feuilles du cornouiller mâle sont acuminées.

ACUPONCTURE. s. f.

ACUPONCTURE. s. f. Opération chirurgicale fort usitée chez les Chinois, les Japonais et les peuples de l' Inde, laquelle consiste à piquer une partie saine ou malade avec une aiguille d' or ou d' argent.

ACUTANGLE. adj.

ACUTANGLE. adj. T. de Géom. Il se dit D' un triangle dont les trois angles sont aigus.

ADAGE. s. m.

ADAGE. s. m. Proverbe, sentence populaire. C' est un vieil adage. On dit en commun adage.

Ne parler que par adages, Affecter un ton sentencieux.

Les Adages d' Érasme, Recueil qu' Érasme a fait des proverbes de la langue grecque et de la langue latine.

ADAGIO. adv.

ADAGIO. adv. T. de Musique, emprunté de l' italien, et qui veut dire, À l' aise, sans se presser, lentement. Il se met à la tête d' un air, pour marquer que cet air doit être joué d' un mouvement lent, mais moins lent que le mouvement indiqué par Largo. Ce morceau doit être joué adagio.

Il se dit aussi, substantivement, de L' air même. Un bel adagio.

ADAPTATION. s. f.

ADAPTATION. s. f. Action d' adapter. Il est peu usité.

ADAPTER. v. a.

ADAPTER. v. a. Appliquer, ajuster une chose à une autre. Adapter un récipient au chapiteau d' une cornue.

Il se dit aussi De l' application qu' on fait d' un mot, d' un passage à une personne, à un sujet. Ce prédicateur a cité plusieurs passages de l' Écriture qu' il a très-bien adaptés à son sermon.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Ce couvercle s' adapte bien à son vase. Cette épigraphe s' adapte bien au sujet de votre ouvrage.

ADAPTÉ, ÉE. participe

ADAPTÉ, ÉE. participe Couvercle mal adapté à sa boîte. Comparaison mal adaptée. Vers bien adapté. Passage bien adapté.

ADATIS. s. m.

ADATIS. s. m. Mousseline des Indes orientales. Les adatis les plus estimés se font au Bengale.

ADDITION. s. f.

ADDITION. s. f. (On prononce les deux D.) Ce qu' on ajoute, ce qui est ajouté à quelque chose. Faire des additions, de nombreuses, de longues additions. Un livre avec des corrections et des additions.

En termes d' ancienne Pratique, Informer par addition, Ajouter une nouvelle information à la première.

ADDITION

ADDITION se dit aussi de La première règle d' arithmétique, qui enseigne, qui sert à trouver la somme totale de plusieurs nombres ajoutés l' un à l' autre. Il ne sait encore que l' addition.

Faire une addition, Pratiquer ce que la règle d' addition enseigne. On dit de même: Faire la preuve d' une addition. Cette addition est bonne, est exacte. Etc.

ADDITION

ADDITION en termes d' Imprimerie, se dit Des dates, des citations, des petites notes placées en marge d' un texte, hors de la justification.

ADDITIONNEL, ELLE. adj.

ADDITIONNEL, ELLE. adj. Qui doit être ajouté, qui est ajouté. Cette disposition a été oubliée dans la loi, on en fera l' objet d' un article additionnel. Clause additionnelle.

En matière d' Imposition, Sou, centime additionnel, Partie aliquote d' un impôt, qui s' y ajoute, et qu' on fait payer en sus par les contribuables. Principal et centimes additionnels.

ADDITIONNER. v. a.

ADDITIONNER. v. a. Ajouter plusieurs nombres l' un à l' autre, pour en trouver le total. Il faut additionner toutes ces sommes.

ADDITIONNÉ, ÉE. participe

ADDITIONNÉ, ÉE. participe

ADDUCTEUR. adj. m.

ADDUCTEUR. adj. m. T. d' Anat. Il se dit De différents muscles dont la fonction est de rapprocher de l' axe du corps les parties auxquelles ils sont attachés. Muscles adducteurs.

Il s' emploie aussi substantivement. Les adducteurs de la cuisse. L' adducteur du pouce, du petit doigt.

ADDUCTION. s. f.

ADDUCTION. s. f. T. d' Anat. Action des muscles adducteurs.

ADEMPTION. s. f.

ADEMPTION. s. f. T. de Jurispr. Révocation d' un legs, d' une donation. Il est peu usité.

ADEPTE. s. m.

ADEPTE. s. m. Il s' est dit proprement de Ceux qui croyaient être parvenus au grand oeuvre.

Il signifie, par extension, Celui qui est initié dans les mystères d' une secte ou dans les secrets d' une science. Cela passe mes connaissances; je ne suis pas un adepte. En ce sens, il prend aussi le féminin. Une jeune adepte.

ADÉQUAT, ATE. adj.

ADÉQUAT, ATE. adj. (U se prononce OU.) T. de Philosophie. Entier, total, d' une étendue, d' une compréhension égale. L' objet adéquat d' une science. L' idée adéquate d' une chose. Une bonne définition doit être adéquate, c' est-à-dire qu' elle doit convenir à l' objet défini tout entier, et ne convenir qu' à lui seul.

ADHÉRENCE. s. f.

ADHÉRENCE. s. f. Union, jonction, état d' une chose qui tient à une autre. L' adhérence de deux corps entre eux. Il y avait adhérence du poumon aux côtes. L' adhérence de la pierre à la vessie.

Il signifie figurément, Attachement à un mauvais parti, à une mauvaise opinion. On l' accusait d' adhérence au parti des rebelles, aux opinions des hérétiques. Ce sens vieillit.

ADHÉRENT, ENTE. adj.

ADHÉRENT, ENTE. adj. Qui est attaché, joint à quelque chose, qui y tient. Une pierre adhérente à la vessie. Avoir le poumon adhérent aux côtes.

ADHÉRENT

ADHÉRENT s' emploie aussi comme substantif, et signifie, Celui qui est du sentiment, du parti de quelqu' un. Dans ce sens, il ne se dit guère qu' en mauvaise part, et on l' emploie plus ordinairement au pluriel. Il fut condamné avec ses adhérents. Ses fauteurs et adhérents.

ADHÉRER. v. n.

ADHÉRER. v. n. Être attaché, tenir à quelque chose. En l' ouvrant, on trouva que son poumon adhérait aux côtes, que la pierre adhérait à la vessie. L' écorce de cet arbre adhère fortement au bois.

Il signifie figurément, Être du sentiment ou du parti de quelqu' un. Il adhère à tout ce que vous dites. Adhérer aux fantaisies, aux opinions d' autrui. Tous ceux qui ont adhéré à ce parti-là. Adhérer à une doctrine, à des maximes, etc.

ADHÉRER

ADHÉRER se dit aussi en termes d' ancienne Pratique, et signifie, Confirmer ou approuver un premier acte par un acte subséquent. Interjeter une nouvelle appellation en adhérant à là première. La cour, adhérant aux conclusions du procureur général...

ADHÉSION. s. f.

ADHÉSION. s. f. Union, jonction. Ces deux corps ont ensemble une adhésion qui les rend difficiles à séparer. Une forte adhésion.

Il signifie aussi, L' action d' adhérer; et, en ce sens, il se dit principalement d' Un acte par lequel une puissance adhère à un traité qui lui est proposé. Par son adhésion au traité. Acte d' adhésion. Donner, refuser son adhésion.

AD HONORES

AD HONORES (On prononce Honorèsse.) Expression empruntée du latin, dont on se sert en français, dans le langage familier, en parlant D' un titre sans fonction et sans émoluments. C' est une place, un titre ad honores.

ADIANTE. s. f.

ADIANTE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Fougères, dont deux espèces sont employées en médecine, sous le nom de Capillaires.

ADIEU

ADIEU Terme de civilité et d' amitié dont on se sert en prenant congé de quelqu' un. Adieu, monsieur. Adieu, je m' en vais. Adieu, jusqu' au revoir. Je ne veux vous dire que bonjour et adieu. Dire adieu. Il ne lui a seulement pas dit adieu. Il y eut bien des larmes répandues quand ils se dirent adieu.

Dire adieu, signifie quelquefois, Prendre congé. Il est allé dire adieu à un tel. Il ne dit jamais adieu à ses amis.

Fam., Je ne vous dis pas adieu, ou Sans adieu, se dit À une personne qu' on ne quitte que pour peu d' instants, qu' on se propose de revoir bientôt.

Adieu vous dis. Façon de parler familière, qui a vieilli.

Adieu, en voilà assez. Locution familière dont on se sert quand on veut congédier un importun, finir un entretien qui ennuie.

Fig., Dire adieu à quelque chose, Y renoncer. Il a dit adieu au monde. Il a dit adieu au palais. Dire adieu aux plaisirs, aux muses.

ADIEU

ADIEU se dit quelquefois, figurément et familièrement, en parlant D' une personne qui est dans un péril évident, ou d' une chose qui court un grand risque. Si la fièvre vient à redoubler, adieu le malade. Si vous touchez à ce plateau, adieu mes porcelaines. Adieu mes bouteilles. Adieu mon argent.

Prov., Adieu panier, vendanges sont faites, se dit Lorsque les vendanges sont passées, ou qu' il est arrivé malheur aux vignes. Il se dit figurément De toutes les affaires manquées sans ressource, et quelquefois De celles qui sont entièrement terminées.

ADIEU

ADIEU est aussi substantif masculin. Un éternel adieu. Un dernier adieu. Un triste adieu. Les adieux furent longs et tendres. Les adieux d' Hector et d' Andromaque.

ADIPEUX, EUSE. adj.

ADIPEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Il se dit De certaines parties du corps de l' homme ou de l' animal qui sont de nature graisseuse, ou qui admettent la graisse dans leur composition. Membrane adipeuse. Tissu adipeux. Nageoire adipeuse.

Vaisseaux adipeux, Vaisseaux qui se distribuent dans la graisse.

ADIPOCIRE. s. f.

ADIPOCIRE. s. f. Substance particulière, qui tient de la graisse et de la cire, et qui se produit, en certaines circonstances, par l' altération spontanée des matières animales enfouies dans la terre ou plongées dans l' eau.

ADIRER. v. a.

ADIRER. v. a. Perdre, égarer. Il n' est guère usité qu' en termes de Jurisprudence, et au participe.

ADIRÉ, ÉE. participe

ADIRÉ, ÉE. participe Titre adiré. Pièce adirée.

ADITION. s. f.

ADITION. s. f. T. de Droit. Il n' est usité que dans cette locution, Adition d' hérédité, Acceptation d' une succession.

ADJACENT, ENTE. adj.

ADJACENT, ENTE. adj. Qui est situé auprès, qui est aux environs. Il ne se dit guère qu' en parlant De pays, de terres, d' îles, de maisons, de rues. Pays adjacent. Tout le pays adjacent. Lieux adjacents. Îles adjacentes. Les maisons adjacentes. Les rues adjacentes.

En Géom., Angles adjacents, Angles immédiatement contigus l' un à l' autre, de manière à avoir un côté commun.

ADJECTIF. adj. m.

ADJECTIF. adj. m. T. de Gram. Il se dit Des noms que l' on joint aux substantifs, pour les qualifier ou les modifier. Ainsi, Blanc, noir, froid, chaud, heureux, malheureux, grand, petit, etc., sont des noms adjectifs.

Il s' emploie aussi substantivement. Un adjectif verbal. L' adjectif doit s' accorder avec le substantif en genre et en nombre. Un adjectif masculin. Un adjectif féminin.

ADJECTIVEMENT. adv.

ADJECTIVEMENT. adv. En manière d' adjectif. Ce mot s' emploie quelquefois adjectivement.

ADJOINDRE. v. a.

ADJOINDRE. v. a. Joindre une ou plusieurs personnes à une autre personne ou à plusieurs, pour l' exercice d' une fonction, pour un travail, pour le soin d' une affaire. Il ne pouvait suffire seul à un emploi si fatigant, on fut obligé de lui adjoindre quelqu' un. Il s' est adjoint un tel.

ADJOINT, OINTE. participe

ADJOINT, OINTE. participe Professeur adjoint.

Il est aussi substantif. C' est mon adjoint. On lui a donné un adjoint, des adjoints. Il aura un tel pour adjoint. Il ne veut point d' adjoint, il veut être seul. Ce professeur s' est fait remplacer par son adjoint.

ADJOINT, substantif

ADJOINT, substantif est particulièrement Le titre d' une personne établie pour aider un principal officier ou fonctionnaire dans les travaux de sa charge, et pour la remplir en son absence. Le maire et ses adjoints. Il est adjoint du maire de cette ville.

ADJONCTION. s. f.

ADJONCTION. s. f. Jonction d' une personne à une autre. Il s' employait surtout autrefois en termes de Palais. L' adjonction de ces deux commissaires fait bien espérer de son affaire. Il faut prononcer une adjonction le commissaires.

ADJUDANT. s. m.

ADJUDANT. s. m. Officier ou sous-officier d' état-major destiné à seconder les chefs dans le commandement. Adjudant major. Adjudant sous-officier. On a dit aussi, Adjudant général, adjudant commandant.

ADJUDICATAIRE. s. des deux genres

ADJUDICATAIRE. s. des deux genres Celui ou celle à qui on adjuge quelque chose en vente publique ou faite sous la sanction de l' autorité. Il est adjudicataire de cette maison, de cette terre. Elle s' est rendue adjudicataire. Adjudicataire au rabais de la fourniture des vivres.

ADJUDICATIF, IVE. adj.

ADJUDICATIF, IVE. adj. T. de Jurispr. Qui adjuge. Jugement adjudicatif. Sentence adjudicative. Il est peu usité.

ADJUDICATION. s. f.

ADJUDICATION. s. f. Acte par lequel on adjuge une chose. Adjudication publique. L' adjudication en fut faite publiquement. Un bail par adjudication. Vente et adjudication sur soumissions cachetées. L' adjudication d' une fourniture.

ADJUGER. v. a.

ADJUGER. v. a. T. de Pratiq. Déclarer en jugement qu' une chose contestée entre deux parties, appartient de droit à l' une d' elles. L' arrêt lui a adjugé le legs qui lui était contesté. Adjuger la récréance, les fruits. On dit dans un sens analogue, Adjuger les dépens.

Adjuger au demandeur ses conclusions, Rendre un jugement conforme aux prétentions du demandeur.

ADJUGER

ADJUGER signifie plus ordinairement, Déclarer par autorité de justice qu' une personne devient propriétaire d' un bien meuble ou immeuble mis à l' enchère. Personne n' ayant surenchéri, on lui adjugea ces meubles. Adjuger un domaine à l' enchère. Cette maison lui fut adjugée à tant.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des fournitures, des travaux qui sont proposés au rabais. On vient de lui adjuger l' éclairage des rues de Paris.

Il se dit, par extension, en parlant De certaines choses qui sont accordées à un de ceux qui pouvaient y prétendre. On lui adjugea le prix tout d' une voix. En ce sens, on dit plus ordinairement, Donner ou Décerner.

ADJUGÉ, ÉE. participe

ADJUGÉ, ÉE. participe On dit par ellipse, dans les encans, Adjugé, pour, La chose est adjugée.

ADJURATION. s. f.

ADJURATION. s. f. Formule dont l' Église catholique se sert dans les exorcismes. Les adjurations que l' on fait dans les exorcismes. Après plusieurs adjurations.

ADJURER. v. a.

ADJURER. v. a. Commander au nom de Dieu de faire ou de dire quelque chose. Il s' emploie particulièrement dans les exorcismes. Je t' adjure de dire la vérité. Je t' adjure par le Dieu vivant.

Il s' emploie quelquefois dans le style oratoire. Je vous adjure au nom de la patrie.

ADJURÉ, ÉE. participe

ADJURÉ, ÉE. participe

AD LIBITUM

AD LIBITUM (On prononce tome.) Expression latine qui signifie, À volonté, et dont on se sert quelquefois dans notre langue, pour indiquer qu' il est indifférent de faire une chose de telle façon ou de telle autre.

ADMETTRE. v. a.

ADMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Recevoir une personne à la participation de quelque avantage. Admettre quelqu' un dans une société, dans une compagnie, à sa table. Admettre quelqu' un au rang, au nombre de ses amis. Admettre aux ordres sacrés. Admettre à la sainte table. Admettre à la communion de l' Église. Admettre aux sacrements, à la participation des sacrements. Il fut admis à l' audience du prince.

Admettre quelqu' un à se justifier, Permettre qu' il expose ce qui peut le justifier, consentir qu' il se justifie dans les formes. On a dit de même, Admettre quelqu' un à ses preuves justificatives, à ses faits justificatifs. On dit aussi, dans le même sens, Admettre quelqu' un à faire preuve, et mieux à prouver.

Admettre les raisons, les excuses de quelqu' un, Les recevoir pour bonnes, pour valables. On dit à peu près dans le même sens, Admettre une requête.

ADMETTRE

ADMETTRE se dit quelquefois figurément, en parlant Des choses. Cette affaire n' admet point de retard, Ne doit souffrir aucun retard. Cette substance admet dans sa composition tel élément, Il entre tel élément dans sa composition.

ADMETTRE

ADMETTRE signifie aussi, Reconnaître pour véritable. Les philosophes admettent pour principe que... Les philosophes n' admettent plus les qualités occultes. Vous admettez que... C' est un fait que je n' admets pas, que je ne puis admettre.

ADMIS, ISE. participe

ADMIS, ISE. participe

ADMINICULE. s. m.

ADMINICULE. s. m. T. de Jurispr. Ce qui ne forme pas une preuve complète, mais qui contribue à faire preuve, dans une affaire civile ou criminelle. Il n' y a pas de preuves formelles, il n' y a que des adminicules. C' est un grand adminicule.

ADMINISTRATEUR, TRICE. s.

ADMINISTRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui régit les biens, les affaires d' une communauté, d' un hôpital, d' un grand établissement. Il est administrateur de tel hôpital. Les administrateurs de l' Hôtel-Dieu. Cette abbesse fut une bonne administratrice.

ADMINISTRATEUR

ADMINISTRATEUR se dit aussi d' Un homme chargé de quelque partie du gouvernement. C' est un mauvais administrateur, un excellent, un grand, un sage administrateur.

Il se dit quelquefois, absolument, de Celui qui sait bien administrer. Ce préfet n' est point administrateur. C' est un administrateur.

ADMINISTRATIF, IVE. adj.

ADMINISTRATIF, IVE. adj. Qui appartient, qui a rapport à l' administration. Il y a quelquefois conflit entre l' autorité administrative et l' autorité judiciaire. Fonctions administratives. Décision administrative. Talents administratifs.

ADMINISTRATION. s. f.

ADMINISTRATION. s. f. Gouvernement, direction, conduite des affaires publiques ou particulières. L' administration du royaume lui était confiée. Il a eu longtemps l' administration des finances. Il avait l' administration des principales affaires. Pendant son administration. Sous son administration. Les actes de son administration. Cet homme n' entend rien à l' administration, il ne sait rien en administration. Conseil d' administration. Comme tuteur, il a l' administration des biens de ces mineurs. L' administration de vos biens est fort mal dans les mains de cet intendant.

Il se dit également d' Un corps d' administrateurs et d' employés, chargés collectivement de quelque partie de l' administration publique. Il est attaché à telle administration. Il y a beaucoup d' employés dans cette administration. Il est en procès avec telle administration, ou absolument, avec l' administration. L' administration des domaines, des douanes, de la loterie, des vivres, des postes, des hospices, etc. Les administrations publiques. L' administration centrale. Les bureaux, les registres d' une administration.

L' administration de la justice, L' exercice de la justice avec autorité publique. Il ne faut avoir aucun égard aux personnes dans l' administration de la justice. Les abus qui se commettent dans l' administration de la justice.

L' administration des sacrements, L' action de conférer les sacrements. Dans l' administration des sacrements, il faut prendre garde que...

ADMINISTRER. v. a.

ADMINISTRER. v. a. Gouverner, régir les affaires publiques ou particulières. Suger administra le royaume avec gloire. Administrer l' État, un État. C' est un homme qui a toujours sagement administré les affaires. On l' accusait d' avoir mal administré les affaires, d' avoir mal administré les finances, les revenus de l' État. Il a sagement administré les biens de son pupille. Il administre lui-même son bien.

Administrer la justice, Rendre la justice.

Administrer les sacrements, Conférer les sacrements; et, Administrer un malade, Lui donner le viatique et l' extrême-onction. On l' administra une heure avant sa mort.

ADMINISTRER

ADMINISTRER s' emploie aussi dans la signification de Donner. Administrer un remède. Pop., Administrer des férules, des coups de bâton.

En termes de Pratique, Administrer des témoins, des preuves, des titres, Fournir des témoins, des titres, des preuves. Il administra les témoins nécessaires pour vérifier la dénonciation qu' il avait faite.

ADMINISTRÉ, ÉE. participe

ADMINISTRÉ, ÉE. participe Il s' emploie substantivement, surtout au pluriel, et se dit Des citoyens par rapport aux administrateurs. Ce maire, ce magistrat est chéri de ses administrés.

ADMIRABLE. adj. des deux genres

ADMIRABLE. adj. des deux genres Qui mérite, qui attire l' admiration. Dieu est admirable dans ses oeuvres. Cet homme est admirable par sa vertu, dans sa conduite. Il a tenu, dans cette occasion, une conduite admirable. Ce peintre est admirable pour son coloris. Cet élixir a des vertus admirables.

Fam. et ironiq., Cet homme est admirable, ce qu' il fait est admirable, se dit Pour marquer qu' on est surpris ou choqué de ce qu' il dit, de ce qu' il fait. Vous êtes admirable de venir ici nous contrôler.

ADMIRABLEMENT. adv.

ADMIRABLEMENT. adv. D' une manière admirable. Cet ouvrage est admirablement écrit. Il peint, il chante, il danse admirablement bien, admirablement.

ADMIRATEUR, TRICE. s.

ADMIRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui admire, ou qui a coutume d' admirer. C' est un admirateur de l' antiquité. Il est de vos admirateurs. C' est un admirateur perpétuel. Elle est grande admiratrice de tout ce qui est nouveau.

ADMIRATIF, IVE. adj.

ADMIRATIF, IVE. adj. Qui exprime l' admiration. Il s' emploie surtout en Grammaire. Point admiratif, Signe de ponctuation qui se marque ainsi!, et qui sert à faire connaître qu' il y a admiration ou exclamation dans la phrase. Particule admirative, Particule qu' on emploie aussi pour marquer l' admiration. Ah est quelquefois particule admirative.

Il se dit aussi Du ton, des gestes. Il prend toujours le ton admiratif. Ils témoignèrent leur satisfaction par des gestes admiratifs.

Par extension, Genre admiratif, se dit en parlant Des ouvrages de poésie et d' éloquence qui ont plus particulièrement pour objet d' exciter l' admiration. Corneille est supérieur dans le genre admiratif.

ADMIRATION. s. f.

ADMIRATION. s. f. Sentiment de celui qui regarde une chose comme belle, comme merveilleuse dans son genre. Quand il voit un beau tableau, il est en admiration, il est ravi en admiration. Je suis dans l' admiration de ses vertus, de ses talents. Avoir de l' admiration. Être saisi d' admiration. Causer de l' admiration. Donner de l' admiration. S' attirer l' admiration de tout le monde. Mouvement d' admiration. Transport d' admiration. C' est un sujet d' admiration. C' est une chose digne d' admiration.

Il se dit quelquefois de L' objet même qu' on admire. On tient à ses vieilles admirations.

ADMIRER. v. a.

ADMIRER. v. a. Considérer avec un étonnement mêlé de plaisir, ce qui paraît beau, ce qui paraît merveilleux. Admirer la nature. Admirer l' immensité du ciel. Admirer la beauté d' une femme. Admirer les talents, les ouvrages d' un écrivain, d' un artiste. J' admire sa sagesse, sa valeur, sa magnificence. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il s' admire lui-même.

Il se dit aussi, par critique ou par ironie, en parlant De ce qui paraît extrême, étrange, excessif dans son genre. J' admire la folie des hommes. Je vous admire de vouloir qu' on suive aveuglément vos conseils. J' admire comment on a pu prendre un semblable parti.

ADMIRÉ, ÉE. participe

ADMIRÉ, ÉE. participe

ADMISSIBLE. adj. des deux genres

ADMISSIBLE. adj. des deux genres Valable, recevable, qui peut être admis. Ses moyens de requête civile ont été jugés admissibles. Ses moyens de faux ont été déclarés pertinents et admissibles. Cette excuse est admissible. Cette raison est admissible, n' est pas admissible.

ADMISSION. s. f.

ADMISSION. s. f. Action par laquelle on est admis. Depuis son admission aux ordres sacrés, il a toujours vécu en bon ecclésiastique. Depuis son admission dans la compagnie, il n' y a pris séance qu' une fois.

ADMONÉTER. v. a.

ADMONÉTER. v. a. T. de Jurispr. dont on se servait autrefois Lorsqu' un particulier ayant commis une faute qui ne méritait pas une grande punition, le juge le mandait pour lui faire quelque remontrance à huis clos, avec défense de récidiver. La cour ordonna qu' il serait mandé et admonété. On l' a admonété. Plusieurs disent et écrivent, Admonester.

ADMONÉTÉ, ÉE. participe

ADMONÉTÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif, et signifie, Action d' admonéter. L' admonété n' emportait point d' interdiction.

ADMONITION. s. f.

ADMONITION. s. f. Action d' admonéter, avertissement. Après plusieurs admonitions.

ADOLESCENCE. s. f.

ADOLESCENCE. s. f. L' âge qui suit la puberté jusqu' à l' âge viril, c' est-à-dire, depuis quatorze ans jusqu' à vingt-cinq. Il ne se dit guère qu' en parlant Des garçons. Au commencement de l' adolescence. Il est encore dans l' adolescence. La fleur de l' adolescence.

ADOLESCENT, ENTE. s.

ADOLESCENT, ENTE. s. Celui, celle qui est dans l' âge de l' adolescence. On ne le dit guère que d' Un jeune homme, et le plus ordinairement en plaisantant. Un jeune adolescent.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un jeune homme encore adolescent.

ADONIEN ou ADONIQUE. adj. et s. m.

ADONIEN ou ADONIQUE. adj. et s. m. Il se dit D' un vers composé d' un dactyle et d' un spondée. Il y a un rhythme d' ode, en grec et en latin, qui se compose de trois vers saphiques et d' un vers adonien, ou de trois saphiques et d' un adonien.

ADONIS. s. m.

ADONIS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. de Mythol. Nom d' un jeune homme célèbre par sa beauté, et qui fut aimé de Vénus. On l' applique, par antonomase et en plaisantant, à Un jeune homme qui fait le beau, qui est très-soigneux de sa parure. C' est un Adonis.

ADONIS

ADONIS en Botanique, se dit d' Une plante à fleurs rouges ou citrines, qui approche de la renoncule, et qui vient dans les blés.

ADONISER. v. a.

ADONISER. v. a. Parer avec un extrême soin, avec une grande recherche. Cette mère gâte son fils, elle se plaît à l' adoniser. Il est familier.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel; et alors on le dit surtout Du trop grand soin que prend un homme de s' ajuster pour paraître plus jeune ou plus beau. Il aime à s' adoniser.

ADONISÉ, ÉE. participe

ADONISÉ, ÉE. participe

ADONNER (S' ). v. pron.

ADONNER (S' ). v. pron. Se plaire particulièrement à quelque chose, s' y appliquer avec chaleur, s' y livrer habituellement. Il s' adonne à l' étude, aux plaisirs, à la chasse. Il s' est adonné à boire.

S' adonner à un lieu, à une société, à une personne, Fréquenter habituellement un lieu, une société, voir fréquemment, familièrement une personne.

Ce chien s' est adonné à moi, M' ayant rencontré par hasard, il s' est attaché à me suivre. Ce chien s' adonne à la cuisine, Il y est habituellement.

Je vous prie de passer chez moi, si votre chemin s' y adonne, Si c' est votre chemin d' y passer en allant ailleurs. Cette phrase vieillit.

ADONNÉ, ÉE. participe

ADONNÉ, ÉE. participe Un homme adonné à l' étude. Une femme adonnée au jeu. Être adonné aux femmes.

ADOPTANT. s. m.

ADOPTANT. s. m. T. de Droit. Celui qui adopte quelqu' un. L' adoptant et l' adopté.

ADOPTER. v. a.

ADOPTER. v. a. Choisir quelqu' un pour fils ou pour fille, et lui en donner les droits civils, en remplissant certaines conditions prescrites par la loi. Auguste adopta Tibère. Chez les Romains, ceux qu' on avait adoptés passaient dans la famille et sous la puissance de celui qui les avait adoptés. Il vient d' adopter ce jeune homme. N' ayant pas d' enfants, ils adoptèrent un orphelin.

Il se dit, par extension, De toute personne qui, sans formes légales, prend soin d' un enfant comme si c' était son fils ou sa fille. Il m' adopta et me servit de père.

ADOPTER

ADOPTER signifie figurément, Considérer et regarder comme sien un sentiment, un avis, un projet. J' adopte vos sentiments. Je n' adopterai jamais une pareille opinion. J' adopte cet avis, ce projet.

Il signifie aussi, Choisir de préférence un genre de travail, une manière de faire quelque chose. Après avoir essayé des différents genres de peinture, il adopta le paysage. Cet écrivain a adopté depuis peu une mauvaise manière. Le plan que vous avez adopté me paraît vicieux.

ADOPTÉ, ÉE. participe

ADOPTÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. L' adoptant et l' adopté.

ADOPTIF, IVE. adj.

ADOPTIF, IVE. adj. Qui est, qui a été adopté. Enfants adoptifs. Fils adoptif. Fille adoptive.

Il signifie aussi, Qui a adopté. Père adoptif.

ADOPTION. s. f.

ADOPTION. s. f. Action d' adopter. Tibère n' était fils d' Auguste que par adoption. Déterminer les formes et les effets de l' adoption. L' adoption confère le nom de l' adoptant à l' adopté.

ADORABLE. adj. des deux genres

ADORABLE. adj. des deux genres Digne d' être adoré. Dieu seul est adorable. Les mystères de la religion sont adorables. La providence de Dieu est adorable en toutes choses.

Il se dit, par exagération, De ce que l' on estime ou que l' on aime extrêmement. Cette femme est adorable. Cet homme est d' un caractère adorable. Une bonté adorable.

ADORATEUR. s. m.

ADORATEUR. s. m. Celui qui adore. Les adorateurs du vrai Dieu. Les vrais adorateurs. Les Guèbres ou adorateurs du feu.

Par exagérat., Il est adorateur de cet homme, Il est prévenu d' une estime extraordinaire pour lui, il l' admire en tout ce qu' il fait. Il est adorateur de cette femme, il est au nombre de ses adorateurs, Il l' aime passionnément. On dit dans un sens analogue, Cette femme a beaucoup d' adorateurs.

ADORATION. s. f.

ADORATION. s. f. Action par laquelle on adore. L' adoration proprement dite n' est due qu' à Dieu seul. L' adoration de la croix est une des cérémonies de l' Église, dans la semaine sainte. Aller à l' adoration de la croix.

ADORATION

ADORATION se dit aussi de La cérémonie qui se pratique à l' égard d' un pape nouvellement élu, lorsqu' il est mis sur l' autel après son élection, et que les cardinaux lui vont rendre honneur. Aller à l' adoration du pape.

Dans la même acception, Ce pape a été fait par voie d' adoration, Tous les cardinaux sont allés le reconnaître pour pape, sans avoir fait de scrutin auparavant.

ADORATION

ADORATION signifie, par exagération, Amour, attachement extrême. Son amour pour cette femme va jusqu' à l' adoration. Cette femme a de l' adoration pour son mari, est en adoration devant son mari.

ADORER. v. a.

ADORER. v. a. Rendre à la Divinité le culte qui lui est dû. Il ne faut adorer que Dieu. Adorer le vrai Dieu en esprit et en vérité. Adorer JÉSUS-CHRIST dans l' eucharistie.

Adorer la croix, se dit, par extension et par relation à JÉSUS-CHRIST, en parlant D' une des cérémonies du culte catholique. C' était le vendredi saint, à l' heure où les fidèles vont adorer la croix.

Adorer les faux dieux, les idoles, etc., Rendre à de faux dieux, à des idoles, etc., le culte dû à la Divinité. Les Israélites adorèrent le veau d' or. Ce peuple adorait le soleil.

Prov. et fig., Adorer le veau d' or, Faire la cour à un homme de peu de mérite, à cause de ses richesses, de son crédit.

ADORER

ADORER s' emploie quelquefois sans régime. Les Juifs adoraient à Jérusalem, et les Samaritains à Samarie. Le peuple d' Israël allait adorer sur les montagnes.

ADORER

ADORER signifie aussi quelquefois, Rendre des respects extraordinaires en se prosternant. La reine Esther adora le roi Assuérus. Les rois de Perse se faisaient adorer.

ADORER

ADORER signifie encore, par exagération, Aimer avec une passion excessive. Il ne l' aime pas, il l' adore. Cette mère est folle de son fils, elle l' adore. Ce pédant adore l' antiquité sans discernement.

ADORÉ, ÉE. participe

ADORÉ, ÉE. participe

ADOS. s. m.

ADOS. s. m. T. de Labourage et de Jardinage. Terre qu' on élève en talus, ordinairement le long d' un mur bien exposé, pour y semer quelque chose qu' on veut faire venir plus tôt qu' on ne le pourrait en pleine terre.

ADOSSER. v. a.

ADOSSER. v. a. Mettre, appuyer le dos contre quelque chose. Adosser un enfant contre la muraille pour l' empêcher de tomber. On l' emploie avec le pronom personnel. Attaqué par trois hommes, il s' adossa contre la muraille, et se défendit.

Il signifie aussi, figurément, Placer une chose contre une autre qui lui sert d' appui ou d' abri. Adosser un bâtiment contre une montagne, contre un rocher. Adosser un appentis contre un bâtiment, contre une maison. On dit dans un sens analogue, Adosser une troupe, une armée.

ADOSSÉ, ÉE. participe

ADOSSÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, De deux pièces d' armoiries, comme deux lions, deux poissons, mis dos à dos. Il porte de gueules à deux lions adossés.

En termes de Dessin et d' Antiquités, Têtes adossées, Deux têtes mises sur une même ligne en sens opposé.

ADOUBER. v. n.

ADOUBER. v. n. Il n' est guère usité qu' au Trictrac et aux Échecs, dans cette locution, J' adoube, par laquelle on indique qu' on touche une pièce pour l' arranger, non pour la jouer.

ADOUCIR. v. a.

ADOUCIR. v. a. Rendre doux; tempérer l' âcreté de quelque chose d' aigre, de piquant, de salé. Adoucir l' acide du citron avec le sucre. Adoucir une sauce trop salée en y ajoutant de l' eau. On dit dans un sens analogue, en Médecine, Adoucir l' âcreté des humeurs, l' âcreté du sang.

La pluie adoucit le temps, Elle le rend moins froid.

Adoucir sa voix, Parler d' un ton moins aigre ou moins élevé.

ADOUCIR

ADOUCIR signifie aussi, Polir, ôter les aspérités. On adoucit le bois avec la prêle. On adoucit les glaces avec l' émeri.

Il signifie figurément, Rendre moins fâcheux, plus supportable. Cela adoucira un peu votre mal. Si quelque chose pouvait adoucir ma peine. Adoucir l' ennui, l' amertume, le chagrin, etc. On dit dans le même sens, Adoucir l' humeur, le caractère, Rendre l' humeur, le caractère plus traitable.

Adoucir les traits, adoucir l' air du visage, Les rendre moins rudes. La manière de se coiffer adoucit l' air du visage, ou le rend plus rude.

Adoucir une expression, La corriger, la tempérer par une autre moins dure. On dit dans le même sens: Cette critique est trop sévère, il faut l' adoucir. Adoucir des reproches, des remontrances, un refus, etc.

En Peinture et en Sculpture, Adoucir les formes, les contours, Diminuer ce qu' ils ont de trop prononcé, de trop ressenti. On dit de même, Adoucir les traits d' une figure, Les rendre plus délicats. On dit aussi, en Peinture, Adoucir les teintes d' un tableau, Graduer avec plus de délicatesse le passage de l' une à l' autre.

ADOUCIR

ADOUCIR signifie encore, Apaiser. Adoucir la colère de quelqu' un. Adoucir un esprit irrité.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus doux. Le temps commence à s' adoucir. Son humeur s' est adoucie. Tous les maux s' adoucissent avec le temps. Sa voix s' adoucit.

ADOUCI, IE. participe

ADOUCI, IE. participe

ADOUCISSANT, ANTE. adj.

ADOUCISSANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit De toutes les substances médicamenteuses ou alimentaires capables de diminuer la douleur ou l' irritation. Élixir adoucissant. Tisane adoucissante. Le lait d' ânesse est adoucissant.

Il s' emploie très-souvent comme substantif, au masculin. Donnez-lui des adoucissants.

ADOUCISSEMENT. s. m.

ADOUCISSEMENT. s. m. Action par laquelle une chose est adoucie; État d' une chose adoucie. On l' emploie surtout au figuré. L' adoucissement de l' humeur, du caractère. Sa critique est tempérée par quelques adoucissements. Il a rendu son tableau beaucoup plus agréable par l' adoucissement du coloris, des contours.

Il signifie plus particulièrement, Soulagement, diminution de peine, de douleur. Ce fut un bien faible adoucissement au sort du prisonnier. Il y a quelque adoucissement dans ses maux. Rien ne peut apporter le moindre adoucissement à sa douleur.

Il y a quelque adoucissement dans le temps, Le temps n' est plus si rude, si fâcheux, il ne fait plus si froid.

ADOUCISSEMENT

ADOUCISSEMENT se dit de même en parlant Des choses morales, des affaires; et il signifie, Accommodement, tempérament, restriction, expédient propre à concilier. Ne saurait-on trouver d' adoucissement à cela? On trouve des adoucissements à toutes choses. Leur querelle s' est fort aigrie; on y cherche quelque adoucissement. Cette proposition, quoique vraie en elle-même, demande quelque adoucissement.

ADOUCISSEMENT

ADOUCISSEMENT en Architecture, se dit Du procédé par lequel on rattache un ornement saillant et anguleux au nu du mur. On le dit également de La moulure même employée à cet effet.

ADOUÉ, ÉE. adj.

ADOUÉ, ÉE. adj. T. de Chasse. Accouplé, apparié. Les perdrix sont adouées.

AD PATRES

AD PATRES (On prononce Patrèsse.) Locution latine, qui s' emploie dans quelques phrases familières. Aller ad patres, Mourir; Envoyer ad patres, Faire mourir. Cet homme est allé ad patres. Il a pris un médecin qui l' a envoyé ad patres. Il est ad patres.

ADRAGANT ou ADRAGANTE. adj.

ADRAGANT ou ADRAGANTE. adj. Nom d' une sorte de gomme qu' on tire de plusieurs arbrisseaux du genre des Astragales. Gomme adragant ou adragante. On a dit aussi. Gomme d' adragant. Voyez TRAGACANTHE.

AD REM. Locution

AD REM. Locution latine qui signifie, À la chose, et qu' on emploie dans cette phrase familière, Répondre ad rem, Répondre catégoriquement, convenablement.

ADRESSE. s. f.

ADRESSE. s. f. Indication, désignation, soit de la personne à qui il faut s' adresser, soit du lieu où il faut aller ou envoyer. Donner une adresse pour faire tenir des lettres, pour faire remettre un paquet. Une bonne adresse. Une adresse sûre. Une fausse adresse. Je vous donnerai, je vous laisserai mon adresse. Mettre l' adresse sur une lettre. Cette adresse est indéchiffrable. Envoyer une lettre à son adresse.

Faire tenir des lettres à leur adresse, à leurs adresses, Envoyer des lettres à ceux à qui elles sont adressées.

Fig. et fam., Cela va à l' adresse, est à l' adresse d' un tel, se dit D' un trait malin lancé contre quelqu' un qu' on ne nomme pas, mais qu' on désigne. Le trait, le paquet arrivera à son adresse, Le trait sera compris, sera senti.

Bureau d' adresse, Lieu, établissement où l' on s' adresse pour obtenir certains renseignements.

Fig. et fam., C' est un vrai bureau d' adresse, se dit D' une maison où l' on débite ordinairement beaucoup de nouvelles; et quelquefois D' une personne qui aime à savoir et à répandre les nouvelles. Il m' a pris pour son bureau d' adresse, se dit D' un homme qui demande des renseignements avec importunité.

ADRESSE

ADRESSE se dit aussi d' Un écrit ayant pour objet une demande, une adhésion, une félicitation, etc., présenté par un corps constitué, par une réunion de citoyens, soit au chef de l' État, soit à quelque autre autorité. L' adresse de la chambre des pairs, des députés, en réponse au discours du trône. La rédaction de l' adresse. Projet d' adresse. Adresse de félicitation. Adresse du conseil municipal de telle ville.

ADRESSE. s. f.

ADRESSE. s. f. Dextérité, soit pour les exercices du corps, soit pour les actes de l' intelligence. Grande adresse. Il fait tout avec adresse. Il a beaucoup d' adresse dans tous les exercices du corps. Son adresse à manier un fusil. Adresse d' esprit. Il faut traiter, il faut manier cette affaire avec adresse. Il a tiré cela de lui par adresse. Il eut l' adresse de lui persuader cela.

Tour d' adresse, Tour de subtilité de main. C' est un homme qui sait, qui fait des tours d' adresse. Il signifie aussi, familièrement, Un tour de finesse d' esprit. Il lui a joué un tour d' adresse.

Adresses de style, Certaines tournures fines et délicates dans la manière d' écrire. Ce sont des adresses de style.

En Peinture, Adresse de pinceau, se dit d' Une manière de peindre généralement précise, facile et spirituelle. Au pluriel, Adresses de pinceau, Certaines touches, ou coups de pinceau, qui expriment la forme avec précision et facilité.

ADRESSER. v. a.

ADRESSER. v. a. Envoyer directement à quelque personne, en quelque lieu. Adresser une lettre, un paquet à quelqu' un. Vous n' avez qu' à me l' adresser à tel endroit. Vous adresserez vos lettres à un tel, pour qu' il me les fasse tenir. Vous m' avez adressé un homme qui n' a pu me rendre raison de rien. Il m' a adressé à un excellent ouvrier.

Adresser la parole à quelqu' un, Parler directement à quelqu' un. On dit aussi: Adresser des voeux, une question, une demande. Adresser des prières.

Adresser ses pas, Tourner ses pas vers quelque endroit, aller vers quelque lieu.

ADRESSER

ADRESSER s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Aller trouver directement quelqu' un, avoir recours à lui. Il faut s' adresser à un tel pour cette affaire. Je m' adresse à vous comme à la seule personne de qui je puis attendre quelque secours. On dit, Vous vous adressez mal, pour Vous vous méprenez; soit qu' on ne puisse accorder la chose demandée, soit qu' on ne le veuille pas: ce qui est encore plus marqué dans ces phrases, À qui vous adressez-vous? à qui pensez-vous vous adresser?

S' adresser à quelqu' un, signifie quelquefois, Adresser la parole à quelqu' un. On dit de même, C' est à vous que ce discours s' adresse, etc.

Cette lettre s' adresse à lui, La suscription de la lettre fait voir que c' est à lui qu' elle doit être rendue. Le paquet s' adresse à vous; mais il doit s' y trouver une lettre pour moi.

Cela s' adresse à vous, se dit D' une chose qui concerne quelqu' un, qui le désigne dans un discours, dans un compliment indirect, dans une critique où même il n' est pas nommé.

ADRESSER

ADRESSER est aussi verbe neutre, et signifie, Toucher droit où l' on vise. Adresser au but. Vous avez bien adressé, vous avez mal adressé. Cet emploi est rare.

ADRESSÉ, ÉE. participe

ADRESSÉ, ÉE. participe

ADROIT, OITE. adj.

ADROIT, OITE. adj. Qui a de l' adresse, de la dextérité. Il se dit Du corps et de l' esprit. Il est adroit à ses exercices. Adroit à tirer de l' arc. Adroit comme un singe. Être adroit à manier les esprits. C' est un esprit adroit.

ADROITEMENT. adv.

ADROITEMENT. adv. D' une manière adroite, avec adresse. Il manie cela fort adroitement. Il fait adroitement des armes. Il a conduit cette affaire fort adroitement. Il s' est tiré adroitement d' affaire.

ADULATEUR, TRICE. s.

ADULATEUR, TRICE. s. Flatteur, flatteuse; celui, celle qui par bassesse et par intérêt donne de grandes louanges à une personne qui n' en mérite pas. Lâche, vil adulateur. Les adulateurs ont perdu ce prince. C' est un perpétuel adulateur. C' est une grande adulatrice.

Il s' emploie quelquefois adjectivement, dans la poésie et dans le style soutenu. Langage adulateur. Vers adulateur.

ADULATION. s. f.

ADULATION. s. f. Flatterie basse. Il y a trop d' adulation à cela. C' est une adulation honteuse.

ADULER. v. a.

ADULER. v. a. Flatter bassement. Aduler la puissance. On adule ce prince.

ADULÉ, ÉE. participe

ADULÉ, ÉE. participe

ADULTE. adj. des deux genres

ADULTE. adj. des deux genres Qui est parvenu à l' adolescence, à l' âge de raison. Dans le langage médical, il se dit proprement en parlant De toute cette période de la vie qui est comprise entre l' adolescence et la vieillesse. Il n' était pas encore adulte. Une personne adulte. On dit aussi, L' âge adulte.

Il est souvent employé comme substantif. Le baptême des adultes. Cette maladie attaque rarement les adultes. École pour les adultes. École d' adultes.

ADULTÉRATION. s. f.

ADULTÉRATION. s. f. T. de Jurispr. Action de gâter et de dépraver ce qui est pur. L' adultération des monnaies est un crime capital. Il est peu usité.

En Pharmacie, L' adultération des médicaments, L' action de les adultérer, ou Le résultat de cette action.

ADULTÈRE. adj. des deux genres

ADULTÈRE. adj. des deux genres Qui viole la foi conjugale. Époux adultère. Commerce adultère. Amour adultère. Femme adultère.

Il se dit quelquefois, par extension, dans le style oratoire ou poétique, Des choses qui offrent un mélange vicieux. Mélange adultère. Assemblage adultère.

Il s' emploie aussi comme substantif; et alors il se dit de Celui ou de celle qui viole la foi conjugale. Ni les fornicateurs ni les adultères ne posséderont le royaume des cieux.

ADULTÈRE. s. m.

ADULTÈRE. s. m. Violement de la foi conjugale. Commettre un adultère. On les surprit en adultère.

Double adultère, L' adultère qu' un homme marié et une femme mariée commettent ensemble. Enfant né d' un double adultère.

ADULTÉRER. v. a.

ADULTÉRER. v. a. T. de Pharmacie. Altérer, falsifier, frelater les médicaments, de manière qu' ils semblent être de bonne qualité, sans avoir l' efficacité des médicaments purs. Il est de l' intérêt des malades qu' on n' adultère pas les médicaments.

ADULTÉRÉ, ÉE. participe

ADULTÉRÉ, ÉE. participe

ADULTÉRIN, INE. adj.

ADULTÉRIN, INE. adj. Qui est né d' adultère. Des enfants adultérins.

Il s' emploie aussi comme substantif. Les adultérins ne peuvent jamais être reconnus.

ADUSTE. adj. des deux genres

ADUSTE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est comme brûlé. Il se disait autrefois en parlant De certaines altérations supposées des humeurs du corps humain. Humeur aduste. Sang aduste. Bile aduste.

ADUSTION. s. f.

ADUSTION. s. f. T. de Médec. Action du feu, brûlure ou cautérisation. Il est peu usité.

ADVENIR. v. n.

ADVENIR. v. n. Voyez AVENIR.

ADVENTICE. adj. des deux genres

ADVENTICE. adj. des deux genres T. didactique. Qui n' est pas naturellement dans une chose, qui y survient de dehors. Idées adventices, par opposition à Idées innées.

ADVENTIF, IVE. adj.

ADVENTIF, IVE. adj. Il se dit, en Droit romain, D' une sorte de pécule concédé aux fils de famille, en nue propriété. Cette expression n' est point usitée dans le droit français.

ADVERBE. s. m.

ADVERBE. s. m. T. de Gram. Partie invariable du discours, qui se joint avec les verbes et avec les adjectifs, et qui les modifie de diverses manières. Adverbe de lieu. Adverbe de temps. Adverbe dérivé d' un verbe. Adverbe dérivé d' un adjectif. Ici etsont des adverbes de lieu. Aujourd' hui, demain, bientôt, tantôt, sont des adverbes de temps. Beaucoup et peu sont des adverbes de quantité. Doucement et fortement sont des adverbes de qualité et de manière.

ADVERBIAL, ALE. adj.

ADVERBIAL, ALE. adj. T. de Gram. Qui tient de l' adverbe. Il se dit De deux ou de plusieurs mots qui, étant joints ensemble, ont force et signification d' adverbe. A contre-temps, sens dessus dessous, sont des façons de parler adverbiales, des phrases adverbiales, des locutions adverbiales.

ADVERBIALEMENT. adv.

ADVERBIALEMENT. adv. T. de Gram. D' une manière adverbiale. Dans cette phrase, Chanter juste, l' adjectif juste est pris adverbialement.

ADVERBIALITÉ. s. f.

ADVERBIALITÉ. s. f. T. de Gram. Qualité d' un mot qui est considéré comme adverbe. Il y a des mots dont l' adverbialité est accidentelle. Il est peu usité.

ADVERSAIRE. s. m.

ADVERSAIRE. s. m. Celui qui est opposé, et sur lequel on veut remporter l' avantage. Il se dit en parlant De combats réels ou simulés, de disputes, de procès, de contestations. Vaincre son adversaire, ses adversaires. Désarmer son adversaire. Ménager, écraser son adversaire. Faible adversaire. Adversaire puissant, généreux. Il est mon adversaire. J' ai pour adversaire un homme fort habile.

Il se dit quelquefois d' Une femme, sans prendre le genre féminin. Cette femme est un dangereux adversaire.

ADVERSATIF, IVE. adj.

ADVERSATIF, IVE. adj. T. de Gram. Il ne s' emploie guère que dans cette locution, Conjonction, particule adversative, Particule qui marque quelque opposition, quelque différence entre ce qui la précède et ce qui la suit. Mais est une conjonction adversative, une particule adversative.

ADVERSE. adj. des deux genres

ADVERSE. adj. des deux genres Contraire, opposé. Il n' est usité que dans ces locutions: Fortune adverse, Fortune contraire, défavorable. En style de Palais, La partie adverse, La personne contre qui l' on plaide; et, L' avocat adverse, L' avocat qui plaide pour la partie adverse.

ADVERSITÉ. s. f.

ADVERSITÉ. s. f. État, situation de celui qui éprouve les rigueurs du sort. Être dans l' adversité. Tomber dans l' adversité. Être constant dans l' adversité. Succomber à l' adversité. Sa vie a été mêlée d' adversité et de prospérité.

Il se dit aussi d' Un malheur, d' une infortune, d' un accident fâcheux; et, dans ce sens, il s' emploie plus ordinairement au pluriel. Les adversités que Dieu nous envoie. Il a soutenu de grandes adversités. Il a eu de grandes adversités à essuyer.

ADYNAMIE. s. f.

ADYNAMIE. s. f. T. de Médec. État morbide, principalement caractérisé par l' abattement de la physionomie, la flaccidité des chairs, la difficulté du mouvement ou son impossibilité, l' affaiblissement des sensations, etc.

ADYNAMIQUE. adj. des deux genres

ADYNAMIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à l' adynamie. État adynamique. Fièvre adynamique.

AÉRER. v. a.

AÉRER. v. a. Donner de l' air, chasser le mauvais air. Aérer une chambre, une salle de spectacle, l' intérieur d' un vaisseau.

AÉRÉ, ÉE. participe

AÉRÉ, ÉE. participe Il s' emploie aussi adjectivement, et se dit D' un bâtiment qui est en bel air, en grand air. Une maison bien aérée.

AÉRIEN, IENNE. adj.

AÉRIEN, IENNE. adj. Qui est d' air, qui appartient à l' air, qui est un effet de l' air, ou qui se passe dans l' air. Un corps aérien. Les démons, les esprits aériens. Un phénomène aérien. La perspective aérienne.

En termes d' Anat., Voies aériennes, conduits aériens, L' ensemble des conduits destinés à porter l' air dans les poumons, c' est-à-dire, le larynx, la trachée-artère, et les bronches avec leurs ramifications. On dit plus exactement, Voies, conduits aérifères.

En Ichthyologie, Vésicule aérienne. Voyez VÉSICULE.

AÉRIFÈRE. adj. des deux genres

AÉRIFÈRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Voyez AÉRIEN.

AÉRIFORME. adj. des deux genres

AÉRIFORME. adj. des deux genres Il se dit Des fluides qui, différant de l' air atmosphérique par leur nature propre, lui ressemblent par leur constitution physique, étant transparents, élastiques, compressibles, etc. Le gaz hydrogène est une substance aériforme.

AÉROGRAPHIE. s. f.

AÉROGRAPHIE. s. f. Description, théorie de l' air.

AÉROLITHE. s. m.

AÉROLITHE. s. m. Pierre tombée du ciel. On a trouvé dans ce champ un aérolithe qui pèse au moins vingt livres.

AÉROLOGIE. s. f.

AÉROLOGIE. s. f. Traité sur l' air et sur ses différentes propriétés.

AÉROMANCIE. s. f.

AÉROMANCIE. s. f. Art prétendu de deviner par le moyen de l' air et des phénomènes aériens.

AÉROMÉTRIE. s. f.

AÉROMÉTRIE. s. f. Science qui a pour objet la constitution physique de l' air, et qui en mesure et en calcule les effets mécaniques. Éléments d' aérométrie.

AÉRONAUTE. s. des deux genres

AÉRONAUTE. s. des deux genres Celui, celle qui parcourt les airs dans un aérostat.

AÉROSTAT. s. m.

AÉROSTAT. s. m. Espèce de ballon rempli d' un fluide plus léger que l' air, au moyen duquel on peut s' élever dans l' atmosphère.

AÉROSTATION. s. f.

AÉROSTATION. s. f. Art de faire des aérostats et de les employer.

AÉROSTATIQUE. adj. des deux genres

AÉROSTATIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à l' aérostation. Ballon aérostatique. Machine aérostatique.

AÉTITE. s. f.

AÉTITE. s. f. Espèce de pierre, nommée aussi Pierre d' Aigle, parce qu' on a prétendu qu' elle se trouvait dans le nid des aigles.

AFFABILITÉ. s. f.

AFFABILITÉ. s. f. Qualité de celui qui reçoit et qui écoute avec bonté et douceur ceux qui ont affaire à lui. Il se dit principalement en parlant De la manière dont on reçoit ses inférieurs. Recevoir avec affabilité. Il a beaucoup d' affabilité. L' affabilité de ce prince lui gagnait tous les coeurs.

AFFABLE. adj. des deux genres

AFFABLE. adj. des deux genres Qui a de l' affabilité. C' est un homme extrêmement affable. Il est d' un caractère doux et affable. On dit aussi, Des manières affables.

AFFABLEMENT. adv.

AFFABLEMENT. adv. Avec affabilité. Il est peu usité.

AFFABULATION. s. f.

AFFABULATION. s. f. T. didactique. Partie d' une fable, d' un apologue, qui en explique le sens moral.

AFFADIR. v. a.

AFFADIR. v. a. Rendre fade. Affadir une sauce, un ragoût, en y mêlant quelque chose de trop doux.

Il se dit figurément, en parlant Des ouvrages d' esprit. Affadir un discours par des pensées et par des expressions affectées et doucereuses.

AFFADIR

AFFADIR signifie aussi, Causer une sensation désagréable au palais, à l' estomac par quelque chose de fade. Une sauce qui affadit le coeur, qui affadit.

Il s' emploie figurément, dans le même sens. Des louanges outrées affadissent le coeur.

AFFADI, IE. participe

AFFADI, IE. participe

AFFADISSEMENT. s. m.

AFFADISSEMENT. s. m. Effet que produit la fadeur. Affadissement de coeur.

Il s' emploie figurément. Louer jusqu' à l' affadissement.

AFFAIBLIR. v. a.

AFFAIBLIR. v. a. Rendre faible. On a trop raboté cette planche, on l' a affaiblie. Les débauches affaiblissent le corps. Le vin pris avec excès affaiblit les nerfs, affaiblit le cerveau, affaiblit la vue. Affaiblir un parti. Affaiblir une armée. Affaiblir la puissance de son ennemi. L' âge affaiblit l' esprit, affaiblit la mémoire. On l' emploie souvent avec le pronom personnel. Il s' affaiblit. Son esprit s' affaiblit.

Affaiblir les monnaies, les espèces d' or et d' argent, En diminuer le poids ou le titre.

AFFAIBLI, IE. participe

AFFAIBLI, IE. participe

AFFAIBLISSANT, ANTE. adj.

AFFAIBLISSANT, ANTE. adj. Qui affaiblit. Il y a des remèdes fortifiants, il y en a d' affaiblissants.

AFFAIBLISSEMENT. s. m.

AFFAIBLISSEMENT. s. m. Débilitation, diminution de forces. Il se dit Des forces du corps, de celles de l' esprit, de celles d' un État, d' un parti, etc. L' affaiblissement du corps. L' affaiblissement de la vue. L' affaiblissement de la voix. L' affaiblissement d' une armée. L' affaiblissement des forces ennemies.

AFFAIRE. s. f.

AFFAIRE. s. f. Ce qui est le sujet de quelque occupation. Affaire agréable. Affaire importante. Je suis à présent de loisir, je n' ai aucune affaire. Il n' a d' autre affaire que de se divertir. Il est fort occupé, il a bien des affaires, il a mille affaires. Je suis accablé d' affaires. Il a affaire. Il est en affaires. Toutes affaires cessantes. Toute affaire cessante. L' affaire du salut est la plus grande d' un chrétien.

J' en fais mon affaire, Je m' en charge, je réponds du succès. Dites-moi la place que vous désirez, j' en fais mon affaire.

Fam., C' est mon affaire, se dit À une personne qui veut nous détourner de quelque dessein, en nous faisant voir le danger, les inconvénients qui sont à craindre; et signifie, Cela ne regarde que moi, ne peut compromettre, léser ou exposer que moi seul. On dit dans un sens analogue, C' est son affaire, c' est leur affaire.

Prov., Dieu nous garde d' un homme qui n' a qu' une affaire, se dit Pour donner à entendre qu' ordinairement un homme qui n' a qu' une seule chose à faire, en est si occupé, qu' il en fatigue tout le monde.

AFFAIRE

AFFAIRE se dit particulièrement Des procès, et de tout ce qui se traite en quelque juridiction que ce soit, tant en matière civile qu' en matière criminelle. Il y a une grande affaire au conseil d' État, à la cour royale. Cet avocat est chargé d' une belle affaire, d' une affaire d' éclat. C' est une affaire de conséquence, une affaire de rien. Il n' y a point de petites affaires. C' est une affaire de grande discussion, de longue discussion. Une affaire embrouillée, épineuse, embarrassée, enveloppée. Une affaire malheureuse, extraordinaire. Les affaires civiles. Les affaires criminelles. Son affaire se rapportera, se videra bientôt. Il a un rapporteur qui expédie bien des affaires. Ce juge entend mal mon affaire. Le point, le secret, le fin de l' affaire. C' est lui qui mène ses affaires. Poursuivre une affaire.

Il se dit aussi de Toutes les choses qu' on a à discuter, à démêler avec quelqu' un dans le commerce de la vie. C' est une affaire d' intérêt. C' est une affaire d' honneur. Sortir d' une affaire avec honneur. Se bien tirer d' une affaire. Voilà le noeud de l' affaire. Sortir d' affaire avec quelqu' un. S' entremettre d' une affaire. Se charger d' une affaire. Je vous rendrai bon compte de votre affaire. Entendre bien une affaire. Comprendre, concevoir une affaire. Il débrouille bien, il démêle bien une affaire.

Affaire d' honneur, signifie quelquefois, Duel, combat singulier. Dans ce sens, on dit de même simplement, Une affaire.

Affaire de coeur, Commerce de galanterie.

Fam. et ironiq., Votre affaire est faite, Elle est manquée, vous ne devez plus rien espérer, vous n' avez plus rien à prétendre. Son affaire est faite, se dit aussi D' un homme dangereusement malade, et qui n' en peut relever.

Cette maison est mon affaire, Elle me convient, il faut que je l' achète, que je la loue. On dit de même: C' est justement mon affaire. Ce serait bien mon affaire. Cela ferait bien mon affaire. Etc.

Ironiq., Son affaire est bonne, se dit De quelqu' un qui ne peut éviter la punition qu' il mérite.

AFFAIRE

AFFAIRE signifie encore, Soin, peine, embarras, difficulté, querelle, danger. Il a bien des affaires sur les bras, sur le dos. Il a une fâcheuse, une mauvaise affaire sur le corps. Il vous donnera bien des affaires. Il était bien embarrassé, mais il s' est tiré d' affaire. Ses amis l' ont tiré d' affaire. Susciter des affaires à quelqu' un. Il a si bien fait, qu' il s' est mis hors d' affaire. Il ne veut point d' affaire. Il se fait une affaire de la moindre chose. Si vous vous brouillez avec cet homme-là, vous vous ferez, vous vous attirerez des affaires. Cela lui a fait une affaire. Vider une affaire. Les suites, les conséquences d' une affaire. Des amis communs ont assoupi l' affaire.

C' est une affaire, se dit D' une chose qu' on regarde comme pénible ou malaisée; et, Ce n' est pas une affaire, se dit D' une chose facile.

Il s' est tiré d' affaire, signifie quelquefois, Il a su, par son intelligence, par sa bonne conduite, se procurer une fortune honnête, une position honorable.

Ce malade est hors d' affaire, Il ne court plus aucun danger.

AFFAIRE

AFFAIRE se dit particulièrement Des actions de guerre. C' est un homme qui a vu bien des affaires. Il s' est toujours bien conduit dans toutes les affaires où il s' est rencontré. Il fit des merveilles dans la dernière affaire. L' affaire fut quelque temps disputée. L' affaire a été vive, a été chaude.

AFFAIRE

AFFAIRE signifie encore particulièrement, Convention, marché, traité, transaction commerciale, entreprise d' industrie, spéculation financière. J' ai fait affaire avec lui. Nous avons fait affaire ensemble. Nous avons fait beaucoup d' affaires ensemble. Cette ville fait quelques affaires avec Londres. Il propose une affaire qui paraît bonne. C' est une affaire dans laquelle il y a beaucoup à gagner, beaucoup à perdre. Il entreprend trop d' affaires. Cette affaire peut réussir. Les faiseurs d' affaires. Les gens d' affaires. L' affaire est conclue. L' affaire est manquée.

Il se disait particulièrement autrefois Des opérations des traitants, de ce qui concernait la levée des deniers publics. Il est intéressé dans les affaires, dans les affaires du roi. Il a commencé par une petite recette, et maintenant il est dans les grandes affaires. Il a bien tiré de l' argent des affaires qu' il a faites. Les fermiers généraux ont traité de cette affaire-là.

Ironiq., Il a fait une belle affaire, se dit D' un homme qui a fait quelque chose mal à propos.

AFFAIRE

AFFAIRE se dit quelquefois, au pluriel, de La profession de commerçant. Il s' est mis dans les affaires. Il a quitté les affaires. Il n' est plus dans les affaires. Il s' est retiré des affaires.

AFFAIRE

AFFAIRE est aussi un terme général qui s' emploie pour exprimer bien des choses différentes, et que l' on substitue souvent à des termes propres et particuliers. Ainsi, en parlant D' une victoire, on dit, C' est une grande affaire, une affaire glorieuse; en parlant D' un mauvais succès, C' est une affaire fâcheuse; D' une entreprise quelconque, C' est une affaire aisée, difficile. On dit aussi: Vous me contez là une étrange affaire. Le bon de l' affaire est... Ce que vous dites là est une autre affaire. Etc. Ces dernières phrases et leurs analogues sont la plupart du langage familier.

AFFAIRES

AFFAIRES au pluriel, se dit généralement de Toutes les choses qui concernent la fortune et les intérêts du public et des particuliers. Affaires publiques. Affaires d' État. Ce ministre est chargé de toute la conduite des affaires du royaume. Les affaires étrangères. Les affaires ecclésiastiques. Affaires temporelles. Affaires spirituelles. Le train, le courant des affaires. Pour les affaires urgentes. Les affaires d' une ville, d' une communauté. Les affaires particulières et privées. Les affaires d' une succession. Un homme dont les affaires sont en bon état, en mauvais état. Les affaires de son commerce. Ses affaires vont bien, vont mal. Il est bien, il est mal dans ses affaires. Il est au-dessous, au-dessus de ses affaires. Il a bien fait ses affaires. Ses affaires sont nettes, claires, sont délabrées, embarrassées, embrouillées, en désordre. Donner ordre, mettre ordre à ses affaires. Affaires domestiques. Chacun a ses affaires, doit savoir ses affaires. Il a soin de ses affaires. Il a donné la conduite, le maniement de ses affaires à un habile homme. Il est habile en affaires. Il a le génie, l' esprit des affaires. Il entend bien les affaires. Il est propre aux affaires. Il a un homme d' affaires fort négligent. On est souvent trompé par ses gens d' affaires. Un tel est son homme d' affaires. Ce ne sont pas là mes affaires. Pourquoi en parlez-vous? sont-ce là vos affaires? Mêlez-vous de vos affaires.

Les affaires du temps, Les événements publics dont les esprits ont été ou sont occupés à telle ou telle époque. On dit dans un sens analogue: L' état des affaires. La face des affaires est changée. Les affaires ont pris une direction toute nouvelle, un tour favorable. Etc.

Fam., Je n' entends pas les affaires, Je ne veux point entrer en discussion, et je prétends que l' affaire se fasse comme je l' ai décidé.

Fam., Faire ses affaires, aller à ses affaires, signifie quelquefois, Satisfaire ses besoins naturels. On appelait, chez le roi, Chaise d' affaires, La chaise percée, et, Brevet d' affaires, Le privilége d' entrer dans le lieu où le roi est sur sa chaise d' affaires.

Cette femme a ses affaires, Elle a ses règles.

Fam., Avoir affaire de, Avoir besoin de. Il a affaire d' argent. J' ai affaire de vous, ne sortez pas. Dans ce sens, on dit par ironie, J' ai bien affaire de cet homme-là, Je ne me soucie guère de lui; et dans une acception pareille: J' ai bien affaire de tout cela. Qu' ai-je affaire de toutes ces querelles? Etc.

Avoir affaire à quelqu' un, avec quelqu' un, Avoir à lui parler, avoir à traiter, à négocier avec lui de quelque chose. J' ai affaire à lui, il faut que j' aille le voir. Il faut les laisser, ils ont affaire l' un à l' autre, ils ont affaire ensemble. J' ai affaire à des gens difficiles. Un marchand a affaire à toutes sortes de personnes. On dit aussi, Être en affaire avec quelqu' un.

Avoir affaire à quelqu' un, Avoir quelque contestation, quelque démêlé avec lui. Dans ce sens, on dit proverbialement: Avoir affaire à la veuve et aux héritiers. Avoir affaire à forte partie.

Il faut prendre garde à qui on a affaire, se dit dans le même sens et par manière d' avertissement, de réprimande, Lorsqu' un homme a manqué en quelque chose envers une personne qu' il ne connaissait pas. Par manière de menace, Il verra à qui il a affaire, Il verra que je saurai bien lui tenir tête. On dit aussi, Il aura affaire à moi. Si on vous attaque, on aura affaire à moi. Si vous ne changez de conduite, vous aurez affaire à moi.

Il a eu affaire avec cette femme, ou Elle a eu affaire avec cet homme, se dit en parlant D' un commerce de galanterie qu' un homme a eu avec une femme, ou une femme avec un homme.

POINT D' AFFAIRE. loc. adv.

POINT D' AFFAIRE. loc. adv. Nullement, en aucune manière. Des conseils tant qu' il vous plaira, mais de l' argent point d' affaire.

AFFAIRÉ, ÉE. adj.

AFFAIRÉ, ÉE. adj. Qui a bien des affaires. Il est si affairé, qu' il n' a pas une heure à lui. Il fait l' affairé. Avoir toujours l' air affairé. Il est familier.

AFFAISSEMENT. s. m.

AFFAISSEMENT. s. m. État de ce qui est affaissé. L' affaissement des terres. J' ai trouvé ce malade dans un grand affaissement. L' affaissement de l' esprit est quelquefois l' effet l' un long chagrin.

AFFAISSER. v. a.

AFFAISSER. v. a. Faire que des choses qui sont l' une sur l' autre, s' abaissent, se foulent, et tiennent moins d' espace en hauteur. Les pluies affaissent les terres.

Il signifie également, Faire ployer, faire courber sous le faix. Une trop grande charge de blé a affaissé le plancher de ce grenier.

Il s' emploie aussi figurément. Le grand âge n' a point affaissé son esprit. La douleur affaisse trop son âme.

Il est souvent pronominal dans les deux acceptions. Un terrain qui s' affaisse. Les terres rapportées sont sujettes à s' affaisser. Ce monceau de foin s' est affaissé de tant de pieds. Un plancher qui s' affaisse, qui commence à s' affaisser. Fig., Un esprit qui s' affaisse.

Il se dit, figurément, D' un vieillard qui se courbe. Il s' affaisse, il commence à s' affaisser sous le poids des années.

AFFAISSÉ, ÉE. participe

AFFAISSÉ, ÉE. participe

AFFAITER. v. a.

AFFAITER. v. a. T. de Fauconnerie. Apprivoiser un oiseau de proie.

AFFAITÉ, ÉE. participe

AFFAITÉ, ÉE. participe

AFFALER. v. a.

AFFALER. v. a. T. de Marine. Abaisser, descendre; ou plus exactement, Manier, soulager un cordage pour l' aider à courir dans sa poulie ou dans son conduit, et à descendre plus facilement. Affaler une manoeuvre.

Il se dit aussi Du vent qui pousse un bâtiment vers la côte et le met en danger d' échouer. Le vent nous avait affalés sur la côte, nous avait affalés.

Il s' emploie, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Le navire va s' affaler, s' il ne change pas de manoeuvre.

Il signifie aussi, avec le pronom personnel, Se laisser glisser le long d' un cordage, etc., pour descendre plus vite. Ce matelot s' est affalé le long de tel cordage.

AFFALÉ, ÉE. participe

AFFALÉ, ÉE. participe Le navire est affalé, Il est arrêté sur la côte par le défaut de vent ou par les courants.

AFFAMER. v. a.

AFFAMER. v. a. Ôter, retrancher les vivres, causer la faim. Affamer une ville, une place, une province, tout un pays. Vous ne faites que l' affamer en lui donnant si peu à manger.

Fig. et fam., Il affame toute une table, se dit D' un grand mangeur.

AFFAMÉ, ÉE. participe

AFFAMÉ, ÉE. participe Un homme affamé. Un loup affamé. On dit quelquefois substantivement, dans le langage familier, C' est un affamé; il mange comme un affamé.

Prov. et fig., Ventre affamé n' a point d' oreilles, Un homme qui a faim n' écoute guère ce qu' on lui dit, les représentations qu' on lui fait.

AFFAMÉ, adjectif

AFFAMÉ, adjectif signifie figurément, Qui a de l' avidité pour quelque chose, qui souhaite quelque chose avec ardeur. Être affamé de gloire, affamé d' honneurs, affamé de nouvelles. Je suis affamé de le voir.

AFFÉAGEMENT. s. m.

AFFÉAGEMENT. s. m. Action d' afféager.

AFFÉAGER. v. a.

AFFÉAGER. v. a. T. d' anciennes Coutumes. Aliéner une partie de son fief à tenir en arrière-fief ou en roture.

AFFÉAGÉ, ÉE. participe

AFFÉAGÉ, ÉE. participe

AFFECTATION. s. f.

AFFECTATION. s. f. Certaine manière de parler ou d' agir, qui s' éloigne du naturel, et qui a pour but de se faire attribuer des qualités qu' on n' a pas. Affectation de sensibilité, de générosité, de modestie, etc. Il y a de l' affectation dans tout ce qu' il fait, dans tout ce qu' il dit. Affectation marquée. Affectation de langage, dans le langage, dans le ton, dans le geste, dans les manières. Il n' y a rien de naturel en elle, elle est pleine d' affectation. On ne saurait la corriger de ses affectations. Une de ses affectations est de dire... Toutes ces affectations me déplaisent.

AFFECTER. v. a.

AFFECTER. v. a. Marquer une espèce de prédilection et d' attachement pour de certaines choses, ou pour de certaines personnes. Au spectacle, il affecte toujours la même place. Chaque acteur affecte particulièrement certains rôles. Je prendrai le rapporteur qu' on voudra, je n' en affecte aucun.

Il signifie aussi, Faire un usage fréquent, et même vicieux, de certaines choses. Affecter certains mots, certaines façons de parler, certains airs, certains gestes. Il affecte les usages anglais.

Il signifie également, Chercher à montrer des qualités qu' on n' a pas. Il affecte de paraître savant. Il affecte une grande humilité, une grande modestie.

Il signifie encore, Prendre quelque chose à tâche, faire quelque chose de dessein formé. Il affecte toujours de dire des choses flatteuses. Il affecte de dire en grand secret des choses insignifiantes. Il affecte l' air distrait. Il affecte de grands airs. C' est une chose dont il affecte de ne point parler.

Il signifie quelquefois, Rechercher une chose avec ambition, y aspirer, s' y porter avec ardeur; mais il ne se dit guère que dans le style soutenu, en parlant Des grandes dignités. Affecter le pouvoir suprême. Affecter le premier rang, les premières places.

AFFECTER

AFFECTER signifie en outre, Destiner et appliquer une chose à un certain usage. Il ne se dit guère qu' en parlant Des fonds de terre, des héritages, des rentes. Affecter un fonds de terre pour l' entretien, à l' entretien d' une école. Affecter et hypothéquer une terre au payement d' un douaire. Affecter une rente pour le payement d' une dette.

AFFECTER

AFFECTER se dit figurément Pour exprimer la disposition que certaines substances ont à prendre certaines figures. Le sel marin affecte dans sa cristallisation la figure cubique.

AFFECTER

AFFECTER est aussi un terme de Médecine, qui signifie, Faire une impression fâcheuse, rendre malade. Il est à craindre que le trop long usage de ce remède n' affecte la poitrine.

AFFECTER

AFFECTER signifie aussi, figurément, Toucher, émouvoir, faire impression, affliger. Cette pièce est dans les règles, mais elle n' affecte point les spectateurs. Cet événement l' a beaucoup affecté, ne laissera pas de l' affecter.

Il s' emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C' est un homme qui s' affecte aisément, qui ne s' affecte de rien.

AFFECTÉ, ÉE. participe

AFFECTÉ, ÉE. participe Un fonds de terre affecté à l' entretien de... Une maison affectée au payement d' une dette.. C' est une place qui lui est affectée. Il est à craindre qu' il ne se forme un dépôt dans la partie affectée. Il a été vivement affecté de cette nouvelle. Je suis très-affecté de son mauvais procédé.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui a de l' affectation, où il y a de l' affectation. Ce comédien est affecté dans son jeu. Cet écrivain est affecté dans son style. Langage affecte. Geste affecté. Humilité, modestie affectée.

AFFECTIF, IVE. adj.

AFFECTIF, IVE. adj. Qui inspire, qui est propre à inspirer de l' affection. Il n' est guère usité qu' en parlant Des choses de piété. Il parle des choses de Dieu d' une manière très-affective. Saint Bernard est un des Pères de l' Église les plus affectifs. On a imprimé des livres sous le titre de Théologie affective.

AFFECTION. s. f.

AFFECTION. s. f. Sentiment qui fait qu' on aime, qu' on préfère quelque personne, qu' on se plaît à quelque chose, qu' on s' y porte avec ardeur. Tendre affection. Affection paternelle. Affection maternelle. Sentiment d' affection. Témoignage d' affection. Faire une chose par affection pour quelqu' un. Avoir de l' affection pour quelqu' un. Porter de l' affection à quelqu' un. Mettre son affection à une personne, à une chose. C' est le cadet qui est l' objet des affections de la mère. Il n' a d' affection pour rien. Il n' a affection à rien. Il a pris la peinture en affection. Il a son art en affection. Il se porte à cette étude par affection. Il s' y livre avec affection. Il en parle d' affection. Chaque jour on se détache de quelqu' une de ses affections.

Il se dit, dans une acception générale, pour désigner Divers mouvements de l' âme. Les affections de l' âme. Affections humaines, naturelles. Toutes ses affections sont douces. Affections déréglées.

AFFECTION

AFFECTION en termes de Médecine, est synonyme de Maladie. Affection nerveuse. Affection hystérique. Affection aiguë, chronique.

AFFECTIONNER. v. a.

AFFECTIONNER. v. a. Aimer, avoir de l' affection pour quelqu' un ou pour quelque chose. C' est une personne que j' affectionne. C' est un genre d' étude qu' il affectionne beaucoup.

Affectionner quelque chose, signifie quelquefois, S' y intéresser avec affection, avec chaleur. C' est l' affaire du monde que j' affectionne le plus.

AFFECTIONNER

AFFECTIONNER est aussi pronominal. Ainsi on dit, S' affectionner à une chose, S' y attacher, s' y appliquer avec affection.

AFFECTIONNÉ, ÉE. participe

AFFECTIONNÉ, ÉE. participe C' est aussi un terme de civilité employé quelquefois dans la souscription des lettres, que l' on termine par certaines formules d' usage, lesquelles varient suivant les relations de la personne qui écrit la lettre avec celle à qui elle l' adresse. Votre très-humble et très-affectionné serviteur. Votre affectionné serviteur. Votre affectionné. Votre affectionné à vous servir. Votre affectionne à vous rendre service. Ces deux dernières formules ont vieilli.

AFFECTUEUSEMENT. adv.

AFFECTUEUSEMENT. adv. D' une manière affectueuse. Il lui parla très-affectueusement.

AFFECTUEUX, EUSE. adj.

AFFECTUEUX, EUSE. adj. Qui montre ou qui marque beaucoup d' affection. C' est un homme très-affectueux. Un orateur pathétique et affectueux. Sentiments affectueux. Discours affectueux. Toutes ses paroles étaient affectueuses. Mouvements affectueux. Manières affectueuses.

AFFÉRENT, ENTE. adj.

AFFÉRENT, ENTE. adj. T. de Jurispr. On ne l' emploie guère qu' au féminin, et dans cette locution, Portion, part afférente, La part qui revient à chacun des intéressés dans un objet indivis ou dans un partage.

AFFERMER. v. a.

AFFERMER. v. a. Donner à ferme. Ce propriétaire vient d' affermer sa terre. Dans plusieurs pays, le gouvernement afferme la perception des impôts.

Il signifie aussi, Prendre à ferme. Tous ceux qui ont affermé cette terre y ont bien fait leurs affaires.

AFFERMÉ, ÉE. participe

AFFERMÉ, ÉE. participe

AFFERMIR. v. a.

AFFERMIR. v. a. Rendre ferme et stable. Affermir une muraille. Affermir un plancher. De l' opiat qui affermit les dents.

Il signifie aussi, Rendre ferme et consistant ce qui était mou. La gelée affermit les chemins. L' esprit-de-vin affermit les gencives. Le vin affermit le poisson. Dans ce sens, on dit plus souvent, Raffermir.

Il signifie figurément, Rendre plus assuré, plus difficile à ébranler. Affermir le courage. Affermir l' âme. Affermir quelqu' un dans une résolution, dans une croyance, dans une opinion, dans la foi. Affermir l' autorité, affermir le sceptre dans la main d' un roi. Cette victoire l' affermit sur son trône, lui affermit la couronne sur la tête. Cela vous doit affermir encore plus dans votre sentiment, dans votre résolution. Les beaux jours achèveront d' affermir sa santé. Affermir le repos de l' État. Affermir le crédit public. Affermir la tranquillité publique. Affermir les peuples dans le devoir. Affermir les volontés chancelantes.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Les chemins s' affermiront bientôt. Ce poisson s' est affermi en cuisant. Sa santé s' affermira avec le temps. S' affermir contre les coups du sort. S' affermir dans une résolution, dans un dessein.

AFFERMI, IE. participe

AFFERMI, IE. participe

AFFERMISSEMENT. s. m.

AFFERMISSEMENT. s. m. Action par laquelle une chose est affermie; État d' une chose affermie. L' affermissement des gencives. Il n' est guère usité au propre.

Il signifie figurément, Action d' améliorer un état qui commence à être satisfaisant, qui est déjà satisfaisant. La belle saison contribuera à l' affermissement de sa santé. L' affermissement de l' État, du trône, des lois, de la religion, du crédit public. Ce prince dut à l' amour des peuples l' affermissement de son autorité.

AFFÉTÉ, ÉE. adj.

AFFÉTÉ, ÉE. adj. Qui est plein d' affectation dans son air, dans ses manières, dans son langage. Ce jeune homme est affété dans ses manières, dans ses discours. Elle ne serait pas désagréable, si elle était moins affétée.

Il se dit aussi Des choses qui marquent de l' affectation. Mine affétée. Discours affété. Manières affétées. Paroles affétées.

AFFÉTERIE. s. f.

AFFÉTERIE. s. f. Manière affétée de parler ou d' agir. Il y a trop d' afféterie dans tout ce qu' elle fait. Les afféteries d' une coquette, d' une précieuse. L' afféterie du style.

AFFETTUOSO

AFFETTUOSO T. de Musique, emprunté de l' italien, dont on se sert pour avertir qu' un morceau doit être rendu avec une expression tendre.

AFFICHE. s. f.

AFFICHE. s. f. Placard, feuille écrite ou imprimée que l' on applique contre les murs dans les rues, dans les carrefours, pour avertir le public de quelque chose. Une grande, une petite affiche. Affiche de comédie. Les affiches de spectacle. Affiche pour la vente d' une propriété, d' une maison. Une muraille couverte, tapissée d' affiches.

Petites Affiches, Feuille périodique dans laquelle on annonce les terres, les maisons, les meubles à vendre, les appartements à louer, les effets perdus ou trouvés, etc.

AFFICHER. v. a.

AFFICHER. v. a. Attacher, appliquer aux murs un placard pour avertir le public de quelque chose. Afficher une loi, une ordonnance de police, une vente publique. Afficher le spectacle. Le tribunal a ordonné que son jugement serait affiché à cent exemplaires.

Non-seulement je le dirai, mais je l' afficherai partout, se dit, par exagération, en parlant D' une chose qu' on voudrait faire savoir à tout le monde.

Fig., Afficher le bel esprit, Se donner pour bel esprit, vouloir passer pour bel esprit. Afficher l' irréligion, Affecter de se montrer irréligieux. Etc.

Afficher sa honte, Publier soi-même une action déshonorante qu' on a faite, ou avouer tout haut des sentiments abjects et méprisables.

Afficher une femme, Rendre public le commerce de galanterie qu' on a ou qu' on veut passer pour avoir avec elle.

AFFICHER

AFFICHER s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' afficher pour bel esprit, pour savant, etc. Dans ce sens, il ne se prend guère qu' en mauvaise part. On le dit de même absolument. Un homme sensé ne s' affiche point. Cette femme s' affiche, Elle met le public dans la confidence de ses désordres.

AFFICHÉ, ÉE. participe

AFFICHÉ, ÉE. participe

AFFICHEUR. s. m.

AFFICHEUR. s. m. Celui qui affiche des placards dans les rues. Afficheur de la comédie. Payer l' afficheur.

AFFIDÉ, ÉE. adj.

AFFIDÉ, ÉE. adj. A qui on se fie. Envoyer un homme affidé. Il lui fit dire par une personne affidée.

Il s' emploie aussi comme substantif. Il lui fit dire par un de ses affidés.

AFFILER. v. a.

AFFILER. v. a. Aiguiser le tranchant émoussé ou ébréché d' un instrument, lui donner le fil. Affiler le tranchant d' un rasoir, d' un couteau, d' un coutelas, d' un sabre.

AFFILÉ, ÉE. participe

AFFILÉ, ÉE. participe Fig. et fam., Avoir la langue bien affilée, se dit De quelqu' un qui parle facilement et beaucoup, qui a du babil. Cette femme a la langue bien affilée.

AFFILIATION. s. f.

AFFILIATION. s. f. Association à une compagnie, à une corporation, à une communauté. Il y avait affiliation entre l' Académie française et celle de Marseille. Il y a affiliation entre ces deux communautés religieuses, entre plusieurs loges de francs-maçons.

AFFILIER. v. a.

AFFILIER. v. a. Adopter, associer à soi. Il ne se dit que Des corporations, des communautés, de certaines sociétés. L' Académie française s' était affilié quelques académies de province. Affilier plusieurs sociétés à une société centrale.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' affilier à une congrégation, à une société.

AFFILIÉ, ÉE. participe

AFFILIÉ, ÉE. participe Il s' emploie quelquefois substantivement. Cette corporation a des affiliés.

AFFINAGE. s. m.

AFFINAGE. s. m. T. d' Arts. Action par laquelle on débarrasse certaines choses, notamment les métaux et le sucre, de matières étrangères qui s' y trouvent mêlées. L' affinage de l' or. Cet or est déchu de tant de grains à l' affinage. L' affinage du sucre.

AFFINER. v. a.

AFFINER. v. a. T. d' Arts. Purifier par un moyen quelconque. Affiner l' or et l' argent. Affiner du fer, de l' étain.

Affiner du sucre, Le rendre plus pur, plus fin.

Affiner le lin, le chanvre, Le rendre plus fin, plus délié.

Le temps, la cave affine le fromage, Le temps, la cave lui donne un goût plus fin, plus relevé. Cette acception vieillit.

AFFINER

AFFINER s' emploie avec le pronom personnel. L' or s' affine en passant à la coupelle. Ce fromage s' affinera avec le temps.

Il se dit figurément, et signifie, Devenir plus fin, plus délié. L' esprit s' affine par la conversation.

AFFINER

AFFINER signifie aussi, User de ruse envers quelqu' un, le tromper par quelque artifice. Ce sens a vieilli.

AFFINÉ, ÉE. participe

AFFINÉ, ÉE. participe

AFFINERIE. s. f.

AFFINERIE. s. f. Lieu où l' on affine. Porter le fer à l' affinerie.

AFFINEUR. s. m.

AFFINEUR. s. m. Celui qui affine l' or et l' argent. Maître affineur.

AFFINITÉ. s. f.

AFFINITÉ. s. f. Alliance, degré de proximité que le mariage fait acquérir à un homme avec les parents de sa femme, et à une femme avec ceux de son mari. Il a épousé ma soeur, il y a affinité entre lui et moi. Les divers degrés d' affinité.

Affinité spirituelle, Celle qui se contracte, dans la cérémonie du baptême, entre les parrains et les marraines, et les personnes dont ils ont tenu les enfants; et encore entre les parrains et les marraines, et leurs filleuls ou filleules.

AFFINITÉ

AFFINITÉ se dit aussi de La conformité, de la convenance, du rapport qui est entre diverses choses. Ces deux mots ont beaucoup d' affinité. La géométrie et la physique ont une grande affinité. Il y a de l' affinité entre la poésie et la peinture. Affinité entre les caractères. L' affinité des caractères.

AFFINITÉ

AFFINITÉ se dit encore de La liaison que des personnes ont ensemble, à raison de quelques rapports entre leurs caractères, leurs goûts, leurs opinions. Il y avait une grande affinité entre eux.

AFFINITÉ

AFFINITÉ en termes de Chimie, signifie, La tendance que les parties constituantes d' une substance, ou de substances de nature différente, ont à s' unir ensemble.

AFFINOIR. s. m.

AFFINOIR. s. m. Instrument au travers duquel on fait passer le lin ou le chanvre pour l' affiner.

AFFIQUET. s. m.

AFFIQUET. s. m. Parure, ajustement. Il ne se dit guère qu' au pluriel, et par raillerie, en parlant Des petits ajustements d' une femme. Avec tous ses affiquets, elle se croit jolie. Il est familier.

AFFIQUET

AFFIQUET se dit encore d' Un petit bâton creux qui sert aux femmes qui tricotent pour soutenir l' aiguille sur laquelle elles prennent la maille faite, lorsqu' elles veulent en faire une nouvelle.

AFFIRMATIF, IVE. adj.

AFFIRMATIF, IVE. adj. Qui affirme, qui soutient une chose pour vraie. Discours affirmatif. Geste affirmatif. Air affirmatif. Il m' en a parlé d' une manière affirmative. C' est un homme fort affirmatif. En cela il est un peu trop affirmatif. Parler d' un ton affirmatif. Il a le ton affirmatif, Il a habituellement un ton trop affirmatif.

En Logique, Proposition affirmative, Toute proposition par laquelle on affirme une chose.

AFFIRMATIVE

AFFIRMATIVE se dit, substantivement et absolument, de Toute proposition par laquelle on affirme. Ils sont toujours d' avis différents; jamais l' un ne nie une chose que l' autre ne prenne l' affirmative. Sur l' expédient qu' on proposa, les uns furent pour l' affirmative, les autres pour la négative. Il y eut tant de voix pour l' affirmative. Ceux qui soutenaient l' affirmative.

AFFIRMATION. s. f.

AFFIRMATION. s. f. Action d' affirmer, proposition par laquelle on assure qu' une chose est vraie. J' avais besoin de votre affirmation pour croire ce fait.

AFFIRMATION

AFFIRMATION en termes de Logique, L' expression par laquelle une proposition est affirmative. L' affirmation est opposée à la négation.

AFFIRMATION

AFFIRMATION en termes de Procédure, Assurance avec serment et dans les formes juridiques. Prendre un acte d' affirmation. Je m' en rapporte à votre affirmation. Affirmation de compte. Le juge a pris leur affirmation. Le greffe des affirmations.

AFFIRMATIVEMENT. adv.

AFFIRMATIVEMENT. adv. D' une manière affirmative. Parler affirmativement. Il en parle aussi affirmativement que s' il l' avait vu.

AFFIRMER. v. a.

AFFIRMER. v. a. Assurer, soutenir qu' une chose est vraie. Je l' ai vu, je vous l' affirme. Oseriez-vous affirmer cela?

Il se dit, en Logique, D' une proposition, et signifie simplement, Exprimer qu' une chose est. Toute proposition affirme ou nie.

AFFIRMER

AFFIRMER en termes de Palais, Jurer, assurer avec serment.

AFFIRMÉ, ÉE. participe

AFFIRMÉ, ÉE. participe

AFFLEURER. v. a.

AFFLEURER. v. a. Réduire deux corps contigus, soit verticaux, soit horizontaux, à une même surface, sans saillie de l' un sur l' autre. Affleurer les battants d' une armoire. Affleurer une trappe au niveau du plancher.

Il se dit aussi neutralement De ce qui est affleuré. Ces pièces de bois affleurent bien.

AFFLEURÉ, ÉE. participe

AFFLEURÉ, ÉE. participe

AFFLICTIF, IVE. adj.

AFFLICTIF, IVE. adj. Il n' est guère usité qu' au féminin et dans ces locutions, Peine afflictive, peine afflictive et infamante, qui appartiennent à la Jurisprudence criminelle. Les peines afflictives sont Les peines corporelles et physiques qui frappent directement la personne du condamné; les peines infamantes sont Celles qui ont un effet moral, qui déshonorent et flétrissent le condamné dans l' opinion publique. Les travaux forces sont une peine afflictive et infamante. La dégradation civique est une peine infamante, mais non afflictive.

AFFLICTION. s. f.

AFFLICTION. s. f. Chagrin, état de tristesse et d' abattement d' esprit où nous jette un événement malheureux. Grande, extrême affliction. Cela lui causa une affliction mortelle. Il est dans l' affliction, dans l' affliction la plus profonde. Les consolations indiscrètes ne font qu' aigrir les grandes afflictions.

Il se dit quelquefois Des accidents, des malheurs mêmes qui sont une cause d' affliction. Les afflictions qu' il plaît à Dieu de nous envoyer.

AFFLIGEANT, ANTE. adj.

AFFLIGEANT, ANTE. adj. Qui afflige. Cela est bien affligeant. Une nouvelle bien affligeante.

AFFLIGER. v. a.

AFFLIGER. v. a. Causer de l' affliction. Son malheur m' afflige. Cette nouvelle l' a profondément affligé.

Il signifie aussi, Mortifier son corps, le faire souffrir. Affliger son corps par des jeûnes, par des macérations.

Il se dit encore Des calamités qui désolent, qui dévastent, qui ruinent un pays. La famine affligeait la ville. La peste affligeait le royaume. On dit à peu près dans ce sens: Dieu a voulu affliger son peuple. Job fut affligé en son corps et en ses biens.

AFFLIGER

AFFLIGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Sentir du déplaisir, de la peine, se faire du chagrin de quelque chose. Vous vous affligez sans sujet. Il s' afflige d' une chose dont il devrait se réjouir.

AFFLIGÉ, ÉE. participe

AFFLIGÉ, ÉE. participe Il se dit quelquefois, en plaisantant et par antiphrase. Il est affligé de cent mille livres de rente. Elle est affligée de seize ans.

Il se dit aussi D' une partie du corps qui est affectée de quelque mal. Appliquer un remède, une fomentation sur la partie affligée. Ce sens n' est point usité en Médecine.

Il s' emploie aussi substantivement, en parlant Des personnes. Consoler les affligés. Il voulut consoler la pauvre affligée.

AFFLUENCE. s. f.

AFFLUENCE. s. f. Concours et chute d' eaux, d' humeurs, etc. L' affluence des eaux qui provenaient de la fonte des neiges fit déborder la rivière. L' affluence des humeurs vers une partie détermine souvent des accidents graves.

Il se dit figurément d' Une grande abondance de choses, d' un grand concours de monde. Affluence de toutes sortes de biens. Grande affluence de peuple, ou simplement, Grande affluence. Cette pièce attire une grande affluence de spectateurs, une grande affluence. Il y a cette année affluence de marchandises à la foire, affluence de vaisseaux dans le port.

AFFLUENT, ENTE. adj.

AFFLUENT, ENTE. adj. Il se dit Des rivières qui se jettent dans une autre. Le Rhin et les rivières affluentes.

Il s' emploie aussi substantivement, au masculin. La Seine et ses affluents. La Marne est un des affluents de la Seine.

AFFLUENT

AFFLUENT se dit, en Médecine, Des humeurs qui affluent, qui se portent en abondance vers quelque partie. Sang affluent. La sérosité, la salive affluente.

Il se dit, en Physique, d' Un fluide qui se porte dans un sens déterminé. La matière affluente.

AFFLUER. v. n.

AFFLUER. v. n. Couler vers. Il se dit proprement Des eaux qui se rendent dans un même canal, et dont la chute a lieu dans un même endroit. Plusieurs ruisseaux et plusieurs rivières affluent dans la Seine, dans le Rhône.

Il se dit aussi Des humeurs, dans un sens analogue. Il faut empêcher le sang d' affluer vers telle partie.

Il signifie figurément, Abonder, arriver en abondance. Toutes sortes de biens affluent dans cette maison. Les vivres affluaient dans le camp.

Il signifie encore figurément, Survenir en grand nombre. Les étrangers affluent à Paris.

AFFLUX. s. m.

AFFLUX. s. m. (On prononce Afflu.) T. de Médec. Action d' affluer, concours des liquides vers une partie. L' afflux du sang vers la tête.

AFFOLER. v. a.

AFFOLER. v. a. Rendre excessivement passionné. Il n' est guère usité que dans le langage familier et au participe. Il est affolé de sa femme. Il est affolé de sa maison.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. S' affoler de quelqu' un, de quelque chose.

AFFOLÉ, ÉE. participe

AFFOLÉ, ÉE. participe En termes de Marine, Aiguille affolée, se dit de L' aiguille d' une boussole lorsqu' elle est dérangée de sa direction naturelle vers le nord, soit par le voisinage du fer, soit par un orage violent, etc. On est quelquefois obligé d' aimanter de nouveau une aiguille affolée.

AFFORAGE. s. m.

AFFORAGE. s. m. T. de Féodalité. Droit qui se payait à un seigneur pour la vente du vin.

AFFOUAGE. s. m.

AFFOUAGE. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Droit de prendre du bois dans une forêt pour se chauffer.

AFFOURCHE. s. f.

AFFOURCHE. s. f. T. de Marine. On ne l' emploie que dans ces dénominations, Ancre d' affourche, câble d' affourche, Ancre, câble qui servent à affourcher un bâtiment.

AFFOURCHER. v. a.

AFFOURCHER. v. a. T. de Marine. Disposer deux ancres en les jetant à la mer, de manière que leurs câbles forment une espèce de fourche. Affourcher un bâtiment.

Il s' emploie aussi comme verbe pronominal et comme verbe neutre. Un vaisseau qui s' affourche ou qui affourche.

AFFOURCHÉ, ÉE. participe

AFFOURCHÉ, ÉE. participe Vaisseau affourché sur ses ancres, ou simplement, Vaisseau affourché. Nous sommes affourchés.

AFFOURCHÉ

AFFOURCHÉ se dit aussi, familièrement, D' un homme qui est à califourchon sur quelque chose, sur quelque bête de monture. Un paysan affourché sur son âne.

AFFRANCHIR. v. a.

AFFRANCHIR. v. a. Rendre libre, déclarer libre. Affranchir un esclave.

Il signifie aussi, Décharger, exempter. Affranchir d' impôts. Ils s' étaient fait affranchir de la taille. Affranchir une ville de certaines charges.

Affranchir une lettre, un paquet, En payer le port au bureau d' où on les fait partir.

AFFRANCHIR

AFFRANCHIR signifie figurément, Tirer d' une sujétion, d' une dépendance. Le mariage affranchit de la puissance paternelle. Affranchir un peuple de la servitude, de la tyrannie, de la domination étrangère.

Il signifie aussi, Délivrer de quelque mal, de quelque peine. La mort nous affranchira des misères de ce monde. Votre présence m' affranchit de toute crainte, de toute inquiétude.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. Il s' est affranchi du despotisme qu' on exerçait sur lui, de la dépendance où il était. Il s' est affranchi de toute crainte, de toute gêne, de tout devoir. Ils se sont affranchis de tous les préjugés.

En termes de Féodalité, Affranchir un héritage, Libérer un héritage de quelque servitude, de quelque charge.

AFFRANCHI, IE. participe

AFFRANCHI, IE. participe Il est aussi substantif, et signifie, Un esclave à qui on a donné la liberté. La condition d' affranchi. Les affranchis d' Auguste. Acté, affranchie de Néron.

AFFRANCHISSEMENT. s. m.

AFFRANCHISSEMENT. s. m. L' action par laquelle on affranchit un esclave, ainsi que L' état de la personne affranchie. L' affranchissement d' un esclave. Les formalités de l' affranchissement. Il devait son affranchissement à la bonté de son maître. J' obtins l' affranchissement de ce nègre.

Il signifie aussi, Exemption, décharge soit d' un impôt, soit de quelque droit onéreux. L' affranchissement d' une terre. L' affranchissement d' une ville. Lettres d' affranchissement.

Il signifie quelquefois, Délivrance de la tyrannie, cessation d' un pouvoir oppressif. L' affranchissement d' un peuple. Ils célèbrent l' anniversaire de leur affranchissement.

Il signifie encore, L' action d' affranchir une lettre, un paquet. Affranchissement libre. Affranchissement forcé. Payer tant pour l' affranchissement d' une lettre.

AFFRE. s. f.

AFFRE. s. f. (L' A est long.) Grande peur, extrême frayeur. Il n' est guère d' usage qu' au pluriel, et dans cette locution, Les affres de la mort.

AFFRÉTEMENT. s. m.

AFFRÉTEMENT. s. m. T. de Marine. Action d' affréter, convention pour le louage d' un bâtiment.

AFFRÉTER. v. a.

AFFRÉTER. v. a. T. de Marine. Prendre un bâtiment à louage, en totalité ou en partie. Affréter un navire à tant par tonneau, par mois ou par voyage. Dans la Méditerranée, on dit, Noliser.

AFFRÉTÉ, ÉE. participe

AFFRÉTÉ, ÉE. participe

AFFRÉTEUR. s. m.

AFFRÉTEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui prend un bâtiment à louage.

AFFREUSEMENT. adv.

AFFREUSEMENT. adv. Effroyablement, épouvantablement, d' une manière affreuse. Il criait affreusement. Il est affreusement laid.

AFFREUX, EUSE. adj.

AFFREUX, EUSE. adj. Qui cause ou qui est propre à causer de la frayeur, de l' effroi. Un spectacle affreux. Une image affreuse. Jeter des cris affreux. C' est une personne affreuse.

Il se dit souvent au sens moral. Leur sort est affreux. C' est une ingratitude affreuse, une affreuse calomnie. Il est affreux de calomnier cet homme. C' est une chose affreuse. Il était dans une affreuse misère.

C' est un homme affreux, se dit, non-seulement D' un homme extrêmement laid, mais encore, au figuré, D' un homme fort dépravé, capable des actions les plus noires, les plus viles.

AFFRIANDER. v. a.

AFFRIANDER. v. a. Rendre friand. Vous l' avez affriandé par la bonne chère que vous lui avez faite.

Il signifie aussi, Attirer par quelque chose d' agréable au goût. On affriande les poissons, les oiseaux avec de l' appât.

Il signifie, figurément et familièrement, Attirer par quelque chose d' utile, ou plutôt d' agréable. Le gain l' avait affriandé.

AFFRIANDÉ, ÉE. participe

AFFRIANDÉ, ÉE. participe

AFFRIOLER. v. a.

AFFRIOLER. v. a. Attirer par quelque chose d' agréable au goût. Vous l' avez affriolé par votre bonne chère.

Il signifie figurément, Attirer par quelque chose d' utile ou d' agréable. Les présents l' ont affriolé. Il est familier dans les deux sens.

AFFRIOLÉ, ÉE. participe

AFFRIOLÉ, ÉE. participe

AFFRONT. s. m.

AFFRONT. s. m. Injure, outrage, soit de parole, soit de fait. Cruel affront. Sanglant affront. Sensible affront. Affront public, éclatant, signalé. On lui a fait un affront. Il a reçu un grand affront. Endurer un affront. Venger un affront.

Essuyer un affront, Recevoir un affront. Boire un affront, avaler un affront, dévorer un affront, Souffrir patiemment un affront. Ne pouvoir digérer un affront, Avoir toujours sur le coeur un affront qu' on a reçu. Il ne saurait digérer cet affront.

AFFRONT

AFFRONT signifie aussi, Déshonneur, honte. Il fait affront à ses parents. Vous pouvez répondre hardiment de lui, il est honnête homme, il ne vous fera point d' affront. Les armes de ce prince reçurent un affront devant cette place. Si vous entreprenez cette affaire, l' affront vous en demeurera, vous en restera.

Sa mémoire lui a fait un affront, se dit D' un orateur, d' un acteur à qui la mémoire a manqué au milieu de son discours, de son rôle.

AFFRONTER. v. a.

AFFRONTER. v. a. Attaquer avec hardiesse, avec intrépidité. Affronter les ennemis jusque dans leur camp.

Fig., Affronter la mort, les hasards, les périls, les dangers, etc., S' exposer hardiment à la mort, aux périls, aux dangers, etc.

AFFRONTER

AFFRONTER signifie aussi, Tromper. C' est un coquin qui affronte tout le monde. Il m' a vilainement affronté. Ce sens vieillit.

AFFRONTÉ, ÉE. participe

AFFRONTÉ, ÉE. participe Après tant de périls affrontés. Bien des gens, affrontés par ce marchand, se plaignaient de lui.

AFFRONTÉ

AFFRONTÉ en termes de Blason, se dit De deux animaux qui se regardent. Deux lions affrontés.

AFFRONTERIE. s. f.

AFFRONTERIE. s. f. Action d' affronter. Il est peu usité.

AFFRONTEUR, EUSE. s.

AFFRONTEUR, EUSE. s. Celui, celle qui affronte, qui trompe. C' est un affronteur, une affronteuse. Je hais les affronteurs.

AFFUBLEMENT. s. m.

AFFUBLEMENT. s. m. Voile, habillement, ce qui couvre la tête, le visage, le corps. Il est peu usité.

AFFUBLER. v. a.

AFFUBLER. v. a. Couvrir, envelopper la tête, le visage, le corps de quelque habillement, de quelque voile. On l' affubla d' un long crêpe, d' une longue robe. Il est familier.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' affubler d' un manteau. Elle s' affubla d' une longue mante.

AFFUBLÉ, ÉE. participe

AFFUBLÉ, ÉE. participe Un moine affublé de son froc.

Comme le voilà affublé; il est plaisamment affublé, Comme le voilà vêtu; il est vêtu d' une manière bizarre, ridicule.

Fig. et fam., Être affublé de ridicules, Être couvert de ridicules.

AFFÛT. s. m.

AFFÛT. s. m. Machine de bois ou de métal servant à supporter ou à transporter une pièce d' artillerie. Il y a des affûts non mobiles, des affûts roulants, des affûts glissants. Affût de canon. Affût de campagne. Affût de place. Affût de batterie de côte. Mettre une pièce de canon sur son affût.

AFFÛT

AFFÛT en termes de Chasse, L' endroit où l' on se poste pour attendre le gibier à la sortie du bois ou à la rentrée. Tirer un lièvre à l' affût. Attendre un loup, un sanglier à l' affût. Sortir de son affût. Choisir un bon affût.

Prov. et fig., Être à l' affût de quelque chose, ou absolument, Être à l' affût, Épier l' occasion de faire quelque chose, être au guet. Il y a longtemps que je suis à l' affût de cette place, que je suis ici à l' affût. Il est toujours à l' affût des nouvelles.

AFFÛTAGE. s. m.

AFFÛTAGE. s. m. Action d' affûter un canon. On donna tant pour l' affûtage. Dans ce sens, il n' est plus usité.

AFFÛTAGE

AFFÛTAGE en termes d' Arts et Métiers, Action d' aiguiser, d' affûter des outils.

Il se dit aussi d' Un assortiment de tous les outils nécessaires à un ouvrier.

Il se dit encore de La façon que le chapelier donne à un vieux chapeau.

AFFÛTER. v. a.

AFFÛTER. v. a. Disposer le canon pour tirer. Affûter un canon. Les canons étaient affûtés et tout prêts à tirer. Dans ce sens, il est vieux; on dit maintenant, Mettre une pièce en batterie.

AFFÛTER

AFFÛTER en termes d' Arts et Métiers, Aiguiser un outil pour le rendre plus perçant ou plus coupant. Affûter ses outils, son ciseau, son burin.

Affûter un crayon, En refaire la pointe.

AFFÛTÉ, ÉE. participe

AFFÛTÉ, ÉE. participe

AFFÛTIAU. s. m.

AFFÛTIAU. s. m. Bagatelle, brimborion, affiquet. Il est populaire.

AFIN. Conjonction

AFIN. Conjonction qui sert à marquer La fin pour laquelle on fait quelque chose. Elle reçoit pour complément la préposition de avec un infinitif, ou que avec le subjonctif. Afin de pouvoir dire que je n' ai rien à me reprocher. Afin d' obtenir cette grâce. Afin que vous le sachiez, que vous ne l' ignoriez pas. Ce livre est toujours sur le bureau, afin qu' on puisse le consulter. J' ai pris ce livre afin de le consulter.

AGA. s. m.

AGA. s. m. Titre que les Turcs donnent, en général, aux commandants, ou chefs militaires. Aga des janissaires.

AGAÇANT, ANTE. adj.

AGAÇANT, ANTE. adj. Qui agace, qui excite. Des regards, des propos agaçants. Des manières agaçantes. Une fille agaçante.

AGACE. s. f.

AGACE. s. f. Oiseau qu' on nomme plus communément Pie. Quelques-uns écrivent, Agasse.

AGACEMENT. s. m.

AGACEMENT. s. m. Il ne s' emploie que dans ces locutions: Agacement des dents, Sensation désagréable due, en général, à l' impression des acides sur les dents. Agacement des nerfs, Légère irritation dans tout l' intérieur du corps.

AGACER. v. a.

AGACER. v. a. Causer aux dents une sorte de sensation désagréable, incommode, telle qu' est la sensation produite par les fruits verts et acides, quand on les mange. En ce sens, il ne se dit qu' avec le mot Dents. Le verjus agace les dents. Cette pomme verte m' a agacé les dents.

Il signifie figurément, Picoter, provoquer par des paroles, par des gestes. Il l' agace toujours. Si vous l' agacez, il se fâchera. Agacer un enfant. Agacer un chien.

Agacer les nerfs, se dit De ce qui cause une irritation légère dans tout l' intérieur du corps. Ce vent, ce bruit agace les nerfs.

AGACER

AGACER signifie aussi figurément, Animer, exciter à prendre part à la conversation, à y mettre une certaine vivacité. Il était pensif et distrait; on l' a agacé, il est devenu fort aimable.

Il se dit encore figurément D' une femme qui cherche à plaire par des regards, par des manières attrayantes. C' est une coquette qui agace tout le monde.

AGACÉ, ÉE. participe

AGACÉ, ÉE. participe Avoir les dents agacées. Des nerfs agacés. C' est un homme froid qui n' a d' esprit que quand il est agacé.

AGACERIE. s. f.

AGACERIE. s. f. Terme par lequel on exprime Les petites choses que dit ou que fait une femme, et les petites manières dont elle se sert pour s' attirer l' attention de quelqu' un qui ne lui déplaît pas. Il paraît qu' elle a quelque dessein sur lui, elle lui fait des agaceries continuelles. Il est familier.

AGAME. adj. des deux genres

AGAME. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes auxquelles on ne connaît point d' organes sexuels, telles que les champignons et les algues. Plantes agames.

AGAMI. s. m.

AGAMI. s. m. T. d' Hist. nat. Oiseau de l' Amérique méridionale, qui appartient à la classe des Gallinacés, et qui est très-facile à apprivoiser. Les agamis sont aussi fidèles à leur maître que les chiens.

AGAPE. s. f.

AGAPE. s. f. Nom des repas que les premiers chrétiens faisaient en commun dans les églises. Les agapes des anciens chrétiens.

AGAPÈTES. s. f. pl.

AGAPÈTES. s. f. pl. Nom qu' on donnait, dans la primitive Église, à des filles qui vivaient en communauté sans faire de voeux.

AGARIC. s. m.

AGARIC. s. m. T. de Botan. Genre de champignons qui comprend un grand nombre d' espèces, dont le caractère principal est d' avoir le dessous du chapeau garni de lames. Plusieurs espèces d' agarics sont comestibles, d' autres au contraire sont très-nuisibles. Les champignons de couche, les oronges, les mousserons, sont des agarics. On nomme abusivement Agaric de chêne, Une espèce de bolet très-coriace, qui croit sur les vieilles souches, et dont on fait l' amadou.

AGASSE. s. f.

AGASSE. s. f. Voyez AGACE.

AGATE. s. f.

AGATE. s. f. Pierre fort dure qui prend parfaitement le poli, donne des étincelles lorsqu' on la frappe avec de l' acier, et varie pour les couleurs, les veines et les accidents qui s' v trouvent. Agate d' Orient. Agate orientale. Agate-onyx. Agate commune. Agate de Bohême. Une belle agate. Vase d' agate. Cachet d' agate. Agate bien gravée. Agate très-curieuse. Une tête d' Alexandre d' agate. Une tête de César sur une agate.

Agates arborisées ou herborisées, Celles dans lesquelles on remarque des accidents semblables à des arbrisseaux, des buissons, ou des rameaux.

AGATE

AGATE se dit aussi de Toute sorte d' ouvrages d' agate représentant quelque chose que ce soit. Les agates du roi. Un beau cabinet d' agates. La plus belle agate connue est dans le cabinet du roi: elle représente l' apothéose d' Auguste, et sa hauteur est de près d' un pied.

Une agate d' Alexandre, une agate d' Auguste, etc., Une représentation de la tête d' Alexandre, de la tête d' Auguste en agate.

AGATE

AGATE se dit encore d' Un instrument dans lequel est enchâssée une agate, et qui sert à brunir l' or.

AGAVÉ. s. m.

AGAVÉ. s. m. T. de Botan. Bel arbre de la famille des Ananas, qui est originaire d' Amérique, et que l' on cultive depuis long-temps en Europe: ses feuilles contiennent un fil dont on fait des cordes et de la grosse toile. En Suisse, l' agavé sert à former des haies impénétrables.

ÂGE. s. m.

ÂGE. s. m. La durée ordinaire de la vie. L' âge de l' homme ne passe pas communément quatre-vingts ans. L' âge des chevaux n' est guère que de trente ans.

Âge d' homme, L' âge viril. Quand cet enfant sera parvenu à l' âge d' homme. Il signifie également, La durée commune de la vie de l' homme. Il n' a pas vécu âge d' homme. Les anciens ont dit que la corneille vit trois âges d' homme.

ÂGE

ÂGE se dit aussi de Tous les différents degrés de la vie de l' homme. Bas âge. Âge tendre. Jeune âge. Âge de raison. Âge de discrétion. Âge nubile. Âge mûr. Âge viril. Âge avancé. Long âge. Grand âge. Âge caduc. Âge décrépit. À la fleur de l' âge. Sur le déclin, sur le penchant, sur le retour de l' âge. Avoir atteint un certain âge, certain âge. Une femme hors d' âge d' avoir des enfants. La vigueur de l' âge. La caducité de l' âge. Chaque âge a ses plaisirs.

Chemises, souliers du premier âge, Chemises, souliers qu' on donne aux petits enfants.

Le bel âge, l' âge des plaisirs, La jeunesse.

C' est un bel âge, se dit quelquefois D' un âge très-avancé; et, C' est le bel âge pour faire telle chose, se dit De l' âge qui est propre, qui convient à cette chose.

Âge critique, Âge où les femmes cessent communément d' avoir leurs règles.

Être d' âge à, Avoir un âge qui permet de. Il est d' âge à juger ce qui lui convient. Cet enfant est d' âge à comprendre ce qu' on lui dit. Je ne suis plus d' âge à profiter de ces conseils. Elle est d' âge encore à se remarier.

ÂGE

ÂGE signifie souvent, Le temps qu' il y a qu' on est en vie. Il est de mon âge. Nous sommes du même âge, de même âge. Quel âge avez-vous? À l' âge de trente ans.

Il ne paraît pas son âge, Il ne paraît pas avoir l' âge qu' il a en effet; et, Sa figure n' a point d' âge, Elle n' indique point l' âge qu' il a.

ÂGE

ÂGE se dit particulièrement de L' âge requis par les lois, pour certains actes, pour certaines fonctions de la société civile. Ainsi on dit D' une fille qui n' est pas nubile, Elle ne peut pas se marier, parce qu' elle n' est pas en âge; et D' un jeune homme qui ne peut disposer de son bien, parce qu' il n' est pas majeur, Il n' est pas en âge, il n' a pas encore l' âge, il n' a pas atteint l' âge.

Lettres de bénéfice d' âge, de dispense d' âge, Lettres par lesquelles le prince accordait à quelqu' un le privilége de posséder et d' exercer une charge, avant l' âge prescrit par les lois.

Président d' âge, Celui qui, au moment où une assemblée se forme, la préside parce qu' il est le plus âgé.

ÂGE

ÂGE signifie aussi, Avancement dans la vie, progrès de la vie. On se corrige avec l' âge. La raison vient avec l' âge. L' âge a calmé ses passions.

Il signifie également, Vieillesse, âge fort avancé. C' est un homme d' âge. Être sur l' âge. Le poids de l' âge. L' âge ralentit ses pas.

Être d' un certain âge, N' être plus jeune; et, Être entre deux âges, N' être ni jeune ni vieux.

ÂGE

ÂGE dans la signification Du temps et du cours de la vie, se dit aussi en parlant Des animaux. Quel âge a ce chien? Quel âge a ce cheval?

Ce cheval est hors d' âge, Il n' a plus les marques par lesquelles on connaît l' âge des chevaux. Ce cheval est de bon âge, Il est dans sa force, il n' est ni trop jeune ni trop vieux.

Prov., fig. et bass., L' âge n' est fait que pour les chevaux, Il y a de l' indiscrétion à parler d' âge devant des personnes qui ne sont plus jeunes. Cela signifie encore, Peu importe l' âge qu' on a, pourvu qu' on jouisse d' une bonne santé.

ÂGE

ÂGE se dit également Des années d' un arbre, d' une plante, de l' espace de temps qui s' est écoulé depuis qu' un bois a été coupé. On connaît l' âge d' un arbre au nombre des cercles concentriques que présente sa tige coupée transversalement. Quel est l' âge de ce bois, de ce taillis?

En Astron., L' âge de la lune, Le temps qui s' est écoulé depuis que la lune est renouvelée. Par l' épacte on connaît l' âge de la lune.

ÂGE

ÂGE se dit aussi Du temps auquel les choses dont on parle, sont ou ont été; et en ce sens, il ne s' emploie qu' avec un adjectif possessif. Les merveilles de notre âge. Il fut l' ornement de son âge.

ÂGE

ÂGE en termes de Chronologie, signifie, Un certain nombre de siècles. La durée du monde est divisée en plusieurs âges. Le premier âge du monde est depuis la création jusqu' au déluge; et le second, depuis le déluge jusqu' à la vocation d' Abraham. Les différents âges de la monarchie.

L' âge du monde, La durée du monde, le temps qui s' est écoulé depuis que le monde est créé. Le déluge arriva en telle année de l' âge du monde.

Suivant les poëtes, Les quatre âges du monde, Quatre différents espaces de temps, dont le premier est appelé L' âge d' or, le second L' âge d' argent, le troisième L' âge d' airain, et le quatrième L' âge de fer; pour exprimer L' état de bonheur ou de misère, d' innocence ou de dépravation dans lequel on suppose que les hommes ont vécu pendant ces différents âges.

Fig., L' âge d' or, Un temps heureux; et, L' âge de fer, Un temps dur, un temps de guerre, de calamités, de crimes.

Moyen âge, Le temps qui s' est écoulé depuis la chute de l' empire romain, en 475, jusqu' à la prise de Constantinople par Mahomet II, en 1453. Les auteurs, l' histoire du moyen âge.

D' ÂGE EN ÂGE. loc. adv.

D' ÂGE EN ÂGE. loc. adv. Successivement, de siècle en siècle, de génération en génération. Ces faits nous ont été transmis d' âge en âge. Son nom ira d' âge en âge à la dernière postérité.

ÂGÉ, ÉE. adj.

ÂGÉ, ÉE. adj. Qui a un certain âge, un certain nombre d' années. Un homme âgé de trente ans. Une fille âgée de vingt ans. Il n' est pas si âgé que vous. Elle est plus âgée que lui. C' est un homme fort âgé.

ÂGÉ

ÂGÉ employé absolument, signifie, Qui a beaucoup d' âge. Il y a longtemps que je le connais, il est âgé. C' est une femme déjà âgée.

AGENCE. s. f.

AGENCE. s. f. Emploi, charge d' agent; Administration dirigée par un ou plusieurs agents. Il avait été nommé à l' agence du clergé. Durant le temps de son agence, ou Durant son agence. Bureau de l' agence du trésor public. Agence générale.

AGENCEMENT. s. m.

AGENCEMENT. s. m. Action d' agencer; État de ce qui est agencé. L' agencement fait valoir les petites choses. L' agencement des as est une chose admirable. Les agencements de ce cabinet, de cette chambre, de cet appartement sont bien entendus. Il est familier.

Il signifie particulièrement, en Peinture, L' arrangement et la combinaison des groupes dans une composition, des figures d' un même groupe, ou des parties d' une même figure; l' ajustement des draperies, la disposition des accessoires, et en général de tous les objets qui entrent dans la composition.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De certains ornements d' architecture. Voyez AGENCER.

AGENCER. v. a.

AGENCER. v. a. Ajuster, accommoder, joindre, disposer convenablement plusieurs choses ou les parties d' une même chose. Il s' entend à agencer de petites choses. Il avait assez bien agencé, assez mal agencé tout cela. Cet auteur agence mal ses phrases. Ce sens est familier.

Il signifie quelquefois, Parer, orner. Agencer la mariée. Vous avez bien agencé votre cabinet. Ce sens vieillit.

Il signifie particulièrement, en termes de Peinture, Arranger et combiner les groupes d' une composition, les figures d' un même groupe, ou les parties d' une même figure; ajuster les draperies, disposer les accessoires, et en général tous les objets qui entrent dans la composition.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des ornements d' architecture empruntes aux plantes et à d' autres objets, surtout lorsque leur disposition offre quelque chose d' inusité.

AGENCÉ, ÉE. participe

AGENCÉ, ÉE. participe Cela n' est pas bien agencé. Ces figures sont mal agencées.

Il se dit aussi, familièrement, Des personnes; et signifie, Ajusté, paré. Comme il est agencé! Vous êtes bien mal agencé.

AGENDA. s. m.

AGENDA. s. m. (GEN se prononce comme la première syllabe de Geindre.) Mot emprunté du latin, qui désigne Un petit livret destiné pour y écrire les choses qu' on se propose de faire. Acheter un agenda. Un agenda garni d' or, relié élégamment. Mettez cela, écrivez cela sur votre agenda.

AGENOUILLER (S' ). v. pron.

AGENOUILLER (S' ). v. pron. Se mettre à genoux. S' agenouiller à l' église. Elle s' est agenouillée devant l' autel. Les chameaux et les éléphants s' agenouillent. Avec ellipse du pronom, On fit agenouiller tout le monde.

AGENOUILLÉ, ÉE. participe

AGENOUILLÉ, ÉE. participe Qui est à genoux. Il était agenouillé.

AGENOUILLOIR. s. m.

AGENOUILLOIR. s. m. Petit escabeau sur lequel on s' agenouille. L' agenouilloir d' un prie-Dieu.

AGENT. s. m.

AGENT. s. m. Terme dont on se sert, en Philosophie, pour exprimer Tout ce qui agit, tout ce qui opère. Agent naturel. Agent surnaturel. Le feu est le plus puissant de tous les agents naturels. Agent chimique.

Il s' emploie aussi par opposition à Patient. Ainsi on dit, L' agent et le patient, La cause qui opère, et le sujet sur lequel elle opère.

AGENT

AGENT se dit aussi de Celui qui fait les affaires d' autrui, qui est chargé d' une fonction, d' une mission, soit par un gouvernement ou par une administration, soit par un ou plusieurs particuliers. Ce ministre sut animer d' un même esprit tous les agents du gouvernement. Agents politiques ou diplomatiques. Agents commerciaux. Agents forestiers. Les agents de l' administration des domaines. Agent comptable. Agents de police. Agent secret. Ces hommes si riches sont souvent trompés, volés par leurs agents. Pour faire prospérer cette entreprise, choisissez des agents laborieux, intelligents, intègres. Vous aurez dans cette femme un très-bon agent. Agent d' intrigues. Il postule vivement cette place, et il a des agents très-actifs. Lorsque ce mot est pris en mauvaise part, on lui donne quelquefois un féminin. Elle est leur agente. Je découvris que, dans cette intrigue, elle était la principale agente.

Agents du clergé, se disait autrefois de Deux ecclésiastiques du second ordre choisis, pour avoir soin des affaires du clergé, par les deux provinces ecclésiastiques qui étaient en droit de les nommer. Les deux agents du clergé. Le clergé fut averti par ses agents.

Agent de change, Celui qui est dûment autorisé à s' entremettre entre les négociants et banquiers, pour faciliter le commerce de l' argent et des lettres de change, et par l' intermédiaire duquel doit s' opérer la négociation des effets publics. Une charge d' agent de change. Syndic des agents de change. Carnet d' agent de change.

Agent d' affaires, Celui qui se charge, moyennant une rétribution, de diriger et de suivre les affaires d' intérêt des particuliers qui veulent les lui confier. Le bureau d' un agent d' affaires.

Les agents d' une faillite, Les gérants provisoires d' une faillite, qui l' administrent pendant quinze jours, et quelquefois jusqu' à la nomination des syndics provisoires.

AGGLOMÉRATION. s. f.

AGGLOMÉRATION. s. f. Action d' agglomérer; État de ce qui est aggloméré. L' agglomération des neiges, des sables. Une grande agglomération d' hommes sur un territoire peu étendu.

AGGLOMÉRER. v. a.

AGGLOMÉRER. v. a. Assembler, réunir, entasser. La richesse du sol aggloméra les hommes dans cette contrée.

Il s' emploie surtout avec le pronom personnel. Les sables se sont agglomérés de manière à former des masses solides.

AGGLOMÉRÉ, ÉE. participe

AGGLOMÉRÉ, ÉE. participe Une population agglomérée.

AGGLUTINANT, ANTE. adj.

AGGLUTINANT, ANTE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes que l' on a crus propres à recoller les parties divisées, à les agglutiner. Remède, topique agglutinant.

Il est aussi substantif. La guimauve est un agglutinant.

AGGLUTINATIF, IVE. adj.

AGGLUTINATIF, IVE. adj. T. de Médec. Il se dit Des emplâtres qui s' attachent fortement à la peau. Emplâtre agglutinatif. Bandelettes agglutinatives.

AGGLUTINATION. s. f.

AGGLUTINATION. s. f. T. de Médec. Action d' agglutiner, de s' agglutiner.

AGGLUTINER. v. a.

AGGLUTINER. v. a. T. de Médec. Recoller, rejoindre les parties du corps divisées par quelque accident. On l' emploie surtout avec le pronom personnel. S' agglutiner.

AGGLUTINÉ, ÉE. participe

AGGLUTINÉ, ÉE. participe

AGGRAVANT, ANTE. adj.

AGGRAVANT, ANTE. adj. Qui rend plus grave, plus grief. Il n' est guère usité qu' en termes de Droit criminel et dans cette locution, Circonstance aggravante.

AGGRAVATION. s. f.

AGGRAVATION. s. f. Il ne s' emploie qu' en termes de Droit criminel et dans cette locution, Aggravation de peine, Augmentation de peine, ce qu' on ajoute à un châtiment pour le rendre plus rigoureux.

AGGRAVE. s. f.

AGGRAVE. s. f. La seconde fulmination solennelle d' un monitoire à chandelles éteintes, après trois publications du même monitoire, pour avoir révélation de quelque cas, avec menace de fulminer les dernières censures de l' Église sur ceux qui, sachant quelque chose, ne voudraient rien révéler. Faire fulminer une aggrave.

AGGRAVER. v. a.

AGGRAVER. v. a. Rendre plus grave, plus grief. Les circonstances aggravent le crime, le péché, la faute. Cela aggrave votre tort. Vos reproches aggravent mon malheur. Vous ne devez pas aggraver la peine prononcée par la loi.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Devenir plus grave, Le mal s' aggrave de jour en jour.

AGGRAVÉ, ÉE. participe

AGGRAVÉ, ÉE. participe

AGGRÉGAT, AGGRÉGATION, AGGRÉGER

AGGRÉGAT, AGGRÉGATION, AGGRÉGER Voyez AGREGAT AGRÉGATION AGRÉGER.

AGILE. adj. des deux genres

AGILE. adj. des deux genres Léger et dispos, qui a une grande facilité à agir, à se mouvoir. Un homme extrêmement agile. Le tigre, le singe, le chat, sont des animaux fort agiles.

AGILEMENT. adv.

AGILEMENT. adv. Avec agilité. Il monte à cheval et voltige fort agilement. Sauter agilement.

AGILITÉ. s. f.

AGILITÉ. s. f. Légèreté, grande facilité à se mouvoir. Sauter avec agilité.

AGIO. s. m.

AGIO. s. m. T. de Change et de Banque. Bénéfice qui résulte de l' échange d' une monnaie contre une autre, ou de l' échange de l' argent contre les effets de commerce. L' agio est indépendant du taux de l' intérêt ou de l' escompte, en matière de négociation. L' agio est nul, si l' argent abonde sur une place; il s' élève, au contraire, en raison de la rareté du numéraire.

AGIOTAGE. s. m.

AGIOTAGE. s. m. Trafic qu' on fait des effets publics, en les achetant ou les vendant suivant l' opinion qu' on a qu' ils baisseront ou hausseront de valeur. On a fait de grandes fortunes par l' agiotage. Il s' est ruiné à l' agiotage. Il se prend en mauvaise part.

Il se dit également Des manoeuvres clandestines employées soit pour faire hausser ou baisser les fonds publics, suivant qu' on joue à la hausse ou à la baisse, soit pour faire varier, suivant son intérêt particulier et secret, le prix de telle denrée, de telle marchandise sur laquelle on spécule.

AGIOTER. v. n.

AGIOTER. v. n. Faire l' agiotage. Il s' est enrichi à agioter.

AGIOTEUR. s. m.

AGIOTEUR. s. m. Celui qui fait l' agiotage. C' est un agioteur bien connu.

AGIR. v. n.

AGIR. v. n. Faire quelque chose, prendre du mouvement. Il n' est jamais sans agir. Cet homme est trop sédentaire, il aurait besoin d' agir.

Il se dit souvent par opposition Aux paroles, aux discours, etc., et signifie, Procéder à l' exécution de quelque chose. C' est trop délibérer, il faut agir, agissons, il est temps d' agir, etc. Il sait mieux agir que parler.

AGIR

AGIR signifie aussi, Opérer, produire quelque effet, faire quelque impression. Ce ressort agit de telle manière. Faire agir une machine, un ressort. C' est un remède qui agit puissamment. Le feu agit sur tous les métaux. Ces corps célestes agissent les uns sur les autres. L' éloquence agit sur les esprits. L' exemple des supérieurs agit fortement sur les inférieurs. La foi agit en nous d' une manière mystérieuse et inexplicable.

AGIR

AGIR signifie encore, Négocier, s' employer en quelque affaire. Il agissait auprès du ministre pour les intérêts de ses commettants. Il a tout pouvoir d' agir. Je vous prie d' agir pour moi. Agir au nom de quelqu' un. N' agissez pas contre moi. Agir d' autorité. Agir d' office. Faire agir quelqu' un dans une affaire.

Il signifie particulièrement, Poursuivre en justice. Agir criminellement. Agir civilement. Il a été obligé d' agir contre son tuteur.

Il signifie aussi, Se conduire, se comporter. Agir en homme d' honneur. Agir en homme d' esprit. Manière ou façon d' agir. C' est mal agir. Ce n' est pas bien agir. Il a bien agi avec moi, envers moi, à mon égard. J' agirai sévèrement à leur égard. Agir contre ses intérêts, contre son opinion, etc.

AGIR

AGIR avec le pronom Se, s' emploie impersonnellement; et alors il sert à marquer de quoi il est question. Il s' agit de savoir. .. Il s' agissait de choisir l' un ou l' autre. Quand il s' agira de votre service. Il ne s' agit pas de cela. Il s' agit de bien autre chose. De quoi s' agit-il? Il s' agit du salut de l' État. Il s' est agi de cette affaire dans le conseil.

AGISSANT, ANTE. adj.

AGISSANT, ANTE. adj. Qui agit, qui se donne beaucoup de mouvement. Un homme extrêmement agissant. Une femme fort agissante. On dit dans un sens analogue, Une vie agissante.

Il signifie aussi, Qui agit, qui opère avec force, avec efficacité. Pour rendre ce remède plus agissant... L' eau-forte et l' eau régale sont bien plus agissantes quand elles sont mêlées ensemble, que lorsqu' elles sont séparées.

Médecine agissante, Système de médecine qui emploie des remèdes énergiques et plus ou moins nombreux; par opposition à Médecine expectante, Celle qui laisse faire beaucoup à la nature, et qui emploie des moyens peu actifs.

AGITATEUR. s. m.

AGITATEUR. s. m. Celui qui excite du trouble, de la fermentation dans le public ou dans une assemblée.

AGITATION. s. f.

AGITATION. s. f. Ébranlement prolongé, mouvement en sens opposés. L' agitation du navire était violente. Il ne peut supporter l' agitation du cheval. L' agitation de la voiture lui fait mal. L' agitation de la mer. L' agitation des flots. L' agitation des nerfs.

Il se dit particulièrement, en Médecine, d' Un mouvement continuel et fatigant du corps, occasionné par un grand malaise, par une grande inquiétude d' esprit. L' agitation prolongée de ce malade est un symptôme fâcheux.

Il se dit figurément Du trouble, de l' inquiétude pénible que les passions causent dans l' âme. Être dans une grande agitation d' esprit. L' amour, la haine, le désir, la crainte, causent différentes agitations dans l' âme. Il y a une grande agitation, grande agitation dans les esprits. Calmer l' agitation des esprits.

Il se dit également Du trouble qui règne dans une assemblée, parmi le peuple, etc., et qui se manifeste par des mouvements inquiets. Il y avait de l' agitation dans l' assemblée. L' agitation était à son comble. Il y a de l' agitation parmi le peuple.

AGITER. v. a.

AGITER. v. a. Ébranler, secouer, remuer en divers sens. Les vents agitent la mer. Les vagues agitent le vaisseau. Le vent agitait à peine les feuilles des arbres. Agiter son mouchoir en l' air pour donner un signal. Agiter ses bras, ses jambes.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Ainsi on dit: Ce malade s' agite continuellement, Il est dans un mouvement continuel, il se tourmente sans cesse; Ce cheval s' agite, Il se remue avec trop d' ardeur; La mer s' agite, les flots s' agitent, La mer se met en mouvement, les vagues deviennent plus grosses et plus violentes.

AGITER

AGITER se dit figurément Des différentes passions qui causent dans l' âme un trouble, une inquiétude pénible. Les passions qui agitent l' homme. Le désir et la crainte sont les passions qui nous agitent le plus. La colère l' agite. Cela lui agite sans cesse l' esprit.

Agiter le peuple, Chercher à exciter ses passions, le porter à quelque mouvement de violence.

AGITER

AGITER se dit encore figurément en parlant Des différentes questions qu' on propose à examiner, et signifie, Discuter de part et d' autre. Agiter une question. On agita longtemps la question, mais on ne décida rien.

Il s' emploie aussi figurément avec le pronom personnel, et signifie, Être discuté de part et d' autre. L' assemblée dura longtemps, et il s' agita une question importante. Les questions qui s' y agitèrent.

AGITÉ, ÉE. participe

AGITÉ, ÉE. participe Une mer agitée. Avoir l' esprit agité.

La nuit, sa nuit a été fort agitée, se dit D' un malade qui a passé la nuit dans une grande agitation.

AGLOMÉRATION, AGLOMÉRER

AGLOMÉRATION, AGLOMÉRER Voyez AGGLOMÉRATION , AGGLOMÉRER.

AGLUTINANT, AGLUTINATIF, AGLUTINATION, AGLUTINER

AGLUTINANT, AGLUTINATIF, AGLUTINATION, AGLUTINER Voyez AGGLUTINANT, AGGLUTINATIF, ETC.

AGNAT. s. m.

AGNAT. s. m. (Dans ce mot et dans les deux suivants, on prononce le G dur.) Il désignait, dans le Droit romain, Un membre d' une famille; et, comme la famille se composait en général d' individus liés entre eux par une parenté masculine, on a donné, dans l' ancien Droit, le nom d' Agnats aux Collatéraux descendant par mâles d' une même souche masculine.

AGNATION. s. f.

AGNATION. s. f. Qualité des agnats.

AGNATIQUE. adj. des deux genres

AGNATIQUE. adj. des deux genres Qui appartient aux agnats. Ligne agnatique. Il est peu usité.

AGNEAU. s. m.

AGNEAU. s. m. (Le G se prononce mouillé ici et dans les six articles suivants.) Le petit d' une brebis. Agneau de lait. Agneau tardif.

Il se dit, particulièrement, Des agneaux tués que l' on vend à la boucherie, ainsi que de La chair d' agneau. Tête d' agneau. Quartier d' agneau. Cet agneau est fort tendre. Manger de l' agneau.

L' agneau pascal, L' agneau que les Juifs mangeaient à la fête de Pâques.

Être doux comme un agneau, se dit D' une personne d' humeur fort douce. Il se dit même De quelques animaux, comme du chien, du cheval. Ce cheval est doux comme un agneau. On dit dans le même sens, C' est un agneau.

En langage mystique, L' Agneau sans tache, JÉSUS-CHRIST considéré comme victime des péchés des hommes. On dit dans le même sens et absolument, L' Agneau qui efface les péchés du monde.

AGNEL. s. m.

AGNEL. s. m. Espèce de monnaie d' or qui a eu cours en France sous plusieurs rois, et dont le type ordinaire était un agneau pascal. Il y avait des agnels de différentes valeurs.

AGNELER. v. n.

AGNELER. v. n. Il se dit De la brebis qui met bas. Une brebis prête à agneler.

AGNELET. s. m.

AGNELET. s. m. Diminutif. Petit agneau. Il est vieux.

AGNELINE. adj. f.

AGNELINE. adj. f. Il se dit De la laine qui vient des agneaux. Laine agneline.

AGNÈS. s. f.

AGNÈS. s. f. (On prononce l' S.) Jeune fille très-innocente. C' est une Agnès. Elle fait l' Agnès. Il est familier.

AGNUS. s. m.

AGNUS. s. m. (Prononcez l' S finale.) On appelle ainsi Une cire bénite par le pape, sur laquelle est imprimée la figure d' un agneau. On donne aussi le même nom à de Petites images de piété ornées de broderie, et faites pour les enfants. Un bel agnus. Les religieuses donnent des agnus aux petites pensionnaires qui disent bien leur leçon.

AGNUS-CASTUS. s. m.

AGNUS-CASTUS. s. m. (On prononce le G dur, et les S finales.) T. de Botan. Espèce de gattilier, arbrisseau dont les branches sont pliantes comme celles de l' osier, et qu' on nomme aussi Vitex.

AGONIE. s. f.

AGONIE. s. f. La dernière lutte de la nature contre la mort. Il ne se dit qu' en parlant De l' homme. Être à l' agonie. Une longue agonie. Une agonie douloureuse. Pendant une longue agonie il conserva toujours sa tête.

Il se dit figurément pour signifier, Une extrême angoisse, une grande peine d' esprit. Depuis que son procès est sur le bureau, il est dans de continuelles agonies.

L' agonie de Notre-Seigneur au jardin des Olives, L' état douloureux où Notre-Seigneur se trouva au jardin des Olives.

AGONISANT, ANTE. adj.

AGONISANT, ANTE. adj. Qui est à l' agonie. Je l' ai laissé agonisant.

Il est aussi substantif. Dire les prières des agonisants.

AGONISER. v. n.

AGONISER. v. n. Être à l' agonie. Il agonise. On l' a laissé qui agonisait.

AGONISTIQUE. s. f.

AGONISTIQUE. s. f. Partie de la gymnastique, chez les anciens, qui avait rapport aux combats, et où les athlètes luttaient tout armés.

AGONOTHÈTE. s. m.

AGONOTHÈTE. s. m. T. d' Antiq. Officier qui présidait, chez les Grecs, aux jeux sacrés. Le tribunal des agonothètes distribuait les couronnes aux vainqueurs.

AGOUTI. s. m.

AGOUTI. s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède de l' ordre des Rongeurs, qui a la physionomie et les habitudes du lapin. L' agouti se trouve en Amérique.

AGRAFE. s. f.

AGRAFE. s. f. Sorte de crochet qui passe dans un anneau appelé Porte, et qui sert à attacher ensemble différentes choses. Agrafe d' or. Agrafe d' argent.

La porte de l' agrafe, L' espèce de petit anneau dans lequel on passe le crochet d' une agrafe.

Agrafe de diamants, Agrafe enrichie de diamants.

AGRAFE

AGRAFE en termes d' Architecture, Crampon de fer, qui sert à retenir des pierres, des marbres, à empêcher qu' ils ne se désunissent.

Il se dit aussi d' Un ornement sculpté, placé à la tête des arcs, qui semble unir entre elles, par une console ou un mascaron, les moulures de l' archivolte avec la clef de l' arc.

AGRAFER. v. a.

AGRAFER. v. a. Attacher avec une agrafe. Agrafer un chapeau, un manteau.

AGRAFÉ, ÉE. participe

AGRAFÉ, ÉE. participe

AGRAIRE. adj. des deux genres

AGRAIRE. adj. des deux genres Nom que la jurisprudence et l' histoire romaine donnent aux lois qui avaient pour objet la distribution des terres conquises entre les citoyens ou les soldats. Lois agraires.

AGRANDIR. v. a.

AGRANDIR. v. a. Accroître, rendre plus grand, plus étendu. Agrandir une maison, un jardin. Il a agrandi son parc de tant d' arpents. Cette ouverture est trop petite, il faut l' agrandir. Ce prince a fort agrandi ses États.

Il signifie figurément, Rendre plus grand en puissance, en biens, en dignité, en fortune, en vertu. Ce prince a bien agrandi sa nation. La faveur avait seule agrandi cette famille. Le malheur avait agrandi son âme.

Il signifie aussi, Faire paraître plus grand. Ce vêtement agrandit la taille. Une distribution bien entendue agrandit en apparence un jardin.

Il signifie encore, Donner un caractère de grandeur à ce qu' on dit, à ce qu' on écrit, à ce qu' on fait. Cet écrivain agrandit les sujets qu' il traite. Il a su agrandir son héros sans qu' il en coûtât rien à la vérité.

Il se dit quelquefois dans un sens critique, et signifie alors, Exagérer. Cet homme est un peu sujet à agrandir le récit. Il agrandit volontiers. Ce sens est familier.

Agrandir ses prétentions, Porter son ambition, ses désirs plus haut, plus loin.

AGRANDIR

AGRANDIR s' emploie avec le pronom personnel. Cette ouverture s' est trop agrandie. Une âme qui s' agrandit au milieu des revers.

Il se dit particulièrement De celui qui augmente sa terre, son héritage, sa maison, qui lui donne plus d' étendue. Il s' est bien agrandi du côté de la rivière. Il était logé trop étroitement, il à trouvé moyen de s' agrandir.

AGRANDI, IE. participe

AGRANDI, IE. participe

AGRANDISSEMENT. s. m.

AGRANDISSEMENT. s. m. Accroissement, augmentation. L' agrandissement de son parc est de deux cents arpents. On abattit plusieurs maisons pour l' agrandissement de la place.

Il se dit figurément de L' augmentation et de l' accroissement en biens, en fortune, en dignités. Il travaille pour l' agrandissement de sa famille, pour l' agrandissement de ses enfants. Cette famille devait son agrandissement à tel prince.

AGRAVANT, AGRAVATION, AGRAVER

AGRAVANT, AGRAVATION, AGRAVER Voyez AGGRAVANT, AGGRAVATION,

AGGRAVER.

AGRÉABLE. adj.

AGRÉABLE. adj. Qui plaît, qui agrée. Une personne agréable. Conversation agréable. Musique agréable. Maison agréable. Demeure, jardin fort agréable. Campagne agréable. Si cela vous est agréable. Il a l' abord agréable, la physionomie agréable, des manières agréables. C' est un homme très-agréable en société. Il est agréable de vivre avec ses amis.

Avoir pour agréable, Agréer, trouver bon. Ayez pour agréable que je vous amène cette personne.

AGRÉABLE

AGRÉABLE s' emploie quelquefois substantivement, au masculin. Il ne faut pas sacrifier l' utile à l' agréable.

Cet homme fait l' agréable, c' est un agréable, Il croit être agréable, et il affecte de passer pour tel. Il fait l' agréable auprès de cette femme, Il s' attache à lui faire la cour, il cherche à lui plaire.

AGRÉABLEMENT. adv.

AGRÉABLEMENT. adv. D' une manière agréable. Il reçut cela fort agréablement. Il parle agréablement. Il est agréablement à la cour. Il est agréablement logé. Il écrit, il plaisante agréablement.

AGRÉÉ. s. m.

AGRÉÉ. s. m. Défenseur admis à plaider habituellement devant un tribunal de commerce. Agréé près le tribunal de commerce de Paris, de Bordeaux, etc.

AGRÉER. v. a.

AGRÉER. v. a. Recevoir favorablement. Dieu agrée nos offrandes, nos prières. Agréer le service de quelqu' un. Ils ont agréé la proposition que je leur ai faite. Sa proposition fut agréée.

Agréez mes civilités, agréez mes hommages, agréez mes respects, etc. Formules de politesse qu' on emploie en écrivant à quelqu' un.

AGRÉER

AGRÉER signifie aussi, Trouver bon, approuver, ratifier. Agréez que je vous dise. Je lui ai fait agréer mes motifs. Le roi voulut bien agréer sa démission. Le roi n' a point agréé sa nomination. On disait, en parlant D' un officier qui avait traité d' une charge dans la maison du roi, dans les troupes, ou dans la robe: Le roi l' a agréé, ne l' a pas agréé. Il n' a pu se faire agréer.

Prov., Quand on doit, il faut payer, ou agréer, Il faut donner à son créancier de l' argent, ou du moins de bonnes paroles.

AGRÉER

AGRÉER est aussi neutre, et signifie, Plaire, être au gré. Cela ne m' agrée pas. Le service, la personne de ce domestique n' agréait pas à son maître. Une belle personne n' agrée pas toujours.

AGRÉÉ, ÉE. participe

AGRÉÉ, ÉE. participe

AGRÉER. v. a.

AGRÉER. v. a. T. de Marine. Il se disait autrefois dans le même sens que Gréer.

AGRÉÉ, ÉE. participe

AGRÉÉ, ÉE. participe

AGRÉEUR. s. m.

AGRÉEUR. s. m. T. de Marine. Celui qui prépare, qui fournit les agrès d' un bâtiment.

AGRÉGAT. s. m.

AGRÉGAT. s. m. T. didactique. Assemblage. Il se dit proprement, en Chimie, d' Un corps solide dont les molécules adhèrent entre elles. Un morceau de soufre est un agrégat. On dit aussi quelquefois, Un agrégé.

AGRÉGATION. s. f.

AGRÉGATION. s. f. Association, admission dans un corps, dans une compagnie. Lettres d' agrégation. On s' est opposé à son agrégation.

Il se dit particulièrement et absolument, dans l' Université, en parlant Du grade, du titre d' agrégé. Concours public pour l' agrégation.

AGRÉGATION

AGRÉGATION en termes de Physique, Assemblage d' un certain nombre de parties homogènes ou hétérogènes qui tiennent assez fortement les unes aux autres, pour opposer un certain obstacle à leur séparation.

AGRÉGER. v. a.

AGRÉGER. v. a. Associer quelqu' un à un corps, à une compagnie, pour le faire jouir des mêmes honneurs, des mêmes prérogatives que ceux qui en sont. Il n' était pas du corps, mais on l' y a agrégé. On a dit de même: La faculté de droit l' a agrégé. La faculté de médecine a voulu agréger un tel à son corps. Etc.

AGRÉGÉ, ÉE. participe

AGRÉGÉ, ÉE. participe Il s' est dit substantivement d' Un docteur en droit dont la principale fonction était d' assister aux thèses et aux examens de droit. Les agrégés en droit, ou simplement Les agrégés. On dit encore dans un sens analogue, Agrégé à la faculté de médecine. Il n' y a aujourd' hui, dans les Facultés de droit, que des Professeurs suppléants.

Il se dit également de Certains gradués de l' université qui aspirent au professorat dans les colléges, et qui sont quelquefois chargés de suppléer les professeurs en titre. Se faire recevoir agrégé. Il a le titre d' agrégé. Agrégé pour les classes de grammaire, pour les hautes classes. Le traitement d' agrégé.

AGRÉGÉ

AGRÉGÉ se dit adjectivement, en Botanique, Des parties d' une plante qui naissent plusieurs ensemble d' un même point, et qui sont rassemblées en paquet. Les fleurs de la scabieuse sont agrégées.

AGRÉGÉ, substantif

AGRÉGÉ, substantif est aussi un terme de Chimie. Voyez AGRÉGAT.

AGRÉMENT. s. m.

AGRÉMENT. s. m. Approbation, consentement. Il ne saurait disposer de cette maison qu' avec mon agrément. Il ne veut rien faire sans l' agrément de sa compagnie. La mère a donné son agrément pour ce mariage. Il obtint l' agrément du roi pour cette charge.

Il signifie aussi, Qualité par laquelle on plaît. Cette femme n' est pas belle, mais elle a beaucoup d' agrément. Cette maison n' est pas régulièrement bâtie, mais elle a de grands agréments. La solitude a ses agréments. Il n' y a nul agrément dans cette pièce, dans cet ouvrage. Cette femme est belle, mais elle n' a nul agrément. Les agréments de la figure, de l' esprit.

Il signifie encore, Avantage, plaisir, sujet de satisfaction. Cette personne a raison de demeurer à Paris, elle y a de très-grands agréments, elle y trouve de grands agréments. Cet homme trouve de grands agréments dans sa famille, dans sa profession, dans sa place, dans la compagnie dont il est. Il ne trouve aucun agrément dans sa province. Il est estimé dans l' armée, et il y sert avec agrément.

Il se dit au pluriel de Certains ornements qu' on met aux vêtements et aux meubles. Ce sopha est trop uni, il aurait besoin d' agréments, de quelques agréments.

Il s' est dit aussi de Certains divertissements de musique ou de danse joints à des pièces de théâtre. Cette pièce n' a réussi que par les agréments. On a donné le Bourgeois Gentilhomme avec tous ses agréments. Ce sens vieillit.

Il se dit encore, dans la Musique, soit vocale, soit instrumentale, Des sons accessoires ajoutés au chant pour le rendre plus agréable. Ce chanteur fait trop d' agréments, Il fait trop de fioritures.

Arts d' agrément. Voyez ART.

AGRÈS. s. m. pl.

AGRÈS. s. m. pl. T. de Marine. Il se dit de Tous les objets qui tiennent à la mâture d' un bâtiment, qui servent à la garnir, tels que vergues, voiles, cordages, etc. Le vaisseau a tous ses agrès.

Les agrès et apparaux, Tout ce qui est nécessaire pour mettre un bâtiment en état de naviguer.

AGRESSEUR. s. m.

AGRESSEUR. s. m. Celui qui attaque le premier. L' agresseur a toujours tort. Il faut savoir lequel des deux est l' agresseur.

AGRESSION. s. f.

AGRESSION. s. f. Action de celui qui est le premier à attaquer. Il y a preuve d' agression de sa part. Il a fait, il s' est permis un acte d' agression. Cette critique est une véritable agression. Une injuste agression.

AGRESTE. adj. des deux genres

AGRESTE. adj. des deux genres Rustique, sauvage, champêtre. Plantes agrestes. Site, lieu agreste.

Il se dit figurément Des choses morales. Humeur agreste. Moeurs agrestes.

Manières agrestes, Manières qui indiquent qu' on a peu d' usage du monde, de la société.

AGRICOLE. adj. des deux genres

AGRICOLE. adj. des deux genres Qui s' adonne à l' agriculture. Il est presque toujours joint à un nom collectif. Un peuple, une nation, un royaume, un pays agricole.

Il signifie aussi, Qui a rapport, qui appartient à l' agriculture. L' industrie agricole. Les travaux agricoles. Les produits agricoles. Les ressources agricoles d' un pays.

AGRICULTEUR. s. m.

AGRICULTEUR. s. m. Celui qui cultive la terre. Un bon agriculteur.

AGRICULTURE. s. f.

AGRICULTURE. s. f. L' art de cultiver la terre. Cet homme aime l' agriculture, entend bien l' agriculture. Encourager, favoriser l' agriculture. Les travaux de l' agriculture. Traité d' agriculture. Société d' agriculture. École d' agriculture.

AGRIE. s. f.

AGRIE. s. f. T. de Médec. Nom donné par quelques auteurs à la dartre rongeante.

AGRIFFER (S' ). v. pron.

AGRIFFER (S' ). v. pron. S' attacher avec les griffes. Le chat s' agriffa à la tapisserie.

AGRIFFÉ, ÉE. participe

AGRIFFÉ, ÉE. participe

AGRIPAUME. s. f.

AGRIPAUME. s. f. T. de Botan. Plante labiée à fleurs pourpres ou blanches, pourvues de bractées épineuses, et à feuilles laciniées: elle passait autrefois pour tonique, vermifuge et cardiaque.

AGRIPPER. v. a.

AGRIPPER. v. a. Prendre, saisir avidement. Elle agrippe tout ce qu' elle voit. Il est populaire.

AGRIPPÉ, ÉE. participe

AGRIPPÉ, ÉE. participe

AGRONOME. s. m.

AGRONOME. s. m. Celui qui est versé dans la théorie de l' agriculture. L' Angleterre a produit d' habiles agronomes.

AGRONOMIE. s. f.

AGRONOMIE. s. f. Théorie de l' agriculture. S' appliquer à l' agronomie. La chimie a contribué à perfectionner l' agronomie.

AGRONOMIQUE. adj. des deux genres

AGRONOMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient, qui a rapport à l' agronomie. Dans le siècle dernier, on a appelé certains traités d' agriculture, des romans agronomiques.

AGUERRIR. v. a.

AGUERRIR. v. a. Accoutumer à la guerre, aux fatigues, aux fonctions de la guerre. Ce général sut aguerrir promptement ses troupes. Depuis ce siége, les troupes étaient tout à fait aguerries.

Il signifie figurément, Accoutumer une personne à quelque chose qui paraît pénible dans le commencement. Il a peine à s' accoutumer à la raillerie, il faut l' y aguerrir.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, au propre et au figuré. Ces troupes se sont aguerries. Il n' est pas fait au grand monde, il s' y aguerrira.

AGUERRI, IE. participe

AGUERRI, IE. participe

AGUETS. s. m. pl.

AGUETS. s. m. pl. Il n' est usité que dans les phrases suivantes: Être aux aguets, se tenir aux aguets, Épier, observer le temps, l' occasion; être aux écoutes, soit pour surprendre quelqu' un, soit pour éviter d' être surpris. Il était aux aguets pour prendre ses avantages. Dans le même sens, Mettre aux aguets. On mit des gens aux aguets pour se saisir du voleur.

AH. Interjection

AH. Interjection qui sert à marquer la joie, la douleur, l' admiration, l' amour, etc., suivant la différence des sujets. Ah! que je suis aise de vous voir! Ah! que vous me faites plaisir! Ah! vous me faites mal! Ah! que cela est beau!

Il ne sert quelquefois qu' à rendre la phrase plus expressive, plus animée. Ah! madame, gardez-vous de le croire.

Il se redouble quelquefois pour exprimer plus fortement la surprise ou l' ironie. Ah! ah! vous arrivez enfin. Ah! ah! vous nous la donnez belle.

AHAN. s. m.

AHAN. s. m. Peine de corps, grand effort, tel que celui d' un homme qui fend du bois ou qui lève quelque pesant fardeau. Il est populaire et ne s' emploie que dans cette phrase, Suer d' ahan, Faire quelque chose de très-pénible.

AHANER. v. n.

AHANER. v. n. Avoir bien de la peine en faisant quelque chose. Il a bien ahané avant de venir à bout de ce travail, de cette affaire. Il est populaire et peu usité.

AHEURTEMENT. s. m.

AHEURTEMENT. s. m. Obstination, attachement opiniâtre à un sentiment, à un avis. C' est un étrange aheurtement que le sien.

AHEURTER (S' ). v. pron.

AHEURTER (S' ). v. pron. S' opiniâtrer, s' obstiner. S' aheurter à un sentiment, à une opinion. Il s' aheurte à cela contre l' avis de tous ses parents. S' aheurter à faire quelque chose. C' est un homme qui s' aheurte tellement à ce qu' il s' est mis une fois dans la tête, qu' on ne le fait jamais revenir.

AHEURTÉ, ÉE. participe

AHEURTÉ, ÉE. participe C' est un homme aheurté à son opinion.

AHI

AHI Sorte d' interjection qui exprime la douleur. On dit aussi, Aïe: voyez ce mot.

AHURIR. v. a.

AHURIR. v. a. Jeter dans le trouble, interdire, étonner, rendre stupéfait. Vous l' avez ahuri à force de questions. N' ahurissez pas cet enfant. Il est familier.

AHURI, IE. participe

AHURI, IE. participe Interdit, stupéfait. Il est tout ahuri.

Il s' emploie quelquefois substantivement. C' est un ahuri.

AÏ. s. m.

AÏ. s. m. T. d' Hist. nat. Quadrupède qui se meut avec une extrême lenteur, et qui diffère de l' unau en ce qu' il est pourvu d' une queue.

AIDE. s. f.

AIDE. s. f. Secours, assistance. Aide prompte. Aide assurée. Il faut tout attendre de l' aide de Dieu. Mon Dieu, venez à mon aide. Donner aide. Donner aide et faveur, aide et protection. Prêter aide et assistance. Demander, implorer de l' aide. Crier à l' aide. Appeler à son aide. Invoquer l' aide de quelqu' un.

Elliptiq., À l' aide, Venez à mon secours. À l' aide! on m' assassine!

Prov., Un peu d' aide fait grand bien, Un petit secours ne laisse pas d' être quelquefois très-utile; et, Bon droit a besoin d' aide, Quelque bonne que soit une affaire, quelque titre qu' on ait pour obtenir une place, une récompense, il ne faut pas négliger de se faire appuyer, recommander par des amis.

Dieu vous soit en aide. Façon de parler dont on se sert quand quelqu' un éternue, ou quand on n' a pas de quoi donner l' aumône à un pauvre qui la demande. Elle a vieilli.

On disait autrefois, après avoir fait une promesse solennelle, après avoir prononcé un serment: Ainsi Dieu me soit en aide, Que Dieu m' accorde son aide, autant que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

AIDE

AIDE se dit aussi Du secours, de l' utilité, de l' avantage qu' on tire de certaines choses. On a fait de grandes découvertes à l' aide du télescope, du microscope. Il n' eût pas réussi sans l' aide de telle machine.

AIDE

AIDE se dit encore, tant de Celui dont on reçoit du secours, que de La chose dont on en tire. Dieu seul est ma force et mon aide. Vous êtes toute son aide, tout son secours. Il n' a point eu en cela d' autre aide que les mémoires qu' on lui a communiqués.

AIDE

AIDE en Matière ecclésiastique, se dit d' Une église, d' une chapelle bâtie pour être la succursale d' une église paroissiale dont les habitants sont trop éloignés. Sainte-Marguerite dans le faubourg Saint-Antoine était une aide de la paroisse de Saint-Paul.

AIDES

AIDES au pluriel, se disait autrefois Des impôts levés sur les denrées et marchandises qui se vendaient et se transportaient dans toute l' étendue du royaume. Les fermiers des aides. Les aides rapportaient tant. Il était employé dans les aides.

Cour des aides, Cour souveraine dans laquelle les affaires contentieuses, relatives à tous les genres de contributions et d' impôts, étaient jugées en dernier ressort. Premier président de la cour des aides. Conseiller à la cour des aides.

AIDE

AIDE en termes de Manége, se dit, surtout au pluriel, de Tous les moyens que le cavalier emploie pour bien manier un cheval, et plus particulièrement Des mains et des jambes dans leur action sur le cheval. Les aides de la voix, de la langue. Les aides de la main. Les aides du genou, des jambes. Les aides des talons, de l' éperon. Ce cheval connaît les aides, répond aux aides, est sensible aux aides, est confirmé dans les aides.

Donner les aides extrêmement fines, Manier le cheval à propos, et lui faire marquer avec beaucoup de justesse ses temps et ses mouvements. On dit aussi qu' Un cheval a les aides fines, lorsqu' il est très-sensible aux aides.

AIDES

AIDES en Architecture, se dit Des petites pièces ménagées près des grandes pièces d' apparat ou de service qui ont besoin de dégagement.

AIDE. s. des deux genres

AIDE. s. des deux genres Il se dit Des personnes qui sont auprès de quelqu' un pour travailler, opérer ou servir conjointement avec lui et sous lui. J' ai besoin d' un aide. L' aide ou les aides d' un chirurgien. Cette sage-femme est l' une de ses aides.

Aide des cérémonies, Officier dont la fonction est de servir sous le grand maître des cérémonies.

Aides de cuisine, aides d' office, Gens qui servent tous un chef de cuisine ou d' office.

Aide-maçon, Manoeuvre qui sert et aide le maçon, qui bat et gâche le plâtre, et qui apporte les matériaux. On disait autrefois. Aide à maçon.

Aide de camp, Officier attaché particulièrement à un chef militaire, à un général, et chargé surtout de porter ses ordres. Aide de camp du roi. Les aides de camp du général. Aide de camp d' un lieutenant général, d' un maréchal de camp.

Aide-major, Officier qui servait avec le major, sous son autorité, et le remplaçait dans toutes ses fonctions en son absence. Aide-major des gardes. L' aide-major d' une place de guerre.

Aides-majors généraux. Voyez MAJOR.

Aides-majorité, La place, la fonction des aides-majors. Cette locution a vieilli.

Aide-chirurgien, ou Aide-major, Chirurgien adjoint au chirurgien-major d' un régiment.

Sous-aide, Celui qui est subordonné à l' aide dans les mêmes fonctions.

AIDER. v. a.

AIDER. v. a. Donner plus ou moins de secours, prêter plus ou moins d' assistance, seconder, servir. Aider quelqu' un dans ses besoins. Aider les pauvres. Aider quelqu' un de son bien, de son crédit. Je l' ai aidé toutes les fois qu' il a eu recours à moi. Il l' a constamment aidé dans toutes ses entreprises. Je vous aiderai pour ce travail. Se faire aider par quelqu' un.

Il se dit aussi Des choses. Le télescope a beaucoup aidé les astronomes, dans les découvertes qu' ils ont faites. Cette méthode aide la mémoire.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Il faut s' aider les uns les autres.

Prov., Aide-toi, le ciel t' aidera, Il faut agir, quand on veut venir à bout de quelque chose.

Fig., Aidez-vous, Agissez, donnez-vous le mouvement nécessaire. Vous ne vous aidez pas, Vous restez inactif, vous ne vous donnez pas le mouvement nécessaire.

Dieu aidant, Avec l' aide de Dieu.

On disait autrefois, après une promesse solennelle, après un serment: Ainsi Dieu m' aide, J' implore l' aide de Dieu, à condition que je tiendrai ma promesse, que je serai fidèle à mon serment.

AIDER

AIDER suivi de la préposition à et d' un nom ou d' un infinitif, signifie, Contribuer à la fin, à l' action exprimée par le nom ou par le verbe. Aider au succès d' une affaire, à la réussite d' une entreprise. Aider à de méchants projets. Il a beaucoup aidé à ce marché, à cette négociation. Cet élixir aide à la digestion. Aidez-le à descendre, à marcher. Aider quelqu' un à payer ses dettes.

Aider à quelqu' un, signifie, Lui prêter une assistance momentanée, pour un objet déterminé, et le plus souvent pour un travail qui demande des efforts physiques. Aidez à cet homme qui plie sous la charge qu' il porte. Cette locution prend elle-même pour complément la préposition à suivie d' un infinitif. Aidez-lui à soulever ce fardeau.

Aider à la lettre, Suppléer à ce qui manque dans une phrase, dans un passage obscur ou défectueux.

Fig., Aider à la lettre, Entrer dans l' intention de celui qui écrit ou qui parle, en expliquant ce qu' il a dit ou écrit d' une manière obscure. Il se dit aussi D' une personne qui altère un peu la vérité, soit pour amuser, soit pour tromper ceux qui l' écoutent.

AIDER

AIDER employé avec le pronom personnel, et joint avec le préposition de, signifie, Se servir d' une chose, en faire usage. On s' aide de ce qu' on a. S' aider bien d' une épée. S' aider bien d' un cheval. Il ne s' aide pas du bras droit.

AIDÉ, ÉE. participe

AIDÉ, ÉE. participe

AÏE. interjection

AÏE. interjection Exclamation de douleur. Aïe! que je souffre! Aïe! vous me blessez!

Il s' emploie plus fréquemment seul, lorsqu' on éprouve une douleur inattendue: Aïe.

AÏEUL. s. m.

AÏEUL. s. m. Grand-père. Aïeul paternel. Aïeul maternel. Au pluriel, on dit Aïeuls, quand on veut désigner précisément Le grand-père paternel et le grand-père maternel. Ses deux aïeuls assistaient à son mariage.

On dit Aïeux, et non Aïeuls, pour désigner, 1 Ceux qui ont vécu dans les siècles passés: C' était la mode chez nos aïeux; et 2 Les personnes dont on descend: Ce droit lui vient de ses aïeux.

Le mot d' Aïeul n' a point de composé au delà de ceux de Bisaïeul et de Trisaïeul; et quand on parle des degrés plus éloignés, on dit, Quatrième aïeul, cinquième aïeul, etc.

AÏEULE. s. f.

AÏEULE. s. f. Grand' mère. Aïeule paternelle. Aïeule maternelle. Cela était bon du temps de nos aïeules.

AIGLE. s. m.

AIGLE. s. m. Très-grand et très-fort oiseau de proie. Aigle noir. Aigle royal. Aigle roux. Grand aigle. Le vol de l' aigle. L' aire d' un aigle. Aigle mâle. Aigle femelle.

Fig., C' est un aigle, se dit D' un homme de génie, d' un homme qui a un esprit, un talent supérieur. Il se dit aussi dans un sens relatif. Cet homme-là est un aigle au prix de ceux dont vous parlez. C' est l' aigle de leur société.

Fig., Cet homme a des yeux d' aigle, Il a les yeux vifs et perçants; et, au sens moral, Il a un oeil d' aigle, le regard de l' aigle, Il a une grande pénétration d' esprit.

Prov., Crier comme un aigle, Crier d' une voix aiguë et perçante.

AIGLE

AIGLE en termes d' Armoiries et de Devises, est féminin. Il porte sur le tout d' azur, à l' aigle éployée d' argent. Les armes de l' empire français étaient une aigle tenant un foudre dans ses serres.

Absol., L' aigle impériale, Les armes de l' empire d' Autriche, qui sont une aigle à deux têtes.

L' aigle romaine, les aigles romaines, Les enseignes des légions romaines, ainsi appelées parce qu' elles étaient surmontées de la figure d' un aigle. Plusieurs aigles furent prises par les Germains, après la défaite de Varus, sous le règne d' Auguste.

AIGLE

AIGLE se dit aussi de La représentation en cuivre d' un aigle ayant les ailes étendues, pour servir de pupitre au milieu du choeur d' une église. Chanter à l' aigle. Dans cette acception, Aigle est masculin.

Grand aigle, désigne Le papier du plus grand format. Du papier grand aigle, ou simplement, Du grand aigle.

AIGLE

AIGLE est aussi le nom d' Une constellation de l' hémisphère septentrional.

AIGLETTE. s. f.

AIGLETTE. s. f. T. de Blason. Voyez ALÉRION.

AIGLON. s. m.

AIGLON. s. m. Le petit de l' aigle. Un aigle avec ses aiglons dans son aire. Un jeune aiglon.

AIGLON. s. m.

AIGLON. s. m. T. de Blason. Voy. ALÉRION.

AIGRE. adj. des deux genres

AIGRE. adj. des deux genres Acide, piquant au goût. Le vin, le lait, deviennent aigres quand ils se gâtent. Des fruits qui sont d' un goût aigre, qui ont un goût aigre, qui sont aigres au goût.

Fig., L' air, le vent est aigre, Il n' est pas doux, il a quelque chose de piquant.

AIGRE

AIGRE se dit aussi De quelques odeurs désagréables, qui sortent de certaines substances altérées. Une odeur aigre qui fait mal au coeur.

AIGRE

AIGRE se dit encore Des sons aigus et rudes en même temps, d' un bruit, d' un son trop aigu et perçant. Avoir la voix aigre, une voix aigre et désagréable. Une cloche qui rend un son aigre. Un son de voix aigre.

En Peinture, Couleurs aigres, Celles qui ne sont pas liées par des passages qui les accordent.

AIGRE

AIGRE se dit aussi Des métaux qui ne sont pas ductiles et malléables, dont les parties ne sont pas liées et se séparent facilement les unes des autres. Un fer extrêmement aigre. Du cuivre fort aigre. Ce fer est si aigre, qu' on ne saurait le forger.

AIGRE

AIGRE se dit figurément De l' esprit, de l' humeur, etc., et signifie, Rude, fâcheux. Avoir l' esprit aigre, l' humeur aigre. Dire des paroles aigres. Il lui a écrit d' un style fort aigre. Il lui fit une réprimande aigre et sévère. Il lui parla d' une manière fort aigre, d' un ton aigre.

Il se dit aussi figurément Des personnes mêmes qui ont cette sorte d' esprit et d' humeur. C' est une personne bien aigre, une femme bien aigre. C' est un esprit aigre. C' est l' humeur du monde la plus aigre.

AIGRE

AIGRE s' emploie substantivement, au masculin, en parlant Du goût et de l' odeur aigre. Cela sent l' aigre, tire sur l' aigre. On dit de même, Un goût, une odeur d' aigre.

Fig., Il y a encore de l' aigre dans l' air, Le temps n' est pas encore tout à fait adouci.

Aigre de cèdre, de limon, de bigarade, Sorte de liqueur qui se fait avec du jus de cédrat, de limon, ou de bigarade, et avec du sucre, et qui, mêlée ensuite avec de l' eau, donne une boisson agréable.

AIGRE-DOUX, OUCE. adj.

AIGRE-DOUX, OUCE. adj. Qui a un goût mêlé d' aigre et de doux. Il ne se dit guère au propre que Des fruits. Un fruit aigre-doux. Des oranges aigres-douces.

Il se dit figurément Du ton de la voix, et Des paroles, du style, et signifie, Dont l' aigreur se fait sentir sous une apparence de douceur. Un ton de voix aigre-doux. Un style aigre-doux. Des paroles aigres-douces.

AIGREFIN. s. m.

AIGREFIN. s. m. T. de mépris. Homme qui vit d' industrie. Gardez-vous de cet aigrefin. Il est familier.

AIGRELET, ETTE. adj.

AIGRELET, ETTE. adj. Diminutif. Un peu aigre. Le fruit de l' épine-vinette a un petit goût aigrelet. Une sauce aigrelette.

Il se dit figurément Du ton, des discours, etc. Un ton aigrelet. Ce sens est familier.

AIGREMENT. adv.

AIGREMENT. adv. D' une manière aigre. Il n' est guère usité qu' en parlant De la manière aigre dont on parle ou dont on écrit. Parler aigrement à quelqu' un. Répondre aigrement. Il lui écrivit fort aigrement.

AIGREMOINE. s. f.

AIGREMOINE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Rosacées, à fleurs jaunes disposées en épis, et à feuilles ailées. On emploie l' aigremoine en gargarisme contre les maux de gorge.

AIGREMORE. s. m.

AIGREMORE. s. m. Espèce de charbon pulvérisé propre aux feux d' artifice.

AIGRET, ETTE. adj.

AIGRET, ETTE. adj. Diminutif. Un peu aigre. Ce fruit-là est un peu aigret. Cette boisson a un goût aigret qui n' est pas désagréable. Une sauce qui est un peu aigrette.

AIGRETTE. s. f.

AIGRETTE. s. f. Faisceau de plumes effilées et droites qui orne la tête de quelques oiseaux. L' aigrette d' un paon.

Il se dit également d' Un bouquet de plumes effilées et droites qui sert d' ornement de tête pour les hommes et pour les chevaux, et dont on décore aussi les dais et les lits de parade. Un casque surmonté d' une aigrette. Quelquefois l' aigrette est entourée de plumes flottantes. Voyez PANACHE.

Il se dit, par extension, d' Une sorte de pompon de crin en forme d' aigrette, qui sert d' ornement à une coiffure militaire. L' aigrette d' un shako. Aigrette jaune, rouge.

Il se dit aussi d' Un bouquet de diamants, de perles, etc., disposés en forme d' aigrette.

Aigrette de verre, Sorte d' ornement composé de fils de verre droits et fins.

Aigrette d' eau, Petit jet d' eau divergent qui affecte la forme d' une aigrette.

En Physiq., Aigrettes lumineuses, Faisceaux de rayons lumineux, divergents entre eux, qu' on aperçoit aux pointes et aux extrémités anguleuses des corps électrisés.

AIGRETTE

AIGRETTE en termes de Botanique, Espèce de pinceau de poils ou filets déliés qui surmonte les graines de certaines plantes, telles que le pissenlit, le seneçon, etc. Aigrette pédiculée. Aigrette sessile. Aigrette plumeuse. Aigrette simple.

AIGRETTE

AIGRETTE est aussi le nom d' Une espèce de héron blanc qui porte une aigrette.

AIGRETTÉ, ÉE. adj.

AIGRETTÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Pourvu d' une aigrette. Semences aigrettées.

AIGREUR. s. f.

AIGREUR. s. f. Qualité de ce qui est aigre. Des fruits qui ont de l' aigreur, qui ont une petite aigreur. Ce vin a de l' aigreur.

AIGREUR

AIGREUR se dit aussi Des rapports que causent quelquefois les aliments mal digérés; et, dans ce sens, on l' emploie plus ordinairement au pluriel qu' au singulier. Cela donne des aigreurs, cause des aigreurs.

AIGREUR

AIGREUR se dit figurément d' Une certaine disposition d' esprit et d' humeur, qui porte à offenser les autres par des paroles piquantes. C' est un homme qui a beaucoup d' aigreur dans l' esprit, dans l' humeur. Parler avec aigreur. Répondre avec aigreur. Il y a toujours de l' aigreur dans ses discours, dans ses paroles. Une réprimande pleine d' aigreur.

Il y a de l' aigreur, quelque aigreur, un peu d' aigreur entre ces deux personnes, Il y a entre elles un commencement de brouillerie.

AIGREURS

AIGREURS en Gravure, se dit Des tailles où l' eau-forte a trop mordu.

AIGRIR. v. a.

AIGRIR. v. a. Rendre aigre, faire devenir aigre. Le tonnerre aigrit le vin. La chaleur aigrit le lait. Le levain aigrit la pâte.

Il se dit figurément, et signifie, Irriter, mettre dans une disposition ou dans une situation plus fâcheuse. Cela ne fait qu' aigrir son mal, qu' aigrir sa douleur. La mauvaise fortune lui a aigri l' esprit, le caractère. Son discours a fort aigri les esprits. Cela ne servira qu' à aigrir les affaires.

AIGRIR

AIGRIR s' emploie aussi avec le pronom personnel. Des viandes qui s' aigrissent sur l' estomac. Du vin qui s' aigrit, qui commence à s' aigrir.

Il se dit de même figurément. Son mal s' aigrit de jour en jour. Son caractère s' est aigri. Les esprits commençaient à s' aigrir. Les affaires s' aigrissent de plus en plus.

AIGRI, IE. participe

AIGRI, IE. participe

AIGU, UÔ. adj.

AIGU, UÔ. adj. Qui se termine en pointe ou en tranchant, et qui est propre à percer ou à fendre. Un javelot aigu. Un fer aigu. Un bâton aigu. Des coins de fer très-aigus. Des ongles aigus.

En termes de Gram., Accent aigu, Petit accent qui va de droite à gauche (' ), et qui se met sur l' é fermé, comme dans Régénéré. On dit quelquefois de même, Un é aigu.

En termes de Géom., Angle aigu, Angle qui est moins ouvert que l' angle droit.

En termes de Botan., Feuilles aiguës, Feuilles qui se terminent en pointe, en angle très-aigu.

AIGU

AIGU se dit figurément Des sons clairs et perçants. Un son aigu. Une voix aiguë. Il passe facilement des tons les plus graves aux plus aigus. Nous entendîmes des cris aigus. On dit quelquefois substantivement, dans ce sens, L' aigu et le grave.

Il se dit aussi figurément D' une douleur vive et piquante. Une douleur aiguë. Une colique aiguë.

En Médec., Affection, maladie aiguë, Affection, maladie grave dont la marche est rapide, qui se termine en peu de temps par la mort ou la guérison. Il est attaqué d' une maladie aiguë. Pneumonie aiguë. Ophthalmie aiguë. Traité des maladies aiguës. Voyez CHRONIQUE.

AIGUADE. s. f.

AIGUADE. s. f. (Ce mot et les cinq suivants se prononcent comme s' il n' y avait pas d' U.) T. de Marine. Provision d' eau douce que l' on va prendre sur le rivage de la mer pour les bâtiments, lorsqu' ils en manquent dans le cours de leur voyage. Faire aiguade. C' est un lieu où il y a bonne aiguade.

Il se dit également d' Un endroit où l' on peut faire aiguade. Les marins au long cours doivent s' appliquer à connaître les meilleures aiguades.

AIGUAIL. s. m.

AIGUAIL. s. m. T. de Chasse. Rosée, petites gouttes d' eau qui demeurent sur les feuilles des herbes et des arbres.

AIGUAYER. v. a.

AIGUAYER. v. a. (Il se conjugue comme Payer.) Baigner, laver dans l' eau. Aiguayer un cheval, Le faire entrer dans la rivière jusqu' au ventre, et l' y promener pour le laver et le rafraîchir. Aiguayer du linge, Le laver et le remuer quelque temps dans l' eau avant que de le tordre.

AIGUAYÉ, ÉE. participe

AIGUAYÉ, ÉE. participe

AIGUE-MARINE. s. f.

AIGUE-MARINE. s. f. Pierre précieuse du même genre que l' émeraude, mais d' une couleur bleuâtre presque semblable à celle de l' eau de mer. Une belle aigue-marine.

AIGUIÈRE. s. f.

AIGUIÈRE. s. f. Sorte de vase fort ouvert, qui a une anse et un bec, et dans lequel on met de l' eau pour le service ordinaire de la table, et pour d' autres usages. Aiguière d' étain. Aiguière d' argent, de vermeil, de cristal, de porcelaine, de faïence. Un bassin et une aiguière. Une aiguière couverte.

AIGUIÉRÉE. s. f.

AIGUIÉRÉE. s. f. Ce que contient une aiguière pleine. Une aiguiérée d' eau. Il lui a jeté une aiguiérée d' eau sur la tête. Il est peu usité.

AIGUILLADE. s. f.

AIGUILLADE. s. f. (UI est diphthongue.) Gaule dont les laboureurs et les voituriers se servent pour piquer leurs boeufs.

AIGUILLAT. s. m.

AIGUILLAT. s. m. T. d' Hist. nat. Espèce de chien de mer, ainsi nommé parce qu' il a une pointe ou épine cornée au devant des nageoires dorsales. La peau de l' aiguillat sert aux tourneurs pour polir leurs ouvrages.

AIGUILLE. s. f.

AIGUILLE. s. f. (Dans ce mot et dans ses dérivés, UI est diphthongue.) Petite verge de fer ou d' autre métal, pointue par un bout, et percée par l' autre, pour y passer du fil, de la soie, de la laine, et dont on se sert pour coudre, pour broder, pour faire de la tapisserie, etc. Aiguille fine. Aiguille bien pointue. La pointe d' une aiguille. La tête d' une aiguille. Le chas, le trou d' une aiguille. Enfiler une aiguille. Aiguille à coudre. Aiguille à travailler en tapisserie. Aiguille d' emballeur. Aiguille à voile.

Aiguille à passer, Grande aiguille dont les femmes se servent pour passer un lacet, un cordonnet dans des oeillets, dans une coulisse.

Prov. et fig., Disputer sur la pointe d' une aiguille, faire un procès sur la pointe d' une aiguille, Élever une contestation sur un très-léger sujet.

Prov. et fig., De fil en aiguille, De propos en propos, en passant d' une chose à une autre. Il nous a raconté toute l' histoire-de fil en aiguille. De fil en aiguille, ils en vinrent jusqu' à se quereller, jusqu' à se dire des injures.

Prov. et fig., C' est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit en parlant D' une chose que l' on cherche, mais qui est très-difficile à trouver parmi beaucoup d' autres, à cause de sa petitesse.

AIGUILLE

AIGUILLE se dit aussi de Différentes sortes de petites verges de fer ou d' autre métal qui servent à différents usages. Aiguille à tricoter des bas, à tricoter. Des bas faits à l' aiguille. Aiguille de chirurgien. Aiguille à cataracte. Aiguilles à ligature. Aiguille à séton; etc. Aiguille d' horloge, de montre, qui sert à marquer les heures, les minutes sur le cadran. L' aiguille des heures, ou La petite aiguille. L' aiguille des minutes, ou La grande aiguille. L' aiguille aimantée, ou L' aiguille de la boussole dont on se sert sur les bâtiments pour reconnaître le nord. Aiguille de balance.

AIGUILLE

AIGUILLE se dit encore d' Une espèce de clochers en pyramide, extrêmement pointus, qu' on appelle autrement Flèches. L' aiguille de la sainte Chapelle de Paris n' existe plus.

Il se dit aussi d' Un obélisque antique. L' aiguille de Saint-Pierre de Rome.

Il se dit également Des ornements de pierre en forme de petits obélisques, qui surmontent diverses parties des édifices gothiques.

AIGUILLE

AIGUILLE se dit encore de Plusieurs espèces de poissons de mer, qui sont longs et menus, et qui ont la tête pointue.

AIGUILLÉE. s. f.

AIGUILLÉE. s. f. Certaine étendue de fil, de soie, ou de laine, coupée de la longueur qu' il faut pour travailler à l' aiguille. Aiguillée de fil, de soie, de laine. Faire des aiguillées. Apprêter des aiguillées. Couper de longues aiguillées.

AIGUILLER. v. a.

AIGUILLER. v. a. T. d' Oculiste. Abaisser la cataracte de l' oeil. Il est vieux.

AIGUILLÉ, ÉE. participe

AIGUILLÉ, ÉE. participe

AIGUILLETAGE. s. m.

AIGUILLETAGE. s. m. T. de Marine. Action d' aiguilleter, ou Le résultat de cette action. Faire un aiguilletage.

AIGUILLETER. v. a.

AIGUILLETER. v. a. Attacher ses chausses à son pourpoint avec des aiguillettes. On l' emploie surtout avec le pronom personnel. La mode de s' aiguilleter a duré long-temps.

Aiguilleter des lacets, Les ferrer.

AIGUILLETER

AIGUILLETER en termes de Marine, Joindre, lier ensemble, au moyen d' un petit cordage, deux objets qui ne se croisent pas, et qui quelquefois même restent éloignés l' un de l' autre. Aiguilleter une poulie à un piton. Aiguilleter la volée d' un canon à la muraille du vaisseau.

AIGUILLETÉ, ÉE. participe

AIGUILLETÉ, ÉE. participe

AIGUILLETTE. s. f.

AIGUILLETTE. s. f. Cordon, ruban, tissu, etc., ferré par les deux bouts, pour servir à attacher, mais qui ne sert quelquefois que d' ornement. Aiguillette de fil. Aiguillette de soie. Aiguillette de cuir. Aiguillette plate. Aiguillette ronde. Un ferret d' aiguillette. Ferrer des aiguillettes. Des aiguillettes ferrées d' argent. Les chausses étaient attachées au pourpoint par des aiguillettes. Les cavaliers de certains corps portent une aiguillette à l' épaule droite. Les laquais, quand ils sont en deuil, portent des aiguillettes aux couleurs de leur maître.

Fam., Lâcher l' aiguillette, Se décharger le ventre. Il a vieilli.

Fig., Nouer l' aiguillette, Faire un prétendu maléfice auquel le peuple attribue le pouvoir d' empêcher la consommation du mariage.

AIGUILLETTE

AIGUILLETTE se dit figurément Des morceaux de la peau ou de la chair, arrachés ou coupés en long. Couper un canard, un oiseau de rivière par aiguillettes. Ces barbares lui arrachèrent toute la peau du dos par aiguillettes.

AIGUILLETTE

AIGUILLETTE en termes de Marine, Petit cordage d' une certaine longueur, servant à aiguilleter. Aiguillettes de bouée. Aiguillettes d' amarrage. Aiguillettes de culasse. Etc.

AIGUILLETTIER. s. m.

AIGUILLETTIER. s. m. Artisan dont le métier est de ferrer les aiguillettes et les lacets.

AIGUILLIER. s. m.

AIGUILLIER. s. m. Petit étui où l' on met des aiguilles. Un aiguillier d' argent. Un aiguillier de chagrin. Il a vieilli.

AIGUILLON. s. m.

AIGUILLON. s. m. (Dans ce mot et dans ses dérivés, UI est diphthongue.) Il se dit proprement d' Une pointe de fer qui est au bout d' un grand bâton, et dont on se sert pour piquer les boeufs. L' aiguillon d' un bouvier. On pique les boeufs avec un aiguillon pour les faire aller.

AIGUILLON

AIGUILLON se dit aussi d' Un petit dard que les mouches à miel, les guêpes, les frelons et autres insectes portent à l' extrémité de l' abdomen. Les abeilles laissent ordinairement leur aiguillon dans la piqûre. Une piqûre d' aiguillon. La guêpe lui donna un coup d' aiguillon.

AIGUILLON

AIGUILLON se dit figurément de Tout ce qui incite à quelque chose. La gloire est un aiguillon, un puissant aiguillon. L' intérêt est le seul aiguillon qui puisse le faire agir. Dans le langage de l' Écriture, L' aiguillon de la chair, Les tentations de la chair.

AIGUILLON

AIGUILLON en Botanique, se dit Des piquants qui adhèrent seulement à l' écorce, tels que ceux de l' acacia, du rosier, de la ronce, etc.; par opposition à Épine, lequel se dit proprement Des piquants qui font corps avec les parties où ils naissent, tels que ceux du houx, de l' épine-vinette, des écailles de l' artichaut, etc. Aiguillons droits, crochus, simples, ramifiés, etc.

AIGUILLONNER. v. a.

AIGUILLONNER. v. a. Piquer un boeuf avec l' aiguillon pour le faire aller.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Inciter par quelque chose. C' est un homme lent et paresseux, il faut un peu l' aiguillonner pour le faire agir.

AIGUILLONNÉ, ÉE. participe

AIGUILLONNÉ, ÉE. participe

AIGUISEMENT. s. m.

AIGUISEMENT. s. m. (Dans ce mot et dans le suivant, UI est diphthongue.) Action d' aiguiser. L' aiguisement d' un canif. Il est peu usité.

AIGUISER. v. a.

AIGUISER. v. a. Rendre aigu, rendre plus pointu, plus tranchant. Aiguiser le fer d' une lance. Aiguiser la pointe d' un couteau, le tranchant d' un sabre. Aiguiser un sabre, un couteau, des ciseaux. Aiguiser des coins de fer. Pierre à aiguiser.

Prov. et fig., Aiguiser ses couteaux, Se préparer au combat.

Fig., Aiguiser une épigramme, En rendre le trait plus piquant, plus perçant.

Fig., Aiguiser l' appétit, Donner plus d' appétit, rendre l' appétit plus vif. Aiguiser l' esprit, Rendre l' esprit plus prompt, plus pénétrant. Un travail modéré aiguise l' esprit. La nécessité aiguise l' esprit.

AIGUISÉ, ÉE. participe

AIGUISÉ, ÉE. participe

AIL. s. m.

AIL. s. m. (On prononce l' A et on mouille l' L.) Espèce d' oignon d' une odeur et d' un goût très-forts, composé de plusieurs petites gousses réunies sous une enveloppe commune. Une tête d' ail. Une gousse d' ail. Un gigot de mouton à l' ail. Frotter son pain d' ail. Sentir l' ail. Il y a des aulx cultivés et des aulx sauvages. Les botanistes disent également Ails, au pluriel. Il cultive des ails de plusieurs espèces.

AILE. s. f.

AILE. s. f. Partie du corps des oiseaux, de quelques mammifères et du plus grand nombre des insectes, qui leur sert à voler et à se soutenir en l' air. Les ailes des oiseaux sont revêtues de plumes. Les ailes des chauves-souris sont membraneuses. Les ailes de certains insectes sont si déliées, qu' elles en sont transparentes. Un oiseau qui étend les ailes, qui déploie ses ailes. Un oiseau qui vole à tire-d' aile. Un oiseau qui tire de l' aile. Les pigeons ont l' aile forte, l' aile roide. Un moineau qui bat des ailes, qui trémousse des ailes. Un oiseau blessé qui ne bat que d' une aile. Une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes. Les ailes d' un moucheron. Les ailes d' un papillon. On peint ordinairement les anges avec des ailes. Les anciens donnaient des ailes à la Victoire, à la Renommée, à l' Amour, au cheval Pégase. Les peintres et les poëtes donnent des ailes aux Vents, au Temps, aux Heures, à Mercure, etc. Poétiquement: Sur les ailes, sur l' aile des vents, des zéphyrs. Sur les ailes du temps. Etc.

Prov. et fig., La peur donne des ailes, Elle précipite la marche, la course. Le mal a des ailes, Il arrive promptement.

Prov. et fig., Ne battre plus que d' une aile, Avoir beaucoup perdu de sa vigueur, de son crédit, de sa considération. Depuis sa maladie, il ne bat plus que d' une aile. Sa disgrâce fait qu' il ne bat plus que d' une aile.

Prov. et fig., Il en a dans l' aile, se dit D' un homme à qui il est survenu quelque altération grave dans la santé ou quelque disgrâce. Cela se dit aussi D' un homme qui est devenu amoureux.

Prov. et fig., Tirer une plume de l' aile à quelqu' un, Attraper quelque chose à quelqu' un, tirer de l' argent de lui. Arracher à quelqu' un une plume de l' aile, une belle plume de l' aile, Lui ôter quelque chose de considérable, le priver de quelque emploi.

Prov. et fig., Rogner les ailes à quelqu' un, Lui retrancher de son autorité, de son crédit, de ses profits.

Prov. et fig., Vouloir voler sans avoir des ailes, Entreprendre une chose au-dessus de ses forces; et, Voler de ses propres ailes, Être en état de se passer du secours d' autrui.

Prov. et fig., Tirer pied ou aile d' une chose, En tirer quelque profit de manière ou d' autre.

Prov. et fig., Cette fille est encore sous l' aile de sa mère, Elle est encore sous la conduite et la surveillance de sa mère.

Dans le langage de l' Écriture, L' aile, les ailes du Seigneur, La protection de Dieu. Seigneur, couvrez-moi de vos ailes. Je ne craindrai rien à l' ombre de vos ailes.

AILE

AILE se dit aussi de Cette partie charnue d' un oiseau, qui prend depuis le haut de l' estomac jusque sous les cuisses; et, en ce sens, il ne se dit que Des oiseaux préparés pour être mangés. Servir une aile de perdrix, une aile de chapon, une aile de bécasse. Le haut de l' aile, le bas, le bout de l' aile. Ailes d' oies confites.

En parlant De plumes à écrire, Bouts d' aile, Les plumes du bout de l' aile des oies.

AILE

AILE désigne par analogie Diverses autres choses. Ainsi on dit:

Les ailes d' un moulin à vent, Les grands châssis garnis de toile qui sont mis en mouvement par le vent, et qui font tourner la meule.

Les ailes d' un édifice, Les deux parties d' un édifice qui sont jointes de chaque côté au principal corps de bâtiment. Les deux ailes d' un bâtiment. Un bâtiment qui n' a qu' une aile. Aile en retour. --- Les anciens appelaient Ailes d' un temple, Les murs latéraux d' un temple, avec ou sans péristyle; ce qui a fait donner, par quelques auteurs modernes, le nom d' Ailes aux Bas côtés ou nefs latérales d' une église. Les ailes d' une église.

Les ailes d' une armée, d' une troupe, Les deux extrémités d' une armée, d' une troupe rangée en ordre de bataille. L' aile droite, l' aile gauche d' une armée, d' un bataillon. L' aile droite de la première ligne. L' aile gauche de la seconde ligne. La cavalerie qui voltigeait sur les ailes. L' aile droite était appuyée à un bois, à un village. Le général refusa son aile droite, ou simplement, sa droite. L' aile droite enfonça les ennemis, mais l' aile gauche plia au premier choc. Le général N. commandait l' aile droite. On dit de même, L' aile gauche, l' aile droite d' une armée navale; etc.

En Horlogerie, Les ailes d' un pignon, Les dents d' un pignon.

Dans les Corderies, Les ailes d' un touret, Les deux planchettes en croix qui servent à retenir le fil sur le touret, lorsqu' il est près d' être rempli.

En Anat., Les ailes du nez, Les deux parties du nez qui forment le côté extérieur des narines.

En Botan., Les ailes d' une fleur papilionacée, Les deux pétales latéraux.

En Archit., Ailes de mouche, Les ancres employées aux angles des coffres de cheminées de brique.

AILE. s. f.

AILE. s. f. Mot emprunté de l' anglais Ale, qu' on prononce Èle. Espèce de bière qui se fait sans houblon. Boire de l' aile.

AILÉ, ÉE. adj.

AILÉ, ÉE. adj. Qui a des ailes. Il ne se dit guère que De certains animaux à qui il n' est pas ordinaire d' avoir des ailes. Des poissons ailés. Des fourmis ailées. Suivant les poëtes, Pégase est un cheval ailé. Les anciens croyaient à l' existence de serpents ailés.

En Iconologie, Un foudre ailé, est Le symbole de la puissance et de la vitesse.

En Botan., Tige ailée, pétiole ailé, Tige, pétiole garni d' une expansion de même nature que les feuilles ou les folioles. Péricarpe ailé, Péricarpe garni d' appendices membraneux, comme celui du frêne, de l' érable. Feuilles ailées, Feuilles dont le pétiole porte de chaque côté plusieurs folioles. Feuille ailée avec impaire, ou sans impaire, c' est-à-dire, Avec ou sans une foliole terminale. Les feuilles du noyer sont ailées.

AILERON. s. m.

AILERON. s. m. L' extrémité de l' aile d' un oiseau, à laquelle tiennent les grandes plumes de l' aile. Un oiseau qui a l' aileron rompu. Un ragoût, une fricassée d' ailerons. Ailerons de dindon aux navets.

Il se dit aussi Des nageoires de quelques poissons. Les ailerons d' une carpe.

AILERON

AILERON se dit, par analogie, de Petites planches, de petits ais qui garnissent les roues des moulins à eau, et qui servent à les faire tourner, en recevant le choc de l' eau.

AILLADE. s. f.

AILLADE. s. f. Sauce faite avec de l' ail. Faire une aillade.

AILLEURS. adv. de lieu

AILLEURS. adv. de lieu En un autre lieu. On souffre cela ici, mais ailleurs on ne le souffrirait pas. S' il ne se trouve pas bien où il est, que ne va-t-il ailleurs? Qu' il aille se pourvoir ailleurs. Vous chercherez inutilement ailleurs. Vous ne sauriez trouver cela ailleurs que chez lui. Je tâcherai de l' avoir d' ailleurs. Je le ferai venir d' ailleurs. La voie dont vous vous servez pour vos lettres n' est pas sûre, il faut les faire tenir par ailleurs.

AILLEURS

AILLEURS en parlant D' un livre, d' un auteur, signifie, Dans un autre passage. Nous avons dit ailleurs.... Ailleurs il dit.... Ailleurs encore. On dit de même, Cette expression, cette locution se trouve dans tel écrivain, et ailleurs, Et dans les ouvrages d' autres écrivains.

D' AILLEURS

D' AILLEURS signifie aussi, D' un autre principe, d' une autre cause, par un autre motif. Vous lui attribuez mal à propos votre disgrâce, elle vient d' ailleurs. S' il le querelle sur un si mince sujet, c' est qu' il lui en veut d' ailleurs.

Il signifie encore, De plus, outre cela. Je vous dirai d' ailleurs... D' ailleurs, il faut considérer que...

AIMABLE. adj. des deux genres

AIMABLE. adj. des deux genres Qui est digne d' être aimé, qui mérite d' être aimé. La vertu est aimable. Un objet aimable. Un caractère aimable. Des manières aimables. Aimez tout ce qui est aimable.

Il se dit particulièrement, dans le langage de la société, Des personnes qui plaisent par leurs agréments. C' est une femme très-aimable. C' est un aimable homme. C' est l' homme du monde le plus aimable. On dit quelquefois, par une sorte de plaisanterie ironique, Faire l' aimable.

Par forme de remercîment, Vous êtes bien aimable de me venir voir, de vous intéresser à mon affaire, etc.

AIMANT. s. m.

AIMANT. s. m. Minéral qui a la propriété d' attirer le fer, et dont chaque masse ou chaque fragment, étant suspendu à un fil sans torsion, possède la propriété de se tourner toujours suivant une même direction, dans le lieu où on l' observe. Pierre d' aimant. L' aimant communique sa vertu attractive au fer et à l' acier. Aimant naturel. Aimant artificiel. Aiguille frottée d' aimant. La déclinaison de l' aimant. Voyez BOUSSOLE.

Les deux pôles de l' aimant, Les deux portions de la surface d' un aimant où ses facultés attractives se manifestent avec le plus d' intensité.

Armer un aimant, L' envelopper d' une plaque de fer doux qui dirige les résultantes de ses forces attractives de manière à en rendre plus énergique l' effort simultané.

AIMANT

AIMANT se dit quelquefois figurément de Ce qui attire et attache. La modestie, la douceur est un aimant qui attire les coeurs.

AIMANT, ANTE. adj.

AIMANT, ANTE. adj. Porté à aimer. Il est d' un caractère aimant. Elle a une âme naturellement aimante.

AIMANTER. v. a.

AIMANTER. v. a. Communiquer la propriété de l' aimant à un autre corps, ce qui s' opère en général par frottement. Aimanter l' aiguille d' une boussole, en la frottant sur un aimant naturel ou artificiel.

AIMANTÉ, ÉE. participe

AIMANTÉ, ÉE. participe Qui possède les vertus attractives et répulsives de l' aimant. Aiguille aimantée. Barre aimantée.

AIMANTIN, INE. adj.

AIMANTIN, INE. adj. Qui appartient à l' aimant, qui est propre à l' aimant. Vertu aimantine. Il est vieux: on dit, Magnétique.

AIMER. v. a.

AIMER. v. a. Avoir un sentiment plus ou moins vif, plus ou moins profond d' affection, d' attachement. On le dit en parlant De la Divinité et des personnes. Il faut aimer Dieu par-dessus toutes choses. Aimer son prochain comme soi-même. Aimer son père et sa mère. Aimer ses enfants, sa famille. Aimer quelqu' un d' amitié, de bonne amitié. Aimer une femme. Aimer d' un amour honnête. Aimer tendrement. Aimer quelqu' un plus que ses yeux; l' aimer plus que sa vie, plus que le jour, plus qu' on ne peut dire; l' aimer à la folie, jusqu' à la folie. Aimer constamment, fidèlement, ardemment, éperdument, passionnément. Aimer jusqu' à la mort. Aimer de tout son coeur. On le dit aussi en parlant Des animaux. Aimer son chien, son cheval. Cette femme aime beaucoup son perroquet. On le dit également en parlant Des choses physiques ou morales. Aimer son pays, sa patrie. Aimer sa maison de campagne, ses livres, etc. Aimer l' étude, le travail. Aimer son devoir. Aimer la vertu. Aimer la gloire.

AIMER

AIMER absolument et sans régime, se dit particulièrement De la passion de l' amour. Il est doux d' aimer. Il est dangereux d' aimer.

Prov., Qui bien aime, bien châtie, C' est aimer véritablement quelqu' un, que de le reprendre de ses fautes.

Prov., Qui m' aime, me suive, Ceux qui nous aiment doivent prendre nos intérêts, doivent nous imiter, suivre notre exemple.

Prov. et fig., Qui m' aime, aime mon chien, Quand on aime une personne, on aime tout ce qui lui appartient.

AIMER

AIMER est souvent verbe pronominal réciproque. Deux personnes qui s' aiment tendrement. Ils s' aiment comme frères. Aimez-vous les uns les autres.

Il est aussi quelquefois pronominal réfléchi. Il devrait suffire de s' aimer soi-même pour éviter tout excès. Cet homme s' aime trop pour aimer les autres.

Cette petite personne s' aime beaucoup, Elle a beaucoup d' amour-propre, elle s' occupe beaucoup d' elle-même.

S' aimer dans un lieu, S' y plaire, prendre plaisir à y être. Il s' aime à la campagne. Je m' aimerais infiniment chez vous, dans votre société.

S' aimer dans un lieu, se dit aussi Des animaux et des plantes, pour signifier qu' Ils y profitent, qu' ils y réussissent mieux qu' ailleurs. Les pigeons s' aiment où il y a de l' eau. Les oliviers s' aiment dans les lieux sablonneux.

AIMER

AIMER signifie aussi, Avoir un goût vif pour certaines personnes, ou pour certains animaux, pour certaines choses. Aimer les femmes. Aimer les enfants. Aimer les oiseaux, les chevaux, les chiens. Aimer les tableaux, les livres. Aimer la musique. Aimer le luxe, les plaisirs, la chasse, le jeu, la bonne chère, la débauche. On le dit même, dans ce sens, en parlant De certaines choses qui sont ordinairement désagréables ou fâcheuses. Aimer le scandale. Aimer les querelles, les procès. Etc.

Il se dit encore, simplement, en parlant De ce qu' on trouve agréable, de ce qui plait. Aimez-vous l' odeur de cette plante? J' aime beaucoup ce tableau. J' aime la musique de ce compositeur. J' aime assez la parure de cette femme. J' aime ce procédé, il vous fait honneur. J' aime ce ton de franchise, cette franchise.

Il se dit particulièrement, dans le même sens, en parlant Des aliments, des boissons, etc. Aimer les fruits. Aimer le lait. Il n' aime pas le veau, le mouton. Elle n' aime pas la bière. Cet homme n' est pas difficile à nourrir, il aime tout.

AIMER

AIMER peut également avoir pour sujet un nom d' animal ou de plante. Ce chien aime beaucoup son maître. Cet animal aime beaucoup sa femelle. Les chèvres aiment les lieux escarpes. Cet animal aime la chair. Ces plantes aiment l' ombre et le frais.

AIMER

AIMER se joint souvent avec la préposition à, devant l' infinitif des verbes; et alors il signifie, Prendre plaisir à quelque chose. Aimer à jouer, à chasser, à se promener. Aimer à lire, à travailler. J' aime à voir comme vous vous conduisez avec lui. Il aime à être flatté, caressé. On dit de même: Cet animal aime à courir. Cet arbuste aime à être arrosé. Etc.

Il se joint aussi avec la conjonction que, suivie d' un verbe au subjonctif, pour signifier, Trouver bon, avoir pour agréable. Aimez qu' on vous conseille. Il aime qu' on le prévienne. Il n' aime pas qu' on le flatte.

AIMER

AIMER se joint également avec l' adverbe Mieux; et alors il signifie, Préférer, aimer une chose par préférence à une autre. Elle a mieux aimé rester fille, que de faire le mariage qu' on lui proposait. J' aimerais mieux mourir, que de faire une si mauvaise action. J' aime mieux qu' il vienne. Aimer mieux l' étude que le jeu. On dit quelquefois dans le langage familier, ou en style de palais, Si mieux n' aimez; si mieux n' aime ledit sieur...

AIMÉ, ÉE. participe

AIMÉ, ÉE. participe

AINE. s. f.

AINE. s. f. La partie du corps humain qui est entre le haut de la cuisse et le bas-ventre. Il fut blessé dans l' aine. Avoir une excroissance dans l' aine, un bubon dans l' aine. Maladies de l' aine.

AÎNÉ, ÉE. adj.

AÎNÉ, ÉE. adj. Le premier-né des enfants du même père et de la même mère, ou de l' un des deux seulement. Son fils aîné, sa fille aînée. Votre frère aîné. Votre soeur aînée. Il est l' aîné de tous. Il est l' aîné de sa branche.

La branche aînée d' une maison, Celle qui a un aîné pour tige, qui descend de l' aîné.

Le Fils aîné de l' Église. Qualification donnée au roi de France.

La Fille aînée des rois de France. Titre que prenait l' université de Paris.

AÎNÉ

AÎNÉ est aussi substantif. Mon aîné. Votre aîné. Le cadet vaut bien l' aîné.

Il se dit également d' Un second enfant à l' égard d' un troisième, et ainsi des autres. Il est mon aîné, et je suis le vôtre.

Il se dit, par extension, de Toute personne plus âgée qu' une autre. Il est plus vieux que moi, il est mon aîné de cinq ans, de six ans, etc.

AÎNESSE. s. f.

AÎNESSE. s. f. Primogéniture, priorité d' âge entre frères et soeurs. Il n' est guère usité que dans cette locution, Droit d' aînesse. Ésaü vendit son droit d' aînesse à Jacob pour un plat de lentilles.

AINS. conjonction adversative

AINS. conjonction adversative Mais. Ains au contraire. Il est vieux.

AINSI. adv.

AINSI. adv. En cette manière, de cette façon. L' orateur parla ainsi. La chose est ainsi, se passa ainsi. Les choses étant ainsi, je n' ai plus rien à dire. Cela n' ira pas ainsi. Il n' en ira pas ainsi. Le sort le veut ainsi. Ainsi l' a voulu sa destinée. Ainsi va le monde. Je suis ainsi fait.

Elliptiq., Ainsi des autres choses, ainsi du reste, Il en est ainsi des autres choses, il en est ainsi du reste.

AINSI

AINSI signifie quelquefois, Par conséquent; et est alors une conjonction. Ainsi je conclus que... Ainsi vous refusez.

AINSI

AINSI dans la première signification, sert aussi à faire l' application du premier membre d' une comparaison au second. Comme le soleil chasse les ténèbres, ainsi la science chasse l' erreur.

Il sert encore à marquer un souhait. Ainsi le ciel vous soit propice. Ainsi Dieu me soit en aide.

Ainsi soit-il. Façon de parler dont on se sert pour demander l' accomplissement de ce que l' on souhaite. Cette locution se place ordinairement à la fin des prières qu' on fait à Dieu.

Comme ainsi soit. Façon de parler qui signifie, Vu que, attendu que cela est ainsi, cela étant ainsi. Comme ainsi soit que...

S' il est ainsi, puisqu' ainsi est, puisqu' ainsi va. Autres façons de parler qui ont à peu près le même sens que Comme ainsi soit.

AINSI QUE. loc. conjonctive

AINSI QUE. loc. conjonctive De même que. On l' emploie quelquefois dans le commencement des comparaisons. Ainsi que le soleil dissipe les nuages, ainsi la vérité... On l' emploie aussi dans le discours ordinaire. Les plaisirs ainsi que les peines troublent l' âme. Je me plains de vous ainsi que de lui.

AINSI QUE

AINSI QUE signifie aussi, Comme, de la manière que, de la façon que. Cela s' est passé ainsi que je vous l' ai dit.

S' il est ainsi que, S' il est vrai que. S' il est ainsi que nous ne soyons créés que pour servir Dieu. Cette manière de parler vieillit.

AIR. s. m.

AIR. s. m. Fluide élastique, pesant, dont la masse totale forme l' atmosphère qui enveloppe la terre de toutes parts. Air atmosphérique. L' air est un composé d' oxygène et d' azote. L' air est plus léger que l' eau. La basse, la haute, la moyenne région de l' air. Une colonne d' air. La pesanteur de l' air. La circulation de l' air. L' air se dilate, se raréfie. L' air se condense, se comprime. Le ressort de l' air. L' air fait ressort. Tout est plein d' air. Toute l' étendue de l' air. La masse de l' air. Nous respirons l' air. Poétiquement: Les plaines de l' air. Le vague des airs. Dans les airs. Au plus haut des airs. Voyez, à la fin de l' article, la locution adverbiale EN L' AIR.

Il se dit souvent Par rapport à la température et à la qualité de l' air. Air sain, malsain. Bon air. Bel air. Grand air. Mauvais air. Air vif. Air frais. Air doux. Air tempéré. Air subtil. Air pur. Air grossier. Air étouffé, renfermé, corrompu, vicié. Air contagieux, infecté. Air infect. Air brûlant. Air respirable. L' air du soir est humide. L' air de ce pays est excellent.

Cela est dans l' air, se dit De certaines qualités physiques ou morales qu' on croit provenir de la température particulière d' un pays.

Aller prendre l' air, Aller se promener, aller au grand air; et simplement, Prendre l' air, Respirer l' air, être dans un lieu où l' on respire un air plus pur, plus léger. Changer d' air, Changer de séjour, afin de respirer un autre air.

Mettre, exposer quelque chose à l' air Le placer dehors, en un lieu où il soit exposé à l' action de l' air. On dit de même, Se tenir à l' air. On dit aussi, En plein air, Dans un lieu où l' action de l' air se fait sentir de tous les côtés, où rien ne garantit de l' action de l' air.

Donner de l' air à une chambre, En ouvrir les fenêtres, afin que l' air entre et sorte plus librement. On dit dans un sens analogue, Renouveler l' air d' une chambre, d' une salle.

Donner de l' air à un muid de vin, En ôter le bondon, de peur que le vin ne fasse éclater les douves.

En termes de Peinture, Il n' y a pas d' air dans ce tableau, Les figures n' y sont pas assez détachées du fond, et les plans se confondent.

Prov. et fig., Ne faire que battre l' air, Se donner inutilement de la peine pour quelque chose.

Fendre l' air, se dit D' un oiseau qui vole rapidement, D' un cheval lancé à la course, D' une personne qui court très-vite.

Vulgairement, Porter le mauvais air en quelque endroit, Y porter la contagion; et, Prendre le mauvais air, Être atteint de la contagion, gagner le mal contagieux.

Fig., L' air du monde est contagieux, La fréquentation du monde peut faire contracter des vices.

Air natal, L' air du pays où l' on est né. Prendre l' air natal. Aller respirer l' air natal.

Prendre l' air du feu, un air de feu, S' approcher du feu, afin de se chauffer comme en passant.

AIR

AIR se dit quelquefois, par extension, de Tout fluide élastique et invisible. Dans cette acception, il est synonyme de Gaz. Air fixe, ou Gaz acide carbonique. Air inflammable, ou Gaz hydrogène. Air vital, ou Gaz oxygène. Etc.

AIR

AIR se dit aussi de L' air en mouvement, du vent. Il ne fait point d' air. Il y a ici de l' air, beaucoup d' air. Il n' y a point du tout d' air, pas un brin d' air, pas un souffle d' air. Il ne faut pas se tenir entre deux airs. Ces deux portes ouvertes en face l' une de l' autre établissent un courant d' air dont il faut se défier. Il vient de l' air par cette fenêtre, par cette porte, par cette fente.

Coup d' air, Fluxion ou douleur qui vient de ce qu' on s' est exposé à un courant d' air.

Fig. et fam., L' air du bureau, Ce qui paraît en bien ou en mal des sentiments, des dispositions de ceux qui doivent juger un procès, décider une affaire. L' air du bureau lui est favorable. L' air du bureau n' est pas pour lui. J' allai prendre l' air du bureau, et je m' aperçus qu' il m' était contraire.

En termes de Marine, Air de vent. Voyez AIRE.

Fam., Être libre comme l' air, N' avoir aucune sujétion, pouvoir disposer de tous ses moments. Depuis que j' ai donné ma démission, je suis libre comme l' air.

AIR

AIR signifie encore, Manière, façon: il se dit de La manière de parler, d' agir, de marcher, de se tenir, de s' habiller, de se conduire dans le monde; et généralement de Tout ce qui regarde le maintien, la contenance, la mine, le port, la grâce, et toutes les façons de faire. Marcher de bon air, de mauvais air. Se tenir, s' habiller, se mettre de bon air, de mauvais air, d' un air ridicule. À l' air dont il marche, dont il se met, dont il entre, on voit qu' il est plein d' orgueil. De l' air dont il parle, dont il agit, dont il se conduit, on peut juger que... De l' air dont il s' y prend, il aura de la peine à réussir. L' air qu' il prend avec ces gens-là ne lui réussira pas. Dire les choses d' un certain air. Il a un certain air de dire les choses qui fait qu' on ne s' en fâche point. On juge, on voit à son air que... Avoir bon air, mauvais air. Avoir l' air noble, l' air grand, grand air, l' air du monde, l' air de la cour, l' air guerrier, l' air martial, l' air d' un homme de qualité, l' air d' un honnête homme. Avoir l' air d' un fripon. Avoir l' air agréable, l' air aisé, l' air gracieux, l' air enfantin, l' air enjoué, l' air badin. Avoir l' air bas, l' air simple, l' air niais, l' air ridicule, l' air provincial, l' air bourgeois, l' air écolier, l' air d' un écolier, l' air d' un vaurien, l' air engoncé, l' air renfrogné, l' air sombre, l' air triste. Cette femme a l' air chagrin, l' air méprisant, l' air hautain. Ils ont tous deux l' air prévenant, l' air spirituel, l' air railleur, etc.

Il se dit quelquefois pour exprimer La simple apparence. Avoir un air de grandeur, de noblesse, de supériorité. Affecter un air de maître, un air de capacité. Avoir un air de malignité. Il y a un air de magnificence dans cette maison. Se donner un air de bel esprit, un air d' opulence. Prendre un air boudeur. Se donner un air affairé.

Un homme du grand air, Qui vit à la manière des grands; et, Une chose qui a un grand air, qui a grand air, Qui a une belle et grande apparence.

Fam., Tout dans cette maison va du bel air, du grand air, Tout s' y passe avec magnificence. Cette manière de parler a vieilli.

Les gens du bel air, les gens du grand air, se dit ordinairement, en raillerie, de Ceux qui veulent se distinguer des autres par des manières plus recherchées.

Fam., Prendre des airs, se donner des airs, se donner de grands airs, Affecter, prendre un ton, des manières au-dessus de son état, de sa condition, de sa fortune. Prendre des airs, se donner des airs de maître, de savant, de bel esprit, Vouloir s' attribuer sans raison une autorité de maître, affecter de passer pour savant, pour bel esprit, quoiqu' on ne le soit pas.

Fam., Avoir des airs penchés, prendre des airs penchés, Affecter certains mouvements de la tête et du corps, pour chercher à plaire.

Fig. et fam., Avoir l' air à la danse, Avoir l' air vif, éveillé, et annoncer des dispositions pour réussir dans ce qu' on fait. Par extension, Paraître disposé à faire ce dont il s' agit.

Cet homme, cette femme a l' air bon, l' air méchant, A la mine d' un bon homme, d' une bonne femme, ou d' un méchant homme, d' une méchante femme.

Avoir l' air, signifie aussi, Sembler, paraître; et alors, quand le mot Air est immédiatement suivi d' un adjectif, si cet adjectif se rapporte au sujet de la proposition, il doit s' accorder avec le sujet; s' il se rapporte seulement au mot Air, il doit être mis au masculin. On ne dirait pas d' une femme, Elle a l' air enceint, elle a l' air mal fait; il faudrait dire, Elle a l' air enceinte, elle a l' air mal faite, et mieux, Elle a l' air d' être enceinte, d' être mal faite. --- Elle a l' air contente de ce qu' on vient de lui dire. Elle a l' air toute troublée. Elles avaient l' air fort embarrassées. Ils ont l' air fâchés de ce qu' ils viennent d' apprendre. Cette viande a l' air d' être fraîche. Cette pièce de monnaie a l' air d' être fausse. Ces légumes n' ont pas l' air d' être cuits. Cette anecdote a l' air d' être un conte, a l' air, a tout l' air d' un conte. Cette maladie a l' air d' être sérieuse. Il a l' air d' être au fait, l' air au fait. Il a l' air de savoir son métier. Il a bien l' air de nous faire attendre. Il a bien l' air de ne pas venir, de nous cacher quelque chose, de se moquer de nous.

AIR

AIR se dit aussi d' Une certaine ressemblance qui résulte de toute la personne, et particulièrement des traits du visage. Avoir de l' air, un faux air de quelqu' un, Avoir quelque ressemblance avec lui. Ils ont bien de l' air, beaucoup d' air l' un de l' autre Il a beaucoup de votre air. Un peintre qui prend bien, qui attrape bien l' air du visage. On voit tous les traits de son visage dans ce portrait, mais la physionomie, l' air n' y est pas.

Avoir un air de famille, Avoir cette conformité de traits, de physionomie, qui existe ou qu' on croit reconnaître entre les personnes d' une même famille.

En termes de Peinture et de Sculpture, Un air de tête, des airs de tête, L' attitude d' une tête, la manière dont une tête est dessinée. De beaux airs de tête. De grands airs de tête. De vilains airs de tête.

AIR

AIR en termes de Manége, se dit Des allures d' un cheval. Airs bas, Ceux où le cheval manie près de terre. Airs relevés, Ceux où le cheval s' enlève davantage en maniant. Ce cheval va à tous airs, On le manie comme on veut.

AIR

AIR en termes de Musique, se dit d' Une suite de tons, de notes qui composent un chant, suivant les règles de l' art. Air gui. Air triste. Air nouveau. Air ancien. Air vieux. Un bel air. Un grand air. Un petit air. Un air noté. Un air connu. Un air à la mode. Un air de violon, de flûte. Un air de ballet. Un air de vaudeville. Un air de danse. Composer un air. Apprendre un air. Chanter un air. Faire un air sur des paroles. Faire des paroles sur un air. L' air va bien aux paroles.

N' être pas dans l' air, Ne pas chanter exactement un air, détonner.

Prov. et fig., Je connais des paroles sur cet air-là, J' ai entendu en pareille occasion les mêmes choses que vous venez de dire pour vous excuser, pour soutenir cette opinion.

AIR

AIR se dit quelquefois Du chant et des paroles tout ensemble. Un air à boire. Un livre d' airs. Apprendre un air nouveau.

EN L' AIR. loc. adv.

EN L' AIR. loc. adv. qui s' emploie dans plusieurs sens. Tirer en l' air, tirer un coup en l' air, Tirer un coup de fusil, de pistolet sans le diriger vers aucun but; et, figurément et familièrement, Faire une démarche inutile, qui ne conduit point au but.

Avoir toujours le pied en l' air, un pied en l' air, Être toujours prêt à partir, à courir, à sauter, à danser. On dit dans le même sens, Cet homme, cet enfant est toujours en l' air.

Fig. et fam., Tout le monde est en l' air, toute la ville est en l' air, Tout le monde, toute la ville s' agite, est en mouvement. Quand on apprit leur arrivée, toute la ville fut en l' air.

Être en l' air, tout en l' air, se dit aussi D' une chose qui ne paraît presque soutenue par rien. Un cabinet en l' air. Un escalier qui est tout en l' air. Un bâtiment qui paraît tout en l' air.

Fig. et fam., Toute sa fortune est en l' air, Sa fortune ne porte sur rien de solide.

EN L' AIR

EN L' AIR se dit figurément et au sens moral Des choses qui sont sans réalité, sans vérité, sans fondement. Des contes en l' air. Des paroles en l' air. Des menaces en l' air. Des projets en l' air, Des craintes en l' air. Un raisonnement en l' air. C' est pour une Iris en l' air qu' il fait des vers amoureux. On dit de même, Parler, raisonner en l' air. Vous dites cela en l' air.

AIRAIN. s. m.

AIRAIN. s. m. Métal composé en grande partie de cuivre jaune, mêlé avec du zinc, de l' étain, et une petite quantité d' antimoine. L' airain sert principalement à faire les cloches. Statue d' airain. Chaudière d' airain. Travailler en airain. Graver sur l' airain. Plaque d' airain.

Selon la Fable, Le siècle d' airain, l' âge d' airain, Le temps qu' on suppose avoir existé entre le siècle d' argent et le siècle de fer.

Fig., Un siècle d' airain, Un temps malheureux et dur.

Fig., Un ciel d' airain, Un temps sec et aride, pendant lequel il ne tombe ni pluie ni rosée.

Fig., Un front d' airain, Une extrême impudence. Cet homme a un front d' airain. Il faut avoir un front d' airain pour oser soutenir une pareille fausseté.

Fig., Avoir un coeur d' airain, Être dur et impitoyable.

Prov. et fig., Les injures s' écrivent sur l' airain, et les bienfaits sur le sable, On oublie aisément les bienfaits, et on se souvient longtemps des injures.

AIRE. s. f.

AIRE. s. f. Place qu' on a unie et préparée pour y battre les grains. L' aire d' une grange. Aire à battre les grains.

Il se dit quelquefois, principalement en Architecture, de Toute surface plane. L' aire d' un plancher, L' enduit de maçonnerie sur lequel on pose le parquet ou le carrelage. L' aire d' un bassin, Le massif de ciment ou de terre glaise dont on fait le fond d' un bassin. L' aire d' un pont, La partie supérieure sur laquelle on marche. L' aire d' une maison, L' espace compris entre les murs d' une maison.

AIRE

AIRE en termes de Géométrie, L' espace superficiel embrassé par une figure plane rentrante sur elle-même. L' aire d' un triangle. L' aire d' un carré. L' aire d' un cercle.

AIRE

AIRE se dit aussi Du nid des oiseaux de proie, parce qu' ils nichent ordinairement sur un espace plat et découvert. Les aigles sont toujours leur aire au même endroit. L' aire d' un vautour. Un faucon de bonne aire.

En termes de Marine, Aire de vent, se dit de Toute direction selon laquelle souffle le vent. On distingue trente-deux aires de vent principales. Beaucoup de marins font ce mot du masculin, et l' écrivent ordinairement sans e. Voilà un air de vent qui nous remettra en route.

AIRÉE. s. f.

AIRÉE. s. f. La quantité de gerbes qu' on met en une fois sur l' aire. Une airée de froment, de seigle, etc.

AIRELLE. s. f.

AIRELLE. s. f. T. de Botan. Sous-arbrisseau à fleurs rougeâtres, qui porte une petite baie bleue et légèrement acide, dont on fait usage en médecine et dans la teinture.

AIRER. v. n.

AIRER. v. n. Faire son nid, en parlant De certains oiseaux de proie.

AIS. s. m.

AIS. s. m. Planche de bois. Ais de chêne, de hêtre, de sapin. Ais de six pieds, de neuf pieds, de douze pieds. Faire des ais. Scier des ais. Scieur d' ais. Cloison d' ais. Il commence à vieillir.

Ais de bateau, Ais qui ont servi à la construction d' un bateau. Cloison d' ais de bateau.

Au Jeu de paume, Un coup d' ais, Le coup que la balle donne de volée dans un ais qui est du côté du service. Voilà un beau coup d' ais.

AISANCE. s. f.

AISANCE. s. f. Facilité. Porter avec aisance un pesant fardeau.

Il signifie particulièrement, Liberté d' esprit et de corps dans le travail, dans les mouvements, dans les manières, dans le commerce de la vie. Faire tout avec aisance, avec une grande aisance, avec beaucoup d' aisance. L' aisance avec laquelle il traite les affaires les plus difficiles. L' aisance qu' il a dans ses manières. Il se présente, il parle, il s' exprime avec aisance.

AISANCE

AISANCE signifie aussi, État de fortune suffisant pour se procurer les commodités de la vie. Il vit dans l' aisance. Il est dans l' aisance. Il a de l' aisance. Il jouit d' une honnête aisance. Il doit son aisance à son travail.

AISANCES

AISANCES au pluriel, se dit d' Un lieu pratiqué dans une maison pour y satisfaire les besoins naturels. Les aisances d' une maison. Cabinet d' aisances. Fosse d' aisances. On dit de même, Lieux d' aisances.

AISE. s. f.

AISE. s. f. Contentement, sentiment de joie, de plaisir, émotion douce et agréable, causée par la présence, par la possession d' un bien. Tressaillir d' aise. Être transporté d' aise. Être ravi d' aise. Il ne se sent pas d' aise.

AISE

AISE signifie aussi, Commodité, état commode et agréable. Être à son aise, bien à son aise. Vous êtes là bien à votre aise. Se mettre à son aise. Mettre à l' aise. Travailler à son aise. Je ferai cela à mon aise.

Par ellipse, À votre aise, À votre commodité, quand vous voudrez.

Être à son aise, vivre à son aise, être fort à l' aise, Être dans l' abondance selon sa condition. Prov., Il n' est malade que de trop d' aise, se dit D' un homme riche qui a de fréquentes incommodités.

Fig., Mettre quelqu' un à son aise, L' encourager, empêcher qu' il n' ait de la timidité ou de l' embarras, faire qu' il soit dans un état de liberté et de familiarité. Mettre les gens à leur aise. Je le craignais, mais il m' a mis promptement à mon aise par la franchise de ses discours. Je n' osais vous parler de cela, mais vous me mettez à mon aise en m' en parlant le premier. On dit de même, C' est un homme agréable et commode, avec qui on est toujours à son aise.

Fam., Se mettre à son aise, signifie quelquefois, Manquer aux convenances, en user avec trop de liberté, de familiarité.

Fam., N' en prendre qu' à son aise, Ne faire que ce qui plait, sans se gêner, sans se fatiguer.

Fam., Vous en parlez bien à votre aise, se dit À un homme qui donne quelque conseil difficile à pratiquer, et qu' il n' est pas obligé de suivre, ou qui parle avec sang-froid des misères et des douleurs qu' il n' éprouve pas.

Prov., Paix et aise, Doucement, paisiblement, commodément. Il n' a pas un grand bien, mais il vit chez lui paix et aise. Je n. demande que paix et aise, Je ne demande qu' une vie tranquille, sans contrainte et sans soins. Le premier de ces exemples a vieilli.

AISE

AISE se dit au pluriel pour signifier, Les commodités de la vie; alors on ne l' emploie guère que dans ces phrases: Aimer ses aises. Chercher ses aises. Prendre ses aises. On n' a pas toutes ses aises en ce monde.

À L' AISE. loc. adv.

À L' AISE. loc. adv. Commodément, facilement, sans peine. On est fort à l' aise dans ce fauteuil. Une porte qui s' ouvre à l' aise. Il tient six personnes à l' aise dans cette voiture. Cette ville n' est pas fort éloignée, on y va à l' aise dans un jour. Un cheval qui porte à l' aise, qui va à l' aise.

AISE. adj. des deux genres

AISE. adj. des deux genres Qui a de la joie, qui est content. Que je suis aise de vous avoir rencontré! Je suis bien aise de vous voir en bonne santé. J' en suis très-aise, extrêmement aise, infiniment aise, on ne peut pas plus aise. J' en suis aise au dernier point. Il ne se sent pas, tant il est aise. Que je suis aise de cette nouvelle! Nous en sommes bien aises. Elle en est fort aise. Elle est tout aise et tout heureuse d' avoir trouvé ce mari-là.

AISÉ, ÉE. adj.

AISÉ, ÉE. adj. Facile. Cela est aisé, bien aisé. C' est une chose aisée. Il n' y a rien de si aisé. Des moyens courts et aisés. Voilà le chemin le plus aisé. Une chose aisée à faire. Cela est aisé à faire. Cela n' était pas aisé à trouver. Cet enfant est aisé à gouverner. Une lettre qui n' est pas aisée à lire. Il n' est pas aisé de bien écrire. Il est aisé de voir que cela le contrarie.

Cela vous est bien aisé à dire. Manière de parler qu' on emploie familièrement lorsqu' un homme donne quelque conseil difficile à pratiquer, et qu' il n' est pas obligé de suivre.

Cet homme est aisé à vivre, Il est d' un commerce facile et doux.

AISÉ

AISÉ signifie aussi, Commode. Une voiture aisée. Un cheval qui a des allures aisées.

Un habit aisé, des souliers aisés, Un habit, des souliers qu' on met facilement, où l' on est à l' aise. Ces souliers sont trop aisés, Ils sont trop larges, ils ne serrent pas assez le pied.

Une morale, une dévotion aisée, Une morale, une dévotion relâchée.

Avoir les manières aisées, Avoir des manières d' agir faciles, où il n' y a rien de contraint, rien de gêné. Avoir la conversation aisée, Avoir une conversation facile et agréable. Avoir l' esprit aisé, Imaginer, concevoir, s' expliquer facilement. Avoir un style aisé, Écrire d' une manière naturelle, claire, qui semble n' avoir point donné de peine. Des vers aisés, Des vers qui paraissent faits sans peine, qui ne sentent point le travail. On dit plus ordinairement, Des vers faciles.

Une taille aisée, Une taille libre, dégagée. On dit dans le même sens, Un air aisé.

AISÉ

AISÉ signifie encore, Qui est à son aise, qui est riche dans une condition médiocre. Un bourgeois aisé. C' est un homme aisé, fort aisé.

Il est aussi substantif, dans le même sens. La taxe des aisés. On l' a mis sur le rôle des aisés. Cet emploi est vieux.

AISEMENT. s. m.

AISEMENT. s. m. Commodité. Il est vieux, et ne se dit plus que dans cette phrase proverbiale, maintenant peu usitée, À son point et aisement, à ses bons points et aisements, À son aise, à son loisir, à sa commodité.

AISÉMENT. adv.

AISÉMENT. adv. Facilement. J' en viendrai aisément à bout. Je veux des souliers que je puisse mettre aisément. Travailler aisément. Faire aisément des vers. Il change aisément d' avis.

Il signifie aussi, Commodément. Ainsi on dit, Ce cheval va aisément, Il a les allures douces, commodes et aisées.

AISSELLE. s. f.

AISSELLE. s. f. Le dessous du bras à l' endroit où il se joint à l' épaule. L' aisselle droite. L' aisselle gauche. Porter quelque chose sous ses aisselles.

Il se dit par analogie, en Botanique, de L' angle plus ou moins aigu que forme avec la tige un rameau ou une feuille. Les fleurs de certaines plantes naissent dans les aisselles des feuilles.

AISSIEU. s. m.

AISSIEU. s. m. Voyez ESSIEU.

AITIOLOGIE. s. f.

AITIOLOGIE. s. f. Voyez ÉTIOLOGIE.

AJONC. s. m.

AJONC. s. m. Arbuste fort épineux, à fleurs légumineuses et jaunes, et à feuilles petites, qui croit dans les lieux incultes et stériles, et qui est employé à divers usages économiques. Faire des fagots d' ajonc pour chauffer le four. Les jeunes pousses de l' ajonc servent à nourrir les bestiaux.

AJOURNEMENT. s. m.

AJOURNEMENT. s. m. T. de Pratique. Assignation, ou avertissement qu' on fait donner, par officier public, à une personne, pour qu' elle se présente devant la justice à un jour désigné. Exploit d' ajournement. Ajournement fait à domicile, fait à personne. Le délai des ajournements.

En termes d' ancienne Procédure criminelle, Ajournement personnel, Assignation donnée à quelqu' un, en vertu d' une ordonnance ou d' un décret du juge, pour comparaître en personne, et répondre sur les faits dont il est accusé. Décerner un ajournement personnel. Décréter d' ajournement personnel. Décret d' ajournement personnel.

AJOURNEMENT

AJOURNEMENT en matière de délibération, Renvoi d' une affaire à un autre jour fixe ou indéterminé. On a demandé l' ajournement de la délibération. Consentir a un ajournement. Ajournement indéfini. Ajournement à quinzaine.

AJOURNER. v. a.

AJOURNER. v. a. Assigner quelqu' un à certain jour en justice. Ajourner par exploit. Ajourner à comparaître devant, etc. Faire ajourner. Ajourner des témoins. Ajourner quelqu' un pour dire ses causes d' opposition. On a dit autrefois: Ajourner devant le lieutenant civil, etc. Ajourner à son de trompe. Ajourner à trois briefs jours.

Il signifie aussi, en matière de délibération, Renvoyer à un certain jour ou à un temps indéterminé. Ajourner une affaire, une question, une discussion. La séance fut ajournée au lundi de la semaine suivante.

Il s' emploie quelquefois dans le langage de la conversation. Ajournons ce projet, cette partie de plaisir.

AJOURNÉ, ÉE. participe

AJOURNÉ, ÉE. participe

AJOUTAGE. s. m.

AJOUTAGE. s. m. T. d' Arts mécaniques. Chose ajoutée à une autre.

AJOUTER. v. a.

AJOUTER. v. a. Mettre quelque chose de plus; Joindre une chose à une autre; Faire addition d' un nombre. Ce passage a été ajouté à ce livre. Il a ajouté de nouveaux legs à son testament. A toutes ces raisons ajoutez que... Ajoutez à cela que... Je n' ajouterai plus qu' un mot. Cette compagnie n' était que de cinquante soldats, on en a ajouté dix.

Ajouter au conte, ajouter à la lettre, Amplifier un conte par des circonstances inventées.

Ajouter foi à quelqu' un, ajouter foi à quelque chose, Croire ce que quelqu' un dit, croire quelque chose. On peut lui ajouter foi. Il ne faut pas lui ajouter foi trop légèrement. Ajoutez-vous foi à ces choses-là? Vous pouvez ajouter foi à tout ce qu' il vous dira. Je n' y ajoute aucune foi.

AJOUTÉ, ÉE. participe

AJOUTÉ, ÉE. participe

AJOUTOIR. s. m.

AJOUTOIR. s. m. Voyez AJUTAGE.

AJUSTAGE. s. m.

AJUSTAGE. s. m. T. de Monnayeur. Action d' ajuster, de donner à une pièce le poids légal.

AJUSTEMENT. s. m.

AJUSTEMENT. s. m. Action par laquelle on ajuste quelque chose. L' ajustement d' un poids, d' une mesure, d' une machine.

Il signifie aussi, Accommodement. Chercher, trouver des ajustements dans quelque affaire, Chercher, trouver quelque voie, quelque moyen, quelque expédient, quelque tempérament, pour concilier deux personnes, pour accommoder quelque affaire.

Il se dit encore de La disposition, de l' arrangement d' une chose, de manière que ses diverses parties forment un tout régulier, agréable. L' ajustement de sa maison, de son jardin annonce qu' il a du goût.

Il signifie également, Parure. Elle n' est pas belle, elle a besoin d' ajustement. Un peu d' ajustement lui sied bien. Elle est si jeune et si belle, qu' il ne lui faut pas un grand ajustement.

Il se dit aussi Des parties de l' habillement qui servent à parer. Des ajustements de femme.

AJUSTER. v. a.

AJUSTER. v. a. Rendre un poids ou une mesure juste, conforme à l' étalon. Ajuster un poids, une mesure sur l' étalon. Ajuster un boisseau, un litre sur l' étalon. On dit de même, Ajuster une pièce de monnaie, Faire qu' elle ait exactement le poids légal; et dans un sens analogue, Ajuster une balance.

Il signifie aussi, Accommoder une chose, en sorte qu' elle convienne à une autre, et qu' elle s' y adapte bien. Ajuster un châssis à une fenêtre, un couvercle à une boîte. Ajuster une vis à un écrou, une clef à une serrure. On dit, dans un sens analogue, avec le pronom personnel, qu' Une chose s' ajuste bien, ne s' ajuste pas bien à une autre, avec une autre; que Deux choses s' ajustent bien ensemble; etc.

Prov. et fig., Ajustez vos flûtes, se dit soit en parlant À un homme qui ne paraît pas bien d' accord avec lui-même dans ce qu' il dit; soit en parlant À plusieurs personnes qui ne conviennent pas des moyens de faire réussir quelque chose.

Fig., Ajuster deux personnes, Les concilier, faire qu' elles soient d' accord touchant quelque chose. Il est difficile de les ajuster l' un avec l' autre. Il n' y a que vous qui puissiez les ajuster. On dit de même, avec le pronom personnel: Ils se sont ajustés ensemble pour cela, Ils se sont concertés, ils sont convenus entre eux des moyens à employer pour faire réussir cette affaire. Ils ne sauront jamais s' ajuster, Ils ne sauront jamais s' accorder, s' entendre.

Ajuster un différend, Le terminer à l' amiable.

Fig., Ajuster des passages qui paraissent opposés, Les concilier ensemble, faire voir qu' ils n' ont qu' un même sens. Comment ajusterez-vous ces passages opposés?

Fig. et fam., Cela s' ajuste mal au dessein que vous avez, Cela ne s' y accommode pas, n' y convient pas.

Fig., S' ajuster au temps, S' y accommoder.

AJUSTER

AJUSTER signifie encore, Mettre une chose en état de bien faire son effet. Ajuster un ressort. Ajuster une machine. Ajuster son fusil pour tirer.

Ajuster son coup, Faire ce qu' il faut pour frapper juste, pour atteindre au but. Il ajusta son coup, et blessa le sanglier. Il a ajusté son coup, et a mis bas l' oiseau. On dit de même, Ajuster un lièvre, une perdrix, etc. On dit encore, absolument, Ajuster, Viser juste. Le gibier est parti trop vite, je n' ai pas eu le temps d' ajuster.

Ajuster toutes choses pour quelque dessein, Prendre des mesures pour faire réussir un dessein.

En termes de Manége, Ajuster un cheval, Lui enseigner ses exercices. Il a ajusté son cheval sur les voltes. Il l' a ajusté à toutes sortes d' airs de manége.

AJUSTER

AJUSTER signifie également, avec le pronom personnel, Se préparer à faire quelque chose, se mettre en état, en posture de faire quelque chose. S' ajuster pour tirer au blanc. S' ajuster pour courre la bague. Les joueurs de mail sont longtemps à s' ajuster pour frapper la boule.

AJUSTER

AJUSTER signifie aussi, Embellir par des ajustements. Il a bien ajusté sa maison. Voilà une chambre bien ajustée. Vous avez bien ajusté votre cabinet, votre jardin.

Il s' emploie de même en parlant De la parure dans l' habillement; et alors il s' applique principalement Aux femmes. Ses femmes de chambre ne peuvent jamais venir à bout de l' ajuster à son gré. On l' emploie souvent, dans cette acception, avec le pronom personnel. Cette femme est deux heures à s' ajuster.

Il s' emploie quelquefois ironiquement et familièrement. Voilà votre habit bien ajusté, vous voilà bien ajusté, se dit À un homme qui a été éclaboussé, et dont l' habit est couvert de boue. On l' a bien ajusté, on l' a ajusté de toutes pièces, se dit D' un homme qui a perdu son procès, qui a été condamné aux dépens. Si je vais là, je vous ajusterai comme il faut, se dit À un inférieur qu' on menace de quelque mauvais traitement.

AJUSTÉ, ÉE. participe

AJUSTÉ, ÉE. participe

AJUSTEUR. s. m.

AJUSTEUR. s. m. T. de Monnayeur. Celui qui ajuste les flans et les met au poids que doivent avoir les espèces.

AJUSTOIR. s. m.

AJUSTOIR. s. m. Petite balance où l' on pèse et ajuste les monnaies avant de les marquer. Il n' est plus usité: on dit, Trébuchet.

AJUTAGE ou AJUTOIR ou AJOUTOIR. s. m.

AJUTAGE ou AJUTOIR ou AJOUTOIR. s. m. (Le premier est le plus usité.) Tuyau de métal que l' on soude à l' extrémité du tuyau d' une fontaine, d' un jet d' eau, pour en former le jet gros ou menu, ou diversement configuré, selon le diamètre ou la forme qu' on donne à son ouverture. Gros ajutage. Petit ajutage. Ajutage à tête d' arrosoir. Il faut mettre un plus gros, un plus petit ajutage à cette fontaine. L' ajutoir est trop petit.

ALAMBIC. s. m.

ALAMBIC. s. m. Sorte de vaisseau d' une construction plus ou moins compliquée, de formes très-variées, qui sert à distiller, et dont les pièces essentielles sont une cucurbite et un chapiteau. Alambic de verre. Alambic de cuivre. Alambic de terre. Le bec d' un alambic. Le col d' un alambic. Il faut mettre cela à l' alambic. Tirer à l' alambic. Tirer par l' alambic. Passer par l' alambic. Repasser par l' alambic.

Fig., Cette affaire a passé par l' alambic, Elle a été examinée avec un grand soin, avec une grande exactitude, elle a été discutée et approfondie.

ALAMBIQUER. v. a.

ALAMBIQUER. v. a. Il ne s' emploie qu' au figuré, et dans ces phrases, Alambiquer l' esprit, s' alambiquer l' esprit, la cervelle, Fatiguer l' esprit, se fatiguer l' esprit, épuiser son esprit par une trop grande application à des choses abstraites. Ces questions ne servent qu' à alambiquer l' esprit. Cela n' a servi qu' à lui alambiquer l' esprit. S' alambiquer l' esprit mal à propos sur des questions épineuses, difficiles, inutiles. N' allez pas vous alambiquer l' esprit inutilement.

Il s' emploie quelquefois d' une manière absolue, et signifie, Raffiner, subtiliser. Dans ces sortes de matières, il ne s' agit pas d' alambiquer. Allez au fait, sans alambiquer plus longtemps. On sous-entend, le sujet, la pensée.

ALAMBIQUÉ, ÉE. participe

ALAMBIQUÉ, ÉE. participe Il ne se dit que Des questions, des pensées, des réflexions trop subtiles et trop raffinées. Discours alambiqué.

ALANGUIR. v. a.

ALANGUIR. v. a. Rendre languissant. Il est peu usité.

ALANGUI, IE. participe

ALANGUI, IE. participe

ALARGUER. v. n.

ALARGUER. v. n. Se mettre au large, s' éloigner de la côte ou de quelque vaisseau. Il a vieilli.

ALARGUÉ, ÉE. participe

ALARGUÉ, ÉE. participe

ALARMANT, ANTE. adj.

ALARMANT, ANTE. adj. Qui alarme. Nouvelle alarmante. Situation alarmante.

ALARME. s. f.

ALARME. s. f. Cri, signal pour faire courir aux armes. Chaude alarme. Fausse alarme. Sonner l' alarme. Canon d' alarme. Cloche d' alarme.

Il se dit aussi d' Une émotion causée dans un camp, dans une place de guerre, à l' approche ou sur le bruit de l' approche des ennemis. Donner l' alarme. L' alarme est au quartier, est au camp. Les ennemis nous donnaient de fréquentes alarmes.

Il se dit figurément de Toute sorte de frayeur et d' épouvante subite. Il a pris l' alarme bien légèrement. Vous nous avez donné une alarme bien chaude, bien des alarmes. Par cette nouvelle, il a porté l' alarme dans toute la famille.

Fig., Une fausse alarme, Une vaine crainte, une peur sans sujet.

Prov. et fig., L' alarme est au camp, se dit en parlant De quelque chose qui met tout d' un coup plusieurs personnes dans une grande inquiétude.

ALARME

ALARME se dit aussi pour Inquiétude, souci, chagrin; et, en ce sens, il s' emploie souvent au pluriel. Il est toujours en alarme. La présence de cet homme dans la ville la tient en alarme. Il est dans de grandes alarmes, dans de terribles alarmes, dans de continuelles alarmes. Il n' est pas encore revenu de ses alarmes. Cela lui donne des alarmes secrètes. On vivait alors au milieu des alarmes. Nourri dans les alarmes, Au milieu des combats, élevé dans les dangers de la guerre.

ALARMER. v. a.

ALARMER. v. a. Donner l' alarme, causer de l' émotion, de l' épouvante, de l' inquiétude. Cela va alarmer tout le camp. Il ne faut pas que cela vous alarme. Il fut fort alarmé de cette nouvelle. Sa maladie nous a bien alarmés.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' inquiéter, s' effrayer, être ému. Il s' alarme sans cesse. On croirait qu' il aime à s' alarmer. Je ne m' alarme pas du bruit. Ne vous alarmez pas de tous ces faux bruits.

ALARMÉ, ÉE. participe

ALARMÉ, ÉE. participe

ALARMISTE. s. des deux genres

ALARMISTE. s. des deux genres Celui, celle qui se plaît à répandre des bruits alarmants.

ALATERNE. s. m.

ALATERNE. s. m. T. de Botan. Arbrisseau, espèce de nerprun dont les feuilles sont rangées alternativement le long des tiges.

ALBÂTRE. s. m.

ALBÂTRE. s. m. Pierre d' une pâte homogène, d' un grain fin, demi-transparente, susceptible d' un beau poli, et qui souvent est remplie de veines colorées. Albâtre oriental. Vase d' albâtre. Blanc comme l' albâtre. Albâtre naturel. Albâtre artificiel.

Fig., Un sein d' albâtre, Un sein extrêmement blanc. On dit de même, L' albâtre de son sein.

ALBATROS. s. m.

ALBATROS. s. m. (On fait sentir l' S.) T. d' Hist. nat. Genre d' oiseaux palmipèdes, qui habitent les mers australes, et qui sont très-voraces. L' albatros est le plus grand des oiseaux aquatiques.

ALBERGE. s. f.

ALBERGE. s. f. Sorte de pêche ou d' abricot, d' un goût très-agréable. Un panier d' alberges.

ALBERGIER. s. m.

ALBERGIER. s. m. Arbre qui porte des alberges.

ALBINOS. s. m.

ALBINOS. s. m. (On fait sentir l' S.) Homme qui a la peau blafarde, les cheveux et le poil presque blancs, et les yeux d' un gris pâle ou rougeâtre. Les albinos ont les yeux tellement sensibles, qu' il leur est impossible de supporter la lumière du jour.

ALBRAN. s. m.

ALBRAN. s. m. Voyez HALBRAN.

ALBRENÉ. adj.

ALBRENÉ. adj. Voyez HALBRENÉ.

ALBUGINÉ, ÉE. adj.

ALBUGINÉ, ÉE. adj. T. d' Anat. Il se dit De certaines membranes, de certains tissus dont la couleur est blanche. Tunique albuginée. Fibre albuginée. La membrane albuginée des testicules. La membrane albuginée de l' oeil.

ALBUGINEUX, EUSE. adj.

ALBUGINEUX, EUSE. adj. T. d' Anat. Qui est formé par la fibre albuginée.

ALBUGO. s. f.

ALBUGO. s. f. T. de Médec. Tache blanche qui se forme à l' oeil, et qui est causée par le dépôt d' une matière blanche dans les lames de la cornée.

ALBUM. s. m.

ALBUM. s. m. (On prononce Albome.) Mot emprunté du latin. Il se dit d' Un cahier que portent les voyageurs, et sur lequel ils engagent les personnes célèbres à écrire leur nom, auquel elles joignent quelquefois une sentence. Ce jeune Allemand vous prie d' inscrire votre nom sur son album.

Il se dit aussi Des cahiers sur lesquels certaines personnes invitent des gens de lettres et des artistes à écrire de la prose ou des vers, à faire quelque dessin, ou à noter quelque air de musique.

ALBUMINE. s. f.

ALBUMINE. s. f. T. de Chimie. Il se dit Du blanc d' oeuf, et d' une substance de même nature qu' on trouve dans diverses matières végétales et animales. Albumine animale, végétale.

ALBUMINEUX, EUSE. adj.

ALBUMINEUX, EUSE. adj. Qui contient de l' albumine. Liquide albumineux. Substance albumineuse.

ALCADE. s. m.

ALCADE. s. m. Mot emprunté de l' arabe. Nom qu' on donne, en Espagne, à certains juges ou magistrats: leur attribut distinctif est une longue baguette blanche.

ALCAÏQUE. adj. des deux genres

ALCAÏQUE. adj. des deux genres Il se dit D' une sorte de vers ou mètre grec inventé par Alcée, et adopté par les Latins. Un vers alcaïque. Dans ce sens, il est quelquefois substantif masculin. Un alcaïque.

Il se dit aussi D' une espèce d' ode grecque ou latine dans chaque strophe de laquelle entre un nombre déterminé de vers alcaïques.

ALCALESCENCE. s. f.

ALCALESCENCE. s. f. T. de Chimie. État d' un corps alcalescent.

ALCALESCENT, ENTE. adj.

ALCALESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie. Il se dit D' une substance dans laquelle les propriétés alcalines commencent à se développer, ou même prédominent déjà.

ALCALI. s. m.

ALCALI. s. m. Nom donné primitivement à la plante marine qui fournit la soude du commerce, et ensuite au produit salin de l' incinération de ce végétal.

Il s' applique, par extension, à Toutes les substances qui ont des propriétés chimiques analogues à celles de la soude, c' est-à-dire, une saveur âcre et la faculté de verdir les couleurs bleues des végétaux. Les anciens chimistes ne connaissaient que trois alcalis, l' ammoniaque, la potasse et la soude: ils nommaient le premier Alcali volatil, et les deux autres Alcalis fixes. Les alcalis ont la plus grande tendance à s' unir avec les acides.

ALCALIN, INE. adj.

ALCALIN, INE. adj. T. de Chimie. Qui a rapport aux alcalis. Caractère alcalin. Propriété, réaction alcaline.

Il signifie aussi, Qui appartient à la classe des alcalis; et, plus généralement, Qui jouit des propriétés alcalines, qui se rapproche des alcalis par ses propriétés. Substance alcaline. Sel alcalin. Terres alcalines.

ALCALISER. v. a.

ALCALISER. v. a. T. de Chimie. Faire développer dans une substance les propriétés alcalines qui y étaient masquées par une autre substance, ou Rendre alcaline une substance en y ajoutant un alcali.

ALCALISÉ, ÉE. participe

ALCALISÉ, ÉE. participe

ALCANTARA. s. m.

ALCANTARA. s. m. Ordre militaire d' Espagne, institué en 1170. On nommait anciennement les chevaliers d' Alcantara, Chevaliers du Poirier.

ALCARAZAS. s. m.

ALCARAZAS. s. m. (On fait sentir l' S.) Mot tiré de l' espagnol. Il se dit d' Un vase que l' espèce de terre dont il est fait rend très-poreux, et dans lequel l' eau se rafraîchit, lorsqu' il est exposé à un courant d' air.

ALCÉE. s. f.

ALCÉE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes de la famille des Malvacées, qui comprend trois espèces: l' Alcée rose, appelée aussi Rose trémière et Passe-rose; l' Alcée à feuilles de figuier, et l' Alcée de la Chine. L' alcée rose est très-répandue dans les jardins d' agrément.

ALCHIMIE. s. f.

ALCHIMIE. s. f. Art chimérique qui consistait dans la recherche d' un remède universel, et d' un moyen propre à opérer la transmutation des métaux.

ALCHIMILLE. s. f.

ALCHIMILLE. s. f. Voyez Pied-de-lion, dans l' article PIED.

ALCHIMIQUE. adj. de deux genres

ALCHIMIQUE. adj. de deux genres Qui a rapport, qui appartient à l' alchimie. Livres alchimique. Travaux alchimiques. Rêveries alchimiques.

ALCHIMISTE. s. m.

ALCHIMISTE. s. m. Celui qui s' occupe d' alchimie. Les alchimistes passaient leur vie à chercher ce qu' ils appelaient la Pierre philosophale ou le Grand oeuvre, c' est-à-dire, un moyen d' opérer la transmutation des métaux.

ALCOOL. s. m.

ALCOOL. s. m. T. de Chimie, emprunté de l' arabe. Liquide léger et volatil qui est le principal résultat de la fermentation du sucre, et que, par des manipulations diverses, on dégage des substances étrangères, de l' eau surtout, avec lesquelles il est mêlé: c' est l' esprit-de-vin dégagé de la plus grande partie ou de la totalité de l' eau qu' il contenait.

ALCOOLIQUE. adj. des deux genres

ALCOOLIQUE. adj. des deux genres Qui contient de l' alcool. Liqueur alcoolique.

ALCOOLISER. v. a.

ALCOOLISER. v. a. T. de Chimie. Dégager l' esprit-de-vin de sa partie aqueuse; ou Mêler de l' alcool à un autre liquide. Il est peu usité, surtout dans la première acception.

ALCOOLISÉ, ÉE. participe

ALCOOLISÉ, ÉE. participe

ALCORAN. s. m.

ALCORAN. s. m. Le livre qui contient la loi de Mahomet. Lire l' Alcoran. On dit aussi et mieux, Le Coran.

Il signifie également, La loi de Mahomet contenue dans l' Alcoran. Abjurer l' Alcoran.

Fam., Je n' y entends pas plus qu' à l' Alcoran, se dit en parlant D' une chose à laquelle on n' entend rien.

ALCÔVE. s. f.

ALCÔVE. s. f. Enfoncement pratiqué dans une chambre pour y placer un lit. Alcôve carrée. Alcôve cintrée. Une belle alcôve. Une alcôve magnifique. Une chambre à alcôve.

ALCYON. s. m.

ALCYON. s. m. Oiseau de mer de l' ordre de Passereaux. Les poëtes ont feint que les alcyons rendaient la mer calme pendant qu' ils faisaient leurs petits. Le martin-pêcheur est une espèce d' alcyon.

ALCYONIEN. adj. m.

ALCYONIEN. adj. m. Appartenant à l' alcyon. Il n' est usité que dans cette locution, Les jours alcyoniens, qui sont Sept jours avant le solstice d' hiver, et sept jours après, pendant lesquels on dit que l' alcyon fait son nid, et que la mer est ordinairement calme.

ALDÉBARAN. s. m.

ALDÉBARAN. s. m. Terme d' Astron., emprunté de l' arabe. Nom d' une étoile fixe de la première grandeur, qui est dans l' oeil du Taureau.

ALDÉE. s. f.

ALDÉE. s. f. T. de Géogr., qui est une corruption du mot espagnol et portugais Aldea. Il sert à désigner Les bourgs et les villages des possessions européennes, en Afrique et dans les Indes. Les aldées de la côte de Coromandel.

ALDERMAN. s. m.

ALDERMAN. s. m. Nom qu' on donne, en Angleterre, à certains officiers municipaux, chargés de la police. Les aldermans de Londres.

ALÉATOIRE. adj. des deux genres

ALÉATOIRE. adj. des deux genres T. de Droit. Il se dit D' une convention dont les effets, quant aux avantages et aux pertes, soit pour toutes les parties, soit pour l' une ou plusieurs d' entre elles, dépendent d' un événement incertain. Contrat aléatoire. Les assurances, les prêts à la grosse aventure, sont des contrats aléatoires. Un pêcheur qui vend d' avance son coup de filet, fait une vente aléatoire.

ALÈGRE. adj.

ALÈGRE. adj. Voyez ALLÈGRE.

ALÉGREMENT. adv.

ALÉGREMENT. adv. Voyez ALLÉGREMENT.

ALÉGRESSE. s. f.

ALÉGRESSE. s. f. Voyez ALLÉGRESSE.

ALÉGRETTO adv.

ALÉGRETTO adv. Voyez ALLÉGRETTO.

ALÉGRO. adv.

ALÉGRO. adv. Voyez ALLÉGRO.

ALÊNE. s. f.

ALÊNE. s. f. Espèce de poinçon de fer, qui est emmanché dans un morceau de bois rond, et dont on se sert pour percer le cuir et pour le coudre. Alêne plate, ronde, carrée. Manche d' alêne. Les cordonniers, les bourreliers, etc., se servent d' alênes. La pointe d' une alêne.

En Botan., Feuilles en alêne. Voyez SUBULÉ.

ALÊNIER. s. m.

ALÊNIER. s. m. Celui qui fait et vend des alênes.

ALÉNOIS. adj. m.

ALÉNOIS. adj. m. Il ne s' emploie que dans cette dénomination, Cresson alénois, Plante crucifère qui a, comme le cresson, une saveur piquante, et qu' on met dans les salades de laitue ou de chicorée, pour en relever le goût. Cultiver du cresson alénois.

ALENTOUR. adv.

ALENTOUR. adv. Aux environs. Tourner, rôder alentour. Les échos d' alentour. Les bois d' alentour. Quand il n' est pas précédé de la préposition de, quelques-uns écrivent, À l' entour.

La locution À l' entour s' employait autrefois, comme préposition, en y ajoutant de, et l' on disait, À l' entour de la table, à l' entour du bois; mais cet emploi a vieilli: on dit aujourd' hui, Autour de.

ALENTOURS. s. m. pl.

ALENTOURS. s. m. pl. Les lieux circonvoisins. Les alentours de ce château sont magnifiques.

Il se dit aussi Des gens qui vivent familièrement avec quelqu' un, qui sont en liaison avec lui. Si vous voulez réussir auprès de ce ministre, assurez-vous de ses alentours. Ce fut par ses alentours que l' on pénétra son secret.

ALÉRION. s. m.

ALÉRION. s. m. T. de Blason. Petit aiglon qu' on représente avec les ailes étendues, et sans bec ni pieds.

ALERTE. adv.

ALERTE. adv. Debout, soyez sur vos gardes, prenez garde à vous. Alerte, alerte, soldats.

Il s' emploie aussi substantivement, et alors il est féminin. Donner une vive alerte. Nous avons eu cette nuit trois ou quatre alertes.

ALERTE. adj. des deux genres

ALERTE. adj. des deux genres Qui est vigilant, et qui se tient sur ses gardes. On ne le surprendra pas aisément, il est toujours alerte.

Il signifie aussi, Habile à voir et prompt à saisir ce qui peut lui être utile, avantageux. Un homme plus alerte que lui avait obtenu la place. Il est alerte à saisir les occasions de gagner de l' argent. Il est fort alerte pour tout ce qui convient à ses intérêts.

Il signifie encore, Gai, vif, agile; et il se dit D' un jeune garçon ou d' une jeune fille. Un jeune garçon alerte. Une jeune fille alerte.

ALEVIN. s. m.

ALEVIN. s. m. Menu poisson qui sert à peupler les étangs. Il faut jeter de l' alevin dans cet étang.

ALEVINAGE. s. m.

ALEVINAGE. s. m. Menu poisson que les pêcheurs rejettent dans l' eau.

ALEVINER. v. a.

ALEVINER. v. a. Jeter de l' alevin dans un étang. Aleviner un étang.

ALEVINÉ, ÉE. participe

ALEVINÉ, ÉE. participe

ALEXANDRIN. adj. m.

ALEXANDRIN. adj. m. Il n' est usité que dans cette locution, Vers alexandrin, Vers français de douze syllabes quand la rime est masculine, et de treize syllabes quand elle est féminine. Les tragédies, les poëmes épiques sont ordinairement écrits en vers alexandrins. La césure, le repos du vers alexandrin doit être immédiatement après la sixième syllabe. Les vers alexandrins sont aussi appelés Vers héroïques.

Il s' emploie quelquefois substantivement. Un alexandrin. On dit absolument et collectivement, L' alexandrin, pour Les vers alexandrins. Employer l' alexandrin dans un poëme.

ALEXIPHARMAQUE. adj. des deux genres

ALEXIPHARMAQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il s' est dit Des remèdes que l' on croyait propres à expulser du corps les principes morbifiques, ou à prévenir l' effet des poisons pris à l' intérieur.

Il s' employait aussi comme substantif masculin. Un bon alexipharmaque.

ALEXITÈRE. adj. des deux genres

ALEXITÈRE. adj. des deux genres T. de Médec. Il s' est dit Des médicaments qu' on employait pour prévenir l' effet des poisons, des venins mis en contact avec l' extérieur du corps. Eau alexitère. Trochisque alexitère.

Il s' employait aussi comme substantif masculin. Un bon alexitère.

ALEZAN, ANE. adj.

ALEZAN, ANE. adj. De couleur fauve, tirant sur le roux. Il ne se dit qu' en parlant De chevaux. Un cheval de poil alezan. Un cheval alezan. Une jument alezane. Un cheval alezan brûlé, alezan moreau, alezan doré.

ALEZAN

ALEZAN est aussi substantif, et signifie, Un cheval de poil alezan. Il était monté sur un alezan.

ALÈZE. s. f.

ALÈZE. s. f. T. de Médec. Drap ou lé de toile, plié en plusieurs doubles, dont on se sert pour soulever les malades et les tenir propres. Les alèzes sont ordinairement de vieux linge. Soulever, envelopper un malade avec une alèze. Mettre une alèze autour d' un malade.

ALGALIE. s. f.

ALGALIE. s. f. T. de Chirur. Mot d' origine arabe, qui signifie, Une sonde creuse.

ALGANON. s. m.

ALGANON. s. m. Chaîne qu' on met aux galériens.

ALGARADE. s. f.

ALGARADE. s. f. Sortie contre quelqu' un, insulte faite brusquement, avec un certain éclat, sans sujet, ou pour un sujet très-léger. Faire une algarade. Il lui a fait mille algarades. Il vint nous faire une algarade. Ce mot est familier.

ALGÈBRE. s. f.

ALGÈBRE. s. f. Partie des mathématiques qui, considérant les grandeurs d' une même nature sous la seule acception abstraite de leur inégalité, les exprime par des caractères communs à toutes leurs valeurs particulières, et développe ainsi leurs relations de quantité les plus générales. Apprendre l' algèbre. Savoir l' algèbre.

Il se dit aussi d' Un traité d' algèbre. L' Algèbre de Bezout.

Fig. et fam., C' est de l' algèbre pour lui, se dit on parlant D' un homme qui n' entend rien du tout à la chose dont il est question.

ALGÉBRIQUE. adj. des deux genres

ALGÉBRIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' algèbre. Calcul algébrique. Formule algébrique. Opérations algébriques.

ALGÉBRISTE. s. m.

ALGÉBRISTE. s. m. Celui qui sait l' algèbre, qui fait des opérations d' algèbre. C' est un bon algébriste.

ALGIDE. adj. des deux genres

ALGIDE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui fait éprouver ou dans lequel on éprouve une sensation de froid glacial. Fièvre algide. La période algide du choléra morbus.

ALGUAZIL. s. m.

ALGUAZIL. s. m. (On prononce Algouazil.) Mot qui a passé de l' arabe dans l' espagnol, et qui se dit par plaisanterie ou par mépris, en français, Des gens que la police ou la justice charge de faire des arrestations. Il fut arrêté par des alguazils.

ALGUE. s. f.

ALGUE. s. f. Sorte d' herbe qui croît dans la mer, et qu' elle jette quelquefois sur ses bords. L' algue et le sable servent à faire des digues. Il croît beaucoup d' algues sur les rivages de la Méditerranée. Les algues forment une famille de plantes cryptogames.

ALIBI. s. m.

ALIBI. s. m. T. de Jurispr. criminelle. Présence d' une personne dans un lieu autre que celui où a été commis le crime ou le delit dont on l' accuse. Il ne prend pas d' S au pluriel. On l' accusait d' un meurtre commis à Charenton; mais il a prouvé son alibi, et il a été acquitté. La fausseté de cette pièce a été prouvée par un alibi. Prouver l' alibi. Prouver son alibi. Les alibi sont fréquents en matière criminelle.

ALIBIFORAIN. s. m.

ALIBIFORAIN. s. m. Propos qui n' a point de rapport à la chose dont il est question. Il ne m' a donné que de mauvaises excuses, de mauvaises défaites, des alibiforains. Il est familier et peu usité.

ALIBILE. adj. des deux genres

ALIBILE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui est propre à nourrir.

ALIBORON. s. m.

ALIBORON. s. m. Il ne s' emploie que dans cette locution familière, Maître aliboron, Homme ignorant, stupide, ridicule. C' est un maître aliboron.

ALIDADE. s. f.

ALIDADE. s. f. Règle mobile qui tourne sur le centre d' un instrument avec lequel on prend la mesure des angles. Diriger l' alidade vers un objet.

ALIÉNABLE. adj. des deux genres

ALIÉNABLE. adj. des deux genres Qui se peut aliéner. On l' emploie surtout en termes de Jurisprudence. Il y a des biens qui ne sont pas aliénables. Les terres substituées ne sont pas aliénables.

ALIÉNATION. s. f.

ALIÉNATION. s. f. Transport de la propriété d' un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l' emploie surtout en termes de Jurisprudence. Aliénation d' un domaine, d' une terre. Aliénation volontaire. Aliénation forcée.

Aliénation des volontés, des esprits, Éloignement que des personnes ont les unes pour les autres.

Aliénation d' esprit, ou Aliénation mentale, Égarement d' esprit, folie.

ALIÉNER. v. a.

ALIÉNER. v. a. Transférer à un autre la propriété d' un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. On l' emploie surtout en termes de Jurisprudence. Aliéner une rente. Aliéner une terre, un domaine. Aliéner des meubles précieux. Il y a des biens qui ne peuvent pas s' aliéner. C' est aliéner son argent que de le placer par contrat de constitution.

Fig., Aliéner les affections, les coeurs, les esprits, Faire perdre la bienveillance, l' affection, l' estime. Cela lui aliéna le coeur des peuples. Il a des manières hautes qui aliènent les esprits. Il a aliéné les esprits, il s' est aliéné, il s' aliénera les esprits par ses manières hautaines. Les esprits étaient aliénés.

Aliéner l' esprit, Faire perdre l' esprit, rendre fou, faire devenir fou. Sa dernière maladie lui a aliéné l' esprit.

ALIÉNÉ, ÉE. participe

ALIÉNÉ, ÉE. participe Domaine aliéné. Terre aliénée. Coeurs aliénés. Esprits aliénés. Aliéné d' esprit. Avoir l' esprit aliéné.

Il s' emploie substantivement et absolument, pour désigner Ceux qui sont fous, qui ont perdu l' esprit. La médecine a des traitements pour les aliénés. Un hospice pour les aliénés.

ALIGNEMENT. s. m.

ALIGNEMENT. s. m. Ligne qu' on tire, afin qu' une muraille, qu' une rue, qu' une allée, qu' un chemin, soient dirigés en ligne droite. On a pris l' alignement de la rue qu' on veut bâtir. Prendre des alignements. Il a mal pris ses alignements. Cet ouvrage de maçonnerie n' est pas d' alignement, N' est pas en ligne droite.

Il se dit, particulièrement, de La ligne indiquée par la voirie pour la direction d' une rue, ligne qui n' est pas toujours entièrement droite. Donner l' alignement, un alignement. Suivant l' alignement qui en a été donné. Cette maison est, n' est pas sur l' alignement. Cette rue est, n' est pas dans l' alignement.

ALIGNEMENT

ALIGNEMENT se dit aussi de L' action d' aligner ou de s' aligner, et s' emploie surtout en parlant D' une troupe. Après chaque mouvement, on rectifie l' alignement. Un bon alignement. Un alignement défectueux. Se jeter en dehors de l' alignement. Rentrer dans l' alignement. On commande, À droite ou à gauche, alignement, Alignez-vous en regardant à votre droite, à votre gauche; et de même, Sur le centre, alignement.

ALIGNER. v. a.

ALIGNER. v. a. Ranger, dresser sur une même ligne droite. Il se dit ordinairement Des bâtiments et des jardins. On n' a pas bien aligné cette muraille, cette allée. Cette nouvelle rue est bien alignée.

Aligner une troupe, des soldats, Les ranger, les disposer exactement en ligne droite. Aligner le premier rang. Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. S' aligner. Alignez-vous. Le bataillon s' est aligné en un clin d' oeil.

Fig., Aligner ses phrases, aligner ses mots, Soigner jusqu' à l' affectation ce qu' on écrit ou ce qu' on dit.

ALIGNÉ, ÉE. participe

ALIGNÉ, ÉE. participe

ALIMENT. s. m.

ALIMENT. s. m. Nourriture, ce qui se mange, se digère, et entretient la vie. Le pain est un bon aliment. Les aliments les plus simples sont les plus sains. Des aliments légers, substantiels, lourds.

Il signifie quelquefois, L' action de nourrir. Des biens destinés pour l' aliment des pauvres. Ce sens est peu usité.

ALIMENTS

ALIMENTS au pluriel, se dit généralement de Tout ce qu' il faut pour nourrir et entretenir une personne; et s' emploie surtout en Jurisprudence. Les enfants doivent des aliments à leurs père et mère et autres ascendants qui sont dans le besoin. On lui adjugea une pension pour ses aliments.

ALIMENT

ALIMENT se dit souvent au figuré. Le bois est l' aliment du feu. Les sciences sont l' aliment de l' esprit. C' est un esprit vif, il faut lui donner de l' aliment. L' aliment des passions. L' aliment des factions.

ALIMENTAIRE. adj. des deux genres

ALIMENTAIRE. adj. des deux genres Qui est propre à servir d' aliment. Les substances alimentaires. Plantes alimentaires.

En Médec., Régime alimentaire, Régime que l' on suit à l' égard des aliments.

En Jurispr., Pension alimentaire, Pension réglée par autorité de justice, ou par convention entre les parties; et, Provision alimentaire, Somme accordée par provision à l' une des parties pour vivre, en attendant le jugement du fond de l' affaire.

ALIMENTATION. s. f.

ALIMENTATION. s. f. Action de nourrir, de se nourrir. Il ne s' emploie guère qu' en termes d' Hygiène. Substituer un mode d' alimentation à un autre.

ALIMENTER. v. a.

ALIMENTER. v. a. Nourrir, fournir les aliments nécessaires. Le marché ne fournit pas de quoi alimenter la ville. Ces provinces alimentaient la capitale de l' empire.

Il s' emploie aussi figurément. Ces matières alimentaient l' incendie. Cette nouvelle alimente les conversations, les journaux. Alimenter la haine, la sédition.

ALIMENTÉ, ÉE. participe

ALIMENTÉ, ÉE. participe

ALIMENTEUX, EUSE. adj.

ALIMENTEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui nourrit. Remèdes alimenteux. Sucs alimenteux.

ALINÉA. Loc. adv.

ALINÉA. Loc. adv. empruntée du latin, et qui signifie, À la ligne. Quand on dicte à quelqu' un, on dit Alinéa, c' est-à-dire, Quittez la ligne où vous en êtes, et commencez-en une autre au-dessous.

Il s' emploie plus ordinairement comme substantif masculin. Lisez jusqu' au premier alinéa. Observez les alinéa.

Il se dit souvent, par extension, d' Un passage, d' un paragraphe compris entre deux alinéa. Le premier alinéa de ce chapitre est fort long. Un petit alinéa. Un alinéa très-court.

ALIQUANTE. adj. des deux genres

ALIQUANTE. adj. des deux genres T. de Mathém. Il se dit Des parties qui ne sont pas exactement contenues dans un tout; par opposition Aux parties aliquotes, qui y sont contenues exactement. Le nombre trois est une partie aliquote de neuf, et le nombre deux en est une partie aliquante.

ALIQUOTE. adj. f.

ALIQUOTE. adj. f. Il n' est usité que dans cette locution, Partie aliquote, Partie contenue un certain nombre de fois juste dans un tout. Trois est partie aliquote de douze. Le pouce est une partie aliquote du pied.

Il se prend quelquefois substantivement. Deux est une aliquote de six.

ALITER. v. a.

ALITER. v. a. Forcer à se mettre au lit, à garder le lit. Cette blessure l' a alité pendant trois mois.

Il s' emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre, se tenir au lit pour cause de maladie. Il y avait longtemps qu' il traînait, enfin il a été contraint de s' aliter.

ALITÉ, ÉE. participe

ALITÉ, ÉE. participe Elle est alitée depuis hier.

ALIZE. s. f.

ALIZE. s. f. Sorte de fruit aigrelet, de la grosseur d' une petite cerise. Manger des alizes.

ALIZÉ. adj. m.

ALIZÉ. adj. m. T. de Marine. Il se dit De certains vents réguliers, spécialement de ceux qui règnent entre les deux tropiques, et qui soufflent de l' est à l' ouest. Les vents alizés.

ALIZIER. s. m.

ALIZIER. s. m. Arbre de la famille des Rosacées, qui porte des alizes, et qui croît naturellement dans les bois. On cultive plusieurs espèces d' aliziers. Alizier blanc. Alizier de Fontainebleau; etc.

ALKALI

ALKALI et dérivés. Voyez ALCALI, RTC.

ALKÉKENGE. s. m.

ALKÉKENGE. s. m. T. de Botan. Plante de la famille des Solanées, qui croît dans les haies et dans les vignes, et dont le fruit est un baie légèrement aigrelette, renfermée dans une vésicule rougeâtre. En Suisse et en Espagne, on sert sur les tables le fruit de l' alkékenge.

ALKERMÈS. adj. des deux genres

ALKERMÈS. adj. des deux genres T. de Pharmacie, emprunté de l' arabe. Nom donné à diverses préparations dans lesquelles il entre du suc de kermès. Conection alkermès.

Il se prend aussi substantivement. Boire de la liqueur d' alkermès, ou simplement, de l' alkermès.

ALLAH. s. m.

ALLAH. s. m. (On fait sentir les deux L.) Nom que les mahométans donnent à Dieu, et qui est leur exclamation ordinaire de joie, de surprise, de crainte, etc. Invoquer Allah. Le puissant Allah. Ils crièrent, Allah! et fondirent sur nous.

ALLAITEMENT. s. m.

ALLAITEMENT. s. m. Action d' allaiter. La santé de la nourrice a forcé d' abréger le temps de l' allaitement.

ALLAITER. v. a.

ALLAITER. v. a. Nourrir de son lait. La nourrice qui l' a allaité. Une mère qui allaite son enfant.

Il se dit également en parlant Des femelles des animaux. Une chienne qui allaite ses petits. La louve qui allaita Rémus et Romulus.

ALLAITÉ, ÉE. participe

ALLAITÉ, ÉE. participe

ALLANT. s. m.

ALLANT. s. m. Celui qui va. Il n' est guère d' usage qu' au pluriel, et joint au mot Venants. Les allants et les venants. À tous allants et venants. Cette maison est ouverte aux allants et venants.

ALLANT, ANTE. adj.

ALLANT, ANTE. adj. Qui aime à aller, à courir. C' est un homme allant. Une femme fort allante. Il est encore fort allant, malgré son âge, pour son âge.

ALLANTOÏDE. s. f.

ALLANTOÏDE. s. f. T. d' Anat. L' une des membranes qui appartiennent au foetus de certains animaux.

ALLÈCHEMENT. s. m.

ALLÈCHEMENT. s. m. Moyen par lequel on allèche. Les allèchements de la faveur. Présenter des allèchements à des gens qu' on veut séduire.

ALLÉCHER. v. a.

ALLÉCHER. v. a. (J' allèche, J' allécherai.) Attirer par quelque appât. On allèche les souris avec du lard, avec des noix.

Il est plus en usage au figuré; et alors il signifie, Attirer par le plaisir, par l' espérance, par la séduction, etc. On l' avait alléché par la promesse d' une grande place.

ALLÉCHÉ, ÉE. participe

ALLÉCHÉ, ÉE. participe

ALLÉE. s. f.

ALLÉE. s. f. Passage entre deux murs parallèles, qui conduit de l' entrée d' une maison dans l' intérieur. Longue allée. Allée obscure. Allée étroite. Il ne faut pas embarrasser l' allée. La porte, l' issue d' une allée. On préfère les maisons à porte cochère, aux maisons à allée.

Il se dit aussi d' Un lieu propre à se promener, qui s' étend en longueur, et qui est bordé d' arbres ou de verdure. Ce bois planté en allées est fort agréable. Il se promène dans la grande allée du jardin. Longues allées. Belles allées. Allée double. Allée droite. Allée tortueuse. Allée à perte de vue. Allée couverte. Allée sablée. Planter des allées d' ormes, de tilleuls, de noyers, etc.

Allées et venues, Action d' aller et de venir plusieurs fois; et particulièrement, Les pas, les démarches que l' on fait pour une affaire. Faire des allées et venues. Après plusieurs allées et venues, il fut conclu que... Il a perdu son temps en allées et venues.

ALLÉGATION. s. f.

ALLÉGATION. s. f. Citation d' une autorité, d' un passage, d' un fait, etc. L' allégation d' un passage, d' une loi.

Il se dit aussi de La simple proposition d' une chose qu' on met en avant. Il répondit fort habilement aux allégations de son adversaire. Justifier une allégation.

ALLÉGE. s. f.

ALLÉGE. s. f. T. de Marine. Embarcation qui sert à alléger un bâtiment, à le décharger de ce qu' il y a de trop, ainsi qu' à le charger. L' allége d' un bâtiment. Il y a des alléges assez grandes pour pouvoir naviguer le long des côtes.

ALLÉGE

ALLÉGE en termes d' Architecture, Mur d' appui d' une fenêtre, moins épais que l' embrasure.

ALLÉGEANCE. s. f.

ALLÉGEANCE. s. f. Soulagement, adoucissement. Donner quelque allégeance à des tourments. Il est vieux.

En Angleterre, Serment d' allégeance, Acte de soumission et d' obéissance au roi, qui regardait uniquement la souveraineté temporelle du monarque, et son indépendance à l' égard du pape. Le serment d' allégeance fut ordonné par Jacques Ier, en 1606.

ALLÉGEMENT. s. m.

ALLÉGEMENT. s. m. Soulagement. Donner allégement à un plancher, à un bateau. Recevoir allégement, de l' allégement.

Il se dit aussi figurément. Ce sera pour les contribuables un petit allégement. Ne sentez-vous point d' allégement à votre mal?

ALLÉGER. v. a.

ALLÉGER. v. a. (J' allége. J' allégerai.) Soulager d' une partie d' un fardeau la personne ou la chose qui le porte. Alléger quelqu' un de son fardeau. Alléger un bateau. Le plancher est trop chargé, il faut l' alléger.

Il signifie aussi, Diminuer un poids, un fardeau, le rendre plus léger. Alléger le fardeau de quelqu' un. Alléger la charge d' un cheval.

Il s' emploie figurément dans les deux acceptions. Alléger les contribuables. Alléger les charges publiques.

Il signifie particulièrement, Calmer l' inquiétude, diminuer le mal, la douleur. Ce que vous lui avez dit l' a fort allégé. Alléger la douleur de quelqu' un.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. S' alléger pour marcher avec plus de facilité. Ma douleur s' est un peu allégée.

ALLÉGÉ, ÉE. participe

ALLÉGÉ, ÉE. participe

ALLÉGIR. v. a.

ALLÉGIR. v. a. T. d' Arts et Métiers. Diminuer en tous sens le volume, l' épaisseur d' un corps. Allégir une poutre, une planche.

ALLÉGI, IE. participe

ALLÉGI, IE. participe

ALLÉGORIE. s. f.

ALLÉGORIE. s. f. (On prononce les deux L dans ce mot et les suivants jusqu' à Alléguer.) Espèce de fiction dont l' artifice consiste à présenter un objet à l' esprit de manière à lui donner l' idée d' un autre. Le bandeau, les ailes, et l' enfance de Cupidon, sont une allégorie qui représente le caractère et les effets de la passion de l' amour. L' ancienne mythologie est le plus souvent une allégorie. Les mystères des Grecs et des Égyptiens étaient remplis d' allégories. Ce tableau est trop chargé d' allégories. Les allégories en peinture sont généralement froides.

Il se dit également, en Rhétorique, d' Une figure, qui n' est autre chose qu' une métaphore prolongée.

Il se dit aussi, particulièrement, d' Un ouvrage dont le fond est cette espèce de fiction où l' on représente un objet pour donner l' idée d' un autre. Les allégories de J. B. Rousseau. L' apologue et la parabole sont des espèces d' allégories.

ALLÉGORIQUE. adj. des deux genres

ALLÉGORIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l' allégorie, qui appartient à l' allégorie. Discours allégoriques. Termes allégoriques. Sens allégorique. Explication allégorique. Tableau allégorique. Style allégorique. Personnage allégorique. Le merveilleux allégorique est employé dans la Henriade.

ALLÉGORIQUEMENT. adv.

ALLÉGORIQUEMENT. adv. D' une manière allégorique. Cela doit s' entendre allégoriquement, et non littéralement. Les prophètes parlent quelquefois allégoriquement.

ALLÉGORISER. v. a.

ALLÉGORISER. v. a. Expliquer selon le sens allégorique, donner un sens allégorique. Les Pères de l' Église ont allégorise presque tout l' Ancien Testament.

ALLÉGORISÉ, ÉE. participe

ALLÉGORISÉ, ÉE. participe

ALLÉGORISEUR. s. m.

ALLÉGORISEUR. s. m. Celui qui allégorise. Il ne se dit guère qu' en mauvaise part, en parlant d' Un homme qui s' attache a chercher dans tout un sens allégorique. C' est un allégoriseur perpétuel.

ALLÉGORISTE. s. m.

ALLÉGORISTE. s. m. Celui qui explique un texte, un auteur dans un sens allégorique. Origène est un grand allégoriste.

ALLÈGRE. adj. des deux genres

ALLÈGRE. adj. des deux genres Qui est dispos, agile, gai. Il est toujours allègre. Il est sain et allègre. Il est familier.

ALLÉGREMENT. adv.

ALLÉGREMENT. adv. D' une manière allègre. Marcher allégrement. Allons, mes amis, allégrement. Il vieillit.

ALLÉGRESSE. s. f.

ALLÉGRESSE. s. f. Joie qui éclate au dehors. Il reçut cette nouvelle avec une grande allégresse.

Il se dit plus ordinairement d' Une joie publique. Cris d' allégresse. L' allégresse de son armée lui promettait la victoire. L' allégresse publique. Des transports d' allégresse.

Les sept Allégresses, Certaines prières à la Vierge, dans lesquelles on exprime les sept différents sujets de joie qu' elle a eus durant sa vie.

ALLÉGRETTO. adv.

ALLÉGRETTO. adv. T. de Musique. Diminutif d' Allégro.

ALLÉGRO. adv.

ALLÉGRO. adv. T. de Musique, emprunté de l' italien. On le met au commencement d' un air, pour indiquer que cet air doit être joué vivement et gaiement.

Il se dit substantivement de L' air même. Jouer un allégro.

ALLÉGUER. v. a.

ALLÉGUER. v. a. Citer une autorité, un passage, un fait, etc. Alléguer un passage, un texte. Alléguer des auteurs. Alléguer faux. C' est un tel qui m' a dit cette nouvelle, je vous allègue mon auteur. On dit mieux, Je vous cite mon auteur.

Il signifie aussi, Mettre en avant, avancer. Alléguer des raisons. Alléguer des excuses. Il allégua pour ses raisons, pour raison que... Les juges sont obligés de juger selon ce qui est allégué et prouvé. Alléguerez-vous que...

ALLÉGUÉ, ÉE. participe

ALLÉGUÉ, ÉE. participe

ALLELUIA. s. m.

ALLELUIA. s. m. (On prononce Alléluya.) T. emprunté de l' hébreu, qui signifie, Louez le Seigneur, et que l' Église chante au temps de Pâques, à la fin des traits ou versets.

ALLELUIA

ALLELUIA se dit aussi d' Une petite plante qui fleurit vers le temps de Pâques, dont les feuilles ont un goût aigrelet, et qui fournit le sel appelé dans le commerce Sel d' oseille.

ALLEMAND. s. m.

ALLEMAND. s. m. Ce mot n' est placé ici que parce qu' il se trouve dans quelques phrases proverbiales. Une querelle d' Allemand, Une querelle suscitée sans sujet. Il est venu me faire une querelle d' Allemand. C' est du haut allemand pour lui, Il n' y comprend rien.

ALLEMANDE. s. f.

ALLEMANDE. s. f. Espèce de danse vive et gaie, dont l' usage a passé de l' Allemagne dans d' autres pays. Danser l' allemande, une allemande.

Il se dit aussi Des airs sur lesquels on exécute cette sorte de danse. Jouer une allemande sur le piano. Recueil d' allemandes.

ALLER. v. n.

ALLER. v. n. (Je vais ou je vas, tu vas, il va; nous allons, vous allez, ils vont. J' allais. Je suis allé. J' allai. J' irai. J' irais. Va. Que j' aille. Que j' allasse. Allant. Allé. L' expression Je vas ne s' emploie que rarement, et dans le langage familier. On dit quelquefois, Je fus, j' ai été, j' avais été, j' aurais été, pour J' allai, je suis allé, j' étais allé, je serais allé: voyez le verbe Être.) Se mouvoir, se transporter, ou être mû, transporté d' un lieu à un autre. Il s' applique Aux personnes et aux choses, et s' emploie de diverses manières, selon les divers rapports sous lesquels on considère l' action qu' il exprime. Ainsi on dit,

1 Sous le seul rapport du mouvement: Ne faire qu' aller et venir. Marchez, allez donc. Ce pauvre homme ne peut plus aller, tant il est fatigué. Les planètes vont continuellement.

2 Relativement au terme, au but où tend le mouvement: Aller à Rome, en Italie, au Japon, aux Indes. Aller à la ville, à la campagne. Aller au marché, à la fontaine, à l' église, au cabaret, au café. Aller d' un lieu à un autre. Aller de ville en ville, de porte en porte. Y va-t-il? Vas-y. Les fleuves vont à la mer.

Ce chien va à l' eau, Il s' y jette volontiers, quand on le lui commande.

3 Relativement à l' espace que l' on parcourt: Aller près. Aller loin. Aller à trois lieues. Je vais à deux pas.

4 Relativement à la nature du mouvement, à sa rapidité ou à sa lenteur: Aller vite. Aller doucement, lentement, tranquillement. Aller comme le vent. Aller en courant. Aller à grands pas, à petits pas. Ce cheval va au trot, au galop; il va le pas, l' amble, le grand galop; il va bon train. Aller terre à terre. Le vaisseau allait à pleines voiles.

5 Relativement à la direction du mouvement: Aller en avant, en arrière, à reculons, de côté, tout droit. Aller devant soi, droit devant soi. Les nuages vont ce matin du levant au couchant. Aller contre le courant de l' eau. Aller contre vent et marée.

6 Relativement à l' endroit où se fait le mouvement: Aller sur la terre, sur le pavé, sur la chaussée. Aller sur l' eau, dans l' eau. Aller sur une planche. Aller par monts et par vaux.

7 Relativement à la voie, au chemin qui mène vers un but: Aller par terre, par eau, par mer. Aller par le chemin le plus court, par un chemin de traverse. Aller par la grande route, par un sentier. Aller à travers les bois, à travers champs.

Aller bien, Être dans le bon chemin. N' aller pas bien, N' être pas dans le bon chemin.

8 Relativement au moyen de transport: Aller à pied, à cheval, en voiture, en bateau, par la diligence. Aller en poste. Aller sur un pied.

9 Relativement à la cause qui fait mouvoir: Ces bâtiments vont à voile et à rame. Les girouettes vont selon le vent. Aller par force. Aller de bon coeur.

10 Relativement à l' ordre qu' ont ou que doivent avoir entre elles les personnes ou les choses: Aller ensemble. J' irai à Paris avec vous. Vous irez à Rome après moi. Aller à la file les uns des autres. Aller les uns après les autres. Aller de compagnie. Aller en troupe. Aller par troupes.

Aller de pair, Être égal, être pareil. Il va de pair, pour la dépense, avec les gens les plus riches. Cicéron va de pair avec Démosthène. Ces deux avocats vont de pair.

ALLER

ALLER est souvent suivi d' une préposition et de son complément qui indique Le motif ou la fin de l' action. Aller à la messe, au sermon. Aller à la promenade, au bal, au spectacle, au jeu. Aller au bain. Aller à la guerre, à l' armée, à un siége. Aller à la chasse, à la pêche, en vendange. Aller en ambassade, en pèlerinage. Aller à la mort, au supplice, à sa perte. Aller au-devant de quelqu' un, à la rencontre de quelqu' un. Aller aux nouvelles. Aller à la découverte.

Aller au combat, S' avancer pour combattre. Aller à l' ennemi, aux ennemis, S' avancer vers les ennemis pour les combattre, pour les charger: cela ne se dit proprement que quand les armées sont à portée l' une de l' autre, ou en présence. Aller au feu, S' exposer au feu des ennemis, s' exposer à essuyer leur feu. Ce soldat va au feu gaiement et sans crainte.

Aller au bois, à l' eau, etc., Aller en quelque endroit pour s' y pourvoir de bois, d' eau, etc. On dit de même, Aller à la provision.

Ce vase va au feu, Il résiste à l' action du feu, on y peut mettre cuire ou chauffer quelque chose sans craindre qu' il se casse, qu' il éclate. On dit dans un sens analogue, Cette étoffe va à la lessive, etc.

Aller au roi, au ministre, à l' évêque, etc., S' adresser au roi, au ministre, à l' évêque, etc. Pour cela il vous faut aller au ministre. On a dit aussi, Aller au devin, Aller le consulter.

Cette affaire s' en va au diable, à tous les diables, se dit D' une affaire qui tourne mal, qu' on regarde comme manquée, comme perdue. Allez au diable, à tous les diables, est une expression d' impatience, de colère, une sorte d' imprécation.

Aller aux opinions, aux voix, Recueillir les opinions, les voix. On a dit de même, Aller aux avis.

Aller aux informations, aux renseignements sur quelqu' un, S' adresser à ceux qui peuvent donner des renseignements sur quelqu' un.

Aller au plus pressé, S' occuper d' abord de l' affaire qui souffrirait le plus d' un retardement.

ALLER

ALLER est quelquefois suivi d' un infinitif exprimant aussi Le motif ou la fin de l' action. Aller se promener. Aller travailler. Aller étudier. Aller savoir des nouvelles de quelqu' un. Allez le trouver. J' irai lui parler. Va t' en informer. Vas en savoir des nouvelles. Allez me chercher cela.

Allez vous promener, qu' il aille se promener, se dit Lorsqu' on s' in patiente, lorsqu' on se met en colère contre quelqu' un.

ALLER

ALLER suivi d' un infinitif, sert aussi à marquer qu' Une chose est sur le point d' être faite, d' avoir lieu. Nous allons voir ce qu' il dira. Ils vont partir. Je vais y aller. Elle va chanter, danser. Allez-vous recommencer vos doléances? Le jour va finir. Un homme qui va mourir. Le sermon va commencer. On va se mettre à table. J' allais me coucher quand il est venu. La contestation allait finir lorsque vous êtes parti. Il jugea que l' affaire allait se terminer heureusement.

ALLER

ALLER se joint quelquefois au participe présent, pour exprimer, avec l' idée d' un mouvement, celle d' une prolongation, d' une certaine durée de l' action que le participe indique. Un ruisseau qui va serpentant. Il allait criant par la ville.

Fig., Le mal, l' inquiétude, etc., va croissant, va toujours croissant, Croit de plus en plus. On dit aussi, Aller en augmentant, en diminuant, en déclinant, etc.

ALLER

ALLER se dit aussi en parlant Du mouvement particulier de certaines choses qui appartiennent aux arts. Une montre qui va trente heures. Cette horloge va bien, va mal. Ce ressort, cette machine ne va plus. Faire aller un moulin. Il y a quelque chose qui empêche la roue d' aller. On dit dans un sens analogue, Son pouls va bien, Le mouvement de son pouls est bien réglé.

Il se dit pour marquer L' écoulement du temps, et la durée du temps qui a été employé à quelque chose. Le temps va toujours. Rien ne va plus vite que le temps. Son discours n' ira qu' à une demi-heure. Ces ouvriers vont bien lentement. Ce bâtiment-là est allé fort vite. Ce cheval va sur quatre ans, Il aura bientôt quatre ans.

Il se dit aussi pour marquer L' étendue de certaines choses. La forêt va depuis le village jusqu' à la rivière. Cette montagne va jusqu' aux nues. Ses cheveux lui vont jusqu' à la ceinture. Son manteau va jusqu' à terre.

Il sert également à marquer Où mène un chemin, où il aboutit. Ce sentier va à la fontaine. Ce chemin va droit à la ville.

Il sert de même à indiquer La manière dont une chose est située ou figurée. Cette allée va en pente, va en montant, va en serpentant. Cette pièce de terre va en pointe. Cela va en rond. Cette étoffe va de biais, Elle est taillée de biais.

Il se dit quelquefois pour indiquer À quoi se montent des nombres, des sommes, des supputations. Ce calcul va bien haut. Les nouvelles levées vont à trente mille hommes. La dépense ira plus loin qu' on ne croit.

ALLER

ALLER sert aussi à marquer, tant au propre qu' au figuré, Le progrès, en bien ou en mal, des personnes et des choses. Cela va. Cela ira. Vous n' allez pas. Cet écolier a bien de la peine à aller. Il n' y a point d' homme dont l' esprit aille jusque-là. Son imagination va si loin, qu' elle se perd. Le raisonnement des plus habiles ne va pas bien avant. Cette vengeance est allée trop loin. Son amour va jusqu' à l' excès, va jusqu' à la folie. C' est un homme qui ira bien loin dans les arts, dans les sciences. Cette affaire ira plus loin qu' on ne pense. Cela va de mal en pis. Sa santé va de mieux en mieux. Ce malade va plus mal. Une maison qui va en décadence.

Cette chose va de suite, elle doit aller de suite, Elle est la conséquence naturelle, nécessaire de telle autre chose.

ALLER

ALLER sert particulièrement à désigner La fin, le résultat de quelque chose. Tous ses voeux vont à la paix, vont au bien de l' État. Toute son entreprise est allée en fumée, est allée à rien. Cette affaire va là. Cette affaire peut aller à vous perdre. Cela va à vous déshonorer.

Cela va trop loin, cela pourrait aller trop loin, se dit Lorsque des personnes qui discutent ensemble commencent à s' échauffer un peu trop. On dit aussi, C' est aller trop loin que de... C' est faire ou dire trop, c' est passer les bornes raisonnables, que de...

ALLER

ALLER se dit également en parlant De l' état bon ou mauvais de certaines choses. Comment va votre santé? Comment vous en va? Tout va bien. Le commerce ne va pas, ne va plus. Ses affaires vont bien, vont mal, ne vont pas trop bien. Sa digestion va bien, va mal. Le feu va, Il brûle convenablement.

Il ne peut plus aller, ou Il va encore, se dit D' un homme âgé ou infirme.

ALLER

ALLER se dit encore pour signifier La manière dont on agit, dont on se comporte en de certaines choses; et, dans cette acception, on l' emploie souvent avec la particule y. Aller vite en besogne. Il ne faut pas reprendre avec aigreur, il faut y aller doucement. Il n' y faut pas aller si rudement. La chose est bonne en elle-même, mais il faut y aller avec de grandes précautions. Il y va de bonne foi. Il y va à la bonne foi, tout à la bonne foi. Aller contre la volonté, contre les intentions, les ordres de quelqu' un. Aller à la fortune par des voies honorables, par de mauvaises voies. Aller aux grands emplois par la faveur. Aller d' abord aux grands desseins. C' est un homme qui va droit en tout. Il va au fait. Aller droit au fait.

C' est un homme fait pour aller à tout, C' est un homme qui, par son mérite, par ses talents, est fait pour arriver aux plus grandes places.

ALLER

ALLER sert en outre à marquer La manière dont une chose est faite, est mise, est disposée; et alors il se dit surtout De ce qui regarde l' habillement. Un collet qui va mal. Ce manteau ne va pas bien. Votre bonnet va mal.

Cela va bien, cela va mal, se disent très-souvent, dans un sens analogue, De ce qui sied bien ou mal à quelqu' un. Cet habit vous va bien. La couleur feuille-morte ne va pas bien aux brunes. Sa perruque lui va mal.

Ces choses vont bien ensemble, vont bien l' une avec l' autre, Elles conviennent bien ensemble. Le bleu et le rose vont bien ensemble. Ces deux couleurs vont bien l' une avec l' autre. Cette couleur va bien avec telle autre.

Cette chose va bien à telle autre, sur telle autre, Mise, appliquée sur telle autre, elle y produit un effet agréable. Cette garniture va bien à cette robe. Ce ruban va bien à votre chapeau. Cette broderie va très-bien sur ce fond-là.

Cette chose va à telle autre, signifie aussi, Elle s' y adapte, elle s' y ajuste bien. Cette clef va, ne va pas à cette serrure. On dit de même: Ces bottes me vont, ne me vont pas. Ce chapeau est trop grand, trop petit, il ne peut m' aller. Etc.

Ces choses vont ensemble, se dit De certaines choses qui sont appariées, et qui ne se vendent point, qui ne s' emploient pas séparément. Ces deux gants-là vont ensemble. Ces deux bas vont l' un avec l' autre. Ces quatre estampes vont ensemble.

Cela va par-dessus le marché, se dit D' une chose donnée gratuitement, en considération d' un marché conclu, d' une vente faite.

ALLER

ALLER mis à l' impératif, sert également à faire des souhaits, des exhortations ou des menaces, et à marquer de l' indignation. Allez en paix. Allons, enfants, courage. Va, malheureux. Va, misérable. Allez, n' avez-vous point de honte? Allez, vous me faites horreur!

Il sert quelquefois à affirmer avec plus de force. Ainsi on dit: Allez, nous en viendrons à bout. Il fera votre affaire, allez. N' allez pas vous imaginer, n' allez pas croire, Ne vous imaginez pas, ne croyez pas.

ALLER

ALLER se dit, à quelques Jeux de cartes, comme le brelan et les autres jeux de renvi, en parlant De ce que l' on hasarde au jeu. De combien allez-vous? J' y vais de cinq francs. Il y va de son reste. Va mon reste. Va tout.

Quelle bête va? se dit, à certains Jeux de cartes, lorsqu' il y a plusieurs bêtes, pour savoir quelle est la bête sur laquelle on joue.

ALLER

ALLER joint à la particule y, et employé comme verbe impersonnel, sert a marquer De quoi il s' agit, de quelle importance est la chose dont on parle. Quand il devrait y aller de tout mon bien. Songez qu' il y va de votre fortune. C' est une affaire où il y va de l' intérêt public. Dans cette affaire il n' y allait pas moins que de son honneur et de sa vie. Souvenez-vous qu' il y va du salut éternel. Lorsque, dans cette signification, l' on se sert du temps Irait, on supprime, pour l' euphonie, la particule y. Quand il irait de tout mon bien, quand il irait de ma vie; et, en général, dans tous les sens du verbe Aller, la particule y se supprime devant les temps Irais et irai. Avez-vous été à Paris? J' irai. Ira-t-il à Rome? Il ira.

ALLER

ALLER s' emploie aussi comme impersonnel, étant précédé de la particule en. Ainsi on dit: Il en va de cette affaire-là comme de l' autre, Il en est de cette affaire-là comme de l' autre. Il n' en ira pas de cela comme vous pensez, Il n' en sera pas de cela comme vous pensez.

ALLER

ALLER signifie quelquefois, Faire ses nécessités naturelles. Le remède qu' il a pris l' a fait aller cinq ou six fois.

Aller par haut, Vomir. Un remède qui fait aller par haut et par bas.

ALLER

ALLER précédé du verbe Laisser, forme une locution qui signifie, Ne pas empêcher d' aller, ou simplement, Ne plus retenir, lâcher. Je le laisse aller où il veut. On a laissé aller le prisonnier. Je vais crier, si vous ne me laissez aller. Laissez-la donc aller. On les a toutes laissées aller. Laissez aller cette corde.

Laisser tout aller sous soi, Ne pouvoir retenir ses excréments. Ce malade, cet enfant laisse tout aller sous lui.

Fig. et fam., Laisser tout aller, Négliger entièrement ses affaires, ou la gestion, l' administration dont on est chargé.

Se laisser aller, Ne pas faire la résistance qu' on pourrait ou qu' on devrait faire, s' abandonner. Se laisser aller au torrent de la coutume. Se laisser aller au torrent. Se laisser aller à la tentation. Se laisser aller aux mauvais exemples. Se laisser aller à la douleur, à la tristesse, au désespoir. Je me suis laissé aller à ses prières, à ses sollicitations. Se laisser aller à la faveur, aux présents. Elle s' est laissée aller à sa passion.

Absol., Cet homme se laisse aller, C' est un homme facile, et on fait de lui tout ce qu' on veut. Cela se dit aussi D' un homme qui se néglige, qui ne prend aucun soin de sa personne.

ALLER

ALLER joint avec le pronom personnel et la particule en, signifie, Partir, sortir d' un lieu. Il s' en va. Ils s' en iront bientôt. Il s' en est allé. Elles s' en sont allées. Il faut que tout le monde s' en aille. Allez-vous-en. Allons-nous-en d' ici. Va-t' en. Va-t' en porter ma lettre.

Il s' emploie aussi en parlant Des choses, et signifie, S' écouler, se dissiper, s' évaporer. Ce tonneau de vin s' en va, Le vin qui est dans ce tonneau s' écoule, s' enfuit. Tout le vin s' en ira par là, si on n' y prend garde. La fumée s' en va par la chambre. Si l' on ne bouche bien cette fiole, tout l' esprit-de-vin s' en ira.

Il se dit pareillement De tout ce qui cesse d' être dans un sujet, ou qui commence à se passer, à s' effacer. On ne croit pas que sa fièvre s' en aille sitôt. Son mal s' en va peu à peu. Son rhumatisme s' en est allé par les sueurs. Sa beauté s' en va. L' éclat de son teint commence à s' en aller.

Il se dit également De tout ce qui se dissipe, se consume, s' use en quelque manière que ce soit. Tout son argent s' en va en procès. Tout son temps s' en est allé à cette affaire. Voilà un habit qui s' en va.

Il se dit de même en parlant Du déclin de la vie, des approches de la mort. Les jeunes gens viennent, et les vieillards s' en vont. Cet homme est bien mal, il s' en va, il s' en ira avec les feuilles. Ce malade s' en va. On dit dans le même sens, Cet homme s' en va mourir, s' en va mourant.

Fam., Faire en aller (avec ellipse du pronom personnel), Faire que quelqu' un ou quelque chose s' en aille. Faire en aller tout le monde. Un secret pour faire en aller les punaises, les rousseurs, la fièvre. Une pierre pour faire en aller les taches.

Fam., Cette chose s' en va faite, Elle est sur le point d' être achevée. La messe s' en va dite. Le carême s' en va fini.

Il s' en va onze heures, il s' en va midi, etc., Il est bien près de onze heures, de midi, etc.

Aux Jeux de cartes, S' en aller d' une carte, Se défaire d' une carte, la jouer. Allez-vous-en de votre carreau. Je m' en suis allé de mon roi de pique. S' en aller des plus hautes cartes.

Au Jeu de trictrac, S' en aller, Annoncer que le coup est fini, et qu' on va en commencer un autre.

ALLER

ALLER s' emploie dans diverses phrases proverbiales et familières.

C' est un las d' aller, se dit D' un homme mou, paresseux et lâche.

Fig., Aller son chemin, Poursuivre son entreprise, ne se pas détourner de la conduite qu' on a commencé à tenir. Aller son petit bonhomme de chemin, Vaquer à ses affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans éclat. Aller son grand chemin, N' entendre point de finesse à ce qu' on fait, à ce qu' on dit. Aller le droit chemin, Procéder avec sincérité, sans nulle tromperie.

Fig., Il ne faut pas aller par quatre chemins, Il faut s' expliquer franchement, il ne faut pas chercher tant de détours.

Aller vite en besogne, Agir avec précipitation. N' allez pas si vite en besogne.

Fig., Aller aux nues, Avoir un succès éclatant. Cette tragédie, cette comédie est allée aux nues.

À force de mal aller, tout ira bien, Il faut espérer qu' après beaucoup de malheurs et de disgrâces, il arrivera quelque changement heureux.

Fig., On va bien loin depuis qu' on est las, Il ne faut pas se rebuter, se décourager dans les affaires.

Fig., Tant va la cruche à l' eau qu' enfin elle se casse, Une action hasardeuse, souvent répétée, finit par devenir funeste.

Tous chemins vont à Rome, Divers chemins mènent au même endroit; et, figurément, Divers moyens conduisent à la même fin.

Fig., Les premiers vont devant, Les plus diligents ont toujours de l' avantage.

Fig., Il va comme on le mène, Il n' est pas capable de prendre une résolution de lui-même. On l' a bien hâté d' aller, On lui a fait une rude réprimande.

Fig., Il s' en est allé comme il est venu, Il n' a rien fait de ce qu' il voulait ou devait faire.

Cela va tout seul, La chose est aisée, elle n' offre point, elle ne souffre point de difficulté. Cela va comme il plaît à Dieu, C' est une affaire négligée, mal menée, dont on ne prend aucun soin. Tout va à la débandade, Tout va en désordre.

Cela va sans dire, C' est une chose tellement certaine, incontestable, ou tellement claire, naturelle, qu' il est inutile d' en parler, de la dire, de l' expliquer. On dit, dans le même sens, Il va sans dire que...

Fig., Tout s' en est allé en fumée, On n' a pas réussi.

Fig., Tout y va, la paille et le blé, On n' y a rien épargné.

N' y pas aller de main morte, Frapper rudement; et, au figuré, Mettre de la rudesse, de la violence dans une discussion verbale ou par écrit.

Y aller rondement, y aller de franc jeu, Parler, agir sans détour, franchement, loyalement.

ALLER

ALLER se prend substantivement dans quelques locutions. Au long aller petit fardeau pèse, Il n' y a point de charge si légère qui ne devienne pénible à la longue. Cet homme a eu l' aller pour le venir, Il n' a rien fait de ce qu' il prétendait faire où il est allé, il a fait un voyage inutile.

Le pis aller, Le pis qu' il puisse arriver, le moindre avantage qu' on puisse avoir. S' il ne réussit pas dans sa nouvelle carrière, son pis aller sera de rentrer dans celle qu' il a quittée. Si vous ne trouvez mieux, je serai votre pis aller. Appelez-vous cela un pis aller? Vous ne risquez rien, vous avez un bon pis aller.

Au pis aller, se dit adverbialement Du plus grand mal ou du moindre avantage qui puisse résulter de quelque chose. Au pis aller, il en sera quitte pour une amende.

ALLÉ, ÉE. participe

ALLÉ, ÉE. participe

ALLEU. s. m.

ALLEU. s. m. T. de Jurispr. féodale. Il n' est guère usité que dans la locution, Franc-alleu, Fonds de terre, soit noble, soit roturier, qui est exempt de tous droits seigneuriaux. Toutes ces terres étaient des francs-alleux. On dit de même, Tenir, posséder une terre en franc-alleu.

ALLIACÉ, ÉE. adj.

ALLIACÉ, ÉE. adj. Qui tient de l' ail. Une odeur alliacée.

ALLIAGE. s. m.

ALLIAGE. s. m. Combinaison d' un métal avec un ou plusieurs autres métaux. Les monnayeurs doivent faire l' alliage selon les lois et règlements. Faire un alliage. Le bronze, le tombac, le cuivre jaune, sont des alliages.

Il se dit, quelquefois, Des métaux mêmes que l' on combine avec un métal plus précieux. L' argent et le cuivre servent d' alliage à l' or. De l' or sans alliage.

Il s' emploie aussi figurément. Il y a peu de vertus humaines sans quelque alliage.

ALLIAIRE. s. f.

ALLIAIRE. s. f. T. de Botan. Plante de la famille des Crucifères, qui a une odeur d' ail, et qui croît par toute la France dans les lieux ombragés.

ALLIANCE. s. f.

ALLIANCE. s. f. Union par mariage. Il a fait une grande alliance, une alliance honorable en mariant sa fille à un tel. Ces deux familles sont unies par plusieurs alliances.

Il se dit également de L' union, de la confédération qui se fait entre deux ou plusieurs États pour leurs intérêts communs. Ce peuple avait une ancienne alliance avec la France. Acte d' alliance. Traité d' alliance. Alliance offensive et défensive. Faire alliance avec un peuple. Contracter, conclure une alliance. L' alliance qui existe entre ces deux souverains. Ils ont formé une alliance redoutable. Renouveler une alliance. Rompre une alliance. Briguer l' alliance d' un prince, d' une nation. On dit de même que Deux partis font alliance, ont contracté une alliance, etc.

ALLIANCE

ALLIANCE se dit aussi d' Une affinité spirituelle. Voyez AFFINITÉ.

Ancienne alliance, L' alliance que Dieu contracta avec Abraham et ses descendants; et, Nouvelle alliance, L' alliance que Dieu a contractée, par la rédemption, avec tous ceux qui croiraient en JÉSUS-CHRIST. L' ancienne alliance a duré depuis la vocation d' Abraham jusqu' à la venue du Messie. La nouvelle alliance dure depuis la venue du Messie, et durera jusqu' à la consommation des siècles.

Arche d' alliance. Voyez ARCHE.

ALLIANCE

ALLIANCE se dit encore figurément de L' union et du mélange de plusieurs choses différentes, opposées, disparates. Faire une alliance du sacré et du profane, du vice et de la vertu. Une alliance de mots. L' hémistiche, Il aspire à descendre, offre une heureuse alliance de mots.

ALLIANCE

ALLIANCE se dit aussi d' Une bague d' or ou d' argent composée de deux cercles réunis. Une alliance de mariage. Acheter une alliance. Porter au doigt une alliance.

ALLIER. v. a.

ALLIER. v. a. Mêler, combiner, incorporer ensemble. Allier l' or avec l' argent. On le joint quelquefois avec le pronom personnel. Ces deux métaux ne s' allient point, ne peuvent s' allier ensemble.

Il s' emploie figurément, et signifie, Unir, joindre ensemble des choses différentes, opposées, disparates. Allier la force à la prudence. Allier les plaisirs avec les devoirs. Il sait allier l' esprit du monde avec celui de la religion. Ce poëte a l' art d' allier les mots qui semblent le moins faits pour être unis. Avec le pronom personnel: Ces deux qualités ne peuvent s' allier, ne s' allient que difficilement. Ces mots ne s' allient pas l' un avec l' autre. Etc.

Il signifie particulièrement, Joindre par mariage. Allier une maison, une famille à une autre. Dans cette acception, il est plus ordinairement employé avec le pronom personnel. Il s' est allié en bon lieu. Il veut se bien allier. S' allier à une bonne famille, avec une bonne famille. Ces deux familles se sont alliées.

Il se dit aussi en parlant Des princes, des États, des partis qui se liguent ensemble pour leurs communs intérêts. C' est l' intérêt du commerce qui allie ces deux États. Avec le pronom personnel: Ces deux républiques s' allièrent ensemble. Etc.

ALLIÉ, ÉE. participe

ALLIÉ, ÉE. participe Il est aussi substantif; et alors il signifie, Celui qui est joint à un autre par affinité. Cet homme-là est mon allié. Nos parents et nos alliés. Nous ne sommes pas parents, nous ne sommes qu' alliés.

Il signifie également, Celui qui est confédéré, ligué avec un autre. Ce monarque a toujours eu soin de secourir et d' assister ses alliés. Ce prince est allié à la couronne. Cette république est notre alliée. L' armée des alliés fut battue, ou Les alliés furent battus.

ALLIER. s. m.

ALLIER. s. m. (Ce mot n' est que de deux syllabes.) T. de Chasse. Sorte de filet à prendre des perdrix. Il est plus usité au pluriel qu' au singulier. Nous avons pris tant de perdrix avec des alliers.

ALLITÉRATION. s. f.

ALLITÉRATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) T. de Rhétorique. Figure de mots qui consiste dans la répétition recherchée des mêmes lettres ou des mêmes syllabes. Plusieurs proverbes offrent des exemples d' allitération: Qui terre a, guerre a. Qui refuse, muse. Etc.

ALLOBROGE. s. m.

ALLOBROGE. s. m. (On fait sentir les deux L.) Ce nom d' un peuple ancien n' est placé ici que parce qu' il sert quelquefois, dans le langage familier, à désigner Un homme grossier, un rustre, ou Un homme qui a le sens de travers. C' est un franc allobroge. Traiter quelqu' un d' allobroge.

ALLOCATION. s. f.

ALLOCATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Action d' allouer. Il n' a pu obtenir l' allocation de cette somme. On n' a pas accordé l' allocation demandée.

ALLOCUTION. s. f.

ALLOCUTION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Terme d' Antiquité, par lequel on désigne Les harangues que les généraux et les empereurs romains faisaient à leurs troupes.

Il se dit, par extension, Des médailles au revers desquelles ces généraux sont représentés sur un gradin, parlant à des soldats. Une allocution de Trajan bien conservée.

Il s' emploie quelquefois en parlant Des modernes, et se dit d' Un discours adressé par un chef à ceux qu' il commande. Après cette courte et vive allocution, il les conduisit à l' ennemi.

ALLODIAL, ALE. adj.

ALLODIAL, ALE. adj. (Dans ce mot et dans le suivant, on fait sentir les deux L.) T. de Jurispr. féodale. Qui est tenu en franc-alleu. Terre allodiale. Biens allodiaux.

ALLODIALITÉ. s. f.

ALLODIALITÉ. s. f. Qualité de ce qui est allodial. L' allodialité d' une terre.

ALLONGE. s. f.

ALLONGE. s. f. Ce qu' on ajoute à un vêtement, à un meuble pour l' allonger. Mettre une allonge à une jupe. Il faut mettre une allonge à ces rideaux. Une allonge de table. On dit aujourd' hui plus ordinairement, Rallonge.

ALLONGEMENT. s. m.

ALLONGEMENT. s. m. Augmentation de longueur, ce qui est ajouté à la longueur de quelque chose. L' allongement d' un canal, d' un jardin, d' une allée, d' une avenue.

Il se dit, figurément, Des lenteurs affectées et recherchées que certaines gens mettent dans les affaires. C' est un homme qui cherche, qui trouve toujours des allongements dans les affaires. Ce ne sont qu' allongements. Ce sens est peu usité.

ALLONGER. v. a.

ALLONGER. v. a. Augmenter la longueur d' une chose, la rendre plus longue. Allonger une table. Allonger une galerie. Allonger un habit, une jupe. Allonger des étriers. Les additions que l' auteur a faites, ont trop allongé ce chapitre.

Allonger le pas, Hâter sa marche en faisant de plus grands pas.

Fig. et fam., Allonger le parchemin, Faire de longues écritures dans le dessein d' en tirer plus de profit; Tirer un procès en longueur par des formalités et des chicanes.

Fig. et fam., Allonger la courroie, Tirer parti d' une somme modique, d' un revenu borné, en mettant une grande économie dans sa dépense. Il a peu de revenu et beaucoup de charges: il faut qu' il allonge bien la courroie pour se tirer d' affaire. Il signifie aussi, Porter les profits d' une charge, d' un emploi plus loin qu' ils ne devraient aller légitimement. Sa place ne lui vaudrait pas tant, s' il n' allongeait la courroie.

ALLONGER

ALLONGER signifie quelquefois, Déployer, étendre; et, dans ce sens, on ne le dit guère qu' en parlant Des membres, de certaines parties du corps de l' homme ou des animaux. Allonger le bras. Allonger les jambes. Allonger le cou. Un éléphant qui allonge sa trompe.

Allonger un coup d' épée, une botte, Porter un coup d' épée, une botte, en allongeant le bras.

ALLONGER

ALLONGER signifie encore, Augmenter la durée d' une chose, la faire durer davantage. Allonger le temps. Allonger un procès. Allonger une affaire. Allonger le travail. Allonger une procédure.

ALLONGER

ALLONGER s' emploie aussi avec le pronom personnel, surtout dans les deux premiers sens. Cette corde s' est allongée. Les bras peuvent s' allonger et se replier en plusieurs sens. Un serpent qui s' allonge sur l' herbe.

ALLONGÉ, ÉE. participe

ALLONGÉ, ÉE. participe Fam., Avoir le visage allongé, la mine allongée, Avoir un air qui dénote le déplaisir qu' on éprouve de quelque disgrâce, de quelque contrariété imprévue.

ALLONGÉ

ALLONGÉ se dit quelquefois adjectivement, surtout dans les Sciences naturelles, De ce qui est long, par opposition Aux choses de même espèce qui ont une forme plus ramassée. Ce poisson a une tête allongée. Un fruit de forme allongée.

En Anat., La moelle allongée, La moelle qui remplit la cavité de toutes les vertèbres depuis le cerveau jusqu' à l' os sacrum.

ALLOUABLE. adj. des deux genres

ALLOUABLE. adj. des deux genres Qui se peut allouer, accorder. Cette dépense n' est pas allouable. Il est peu usité.

ALLOUER. v. a.

ALLOUER. v. a. Approuver, passer une dépense employée dans un compte. On lui a alloué un article de deux mille francs pour les faux frais. Il avait bien peur qu' on ne lui allouât pas cette dépense.

Allouer un traitement à quelqu' un, Lui donner, lui accorder un traitement, et en déterminer le montant. Le traitement que le budget alloue à ces fonctionnaires.

ALLOUÉ, ÉE. participe

ALLOUÉ, ÉE. participe

ALLUCHON. s. m.

ALLUCHON. s. m. T. de Mécanicien. Pointe ou dent placée à la circonférence d' une roue et qui sert à communiquer le mouvement à une autre roue.

ALLUMER. v. a.

ALLUMER. v. a. Mettre le feu à quelque chose de combustible. Allumer un fagot. Allumer une javelle. Allumer une allumette. Allumer les bougies. Allumer de la chandelle. Allumer un flambeau. Allumer les cierges. Allumer la lampe. Allumer la mèche.

Allumer le feu, allumer du feu, Allumer le bois qui est dans le foyer, faire du feu. Allumer sa pipe, Mettre le feu au tabac qui est dans une pipe. Allumer un bougeoir, Allumer la bougie ou la chandelle qui est dans un bougeoir: on dit dans le même sens, Allumer un réverbère, une lanterne, un fanal.

Fig., Allumer la guerre, Être cause de la guerre. Allumer une passion, Exciter une passion. Allumer la colère, Exciter la colère: on dit dans le même sens, Allumer la bile. On dit aussi: Une trop grande méditation, une trop grande application, une trop grande contention allume les esprits, Elle les met dans un trop grand mouvement, dans une trop grande agitation; et, Cela allume le sang, Cela irrite ou anime excessivement. Cette lecture, ce récit lui allumait le sang.

ALLUMER

ALLUMER est aussi pronominal, au propre et au figuré. Une lampe qui a bien de la peine à s' allumer. La guerre s' alluma de toutes parts. Il est à craindre que sa bile ne s' allume.

ALLUMÉ, ÉE. participe

ALLUMÉ, ÉE. participe Une chandelle, une lampe allumée.

Fig., Un teint allumé, Un teint rouge, échauffé.

ALLUMETTE. s. f.

ALLUMETTE. s. f. Brin de bois ou de chanvre, soufré par les deux bouts, et servant d' ordinaire à allumer des chandelles, des bougies, etc. Vendeur, marchand d' allumettes. Paquet d' allumettes.

Ce bois brûle comme des allumettes, Ce bois brûle trop facilement, trop vite.

ALLUMEUR. s. m.

ALLUMEUR. s. m. Celui qui est chargé d' allumer régulièrement des chandelles, des lampes, des réverbères. Les allumeurs de réverbères. L' allumeur d' un théâtre.

ALLURE. s. f.

ALLURE. s. f. Démarche, façon de marcher. L' allure d' une personne, d' un animal. Contrefaire son allure. Je le reconnus à son allure. Une allure vive. Lorsqu' il s' agit Des personnes, ce sens est familier.

Il se dit plus spécialement en parlant Du cheval; et alors il peut s' employer au pluriel. Ce cheval a une allure fort douce. Ce cheval a les allures belles, de belles allures. Allures naturelles. Allures artificielles. Les allures naturelles du cheval sont le pas, le trot et le galop. L' amble est ordinairement une allure artificielle.

Il se dit figurément, et en mauvaise part, de La manière dont quelqu' un se conduit dans une affaire, ou de La tournure que prend une affaire. J' ai reconnu ses allures. Il faudra bien qu' il change d' allure. Cette affaire prend une mauvaise allure, une allure inquiétante.

Fig. et fam., Ce jeune homme a des allures, Il a quelque commerce secret de galanterie. Cette manière de parler vieillit.

ALLUSION. s. f.

ALLUSION. s. f. (On prononce les deux L.) Figure de rhétorique par laquelle on dit une chose qui a du rapport avec une autre dont on ne parle pas, mais à laquelle on veut faire penser. Allusion ingénieuse. Allusion forcée. Allusion froide et insipide. Allusion naturelle. En parlant ainsi, il faisait allusion aux moeurs de son temps. Le parterre a saisi toutes les allusions que l' auteur avait eu dessein de faire.

ALLUVION. s. f.

ALLUVION. s. f. (On prononce les deux L.) Accroissement de terrain qui se fait insensiblement à l' un des bords d' une rivière, ou qui a lieu lorsque la rivière s' en retire, et qu' elle prend son cours d' un autre côté. Droit d' alluvion. Cette terre s' est accrue par alluvion. En Géologie, Terrains d' alluvion.

ALMAGESTE. s. m.

ALMAGESTE. s. m. Collection d' observations astronomiques. L' Almageste de Ptolémée, de Riccioli.

ALMANACH. s. m.

ALMANACH. s. m. (On prononce Almana.) Calendrier qui contient tous les jours de l' année, les fêtes, les lunaisons, les éclipses, les signes dans lesquels le soleil entre, et quelquefois de prétendus pronostics du beau et du mauvais temps. Almanach nouveau. Almanach pour l' année, etc. Voyez dans l' almanach. Faire des almanachs. Composer des almanachs. Almanach perpétuel. Almanach de poche. Almanach de cabinet.

Il se dit particulièrement de Certains livres qui sont publiés annuellement, et qui contiennent, outre l' almanach, une foule d' autres indications d' un intérêt général, telles que le tableau des diverses administrations et la liste des personnes qui y sont attachées, des documents statistiques, des notions sur les monnaies, sur les poids et mesures, etc. L' Almanach royal. L' Almanach de France. L' Almanach des villes et des campagnes. Etc.

Fig., Faire des almanachs, composer des almanachs, S' amuser à faire des pronostics en l' air, se remplir l' esprit d' idées qui peuvent ne se réaliser jamais. Un faiseur d' almanachs, Un homme qui se mêle de faire de pareils pronostics.

Prov. et fig., Une autre fois, je prendrai de ses almanachs, se dit D' un homme qui avait prédit ce qui devait arriver dans une affaire. On dit dans le sens contraire, Je ne prendrai plus de ses almanachs.

Prov. et fig., C' est un almanach de l' an passé, se dit D' une chose qui n' a plus d' utilité, plus d' intérêt.

ALOÈS. s. m.

ALOÈS. s. m. (On prononce fortement l' S.) Plante de l' Afrique et de l' Asie, dont on tire une résine fort amère qui est employée en médecine comme tonique et purgative. Suc d' aloès, ou simplement, Aloès. Pilules d' aloès. Extrait d' aloès. Amer comme de l' aloès.

ALOÈS

ALOÈS se dit aussi d' Un arbre des Indes, dont le bois est odoriférant. Du bois d' aloès. Brûler de l' encens et de l' aloès.

ALOÉTIQUE. adj. des deux genres

ALOÉTIQUE. adj. des deux genres T. de Pharm. Il se dit Des préparations dont le suc d' aloès est un des principaux ingrédients. Pilules aloétiques.

ALOI. s. m.

ALOI. s. m. Le titre que l' or et l' argent doivent avoir, selon les lois et les règlements. De l' or, de l' argent de bon aloi, Qui est au titre des ordonnances; et, De l' or, de l' argent de bas aloi, Qui n' est pas à ce titre. On disait autrefois, en abrégeant, Loi; mais aujourd' hui le mot Titre remplace ceux d' Aloi et de Loi.

Fig., Un homme de bas aloi, Qui est de basse condition, d' une profession vile, ou qui est méprisable par lui-même. Marchandises de mauvais aloi, Marchandises qui ne sont pas de la qualité requise par les règlements, par les ordonnances, etc. On dit de même, en plaisantant, Vers de mauvais aloi, de bas aloi, Vers mal faits, qui pèchent contre le sens, ou qui manquent d' élégance.

ALONGE, ALONGEMENT, ALONGER

ALONGE, ALONGEMENT, ALONGER Voyez ALLONGE, ALLONGEMENT, ALLONGER.

ALOPÉCIE. s. f.

ALOPÉCIE. s. f. T. de Médec. Chute des cheveux, et quelquefois des sourcils, de la barbe, etc., avec dénudation de la peau. C' est ce qu' on nomme autrement Pelade.

ALORS. adv. de temps

ALORS. adv. de temps En ce temps-là. Alors on vit paraître. Alors je lui dis. Où étiez-vous alors? Nous étions alors chez un tel.

Prov., Alors comme alors, Quand on sera dans ce temps-là, dans cette conjoncture-là, on avisera à ce qu' il faudra faire. Vous me dites que, dans deux ans, les affaires seront fort changées: eh bien, alors comme alors.

C' étaient les manières d' alors, la mode d' alors, On en usait alors de la sorte, c' était alors la mode. On dit quelquefois de même, Les hommes d' alors.

Alors que, pour Lorsque, ne s' emploie pas dans la prose ordinaire, mais il est reçu dans le style élevé, et en poésie. Alors que la trompette se fit entendre, tout s' ébranla, etc.

Jusqu' alors, Jusqu' à ce temps-là, jusqu' à ce moment-là. Il exprime un temps passé antérieurement à un autre temps. Ses affaires se sont dérangées depuis un an; elles avaient été très-bonnes jusqu' alors.

ALOSE. s. f.

ALOSE. s. f. Poisson de mer qui remonte ordinairement au printemps dans les rivières. La pêche des aloses. Une alose bien fraîche, bien grasse.

ALOUETTE. s. f.

ALOUETTE. s. f. Petit oiseau dont le chant est agréable, qui vit de grain, et qui fait son nid à terre dans les campagnes. Le chant de l' alouette. Tendre aux alouettes. Prendre des alouettes au miroir. Une douzaine d' alouettes. Manger des alouettes.

Alouette huppée, Sorte d' alouette qu' on nomme autrement Cochevis.

Des terres à alouettes, se dit communément Des terres sablonneuses.

Prov., Si le ciel tombait, il y aurait bien des alouettes prises, se dit Pour se moquer d' une supposition absurde, en y répondant par une autre encore plus absurde.

Prov., Il attend que les alouettes lui tombent toutes rôties dans le bec, lui tombent toutes rôties, se dit D' un paresseux qui voudrait avoir les choses sans peine.

Prov., S' éveiller, se lever au chant de l' alouette, S' éveiller, se lever de très-grand matin.

ALOURDIR. v. a.

ALOURDIR. v. a. Rendre lourd, appesantir. Ce temps m' alourdit. Cela m' a tout alourdi. Les années ont alourdi sa marche. On l' emploie aussi avec le pronom personnel. Ma tête s' alourdit. Il est familier.

ALOURDI, IE. participe

ALOURDI, IE. participe Je suis tout alourdi. J' ai la tête alourdie.

ALOYAU. s. m.

ALOYAU. s. m. T. de Boucher et de Cuisinier. Pièce de boeuf coupée le long du dos. Aloyau de la première pièce, de la seconde pièce. Gros aloyau. Aloyau rôti.

ALPAGA. s. m.

ALPAGA. s. m. Grosse étoffe de laine.

ALPESTRE. adj. des deux genres

ALPESTRE. adj. des deux genres Qui a rapport aux Alpes, ou qui est propre, qui appartient aux Alpes. Moeurs alpestres. Plantes alpestres.

ALPHA. s. m.

ALPHA. s. m. La première lettre de l' alphabet grec, dont le nom s' emploie figurément dans cette locution, L' alpha et l' oméga, Le commencement et la fin.

ALPHABET. s. m.

ALPHABET. s. m. Réunion de toutes les lettres d' une langue, rangées dans l' ordre établi pour cette langue. Alphabet hébreu. Alphabet arabe. Alphabet grec. Alphabet latin. L' alphabet français. Les alphabets européens.

Fig. et fam., Il n' est encore qu' à l' alphabet, se dit D' un homme qui n' a encore que les premiers commencements d' une science. Il faut le renvoyer à l' alphabet, se dit D' un homme qui n' a pas les premiers principes de la chose dont on parle.

ALPHABET

ALPHABET se dit aussi d' Un petit livre qui contient les lettres de l' alphabet, et les premières leçons qu' on donne lorsqu' on enseigne à lire. Acheter un alphabet pour un enfant.

ALPHABÉTIQUE. adj. des deux genres

ALPHABÉTIQUE. adj. des deux genres Qui est selon l' ordre de l' alphabet. Une table alphabétique. Un index alphabétique.

Ordre alphabétique, L' ordre selon lequel les lettres sont rangées dans l' alphabet. L' ordre alphabétique est employé dans tous les vocabulaires. Ranger des noms par ordre alphabétique.

Écriture alphabétique, L' écriture au moyen des lettres de l' alphabet, par opposition à Écriture hiéroglyphique.

ALPHABÉTIQUEMENT. adv.

ALPHABÉTIQUEMENT. adv. Dans l' ordre alphabétique.

ALPINE. adj. f.

ALPINE. adj. f. T. de Botan. Il se dit Des plantes qu' on ne trouve que sur le sommet des hautes montagnes. Plantes alpines.

ALPISTE. s. m.

ALPISTE. s. m. T. de Botan. On nomme ainsi Plusieurs plantes graminées dont les graines peuvent servir à la nourriture des petits oiseaux, particulièrement des serins.

ALSINE. s. f.

ALSINE. s. f. Plante. Voyez MORGELINE.

ALTE. s. f.

ALTE. s. f. Voyez HALTE.

ALTÉRABLE. adj. des deux genres

ALTÉRABLE. adj. des deux genres Qui peut être altéré. Parmi les métaux, il y en a de plus ou de moins altérables.

ALTÉRANT, ANTE. adj.

ALTÉRANT, ANTE. adj. Qui altère, qui cause de la soif. Un ragoût altérant.

Il se dit substantivement, en Médecine, de Certains remèdes ou médicaments auxquels on attribue la propriété de produire, à la longue et d' une manière insensible, quelque changement avantageux dans l' état des solides et des liquides.

ALTÉRATION. s. f.

ALTÉRATION. s. f. Changement dans l' état d' une chose. En ce sens, il n' est guère usité que dans les sciences physiques. L' altération des qualités dans les corps. L' altération d' un sel, d' une couleur, d' une liqueur. Altération subite, lente, graduelle.

ALTÉRATION

ALTÉRATION dans l' usage ordinaire, signifie, Changement de bien en mal dans l' état d' une chose. L' altération des couleurs de cette étoffe, de ce tableau. Tous les excès causent de l' altération dans la santé. L' altération des organes. L' altération du sang, de la lymphe. L' altération du texte est manifeste dans ce passage. L' altération de son caractère, de son humeur vient de ses longs chagrins. Il n' y aura jamais d' altération dans mes sentiments, dans mon amitié pour lui. Ces événements ont causé une altération sensible dans les moeurs, dans les usages de la nation. La forme du gouvernement a éprouvé de grandes altérations. Son tempérament a subi une profonde altération. L' altération de ses traits, de son visage annonce combien il a souffert. L' altération de sa voix vient d' une longue maladie.

Il signifie aussi, Agitation intérieure qui se manifeste par l' air du visage ou le son de la voix. L' altération de sa voix annonçait une émotion profonde. Il dit cela avec quelque altération. Il n' entendit pas ces paroles sans une altération visible.

ALTÉRATION

ALTÉRATION en parlant Des monnaies, signifie, La falsification des monnaies par l' excès de l' alliage. L' altération de la monnaie est un crime capital.

ALTÉRATION

ALTÉRATION signifie encore, Grande soif. Cela lui a causé une grande altération. Il a une altération continuelle.

ALTERCAS. s. m.

ALTERCAS. s. m. Il signifie la même chose qu' Altercation. Il a vieilli.

ALTERCATION. s. f.

ALTERCATION. s. f. Débat, contestation entre deux ou plusieurs personnes. Il s' éleva une grande altercation entre eux. Ils ont ensemble de fréquentes altercations. Ils ont des altercations perpétuelles. Cette altercation doit enfin cesser.

ALTÉRER. v. a.

ALTÉRER. v. a. Changer l' état d' une chose. En ce sens, il n' est guère usité que dans le langage didactique. Tout ce qui altère les qualités d' un corps.

ALTÉRER

ALTÉRER dans l' usage ordinaire, signifie, Changer l' état d' une chose de bien en mal. Le soleil altère les couleurs. Le grand chaud altère les liqueurs. Cela altère les humeurs, altère le sang. Cela lui a altéré le tempérament. Ses malheurs ont altéré son caractère, son humeur, son jugement. Sa santé en est fort altérée. La souffrance avait altéré ses traits, son visage. L' émotion altère sa voix. Le défaut de confiance altère l' amitié. L' exemple du vice altère les moeurs. Cette disgrâce altère son repos, son bonheur.

Altérer un discours, Le rapporter autrement qu' il n' a été prononcé ou écrit. Altérer un texte, Y faire des changements qui en corrompent la pureté. Altérer le sens d' un passage, Détourner ce passage de son véritable sens. Altérer la vérité, S' écarter de la vérité en parlant, en écrivant.

Altérer les monnaies, Les falsifier par un alliage illégal, excessif.

ALTÉRER

ALTÉRER signifie aussi, Causer de la soif. La chaleur et la poussière m' ont fort altéré.

ALTÉRER

ALTÉRER s' emploie avec le pronom personnel, et se dit en parlant Des choses, soit physiques, soit morales, qui sont susceptibles de changement. Le vin s' altère à l' air. Les bonnes coutumes s' altèrent peu à peu.

ALTÉRÉ, ÉE. participe

ALTÉRÉ, ÉE. participe Un visage altéré. Des traits altérés. Parler d' une voix altérée.

Il paraissait fort altéré, Fort agité, fort ému.

Être toujours altéré, Avoir toujours soif; et, par plaisanterie, Être toujours disposé à boire, aimer à boire.

Fig., Il est altéré de sang, c' est un tigre altéré de sang, C' est un homme cruel, qui se plaît à répandre le sang.

ALTERNAT. s. m.

ALTERNAT. s. m. Action ou droit d' alterner.

ALTERNATIF, IVE. adj.

ALTERNATIF, IVE. adj. Il se dit proprement De deux choses qui agissent continuellement et tour à tour. La systole et la diastole du coeur sont deux mouvements alternatifs. Deux pièces d' une machine qui ont un mouvement alternatif.

En Logique, Proposition alternative, Proposition qui contient deux parties opposées, dont l' une doit nécessairement être admise. Il faut ou payer la maison que vous avez achetée, ou en subir la vente à votre folle enchère.

ALTERNATIF

ALTERNATIF se dit aussi Des charges, des offices qui sont exercés successivement par deux personnes qui entrent en exercice tour à tour. Un office alternatif. Une charge alternative. Il avait acheté les deux offices, l' ancien et l' alternatif.

ALTERNATIVE. s. f.

ALTERNATIVE. s. f. L' option entre deux propositions, entre deux choses. On lui a proposé ou de partir secrètement ou de se cacher; il est embarrassé sur l' alternative. Je vous offre l' alternative. On lui a donné l' alternative. Il n' y a pas d' alternative.

Il se dit aussi de La succession de deux choses qui reviennent tour à tour. La vie est une alternative de peine et de plaisir. On combattit avec une alternative presque égale de succès et de revers.

ALTERNATIVEMENT. adv.

ALTERNATIVEMENT. adv. Tour à tour, et l' un après l' autre. Commander alternativement.

ALTERNE. adj. des deux genres

ALTERNE. adj. des deux genres T. didactique. Il se dit, en Géométrie, Des angles formés par deux droites parallèles, avec les côtés opposés d' une même sécante. Angles alternes.

Il se dit, en Botanique, Des feuilles qui croissent des deux côtés de la tige et des branches, et qui ne sont pas en face les unes des autres; à la différence des feuilles qu' on appelle Opposées, et qui naissent de points correspondants. Les feuilles de l' érable sont opposées, celles de l' orme sont alternes.

ALTERNER. v. n.

ALTERNER. v. n. Il se dit De deux personnes qui font successivement et tour à tour une même chose. Ces deux fonctionnaires alternent tous les mois, Ils exercent alternativement de mois en mois.

Il se dit également D' objets qui se succèdent tour à tour, et avec régularité. Les métopes alternent avec les triglyphes. On a disposé les arbres de cette allée de manière que les ormeaux alternent avec les tilleuls. Dans beaucoup de fleurs les pétales alternent avec les étamines.

Il signifie, en Agriculture, Faire produire alternativement à un champ des blés et des fourrages. On alterne chaque année, ou après plusieurs années. Dans ce sens, il est quelquefois actif. Alterner un champ.

ALTERNÉ, ÉE. participe

ALTERNÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, dans le Blason, Des pièces qui se correspondent.

ALTESSE. s. f.

ALTESSE. s. f. Titre d' honneur qui se donne à différents princes, en parlant et en écrivant. Altesse royale. Altesse sérénissime. Altesse électorale. Traiter d' altesse. Donner de l' altesse, donner l' altesse à quelqu' un. Son altesse, ou par abréviation, S. A. le prince de...

ALTHAEA. s. m.

ALTHAEA. s. m. Plante, espèce de guimauve. Sirop d' althaea. Pastilles d' althaea.

ALTIER, IÈRE. adj.

ALTIER, IÈRE. adj. Superbe, qui a de la fierté, ou qui marque de la fierté. Esprit altier. Humeur altière. Caractère altier. Mine altière. Sa démarche altière.

ALTO. s. m.

ALTO. s. m. T. de Musique. Sorte de violon plus grand qu' un violon ordinaire, et monté a une quinte au-dessous. Jouer de l' alto. Des altos.

ALUDE. s. f.

ALUDE. s. f. Basane colorée dont on couvre les livres.

ALUDEL. s. m.

ALUDEL. s. m. T. de Chimie. Il se dit d' Une espèce de pots ou de chapiteaux qui sont ouverts par leurs parties supérieure et inférieure, et qui peuvent s' emboîter les uns dans les autres, de manière à former un tuyau plus ou moins long.

ALUMELLE. s. f.

ALUMELLE. s. f. Lame de couteau, ou Lame d' épée longue et mince. Il est vieux.

Il se dit, en termes de Marine, de Lames ou petites plaques de fer dont on garnit intérieurement la mortaise du gouvernail, d' un cabestan, etc., pour empêcher qu' elle ne soit usée ou déformée par le jeu et la pression de la barre.

ALUMINE. s. f.

ALUMINE. s. f. T. de Chimie. Sorte de terre, ainsi appelée parce qu' elle fait la base de l' alun, et qui, sans usage à l' état de pureté, est la plus utile de toutes les terres, quand elle se trouve unie à des acides ou à de la silice. L' alumine sert à la fabrication des poteries, des faïences et des porcelaines.

ALUMINEUX, EUSE. adj.

ALUMINEUX, EUSE. adj. T. de Chimie. Qui contient de l' alun, ou qui est imprégné d' alun. Eau alumineuse. Terre alumineuse.

ALUN. s. m.

ALUN. s. m. Sel de saveur austère et astringente, qui est de la plus grande utilité dans les arts. Alun de roche. Alun de Naples, de Rome, etc. Alun calciné. Poudre d' alun. Eau d' alun. Voyez ALUNER.

Alun de plume, Alun naturel, mais impur, en petits filaments réunis et blanchâtres.

ALUNAGE. s. m.

ALUNAGE. s. m. T. de Teinturier. Opération qui consiste à tremper une étoffe dans une dissolution d' alun, afin que les couleurs dans lesquelles on la plonge ensuite, puissent s' y fixer.

ALUNATION. s. f.

ALUNATION. s. f. T. de Chimie. Opération par laquelle on forme l' alun.

ALUNER. v. a.

ALUNER. v. a. Tremper dans une dissolution d' alun, imprégner d' alun. On alune le papier pour l' empêcher de boire. On alune les étoffes pour que les matières colorantes s' y fixent ensuite d' une manière solide.

ALUNÉ, ÉE. participe

ALUNÉ, ÉE. participe

ALUNIÈRE. s. f.

ALUNIÈRE. s. f. Lieu d' où l' on tire de l' alun.

ALVÉOLAIRE. adj. des deux genres

ALVÉOLAIRE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient aux alvéoles. Les nerfs alvéolaires. Les artères alvéolaires.

ALVÉOLE. s. m.

ALVÉOLE. s. m. Chaque petite cellule où les abeilles déposent leurs oeufs et leur miel. Chaque abeille a son petit alvéole.

Il se dit aussi Des cavités de l' os maxillaire dans lesquelles les dents sont enchâssées. L' alvéole d' une dent.

ALVIN, INE. adj.

ALVIN, INE. adj. T. de Médec. Qui a rapport au bas-ventre. On l' emploie surtout au féminin, et dans ces locutions, Évacuations alvines, déjections alvines.

AMABILITÉ. s. f.

AMABILITÉ. s. f. Caractère d' une personne aimable. Cette personne a beaucoup d' amabilité, est d' une grande amabilité.

AMADIS. s. m.

AMADIS. s. m. Il se dit d' Une sorte de manche de chemise, de robe, ou d' autre vêtement, qui s' applique exactement sur le bras, et se boutonne sur le poignet, sans bouffer ni faire de plis. Ces amadis sont trop courts. Une manche en amadis.

AMADOU. s. m.

AMADOU. s. m. Mèche qui est faite d' une espèce de champignon, et qui s' embrase aisément, lorsqu' on fait tomber dessus une étincelle de feu, au moyen d' un briquet et d' un caillou. Cet amadou serait meilleur s' il était plus sec. Un morceau d' amadou. Cela prend feu comme de l' amadou. Voy. AGARIC.

AMADOUER. v. a.

AMADOUER. v. a. Flatter, caresser quelqu' un pour le disposer à ce qu' on désire de lui. Amadouer les enfants. Amadouer le peuple. Il l' amadoua par de belles paroles. Il est familier.

AMADOUÉ, ÉE. participe

AMADOUÉ, ÉE. participe

AMAIGRIR. v. a.

AMAIGRIR. v. a. Rendre maigre. Le jeûne amaigrit. L' usage fréquent de certains aliments dessèche et amaigrit. Le travail l' a beaucoup amaigri.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir maigre. Il amaigrit tous les jours. Les boeufs amaigrissaient dans ces pâturages, au lieu d' engraisser.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, dans le même sens. S' amaigrir par le travail, par un excès d' abstinence.

En termes de Sculpt., Cette figure s' est amaigrie, se dit D' une figure de terre glaise qui s' est réduite en séchant.

En termes d' Archit., Amaigrir une pierre, une pièce de charpente, En diminuer l' épaisseur, pour l' ajuster à la place qu' elle doit occuper. Dans ce sens, on dit aussi, Démaigrir.

AMAIGRI, IE. participe

AMAIGRI, IE. participe

AMAIGRISSEMENT. s. m.

AMAIGRISSEMENT. s. m. État d' une personne qui passe de l' embonpoint à la maigreur. L' amaigrissement est un mauvais présage dans les personnes âgées.

AMALGAMATION. s. f.

AMALGAMATION. s. f. Opération métallurgique qui consiste à extraire l' or et l' argent de leurs gangues, par le moyen du mercure.

AMALGAME. s. m.

AMALGAME. s. m. T. de Chimie. Combinaison, union du mercure avec un autre métal. Faire un amalgame. Amalgame d' or, d' argent, de bismuth, etc. Le tain des glaces est un amalgame d' étain.

AMALGAME

AMALGAME se dit, figurément et familièrement, d' Un mélange de personnes ou de choses qui ne sont pas ordinairement unies. Cette société offre un étrange amalgame de tous les rangs et de toutes les opinions. Son caractère est un singulier amalgame de bassesse et d' insolence.

AMALGAMER. v. a.

AMALGAMER. v. a. T. de Chimie. Combiner, unir le mercure avec un autre métal.

AMALGAMER

AMALGAMER signifie, figurément et familièrement, Rapprocher et unir des choses différentes. Amalgamer des idées nouvelles avec des idées anciennes.

Il s' emploie avec le pronom personnel. Ces deux caractères auront de la peine à s' amalgamer.

AMALGAMÉ, ÉE. participe

AMALGAMÉ, ÉE. participe

AMANDE. s. f.

AMANDE. s. f. Fruit que donne l' amandier, et qui est d' une substance blanche et compacte, d' une saveur douce ou amère, selon la nature de l' arbre, et d' une forme oblongue: ce fruit est enfermé dans une coque recouverte d' une écale verte. Amande douce. Amande amère. La coque d' une amande. Huile d' amande douce. Du lait d' amande. Pâte d' amandes. Un gâteau d' amandes. Biscuit d' amandes amères.

Amandes lissées, Dragées faites d' amandes couvertes de sucre. Amandes à la praline, amandes pralinées, ou Pralines, Amandes cuites dans du sucre brûlant.

AMANDE

AMANDE se dit aussi de Toute graine contenue dans un noyau. Casser un noyau de pêche pour en avoir l' amande. Les amandes d' abricots sont amères.

AMANDÉ. s. m.

AMANDÉ. s. m. Lait d' amande, sorte de boisson faite avec du lait et des amandes broyées et passées. Prendre un amandé.

AMANDIER. s. m.

AMANDIER. s. m. Arbre qui porte les amandes: il appartient à la famille des Rosacées. Les amandiers fleurissent de bonne heure. Les amandiers sont sujets à geler. Greffer des fruits à noyau sur un amandier.

AMANT, ANTE. s.

AMANT, ANTE. s. Celui, celle qui a de l' amour pour une personne d' un autre sexe. Amant fidèle. Amant heureux. Amante infortunée. Une femme qui a beaucoup d' amants. Les poëtes ont été souvent appelés les amants des Muses.

Fig., Un amant de la liberté, de la gloire, Un homme qui aime la liberté, la gloire avec passion.

AMANTS

AMANTS au pluriel, se dit souvent de Deux personnes de différent sexe, qui s' aiment. Le mariage entre ces deux amants est résolu.

AMARANTE. s. f.

AMARANTE. s. f. Fleur d' automne, qui est ordinairement d' un rouge de pourpre velouté. L' amarante est le symbole de l' immortalité. De la graine d' amarante. On la nomme autrement Passe-velours.

Il se dit, en Botanique, Du genre de plantes auquel appartient l' amarante, et dont les différentes espèces portent des fleurs disposées en forme de panache, ou en grappes. La blette est une espèce d' amarante, est du genre des amarantes.

AMARANTE

AMARANTE est aussi adjectif des deux genres, et il se dit Des choses qui sont de couleur d' amarante. Un velours, un satin, un drap amarante. De la soie amarante. Un carrosse amarante.

AMARINAGE. s. m.

AMARINAGE. s. m. T. de Marine. Action d' amariner un bâtiment pris sur l' ennemi.

AMARINER. v. a.

AMARINER. v. a. T. de Marine. Envoyer des gens pour remplacer l' équipage d' un bâtiment pris sur l' ennemi.

AMARINER

AMARINER signifie aussi, Accoutumer, habituer à la mer. Ce vaisseau de guerre a mis en mer pour amariner son équipage, qui est en grande partie composé de matelots novices.

AMARINÉ, ÉE. participe

AMARINÉ, ÉE. participe Un vaisseau amariné.

Un matelot amariné, Qui n' éprouve plus le mal de mer, et qui a le pied marin.

AMARRAGE. s. m.

AMARRAGE. s. m. T. de Marine. Action d' amarrer un bâtiment.

Il signifie aussi, L' union, la jonction de deux cordages par un autre plus petit qui fait plusieurs tours symétriques. Faire un amarrage, des amarrages. On appelle Ligne d' amarrage, et non Amarre, Le cordage qui sert à faire cette espèce de liaison.

AMARRE. s. f.

AMARRE. s. f. T. de Marine. Cordage servant à arrêter un bâtiment à terre ou à l' attacher à un autre bâtiment; et en général, Tout cordage qu' on emploie à attacher divers objets dans un navire. Les amarres d' un vaisseau. Jeter une amarre à une embarcation, à un canot qui aborde au bâtiment. Retenir les canons avec des amarres. Lier une table avec une amarre.

Ce bâtiment est sur ses amarres, Il est à l' ancre. Ce bâtiment a sanci sous ses amarres, Il a sanci étant à l' ancre.

AMARRER. v. a.

AMARRER. v. a. T. de Marine. Lier, attacher avec une amarre. Amarrer un bâtiment dans le port. Amarrer un navire aux anneaux du port, une chaloupe au rivage. Amarrer les canons dans un vaisseau, pour qu' ils ne roulent pas.

AMARRÉ, ÉE. participe

AMARRÉ, ÉE. participe

AMARYLLIS. s. f.

AMARYLLIS. s. f. (On prononce l' S.) T. de Botan. Plante de la famille des Narcisses, qui sert à l' ornement des jardins.

AMAS. s. m.

AMAS. s. m. Assemblage de plusieurs choses réunies, accumulées, comme en une seule masse. Amas de sable. Amas de pierres. Amas d' argent. Avant que de commencer à bâtir, il faut faire amas des matériaux nécessaires. Faire de grands amas de blé. Faire amas de toutes sortes de provisions.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant De certaines choses liquides. Un grand amas d' eaux pluviales. Un amas d' humeurs, de pus, de sérosité, de sang.

Il se dit figurément en parlant De choses morales, et il se prend ordinairement en mauvaise part. Ce livre n' est qu' un amas de citations, un amas d' erreurs, un amas de paroles dénuées de sens, un amas confus de vérités et de mensonges. Sa vie est un amas d' horreurs, de crimes.

Il se dit aussi de L' assemblage, du concours de beaucoup de personnes. Lorsqu' ils virent un si grand amas de peuple. Un amas de toutes sortes de gens.

AMASSER. v. a.

AMASSER. v. a. Faire amas, faire un amas, mettre ensemble. Amasser des matériaux. Amasser de l' argent. Amasser de grands biens. Amasser sou sur sou. Amasser les eaux pluviales, dans des citernes.

Il s' emploie quelquefois sans régime; alors il s' entend toujours De l' argent, et signifie, Thésauriser. Cet homme ne fait qu' amasser. Au lieu de dépenser, il amasse.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Amasser des matériaux pour un ouvrage. Amasser des preuves pour une affaire. Il avait amassé beaucoup de connaissances.

AMASSER

AMASSER signifie encore, Réunir, assembler beaucoup de personnes. Il amassa aussitôt ce qu' il put trouver d' amis. Amasser des troupes de tous côtés.

AMASSER

AMASSER s' emploie avec le pronom personnel. Il s' est amassé beaucoup de sable qui encombre le port. Les eaux pluviales s' amassent dans cette citerne. Des humeurs qui s' amassent. Le peuple s' amassait autour de lui.

AMASSER

AMASSER signifie quelquefois, Relever de terre ce qui est tombé. Amasser ses gants. Amasser un papier. Dans cette acception, il a vieilli; on dit, Ramasser.

AMASSÉ, ÉE. participe

AMASSÉ, ÉE. participe

AMATELOTAGE. s. m.

AMATELOTAGE. s. m. T. de Marine. Action d' amateloter.

AMATELOTER. v. a.

AMATELOTER. v. a. T. de Marine. Mettre, classer deux à deux tous les hommes d' un équipage, pour qu' ils s' aident ou se remplacent mutuellement dans le même service, dans le même emploi.

AMATELOTÉ, ÉE. participe

AMATELOTÉ, ÉE. participe

AMATEUR. s. m.

AMATEUR. s. m. Celui qui a beaucoup d' attachement, de goût pour quelque chose. Amateur de la vertu, de la gloire. Amateur de louanges. Amateur de la nouveauté. Amateur des beaux-arts. Amateur de la peinture, de la sculpture, de la musique.

Il se dit absolument de Celui qui aime les beaux-arts sans les exercer ou sans en faire profession. Il n' est pas artiste, il n' est qu' amateur. C' est un talent d' amateur, un ouvrage d' amateur.

AMATIR. v. a.

AMATIR. v. a. T. d' Orfévre. Rendre mat l' or ou l' argent, en leur ôtant le poli.

AMATI, IE. participe

AMATI, IE. participe

AMAUROSE. s. f.

AMAUROSE. s. f. T. de Médec. Affection caractérisée par la perte complète ou incomplète de la vue, sans altération appréciable des parties constituantes du globe de l' oeil. L' amaurose est due à la paralysie, soit idiopathique, soit sympathique, de la rétine. On la nomme vulgairement Goutte sereine.

AMAZONE. s. f.

AMAZONE. s. f. Femme d' un courage mâle et guerrier. C' est une amazone. Cette signification vient de ce que les anciens ont prétendu qu' il y avait en Asie un pays habité par des femmes toutes guerrières, appelées Amazones.

Habit d' amazone, ou absolument, Amazone, Robe ordinairement de drap, que les femmes portent pour monter à cheval. On dit de même, Être vêtue en amazone.

AMBAGES. s. f. pl.

AMBAGES. s. f. pl. Circuit et embarras de paroles. Il ne parle jamais que par ambages. De longues ambages. Il est peu usité.

AMBASSADE. s. f.

AMBASSADE. s. f. L' emploi, la fonction d' un homme envoyé par un prince ou par un État souverain, à un autre prince ou État souverain, avec le caractère de représentant. Ambassade honorable. Envoyer quelqu' un en ambassade, En qualité d' ambassadeur. Envoyer un habile diplomate en ambassade. On l' envoya en ambassade à Rome. Il alla en ambassade à Constantinople. L' ambassade de Rome.

Il se dit, quelquefois, d' Une députation envoyée à un prince, à un État souverain. Ils allèrent en ambassade vers ce prince. L' ambassade partit. Envoyer une ambassade. Recevoir une ambassade.

Il se dit aussi, collectivement, de L' ambassadeur et des conseillers, des secrétaires employés sous lui. Les bureaux, l' hôtel de l' ambassade russe. Il appartient à l' ambassade. Il est attaché à l' ambassade.

L' ambassade est magnifique, La suite de l' ambassadeur est nombreuse et magnifique.

AMBASSADE

AMBASSADE se dit encore de L' hôtel et des bureaux d' un ambassadeur. Je vais à telle ambassade. Il est logé à l' ambassade.

AMBASSADE

AMBASSADE dans le langage familier, se dit de Certains messages entre particuliers. Faire une ambassade, s' acquitter d' une ambassade auprès de quelqu' un. Se charger d' une ambassade. Je ne me charge point d' une pareille ambassade.

Fam., Il a fait une belle ambassade, se dit, par plaisanterie, De quelqu' un qui a mal conduit une affaire, et qui n' y a pas réussi.

AMBASSADEUR. s. m.

AMBASSADEUR. s. m. Celui qui est envoyé en ambassade par un prince ou par un État souverain, à un autre prince ou État souverain, avec le caractère de représentant. Ambassadeur ordinaire. Ambassadeur extraordinaire. L' ambassadeur de France à Rome. L' ambassadeur d' Espagne en France. L' ambassadeur anglais, russe, etc. La qualité, le titre d' ambassadeur. Nommer un ambassadeur. Envoyer un ambassadeur à un prince. Rappeler un ambassadeur. Recevoir un ambassadeur. L' introducteur des ambassadeurs.

Il se dit quelquefois Des membres d' une députation. Dans ce sens, on ne l' emploie guère qu' en parlant Des anciens, ou de peuples éloignés dont les relations politiques sont moins régulières que celles des nations européennes. Les ambassadeurs que les Scythes envoyèrent à Darius. Les ambassadeurs revinrent sans avoir pu rien obtenir.

AMBASSADEUR

AMBASSADEUR se dit aussi, figurément et familièrement, de Toute personne que l' on emploie à faire quelque message. Vous ne pouviez envoyer un plus habile ambassadeur.

AMBASSADRICE. s. f.

AMBASSADRICE. s. f. La femme d' un ambassadeur. Madame l' ambassadrice.

AMBASSADRICE

AMBASSADRICE se dit aussi, figurément et familièrement, d' Une femme chargée de quelque message. Vous m' avez envoyé une jolie ambassadrice.

AMBE. s. m.

AMBE. s. m. Combinaison de deux numéros pris ensemble à la loterie, et sortis ensemble de la roue de fortune. Avoir un ambe. Gagner un ambe. Il est sorti un ambe.

Il signifie également, au Loto, La sortie de deux numéros placés sur la même ligne horizontale, ou de la même couleur, dans le tableau que le joueur a devant lui et sur lequel il marque.

AMBESAS. s. m.

AMBESAS. s. m. (On fait sentir l' S finale.) T. du Jeu de trictrac. Deux as amenés par le joueur. Amener ambesas. On dit plus communément, Beset.

AMBIANT, ANTE. adj.

AMBIANT, ANTE. adj. T. de Physique. Qui entoure, qui enveloppe, qui circule autour. Un fluide ambiant. L' air ambiant.

AMBIDEXTRE. adj. des deux genres

AMBIDEXTRE. adj. des deux genres Qui se sert des deux mains avec une égale facilité. Un homme ambidextre. Une femme ambidextre.

Il peut s' employer comme substantif. C' est un ambidextre.

AMBIGU, UÔ. adj.

AMBIGU, UÔ. adj. Qui peut être pris en deux sens, qui présente deux sens. Réponse ambiguë. Paroles ambiguës. Parler en termes ambigus. Des signes ambigus. Des preuves ambiguës. Les oracles étaient souvent ambigus.

AMBIGU. s. m.

AMBIGU. s. m. Repas où l' on sert à la fois les viandes et le dessert. Un déjeuner, un dîner, un souper servi en ambigu. Les grands repas de corps se servent ordinairement en ambigu. Une collation se sert toujours en ambigu. On servit un ambigu magnifique.

AMBIGU

AMBIGU se dit figurément d' Un mélange de choses différentes, de qualités opposées. Cette femme est un ambigu de prude et de coquette.

AMBIGUMENT. adv.

AMBIGUMENT. adv. D' une manière ambiguë, équivoque. Il parle, il répond toujours ambigument.

AMBIGUÏTÉ. s. f.

AMBIGUÏTÉ. s. f. Défaut d' un discours équivoque et susceptible de recevoir différents sens. Parlez net et sans ambiguïté. Il y a de l' ambiguïté dans tout ce qu' il dit.

AMBITIEUSEMENT. adv.

AMBITIEUSEMENT. adv. Avec ambition. Rechercher ambitieusement les honneurs.

AMBITIEUX, EUSE. adj.

AMBITIEUX, EUSE. adj. Qui a de l' ambition. Un homme ambitieux. Une femme ambitieuse. Il est plus ambitieux de faveur que de gloire. Il est plus ambitieux de servir son prince que de lui plaire.

Il se dit aussi De tout ce qui renferme ou marque de l' ambition. Désirs ambitieux. Voeux, souhaits ambitieux. Prétentions ambitieuses.

En parlant D' un discours, Ornements ambitieux, Ornements recherchés, affectés. On dit de même, Style ambitieux, phrase ambitieuse, expression ambitieuse.

AMBITIEUX

AMBITIEUX est aussi substantif, et signifie, Celui qui a de l' ambition. L' ambitieux sacrifie tout à sa passion. Les ambitieux se permettent tout pour parvenir à leurs fins.

AMBITION. s. f.

AMBITION. s. f. Désir immodéré d' honneur, de gloire, d' élévation, de distinction. Grande ambition. Ambition déréglée. Ambition démesurée. Ambition sans bornes. Ambition insatiable. Avoir de l' ambition. Être dévoré d' ambition. Il est sans ambition.

AMBITION

AMBITION se prend aussi en bonne part; mais alors il faut en détourner le sens par une épithète, ou par quelque chose d' équivalent. Noble ambition. Ambition louable, honnête. Une sainte ambition. Ce prince n' a d' autre ambition que de rendre ses peuples heureux. Toute son ambition se borne à remplir ses devoirs.

AMBITIONNER. v. a.

AMBITIONNER. v. a. Rechercher avec ardeur, avec empressement. Ambitionner les honneurs, les dignités, les premières places.

Il se dit, par exagération, dans certaines formules de civilité. Ce que j' ambitionne le plus, c' est l' honneur de vous servir, c' est de pouvoir vous rendre quelque service.

AMBITIONNÉ, ÉE. participe

AMBITIONNÉ, ÉE. participe

AMBLE. s. m.

AMBLE. s. m. Sorte d' allure d' un cheval, dans laquelle il avance à la fois et alternativement les deux jambes d' un même côté. L' amble est ordinairement une allure artificielle. Grand amble. Amble doux. Amble rude. Un cheval qui va l' amble. Mettre un cheval à l' amble. Une haquenée franche d' amble, qui se met d' elle-même à l' amble. On le dit également en parlant Des ânes et des mulets.

AMBLER. v. n.

AMBLER. v. n. Aller l' amble. Une haquenée qui amble bien. Il vieillit.

AMBRE. s. m.

AMBRE. s. m. On distingue deux sortes d' Ambre, l' Ambre jaune et l' Ambre gris.

Ambre jaune, ou Succin, Substance solide plus ou moins transparente, d' une couleur jaunâtre plus ou moins foncée, et susceptible d' un beau poli. L' ambre jaune s' électrise par le frottement. L' ambre jaune se recueille sur les bords de la mer Baltique. Un collier, un chapelet d' ambre.

Ambre gris, Substance molle, d' une couleur cendrée, et d' une odeur très forte. Un morceau d' ambre gris. Sentir l' ambre, le musc et l' ambre. Essence d' ambre.

Prov. et fig., Il est fin comme l' ambre, se dit D' un homme très-pénétrant, fort délié.

AMBRER. v. a.

AMBRER. v. a. Parfumer avec de l' ambre gris. Ambrer des gants.

AMBRÉ, ÉE. participe

AMBRÉ, ÉE. participe Du rossolis ambré. Des pastilles ambrées.

Adjectiv., Couleur ambrée, Couleur semblable à celle de l' ambre jaune. Odeur ambrée, Odeur analogue à celle de l' ambre gris.

AMBRETTE. s. f.

AMBRETTE. s. f. Plante dont les grains ont une odeur d' ambre, et servaient autrefois principalement à parfumer la poudre pour les cheveux. Graines d' ambrette.

Poire d' ambrette, Espèce de poire qui a quelquefois une odeur d' ambre ou de musc. Un panier de poires d' ambrette.

AMBROSIE

AMBROSIE et plus communément AMBROISIE. s. f. Suivant la Fable, Nourriture d' un goût et d' un parfum délicieux qui était destinée aux divinités de l' Olympe, et qui donnait l' immortalité à ceux qui en goûtaient. Le nectar et l' ambroisie.

AMBROSIEN, IENNE. adj.

AMBROSIEN, IENNE. adj. Il n' est guère usité que dans ces locutions: Chant ambrosien, Chant de l' office divin, qui est attribué à saint Ambroise; et, Messe ambrosienne, Messe selon le rit de l' Église de Milan, dont saint Ambroise fut évêque.

AMBULANCE. s. f.

AMBULANCE. s. f. Sorte d' hôpital militaire qui suit une armée, ou un corps d' armée, pour en recueillir les malades et les blessés. L' ambulance peut être établie dans un bâtiment près du champ de bataille, ou sous une tente, ou même en pleine campagne, derrière les rangs de l' armée. Chariots d' ambulance. Aller à l' ambulance. Porter des blessés à l' ambulance. Chirurgien d' ambulance. Infirmier d' ambulance.

AMBULANCE

AMBULANCE en termes de Contributions indirectes et de domaines, signifie, L' emploi d' un commis qui est obligé d' aller de côté et d' autre. Il obtint une ambulance dans les domaines.

AMBULANT, ANTE. adj.

AMBULANT, ANTE. adj. qui vient du vieux mot Ambuler, signifiant, Aller, marcher, se promener. Il est opposé à Fixe, sédentaire. Hôpital ambulant, Hôpital qui suit l' armée. Commis ambulant, Celui qui est obligé par son emploi d' aller de côté et d' autre. Comédiens ambulants, Ceux qui vont de ville en ville jouer la comédie. Marchands ambulants, Ceux qui parcourent la ville en criant leur marchandise, ou qui vont de ville en ville, de village en village. On dit, dans un sens analogue, Musiciens ambulants, chanteurs ambulants, etc.

En Médec., Érésipèle ambulant, dartre ambulante, etc., Érésipèle, dartre, etc., qui abandonne une partie pour se porter sur une autre.

C' est un homme fort ambulant, qui mène une vie fort ambulante, C' est un homme qui est toujours par voie et par chemin.

AMBULATOIRE. adj. des deux genres

AMBULATOIRE. adj. des deux genres Il se disait autrefois D' une juridiction dont le siége n' était pas fixe, et qui se tenait tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre. Le parlement, à son origine, était ambulatoire.

Prov., La volonté de l' homme est ambulatoire, Elle est sujette à changer.

ÂME. s. f.

ÂME. s. f. Le principe de la vie dans tous les êtres vivants. Âme raisonnable, Celle qui est le principe de la vie, de la pensée et des mouvements volontaires, dans l' homme. Âme sensitive, Celle qui fait croître, mouvoir et sentir les animaux. Âme végétative, Celle qui fait croître les plantes.

Suivant les philosophes anciens, L' âme du monde, L' esprit universel qu' ils supposaient répandu dans toutes les parties de l' univers.

ÂME

ÂME se dit principalement de L' âme raisonnable, de l' âme de l' homme. L' âme est indivisible, spirituelle, immortelle. Les facultés de l' âme. Les puissances de l' âme. Les fonctions, les opérations de l' âme. Les passions, les mouvements de l' âme. Aimer Dieu de toute son âme.

J' en suis ému jusqu' à l' âme, jusqu' au fond de l' âme, J' en suis vivement ému, profondément touché. J' en ai l' âme navrée, J' en éprouve une peine sensible, une peine extrême.

ÂME

ÂME se dit souvent par rapport à nos bonnes ou mauvaises qualités morales. Âme noble, généreuse, élevée, héroïque. Une belle âme. Une grande âme. Une âme bien née. Âme faible. Âme basse. Âme lâche, intéressée. Âme de boue. Âme vénale. Âme mercenaire. Âme noire.

Fam., C' est une bonne âme, se dit D' une personne sans malice, d' un bon caractère.

ÂME

ÂME se dit aussi par rapport à la religion. Une âme régénérée par le baptême. Une âme rachetée par le sang de JÉSUS-CHRIST. Âme sanctifiée, illuminée par la grâce. C' est une sainte âme, une bonne âme. Les âmes dévotes. Les âmes chrétiennes. Nous avons une âme à sauver. Bénéfice à charge d' âmes, avec charge d' âmes.

Il se dit encore de L' âme considérée comme séparée du corps. Les âmes des trépassés. Dieu veuille avoir son âme. Devant Dieu soit son âme. Priez Dieu pour son âme, pour le repos de son âme. Son âme est devant Dieu. Les âmes qui sont en purgatoire. Les âmes bienheureuses. Les âmes damnées.

Fig. et fam., C' est son âme damnée, se dit D' un homme entièrement dévoué à un autre, et qui exécute aveuglément toutes ses volontés, quelque injustes ou odieuses qu' elles soient.

ÂME

ÂME se dit quelquefois de La pensée intime, et de La conscience. Je voudrais bien savoir ce qu' il a dans l' âme. Les yeux sont le miroir de l' âme. Il a l' âme bourrelée. Il sait bien dans son âme que... Il jure en son âme et conscience que la chose est ainsi.

Absol., Cet homme n' a point d' âme, est sans âme, Il n' a ni coeur ni sentiment. On dit aussi, Il a de l' âme, Il est facilement ému par ce qui est juste, généreux, digne d' intérêt.

ÂME

ÂME signifie, dans certains cas, Une personne, soit homme, femme, ou enfant. Il n' y avait âme vivante dans cette maison. Vous n' y trouverez pas une âme. Il y a cent mille âmes dans cette ville. C' est dans ce sens que les prédicateurs appellent quelquefois leurs auditeurs, Âmes chrétiennes.

ÂME

ÂME se dit quelquefois pour La vie. Il a rendu l' âme, Il est mort. Il a l' âme sur les lèvres, Il est près d' expirer. C' est dans ce sens qu' on dit familièrement, Parler à un avare de vous aider de son argent, c' est lui arracher l' âme.

Par forme de serment, d' affirmation, Sur mon âme, Sur ma vie, sur mon honneur.

ÂME

ÂME se dit figurément de Celui qui est le principal moteur, le principal agent d' une entreprise. Il est l' âme de l' entreprise. Il était l' âme du complot.

Il se dit aussi figurément d' Une chose qui est le principal fondement d' une autre, qui la maintient, qui la fait principalement subsister ou agir. La discipline militaire est l' âme d' une armée. La bonne foi est l' âme du commerce.

Fig., Donner de l' âme à un ouvrage, mettre de l' âme dans un ouvrage, Exprimer vivement ce qu' on y représente, y mettre beaucoup de feu, de sentiment: cela se dit soit en parlant Des orateurs et des poëtes, soit en parlant Des peintres, des sculpteurs et des musiciens.

Fig., La sculpture donne de l' âme au marbre, Elle anime, elle fait vivre en quelque sorte le marbre.

Fig., Il y a de l' âme, il n' y a point d' âme dans son chant, dans sa déclamation, Il chante, il déclame avec une chaleur, avec une sensibilité qui émeut, ou d' une manière froide et languissante. On dit de même, Il déclame, il chante, avec âme, sans âme. On dit aussi, Ce chanteur, cet acteur a de l' âme, n' a point d' âme.

Prov. et fig., C' est un corps sans âme, se dit D' une compagnie, d' un parti, d' une armée sans chef, ou dont le chef n' est pas capable de l' être.

Fig. et fam., Cette étoffe n' a que l' âme, Elle manque de corps, de consistance, de force.

ÂME

ÂME se dit encore, figurément, Des paroles qui servent à expliquer la figure représentée dans le corps d' une devise. La devise avait pour corps un arbre abattu, entouré d' un lierre, et pour âme ces paroles: Je meurs où je m' attache.

ÂME

ÂME s' emploie par extension, et par une sorte d' analogie, pour désigner Certaines choses physiques. Ainsi on dit:

L' âme d' une contre-basse, d' une basse, d' un violon, d' un alto, Le petit morceau de bois qu' on met dans le corps de l' instrument, sous le chevalet, pour soutenir la table.

L' âme d' une figure, d' une statue, L' espèce de massif, de noyau sur lequel on applique le stuc, le plâtre, etc., dont on forme une figure, une statue. Les statues d' or et d' ivoire des anciens Grecs avaient une âme ou noyau de cèdre, sur lequel s' appliquait par compartiments le revêtement de la sculpture. Il se dit également Du noyau sur lequel on coule une figure, une statue, et qu' on en retire après l' opération de la fonte. Voyez NOYAU.

Pop., L' âme d' un fagot, Le menu bois, les menues branches qui sont au milieu d' un fagot. Allumer le feu avec l' âme d' un fagot.

L' âme d' un canon, Le creux où l' on met la poudre et le boulet.

L' âme d' un soufflet, La soupape de cuir qui laisse entrer l' air dans un soufflet en se levant, et qui l' y retient en s' abaissant.

AMÉ, ÉE. adj.

AMÉ, ÉE. adj. Aimé. Vieux mot qui a été longtemps usité en style de Chancellerie, dans les lettres et dans les ordonnances du roi. Nos amés et féaux les gens tenant notre cour de parlement. Notre très-cher et très-amé frère. Notre amé et féal.

AMÉLIORATION. s. f.

AMÉLIORATION. s. f. Changement en mieux; progrès vers le bien; meilleur état. Ce bien est délabré, mais il est susceptible d' amélioration. Il y a une grande amélioration dans l' état de ce malade. Il s' opéra dans les moeurs une amélioration remarquable, sensible. De lentes améliorations.

Il se dit, particulièrement, de Ce qu' on fait dans un fonds de terre ou dans une maison pour les mettre en meilleur état et pour en augmenter le revenu. On est obligé de payer les améliorations à un possesseur de bonne foi que l' on dépossède. Il a fait une amélioration considérable dans sa terre. Améliorations utiles. Améliorations d' agrément.

En termes de Droit, Améliorations voluptuaires, Améliorations d' agrément.

AMÉLIORER. v. a.

AMÉLIORER. v. a. Rendre une chose meilleure. Le régime a fort amélioré sa santé. Ces travaux ont amélioré le sol. Cet événement a bien amélioré sa fortune, ses affaires. Il a recouvré des titres qui ont amélioré son droit.

Il se dit particulièrement en parlant Des réparations qu' on fait à un bâtiment, des augmentations qui se font à un héritage. Il a fort amélioré cette métairie, en faisant rétablir les bâtiments qui tombaient en ruine, et en faisant fumer les terres.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Sa santé s' améliore de jour en jour. Les moeurs se sont améliorées.

AMÉLIORÉ, ÉE. participe

AMÉLIORÉ, ÉE. participe

AMEN

AMEN (On prononce l' N.) T. emprunté de la langue hébraïque, qui signifie, Ainsi soit il, et qui termine la plupart des prières de l' Église. Il s' emploie, dans le langage familier, pour exprimer que L' on consent à une chose. Il dit amen à toutes les propositions qu' on lui fait. Il dit amen à tout.

Il s' emploie aussi, familièrement, pour signifier, La fin d' un discours, d' une proposition, d' un récit. Attendez jusqu' à amen. Il m' a tout conté depuis Pater jusqu' à amen.

AMÉNAGEMENT. s. m.

AMÉNAGEMENT. s. m. T. d' Eaux et Forêts. Action d' aménager, et Le résultat de cette action.

AMÉNAGER. v. a.

AMÉNAGER. v. a. T. d' Eaux et Forêts. Régler les coupes, le repeuplement et la réserve d' un bois, d' une forêt. Aménager un bois, une forêt.

Aménager un arbre, Le débiter en bois de charpente ou autrement.

AMÉNAGÉ, ÉE. participe

AMÉNAGÉ, ÉE. participe

AMENDABLE. adj. des deux genres

AMENDABLE. adj. des deux genres Qui est susceptible d' amélioration. Une terre, un sol amendable.

Il signifiait autrefois, en termes de Palais, Qui est sujet à l' amende.

AMENDE. s. f.

AMENDE. s. f. Peine pécuniaire imposée par la justice. Amende ordinaire. Amende arbitraire. L' amende de fol appel. Payer l' amende. Être condamné à l' amende, à de grosses, à de fortes amendes. Une faible, une légère amende. Une amende de cinquante francs, de cinq cents francs, de mille francs. Vous serez mis à l' amende. Receveur des amendes.

Prov., C' est la coutume de Lorris, les battus payent l' amende; ou simplement et plus ordinairement, Les battus payent l' amende, se dit en parlant D' un homme qui est condamné, tandis qu' il devait être dédommagé.

Amende honorable, Sorte de peine infamante qui était ordonnée par justice, et qui consistait à reconnaître publiquement son crime, et à en demander pardon. Faire amende honorable, la torche au poing et la corde au cou.

Fig. et fam., Faire amende honorable d' une chose, En demander pardon. Vous avez manqué aux égards qui lui sont dus, il faut que vous en fassiez amende honorable.

AMENDEMENT. s. m.

AMENDEMENT. s. m. Changement en mieux. Amendement dans les symptômes d' une maladie. Il n' y a point d' amendement à sa santé. On remarque dans sa conduite un grand amendement. L' amendement d' un sol, d' une terre.

Il se dit aussi, en Agriculture, de Tout ce qui contribue à rendre un terrain meilleur et plus fertile. Les amendements naturels sont l' air, l' eau, la lumière, la chaleur, etc. Les labours, les sarclages, le mélange des terres, les engrais, etc., sont des amendements artificiels.

Il se dit encore d' Une modification faite à un projet de loi, d' arrêté, pour changer quelqu' une de ses dispositions, ou seulement pour lui donner plus de clarté, plus de précision. Proposer, discuter, mettre aux voix, adopter, rejeter un amendement. On a fait à cette loi plusieurs amendements. La loi a passé sans amendement.

AMENDER. v. a.

AMENDER. v. a. Corriger, rendre meilleur. Les bons conseils et les bons exemples ont amendé ce jeune homme. Il faut qu' il amende son ouvrage. Cette place a bien amendé la position de votre frère. On amende les terres avec du fumier, de la marne; on les amende aussi par les labours, le sarclage, etc.

Amender un projet de loi, d' arrêté, Y faire des changements, des modifications.

AMENDER

AMENDER s' emploie aussi avec le pronom personnel. Il faut espérer qu' il s' amendera. Cette terre s' amendera à force de fumier.

Prov., Mal vit qui ne s' amende, C' est faire un mauvais usage de la vie que de ne point se corriger.

Prov. et fig., Cela n' amendera pas votre marché, Cela ne fera pas que vous en soyez quitte à meilleur compte, cela ne rendra pas votre condition meilleure.

AMENDER

AMENDER signifiait autrefois, en termes de Palais, Condamner à l' amende.

AMENDER

AMENDER est aussi verbe neutre, et signifie, Faire des progrès vers un meilleur état. Ce malade n' a point amendé depuis la saignée.

Il signifie aussi, Baisser de prix, devenir moins cher. Le blé est bien amendé. Cela fi amender le vin. Ce sens vieillit.

Prov., Jamais cheval ni méchant homme n' amenda pour aller à Rome, On ne se corrige pas de ses vices en voyageant.

AMENDÉ, ÉE. participe

AMENDÉ, ÉE. participe

AMENER. v. a.

AMENER. v. a. Mener, conduire en quel que endroit, ou vers quelqu' un. Il m' a amené ici. Si vous venez nous voir, amenez votre frère. Il a amené du secours, des troupes Amenez-le-moi. Il le fit amener devant lui. Je vous l' amènerai par le collet, par la main. Il lui amena son fils. Nous avons amené d' Angleterre plusieurs chevaux. Amenez-moi mon cheval, mon cabriolet. Ces boulangers nous amènent du pain. Ces charretiers nous amènent du vin, du bois, etc. Amener des marchandises par charroi, par bateau, à dos de mulet. Ces marchandises nous sont amenées par la Seine, par ce canal, etc.

Fam., Quel sujet, quel bon vent vous amène? Quel sujet vous fait venir ici? --- Par impatience, on dit D' une personne qu déplaît, Qui m' a amené cet homme, cet importun, cet ennuyeux personnage?

En Jurispr. crim., Mandat d' amener, Ordre de faire comparaître quelqu' un devant le juge.

Fig. et fam., Je l' ai amené où je voulais, Je l' ai fait condescendre à ce que je désirais.

Fig., Amener quelqu' un à une opinion, à un sentiment, etc., Parvenir à lui faire adopter une opinion, etc. Il me fut impossible de les amener à mon sentiment. Elle s' efforçait de l' amener à sa croyance. On dit de même: Amener quelqu' un à faire une chose Amener à composition.

AMENER

AMENER signifie aussi, Tirer à soi. La barque est poussée en avant lorsqu' on amène la rame à soi. Il amène à lui tout le tapis, toute la couverture. Il amène à lui tout le profit de l' affaire.

Il signifie, en termes de Marine, Abaisser, faire descendre. Amener les basses vergues. Amener les voiles.

Amener son pavillon, ou absolument Amener, Baisser son pavillon pour marque qu' on se rend à l' ennemi. Le vaisseau fut obligé d' amener son pavillon, fut obligé d' a mener. Crier à un bâtiment, Amène! amène ton pavillon!

AMENER

AMENER signifie encore figurément, Introduire, faire adopter. Ce sont les jeunes gens, les femmes qui amènent les modes. C' es lui qui a amené ce jeu. C' est ce médecin qu a amené l' usage de tel remède.

Amener un sujet de conversation, amener la conversation sur un sujet, Faire que la conversation tombe sur tel ou tel sujet.

En Littérature, Amener bien, amener mal un incident, une reconnaissance, un dénoûment, etc., Les préparer, les faire venir avec ou sans art, avec ou sans adresse.

En matière de discussion, Cette preuve est amenée de bien loin, Elle est bien recherchée, elle n' est guère naturelle. On dit quelquefois de même, Cette comparaison est amenée de bien loin, de trop loin.

AMENER

AMENER se dit aussi Des choses qui sont immédiatement suivies d' une autre, ou qui ont tel ou tel résultat, telle ou telle conséquence. Ce vent nous amènera de la pluie. Un malheur en amène un autre. Cela pourrait amener des querelles, une guerre, etc. Cet événement allait amener une réforme importante. La politesse des moeurs amène celle du langage.

Au Jeu de dés, Amener sonnez, beset, double-deux, etc., se dit Lorsque les deux dés, après avoir été jetés, présentent sonnez, beset, etc.

AMENÉ, ÉE. participe

AMENÉ, ÉE. participe En termes d' ancienne Jurispr. criminelle, Un amené sans scandale, Un ordre d' amener quelqu' un devant le juge, sans bruit, sans lui faire affront. Dans cette locution, Amené est pris substantivement.

AMÉNITÉ. s. f.

AMÉNITÉ. s. f. Agrément, ce qui fait qu' une chose est agréable. Il se dit particulièrement D' un lieu, d' une situation agréable, d' un air doux et agréablement tempéré. L' aménité d' un lieu. L' aménité de l' air.

Il s' emploie plus ordinairement au figuré, et signifie, Une douceur accompagnée de politesse et de grâce. Cet homme a de l' aménité, beaucoup d' aménité. Il n' a nulle aménité dans le caractère. L' aménité du caractère. Une grande aménité de moeurs. On dit dans un sens analogue, Un style plein d' aménité, l' aménité du style, etc.

AMENTACÉES. s. f. pl.

AMENTACÉES. s. f. pl. T. de Botan. Famille de plantes à sexes séparés, dont les fleurs mâles naissent autour d' un axe ou filet appelé Chaton, en latin Amentum. Le noisetier est de la famille des amentacées.

AMENUISER. v. a.

AMENUISER. v. a. Rendre plus menu, rendre moins épais. Amenuiser un bâton, une cheville, une planche.

AMENUISÉ, ÉE. participe

AMENUISÉ, ÉE. participe

AMER, ÈRE. adj.

AMER, ÈRE. adj. (L' R finale d' Amer se prononce.) Qui a une saveur rude et ordinairement désagréable, telle que celle de l' absinthe ou de l' aloès. Ce vin est amer, devient amer. Amer comme suie, comme de la suie, comme chicotin. Des herbes amères. Un suc amer. Cela est d' un goût amer. Presque tous les médicaments amers sont toniques.

Prov., Ce qui est amer à la bouche est doux au coeur.

Avoir la bouche amère, Sentir un goût amer à la bouche; et, Cela rend la bouche amère, Cela laisse un goût amer à la bouche.

AMER

AMER s' emploie figurément, et signifie, Triste, pénible, douloureux. Regrets amers. Souvenirs amers. Chagrins amers. D' amères infortunes. Perte, privation amère. Sacrifice amer. Il est bien amer à un père de voir ses enfants ne pas répondre à ses soins.

Douleur amère, Douleur vive et profonde; et, Larmes amères, Larmes que fait verser une profonde douleur.

AMER

AMER signifie aussi figurément, Aigre, dur, piquant, mordant, offensant. Plaintes amères. Reproches amers. Critique amère. Propos amer. Ris amer. Trait amer. Réprimande amère. Raillerie amère. Ironie amère.

Fam., Il est d' une bêtise amère, Il est extrêmement sot.

AMER

AMER s' emploie quelquefois substantivement. L' amer et le doux sont deux qualités contraires.

En Médec., Prendre des amers, Prendre des infusions ou des jus d' herbes amères.

AMER

AMER se dit encore, substantivement, Du fiel de quelques animaux, et principalement des poissons. Un amer de boeuf. Crever l' amer d' une carpe, d' un brochet.

AMÈREMENT. adv.

AMÈREMENT. adv. Avec amertume. Il ne se dit qu' au figuré. Se plaindre amèrement. Pleurer amèrement. On l' a critiqué amèrement. Il m' en a parlé fort amèrement.

AMERS. s. m. pl.

AMERS. s. m. pl. T. de Marine. Marques très-apparentes sur les côtes, telles que moulins, clochers, tours, etc., propres à guider les navigateurs qui sont à vue de terre, à leur indiquer l' entrée d' une rade, d' un port ou d' un fleuve. Prendre ses amers.

AMERTUME. s. f.

AMERTUME. s. f. La qualité, la saveur de ce qui est amer. L' amertume de l' aloès et de la coloquinte.

Il signifie figurément, Affliction, déplaisir, peine d' esprit. Avoir le coeur plein d' amertume. Je vous en parle dans l' amertume de mon coeur. On l' a abreuvé d' amertume. Cela servit à adoucir l' amertume de sa douleur. Les douceurs et les amertumes de la vie. Les plaisirs du monde sont toujours mêlés d' amertume.

Il se dit aussi de Ce qu' il y a de piquant, de mordant, d' offensant dans des écrits ou des discours. Il y a bien de l' amertume dans cette critique, dans cette défense. Ses propos sont pleins d' amertume. Il m' a parlé de lui avec amertume.

AMÉTHYSTE. s. f.

AMÉTHYSTE. s. f. Pierre précieuse, de couleur violette. Tailler une améthyste. Une améthyste bien mise en oeuvre.

AMEUBLEMENT. s. m.

AMEUBLEMENT. s. m. La quantité et l' assortiment des meubles nécessaires pour garnir une chambre, un cabinet, etc. Acheter un bel ameublement. Un riche ameublement. Un ameublement de velours. Un ameublement de damas.

AMEUBLIR. v. a.

AMEUBLIR. v. a. T. de Jurispr. Faire entrer dans la communauté conjugale tout ou partie des immeubles des époux, par une convention formelle, comme les meubles y entrent par l' effet de la loi. Ameublir un héritage, un domaine pour telle somme, jusqu' à concurrence de telle somme.

AMEUBLIR

AMEUBLIR se dit aussi en parlant Des terres qu' on rend plus meubles, plus légères. Cette terre est trop compacte, il faut l' ameublir.

AMEUBLI, IE. participe

AMEUBLI, IE. participe

AMEUBLISSEMENT. s. m.

AMEUBLISSEMENT. s. m. Action d' ameublir, et Ce qui est ameubli. En Jurisprudence: Le père, en mariant sa fille, n' a consenti à l' ameublissement que pour telle somme. L' ameublissement montait à tant. Ameublissement général, particulier. Ameublissement déterminé, indéterminé. Clause d' ameublissement. En Agriculture: Il en coûterait beaucoup pour l' ameublissement de ce terrain.

AMEUTER. v. a.

AMEUTER. v. a. Mettre des chiens en état de bien chasser ensemble. Il faut du temps pour ameuter des chiens qui n' ont pas accoutumé de chasser ensemble.

Il signifie figurément, Attrouper et animer plusieurs personnes pour les faire agir de concert. Il ameuta les oisifs du quartier. Quand il eut ameuté tous ses amis pour faire passer cette délibération.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Le peuple s' était ameuté sur la principale place de la ville. Ils s' ameutèrent contre lui.

AMEUTÉ, ÉE. participe

AMEUTÉ, ÉE. participe Des chiens qui ne sont pas encore ameutés. Des gens ameutés.

AMI, IE. s.

AMI, IE. s. Celui, celle avec qui on est lié d' une affection réciproque. Ami fidèle. Ami constant. Ami sincère. Ami solide. Ami cordial. Ami sûr. Ami éprouvé. Ami généreux. Ami intime. Vrai ami. Véritable ami. Ami chaud. C' est son bon ami, son meilleur ami. C' est l' ami du coeur. Il est son ami depuis longtemps. Il a été son ami dans tous les temps, de tout temps. Être ami dans la bonne et dans la mauvaise fortune. Être ami à toute épreuve. Être ami jusqu' à la mort. Avoir des amis. Se faire des amis. Acquérir des amis. Entretenir, ménager, cultiver, conserver ses amis. Se brouiller avec ses amis. Perdre ses amis. Servir ses amis. Employer ses amis. Traiter en ami. Parler en ami. Agir en ami. Cela n' est pas d' un ami, d' un bon ami. Cela est d' un mauvais ami, d' un faux ami. Il ne faut point de cérémonie entre amis. Tout est commun entre amis. Cela vaut tant entre deux amis. Deux femmes qui sont bonnes amies. Elle est fort son amie. C' est une de ses amies, une de ses bonnes amies. Il était autrefois de mes amis. Je serai toujours son ami, quoiqu' il ne soit pas le mien.

Prov., Les bons comptes font les bons amis, Quand on a des intérêts opposés, il faut s' entendre et se faire justice réciproquement, si l' on veut rester amis.

Ami lecteur. Formule qu' on employait jadis dans les préfaces, les avant-propos, etc., mais qui n' est usitée aujourd' hui que dans le style badin et familier.

Ami d' enfance, ami de collége, etc., Ami avec lequel on est lié depuis l' enfance, camarade de collége avec lequel on a contracté amitié, etc.

Ami de tout le monde, ami du genre humain, Celui qui paraît avoir de l' affection pour tout le monde, et qu' à cause de cela on soupçonne de n' en avoir véritablement pour personne.

Ami jusqu' aux autels, Ami à tout faire, excepté ce qui est contraire à la religion. Ami jusqu' à la bourse, Ami à rendre toutes sortes de services, excepté d' aider de son argent.

Ami de table, ami de bouteille, ami de débauche, Ami avec qui on n' a d' autre liaison que celle qui est fondée sur le plaisir de la table, de la débauche.

Ami de cour, Celui qui n' a que de fausses apparences d' amitié.

Prov., Ami au prêter, ennemi au rendre, Quand on redemande à quelqu' un l' argent qu' on lui a prêté, on s' en fait souvent un ennemi.

Prov. et fig., Ami à pendre et à dépendre, ou à vendre et à dépendre, Absolument dévoué. Dépendre, dans cette dernière locution, est mis pour Dépenser.

Bon ami, bonne amie, se disent quelquefois familièrement pour Amant, maîtresse. Elle a un bon ami Il va voir sa bonne amie.

AMI

AMI signifie aussi, Celui qui a beaucoup d' attachement pour une chose, qui en a le goût, la passion. Cet homme est ami de la vérité, de la raison, de la justice. Ami des sciences, des arts, des lettres. C' est un ami de la bouteille.

Ami de la faveur, ami de la fortune, Celui qui ne rend des soins, qui ne s' attache qu' aux personnes en faveur, ou dans l' opulence.

L' ami de la maison, Celui qui fréquente le plus souvent une famille, et qui vit dans l' intimité de ceux qui la composent.

AMI

AMI se dit encore Des personnes qui sont liées entre elles par quelque intérêt de parti, de coterie. Nous vous soutiendrons, moi et mes amis.

Il se dit également Des nations, des puissances, des maisons qui sont unies entre elles par des traités, par des alliances. Dans cette guerre, la France tira peu de secours de ses amis. Adjectivement: Peuples amis. Nations amies. Maisons amies. Etc.

AMI

AMI est souvent Un terme de familiarité dont on se sert en parlant À des personnes fort inférieures. Travaillez, mes amis, vous serez bien payés. Tiens, mon ami, mon bon ami, voilà pour ta peine. L' ami, feras-tu bien un message pour moi?

Il est aussi quelquefois Un terme de hauteur et de mépris. Mon petit ami, je veux que vous sachiez que...

AMI

AMI se dit en outre Des animaux qui ont de l' affection pour les hommes. Il y a des animaux qui sont amis de l' homme. Le chien est ami de l' homme.

Il se dit également De certaines choses qui paraissent avoir quelque sympathie les unes avec les autres. L' ormeau est ami de la vigne.

Des couleurs amies, Des couleurs qui s' accordent bien ensemble, dont l' union produit un agréable effet.

AMI

AMI se dit pareillement De certaines liqueurs, de certaines odeurs, de certaines couleurs qui confortent, qui réjouissent. Le vin est ami du coeur. Il y a des odeurs qui sont amies du cerveau. Il y a des couleurs qui sont amies des yeux. Le vert est ami de l' oeil.

AMI

AMI signifie quelquefois, Propice, favorable: cette acception n' est guère usitée qu' en poésie. Les destins amis. La fortune amie. Il se prend aussi pour Bienveillant, obligeant. Il m' a montré un visage ami. Vous me parliez autrefois un langage ami. Dans ces phrases, il est employé adjectivement.

AMIE substantif féminin

AMIE substantif féminin s' est dit autrefois pour signifier, Une maîtresse, une personne avec qui on est en commerce de galanterie. Cette signification s' est conservée dans les généalogies, où, en parlant de bâtardise, on dit, Un tel eut d' une telle son amie; et dans quelques phrases proverbiales, comme, Jamais honteux n' eut belle amie, En amour il faut être entreprenant. On disait figurément d' après l' ancienne Chevalerie, Nous verrons qui aura belle amie, Nous verrons à qui la fortune sera favorable.

M' AMIE

M' AMIE abréviation de Mon amie, est Un terme dont quelques maris se servent en parlant à leurs femmes, et dont on se sert aussi quelquefois en parlant à des femmes d' une condition fort inférieure.

MIE

MIE abréviation d' Amie, souvent employée dans le vieux langage pour Maîtresse. J' aime mieux ma mie. Sa douce mie. Les enfants donnent quelquefois ce nom à leur gouvernante. Aimez-vous bien votre mie? Ils disent plus ordinairement, Ma bonne.

AMIABLE. adj. des deux genres

AMIABLE. adj. des deux genres Doux, gracieux. Accueil amiable. Paroles amiables.

Amiable compositeur, Celui qui est chargé d' accommoder un différend, un procès, par les voies de la douceur et de la conciliation, sans être tenu de prendre la loi pour base de sa décision.

À L' AMIABLE. loc. adv.

À L' AMIABLE. loc. adv. Par voie de douceur et de conciliation, sans procès. Nous en conviendrons à l' amiable. Traiter les choses à l' amiable. Vider un différend à l' amiable.

Vente à l' amiable, Vente faite de gré à gré; à la différence des Ventes faites par autorité de justice ou par la voie des enchères.

AMIABLEMENT. adv.

AMIABLEMENT. adv. D' une manière amiable. Il lui a parlé fort amiablement. Terminer une affaire amiablement.

AMIANTE. s. m.

AMIANTE. s. m. Espèce de pierre filamenteuse dont on fait de la toile et des mèches incombustibles. Les anciens brûlaient les corps dans de la toile d' amiante.

AMICAL, ALE. adj.

AMICAL, ALE. adj. Qui part de l' amitié, qui annonce l' amitié. Conseil amical. Exhortation amicale. Paroles amicales. Ton amical. Air amical. Des offres amicales. Il n' est point d' usage au pluriel masculin.

AMICALEMENT. adv.

AMICALEMENT. adv. D' une manière amicale. Il l' a traité amicalement. Ils vivent ensemble fort amicalement. Causer amicalement.

AMICT. s. m.

AMICT. s. m. (Le C ni le T ne se prononcent. ) Sorte de linge bénit, que le prêtre catholique met sur sa tête, ou sur ses épaules, quand il s' habille pour dire la messe. C' est par l' amict que le prêtre commence à s' habiller pour dire la messe.

AMIDON. s. m.

AMIDON. s. m. Espèce de fécule qu' on retire particulièrement du blé, et qu' on fait sécher, pour l' employer à différents usages. Une livre d' amidon. L' amidon le plus fin est la poudre à poudrer. On délaye l' amidon pour faire de l' empois.

AMIDONNIER. s. m.

AMIDONNIER. s. m. Faiseur et marchand d' amidon.

AMIGDALE. s. f.

AMIGDALE. s. f. Voyez AMYGDALE.

A-MI-LA

A-MI-LA Terme de Musique, par lequel on désigne La note la. Le ton d' a-mi-la. Cet air est en a-mi-la. Prendre l' a-mi-la de l' Opéra, d' un concert, etc. Il a vieilli.

AMINCIR. v. a.

AMINCIR. v. a. Rendre plus mince. Amincir une pièce de bois. Les corsets amincissent la taille.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Cette lame s' est amincie en passant au laminoir.

AMINCI, IE. participe

AMINCI, IE. participe

AMINCISSEMENT. s. m.

AMINCISSEMENT. s. m. Action d' amincir; État de ce qui est aminci.

AMIRAL. s. m.

AMIRAL. s. m. Chef suprême des forces navales d' un État. Grand amiral, amiral de France. La charge d' amiral de France était une des grandes charges de la couronne. Amiral d' Angleterre. Le titre d' Amiral, dans le sens dont il s' agit, n' existe plus en France.

Il s' est dit aussi de L' officier qui commandait une armée navale, une, escadre, une flotte, quoiqu' il n' eût point la charge d' amiral. Il était amiral de cette flotte.

AMIRAL

AMIRAL est aujourd' hui Le titre du grade le plus élevé dans la marine militaire. L' amiral un tel. Il fut fait amiral. Nommer des amiraux. Voyez VICE-AMIRAL et CONTRE-AMIRAL.

Le vaisseau amiral, ou simplement, L' amiral, Le vaisseau monté par un amiral, ou le principal vaisseau d' une escadre, d' une flotte. Il a servi toute la campagne sur l' amiral. C' est aussi, dans les ports militaires, la dénomination Du vaisseau disposé pour servir de corps de garde principal, et sur lequel ont lieu les revues des officiers entretenus par l' État, les exécutions des conseils de guerre, etc. L' amiral a tiré le coup de canon de retraite.

AMIRAL

AMIRAL en Histoire naturelle, est le nom d' Un joli coquillage univalve qui se trouve sur les côtes de la mer des Indes.

AMIRAUTÉ. s. f.

AMIRAUTÉ. s. f. État et office d' amiral, de grand amiral. L' amirauté de France. Les droits de l' amirauté.

Il se disait aussi de La juridiction, du tribunal qui connaissait de toutes les affaires contentieuses relatives à la marine et à la navigation. Le siége de l' amirauté. Lieutenant de l' amirauté. Faire juger une prise par l' amirauté.

AMIRAUTÉ

AMIRAUTÉ en Angleterre, en Hollande, en Russie, en Amérique, etc., désigne proprement L' administration supérieure de la marine. L' amirauté anglaise, russe, etc. Lord de l' amirauté. Les bureaux de l' amirauté. Il y a de même, en France, un Conseil d' amirauté, présidé par le ministre de la marine.

AMITIÉ. s. f.

AMITIÉ. s. f. Affection que l' on a pour quelqu' un, et qui d' ordinaire est mutuelle. Ancienne amitié. Étroite amitié. Ferme, constante amitié. Grande amitié. Bonne amitié. Amitié réciproque. Amitié sainte, sacrée, inviolable, véritable, tendre, sincère, cordiale. Amitié apparente. Amitié feinte, simulée, trompeuse, fausse, intéressée. Amitié banale. Les noeuds, les liens de l' amitié. Les lois, les devoirs, les engagements de l' amitié. Les plaisirs, les douceurs, les tendresses de l' amitié. Les sentiments de l' amitié. Contracter amitié. Faire amitié avec quelqu' un. Entretenir l' amitié. Renoncer à l' amitié. Manquer à l' amitié. Rompre l' amitié. Renouer amitié. Répondre à l' amitié. Promettre, jurer amitié. Lier amitié. Cultiver l' amitié. Vivre en amitié. Ils sont en grande amitié. Ils vivent dans une grande amitié. Faire quelque chose par amitié, par bonne amitié, par pure amitié. Demander à quelqu' un son amitié. Recevoir quelqu' un dans son amitié. Prendre en amitié. Il n' y a guère de véritable amitié qu' entre égaux. L' amitié qui nous lie, qui nous unit. J' ai toujours eu de l' amitié pour lui, et il n' en a jamais eu pour moi. Le prince l' honore de son amitié. Il y a peu d' amitiés qui puissent résister à cette épreuve. On dit de même, Il y a paix et amitié entre ces deux nations, entre ces deux puissances, etc.

Il signifie quelquefois, dans le langage familier, Bon office, plaisir. Faites-moi l' amitié de parler de mon affaire à mes juges. Faites-moi l' amitié d' aller jusque-là, de venir chez moi. Faites-moi cette amitié.

Prov., Les petits présents entretiennent l' amitié.

AMITIÉ

AMITIÉ se dit aussi de L' affection que certains animaux ont pour les hommes. Ce chien a de l' amitié pour son maître.

Il se dit quelquefois figurément, en parlant De certaines choses qui sympathisent. Il y a de l' amitié entre le fer et l' aimant.

AMITIÉS

AMITIÉS au pluriel, signifie ordinairement, Caresses, ou paroles obligeantes, qui marquent de l' affection. Il m' a fait des amitiés. Il m' a fait mille amitiés. Faites-lui mes amitiés. On dit quelquefois avec le singulier, dans la même acception, Faire amitié à quelqu' un. Il m' a fait amitié en cette occasion.

AMMAN. s. m.

AMMAN. s. m. Titre de dignité qu' on donne, en Suisse, aux chefs de quelques cantons.

AMMEISTRE. s. m.

AMMEISTRE. s. m. Titre qu' on donne aux échevins de plusieurs villes d' Allemagne.

AMMI. s. m.

AMMI. s. m. T. de Botan. Genre de plantes ombellifères, dont quelques espèces ont des semences d' une odeur aromatique, qu' on emploie en médecine.

AMMON

AMMON Voyez AMMONITE.

AMMONIAC, AQUE. adj.

AMMONIAC, AQUE. adj. T. de Chimie. On ne l' emploie que dans les locutions suivantes:

Sel ammoniac, Sel produit par la combinaison de l' acide du sel marin avec l' alcali volatil.

Gaz ammoniac, Alcali volatil à l' état de gaz.

Gomme ammoniaque, Gomme-résine d' une odeur fétide, produite par une plante qui croît en Afrique. Emplâtre de gomme ammoniaque.

AMMONIACAL, ALE. adj.

AMMONIACAL, ALE. adj. T. de Chimie. Qui a rapport à l' ammoniaque, qui en contient, qui en a l' odeur ou les propriétés. Sel ammoniacal. Savon ammoniacal. Odeur ammoniacale. Vapeur ammoniacale.

AMMONIAQUE. s. f.

AMMONIAQUE. s. f. Nom chimique de l' alcali volatil. Sulfate d' ammoniaque. Quelques-uns le font masculin. Cet ammoniaque est très-fort.

AMMONITE. s. f.

AMMONITE. s. f. T. d' Hist. nat. Genre de coquilles fossiles qui ressemblent à des cornes de bélier; ce qui les a fait nommer aussi Cornes d' Ammon. On trouve beaucoup d' ammonites dans les terrains calcaires et schisteux.

AMNIOS. s. m.

AMNIOS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat. Une des enveloppes du foetus. Les caux de l' amnios.

AMNISTIE. s. f.

AMNISTIE. s. f. Pardon que le souverain accorde, principalement pour crime de rébellion et de désertion. Le roi accorda une amnistie générale. Acte, loi d' amnistie. On publia l' amnistie. Accepter l' amnistie. Il fut compris dans l' amnistie. Ceux qui furent exceptés de l' amnistie.

AMNISTIER. v. a.

AMNISTIER. v. a. Comprendre dans l' amnistie. Il fut amnistié.

AMNISTIÉ, ÉE. participe

AMNISTIÉ, ÉE. participe On l' emploie quelquefois substantivement. Les amnistiés rentrèrent dans le pays.

AMODIATEUR. s. m.

AMODIATEUR. s. m. Qui prend une terre à ferme. Il n' est guère usité que dans quelques provinces. Il s' est rendu amodiateur de telle terre.

AMODIATION. s. f.

AMODIATION. s. f. Bail à ferme d' une terre, en denrées ou en argent. Faire l' amodiation d' une terre.

AMODIER. v. a.

AMODIER. v. a. Affermer une terre en denrées ou en argent. Amodier sa terre à tant de blé, à tant d' argent.

AMODIÉ, ÉE. participe

AMODIÉ, ÉE. participe

AMOINDRIR. v. a.

AMOINDRIR. v. a. Diminuer, rendre moindre. Cela amoindrira votre revenu. Cela a beaucoup amoindri ses forces.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir moindre. Son revenu en amoindrira considérablement.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Son revenu s' amoindrit tous les jours.

AMOINDRI, IE. participe

AMOINDRI, IE. participe Son revenu est amoindri.

AMOINDRISSEMENT. s. m.

AMOINDRISSEMENT. s. m. Diminution. L' amoindrissement de sa fortune. L' amoindrissement de sa puissance, de ses moyens.

AMOLLIR. v. a.

AMOLLIR. v. a. Rendre mou et maniable. La chaleur amollit la cire. Mettre du cuir dans l' eau pour l' amollir.

Il signifie figurément, Rendre mou et efféminé. La volupté amollit le courage. La retraite fortifie la vertu, la vie dissipée l' amollit.

AMOLLIR

AMOLLIR s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Devenir mou. La terre commence à s' amollir.

Il signifie au figuré, S' affaiblir, devenir efféminé. Son courage s' amollit. Il s' est amolli dans les voluptés.

AMOLLI, IE. participe

AMOLLI, IE. participe De la cire amollie. Un peuple amolli.

AMOLLISSEMENT. s. m.

AMOLLISSEMENT. s. m. Action d' amollir. L' amollissement de la cire.

Il se dit aussi figurément. L' amollissement du courage.

AMOME. s. m.

AMOME. s. m. T. de Botan. Genre de plantes presque toutes originaires des contrées chaudes de l' Asie, à peu près semblables à nos roseaux, et douées en général d' une saveur piquante et aromatique. Le gingembre est une espèce d' amome.

AMONCELLEMENT. s. m.

AMONCELLEMENT. s. m. Action d' amonceler, ou Le résultat de cette action. L' amoncellement des terres, des sables. L' amoncellement des capitaux dans les mêmes mains est nuisible à la prospérité publique.

AMONCELER. v. a.

AMONCELER. v. a. (J' amoncelle. J' amoncelais. J' amoncellerai.) Entasser, mettre plusieurs choses en un monceau. Amonceler des gerbes. Le vent amoncelle les sables. Amonceler plusieurs choses les unes sur les autres. Amonceler des écus.

Il s' emploie quelquefois figurément, au sens moral. Je pourrais amonceler les preuves, je me borne à celle-ci. Il amoncelle les citations sans nécessité.

Il s' emploie, au propre et au figuré, avec le pronom personnel. Les livres s' amoncellent chez moi. Les nuages s' amoncellent. Les preuves s' amoncellent contre lui.

AMONCELÉ, ÉE. participe

AMONCELÉ, ÉE. participe Des sables amoncelés.

AMONT. adv.

AMONT. adv. Terme usité parmi les gens de rivière, pour signifier, Le côté d' où vient la rivière. Il est l' opposé d' Aval, et s' emploie surtout avec la préposition De. Le pays d' amont. Ces bateaux, ces marchandises viennent d' amont, du pays d' amont. Le vent est d' amont, vient d' amont. On dit aussi, En amont de la ville, du pont, etc., pour désigner Le côté de la rivière, du fleuve, qui est au-dessus de la ville, du pont, etc., dont on parle. Voyez AVAL.

Vent d' amont, se dit, sur les côtes, de Tout vent qui souffle de l' un des points compris entre le nord-est et le sud-est, passant par l' est, surtout quand la terre est au levant.

AMORCE. s. f.

AMORCE. s. f. Appât pour prendre des poissons, des oiseaux, etc. Prendre des poissons avec de l' amorce. Mettre, attacher l' amorce à l' hameçon. De l' amorce pour prendre des oiseaux.

Il se dit, figurément, de Tout ce qui attire la volonté en flattant les sens ou l' esprit. Les amorces de la volupté. Douce amorce. Dangereuse amorce. Trompeuse amorce. Il n' y a point de plus grande amorce pour les âmes basses que l' intérêt. La gloire a de puissantes amorces pour les grandes âmes. Ne vous laissez pas prendre à cette amorce.

AMORCE

AMORCE se dit aussi de La poudre à canon, du pulvérin qu' on met dans le bassinet d' un fusil, d' un pistolet, ou sur la lumière d' une bouche à feu, ou à des fusées, à des pétards, etc., pour y faire prendre feu. L' amorce est bien sèche. L' amorce est mouillée. L' amorce ne prend pas. L' amorce seule a brûlé. Corne d' amorce.

Il se dit pareillement Du grain de poudre fulminante qui sert à faire partir une arme à piston, ou même une pièce d' artillerie, en détonant par la percussion.

Ils ont pris la ville sans brûler une amorce, Sans tirer un seul coup de fusil.

AMORCER. v. a.

AMORCER. v. a. Garnir d' amorce, mettre l' amorce. Amorcer un pistolet, un fusil, un canon, une fusée. Amorcer un hameçon, Y mettre un ver, ou un autre appât, pour attirer le poisson.

Il signifie aussi, Attirer avec de l' amorce. Amorcer des poissons, des oiseaux.

Il signifie encore, figurément, Attirer par des choses qui flattent l' esprit ou les sens. Se laisser amorcer au gain. Être amorcé par le gain. C' est une femme adroite et dangereuse, qui sait les moyens d' amorcer les gens. Se laisser amorcer par une apparence de gloire.

AMORCÉ, ÉE. participe

AMORCÉ, ÉE. participe

AMORÇOIR. s. m.

AMORÇOIR. s. m. T. d' Arts mécaniques. Outil dont l' artisan qui travaille en bois se sert pour commencer les trous qu' il achève ensuite avec des outils plus gros. On dit plus communément, Ébauchoir.

AMORTIR. v. a.

AMORTIR. v. a. Rendre moins ardent, moins âcre, moins violent. Ce feu est trop ardent, il faut y jeter de l' eau pour l' amortir. Amortir le feu, la chaleur d' un érésipèle par des lotions émollientes.

Il signifie aussi, Faire perdre de la force à un coup, en affaiblir l' effet. Son chapeau amortit le coup de sabre. Il reçut un coup de pistolet de fort près, mais son buffle amortit un peu le coup. Il est tombé sur un matelas qui a heureusement amorti sa chute.

Il se dit quelquefois en parlant Des herbes, et signifie, Leur faire perdre de leur force, de leur âcreté, de leur amertume. Dans cette acception, il s' emploie plus ordinairement comme neutre. Faire amortir des herbes dans de l' eau bouillante. Faire amortir du cerfeuil sur une pelle rouge.

Il se dit également en parlant Des couleurs, et signifie, En affaiblir la vivacité, l' éclat, par des couleurs sombres, ou autrement. Ces couleurs sont un peu trop vives et trop dures, il faut les amortir par des nuances plus douces. Amortir l' éclat trop vif des couleurs. Le temps amortit les couleurs, et rend la peinture plus harmonieuse. On dit dans un sens analogue, Amortir le son, les sons.

Il se dit figurément en parlant Des passions, et signifie, Les rendre moins vives, moins ardentes. Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse. Le temps amortit le feu de la jeunesse. Amortir les passions. Cette découverte amortit son amour.

Il s' emploie avec le pronom personnel, tant au propre qu' au figuré. Le coup s' est amorti contre la buffleterie. Le feu de cette plaie s' amortit. Ces couleurs se sont amorties avec le temps. Son amour commence à s' amortir.

AMORTIR

AMORTIR se dit en matière de rentes, de pensions, de redevances de tout genre, et signifie, Les éteindre, les faire cesser, en remboursant le capital, en désintéressant le créancier. Amortir une dette, une rente, une pension. Amortir une redevance.

AMORTI, IE. participe

AMORTI, IE. participe

AMORTISSABLE. adj. des deux genres

AMORTISSABLE. adj. des deux genres Qui peut être amorti. Il ne se dit guère que Des rentes. Cette rente n' est pas amortissable.

AMORTISSEMENT. s. m.

AMORTISSEMENT. s. m. T. de Finance. Le rachat, l' extinction d' une pension, d' une rente, d' une redevance. Faire l' amortissement d' une rente, d' une pension. L' amortissement de la dette publique.

Fonds d' amortissement, Somme destinée à l' extinction d' une rente.

Caisse d' amortissement, Caisse établie pour l' amortissement graduel de la dette publique.

AMORTISSEMENT

AMORTISSEMENT s' est dit aussi en parlant D' un domaine, d' une terre, d' un héritage qui tombait en mainmorte; et il signifiait, La faculté donnée par le roi pour faire que des gens de mainmorte pussent devenir propriétaires, à charge de ne pouvoir vendre le fonds amorti. Ces religieux ont payé tant pour l' amortissement de telle terre. Ils ont payé les droits d' amortissement.

AMORTISSEMENT

AMORTISSEMENT en termes d' Architecture, signifie, Ce qui termine, ce qui finit et surmonte le comble d' un bâtiment. On a mis pour amortissement à ce pavillon un vase de fleurs. Mettre des figures, des vases, des trophées au-dessus d' une corniche pour servir d' amortissement. Mettre un vase, mettre une figure en amortissement.

Il se dit, par extension, de Tous les ornements qui terminent des ouvrages d' architecture. On nomme encore Amortissements, Les cavets renversés qui couvrent les corniches des croisées et des portes extérieures, pour les garantir de la pluie.

AMOUR. s. m.

AMOUR. s. m. Sentiment par lequel le coeur se porte vers ce qui lui paraît aimable, et en fait l' objet de ses affections, de ses désirs. Amour extrême. Amour ardent. Amour violent. Amour honnête. Amour légitime. Amour naissant. Amour divin. Amour céleste. Amour terrestre. Amour charnel. Amour désordonné. Amour sensuel. Amour conjugal. Amour paternel. Amour filial. Amour réciproque. Amour mutuel.

Il se joint souvent à un autre mot par la préposition De. Alors le complément indique:

1 De quelle nature est l' amour dont on parle. Amour de bienveillance, amour de charité, amour de concupiscence, amour d' intérêt, Amour qui procède d' un sentiment de bienveillance, de charité, d' intérêt, etc.

2 L' objet vers lequel l' amour se porte. L' amour de Dieu, l' amour du prochain, l' amour des créatures, l' amour de la liberté, de la patrie, de la gloire, de la vertu, l' amour des richesses, des plaisirs, l' amour des femmes, L' amour qu' on a pour Dieu, pour le prochain, pour les créatures, etc.

3 Le sujet dans lequel l' amour réside. L' amour des pères, l' amour des mères, l' amour des peuples, etc., L' amour qu' ont les pères et les mères, l' amour qu' ont les peuples, etc.

Dans le sens absolu et philosophique, Amour-propre, ou Amour de soi, Le sentiment légitime et nécessaire qui attache chaque homme à son existence et lui fait rechercher son bien-être. L' amour-propre bien entendu est le fondement de plusieurs de nos vertus, est le mobile de beaucoup de bonnes actions. L' amour de soi a été donné à chacun pour veiller à sa conservation. L' amour de soi devient vicieux par l' excès, et alors il s' appelle égoïsme.

Dans le sens le plus ordinaire, Amour-propre, signifie, Le trop grand attachement d' un homme à ce qui lui est personnel, l' opinion trop avantageuse qu' il a de lui-même. L' amour-propre est le mobile de toutes ses actions. Cet homme a bien de l' amour-propre. Il est pétri d' amour-propre. Il n' agit ainsi que par amour-propre. Il y a bien de l' amour-propre dans cette prétention, dans ce langage, dans cette réponse.

Prov., Tout par amour, et rien par force, On réussit mieux par la douceur que par les moyens rigoureux et violents.

Pour l' amour de Dieu, Dans la seule vue de plaire à Dieu. Faire quelque chose pour l' amour de Dieu. Cette locution signifie quelquefois, dans le discours familier, Sans aucun intérêt. On lui a donné cela pour l' amour de Dieu. C' est aussi une locution familière aux mendiants, qui demandent qu' on leur fasse l' aumône pour l' amour de Dieu. On dit quelquefois ironiquement, Comme pour l' amour de Dieu, pour exprimer qu' Une chose est faite ou donnée à contre-coeur, ou qu' un don est fait avec lésinerie. On lui en a donné comme pour l' amour de Dieu.

Pour l' amour de quelqu' un, Par la considération, par l' estime, par l' affection qu' on a pour quelqu' un. C' est une chose que je vous prie de faire pour l' amour de moi. Je voudrais pour l' amour de vous que cela me fût possible.

AMOUR

AMOUR se dit particulièrement de La passion d' un sexe pour l' autre; et, en ce sens, il s' emploie presque toujours absolument. Avoir de l' amour. Donner de l' amour. Inspirer de l' amour. Être transporté d' amour Brûler, languir, mourir d' amour. Il n' a plu d' amour pour elle. Il lui parlait d' amour. Il s' est marié par amour.

Faire l' amour, Se livrer à la galanterie. Il passe sa vie à faire l' amour. Il fait l' amour à toutes les femmes.

Filer le parfait amour, Avoir un amour respectueux et timide; s' aimer longtemps et constamment avec une chaste réserve.

Prov. et fig., C' est un vrai remède d' amour, se dit D' une femme très-laide.

Être en amour, se dit Des femelles des animaux, et signifie, Être en chaleur. Une chatte qui est en amour. Quand les biches sont en amour. Quand les oiseaux sont en amour. Au printemps, toute la terre est en amour.

Fig., en termes de Laboureur, de Jardinier, La terre est en amour, Elle est dans un état de fermentation propre à la végétation. On dit aussi, Cette terre n' a point d' amour, est sans amour.

Dans le langage des Arts, Cet ouvrage est fait avec amour, L' artiste s' est complu à le faire, il l' a fait avec plaisir, il l' a fini avec soin.

AMOUR

AMOUR quand il signifie, La passion d' un sexe pour l' autre, est quelquefois féminin au singulier en poésie, et presque toujours féminin au pluriel, même en prose. De nouvelles amours. D' ardentes amours. De folles amours. Les premières amours. C' est l' objet de ses amours. Favoriser, traverser, troubler deux personnes dans leurs amours.

Prov., Froides mains, chaudes amours, La fraîcheur des mains annonce d' ordinaire un tempérament ardent.

AMOUR

AMOUR se dit quelquefois de L' objet qu' on aime avec passion. Ce prince est l' amour des peuples. Titus était l' amour de l' univers. Mon cher pays, mon premier amour.

Mon amour. Terme dont les maris ou les amants se servent quelquefois en parlant à leurs femmes ou à leurs maîtresses. On disait de même anciennement, M' amour.

AMOUR

AMOUR se dit pareillement au pluriel, pour signifier, La personne que l' on aime passionnément. Être avec ses amours. Quitter ses amours.

Prov., Il n' y a point de belles prisons ni de laides amours.

AMOUR

AMOUR se dit encore, au pluriel, Des choses qu' on aime passionnément. Les tableaux, les médailles, les livres, sont ses amours.

AMOUR

AMOUR est aussi Le nom de la divinité fabuleuse à qui les anciens païens attribuaient le pouvoir de faire aimer. On peint ordinairement l' Amour avec un bandeau, un arc et des flèches. La mère de l' Amour. Le bandeau de l' Amour. Les traits de l' Amour. Le flambeau de l' Amour. Les ailes de l' Amour. Sur les marbres antiques, l' Amour est souvent représenté adolescent. Psyché et l' Amour. Il est beau comme l' Amour. Les anciens ont donné plusieurs frères à l' Amour; et c' est dans cette acception qu' on dit: Les Jeux, les Ris et les Amours. Peindre, sculpter des Amours, de petits Amours. Vénus est la mère des Amours. Etc.

Fig. et fam., C' est un Amour, se dit D' une jeune fille ou d' une jeune femme très-jolie, d' un enfant très-joli. Il se dit aussi D' une chose que l' on veut extrêmement louer.

AMOURACHER. v. a.

AMOURACHER. v. a. Engager dans de folles amours. Je ne sais qui a pu l' amouracher de cette sotte.

Il s' emploie le plus souvent avec le pronom personnel, et signifie, Prendre une passion folle. Il est sujet à s' amouracher. Il s' est amouraché des sciences occultes. Dans l' un et l' autre sens, il est familier.

AMOURACHÉ, ÉE. participe

AMOURACHÉ, ÉE. participe

AMOURETTE. s. f.

AMOURETTE. s. f. Diminutif. Amour de pur amusement, sans véritable passion. C' est un homme qui a toujours quelque amourette. Ses amourettes lui font tort dans le monde. Il est familier.

Se marier par amourette, Se marier par amour: ordinairement cela ne se dit qu' en parlant D' un mariage inégal, et qui n' est pas approuvé.

AMOURETTES

AMOURETTES au pluriel, signifie aussi, La moelle qui se trouve dans les reins du veau ou du mouton, quand elle est cuite, et qu' elle peut être détachée des os. On lui servit les amourettes.

AMOUREUSEMENT. adv.

AMOUREUSEMENT. adv. Avec amour. Soupirer amoureusement. Regarder amoureusement.

Il se dit, dans les Beaux-arts, De ce qui est exécuté avec affection, avec grâce. Cet air veut être joué amoureusement. Ce petit tableau est amoureusement peint.

AMOUREUX, EUSE. adj.

AMOUREUX, EUSE. adj. Qui aime par amour. Être amoureux, éperdument amoureux, passionnément amoureux. Devenir amoureux. Il est amoureux de cette femme, et elle est amoureuse de lui.

Il signifie aussi, Enclin à l' amour. Être d' un tempérament amoureux, de complexion amoureuse.

Prov., Il est amoureux des onze mille vierges, il serait amoureux d' une chèvre coiffée, se dit D' un homme qui s' éprend de toutes les femmes qu' il voit.

AMOUREUX

AMOUREUX signifie aussi, Qui exprime, qui marque de l' amour, qui est plein de sentiments d' amour, ou qui tend, qui est propre à inspirer de l' amour. Soupirs amoureux. Regards amoureux. Transports amoureux. Lettres amoureuses. Style amoureux.

AMOUREUX

AMOUREUX signifie encore, Qui a une grande passion pour quelque chose. Être amoureux de la gloire, de la liberté. Il est amoureux de la peinture. Il est amoureux de tableaux. Il est amoureux de ses ouvrages, de ses pensées, de ses sentiments, de ses opinions, Il en est entêté.

En termes de Peinture, Pinceau amoureux, Pinceau dont la touche est moelleuse, douce, légère et délicate.

AMOUREUX

AMOUREUX est aussi substantif, et alors il signifie, Amant. Un amoureux transi. L' amoureux des onze mille vierges. Pop., Cette fille a un amoureux.

Au Théâtre, Jouer les rôles d' amoureux, jouer les amoureux, Jouer les rôles d' amants, dans la comédie. On dit dans ce sens: L' emploi des amoureux; et de même, en parlant Des actrices: Jouer les amoureuses. La première, la seconde amoureuse.

AMOVIBILITÉ. s. f.

AMOVIBILITÉ. s. f. Qualité de ce qui est amovible. L' amovibilité des membres du conseil d' État. L' amovibilité de cette place en diminue bien le prix.

AMOVIBLE. adj. des deux genres

AMOVIBLE. adj. des deux genres Qui peut être placé ou déplacé à volonté. Il ne faut pas que les juges soient amovibles. Dans les cours de justice, les gens du roi sont seuls amovibles. On dit aussi, Emploi amovible, place amovible.

AMPHIBIE. adj. des deux genres

AMPHIBIE. adj. des deux genres Qui vit sur la terre et dans l' eau. Les veaux marins, les loutres, les castors, les crocodiles, les rats d' eau, etc., sont des animaux amphibies.

Il se dit aussi De certaines plantes qui peuvent croître également dans l' eau et hors de l' eau.

Il s' emploie substantivement en parlant Des animaux. C' est un amphibie. Les amphibies.

Fig. et fam., C' est un amphibie, se dit D' un homme qui exerce deux professions disparates; et quelquefois D' un homme qui, par intérêt personnel, ménage deux partis opposés, adopte alternativement deux opinions contraires.

AMPHIBOLOGIE. s. f.

AMPHIBOLOGIE. s. f. Double sens; vice du discours qui le rend ambigu, qui peut le faire interpréter en deux sens différents et même contraires. Il y avait souvent de l' amphibologie dans les oracles. Cet homme ne parle que par amphibologie. Il y a dans cette phrase une amphibologie.

AMPHIBOLOGIQUE. adj. des deux genres

AMPHIBOLOGIQUE. adj. des deux genres Ambigu, obscur, ayant double sens. Phrase amphibologique. Discours amphibologique. Oracle amphibologique. Réponse amphibologique.

AMPHIBOLOGIQUEMENT. adv.

AMPHIBOLOGIQUEMENT. adv. D' une manière amphibologique. Parler, écrire amphibologiquement.

AMPHICTYONIDE. adj. f.

AMPHICTYONIDE. adj. f. Il se dit Des villes de la Grèce qui avaient le droit d' amphictyonie. Ville amphictyonide.

AMPHICTYONIE. s. f.

AMPHICTYONIE. s. f. T. d' Hist. grecque. Il se dit Du droit que les principales villes de la Grèce avaient d' envoyer un député au conseil des amphictyons. Droit d' amphictyonie.

AMPHICTYONIQUE. adj. des deux genres

AMPHICTYONIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport au conseil des amphictyons. Suffrage amphictyonique. Décision amphictyonique. La ligue amphictyonique.

AMPHICTYONS. s. m. pl.

AMPHICTYONS. s. m. pl. Nom que les Grecs donnaient aux représentants des villes qui avaient droit de suffrage dans le conseil ou tribunal des nations helléniques. Le conseil des amphictyons. Les amphictyons s' assemblaient à Delphes et aux Thermopyles.

AMPHIGOURI. s. m.

AMPHIGOURI. s. m. Discours, écrit burlesque et inintelligible, fait à dessein. Un amphigouri composé sur un air d' opéra.

Il se dit aussi d' Un écrit ou d' un discours dont les phrases, contre l' intention de l' auteur, ne présentent que des idées sans suite, et n' ont aucun sens raisonnable. Je n' ai rien compris à ce discours, c' est un amphigouri d' un bout à l' autre. Il est familier dans les deux sens.

AMPHIGOURIQUE. adj. des deux genres

AMPHIGOURIQUE. adj. des deux genres Qui a le caractère de l' amphigouri. Un style amphigourique. Des vers amphigouriques.

AMPHISCIENS. adj. m. pl.

AMPHISCIENS. adj. m. pl. T. de Géogr. astronomique. Il se dit Des habitants de la zone torride, qui ont leur ombre dirigée tantôt vers le midi, tantôt vers le nord, suivant que le soleil est au nord ou au midi de l' équateur.

AMPHITHÉÂTRE. s. m.

AMPHITHÉÂTRE. s. m. Chez les anciens Romains, Grand édifice de forme ronde ou ovale, dont le milieu était une arène destinée aux combats de gladiateurs ou de bêtes féroces, et dont la circonférence était formée de plusieurs rangs de gradins. Grand, vaste amphithéâtre. Amphithéâtre spacieux. L' amphithéâtre de Nîmes. L' amphithéâtre de Vespasien, à Rome, s' appelle aujourd' hui le Colisée.

AMPHITHÉÂTRE

AMPHITHÉÂTRE désigne, parmi nous, Un lieu élevé par degrés vis-à-vis de la scène, au-dessus du parterre et au-dessous des loges. L' amphithéâtre était plein de monde. Un billet d' amphithéâtre.

AMPHITHÉÂTRE

AMPHITHÉÂTRE se dit aussi d' Un lieu garni de gradins, où un professeur d' anatomie, de chimie, etc., fait ses démonstrations, donne ses leçons. L' amphithéâtre d e l' École de médecine, du Jardin des plantes.

Ce terrain va en amphithéâtre, s' élève en amphithéâtre, Il va en s' élevant graduellement.

AMPHITRYON. s. m.

AMPHITRYON. s. m. Nom d' un prince thébain, employé dans le langage familier, pour signifier, Le maître d' une maison où l' on dîne, celui qui donne à dîner, par allusion à un vers de l' Amphitryon de Molière. Voilà l' amphitryon. Notre amphitryon nous a bien régalés.

AMPHORE. s. f.

AMPHORE. s. f. T. d' Antiq. romaine. Vase à deux anses dans lequel on mettait le vin pour le garder.

Il se disait aussi d' Une mesure de capacité pour les liquides, qui contenait environ quarante de nos pintes.

AMPLE. adj. des deux genres

AMPLE. adj. des deux genres Qui est étendu en longueur et en largeur au delà de la mesure ordinaire et commune. Ample étendue. Une robe bien ample. Un manteau fort ample. Ce rideau est trop ample.

Il se dit figurément De plusieurs choses, par rapport à l' étendue, et quelquefois par rapport à la durée. Ample repas. Ample déjeuner. Ample provision. Ample discours. Ample récit. Ample sujet. Une ample matière. Une relation bien ample. Un ample traité. Un champ bien ample pour discourir. Ample pouvoir. Permission très-ample. Priviléges bien amples. Il ne demandait qu' un congé d' un mois, on lui en a accordé un bien plus ample. Cela demande un plus ample examen. Un plus ample informé.

AMPLEMENT. adv.

AMPLEMENT. adv. D' une manière ample. Je lui ai écrit amplement, bien amplement. Je vous en entretiendrai plus amplement. Il m' a amplement satisfait. Il leur donna amplement à dîner. Un plus amplement informé.

AMPLEUR. s. f.

AMPLEUR. s. f. Étendue de ce qui est ample. Il ne se dit guère qu' en parlant D' habits et de meubles. Un manteau qui a trop d' ampleur. Un rideau qui n' a pas assez d' ampleur.

AMPLIATIF, IVE. adj.

AMPLIATIF, IVE. adj. Qui augmente, qui ajoute. Il ne se dit guère qu' en parlant Des brefs et bulles, et autres lettres apostoliques, qui ajoutent quelque chose aux précédentes. Le bref ampliatif de Clément IX. La bulle ampliative de Paul III.

AMPLIATION. s. f.

AMPLIATION. s. f. T. de Finance et d' Administration. Le double, la copie d' une quittance ou d' un autre acte, que l' on garde pour le produire au besoin. L' ampliation d' une quittance. On écrit ordinairement au bas de ces sortes de copies, Pour ampliation, et on les revêt d' une signature qui fait foi.

En termes d' ancienne Pratique, Lettres d' ampliation, Lettres en chancellerie, pour expliquer les moyens qu' on avait omis dans une requête civile.

AMPLIFICATEUR. s. m.

AMPLIFICATEUR. s. m. Celui qui amplifie. C' est un grand amplificateur. Il ne se dit qu' en mauvaise part.

AMPLIFICATION. s. f.

AMPLIFICATION. s. f. T. de Rhétorique. Discours par lequel on étend le sujet qu' on traite. Amplification oratoire. Il y a trop d' amplification dans ce discours. Une longue, une lourde amplification. Ce n' est qu' une amplification de ce que l' autre avait déjà dit. Son discours, plein d' idées rebattues, n' était qu' une mauvaise amplification, n' était qu' une amplification.

Il se dit, dans les colléges, Du discours que les écoliers font sur un sujet qu' on leur donne à développer. Cet écolier réussit dans les amplifications. Il a eu le prix d' amplification latine, d' amplification française: on dit plus ordinairement aujourd' hui, de discours latin, de discours français.

AMPLIFIER. v. a.

AMPLIFIER. v. a. Étendre, augmenter par le discours. Amplifier une nouvelle. Il amplifie toujours les choses. Il amplifie tout ce qu' il dit. Absolument, Il amplifie toujours.

AMPLIFIÉ, ÉE. participe

AMPLIFIÉ, ÉE. participe

AMPLISSIME. superlatif des deux genres

AMPLISSIME. superlatif des deux genres Très-ample. Il est familier et peu usité.

AMPLISSIME

AMPLISSIME était aussi Un titre d' honneur donné au recteur de l' université de Paris.

AMPLITUDE. s. f.

AMPLITUDE. s. f. T. de Géom. La ligne droite comprise entre les deux extrémités de l' arc d' une parabole. L' amplitude de l' arc d' une parabole. On dit de même, en termes d' Artillerie, L' amplitude du jet, La ligne droite comprise entre le point d' où part une bombe, et celui où elle va tomber.

AMPLITUDE

AMPLITUDE en Astronomie, se dit de L' arc compris, sur la sphère céleste, entre le point est ou le point ouest de l' horizon, et le point du même cercle dans lequel un astre se lève ou se couche à jour donné. Amplitude orientale ou ortive du soleil. Amplitude occidentale ou occase.

AMPOULE. s. f.

AMPOULE. s. f. Fiole, petite bouteille. En ce sens, il ne se dit que de La sainte ampoule, Fiole où l' on conservait l' huile qui servait à l' onction des rois de France, dans la cérémonie du sacre.

AMPOULE

AMPOULE se dit aussi de Ces petites tumeurs formées par une certaine quantité de sérosité accumulée sous l' épiderme, et qui surviennent le plus souvent aux mains et aux pieds. Il lui est venu une ampoule à la main. Il a des ampoules, de grosses ampoules aux mains, sous les pieds.

AMPOULÉ, ÉE. adj.

AMPOULÉ, ÉE. adj. Enflé. Il ne se dit guère qu' au figuré, et seulement en parlant De prose ou de vers. Discours ampoulé. Style ampoulé. Vers ampoulé.

AMPUTATION. s. f.

AMPUTATION. s. f. T. de Chirur. Opération par laquelle on enlève, à l' aide d' instruments tranchants, un membre ou une partie saillante du corps. Amputation d' un bras. Il n' a été sauvé que par l' amputation de sa jambe. Les chirurgiens furent d' avis de l' amputation.

AMPUTER. v. a.

AMPUTER. v. a. T. de Chirur. Faire une amputation, pratiquer l' amputation. Amputer un membre. Amputer un blessé.

AMPUTÉ, ÉE. participe

AMPUTÉ, ÉE. participe Membre amputé. Il a été amputé, On lui a fait une amputation. Substantivement, Un amputé, Un homme qui a été amputé, qui a subi une amputation.

AMULETTE. s. m.

AMULETTE. s. m. Il se dit Des figures, des caractères, et de tout autre objet portatif auquel on attache une confiance superstitieuse. Porter un amulette sur soi pour se préserver de la mort, des dangers, etc.

AMURE. s. f.

AMURE. s. f. T. de Marine. Manoeuvre, cordage servant à fixer le coin d' une basse voile opposé à celui qui est attaché à la vergue, du côté du vent. Avoir les amures à tribord, à bâbord, se dit Quand la voilure est disposée pour recevoir le vent par la droite ou par la gauche. On dit de même, Prendre les amures à tribord, à bâbord; changer d' amures.

AMURER. v. a.

AMURER. v. a. T. de Marine. Tendre, roidir plus ou moins l' amure d' une voile, afin de présenter celle-ci selon l' angle qu' elle doit former avec le vent. Amurer une voile.

AMURÉ, ÉE. participe

AMURÉ, ÉE. participe

AMUSABLE. adj. des deux genres

AMUSABLE. adj. des deux genres Qui peut être amusé. Cet homme-là n' est plus amusable. Il est peu usité.

AMUSANT, ANTE. adj.

AMUSANT, ANTE. adj. Qui amuse agréablement, qui divertit. C' est un esprit amusant. C' est la personne du monde la plus amusante. C' est un homme d' une conversation amusante.

AMUSEMENT. s. m.

AMUSEMENT. s. m. Ce qui amuse agréablement, ce qui divertit. Doux amusement. Agréable amusement. Amusement innocent. Son violon fait tout son amusement. La musique est pour lui un amusement, et non pas une occupation. C' est son amusement. On lui a procure toutes sortes d' amusements. Il ne faut pas jouer par avidité du gain, mais on peut jouer par amusement.

Il signifie quelquefois, Perte de temps, retardement. Pas tant d' amusement, allez vite où je vous ai dit.

AMUSEMENT

AMUSEMENT signifie aussi, Tromperie, promesses trompeuses. Tout ce que vous me dites là n' est qu' un amusement. Je suis las de tant d' amusements. Ce sens vieillit.

AMUSER. v. a.

AMUSER. v. a. Arrêter inutilement, faire perdre le temps. Amuser quelqu' un. Il ne faut rien, il ne faut qu' une mouche pour l' amuser. Amuser l' ennemi.

Il signifie aussi, Divertir par des choses agréables. En attendant le souper, on amusa la société par un concert. C' est un homme qui a l' art d' amuser agréablement ceux qui vont chez lui. Amuser des enfants.

AMUSER

AMUSER signifie aussi, Repaître de vaines espérances. Il vous amuse pour vous tromper. Il l' amuse de belles paroles. Il y a trois ans qu' il l' amuse de la sorte.

Prov. et fig., Amuser le tapis, Parler de choses vaines et vagues, pour faire passer le temps. Il sait amuser le tapis. C' est pour amuser le tapis. Cette locution s' emploie aussi en parlant D' un homme qui dit beaucoup de paroles, dans une affaire, sans arriver au fait. Pendant une heure, il n' a fait qu' amuser le tapis.

AMUSER

AMUSER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, S' occuper par simple divertissement, et pour ne pas s' ennuyer. Il s' amuse depuis quelque temps à faire des expériences de physique. C' est perdre son temps que de s' amuser à faire des vers, quand on n' a point de talent pour la poésie.

Fam., À quoi vous amusez-vous de parler à un fou? De quoi vous avisez-vous, etc.? On dit aussi, Ne vous amusez pas à le plaisanter, il n' entend pas raillerie.

Prov. et fam., S' amuser à la moutarde, S' arrêter à des bagatelles, à des choses inutiles.

S' amuser de quelqu' un, Se moquer de lui.

S' amuser de peu de chose, Trouver facilement à se divertir, à se distraire.

Absolument, S' amuser, Perdre le temps. Ne vous amusez pas, on vous attend. Il s' est amusé en route.

AMUSÉ, ÉE. participe

AMUSÉ, ÉE. participe

AMUSETTE. s. f.

AMUSETTE. s. f. Petit amusement. Les poupées sont des amusettes d' enfants. Il regarde cela comme des amusettes. Ce n' est pour lui qu' une amusette. Il est familier.

AMUSEUR. s. m.

AMUSEUR. s. m. Celui qui amuse. Cet écrivain est un aimable amuseur. Il est peu usité.

AMUSOIRE. s. f.

AMUSOIRE. s. f. Moyen d' amuser, dans le sens de Distraire. Cela n' est pas sérieux, ce n' est qu' une amusoire. Il est familier et très-peu usité.

AMYGDALE. s. f.

AMYGDALE. s. f. T. d' Anat. Chacune des deux glandes en forme d' amande, qui sont aux deux côtés de la gorge, sous la luette. Avoir les amygdales enflées.

AMYGDALOÏDE. s. f.

AMYGDALOÏDE. s. f. T. de Minéralogie. Pierre qui, au milieu d' une pâte quelconque, renferme d' autres parties ayant la forme d' une amande.

AMYLACÉ, ÉE. adj.

AMYLACÉ, ÉE. adj. T. didactique. Qui a quelque rapport avec l' amidon, qui ressemble à l' amidon. Fécule amylacée.

AN. s. m.

AN. s. m. Le temps que le soleil met à parcourir le zodiaque, et qui comprend douze mois. An commencé. Après un an entier. Après un an révolu. Au bout de l' an il arriva que... L' an étant expiré. Le premier jour de l' an. Le nouvel an. L' an passé. L' an prochain. Il y a deux ans, trois ans, etc. Au bout de cinquante ans. Il n' a pas encore vingt-cinq ans accomplis. Il a dix ans de service.

Dès ses jeunes ans, Dès sa première jeunesse. Dans ses vieux ans, sur ses vieux ans, Dans sa vieillesse. On dit quelquefois absolument, Les ans, L' âge en général. La fleur des ans. Le poids, le fardeau des ans. L' injure, l' outrage des ans.

Service du bout de l' an, ou simplement, bout de l' an, Le service qu' on fait dans une église pour une personne, un an après sa mort.

An bissextil. Voyez Année bissextile.

L' an du monde; l' an de grâce, l' an du salut, l' an de Notre-Seigneur, l' an de l' Incarnation. Formules dont on se sert, suivant qu' on suppute les temps par rapport à la création du monde, ou à la naissance de JÉSUS-CHRIST.

An premier, an deux, an trois, etc., se disait particulièrement pour indiquer Les années de l' ère républicaine des Français, commencée le 22 septembre 1792. La constitution de l' an III, de l' an VIII. Le 16 floréal an IV ou de l' an IV.

Le jour de l' an, Le premier jour de l' an.

Bon jour et bon an. Façon de parler proverbiale et populaire, employée pour saluer les personnes la première fois qu' on les voit, dans les premiers jours de chaque année.

Bon an, mal an, Compensation faite des mauvaises années avec les bonnes. Bon an, mal an, ce pré lui rapporte tant de foin. Bon an, mal an, sa terre lui vaut dix mille francs de rente.

Par an, Chaque année. Sa terre lui rapporte tant par an.

En termes de Jurispr., An et jour, L' année révolue, et un jour par delà. Prescription de l' an et jour. Voyez ANNÉE.

ANA. s. m.

ANA. s. m. Terminaison ajoutée au nom d' un auteur pour indiquer Un recueil de ses pensées détachées, de ses observations, de ses bons mots, ou des pensées, des anecdotes qu' il a recueillies. Le Ménagiana. Le Carpentériana. Le Furetériana.

Il s' emploie souvent isolé, pour désigner Un recueil de ce genre. C' est un ana. Défiez-vous des faiseurs d' ana. Cela traîne dans tous les ana.

ANA

ANA est aussi un mot employé dans les ordonnances des médecins, pour signifier que les drogues qu' on mêle ensemble sont en égale quantité.

ANABAPTISTE. s. et adj. des deux genres

ANABAPTISTE. s. et adj. des deux genres Nom d' une secte de chrétiens qui soutiennent qu' on ne doit pas baptiser les enfants avant l' âge de raison, ou qu' à cet âge il faut les rebaptiser.

ANACARDE. s. m.

ANACARDE. s. m. Fruit en forme de coeur, dont l' amande est bonne à manger.

ANACARDIER. s. m.

ANACARDIER. s. m. T. de Botan. Arbre des Indes orientales, qui produit les anacardes.

ANACHORÈTE. s. m.

ANACHORÈTE. s. m. (On prononce Anakorète.) Ermite, religieux qui vit seul dans un désert. Il se dit par opposition Aux religieux qui vivent en commun, et qu' on appelle autrement Cénobites. Les anachorètes de la Thébaïde. Une vie d' anachorète. Un saint anachorète.

ANACHRONISME. s. m.

ANACHRONISME. s. m. (CH se prononce comme K.) Faute contre la chronologie. Il se dit principalement de La faute qui consiste à placer un fait, un événement avant sa date. Virgile s' est permis un anachronisme en supposant Énée contemporain de Didon. L' erreur contraire s' appelle Parachronisme: ce dernier mot est de peu d' usage, et l' on donne au premier la plus grande généralité.

Il se dit, par extension, de Toute erreur qui consiste à attribuer des usages, des idées, etc., aux hommes d' une époque où ces idées, ces usages n' étaient pas encore connus. Les peintres italiens ont fait beaucoup d' anachronismes dans le costume. C' est un véritable anachronisme que de prêter des discours chevaleresques à un Athénien, à un Romain.

ANACOLUTHE. s. f.

ANACOLUTHE. s. f. T. de Grammaire. Sorte d' ellipse, par laquelle on omet, dans une phrase, le mot, le terme qui est le corrélatif ordinaire de l' un des mots, des termes exprimés. Il ne s' emploie guère qu' en parlant De phrases grecques ou latines. En latin, la suppression de tot devant quot est une anacoluthe.

ANACRÉONTIQUE. adj. des deux genres

ANACRÉONTIQUE. adj. des deux genres Qui est dans le genre, dans le goût des odes d' Anacréon. Vers anacréontiques. Ode anacréontique. Poésies anacréontiques. Pièce anacréontique. Genre anacréontique.

ANAGALLIS. s. m.

ANAGALLIS. s. m. Voyez MOURON.

ANAGNOSTE. s. m.

ANAGNOSTE. s. m. T. d' Antiq., emprunté du grec. Nom que les Romains donnaient à celui de leurs esclaves qui faisait la lecture pendant les repas.

ANAGOGIQUE. adj. des deux genres

ANAGOGIQUE. adj. des deux genres T. de Théol. Il ne se dit guère que dans cette locution, Interprétation anagogique, Interprétation qu' on tire d' un sens naturel et littéral, pour s' élever à un sens spirituel et mystique.

ANAGRAMMATISER. v. n.

ANAGRAMMATISER. v. n. S' occuper de l' anagramme des mots. Il est peu usité.

ANAGRAMMATISTE. s. m.

ANAGRAMMATISTE. s. m. Celui qui fait des anagrammes. Il est peu usité.

ANAGRAMME. s. f.

ANAGRAMME. s. f. Transposition et nouvel arrangement des lettres qui composent un mot, un nom, disposées de telle sorte, qu' elles forment un ou plusieurs autres mots ayant un autre sens. Faire une anagramme. Les mots écran, nacre, rance, et crâne, sont des anagrammes les uns des autres.

ANAGYRIS. s. m.

ANAGYRIS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Botan. Arbrisseau de la famille des légumineuses, dont les feuilles purgent violemment, et dont l' écorce et le bois sont très-fétides L' anagyris croît dans les pays chauds. On le nomme aussi Bois puant.

ANALECTES. s. m. pl.

ANALECTES. s. m. pl. T. de Philologie. Fragments choisis d' un auteur ou de plusieurs. Les Analectes de Brunck.

ANALÈME. s. m.

ANALÈME. s. m. T. de Géogr. astronomique. Projection orthographique de tous les cercles de la sphère sur les colures des solstices.

ANALEPTIQUE. adj. des deux genres

ANALEPTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes ou des aliments propres à rendre les forces aux convalescents. Chocolat analeptique.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Le salep, les gelées, etc., sont des analeptiques. Un bon analeptique.

ANALOGIE. s. f.

ANALOGIE. s. f. Il se dit d' Une sorte de rapport, de ressemblance, de similitude qui existe à certains égards entre deux ou plusieurs choses différentes. Il y a de l' analogie entre l' homme et l' animal, parce que tous deux ont le mouvement et la vie. Il y a beaucoup plus d' analogie entre l' homme et le singe, qu' entre l' homme et le cheval. La partie basse d' une montagne s' appelle le pied de la montagne, par analogie avec le pied de l' homme. Analogie frappante, remarquable, évidente. Faible analogie. Indiquer les analogies et les différences.

Il s' emploie dans le même sens en parlant De choses intellectuelles ou morales. Cette langue a beaucoup d' analogie avec telle autre. L' analogie qui unit entre elles les diverses acceptions d' un mot. Il y a de l' analogie entre le substantif abîme et l' adjectif profond, parce que l' idée d' abîme comprend celle de profondeur, etc. Il y a entre ces deux récits des analogies de temps et de circonstances, qui font soupçonner que c' est le même fait diversement raconté. Ces deux hommes se sont liés par l' analogie de leur caractère et de leurs goûts.

Raisonner par analogie, Former un raisonnement fondé sur les ressemblances ou les rapports d' une chose avec une autre. On dit de même: Conclure, juger par analogie. Être guidé par l' analogie. L' analogie est souvent trompeuse. Le fil de l' analogie. Etc.

ANALOGIE

ANALOGIE se dit particulièrement, en Grammaire, Du rapport qu' ont entre elles les consonnes qui se prononcent avec la même partie de l' organe vocal. Il y a de l' analogie entre le B et le P, consonnes labiales, le D et le T, consonnes dentales, etc.

Il se dit aussi pour marquer Le rapport que divers mots d' une langue ont ou doivent avoir ensemble pour leur formation. Le mot passionné est formé de passion, par la même analogie qu' affectionné est forme d' affection. Les mots nouveaux ne peuvent guère s' introduire qu' à l' aide de l' analogie. Consulter l' analogie. Les lois de l' analogie. Violer l' analogie.

ANALOGIE

ANALOGIE s' est dit également, en Mathématique, pour Rapport, proportion. Il y a la même analogie entre deux et trois qu' entre six et neuf.

ANALOGIQUE. adj. des deux genres

ANALOGIQUE. adj. des deux genres Qui a de l' analogie. Termes analogiques.

ANALOGIQUEMENT. adv.

ANALOGIQUEMENT. adv. D' une manière analogique. Le mot de pied se dit analogiquement du bas d' une montagne.

ANALOGUE. adj. des deux genres

ANALOGUE. adj. des deux genres Qui a de l' analogie avec une autre chose. Comparer les êtres, les faits analogues. Ces deux idiomes sont analogues. Des formes analogues. C' est un cas tout à fait analogue à tel autre. Le pied de l' homme et le pied d' une montagne sont des termes analogues. Cette acception est analogue à telle autre. Le B et le P, le D et le T, etc., sont des lettres, des consonnes analogues.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Plusieurs terrains de notre continent renferment des animaux fossiles et des végétaux pétrifiés auxquels on ne connaît point d' analogues vivants, ou dont les analogues n' existent que dans d' autres parties du globe. Les analogues. Ce sont deux analogues. Ce terme n' a point d' analogue en français. Cette locution et ses analogues ne s' emploient que dans tel style.

ANALYSE. s. f.

ANALYSE. s. f. T. didactique. Résolution d' un tout en ses parties. Faire l' analyse d' une fleur. L' analyse d' un mot composé. On le dit plus particulièrement, en Chimie, de L' opération qui consiste à décomposer les corps et à séparer leurs éléments. Analyse chimique. L' analyse de l' eau, du sang, du lait. L' analyse d' une plante.

Il se dit aussi Des choses morales. L' analyse de nos facultés. L' analyse du coeur humain, des sentiments, des passions.

Il se dit, en Logique, de La méthode de résolution, de décomposition qui remonte des conséquences aux principes, des effets aux causes, des propositions générales aux faits dont elles sont déduites. Faire l' analyse d' un raisonnement. L' analyse est opposée à la synthèse. Procéder par voie d' analyse. Appliquer l' analyse à l' étude des sciences naturelles. Analyse savante. Les règles de l' analyse. Avoir l' esprit d' analyse.

En Gram., Analyse grammaticale, Décomposition d' une phrase en ses éléments grammaticaux, tels que le nom, l' article, le pronom, le verbe, etc. Analyse logique, Décomposition d' une proposition en ses parties, telles que le sujet, le verbe, l' attribut.

ANALYSE

ANALYSE en termes de Mathématique, Méthode de résoudre les problèmes en représentant les quantités inconnues par des signes généraux dont on détermine les valeurs par la condition de satisfaire aux données que chaque question impose.

ANALYSE

ANALYSE signifie aussi, L' extrait, le précis raisonné d' un ouvrage d' esprit. L' analyse d' un discours, d' un poëme, d' une pièce de théâtre, d' un roman. Ce journal donne l' analyse de presque tous les ouvrages nouveaux. Analyse incomplète. Une courte, une sèche analyse. Analyse rapide. On dit de même, Faire l' analyse d' un dossier, l' analyse des travaux d' une société savante, etc.

EN DERNIÈRE ANALYSE. loc. adv.

EN DERNIÈRE ANALYSE. loc. adv. En dernier résultat. Je ne vois pas, en dernière analyse, quelle utilité si grande on peut tirer de cette découverte.

ANALYSER. v. a.

ANALYSER. v. a. Faire une analyse; Procéder par voie d' analyse. Analyser une fleur. Analyser une substance, des eaux minérales, un végétal, etc. Analyser et comparer. Analyser un raisonnement, une période, un discours, une phrase. Analyser un roman, une tragédie, etc.

ANALYSÉ, ÉE. participe

ANALYSÉ, ÉE. participe

ANALYSTE. s. m.

ANALYSTE. s. m. Celui qui est versé dans l' analyse. On ne le dit guère qu' en Mathématique. Habile analyste.

ANALYTIQUE. adj. des deux genres

ANALYTIQUE. adj. des deux genres Qui procède par voie d' analyse, qui tient de l' analyse, ou Qui contient une analyse. Méthode analytique. Examen analytique. Tables analytiques. Résumé analytique.

Avoir l' esprit analytique, Posséder le genre de faculté qui fait que l' on procède facilement par la voie de l' analyse. On dit figurément De l' homme qui a cette faculté, C' est un esprit analytique.

ANALYTIQUEMENT. adv.

ANALYTIQUEMENT. adv. Par analyse, par voie d' analyse. Procéder analytiquement.

ANAMORPHOSE. s. f.

ANAMORPHOSE. s. f. Dessin, tableau fait de manière à ne présenter l' image régulière d' un objet qu' autant qu' on le regarde d' une certaine distance, ou dans un miroir, etc., et qui n' offre, vu autrement, qu' une représentation monstrueuse ou bizarre.

Il se dit aussi de L' art de faire ces sortes de dessins, de tableaux.

ANANAS. s. m.

ANANAS. s. m. Plante originaire des Indes, qu' on élève en Europe dans des serres chaudes, et dont le fruit, appelé de même Ananas, est très-estimé pour sa saveur.

ANAPESTE. s. m.

ANAPESTE. s. m. Sorte de pied, dans la poésie grecque et dans la poésie latine, composé de deux brèves et une longue.

ANAPESTIQUE. adj.

ANAPESTIQUE. adj. Il se dit D' une sorte de vers dans lequel peut entrer l' anapeste, mais qui admet également le dactyle et le spondée à tous les pieds. Vers anapestique. Mètre anapestique.

ANAPHORE. s. f.

ANAPHORE. s. f. Figure de rhétorique qui consiste à répéter le même mot au commencement de plusieurs phrases ou des divers membres d' une période.

ANAPHRODITE. adj. des deux genres

ANAPHRODITE. adj. des deux genres T. de Médec. Insensible à l' amour, impropre à la génération.

ANARCHIE. s. f.

ANARCHIE. s. f. État d' un peuple qui n' a plus ni chef, ni autorité à laquelle on obéisse, ni lois auxquelles on soit soumis. Tomber dans l' anarchie. Sortir de l' anarchie. Un État en proie à l' anarchie. Réprimer, dompter l' anarchie. L' anarchie féodale. La démocratie pure dégénère facilement en anarchie. Fauteur d' anarchie.

ANARCHIQUE. adj. des deux genres

ANARCHIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l' anarchie. Un État anarchique.

Il signifie aussi, Favorable à l' anarchie. Opinion anarchique. Principes anarchiques. Système anarchique.

ANARCHISTE. s. des deux genres

ANARCHISTE. s. des deux genres Partisan de l' anarchie, fauteur de troubles.

ANASARQUE. s. f.

ANASARQUE. s. f. T. de Médec. Infiltration séreuse de tout le tissu cellulaire, principalement du tissu cellulaire sous-cutané.

ANASTOMOSE. s. f.

ANASTOMOSE. s. f. T. d' Anat. L' abouchement d' un vaisseau dans un autre. Les anastomoses servent à la circulation du sang. L' anastomose des veines, des artères, des vaisseaux lymphatiques.

ANASTOMOSER (S' ). v. pron.

ANASTOMOSER (S' ). v. pron. T. d' Anat. Se joindre par anastomose, s' emboucher l' un dans l' autre. Les artères s' anastomosent fréquemment entre elles. Un vaisseau qui s' anastomose avec un autre.

ANASTOMOSÉ, ÉE. participe

ANASTOMOSÉ, ÉE. participe

ANASTROPHE. s. f.

ANASTROPHE. s. f. T. de Gram. Renversement de la construction naturelle ou ordinaire. En latin, Mecum, vobiscum, sont des anastrophes, pour Cum me, cum vobis.

ANATHÉMATISER. v. a.

ANATHÉMATISER. v. a. Frapper d' anathème, excommunier. Anathématiser les hérétiques. Anathématiser l' hérésie.

Il s' emploie quelquefois au figuré, surtout dans le style soutenu, et signifie, Blâmer avec force, vouer à l' exécration. Anathématiser une opinion, une doctrine. Ces réformateurs anathématisaient les plaisirs innocents et les arts.

ANATHÉMATISÉ, ÉE. participe

ANATHÉMATISÉ, ÉE. participe

ANATHÈME. s. m.

ANATHÈME. s. m. Excommunication; retranchement de la communion de l' Église. Lancer anathème. Frapper d' anathème. Prononcer anathème. Fulminer anathème. Dire anathème à quelqu' un. Tous les Pères du concile d' Éphèse crièrent anathème à Nestorius. Lever un anathème. De terribles anathèmes. S' exposer aux anathèmes de l' Église.

Il se dit quelquefois, au figuré, surtout dans le style soutenu, pour Réprobation, blâme solennel. Je ne viens point ici prononcer des anathèmes contre les grandeurs humaines.

ANATHÈME

ANATHÈME est aussi adjectif des deux genres, et signifie alors, Excommunié, retranché de la communion des fidèles. Quiconque dira.... qu' il soit anathème.

ANATIFE. s. m.

ANATIFE. s. m. T. d' Hist. nat. Nom d' un genre de coquillage multivalve, vulgairement appelé Pousse-pieds, et dont on a cru longtemps qu' il pouvait naître des canards.

ANATOMIE. s. f.

ANATOMIE. s. f. L' action ou l' art de disséquer un corps humain, un animal, ou un végétal, pour connaître le nombre, la forme, la situation, les rapports, les connexions et la structure des parties dont il est composé. Faire l' anatomie du corps humain, d' un sujet humain. Faire l' anatomie d' un chien, d' un oiseau, d' un poisson, d' une plante. Anatomie humaine. Anatomie animale. Anatomie végétale. L' action de disséquer se nomme plus ordinairement Dissection.

Il signifie aussi, L' ensemble des connaissances que l' on acquiert par la dissection; et plus particulièrement, La science qui s' occupe de la structure du corps humain. Étudier l' anatomie. Cours, traité d' anatomie. Ce chirurgien, ce peintre sait bien l' anatomie.

Anatomie chirurgicale, Science qui n' étudie les diverses parties du corps humain que pour y reconnaître les routes qu' il est le plus avantageux de faire parcourir aux instruments, dans les opérations chirurgicales.

Anatomie pathologique, Science qui fait connaître les altérations auxquelles les maladies donnent lieu dans les diverses parties du corps humain.

Anatomie générale, Science qui recherche les rapports et les différences des tissus dont les parties du corps des animaux et des végétaux sont composées.

Anatomie comparée, Science qui établit les rapports et les différences qu' on découvre entre la structure de l' homme et celle des animaux.

ANATOMIE

ANATOMIE se dit, par extension, d' Un corps disséqué, ou de quelqu' une de ses parties, lorsqu' on les a préparés de manière à pouvoir les conserver. Il se dit également de L' imitation qu' on en fait en plâtre, en cire, ou en quelque autre matière. Une belle anatomie. On dit dans le même sens, Une pièce d' anatomie.

Cabinet d' anatomie, Lieu où l' on conserve une collection de pièces d' anatomie.

Amphithéâtre d' anatomie, Lieu destiné pour y faire des dissections et des démonstrations anatomiques. On disait autrefois, Théâtre anatomique.

ANATOMIE

ANATOMIE se dit aussi, figurément, d' Une analyse méthodique et exacte, en quelque matière que ce soit. Faire l' anatomie d' un discours. Faire l' anatomie d' un livre. Cette acception vieillit.

ANATOMIQUE. adj. des deux genres

ANATOMIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' anatomie. Observations, recherches, travaux anatomiques. Préparations, démonstrations anatomiques. Sujet anatomique.

ANATOMIQUEMENT. adv.

ANATOMIQUEMENT. adv. D' une manière anatomique. Un historien, un poëte ne doit pas décrire anatomiquement les blessures de ses héros.

ANATOMISER. v. a.

ANATOMISER. v. a. Faire l' anatomie, la dissection. Anatomiser un corps. On dit plus ordinairement, Disséquer.

Fig., Anatomiser un livre, un discours, etc., En examiner toutes les parties en détail.

ANATOMISÉ, ÉE. participe

ANATOMISÉ, ÉE. participe

ANATOMISTE. s. m.

ANATOMISTE. s. m. Celui qui s' occupe d' anatomie, qui est savant dans l' anatomie. Grand anatomiste. Un médecin doit être anatomiste. Le scalpel de l' anatomiste.

ANCÊTRES. s. m. pl.

ANCÊTRES. s. m. pl. Les aïeux, ceux de qui on descend. Il ne se dit guère que de Ceux qui sont au-dessus du degré de grand-père, et qu' en parlant Des maisons illustres. Dégénérer de la vertu de ses ancêtres. Le tombeau de ses ancêtres. Tous ses ancêtres se sont rendus recommandables. Il marche sur les traces de ses ancêtres.

Il se dit aussi de Tous ceux qui nous ont devancés, encore que nous ne soyons pas de leur race. Nos ancêtres nous ont laissé de grands exemples. C' était la coutume de nos ancêtres.

ANCHE. s. f.

ANCHE. s. f. Petit bec plat, formé de deux lames communément faites de roseau aminci, par lequel on souffle dans les hautbois, les bassons, les clarinettes. L' anche d' un hautbois, d' un basson, d' une clarinette.

Anche d' orgue, Demi-tuyau de cuivre qui se met dans les tuyaux d' orgue.

ANCHE

ANCHE se dit aussi d' Un petit conduit par lequel la farine coule dans la huche du moulin.

ANCHILOPS. s. m.

ANCHILOPS. s. m. (On prononce Ankilops.) T. de Médec. Tumeur, ordinairement inflammatoire, qui est située à l' angle interne de l' oeil, et qui dégénère assez souvent en abcès. Quand cet abcès s' ouvre, il prend le nom d' Égilops.

ANCHOIS. s. m.

ANCHOIS. s. m. Petit poisson de mer, que l' on sale après en avoir enlevé la tête, et que l' on mange ordinairement cru. De bons anchois. Une salade d' anchois. Un baril d' anchois.

ANCIEN, IENNE. adj.

ANCIEN, IENNE. adj. (Il est tantôt de deux et tantôt de trois syllabes en vers; mais autrefois on ne lui en donnait que deux.) Qui est depuis longtemps. Cette loi est fort ancienne. C' est une ancienne coutume. Un bâtiment fort ancien. Des meubles bien anciens. Anciens titres. Anciens manuscrits. Une ancienne amitié. Cette famille est ancienne.

Il se dit particulièrement, dans l' Administration forestière, Des arbres réservés qui ont plus de trois fois l' âge du taillis dans lequel ils se trouvent, c' est-à-dire, qui ont atteint ou passé cent ans; par opposition à Moderne, qui se dit Des arbres de deux ou trois âges seulement. Marquer en réserve les arbres anciens, les modernes, et les jeunes ou baliveaux de l' âge du taillis.

ANCIEN

ANCIEN signifie aussi, Qui a existé, et qui n' existe plus. L' usage ancien. Les moeurs anciennes. Les anciens gouvernements. Une famille ancienne qui s' est éteinte. Les anciens Grecs. Un philosophe ancien. Un ancien poëte. Les anciens Égyptiens. Étudier les langues anciennes.

Il se dit, en ce sens, par opposition à Nouveau et à Moderne. L' Ancien et le Nouveau Testament. La loi ancienne et la loi nouvelle. L' ancienne et la nouvelle loi. L' ancienne et la nouvelle Rome. L' ancienne Grèce et la Grèce moderne.

ANCIEN

ANCIEN se dit également Des personnes qui ne sont plus en charge, qui ont cessé d' exercer une profession, etc. Un ancien magistrat. L' ancien préfet. L' ancien maire. L' ancien évêque de notre ville. Un ancien avocat. Une ancienne institutrice.

ANCIEN

ANCIEN s' emploie substantivement en parlant de Ceux qui ont vécu dans des temps fort éloignés de nous, et particulièrement de Ceux qui ont laissé des écrits. Les anciens avaient pour coutume... Chez les anciens, on avait pour habitude... Un ancien disait. Les anciens ont porté fort loin les arts et les sciences. On a beaucoup écrit sur la prééminence des anciens ou des modernes. Il appuie son opinion de l' autorité d' un ancien. La poésie des anciens. Les ouvrages des anciens. Lire, étudier les anciens.

En termes de l' Écriture sainte, L' Ancien des jours, Dieu.

ANCIEN

ANCIEN est aussi Un terme de dignité, parce qu' originairement on choisissait les vieillards pour remplir les premières places, les fonctions les plus importantes. Les anciens du peuple d' Israël.

Conseil des Anciens, désignait, sous la constitution de l' an III, Celle des deux sections du corps législatif à laquelle appartenait exclusivement le droit d' approuver ou de rejeter les résolutions du conseil des Cinq-Cents, qui formait l' autre section. Le conseil des Anciens était composé de deux cent cinquante membres.

ANCIEN

ANCIEN se dit encore, tant adjectivement que substantivement, De celui qui a été reçu avant un autre dans une charge, dans une compagnie, dans un corps. Dans l' armée, à grade égal, le plus ancien commande. C' est le plus ancien officier du régiment. C' est au plus ancien en charge à porter la parole. Il est votre ancien dans la compagnie, quoique plus jeune que vous. Tous les anciens de la compagnie furent de cet avis. On dit quelquefois à un vieillard, Mon ancien. Salut, mon ancien. Il est familier dans cette phrase.

ANCIENNEMENT. adv.

ANCIENNEMENT. adv. Autrefois, dans les siècles passés. Anciennement on faisait telle chose. Anciennement on vivait d' une autre manière.

ANCIENNETÉ. s. f.

ANCIENNETÉ. s. f. Qualité de ce qui est ancien. Des choses vénérables par leur ancienneté. L' ancienneté d' une loi, d' une coutume, d' un titre.

L' ancienneté d' une maison, d' une famille, L' antiquité plus ou moins reculée de son origine.

ANCIENNETÉ

ANCIENNETÉ se dit aussi de La priorité de réception dans une compagnie, dans un corps. Ils marchent par rang d' ancienneté. Ils ont rang selon leur ancienneté, selon l' ancienneté. Ancienneté de réception. Il doit son avancement à l' ancienneté et non point à la faveur.

DE TOUTE ANCIENNETÉ. loc. adv.

DE TOUTE ANCIENNETÉ. loc. adv. Depuis très-longtemps, depuis un temps immémorial. Cela s' est fait de toute ancienneté.

ANCILE. s. m.

ANCILE. s. m. T. d' Antiq. romaine. Nom d' un bouclier sacré que les Romains croyaient être tombé du ciel, et qu' ils regardaient comme un gage de la durée de leur empire. Numa, pour rendre plus difficile l' enlèvement de ce bouclier, en fit faire onze autres, qu' on ne pouvait distinguer du véritable. La garde des anciles était confiée aux prêtres saliens.

ANCOLIE. s. f.

ANCOLIE. s. f. T. de Botan. Plante cultivée dans les jardins, à cause de la beauté de sa fleur, qui est garnie de cinq nectaires en forme de cornets recourbés et alternant avec les pétales. Les semences de l' ancolie entrent dans quelques gargarismes.

ANCRAGE. s. m.

ANCRAGE. s. m. T. de Marine. Lieu propre et commode pour ancrer. Il y a bon ancrage sur cette côte. Ce mot a vieilli; on dit aujourd' hui Mouillage, excepté dans la locution suivante:

Droit d' ancrage, Droit qu' on paye pour avoir la faculté de mouiller dans un port, dans une rade, d' y jeter l' ancre. Payer le droit d' ancrage.

ANCRE. s. f.

ANCRE. s. f. Instrument de fer, qui a un de ses bouts terminé par un anneau, et l' autre par deux branches formant une espèce d' arc ou d' angle très-ouvert, et qu' on laisse tomber, à l' aide d' un câble, au fond de l' eau, où il s' enfonce et s' accroche de manière à retenir le bâtiment. L' anneau ou organeau, la verge, les bras d' une ancre. La grande ancre. La maîtresse ancre. Jeter l' ancre, mouiller l' ancre, ou simplement, Mouiller. Se tenir, demeurer, être à l' ancre. Lever l' ancre. Un vaisseau qui a perdu toutes ses ancres, qui chasse sur ses ancres. L' ancre est le symbole de l' espérance.

Ancre de miséricorde, se disait autrefois de La maîtresse ancre.

Fig., C' est notre ancre de salut, C' est la seule chose qui puisse nous sauver, c' est la plus sûre ou l' unique ressource que nous ayons.

ANCRE

ANCRE en termes d' Architecture et de Serrurerie, Grosse barre de fer qu' on fait passer dans l' oeil d' un tirant, pour empêcher, soit l' écartement des murs, soit la poussée des voûtes, ou pour maintenir des tuyaux de cheminée qui sont fort élevés. Il faut mettre une ancre à cette muraille. Il y a des ancres de plusieurs formes.

ANCRER. v. n.

ANCRER. v. n. Jeter l' ancre. Ils trouvèrent que le mouillage était bon en cet endroit, ils y ancrèrent. Ce mot n' est plus usité parmi les marins: ils disent, Mouiller.

Il s' emploie figurément, avec le pronom personnel, et signifie, S' établir, s' affermir dans quelque situation, dans quelque emploi. Il cherche à s' ancrer auprès de ce prince. Il s' est ancré dans cette maison. Ce sens est familier.

ANCRÉ, ÉE. participe

ANCRÉ, ÉE. participe Il s' emploie adjectivement, et se dit D' un vaisseau retenu par des ancres. Un vaisseau bien ancré.

Il s' emploie figurément, et signifie, Bien établi, bien affermi. Il est bien ancré dans cette maison. La vanité est bien ancrée dans la tête de cet homme.

ANDABATE. s. m.

ANDABATE. s. m. T. d' Antiq. Gladiateur qui combattait avec un bandeau sur les yeux.

ANDAIN. s. m.

ANDAIN. s. m. L' étendue de pré qu' un faucheur peut faucher à chaque pas qu' il avance.

ANDANTÉ. adv.

ANDANTÉ. adv. (Quelques personnes prononcent l' É final comme un E muet, et disent, Andante.) T. de Musique, emprunté de l' italien. Il se met à la tête d' un air, pour marquer que cet air doit être joué d' un mouvement modéré, ni trop vite, ni trop lentement. Ce morceau doit être joué andanté.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin, en parlant de L' air même qui doit être joué de ce mouvement. Jouer un andanté. Un bel andanté.

ANDELLE

ANDELLE Voyez BOIS.

ANDOUILLE. s. f.

ANDOUILLE. s. f. Boyau de porc, rempli, farci d' autres boyaux, ou de la chair hachée du même animal. Andouilles fumées. Grosses andouilles. Andouilles de chair de porc.

Prov. et fig., Cela s' en est allé en brouet d' andouille, se dit D' une chose qui promettait beaucoup et qui n' a abouti à rien.

ANDOUILLER. s. m.

ANDOUILLER. s. m. T. de Vénerie. Espèce de petite corne qui vient au bois du cerf, du daim et du chevreuil. Les andouillers d' un cerf. Le premier, le second andouiller. Un chasseur blessé d' un coup d' andouiller.

ANDOUILLETTE. s. f.

ANDOUILLETTE. s. f. Chair de veau hachée et pressée en forme de petite andouille.

ANDROGYNE. s. m.

ANDROGYNE. s. m. Hermaphrodite, personne qui réunit les deux sexes, qui est mâle et femelle tout ensemble. La fable de l' Androgyne dans les Dialogues de Platon.

Il se dit adjectivement, en Botanique, D' une plante qui a des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même réceptacle, surtout lorsque ces fleurs sont entremêlées, comme dans les épis de quelques carex.

ANDROÏDE. s. m.

ANDROÏDE. s. m. Automate à figure humaine, qui, par le moyen de ressorts, exécute en apparence quelques-unes des fonctions et des actions particulières à l' homme. Le flûteur de Vaucanson et son joueur d' échecs étaient des androïdes.

ANDROMÈDE. s. f.

ANDROMÈDE. s. f. T. d' Astron. Constellation de l' hémisphère septentrional.

ÂNE. s. m.

ÂNE. s. m. Bête de somme qui a de longues oreilles. Un âne qui brait. Âne sauvage. Âne domestique. Le bât d' un âne. Bâter un âne. Aller sur un âne. Monter sur un âne. Transporter à dos d' âne.

En dos d' âne, se dit en parlant De certaines choses qui sont ou qui semblent formées de deux parties réunies ensemble de manière à présenter une pente, un talus de chaque côté. La couverture de cette maison, le dessus de ce coffre va en dos d' âne, est en dos d' âne.

Prov. et fig., L' âne du commun est toujours le plus mal bâté, Les affaires d' une communauté, d' une société sont souvent négligées, aucun membre ne voulant prendre la peine de les soigner comme si elles étaient les siennes propres.

Prov. et fig., À laver la tête d' un âne on perd sa lessive, C' est perdre ses soins et ses peines que de vouloir instruire et corriger une personne stupide et incorrigible.

Prov. et fig., On ne saurait faire boire un âne s' il n' a soif, un âne qui n' a pas soif, On ne saurait obliger une personne entêtée à faire ce qu' elle n' a pas envie de faire.

Prov. et fig., Il cherche son âne, et il est dessus, se dit D' un homme qui cherche ce qu' il a entre les mains.

Prov., fig. et pop., Pour vous montrer que votre âne n' est qu' une bête, Pour vous faire voir que vous vous trompez.

Prov., Pour un point, ou Faute d' un point, Martin perdit son âne, se dit Lorsqu' il a manqué fort peu de chose à quelqu' un pour gagner une partie de jeu, ou pour réussir dans une affaire.

Têtu comme un âne, se dit D' un homme entêté, opiniâtre; Méchant comme un âne rouge, D' un homme fort malicieux; et, Sérieux comme un âne qu' on étrille, D' un homme qui affecte d' être grave.

Fig. et fam., C' est un âne bâté, se dit D' un homme fort ignorant. C' est un âne débâté, se dit D' un homme trop adonné aux femmes.

Prov. et fig., C' est le pont aux ânes, C' est une chose si triviale, si commune, que personne ne peut l' ignorer; ou Cela est si facile, que tout le monde peut y réussir.

Contes de Peau d' âne, par allusion à un vieux conte dont l' héroïne s' appelle Peau d' âne, se dit de Petits contes inventés pour l' amusement des enfants.

Oreilles d' âne, Cornets de papier imitant à peu près la forme d' une oreille d' âne, qu' on attache des deux côtés de la tête d' un enfant, pour le punir d' une faute d' ignorance.

ÂNE

ÂNE se dit, figurément et très-familièrement, d' Un esprit lourd et grossier, d' un homme très-ignorant. C' est un âne. Il ne sera jamais qu' un âne. Quel âne!

ANÉANTIR. v. a.

ANÉANTIR. v. a. Réduire au néant. Dieu seul peut anéantir les êtres qu' il a créés.

Il se dit par exagération en parlant De diverses choses, et signifie, Détruire absolument. Il n' y a point de fortune si élevée, qu' un revers ne puisse anéantir. Les barbares ont anéanti l' empire romain. Anéantir une coutume.

ANÉANTIR

ANÉANTIR avec le pronom personnel, signifie, Se dissiper, devenir à rien ou presqu' à rien. Cet homme avait amassé de grands biens, et réuni de grands honneurs dans sa famille: tout cela s' est anéanti. Que d' empires se sont anéantis! Cette objection s' anéantit d' elle-même.

En termes de Dévotion, S' anéantir devant Dieu, S' abaisser et s' humilier devant Dieu, par la connaissance qu' on a de son néant. Selon l' Écriture, JÉSUS-CHRIST s' est anéanti de lui-même, Il a renoncé à sa nature divine en se faisant homme.

ANÉANTI, IE. participe

ANÉANTI, IE. participe Par exagér., Je suis anéanti, Je suis excédé de fatigue; et, dans un autre sens, Je suis stupéfait, confondu.

ANÉANTISSEMENT. s. m.

ANÉANTISSEMENT. s. m. Réduction au néant. L' anéantissement des créatures dépend de Dieu seul.

Il se dit au figuré de L' abaissement d' une fortune élevée, du renversement, de la destruction d' un empire, d' une monarchie, d' une famille. Cette famille est tombée dans l' anéantissement. La chute et l' anéantissement de cette monarchie. Depuis l' anéantissement de sa fortune, il est tombé dans le dernier mépris.

Il signifie, en termes de Dévotion, L' abaissement dans lequel on se met devant Dieu. Être dans un continuel anéantissement devant Dieu.

Il se dit encore figurément, et par exagération, d' Un état d' abattement et de faiblesse extrême, dans lequel l' exercice de toutes les facultés semble être suspendu. Le malade est tombé dans un état d' anéantissement qui fait tout craindre.

ANECDOTE. s. f.

ANECDOTE. s. f. Particularité secrète d' histoire, qui avait été omise ou supprimée par les historiens précédents. Anecdote curieuse, scandaleuse. Les anecdotes sont ordinairement satiriques.

Il se dit en général Du récit, ordinairement court, de quelque trait ou fait particulier, plus ou moins remarquable. Recueil d' anecdotes. Raconter une anecdote.

Il s' emploie aussi adjectivement, dans le premier sens. L' Histoire anecdote de Procope. Ce sens vieillit: voyez ANECDOTIQUE.

ANECDOTIER. s. m.

ANECDOTIER. s. m. Celui qui a l' habitude de recueillir et de raconter des anecdotes, et le plus souvent des anecdotes fausses. C' est un anecdotier. Il est familier.

ANECDOTIQUE. adj. des deux genres

ANECDOTIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l' anecdote, qui a rapport aux anecdotes, qui contient des anecdotes. Fait anecdotique. Histoire anecdotique.

Pièce anecdotique, Pièce de théâtre dont une anecdote a fourni le sujet.

ÂNÉE. s. f.

ÂNÉE. s. f. La charge d' un âne.

ANÉMOMÈTRE. s. m.

ANÉMOMÈTRE. s. m. Instrument qui sert à mesurer la force du vent.

ANÉMONE. s. f.

ANÉMONE. s. f. Plante printanière dont la tige est une hampe droite, garnie ordinairement de trois feuilles formant une sorte de collerette: sa fleur, qui porte le même nom, est inodore, mais remarquable par l' éclat et la variété de ses couleurs, dans les espèces cultivées. Planche d' anémones. Carré d' anémones. Anémone simple. Anémone double. Anémone blanche. Anémone rouge.

Griffe ou patte d' anémone, La racine de l' anémone, ainsi nommée parce qu' elle a quelque ressemblance avec la patte d' un animal. Les griffes ou pattes d' anémone peuvent être divisées, et servir ainsi à la multiplication de la plante.

ÂNERIE. s. f.

ÂNERIE. s. f. Grande ignorance de ce qu' on devrait savoir. Quelle ânerie à un médecin de ne connaître pas les remèdes qu' il ordonne!

Il se dit aussi Des fautes commises par l' effet de cette ignorance. Ce livre est plein d' âneries. Faire une ânerie.

ÂNESSE. s. f.

ÂNESSE. s. f. La femelle de l' âne. Lait d' ânesse.

ANETH. s. m.

ANETH. s. m. T. de Botan. Plante ombellifère dont la semence est employée en médecine comme tonique, excitante et carminative. Le fenouil est une sorte d' aneth. Huile d' aneth.

ANÉVRISMAL, ALE. adj.

ANÉVRISMAL, ALE. adj. T. de Médec. Qui tient de l' anévrisme, qui a rapport à l' anévrisme. Palpitations anévrismales. Tumeur anévrismale.

ANÉVRISME. s. m.

ANÉVRISME. s. m. (Quelques-uns, se conformant à l' étymologie, écrivent, Anévrysme.) T. de Médec. Il se dit proprement d' Une tumeur contre nature, causée par la dilatation d' une artère; mais on a étendu ce nom à Diverses lésions des veines et des artères, ainsi qu' aux dilatations morbides du coeur. Anévrisme interne. Anévrisme externe. Mourir d' un anévrisme. Anévrisme du coeur.

ANFRACTUEUX, EUSE. adj.

ANFRACTUEUX, EUSE. adj. Plein de détours et d' inégalités. Chemin anfractueux.

ANFRACTUOSITÉ. s. f.

ANFRACTUOSITÉ. s. f. Il s' emploie surtout au pluriel, et signifie, Détours et inégalités, cavités, enfoncements. Ce chemin est plein d' anfractuosités. Les anfractuosités des rochers.

Il signifie, en termes d' Anatomie, Les cavités inégales qui se trouvent à la surface de certains os. On dit dans un sens analogue, Les anfractuosités cérébrales, Les enfoncements sinueux qui séparent les circonvolutions du cerveau.

ANGAR. s. m.

ANGAR. s. m. Voyez HANGAR.

ANGE. s. m.

ANGE. s. m. Créature purement spirituelle, qu' on représente sous la figure humaine, avec des ailes. Bon ange. Mauvais ange. Ange de lumière. Ange de ténèbres. La chute des anges. Les anges rebelles. Les anges déchus. L' ange exterminateur. L' ange de la mort. L' ange tutélaire. Ange gardien.

ANGE

ANGE employé sans épithète, se dit généralement de Tous les esprits bienheureux qui composent la hiérarchie céleste. Les anges environnent le trône de Dieu. Les anges sont les ministres des volontés de Dieu. Saint Michel est l' ange tutélaire de la France. Les neuf choeurs des anges.

Il se dit, particulièrement et proprement, Des anges qui sont du dernier choeur. Les anges sont au-dessous des archanges.

ANGE

ANGE se dit figurément pour signifier, Une personne d' une piété extraordinaire, d' une grande vertu, d' une extrême douceur. Ce sont des anges que ces soeurs de charité. Cette femme est un ange. Un ange de piété, de vertu, de douceur, de bonté.

L' Ange de l' école. Surnom donné à saint Thomas d' Aquin, parce qu' il excelle entre les scolastiques.

Fig. et fam., Voir des anges violets, Avoir des visions creuses. Cette phrase a vieilli.

Fig. et fam., Être aux anges, Être dans un tel transport de joie, qu' on en paraît extasié. Rire aux anges, se dit dans le même sens; il se dit aussi De ceux qui rient seuls, niaisement, et sans sujet connu.

Comme un ange, Fort bien, parfaitement. il écrit, il parle, il chante comme un ange. Elle danse comme un ange.

ANGE

ANGE en termes d' Artillerie, Sorte de projectile formé d' un boulet coupé en deux, trois ou quatre parties enchaînées ensemble, dont on se servait autrefois, sur mer, pour rompre les mâts et les cordages des vaisseaux ennemis.

En Hist. nat., Ange de mer, Poisson du genre des Squales, dont la peau sert à polir les ouvrages de bois ou d' ivoire.

ANGÉLIQUE. adj. des deux genres

ANGÉLIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' ange, qui est propre à l' ange. La nature angélique. Les esprits angéliques. Les choeurs angéliques. Les perfections angéliques.

La Salutation angélique, Les paroles que l' ange dit à la sainte Vierge, en lui annonçant qu' elle serait mère de Notre-Seigneur; et La prière plus ordinairement appelée Avé Maria, parce qu' elle commence par ces deux mots.

ANGÉLIQUE

ANGÉLIQUE se dit figurément pour exprimer Une perfection extraordinaire, une qualité excellente. Un esprit angélique. Une beauté angélique. Une voix angélique. Une âme angélique. Pureté angélique. Douceur, résignation angélique. Mener une vie angélique. Saint Thomas est appelé le Docteur angélique.

Prov., Une chère angélique, Une chère très-bonne et très-délicate.

ANGÉLIQUE. s. f.

ANGÉLIQUE. s. f. Plante ombellifère odoriférante, dont on confit dans le sucre les tiges encore vertes, et qui fait aussi la base de plusieurs préparations liquides. L' angélique parfume la bouche et fortifie l' estomac. Un bâton, un morceau d' angélique confite. Eau d' angélique. Baume, extrait d' angélique.

ANGÉLIQUEMENT. adv.

ANGÉLIQUEMENT. adv. D' une manière angélique. Il est peu usité.

ANGELOT. s. m.

ANGELOT. s. m. Sorte de petit fromage qui se fait en Normandie. Une douzaine d' angelots.

ANGELOT

ANGELOT est aussi le nom d' Une espèce de monnaie qui avait cours en France sous Philippe de Valois, et dont le type était un ange tenant l' oriflamme.

ANGELUS. s. m.

ANGELUS. s. m. (On prononce l' S.) T. de Liturgie cathol. Prière qui commence par le mot Angelus, en l' honneur du mystère de l' Incarnation, et qui se fait trois fois le jour, le matin, à midi, et le soir, au son de la cloche des églises, qui en avertit les fidèles en tintant. Dire l' Angelus. Entendre sonner l' Angelus.

ANGINE. s. f.

ANGINE. s. f. T. de Médec., par lequel on désignait autrefois, Toute difficulté d' avaler ou de respirer. Il a maintenant une signification un peu moins étendue, et s' applique plus spécialement à L' inflammation des amygdales, de la membrane muqueuse du voile du palais, et du pharynx.

ANGINEUX, EUSE. adj.

ANGINEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Qui est accompagné d' angine.

ANGIOGRAPHIE. s. f.

ANGIOGRAPHIE. s. f. Description des vaisseaux du corps humain.

ANGIOLOGIE. s. f.

ANGIOLOGIE. s. f. Partie de l' anatomie qui traite des vaisseaux du corps humain, c' est-à-dire, des veines, des artères, et des vaisseaux lymphatiques.

ANGIOSPERME. adj. des deux genres

ANGIOSPERME. adj. des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes à fleurs personnées, dont les semences sont contenues dans une enveloppe ou capsule bien distincte. Plante angiosperme. Le mufle-de-veau est angiosperme.

ANGIOSPERMIE. s. f.

ANGIOSPERMIE. s. f. T. de Botan. Nom donné, dans le système de Linné, au second ordre de la quatorzième classe ou didynamie; ordre qui comprend les plantes angiospermes.

ANGLAISE. s. f.

ANGLAISE. s. f. Espèce de danse d' un mouvement très-vif. Danser l' anglaise, une anglaise.

Il se dit aussi Des airs sur lesquels on exécute cette danse. Jouer une anglaise.

ANGLAISE

ANGLAISE se dit encore de Gros galons de fil dont les tapissiers se servent pour border les étoffes qu' ils emploient en meubles.

ANGLAISER. v. a.

ANGLAISER. v. a. Couper la queue d' un cheval à l' anglaise.

ANGLAISÉ, ÉE. participe

ANGLAISÉ, ÉE. participe Un cheval anglaisé.

ANGLE. s. m.

ANGLE. s. m. Ouverture de deux lignes qui se rencontrent en un point, degré d' inclinaison qu' elles ont l' une à l' égard de l' autre. Angle droit. Angle aigu. Angle obtus. Angle de quarante-cinq degrés. Angle de cent degrés. Angle saillant. Angle rentrant. Angle rectiligne, curviligne. Une figure à plusieurs angles. Angle optique. Angle de réflexion. Angle d' incidence.

Angle facial, Angle formé par la réunion de deux lignes, l' une verticale que l' on suppose passer par les dents incisives supérieures et par le point le plus saillant du front, l' autre horizontale qu' on suppose tirée du conduit de l' oreille aux mêmes dents incisives. On a cherché à déterminer le degré d' intelligence des individus d' après le degré d' ouverture de l' angle facial. Chez les animaux l' angle facial est moins ouvert, est plus aigu que chez l' homme.

Les angles d' un bataillon, Les coins d' un bataillon formé en carré. Garnir, dégarnir les angles d' un bataillon carré, d' un carré.

ANGLET. s. m.

ANGLET. s. m. T. d' Archit. Petite cavité en angle droit, qui sépare les bossages, et dont le profil offre la figure d' un V couché (V).

ANGLEUX, EUSE. adj.

ANGLEUX, EUSE. adj. Il ne se dit guère que Des noix dont la substance est tellement renfermée en de certains petits angles ou coins, qu' il est difficile de l' en tirer. Une noix angleuse. La plupart de ces noix sont angleuses.

ANGLICAN, ANE. adj.

ANGLICAN, ANE. adj. Il ne se dit que De ce qui a rapport à la religion dominante en Angleterre. Le rit anglican. L' Église anglicane. Le clergé anglican. Il est anglican.

Il est aussi substantif, en parlant Des personnes. Ce ministre est un anglican. Les anglicans.

ANGLICISME. s. m.

ANGLICISME. s. m. Façon de parler particulière à la langue anglaise.

Il se dit aussi Des façons de parler empruntées à la langue anglaise, et transportées dans une autre langue. Les traducteurs d' ouvrages anglais se garantissent difficilement des anglicismes.

ANGLOMANE. adj. des deux genres

ANGLOMANE. adj. des deux genres souvent employé comme substantif. Imitateur ou admirateur outré des coutumes, des manières, des modes anglaises.

ANGLOMANIE. s. f.

ANGLOMANIE. s. f. Enthousiasme qui fait admirer ou imiter, avec un excès ridicule, tout ce qui appartient à l' Angleterre.

ANGOISSE. s. f.

ANGOISSE. s. f. Anxiété extrême, accompagnée d' un serrement douloureux à l' épigastre, d' oppression et de palpitation: on l' observe dans plusieurs maladies, surtout dans les affections nerveuses.

Il signifie plus ordinairement, Grande affliction d' esprit mêlée d' une vive inquiétude. Être en angoisse. Être dans d' extrêmes angoisses, dans des angoisses mortelles, dans les dernières angoisses.

Poire d' angoisse, Sorte de poire si âpre et si revêche au goût, qu' on a peine à l' avaler.

Fig. et fam., Avaler des poires d' angoisse, Avoir de grands déplaisirs, éprouver quelque mortification sensible. Il lui a bien fait avaler des poires d' angoisse.

Poire d' angoisse, se dit aussi d' Un certain instrument de fer en forme de poire, et à ressort, que des voleurs mettaient par force dans la bouche des personnes, pour les empêcher de crier.

ANGON. s. m.

ANGON. s. m. Javelot, demi-pique à l' usage des Francs, dont le fer, semblable à celui d' une lance, était accompagné de deux crocs acérés. On lançait l' angon, ou l' on s' en servait pour combattre de près.

Il signifie aussi, Une espèce de crochet emmanché au bout d' un bâton, qui sert aux pêcheurs pour tirer les crustacés d' entre les rochers.

ANGORA. adj. des deux genres

ANGORA. adj. des deux genres Il se dit De certaines races d' animaux, tels que chats, lapins et chèvres, qui sont originaires d' Angora dans l' Asie Mineure, et qui se distinguent par leurs poils longs et soyeux. Un chat angora. Une chèvre angora.

Il s' emploie substantivement en parlant Du chat. Un bel angora.

ANGUILLADE. s. f.

ANGUILLADE. s. f. Coup qu' on donne à quelqu' un avec une peau d' anguille, un fouet, un mouchoir tortillé, ou autre chose semblable. Donner des anguillades à quelqu' un. Il est familier.

ANGUILLE. s. f.

ANGUILLE. s. f. Poisson d' eau douce de la forme d' un serpent, et couvert d' une peau glissante. Pêcher des anguilles. Écorcher une anguille. Anguilles de Melun. Anguille de mer, de rivière. Tronçon d' anguille. Pâté d' anguilles. Anguille à la tartare.

Prov. et fig., Il y a quelque anguille sous roche, Il y a dans cette affaire quelque chose de caché. Il se prend ordinairement en mauvaise part.

Prov. et fig., Écorcher l' anguille par la queue, Commencer par l' endroit le plus difficile, et par où il faudrait finir.

Prov. et fig., Il ressemble aux anguilles de Melun, il crie avant qu' on l' écorche, Il a peur sans sujet; ou, Il se plaint avant de sentir le mal.

Prov. et fig., Échapper comme une anguille, se dit, au sens moral, D' une personne qui trouve moyen d' échapper lorsqu' on croit la tenir. J' avais traité avec lui, je croyais en être à la conclusion; il m' a échappé comme une anguille.

ANGULAIRE. adj. des deux genres

ANGULAIRE. adj. des deux genres Qui a un ou plusieurs angles. Figure angulaire. Corps angulaire. On dit plus ordinairement, Corps anguleux.

Il se dit, en Architecture, De ce qui est à l' angle, à l' encoignure d' un édifice. Pierres angulaires. Poteau angulaire. Colonne angulaire. Pilastre angulaire.

Pierre angulaire, désigne quelquefois, plus particulièrement, La première pierre fondamentale qui fait l' angle d' un bâtiment. C' est dans ce sens que JÉSUS-CHRIST est appelé figurément, dans l' Écriture, La pierre angulaire.

En termes d' Anat., Dents angulaires, Les dents canines, ainsi nommées parce qu' elles sont placées vers l' angle des lèvres. Artère angulaire, Artère qui passe au grand angle de l' oeil. Veine angulaire, Veine qui, de l' angle interne de l' oeil, vient aboutir à la jugulaire externe. Etc.

ANGULEUX, EUSE. adj.

ANGULEUX, EUSE. adj. Dont la surface a plusieurs angles. Un corps très-anguleux. La tige de cette plante est anguleuse.

ANGUSTICLAVE. s. m.

ANGUSTICLAVE. s. m. T. d' Antiq. rom. Tunique que portaient les chevaliers romains, et qui était ornée de bandes de pourpre étroites; tandis que les bandes du laticlave, tunique des sénateurs et des magistrats, étaient fort larges.

ANGUSTIÉ, ÉE. adj.

ANGUSTIÉ, ÉE. adj. Étroit, serré. Il ne se dit que D' un chemin, et il est vieux.

ANICROCHE. s. f.

ANICROCHE. s. f. Difficulté, embarras. Il y a quelque anicroche dans cette affaire. Nous avons rencontré des anicroches qui nous retardent.

Il se dit aussi de Mauvaises difficultés qu' on fait naître à dessein. C' est un chicaneur qui vous fera mille anicroches. Il est familier dans les deux sens.

ÂNIER, IÈRE. s.

ÂNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui conduit des ânes.

ANIL. s. m.

ANIL. s. m. T. de Botan. Plante dont on tire l' indigo. Voyez INDIGO.

ANIMADVERSION. s. f.

ANIMADVERSION. s. f. Improbation, censure, blâme, correction en paroles seulement. Ce procédé mérite l' animadversion publique. Cet écrit lui a attiré l' animadversion de tous les honnêtes gens. Encourir l' animadversion d' une personne, d' une famille.

ANIMAL. s. m.

ANIMAL. s. m. Être organisé et doué de sensibilité. Animal sauvage. Animal domestique. Animal carnassier. Animaux nuisibles. Animal terrestre. Animal aquatique. Animal amphibie. Animal frugivore, carnivore, etc. Animal à quatre pieds ou quadrupède. Un traité de la nature des animaux. L' empire de l' homme sur les animaux. Dieu, après avoir créé les animaux, créa l' homme. L' homme est un animal raisonnable.

Il se dit figurément, familièrement et par mépris, d' Une personne stupide ou grossière. C' est un animal. Ce n' est qu' un animal, un grand animal. C' est un vrai animal. Celui qui vous a dit cela est un animal, un franc animal, un sot animal.

ANIMAL, ALE. adj.

ANIMAL, ALE. adj. Qui appartient, qui est propre à l' animal. L' économie animale. Vie animale. Les facultés animales. Les fonctions animales. Les esprits animaux.

Il se dit quelquefois De l' être matériel ou physique, par opposition à l' être intelligent, à l' âme. La partie animale de l' homme influe souvent sur la partie raisonnable.

En termes d' Hist. nat., Règne animal, L' ensemble de tous les animaux connus.

Matière, substance animale, Toute matière ou substance qui entre dans la constitution de l' animal, ou qui provient des animaux. Huiles animales, acides animaux, Les huiles, les acides qu' on extrait des matières animales.

Chimie animale, Celle qui s' occupe de l' analyse des matières animales.

ANIMAL

ANIMAL dans le langage de l' Écriture sainte, signifie, Sensuel, charnel, et est opposé à Spirituel. L' homme animal ne comprend pas ce qui est de Dieu.

ANIMALCULE. s. m.

ANIMALCULE. s. m. T. didactique. Petit animal. Il ne se dit guère que Des animaux qu' on ne peut voir qu' à l' aide du microscope dans certains liquides. Les animalcules spermatiques. Les animalcules infusoires.

ANIMALISATION. s. f.

ANIMALISATION. s. f. T. didactique. Transformation des aliments en la propre substance de l' animal qui s' en nourrit.

ANIMALISER (S' ). v. pron.

ANIMALISER (S' ). v. pron. T. didactique. Acquérir les qualités des substances animales; s' assimiler à la propre substance de l' animal.

ANIMALISÉ, ÉE. participe

ANIMALISÉ, ÉE. participe

ANIMALITÉ. s. f.

ANIMALITÉ. s. f. T. didactique. L' ensemble des attributs et des facultés qui distinguent l' animal, qui lui sont propres.

ANIMATION. s. f.

ANIMATION. s. f. T. didactique. Action d' animer. Il se dit particulièrement de L' union de l' âme au corps, dans l' embryon humain. L' animation du foetus.

ANIMER. v. a.

ANIMER. v. a. Mettre l' âme, le principe de la vie dans un corps organisé. Il y a dans les corps vivants un principe qui les anime. Qui est-ce qui anime les corps? La Fable dit que Prométhée anima la statue d' argile qu' il venait de former.

Animer quelqu' un de son esprit, Faire passer ses idées et ses sentiments dans son âme.

ANIMER

ANIMER signifie aussi, Encourager, exciter. Animer les soldats au combat, les animer par son exemple. Il animait les troupes du geste et de la voix. On dit, à peu près dans le même sens: Le zèle de Dieu anime cet homme. Ce missionnaire est animé d' un saint zèle. L' ardeur, le dévouement qui l' anime. Etc.

Il signifie également, Donner de la vivacité, de l' action. C' est un homme indolent que rien ne peut animer, que rien n' anime.

Il signifie encore, Irriter, mettre en colère. On a pris plaisir à les animer les uns contre les autres. On lui a fait des rapports qui l' ont fort animé contre vous.

ANIMER

ANIMER signifie figurément, Donner de la force et de la chaleur à un ouvrage d' esprit, à un discours, soit par les traits vifs et brillants que l' on y jette, soit par la manière vive dont on le lit, dont on le prononce. Il y a dans cet ouvrage quelques endroits qu' il faudrait animer. C' est un orateur qui n' a point d' action, il n' anime point ce qu' il dit.

Animer la conversation, La rendre plus vive, plus intéressante.

Animer le teint, Donner plus de vivacité aux couleurs du teint. Animer les yeux, les regards, Leur donner plus d' éclat, de vivacité. Cet exercice anime le teint. Le dépit animait ses regards.

ANIMER

ANIMER se dit aussi pour marquer La force et l' air de vie que les sculpteurs et les peintres donnent à leurs figures. C' est un sculpteur qui anime toutes ses figures. Les tableaux de ce peintre sont animés.

ANIMER

ANIMER s' emploie avec le pronom personnel, et se dit Des personnes et des choses. La statue de la déesse lui parut s' animer et se mouvoir. Il commençait à s' animer, quand la dispute cessa. Cet acteur s' anime. Son jeu s' anime lorsqu' il est applaudi Le cheval de bataille s' anime au bruit de la trompette. À la chasse, les chiens s' animent les uns les autres. La conversation s' animait. Son teint, son oeil s' anime en parlant. Je vis, à ce récit, son teint s' animer.

ANIMÉ, ÉE. participe

ANIMÉ, ÉE. participe Un être animé. Une créature animée. Ils sont tous animés du même esprit. Un air, un ton animé. Un teint animé. Des yeux animés. Une figure animée.

Cette femme est belle, mais c' est une beauté qui n' est point animée, Il lui manque de la vivacité, de l' expression.

ANIMOSITÉ. s. f.

ANIMOSITÉ. s. f. Mouvement de dépit, de haine par lequel on est porté à nuire à une personne de qui on a reçu ou cru recevoir quelque offense. Avoir une grande animosité contre quelqu' un. Être porté d' animosité contre quelqu' un. Agir par animosité, par pure animosité, avec animosité, sans animosité. Les animosités se perpétuent quelquefois dans les familles.

Il se dit aussi d' Une chaleur excessive, d' une certaine violence dans un débat, dans une discussion verbale, dans une querelle de plume. Cet avocat a mis de l' animosité dans sa réplique. Il y avait de part et d' autre, dans ce débat, trop d' animosité.

ANIS. s. m.

ANIS. s. m. Plante ombellifère et odoriférante qui porte une graine de même nom, dont on se sert en médecine, et dont on fait aussi de petites dragées, de l' anisette, etc. L' anis vient dans les terres chaudes et légères. Manger de l' anis. L' anis est carminatif, diurétique, etc. Cette liqueur sent l' anis.

Il se dit aussi de L' espèce de dragées que l' on fait avec de l' anis. Anis de Verdun. Anis commun.

ANISER. v. a.

ANISER. v. a. Donner à une chose le goût de l' anis en la parsemant de cette graine, ou en y mêlant quelque extrait d' anis. Aniser un gâteau. Aniser une liqueur.

ANISÉ, ÉE. participe

ANISÉ, ÉE. participe

ANISETTE. s. f.

ANISETTE. s. f. Liqueur spiritueuse, composée avec de l' essence d' anis. Anisette de Bordeaux. Anisette de Hollande. Une bouteille d' anisette. Boire de l' anisette.

ANKYLOSE. s. f.

ANKYLOSE. s. f. T. de Médec. Privation complète ou incomplète du mouvement dans les articulations, dans les jointures.

ANNAL, ALE. adj.

ANNAL, ALE. adj. (Dans ce mot et dans les trois suivants, on fait sentir les deux N.) T. de Jurispr. Qui ne dure qu' un an, qui n' est valable que pendant un an. Il ne lui donna qu' une procuration annale.

Possession annale, Possession paisible, publique, non interrompue, et à titre non précaire, pendant an et jour.

ANNALES. s. f. pl.

ANNALES. s. f. pl. Histoire qui rapporte les événements année par année. Les Annales de Tacite. Les annales de France. Annales politiques. Annales ecclésiastiques. Annales littéraires. Faire, écrire des annales. J' ai lu dans les annales... Les annales descendent dans de plus grands détails que l' histoire.

Il a quelquefois, dans le style soutenu, la signification d' Histoire. Nous lisons dans nos annales. Parcourez les annales de tous les peuples, et vous vous convaincrez...

ANNALISTE. s. m.

ANNALISTE. s. m. Historien qui écrit des annales. Les annalistes de France.

ANNATE. s. f.

ANNATE. s. f. Revenu d' une année que ceux qui ont obtenu des bénéfices payent à la chambre apostolique, en retirant leurs bulles. Droit d' annate. Payer l' annate. Les annates furent supprimées par l' Assemblée nationale le 4 août 1789.

ANNEAU. s. m.

ANNEAU. s. m. Cercle qui est fait d' une matière dure, et qui sert à attacher quelque chose. Un anneau de fer, de cuivre, d' argent, de corne. Les anneaux d' un rideau. Les anneaux d' une chaîne. L' anneau d' une montre. Passer une corde, un ruban dans un anneau. Le gros anneau d' une ancre.

Il se dit, particulièrement, de Certaines bagues. Anneau d' or. Anneau épiscopal. Anneau nuptial. Il lui mit un anneau au doigt.

Il se dit, figurément, Des boucles formées par la frisure des cheveux. Être frisé par anneaux.

En termes d' Astron., Anneau de Saturne, Corps lumineux en forme de cercle, qui environne la planète de Saturne, et qui en est à une certaine distance.

Anneau astronomique, Instrument propre à mesurer la hauteur des astres dont la lumière est capable de faire ombre sur la terre. Anneau solaire ou horaire, Espèce de petit cadran portatif.

L' anneau du pêcheur, Le sceau qui est apposé à certaines expéditions de la cour de Rome. Les brefs donnés sous l' anneau du pêcheur.

ANNEAU

ANNEAU se dit également, surtout dans les Sciences naturelles, d' Une saillie, d' une marque ou d' une rangée circulaire. Les scolopendres ont des pattes à tous les anneaux de leur corps. Le mâle de la tourterelle a une sorte d' anneau ou de collier noir autour du cou. Les feuilles du grateron forment autour de la tige des anneaux ou verticilles.

Il se dit aussi, en termes d' Anatomie, Des ouvertures circulaires qui servent principalement au passage de quelque partie. L' anneau ombilical. L' anneau diaphragmatique. Etc.

ANNÉE. s. f.

ANNÉE. s. f. Employé sans qualification, ce mot exprime Le temps que la terre met à faire une révolution entière dans son orbite, et pendant lequel le soleil nous semble parcourir les douze signes du zodiaque. L' année passée. L' année précédente. L' année qui vient. L' année prochaine. Cette année. La présente année. Le budget de l' année. Le cours des années. En cette année-là. Ce fut l' année du grand hiver. D' année en année. D' une année à l' autre. Les années passent vite. La suite des années. Le commencement, le milieu, la fin de l' année. Le bout de l' année. Les quatre saisons de l' année. Notre année commence au premier janvier, et finit au trente et un décembre. Les astronomes joignent souvent au mot Année l' épithète de solaire, pour distinguer la révolution de la terre des révolutions périodiques des autres planètes, lesquelles s' expriment aussi quelquefois par le même substantif. Année solaire. L' année de Saturne est de trente années solaires.

Il se dit aussi d' Une durée de douze mois, sans égard à l' époque où elle commence ni à l' époque où elle finit. Il y a bien des années que je ne vous ai vu. Après une année passée en province, il est revenu à Paris. Il gagne tant par année.

Année lunaire, Espace de douze et quelquefois de treize mois lunaires, c' est-à-dire, de douze ou treize révolutions de la lune autour de la terre. L' année lunaire est celle des Arabes et des Turcs.

Année sidérale, année tropique. Voyez SIDÉRAL et TROPIQUE.

Année astronomique, La durée exacte de la révolution de la terre autour du soleil, telle qu' on l' obtient par les observations astronomiques; et, Année civile, La durée de cette même révolution bornée à un nombre entier de jours, pour en faciliter l' application aux usages civils, sans s' écarter jamais sensiblement du cours du soleil. L' année civile est de trois cent soixante-cinq jours; et l' année astronomique, de trois cent soixante-cinq jours, cinq heures, quarante-neuf minutes.

Année bissextile, Celle qui, dans notre calendrier, contient trois cent soixante-six jours; tandis que les Années communes n' ont que trois cent soixante-cinq jours. Dans les années bissextiles, le mois de février a vingt-neuf jours.

Année républicaine, Celle qui avait été adoptée sous la république française, et qui commençait à l' équinoxe d' automne.

Année scolastique ou scolaire, Le temps qui s' écoule depuis la rentrée des classes jusqu' aux vacances.

Année théâtrale, Le temps qui s' écoule depuis la rentrée de Pâques jusqu' à la clôture de la semaine sainte.

Année d' exercice, Celle où l' on exerce actuellement une charge que plusieurs officiers ont droit d' exercer l' un après l' autre. C' est son année d' exercice; ou absolument, C' est son année, il est en année, il est d' année.

Année de probation, Celle pendant laquelle un religieux ou une religieuse fait son noviciat.

Année de deuil, Durée d' une année pendant laquelle on est obligé de porter un deuil. Une veuve qui se remarie dans l' année de son deuil.

Souhaiter la bonne année à quelqu' un, Lui témoigner, au commencement de l' année, qu' on souhaite qu' il la passe heureusement. On dit de même, Souhaits de bonne année, compliment de bonne année.

ANNÉE

ANNÉE se dit souvent par rapport à la température. Année pluvieuse. Année sèche. Année froide. Année chaude. Année orageuse.

Il se dit aussi par rapport aux produits de la terre, à la récolte en blés, en vins, etc. Année fertile, abondante. Année d' abondance. Année stérile. L' année a été bonne, a été mauvaise, a été médiocre.

Cette terre vaut tant, année commune, année moyenne, En faisant compensation des mauvaises années avec les bonnes.

Demi-année, Celle où la récolte n' est que la moitié de ce qu' elle doit être année commune.

ANNÉE

ANNÉE se dit encore de Ce qu' on doit recevoir ou payer par année. Son fermier lui doit deux années. Il a touché d' avance une année de ses gages. Il a payé d' avance une année de la pension de son fils.

ANNÉE

ANNÉE se dit, au pluriel, de L' âge, des différents âges de la vie. Dans ses premières années. Dans ses dernières années. Les belles années de la vie. Les jeunes années. Le poids des années. Le progrès des années.

ANNELER. v. a.

ANNELER. v. a. Former en anneaux. Il n' est guère usité qu' en parlant Des cheveux qu' on frise, et qu' on tourne en boucles. Anneler des cheveux.

ANNELÉ, ÉE. participe

ANNELÉ, ÉE. participe Des cheveux annelés.

Il se dit adjectivement, dans les Sciences naturelles, et signifie, Qui a un anneau, des anneaux, qui est entouré d' un ou de plusieurs anneaux. Pédicule annelé. Le corps des scolopendres est annelé. Le corps de plusieurs serpents est annelé de brun ou de jaune.

ANNELET. s. m.

ANNELET. s. m. Petit anneau. Il n' est guère usité qu' en termes d' Architecture, et il se dit de Petits listels ou filets qui sont au chapiteau dorique.

ANNÉLIDES. s. m. pl.

ANNÉLIDES. s. m. pl. T. d' Hist. nat. Nom d' une classe d' animaux qui comprend les vers à sang rouge, dont le corps est annelé transversalement.

ANNELURE. s. f.

ANNELURE. s. f. Frisure de cheveux par boucles ou anneaux. Il est peu usité.

ANNEXE. s. f.

ANNEXE. s. f. (On fait sentir les deux N.) T. de Jurispr. féodale. Il se disait Des terres ou domaines attachés à une seigneurie, dont ils n' étaient pas mouvants ou dépendants. Les annexes d' une seigneurie, d' une terre.

ANNEXE

ANNEXE se dit aussi d' Une succursale, d' une église où l' on fait les fonctions paroissiales, et qui relève d' une cure. L' église de Sainte-Marguerite était une annexe de la paroisse de Saint-Paul.

ANNEXE

ANNEXE désigne quelquefois, surtout dans le langage didactique, Ce qui est uni à une chose principale. Ainsi on dit, en termes d' Anatomie, Les annexes de l' oeil, Les paupières, les sourcils, etc.; Les annexes de l' utérus, Les trompes, les ovaires, etc. On dit de même, Le cerveau et ses annexes, etc.

ANNEXER. v. a.

ANNEXER. v. a. Joindre, attacher. En termes de Pratique et d' Administration, Annexer une pièce à une autre pièce, à un dossier.

Il se dit spécialement en parlant D' une terre, d' un droit, d' une prérogative qu' on joint à une terre, à un bénéfice, à une charge. La Bretagne fut annexée au royaume de France par le mariage de l' héritière de cette province avec Charles VIII. Annexer un fief à une terre. Annexer un prieuré à une abbaye, à un évêché. Il avait annexé ce droit à sa terre.

ANNEXÉ, ÉE. participe

ANNEXÉ, ÉE. participe

ANNIHILATION. s. f.

ANNIHILATION. s. f. (Dans ce mot et dans le suivant, on fait sentir les deux N.) T. didactique. Anéantissement.

ANNIHILER. v. a.

ANNIHILER. v. a. T. didactique. Anéantir. En Jurispr., Annihiler un acte, un testament, une donation.

ANNIHILÉ, ÉE. participe

ANNIHILÉ, ÉE. participe

ANNIVERSAIRE. adj. des deux genres

ANNIVERSAIRE. adj. des deux genres Il se dit D' une époque ou d' une cérémonie qui ramène le souvenir d' un événement arrivé à pareil jour une ou plusieurs années auparavant. Jour anniversaire. Fête anniversaire.

Il s' emploie d' ordinaire comme substantif masculin. C' est aujourd' hui l' anniversaire de sa naissance, de son mariage. Nous fêtons, nous célébrons aujourd' hui l' anniversaire de cette grande victoire.

Il se dit particulièrement Du service que l' on fait pour un mort, au retour annuel du jour de son décès. Fonder un anniversaire.

ANNONAIRE. adj.

ANNONAIRE. adj. Voy. Loi annonaire.

ANNONCE. s. f.

ANNONCE. s. f. Avis par lequel on fait savoir quelque chose au public, verbalement ou par écrit. Faire une annonce au prône. Annonce de livres à vendre. Mettre une annonce dans les journaux. Feuille d' annonces. Frais d' annonce. Il était d' usage autrefois qu' un comédien fit, avant la fin du spectacle, l' annonce des pièces qu' on devait jouer le lendemain.

Il se dit aussi Des publications de mariage qui se font dans la religion protestante, et que les catholiques appellent Bans. Il se mariera bientôt, on a fait la première annonce. On a fait toutes les annonces.

ANNONCER. v. a.

ANNONCER. v. a. Faire savoir une nouvelle à quelqu' un. Annoncer une bonne nouvelle, une mauvaise nouvelle. Il n' annonce jamais que des choses désagréables. Il nous est venu annoncer le mariage de son frère. Je vous annonce une chose qui vous surprendra. Il nous annonça que la paix venait d' être signée.

Annoncer quelqu' un, Annoncer son arrivée, sa venue. Il se dit, particulièrement, D' un domestique qui prévient son maître de l' arrivée d' une personne qui demande à le voir, ou qui va entrer. Le domestique annonça monsieur un tel. Se faire annoncer. Il fut très-étonné lorsqu' on m' annonça.

ANNONCER

ANNONCER signifie aussi, Faire connaître au public, par une annonce, quelque chose qui l' intéresse. Annoncer une fête, une réjouissance publique. Les journaux annoncent une nouvelle éruption du Vésuve. Annoncer une vente. On a annoncé la paix dans tous les spectacles.

Il signifie également, Donner avis, avertir qu' une chose, d' ailleurs réglée et connue, arrivera. Le curé annonce au prône les fêtes et les jeûnes.

Annoncer la parole de Dieu, annoncer l' Évangile, Prêcher, exhorter les fidèles. Il se dit aussi Des missionnaires qui prêchent la foi à ceux qui ne l' ont point encore reçue.

ANNONCER

ANNONCER signifie encore, Prédire, assurer qu' une chose arrivera. Les prophètes ont annoncé la venue du Messie. Un ange annonça à la Vierge le mystère de l' incarnation.

Il se dit pareillement Des choses, et signifie, Faire connaître d' avance, faire pressentir ce qui doit arriver. Le baromètre annonce le beau temps. La seconde scène de cette comédie en annonce le dénoûment.

Il signifie encore, Être le signe, la marque de. Cette action annonce un mauvais coeur. Les manières de ce jeune homme annoncent une bonne éducation. Les cieux annoncent la gloire de Dieu.

Il signifie aussi, Être le précurseur, le présage, le symptôme. L' aurore annonce le soleil. Les fleurs annoncent les fruits. L' hirondelle annonce le retour du printemps. Des convulsions annoncèrent sa mort.

Il signifie également, Promettre, faire espérer. Tout semblait annoncer le succès de cette entreprise. Cela ne nous annonce rien de bon.

ANNONCER

ANNONCER s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se faire connaître d' une manière particulière, se présenter bien ou mal. Ce jeune homme s' est bien annoncé en entrant dans le monde. Cet intrigant s' était annoncé par des manières polies et insinuantes. Cette entreprise s' annonçait bien, elle a mal tourné.

ANNONCÉ, ÉE. participe

ANNONCÉ, ÉE. participe

ANNONCEUR. s. m.

ANNONCEUR. s. m. Il se disait autrefois Du comédien qui venait, vers la fin du spectacle, faire l' annonce des pièces qu' on devait jouer le lendemain.

ANNONCIADE. s. f.

ANNONCIADE. s. f. Nom de certains ordres religieux, qui rappelle l' annonciation de l' ange Gabriel à la Vierge. Religieux, religieuse de l' ordre de l' Annonciade.

Une annonciade, Une religieuse d' un couvent de l' annonciade.

ANNONCIATION. s. f.

ANNONCIATION. s. f. On appelle ainsi Le message de l' ange Gabriel à la Vierge, pour lui annoncer le mystère de l' incarnation; et on appelle aussi de même Le jour où l' Église célèbre ce mystère. L' annonciation de l' ange Gabriel à la Vierge. L' annonciation de la Vierge. Le jour de l' Annonciation. La fête de l' Annonciation.

ANNOTATEUR. s. m.

ANNOTATEUR. s. m. Celui qui fait des annotations, des remarques sur un texte.

ANNOTATION. s. f.

ANNOTATION. s. f. Il se dit Des notes, des remarques faites sur un texte, pour en éclaircir divers passages. Ce philologue a fait d' excellentes annotations sur Homère, sur Virgile, sur Aristote, etc.

Il signifiait, dans la Pratique ancienne, L' état et inventaire des biens saisis, par autorité de justice, sur un criminel ou sur un accusé. On fit l' annotation de tous ses biens.

ANNOTER. v. a.

ANNOTER. v. a. Faire des notes, des remarques sur un texte. Il a annoté les ouvrages de Pline, de Tacite. Annoter un code de lois.

Il signifiait, dans la Pratique ancienne, Dresser l' état et inventaire des biens saisis, par autorité de justice, sur un criminel ou sur un accusé. On a saisi et annoté ses biens.

ANNOTÉ, ÉE. participe

ANNOTÉ, ÉE. participe Un Virgile annoté. Code civil annoté.

ANNUAIRE. s. m.

ANNUAIRE. s. m. Sorte d' ouvrage que l' on publie chaque année, et qui contient le résumé des événements de l' année précédente, ou des renseignements sur l' industrie et la statistique, le résultat des observations astronomiques ou météorologiques, etc. Annuaire historique. L' Annuaire du commerce maritime. L' Annuaire du Bureau des longitudes.

ANNUEL, ELLE. adj.

ANNUEL, ELLE. adj. Qui dure un an. Le consulat à Rome était annuel. L' exercice de cette charge est annuel. Magistrature annuelle.

Il se dit aussi De certaines choses qui arrivent, qui se font tous les ans. Fête annuelle. Renouvellement annuel. Le vote annuel de l' impôt.

Il se dit particulièrement De ce qu' on touche ou qu' on perçoit, de ce qu' on paye ou qu' on acquitte chaque année. Revenu annuel. Rente annuelle et perpétuelle. Prestation, redevance annuelle. Droit annuel.

Plantes annuelles, Celles qui ne vivent que l' espace d' un an, qui naissent, fructifient et meurent dans le cours d' une année.

En termes d' Astron., Le mouvement annuel du soleil, La révolution apparente du soleil, d' un point du zodiaque au même point.

ANNUEL. s. m.

ANNUEL. s. m. Messe que l' on fait dire tous les jours pendant une année, pour une personne défunte, en commençant à compter du jour de sa mort. Il a ordonné un annuel après sa mort. On a chargé tel prêtre de cet annuel. Faire dire un annuel.

ANNUELLEMENT. adv.

ANNUELLEMENT. adv. Par chaque année. Il tire annuellement dix mille francs de revenu de cette terre. On lui paye annuellement mille écus pour ce travail. Une fête qui se célèbre annuellement. Ce comité, cette assemblée se renouvelle annuellement.

ANNUITÉ. s. f.

ANNUITÉ. s. f. Sorte d' emprunt par lequel le débiteur s' engage à faire annuellement, pendant un nombre d' années déterminé, un payement qui comprend les intérêts de la somme prêtée, et le remboursement d' une partie de cette somme; en sorte qu' au terme indiqué, le débiteur est entièrement libéré.

ANNULAIRE. adj. des deux genres

ANNULAIRE. adj. des deux genres Qui est propre à recevoir un anneau, ou Qui ressemble à un anneau. Il est principalement usité dans les locutions suivantes: Doigt annulaire, Le quatrième doigt, ainsi appelé, parce que c' est celui où l' on met ordinairement l' anneau dans certaines cérémonies. En Astron., Éclipse annulaire, Éclipse du soleil pendant laquelle il reste sur les bords du disque de cet astre un cercle ou anneau lumineux.

ANNULATION. s. f.

ANNULATION. s. f. Action d' annuler. L' annulation d' un acte, d' un marché.

ANNULER. v. a.

ANNULER. v. a. Rendre nul. La cour royale a annulé ce testament, a annulé toutes ces procédures. Annuler un contrat, un acte, une lettre de change. Annuler un marché.

ANNULÉ, ÉE. participe

ANNULÉ, ÉE. participe

ANOBLIR. v. a.

ANOBLIR. v. a. Faire noble, donner à quelqu' un le titre et les droits de noblesse. Le roi l' avait anobli. Cette famille fut anoblie par Henri IV. Il y avait autrefois des charges qui anoblissaient.

En ce pays, le ventre anoblit, se dit D' un pays où la noblesse peut se transmettre par les femmes, et où l' on est réputé noble, pourvu qu' on soit né d' une mère noble.

ANOBLI, IE. participe

ANOBLI, IE. participe Il est aussi substantif; et alors il signifie, Celui qui a été fait noble depuis peu de temps. Les anoblis, les nouveaux anoblis sont quelquefois plus fiers que les anciens nobles.

ANOBLISSEMENT. s. m.

ANOBLISSEMENT. s. m. Récompense, faveur du prince, par laquelle on est anobli. Lettres d' anoblissement.

ANODIN, INE. adj.

ANODIN, INE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qui ont la propriété de calmer les douleurs, et quelquefois de les faire cesser complétement. Les préparations de ciguë, d' opium, etc., sont des remèdes anodins. On l' emploie aussi, mais plus rarement, comme substantif masculin. Faire usage des anodins.

Fig. et par moquerie, Des vers anodins, des couplets anodins, Des vers, des couplets sans sel, faibles et presque insignifiants.

ANOMAL, ALE. adj.

ANOMAL, ALE. adj. T. didactique. Irrégulier, qui s' écarte de la règle. Il se dit, en Grammaire, Des verbes qui ne suivent pas dans leur conjugaison la règle ordinaire des autres verbes. Un verbe anomal. Des verbes anomaux. Aller est un verbe anomal.

En Médec., Maladies anomales, Celles qui ne suivent point une marche régulière dans leurs périodes. Il se dit aussi Des maladies qu' on ne peut rapporter à aucune espèce connue.

En Botan., Fleurs anomales, se dit de Certaines fleurs polypétales et de forme irrégulière et indéterminée: telles sont les fleurs de la violette, du réséda, de la balsamine, etc.

ANOMALIE. s. f.

ANOMALIE. s. f. T. didactique. Irrégularité. Il y a bien de l' anomalie dans ce verbe, dans ce nom. Les anomalies du langage. Les anomalies des maladies. Les anomalies du règne végétal.

ANOMALIE

ANOMALIE en termes d' Astronomie, La distance du lieu vrai ou moyen d' une planète à l' aphélie ou à l' apogée. Anomalie vraie. Anomalie moyenne.

ANOMALISTIQUE. adj. f.

ANOMALISTIQUE. adj. f. T. d' Astron. Il n' est usité que dans cette locution, Année anomalistique, Le temps que la terre emploie à revenir d' un point de son orbite au même point.

Suivant d' autres, Année anomalistique, signifie, Le temps qui s' écoule entre l' instant où la terre est aphélie, et celui où elle redevient aphélie l' année suivante; temps plus long que l' année sidérale, ou que l' Année anomalistique, en prenant cette locution dans le premier sens.

ANOMIE. s. f.

ANOMIE. s. f. T. d' Hist. nat. Genre de coquillages dont plusieurs espèces sont ornées de vives couleurs, et dont quelques-unes servent à la nourriture de l' homme.

ÂNON. s. m.

ÂNON. s. m. Le petit d' un âne. L' ânesse et l' ânon.

ÂNONNEMENT. s. m.

ÂNONNEMENT. s. m. Action d' ânonner. Un ânonnement insupportable.

ÂNONNER. v. n.

ÂNONNER. v. n. Ne lire ou ne réciter, ne répondre qu' avec peine, qu' en hésitant. Il y a deux ans que cet enfant va à l' école, et il ne fait encore qu' ânonner. Ânonner en récitant sa leçon. Quand il soutint sa thèse, il ne faisait qu' ânonner. Il est familier.

Il s' emploie quelquefois activement. Cet écolier ne fait qu' ânonner sa leçon.

ÂNONNÉ, ÉE. participe

ÂNONNÉ, ÉE. participe

ANONYME. adj. des deux genres

ANONYME. adj. des deux genres Qui est sans nom. Il ne se dit que Des auteurs dont on ne sait point le nom, et Des écrits dont on ne connaît point l' auteur. Auteur anonyme. L' auteur de ce poëme est resté anonyme. Ouvrage anonyme. Livre anonyme. Lettre anonyme.

Il s' emploie quelquefois substantivement, en parlant Des personnes. L' anonyme qui a traité cette matière dit que... Ce vaudeville, cette brochure est d' un anonyme.

Il se dit encore substantivement Du secret que fait de son nom l' auteur d' un ouvrage d' esprit. Il a voulu garder l' anonyme. Il a publié une brochure sous le voile de l' anonyme.

ANSE. s. f.

ANSE. s. f. La partie de certains vases, de certains ustensiles, par laquelle on les prend pour s' en servir, et qui est ordinairement courbée en arc. L' anse d' un seau, d' un pot, d' un chaudron, d' une marmite, d' un panier. Pot à deux anses. Prendre un pot par l' anse. On dit de même, Les anses d' une pièce d' artillerie.

Prov. et fig., Faire danser l' anse du panier, se dit D' une cuisinière qui fait payer à ses maîtres ce qu' elle achète plus cher qu' on ne le lui a vendu. On dit dans le même sens, L' anse du panier vaut beaucoup à cette cuisinière.

Prov., Faire le pot à deux anses, Mettre les mains sur les hanches en arrondissant les coudes.

ANSE

ANSE signifie aussi, Une très-petite baie qui s' enfonce peu dans les terres. Il y a là une anse où nous mouillâmes. Il y a plusieurs anses dans cette baie.

ANSE. s. f.

ANSE. s. f. Ligue. Voyez HANSE.

ANSÉATIQUE. adj. f.

ANSÉATIQUE. adj. f. Voy. HANSÉATIQUE.

ANSPECT. s. m.

ANSPECT. s. m. T. de Marine. Barre de bois, en forme de pince, qui sert à remuer des fardeaux. Il se dit particulièrement Du levier de ce genre qui sert à la manoeuvre des canons.

ANSPESSADE. s. m.

ANSPESSADE. s. m. Il se disait autrefois d' Un bas-officier d' infanterie subordonné au caporal.

ANTAGONISME. s. m.

ANTAGONISME. s. m. T. d' Anat. Action des muscles qui agissent en sens inverse l' un de l' autre.

ANTAGONISTE. s. m.

ANTAGONISTE. s. m. Celui qui fait des efforts, qui soutient une lutte pour faire prévaloir ses prétentions, ses sentiments, ses opinions. Les partisans de Jansénius étaient les antagonistes des disciples de Molina. Il est mon antagoniste. Vous avez en lui, en elle un dangereux antagoniste.

En termes d' Anat., Muscles antagonistes, Les muscles qui sont attachés à la même partie, et qui la tirent en sens inverse l' un de l' autre. Dans cette dénomination, Antagoniste est adjectif. On dit de même substantivement, Chaque muscle a son antagoniste.

ANTAN. s. m.

ANTAN. s. m. L' année qui précède celle qui court. Il est vieux, et ne se dit guère que dans cette phrase proverbiale, Je ne m' en soucie non plus que des neiges d' antan.

ANTANACLASE. s. f.

ANTANACLASE. s. f. T. de Rhétorique. Répétition d' un même mot pris en différents sens.

ANTARCTIQUE. adj. des deux genres

ANTARCTIQUE. adj. des deux genres T. de Géogr. et d' Astron. Qui est opposé au pôle arctique ou septentrional. Pôle antarctique. Les terres antarctiques. Cercle polaire antarctique.

ANTÉCÉDEMMENT. adv.

ANTÉCÉDEMMENT. adv. Antérieurement, avant dans l' ordre du temps. Il est peu usité.

ANTÉCÉDENT, ENTE. adj.

ANTÉCÉDENT, ENTE. adj. Qui est auparavant, qui précède dans l' ordre du temps. Les actes antécédents. Les procédures antécédentes.

ANTÉCÉDENT. s. m.

ANTÉCÉDENT. s. m. Il se dit d' Un fait passé qu' on rappelle à propos d' un fait actuel, d' une circonstance présente. Je voudrais bien me fier à lui, mais les antécédents ne sont pas en sa faveur. Pour décider cette question, nous avons des antécédents.

ANTÉCÉDENT

ANTÉCÉDENT en termes de Grammaire, se dit Des noms et des pronoms, quand ils précèdent et régissent le relatif qui. Ainsi, dans ces deux phrases, Dieu qui peut tout, celui qui vous a dit telle chose, Dieu et celui sont les antécédents, et qui est le relatif.

ANTÉCÉDENT

ANTÉCÉDENT en termes de Logique, se dit de La première partie d' un argument qu' on appelle Enthymème, et qui ne consiste qu' en une seule proposition, dont on tire une conséquence. Je vous accorde l' antécédent; mais je vous nie la conséquence.

ANTÉCÉDENT

ANTÉCÉDENT en termes de Mathématique, se dit Du premier des deux termes d' un rapport, par opposition à Conséquent, qui désigne Le second. L' antécédent et le conséquent.

ANTÉCESSEUR. s. m.

ANTÉCESSEUR. s. m. Il se disait autrefois d' Un professeur en droit dans une université.

ANTÉCHRIST. s. m.

ANTÉCHRIST. s. m. (L' S ne se prononce pas.) Celui qui est opposé à JÉSUS-CHRIST, qui est l' ennemi de JÉSUS-CHRIST. Il est dit dans l' Écriture que, dès le temps des apôtres, il y avait plusieurs antéchrists.

Il se dit, particulièrement, d' Un imposteur qui cherchera à établir une religion opposée à celle de JÉSUS-CHRIST, et qui, suivant l' opinion commune, viendra dans les derniers temps. Le temps de la venue de l' Antechrist est incertain.

ANTÉDILUVIEN, IENNE. adj.

ANTÉDILUVIEN, IENNE. adj. Qui a existé avant le déluge. Animaux antédiluviens. Histoire antédiluvienne.

ANTENNE. s. f.

ANTENNE. s. f. T. de Marine. Longue pièce de bois, sorte de vergue longue et flexible qui s' attache à une poulie vers le milieu ou vers le haut du mât, pour soutenir la voile triangulaire de certains bâtiments en usage sur la Méditerranée. Le vent rompit les antennes.

ANTENNE

ANTENNE se dit, en Entomologie, de Filaments mobiles et articulés que les insectes portent sur la tête, et que l' on croit être pour eux l' organe principal du tact. Les antennes, les deux antennes d' un papillon, d' une abeille, etc.

ANTÉPÉNULTIÈME. adj. des deux genres

ANTÉPÉNULTIÈME. adj. des deux genres Qui précède immédiatement la pénultième. L' antépénultième vers de cette page. Dans l' antépénultième ligne. L' antépénultième syllabe d' un mot.

Il s' emploie aussi comme substantif féminin, pour signifier, L' antépénultième syllabe d' un mot. Dans ce mot, l' accent est sur l' antépénultième.

ANTÉRIEUR, EURE. adj.

ANTÉRIEUR, EURE. adj. Qui est avant, qui précède. Il se dit par rapport au lieu et au temps. La partie antérieure d' un vaisseau. Les parties antérieures d' un corps. Une époque antérieure. Un fait antérieur. Une découverte antérieure. Ce contrat est antérieur à l' autre. Ma dette est antérieure à la sienne. Je dois être colloqué le premier en ordre, car je suis antérieur en hypothèque. L' événement dont je parle est antérieur à celui dont vous parlez; il lui est antérieur de plus de six mois, d' un an, de plus d' une année.

En Grammaire, Prétérit antérieur, Temps du verbe qui exprime une action passée, faite avant une autre également passée. Quand j' eus fait cela, je partis. On dit dans un sens analogue, Futur antérieur: voyez FUTUR.

ANTÉRIEUREMENT. adv.

ANTÉRIEUREMENT. adv. Précédemment. Ma demande a été faite antérieurement à la vôtre. Ce qui s' est passé antérieurement.

ANTÉRIORITÉ. s. f.

ANTÉRIORITÉ. s. f. Priorité de temps. Antériorité d' hypothèque. Antériorité de date. Antériorité de droit, de titre. L' antériorité d' une demande, d' une découverte.

ANTHÈRE. s. f.

ANTHÈRE. s. f. T. de Botan. Petit sac membraneux qui constitue la partie essentielle de l' étamine, et qui est ordinairement placé à l' extrémité d' un filet. C' est l' anthère qui renferme la poussière fécondante des végétaux pourvus d' organes sexuels. Anthères arrondies, oblongues, fourchues, etc.

ANTHOLOGIE. s. f.

ANTHOLOGIE. s. f. Il signifie proprement, Collection ou choix de fleurs; et il se dit figurément d' Un recueil de petites pièces de poésie choisies. L' Anthologie grecque.

ANTHRAX. s. m.

ANTHRAX. s. m. T. de Médec. Inflammation circonscrite, et essentiellement gangréneuse, du tissu cellulaire sous-cutané. On le nomme aussi Charbon.

ANTHROPOLOGIE. s. f.

ANTHROPOLOGIE. s. f. T. didactique. Histoire naturelle de l' homme; étude de l' homme considéré principalement sous le point de vue physique. L' anthropologie s' applique à déterminer et à classer les diverses races humaines.

ANTHROPOLOGIE

ANTHROPOLOGIE se dit aussi d' Une figure de rhétorique, par laquelle on attribue à Dieu des actions, des affections humaines.

ANTHROPOMORPHISME. s. m.

ANTHROPOMORPHISME. s. m. Doctrine ou opinion de ceux qui attribuent à Dieu une figure humaine.

ANTHROPOMORPHITE. s. des deux genres

ANTHROPOMORPHITE. s. des deux genres Celui ou celle qui attribue à Dieu une figure humaine.

ANTHROPOPHAGE. adj. des deux genres

ANTHROPOPHAGE. adj. des deux genres Il ne se dit que Des hommes qui mangent de la chair humaine. Une nation anthropophage. Les peuples anthropophages.

Il est aussi substantif. C' est un anthropophage.

ANTHROPOPHAGIE. s. f.

ANTHROPOPHAGIE. s. f. Habitude de manger de la chair humaine.

ANTI. Préposition

ANTI. Préposition empruntée du grec, et qui s' emploie en français dans plusieurs mots composés, pour marquer Opposition, contrariété. Ainsi l' on dit, Antiscorbutique, Antiseptique, en parlant Des remèdes contre le scorbut, contre la gangrène. On trouve dans le Dictionnaire ceux de ces mots composés qui sont le plus en usage: il serait inutile de rapporter tous ceux que le besoin ou le caprice peut faire imaginer.

ANTI

ANTI se joint encore à plusieurs mots français dans le sens de la préposition Ante des Latins, pour marquer Antériorité de temps ou de lieu: telle est sa valeur dans les mots composés Antidate et Antichambre. On trouvera dans le Dictionnaire tous ceux des mots ainsi formés que l' usage a autorisés.

ANTIAPOPLECTIQUE. adj. des deux genres

ANTIAPOPLECTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes contre l' apoplexie. Eau antiapoplectique.

ANTICHAMBRE. s. f.

ANTICHAMBRE. s. f. Celle des pièces d' un appartement qui est immédiatement avant la chambre. Il y a dans cet appartement antichambre, chambre et cabinet. Attendre dans une antichambre. La première antichambre. La seconde antichambre.

Fam., Propos d' antichambre, Propos de valets.

Fam., Faire antichambre, Attendre dans une antichambre le moment d' être introduit auprès du maître de la maison. Il se dit ordinairement en mauvaise part et en parlant des gens qui sollicitent.

ANTICHRÈSE. s. f.

ANTICHRÈSE. s. f. T. de Droit. Convention par laquelle un débiteur remet en nantissement à son créancier un immeuble dont les revenus doivent servir à l' acquittement de la dette. On peut convenir aussi que les revenus se compenseront avec les intérêts de la créance. Remettre, tenir un immeuble en antichrèse.

ANTICHRÉTIEN, IENNE. adj.

ANTICHRÉTIEN, IENNE. adj. Il se dit De ce qui est opposé à la religion chrétienne. Maximes antichrétiennes.

ANTICIPATION. s. f.

ANTICIPATION. s. f. Action par laquelle on anticipe. Anticipation de payement. Il m' a payé par anticipation. Il s' en est emparé par anticipation. Cette anticipation sur les époques jette de la confusion et de l' obscurité dans le récit.

Lettres d' anticipation, Lettres qu' on prenait en chancellerie, pour anticiper un appel.

ANTICIPATION

ANTICIPATION se dit particulièrement de L' action de dépenser un revenu avant qu' il soit échu. Dans l' ancienne administration financière, on avait souvent recours aux anticipations. Il dépense son revenu par anticipation.

Il se dit également, en termes de Commerce, d' Une avance de fonds sur une consignation de marchandises. Tirer, accepter une traite par anticipation.

ANTICIPATION

ANTICIPATION signifie encore, Usurpation, empiétement sur le bien ou sur les droits d' autrui. C' est une anticipation sur mes droits, sur ma terre.

ANTICIPATION

ANTICIPATION est aussi le nom d' Une figure de rhétorique par laquelle l' orateur réfute d' avance les objections qui pourront lui être faites.

ANTICIPER. v. a.

ANTICIPER. v. a. Prévenir, devancer. Il ne se dit que Du temps, et, par ellipse, Des choses dont on prévient le temps. Anticiper le temps, le jour. Le terme n' était pas échu, il a anticipé le payement, il l' a anticipé de huit jours.

En termes de Pratiq. ancienne, Anticiper un appel, Faire assigner devant le juge supérieur l' appelant qui différait de relever son appel.

ANTICIPER

ANTICIPER s' emploie aussi comme verbe neutre avec la préposition Sur, et signifie, Usurper, empiéter. Anticiper sur les droits de quelqu' un. Anticiper sur son voisin. Vous anticipez sur ma terre, sur ma charge, sur mes droits.

Anticiper sur ses revenus, Les dépenser par avance. Anticiper sur les temps, sur les faits, Raconter l' histoire d' un événement avant son époque. Anticiper sur ce que l' on doit dire, sur ce qui doit suivre, En dire d' avance quelque chose.

ANTICIPÉ, ÉE. participe

ANTICIPÉ, ÉE. participe Il se dit adjectivement, au sens moral, De ce qui est prématuré, de ce qui devance le moment convenable. Une joie, une espérance anticipée. Une douleur, une crainte anticipée. Des regrets anticipés. Une connaissance anticipée de ce que l' on devrait encore ignorer.

ANTIDARTREUX, EUSE. adj.

ANTIDARTREUX, EUSE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes contre les dartres.

ANTIDATE. s. f.

ANTIDATE. s. f. Fausse date, antérieure à la véritable. On a prouvé l' antidate de cet acte.

ANTIDATER. v. a.

ANTIDATER. v. a. Mettre à un acte, à une lettre, à un effet de commerce, etc., une fausse date, antérieure à la véritable. Antidater un contrat, un acte, une lettre.

ANTIDATÉ, ÉE. participe

ANTIDATÉ, ÉE. participe Acte antidaté. Lettre antidatée.

ANTIDOTE. s. m.

ANTIDOTE. s. m. Contrepoison; médicament auquel on attribue la propriété de prévenir ou de combattre les effets d' un poison, d' un venin, d' une maladie contagieuse. Bon, puissant, grand, excellent antidote.

Il s' emploie quelquefois figurément. Il n' y a pas de meilleur antidote contre l' ennui que le travail.

ANTIENNE. s. f.

ANTIENNE. s. f. T. de Liturgie cathol. Sorte de verset que le chantre dit, en tout ou en partie, dans l' office de l' église, avant un psaume ou un cantique, et qui se répète après tout entier. Annoncer une antienne. Entonner une antienne.

Fig. et fam., Chanter toujours la même antienne, Dire, répéter toujours la même chose.

Fig. et fam., Annoncer une triste, une fâcheuse antienne, Annoncer une triste, une fâcheuse nouvelle.

ANTIFÉBRILE. adj. des deux genres

ANTIFÉBRILE. adj. des deux genres T. de Médec. Voyez FÉBRIFUGE.

ANTILAITEUX, EUSE. adj.

ANTILAITEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes qu' on a crus propres à faire passer le lait, et à guérir les maladies qu' on lui attribue.

ANTILOGIE. s. f.

ANTILOGIE. s. f. T. didactique. Contradiction entre quelques idées d' un même discours.

ANTILOPE. s. f.

ANTILOPE. s. f. T. d' Hist. nat. Genre de mammifères de la famille des ruminants. Les gazelles appartiennent au genre des antilopes.

ANTIMOINE. s. m.

ANTIMOINE. s. m. Métal dont on fait différentes préparations dans la pharmacie, telles que l' émétique, etc. Il est très-fragile, brillant, d' un blanc bleuâtre, et d' une texture lamelleuse. L' usage de l' antimoine a trouvé de grands adversaires. Sulfure d' antimoine, ou Antimoine cru. Verre d' antimoine. Teinture d' antimoine.

ANTIMONIAL, ALE ou ANTIMONIÉ, ÉE. adj.

ANTIMONIAL, ALE ou ANTIMONIÉ, ÉE. adj. T. de Pharm. Qui appartient à l' antimoine, qui en contient. Préparations antimoniales. Remèdes antimoniaux. Tartrate de potasse antimonié (tartre stibié).

ANTINOMIE. s. f.

ANTINOMIE. s. f. Contradiction réelle ou apparente entre deux lois. Cette antinomie embarrasse tous les jurisconsultes. Concilier des antinomies.

ANTIPAPE. s. m.

ANTIPAPE. s. m. Celui qui se porte pape sans être légitimement et canoniquement élu. Dans le grand schisme d' Occident, on a vu en même temps deux antipapes.

ANTIPATHIE. s. f.

ANTIPATHIE. s. f. Aversion, répugnance naturelle et non raisonnée qu' on a pour quelqu' un, pour quelque chose. Il se dit Des personnes et des animaux. Antipathie naturelle, invincible. Grande antipathie. Secrète antipathie. Avoir de l' antipathie pour quelque chose. Agir par antipathie. Il y a de l' antipathie entre ces deux personnes, entre ces deux espèces d' animaux. Avoir de l' antipathie pour la lecture, pour la musique.

Il se dit même quelquefois Des choses inanimées. L' eau et l' huile ont de l' antipathie, et ne se mêlent que difficilement ensemble.

ANTIPATHIQUE. adj. des deux genres

ANTIPATHIQUE. adj. des deux genres Contraire, opposé. Il se dit surtout au sens moral. Ces deux personnes-là ont des humeurs antipathiques. Caractères, sentiments antipathiques.

Fam., Cet homme m' est antipathique, J' ai de l' antipathie, de l' aversion pour lui.

ANTIPÉRISTALTIQUE. adj.

ANTIPÉRISTALTIQUE. adj. T. de Médec. Il se dit D' un mouvement accidentel des intestins, qui est opposé au mouvement péristaltique, et par lequel ces organes se contractent de haut en bas, de manière à faire remonter dans la bouche les matières qu' ils contiennent. Voyez PÉRISTALTIQUE.

ANTIPÉRISTASE. s. f.

ANTIPÉRISTASE. s. f. T. didactique. Action de deux qualités contraires, dont l' une augmente la force de l' autre. Les péripatéticiens disent que c' est par antipéristase que le feu est plus ardent l' hiver que l' été.

ANTIPESTILENTIEL, ELLE. adj.

ANTIPESTILENTIEL, ELLE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes, des préservatifs employés contre la peste.

ANTIPHILOSOPHIQUE. adj. des deux genres

ANTIPHILOSOPHIQUE. adj. des deux genres Il se dit De ce qui est opposé à la philosophie. Ce prétendu philosophe a débité bien des maximes antiphilosophiques.

ANTIPHONAIRE ou ANTIPHONIER. s. m.

ANTIPHONAIRE ou ANTIPHONIER. s. m. Livre d' église où les antiennes, et autres parties de l' office, sont notées avec des notes de plain-chant.

ANTIPHRASE. s. f.

ANTIPHRASE. s. f. Figure par laquelle on emploie un mot, une locution, une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification, à sa signification ordinaire. Cela est dit par antiphrase. En parlant D' un fripon, on dit par antiphrase, Cet honnête homme.

ANTIPODE. s. m.

ANTIPODE. s. m. Celui qui habite dans un endroit de la terre que l' on considère par rapport à un autre endroit diamétralement opposé. Il se dit ordinairement au pluriel. Les antipodes. Ces peuples sont nos antipodes.

Il se dit Des lieux par extension, tant au singulier qu' au pluriel. Tel pays est l' antipode, est antipode de tel autre. Les antipodes de Paris. Aller aux antipodes. Etc.

Fam., Je voudrais que cet homme fût aux antipodes, Je voudrais qu' il fût bien loin.

Fig. et fam., Ce sont les antipodes, se dit quelquefois De deux choses, de deux hommes, de deux caractères diamétralement opposés.

Fig. et fam., Cet homme est l' antipode du bon sens, Il déraisonne en tout ce qu' il dit.

ANTIPSORIQUE. adj. des deux genres

ANTIPSORIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des médicaments qu' on emploie contre la gale. Eau antipsorique. Pommade antipsorique.

Il se prend quelquefois substantivement, au masculin. Un antipsorique.

ANTIPUTRIDE. adj. et s.

ANTIPUTRIDE. adj. et s. synonyme d' Antiseptique. Voyez ce mot.

ANTIQUAILLE. s. f.

ANTIQUAILLE. s. f. Terme de mépris dont on se sert en parlant de Certaines choses antiques de peu de valeur. Ce sont des antiquailles. C' est un chercheur d' antiquailles.

Il se dit aussi de Certaines choses usées et de peu de valeur, comme de vieux meubles. Ces meubles sont des antiquailles.

ANTIQUAIRE. s. m.

ANTIQUAIRE. s. m. Celui qui est savant dans la connaissance des monuments antiques, comme statues, médailles, etc. C' est un grand antiquaire, un savant antiquaire. Tous les antiquaires conviennent que cette médaille est fausse. La Société des antiquaires de France. On substitue ordinairement aujourd' hui le nom d' Archéologue à celui d' Antiquaire.

ANTIQUE. adj. des deux genres

ANTIQUE. adj. des deux genres Fort ancien. Il est opposé à Moderne, et il ne se dit qu' en parlant Des choses qui sont d' un temps fort reculé. Les monuments antiques. Monnaie antique. Statue antique. Vase antique. Palais antique. Il y a de grandes différences entre les usages antiques et les usages modernes. La simplicité des moeurs antiques.

Fig., C' est un homme d' une vertu antique, d' une probité antique, etc., C' est un homme d' une rare vertu, d' une rare probité, etc.

ANTIQUE

ANTIQUE se dit aussi Des choses dont l' usage, le goût ou la mode sont passés depuis longtemps. Voilà un meuble, un habit fort antique.

ANTIQUE

ANTIQUE se dit également Des personnes avancées en âge. Dans cette acception, on ne l' emploie guère que par raillerie. Cet homme est un peu antique. Il a l' air antique. C' est une beauté antique.

ANTIQUE

ANTIQUE se dit dans un sens d' éloge, pour exprimer Un caractère de beauté semblable à celui que nous offrent les ouvrages de l' antiquité. Cet ouvrage est d' une simplicité, d' une majesté antique. Il règne dans cette composition un goût tout à fait antique.

ANTIQUE

ANTIQUE s' emploie comme substantif masculin, et signifie, Ce qui nous reste des anciens en productions des arts. Étudier l' antique. Copier l' antique. Cela est dessiné d' après l' antique. Cela est beau comme l' antique.

ANTIQUE

ANTIQUE est aussi substantif féminin, et se dit Des monuments curieux qui nous sont restés de l' antiquité, comme médailles, statues, agates, vases, etc. Une belle antique. Une antique très-curieuse. Le cabinet des antiques.

À L' ANTIQUE. loc. adv.

À L' ANTIQUE. loc. adv. À la manière antique. Fait à l' antique. Bâti à l' antique. Habillé à l' antique. Un meuble à l' antique.

ANTIQUITÉ. s. f.

ANTIQUITÉ. s. f. Ancienneté reculée. Temple vénérable par son antiquité. Cela est d' une grande antiquité. Cela remonte à la plus haute antiquité, à l' antiquité la plus reculée. Cette maison est illustre par sa noblesse et par son antiquité. L' antiquité des temps.

Il se dit également Des siècles, des temps mêmes qui sont fort éloignés de nous. Les héros, les sages de l' antiquité.

Il se dit aussi, collectivement, Des hommes qui ont vécu dans les siècles fort éloignés du nôtre. L' antiquité a cru que... Vous ne verrez rien de pareil dans toute l' antiquité.

Il se dit encore Des monuments des arts, qui nous restent de l' antiquité. On voit près de cette ville une belle antiquité. Dans ce sens, il se dit surtout au pluriel. Les antiquités de Rome. L' histoire des antiquités de Paris, d' Orléans, de Nîmes.

Il signifie en outre, La connaissance de l' antiquité sous le rapport des usages, des langues, etc. Terme d' antiquité. L' antiquité grecque. L' antiquité romaine. On trouve dans les Antiquités hébraïques, etc.

ANTISCIENS. s. m. pl.

ANTISCIENS. s. m. pl. T. de Géogr. Il se dit Des peuples qui habitent, les uns en deçà, les autres au delà de l' équateur, et qui, à midi, ont des ombres en sens contraires.

ANTISCORBUTIQUE. adj. des deux genres

ANTISCORBUTIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Propre à guérir le scorbut. Remède antiscorbutique. Sirop antiscorbutique. Plante antiscorbutique.

Il s' emploie substantivement, au masculin. Le cresson est un antiscorbutique.

ANTISEPTIQUE. adj. des deux genres

ANTISEPTIQUE. adj. des deux genres (L' S doit se prononcer fortement.) T. de Médec. Propre à arrêter les progrès de la putréfaction ou de la gangrène. Remède antiseptique.

Il s' emploie substantivement, au masculin. User des antiseptiques. Un puissant antiseptique.

ANTISOCIAL, ALE. adj.

ANTISOCIAL, ALE. adj. (L' S doit se prononcer fortement.) Contraire à la société, qui tend à la dissolution de la société. Doctrine antisociale. Principes antisociaux.

ANTISPASMODIQUE. adj. des deux genres

ANTISPASMODIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des remèdes que l' on emploie contre les spasmes, les convulsions. Potion antispasmodique. Pilules antispasmodiques.

Il s' emploie substantivement, au masculin. C' est un bon antispasmodique.

ANTISTROPHE. s. f.

ANTISTROPHE. s. f. Nom que portait, chez les Grecs, une des stances des choeurs dans les pièces dramatiques: c' était ordinairement la seconde, semblable pour la mesure et le nombre des vers à la première, qu' on nommait Strophe; la troisième se nommait Épode. Le choeur chantait l' antistrophe en marchant sur le théâtre de gauche à droite, après qu' il avait chanté la strophe en tournant de droite à gauche.

ANTISYPHILITIQUE. adj. et s.

ANTISYPHILITIQUE. adj. et s. (L' S doit se prononcer fortement.) Il est synonyme d' Antivénérien: voyez ce mot.

ANTITHÈSE. s. f.

ANTITHÈSE. s. f. Figure de rhétorique par laquelle l' orateur oppose, dans une même période, des choses contraires les unes aux autres, soit par les pensées, soit par les termes. Cette phrase, Il est petit dans le grand, et grand dans le petit, est une antithèse. Les antithèses dans cet auteur sont trop fréquentes. Il n' y a rien de solide dans cet ouvrage, je n' y vois que des antithèses froides et puériles.

ANTITHÉTIQUE. adj. des deux genres

ANTITHÉTIQUE. adj. des deux genres Qui tient de l' antithèse, où l' antithèse abonde. Phrase antithétique. Style antithétique.

ANTIVÉNÉRIEN, IENNE. adj.

ANTIVÉNÉRIEN, IENNE. adj. T. de Médec. Propre à guérir les maux vénériens. Remède antivénérien. Tisane antivénérienne.

Il s' emploie aussi substantivement. Faire usage d' antivénériens. Le mercure est un puissant antivénérien.

ANTIVERMINEUX, EUSE. adj.

ANTIVERMINEUX, EUSE. adj. T. de Médec. Il se dit Des remèdes propres à combattre les vers. Il vieillit; on dit plus ordinairement, Vermifuge.

Il s' emploie quelquefois substantivement, au masculin.

ANTONOMASE. s. f.

ANTONOMASE. s. f. Figure de rhétorique, trope qui consiste à mettre un nom commun ou une périphrase à la place d' un nom propre, ou un nom propre à la place d' un nom commun. On dit par antonomase, L' Apôtre, pour saint Paul; L' Orateur romain, pour Cicéron; Le père des dieux, pour Jupiter. On dit également par antonomase, C' est un Néron, pour dire, C' est un prince cruel, un tyran; L' Eschyle anglais, pour désigner Shakspeare; Etc.

ANTRE. s. m.

ANTRE. s. m. Caverne, grotte naturelle. Antre obscur. Antre profond. Se cacher dans un antre. L' antre d' un lion. L' antre de la sibylle.

Fig., C' est l' antre du lion, se dit D' un lieu où il est dangereux d' entrer, d' où l' on n' est pas sûr de sortir.

ANTRUSTIONS. s. m. pl.

ANTRUSTIONS. s. m. pl. Volontaires qui chez les Germains suivaient les princes dans leurs entreprises, et qui devinrent par la suite les tiges des grandes familles féodales du moyen âge.

ANUITER (S' ). v. pron.

ANUITER (S' ). v. pron. S' exposer à être surpris en chemin par la nuit. Si vous m' en croyez, ne vous anuitez pas.

ANUITÉ, ÉE. participe

ANUITÉ, ÉE. participe

ANUS. s. m.

ANUS. s. m. (On prononce l' S.) T. d' Anat. Le fondement, l' ouverture extérieure par laquelle se termine l' intestin nommé Rectum. Avoir une fistule à l' anus.

ANXIÉTÉ. s. f.

ANXIÉTÉ. s. f. Travail, peine et embarras d' esprit. Être dans une grande anxiété d' esprit. Une pénible anxiété. Vivre dans l' anxiété.

Il se dit, en Médecine, d' Un malaise général, accompagné d' un resserrement à l' épigastre, et d' un besoin continuel de changer de position.

AORISTE. s. m.

AORISTE. s. m. (On prononce Oriste.) T. emprunté de la langue grecque, où il signifie, Indéfini. Il se dit, dans la conjugaison grecque, d' Un temps qui présente l' action comme passée, mais sans indiquer s' il reste ou ne reste pas quelque chose de son effet, au moment où l' on parle. Aoriste premier. Aoriste second. Aoriste actif. Aoriste moyen. Aoriste passif. Plusieurs grammairiens modernes ont appliqué cette dénomination au temps des verbes français qu' on nomme ordinairement Prétérit défini.

AORTE. s. f.

AORTE. s. f. T. d' Anat. Artère qui s' élève du ventricule gauche du coeur.

AOÛT. s. m.

AOÛT. s. m. (Prononcez Oût.) Le huitième mois de l' année. Au mois d' août. Le premier jour d' août.

Il s' emploie aussi avec l' article le; et alors il signifie, La moisson. Faire l' août. Nous voilà bien avant dans l' août. L' août n' était pas commencé dans ce pays-là. On a promis telle somme à ce valet pour son août, Pour sa peine d' avoir moissonné.

La mi-août, Le quinzième jour du mois d' août. Notre-Dame de la mi-août. À la mi-août.

AOÛTER. v. a.

AOÛTER. v. a. (On prononce l' A.) Il n' est guère usité qu' au participe.

AOÛTÉ, ÉE. participe

AOÛTÉ, ÉE. participe Mûri par la chaleur du mois d' août. Citrouille aoûtée.

AOÛTERON. s. m.

AOÛTERON. s. m. (Prononcez Oûteron.) Ouvrier loué pour les travaux de la campagne dans le mois d' août. Il faut tant d' aoûterons à ce fermier.

APAISER. v. a.

APAISER. v. a. Adoucir, calmer quelqu' un. Apaiser le prince. Apaiser un furieux. Cet enfant ne cesse de crier, apaisez-le.

Il signifie également, Calmer l' émotion, l' agitation, la violence de certaines choses. Apaiser les flots. Apaiser les troubles d' un État. Apaiser une sédition. Apaiser une querelle. Quand le bruit fut apaisé. Apaiser les murmures. Apaiser sa douleur. Apaiser la colère de quelqu' un. Sa fièvre est-elle un peu apaisée?

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel. Après avoir bien crié, il s' apaisa. L' orage s' apaise. Le vent s' apaise. La mer s' apaise. Le feu s' étant apaisé. Sa colère, sa douleur commence à s' apaiser.

APAISÉ, ÉE. participe

APAISÉ, ÉE. participe

APALACHINE. s. f.

APALACHINE. s. f. T. de Botan. Arbrisseau de l' Amérique septentrionale, qui croît particulièrement sur les monts Appalaches, et dont les feuilles se prennent en infusion comme le thé.

APANAGE. s. m.

APANAGE. s. m. Ce que les souverains donnent à leurs puînés pour leur tenir lieu de partage. Donner une terre en apanage, ou pour apanage. Ces apanages sont réversibles à la couronne.

APANAGE

APANAGE se dit quelquefois, figurément, de Ce qui est le propre de quelqu' un, soit en bien, soit en mal. La raison est l' apanage de l' homme. Les vertus et les faiblesses qui sont notre apanage.

Il se dit également Des choses qui sont les suites et les dépendances d' une autre. Les infirmités sont les apanages, le triste apanage de la nature humaine.

APANAGER. v. a.

APANAGER. v. a. Donner un apanage. Le roi avait apanagé tous ses puînés. Ce prince fut apanagé du duché de...

APANAGÉ, ÉE. participe

APANAGÉ, ÉE. participe

APANAGISTE. adj. et s. m.

APANAGISTE. adj. et s. m. Qui possède un apanage. Prince apanagiste. Un apanagiste.

APARTÉ. s. m.

APARTÉ. s. m. Mot pris du latin. Ce qu' un acteur prononce de manière à être entendu des spectateurs, mais qu' on suppose ne l' être pas des autres acteurs qui sont en scène. Il ne prend point l' S au pluriel. Les aparté doivent être rares et courts.

Il s' emploie aussi adverbialement. Ce vers doit être dit aparté. Voyez PART (À).

APATHIE. s. f.

APATHIE. s. f. État d' une âme qui n' est susceptible d' aucune émotion. Être dans l' apathie. Les stoïciens voulaient que leur sage fût dans une entière apathie. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit le plus communément en mauvaise part, et signifie, Insensibilité, nonchalance, indolence. Tomber dans l' apathie. Il est d' une apathie dont rien ne peut le faire sortir. On ne peut le tirer de son apathie.

APATHIQUE. adj. des deux genres

APATHIQUE. adj. des deux genres Qui est insensible à tout. Un homme apathique n' est touché de rien.

APEPSIE. s. f.

APEPSIE. s. f. T. de Médec. Défaut de digestion. Il est question de l' apepsie dans le Malade imaginaire. Il est vieux.

APERCEVABLE. adj. des deux genres

APERCEVABLE. adj. des deux genres Qui peut être aperçu. Il y a des corps qui ne sont point apercevables sans microscope.

APERCEVANCE. s. f.

APERCEVANCE. s. f. Faculté d' apercevoir. Apercevance fine, prompte. Il est peu usité.

APERCEVOIR. v. a.

APERCEVOIR. v. a. (Il se conjugue comme Recevoir.) Commencer à voir, découvrir. J' aperçois dans l' éloignement un objet dont je ne distingue pas bien la forme. En passant par telle rue, il aperçut celui qu' il cherchait. Nous vous avons aperçu de loin. Je ne fis que l' apercevoir, et il disparut.

Il se dit quelquefois figurément, au sens moral. Il fut le premier qui aperçut cette vérité. J' aperçois, je crois apercevoir l' intention qui le dirige. Apercevoir les beautés et les défauts dans une composition littéraire.

APERCEVOIR

APERCEVOIR avec le pronom personnel, signifie ordinairement, Connaître, remarquer. Il s' aperçut du piége qu' on lui tendait. Il y a longtemps que je me suis aperçu qu' il n' est pas de mes amis. Il cache si bien son dessein, qu' il est difficile de s' en apercevoir. Elle s' est aperçue, ils se sont aperçus de l' erreur. On le raille, et il ne s' en aperçoit pas.

APERÇU, UE. participe

APERÇU, UE. participe Il s' emploie aussi comme substantif, et signifie, Une première vue, une vue rapide jetée sur un objet. Ce que je vous dis là n' est qu' un aperçu. Je n' ai sur cet objet qu' un aperçu. On ne m' a donné qu' un aperçu. Cet homme a quelquefois des aperçus très-heureux. Il y a dans cet ouvrage des aperçus très-fins, mais rien n' est développé.

Il signifie également, en parlant De comptes, Une estimation au premier coup d' oeil. L' aperçu de la dépense, etc. Par aperçu, cela montera à tant.

Il signifie aussi, en termes de Barreau, Un exposé sommaire des principaux points d' une affaire. Cet avocat a donné au public un aperçu de la cause.

APÉRITIF, IVE. adj.

APÉRITIF, IVE. adj. T. de Médec. Nom générique des médicaments propres à entretenir la liberté des voies biliaires, urinaires, etc. Remède apéritif. Tisane apéritive.

Il s' emploie aussi substantivement. Les apéritifs provoquent ordinairement les urines.

APÉTALE. adj.

APÉTALE. adj. T. de Botan. Sans pétales, sans corolle. Les fleurs du saule, du noisetier, de l' amarante, sont apétales.

APETISSEMENT. s. m.

APETISSEMENT. s. m. Diminution. L' apetissement qui paraît dans les objets éloignés, etc. Il est peu usité.

APETISSER. v. a.

APETISSER. v. a. Rendre plus petit, accourcir. Cette figure est trop grande, il faut l' apetisser. On dit plus communément, Rapetisser.

Il est aussi neutre, et signifie, Devenir plus petit. Après le solstice d' été, les jours apetissent. On dit plus communément, Les jours raccourcissent.

Il s' emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Une étoffe qui s' apetisse à l' eau. On dit plus communément, Une étoffe qui se rétrécit, qui se resserre à l' eau.

APETISSÉ, ÉE. participe

APETISSÉ, ÉE. participe

APHÉLIE. s. m.

APHÉLIE. s. m. T. d' Astron. Le point de l' orbite d' une planète, où elle se trouve à sa plus grande distance du soleil. L' aphélie de la terre.

Il est aussi adjectif des deux genres. La terre est aphélie.

APHÉRÈSE. s. f.

APHÉRÈSE. s. f. Figure de grammaire par laquelle on retranche une syllabe ou une lettre au commencement d' un mot. Temnere pour Contemnere est une aphérèse. L' aphérèse est d' un grand usage dans les étymologies: c' est ainsi que de Gibbosus nous avons fait Bossu.

APHONIE. s. f.

APHONIE. s. f. T. de Médec. Privation de la voix, difficulté de produire des sons.

APHORISME. s. m.

APHORISME. s. m. Sentence ou maxime énoncée en peu de mots. Les Aphorismes d' Hippocrate. Aphorisme de jurisprudence.

APHRODISIAQUE. adj. des deux genres

APHRODISIAQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Il se dit Des substances qu' on croit propres à exciter aux plaisirs de l' amour.

Il s' emploie aussi comme substantif masculin. Un dangereux aphrodisiaque.

APHTE. s. m.

APHTE. s. m. Petit ulcère qui vient dans la bouche. En termes de Médecine, il se dit plus exactement, au pluriel, d' Une éruption pustuleuse qu' on observe à l' intérieur de la bouche, du pharynx, et quelquefois d' une partie du canal intestinal. Avoir un aphte. Les aphtes sont douloureux.

APHYLLE. adj. des deux genres

APHYLLE. adj. des deux genres T. de Botan. Dépourvu de feuilles. L' orobanche est une plante aphylle.

API. s. m.

API. s. m. Sorte de pomme, petite, et ordinairement colorée d' un rouge vif. Des pommes d' api. Voilà de fort bel api. J' ai beaucoup d' api dans mon jardin.

APITOYER. v. a.

APITOYER. v. a. Toucher de pitié. Rien ne put l' apitoyer sur mon sort.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Compatir, témoigner sa pitié. S' apitoyer sur les malheurs de quelqu' un. Elle s' est apitoyée sur votre sort. Il est familier.

APITOYÉ, ÉE. participe

APITOYÉ, ÉE. participe

APLANIR. v. a.

APLANIR. v. a. Rendre uni, rendre plane ce qui était inégal. Aplanir un chemin. Aplanir des allées dans un jardin. Aplanir une montagne. On l' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ce terrain s' est aplani.

Fig., Aplanir les obstacles, les difficultés, Lever les difficultés, les obstacles, les empêchements qui se rencontrent dans une affaire. On dit de même, Toutes les difficultés, tous les obstacles s' aplanissent devant lui, etc.

APLANI, IE. participe

APLANI, IE. participe

APLANISSEMENT. s. m.

APLANISSEMENT. s. m. Action d' aplanir; État de ce qui est aplani. L' aplanissement d' un chemin. L' aplanissement des allées d' un jardin.

APLATIR. v. a.

APLATIR. v. a. Rendre plat. Cette surface est trop bombée, il faudrait un peu l' aplatir.

Il s' emploie souvent avec le pronom personnel. La balle vint s' aplatir contre la muraille.

APLATI, IE. participe

APLATI, IE. participe La terre est aplatie vers ses pôles, Son axe est plus petit que le diamètre de l' équateur.

APLATISSEMENT. s. m.

APLATISSEMENT. s. m. Action d' aplatir; État de ce qui est aplati. L' aplatissement d' une boule de cire. L' aplatissement d' une balle de plomb.

L' aplatissement de la terre, se dit de La terre, qui est aplatie aux deux pôles.

APLOMB. s. m.

APLOMB. s. m. Ligne perpendiculaire au plan de l' horizon. Prendre l' aplomb d' une muraille, les aplombs d' un bâtiment. Ce mur tient bien son aplomb, a perdu son aplomb. Cette muraille, toute vieille qu' elle est, a bien gardé son aplomb, a conservé son aplomb.

APLOMB

APLOMB se dit figurément d' Une certaine assurance dans la manière de se présenter, de parler, d' agir, qui annonce de l' expérience et du tact. Ce jeune homme manque d' aplomb. Pour négocier de pareilles affaires, il faut avoir du sang-froid et de l' aplomb. Il a beaucoup d' aplomb. Cet homme a de l' aplomb dans toute sa conduite. Cet acteur a de l' aplomb.

APLOMB

APLOMB en Peinture, se dit de La pondération des figures. Ses figures manquent d' aplomb. Cet artiste pèche par les aplombs. On dit dans un sens analogue, en termes d' Équitation, Les aplombs d' un cheval.

D' APLOMB. loc. adv.

D' APLOMB. loc. adv. Perpendiculairement. Cette ligne tombe d' aplomb, est tirée d' aplomb. On dit de même, Être, n' être pas d' aplomb, être hors d' aplomb. Ce mur est bien d' aplomb.

Il s' emploie dans les Arts de la danse, de l' escrime, et signifie que le danseur, le tireur d' armes est assuré et ferme sur ses jambes, qu' il ne vacille point. Ce danseur retombe toujours d' aplomb, bien d' aplomb.

APOCALYPSE. s. f.

APOCALYPSE. s. f. (Quelques-uns le font masculin.) Révélation. On appelle ainsi Le livre canonique qui contient les révélations faites à saint Jean l' Évangéliste, dans l' île de Patmos. Les figures de l' Apocalypse. Commentaires sur l' Apocalypse de saint Jean.

Fig. et fam., Style d' Apocalypse, Style obscur.

Prov. et pop., C' est le cheval de l' Apocalypse, se dit D' un mauvais cheval, d' une haridelle efflanquée.

APOCALYPTIQUE. adj. des deux genres

APOCALYPTIQUE. adj. des deux genres Il se dit Des discours et des écrits qui sont fort obscurs. Style apocalyptique. Il est familier.

APOCO. s. m.

APOCO. s. m. Terme emprunté de l' italien, dont on se sert pour désigner Un homme de peu d' esprit ou de sens. Il parle comme un apoco. On le traite d' apoco. Il est peu usité.

APOCOPE. s. f.

APOCOPE. s. f. Figure de grammaire par laquelle on retranche une lettre ou une syllabe à la fin d' un mot. Negotî, pour Negotii, est une apocope. Les poëtes français usent quelquefois de l' apocope; ils écrivent, par exemple, Londre pour Londres, je voi pour je vois, encor pour encore, etc. On dit par apocope, Grand' messe, grand' mère, au lieu de Grande messe, grande-mère.

APOCRISIAIRE. s. m.

APOCRISIAIRE. s. m. Nom de dignité chez les Grecs du Bas-Empire. On le donnait primitivement Aux agents, aux envoyés qui portaient les réponses des empereurs.

Il désigna plus tard Des officiers publics ou chanceliers chargés de l' expédition des édits et des actes: leur chef s' appelait Le grand apocrisiaire.

Il se disait aussi de Certains agents ou envoyés ecclésiastiques résidant soit à Constantinople, soit auprès de quelques autres cours. L' apocrisiaire d' un patriarche. L' apocrisiaire du pape à Constantinople.

Il désignait également, dans les anciens monastères, Celui qui avait la garde du trésor. --- Sous Charlemagne, Le grand aumônier portait le titre d' Apocrisiaire.

APOCRYPHE. adj. des deux genres

APOCRYPHE. adj. des deux genres Terme pris de la langue grecque, dans laquelle il signifie, Inconnu, caché. Il n' est usité dans notre langue qu' en parlant Des livres et des écrivains dont l' autorité est douteuse; et, en ce sens, il se dit proprement De certains livres que l' Église ne reçoit pas pour canoniques. Le troisième et le quatrième livre d' Esdras sont apocryphes.

Il se dit, par extension, Des historiens et des histoires dont l' autorité est suspecte. Auteur apocryphe. Histoire apocryphe. Livre apocryphe.

Nouvelle apocryphe, Nouvelle dont on doute, à laquelle on ne peut guère ajouter foi.

APOCYN. s. m.

APOCYN. s. m. T. de Botan. Genre de plantes exotiques, à cinq étamines: il renferme plusieurs espèces, parmi lesquelles on distingue l' Apocyn maritime, dont le suc est fort vénéneux; et l' Apocyn gobe-mouches, dont les pétales, en se contractant, retiennent et emprisonnent les petits insectes qui viennent s' y poser.

APODE. adj. des deux genres

APODE. adj. des deux genres T. scientifique, emprunté du grec. Il signifie proprement, Qui est sans pieds. Par extension, on l' applique spécialement, en Histoire naturelle, Aux poissons qui n' ont pas de nageoires ventrales, tels que les anguilles. Les poissons apodes, ou substantivement, au masculin, Les apodes.

APODICTIQUE. adj. des deux genres

APODICTIQUE. adj. des deux genres T. didactique. Démonstratif, évident. Il est peu usité.

APOGÉE. s. m.

APOGÉE. s. m. T. d' Astron. Le point où une planète se trouve à sa plus grande distance de la terre. L' apogée de la lune. La lune est à son apogée.

Il est aussi adjectif des deux genres. La lune est apogée.

Fig., Sa fortune, sa gloire, sa puissance est à son apogée, Elle est au point le plus élevé où elle puisse arriver. On dit de même, Être à l' apogée de sa gloire, de la gloire, etc.

APOGRAPHE. s. m.

APOGRAPHE. s. m. Copie d' un écrit, d' un original. Il est opposé à Autographe, mais beaucoup moins usité.

APOLLON. s. m.

APOLLON. s. m. Dieu du Parnasse, qui présidait aux beaux-arts, et particulièrement à la poésie. On ne met ici ce nom qu' à cause de son emploi particulier dans certaines phrases figurées. Les fils, les favoris d' Apollon, Les poëtes. Il rime, il fait des vers en dépit d' Apollon, se dit D' un versificateur qui n' a point de talent. L' amour fut son Apollon, Ce fut l' amour qui lui inspira des vers. Etc.

APOLOGÉTIQUE. adj. des deux genres

APOLOGÉTIQUE. adj. des deux genres Qui contient une apologie. Lettre apologétique. Discours apologétique.

Il s' emploie substantivement, au masculin, en parlant de L' Apologie de Tertullien pour les chrétiens. Tertullien, dans son Apologétique.

APOLOGIE. s. f.

APOLOGIE. s. f. Discours par écrit ou de vive voix, pour la justification, pour la défense de quelqu' un, de quelque action, de quelque ouvrage. Faire une apologie. Faire l' apologie de quelqu' un. Il a écrit lui-même son apologie. On disait alors du mal de vous, mais depuis on a bien fait votre apologie. Faire l' apologie d' un livre. Faire l' apologie de la conduite de quelqu' un.

Il se dit, par extension, de Tout ce qui est propre à justifier quelqu' un. Sa conduite depuis quelque temps fait bien son apologie.

APOLOGISTE. s. m.

APOLOGISTE. s. m. Celui qui fait l' apologie de quelqu' un, de quelque chose. C' est votre apologiste. Un apologiste maladroit.

APOLOGUE. s. m.

APOLOGUE. s. m. Petit récit d' un fait vrai ou fabuleux, dans lequel on a pour but de présenter d' une manière indirecte une vérité morale et instructive. L' apologue de l' Estomac et des Membres du corps humain. L' apologue du Loup et de l' Agneau. Se servir d' un apologue. D' ingénieux apologues.

APONÉVROSE. s. f.

APONÉVROSE. s. f. T. d' Anat. Sorte de membrane ferme, blanche, et luisante, qui forme l' extrémité des muscles et sert à les fixer aux os, ou qui enveloppe les muscles et sert à les maintenir en place. Aponévrose brachiale, tibiale, etc.

APONÉVROTIQUE. adj. des deux genres

APONÉVROTIQUE. adj. des deux genres T. d' Anat. Qui appartient, qui a rapport aux aponévroses. Fibres aponévrotiques. Membrane aponévrotique.

APOPHTHEGME. s. m.

APOPHTHEGME. s. m. Dit notable de quelque personne illustre. Les apophthegmes des sept sages de la Grèce. Les apophthegmes de Scipion, de Caton, etc.

Ne parler que par apophthegmes, se dit, par dérision, D' un homme dont les discours abondent en sentences, en maximes.

APOPHYSE. s. f.

APOPHYSE. s. f. T. d' Anat. Saillie qui s' avance hors du corps d' un os.

APOPLECTIQUE. adj. des deux genres

APOPLECTIQUE. adj. des deux genres Qui appartient à l' apoplexie, qui menace d' apoplexie. Symptôme apoplectique. État, disposition apoplectique. Complexion apoplectique.

Il signifie également, Qui paraît menacé d' apoplexie, ou Qui en a eu des attaques: dans ce sens, on peut l' employer substantivement. Cet homme a l' air apoplectique. C' est un apoplectique.

Il se dit aussi Des remèdes qu' on emploie pour combattre ou prévenir l' apoplexie. Baume apoplectique. Ce sens et le précédent ne sont plus guère usités dans le langage médical.

APOPLEXIE. s. f.

APOPLEXIE. s. f. Maladie caractérisée par la perte plus ou moins complète du sentiment et du mouvement, sans que la respiration et la circulation soient interrompues. Être frappé d' apoplexie. Tomber en apoplexie. Être menacé d' apoplexie. Attaque d' apoplexie. Être attaqué d' apoplexie. Mourir d' apoplexie. Apoplexie sanguine. Apoplexie séreuse. Apoplexie foudroyante.

APOSTASIE. s. f.

APOSTASIE. s. f. Abandon public d' une religion pour une autre. Il se prend en mauvaise part, et se dit plus particulièrement en parlant De l' abandon de la religion chrétienne. Tomber dans l' apostasie.

Il signifie aussi, L' action d' un religieux qui renonce à ses voeux et à son habit.

Il se dit, figurément et par extension, de L' abandon d' une doctrine, d' un parti, etc.

APOSTASIER. v. n.

APOSTASIER. v. n. Tomber dans l' apostasie. Il se dit surtout en parlant D' un chrétien qui renonce à la foi. Le plus grand crime qu' un chrétien puisse commettre, c' est d' apostasier.

Il se dit aussi D' un religieux qui renonce à ses voeux et à son habit. Le libertinage a fait apostasier ce religieux.

APOSTAT. adj. m.

APOSTAT. adj. m. Qui a quitté sa religion pour une autre. Il se dit surtout D' un chrétien qui renonce à la foi. Chrétien apostat.

Il se dit aussi D' un religieux qui renonce à ses voeux et à son habit. Moine apostat.

Il se dit quelquefois substantivement, dans les deux acceptions. Julien l' Apostat. C' est un apostat.

APOSTÈME. s. m.

APOSTÈME. s. m. Voyez APOSTUME.

APOSTER. v. a.

APOSTER. v. a. Mettre quelqu' un dans un poste pour observer ou pour exécuter quelque chose. Il se prend le plus communément en mauvaise part. Aposter des gens pour faire une insulte à quelqu' un. Des témoins qu' on a apostés pour charger un innocent. On avait aposté un notaire pour rédiger aussitôt le testament.

APOSTÉ, ÉE. participe

APOSTÉ, ÉE. participe

À POSTÉRIORI

À POSTÉRIORI Voyez POSTÉRIORI (À).

APOSTILLE. s. f.

APOSTILLE. s. f. Addition faite à la marge d' un écrit ou au bas d' une lettre. Il y avait deux lignes en apostille. L' apostille d' une lettre. Après sa lettre écrite, il manda cette nouvelle par apostille.

Il se dit, particulièrement, Des recommandations qu' on écrit à la marge ou au bas d' un mémoire, d' une pétition. Demander une apostille à quelqu' un. Donner, refuser une apostille. Une apostille insignifiante.

APOSTILLER. v. a.

APOSTILLER. v. a. Mettre une apostille, des apostilles à la marge ou au bas d' un écrit, d' un mémoire, d' une pétition, etc. Le ministre avait apostillé les dépêches de l' ambassadeur. Apostiller un mémoire, une pétition.

APOSTILLÉ, ÉE. participe

APOSTILLÉ, ÉE. participe

APOSTOLAT. s. m.

APOSTOLAT. s. m. Le ministère d' apôtre. Saint Paul fut appelé à l' apostolat par une voie miraculeuse.

APOSTOLIQUE. adj. des deux genres

APOSTOLIQUE. adj. des deux genres Qui vient des apôtres, qui procède des apôtres. Doctrine apostolique. L' Église catholique et apostolique. Tradition apostolique. Le saint-siége apostolique.

Mission apostolique, La mission des apôtres; et, par extension, Celle de quiconque travaille à la propagation de la foi, d' une religion. Vie apostolique, zèle apostolique, etc., Vie conforme à celle des apôtres, zèle digne du temps des apôtres, etc.

Église apostolique, Toute Église fondée par les apôtres. La tradition des Églises apostoliques.

Siècle apostolique, temps apostolique, Temps où ont vécu les apôtres, premier siècle de l' Église.

APOSTOLIQUE

APOSTOLIQUE se dit aussi De ce qui concerne le saint-siége, de ce qui en émane. Bref apostolique. Lettres apostoliques. La bénédiction apostolique. Nonce apostolique.

Notaires apostoliques, Notaires qui, dans chaque diocèse, étaient autorisés à rédiger les actes en matière ecclésiastique. Il faut s' adresser à un notaire apostolique.

APOSTOLIQUEMENT. adv.

APOSTOLIQUEMENT. adv. À la façon des apôtres. Vivre apostoliquement. Prêcher apostoliquement.

APOSTROPHE. s. f.

APOSTROPHE. s. f. Figure de rhétorique par laquelle on adresse momentanément la parole a des choses ou à des personnes auxquelles ne s' adresse pas l' ensemble du discours. Ainsi, ces phrases, Et vous, braves Français, qui avez succombé dans cette lutte mémorable, etc.; Affreux déserts, confidents de mes peines, sont des apostrophes.

Il se dit familièrement d' Une interpellation vive, et surtout d' Un trait mortifiant adressé à quelqu' un. Vigoureuse apostrophe. Essuyer une apostrophe.

APOSTROPHE

APOSTROPHE désigne aussi, Une petite marque en forme de virgule, dont on se sert pour indiquer l' élision d' une voyelle. Ainsi, dans ces expressions, L' Église, l' État, l' amitié, s' il est permis, d' où vient, quoi qu' il en soit, le petit signe qu' on met en haut, entre la consonne et la voyelle, s' appelle Apostrophe.

APOSTROPHER. v. a.

APOSTROPHER. v. a. Adresser la parole, dans un discours, à une personne, ou à une chose considérée comme si c' était une personne. Le prédicateur, au milieu de son sermon, apostropha la croix. Après avoir longtemps parlé contre les impies, il les apostropha avec véhémence.

Fam., Apostropher quelqu' un, Lui adresser la parole pour lui dire quelque chose de désagréable.

Dans le style comique, Apostropher quelqu' un d' un soufflet, d' un coup de bâton, Lui donner un soufflet, un coup de bâton.

APOSTROPHÉ, ÉE. participe

APOSTROPHÉ, ÉE. participe

APOSTUME ou APOSTÈME. s. m.

APOSTUME ou APOSTÈME. s. m. Abcès. Ces deux mots ont vieilli. En Médecine, on n' employait guère qu' Apostème; dans le langage ordinaire, on disait communément, Apostume.

Prov. et fig., Il faut que l' apostume crève, se dit D' une passion cachée, d' une conjuration, ou de quelque autre affaire secrète, qui doit finir par éclater.

APOSTUMER. v. n.

APOSTUMER. v. n. Il se dit D' un abcès qui perce, qui suppure. Son abcès commence à apostumer. Ce mot a vieilli.

APOSTUMÉ, ÉE. participe

APOSTUMÉ, ÉE. participe

APOTHÉOSE. s. f.

APOTHÉOSE. s. f. Déification. Il se dit principalement de La cérémonie par laquelle les anciens Romains déifiaient les empereurs. L' apothéose d' Auguste. Les médailles qui représentent des apothéoses.

Il se dit aussi de La réception fabuleuse des anciens héros parmi les dieux. L' apothéose d' Hercule. L' apothéose d' Énée.

Il se dit quelquefois, par hyperbole, Des honneurs extraordinaires rendus à un homme que l' opinion générale et l' enthousiasme public élèvent au-dessus de l' humanité. Le public a fait son apothéose.

APOTHICAIRE. s. m.

APOTHICAIRE. s. m. Celui dont la profession est de préparer et de vendre les drogues, les médicaments pour la guérison des maladies. Bon apothicaire. Habile apothicaire. Le mot de Pharmacien est aujourd' hui plus usité.

Prov. et fig., Un apothicaire sans sucre, Un homme qui n' est pas fourni des choses qui appartiennent à sa profession. Un mémoire d' apothicaire, Un compte sur lequel il y a beaucoup à rabattre. Faire de son corps une boutique d' apothicaire, Prendre trop de remèdes.

APOTHICAIRERIE. s. f.

APOTHICAIRERIE. s. f. Pharmacie: magasin de drogues d' apothicaire, de médicaments. Apothicairerie bien fournie.

Il signifie aussi, L' art de l' apothicaire. Il s' est mis dans l' apothicairerie. Il entend l' apothicairerie. Le mot de Pharmacie est aujourd' hui plus usité.

APÔTRE. s. m.

APÔTRE. s. m. Nom donné aux douze personnes que Notre-Seigneur choisit particulièrement, entre ses disciples, pour prêcher l' Évangile et pour gouverner l' Église après lui. Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST et ses douze apôtres. Le symbole des apôtres. L' apôtre saint Pierre. L' apôtre saint Jacques.

Après la mort de Notre-Seigneur, on donna le nom d' Apôtre à saint Matthias, qui fut mis à la place de Judas; et à saint Paul et à saint Barnabé, qui furent appelés de Dieu extraordinairement pour prêcher l' Évangile.

Les princes des apôtres, Saint Pierre et saint Paul. L' apôtre des gentils, des nations, le grand apôtre, ou simplement, l' Apôtre, Saint Paul.

Prêcher en apôtre, comme un apôtre, Prêcher avec onction, et d' abondance de coeur.

APÔTRE

APÔTRE se dit aussi de Tous ceux qui ont les premiers prêché la foi dans quelque pays. Saint Denis est l' apôtre de Paris. Saint François Xavier est l' apôtre des Indes.

Prov. et fig., Faire le bon apôtre, Contrefaire l' homme de bien. Ironiquement, C' est un bon apôtre, Il fait l' homme de bien, mais il ne faut pas se fier à lui.

APÔTRE

APÔTRE est encore Le nom qu' on donne aux enfants dont on lave les pieds le jeudi saint, à la cérémonie de la cène.

APÔTRE

APÔTRE se dit figurément de Celui qui se voue à la propagation et à la défense d' une doctrine, d' une opinion, d' un système. Il s' est fait l' apôtre de cette nouvelle doctrine. On dit dans un sens analogue, Les apôtres de l' erreur, de l' incrédulité, etc.

APOZÈME. s. m.

APOZÈME. s. m. T. de Médec. Décoction de substances végétales, ordinairement très-chargée et très-composée. Faire un apozème. Donner un apozème. Prendre un apozème. Apozème amer, purgatif.

APPARAÎTRE. v. n.

APPARAÎTRE. v. n. (Il se conjugue comme Paraître, mais avec cette différence, qu' Apparaître emploie les deux auxiliaires Être et Avoir avec le participe; au lieu que Paraître n' emploie que l' auxiliaire Avoir.) Devenir visible; d' invisible se rendre visible. Quand Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent. L' ange qui apparut en songe à Joseph. Les spectres qu' on dit qui apparaissent. Le spectre qui lui avait apparu, qui lui était apparu.

Il se dit également D' une personne ou d' une chose qui se montre inopinément ou soudainement, dont l' aspect fait naître la surprise ou excite l' intérêt. Cet homme m' est apparu au moment où je le croyais bien loin. Une voile apparut à l' horizon, et rendit l' espoir aux naufragés. Ces génies extraordinaires qui apparaissent à de longs intervalles.

Il s' emploie aussi impersonnellement. Il lui apparut un spectre. Il apparaît de loin en loin, sur la terre, des hommes supérieurs qui...

Il s' emploie, dans un sens particulier, en termes de Palais. Ainsi on dit, S' il vous apparaît que cela soit. Si, après avoir fait les perquisitions nécessaires, vous trouvez que cela soit ainsi.

En parlant De négociation, Faire apparaître de son pouvoir, Donner communication de ses pouvoirs dans les formes, les notifier. Les ambassadeurs ayant fait apparaître de leur pouvoir.

APPARU, UE. participe

APPARU, UE. participe

APPARAT. s. m.

APPARAT. s. m. Éclat ou pompe qui accompagne certains discours, certaines actions. Haranguer avec apparat. Discours d' apparat. Cause d' apparat. Dîner, festin d' apparat. Il est venu dans un grand apparat.

Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie alors, Ostentation. Il ne dit rien, il ne fait rien qu' avec apparat. Il met de l' apparat dans ses moindres actions. Il y a dans tout ce qu' il fait un air d' apparat.

APPARAT. s. m.

APPARAT. s. m. Mot traduit du latin, qui désigne, Certains livres rédigés en forme de dictionnaires ou de catalogues, et propres à faciliter l' étude d' une langue, d' une science, d' un auteur classique. L' Apparat sur Cicéron.

Apparat royal, Petit dictionnaire français-latin, qui servait autrefois aux commençants.

APPARAUX. s. m. pl.

APPARAUX. s. m. pl. T. de Marine. Il désigne collectivement, Les voiles, les manoeuvres, les vergues, les poulies, les ancres, les cabestans, les câbles, le gouvernail, et même l' artillerie d' un bâtiment. Ce bâtiment a ses agrès et apparaux.

APPAREIL. s. m.

APPAREIL. s. m. Apprêt, préparatif de tout ce qui a de la pompe, de la solennité. Grand appareil. Appareil extraordinaire. Appareil lugubre. Appareil de guerre. L' appareil d' une fête, d' une cérémonie. On fait de grands appareils pour son entrée.

Il se dit aussi de La chose ainsi préparée. Il a fait son entrée dans un magnifique appareil, en grand appareil. Il s' est montré dans le plus pompeux appareil.

APPAREIL

APPAREIL en termes de Sciences et d' Arts, se dit Des machines, des instruments, etc., disposés pour faire quelque opération, quelque expérience. Appareil chimique. Disposer un appareil. Un appareil simple, compliqué. L' appareil nécessaire pour lancer un vaisseau, pour faire une opération chirurgicale, etc.

Il se dit particulièrement, en Chirurgie, Des différentes manières de pratiquer la lithotomie ou la taille. Tailler au grand appareil, au petit appareil, etc.

Il se dit aussi Des médicaments, et des bandes, des compresses, etc., qu' on applique sur une plaie. Mettre le premier appareil. Lever le premier appareil. On ne pourra juger de la plaie que quand on lèvera le troisième appareil. Il arracha l' appareil qu' on avait mis sur sa blessure.

Prov., Faute de bon appareil ou autrement, Faute des soins nécessaires, ou par quelque autre cause que ce soit. Il est mort faute de bon appareil ou autrement. Cette manière de parler a vieilli.

APPAREIL

APPAREIL se dit également, en termes d' Anatomie, d' Un assemblage d' organes qui concourent à une même fonction. L' appareil circulatoire. L' appareil vocal. L' appareil respiratoire. Etc.

APPAREIL

APPAREIL en termes d' Architecture, signifie, L' art ou l' action de tracer les pierres, d' en bien combiner la charge, la poussée et la pose, surtout pour les constructions suspendues, telles que les berceaux, les voûtes, les ponts, les dômes, etc.

Il se dit aussi de La hauteur des assises d' un bâtiment. Une assise de bas appareil, de haut appareil.

Ce bâtiment est d' un bel appareil, Les assises sont de hauteur égale, et les joints sont proprement faits.

APPAREILLAGE. s. m.

APPAREILLAGE. s. m. T. de Marine. Action d' appareiller, ou de s' y disposer. Faire son appareillage. Être en appareillage.

APPAREILLEMENT. s. m.

APPAREILLEMENT. s. m. Action d' appareiller deux objets. Il ne se dit guère qu' en parlant Des animaux domestiques qu' on appareille, soit pour les faire travailler ensemble, soit pour en propager la race. L' appareillement des boeufs. L' appareillement du mâle et de la femelle.

APPAREILLER. v. a.

APPAREILLER. v. a. Mettre ensemble des choses pareilles; Joindre à une chose une autre chose qui lui soit pareille. Appareiller des chevaux, des vases, des tableaux. Voilà un beau vase, je cherche à l' appareiller. Voilà un beau cheval de carrosse, je voudrais bien trouver à l' appareiller. Je n' ai qu' un lé d' étoffe, je voudrais bien trouver à l' appareiller.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel et signifie, Se joindre avec un pareil à soi. C' est un fripon avec lequel il est bien digne de s' appareiller. Cette phrase est familière.

APPAREILLER

APPAREILLER en termes d' Architecture, Tracer les épures sur un plan, les reporter en grand sur un enduit, et en appliquer les figures et mesures sur toutes les faces des pierres, pour les faire tailler selon la place que chacune doit occuper. Ce qui contribue le plus à la beauté d' un édifice, c' est d' être bien appareillé. C' est lui qui a appareillé toute la face de ce bâtiment. L' art d' appareiller est très-difficile.

APPAREILLER

APPAREILLER en termes de Marine, est verbe neutre, et signifie, Mettre à la voile. Aussitôt qu' il vit les ennemis, il fit appareiller. Il faut appareiller. Toute la flotte appareilla. Cependant on dit, avec le participe, qu' Un navire est appareillé, qu' Une escadre est appareillée.

APPAREILLÉ, ÉE. participe

APPAREILLÉ, ÉE. participe

APPAREILLEUR. s. m.

APPAREILLEUR. s. m. Chef-ouvrier qui trace le trait, la coupe de la pierre à tous les tailleurs de pierre d' un chantier. C' est un bon appareilleur. Quand on bâtit, c' est un grand avantage d' avoir un habile appareilleur.

APPAREILLEUSE. s. f.

APPAREILLEUSE. s. f. T. injurieux. Il se dit d' Une femme qui fait métier de favoriser des amours illicites, de rapprocher des personnes de différent sexe, dans des vues de libertinage.

APPAREMMENT. adv.

APPAREMMENT. adv. Selon les apparences. Vous croyez apparemment que... Il viendra apparemment. On dit aussi, Apparemment qu' il viendra.

APPARENCE. s. f.

APPARENCE. s. f. L' extérieur, ce qui paraît au dehors. Belles apparences. Il ne faut pas se fier à l' apparence, aux apparences. Les apparences sont trompeuses. Je ne m' arrête point à l' apparence. Il l' a trompé sous apparence d' amitié, sous l' apparence d' amitié, sous l' apparence de l' amitié. Abuser le monde par des apparences de piété. À en juger d' après l' apparence, il l' emportera sur son rival. Ce château, cette maison a belle apparence.

Sauver les apparences, Faire en sorte qu' il ne paraisse rien au dehors qui puisse être blâmé, qui puisse être condamné. C' est une femme galante, qui sauve les apparences du mieux qu' elle peut.

APPARENCE

APPARENCE signifie aussi, Vraisemblance, probabilité. Quelle apparence y a-t-il que.... Il n' y a nulle apparence. Cela est hors d' apparence, sans apparence. Je n' y vois point d' apparence. Il a réussi contre toute apparence. Selon toute apparence, vous recevrez bientôt de ses nouvelles. Les apparences étant les mêmes de part et d' autre, on ne sait à quoi se décider. Il y a apparence, il y a quelque apparence, il y a grande apparence que cela arrivera. Il y a bien de l' apparence qu' il n' en savait rien.

Il signifie quelquefois, Marque, reste, vestige, trace de quelque chose. Ils n' ont plus aucune apparence de liberté. Il ne reste à cette femme aucune apparence de beauté.

EN APPARENCE. loc. adv.

EN APPARENCE. loc. adv. Extérieurement, autant qu' on en peut juger d' après ce qui paraît. En apparence ils sont bons amis, mais en réalité ils se détestent. Cet homme était calme en apparence. Je ne le crois sage qu' en apparence.

APPARENT, ENTE. adj.

APPARENT, ENTE. adj. Qui est visible, évident, manifeste. Se placer à l' endroit le plus apparent. Il y a des procédés pour rendre plus apparente l' écriture des vieux manuscrits. Ce manque de régularité est peu apparent, est très-apparent. On dit qu' il est riche en argent; mais de bien apparent on ne lui en connaît point. Il n' a aucun bien apparent sur lequel on puisse asseoir une hypothèque. Son droit est apparent, très-apparent.

Il signifie également, Qui est remarquable et considérable entre d' autres personnes, entre d' autres choses. Il s' adressa au plus apparent de la compagnie. Les plus apparents de la ville. Il a la maison la plus apparente de la ville.

Il signifie aussi, Spécieux, qui n' est pas tel qu' il paraît être. Un prétexte apparent. Des torts apparents. Sa sécurité n' est qu' apparente. Il prend les biens apparents pour les véritables. Le mouvement apparent du soleil autour de la terre. La forme, la couleur, la situation, la distance apparente d' un objet.

APPARENTER. v. a.

APPARENTER. v. a. Donner à quelqu' un des parents par alliance. Tâchez de bien apparenter votre fille. Ce mariage l' a mal apparenté.

Il s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Entrer dans une famille, s' allier à quelqu' un. S' apparenter à la noblesse, à la bourgeoisie. Elle s' est bien apparentée. Il est familier dans les deux sens.

APPARENTÉ, ÉE. participe

APPARENTÉ, ÉE. participe Il ne s' emploie jamais seul. Être bien apparenté, Avoir des parents honnêtes, nobles, riches ou puissants. Être mal apparenté, Avoir des parents pauvres, ou de basse naissance, ou mal famés.

APPARIEMENT ou APPARÎMENT. s. m.

APPARIEMENT ou APPARÎMENT. s. m. Action d' apparier.

APPARIER. v. a.

APPARIER. v. a. Assortir, unir par paires, par couples, joindre des choses qui se conviennent, qui sont faites pour aller ensemble. Apparier des chevaux de carrosse. On a brouillé tous ces gants; démêlez-les, et les appariez.

Il signifie aussi, Mettre ensemble le mâle avec la femelle; dans ce sens, on ne le dit qu' en parlant De certains oiseaux. Apparier des pigeons, des tourterelles.

Il se dit également, avec le pronom personnel, Des pigeons, des tourterelles, des perdrix, et de quelques autres oiseaux qui s' associent par couples. Dans cette saison, les pigeons, les tourterelles s' apparient.

APPARIÉ, ÉE. participe

APPARIÉ, ÉE. participe

APPARITEUR. s. m.

APPARITEUR. s. m. Espèce de sergent dans les cours ecclésiastiques.

Il se disait aussi Des bedeaux de certaines universités, et se dit encore aujourd' hui de Certains huissiers attachés aux diverses facultés. Appariteur de la faculté de théologie, de droit, etc.

APPARITION. s. f.

APPARITION. s. f. Manifestation de quelque objet qui, étant invisible de lui-même, se rend visible. L' apparition de l' ange Gabriel à la sainte Vierge. L' apparition des esprits, des spectres.

Il se dit aussi de La manifestation subite d' un objet, d' un phénomène qui n' avait point encore paru. L' apparition de l' étoile aux mages. L' apparition d' une comète.

Fam., Il y a fait une courte apparition, il n' y a fait qu' une apparition, se dit D' un homme qui n' a demeuré que très-peu de temps dans un lieu.

APPAROIR. v. n.

APPAROIR. v. n. T. de Palais. Être évident, être manifeste. Faire apparoir du pouvoir qu' on a. Il a fait apparoir de son bon droit. Ce verbe n' est usité qu' à l' infinitif et à la troisième personne singulière de l' indicatif, où il ne s' emploie qu' impersonnellement, et où il fait appert, au lieu qu' Apparaître fait apparaît. S' il vous appert que cela soit. Comme il appert par tel acte. Ainsi qu' il appert de tel acte. Il a vieilli, surtout à l' infinitif.

APPARTEMENT. s. m.

APPARTEMENT. s. m. Logement composé de plusieurs pièces de suite, de diverses grandeurs et propres à divers usages. Bel appartement. Grand appartement. L' appartement de monsieur. L' appartement de madame. L' appartement des enfants. Appartement d' hiver. Appartement d' été; etc. Les souverains ont, dans leurs palais, de grands appartements d' apparat, et de petits appartements privés. Appartement à louer. Appartement meublé. Appartement vide. On lui a donné un appartement sur le devant, sur le derrière. Appartement haut. Appartement bas. L' appartement d' en haut, d' en bas. Sa maison est grande, elle renferme quatre appartements complets, quatre appartements de maître. Occuper un appartement. Changer d' appartement.

Il se dit aussi d' Un cercle, chez le roi, auquel sont invitées toutes les personnes de la cour, et quelques-unes de celles qui sont présentées. Il y eut ce jour-là appartement aux Tuileries.

APPARTENANCE. s. f.

APPARTENANCE. s. f. Dépendance, ce qui appartient à une chose, ce qui dépend d' une chose. Vendre une maison avec toutes ses appartenances et dépendances. Cette métairie est une des appartenances de ma terre. Ce village était une appartenance de telle châtellenie.

APPARTENANT, ANTE. adj.

APPARTENANT, ANTE. adj. Qui appartient de droit. Le bien appartenant à un tel. Une maison à lui appartenante. Il n' est guère usité que dans ces sortes de phrases.

APPARTENIR. v. n.

APPARTENIR. v. n. (Il se conjugue comme Tenir.) Être la propriété légitime de quelqu' un, soit que celui à qui est la chose dont on parle la possède, soit qu' il ne la possède pas. Les biens qui appartiennent à des particuliers. Il retient injustement un objet qui m' appartient. La part et portion qui lui appartient dans cette succession. Il m' en appartient une moitié. Cette maison, ce domaine m' appartient. Cela nous appartient de droit.

Il signifie aussi, Être le droit, le privilége, la prérogative de quelqu' un. Le droit de faire grâce appartient au roi. Le droit de battre monnaie appartient au souverain. Les honneurs qui vous appartiennent. Ces droits appartiennent à ma charge. La connaissance de cette affaire appartient à tel juge.

Il signifie également, Être le propre, le caractère particulier de. Ils ont attribué à la matière ce qui n' appartient qu' à l' esprit, à l' âme. La perfection n' appartient qu' à Dieu seul.

Il signifie encore, Faire partie de. Un membre séparé du corps auquel il appartient. On a trouvé le bras qui appartient à cette statue mutilée. Cet animal, cette plante appartient à tel genre.

Il signifie aussi, Avoir une relation nécessaire ou de convenance. Cette question appartient à la philosophie. Cela appartient à la matière que je traite. Cela appartient à la grammaire. Cela n' appartient pas à mon sujet.

Il signifie en outre, Être parent de. Il appartient à d' honnêtes parents. Il appartenait aux plus grands seigneurs du royaume. L' honneur que j' ai de vous appartenir. Il y a toujours quelque sorte de supériorité du côté de ceux à qui l' on dit que l' on appartient.

Il signifie aussi, Être attaché à quelqu' un, être à son service. Je ne savais pas que ce laquais, vous appartînt.

APPARTENIR

APPARTENIR s' emploie impersonnellement, et signifie, Convenir, être de droit, de devoir, de bienséance. Il appartient aux pères de châtier leurs enfants. Il appartient à l' évêque d' instruire ses ouailles. Il ne vous appartient pas de le reprendre. Il n' appartient qu' à un prince de faire une si grosse dépense. C' est à vous qu' il appartient de traiter ce sujet, de faire cette entreprise.

Il n' appartient qu' à peu de gens de sentir, de comprendre cela, Il n' est donné qu' à peu de gens, etc. Il n' appartient qu' au génie de concevoir une telle pensée, Le génie seul est capable de concevoir une telle pensée. Etc.

Par manière de reproche, Il vous appartient bien de... Vous êtes bien hardi de... Il vous appartient bien de vous plaindre après tout ce que vous avez fait.

Ainsi qu' il appartiendra. Formule qui signifie, Selon qu' il sera convenable. On dit de même: Pour être statué ce qu' il appartiendra. Pour être pris telles mesures qu' il appartiendra. On dit également, À tous ceux qu' il appartiendra, À tous ceux qui y auront intérêt, ou qui voudront en prendre connaissance.

APPAS. s. m. pl.

APPAS. s. m. pl. Il se dit principalement Des attraits, des charmes, des agréments extérieurs d' une femme. Cette femme a des appas. Être séduit par les appas d' une femme.

Il se dit figurément de Certaines choses qui attirent, qui séduisent, qui excitent le désir. Les appas de la volupté. Les appas de la gloire, de la vertu, etc. Le jeu a de grands appas pour lui.

APPÂT. s. m.

APPÂT. s. m. Pâture, mangeaille qu' on met, soit à des piéges, pour attirer des quadrupèdes ou des oiseaux, soit à des hameçons, pour pêcher des poissons. Appât friand. Appât trompeur. Le sel est un excellent appât pour attirer les pigeons. Les vers, les moucherons, sont de bons appâts pour prendre des poissons. Mettre l' appât à un piége. Mettre l' appât à la ligne, à l' hameçon. Le poisson a avalé l' appât, a mordu à l' appât.

Il se dit figurément de Tout ce qui attire, qui engage à faire quelque chose. L' appât du gain. L' intérêt est un grand appât pour beaucoup d' hommes. Ce bon accueil, ces paroles obligeantes ne sont autre chose qu' un appât, ne sont qu' un appât pour l' engager à faire ce que l' on souhaite de lui.

APPÂTER. v. a.

APPÂTER. v. a. Attirer avec un appât. Il faut appâter les oiseaux, les poissons.

Il signifie aussi, Mettre le manger dans le bec des petits oiseaux, ou Donner à manger à quelqu' un qui ne peut pas se servir de ses mains. Appâter de petits oiseaux. Il faut l' appâter comme un enfant.

APPÂTÉ, ÉE. participe

APPÂTÉ, ÉE. participe

APPAUMÉ. adj.

APPAUMÉ. adj. T. de Blason. Il se dit D' un écu chargé d' une main qui est étendue et qui montre la paume.

APPAUVRIR. v. a.

APPAUVRIR. v. a. Rendre pauvre. Ses procès l' ont fort appauvri. L' interruption du commerce appauvrit un pays. Prov., Donner pour Dieu n' appauvrit jamais.

Fig., Appauvrir une langue, En retrancher des mots ou des façons de parler, et la rendre ainsi moins abondante, moins expressive. Il faut prendre garde d' appauvrir la langue à force de vouloir la polir.

Fig., Appauvrir un terrain, un sol, Les épuiser, ou en diminuer beaucoup la fertilité. La mauvaise culture a fort appauvri ce terrain.

APPAUVRIR

APPAUVRIR s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, tant au propre qu' au figuré, Devenir pauvre. Ce pays-là s' appauvrit tous les jours. Il s' est appauvri en peu de temps par ses dépenses excessives. Un État s' enrichit par la paix, et s' appauvrit par la guerre. Les langues vivantes s' enrichissent et s' appauvrissent selon la différence des temps et des esprits.

APPAUVRI, IE. participe

APPAUVRI, IE. participe Un sol appauvri. Une terre appauvrie.

Un sang appauvri, Un sang qui a perdu une partie de ses principes constituants, qui est pâle, décoloré, sans consistance, abondant en sérosité.

APPAUVRISSEMENT. s. m.

APPAUVRISSEMENT. s. m. L' état de pauvreté, d' indigence où l' on tombe peu à peu par la diminution des choses nécessaires à la vie. L' appauvrissement d' une famille. De là vient l' appauvrissement du pays, de la province. L' appauvrissement des peuples.

Il se dit figurément de L' état d' une langue devenue moins abondante, moins expressive. L' appauvrissement d' une langue vient de ce que l' usage en rejette des termes et des tours de phrases.

L' appauvrissement du sol, L' état d' un sol épuisé, d' un sol qui a beaucoup perdu de sa fertilité. On dit aussi, L' appauvrissement du sang.

APPEAU. s. m.

APPEAU. s. m. Sorte de sifflet avec lequel on contrefait la voix des oiseaux pour les faire approcher, ou pour les attirer dans quelque piége. Un appeau pour prendre des cailles.

Il se dit également Des oiseaux dont on se sert pour appeler et attirer les autres oiseaux.

APPEL. s. m.

APPEL. s. m. Action d' appeler avec la voix, ou autrement. Il n' a pas entendu votre appel. Ce cri est un appel. L' appel de la femelle pour faire venir le mâle.

En termes de Chasse et de Manége, Appel de la langue, Action d' appeler, d' exciter un chien ou un cheval en donnant de la langue. Voyez LANGUE.

APPEL

APPEL se dit particulièrement de L' appellation à haute voix que l' on fait des personnes qui se doivent trouver à une revue, à une assemblée, etc., afin de s' assurer qu' elles sont présentes. Appel militaire. Ce soldat ne se trouva pas à l' appel. Cet ouvrier n' était pas à l' appel, il a été rayé. Répondre à l' appel. Manquer à l' appel. L' appel ne se fera que dans une heure. L' heure de l' appel. Il y a deux, trois appels par jour. Faire l' appel des jurés, des témoins, etc.

Dans les Assemblées politiques, Appel nominal, Action d' appeler chaque membre à haute voix, pour qu' il exprime son opinion ou donne son vote.

Au Palais, L' appel d' une cause, L' action d' appeler une cause, pour qu' elle soit plaidée.

APPEL

APPEL se dit aussi d' Un signal qui se fait avec le tambour ou la trompette, pour assembler les soldats. Battre l' appel. Sonner un appel.

APPEL

APPEL en matière de Recrutement, signifie, L' action d' appeler sous les drapeaux. L' appel de cette classe n' aura lieu qu' à telle époque. Il n' y a point eu de réfractaires, tous les jeunes gens ont répondu à l' appel qui leur a été fait.

APPEL

APPEL en termes d' Escrime, Attaque qui se fait d' un simple battement du pied, à la même place.

APPEL

APPEL signifie aussi, Une provocation en duel, un cartel. Faire un appel. Recevoir un appel. Les appels sont défendus comme les duels. On dit plus ordinairement, Cartel ou Défi.

En termes de Finance et de Commerce, Faire un appel de fonds, Demander de nouveaux fonds aux associés ou actionnaires d' une compagnie, d' une entreprise, quand les premières mises n' ont pas suffi pour les dépenses, ou qu' un événement imprévu nécessite des dépenses extraordinaires.

Faire un appel à la générosité de quelqu' un, Lui demander des secours en argent, ou autres; invoquer sa générosité. On dit de même, Faire un appel à la charité publique, etc.

APPEL

APPEL en termes de Procédure, Recours au juge supérieur; action d' appeler d' un juge subalterne à un juge supérieur. Acte d' appel. Causes et moyens d' appel. Griefs d' appel. Appel comme d' abus. Appel principal. Appel incident. Fol appel. Par appel. Cour, tribunal d' appel. Juge d' appel. Interjeter appel. Juger sans appel. Il y a appel. L' appel d' un jugement. Le jugement dont est appel. En cause d' appel. La voie de l' appel.

APPELANT, ANTE. adj.

APPELANT, ANTE. adj. Qui appelle d' un jugement. Il est appelant de ce jugement. Elle est appelante. Se rendre appelante. Être reçu appelant.

Il est quelquefois substantif. L' appelant et l' intimé.

APPELANT

APPELANT se dit aussi, substantivement, Des oiseaux qui servent pour appeler les autres et les faire venir dans les filets. Un bon appelant.

APPELER. v. a.

APPELER. v. a. (J' appelle. J' appelais. J' ai appelé. J' appellerai. Appelant.) Nommer; dire le nom d' une personne, d' une chose, ou lui imposer, lui donner un nom. Comment appelez-vous cet homme? On l' appelle Pierre, Jean. Comment appellerez-vous votre premier enfant? C' est ainsi qu' on l' appelle. Cette montagne fut appelée de ce nom à cause de... Cette ville fut ainsi appelée du nom de son fondateur. Je ne sais comment on appelle cette plante, cet animal. Appelez-les comme il vous plaira. Ceux que nous appelons anciens. Ceux qu' on appelle philosophes. Les magistrats qu' on appelait à Rome tribuns du peuple. Les familles nobles qu' on appelait patriciennes.

Prov., Il appelle les choses par leur nom, se dit D' un homme qui n' affaiblit pas, par ses expressions, des vérités dures.

Appeler les lettres, Les nommer, les désigner par leur nom.

APPELER

APPELER signifie particulièrement, Donner un titre d' honneur, d' amitié, etc. Les Romains, que Virgile appelle le peuple-roi. Hérodote, qu' on appelle le père de l' histoire. Les rois de France furent appelés les fils aînés de l' Église. Ce vieillard m' appelle son fils. L' histoire, qu' on appelle la sage conseillère des rois.

Il signifie pareillement, Désigner une personne ou une chose par quelque qualité bonne ou mauvaise. J' appelle un ami celui qui se montre tel dans les circonstances difficiles. Il l' appela voleur, fripon. Peut-on appeler courageuse une action si téméraire et si folle? On appellera toujours folie une conduite pareille à celle-là. C' est ce qu' on appelle franchir les bornes de la décence.

APPELER

APPELER dans ces diverses acceptions, s' emploie aussi avec le pronom personnel. Comment vous appelez-vous? Je m' appelle Louis. Cette fleur s' appelle Anémone. Il s' appelle Charles. Ceux qui s' appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s' appelle un véritable ami. Cela s' appelle folie en bon français.

Fam., Cela s' appelle parler, voilà ce qui s' appelle parler, se dit Lorsque quelqu' un fait des propositions plus avantageuses qu' on ne s' y attendait. Ces phrases s' emploient aussi Pour louer quelqu' un qui a dit, sur une question longtemps agitée, des choses claires, lumineuses, péremptoires.

APPELER

APPELER signifie en outre, Prononcer à haute voix les noms de ceux qui doivent se trouver présents en quelque endroit. On va appeler tous les soldats l' un après l' autre. Ce soldat n' était pas à la caserne quand on l' a appelé. Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste.

Au Palais, Appeler une cause, Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles. On vient d' appeler votre cause. La cause sera appelée à tour de rôle.

APPELER

APPELER signifie également, Se servir de la voix ou de quelque signe pour faire venir quelqu' un. Je l' appelle, et il ne vient point. Il appelait inutilement, pas un domestique n' était à la maison. Appelez un tel. Appeler quelqu' un par son nom. Ne pouvant plus l' appeler de la voix, il l' appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste. Appeler les voisins. Appeler à haute voix. Appelez mes gens. Appeler de toute sa force. Dans ce sens, il se dit aussi en parlant De certains animaux domestiques. Appeler son chien. Appeler un cheval. Etc.

Il se dit également Du cri dont les animaux se servent pour faire venir à eux ceux de leur espèce. Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau. La vache appelle le taureau. La poule appelle ses poussins. On dit dans un sens analogue, Appeler des oiseaux en imitant leur cri, etc.

Appeler au secours, appeler à l' aide, Crier au secours, crier à l' aide, invoquer le secours, l' aide de quelqu' un. On dit de même, Appeler quelqu' un à son secours, appeler du secours, etc.

Fig., Appeler à son secours, se dit en parlant Des moyens extraordinaires que l' on emploie pour venir à bout de quelque chose. Il appelle à son secours le manége et l' intrigue, pour mieux réussir dans son entreprise.

APPELER

APPELER signifie encore, Mander, faire venir, inviter à venir. Appeler le médecin, le chirurgien. Appeler le confesseur. Quand le feu est à une maison, on appelle les pompiers. Appeler la garde. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince. Appeler un général à l' armée. Tous les chefs furent appelés à ce conseil. Quand il se vit menacé par tant d' ennemis, il appela ses alliés. Le comte Julien appela les Maures en Espagne.

Il signifie particulièrement, Citer, faire venir devant le juge. Appeler en justice. On l' a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme. Appeler quelqu' un en témoignage. Être appelé comme témoin. Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.

Appeler au combat, appeler en duel, ou simplement, Appeler, Envoyer défier.

Appeler sous les drapeaux, ou simplement, Appeler, Sommer de se rendre sous les drapeaux. La réserve fut appelée sous les drapeaux. On va bientôt appeler la classe de telle année.

Dieu vient de l' appeler à lui, se dit en parlant D' une personne qui vient de mourir.

Appeler sur quelqu' un le mépris public, la haine de tous, etc., S' efforcer de le rendre l' objet du mépris public, de la haine générale, etc.

Appeler sur quelqu' un, sur une famille, sur un pays, les bénédictions du ciel, Les leur souhaiter, ou Les leur attirer.

APPELER

APPELER se dit aussi De toutes les choses dont le son sert de signal pour avertir de se trouver en quelque lieu. Les cloches appellent à l' église. Une cloche appelle à la prière, au travail, au déjeuner. La trompette appelle au combat. J' entends l' heure qui m' appelle.

Il se dit figurément De tout ce qui avertit, qui excite, qui oblige à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être. J' irai où l' honneur, où le devoir m' appelle. La charité vous y appelle. Mes affaires m' appellent ailleurs. La vengeance l' appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.

Il signifie quelquefois, Nécessiter, réclamer, exiger. Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme. Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément, un régime. Ce grave sujet appelle toute votre attention. On dit dans un sens analogue, Appeler l' attention de quelqu' un sur quelque chose, L' inviter, l' engager à y faire attention, à y donner son attention. J' appelle à cet égard toute votre attention.

Appeler l' attention, signifie aussi, quelquefois, Exciter et captiver l' attention. Un bruit extraordinaire appela, vint appeler notre attention.

APPELER

APPELER se dit aussi Des inspirations que Dieu nous envoie, et par lesquelles il nous fait connaître sa volonté. Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l' apostolat. Dieu appelle les chrétiens à la vie éternelle, Il leur donne tous les moyens de la mériter.

Il se dit également en parlant Des personnes dont on fait choix, que l' on désigne pour quelque fonction ou quelque action importante. Appeler à une chaire un professeur habile. Il fut appelé à siéger dans le conseil du prince. L' important devoir que nous sommes appelés à remplir. Le voeu de ses concitoyens l' appela au trône. Il fut appelé à lui succéder.

Il se dit pareillement Des qualités, des talents, et des circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition de quelqu' un. Cet homme n' a aucune disposition pour la guerre, il n' était point appelé à ce métier-là. Le génie de Turenne l' appelait au commandement des armées. Sa naissance l' appelait à régner.

APPELER

APPELER est aussi neutre, et signifie, Recourir à un tribunal supérieur, pour faire réformer le jugement, la sentence d' un tribunal inférieur. Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la cour royale. Appeler comme de juge incompétent.

Appeler comme d' abus, Appeler à une autorité laïque, d' un jugement, d' un acte du pouvoir ecclésiastique, qu' on prétend avoir été mal et abusivement rendu ou publié.

Fig. et fam., J' appelle de votre décision, ou J' en appelle, Je ne me soumets pas à votre décision, je ne l' adopte pas.

Fig., J' en appelle à votre témoignage, J' invoque votre témoignage. J' en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc., Je m' en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.

Fig., En appeler à la postérité, S' en référer au jugement de la postérité.

Fig. et fam., Il en a appelé, se dit D' un homme revenu d' une grande maladie.

APPELÉ, ÉE. participe

APPELÉ, ÉE. participe Il s' emploie en parlant Du mystère de la prédestination, suivant l' expression de l' Écriture: Beaucoup d' appelés et peu d' élus.

APPELLATIF. adj. m.

APPELLATIF. adj. m. (On fait sentir les deux L.) T. de Gram. Il ne s' emploie que dans cette locution, Nom appellatif, Nom qui convient à toute une espèce. Homme, arbre, sont des noms appellatifs. On dit plus ordinairement, Nom commun.

APPELLATION. s. f.

APPELLATION. s. f. (On fait sentir les deux L.) Action d' appeler quelqu' un. Appellation à haute voix.

Appellation des lettres, Action de nommer chaque lettre de l' alphabet.

APPELLATION

APPELLATION en termes de Pratique, Appel d' un jugement. Il ne se dit guère que dans les formules des arrêts et des jugements. La cour a mis l' appellation au néant. Le jugement sera exécuté nonobstant opposition ou appellation quelconque.

APPENDICE. s. m.

APPENDICE. s. m. (On prononce Appaindice.) Supplément qui se joint à la fin d' un ouvrage avec lequel il a du rapport.

Il se dit, en termes d' Anatomie, de Botanique, de Physique, de Toute partie qui semble être une addition, qui sert de prolongement à une partie principale. L' appendice xiphoïde. Appendice membraneux. Etc.

APPENDRE. v. a.

APPENDRE. v. a. Pendre, suspendre, attacher à une voûte, à des piliers, à une muraille. Il ne se dit guère qu' en parlant Des choses que l' on offre, que l' on consacre dans une église, dans un temple, en signe de reconnaissance. Appendre une offrande, un ex-voto aux murs d' une chapelle. Appendre des étendards à la voûte d' une église. C' est une coutume fort ancienne d' appendre dans les temples les enseignes prises sur les ennemis.

APPENDU, UE. participe

APPENDU, UE. participe

APPENTIS. s. m.

APPENTIS. s. m. Demi-comble, toit en manière d' auvent à un seul égout, appuyé contre une muraille, et soutenu en avant par des piliers ou des poteaux. Il a fait construire un petit appentis. Se mettre à l' abri de la pluie sous un appentis. Il faut faire là un appentis pour servir de remise.

APPERT (IL). verbe impersonnel

APPERT (IL). verbe impersonnel Voyez APPAROIR.

APPESANTIR. v. a.

APPESANTIR. v. a. Rendre plus pesant. L' eau avait tellement appesanti ses habits, qu' il avait peine à marcher. En chargeant ainsi votre voiture, vous l' appesantirez tellement, que votre cheval ne pourra la traîner.

Fig., Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race, Il lui a envoyé des châtiments.

Fig., Il appesantit son joug, Son autorité devient plus oppressive.

Fig., Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières, L' envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.

APPESANTIR

APPESANTIR se dit aussi en parlant Du corps, et signifie, Le rendre moins propre au mouvement, à l' action. L' âge, la vieillesse, l' oisiveté, la fainéantise appesantit les corps. Sa dernière maladie l' a beaucoup appesanti. L' âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.

Il se dit, figurément, en parlant Des fonctions de l' esprit. L' âge n' a point encore appesanti son esprit.

APPESANTIR

APPESANTIR s' emploie dans ses diverses acceptions avec le pronom personnel. La main de Dieu s' est appesantie sur ce peuple. Le joug de ce prince s' appesantit sur son peuple. Le corps s' appesantit par l' oisiveté, par un trop long repos. La main de ce peintre, de ce chirurgien s' appesantit, commence à s' appesantir. Ses paupières, ses yeux s' appesantissent. Son esprit baisse et s' appesantit de jour en jour.

S' appesantir sur un sujet, En parler, le traiter longuement; et, S' appesantir sur les détails, S' y arrêter trop longtemps.

APPESANTI, IE. participe

APPESANTI, IE. participe

APPESANTISSEMENT. s. m.

APPESANTISSEMENT. s. m. L' état d' une personne appesantie, soit de corps, soit d' esprit, par l' âge, par la maladie, par le sommeil, etc. L' appesantissement graduel du corps se fait sentir dans l' homme depuis l' âge de soixante ans. Il est dans un grand appesantissement. Appesantissement d' esprit.

APPÉTENCE. s. f.

APPÉTENCE. s. f. (On fait sentir les deux P.) T. didactique. Désir instinctif pour un objet quelconque.

APPÉTER. v. a.

APPÉTER. v. a. (On fait sentir les deux P.) Désirer vivement par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. Il n' est guère usité qu' en Physiologie. L' estomac appète les aliments. La femelle appète le mâle.

APPÉTÉ, ÉE. participe

APPÉTÉ, ÉE. participe

APPÉTISSANT, ANTE. adj.

APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui donne de l' appétit, qui excite l' appétit. Mets appétissant. Viande appétissante. Cela n' est pas, cela n' est guère appétissant.

Fam., Elle est appétissante, se dit D' une jeune personne qui a de la fraîcheur et de l' embonpoint.

APPÉTIT. s. m.

APPÉTIT. s. m. Inclination, faculté par laquelle l' âme se porte à désirer quelque chose pour la satisfaction des sens. Appétit sensuel, charnel, brutal. Appétit déréglé, désordonné. Contenter, satisfaire ses appétits sensuels. Se laisser entraîner, se laisser gouverner par ses appétits. Avoir un appétit insatiable des richesses, des honneurs.

En termes de Philosophie scolastique, Appétit concupiscible, Faculté par laquelle l' âme se porte vers ce qu' elle considère comme un bien. Appétit irascible, Faculté par laquelle l' âme se porte à repousser ou à éviter ce qu' elle regarde comme un mal.

APPÉTIT

APPÉTIT se dit particulièrement Du désir de manger. Bon appétit. Grand appétit. Avoir appétit. Avoir de l' appétit. Avoir un violent appétit. Donner de l' appétit. Exciter, éveiller, aiguiser l' appétit. Être sans appétit. Rentrer en appétit. Ôter, émousser, faire passer l' appétit. Perdre l' appétit. Cela m' a ouvert l' appétit. Être en appétit. Remettre en appétit. Manger avec appétit. Manger d' appétit. Je n' ai point d' appétit à cela. Gagner de l' appétit. Se mettre en appétit. L' appétit me vient. Pour se bien porter, il faut demeurer sur son appétit. Avoir l' appétit ouvert de bon matin. Fam., Bon appétit, Espèce de souhait qu' on adresse à quelqu' un qui mange ou qui va manger.

Fam., Chercher ses appétits, prendre ses appétits, Choisir les viandes, les mets pour lesquels on a le plus d' appétit. Ces locutions ont vieilli.

Prov., Il n' est chère que d' appétit, La faim assaisonne tous les mets.

Fam., C' est un cadet de haut appétit, C' est un jeune homme à qui tout semble bon.

Prov. et fig., C' est un homme qui a bon appétit, se dit D' un homme qui recherche avec avidité l' argent et les places, qui veut toujours ajouter à ce qu' il possède.

Prov. et fig., L' appétit vient en mangeant, Le désir de s' enrichir ou de s' élever augmente à mesure qu' on acquiert de la fortune ou des honneurs.

Prov. et fig., Avoir l' appétit ouvert de bon matin, Rechercher prématurément quelque chose d' utile et d' agréable. Demeurer sur son appétit, Ne pas aller aussi loin que nos désirs, que nos goûts pourraient nous porter.

À L' APPÉTIT. loc. adv. et fam.

À L' APPÉTIT. loc. adv. et fam. qui signifie, Faute de vouloir dépenser, ou par envie d' épargner. Il a laissé tomber sa maison, à l' appétit d' une centaine de pistoles qu' il fallait dépenser pour la réparer. À l' appétit d' un écu, il a laissé mourir un cheval de cinquante louis. Cette manière de parler a vieilli.

APPLAUDIR. v. n.

APPLAUDIR. v. n. Battre des mains en signe d' approbation. Dans les spectacles du cirque et du théâtre, le peuple romain marquait sa joie en applaudissant, en battant des mains. Applaudir aux acteurs, aux comédiens. J' étais hier au spectacle, on applaudit beaucoup.

Il signifie figurément, Approuver ce que fait ou dit une personne, et manifester sa satisfaction de quelque manière que ce soit. Toute l' assemblée applaudit à une proposition si juste. S' il faisait cette bonne action, tout le monde lui applaudirait. Quand un homme est en faveur, toute la cour lui applaudit. J' applaudis à votre dévouement, à votre conduite.

APPLAUDIR

APPLAUDIR est aussi actif, tant au propre qu' au figuré. Applaudir une pièce. Applaudir un acteur. On a beaucoup applaudi ce vers, ce couplet, cette tirade. Cette scène fut applaudie à tout rompre. Il a fait un discours que tout le monde a vivement applaudi. Chacun l' a applaudi d' une si bonne action. Je vous applaudis de vous être conduit ainsi. On ne peut qu' applaudir un pareil trait.

APPLAUDIR

APPLAUDIR s' emploie avec le pronom personnel, et signifie, Se vanter, se glorifier. C' est un homme vain qui s' applaudit sans cesse.

Il signifie plus ordinairement, Se féliciter de quelque chose. S' applaudir d' un événement heureux. S' applaudir des bontés de quelqu' un, de son accueil. On s' applaudit du bon choix qu' a fait le gouvernement. Loin de me reprocher ces sentiments, je m' en applaudis. Il s' applaudit beaucoup de ce qu' il a dit, de ce qu' il a fait.

APPLAUDI, IE. participe

APPLAUDI, IE. participe

APPLAUDISSEMENT. s. m.

APPLAUDISSEMENT. s. m. Grande approbation, manifestée, soit par des battements de mains, soit par des acclamations, soit par la voix publique. Son discours fut suivi de longs applaudissements. Il y eut de grands applaudissements à la représentation de cette pièce. Cet acteur a mérité, a obtenu de grands applaudissements. Il fut reçu avec grand applaudissement, aux applaudissements de toute l' assemblée. L' applaudissement des peuples. Donner des applaudissements. Recevoir des applaudissements. Chercher de l' applaudissement. Il a l' applaudissement universel, l' applaudissement public, l' applaudissement de tout le monde.

APPLAUDISSEUR. s. m.

APPLAUDISSEUR. s. m. Celui qui applaudit. Il se dit ordinairement de Ceux qui applaudissent sans discernement, ou qui sont payés pour applaudir. Applaudisseurs payés. Applaudisseurs à gages.

APPLICABLE. adj. des deux genres

APPLICABLE. adj. des deux genres Qui doit ou peut être appliqué. Ces fonds sont applicables à telle dépense. Ce passage n' est point applicable au sujet dont il s' agit. Cette loi n' est point applicable aux enfants mineurs.

APPLICATION. s. f.

APPLICATION. s. f. Action par laquelle on applique une chose sur une autre. L' application d' un enduit sur une muraille, des couleurs sur la toile d' un tableau. L' application d' un emplâtre, d' un topique sur une partie malade.

Il se dit, figurément, de L' action d' employer une chose dans les cas où son usage convient. L' application d' un procédé, d' une découverte. Ce procédé, ce moyen est susceptible de diverses applications, d' une foule d' applications, peut recevoir différentes applications. L' application d' un remède à une maladie.

Il signifie particulièrement, L' action d' appliquer un principe, une loi, une maxime, un passage, un discours, à quelque chose ou à quelqu' un. La loi n' a point ici d' application. L' application d' un principe à un cas particulier. L' application d' une peine à un délit. Application rigoureuse. L' application d' un passage. Cette application est juste, est heureuse, est fausse. Il est si défiant, si soupçonneux, qu' il se fait l' application de tout ce qu' on dit. Il y a dans cette pièce un vers dont on a fait l' application au prince en sa présence.

En Théol., L' application des mérites de JÉSUS-CHRIST, Le bienfait par lequel JÉSUS-CHRIST transfère aux chrétiens ce qu' il a mérité par sa vie et par sa mort.

L' application d' une science à une autre, L' usage qu' on fait des principes ou des procédés d' une science pour étendre et perfectionner une autre science. L' application de l' algèbre à la géométrie. L' application de la physique à la médecine. Les applications de la chimie aux arts industriels.

L' application d' une somme à telle ou telle dépense, L' emploi spécial que l' on fait ou que l' on doit faire d' une somme pour telle ou telle dépense.

APPLICATION

APPLICATION se dit aussi d' Une attention suivie. Avoir de l' application à l' étude. Il n' a point d' application à ce qu' il fait. Il met toute son application à se rendre agréable. Cela demande une grande application. Travailler avec application. Il fait tout sans application. Il est incapable d' application.

APPLIQUE. s. f.

APPLIQUE. s. f. T. d' Arts mécan. Il se dit de Certaines choses qu' on applique sur d' autres, dans certains ouvrages. Or d' applique. Pièces d' applique.

APPLIQUER. v. a.

APPLIQUER. v. a. Mettre une chose sur une autre, en sorte qu' elle y demeure adhérente, ou qu' elle y laisse une empreinte. Appliquer des couleurs sur une toile. Appliquer une couche, deux couches de peinture. Appliquer un emplâtre sur l' estomac. Appliquer un cataplasme. Appliquer des ventouses. Appliquer un bouton de feu. Appliquer un sceau, un cachet sur de la cire. Appliquer un fer chaud sur l' épaule. Appliquer des filets d' or sur de l' ivoire. Appliquer de la broderie sur une étoffe.

Il signifie quelquefois simplement, Mettre une chose sur une autre, de manière que leurs surfaces se touchent bien. Appliquer un patron sur l' étoffe qu' on veut tailler. Appliquez votre main là-dessus. Appliquer sa bouche, ses lèvres sur un objet, pour le baiser. On dit de même, Appliquer un baiser.

Fig. et fam., Appliquer un soufflet, Donner un soufflet.

Appliquer un homme à la question, Le mettre à la question.

Appliquer son esprit, son attention à quelque chose, Étudier, examiner attentivement quelque chose. Il appliquait son esprit aux sciences les plus abstraites.

APPLIQUER

APPLIQUER signifie figurément, Employer une chose dans les cas où son usage convient. Appliquer un procédé. Appliquer un remède à une maladie.

Il se dit particulièrement en parlant D' une loi, d' un principe, etc., dont on fait usage dans les cas auxquels ils conviennent ou semblent convenir, et Des comparaisons, des passages, des citations que l' on adapte à quelque sujet. Appliquer une loi à un cas particulier. C' est un principe, une règle qu' il n' est pas toujours facile d' appliquer. Appliquer une peine à quelqu' un, à un délit. Appliquer une comparaison, un passage. On peut lui appliquer ce vers de Virgile. On dit de même, Appliquer un nom, une dénomination, un mot, une phrase à une personne, à une chose.

Appliquer une science à une autre, Faire usage des principes ou des procédés d' une science pour étendre et perfectionner une autre science. Appliquer l' algèbre à la géométrie, l' astronomie à la géographie.

APPLIQUER

APPLIQUER signifie aussi, Affecter, destiner, consacrer à un certain usage. Dans ce sens, on le dit surtout en parlant De l' argent. Appliquer une somme d' argent à bâtir. Appliquer une amende aux pauvres, aux prisonniers. Il a appliqué cette somme à son profit. Il applique une partie de son revenu à s' acquitter envers ses créanciers.

APPLIQUER

APPLIQUER s' emploie avec le pronom personnel, dans ses diverses acceptions. Une lame de métal qui s' applique exactement sur une autre. Ce procédé peut s' appliquer à telle opération. Cette loi ne s' applique pas, ne peut s' appliquer au cas dont il s' agit. Cette maxime peut s' appliquer à divers sujets. Ce mot, cette phrase peut s' appliquer à telle chose.

Appliquer son esprit, ou simplement, S' appliquer, Apporter une grande attention à quelque chose. Il s' applique uniquement à bien remplir les devoirs de sa place. On dirait qu' il s' applique à me contrarier. C' est un étourdi qui ne s' applique à rien. Cet enfant ne veut pas s' appliquer au travail, à l' étude, ne veut pas s' appliquer.

APPLIQUER

APPLIQUER avec le pronom personnel mis pour à soi, signifie, S' attribuer, s' approprier, prendre pour soi. Il s' appliquait les émoluments des travaux d' autrui. Il s' applique toutes les louanges qu' on donne à la valeur. Pourquoi s' est-il appliqué cette histoire? Un avare s' applique rarement ce qu' il entend dire contre l' avarice.

APPLIQUÉ, ÉE. participe

APPLIQUÉ, ÉE. participe Cours de chimie appliquée aux arts.

Être appliqué, fort appliqué, se dit D' une personne dont le caractère, l' habitude est de s' appliquer tout entière aux choses dont elle fait sa principale occupation. C' est un écolier fort appliqué.

APPOINT. s. m.

APPOINT. s. m. La monnaie qui se donne pour compléter une somme qu' on ne saurait parfaire avec les principales espèces employées au payement. Pour faire mille francs en écus de trois livres, il fallait trois cent trente-trois écus, et un appoint de vingt sous.

Faire l' appoint, Compléter la somme par un appoint, ou Servir d' appoint. Voilà cent pièces de vingt francs, je vais faire l' appoint. Cela fait l' appoint.

APPOINT

APPOINT en termes de Commerce, se dit de Toute somme qui fait le solde d' un compte. Tirez sur moi pour les mille francs que je vous dois encore par appoint.

APPOINTEMENT. s. m.

APPOINTEMENT. s. m. T. de Pratique ancienne. Règlement en justice sur une affaire, pour parvenir à la juger par rapport. Prendre un appointement à l' audience. Prendre un appointement au greffe.

Appointement en droit, Règlement par lequel le juge ordonnait que les parties produiraient par écrit. Appointement à mettre, Règlement par lequel le juge ordonnait que les parties mettraient leurs pièces sur le bureau, pour être jugées sommairement. Dans la Pratique actuelle, on dit, Instruction par écrit, et Délibéré.

APPOINTEMENT

APPOINTEMENT signifie aussi, Le salaire annuel attaché à une place, à un emploi, etc. Dans ce sens, il ne se dit qu' au pluriel. On lui donnait, il recevait de gros appointements. Recevoir, toucher ses appointements. Il a mille écus d' appointements. Les appointements d' un gouverneur. De faibles, de minces appointements. D' énormes appointements. Des appointements fort élevés. Augmenter, diminuer, réduire, supprimer des appointements.

Fam., C' est lui qui fournit à l' appointement, aux appointements, se dit D' un homme qui aide à la dépense, à l' entretien, à la subsistance d' un autre qui ne pourrait pas subsister si commodément par lui-même.

APPOINTER. v. a.

APPOINTER. v. a. T. de Pratique ancienne. Régler par un appointement en justice. C' est une affaire à appointer. Cette affaire est trop embrouillée pour être jugée a l' audience, il faut nécessairement l' appointer. On appointa les parties à écrire et produire. Appointer en droit. Appointer à mettre. Voyez APPOINTEMENT.

APPOINTER

APPOINTER signifie aussi, Donner des appointements à un employé. Appointer un commis.

Dans les troupes, Appointer un homme d' une corvée, d' une garde, ou d' exercice, Lui imposer, par punition, une corvée, une garde hors de tour, ou l' envoyer à l' exercice des recrues, quoique son instruction ne l' exige plus.

APPOINTÉ, ÉE. participe

APPOINTÉ, ÉE. participe Cause appointée. Commis appointé.

Substantiv., Un appointé en droit, à mettre, Un appointement en droit, à mettre. Prononcer un appointé en droit, etc.

APPOINTÉ

APPOINTÉ se dit aussi, substantivement, d' Un sous caporal. Le grade d' appointé n' existe plus dans les troupes françaises.

APPORT. s. m.

APPORT. s. m. Vieux mot qui signifiait, Marché, lieu où l' on apporte des denrées pour les vendre. Il n' est plus usité que dans cette dénomination, L' Apport-Paris, La place du Châtelet à Paris.

APPORT

APPORT en termes de Pratique, se dit en parlant De pièces dont on fait le dépôt. Apport de pièces.

Acte d' apport, Le récépissé qu' on donne des pièces déposées.

APPORT

APPORT se dit aussi, en termes de Droit, Des biens qu' un époux apporte dans la communauté conjugale. Reprendre son apport, ses apports. Prélever ses apports francs et quittes.

Il se dit également de Ce qu' un associé met à la masse sociale. Son apport est de tant.

APPORTER. v. a.

APPORTER. v. a. Porter d' un lieu plus ou moins éloigné, au lieu où est la personne qui parle, ou dont on parle. Apportez-moi le livre qui est sur ma table. On lui a apporté du gibier de sa terre. On m' a apporté ce matin de beaux fruits. Apporter de Lyon à Paris. Apporter des lettres. Apporter de dehors. Apporter de loin. Apporter des marchandises par eau, par charroi, etc. Je vous apporte un ouvrage intéressant. Nous vous apportons de l' argent. Un courrier qui apporte de bonnes nouvelles.

Quelles nouvelles nous apportez vous? Quelles nouvelles avez vous à nous apprendre?

APPORTER

APPORTER signifie, par extension, Fournir. Apporter en mariage. Apporter à la communauté, dans la communauté. Sa femme lui avait apporté de grands biens. Chaque associé est débiteur envers la société de tout ce qu' il a promis d' y apporter. Dans cette société, l' un apporte son industrie, l' autre ses capitaux.

APPORTER

APPORTER se dit figurément en parlant Des qualités morales, et des dispositions de l' esprit. Les dispositions que nous apportons en naissant. Il apporte dans la société un esprit de conciliation qui le fait généralement aimer. Il nous apporte son ennui.

APPORTER

APPORTER signifie aussi, Employer, mettre. Il y a apporté beaucoup de précaution. Il a apporté tous les soins nécessaires à cet arrangement. Il apporte beaucoup de zèle dans tout ce qu' il fait, à tout ce qu' il fait. Vous n' apportez pas assez d' attention à ce que vous faites. Il n' y apporte que de la mauvaise volonté.

Apporter du remède, apporter remède à quelque chose de fâcheux, Y remédier. Ce malheur n' est pas si grand qu' on n' y puisse apporter quelque remède.

En parlant D' affaires et de négociations, Apporter des facilités, apporter des difficultés, des obstacles, Faciliter le succès, former, faire naître des difficultés, des obstacles. De mon côté, j' y apporterai toutes les facilités possibles. Cette affaire, ce mariage, ce traité ne se conclura point, on y a apporté trop de difficultés de part et d' autre. On dit à peu près dans le même sens, Apporter des tempéraments, des adoucissements dans une affaire, etc.

APPORTER

APPORTER signifie quelquefois, Alléguer, citer. Il a apporté de bonnes raisons. Il apporta plusieurs autorités des saints Pères, divers passages des bons auteurs. En parlant De textes, de passages, etc., on dit plus ordinairement, Rapporter, citer.

APPORTER

APPORTER se dit également Des choses, et signifie, Causer, produire. La guerre n' apporte jamais que du dommage. La vieillesse apporte les infirmités. C' est une affaire qui lui a bien apporté de l' utilité, du profit. Le mariage qu' il a fait, et dont il espérait de grands avantages, ne lui a apporté que du chagrin et des procès. Les consolations que le temps apporte.

APPORTÉ, ÉE. participe

APPORTÉ, ÉE. participe

APPOSER. v. a.

APPOSER. v. a. Appliquer, mettre. Apposer un cachet sur un certificat, etc. Apposer le sceau royal sur un acte.

Apposer le scellé, les scellés, Appliquer juridiquement le sceau de l' officier public à un appartement, à un meuble fermant, etc., afin d' empêcher qu' on n' en tire ce qui y est enfermé. Le juge de paix vient d' apposer le scellé, les scellés chez cet homme. On a apposé, on a mis le scellé sur ses effets.

Apposer sa signature au bas d' un acte, d' un écrit, Le signer.

Apposer une condition à un contrat, à un traité, apposer une clause à un contrat, Y mettre, y insérer une condition, une clause.

APPOSÉ, ÉE. participe

APPOSÉ, ÉE. participe

APPOSITION. s. f.

APPOSITION. s. f. Action d' apposer. L' apposition du scellé, des scellés se fit dans les formes ordinaires. Il sera pourvu à la sûreté de ces effets, de ces titres, de ces papiers, par apposition de scellé.

APPOSITION

APPOSITION se dit, en Physique, de La jonction de certains corps à d' autres corps de même espèce, de leur simple rapprochement. Les minéraux croissent par apposition.

APPOSITION

APPOSITION en termes de Grammaire et de Rhétorique, se dit d' Une figure qui joint un substantif à un autre, sans particule conjonctive et par une sorte d' ellipse, pour exprimer quelque attribut particulier de la chose dont on parle. Ainsi, dans ces exemples, Cicéron, l' orateur romain; Attila, le fléau de Dieu, l' orateur romain, le fléau de Dieu, sont des appositions; et c' est comme si l' on disait, Cicéron, qui est l' orateur romain, etc.

APPRÉCIABLE. adj. des deux genres

APPRÉCIABLE. adj. des deux genres T. de Physiq. Qui peut être apprécié par les sens, ou avec le secours des procédés physiques; dont on peut évaluer le poids, l' intensité, la durée, etc. Cette quantité est si petite, qu' elle n' est pas appréciable. Un son appréciable.

APPRÉCIATEUR. s. m.

APPRÉCIATEUR. s. m. Celui qui apprécie. Il ne s' emploie guère que joint avec une épithète. Juste appréciateur du mérite.

APPRÉCIATIF, IVE. adj.

APPRÉCIATIF, IVE. adj. Qui marque l' appréciation. Un état appréciatif des marchandises.

APPRÉCIATION. s. f.

APPRÉCIATION. s. f. Estimation de la valeur d' une chose. Appréciation juste, raisonnable. C' est un tel qui en a fait l' appreciation.

APPRÉCIER. v. a.

APPRÉCIER. v. a. Estimer, évaluer une chose, en fixer la valeur, le prix. Apprécier des meubles. Ce collier de perles a été apprécié à mille écus, a été apprécié mille écus. À combien a-t-on apprécié ce mobilier? On l' a apprécié à tant.

Il s' emploie aussi figurément, au sens moral. Apprécier un livre. Apprécier le mérite de quelqu' un. J' apprécie votre conduite, vos services. J' apprécie vos avis, et je saurai en faire usage.

APPRÉCIÉ, ÉE. participe

APPRÉCIÉ, ÉE. participe

APPRÉHENDER. v. a.

APPRÉHENDER. v. a. T. de Pratique. Prendre, saisir. Il ne se dit qu' en parlant Des prises de corps. On l' a appréhendé au corps.

Si pris et appréhendé peut être. Ancienne formule employée dans les sentences et arrêts par contumace.

APPRÉHENDER

APPRÉHENDER signifie aussi, dans le langage ordinaire, Craindre, redouter, avoir peur de. Appréhender le jugement du public. Appréhender le froid. C' est une affaire dont on appréhende les suites. Il appréhende de se présenter devant vous. Il appréhende de vous déplaire. On appréhende que la fièvre ne revienne.

APPRÉHENDÉ, ÉE. participe

APPRÉHENDÉ, ÉE. participe

APPRÉHENSIF, IVE. adj.

APPRÉHENSIF, IVE. adj. Timide, porté à la crainte. Il est peu usité.

APPRÉHENSION. s. f.

APPRÉHENSION. s. f. Crainte. Être dans l' appréhension. Avoir de l' appréhension. Dans l' appréhension qu' il a qu' on ne le trompe. Il est dans de continuelles appréhensions.

APPRÉHENSION

APPRÉHENSION en termes de Logique, signifie, L' idée qu' on prend d' une chose, sans en porter alors aucun jugement. La simple appréhension est la première opération de l' esprit.

APPRENDRE. v. a.

APPRENDRE. v. a. (Il se conjugue comme Prendre.) Acquérir quelque connaissance. Apprendre une langue. Apprendre les mathématiques, la géographie, la jurisprudence, etc. Apprendre à lire, à écrire. Apprendre à danser. J' ai appris par une iongue expérience que... C' est un homme avec qui il y a toujours quelque chose à apprendre. Il apprit l' art de la guerre sous ce grand capitaine. Apprendre les usages de la bonne société.

Il signifie aussi, Contracter volontairement l' habitude de faire quelque chose. Il apprit à régler ses passions. J' ai appris de vous à modérer mes désirs. N' apprendrez-vous jamais à vous taire? J' ai appris à mes dépens à me défier de lui.

Il signifie également, Être informé, averti de quelque chose. Qu' est-ce que j' apprends? Quelle nouvelle avez-vous apprise? J' apprends que vous devez partir ce soir. Ils s' apprirent réciproquement tout ce qu' ils avaient fait depuis leur séparation.

Il signifie encore, Retenir dans sa mémoire. Apprendre quelque chose par coeur. Apprendre des vers, une leçon, un rôle.

Il s' emploie avec le pronom personnel, dans ces différentes acceptions; et alors il prend une valeur passive. Une science ne s' apprend point sans peine. Les usages de la société s' apprennent en fréquentant le mon de. Un malheur s' apprend plus vite qu' une bonne nouvelle. Les vers s' apprennent plus facilement que la prose.

APPRENDRE

APPRENDRE signifie aussi, Enseigner, donner quelque connaissance à une personne, faire savoir. C' est lui qui m' a appris ce que je sais. Le maître qui lui a appris le dessin. Il nous a appris de grandes nouvelles. On m' apprend qu' il se marie. Il y a des choses que l' usage seul apprend. La tradition nous apprend que... Cette mésaventure lui apprendra à être circonspect, à se conduire avec prudence.

Prov., Les bêtes nous apprennent à vivre, Les hommes peuvent quelquefois tirer d' utiles instructions de ce qu' ils voient faire aux animaux.

Par menace, Je lui apprendrai bien à vivre, je lui apprendrai bien son devoir, Je le rangerai à son devoir. Dans le même sens, Je lui apprendrai à parler, Je le forcerai de parler avec plus de convenance, de respect.

APPRIS, ISE. participe

APPRIS, ISE. participe Fam., C' est un homme mal appris, C' est un homme qui paraît n' avoir point reçu d' éducation. On dit de même substantivement, C' est un mal appris.

APPRENTI, IE. s.

APPRENTI, IE. s. Celui, celle qui apprend un métier. Un apprenti marchand. Un apprenti menuisier. L' apprentie d' une couturière. C' est un apprenti.

Il se dit, figurément et familièrement, d' Une personne peu habile dans les choses dont elle se mêle. Cet homme n' est qu' un apprenti à la guerre. Cette femme n' est qu' une apprentie en intrigue. Il fait le docteur, et il n' est qu' un apprenti.

APPRENTISSAGE. s. m.

APPRENTISSAGE. s. m. L' état, l' emploi, l' occupation d' un apprenti. Dans tel métier, l' apprentissage est difficile, long, laborieux. Mettre un jeune homme, une jeune fille en apprentissage. Un garçon qui fait son apprentissage. Il a fait son apprentissage sous un tel, chez un tel. Être en apprentissage. Sortir d' apprentissage.

Il se dit aussi Du temps qu' on met à apprendre un métier. Durant son apprentissage.

Fig., Faire l' apprentissage de la guerre, de la politique, etc., En prendre les premières leçons. Faire l' apprentissage de l' intrigue, de la perfidie, du crime, etc., En faire les premiers essais.

APPRENTISSAGE

APPRENTISSAGE signifie figurément, L' essai que l' on fait de ce que l' on a appris; et il se dit principalement Des épreuves que l' on hasarde. Ce médecin a fait son apprentissage aux dépens des malades de tel hôpital. Un jeune chirurgien fit son apprentissage sur ce pauvre blessé.

APPRÊT s. m.

APPRÊT s. m. Préparatif. En ce sens, il ne se dit guère qu' au pluriel. Faire des apprêts, de grands apprêts pour recevoir un prince, pour une fête, une noce, un voyage. Faire de grands apprêts pour un festin. Faire les apprêts d' un festin. Il ne faut pas tant d' apprêts, nous ne voulons manger qu' un morceau.

Il signifie aussi, Manière d' apprêter; et il se dit principalement de La manière dont on apprête des cuirs, des étoffes, des toiles. Ce cuir ne vaut rien, on y a donné un mauvais apprêt. Ce drap est mauvais, l' apprêt n' en vaut rien.

Il se dit également Des substances, des matières qui servent à apprêter; comme dans ces phrases: Chapeau sans apprêt, Chapeau très-bien foulé, et dans lequel il n' y a point de gomme. Il n' y a point d' apprêt dans cette toile, On n' a employé ni chaux ni colle pour la blanchir.

APPRÊT

APPRÊT se dit figurément De l' esprit, du style, des manières, pour désigner, Un peu d' affectation. Il y a trop d' apprêt dans son style. L' apprêt de ses manières fatigue.

APPRÊT

APPRÊT se dit aussi de L' assaisonnement des mets. Souvent l' apprêt des viandes coûte plus que les viandes mêmes.

APPRÊT

APPRÊT se dit encore de La peinture sur verre. La peinture d' apprêt était autrefois fort en usage pour les vitraux des églises.

APPRÊTE. s. f.

APPRÊTE. s. f. Mouillette, petite tranche de pain étroite et longue, avec laquelle ou mange des oeufs à la coque. Couper des apprêtes. Tailler des apprêtes. Faire des apprêtes. Il vieillit: on dit plus communément, Mouillette.

APPRÊTER. v. a.

APPRÊTER. v. a. Préparer, mettre en état. Apprêtez tout ce qu' il faut pour mon voyage. Apprêtez-moi ce dont j' ai besoin pour sortir. Apprêtez mes hardes. Apprêtez le dîner. Apprêtez à dîner. Un peintre qui apprête des couleurs. Un corroyeur qui apprête des cuirs. Un chapelier qui apprête un chapeau.

Ce cuisinier apprête bien à manger; et absolument, Il apprête bien, Il assaisonne bien les mets.

Apprêter à rire, Se rendre ridicule, donner à rire, donner occasion de rire. Si vous faites telle chose, vous apprêterez à rire à tout le monde.

APPRÊTER

APPRÊTER s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se préparer, se mettre en état de faire quelque chose. Il s' apprête à partir.

APPRÊTÉ, ÉE. participe

APPRÊTÉ, ÉE. participe Cartes apprêtées, Cartes arrangées d' une certaine façon, pour tromper au jeu.

Un air, un ton, un style, un langage apprêté, des manières apprêtées, Un air, un ton, un style, un langage, des manières qui manquent de naturel, où il y a quelque affectation.

APPRÊTEUR. s. m.

APPRÊTEUR. s. m. T. d' Arts mécan. Celui qui apprête, qui donne l' apprêt, qui fait les préparations.

APPRIVOISER. v. a.

APPRIVOISER. v. a. Rendre doux, moins farouche. Apprivoiser un sauvage. Apprivoiser un lion. Il y a peu d' animaux farouches qu' on ne puisse apprivoiser. Apprivoiser des oiseaux.

Il s' emploie figurément, en parlant Des personnes, et signifie, Rendre plus doux, plus traitable. C' était un homme peu sociable, on a bien eu de la peine à l' apprivoiser.

Il s' emploie aussi avec le pronom personnel, et signifie, S' accoutumer, se familiariser. Cet enfant était bien farouche, il s' est apprivoisé peu à peu avec nous.

S' apprivoiser avec le danger, avec le vice, S' accoutumer à la vue du danger, à l' exemple du vice.

APPRIVOISÉ, ÉE. participe

APPRIVOISÉ, ÉE. participe

APPROBATEUR, TRICE. s.

APPROBATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui approuve par quelque témoignage d' estime. Il s' emploie surtout au masculin. Une pareille conduite n' aura guère d' approbateurs. Elle est grande approbatrice de tout ce qui est nouveau.

Il s' emploie quelquefois adjectivement. Un murmure approbateur. Il m' encouragea d' un geste approbateur. Un sourire approbateur.

APPROBATEUR

APPROBATEUR se disait particulièrement d' Un censeur qui avait donné son approbation publique à un livre, à un ouvrage. Les approbateurs de son livre furent tels et tels docteurs.

APPROBATIF, IVE. adj.

APPROBATIF, IVE. adj. Qui contient ou qui marque approbation. Sentence approbative. Geste, signe approbatif.

APPROBATION. s. f.

APPROBATION. s. f. Agrément, consentement qu' on donne à quelque chose. C' est une affaire faite, pourvu que le père et la mère y veuillent donner leur approbation. Autrefois les livres ne pouvaient être imprimés qu' avec l' approbation, que sur l' approbation des censeurs royaux. Un livre imprimé avec approbation et privilége. Je ne signerai pas sans votre approbation.

Il signifie aussi, Jugement favorable qu' on porte de quelqu' un, de quelque chose, témoignage qu' on rend au mérite de quelqu' un. Il a l' approbation de tous les honnêtes gens. Il mérite l' approbation de tout le monde. Il a l' approbation générale, l' approbation universelle. Sa conduite a l' approbation de tous les gens de bien. Cette musique, ce tableau a l' approbation des connaisseurs.

APPROCHANT, ANTE. adj.

APPROCHANT, ANTE. adj. Qui a quelque ressemblance, quelque rapport. Son style est fort approchant de celui des anciens. Ce sont deux couleurs fort approchantes l' une de l' autre.

APPROCHANT

APPROCHANT est aussi une espèce de préposition, qui signifie, Environ, à peu près. Il est approchant de huit heures. Il est huit heures ou approchant. Il lui a donné approchant de cent écus, cent écus ou approchant. Ce sens est familier.

APPROCHE. s. f.

APPROCHE. s. f. Mouvement par lequel une personne s' avance vers une autre. L' approche de son ennemi le déconcerta. À l' approche de l' ennemi, les troupes se mirent sous les armes. À votre approche, il parut interdit.

Il se dit aussi en parlant De tout ce qui avance ou paraît avancer vers nous. L' approche de la nuit lui fit doubler le pas. À l' approche du danger, il se troubla. Les approches de la mort le firent penser à sa conscience, à son salut. Il quittera la campagne à l' approche de l' hiver, aux approches de l' hiver.

Il se dit au pluriel, en termes de Guerre, Des travaux que l' on conduit jusques au corps de la place qu' on assiége. Lignes d' approche. Les approches de cette place coûtèrent bien du monde. Les ennemis firent plusieurs sorties pour empêcher les approches, pour retarder les approches. Il fut tué aux approches de la place. Tenter les approches. Pour faciliter les approches. Afin de pousser davantage les approches.

L' approche, les approches d' une place, d' un camp, d' un poste, etc., signifie aussi, L' abord, l' accès d' une place, d' un camp, etc. Les ouvrages formidables qui en interdisent l' approche aux ennemis. Il fut chargé de défendre les approches du camp.

Cette place de guerre est de difficile approche, Il est difficile d' en faire les approches.

Lunette d' approche, Instrument d' optique qui agrandit l' angle visuel sous lequel l' oeil apercevrait naturellement les objets éloignés, de sorte qu' il semble les rapprocher, en les rendant plus visibles. Les lunettes d' approche peuvent d' ordinaire s' allonger et se raccourcir. L' invention des lunettes d' approche est du commencement du dix-septième siècle. Les lunettes d' approche ont fait découvrir les taches du soleil, les satellites de Jupiter, l' anneau de Saturne.

En Agricult., Greffe en approche ou par approche, Manière de greffer qui consiste ordinairement à rapprocher et à mettre en contact deux branches voisines, de manière qu' elles se soudent et adhèrent l' une à l' autre.

APPROCHE

APPROCHE en termes d' Imprimerie, se dit de La distance, du blanc qui se trouve entre les lettres, lorsqu' elles sont mises les unes à côté des autres. Ce caractère est trop large, est trop serré d' approche. La justesse et l' égalité de l' approche, des approches.

Il signifie aussi, La réunion fautive de deux mots qui devraient être séparés; et La séparation de deux syllabes, de deux lettres qui devraient se toucher. Le correcteur a négligé d' indiquer ces approches.

APPROCHER. v. a.

APPROCHER. v. a. Avancer auprès, mettre proche, mettre près. Approcher une chose d' une autre. Approchez la table. Approcher le canon de la place; en approcher une batterie. Approchez cet enfant de moi.

Fig., Cette lunette approche les objets, Elle les fait voir comme étant plus proches. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Rapprocher.

Fig., Ce prince l' a approché de lui, de sa personne, Il l' a admis dans sa familiarité, il lui a donné un emploi auprès de sa personne.

Approcher quelqu' un, Se placer, se trouver auprès de lui. Empêchez cet homme de m' approcher. Si vous m' approchez, vous me salirez. Il fait le bonheur de tous ceux qui l' approchent.

Fig., Approcher le prince, le ministre, Avoir un accès libre et facile auprès de lui. C' est un homme qu' on ne saurait approcher, se dit D' un homme de difficile accès.

APPROCHER

APPROCHER est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir proche, être proche. L' heure approche. Le temps approche. La mort approche.

Il signifie également, Avancer. Empêchez qu' il n' approche. Approchez que je vous parle. L' ennemi approche.

Approcher de quelqu' un, S' avancer de son côté, se mettre près de lui. J' ai vu qu' il approchait de moi, et j' ai évité sa rencontre.

Approcher du but, Mettre bien près du but.

Fig., Approcher du but, Deviner à peu près, n' être pas loin d' atteindre le résultat qu' on se proposait. Ce n' est pas tout à fait ce que vous dites, mais vous avez approché du but. Il approche du but, mais il n' y est pas encore arrivé.

APPROCHER

APPROCHER signifie aussi, Avoir quelque convenance, quelque rapport, quelque parité, quelque ressemblance. Ces deux couleurs approchent beaucoup l' une de l' autre. Son style approche de celui de Cicéron. Il fait des vers qui approchent de ceux d' Horace et de Virgile. Rien n' approche de la grandeur, de la magnificence de ce prince. La beauté de la fille n' approche pas de celle de la mère. Ces imaginations-là approchent fort de la folie.

APPROCHER

APPROCHER s' emploie souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre auprès, ou Devenir proche. S' approcher du feu. Elle s' était approchée de moi. L' heure s' approche. Le temps s' approche.

APPROCHÉ, ÉE. participe

APPROCHÉ, ÉE. participe

APPROFONDIR. v. a.

APPROFONDIR. v. a. Rendre plus profond, creuser plus avant. Approfondir un puits qui n' a pas assez d' eau. Approfondir un fossé. Approfondir un canal. Approfondir des fondations. Il ne faut pas les approfondir davantage.

Il signifie, figurément, Pénétrer bien avant dans la connaissance de quelque chose. Il a approfondi cette science. Approfondir une question, une matière, un sujet d' ouvrage. J' approfondirai cette affaire. Il ne faut pas vouloir approfondir les mystères.

APPROFONDI, IE. participe

APPROFONDI, IE. participe

APPROPRIATION. s. f.

APPROPRIATION. s. f. Action de s' approprier une chose. L' appropriation d' une terre.

APPROPRIATION

APPROPRIATION en termes d' ancienne Chimie, L' état où sont mis deux corps qui ne peuvent s' unir ensemble que par le concours d' un troisième corps.

APPROPRIER. v. a.

APPROPRIER. v. a. Proportionner, adapter, rendre propre à une destination. Approprier les lois d' un peuple à ses moeürs. Approprier les remèdes au tempérament du malade. Approprier son discours aux circonstances, son langage aux personnes. Il faut approprier le style au sujet que l' on traite.

Il signifie, avec le pronom personnel mis pour à soi, Usurper la propriété de quelque chose. S' approprier un héritage. Peu à peu il s' est approprié les biens dont il n' avait que l' administration.

S' approprier l' ouvrage d' un autre, Se l' attribuer, s' en dire l' auteur. S' approprier une pensée, Se la rendre propre par la manière de la placer, de l' exprimer, de la faire valoir.

APPROPRIÉ, ÉE. participe

APPROPRIÉ, ÉE. participe Un style approprié au sujet.

APPROPRIER. v. a.

APPROPRIER. v. a. Ajuster, agencer convenablement, mettre dans un état de propreté. Il faut approprier cette chambre. Il a bien approprié son cabinet. Confiez-lui le soin de cette maison, il l' aura bientôt appropriée.

APPROPRIÉ, ÉE. participe

APPROPRIÉ, ÉE. participe

APPROUVER. v. a.

APPROUVER. v. a. Agréer une chose, y donner son consentement. Approuver et ratifier un contrat. Le père refusa d' approuver le mariage. Les parents approuvèrent la recherche qu' il faisait. Le roi approuva tout ce que l' ambassadeur avait fait.

Il signifie aussi, Juger louable, trouver digne d' estime. J' approuve son style, mais non pas ses idées. J' approuve vos sentiments. Approuvez-vous une conduite si étrange? On ne saurait approuver son procédé. C' est une action qui mérite d' être approuvée.

Il signifie encore, Autoriser par un témoignage authentique. Plusieurs conciles ont approuvé cette doctrine. Ce livre fut approuvé par les docteurs. Ce spécifique est approuvé par la faculté de médecine.

APPROUVÉ, ÉE. participe

APPROUVÉ, ÉE. participe Il s' emploie absolument et par ellipse, au bas d' un acte, d' un état, d' un compte, etc. Lu et approuvé. Vu et approuvé. Approuvé. Approuvé l' écriture ci-dessus.

APPROVISIONNEMENT. s. m.

APPROVISIONNEMENT. s. m. Action de rassembler les choses nécessaires à la subsistance d' une ville, d' une armée, d' une flotte, etc. L' approvisionnement de Paris. L' approvisionnement d' une armée, d' un hôpital. C' est lui qui est chargé de l' approvisionnement de la flotte.

Il se dit aussi de L' amas des choses rassemblées pour la subsistance d' une ville, d' une armée, etc. Cette place a un approvisionnement suffisant pour six mois. Un grand approvisionnement.

APPROVISIONNER. v. a.

APPROVISIONNER. v. a. Faire un approvisionnement, fournir les provisions nécessaires. Approvisionner une place de guerre, une armée, une flotte.

Il s' emploie quelquefois avec le pronom personnel. Je me suis approvisionné de bois pour deux hivers.

APPROVISIONNÉ, ÉE. participe

APPROVISIONNÉ, ÉE. participe

APPROXIMATIF, IVE. adj.

APPROXIMATIF, IVE. adj. Qui est fait par approximation. Calcul approximatif. État approximatif des dépenses, des dettes. Estimation approximative.